PROMESSES
Vous apprendrez ainsi en nos personnes à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit. 1 Cor 4.6 ; cf. 2 Jean 9
Je n’ai pas la prétention par ces quelques lignes d’épuiser tous les aspects du parler en langues, mais seulement d’attirer l’attention sur ce phénomène et de donner quelques lignes directrices pour une étude plus approfondie.
Faux Oecumenisme
Nous assistons, depuis quelques années, à un courant convergent de beaucoup d’églises et mouvements évangéliques vers une sorte d’oecuménisme ayant comme porte-drapeau de leur unité le parler en langues.
Mais ce qui est paradoxal, c’est que c’est là l’unique unanimité qui se fait autour de ce sujet: les profondes divergences doctrinales entre les différentes pensées théologiques, particulièrement entre celle de la Réforme et celle de l’Eglise romaine, sont reléguées à l’arrière-plan et même semble-t-il gommées.
Les mouvements dits « charismatiques » servent sans conteste la cause oecuménique. Ils sont devenus la courroie de transmission entre le protestantisme et le catholicisme. Ces mouvements trouvent que l’oecuménisme traditionnel ne va pas assez vite. Il faut donc brûler les étapes; c’est l’exaltation, le ralliement des masses sous l’apparence d’un renouveau de piété. Une fausse unité s’établit au détriment de la vérité.
Notre regretté ami Francis Schaeffer me faisait part de l’expérience d’un jeune homme qui, après avoir parlé en langues, était persuadé que le Saint-Esprit lui ordonnait d’être plus assidu dans sa prière à la Vierge Marie. D’ailleurs, nous pouvons constater les effets de cet engouement chez les charismatiques d’origine catholique: déviation touchant presque, chez quelques-uns, au fanatisme à la Vierge Marie, regain d’assiduité à la messe…
Dans son livre intitulé « Catholiques pentecôtistes », Kevin Ranaghan écrit: « Le baptême de l’Esprit conduit à une dévotion plus entière pour Marie, une plus profonde vénération du pape, une consécration plus dévouée envers l’Eglise romaine, une fréquentation plus régulière de la messe et une plus grande conviction dans le témoignage de ces choses. » Henri Caffarel dans « Faut-il parler d’un pentecôtisme catholique? », souligne lui aussi ces effets: « Et combien, depuis la demande de » l’effusion de l’Esprit «, s’efforcent de participer quotidiennement à la Messe ».
Ce parler en langues a accrédité beaucoup d’hérésies théologiques. Bien des personnes ont pris comme critère de jugement, non plus la Parole de Dieu, mais ce « phénomène ». Elles sont persuadées avoir accès à la consécration suprême puisque pour elles le parler en langues est le sceau du Saint-Esprit; elles possèdent donc la Vérité! Tout ce que l’Ecriture ne dit pas, on le fait dire par le Saint-Esprit. Les charismatiques en sont arrivés à ne plus pouvoir désapprouver certaines fausses doctrines confessées par les catholiques, ou tout au plus à les minimiser, dès lors que ceux-ci parlent en langues.
Certains de ces mouvements charismatiques vont même jusqu’à conseiller aux nouveaux convertis, d’origine catholique, lors de réunions d’évangélisation, de rester dans l’église catholique. Des bouddhistes, des musulmans, des hindouistes pratiquent le parler en langues, ainsi que les spirites.
Une église sans vie
Les mouvements charismatiques ont tiré profit de l’enthousiasme d’une certaine jeunesse pour un certain surnaturel. Elle était devenue allergique à toute appartenance à une église établie (Mouvement de Jésus…)
Il faut bien reconnaître que beaucoup d’églises ont failli à leur mission. Elles sont devenues arides et stériles et cet état s’explique: -1) par l’abandon de la prédication évangélique basée sur la Bible toute entière, Parole de Dieu; un pasteur ne déclarait-il pas dans un journal: « Quand on me dit que la Bible est la Parole de Dieu, cela me met en colère! » – 2) par le fait de négliger l’action du Saint-Esprit, figée dans une position théorique qui la sclérose dans un formalisme sans vie et la prive du fruit de l’Esprit, Gal 5.22-25. Il n’est certes pas souhaitable de remplacer l’enthousiasme de certains, et leur exaltation, par une vie froide et sclérosée dans le pur formalisme.
Non! je souhaite à tous les chrétiens une vie exaltée, réveillée, plus dynamique, mais aussi plus profonde basée sur les pures vérités de la Parole de Dieu, données par un enseignement sérieux. Car c’est là que le bât blesse. Les charismatiques expriment leur position ainsi: < Dans la Bible il est question du parler en langues, il est impossible de l'ignorer.
Il convient de souligner quelques points essentiels qui caractérisent ces mouvements:
1) la primauté de l’expérience sur la doctrine biblique;
2) la recherche et la mise en exergue d’un charisme (le parler en langues) qui, comme nous allons le voir, n’a plus de raisons d’exister. Et cela au détriment d’autres facteurs de vie spirituelle plus profonds.
Il est impossible de trouver dans les mouvements charismatiques une théologie bien définie et officielle. En réalité, leur référence à la Bible est très nébuleuse.
Expérience et Sainte Ecriture
Je me souviens avoir subi les remontrances d’un pasteur charismatique, mais appartenant à une église traditionnelle, à propos du parler en langues. Il me reprocha vertement de rester figé dans mes croyances et de m’y fossiliser. Il m’incita à réclamer à Dieu ce don et termina par: « Quant à moi, je ne peux renier l’expérience que j’ai faite! »
L’expérience vécue est valable uniquement quand elle est conforme avec la Parole de Dieu (Sola Scriptura).
Nous savons que Satan peut très bien, déguisé en ange de lumière, nous faire faire des expériences qui peuvent paraître vraisemblables. C’est le cas pour cette servante qui, ayant un esprit de divination, procurait un grand profit à ses maîtres et se mit à suivre des hommes qu’elle ne connaissait pas, en criant que c’étaient des serviteurs de Dieu qui annonçaient la voix du salut. Paul excédé chassa le mauvais esprit qui hantait cette femme (Act 16.16).
Nous avons dans la Bible de multiples exemples qui nous montrent ce que Satan est capable de faire. Le Deutéronome, entre autres, nous met en garde contre les visionnaires et certains prophètes qui peuvent être les instruments de Satan et produire des signes et des prodiges (Deut 13.1-3)
Certaines pratiques peuvent nous mettre en relation avec les démons. Paul déclare: Or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons (1 Cor 10.18-21). Il nous invite à nous revêtir de toutes les armes de Dieu afin de tenir ferme contre les manoeuvres de Satan (Eph 6.10)<
La Parole de Dieu doit toujours primer sur l’expérience vécue.
C’est un principe auquel on ne doit jamais déroger; seul l’attachement à la doctrine biblique et à la foi transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3), ainsi qu’à la saine doctrine du Saint-Esprit, peut nous garder de sombrer dans les pires hérésies. Aucun esprit qui contredit les Saintes Ecritures ne saurait être le Saint-Esprit.
L’expérience chrétienne doit commencer par l’annonce du pardon de Dieu, dans une attitude de repentance. Elle est dynamique quand la Parole demeure dans le chrétien.
Il faut absolument prendre conscience que l’expérience personnelle est trop subjective pour être un guide infaillible. Le chrétien doit examiner la Parole pour savoir si les expériences acquises sont bien fondées. Il faut les examiner, non pas avec quelques textes tirés hors de leur contexte, ou avec ceux qui nous arrangent, mais à la lumière de toutes les données bibliques. Christ est le chemin, la vérité et la vie; il nous mène à Dieu, mais on ne va à Christ que par les Ecritures, toutes les Ecritures qui nous le révèlent, sous l’action du Saint-Esprit.
Nos regards fixés sur le Seigneur et Sauveur, Chef et Consommateur de la foi, nous ferons chaque jour l’expérience de sa présence, de sa force et de sa vie en nous. Christ fera alors passer en nous le souffle vivifiant de son Esprit. Si la connaissance de Dieu demeure purement cérébrale, sans l’action du Saint-Esprit, il peut alors rester un étranger dans notre coeur.
L’expérience déterminante qu’a faite l’apôtre Paul et qui en fait le grand apôtre des gentils, ce n’est pas le parler en langues ou tout autre charisme mais bien sa rencontre sur le chemin de Damas avec le Seigneur Jésus-Christ. Voilà l’expérience que je vous souhaite à tous de faire, amis lecteurs, c’est d’être saisi par lui. On n’est chrétien qu’à condition d’avoir fait la rencontre personnelle avec ce Sauveur divin et de s’être regardé attentivement dans le miroir de la révélation biblique.
L’Evangile est une puissance s’écrie Paul, la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit… (Rom 1.16). Cette puissance opère un miracle dans notre vie, un miracle qui dépasse tous les autres, celui qui fait de nous de nouvelles créatures.
Charismes: dons particuliers conférés par la grâce de Dieu
Les charismes sont des dons de Dieu. C’est lui, qui décide souverainement quel don nous est nécessaire pour un ministère que lui seul connaît d’avance et a décidé de nous donner: Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut (1 Cor 12.11). L’auteur de l’épître aux Hébreux, souligne cette libre décision: Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, des miracles variés et par des communications du Saint-Esprit selon sa volonté.
Si nous attendons tout du Seigneur, si nous nous abandonnons entre ses mains, il saura nous révéler le travail qu’il veut nous donner, ainsi que le don nécessaire à son accomplissement. Il y a d’après les indications de Paul des dons plus importants que d’autres. Dans 1 Cor 12.26-31, il les énumère: Dieu a établi dans l’Eglise, premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite il y a le don des miracles, puis le don de guérir, etc… Dans cette épître, Paul nous donne un indication certaine et de première importance; tous ne parlaient pas en langues, comme tous n’avaient pas le même don; mais tous avaient reçu le Saint-Esprit.
Alors comment, dans ces conditions, a-t-on pu faire du parler en langues, le signe du baptême du Saint-Esprit? C’est ce que nous allons examiner un peu plus loin.
Les charismes définitifs ou provisoires?
Dieu a donné au peuple Hébreux des règles particulières à certains moments précis de leur séjour dans le désert Elles ne peuvent pas être mises en parallèle avec les lois éternelles, telles par exemple, les dix commandements, qui restent au travers des siècles l’expression de la volonté de Dieu pour tous les humains.
De même, Dieu, aussi bien dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau, a multiplié les dons à certains moments précis de l’histoire suivant un plan conforme à sa volonté. Il accomplit par ses serviteurs des prodiges, des miracles extraordinaires afin de donner la preuve de son intervention, Ils ont été nombreux dans l’Ancien Testament et encore bien davantage au temps de Jésus. Mais n’oublions pas que ces périodes ont été bien souvent séparées par d’autres, sans signe ni miracle. Nous pouvons en donner quelques exemples: pendant le long séjour des Hébreux en Egypte, ce peuple semblait abandonné, sans aucun signe, aucun prodige: il souffrait atrocement. Puis soudain Dieu fit apparaître des signes de jugement sur le maître de l’Egypte qui se croyait tout puissant: les dix plaies, (Ex 8 à 11). Et aussi des signes de grâce pour Moïse et on peuple, la nuée, l’eau du rocher et la manne, ce pain d’en-haut descendu sur la terre. Cette manne dura quarante ans; mais dès leur arrivée dans cette riche terre promise et tant attendue, pays où coulent le lait et le miel, la manne cessa, car les choses promises étaient devenues une réalité, le lendemain de la Pâque, quand ils mangèrent du blé du pays, (dos 5.11-12).
Puis succéda une période longue de plusieurs centaines d’années sans aucun signe. Sous les ministères d’Elie et d’Elisée, où l’infidélité s’était accrue, les signes reprirent très nombreux. Ensuite nous sautons jusqu’à l’instauration de la Nouvelle Alliance; dans les Evangiles et les Actes, de très nombreux miracles reprirent pour attester l’origine divine de Jésus-Christ.
Le parler en langues
Ainsi nous venons de voir que Dieu effectue des miracles suivant un plan très précis. Il en est de même pour les dons qu’il donne, ne l’oublions pas, pour l’utilité commune et non par hasard (1 Cor 12.7).
Tous ces dons ne se perpétueront pas, seul l’amour subsistera jusque dans l’éternité (1 Cor 13.8-13); lisons de près tout ce chapitre. Il est bien dit que le don du parler en langues, donné seulement à quelques-uns (1 Cor 12.29-30), devra disparaître un jour.
a) Pentecôte
Trois signes ont accompagné la venue du Saint-Esprit: un grand bruit, des langues de feu visibles et séparées posées sur chaque disciple et le parler en langues. Même les charismatiques admettent que les deux premiers signes ont disparu. A Pentecôte, des signes extraordinaires et des phénomènes physiques se produisirent. Mais rien n’indique dans le Nouveau Testament que ces phénomènes eurent lieu plus tard.
Pentecôte est irremplaçable et ne peut se reproduire, elle fait partie de l’histoire chrétienne et est du même ordre que l’incarnation, la résurrection et l’ascension.
On ne peut répéter le sacrifice de la croix et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ. Alors posons nous la question: pourquoi, alors que les deux premiers signes de Pentecôte n’existent plus, le parler en langues subsisterait-il?
Voici ce qu’un père de l’Eglise, Augustin, nous dit sur ce sujet, dans « Homélies sur la première épître de Jean »: « C’étaient des signes appropriés à cette époque. Ils étaient destinés à annoncer la venue du Saint-Esprit chez les humains de toutes les langues, pour démontrer que l’Evangile de Dieu devait être annoncé à toutes les langues de la terre. Cette chose arriva pour annoncer quelque chose, puis disparut. »
L’apôtre Paul confirme cette définition: Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit (1 Cor 12.13).
Le baptême dans l’Esprit est l’acte du Saint-Esprit, qui rassemble dans une unité spirituelle des personnes d’origines diverses, venant de toutes les nations, pour qu’elles forment le corps de Christ, c’est-à-dire l’Eglise. Etre baptisé dans l’Esprit ne signifie pas être rempli de l’Esprit, c’est l’acte qui nous fait entrer dans l’alliance de grâce et fait de chaque croyant un membre du corps de Christ.
Les Juifs avaient du mal à comprendre et à accepter l’universalité de l’offre du salut, Ils étaient jaloux de leur prérogative de peuple élu, Ils ne pouvaient pas envisager que Dieu accorde des grâces aux païens et le don du Saint-Esprit. Pourtant le Seigneur a donné un ordre: Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle à toute la création (Marc 16.15).
b) Dieu donne un signe
Dans la communauté chrétienne, il y avait des Juifs incrédules, alors Dieu donna un signe pour eux: Tous les croyants circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnées de ce que le don du Saint-Esprit soit aussi répandu sur les paiens… (Act 10.45).
Le parler en langues est donc bien le signe qui confirmait à ceux qui s’y opposaient, l’entrée de gens d’autres langues dans une même et seule Eglise. Ce salut est pour quiconque croit. C’est ce que Pierre répond à ceux qui l’interrogent, en citant le prophète Joël: Je répandrai mon Esprit sur toute chair. Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (Act 2.17-21) et Paul dans Eph 3.6: les païens ont un même héritage, forment un même corps etparticipentà la même promesse en Christ-Jésus par l’Evangile… et dans 1 Cor 14.22: Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants. Voilà une déclaration qui doit enlever le doute de notre esprit.
c) Cessation des signes
A partir du moment où les Juifs ont été convaincus que Dieu étendait son salut à toutes les nations du monde, le but étant atteint, le signe n’avait plus lieu d’exister. Il s’est éteint par la volonté de Celui qui l’avait suscité. Paul est très affirmatif: L’amour ne succombera jamais. Que ce soient les prophéties, elles seront abolies; les langues cesseront… (1 Cor 13.8). Il en est de même pour le don de prophétie dont parle l’apôtre Paul; je pense qu’il a cessé lorsque tout fut consigné dans les Saintes Ecritures. Sinon ces prophéties devraient être mises en parallèle avec la Bible, ce qui est impensable, car la Bible forme un canon immuable. Nous n’avons ni le droit, ni le pouvoir d’y rajouter ou retoucher quoi que ce soit. Ce don fut certainement remplacé par celui de la prédication basée sur la parole de Dieu.
d) Le parler en langues est un signe pour les païens, mais il s’adresse à Dieu:
celui qui parle en langues ne parle pas aux hommes mais à Dieu… (1 Cor 14.2).
J’ai eu plusieurs fois l’occasion d’assister dans des Assemblées à la traduction, par un membre, d’un parler en langues; or la plupart du temps, cette traduction, beaucoup plus longue que le message lui-même, s’adressait aux hommes, comme un avertissement, et non pas à Dieu.
CONCLUSION:
L’expérience chrétienne doit être essentiellement l’expression de la vérité biblique. Elle doit être notre soumission dans tous les domaines à notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Notre responsabilité à nous chrétiens, c’est de dispenser droitement, inlassablement, toute la parole de Dieu. Quand le Seigneur fut tenté dans le désert, il répondit à Satan: Il est écrit.
Avec la permission de « Kérux »,
A.C.R.C., B.P. 126, 75623 Paris Cédex 13
- Edité par Gaillard J.E.
Maintenant elle était morte, après 25 ans de mariage précédés de 7 ans de fiançailles (cela existait encore, il y a un demi-siècle…). 32 ans qu’on s’était connu, qu’on avait partagé joies et tristesses, jours exaltants et jours de maladie. On avait eu 5 enfants, dont l’un était mort en bas âge en Afrique, deux mariées, deux encore à la maison âgés de 10 et de 13 ans. Voilà. Plus de femme, plus de maman. Ce qu’elle était vide, la maison, sans elle!
Quand je me recueillais le matin, je priais: « Seigneur, montre-moi mon chemin, si je dois rester ainsi, si je dois me remarier, et qui… » Non, personne que je connaissais qui aurait pu prendre sa place comme épouse et mère. Peut-être que le Seigneur voulait que je reste veuf; peut-être qu’il avait en vue un service particulier, plus tard, sans femme. « Montre-moi, Seigneur… »
Quelques mois plus tard, j’ai vu son visage. Elle avait mon âge. Je l’avais connue jeune, nos deux familles étant amies. Rien de plus, jamais la moindre pensée amoureuse, elle n’était pas mon type (ni moi le sien). Mais je voyais son visage chaque fois que je priais: « Seigneur, montre-moi… » Alors j’ai été troublé. Je pensais: Non, pas elle! Puis j’ai cherché son nom dans l’annuaire téléphonique, là où elle avait habité. Rien. Je me suis dit: Mes parents doivent connaître l’adresse de la maison paternelle habitée par ses vieilles soeurs célibataires (il y avait eu 12 frères et soeurs).
Je suis allé visiter mes parents. Ma mère, octogénaire, devait garder le lit. Quand je lui ai demandé l’adresse – discrètement comme je croyais -, elle s’est dressée d’un coup et m’a dit: « Alors tu penses aussi à elle (en la nommant)? » J’étais abasourdi. « Comment se fait-il…? » – « C’est en priant pour toi », qu’elle a répondu; « le Seigneur m’a montré qu’elle serait la femme qu’il te faudrait. »
Et voilà. J’ai eu son adresse, j’ai pris contact, et cela a plutôt mal commencé. Elle avait un travail responsable, des attaches dans sa ville natale, et aucune envie de se marier à 50 ans, étant restée vierge. Mais le Seigneur m’avait montré, et à ma mère aussi. Je lui ai alors écrit une lettre où je lui racontais ma vie, une sorte de curriculum vitae matrimonial. Long silence, puis lettre-réponse avec toutes les raisons qui excluaient une alliance entre nous deux. Après avoir déchiré plusieurs réponses écrites pour la convaincre qu’aucune de ses raisons n’étaient vraiment valables, je lui ai téléphoné, et elle m’a permis d’aller la voir, se disant: Il verra bien qu’il se trompe.
Et nous avons vu tous les deux que Dieu ne s’était pas trompé. Même qu’elle se serait évanouie si j’avais essayé de l’embrasser avant de partir, m’a-telle avoué plus tard. Une sorte de coup de foudre à retardement… Dieu savait que nous étions faits l’un pour l’autre: même foi inconditionnelle basée sur la Bible, parole de Dieu entièrement inspirée du Saint-Esprit, mêmes études, mêmes goûts pour la musique, les lectures, le style de vie – quoi, je n’aurais pas pu trouver mieux! Et les enfants l’ont accueillie avec enthousiasme, aussi les déjà mariés. Et c’est une grand-mère super.
Dieu avait répondu, il m’avait montré celle qui est devenue une deuxième maman combien appréciée et la source d’un deuxième bonheur que je n’osais espérer.
Remets ton sort à I’Eternel, il te soutiendra (Ps 55.23).
- Edité par Promesses
En vous référant au numéro 84 de PROMESSES (p.26), vous constaterez qu’il y a un 4e point au chapitre 3 entamé au numéro 85: « Peut-on jeter un pont? » Voici son titre:
4. Compromis exclu
Beaucoup de chrétiens pensent que la psychothérapie peut être utile quand elle est employée par des chrétiens dans la cure d’âme. La parole de Dieu nous avertit contre un tel attelage disparate (2 Cor 6.14-16). Comment chrétiens et incrédules pourraient-ils ensemble édifier le temple de Dieu? En fin de compte, c’est ce que fait la relation d’aide. Rappelons-nous l’avertissement de 1 Cor 3.17! Dieu nous met en garde contre toute association avec l’incrédulité, ne fût-ce que par l’emploi d’une méthode qui n’est pas fondée sur la foi.
Dépouiller les Egyptiens?
Dans son ouvrage, « Die Last des andern » (1984 – Le fardeau de l’autre), L.J. Crabb entrevoit quatre relations possibles entre la cure d’âme et la psychothérapie.
Première possibilité
Relation d’aide et psychothérapie seraient séparées mais de valeur égale, vu que la Bible ne traiterait que de questions théologiques, alors que le spécialiste en psychologie serait seul compétent pour les problèmes d’ordre psychique. Crabb rejette cette possibilité, se rendant compte que la Bible a beaucoup à dire sur les relations psychiques.
Deuxième possibilité
Il stigmatise de « pot-au-feu » le mélange inconsidéré de relation d’aide et psychothérapie, qui risque de faire perdre au conseiller la base biblique.
Il y a environ 60 ans, un nouveau mouvement de relation d’aide prit naissance aux Etats Unis par un cours pour jeunes pasteurs sous le nom de « Clinical Pastoral Education ». Il eut un grand retentissement, et en Allemagne il est devenu partie intégrante des cours de théologie, grâce au libéralisme qui pratique la psychothérapie sans restriction.
Troisième possibilité
Elle consiste à strictement séparer cure d’âme et psychothérapie, ce que Crabb rejette aussi, estimant qu’il ne faut pas ignorer l’aide que peut apporter la psychothérapie. Sans elle, pense Crabb, on simplifie trop en se bornant à rechercher le péché et à ordonner un changement.
Quatrième possibilité
C’est celle que Crabb préconise: « Dépouillons les Egyptiens! » Il pense que, comme les Israélites, lors de l’exode, enlevèrent aux Egyptiens des objets de valeur, et ceci sur l’ordre de Dieu, nous pouvons utiliser les théories de la psychologie qui se prêtent aux buts que poursuit la relation d’aide.
Aucun des 4 modèles ne nous satisfaisant, nous préconisons donc une
cinquième possibilité: « Dépouillons les Egyptiens » en ce qui concerne le diagnostic, donc là où il s’agit de comprendre quel est le problème qui trouble l’interlocuteur. Par contre, « pas de compromis » dans la thérapie, donc là où nous intervenons pour soulager.
Raisons contre le compromis
Commençons par examiner certaines des raisons qui sont invoquées en faveur du compromis:
1. La psychothérapie agit au niveau horizontal (relations homme à homme), alors que la cure d’âme agit au niveau vertical (relation homme à Dieu).
Une telle séparation de l’aide apportée par la psychologie et de celle qu’apporte la foi est artificielle et aboutit à un dualisme existentiel. Pour le chrétien, l’aide efficace se fonde sur la foi. Les deux niveaux se complètent, car la relation avec le prochain est imprégnée de la relation avec Dieu. Le secours me vient de l’Eternel (Ps 121.2).
Le fruit de l’Esprit (amour, joie, paix, patience, bonté…) n’est promis qu’à ceux qui restent attachés à Christ comme les sarments au cep. Le conseiller doit donc toujours tendre à rétablir la relation avec Christ de laquelle dépend toute relation humaine. C’est une réalité maintes fois éprouvée.
2. La psychothérapie élimine des barrières qui empêchent le Saint-Esprit d’agir en profondeur.
Mais quelles barrières pourraient bien empêcher le Saint-Esprit d’agir? La Bible n’en connaît qu’une: le péché. Or, comment la psychothérapie saurait-elle enlever le péché?
R. Affemann, dans « Moglichkeiten und Grenzen der Psychotherapie » (Possibilités et limites de la psychothérapie)~ constate que celle-ci est incapable de délivrer du mal et de procurer le salut. Mais, dit-il, il ne faudrait pas pour autant refuser l’aide de la psychothérapie. Car certaines névroses persistent aussi après la conversion, qui ne signifie pas un renouvellement total.
Affemann a raison de dire que le nouveau converti porte en lui des restes de sa vie antérieure: c’est la chair dont il s’agit de se dévêtir. Mais si la psychothérapie pouvait l’en débarrasser, elle prendrait la place du Saint-Esprit qui seul a le pouvoir de sanctifier.
3. A la psychothérapie incombe la tâche d’apporter la guérison du subconscient.
Certains sont persuadés qu’une cure d’âme efficace doit tenir compte des régions du subconscient pour agir en profondeur. Mais avons-nous à remuer ce qui est resté caché? La Bible dit que c’est Dieu qui sonde les coeurs (Ps 17.3). Paul exhorte: … ne jugez rien avant le temps, avant la venue du Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché… (1 Cor 4.5).
Qu’est-ce à dire, sinon qu’une relation authentique avec Dieu ne peut s’établir que quand le subconscient a été dévoilé par la psychanalyse? On peut s’étonner que Dieu n’ait jamais révélé cette sagesse à l’apôtre Paul afin d’en faire profiter les générations avant Freud! Si la Bible n’ignore pas le subconscient, elle ne dit pourtant jamais qu’il faille le faire remonter à la conscience. David priait: Qui connaît ses fautes involontaires? Pardonne-moi ce qui m’est caché (Ps 19.13). Nous pouvons croire, comme David, que Dieu guérit le subconscient sans psychothérapie.
Jésus a dit: Si donc le Fils vous rend libres, vous serez réellement libres (Jean 8.36). Qui laisse agir Christ dans sa vie fera l’expérience de la libération des comportements instinctifs dus aux antécédents psychiques, des passions désordonnées de la chair, de la faim maladive d’être apprécié, et finalement de l’esclavage du Moi.
Paul écrivait: J’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve… Je puis tout par celui qui me fortifie (Phil 4.11-13). Un homme qui traîne un fardeau maléfique dans son subconscient peut-il parler ainsi?
Il nous semble que le conseiller doit faire preuve de discrétion et respecter la réserve de son interlocuteur, et qu’il n’a pas le droit de s’insinuer dans son intimité par la petite porte des rêves et l’évocation d’associations perturbatrices.
Après avoir démontré que les arguments des psychiatres chrétiens sont bibliquement insoutenables parce que leurs méthodes n’ont rien en commun avec la manière dont Dieu opère la guérison, nous voulons énumérer les raisons de notre refus de tout compromis.
La psychothérapie est contre-indiquée
Toute intervention thérapeutique demande la clarté sur l’opportunité de la méthode employée pour effectuer la guérison. Il se peut que la méthode envisagée fasse effet contraire, ce qui nécessite un avertissement sérieux, comme c’est le cas pour les produits pharmaceutiques.
Or nous sommes persuadés que la psychothérapie est contre-indiquée pour un chrétien. Son emploi ne peut qu’éloigner le chrétien du but poursuivi. Il s’agit maintenant de prouver cette affirmation.
Rappelons-nous le but de toute cure d’âme: il n’est pas primairement la santé psychique (quoi que cela veuille dire), mais la sanctification, à savoir la formation des marques distinctives du Christ dans la vie du croyant. Il va de soi que cela comprend la santé psychique. La question fondamentale est donc celle-ci: La psychothérapie peut-elle contribuer à la sanctification?
Selon la Bible. le coeur est le centre de la personnalité: c’est là que les décisions sont prises. C’est le coeur qui doit être transformé pour que le comportement change. Mais quand une intervention de la psychothérapie a produit une amélioration du comportement, celui-ci doit être rangé parmi les oeuvres mortes dont, justement, notre conscience doit être purifiée (Héb 9.14)!
Les oeuvres bonnes ne sont que celles que Dieu produit en nous par sa parole, que le Saint-Esprit rend opérantes en nous, et par la foi en la vérité (2 Tim 3.16-17; 2 Thes 2.13). Il s’agit des oeuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions (Eph 2.10).
Voici l’exemple d’un chrétien angoissé par la perspective d’examens. On réussit à réduire ses craintes par un entraînement autogène ou une désensibilisation systématique, de sorte qu’il se présente aux examens avec calme. Est-il meilleur chrétien? Est-il plus près de son Seigneur? Au contraire, il est devenu indépendant, car il dispose maintenant d’une technique qui lui permet de se libérer lui-même de l’angoisse le cas échéant. Il est plus autonome, son Moi se trouve fortifié (ce qui est le but de la psychothérapie) et s’érige en rempart contre les impulsions spirituelles. Ce genre d’auto-sanctification est donc nocif parce qu’il immunise le chrétien contre l’action du Saint-Esprit.
Dans un cas pareil, on peut commencer par chercher ce qui produit l’angoisse: un sentiment d’incompétence, une crainte innée de rater, un souci exagéré de perfectionnisme… On peut – mais on ne doit pas – expliquer à l’interlocuteur, sur la base de l’anamnèse, quel événement dans sa vie passée aura provoqué son attitude manquée.
La Parole vivante, par l’action du Saint-Esprit, atteindra l’esprit de l’interlocuteur. S’il réagit alors positivement, le résultat sera une croissance dans la sanctification. Si, par contre, il réagit d’une manière charnelle, le problème restera d’abord sans solution. Le fruit de l’Esprit ne s’obtient pas de force; il est toujours un don de grâce qui doit être accepté.
Pladoyer fur eine biblische Seelsorge
(traduction partielle adaptée par J.P. Schneider avec la permission de l’auteur et des éditeurs)
- Edité par Antholzer Roland
2.18-27: A quoi reconnaître le chrétien authentique
La foi
1. Hérétiques et vrais chrétiens: v.18-21
la dernière heure (v.18) (unique dans le NT) Litt.« une dernière heure». Le vocabulaire du NT se rapportant à la chronologie des temps de la fin est imprécis. La 1ère venue de Christ est « l’âge à venir » qui met fin au « présent âge ». Le temps de transition jusqu’à la 2ème venue de Christ, ce sont les derniers jours (Heb.1.2) ou derniers temps. C’est ce que veut dire l’expression du v.18.
Q1 Comment Jean savait-il que c’était ce temps-là?
Jésus mit en garde contre les faux christs (pseudo-christs, Mat 24.24). Les antichrists préparent la venue de l’Antichrist, qui représentera la négation fondamentale du Christ, toujours dans la dernière heure. En opposition avec l’Antichrist, les antichrists sont des enseignants humains qui s’identifient aux nombreux « faux prophètes ». Ne pouvant imposer leurs vues, ils ont quitté l’église.
Q2 On peut discerner une intention divine derrière le départ de la communauté des « antichrists » (pseudo-prophètes). Laquelle?
Q3 Comment le v.19 caractérise-t-il (a) les saints? (b) l’Eglise?
Tous, vous avez la connaissance (v.20).
Q4 Comment savons-nous?
Q5 Qui a reçu l’onction (le St-Esprit)?
Q6 Qui a la connaissance?
v.21: Jean ne leur enseigne pas une nouvelle vérité. Il confirme la vérité qu’ils connaissent déjà. La vérité est immuable et ne peut contenir le mensonge. (Exactement à l’encontre de la dialectique marxiste.)
2. Nature et effet de l’hérésie: v.22-23
La nature de l’hérésie est de nier que Jésus est le Fils de Dieu, le Messie venu en chair, et donc que Dieu est le Père de Jésus Christ, son Fils. (Dire que Jésus est un simple homme est dire qu’il n’est pas Dieu: l’archi-mensonge!) Il n’y a aucun compromis sur ce point. Toute vue opposée est erreur. Le menteur est l’incarnation de l’esprit satanique. La théologie hérétique est donc diabolique. Toute secte qui nie la divinité de Jésus Christ n’est pas chrétienne (Témoins de Jéhovah, Unitariens niant la Trinité, Science chrétienne ni scientifique ni chrétienne. Mormons, Théosophes…).
Q7 Quel est l’effet de nier le Fils et le Père?
Test doctrinal fondamental qui divise les vrais des faux chrétiens: Professer que le Père et le Fils forment ensemble la Divinité (Mat 10.32-33, Rom 10.9-10)
3. Deux garde-fous contre l’hérésie: v.24-27
Ce que vous avez entendu dès le commencement (v.24)
Q8 De quoi s’agit-il?
Q9 Quelle doit être l’attitude du chrétien en ce qui concerne l’Evangile?
Demeurer dans le Fils et le Père: communion intime avec les deux ( = avoir le Père).
v.25: La promesse de la vie éternelle est liée à la fidélité à la doctrine entendue et à la communion avec le Père et le Fils (cf. Jean 17.3).
v.26-27: L’action de l’Esprit protège contre la séduction doctrinale.
Vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne: Si cela a un sens général, on peut se demander pourquoi Jean a écrit sa lettre… Cela se comprend dans le contexte; Jean veut dire: Vous savez par les apôtres. avec l’aide de l’Esprit, ce qu’est la vérité.
LES DEUX GARDE-FOUS CONTRE L’ERREUR SONT DONC:
1. La Parole apostolique: vous avez entendu (v.24): protection objective.
2. L’onction de l’Esprit: vous avez reçu (v.27): protection subjective.
Les deux sont nécessaires pour persévérer dans la vérité: c’est l’équilibre biblique (non seulement la Parole, ni seulement l’Esprit).
Réponses aux questions:
R1 A cause des antichrists, dernière résistance désespérée de l’adversaire.
R2 Rendre le faux manifeste pour que les élus ne soient pas détournés (Mat 24.24)
R3 (a) Ils sont persévérants (Marc 13.13: non pas que le salut récompenserait la persévérance, mais elle est le trait distinctif de celui qui est sauvé; cf. Héb 3.14).
(b) L’Eglise visible contient le Corps de Christ (corps mystique); certains membres ne sont pas des nôtres sans qu’on puisse le savoir, d’autres le prouvent par leur défection (et leur comportement: 3.10). Mais il y a ceux qui sont des nôtres et ceux qui ne sont pas des nôtres. Il n’y a pas d’entre-deux. Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent (2 Tim 2.19).
R4 Par l’onction de la part du Saint, qui est Dieu (Hab 3.3) et Christ (Jean 6.69).
R5 Tous!
R6 Tous ( à cause du St-Esprit reçu).
R7 Se couper de toute communion avec Dieu. Car: seul le Fils peur révéler le Père (Mat 11.27) et aussi réconcilier avec le Père (Jean 14.6).
R8 De l’Evangile, de l’enseignement apostolique
R9 Conservateur! Car la marque du païen: toujours du nouveau (Act 17.21); il ne supporte plus la vraie doctrine et a la démangeaison des fables (2 Tim 4.3-4).
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Titre: | La foi en pratique (synapse éthique no1), 48 pages |
Auteur: | Pierre Courthial |
Editeur: | Edition Kerygma, 33 Av. Jules Ferry, Aix-en-Provence |
Excellent opuscule qui remet en valeur l’éthique selon la Bible. Il dénonce ce qu’on appelle « la morale de situation » correspondant au bon plaisir des hommes et qui revient à dire que le Droit doit être calqué sur les moeurs alors que le Droit devrait régir les moeurs.
L’ouvrage traite de trois sujets:
1. Le fondement de la Loi morale
L’auteur montre où aboutit l’humanisme, « la religion, le culte de l’homme prétendument autonome ». Il aboutit à la destruction de l’homme par l’homme! Pourquoi? Parce que « l’homme ne trouve plus de fondement vrai, solide, permanent, au Droit et à la morale ». Ainsi l’homme ne peut être vraiment sauvé « que par Dieu ». D’autonome, l’homme qui se convertit en Jésus-Christ devient l’homme théonome, c’est-à-dire qui accepte la Loi de Dieu comme règle.
2. Le double rôle de la Loi de Dieu pour tous les hommes
Chaque homme possède, du fait de sa conscience, un sens du bien et du mal. Ainsi, le premier rôle de la Loi de Dieu pour tous les hommes « est de conserver et de promouvoir quelque humanité, et donc quelque sens moral, en l’homme, sans quoi l’histoire des sociétés humaines et la vie de chaque individu sombreraient dans un chaos indescriptible ». La pire tentative est celle qui veut effacer ce que Dieu a déposé dans la conscience de tout homme (notion du bien et du mal) et l’empêcher de connaître la Révélation écrite comme fondement et norme de l’éthique. Les chrétiens sont appelés à s’opposer à toute perversion de la Loi morale universelle comme à toute « démoralisation du Droit ».
Si le premier rôle de la Loi morale pour tous les hommes est celui d’un garde-fou, le second rôle est celui d’un miroir (cp. Jacques 1.23-24) qui montre à l’homme qu’il n’est pas ce qu’il doit être. Là commence le sens de la culpabilité mais il faudra la révélation de la grâce rédemptrice par les Saintes Ecritures pour rendre possible la réconciliation de l’homme avec Dieu.
3. Le double rôle de la Loi de Dieu dans la vie des chrétiens fidèles
Ceux-ci doivent se garder de deux dangers:
Le légalisme « cette prétention à vouloir se justifier soi-même devant Dieu par les oeuvres de la Loi », et l’antinomisme qui consiste à « vouloir se dispenser de la nécessaire vérité de la Loi de Dieu ». L’auteur développe sa pensée sur le légalisme et l’antinomisme et, dans un condensé admirable montre comment l’Evangile et la Loi sont « noués » dans la vie chrétienne.
L’auteur montre pour conclure que l’éthique chrétienne ne peut être réduite au seul commandement abstrait et indéfini de l’amour, surtout lorsque la notion d’amour évacue celle de la vérité et devient un paravent pour justifier la pratique du péché
- Edité par Dubois Jean-Jacques
Préambule
Connu surtout par son livre contenant, entre autres, la révélation du plan de Dieu pour les nations en rapport avec Israël, le prophète Daniel fut longtemps premier ministre à Babylone, capitale de l’immense empire qui dominait le monde au 6ème siècle avant Jésus-Christ. Sa vie à la cour offre un exemple de croyant appelé, non seulement à vivre dans un monde hostile à Dieu, mais à s’y acquitter de lourdes responsabilités pleines de risques. S’il fut constant et sans reproche, devant Dieu et devant les hommes, durant sa longue existence, c’est en raison d’une relation permanente et prioritaire avec son Dieu, par le moyen de la foi.
Daniel, homme de cour, était face au monde. Daniel, homme de foi, est face à Dieu. Il a montré comment la foi personnelle du croyant peut maintenir et développer une relation avec Dieu, conduisant à une vie exemplaire et à un service irréprochable. Quel chrétien, aujourd’hui, n’aspirerait pas à découvrir le secret d’une telle réussite?
1. Origine de la foi
Héb 11.1 définit la foi chrétienne comme une ferme conviction et une démonstration intérieure de réalités inaccessibles autrement. Elle est donc comme un sixième sens, tout à la fois individuel pour chaque chrétien véritable, et collectif pour l’Eglise de Jésus-Christ, où sont réunis en un corps les enfants de Dieu dispersés (Jean 11.52).
Une telle foi n’a rien à voir avec le « ma foi « du langage courant, qui n ajoute rien en fait à ce qu’on dit. Si la même foi s’est trouvée dans des temps, circonstances et individus si divers que ceux d’Hébreux 11, c’est bien qu’elle a une origine unique, indépendante des hommes. En effet, la foi vient de ce qu’on entend par la parole de Dieu (Rom 10:17). La Bible met l’accent sur l’écoute et non sur la vue, comme moyen de communication divin. La disparition progressive de la foi qu’envisageait Jésus (Luc 18.8) s’accentue dans notre monde toujours moins « audio » et davantage « visuel».
Sitôt après la sortie d’Egypte, Ex 13.8 prescrivait déjà aux pères de famille d’en parler à leurs enfants. Cette forte tradition orale a subsisté. Dan 1.4 atteste, chez les jeunes Hébreux déportés, la présence du solide fondement de Dieu. On n’insistera jamais assez sur la valeur durable de l’enseignement des Saintes Ecritures dès l’enfance (2 Tim 3.15). C’est une semence de vie divine; elle germera un jour. peut-être après le décès des semeurs…
2. Premiers signes de la foi
Dan 1.8 mentionne le choix d’un coeur résolu et la demande hardie et courageuse d’une foi authentique. En Rom 10.9-10 aussi, la foi du coeur et la confession de la bouche vont de pair. C’est en actes que se manifeste l’obéissance de la foi, mentionnée au début et à la fin de l’exposé magistral de la doctrine du salut que constitue l’épître aux Romains (1.5; 15.18).
3. Hardiesse de la foi
La démarche périlleuse de Daniel auprès du dictateur universel de l’époque (Dan 2.16) traduit une hardiesse comparable à celle de David face à Goliath, ou encore celle d’une poignée de faibles disciples pourchassés (Act 4.29-31).
C’est par des témoins vaillants que Dieu a voulu se faire connaître (Dan 2.28), comme le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs par Jésus-christ (1 Tim 6.15). Il faut que ce message passe!
4. Vie de foi
Chez Daniel, elle s’exprime et s’accomplit dans la prière (Dan 6.10-11).
– C’est une pratique quotidienne.
– Même la défense du roi n’y change rien.
– Elle requiert un lieu et un temps mis à part (cp Mat 6. 5-6).
– Les fenêtres ouvertes parlent de communication établie avec Dieu et non de vase clos en soi-même.
– Elle est orientée vers Jérusalem, habitation et plaisir de Dieu sur terre (1 Rois 9.3). Aujourd’hui, dans tous les lieux, les chrétiens ont rendez-vous avec Dieu au trône de la grâce (Héb 4.16).
– La vie de la foi reste une vie cachée avec le Christ en Dieu (Col 3.3). Mais elle se manifeste aussi comme une lettre lue et connue de tous les hommes (2 Cor 3.2), comme ce fut le cas pour Daniel (Dan 6.11).
– Aucun mal (Dan 6.22), fut la réponse de Dieu.
5. Intelligence de la foi
Foi et intelligence ne s’excluent nullement (Dan 8.15-17). Par la foi nous comprenons que les mondes ont été formés par la parole de Dieu (Héb 11.2). Jésus a promis son Esprit à ses disciples, pour qu’ils comprennent au fur et à mesure (Jean 16.12). Gabriel fut envoyé pour faire comprendre à Daniel (Dan 9.21-22), comme plus tard à Marie (Luc 1.19-26), avec le même but.
Seules les Ecritures en sa possession (Dan 9.2) ont instruit Daniel de l’heure qu’il était, pour le monde et pour Israël, dans le plan de Dieu. De plus en plus, à la une de nos journaux, la prophétie biblique devient histoire!
6. Epreuve de la foi
Dan 10.1-3 et 8 relatent sans complaisance l’épreuve de la foi, dans une vie qui a pris au sérieux la parole de Dieu. Tous les hommes de Dieu l’ont subie (Héb 11), de diverses manières, mais toujours avec le sens d’un test et comme un enjeu pour confondre l’ennemi qui accuse les croyants devant Dieu jour et nuit, comme il le fit déjà pour Job.
Pourquoi fallut-il trois semaines pour obtenir la réponse de Dieu? Indifférence, oubli, retard (Dan 10.12-14)? Assurément non. Mais la résistance du prince de ce monde qui domine les royaumes. Il n’a nul intérêt à ce que soit connue sa fin lamentable sous le jugement de Dieu.
Lam 3.26 suggère la bonne attitude; mais, dans notre siècle de presse-bouton, qui sait encore attendre? Louis XIV déjà n’a-t-il pas assommé son personnel, par son célèbre « j’ai failli attendre »?
C’est seulement après cette douloureuse et interminable attente que Daniel a pu savourer le bienfait du dialogue renoué et de la communion fortifiante retrouvée dans.., l’écoute de la parole de Dieu transmise par l’ange (Dan 10.19). Mais alors, que de forces nouvelles! C’est dans de tels moments que le peuple de Dieu a pu tenir le langage rapporté en Lam 4.43-45. Mais depuis que Christ a déchiré les cieux, l’entrée est libre en tout temps, pour tous les siens (Héb 10.19-22), par le sang de Jésus.
L’épreuve de la foi a un but lointain: louange, gloire et honneur à la venue de Jésus-Christ (1 Pi 1.7). Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles (1 Thes 4.18).
7. Récompense de la foi
Délivrance et compréhension de Dieu pour son enfant dans l’épreuve sont déjà des récompenses de la foi. Mais pour Daniel (Dan 12.13), il y a en outre une promesse qui fait encore appel à la foi: l’annonce de la résurrection. Ainsi, avec l’espérance et l’amour (1 Cor 13.13), la foi reste au nombre des choses qui demeurent.
Sur cette terre, l’enfant de Dieu n’attend rien de durable. Il ne fait que passer, dans un monde qui passe. Son attente est ailleurs, tout entière dans la venue du Seigneur, promise et certaine (1 Pi 1.8-9; Apoc 22.12).
Oui, je viens bientôt. Amen: viens, Seigneur Jésus (Apoc 22.20)!
- Edité par Choiquier Jean
1. Je cherche, d’abord, à m’assurer s’il n’y a, dans mon coeur, aucune volonté sur un sujet quelconque. Les neuf-dixième du tourment que se donnent certaines personnes, en général, provient de ce fait. Les neuf-dixième des difficultés sont vaincues lorsque nos coeurs sont prêts à faire la volonté de Dieu, quelle qu’elle soit. Quand on est véritablement dans un tel état, la Volonté de Dieu ne tarde pas à nous être révélée.
2. Ce premier point bien acquis, je ne m’attarde pas aux sentiments et aux impressions. S’il en était ainsi, je tomberais bientôt dans de grandes illusions.
3. Je cherche la Volonté de l’Esprit de Dieu dans la Parole de Dieu. L’Esprit et la Parole vont ensemble. Si je consulte le Saint-Esprit seul, sans la Parole, je puis encore me faire illusion. Si le Saint-Esprit me conduit, ce sera toujours en accord avec les Ecritures.
4. Ensuite je mets dans la balance les circonstances. Ces dernières indiquent souvent la Volonté de Dieu d’accord avec la Parole et le Saint-Esprit.
5. Je supplie Dieu ensuite, et avec persévérance, de me révéler toute Sa Volonté.
6. Ainsi, par la prière, l’étude de la Parole, la réflexion, j’en viens âme former un jugement, et, selon ma connaissance et ma capacité. mon esprit étant en paix, je prends la détermination d’agir, toujours dans un esprit de prière. Dans les choses ordinaires et dans les transactions de grande importance, cette méthode m’a toujours réussi.
Au cours de ma vie chrétienne, qui comprend actuellement une période de 69 ans et 3 mois (mars 1895), je n’ai pas le souvenir d’avoir recherché la Volonté de Dieu une seule fois, avec sincérité et persévérance, au moyen de la Parole de Dieu et par le Saint-Esprit, sans avoir été invariablement conduit sur la voie droite. Mais lorsque la droiture du coeur et l’intégrité devant Dieu m’ont fait défaut, et que je n’ai pas su attendre avec patience Son Conseil, mais que, plutôt, j’ai préféré le conseil de mes semblables aux déclarations de la Parole du Dieu Vivant, alors j’ai commis de graves fautes.
Avec la permission de « Voix dans le désert »
- Edité par Müller Georges
Il serait utile de se demander comment nous en sommes arrivés à envisager la possibilité – l’actualisation expérimentale? – de transformer des éléments du code génétique d’êtres humains. Comment cette éminente créature de Dieu qu’est l’homme s’est-elle dénaturée au point d’être devenue ce petit dieu qui trafique avec la structure biologique de ses semblables?
Le bref rappel des étapes essentielles de l’entreprise scientifique permettra de donner des éléments de réponse à cette question.
1. Les vastes travaux du moine bénédictin hongrois, Stanley Jaki, à la fois physicien et historien des sciences, ont démontré de manière convaincante que seul un consensus général fondé sur la cosmologie biblique permettait le développement de la science moderne. Car pour son développement. il fallait non seulement désacraliser la nature en faisant la distinction entre Dieu et sa création, mais il fallait comprendre que la nature était un système ordonné par des lois stables.
Seul le christianisme a permis l’établissement d’un consensus au Moyen-Age où pouvaient se rencontrer ces deux conditions. (1) C’est donc dans ce contexte culturel précis que s’est développée la science moderne. C’est dans ce cadre « créationnel » que se développèrent les sciences de la vie, chaque forme créée recevant ainsi sa finalité du Créateur. La révolution darwinienne de 1859 mit fin à ce consensus créationnel qui donnait à l’univers son sens.
2. Avec la publication par Darwin en 1859 de « L’origine des espèces » et l’adoption rapide de sa manière de penser par l’ensemble des savants. la notion même de finalité, ainsi que celle de sens, disparurent de la pensée biologique. Les formes de la vie étaient dépouillées du sens que leur avait donné le Créateur. Ces formes de la vie apparaissaient alors comme le résultat fortuit du jeu entre le hasard et la nécessité. Avec Darwin, l’univers vivant perd son sens. Il est livré à l’arbitraire des rencontres fortuites de particules et à la « sélection naturelle ». Ce n’est pas ici l’endroit de s’étendre sur la nature peu scientifique, c’est-à-dire peu conforme à la méthode expérimentale, d’une telle démarche, ni sur la nature inutilisable d’un « modèle » évolutionniste aussi vaste, ni sur le refus qu’on y trouve de reconnaître la spécificité des phénomènes biologiques. Tout ce que je veux ici vous faire remarquer, c’est la nature d’un tel univers biologique: il ne peut s’y trouver de sens: c’est un monde absurde.
3. Nous parvenons aujourd’hui à la troisième étape de cette désastreuse épopée. L’univers n’ayant pas en lui-même le moindre sens, étant le pur fruit des « lois du hasard », de mutations fortuites et dune sélection parfaitement arbitraire, il revient maintenant à l’homme lui-même de lui donner un sens, de lui donner une finalité. Voici la nouvelle tâche des savants, des biologistes: donner un sens, une direction, à une évolution arbitraire et fortuite jusqu’alors.
C’est ce que nous constatons aujourd’hui chez de nombreux savants qui rêvent – et ce rêve est déjà dans bien des cas une réalité aujourd’hui – de donner des formes nouvelles à la vie biologique en manipulant ses fondements génétiques. En témoignent que trop clairement ces citations tirées de l’ouvrage décisif du biologiste canadien Magnus Verbrugge: « Alive. An Enquiry into The Origin and Meaning of Life » (2):
« La raison pratique majeure pour l’étude de l’origine de la vie est que sans une telle étude nous ne pouvons comprendre la vie, et si nous ne pouvons la comprendre, nous ne pourrons pas la contrôler. » (3)
« Les matérialistes ne cherchent pas seulement à comprendre l’essence même de la vie, ils désirent également apprendre comment la modifier de manière réfléchie, favorable à l’humanité. » (4)
Dans un ouvrage plus ancien de H.M. Morris: « The Troubled Waters of Evolution » (5), nous trouvons des citations semblables:
« Ce qui distingue l’homme de façon unique des animaux est sa capacité de diriger et de contrôler sa propre évolution. La science est son outil le plus puissant pour le faire. » (6)
« Nous ne sommes plus obligés de nous soumettre à des forces aveugles qui nous sont extérieures, mais nous pouvons manipuler notre environnement et éventuellement même nos propres gênes. Ainsi, contrairement à toutes les autres espèces, nous pourrons intervenir dans le processus de notre évolution biologique. » (7)
Il semble bien que nous sommes arrivés à une époque où le savant s’amuse à jouer à dieu.
Secrétaire de l’Association vaudoise des parents chrétiens
Rédacteur de « Résister et construire »
Notes:
(1) Relevons, parmi les nombreux ouvrages de Stanley Jaki:
Cosmos and Creator « . Scottîsh Academic Press, Edinburgh, 1980.
« Science and Creation. From Eternal Cycles to an Oscillatirg Universe »
Scottish Academic Press, Edinburgh, 1986.
« The Road of Science and the Way of God », idem, 1978.
« Planets and Planetarians. An History of Theories of the Origin of Planetary Systems », idem, 1978.
(2) Ross House Books, Vallecito, Ca 95251 USA, 1984.
(3) J. Bernal, cité par D.H. Rohling et A.I. Oparin dans « Molecular Evolution, Prebiological and Biological », p.1.
(4) A.I. Oparin: « Life, its Nature, Origin and development », Academic Press, New York, 1962, p.5.
(5) Creation Life Publishers, San Diego. 1974.
(6) Hudson Hoagland: « Science and the New Humanism » Science, vol. 143, 10 Janvier 1964. p.111
(7) A.G. Motulsky: « Brave New World », Science, vol. 185, 23 août 1974, p.653.
- Edité par Berthoud Jean-Marc
Seuls deux actes symboliques ou < sacrements » furent institués par Jésus-Christ, qui donna l'ordre de les observer dans son Eglise. Ces deux actes sont l'expression extérieure, visible, d'une réalité spirituelle intérieure. Nous n'employons le mot « sacrement » que pour sa commodité technique (acte sacré). L'application d'un sacrement est dépourvue de tout effet spirituel ou autre qu'il aurait par lui-même et ne confère donc aucune grâce par lui-même; il ne peut avoir de valeur que pour celui qui croit en Jésus-Christ, qui a donc déjà été gracié et qui lui appartient, comme nous le verrons par la suite.
A. Le Baptême
A. Le Baptême
1. Vocabulaire
Le mot « baptiser » vient du verbe grec « baptizo » qui veut dire « tremper », « immerger », avec la connotation de « périr ». Le nom « baptisma » (baptême) ne se trouve pas dans la littérature juive ou païenne et semble avoir été une innovation chrétienne pour désigner le baptême de repentance, différent du baptême de purification que le juif pieux s’administrait lui-même.
2. Le baptême de Jean
Jean parut, il baptisait dans le désert et prêchait le baptême de repentance pour le pardon des péchés (Marc 1.4).
Ce baptême avait une double signification. D’une part, il marquait un tournant vers Dieu: repentance implique conversion; d’autre part, il anticipait le baptême d’Esprit Saint et de feu que le Messie exercerait (Mat 3.11).
3. Le baptême de Jésus
En se soumettant au baptême de Jean, Jésus signifiait et effectuait sa solidarité avec l’homme pécheur. Le ciel ouvert et l’approbation divine notifiaient l’initiation de l’oeuvre du salut entreprise et accomplie par Jésus, en même temps que par la révélation du royaume de Dieu.
4. La signification du baptême
Il est administré à des personnes converties au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et suivi de l’enseignement de la loi de Christ (Mat 28.19-20), ou tout simplement au nom de Jésus-Christ (Actes 2.38). Aussi Paul spécifie-t-il: . . .vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ (GaI 3.27). Etre en Christ équivaut à être un membre de son corps, l’Eglise. Le baptême signifie donc l’appartenance à l’Eglise de Jésus-christ.
La signification profonde du baptême est clairement énoncée dans Rom 6.1-11: … nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme le Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. Le croyant est donc identifié à Jésus-Christ, car par la nouvelle naissance opérée par l’Esprit il a reçu la vie même de Christ: Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi… (GaI 2.20). Cela implique clairement que le baptisé, étant croyant, a déjà reçu le baptême du Saint-Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent (Act 5.32).
Le baptême signifie avant tout qu’il y a identification spirituelle avec Jésus-Christ, puisque la vie de Christ est devenue celle du croyant, qui doit se considérer, non seulement crucifié et ressuscité avec Christ (Rom 6.11), mais virtuellement aussi monté au ciel avec lui: …. il (Dieu) nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus (Eph 2.6).
Seule l’immersion du baptisé dans l’eau fait ressortir la signification symbolique de cet acte: mort et enseveli avec Christ, mais ressuscité avec lui en ressortant de l’eau comme d’un tombeau. Le baptême par immersion était pratiqué dans l’Eglise apostolique. Ainsi il est dit lors du baptême de l’eunuque éthiopien par Philippe: Quand ils furent remontés hors de l’eau (Act 8.39). « Tous les baptêmes que l’Evangile nous rapporte se font par immersion » (Kuen, « Je bâtirai mon Eglise », p.l65). Il n’est pas étonnant que le sens du baptême ait été perdu de vue avec l’abandon de l’immersion.
5. Qui peut être baptisé?
Il ressort clairement de ce qui précède que le baptême ne peut s’appliquer qu’à des chrétiens nés de nouveau, scellés par le Saint-Esprit. Le commandement de Christ aussi bien que tous les exemples dans le livre des Actes le démontrent clairement, tout comme le fait que le baptême était pratiqué tout de suite après la conversion.
Le baptême des nourrissons n’avait même pas effleuré la pensée des auteurs sacrés du NT. Ce ne fut d’ailleurs que vers le 4e siècle que le pédo-baptisme commençait à supplanter celui des adultes. Il n’existe aucun ordre de le pratiquer. Il n’y en a aucun exemple dans tout le NT. Les passages tels que Marc 10.14 ou 1 Cor 7.14 n’ont rien à voir avec le baptême.
Ceux qui invoquent les passages où des familles entières furent converties (Act 11.14) ou baptisées (16.15,33; 18.8) oublient qu’il faut tenir compte de l’analogie de la foi. Elle nous montre que le baptême est toujours administré à ceux qui ont cru. Deux exemples de baptêmes de « familles » suffiront pour illustrer ce point:
Le récit de la conversion de Corneille (Act 10) nous apprend qu’il avait appelé chez lui ses parents et ses amis intimes; à ces gens, Pierre dit: quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. Comme Pierre prononçait encore ces mots, le Saint-Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole… Il (Pierre) ordonna de les baptiser au nom de Jésus-Christ. Les nourrissons, n’ayant pu ni écouter ni croire la parole, ne furent donc pas baptisés.
Au geôlier de Philippe, Paul et Suas dirent: Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. Puis ils leur annoncèrent la parole du Seigneur, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens… et il se réjouit avec toute sa famille d’avoir cru en Dieu. S’il y avait eu des nourrissons baptisés avec eux, il aurait fallu les réveiller en pleine nuit pour qu’ils puissent écouter la parole et se réjouir avec le geôlier d’avoir cru en Jésus.
Faire appel à la circoncision pour défendre le baptême des nourrissons prouve qu’on n’a pas compris la différence entre le peuple de Dieu de l’ancienne et celui de la nouvelle alliance. Tout garçon juif avait droit, de par sa naissance charnelle, à être circoncis en signe de son appartenance au peuple élu. Par contre, l’enfant né de parents chrétiens n’est pas pour autant enfant de Dieu, même si la bénédiction de Dieu repose sur lui d’une manière particulière. Cela ressort sans ambiguïté du texte suivant: … (Christ) a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom et qui sont nés, non du sang ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu (Jeanl.12).
La raison principale pour laquelle on a eu l’idée de baptiser des petits enfants doit être en relation avec la sacramentalisation du baptême, qui conférerait une grâce par lui-même (ex opere operato) si administré par une personne « consacrée ». On pensait ainsi assurer le salut de l’enfant et en faire un membre de l’église en question. Le NT ne connaît rien de semblable.
Examinons encore la question du rebaptême:
Voici quelques phrases citées du livre d’A. Kuen,« Le baptême » (S.P.B. 1970, p.l99): « Le baptême des enfants n’a rien de commun avec ce que la Bible appelle baptême, sauf le nom. Tout est différent: la forme, les bénéficiaires, la signification et la valeur des deux actes. Le baptême des nourrissons n’est ni un engagement, ni une expression extérieure d’une expérience intérieure,… ni une profession de foi,… ni un acte d’obéissance… On ne peut donc pas parler de rebaptiser… Le baptême de Jean était certainement plus proche du baptême chrétien que le baptême des nourrissons, pourtant Paul n’a pas hésité de rebaptiser les disciples d’Ephèse… » Ailleurs (p. 195): « Dans la Bible, le baptême est toujours cité après la foi. Donner le baptême par anticipation, c’est comme si on donnait le baccalauréat par anticipation à tous les nouveau-nés!
6. Ce que le baptême ne fait pas
a. Le baptême ne confère pas le salut.
L’homme est sauvé par le moyen de la foi. …c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les oeuvres… (fût-ce l’oeuvre que constitue l’acte du baptême) (Eph 2.8-9). La parole de Jésus dans Jean 3.5 associe baptême et régénération (naître de nouveau). La phrase principale dans Tite 3.5 devrait être traduite ainsi: Il nous a sauvés par le bain caractérisé par la régénération et le renouveau opéré par le Saint-Esprit. Jac 1.18 indique le moyen que le Saint-Esprit emploie pour opérer cette régénération: Le Père des lumières… nous a engendrés… par la parole de vérité. Et plus loin Jacques évoque la parole qui a été plantée en vous et qui peut sauver vos âmes.
b. Le baptême ne purifie pas.
1 Pi 3.21 doit être compris dans son contexte. L’eau du déluge typifie à la fois le jugement (la croix) et le salut (l’eau portait l’arche). Le baptême appliqué sans la foi du baptisé peut tout au plus laver la chair. En réalité, le croyant est sauvé par ce que le baptême symbolise: la mort et la résurrection de Jésus.
Le symbole et la réalité sont si étroitement liés que le symbole est quelquefois utilisé à la place de la réalité. Le baptême, dit Pierre, est l’engagement d’une bonne conscience devant Dieu. Autrement dit, l’acte du baptême représente l’engagement du baptisé de vivre ce que le baptême symbolise.
Nous concluons que personne n’est sauvé par le rite du baptême.
B. La sainte Cène
B. La sainte Cène
1. Vocabulaire
Le mot latin « coena » désignait le repas principal des Romains. Les expressions suivantes font allusion à la Cène: la fraction du pain (Act 2.42), rompre le pain (Act 20.7), la communion (à partir de 1 Cor 10.16), la table du Seigneur (1 Cor 10.21).
Le mot eucharistie, utilisé par l’Eglise romaine, veut dire « action de grâces » et exprime donc un sentiment de reconnaissance. Ce mot avec ses dérivés se trouve plus de 50 fois dans le NT. Paul l’utilise particulièrement dans ses introductions aux épîtres à propos des valeurs spirituelles des églises, ou alors dans un sens absolu, comme dans Eph 5.20: Rendez toujours grâces pour tout à Dieu le Père…
La raison pour laquelle on a commencé, au 2e siècle, d’utiliser eucharistie en relation avec la Cène se trouve dans les paroles par lesquelles Jésus l’institua: Il prit la coupe, rendit grâces (eucharistésas) et dit… Ensuite, il prit le pain, et après avoir rendu grâces (eucharistésas), il le rompit… (Luc 22.17-20).
2. La signification de la Cène
L’institution de la sainte Cène est rapportée dans Mat 26.26-29, Marc 14.22-25, Luc 22.15-20 et 1 Cor 11. 23-25. Il ressort de ces textes que la Cène est un repas commémoratif, un symbole de communion avec le Christ crucifié, comme le dit 1 Cor 10.26.
Il ne peut être question de boire le sang de Christ ou de manger son corps dans un sens littéral, vu que quand le Seigneur institua ce repas, son sang n’avait pas encore coulé et son corps n’avait pas encore été rompu. Ceci est mon sang et ceci est mon corps ont la même signification symbolique que quand Jésus dit je suis le chemin, je suis la porte, je sus la lumière, ou quand Jean dit Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.
Jésus avait scandalisé ses auditeurs en leur disant: Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous (Jean 6.53). C’est qu’ils avaient pris ses paroles à la lettre. Jésus dut alors préciser: Cela vous scandalise? …C’est l’Esprit qui vivifie. La chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie (v. 61-63). Par cette explication, Jésus enlève tout fondement à l’interprétation littérale de ses paroles, et du coup aussi aux paroles par lesquelles il institua la sainte Cène.
Le Seigneur n’est pas physiquement présent quand la Cène est célébrée; il l’a été une seule fois: quand il l’institua. Aucun miracle de transformation n’a lieu lorsque la Cène est célébrée.
Il en découle que la « transsubstantiation » enseignée par l’église romaine, qui dit que le vin et le pain sont transformés en sang et en corps de Jésus, est une erreur, tout comme la « consubstantiation », qui enseigne la présence réelle, simultanée du corps et du sang de Jésus.
La sainte Cène est un rappel du prix que notre salut a coûté au Seigneur; elle nous rappelle que la nouvelle alliance, l’alliance de la grâce, a été scellée par son sang; et elle constitue une annonce de la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne (1 Cor 11.23-26), parole qui indique que la Cène doit être pratiquée jusqu’à son retour, ce qui en fait aussi un repas d’espérance.
3. Qui peut prendre la sainte Cène?
Tout enfant de Dieu, membre du corps de Christ, donc de son Eglise, peut prendre la Cène, qui exprime et confirme, tout comme le baptême, une réalité spirituelle par un acte concret. « Dans l’Eglise primitive ne prenaient part à la sainte Cène que les croyants qui persévéraient dans la doctrine des apôtres et dans une vie conforme à la parole de Dieu » (A. Kuen, op. cité, p. 264).
Qu’entend Paul par manger le pain et boire la coupe indignement? Le chrétien qui se sent indigne, dont le coeur le condamne, devrait-il s’en abstenir? Non, car Dieu est plus grand que notre coeur et connaît tout, dit 1 Jean 3.20. La seule dignité du chrétien lui vient d’avoir été revêtu de la justice de Dieu: Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu, de sorte qu’il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus (Rom 5.1 et 8.1).
Il faut relire tout le passage de 1 Cor 11.17-34 si l’on veut comprendre ce que Paul entend par indignement. Je vous invite à le faire avant de continuer. – La clé se trouve dans le v.29: Celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. En quoi consiste ce discernement?
J’y vois deux aspects:
a. Dans un sens très réel, le pain représente le corps de Jésus rompu pour nous. Ne peut le manger dignement que celui qui discerne dans le corps de Jésus crucifié celui du Fils de Dieu qui. lui-même innocent de tout péché, a expié le péché dans son corps à la croix, celui donc qui sait qu’il a été délivré de ses péchés par le sang de Jésus (Apoc 1.5b).
b. Mais le corps du Seigneur, c’est aussi l’Eglise. Tout participant au repas du Seigneur doit pouvoir discerner en ceux avec qui il partage le pain et le vin, des membres du corps de Christ, des frères et soeurs dans la foi. Cela exclut d’emblée les divisions et les querelles, les rancunes dues aux fautes non pardonnées. N’oublions pas que la Cène se prenait, dans l’Eglise apostolique, au cours d’un repas commun, et à Corinthe, nous apprend le texte, certains se goinfraient et s’enivraient alors que d’autres n’avaient rien à se mettre sous la dent.
Puisque prendre la Cène sans discerner le corps entraîne le jugement de Dieu, il faut que chacun s’examine soi-même, car celui qui se juge lui-même ne sera pas jugé par le Seigneur, vu qu’il a opéré lui-même la correction nécessaire en se jugeant.
4. Ce que la sainte Cène n’est pas
Elle n’est pas un sacrifice. Elle ne fait que commémorer le sacrifice de Jésus-Christ accompli il y a deux millénaires une fois pour toutes (Héb 7.27).
La participation à la Cène ne procure pas le pardon; elle ne peut être célébrée que par ceux à qui le pardon, et donc le salut, a été accordé par grâce,… par le moyen de la foi (Eph 2.8).
Conclusion
Les deux sacrements institués et ordonnées par le Seigneur Jésus-Christ, seul Chef de l’Eglise, font partie intégrante de la vie de l’Eglise. Ils n’ont de valeur que quand ce qu’ils symbolisent est déjà devenu une réalité pour ceux qui y participent. Ils peuvent être administrée par les anciens ou tout autre membre masculin d’une église locale qui en aurait reçu le mandat.
Le baptême peut être considéré comme le signe visible de l’entrée dans l’Eglise de Jésus-Christ.
La sainte Cène, qui est la participation au pain et au vin qui symbolisent le corps et le sang de Jésus-Christ, se pratiquait chaque dimanche par l’Eglise apostolique réunie pour le culte (Act 20.7).
Voici ce qui nous est dit de la première église locale, à Jérusalem:
Ceux qui acceptèrent la parole furent baptisées… ils persévéraient
dans l’enseignement des apôtres,
dans la communion fraternelle,
dans la fraction du pain (la Cène)
et dans les prières. Act 2.41-42
- Edité par Olyott Stuart
Les diverses visions du monde nées de concepts philosophiques ont profondément modifié notre société, et je crains que même l’Eglise en soit grandement influencée. Cette société permissive basée sur l’humanisme moule toutes les classes dans des idéologies popularisées par les mass médias et les situe à l’antipode de la vérité révélée dans la Bible, parole de Dieu. Pour la majorité des existentialistes, la vérité n est vraie que dans la mesure où elle peut être identifiée à une culture définie. Le passé importe peu, mais ce que je suis de par mes décisions, mon choix, mon amour, etc…, est vrai pour moi. En fait, on se forge une vérité subjective. Tout est centré sur le moi, afin que « je sois bien dans ma peau », peu importe le prix.
En revanche, la foi chrétienne, elle, commence par la certitude sur Dieu lui-même, Souverain, Créateur et Rédempteur. Toute vérité n’est finale et absolue qu’en lui. C’est lui qui a créé l’univers, le monde autour de nous, l’homme avec sa raison, son intelligence, son coeur. Contrairement à l’existentialisme, la foi chrétienne se base sur une vérité objective et absolue révélée par Dieu dans la Bible et prouvée par des événements surnaturels dans l’histoire, telle l’incarnation du Fils de Dieu, sa mort et sa résurrection. Ce sont des faits historiques vérifiables objectivement. La foi chrétienne est, elle aussi, objective; car je crois à ce que Dieu a dit dans sa parole et attesté par des événements historiques.
Pour l’existentialiste, par exemple, la résurrection de Christ n ‘était vraie que pour les disciples qui faisaient l’expérience d’une rencontre avec Jésus. Mais pour le chrétien, la résurrection de Christ est un fait historique, objectif et inébranlable sur lequel la foi se fonde. Ainsi, la spiritualité du chrétien n’est pas fragmentée mais englobe son être et sa vie tout entiers. L’expérience spirituelle reste soumise à la vérité objective révélée dans la parole de Dieu. Et cette vérité n’est pas un système, mais une Personne, Jésus-Christ, !a Parole éternelle. La recherche d’expériences qui se répand de plus en plus dans les milieux chrétiens est un phénomène que l’on rencontre dans beaucoup de cercles non chrétiens. N’est-ce pas une prolongation du gnosticisme, qui veut atteindre sa propre perfection par l’initiation à une spiritualité supérieure?
La Bible nous parle des derniers temps où l’apostasie se manifestera, où des puissances séductrices maléfiques opéreront avec grande envergure (2 Thes 2.1-10). Ne sommes-nous pas en train d’entrer dans « la douce séduction » du « Nouvel Age », mouvement insaisissable et combien dangereux? Il touche à tous les domaines et séduit par sa tendance syncrétiste (qui mélange les doctrines et les systèmes), qui aboutit à effacer les frontières séparant le bien et le mal, Dieu et l’homme, l’homme et la femme, la vie et la mort, voire le ciel et l’enfer. Déjà on peut discerner la mise en place d’un syncrétisme religieux caractérisé par un pluralisme doctrinal où toutes les croyances s’amalgament. Je me demande si certains courants basés sur des expériences subjectives ne favorisent pas ce mouvement à leur insu, p. ex. en considérant le « parler en langues » comme un dénominateur religieux commun.
D’autre part, on entend beaucoup dire que « l’amour unit tandis que la doctrine divise ». On se sert de cette idée passe-partout avec prédilection lorsqu’on veut imposer « une mode » prédominante à caractère « évangélique ». D’une part, l’écriture dit: « Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, l’amour; mais la plus grande, c’est l’amour » (1 Cor 13.13). D’autre part, Paul dit aussi, au verset 6 du même chapitre, que « l’amour se réjouit de la vérité ». L’amour séparé de la vérité est comme l’eau non canalisée qui peut faire des dégâts. L’amour divin défini par Dieu accomplit toujours pour l’homme ce qu’il y a de meilleur dans l’optique de l’éternité, peu importe son coût. C’est ce que Jésus a enseigné aux disciples: « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements » (Jean 14.15,21,23-24). A l’instar de parents qui éduquent leurs enfants dans la vérité, l’obéissance et la discipline, parce qu ‘ils les aiment, Dieu nous a donné la vérité – sa parole – parce qu’il nous aime. L’amour est le serviteur de la vérité. Il est la façon et la méthode pour dire la vérité (Eph 4.15). Jésus est « le chemin, la vie et la vérité, nul ne vient au Père que par moi », disait Jésus (Jean 14.6). Sa parole nous a été donnée pour nous aider à marcher dans l’obéissance à la vérité. Elle est normative. Dans son amour, Dieu nous fait passer par toutes sortes d’expériences. Elles ont le sens d’épreuves pour nous rendre fermes, constants et inébranlables dans la foi.
C’est un processus de maturation pour arriver à « l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ » (Eph 4.13). C’est un programme glorieux à portée de chaque chrétien: Que Dieu le Père « nous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur; que le Christ habite dans nos coeurs par la foi et que nous soyons enracinés et fondés dans l’amour, pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que nous soyons remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Eph 3.16-19, transposé à la première personne du pluriel).
- Edité par Lüscher Henri
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