PROMESSES
RELATION D’AIDE : CARENCE DANS NOS EGLISES
Il y a une recrudescence de maladies psychiques dans notre société, à commencer par la dépression et allant jusqu’à l’écroulement moral et même physique total. Solitude et incompréhension, luxe et surmenage, comportements déréglés faisant souvent éclater les familles, créent des conflits auxquels les membres de nos églises n’échappent malheureusement pas, d’autant plus que l’éthique chrétienne cède le pas à une éthique humaniste qui a éliminé le Dieu de la Bible et qui mène à l’autodestruction de l’homme.
Nos églises manquent cruellement d’hommes consacrés au ministère de la cure d’âme, et ceux qui l’exercent sont débordés et épuisés, comme me l’écrivait dernièrement un de mes amis chrétiens psychiatre. La souffrance morale marque profondément beaucoup de chrétiens, avec son corollaire de troubles psychosomatiques. Combien de chrétiens qui fréquentent fidèlement leur église sont mal dans leur peau, bloqués intérieurement depuis des années. Et personne pour y remédier…
Mon éditorial est un cri d’alarme, car le ministère pastoral véritable fait grandement défaut dans nos églises. Nous n’avons pas encore compris que ce ministère doit être exercé dans le cadre de l’église locale même. Comme on se sent incompétent dans ce domaine, on a souvent recours à des méthodes peu chrétiennes, voire nocives, telles que la dynamique de groupe, la sophrologie et diverses psychotechniques humanistes. Ou alors on dit avec Caïn: « Suis-je le gardien de mon frère ? » L’Eglise doit cesser de combattre avec des armes charnelles; elle doit s’équiper d’armes spirituelles pour renverser les tours d’ivoire dans lesquelles bon nombre de chrétiens se cantonnent (2 Cor 10.4-5).
Il y a des solutions bibliques pour faire face aux carences qui donnent prise à l’ennemi séducteur. il est temps de refuser la cure d’âme superficielle, incompétente ou légaliste. qui souvent ne se base que sur l’aspect comportemental du patient. Il y a mieux à faire que d’imposer les mains sans discernement ou de créer une atmosphère d’exaltation qui produit des hauts et des bas au lieu de la guérison. Il est vrai que les problèmes d’ordre occulte non négligeables sont de plus en plus fréquents dans la cure d’âme; mais veillons à ne pas soupçonner une influence démoniaque derrière chaque dépression, si grave soit-elle.
Je plaide avec urgence pour un retour à une relation d’aide spirituelle orientée vers l’église locale.
Pour que l’Eglise puisse être édifiée (Eph 4. 12), ses membres doivent se savoir complémentaires les uns des autres et mettre leurs dons à la disposition du corps de Christ. Car il y en a, des dons; aux églises locales de les discerner pour aider et soulager, restaurer et exhorter les membres dont la souffrance concerne le corps entier.
La relation d’aide efficace doit partir de la Bible, qui seule donne une vision correcte de l’homme et de ses besoins. Créé parfait, mais déchu et séparé de son Créateur, il n’est en paix ni avec Dieu ni avec son prochain, ni encore avec lui-même. Les conséquences sont le déséquilibre et le désarroi intérieur. Seul Jésus-Christ, par son oeuvre rédemptrice accomplie à la croix du calvaire, peut rétablir l’équilibre par une re-création intérieure. Pour que la régénération puisse avoir lieu, il faudra cependant que le Saint-Esprit convainque le malade psychique de péché et l’amène à confesser ses fautes et à accepter Jésus-Christ comme son Sauveur par la foi. Avec le secours de l’Esprit de Dieu, il peut ainsi y avoir guérison psychique et parfois aussi physique.
Cette cure d’âme se différencie de la psychotechnique humaniste par l’objectif qu’elle poursuit: contribuer à transformer l’homme devenu chrétien en l’image de Christ, de gloire en gloire (2 Cor 3.18). Le Saint-Esprit effectue la guérison psychique en libérant le croyant de ses frustrations, ses complexes, ses traumatismes et autres blocages. Car le Seigneur veut que son Eglise paraisse sans tache ni ride, sainte et irréprochable au jour de son retour qui pointe à l’horizon (Eph 5.25-27; Jude 24-25).
Bien entendu que l’aide relationnelle dans l’Eglise doit s’étendre au secours extérieur et au service mutuel, au redressement du frère rétrograde, voire à la discipline, mais toujours dans l’esprit de « porter les fardeaux les uns des autres » (Gal 6.1-5). Ceux qui exercent ce ministère doivent avoir fait l’expérience du chemin de la croix et le suivre: savoir que leur Moi a été crucifié avec Christ, et se savoir ressuscité avec Christ en nouveauté de vie (Rom 6.5-6, 11). C’est la base pour l’humilité et la compassion sans lesquels toute relation d’aide est vouée à l’échec.
J’en appelle à tous les responsables, anciens et pasteurs de nos églises, ainsi qu’aux médecins et aux psychiatres chrétiens. Levons-nous et interrogeons-nous: notre théologie pastorale ne doit-elle pas être revue ? Il faut absolument que les membres en situation critique puissent recevoir soulagement et guérison. J’encourage à organiser des conférences, des week-ends et des stages de formation portant sur une relation d’aide dont la base est l’identification avec le Christ à la croix et à la résurrection.
PROMESSES commence dans ce numéro la publication d’articles ayant pour but de familiariser les églises locales et leurs responsables avec une méthode biblique de cure d’âme ou, comme on dit à présent de relation d’aide. Nous espérons ainsi susciter un nouvel intérêt pour une relation d’aide efficace.
- Edité par Lüscher Henri
Nous nous proposons de vous présenter plusieurs chapitres du livre que Roland Antholzer a publié en 1986 au Schwengeler-Verlag à Berneck sous le titre de « Plädoyer für eine biblische Seelsorge ». L’accent, dit-il dans l’avant-propos, est sur le mot « biblique ». Il constate que, vu que souvent le pasteur ou prédicateur d’une église doit seul assurer la relation d’aide, celle-ci est forcément quelque peu négligée. Mais l’auteur est également préoccupé par les méthodes dépourvues de fondement biblique qui sont employées dans ce ministère. Il plaide pour une cure d’âme spirituelle, globale, sobre et nuancée, dont le but doit rapprocher et non éloigner de Dieu. Roland Antholzer est psychologue diplômé. Il est né en 1943 et a fait ses études en psychologie et en sociologie à l’université de Tubingue, où il se convertit à Jésus-Christ. Il est marié depuis 1977. Il s’occupa pendant plusieurs années d’enfants et de juvéniles caractériels. Il travaille actuellement dans une clinique pour toxicomanes à Kempten Bavière.
Voici la traduction libre du premier chapitre. Nous remercions l’auteur et les éditeurs de nous avoir accordé la permission de publier cette traduction.
1. AVONS-NOUS BESOIN DE LA PSYCHOTHERAPIE?
Beaucoup de chrétiens sont persuadés que oui, habitués qu’ils sont d’avoir recours aux méthodes de la psychiatrie et pensant qu on ne peut ignorer le fruit de la recherche scientifique.
Nous nous prononçons catégoriquement pour un abandon de la psychothérapie dans la cure d’âme, même si nous devions rencontrer une violente opposition.
Nous sommes bien conscients que ceux qui ont utilisé des techniques psychiques dans leur aide relationnelle ne vont pas d’emblée adhérer à nos vues. Tout ce que nous leur demandons, c’est d’avoir assez d’ouverture d’esprit pour au moins examiner le problème. Personne n’a le droit de mettre en cause la sincérité de ceux qui pensent autrement.
Je prétends que nous n’avons pas besoin des techniques de la psychothérapie profane. Par contre, nous avons grandement besoin d’appliquer les principes bibliques à toute relation d’aide si nous voulons apporter un véritable soulagement, une libération, une guérison aux hommes et aux femmes angoissées de nos églises.
Il faut aider
Je ne vous apprends rien en vous disant que notre temps connaît un accroissement de perturbations psychiques dont la gravité peut se mesurer en lisant les statistiques concernant la toxicomanie, la dépression et le suicide. L’église n’est pas épargnée, malheureusement, mais cela ne doit pas nous étonner outre mesure.
Ceux qui font de la relation d’aide découvrent vite que tout le spectre des perturbations psychiques et psychosomatiques se rencontre aussi chez les chrétiens. Il est bouleversant de voir tant de chrétiens dont le comportement est conditionné par toutes sortes d’assujettissements, d’angoisses, de problèmes conjugaux, alors que leur vie devrait être une lettre de Christ que tous peuvent lire. Le chrétien ne devrait connaître qu’une seule obligation, celle qui libère de tous les assujettissements: son engagement envers Jésus-Christ.
La raison, les sentiments et la volonté du chrétien devraient être imprégnés de la sagesse divine, de cette paix qui dépasse la compréhension, d’une joie indépendante des circonstances, d’un amour qui sait se renier. Heureusement qu’il y a encore des pères et des mères qui pourraient dire avec l’apôtre Paul: Soyez mes imitateurs, frères; portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous.
Une telle maturité est évidemment le résultat de la croissance spirituelle et de la sanctification. Il est normal que certains chrétiens soient encore « des enfants dans la foi »; mais il n’est pas normal pour un chrétien de rester dans un état infantile pendant dix ans ou plus. Nous ne devrions pouvoir accepter que certains membres d’une église restent bloqués et n’existent qu’à la périphérie de la communauté. Cela devrait constituer un défi pour les frères que la maturité spirituelle qualifierait à porter secours (Gal 6.1). Ce ministère, qui est loin d’être seulement celui des pasteurs, fait cruellement défaut dans l’Eglise contemporaine. Cela comporte un danger: l’adversaire exploite cette situation en proposant aux chrétiens ses contre-programmes dont certains gagnent rapidement du terrain.
Au lieu de demander: « Suis-je le gardien de mon frère ? », tout chrétien, y compris les « professionnels » de la cure d’âme, ferait mieux de demander: « Puis-je être le gardien de mon frère ? » Personne ne saurait ignorer cette question. Mais même ceux qui en ont reçu l’appel appréhendent d’entreprendre ce ministère parce qu’ils ne se sentent pas assez compétents.
La psychotechnique, un outil de la cure d’âme?
Avec la question de la compétence se pose celle de la méthode. Les bergers des églises, dont on attend qu’ils fassent de la relation d’aide, sont en danger de déléguer leur tâche en envoyant les gens chez des psychiatres et des psychothérapeutes, qui sont rarement des chrétiens. Souvent ils ont eux-mêmes recours aux méthodes psychotechniques, ou alors à des méthodes qui se disent bibliques tout en étant de la psychotechnique utilisant des termes bibliques.
C’ est ainsi que le vide créé par la carence en relation d’aide est comblé par des méthodes extra-bibliques. Cette invasion des communautés chrétiennes par des méthodes psychologiques ne date pas d’aujourd’hui. Depuis l’invention de la psychanalyse par Sigmund Freud, la psychothérapie a commencé à pénétrer au cour même de la théologie. Freud détestait tout ce qui est chrétien. Malgré cela, il est devenu et continu à être le patron de la cure d’âme. Mais d’autres s’y sont ajoutés: C.G.Jung, Carl Rogers, Victor Frankl et Jacob Moreno, pour ne nommer que les plus importants.
On est séduit par ce que promet la psychologie à ceux qui appliquent les méthodes qu’elle prône : améliorer les qualités de la vie ou du moins en allégeant les souffrances morales. Mais les prétentions de la psychologie aboutissent à un pseudo-salut par la promesse de donner un sens tout nouveau à la vie. C’est le cas surtout pour les thérapies humanistes telles que la dynamique de groupe, dont la pratique devient de plus en plus fréquente dans les rencontres à but relationnel. Les responsables discernent souvent mal à quel point les conceptions psychologiques sont mélangées avec celles de la Bible, en général par le biais d’employer la terminologie biblique à des fins psychotechniques.
Comme la Bible n’ offre pas de méthode toute faite pour la cure d’âme, alors que la psychologie offre des méthodes qui ont été éprouvées, on a adapté ces méthodes à la relation d’aide, d’autant plus qu’elles utilisent des tournures aux assonances bibliques. Mais elles sont finalement inefficaces et ne soulagent pas la misère psychique de ceux auxquels on les applique.
La parole du Ps 1.1 est aussi valable pour celui qui traite que pour le traité : Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants… Si nous dépendions vraiment de la psychothérapie pour aider les angoissés, les déprimés, les désespérés, l’Eglise de Jésus-Christ n’aurait pas eu les moyens de les aider pendant deux millénaires L’apôtre Paul lui-même se serait trouvé démuni devant les besoins pressants qui l’entouraient, lui dont la préoccupation quotidienne était le souci de toutes les églises (2 Cor 11.28). Fallait-il vraiment attendre un Monsieur Rogers pour apprendre aux chrétiens ce qu’est l’empathie? Paul ne disait-il pas déjà aux Ephésiens qu’il n’avait cessé nuit et jour d’avertir avec larmes chacun d’eux (Act 20.31) ? Si 1’empathie est définie comme « l’aptitude de se voir et de voir les autres avec les yeux d’autrui » (Larousse 3e, 1965), donc objectivement, Paul en avait plus que bien des bergers de notre siècle.
Evidemment que cet argument est à deux tranchants, car Paul utiliserait certainement les moyens modernes de communication et de transport s’il vivait aujourd’hui. Mais utiliserait-il des techniques psychothérapeutiques pour aider les chrétiens en quête d’aide morale?
Les méthodes sont-elles neutres?
Bien des chrétiens s’imaginent que les méthodes sont neutres en elles-mêmes et qu’il suffit de savoir en user à bon escient. Ce n’est pas parce qu’on peut assommer quelqu’un avec un marteau qu’il faut en condamner l’emploi, disent-ils.
Ainsi Gudjons, en parlant de la dynamique de groupe, prétend que le seul danger consiste à en faire un usage néfaste, et non en la méthode elle-même. Mais je me demande si nous pouvons nous soustraire à notre responsabilité à si bon compte ? Il serait à voir à quel point ces méthodes sont neutres aussi quand elles touchent à l’âme humaine. Car il va de soi que toute méthode psychotechnique se base sur des prémisses qui sont d’ordres philosophiques. En l’adoptant, on accepte aussi l’esprit qui est à la base des prémisses.
Sven Findeisen dit très justement qu’on ne peut adopter une méthode sans être, du même coup, aiguillé sur une voie correspondante. Maîtriser une méthode implique qu’on est maîtrisé par l’esprit, les prémisses et l’intention qui la déterminent.
Qui est au centre : l’homme ou dieu ?
L’origine, le procédé et le but sont trois aspects qui permettent de découvrir les différences fondamentales entre la relation d’aide biblique et la psychothérapie. Rom 11.36 montre que ces trois aspects doivent se rapporter à Dieu si la méthode se veut bibliquement fondée: Car tout est de lui (origine). par lui (procédé) et pour lui (but). A lui la gloire dans tous les siècles ! Amen.
Essayons de caractériser psychothérapie et cure d’âme:
La psychothérapie
Elle est d’origine humaine; ses conceptions sont basées sur une vision de l’homme sans Dieu. Ses méthodes ont été conçues par des hommes qui ne connaissaient pas Dieu et ne se fiaient qu’à leur propre jugeote. Ils dégradent la foi en Dieu en béquille dont il faut apprendre à se passer afin de pouvoir se réaliser soi-même. Le but de la psychothérapie est de rendre l’homme autonome, indépendant de Dieu et du prochain. La psychothérapie est centrée sur l’homme.
La cure d’âme
La vraie relation d’aide, par contre, trouve son origine dans la Parole de Dieu et dans sa volonté. Puisque le secours ne peut provenir que de la seigneurie de Christ, il doit venir de Dieu. Le procédé de la cure d’âme s oriente à partir de la Bible. Seule la puissance de Dieu par l’action du Saint-Esprit apportera un succès durable. Le but de la relation d’aide est de glorifier et d’honorer Dieu en amenant le croyant à refléter l’image de Dieu. La cure d’âme est donc entièrement centrée sur Dieu et sur Jésus-Christ.
En résumé
La psychotechnique est anthropocentrique.
La cure d’âme est théocentrique et christocentrique.
Psychothérapie | Cure d’âme | |
origine: | en l’homme | en Dieu |
procédé: | par méthode humaine | par la Bible et la puissance de Dieu |
but: | l’homme autonome | l’honneur de Dieu |
(traduction adaptée par Jean-Pierre SCHNEIDER,
avec la permission de l’auteur et des éditeurs)
- Edité par Antholzer Roland
2. SANS LA DOCTRINE DE LA CREATION IL NE PEUT Y AVOIR AUCUNE VERITE
La connaissance humaine de la vérité peut être définie comme étant l’équivalence de notre pensée à ce qui EST: d’abord à Dieu, l’être par excellence; à sa Parole qui est la vérité; et à l’ordre que Dieu a établi dans sa création, ordre qui est le reflet de sa pensée créatrice et ordonnatrice. Pour l’homme, connaître la vérité n’est pas une oeuvre novatrice ou originale, mais simplement penser les pensées de Dieu après Lui. Si dans la nature tout évolue constamment, aucune connaissance précise n’est possible. Bien sûr que le changement est une réalité le soleil se lève et se couche; la vie implique constamment des changements; le temps lui-même est associé de manière inexorable au changement. Mais il s’agit partout de changements situés dans un cadre qui, lui, ne change pas. Dans cette création qui change, car en elle sont la vie, le mouvement et l’être qui lui viennent de Dieu, Dieu a établi un cadre, des formes qui ne changent pas. Voici le sens profond des paroles d’encouragement que Dieu adressa à Noé après le déluge:
Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas. Gen 8.22 |
Le prophète Jérémie confirme ces paroles dans le contexte de bouleversements dans le domaine de l’histoire des nations, et non pas dans la création comme avec Noé.
Si je n’avais pas fait mon alliance avec le jour et la nuit, si je n ‘avais pas établi les lois des cieux et de la terre, alors je pourrais rejeter la descendance de Jacob et de David mon serviteur. Jér 14.25-26 |
Mais la théorie de l’évolution des espèces affirme que ces formes créées par Dieu ne sont pas stables. Si le changement est la loi principale de la nature, il est évident que ce que nous appelons les lois naturelles, que la science a la tâche de découvrir, peuvent elles aussi varier. Les lois de la pensée humaine sont, elles aussi instables dans cette perspective. Si l’ordre de la nature est mouvant et notre pensée elle-même n’a pas de base solide, rien n’est sûr, tout est mouvant aucune connaissance certaine n’est possible. Comme la nature est un reflet du Créateur, dans cette même perspective Dieu lui-même n’aurait aucune stabilité. Certains en sont même venus là.
Ce relativisme absolu est une des erreurs les plus graves de notre époque. Nous voyons, par exemple, le marxisme enseigner que la science est variable suivant les époques et surtout suivant la classe de celui qui l’enseigne. Nous tombons ici dans la confusion la plus absolue, dans le règne de mensonge de Satan.
Or, une des définitions que nous donne la Bible du péché et de l’impureté est celui de confusion, de mélange (cf Deut 9. il y Ainsi les rapports sexuels entre hommes et animaux sont appelés par la Bible une confusion. Cette appellation est intéressante, car toute infraction à l’ordre que Dieu a établi dans la structure même de sa création, est le commencement de la confusion, du désordre, de l’anarchie, du chaos. Plus encore, si nous regardons la principale raison pour laquelle la Bible établit une distinction entre animaux purs et Impurs, nous voyons que ces derniers ne correspondraient plus à l’ordre originellement établi par Dieu pour eux; des oiseaux qui ne peuvent voler, comme l’autruche, sont impurs; des mammifères qui vivent exclusivement dans l’eau, comme les baleines, sont déclarés impurs par la Bible. Que penser alors d’un système tel que celui de l’évolution, qui fait passer toutes les espèces au travers de toutes les autres espèces pour parvenir à leur forme actuelle, forme qui risque encore de se changer en autre chose? C est le sommet de la confusion, le comble du mélange, une impureté à la puissance infinie, chef-d’ouvre du père du mensonge et du chaos, le diable. Nous voyons maintenant mieux pourquoi il nous faut très sérieusement considérer la théorie de l’évolution comme une doctrine de démons et qu’elle doit être entièrement rejetée par ceux qui ne veulent pas un christianisme mêlé à l’anarchie et à la confusion de la puissance des ténèbres.
Dieu a créé l’univers selon un ordre précis, qui est celui de sa propre pensée. Cet ordre stable peut-être connu des hommes créés à l’image de Dieu, car la structure de leur intelligence, tout comme celle du langage lui-même qu’ils utilisent pour comprendre le monde, est un reflet de l’intelligence divine et correspond à l’ordre de la création. Le pêché est de sortir de cet ordre pré-établi ou d’en établir un autre d’origine humaine ou de tomber dans la confusion d’une évolution complète. Dans le récit de la création, Dieu nous rappelle ces réalités en affirmant à plusieurs reprises, de la façon la plus solennelle, que chaque espèce ne peut se reproduire que dans le cadre de sa propre espèce, affirmation entièrement confirmée par toute l’observation scientifique des hommes. Nous comprenons maintenant pourquoi nous devons affirmer avec la plus grande vigueur: Sans la doctrine de la création, il ne peut y avoir aucune vérité.
Jean-Marc BERTHOUD
- Edité par Berthoud Jean-Marc
On pourrait comparer l’homme à une de ces peintures inestimables, ouvre de l’un des grands maîtres de la peinture européenne, qui avait été défigurée à en être méconnaissable par un acte de vandalisme insensé. Pourtant, on peut encore reconnaître sa gloire première. Et ce qui est primordial, elle continue à avoir de la valeur, à tel point qu’une oeuvre de restauration est immédiatement engagée.
C’est une des raisons pour lesquelles le rétablissement de l’homme a été entrepris. Dieu n’avait aucune obligation de sauver l’homme, mais choisit de le faire délibérément. L’homme de par sa nature avait une valeur propre qui poussa Dieu à s’engager à le sauver. Dieu a tant aimé le monde signifie que le monde était si précieux aux yeux de Dieu qu’il prépara son rétablissement; l’homme était si précieux pour Dieu que Dieu alla jusqu’à devenir homme lui-même! Retenons bien que la chute, alors même qu’elle défigura l’homme en tant que porteur de l’image de Dieu, ne lui enleva pas son humanité. Cela explique pourquoi tous les hommes ont une conscience (selon Rom 2); pourquoi même des pécheurs peuvent donner des bonnes choses à leurs enfants (comme Jésus le dit dans Mat 7.11); et pourquoi même nos adversaires, qui détestent la vérité de l’Evangile, peuvent découvrir certaines des vérités dans l’univers qui les entoure (Mat 16.3; Rom 1.19). De ce fait, on trouve dans toutes les sociétés des histoires sur la compassion, l’héroïsme, la loyauté et l’amour. Il y a dans toutes les sociétés des gens qui ont soif de justice, qui exercent des activités créatives, qui ont un sens de l’honneur. Ces qualités et ces accomplissements ne les sauvent pas du jugement, bien qu’ils aient de la valeur. A cause d’eux, le monde est différent et meilleur. Mais s’ils existent, c’est parce que l’homme, bien que déchu, reste à l’image de Dieu.
Que signifie dès lors pour nous le salut ? Comment imaginons-nous le processus de restauration, pour reprendre l’image de la peinture endommagée? Mais avant tout, quels liens y a-t-il entre l’expérience spirituelle et le fait d’être humain?
La réponse est simple: l’ouvre du salut a pour but principal de faire retrouver à l’homme l’expérience spirituelle qu’il a perdu au moment de la chute. Pour que cela soit possible, il faut un Sauveur. Grâce à lui, l’homme peut rétablir une relation avec Dieu et être accepté par Dieu, même s’il est pécheur, parce que l’expiation est entièrement suffisante. Il est justifié simplement par la grâce en faisant confiance à l’efficacité de l’ouvre de Christ et à ses promesses; autrement dit, il est justifié par la foi. Cependant il n’est pas justifié pour se dérober à son humanité intrinsèque, mais au contraire pour y être réintégré, pour redevenir ce qu’il était quand l’homme fut créé au commencement.
Cette humanité, nous l’avons vu, comprenait tout ce dont la vie ordinaire est faite. Adam n’était pas plus spirituel en priant et moins spirituel en jardinant ou en passant un moment agréable avec Eve. La totalité de son expérience avait été voulue par Dieu et réjouissait son cour. La vie tout entière était spirituelle. Or, c’est cet idéal de spiritualité qu’il nous faut retrouver maintenant. Nous glorifions Dieu dans les aspects les plus simples de notre vie: lorsque nous avons de bonnes relations avec ceux qui nous entourent; lorsque l’ambiance familiale est heureuse; lorsque nous sommes radieux et créatifs; lorsque nous trouvons des solutions à nos problèmes pratiques; lorsque nous savons savourer les plaisirs que notre corps et la nature environnante nous offrent; lorsque nous jouissons de la beauté et créons ce qui est beau. Il ne s’agit pas de renier notre humanité, ni de l’accepter à contre-cour, comme s’il était meilleur d’être pasteur ou évangéliste qu’artiste ou jardinier, meilleur de passer notre temps à des activités « spirituelles » que « profanes ». Nous devons absolument refuser une attitude pareille. Elle doit être extirpée de notre pensée et aussi de nos églises.
La résurrection de notre corps est l’aboutissement grandiose de cette vision régénérée de notre expérience spirituelle dans sa dimension humaine. Car qu’est-ce à dire, sinon que notre expérience dans sa totalité, même dans l’aspect physique de notre corps, a une valeur telle que Dieu va restaurer nos corps à la dernière trompette, quand, en un clin d’oil, nous serons tous changés. C’est alors que notre humanité sera restaurée d’une façon parfaite, aussi bien physiquement que spirituellement.
En attendant, nous avons à oeuvrer au renouvellement de notre expérience dans son ensemble, du moins autant que cela est faisable dans notre état déchu. Nous devons donner de la valeur à la réalité concrète dans laquelle Dieu nous a placés, qu’il s’agisse de son aspect humain, individuel ou physique. De toute façon, il serait futile de vouloir en faire abstraction, car elle est toujours présente et le sera toujours, même quand nous serons morts physiquement et ressuscités avec de nouveau corps! Mais ne subissons pas seulement cette réalité concrète ! Rendons-nous compte que c’est justement cette réalité-là qui est importante. Etre spirituel, c’est être humain à part entière.
Si notre modèle de spiritualité nous éloigne de la réalité concrète, c’est qu’il est gravement défectueux. Jésus était capable d’assister à un festin de noces et même de faire du vin pour le plaisir des invités. N’était-il pas spirituel en faisant cela? Ou l’aspect miraculeux de cet événement, l’eau changée en vin, supplante-t-il son aspect purement humain, comme s’il n’avait pas d’importance ? Que dire alors du mariage lui-même, de la joie du couple et de l’anticipation de leur union, du plaisir des invités lors de cet événement important pour la vie de la communauté et tout spécialement pour les deux familles concernées, de l’empressement des serviteurs, de la responsabilité des traiteurs, pour n’en dire pas plus?
Ou prenons un autre exemple que nous aborderons en détail ailleurs: l’esprit humain. La capacité humaine de raisonner intelligemment est-elle dénigrée dans le NT? Pas du tout! Paul, de toute évidence, s’était engagé intellectuellement. Comme il le dit lui-même, il s’est appliqué à renverser les raisonnements de toute hauteur qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu, et d’amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ (2 Cor 10.4-5).
Paul exhortait aussi les croyants à transformer leur vie par le renouvellement de l’intelligence (Rom 12.2). Dans les pays du bassin méditerranéen, il parlait avec les non-croyants comme avec les croyants, il enseignait et discutait avec eux. Pourquoi? Parce qu’il est important de comprendre, de raisonner, de stimuler l’esprit de l’homme. C’est un aspect de sa nature humaine qui a continué à fonctionner en dépit de la chute.
Sans doute que le mariage et la sexualité peuvent être et ont été dénaturés. Cela vaut aussi pour l’esprit. C’est la situation tragique de l’homme déchu: que les dons de Dieu, qui sont bons, soient détournés à des fins mauvaises. Ils ont pourtant une fonction nécessaire dans notre expérience spirituelle. Le chrétien est appelé à rejeter le péché, et non pas sa personnalité. Celle-ci doit être libérée du péché, ce qui revient à une libération de son humanité proprement dite pour que l’image originelle à la ressemblance de Dieu puisse réapparaître d’une manière qui reflète un peu sa gloire première, gloire qui est la gloire du Seigneur (2 Cor 3.18). Car, dit encore Paul, vous avez revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créé (Col 3.1O).
Tiré du livre « What in the World is Real ? »
(copyright 1982 by l’Abri Fellowship)
avec la permission de l’auteur.
Traduction: Jocelyne DE BIVIC et
Jean-Pierre SCHNEIDER.
- Edité par Macaulay Ranald
Depuis Adam, nous avons tous à gagner notre pain à la sueur de notre front. Mais les temps nous ont apporté une denrée particulière : l’argent. Nous y avons tous affaire sous une forme ou une autre. Personne de nous ne peut éviter la question de l’épargne et du crédit, ni les problèmes causés par l’économie moderne.
Je voudrais examiner les deux aspects suivants:
1. La prospérité est-elle un bien ou un mal?
2. Quelle est notre responsabilité financière dans l’ouvre de Dieu?
Avant de poursuivre la lecture, je vous invite à lire les textes que voici Mat 12.14-30 et Mal 3.7-12.
1. LA PROSPERITE
Nos financesFrictions familiales, tensions individuelles, et frustrations diverses sont souvent dues à l’argent et à la manière de l’acquérir.
Dieu a établi des principes de base selon lesquels le chrétien cherchant la volonté de Dieu doit gérer ses biens. Ils impliquent que le chrétien remette le contrôle total de ce qu’il possède à Dieu, de sorte qu’il n’en est que le gérant. Le chrétien n’est pas le propriétaire de ses biens; le propriétaire, c’est Dieu.
A la mort de Rockefeller, quelqu’un demanda à son comptable: « Qu’a-t-il laissé ? »- « Tout », répondit le comptable. Toutes les richesses d’un homme se montent à zéro à sa mort. C’est pourquoi Jésus nous dit: Ne vous amassez pas de trésors sur la terre,… mais amassez des trésors dans le ciel… (Mat 6.19-20).
Dans les temps anciens, on mesurait la richesse d’un homme au nombre de son bétail et à l’étendue de ses terres. Aujourd’hui, la richesse se mesure à l’argent qu’on possède et à la position sociale qu’on occupe. On prêtera plus volontiers à un médecin qu’à un ouvrier.
Notre richesse peut être utilisée d’une manière créative : diffusion de l’Evangile, construction d’une église, nourriture aux affamés… Mais elle peut aussi servir à des activités frivoles, à des achats de luxe superflu, à la corruption, et j’en passe.
La foi du chrétien doit s’étendre à tous les domaines. Si nous croyons que Dieu dans son amour nous donnera seulement l’argent que nous saurons gérer, nous serons dans la paix côté finances.
Erreurs à rectifier
1. « La pauvreté est signe de spiritualité. »
Non, la pauvreté n’est pas une vertu. Il y a des pauvres malhonnêtes et des riches honnêtes. Quand Dieu enlève les richesses à l’un de ses serviteurs, ce n’est pas pour l’appauvrir. Le cas de Job est clair Dieu éprouvait son serviteur, et après l’épreuve il lui donna deux fois plus qu’avant.
Ce qui compte, c’est l’emploi que nous faisons de notre argent. Dans la liste des dons énumérés dans Rom 12.6-8, on trouve la générosité. Or, on ne peut donner que lorsqu’on a de quoi donner. Dieu promet de bénir en biens celui qui donne de ses biens (Mal 3.10).
2. « L’argent est source du bonheur. »
Il n’y a pas plus de relation entre argent et bonheur qu’il n’y en a entre pauvreté et spiritualité. Tous les gens riches sont-ils heureux? Lisez les recommandations de Paul aux riches dans 1Tim 6.17-19!
3. « C’est un péché que d’être riche. »
Quand Dieu donna des richesses à Abraham et à Salomon (qui n’avait demandé que la sagesse), ce n’était certes pas pour les corrompre.
4. « L’argent est la racine de tout les maux. »
On croit que cela se trouve dans la Bible. Ce qu’elle dit est pourtant très différent: L’amour de l’argent est la racine de tous les maux (1 Tim 6.10). Paul vise l’avarice. Le jeune homme riche aimait l’argent (Luc 18.18-22); mais la vie d’un homme ne dépend pas de ce qu’il possède (Luc 12.15).
Faisons le point
L’argent en soi n’est ni bon ni mauvais. Comme la langue, il peut-être la meilleure et la pire des choses. Tout dépend de la manière dont on l’acquiert et de l’usage qu’on en fait. Il n’est que le symbole de tous les biens matériels que Dieu confie aux hommes.
Dire que la religion n’a rien à voir avec le porte-monnaie est une piètre excuse pour ceux qui veulent être pieux sans bourse délier.
Tout comme Jésus observait les gens qui mettaient leur offrande dans le tronc (Marc 12.41-44), il nous observe aujourd’hui. Que voit-il?
2. NOTRE RESPONSABILITE
Comme tout appartient à Dieu, il est le propriétaire de nos biens. Voici ce qui me semble en découler:
1. Sire Dieu premier servi
Sous l’ancienne alliance, les prémices revenaient à Dieu. Pourquoi attendre la fin du mois pour voir ce qu’on peut donner à Dieu? Les fins de mois sont difficiles… Ce n’est pas par hasard que Paul recommande aux Corinthiens, qui étaient payés à la semaine, de mettre de côté l’argent destiné au Seigneur le premier jour de la semaine (1 Cor 16.2).
Mais à qui donner? Où donner? Je pense qu’il y a lieu de confier l’essentiel de l’argent voué au Seigneur à l’église locale, qui est l’instrument de Dieu. Veillons néanmoins que notre église reste dans la vérité.
2. Nos besoin ensuite
Dieu nous donne du travail pour que nous ne soyons à la charge de personne (2 Thes 3.8). Nous avons à pourvoir aux besoins de notre famille au risque de renier notre foi et d’être pires que les infidèles (1 Tim 5.8). Cependant, prendre soin des siens n’est pas une invitation à satisfaire aussi les besoins superflus. Si donc nous avons la nourriture et les vêtements, cela suffira (1 Tim 6.8). Cela doit nous faire réfléchir.
3. Les besoins du prochain
Le prochain est d’abord mon frère dans la foi (1 Jean 3.17). L’aider dans son besoin, c’est servir le Seigneur; ne pas le faire entraîne la malédiction (Mat 25.40-45). Il y a des frères autour de nous qui sont privés d’emploi, qui ont des dettes causées par une longue maladie… Il y a aussi ceux au loin, en Ethiopie, au Soudan, au Sahel et ailleurs. Sachons discerner les besoins les plus pressants.
4. Les église-sour
Les églises se doivent soutien et assistance mutuels. C’est une responsabilité réciproque, les églises dans l’abondance aidant les moins privilégiées. Une église nouvellement fondée doit atteindre son autonomie financière avant d’aider d’autres églises.
5. Le monde
Bien que trésorier d’une société missionnaire, je ne pense pas que l’évangélisation du monde se situe d’abord dans les pays en voie de développement ou dans les pays islamiques. Le monde commence à notre porte. Chaque chrétien a une charge missionnaire correspondant à ses dons. L’un annonce l’Evangile, d’autres lui prodiguent leur support. Les uns ont besoin des autres. Et n’oublions pas que dans une église le pasteur est le missionnaire.
3. La générosité doit être…
générale.
L’histoire de la veuve dans Marc 12 illustre un état de fait que j’ai constaté lors de collectes faites pour enfants handicapés: elles étaient plus abondantes dans le quartier pauvre que dans le quartier riche ! Ce phénomène se rencontre aussi bien dans le monde que dans l’église. Les pauvres se savent souvent plus concernés que les riches.
Dieu considère davantage ce que nous gardons que ce que nous donnons. C’est à lui que nous devrons rendre compte de ce que nous avons fait de nos biens.
régulière.
Dans la vie courante, nous devons périodiquement faire face à des échéances: impôts, loyer, facture d’électricité, etc. L’église locale n’est pas gérée au petit bonheur. Il y a le salaire du pasteur et les charges accessoires (AVS, deuxième pilier), la location des locaux, les dons que l’église a décidé de verser à une église sour, à telle oeuvre chrétienne…
proportionnelle.
L’israélite était tenu de rendre à Dieu le dixième de ses revenus plus l’offrande volontaire. Pour le chrétien, c’est une base de départ. En fait, la loi demandait le minimum: ne pas tuer, ne pas commettre adultère, donner la dîme. Jésus demande le maximum: aimer l’ennemi, rejeter toute pensée impure dès sa naissance dans le cour, donner tout ce qu’on peut. Au fur et à mesure que nos revenus augmentent, nous pouvons augmenter nos dons. Les 10 % peuvent croître jusqu’à 90 %, voire 95 %, si 5 % des gains suffisent aux besoins de la famille, comme certains hommes d’affaires en ont témoigné. Le chrétien doit suivre la « règle d’égalité » dont Paul parle dans 2 Cor 8.13-15 (à lire !).
abondante.
Offririons-nous à Dieu ce qui ne nous coûte rien ? Je n’offrirai pas à l’Eternel, mon Dieu, des holocaustes gratuits !s’écriait David (2 Sam 24.24). Si notre générosité s’arrête là où s’arrêtent les besoins immédiats de notre église, la générosité s’arrête tout court! Ces calculs mesquins ne sont pas dignes de nous qui avons, ne l’oublions jamais, reçu pardon, salut et vie éternelle par la pure grâce, ô combien généreuse, de notre Seigneur!
intelligente et prudente.
Ne donnons pas n’importe où, sollicités que nous sommes de toutes parts. Ne soyons pas des aventuriers de la générosité. Demandons compte à ceux à qui nous donnons.
libre et joyeuse.
Aucune autorité ecclésiastique n’a le droit de forcer ou de limiter notre libéralité. Nous sommes entièrement libres de fixer les montants que nous voulons donner ici et là, nous souvenant toutefois de la règle d’égalité mentionnée plus haut. Le principal, c’est de donner joyeusement, d’un cour débordant de reconnaissance envers Dieu, qui nous a tout donné gratuitement!
A retenir
Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir, dit Jésus (Act 20.35). Qui sème en abondance moissonnera en abondance. Que chacun donne comme il l’a résolu en son cour… Car Dieu aime celui qui donne avec joie (2 Cor 9.6-7).
Donner avec joie: la clé du bonheur !
(Adaptation: Jean-Pierre SCHNEIDER)
CONGRES EUROVIE 87 1er Congrès européen des chrétiens protestants et évangéliques pour le respect de la vie, en particulier celle des plus innocents et des plus démunis: les enfants dans le sein de leur mère, les bébés, les vieillards, les malades. Chaque nation fournira pour le congrès ses conférenciers et ses animateurs les plus prestigieux. Lieu: Palais des Congrès, Paris. Date: Pentecôte 1987. Informations et inscription: A.C.P.E.R. VIE, BP 213, F-94301 Vincennes Cedex. |
RAPPEL Nous nous permettons de rappeler à nos abonnés que nous serons obligés d’interrompre l’envoi de PROMESSES à tous ceux qui, ayant reçu PROMESSES depuis un certain temps, n’auraient pas payé leur abonnement au 30 Avril. Merci. |
N.D.L.R.
Pour compléter notre série des 78 numéros, il manque à l’éditeur le No 12 d’octobre 1969. Si un lecteur pouvait « dénicher » ce numéro nous en serions très reconnaissants.
- Edité par Waroux D.
HEBREUX 13 – L’AMOUR VECU
Ce dernier chapitre conclut et couronne une admirable lettre d’une admirable manière. Grands hommes et institutions de l’AT ont défilé sous nos yeux avec, en surimpression, la personne du Christ, préfiguré dans les types de l’AT, défiguré par les souffrances qu’il a subies pour nous et, maintenant, transfiguré dans son élévation suprême à la droite de Dieu où il tient, pour toujours, ce rôle de grand souverain sacrificateur (Héb 4.14), qui assure notre relation avec Dieu pour l’éternité.
Héb 11 a montré la foi dans la vie ; Héb 12 nous apprend la vie dans l’espérance; Héb 13 nous propose l’amour vécu (comme un autre ch. 13: 1Cor 13 !). La foi, l’espérance et l’amour, ces 3 choses qui demeurent (1 Cor 13.13), placées en complément des rappels de l’ouvre de Christ, en confirment le caractère suffisant et définitif. L’épître se termine en apothéose sur le sujet de l’amour, la plus grande des 3 choses qui demeurent; elle est digne de figurer parmi les livres essentiels du NT.
1. Heb 13.1-17: l’amour, nouvelle règle de vie
1.1. En pratique (v.l-7)
Le premier verset fait écho à un vou du Seigneur ressuscité, au sujet du disciple de l’amour (Jean 21.22). Il s’agira ici de l’amour fraternel, entre croyants.
Les exhortations sont présentées, chaque fois appuyées par un motif; ce procédé didactique de la douceur persuasive d’exhortation n’est-il pas signé Barnabas (Act 4.36)? L’amour doit se vivre pour s’affirmer (1Jean 3.18: Mat 25.35-36).
a) L’hospitalité (v.2)
Elle apporte parfois plus qu’elle n’a coûté! Par elle, Abraham (Gen 18.1-5) a reçu des « messagers » (sens du mot ange), et Lot a hébergé ses « sauveurs » (Gen 19.1-3). Ces deux rôles sont ceux des anges (Héb 1.14).
b) Les prisonniers (v3)
Privés de liberté, ils nous font apprécier la nôtre. La vraie liberté est en Christ (Gal 5.1.13). On peut y goûter, même en prison (Act 16.25)! Cet encouragement confirme des souvenirs (Héb 10.34).
c) Les maltraités (v.3)
Ils font aussi partie du corps de l’église, où chaque membre souffre avec les autres (1 Cor 12.26-27). La souffrance corporelle peut aussi nous porter à la sympathie envers les victimes de mauvais traitements.
d) Le mariage (v.4)
Symbole de l’amour, il a ses exigences. Malheur à qui n’en fait que la couverture de la passion !
e) L’avarice (v.5)
L’amour de l’argent est la racine de tous les maux (1 Tim 6.10). Il est incompatible avec le gain idéal du chrétien: la piété avec le contentement (1Tim 6.6). A tout âge et dans toutes les circonstances, on peut apprendre le contentement (Phil 4.11-12).
Si elle est crue, la promesse du Seigneur dégage de toute avarice et de toute inquiétude.
f) L’exemple des conducteurs spirituels (v. 7)
Ils ont non seulement annoncé, mais aussi mis en pratique la parole de Dieu, jusqu’à leur fin. peut -être en martyrs.
Appel est constamment fait au souvenir (v.2,3,5,7). Gardons-nous d’oublier!
1.2. En doctrine (v.8-17)
a) L’enseignement nécessaire
Laissé à son libre arbitre, le croyant s’égarerait vite dans les excès. La pratique de l’amour chrétien s’alimente :
– aux souvenirs de l’AT (v.2),
– aux promesses de Dieu (v.5),
– aux exemples récents des conducteurs spirituels fidèles (v.7), mais, plus encore,
– à Jésus Christ, qui demeure le même (v.8, comp. v.1).
b) La grâce suffisante (v.9-14)
Le danger nous guette, dans les doctrines diverses qui combattent l’Evangile, parfois en prétendant s’y associer. Les accepter détournerai le croyant (v.9, comp. Héb 2.1).
Le cour, siège des affections et distributeur de vie, doit se nourrir de la grâce (2 Cor 12.9). Les nourritures solides, réservées aux hommes mûrs dans la foi (Héb 5.12), ne sont pas directement génératrices d’amour; rien ne porte autant à faire miséricorde que de se considérer soi-même comme l’objet de la grâce de Dieu.
Notre autel (v. 10), c’est la croix. Les adeptes de l’ancien culte n’y ont point part. Comme les corps des animaux sacrifiés le grand jour des expiations (Lév 16.27), Jésus a souffert hors des portes de Jérusalem. Mais son sang apporté au ciel même (Héb 9.12) nous en ouvre l’accès et nous appelle à sortir vers lui, hors de tout camp (ou clan) religieux sans lui. Notre but n’est pas de demeurer dans un lieu (Jérusalem) ou dans un système (le judaïsme), mais de tendre vers la cité céleste, déjà entrevue par Abraham (Héb 11.15-16).
c) Les sacrifices agréables à Dieu (v.15-17)
La louange (v. 15), le témoignage des lèvres (v. 15), la bienfaisance (v.16, Phil 4.18), l’obéissance aux conducteurs (v.17), la prière en faveur des serviteurs de Dieu (v. 18), doivent être offerts:
– par lui (v. 15), qui est agréable à Dieu,
– sans cesse (v.15),
– pour un bon compte-rendu (v.17),
– dans un climat de service joyeux (v.17).
2. Hébreux 13.18-25: voux et salutations
2.1. Voux (v.18-21)
Le serviteur de Dieu s’attend aux prières et croit à leur efficacité (v.18-19). Ici, pour la première fois, l’auteur parle de lui-même! La bénédiction de Dieu rappelle ce qu’il a fait pour nous et ce qu’il veut faire en nous (v.20.21).
2.2. Salutations (v.22-25)
Elles concluent une brève (!) parole d’exhortation (= une somme de doctrine pour nous) par un vou, qui est aussi le nôtre:
- Edité par Choiquier Jean
TEMOIGNACE… D’UN LAIC
Les disciples viennent de passer trois ans avec le Maître. Le temps d’une école biblique. Et quelle école biblique ils ont pu vivre journellement avec Jésus, ils ont bénéficié de son enseignement, ils l’ont revu après sa résurrection. Et tout cela pour aboutir à quoi? « Retournons à notre ancien métier ! »
Un certain nombre d’Emmaüssiens font de même après une, deux ou trois années d’école biblique, soit par nécessité, soit par conviction. Souvent ils l’éprouvent comme une infidélité à leur vocation, ou une déchéance par rapport au ministère à plein temps qu’ils souhaitaient exercer; Peut-être aussi sont-ils découragés ou déçus par un ministère si différent de celui qu’ils avaient imaginé.
Les disciples ont pêché du soir au matin, mais cette nuit-là, ils ne prirent rien. Non seulement ils sont incapables d’être des pêcheurs d’hommes, mais même dans leur ancien métier, ils n’ont pas le succès escompté. Sans doute avaient-ils oublié de se recycler sur les nouvelles techniques (halieutiques !) professionnelles ! Echec, donc déception sur toute la ligne. Certains ont dû se demander: Me suis-je trompé en suivant Jésus durant toutes ces années ? Comme d’aucuns se posent la question « A quoi m’a servi Emmaüs? »
Pour Pierre et les autres disciples, cette expérience était nécessaire avant le renouvellement de la vocation dont il sera question dans la deuxième partie du chapitre. En effet, peu avant de mourir Jésus leur avait dit: Sans moi, vous ne pouvez rien faire. Rien – même plus votre boulot habituel!
Ce fut un peu mon expérience après Emmaüs. J’étais venu là par une suite de circonstances de guerre. Comme il était d’usage en ce temps-là de s’engager dans un ministère à plein temps après avoir passé par l’école biblique, je me suis dit: tu as bénéficié de cet enseignement pendant quelque temps, donc le Seigneur te veut dans un ministère à plein temps.
Mais des circonstances impérieuses m’ont forcé à reprendre mon ancien métier. Je m’y suis donné à fond, au point de me retrouver avec un crac nerveux à la fin de l’année. Pensant avoir été infidèle à ma vocation, j’ai donné mon congé à l’Education nationale pour accepter le ministère à plein temps que l’on me proposait. Par les conseils de plusieurs serviteurs de Dieu et par une série d’indications très précises, le Seigneur m’a montré… que ce ministère n’était pas son chemin pour moi. Alors quoi?
Le texte continue : Le matin étant venu, Jésus se trouva sur le rivage (v.4). Il était là, il veillait sur eux et les attendait – comme il veille sur tous ceux qui sont déçus et désemparés (cf. Luc 24.21). Il leur donne un ordre, ils lui obéissent. Et c’est une nouvelle pêche miraculeuse qui leur rappelle celle qui les a convaincus de tout laisser pour le suivre. L’entretien qui suivra va réorienter leur vie dans un sens différent.
Après mes deux échecs, sur le plan humain et sur le plan chrétien, Jésus s’est aussi approché de moi et, par une seule parole, il a renouvelé ma vie et ma vocation pas pour mon ministère à plein temps (il me faudra attendre 30 ans pour cela) mais pour me permettre de le servir d’une part dans ma profession, en particulier par les contacts avec de nombreux stagiaires, futurs enseignants. D’autre part en dehors de la profession comme ancien d’une église en pleine croissance, dans des camps de jeunes et par la rédaction d’un certain nombre de livres. Puis il m’a accordé la grâce de ces dernières dix années de service « à plein temps » à Emmaüs.
Si vous vous trouvez actuellement dans le même état d’esprit que les disciples au début de ce chapitre, ne concluez pas trop vite ! Peut-être le Seigneur est-il en train de vous former pour un service où votre expérience actuelle vous sera indispensable. L’essentiel, c’est de reconnaître que le Seigneur est là – comme Jean l’a reconnu (v.7a)-, qu’il veille sur vous et sur vos expériences, puis de suivre ses directives (v. 6,10,12). Alors les activités les plus profanes peuvent devenir des sources de bénédictions pour vous et pour d’autres (v.11). Si Pierre s’était mis à discuter avec l’inconnu qui lui donnait un ordre si bizarre (v.6) : « On connaît notre métier ! Si on ne pèche rien la nuit, ce n’est pas le matin qu’on va attraper le poisson ! On n’a plus envie de se fatiguer pour rien. Et pourquoi juste du côté droit de la barque ? Allez les gars, on rentre! »… Le Seigneur aurait-il pu renouveler sa vocation ? Lui aurait-il dit d’aller faire des disciples dans toutes les nations (Mat 28.19) ? Lui aurait-il confié la prédication de l’Evangile le jour de la Pentecôte ?
Jeter le filet sur l’ordre de Jésus, c’était là ce que Pierre devait faire à ce moment. Il a obéi. Ce pas d’obéissance a ouvert le chemin au pas suivant (v.10). Ainsi, de pas en pas, Jésus l’a amené à devenir un instrument de bénédiction pour ouvrir la porte du royaume des cieux aux Juifs (Act 2). aux Samaritains (ch.8) et aux païens (ch.10).
Nous n’avons pas besoin de connaître toute la suite du chemin il nous suffit d’obéir là où nous sommes et de faire le pas suivant que le Seigneur nous commande – sur le plan humain ou sur le plan du ministère chrétien. Il sera là pour nous bénir.
(Méditation donnée sur le passage du jour lors du Jubilé).
Reproduit avec la permission de l’auteur
- Edité par Kuen Alfred
Titre: | SEDUCTION PSYCHOLOGIQUE |
Auteur: | Wiliam Kirk Kilpatrick |
Editeur: | Centre Biblique Européen, C.P. 2386 CH-1002 Lausanne |
A PROPOS DE « SEDUCTION PSYCHOLOGIQUE »
W.K. Kilpatrick possède parfaitement son sujet. Il offre une analyse fine de l’évolution de certains courants de pensées (majoritaires et bien implantés) de la psychologie contemporaine, ainsi que leurs intrications et implications dans la vie quotidienne.
Cette analyse est d’autant plus incisive qu’elle est livrée par un homme qui a vécu ces courants de pensées de l’intérieur. On retrouve en effet dans ce livre un témoignage, le témoignage de l’auteur lui-même, dévoilant son cheminement au travers de dix années de vie tournée vers la psychologie et profondément imprégné de principes auxquels il a fermement adhéré avant de (re)découvrir les valeurs fondamentales du christianisme qu’il croyait pourtant bien connaître…
Ne se contentant pas de dénoncer les apparences trompeuses de la vitrine, l’auteur nous entraîne dans l’arrière boutique, dans l’antre de cet alchimiste du vingtième siècle nommé Psychologie, qui, sous le couvert d’une auréole de tolérance, derrière sa façade scientifique rassurante et surtout grâce à la pierre philosophale du soubassement humaniste imprégné de ses trois habitudes psychologiques de l’esprit que sont le subjectivisme, le réductionnisme et le naturalisme: filtres omniprésents que tout raisonnement doit traverser. a su transmuter dans l’inconscient collectif son savoir en véritable système religieux. séculier !!!
W.K. Kilpatrick lève le voile sur les fondements véritables et les conséquences de cette métamorphose de la pensée. Ce faisant, il révèle comment en ébranlant les principes fondamentaux de notre société et en relativisant la vérité on aboutit à un éclatement de cette vérité, une suppression de la confrontation une pseudo-tolérance qui rime avec indifférence et par-là même à la disparition de toute véritable communication. Donnant libre cours à l’expression spontanée de ses pensées et de ses pulsions, l’individu privilégie l’expérience subjective qui devient la seule et unique référence d’un sujet qui s’aliène à un Moi toujours plus hypertrophique.
La notoriété de la psychologie fait qu’elle agit sans remise en cause véritable. Ses bonnes intentions de chercher le meilleur pour les autres ne sont ni un critère de fiabilité, ni un gage de réussite. L’auteur faisant remarquer à ce propos que les pays les plus nantis en matière de structures à visée psychologiques, n’ont pas pour autant éliminé les problèmes psychiques. De plus, un danger nouveau guette la psychologie: devant la prise de conscience encore naissante des failles et des impasses de ses schémas d’appréhension de l’être humain et de compréhension au niveau du comportement, liées au déni de la dimension spirituelle de l’individu, la tentation (déjà consommée par de grands chefs de file et par certains courants) est de se retourner vers une spiritualité qui est dans la majorité des cas d’essence orientaliste, voire occulte…
A l’heure où le monde chrétien francophone s’entrouvre sur la psychologie après des années de réticence et de suspicion, il serait dommage que certains voient dans ce livre, la justification d’un repli sur leurs anciennes positions.
Nous insistons donc sur la préface dans laquelle l’auteur énonce clairement qu’il parle de certains courants dont ceux (influents, certes) qui ont adopté des principes et un vocabulaire d’appartenance chrétienne et pour lesquels W.K Kilpatrick s’est attaché à démontrer qu’au-delà de la convergence des signifiants, les signifiés demeurent radicalement divergents. De nombreux mouvements chrétiens aux U.S.A. semblent avoir chèrement payé cette ignorance !
Bien sûr ce livre nous vient des U.S.A. et semble évoquer un problème typiquement américain: mais pour combien de temps. Nous avons déjà eu l’occasion de constater dans les rayons spécialisés des librairies, les livres vecteurs des théories dont parle W.K. Kilpatrick… Nous avons même vu certains exemplaires dans les mains de nos patients
Si, sous nos latitudes, le monde chrétien est encore indemne (?) de toute contamination, il n’en est pas de même pour la société qui est déjà sérieusement touchée. A cause de cela, le livre de W.K. Kilpatrick apparaît être du domaine de l’actualité et vaut la peine d’être lu.
Dr en psychiatrie
- Edité par Promesses
6. LA CONVERSION
Préliminaire
Le mot « se convertir » (en grec « épistrepho ») désigne l’action de se retourner, faire demi-tour, se tourner vers. « La conversion est un changement complet d’orientation, une volte-face de l’être tout entier vers le Seigneur » (Nouveau dictionnaire biblique, édition Emmaüs, 1979).
Contrairement à notre attente, le mot « conversion » ne se trouve que deux fois dans toute la Bible (Act 15.3 et 26.20). Dans l’AT, l’idée est exprimée par des verbes tels que « revenir » ou « retourner » à Dieu.
Le verbe « se convertir » se trouve 14 fois dans le NT.(*) 9 fois il est suivi de l’objet « à Dieu » (p.ex. Act 15.19; 1Thes 1.9) ou « au Seigneur » (p.ex. Act 9.35; 2 Cor 3.16). 7 fois, le verbe « (se) convertir » est employé dans un sens absolu (p.ex. Mat 18.3; Act 3.19).
Nécessité de la conversion
Jésus nous dit que la conversion est nécessaire au salut (Mat 18.3). Elle est accompagnée de la repentance (Act 3.19) suite à une conviction de péché provoquée par le Saint-Esprit (Jean 16.8-9) et de la foi en Christ pour le pardon des péchés (Act 10.43).
Se convertir implique un acte de la volonté (Act 26.18), mais que Dieu lui-même rend possible par l’action de son Esprit (Phil 2.13). C’est donc finalement Dieu qui est à l’origine de la conversion, par l’action du Saint-Esprit qui convainc de péché et qui donne la possibilité de se repentir, de se convertir (faire demi-tour), de croire et de recevoir le salut, c’est-à-dire de naître de nouveau et ainsi devenir enfant de Dieu. A tous ceux qui l’ont reçue, elle (la lumière, le Christ) a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom (Jean 1.12). Le verbe « recevoir » signifie aussi « prendre, saisir »; ce n’est donc pas quelque chose de passif, mais bien un acte de volonté.
Pour résumer: Sans conversion, pas de salut!
La repentance
Il ne faut pas prendre le remords pour de la repentance. Judas eut des remords, mais il alla se pendre (Mat 27.3-5). Une confession de péché peut être faite sans repentance; celle-ci n’est pas authentique s’il n’y a pas l’intention sincère d’abandonner le péché confessé (Pr 28.13). La repentance est un acte sans elle, il n’y a pas de conversion qui tienne. On peut discerner si elle est véritable par les ouvres qui doivent en résulter ( Act 26.20).
Comme toute réelle repentance va de pair avec un abandon du péché, donc une conversion, ces deux actes sont très souvent mentionnés ensemble. Paul invite les Lystriens à se détourner des pratiques du paganisme et à se convertir au Dieu vivant (Act 14.15).
Pour résumer: la repentance implique l’abandon du péché.
La foi
Elle présuppose la connaissance de certains faits. Elle vient de ce qu’on entend, dit Paul, et il précise que ce qu’on entend doit être la parole du Christ (Rom 10.17). Pour nous cette Parole est écrite, et d’y croire nous assure que nous avons la vie éternelle (1 Jean 5.13). Paul précise encore que la foi consiste à croire l’Evangile dans les termes où je vous l’ai annoncé; autrement vous auriez cru en vain (1 Cor 15.2). Le salut est la conséquence immédiate de la foi en Jésus-Christ: Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé (Act 16.31; Marc 10.52; Luc 7.50).
Connaître les faits relatifs au salut ne suffit donc pas : il faut y croire. Le salut est l’issue finale (« télos » en grec) de notre foi, dit Pierre dans sa première épître (1.9) : la Colombe traduit ainsi : …en remportant pour prix de votre foi le salut de vos âmes. Mais même si nous sommes sauvés par le moyen de la foi, Paul insiste sur le fait que c’est par grâce… c’est le don de Dieu (Act 15.11; Eph 2.8).
La foi consiste à mettre toute notre confiance en Jésus-Christ, en son ouvre de salut accomplie à la croix, et nullement en nos ouvres ou en quoi que ce soit d’autre (Eph 2.9). Les bonnes oeuvres ne sauveront jamais qui que ce soit, mais elles doivent provenir du salut reçu comme grâce par la foi (Eph 2.10).
Je vous invite à lire maintenant le passage d’Eph 2.4-10, où la grâce est trois fois mentionnée.
En résumé : La foi en Jésus-Christ est indispensable au salut.
Quelques écueils à éviter
1. Ne pas confondre la conversion authentique avec sa contrefaçon.
La vraie conversion implique la raison, la volonté et les sentiments.
Celui qui se repent sait qu’il est perdu; son cour est brisé et il se tourne vers Dieu par Jésus-Christ.
Le croyant connaît le remède divin à sa condition de perdition et ressent le besoin de recevoir Jésus Christ en qui il met toute sa confiance selon les termes offerts par l’Evangile.
Par contre, le simple fait de croire les vérités bibliques n’est pas encore une conversion.
S’avancer lors d’un appel à la conversion pour des raisons purement émotionnelles n’est pas non plus une conversion.
Adopter un comportement chrétien n’est pas en soi la preuve d’une conversion authentique.
2. Ne pas confondre repentance et pénitence
L’église catholique romaine enseigne une doctrine de la pénitence selon laquelle il faut confesser son péché avec contrition à un prêtre, qui imposera au confesseur une peine nommée pénitence avant d’absoudre le pécheur. L’idée est que le pécheur peut payer pour son propre péché et ainsi obtenir le pardon.
Ceci est en contradiction directe avec l’enseignement biblique. Il n’y a pas d’autres prêtres aujourd’hui que le Seigneur Jésus-christ lui-même.
Le repenti se reconnaît pécheur justement condamné sans remède autre que celui qu’offre l’Evangile. La repentance va de pair avec la foi qui repose entièrement sur la personne et l’ouvre du Seigneur Jésus-Christ.
Pour faire le point : | S’il est vrai que Dieu accorde aux hommes le salut – le pardon et la vie éternelle – à condition qu’ils se repentent, se convertissent et croient que Jésus est mort pour expier leurs péchés et qu’il est ressuscité, ce ne sont pourtant pas ces choses en elles-mêmes qui sauvent, mais c’est Jésus-Christ qui sauve par un acte de sa pure grâce. |
Stuart OLYOTT
adaptées et amplifiées
par Jean-Pierre SCHNEIDER.
- Edité par Olyott Stuart
LA CREATION
L’HOMME
Question-clé: Qu’est-ce que l’homme pour que tu en fasses autant de cas? Job 7.17
1. CREATION DE L’HOMME
(a) Dans le récit de la création: Gen 1.1-2.3
v.26-27: l’homme et la femme sont créés à l’image de Dieu, avec cette différence:
l’homme est l’image et la gloire de Dieu
la femme est la gloire de l’homme 1Cor 11.7
Au verset 27, le verbe “bara” est utilisé trois fois; il indique que Dieu a créé de l’inédit, du jamais vu. Ce verbe est employé uniquement avec le sujet Dieu.
Créé à l’image de Dieu implique au moins deux faits:
1. La vie humaine est sacrée (mais non la vie animale!): Gen 9.6-7; Ex 21.29.
2. L’homme ressemble à Dieu dans la connaissance (Col 3.10)
dans la justice
dans la sainteté Eph 4.22-25
(b) Dans l’histoire des premiers âges: Gen 2.4-4.26
v.4: le mot “origine” ne reflète pas le sens de l’hébreu “toledoth”, litt. engendrements (Chouraqui: enfantements). Ce mot revient dix fois dans la Genèse et introduit chaque fois une tranche de l’histoire des premiers temps. Il introduit donc ici la première tranche, et non un autre récit de la création.
v.5-6: on apprend que le cycle hydrologique était différent avant le déluge, selon les conditions créées aux 2ème et 3ème jours de la création.
v.7: Il ne s’agit pas ici du fait de la création de l’homme, mais du processus: formation et dynamisation du corps.
1. Formation: le corps est formé de la matière de la terre (cp. 1Cor 15.47). Litt. poussière de la glèbe: donc de petites particules évoquant les éléments chimiques (nitrogène, oxygène, calcium. etc.).
2. Dynamisation : le corps est vivifié par le souffle vital (“neshamah”= souffle, esprit). NB: non pas le Saint-Esprit (“ruach”).
3. Fusion de corps et esprit = être vivant (“nephesh”= âme ou vie utilisé aussi pour les animaux, qui ont donc une âme; mais seul à l’homme Dieu insuffle l’esprit dans ses narines).
(c) Ce récit réfute l’évolution
Si l’homme était arrivé à ce stade par une lente évolution, il aurait déjà été un être vivant comme les animaux (Gen 1.20,24). Mais le premier Adam devint un être vivant (1 Cor 15.45), et non: “Un être vivant devint le premier Adam.” Donc : Dieu créa Adam (“bara”: un être inédit) et en fit un être vivant en lui insufflant le souffle vital. Il en découle une constatation de première importance :
Adam est le premier homme: il n’y a pas eu d’homme pré-adamique.
Fait de la même matière que les animaux, il est pourtant seul à l’image de Dieu. L’homme est donc unique dans la création.
(d) Création de la femme (détail complétant Gen 1.27)
Le procédé est celui du clonage : Dieu forme la femme d’une partie de l’homme. Paul en tire une signification allégorique:
Dieu fait tomber Adam dans un profond sommeil, comparable à la mort de Christ dans la tombe. Eve est formée d’Adam et l’Eglise est formée de Christ. Les deux deviennent un, comme le Christ et l’Eglise (l’Epoux et l’Epouse) deviendront un au retour de Christ. Mais l’homme et la femme, le Christ et l’Eglise restent distincts.
1 Cor 11.7 : La femme est la gloire de l’homme, comme l’Eglise est la gloire de Christ. La femme est tirée de l’homme, créée à cause de l’homme. Elle est soumise à l’autorité de l’homme, comme l’Eglise est soumise à l’autorité de Christ.
C’est l’ordre de la création. S’il est ignoré, les relations entre homme et femme sont perturbées et le bonheur leur échappe.
Parenthèse: Les mots de la Bible pour “homme” et “femme”
AT “adam” de “adama” (terre): l’être humain – utilisé environ 480 fois
“ish”: l’homme, le mari- environ 940 fois
“enosh” : l’homme mortel – environ 525 fois
“ishsha” de “ish”: la femme ou l’épouse – environ 300 fois
NT “anthropos”: l’être humain – environ 510 fois
“aner”: l’homme, le mari – environ 160 fois
“guné”: la femme ou l’épouse – environ 120 fois
2. CARACTERISTIQUES DE L’HOMME
(a) L’homme est une trinité
L’homme est corps, âme et esprit, selon le récit de la création (1Thes 5.23). Chaque “partie” signifie toute la personne. A la mort, les trois “parties” se séparent, comme ce fut le cas pour Jésus: Il remit son esprit au Père (Luc 23.46; cf aussi Ecc 12.7: l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné); son corps cessa de fonctionner et mourut; son âme (sa personnalité) alla au séjour des morts (Act 2.31). A sa résurrection, une synthèse entre les trois “parties” eut lieu; ce cera le cas pour tous les morts en Christ à leur résurrection.
Le corps (“bassar” en hébr., “soma” en grec)
Par lui l’homme prend conscience du monde matériel par l’essence.
C’est ce que Paul nomme l’homme extérieur (2 Cor 4.16), l’homme visible.
Le corps est l’instrument de l’âme, le réceptacle du Saint-Esprit (1Cor 6.19); il sera glorifié à la résurrection (1 Cor 15.52-53).
L’âme (“nephesh”, “psyché”)
Elle permet à l’homme de prendre conscience de lui-même. La vie psychique comprend l’intellect, les affections et la volonté.
L’âme représente la personnalité immortelle de l’homme.
L’esprit (“neshama”, “pneuma”)
Par lui l’homme prend conscience de Dieu. L’esprit constitue la partie supérieure de l’homme intérieur (2 Cor 4.16). Notre esprit est fortifié par le Saint-Esprit (Eph 3.16), qui agit sur le corps à travers l’âme.
Le corps est l’homme somatique l’âme est l’homme psychique l’esprit est l’homme spirituel |
de l’extérieur à l’intérieur |
(b) L’homme est le gérant de Dieu
Il est appelé à gérer la terre, non à l’exploiter.
Gen 1.28 et Gen 2.15
Gen 1.28 | Il doit cultiver (travailler); de là la culture (côté créateur de l’homme).
et Il doit garder (prendre soin).
Gen 2.15 Il doit dominer (régner).
Gen 9.2 : Après le déluge, les animaux sont livrés entre les mains de l’homme.
Celui-ci diffère des animaux: dans sa chair (1 Cor 15.39),
dans sa valeur (Mat 12.12; 6.26).
(c) La position de l’homme dans l’univers
Ps 8.4-6: L’homme est un peu inférieur à Dieu; Dieu a tout mis sous ses pieds.
Héb 2.6-9: L’homme est inférieur aux anges; il est établi sur les oeuvres de Dieu.
Mais le péché a empêché l’homme d’accomplir sa mission, ayant perdu gloire et honneur. C’est pourquoi Dieu a envoyé son Fils (le deuxième Adam), qui par sa mort, sa résurrection et son ascension est couronné de gloire et d’honneur (Héb 2.7). Par Jésus-Christ, l’homme pourra accomplir sa vocation: être fils du Père qui est dans les cieux (Mat 5.45). La tension entre l’obéissance à la loi et la révolte contre la loi est surmontée en Christ. Maintenant, le plan originel de Dieu pourra s’accomplir.
L’homme qui est en Christ est une nouvelle créature/création (2 Cor 5.17); sa vie est cachée avec Christ en Dieu (Col 3.1-4).
(d) L’homme dans la perspective biblique
Il est toujours considéré en relation avec Dieu, en tant que créature de Dieu, choisi par Dieu pour régner, sujet de la grâce ou de la colère de Dieu.
3. Annexe: CRITIQUE DE LA PSYCHOLOGIE MODERNE
La psychologie voit l’homme comme un dualisme, un être “psychosomatique”. Ce qui touche au corps a une incidence sur l’âme (ou la personnalité, ou le Moi), et vice versa. Mais selon la Bible l’homme est trinitaire, il est “pneumatopsychosomatique” (esprit, âme, corps).
Alors que le cerveau est considéré comme le centre qui conditionne les réflexes du corps, la Bible ne parle pas de réflexes, mais de choix responsables. Le siège de l’homme intérieur n’est pas le cerveau, mais le cœur (la pensée, la volonté). Ainsi Christ n’est pas le chef du cerveau, mais du corps (Eph 4.15-16) qui est l’instrument par lequel l’homme peut exécuter sa volonté, qui devrait coïncider avec celle de Dieu.
L’idéologie matérialiste, dont la base est l’évolutionnisme selon lequel l’homme serait le produit du hasard, préconise que l’homme n’est que corps, en analyse finale, vu qu’il cesserait d’exister avec la mort du corps, comme les animaux. Comme les animaux, l’homme agirait par réflexes conditionnés, ce qui n’est qu’une toute petite facette du mobile de ses actions.
Cette conception rendrait le concept de la vérité insensé. Dans un sens, l’action du Saint-Esprit reconditionne le comportement dans le sens de la volonté de Dieu. Mais le Saint-Esprit n’est pas un conditionnement; il fait irruption dans l’être humain il le dynamise spirituellement, il le vivifie (vie nouvelle).
La Bible enseigne que, par les facultés psychiques ou spirituelles, le corps réagit aux stimulus extérieurs. Les valeurs esthétiques (appréciation de la beauté), morales et mentales sont réelles bien que pas physiques.
La psychologie peut découvrir les causes du comportement, alors que Jésus-Christ guérit par le pardon et la purification celui qui met sa foi en lui. Evidemment, cette sagesse là n’est pas de ce siècle: c’est la sagesse de Dieu… Dieu nous l’a révélée par l’Esprit, qui sonde tout, même les profondeurs de Dieu. Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’esprit qui vient de Dieu, afin de savoir ce que Dieu nous a donné par grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ce qu’enseigne l’Esprit, en expliquant les réalités spirituelles à des hommes spirituels. Mais l’homme naturel (litt. psychique) ne les reçoit pas, car elles sont une folie pour lui… L’homme spirituel, au contraire, juge de tout… en effet,… nous avons la pensée de Christ. 1 Cor 2.6-16.
Jean-Pierre SCHNEIDER
RECTIFICATION
Lisez, à la page 12 du numéro 79, sous "4ème jour", 2ème point des "deux preuves" :
"…comme le veut la fiction évolutionniste" (à la place de "créationniste").
La rédaction
- Edité par Schneider Jean-Pierre
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