PROMESSES
Au seuil d’une nouvelle année, il y a des choses qu’on aimerait oublier, d’autres dont on aimerait se souvenir.
« Ta parole est une lampe à mes pieds. » Le psalmiste l’a dit voici quelque trois mille ans en arrière, il n’a pas dit « un soleil »- mais « une lampe ». Tenez une lampe de poche devant vous: vous ne verrez pas ce qui est derrière, dans l’ombre, mais seulement un petit bout du chemin devant vous.
Cette lampe-parole nous indique de par sa nature même ce qu’il faut oublier et ce dont il faut se souvenir: « Je poursuis ma course afin de saisir le prix, puisque moi aussi, j’ai été saisi par le Christ-Jésus… Je fais une chose; oubliant ce qui est derrière et tendant vers ce qui est en avant, je cours vers le but pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Christ-Jésus » (Phil 3.12-14).
Oublier: tout ce que j’ai fait imparfaitement pendant l’année; tout ce qui manque en sagesse, en tact, en compréhension, en service des autres, en maîtrise de moi-même, en amour, en sainteté! Oublier: tel deuil, tel crève-cour, telle rancour, telle parole blessante qui risque de produire des racines d’amertume, tel coup-tordu – tout ce qui m’a contrarié!
Vous me direz: « sur quelle base? ».puisque j’ai été saisi par le Christ-Jésus. » 11 m’a saisi; il m’entraîne; il me traîne. il me dit: « Tout cela, c’est derrière toi, c’est resté à la croix, tu peux l’oublier ! Je t’ai saisi, je t’ai pris en charge: viens, on va courir ensemble ! Il y a un prix à remporter : j’aimerais t’appeler à un poste de rêve au ciel! Fixe ton regard sur ce que je suis allé préparer pour toi au ciel. Et souviens-toi ! »
Oui, mais de quoi? « Souviens-toi de Jésus-Christ ressuscité d’entre les morts » (2 Tim 2.8). Est-il pensable de l’oublier, lui ? Il faut croire qu’on peut un peu le perdre de vue… Comment le vois-tu ? Petit bébé de Noël dans la crèche ? Ou homme fait, plein de puissance, mort et ressuscité ? Souviens-toi de lui: de ses souffrances – toi aussi, tu peux avoir à souffrir pour Jésus. S’il a souffert la mort à la croix, c’est pour le salut du monde. Au-delà des quelques mètres que tu vois sur ton chemin: es-tu prêt à souffrir pour que le salut atteigne les autres? le salut et la gloire éternelle? Es-tu prêt à mourir à toi-même? mourir avec lui pour vivre avec lui?
Souviens-toi de Jésus-Christ ressuscité des morts: lui, il a tout accompli, tu peux baser ta foi et ta vie sur son ouvre – la tienne, oublie-la! Oui, souviens-toi de sa fidélité passée, gage de sa fidélité future: ce qu’il a promis, il le fait immanquablement. Quand il dit: « Voici, je viens subitement », c’est qu’il viendra subitement. Le quand est au-delà de ma lampe.
Un regard sur la plage que la lampe éclaire: les amis de PROMESSES. Un grand merci à vous tous qui nous encouragez! Notre extension vers l’Afrique est en train de se poursuivre, mais il reste encore beaucoup à faire, en particulier en ce qui concerne les chrétiens responsables auxquels nous avons apporté notre aide dans la réflexion. Vous pouvez participer à ce travail missionnaire en contribuant par vos dons à financer cette aide.
Merci aussi pour vos lettres et vos remarques. Bienvenue aux nouveaux abonnés, preuve réjouissante que PROMESSES est de plus en plus lu et apprécié. Si notre revue continue à vous encourager, dites-le à d’autres en leur offrant un abonnement.
Avec Jésus-Christ qui nous a saisis: BONNE ANNEE !
Jean-Pierre SCHNEIDER
- Edité par Lüscher Henri
Réflexion annexe:
Si la réponse à cette question est oui, tout ce qui précède est remis en cause puisqu’il n’y aurait alors ni réelle sécurité ni assurance véritable pour le chrétien. Le salut éternel dépendrait du comportement du chrétien et non de la surabondance de la grâce: là où le péché s’est amplifié, la grâce a surabondé (Rom 5.20); si cela ne s’applique pas au chrétien, à qui donc?
La Parole apporte trois témoignages irréfutables affirmant que le chrétien ne peut
1. La toute-suffisance du sacrifice de Christ
Car par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés (Héb 10.14). Tous les péchés des croyants ont été effacés par la vertu du sang du Christ mort, ressuscité et monté au ciel, où il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur (Héb 7.25). C’est Christ qui les affermira jusqu’à la fin, irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ (1 Cor 1.8).
Alors que l’ouvre de Christ accomplie dans le passé nous sauve de la condamnation, son ouvre présente nous maintient dans cet état de sauvés. C’est lui qui donne la possibilité de persévérer. Après avoir exhorté les philippiens à mettre leur salut en action, Paul ajoute: C’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire (2.12-13).
2. Le sceau du Saint-Esprit.
Vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit,… le gage de notre héritage en vue de la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire (Eph 1.13-14). Un gage est un titre de garantie le scellé appartient à celui qui y a imprimé son sceau. Même s’il attriste le Saint-Esprit de Dieu, le croyant reste sa propriété.
3. La puissance et la fidélité de Dieu
Les dons gratuits et l’appel de Dieu sont irrévocables (Rom 11.29). Le Seigneur est non seulement l’auteur de la foi, mais il la mène à la perfection (Héb 12.2). Il change notre nature si radicalement que si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature (ou création) (2 Cor 5.17). C’est un acte surnaturel que Dieu seul a la puissance d’accomplir; il faudrait un nouvel acte créateur pour annuler cette création.
Le chrétien qui tombe dans le péché, même s’il meurt dans ce péché, ne perd pas son salut. Qui accusera les élus de Dieu ? demande Paul (Rom 8.33). Jean révèle que Satan les accuse devant notre Dieu jour et nuit, mais que si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père. Jésus-Christ le juste (Apoc 12.10; 1Jean 2.1). La grâce de Dieu s’exprime à la croix et au ciel; elle est l’expression sublime de l’amour totalement immérité de Dieu, amour dont la constance dépasse toute compréhension. Qui nous séparera de l’amour de Dieu ? demande encore Paul; et la réponse est: RIEN! Aucune pression extérieure, aucune puissance céleste ou terrestre, aucune créature (Satan y compris) – donc pas non plus notre péché – ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur (Rom 8.35-39). Car notre péché et notre manque de foi sont compris dans ni la mort ni la vie puisqu’ils font partie de notre vie, de même qu’ils sont compris dans l’expression ni le présent ni l’avenir. Après tout, il nous a aimés lorsque nous étions encore pécheurs (Rom 5.8) ; maintenant que nous sommes justifiés, devenus ses enfants, cohéritiers avec Christ, nous sommes à toujours en sécurité en Christ: Votre vie est cachée avec le Christ en Dieu (Col 3.3).
Cet amour inconditionnel de Dieu est déjà exalté dans l’AT. J’en veux pour preuve le seul Ps 37:
– l’Eternel n’abandonne pas ses fidèles:
– leur héritage dure à toujours;
– jamais je n’ai vu le juste (justifié) abandonné;
– s’il tombe, il n’est pas terrassé (ou rejeté), car l’Eternel lui soutient la main.
Jésus nous a laissé un texte qui devrait entièrement nous rassurer sur la sécurité éternelle de chaque enfant de Dieu : Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous (Jean 10.27-29). Il est aussi plus grand que nous! Les paroles de Jésus dans Mat 7.21-23 ne peuvent s’appliquer aux brebis, dont le berger dit qu’il les connaît, ce qui exclut qu’il puisse leur dire:
Je ne vous ai jamais connus. Même si une brebis s’éloigne, elle reste une brebis.
Objection
Le croyant qui cesse d’écouter Christ et ne le suit plus (ne lui obéit plus), n’est-il pas en train de se perdre?
Prenons un exemple. Un pécheur devient, par la foi, un enfant de Dieu et suit Christ fidèlement pendant vingt ans. Puis il s’éloigne de Christ et cesse de montrer les caractéristiques d’un vrai croyant (cela arrive malheureusement). S’il périssait à cause de cela, la vie qu’il avait eue pendant les vingt ans n’était pas éternelle, et il ne pouvait jamais être sûr d’être sauvé puisqu’il serait perdu à la fin. Où serait alors la valeur réelle des merveilleuses assurances données par Christ ? Ce croyant aurait eu la vie éternelle pendant vingt ans, mais s’il doit périr à la fin, ce n’était pas la vie éternelle… Cela montre l’absurdité d’un tel raisonnement.
Deuxième exemple: le chrétien de l’église de Corinthe qui vivait dans le péché (cas d’inceste) sans que les anciens l’eussent discipliné. Au nom du Seigneur Jésus, Paul décrète: qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus (1Cor 5.5; cas semblable dans 1Tim 1.20). Cet homme s’étant soustrait à la seigneurie de Jésus en persistant dans son péché a été placé, quant à son corps, sous la seigneurie de Satan, le détenant du pouvoir de la mort (Héb 2.14, trad. litt.). Incidemment, si l’homme de 2 Cor 2.6 est le même, il faut croire qu’il est revenu de son péché, vu que Paul demande qu’on lui pardonne et le console, afin de ne pas laisser à Satan l’avantage. – La déduction à tirer de ce cas est claire : Même si cet homme n’était pas revenu de son péché, il n’était pas perdu.
Textes difficiles
Il n’est pas possible ici de tous les examiner. Je m’en tiendrai à deux textes qui font souvent problème. Bien entendu qu’ils peuvent être compris autrement; à vous d’examiner et de rejeter ce que vous estimeriez bibliquement insoutenable.
1. Héb 10.26-31 (à lire)
Ce texte doit être compris dans le contexte de toute l’épître. Ces chrétiens d’origine juive avaient compris que la croix rend tous les autres sacrifices superflus. Etant confrontés à l’hostilité ulcérée et à la persécution virulente des Juifs orthodoxes, ils étaient en danger de retourner aux sacrifices de l’ancienne alliance s’ils en étaient restés à la seule « connaissance » de la vérité sans prendre de décision définitive, Ils avaient été « sanctifiés » sans être sauvés, tout comme le mari incrédule de l’épouse croyante dans 1Cor 7.14.
Il y en a qui disent qu’un chrétien authentique qui pèche « volontairement » ne saurait être pardonné. Or comme aucun enfant de Dieu ne peut dire qu’il n’a jamais péché volontairement, il n’y aurait pas de sauvés. Notre texte parle de ceux qui abandonnent volontairement la foi en Christ en tant que seul sacrifice qui pardonne les péchés, malgré les connaissances qu’ils en ont eues, qui tiennent donc pour profane le sang de l’alliance (le sang de Jésus). Pour eux, il ne reste que le jugement – d’autant plus terrifiant qu’ils agissent en pleine connaissance de cause. Ils n’ont jamais eu la foi qui sauve: ils n’en ont eu que la connaissance.
2. Héb 6.4-6 (à lire)
Il faut considérer le contexte. Dans ce chapitre, les chrétiens sont exhortés à tendre à la maturité en Christ et à cesser de vouloir toujours poser de nouveau le fondement (v.1). Il s’agit de chrétiens authentiques qui sont « tombés », non pas dans l’apostasie, mais dans le péché, car le verbe grec a le sens de « tomber à côté, faire un faux pas ».
De tels chrétiens n’ont pas à se reconvertir, car le fondement (leur nouvelle naissance, à savoir la réception de la vie éternelle de Christ) ne peut être reposé, pas plus que le fondement d’une maison, qui n’est posé qu’une seule fois. Relisez 1Jean 1.8-10 !: Pour le chrétien qui a péché (et aucun n’en est exempt), il suffit de confesser ses péchés pour être pardonné et purifié entièrement. C’est ce que Jésus symbolisait en lavant les pieds de ses disciples (Jean 13.1-11). Pierre demandait un lavage complet, ce que Jésus refusa: Celui qui s’est baigné n’a pas besoin de se laver, mais il est entièrement pur. Spirituellement parlant, Jésus nous lave continuellement les pieds souillés par la marche dans un monde contaminé. Mais il n’y a plus besoin du lavage initial (repentance et baptême suivi du don du Saint-Esprit selon Act 2.38 – un des fondements qu’il n’y a pas à reposer selon Héb 6.1-2).
Tout cela ne doit aucunement minimiser la gravité du péché commis par le chrétien. Le péché, même pardonné, peut avoir des conséquences néfastes, comme ce fut le cas pour David, à qui Dieu avait pourtant pardonné adultère, meurtre, tromperie… Dieu a toujours été le Dieu qui fait grâce. Ce la n’invalide en rien le principe divin: Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi (Gal 6.7).
Distinction
Il y a souvent confusion parce qu’on ne distingue pas entre le salut reçu par la seule grâce de Dieu en Jésus-Christ, salut indépendant de toute ouvre méritoire, et la récompense promise en fonction des ouvres et de la fidélité du chrétien. Le salut en Christ ne peut se perdre la récompense, oui.
Prenez garde à vous-mêmes, afin de ne pas perdre le fruit de votre travail, mais de recevoir une pleine récompense (2 Jean 8). Après avoir rappelé que le seul fondement est Jésus-Christ. Paul ajoute: Si l’oeuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’oeuvre de quelqu’un est consumée, il en subira la perte; pour lui, il sera sauvé, mais comme à travers du feu (1 Cor 3.11-15).
Encouragement
Voici, je viens bientôt (litt. subitement) et j’apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son oeuvre.
Viens, Seigneur Jésus. (Apoc 22. 12,20)
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Toutes les grandes civilisations se détruisent elles-mêmes par une corrosion intérieure. La facilité aboutit à la dégénérescence. Les fondements, une fois sapés, s’écrouleront devant le choc du séisme. Une maison bâtie sur le sable est vouée à la destruction.
Notre civilisation occidentale n’échappe pas à cette corrosion. La chrétienté n’est plus chrétienne: elle jette la Bible à la poubelle et renvoie le Christ dans la rue. En même temps, la dégradation des mours est un scandale aux yeux du reste du monde.
Les autres nations sont, elles aussi, mûres pour le jugement de Dieu du fait qu’elles ont tout fait pour exterminer la Bible et continue à persécuter les disciples de Christ. Or, si le châtiment est prêt à tomber sur le monde, rappelons-nous de ce qu’il commence par la maison de Dieu.
Je sais que la seule raison pour laquelle Dieu nous laisse en liberté en Occident est parce qu’il espère encore nous utiliser pour parachever l’évangélisation du monde. Il nous a confié des moyens extraordinaires: écoles, littérature, radio, liberté de conscience et de propagande, argent et instruction… Mais si le peuple de Dieu perd cette vision, il perdra également tous ces privilèges. Pourquoi jouirions-nous de ces choses alors que nos frères dans les blocs communistes et musulmans en restent totalement privés? Ce n’est nullement parce que nous sommes meilleurs qu’eux: au contraire, les églises de l’Occident sont tourmentées par le matérialisme, les divisions, la mondanité… de la méchanceté, des choses malhonnêtes et déloyales, des mesquineries… Oh ! Que Dieu ait pitié de nous! Que Dieu visite son peuple! Qu’Il verse sur nous l’Esprit de grâce !
- Edité par Shallis Ralph
Introduction à la série
Ces études sur la première lettre de Jean sont présentées sous une forme qui permet de les utiliser dans des groupes d’étude. Les réponses aux questions posées en cours de route, qui ont pour but de stimuler le lecteur, se trouvent à la fin de chaque étude.
Bibliographie
Les commentaires suivants m’ont servi de base dans l’élaboration de ces études:
Albert Nicole, « La marche dans l’obéissance et dans l’amour ».
Edition des Groupes missionnaires, 1961
John R.W.Stott, « Les épîtres de Jean »
Edition Farel/Sator, 1984
« La Bible annotée », tome NT 4
Edition PERLE, Institut Emmaüs, CH-1806 St-Légier, 1983
Robert Lee, « Handfuls on Purpose », series XII
Pickering & Inglis (sans date)
Graham Scroggie, « Know your Bible », vol Il
Pickering & Inglis (sans date)
Divers commentaires de la Bible entière :
Matthew Henry – NIV Study Bible – Nouveau commentaire biblique d’Emmaüs –
J R. Dummnelow
INTRODUCTION A L’EPITRE
La personne de Jean: | réserve et vivacité |
passionné d’idéal | |
ancien à Ephèse, célibataire | |
mort à 98 ans, après son exil à Patmos |
Les écrits de Jean :
l’évangile…………….la personne de Jésus-Christ
sa première lettre…………le croyant en Jésus-Christ
l’Apocalypse………l’Eglise et le retour de Christ
Le contenu de la lettre:
But: affirmer la foi et l’assurance de la vie reçue en Christ,
Centre: Jésus-Christ dont le sang nous purifie; Dieu: amour & lumière,
Contrastes: | marcher dans la lumière / marcher dans les ténèbres ; |
aimer Dieu / haïr ses frères; | |
confesser / nier que Jésus est le Fils de Dieu, le Christ, |
Le style de Jean: tout en antithèses parallèles.
p.ex. | vérité / mensonge | |
croire / ne pas croire | ||
avoir la vie / ne pas avoir la vie |
Deux mondes diamétralement opposés:
1. Dieu-Lumière, Dieu-amour, Jésus le Christ (l’Oint);
2. Satan-ténèbres, le monde-haine, l’Antichrist.
Hérésies contemporaines:
1. gnosticisme (de « gnose » = connaissance)
– pour connaître Dieu: passer par des rites d’initiation
– ces pratiques permettent d’entrer en contact intime avec la divinité (mysticisme)
– mélange de judaïsme et christianisme avec philosophies païennes (syncrétisme)
– idée sous-jacente: le corps est mauvais (matière: siège du mal)
l’esprit est bon
l’âme est l’étincelle divine (doit être libérée du corps)
2. docétisme (du grec « dokein » = sembler)
– enseigné par Cérinthe à Ephèse
– répandu par les Nicolaïtes (p. ex. à Ephèse et à Pergame: Apoc 2,6,15)
– enseignement: le Christ semblait s’être identifié avec Jésus (son corps n’était pas le Christ, puisque le corps est mauvais par définition)
– conséquence: immoralité due à l’idée que le corps (mauvais) disparaîtra et que seule l’âme (bonne) subsistera
[contraste avec christianisme, où le corps est si important qu’il ressuscitera]
Idée du « salut » qui en découle : l’homme n’est pas sauvé du péché (qui est nié), mais de l’ignorance et de la matière, par des « porteurs de lumière » (dont Jésus)
Jean combat ces hérésies en affirmant des certitudes:
Tout est absolu (aucun flou relatif);
« vu, entendu, touché » sont des réalités matérielles;
« nous savons, nous connaissons » par révélation divine (et non par initiation à des pratiques mystiques).
La marque du chrétien est triple:
1. théologique : il croit que Jésus est le Fils de Dieu, le Christ;
2. sociale: il aime les frères (parce qu’il aime Dieu, qui est amour);
3. morale: il garde les commandements de Dieu.
Pour nous aujourd’hui: La première épître de Jean est une réfutation et une condamnation de toute la théologie libérale.
PREMIERE ETUDE
Abréviations utilisées
AT Ancien Testament
NT Nouveau Testament
Q1 Question N0 1
R1 Réponse N0 1
cp. comparer avec
cf se référer à
Litt. littéralement traduit du grec
1.1-4: Prologue – Thème: LA REALITE DE L’INCARNATION
Note : Pas d’indication d’auteur (comme pour Hébreux : seules épîtres dans ce cas).
dès le commencement – Q1 >Quel commencement?
La fin du v.1 donne la clé: concernant la parole de vie, dont il est dit:
Au commencement était la parole =Dieu. La Parole a été faite chair = Christ. (Jean 1.114).
Calvin: Cela se rapporte à la divinité du Christ, à sa préexistence. concernant la parole de la vie:
Litt. « autour de la parole de vie ». Jean 1.1 dit litt. « la parole était vers Dieu » (la préposition grecque implique un mouvement permanent entre Dieu et la Parole [Christ], une relation entre les deux personnes).
Le philosophe grec Philon dit que le « logos » (= parole) représente:
– ce qu’il y a de plus ancien dans le monde
– l’instrument par lequel Dieu fit le monde
– la pensée de Dieu dont l’univers est imprégné
– le logos donne à l’homme la raison, le pouvoir de penser et de savoir.
– le logos est l’intermédiaire entre Dieu et le monde.
C’est comme si Jean disait aux Grecs : Ce logos qui permet d’entrer en contact avec Dieu, c’est Jésus-Christ, le logos devenu chair sur la terre, une personne vivante. Ceci mène Jean à formuler un triple témoignage:
1. nous avons entendu: grâce aux paroles de Jésus, nous avons reconnu en lui le Fils de Dieu.
2. nous avons vu et contemplé: trois ans ont permis aux disciples de bien apprécier la divinité de Jésus.
3. nous avons touché: La réalité de ce qui est vu est confirmé par le toucher, ici la réalité du corps humain du Fils de Dieu, du logos devenu chair.
Q2 Quelle est la conséquence de cette réalité?
Le verbe « manifester » signifie « révéler, expliquer, rendre évident ».
Q3 De quelle manifestation s’agit-il ici ?
Q4 Quel est alors le contenu de cette annonce ?
Q5 Quel effet premier a la foi accordée à cette annonce ?
Dieu est nommé « Père » pour deux raisons:
1. A cause de Christ il fait grâce et adopte les pécheurs comme ses enfants.
2. L’enfant de Dieu peut faire toute confiance à ce Père d’amour qui lui communique sa vie.
Le Fils est nommé « Jésus-Christ » parce qu’il est non seulement le Sauveur [Jésus], mais aussi l’oint [Christ = Messie], ayant reçu l’onction royale et sacerdotale.
Q6 Quel est le but final de l’épître de Jean?
Curieusement, la joie est ordonnée aux chrétiens: Phil.4.4; 1Thess 5.16. Il y a un lien entre grâce [grec « charis »] et joie [grec « chara »], car il est impossible de connaître la vraie joie sans avoir été grâcié. On peut affirmer que seul le chrétien connaît la joie !
RESUME
Dans le prologue, Jean énonce le sujet de toute l’épître : La manifestation de la vie en Christ, la Parole de la vie. C’est une certitude absolue perçue par tous les sens. La foi en Christ entraîne une communion entre les croyants et avec Dieu le Père et donne accès à une joie pleine et entière.
Réponses aux questions
R1 Il s’agit du commencement de la création (cp. i Jean 2.13-14).
R2 La réalité de Jésus, Dieu-devenu-homme, permet d’annoncer la vie éternelle, devenue accessible par le Fils d’essence divine, car chaque parole du Fils est semence de vie.
R3 De l’incarnation du Fils unique son ministère, sa transfiguration, sa résurrection.
R4 Celui qui croit a la vie (au présent!) ; cf.5.13 but de toute l’épître.
R5 La communion avec les croyants et avec le Père.
R6 La joie parfaite ou entière (le grec implique la plénitude).
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Et si nous parlions un peu de Jacob, fils d’Isaac ? « Ah oui! dites-vous, Jacob le trompeur ! » – non vous vous trompez. Il y a de nos tromperies dont Jacob aurait rougi…
Tenez c’est un fait que la Bible n’énonce jamais le moindre reproche au sujet de Jacob. Pourtant, il en est peu qui soient autant malmenés que lui, et cela dans la plupart des commentaires, où il est régulièrement traité de trompeur, de manigancer, de fin rusé, et que sais-je. Par contre son frère, que la Bible traite de méprisant, de débauché et de profanateur, c’est le gars sympathique, le bon type qui va à la chasse et apporte à son père du gibier qu’il prépare en venaison succulente, alors que son frère est le faiblard fourré dans les jupes de sa mère.
J’ai mis du temps à découvrir la valeur que DIEU attribue à ces deux frères, et je suis arrivé à des conclusions souvent étonnantes. Non, ce n’est pas Esaü qui est estimable, voir louable, mais Jacob; et ce dernier n’est pas déplaisant et méprisable, mais son frère. C’est là le jugement de la Bible. Vous connaissez cette parole choquante : J’ai aimé Jacob et j’ai eu de la haine pour Esaü, paroles de Malachie que Paul rappelle aux Romains.
Voyons comment la parole de Dieu évalue Jacob et Esaü. J’imagine que vous connaissez les faits saillants de leur histoire, aussi me bornerai-je à des citations révélatrices ici et là. Cela n’empêche pas que vous relisiez Genèse 25.19-28.22, lecture qui vous demandera un quart d’heure.
Gen 25.21-23 montre que Dieu révéla à Rébecca que le plus grand des deux enfants dans son sein, Esaü, serait le serviteur du plus petit, Jacob. Rébecca n’aura pas manqué d’en informer Isaac. Dieu avait donc choisi Jacob dès avant sa naissance.
Gen 25.27-28 décrit Esaü et Jacob. Esaü était un habile chasseur, épithète qui a la connotation de rusé. Esaü chassait pour le sport, car les nombreux troupeaux fournissaient toute la viande nécessaire. Esaü suivait les traces de Nimrod, vaillant chasseur contre l’Eternel (trad. litt.).
Jacob, lui, est qualifié de tranquille, litt. intègre, même mot employé pour Job: un homme intègre et droit (Job 1.1).
Jacob savait qu’il hériterait des promesses. Esaü aussi, de même qu’Isaac. Dieu avait exprimé sa volonté. Pourtant Isaac préférait Esaü pour une raison de gourmandise: parce qu’il avait du goût pour le gibier (qu’Esaü lui apprêtait). Isaac avait probablement déjà annoncé qu’il donnerait la bénédiction du premier-né à Esaü, qui ne s’y intéressait que par le côté matériel, alors que Jacob désirait avant tout les privilèges spirituels qui s’y attachaient.
Esaü a montré le peu de valeur qu’il attachait au droit d’aînesse en l’échangeant contre une soupe aux pois ! Jacob, connaissant la cupidité d’Esaü lui fit faire un serment. Esaü n’était aucunement obligé de jurer. Vu que Jacob était près des tentes, il y avait assez de possibilités pour Esaü d’apaiser sa faim en faisant quelques pas de plus. – La Bible ne condamne jamais Jacob pour cette action, alors qu’elle condamne Esaü : C’est ainsi qu’Esaü méprisa le droit d’aînesse (Gen 25.34); ce reproche est répété dans Heb 12.16.
Quelles furent les raisons qui poussèrent Jacob à acquérir le droit d’aînesse, tout à fait légitimement d’ailleurs ? D’une part, il savait par Rébecca que Dieu l’y avait prédestiné; d’autre part, il manquait de foi, tout comme Abraham, qui crut devoir aider l’accomplissement de la promesse par Agar. Jacob devait encore apprendre l’efficacité de la prière de la foi. Ne sommes-nous pas tous logés à la même enseigne?
Le moment vient où Isaac se sent vieux (il a cent ans. mais il ne mourra qu à 180 ans), et il veut bénir Esaü. Il ne dit rien à Rébecca, qui sait quel choix Dieu a opéré.
Alors Rébecca s’affole: « ça y est, il va bénir le faux ! » Que faire? Prier, bien sûr ; confiance à Dieu, qui saura bien accomplir son plan. Mais voilà – combien de fois n’avons-nous pas agi ainsi, alors qu’il fallait prier et croire ?…
Rébecca a toujours agi rapidement. Elle fait valoir son autorité maternelle et dit à Jacob: Fais ce que je te commande (27.8). Elle persuade Jacob de se faire passer pour Esaü. Jacob est réticent: il ne veut pas passer aux yeux de son père pour un trompeur (27.12), litt. un moqueur. Jacob ne veut pas que son père pense qu’il se moque de sa cécité, car il l’aime et le respecte.
Rébecca pensait-elle vraiment qu’Isaac se laisserait induire en erreur si facilement? Ou voulait-elle provoquer un choc en faisant réaliser à Isaac, qu’elle aimait, qu’elle mettait même son amour en jeu pour que s’accomplisse le plan de Dieu à l’égard de Jacob ?
Encore une fois, je constate que Dieu n’a jamais adressé de reproche à Rébecca ou à Jacob pour leur action. Au contraire, la suite montre que Dieu y mit sa bénédiction.
1 Sam 16.7 dit: L’homme regarde à ce qui frappe les yeux (ici l’expédient trompeur né du désespoir), mais l’Eternel regarde au cour (ici l’intention de faire réussir le plan de Dieu). C’est pourquoi Jésus avertit de ne pas juger les autres, car Dieu seul connaît le mobile de leurs actions. Telle « belle action » peut être pourrie, alors que telle autre action paraissant répréhensible peut découler d’intentions louables.
Non, il n’est pas question de minimiser l’acte de tromperie exécuté par Rébecca et Jacob. Jacob sera trompé à son tour et ne manquera pas de faire la relation entre son acte et les conséquences. Ce qu’un homme sème, il le moissonnera.
Je vous rappelle cependant un incident dans l’Exode. Les sages-femmes, qui avaient reçu l’ordre de tuer tous les bébés israélites mâles à leur naissance, n’en firent rien. Quand Pharaon les interrogea, elles racontèrent un mensonge flagrant (Ex 1.19) et le v. 20 dit: Et Dieu fit du bien aux sages-femmes (= il les bénit). Il faut en conclure que leur action avait donc eu l’approbation de Dieu. Oui, Dieu a une mesure souveraine, la sienne. De même Rahab, la prostituée de Jéricho, avait menti concernant les espions juifs – et elle est mentionnée parmi les héros de la foi dans Héb 11 ! Le fait de sauver les espions de la mort pesait plus lourd que le mensonge qui leur sauva la vie.
Quand Isaac se rendit compte qu’il avait béni Jacob, le texte dit: il tressaillit d’un grand tremblement très fort (trad. Chouraqui). Car il se rendit tout à coup compte que Dieu l’avait empêché de bénir Esaü, son préféré, contrairement à la volonté de Dieu. Il avait évité de justesse une très grande désobéissance envers Dieu. Quant à Jacob, qui dut quitter son pays pour fuir la colère d’Esaü, qui voulait le tuer, il était loin de penser qu’il resterait pendant vingt ans à l’étranger. Mais tel fut le résultat du manque de foi de Rébecca et Jacob.
Gardons-nous, à notre tour, de « faire arriver » ce que le Seigneur lui-même accomplira à son heure. Combien de fois le Seigneur n’a-t-il pas tourné en bien ce que nous avions mal fait? Ce n’est pourtant pas une raison pour dire que la fin justifie les moyens. Mais retenons : Dieu regarde au cour, aux mobiles; il les voit, lui – pas nous. C’est pourquoi: grande prudence dans nos jugements !
Isaac comprit que le porteur de la promesse devait épouser une croyante. Esaü avait pris deux femmes hittites, donc païennes, ce qui provoqua de la friction dans la famille. Isaac invoqua maintenant la bénédiction d’Abraham sur Jacob : une descendance nombreuse et la possession du pays promis.
Jacob est donc en fuite pour Harân, à 800 km de Beer-Chéba et de sa famille. Après une centaine de kilomètres à dos d’âne ou de chameau, il arrive à Béthel (= maison de Dieu) où Abraham avait bâti un autel. Peut-être qu’une des pierres de cet autel lui a-t-elle servi d’oreiller. C’est là que Dieu lui apparaît pour la première fois et lui parle dans un rêve extraordinaire. (N’allons pourtant pas croire que nos rêves ont normalement une signification profonde !)
Arrêtons-nous à ce rêve de Jacob. L’échelle qu’il voit est hors du commun. Ce mot hébreu n’est jamais utilisé ailleurs dans la Bible; Chouraqui le traduit par escalier. Il représente la communication intense qui existe entre le ciel et la terre. Des myriades d’anges viennent sur la terre pour y exercer les ordres de Dieu et remontent au ciel faire leur rapport. Ne sont-ils pas tous des esprits de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut? (Heb 1.14). Dans Apocalypse 19.10 & 22.9, l’ange révèle à Jean qu’il est son compagnon de service, et celui de ses frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre, à savoir la Bible.
Le rêve de Jacob symbolise donc une merveilleuse réalité Jésus s’y réfère en parlant avec Nathanaël : Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le fils de l’homme (Jean 1.51). Ici Jésus s’identifie avec l’échelle, le moyen par lequel il est possible de monter au ciel:,il est le seul médiateur entre Dieu et les hommes, étant entré, lui Dieu, dans la sphère terrestre en tant qu homme pour racheter le monde par son sang.
Dans son rêve, l’Eternel renouvelle à Jacob la promesse faite à Abraham, puis à Isaac (Gen 28.13-14). Et Dieu ajoute une quadruple promesse personnelle à Jacob, étonnante en vue de ce qui a été la raison de sa fuite (v.15) :
– sa présence continuelle ;
– sa protection partout;
– son retour dans son pays;
– de ne jamais l’abandonner.
N’y a-t-il pas là une résonance toute messianique, qui nous rappelle la promesse du Christ: à ses disciples; Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à l’achèvement de l’âge? Dieu est et a toujours été un Dieu d’amour qui fait grâce à ses élus.
Que fit ce Jacob béni de l’Eternel, à son réveil ? Il offrit un sacrifice d’huile sur sa pierre-oreiller, n’ayant pas de brebis sous la main. Puis il fit un vou à l’Eternel. Il ne s’agit pas là d’un « marché » comme on l’a dit, mais d’un vou de fidélité envers Dieu. L’usage de l’hébreu offre une traduction alternative : Puisque Dieu est avec moi, puisqu’il me donne nourriture et vêtement, puisque je retournerai en paix à la maison de mon père, alors l’Eternel sera mon Dieu: puis il promit la dîme de tout ce que Dieu lui donnera (28.20-22). On le voit: Jacob prit les promesses de Dieu à la lettre ! Sa promesse était volontaire, la loi concernant la dîme n’ayant pas encore été donnée. Il aura peut-être pensé à la dîme qu’Abraham avait donnée à Melchisédek.
On discerne trois éléments dans cette prière exemplaire de Jacob:
1. foi absolue en la promesse de Dieu;
2. vou de fidélité envers Dieu;
3. don volontaire selon les biens reçus.
Cet homme de foi nous interpelle:
1. Jusqu’où va ma foi en la parole de Dieu? Est-elle entière et sans réserve?
2. Suis-je fidèle au Seigneur aussi quand cela déplaît à mon entourage? Mon obéissance est la pierre de touche de ma foi.
3. Comment est-ce que j’exprime ma reconnaissance envers Dieu? Par le don de mes biens? de mon temps? de mes capacités, physiques ou autres? par le don de MA PERSONNE ?
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Il y a longtemps qu’on en parle, et le problème n’est toujours pas résolu ! Pourtant, on ne se drogue pas aujourd’hui pour les mêmes raisons que dans les années soixante. La drogue était alors utilisée avec l’espoir qu’elle apporterait quelque chose de bon: la connaissance de soi, voire de Dieu. Les hippies voulaient l’utiliser dans un but idéaliste et pacifique.
Quelques années suffirent pour faire tomber ces illusions. Les rêves et les débouchés extraordinaires que les drogues hallucinogènes laissaient entrevoir durant les « voyages » devenaient absurdes et sans aucun sens quand on y réfléchissait la tête froide.
Mais on n’a pas laissé tomber les drogues pour autant! On en a fait un porte-drapeau pour la révolte et la contestation de l’ordre social. Plus tard encore, la drogue est devenue un phénomène de mode: c’était « in » de l’essayer. C’est à ce moment que les consommateurs étaient les plus jeunes; alors qu’au départ on ne commençait guère avant 16 à 17 ans, au début des années quatre-vingts, l’âge des premiers essais s’abaissa progressivement jusqu’à atteindre les 12 à 13 ans ou même plus jeunes (dans les grandes villes).
Actuellement, il semble que l’âge des consommateurs augmente de nouveau un peu, alors qu’il est moins à la mode de fumer et de se droguer. Il semble aussi qu’on essaie moins par curiosité, ce qui serait une conséquence de la prévention (cela fait plaisir !). On utilise moins le LSD, mais davantage la cocaïne qu’on prend par snobisme.
Malgré tout cela, le problème de la drogue est toujours bien présent, et il est très difficile – et hasardeux – de dire s’il perd ou gagne du terrain. Parmi les jeunes que nous côtoyons à l’occasion de séances de prévention, près d’un tiers de ceux qui habitent dans une petite ville ou y vont à l’école ont déjà été confrontés à des propositions de drogues, et ceci dès l’âge de 13 ans. C’est tout de même suffisamment important pour être inquiétant, d’autant plus que personne n’est totalement à l’abri.
En premier, ce sont ceux qui souffrent d’un manque affectif (absence des parents qui travaillent, divorces, rejets, etc). Puis il y a ceux qui ont des problèmes familiaux, scolaires et d’intégration (on est vite rejeté par les copains si l’on est différent, pas très beau, pas à la mode, si on échoue souvent…).
Le fait de fumer est aussi un premier pas qui peut mener aux drogues.
Les fréquentations qu’on entretient jouent un grand rôle. Si vos copains de tous les jours fument du H, vous risquez d’y goûter aussi. Il s’agit donc de bien choisir ses amis .
Etre faible de caractère, donc facilement influençable, constitue un autre risque. Ceux qui sont sensibles aux paroles persuasives et aux moqueries sont en danger autant pour d’autres choses que pour la drogue.
L’engagement de s’abstenir de toute drogue que proposent les Compagnons de Daniel peut être d’une aide certaine pour tout adolescent exposé à la tentation d’y toucher. Un engagement qu’on a signé ne s’oublie pas si vite et donne du courage pour dire NON!
Les parents qui se « droguent » (oh, légalement !) avec le tabac et l’alcool montrent à leurs enfants qu’ils ne sont pas capables d’assumer une difficulté, une tension, un échec, une souffrance. Cette tendance est un fait de société assez général, qui personnellement m’inquiète. Comment se fait-il que nous ne soyons plus capables de supporter un mal de tête sans prendre de l’aspirine, la douleur d’un plombage chez le dentiste sans piqûre, ou une insomnie même relativement courte sans avaler un somnifère? D’où vient-il que nous ne supportions plus les contrariétés et les tensions sans recourir à l’alcool ou les tranquillisants? Il me semble que nos comportements d’adultes apprennent trop souvent aux jeunes à éviter ou à supprimer, et cela immédiatement, toute souffrance, qu’elle soit physique ou morale. Belle préparation pour la vie. qui n’est pas toujours rose ! De là à la drogue, il n’y a qu’un pas.
Evidemment qu’il existe pour les jeunes (et les adultes) bien d’autres « béquilles » que les drogues : je ne citerai que la télévision, un certain genre de musique, le sport à outrance, la vitesse qui grise…., choses qui ne sont pas forcément mauvaises en elles-mêmes, tout dépendant de l’usage qu’on en fait.
Mais pourquoi utiliser des béquilles quand la solution pour faire face à ses problèmes et pour marcher droit se trouve en Jésus-Christ? Lui, qui est le chemin, la vérité et la vie, a vécu notre vie et nos difficultés, de sorte qu’il peut nous comprendre et nous aider.
C’est Jésus-Christ, Sauveur et Seigneur, que nous devons apporter à cette génération !
Note: Alain et Anne Kreis s’occupent des Compagnons de Daniel,
association internationale de sauvegarde contre la drogue en
Suisse Romande.
Adresse Tattes-d’Oie 44, CH 1260 NYON
(Tél. 022/61.69.77)
- Edité par Kreis Anne
A l’approche de l’an 2000 (après la naissance de Jésus-Christ, faut-il le préciser), nombreux sont ceux qui expriment de sérieuses réserves quant à la personne du Christ. Si son existence et son humanité ne sont niées que par une petite minorité, Sa divinité et les faits qui la confirment – sa naissance virginale, sa résurrection, les nombreux miracles qu’il a accomplis – sont rejetés par la majorité. « Pour pouvoir croire à la résurrection de Jésus, il faudrait l’avoir vue de nos propres yeux », disent-ils. Pour eux, les deux millénaires qui nous séparent de cet événement représentent une barrière infranchissable à une foi intelligente. Puisque le temps efface, déforme et transforme les faits, que peut-il rester après deux mille ans?
Cette question mérite d’être reprise. Comme une aquarelle se dilue à l’eau, le souvenir de certains événements s’efface, se déforme et se transforme. Par contre, d’autres faits historiques résistent à l’action du temps, comme les peintures indélébiles résistent à l’eau. Un témoignage oral se déforme rapidement. Qui ne connaît pas le jeu du téléphone où un message est transmis de bouche à oreille successivement par une dizaine de personnes même les messages courts subissent de grandes transformations? Un témoignage écrit est d’un tout autre genre. Il résiste infiniment mieux à la transmission et au temps. Seule une grande négligence ou une volonté délibérée peut modifier sensiblement un message d’une certaine longueur. Les hommes d’affaires, les juristes, les historiens reconnaissent tous la valeur d’un document écrit; même ancien, il garde toute sa valeur si son authenticité (le signataire correspond à l’auteur) et son intégrité (le document est fidèle à l’original) sont établis.
Qu’en est-il des faits relatifs à la vie de Jésus-Christ? Quatre écrits distincts – les quatre évangiles – nous relatent certains aspects. Penchons-nous d’abord sur leur intégrité. Dés leur rédaction et jusqu’à nos jours, les quatre évangiles (et c’est aussi le cas des autres livres de la Bible) ont été fidèlement transmis. Certes, le support matériel des originaux – probablement du papyrus – n’a pas résisté à l’action du temps et la préservation de ces textes a dû passer par de nombreuses copies, situation identique à la majorité des documents qui nous sont parvenus depuis l’antiquité. (Les seules exceptions concernent certains textes, en général courts, gravés sur la pierre, imprimés dans de l’argile cuite ou écrits sur du papyrus ou parchemin préservé dans des régions désertiques, à l’abri de toute humidité et lumière). Les livres du Nouveau Testament ont été copiés, certes, mais leurs copies sont d’une qualité inégalée lorsqu’elles sont comparées à d’autres documents de l’antiquité tant du point de vue de leur nombre élevé – plus de 5000 manuscrits grecs – du faible degré de variation entre les copies – moins de 1 % – et de l’intervalle séparant les plus anciennes copies des originaux – moins de 50 ans pour certains fragments, environ 250 ans pour tout le Nouveau Testament. Dieu dans sa miséricorde a permis que sa Parole soit transmise fidèlement de génération en génération. L’intégrité des livres du Nouveau Testament peut satisfaire le savant le plus exigeant.
L’authenticité des quatre évangiles appelle les remarques suivantes. Bien qu’aucun évangile ne porte de signature – à l’inverse des épîtres de Paul, Pierre, Jacques et Jude – l’ensemble des communautés chrétiennes disséminées dans le monde romain a, dès le premier siècle, reconnu ces ouvres comme venant de la main de deux apôtres, Matthieu et Jean, et de deux disciples, Marc et Luc, proches collaborateurs des apôtres. Les Pères de l’Eglise, dans leurs écrits, n’ont jamais fait allusion à une quelconque controverse touchant à l’identité de l’un des auteurs des évangiles canoniques. Cependant, ces premiers conducteurs de communautés chrétiennes s’exprimaient librement sur leurs doutes et objections, preuve en est l’abondance des discussions relatives à l’autorité d’autres livres, canoniques et non-canoniques, et au bien-fondé de certaines doctrines et pratiques ecclésiastiques. L’absence, non seulement de polémiques, mais de simples discussions sur les questions d’authenticité des quatre évangiles en dit long sur la confiance universelle accordée, dès leur origine, à ces biographies du Christ.
Aujourd’hui, bien des théologiens ne partagent plus cette confiance. Beaucoup plus éloignés de la rédaction de ces écrits, leur scepticisme surprend. Est-il enraciné dans la découverte de nouveaux faits, inconnus des générations précédentes, ou est-il le fruit de considérations philosophiques? Les nombreuses découvertes archéologiques de ces deux derniers siècles n’ont soulevé aucun doute sur l’authenticité des évangiles. Bien au contraire. Par exemple, la découverte de fragments de copies de l’évangile de Jean – réputé comme le plus tardif – ont irrémédiablement fixé la rédaction de cette oeuvre au premier siècle. Une meilleure connaissance du monde romain de cette même époque a permis de confirmer maints détails du livre des Actes, démontrant ainsi que seul un auteur du premier siècle avait pu écrire cette ouvre, dont la rédaction est étroitement liée à l’évangile de Luc. Si les découvertes archéologiques n’ont fait que justifier la confiance de l’église primitive, il semble bien que ce soient des considérations philosophiques qui sont à la base du scepticisme de nombreux théologiens contemporains. Partant du concept d’une évolution naturelle des idées religieuses, qui minimise ou élimine le concept d’une révélation directe et souveraine de Dieu, certains théologiens ont daté les écrits du Nouveau Testament en fonction d’une estimation du degré de développement et de maturité des affirmations théologiques. Afin de placer chaque parole à sa juste place, ils ont dû fragmenter chaque livre, souvent même les paragraphes et les phrases. Puis, considérant le temps nécessaire à la maturation des idées, les théologiens du dix-neuvième siècle ont placé la rédaction de certains écrits canoniques, comme l’évangile de Jean, dans la deuxième moitié du deuxième siècle. Plus tard, certaines découvertes archéologiques ont rendu impossible de telles dates pour les évangiles, et les adhérents de ces « à priori » philosophiques ont été obligés à comprimer de plus en plus cette évolution naturelle pour finalement la placer entièrement au premier siècle. Le résultat d’une telle démarche conduit au paradoxe suivant: à une époque où les apôtres et leurs associés étaient personnellement connus, tout le monde croyait que les quatre évangiles étaient l’oeuvre de Matthieu, Marc, Luc et Jean, alors qu’en réalité ils auraient été rédigés par des inconnus. En conclusion, si l’on fait abstraction des « à priori » philosophiques et si l’on se limite aux données observables, on peut partager la confiance de l’église primitive au sujet de l’authenticité des évangiles canoniques.
Professeur à l’Institut biblique d’Emmaüs.
- Edité par Arnold Daniel
1. Le premier fait attesté par l’Ecriture Sainte est, qu’au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.
Une affirmation semblable se trouve dans le prologue de l’Evangile de Jean.
Ce même fait, la création de tout ce qui existe par la seule volonté du Dieu Tout-Puissant et par sa Parole, est réaffirmé dans les plus anciens symboles de notre foi, soit le symbole des apôtres, et, en 325 après Jésus-Christ, celui de Nicée (1er Concile général de l’Eglise). Ce dernier confesse que Dieu, le Père Tout-Puissant, est le créateur de toutes choses, visibles et invisibles.
2. La priorité accordée – et par l’Ecriture Sainte et par les grandes confessions de foi chrétiennes – à la doctrine de la création divine, nous convainc d’une chose : de l’importance capitale, pour la pensée et la vie de tout chrétien, de l’assertion du fait de la création de l’univers par la volonté de Dieu.
3. Dans la mesure où elles progressent dans la découverte du réel, les sciences ayant pour objet l’étude des structures de l’univers vont à la rencontre de cette vérité théologique. Les sciences ne peuvent que bénéficier de la Révélation. Elles ont tout à gagner de situer leurs recherches dans ce cadre.
Du fait que l’Ecriture Sainte, Parole même de Dieu, ne contient ni erreur ni contradiction, il s’ensuit nécessairement que ses assertions, droitement comprises, correspondent aux vérités découvertes par les sciences naturelles.
4. La foi chrétienne n’a donc aucune raison de craindre les progrès de la science aussi longtemps que celle-ci n’outre-passe pas ses limites propres et celles de la finitude humaine. Si un conflit semble exister entre une vérité scripturaire et des faits mis en lumière dans un ou plusieurs domaines scientifiques, il peut seulement avoir pour origine, ou une fausse interprétation de l’Ecriture, ou des données scientifiques inexactes, ou une conclusion erronée tirée de faits exacts, ou un cadre inadéquat conduisant à ne pas prendre en considération certains faits.
5. De manière générale, les soi-disant conflits entre la Bible et la foi chrétienne d’une part, et les sciences naturelles d’autre part, sont la conséquence d’une extrapolation injustifiée des connaissances scientifiques ou de la doctrine biblique. L’état d’esprit de la majorité de nos contemporains, la faible connaissance du contenu de la Bible et le respect quasi religieux voué à la Science donnent l’impression que la science contredit la foi. C’est contre cette fausse impression que nous devons prendre position.
6. Le point de départ de toute pensée vraiment biblique et chrétienne, c’est la Parole de Dieu elle-même, telle qu’elle nous a été transmise – avec une parfaite fidélité par rapport à son divin auteur – dans l’Ecriture Sainte.
7. Même si la pensée humaine, toujours faillible par définition, s’est déjà, et plus d’une fois, gravement trompée dans sa compréhension et son interprétation des Ecritures, et qu’elle continue à le faire, nous devons affirmer avec conviction que ces erreurs procèdent invariablement de notre propre faiblesse et ne compromettent en rien l’autorité absolue de la Parole du Dieu de vérité. Quant aux sciences naturelles et humaines, bien qu’elles soient en mesure, en vertu de la grâce commune accordée à l’humanité pécheresse, de découvrir des vérités impressionnantes et de grande portée, elles sont pour leur part sous la constante menace d’être sérieusement compromises par la faillibilité et, souvent, la malhonnêteté humaines. Aussi voulons-nous affirmer notre confiance en l’infaillibilité de la Bible avant même d’aborder toute question où les données bibliques sont touchées et pourraient être mises en cause ou même contredites au nom de quelque conclusion scientifique.
8. Nous reconnaissons qu’un théologien ou un simple chrétien peut aisément tomber dans des erreurs d’interprétation. De même les fervents des sciences naturelles et humaines doivent prendre garde à la tentation qui les guette constamment de se vanter de leurs succès réels ou imaginaires et de perdre de vue les limites de leurs capacités.
9. Bien que la Bible toute entière nous parle de la création, cependant elle requiert de nous une certaine modestie dans l’élaboration de notre vision des origines du fait que peu de détails nous sont donnés quant à la création de l’univers.
10. La naissance de l’univers et du temps – à partir du néant (créatio ex nihilo) et de l’éternité intemporelle – est un événement si grand que l’homme ne peut le contempler, l’examiner et le décrire que d’une façon partielle et fragmentaire.
Vu sa volonté de tout comprendre de manière globale, c’est très naturellement que l’homme regimbe contre ses propres limitations et essaie de les dépasser.
11. Les grandes étapes de la création traitées dans le récit biblique sont au nombre de trois: la cosmogénèse (l’origine de l’univers), la biogénèse (l’origine de la vie), et l’anthropogénèse (l’origine de l’humanité).
La création est maintenue bonne et ferme malgré la corruption de la chute.
Chaque étape fait l’objet d’une ou même de plusieurs sciences spécialisées, et la confrontation entre la foi biblique et les sciences naturelles et humaines, ou – plus grave encore – une foi démesurée dans les pouvoirs de la science, exigera toujours une délimitation exacte du problème en cause et des désaccords, réels ou supposés. En règle générale, nous devons toujours réaffirmer notre confiance en la crédibilité absolue de l’Ecriture Sainte. Plus particulièrement, nous sommes tenus d’examiner chaque nouvelle question de manière appropriée.
12. En principe, toute science devrait reconnaître ses limites et s’abstenir de faire des extrapolations, de tirer des conclusions qui vont au-delà. En effet, chaque science a des adeptes prompts à se vanter de la prétendue supériorité de leur discipline par rapport à la foi chrétienne. Cette sotte vanité aboutit finalement à un assaut acharné contre la vérité essentielle de la création divine, qui constitue le fondement de la révélation scripturaire et de la foi qui sauve.
Ces attaques, bien que fondées sur des prétentions injustifiées peuvent ébranler la confiance de chrétiens mal préparés à les jauger et à les repousser.
Pour cette raison, nous voulons, dans les termes de l’apôtre Paul, exprimer quel est notre engagement: Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ (2 Cor 10.5).
Case postale 4, 1001 Lausanne, Suisse.
- Edité par collectif
4. BUTS IRRECONCILIABLES
A. Buts de la psychothérapie
La discussion des buts et des valeurs normatives chez les thérapeutes et leurs patients n’a été engagée sérieusement que depuis une dizaine d’années. Ils ont été très différemment formulés par les différents courants psychologiques. En voici un très bref aperçu:
1. Psychanalyse
Etant orienté du côté du modèle médico-scientifique, la question du but se pose de la manière la plus simple: le malade est considéré guéri quand les symptômes ont disparu.
Chez Freud, le but est atteint quand le patient a retrouvé la capacité d’aimer, de travailler, de jouir. Il doit pouvoir se respecter, savoir qu’il est quelqu’un. Cette parole de Freud est devenue célèbre: « Wo Es war, soll Ich sein. » (Le « ça » doit être remplacé par le « moi », le « ça’ représentant les pulsions subconscientes, tandis que le « moi » désigne la personnalité.) Le but de la thérapie est de rendre le patient conscient de choses cachées dans le subconscient afin d’en avoir le contrôle.
Ce que cherche à atteindre le psychanalyste Alfred Adler est la réalisation du but que le patient s’est lui-même fixé, but que le thérapeute peut éventuellement l’aider à trouver. Pour Alfred Adler, le but principal est l’intégration de l’individu dans la société avec les valeurs éthiques qui lui sont propres. De ce point de vue, la consommation rituelle de cadavres humains par les cannibales serait à évaluer positivement! Cet exemple extrême montre bien combien une éthique communautaire peut être relative.
2. Behaviorisme
Cette thérapie veut premièrement éliminer des symptômes gênants tels que l’anxiété et le comportement inadapté, et stimuler un comportement positif dans la société. Vu que le but à atteindre est en fonction des symptômes du patient, la thérapie est différente pour chaque cas.
On cherche à éviter les abstractions trop générales. Ainsi, au lieu de parler d’une libération de l’anxiété, on préfère une formulation précise : « Le patient doit être amené à pouvoir prendre l’avion sans éprouver de la crainte. »
Lors d’un congrès réunissant des thérapeutes du comportement en 1984, en Allemagne, congrès placé sous le titre « Sortir de la crise », le gourou Ma Latifa fut invité à traiter le sujet « Méditation et thérapie ». Autres sujets: « L’utopie, voie d’une vie meilleure », « La moitié du ciel », « Modèles de comportement, bonheur et santé ». L’influence de l’idéologie humaniste n’est que trop évidente, de même que l’illusion que cette thérapie apporte le salut, alors que le béhaviorisme se veut idéologiquement neutre.
3. Psychologie humaniste
Les buts se présentent plus différenciés que ceux de la psychanalyse, mais plus vagues que ceux du béhaviorisme. Globalement, il s’agit de stimuler ce qu’il y a de « bon » dans la personne afin de mobiliser les forces de guérison inhérentes.
Reiner Bastine énumère les buts suivants:
– mieux s’accepter avec ses faiblesses
– acquérir plus de sûreté dans le domaine des émotions, plus de contentement, plus d’équilibre
– plus de liberté intérieure, donc plus de détente
– moins d’anxiétés
– plus d’indépendance et d’initiative
– plus grande flexibilité dans la pensée et le comportement.
Même si ces buts peuvent paraître parfaitement légitimes, la manière dont on croit pouvoir les atteindre sont en contradiction absolue avec la voie proposée par l’enseignement de la Bible. Car le but ultime consiste à se réaliser soi-même, à développer les potentialités du Moi – un but tout à fait égocentrique. Jusqu’où cela peut mener ressort de cette prière-incantation que formule l’initiateur de la psychologie de la forme, Fritz Perls : « Je suis moi et tu es toi. Je ne suis pas au monde pour répondre à tes attentes, et toi non plus pour répondre aux miennes. Je suis moi et tu es toi, et si le hasard veut que nous nos rencontrions, c’est merveilleux. Sinon, il n’y a rien à faire. » Cette attitude risque de produire un égoïsme à outrance.
Nous constatons que tous ces courants se basent sur des valeurs très relatives. Comme l’homme est la mesure de toutes choses, lui qui est soumis aux changements culturels, ses valeurs éthiques subiront l’influence de ces changements.
Les concepts « sain » et « malade », « normal » et « anormal » sont aussi soumis à ce relativisme. Pour réduire la relativité à un niveau supportable, on part de trois critères selon lesquels une personne peut être considérée psychiquement « malade »:
1. Son comportement diffère de la moyenne statistique (critère objectif).
2. Elle est écrasée par la souffrance (critère subjectif).
3. Son état d’âme n’est pas conforme à la culture ambiante (critère socio-culturel).
Un dernier point est à considérer: l’influence inévitable du thérapeute sur le patient, qui adoptera insensiblement les valeurs éthiques du premier. Cela peut comporter des dangers.
B. Buts de la relation d’aide biblique
Le chrétien qui s’oriente vers les valeurs éthiques de la Bible ne caractérisera pas un état psychique de « maladie » ou « d’anomalie ». Car notre comportement de pécheurs dévie toujours plus ou moins de ce qui, aux yeux de Dieu, serait « sain » ou « normal ». Pour Dieu, seul est normal ce qui correspond à sa norme. Dans ce sens, Jésus-Christ seul peut-être considéré comme « normal ». Rom 3.23 nous dit qu’il n’y a pas de distinction, tous les hommes ayant péché et étant dépourvus de la gloire de Dieu. Mais tout homme qui a reçu le salut en Christ est – toujours aux yeux de Dieu – virtuellement saint, juste et parfait, même si son comportement en est encore loin.
Le but final de tout chrétien, et donc aussi de toute cure d’âme biblique, est de devenir toujours plus semblable à Jésus dont il porte la vie en lui-même. Probablement que ce but n’est envisagé que par peu de chrétiens qui cherchent de l’aide. Leur souci est d’être délivré de leurs problèmes et de leurs symptômes afin d’être heureux, tout simplement.
Or la recherche du bonheur en soi est trompeuse, quels que soient les moyens employés. D’autre part, ceux qui cherchent à plaire à Dieu y trouvent accessoirement un bonheur d’une qualité supérieure. Selon L.J. Crabb, les thérapeutes chrétiens doivent être conscients à quel point la nature humaine est égoïste, de sorte que rien n’est plus facile que d’aider quelqu’un à atteindre un but centré sur son bonheur et son bien-être. En tant que membres du corps de Christ, nous avons à diriger les regards de l’interlocuteur sur le but biblique, qui consiste à le libérer de son égoïsme pour servir Dieu et vivre de manière à l’honorer. Les conseillers qui poursuivent ce but n’ont pas besoin de craindre l’influence qu’ils exerceront forcément sur leur vis-à-vis, vu qu’elle ne peut-être que bénéfique.
Le but de toute sanctification et donc de toute cure d’âme n’a jamais été mieux définie que par l’apôtre Paul: afin que nous servions à célébrer sa gloire (Eph 1.12). Tout conseiller spirituel n’est qu’un instrument que Dieu utilise à cette fin. C’est pourquoi il ne considérera pas seulement l’individu, mais l’Eglise entière, car si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui, et si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui (1 Cor 12.26).
Résumé
La psychothérapie est axée sur les valeurs passagères, alors que la cure d’âme est axée en premier lieu sur les valeurs éternelles. Les bienfaits de la relation d’aide doivent aller au-delà de la vie terrestre.
Si les effets de notre intervention spirituelle perdent leur signification au seuil de la mort, notre cure d’âme a manqué le but.
« Plädoyer für eine biblische Seelsorge »
de Roland ANTHOLZER
par Jean-Pierre SCHNEIDER
avec la permission de l’auteur et des éditeurs.
(à suivre)
- Edité par Antholzer Roland
Titre: | QUEL EST L’AGE DE LA TERRE ? 134 pages |
Auteur: | Dr. A.J. Monty White |
Editeur: | Centre Biblique Européen C.. 2386, CH-1002 LAUSANNE |
Dans le débat au sujet des origines, les notions de datation, d’âge, de temps, sont capitales. Car la théorie de l’évolution énonce une succession de changements lents et progressifs qui nécessitent donc, pour se produire, des durées très longues, évaluées par les scientifiques en millions et milliards d’années.
Le Dr. A.J. Monty White, bien connu par son ouvrage « D’où vient le monde ? » – aborde ici la question de l’âge de la terre. Dans « Quel est l’âge de la terre ? », il met bien en évidence le cercle vicieux que constitue le raisonnement des évolutionnistes, qui basent la datation des fossiles sur la théorie de l’évolution et la datation des roches sur les fossiles qu’elles renferment.
L’auteur montre que les différentes méthodes de datation connues sont loin de faire l’unanimité sur leurs résultats et fait ressortir les présupposés inhérents à ces méthodes. Puis il envisage quelques preuves scientifiques en faveur d’une terre jeune.
La Bible, quant à elle, bien que ne donnant pas l’âge exact de la terre, permet cependant de dire que l’homme n’est pas apparu depuis plus de 20000 ans. L’auteur s’appuie sur des arguments historiques et textuels pour interpréter les six jours de la Création.
L’ouvrage est clair, bien documenté et répond aux questions que ne se posent pas les évolutionnistes théistes. Puisse ce nouvel ouvrage éclairer et encourager ceux qui veulent dépasser les postulats ressassés, ceux qui cherchent à comprendre le monde, ceux qui reconnaissent la toute-puissance du Dieu Créateur.
Maître-assistant de biologie
à l’Université de Dijon.
Ce livre est une traduction de l’original anglais « How old is the Earth » publié par Evangelical Press. 1985, Welwyn, Angleterre.
Titre: | Au risque de ta présence (176 p.) Titre original : Reflected Glory |
Auteur: | Thomas Smail |
Editeur: | LLB Lausanne |
La conclusion du premier chapitre du livre (p.23) résume le propos de l’auteur: « Ce livre exprime le point de vue d’un chrétien plongé dans le renouveau charismatique actuel, d’un chrétien devenu plus sensible que jamais à la place éminente du Christ. A partir de là, il cherche à explorer l’oeuvre du Saint-Esprit afin de montrer en détail le lien vital qui unit l’expérience spirituelle à la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ, unique fondement solide de l’expérience charismatique sur lequel celle-ci repose. Cette expérience, le présent ouvrage veut la recommander à l’Eglise, car elle est partie intégrante et articulation authentique de l’Evangile. Il veut montrer enfin que le renouveau charismatique, dans sa réflexion et son témoignage, doit être centré sur le Christ comme il l’est déjà dans sa louange. »
Les huit chapitres explicitent ce propos, – louable en soi puisqu’il veut donner la première place à Christ et montrer que toute bénédiction procède de Lui, alors que le rôle de l’Esprit est de glorifier Christ et « non de parler de lui-même » – mais ces huit chapitres tendent aussi à accréditer l’idée que l’Esprit de Christ habitant en nous veut actualiser en nous chrétiens tout ce qui a été manifesté dans la vie terrestre de Jésus-Christ sur le plan de la puissance et des expériences miraculeuses. Si Christ vit en nous, tout ce qui a été vécu dans une humanité « qui assumait la nôtre, la régénérait et la sanctifiait » peut se manifester sans discontinuité dans la vie, la communion et le service des chrétiens.
Ce livre, rédigé par un charismatique notoire, est des plus dangereux, car il mélange le vrai et le faux, fait la critique du pentecôtisme, l’auto-critique du charismatisme dans ses excès, tout en maintenant des erreurs d’interprétation propres aux deux mouvements. Certaines pages sont remarquables car elles exaltent la Personne et l’oeuvre de Christ, mais d’autres sont directement inspirées des erreurs d’Irving.
- Edité par Promesses
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