PROMESSES
LA CREATION
Texte-clé : | C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la Parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible. Héb 11.3 |
1. COSMOGONIE BIBLIQUE
Le compte-rendu que donne Genèse 1 de la création est unique dans toute la littérature mondiale. Aucun texte sumérien, babylonien, etc. ne supporte la comparaison en ce qui concerne la sobriété et la beauté logique du texte biblique il ne fait aucun doute que les autres textes anciens en sont une corruption. Genèse 1 nous révèle que Dieu créa de rien, qu’il existait donc avant l’univers (le cosmos) dont nous sommes une partie. Par contre, tous les systèmes religieux et philosophiques partent de l’idée erronée qu’il y a toujours eu un univers, qui serait donc la réalité ultime, et que Dieu plus souvent des dieux y seraient intervenus pour créer quelque chose. Depuis quelques temps, la théologie chrétienne devenue libérale s’est laissée influencer dans ce sens, ce que reflète la TOB en traduisant Gen 1,1 ainsi : « Lorsque Dieu commença la création du ciel et de la terre, la terre était informe et vide », alors que le texte hébraïque dit: Au commencement Elohîm créa les cieux et la terre et la terre était informe et vide; on ne peut pas séparer ces deux phrases reliées par ET.
Remarque : Tous les versets de Genèse 1 commencent par ET et forment donc un récit continu (seule la traduction Darby en tient compte, par contre plusieurs versions anglaises et allemandes, dont celle de Luther).
Gen 1.1 : Etude du vocabulaire
au commencement: au début du temps (bereshit)
les cieux: « shamayîm » qui se décompose en « sharu » = là, et « mayîm » = les eaux ; cela correspond à espace (mot inexistant dans la bible hébraïque)
la terre : « erets » = sol, terre, pays : matière
Dieu: « Elohîm », pluriel exprimant la Trinité
créa: (au singulier) : « bara » = créer de l’inédit (utilisé pour Dieu uniquement)
Déduction : | Dieu créa le temps, l’espace et la matière, qui forment une trinité dont chaque élément n’existe qu’avec les deux autres deux. Avant cette création, il n’y avait pas d’univers. |
Gen 1.2 : Etude du vocabulaire
informe: « tohu » = en confusion, vain ; sens: « sans forme » (matière non encore formée en un globe)
vide: « bohu » = vide dans le sens de « non-habité »
(cp Es 45.18: la terre ne fut pas créée pour être vide, mais pour qu’elle soit habitée.)
il y avait des ténèbres: Es 43.7 dit que Dieu créa aussi les ténèbres (« tehôm » = eaux de l’océan)
(cp 2 Pi 3.5 : la terre surgit du milieu de l’eau par la Parole de Dieu)
l’Esprit de Dieu: « ruach » = vent, souffle
planait: 2 autres fois dans l’AT : | Deut 32.11 = voltiger Jér 23.9 = frémir sens : vibrer (énergie = vibrations) |
Déduction : la terre est objet particulier du Créateur, dont l’ Esprit va dynamiser ce qui est encore sans forme et sans habitants.
2. LA CREATION ET LES ANGES
Selon Job 38.4-7, les anges acclamaient les actes de création v.4: matière, v.5 : espace). Dieu les avait donc créés avant.
Les anges sont nommés « l’armée des cieux » ils ont donc été créés après la création des cieux, espace où ils habitent, cf Ps 104 (v 2 : Dieu crée les cieux = espace; v.4 : Dieu crée les anges [cp Héb 1.7]; v.5 : Dieu établit La terre)
3. LES JOURS DE LA CREATION
Le mot »yom » utilisé avec « matin » et « soir » a toujours le sens littéral d’un jour de 24 heures. Moïse, l’auteur du Pentateuque, n’aurait pas pu être plus explicite s’il voulait dire qu’il s’agissait effectivement de jours au sens littéral. Il est exclu d’y voir des « périodes géologiques », qui n’existent d’ailleurs que dans l’imagination des évolutionnistes.
NB : Quand « yom » exprime une période, il n’est jamais limité par « matin » ou « soir » cf Jér 33.15-16.
4. LES ACTES DE LA CREATION
Il s’agit ici de Jésus-Christ: Tout a été créé par lui et pour lui (Col 1.16) et…la Parole était avec Dieu. la Parole a été faite chair (Jean 1.1,14).
Quand Dieu le Fils parle, il y a lumière : Moi, je suis la lumière du monde (Jean 8.12). Cette lumière est indépendante de celle du soleil; là où Dieu (Père et Fils) est, il n’y a pas besoin de soleil (cf Apoc 21.23 & 22.5 !).
Mais les ténèbres restent (elles sont nommées « nuit »). Seule la lumière est déclarée bonne.
Première séparation : lumière et ténèbres
NB : la Trinité apparaît déjà dans les 3 premiers versets de la Bible :
Gen 1.1 – le Père: source primaire de toutes choses | |
Gen 1.2 – l’Esprit : source de l’énergie | |
Gen 1.3 – le Fils: la Parole qui crée et qui révèle tout. |
Création des eaux
L’étendue (Chouraqui : le « plafond ») entre les deux eaux ne peut être que l’atmosphère; il ne pleuvait pas sur la terre (Gen 2.5), vu qu’il n’y avait pas de nuages; l’arc-en-ciel n’apparut qu’après le déluge.
les eaux au-dessus: suspension de vapeur (aquasphère ou hydrosphère) qui s’abattit en eau lors du déluge pendant 40 jours et couvrit toute la terre, ce que des nuages n’auraient jamais pu faire.
Effets de l’aquasphère:
1. température égale sur tout le globe (effet de serre)
2. humidité égale sur tout le globe
3. ni déserts ni calottes glaciaires
4. filtrage des rayons ultraviolets et radioactifs, et des radiations cosmiques
5. pression atmosphérique plus élevée
(4 & 5 sont causes de la longévité avant le déluge)
Ps 148.4-6 : l’aquasphère sera rétablie quand Christ renouvellera la terre.
Deuxième séparation : eaux à la surface du globe et eaux au-dessus de l’atmosphère.
Les spécialistes estiment que la surface du globe était beaucoup plus plate avant le déluge (dénivellation maximale de 2000 mètres).
Il est dit que la terre « produisit » des plantes parce qu’elles sont de la même matière. Elles furent créées pleinement développées, chaque espèce portant déjà sa semence propre et ayant sa structure ADN unique et spécifique. Les espèces sont constantes (codes génétiques) bien qu’existant en variétés multiples.
[ADN acide désoxyribonucléique constituant le noyau cellulaire]
Troisième séparation: mer et terre.
Verdict: BON.
1er jour: qu’il y ait DE LA lumière (intrinsèque)
4ème jour : qu’il y ait DES lumières (génératrices)
Soleil, lune, planètes et étoiles doivent servir de signes pour les années, les saisons et les jours. Le soleil donne de la chaleur en plus de la lumière.
Verdict: BON.
Ceci apporte deux preuves :
1. Les jours ne peuvent pas être des périodes, même aussi courtes que des semaines, vu que les plantes ne peuvent pas vivre sans soleil.
2. Ce n’est pas le soleil qui a fait « se former » les molécules ADN comme le veut la fiction créationniste pour éliminer le fait de la création divine.
Quatrième séparation: jour et nuit
2ème jour: atmosphère et aquasphère
3ème jour: lithosphère (terre ferme, rocs) et biosphère (rendant la vie possible)
4ème jour: astrosphère
Selon l’évolutionnisme :
Le texte est sans importance, tout se serait formé spontanément: d’abord les poussières cosmiques (nébuleuses) aboutissant à des étoiles, entre autres le soleil et les planètes, dont la terre, insignifiante. |
Selon la Bible :
La terre est le centre de l’univers; elle a été créée avant les astres, avant même le soleil et la lune. Le Fils de Dieu (unique) vient sur la terre pour se sacrifier afin de sauver l’homme créé à l’image de Dieu (unique). Sur la terre se joue le destin de l’univers entier. |
Deuxième emploi du mot « bara », car quelque chose de tout nouveau est créé : des âmes vivantes, des êtres qui respirent, vertébrés, invertébrés et oiseaux. Dieu crée des êtres conscients. Il n’y a pas de prototype.
Fait presque inconnu: les premiers animaux conscients que Dieu créa furent « les grands monstres marins ». Le mot hébreu « tannîn » utilisé ici signifie « dragon », qui continue à vivre dans la mémoire des peuples. Job spécifie : il s’agit du béhémoth dont la description correspond au tyrannosaure. Le texte spécifie que chaque animal est créé selon son espèce.
Nouveau : Dieu les bénit, pour dire qu’il en prend soin (cp Mat 6.26 ; 10.29).
Cinquième séparation: chaque espèce séparée l’une de I’autre.
Verdict: BON.
1. Les animaux terrestres
Ils furent sans doute créés simultanément, mais nommés dans l’ordre suivant: bétail, reptiles (y compris Les grands sauriens), insectes, animaux sauvages. Il est spécifié 5 fois chacun selon son espèce, dès le début de leur existence.
Sixième séparation: chaque espèce séparée l’une de l’autre.
Verdict: BON.
2. L’homme
Création spéciale d’un être inédit (trois fois le mot « bara » !). Il n’y a pas de prototype. Dieu n’a pas « essayé » avant de créer l’homme, lui-même étant le modèle.
Faisons l’homme à notre image : le pluriel indique la Trinité. L’homme, porteur de l’image du Créateur, est aussi une trinité (esprit, âme et corps: 1 Thes 5.23).
Mâle et femelle il les créa : les détails sont donnés dans Genèse 2.
Septième séparation: l’homme séparé de tous les animaux, dont il ne fait pas partie.
Verdict: TRES BON. Litt : « extrêmement bon » !
Cela revient à dire : | pas de maladie pas de lutte pour l’existence pas de pollution pas de calamités naturelles (tremblements de terre, etc) pas de mort (elle n’entrera dans le monde qu’au moment de la chute Rom 5.12) |
Remarque : | 1er – 5ème jour: le matin et le soir furent UN…ème jour. 6ème jour : le matin et le soir furent LE sixième jour. (indique que l’oeuvre de création est termimée) |
Jean-Pierre SCHNEIDER
- Edité par Schneider Jean-Pierre
1967-1987: PROMESSES FETE SES 20 ANS
Les changements qui sont intervenus au cours de ces 20 années sont pour le moins alarmants. En brosser un tableau serait une entreprise un peu hardie. Tout se déroule tellement vite aujourd’hui avec une technologie dont le rythme s’accélère encore et qui étend ses bras tentaculaires partout. Implantation de greffes de coeurs, hommes sur la lune, satellites informatiques sont des exploits jugés irréalisables un quart de siècle en arrière.
Mais il y a aussi une progression sur le plan moral, progression malheureusement très négative. L’éthique chrétienne a subi un tel assaut que l’on peut considérer les dernières décennies du 20ème siècle comme une ère post-chrétienne. En 1974, l’avortement a été légalisé: un pas géant dans le chemin de la rébellion contre la loi de Dieu. Celle-ci stipule: Tu ne commettras pas de meurtre. » La violence et la licence sexuelle sont en constante augmentation; quoi d’étonnant que l’Organisation mondiale de la santé constate « une dramatique multiplication par le facteur 3,3 des maladies vénériennes » en 25 ans, « avec 250 millions de nouveaux cas de gonococcie et 50 millions de nouveaux cas de syphilis chaque année ». D’autre part, depuis 1967, au moins dix grands conflits armés ont fait des millions de victimes. Dans le domaine religieux, le fanatisme est en vogue dans plusieurs pays et sous diverses formes. Nous nous souvenons avec frayeur du suicide collectif de 900 membres de la secte du « temple du peuple » dans la jungle de la Guyane en 1978.
Une conclusion s’impose; s’il est vrai que de grands progrès ont été réalisés sur les plans technique et médical, il est tout aussi vrai que l’homme en révolte contre son Créateur s’en sert pour perpétrer le mal jusqu’à ce que la déchéance morale ait « atteint son comble » (Gen 15.16). Nous nous approchons à grands pas de « l’achèvement de l’âge » dont parle la dernière parole de Jésus dans l’évangile selon Matthieu. Cette fin de notre ère est aujourd’hui plus palpable qu’il y a 20 ans.
Faut-il alors baisser les bras et adopter une attitude défaitiste dans l’attente du retour du Christ ? En parcourant un peu les quelques 1900 pages des 78 numéros de PROMESSES parus à ce jour, j’ai été encouragé de constater que, du premier au dernier numéro, la ligne inaltérable de la foi biblique a été poursuivie avec conviction. De nombreux hommes de foi aujourd’hui auprès du Seigneur, tels que le Dr. René Pache et le Dr A. Lamorte, G. G. Jones et Ch. Racine, le Dr. FA. Tatford et R. Shallis y avaient contribué. De nombreux serviteurs de Dieu en plein ministère aujourd’hui nous ont gratifiés de leurs dons spirituels précieux.
Au fil des années, les liens entre évangéliques poursuivant le même but se sont resserrés afin de persévérer ensemble dans le grand combat contre les assauts de Satan, « le prince de ce monde » qui, s’il a été virtuellement vaincu par le Seigneur Jésus-Christ à la croix et par la résurrection, continuera pourtant à être « le dieu de ce siècle », à subjuguer le monde à son pouvoir jusqu’au retour du Christ sur terre pour y établir son règne (2 Cor 4.4; 1 Jean 5.19; Apoc 20.1-3). Plus ce retour est proche, plus la lutte s’acharne, il est d’autant plus impératif de servir le Seigneur de tout notre être. Ce qui m’émerveille, c’est que Dieu met constamment des hommes fidèles sur notre chemin pour poursuivre le combat ensemble.
Au seuil d’une nouvelle étape pour PROMESSES, je pense à l’exhortation de Jude 3: « Combattre pour la foi qui a été transmise une fois pour toutes. » Cette foi à toutes ses racines dans la Bible. L’ensemble des vérités divines qu’elle contient a pris sa forme définitive quand le canon des 39 livres de l’A T fut complété par les 27 livres du NT. L’Eglise primitive est un modèle pour nous: « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières » (Act 2.42). Le chemin de la sanctification est la mise en pratique de « l’obéissance de coeur à la règle de doctrine qui nous a été transmise » (Rom 6.17).
Le verbe grec traduit par « combat » dont se sert Jude au v.3 n ‘apparaît nulle part ailleurs dans le NT. Il exprime un effort intense, effort qui absorbe totalement les forces des lutteurs auxquels Paul nous assimile; ce combat demande une discipline de fer en vue de la victoire finale (1 Cor 9.25), car Satan cherche à « séduire si possible même les élus », selon les paroles de Jésus (Mat 24.24).
Le combat spirituel que nous avons à mener est un combat contre les puissances des ténèbres qui veulent s’emparer des pensées des hommes. D’une part, l’idéologie marxiste liée à un athéisme farouche, aussi bien que l’islam fanatiquement intolérant, visent à conquérir l’hégémonie du monde. D’autre part, l’humanisme et l’évolutionnisme ont abouti au rejet des valeurs éthiques chrétiennes, avec les conséquences de détérioration morale, sociale, psychique et politique que l’on sait. Ce sont là ces « forteresses » et ces « raisonnements… qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu » contre lesquels nous avons à brandir l’épée de l’Esprit, la Parole de Dieu (2 Cor 10.3-5; Eph 6.10-18). Au monde incrédule, Dieu « envoie une puissance d’égarement pour qu’ils croient au mensonge » (2 Thes 2.11); si nous qui connaissons la vérité ne dénonçons pas le mensonge, qui le fera?
Nous faisons appel à tous les chrétiens de prendre les armes spirituelles pour glorifier le Christ crucifié et ressuscité dans une obéissance et une loyauté totales. Si nous sommes de ceux « qui auront aimé son apparition », qui auront attendu l’avènement du Seigneur accompagné de la résurrection des morts en Christ et par l’enlèvement de l’Eglise, sachant que « lorsqu ‘il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est », alors purifions-nous comme lui est pur! (2 Tim 4.8; 1 Thes 4.13-18; 1 Jean 3.2-3)
C’est avec confiance en le Dieu vivant, Père, Fils et Saint-Esprit, que l’équipe des responsables de PROMESSES veut maintenir le flambeau de la vérité manifestée en Jésus-Christ. Un profond MERCI à tous ceux qui soutiennent fidèlement PROMESSES par leurs prières et leurs dons. Ils rendent possible la continuation de la parution de notre revue de réflexion et son extension plus poussée en Afrique.
PROMESSES adresse cette promesse à tous ses lecteurs:
tu assures la paix, la paix,
parce qu’il se confie en toi. » Es 26.3
- Edité par Lüscher Henri
Il convient à présent de citer un livre qui, pour être intéressant, doit pourtant être abordé avec beaucoup de réserve. Il s’agit de « La prophétie musicale dans l’histoire de l’humanité » d’Albert Roustit (éd. Horvath), qui stipule que l’évolution de la musique correspondrait à la progression de l’histoire humaine, et même à la progression de la révélation du plan de Dieu par rapport à l’humanité. Faire de l’histoire de la musique une « prophétie » en rétrospective paraîtra évidemment suspect, puisque le propre de la prophétie est de prédire ce qui va se passer avant que cela n’arrivent, et non après. Aussi pourrait-on tout au plus parler d’une coïncidence remarquable, à tel point d’ailleurs qu’il vaut à peine de s’y arrêter un peu.
En fait, ce qui se dégage du livre de Roustit, c’est qu’on peut constater un certain parallélisme entre L’épanouissement de la musique et la révélation de Dieu dans l’histoire. C’est étonnant, il est vrai. Examinons cela de plus près, mais non sans avoir fait quelques réflexions préliminaires.
L’homme fut créé parfait par Dieu, la Bible nous l’affirme d’emblée. Créé à l’image de Dieu, le premier couple avait donc, entre autre, une compréhension parfaite de la musique. Le péché intervenu plus tard a entraîné la discorde dans tous les domaines, et la discordance aussi dans la musique. Comme le disent Georges Salet et Louis Laffont dans « L’évolution régressive » (éd. franciscaines Paris) : « Ce n’est pas l’animal qui est devenu progressivement homme », mais il y a eu dégénérescence vers l’animalité. L’homme avait perdu de sa perfection, aussi bien dans le domaine moral que dans celui de la connaissance. IL a dû redécouvrir peu à peu quantité de trésors, dont celui de la musique.
Dans son livre, Roustit prend l’emploi successif des harmoniques comme base pour tracer le parallélisme énoncé plus haut. De quoi s’agit-il ? On dit qu’un son est harmonique quand sa fréquence est un multiple entier de celle d’un son de référence. Si, par exemple, ce dernier est un do, le do’ (une octave plus haut) en sera un harmonique, car sa fréquence est le double de celle du do. Vous pouvez facilement en faire l’expérience sur un piano. Appuyez lentement mais à fond sur une touche du clavier, sans faire frapper le marteau, puis frappez courtement une touche une octave plus bas, et vous entendrez vibrer les cordes de la première touche que vous tenez enfoncée. Vous pouvez aussi faire sonner une quinte : Abaissez la touche du sol, puis frappez celle du do, et vous entendrez le sol. Plus la distance entre l’harmonique et le son de base est diminuée, plus il devient difficile d’entendre l’harmonique. La tierce (mi – sol) s’entend encore bien, mais la septième (si bémol – do’) et la neuvième (ré – mi’) sont moins audibles. Cependant, sur le résonateur de Helmholtz déjà mentionné, il est possible de les entendre parfaitement.
Comme il y a 12 tons à la gamme, les harmoniques s’épuisent avec le 12e, même si, théoriquement, il y en aurait davantage. J’espère ne pas trahir la pensée de Roustit en la résumant comme ceci : Au cours des siècles, les harmoniques sont successivement entrés dans la musique de telle manière que ce furent d’abord ceux dont le son de base est le plus éloigné qui firent leur apparition, pour aboutir aux plus rapprochés du son de base. Roustit constate alors que les périodes historiques pendant lesquelles un certain harmonique est employé jusqu’à l’apparition du prochain deviennent, elles aussi, toujours plus courtes. Fort de cette observation, il établit un parallélisme qui, s’il ouvre des perspectives insoupçonnées, le conduit à certains aboutissements irrecevables, tel celui qui lui fait commencer l’ère chrétienne six siècles avant Jésus-Christ (p.71). C’est un danger que court tout esprit systématique qui entreprend de prouver une thèse qui lui est chère, danger qui consiste à plier les données à sa thèse pour la prouver. Roustit n’y a pas échappé. Par contre, son livre contient quelques points qui lui semblent dignes de votre attention. Entre autres, il propose une explication du fait que la musique a atteint son sommet au temps de la Réforme, et montre la signification de l’apparition de la musique sérielle dans notre siècle.
Quelques mots sur la forme la plus ancienne de la musique Roustit constate que toute l’antiquité reste sous le signe de l’homophonie : il v a des mélodies, mais pas d’harmonisation. Encore aujourd’hui, on peut entendre de la musique parfaitement homophonique en Egypte, musique qui se réclame d’ailleurs de son antiquité (ceux qui ont regardé l’émission « L’Egypte ou le murmure des pyramides » de la TV suisse romande, le 26 août 1975 à 20.20h., ont pu s’en rendre compte). Or, pendant cette longue période, Dieu s’est révélé comme le Dieu unique par les prophètes de son peuple, lsraël (Toi seul tu es Dieu, Ps.36.1O). La musique hébraïque antique utilisait le chromatisme, signe de raffinement esthétique, musique d’où sortira le chant des chrétiens du Moyen-Age, dit grégorien, qui emploie le troisième harmonique, la quinte. Et c’est précisément par le Christ que Dieu, l’unique, s’est révélé comme Trinité (Père, Fils, Saint-Esprit).
Aux 16e et 17e siècles, le cinquième harmonique, la tierce, s’établit, et c’est l’éclosion de la musique de Bach, Haendel, Haydn. Ce n’est pas un hasard dit Roustit, que la musique la plus pure, la plus parfaite, la plus harmonieuse, soit éclose peu après la redécouverte de la Bible, Parole de Dieu, en quoi il rejoint la pensée d’Ansermet. Bach a chanté l’amour, le salut, la grâce de Dieu par une musique entièrement digne des perfections de Dieu.
Jusqu’à 1800, le septième harmonique règne: il permet la modulation de la tonale en la sous-dominante (p. ex. de do en fa en passant par le septième harmonique (si bémol). Mozart suit Bach et Haydn. Ces musiciens, entre autres, représentent le sommet de la musique tonale. Serait-ce un hasard que la musique a pu s’élever à la plus haute sublimité justement dans la partie du globe ou la Parole de Dieu avait pris de l’emprise comme nulle part ailleurs ?
Qu’en est-il de la musique sérielle ou dodécaphonique après Strawinsky qui, en employant le onzième harmonique, a mené la musique tonale à la limite de la consonance naturelle ? Déjà il a fait éclater l’harmonie dans son « Sacre du printemps », et le rythme a pris une place prépondérante, comme dans les musiques primitives. Déjà il y a polytonalité (plusieurs tonalités se superposent). Avec Messiaen et emploi du douzième harmonique, c’est la transition qui mène au-delà de la musique tonale. Car au-delà du douzième harmonique il n’y a plus de développement possible. Sur le plan harmonique, tout a été dit. Schönberg, qui a d’abord Composé dans la tradition tonale ( »Verklärte Nacht »), a cherché une nouvelle voie. Il est le père de ce qu’on nomme « musique sérielle » ou « dodécaphonisme », parce qu’à la place de mélodies, d’harmonies et de rythme, il y a des séries où les douze demi-tons doivent se suivre sans cohérence ni consonance (la dissonance étant la règle), et sans rythme régulier. Bien entendu, il n’y a pas de tonalité du tout (il n’y a plus de pièces composées p. ex. en do mineur, ou en mi bémol majeur); il n’y a même plus polytonalité, la conception de tonalité étant simplement absente. C’est de la musique atonale. S’il y a « mélodie », son point de départ n’est plus la gamme, mais les 12 demi tons (si ce n’est des quarts de tons) piqués ici et là dans l’espace musical, sans relation tonale aucune. En notation musicale, cela donne un tracé de zigzag.
Tout cela explique pourquoi on est si désemparé en en tenant cette sorte de musique, car elle est dépourvue de ce qui fait l’essence de toute musique dont l’homme peut jouir de par son anatomie, son psychisme et son intégration au système planétaire, vu qu’il habite bel et bien sur la planète Terre. Pour encore citer Ansermet avec J-Cl. Piguet « Les dodécaphonistes. imposent à la conscience musicale d’habiter non plus sur la terre, mais dans l’épure où ils ont projeté la musique. Or les lois de la musique sont celles de la terre et la musique impose ses structures spatiales à qui veut la comprendre et la connaître, il ne sert de rien de faire comme si la musique obéissait à un autre espace, exactement comme il ne sert de rien, quand je me promène, de faire comme si j’étais oiseau et poisson. Et c’est ce qu’imaginent les dodécaphonistes… » Ailleurs, Ansermet les nomme « les atomistes de la musique: l’atome musical, c’est le son; la pluie des atomes, c’est l’échelle chromatique ; l’arrangement des atomes, c’est la série. »
Pour le dire un peu brutalement, n’importe quel musicologue, après s’être soigneusement débarrassé de tout vestige tonal, après avoir relégué la mélodie, l’harmonie et le rythme au grenier d’un passé révolu, peut faire de la musique atonale. S’il a quelques notions de l’emploi des bandes magnétiques cela lui sera utile pour mêler à sa musique l’élément électronique. Quelques bouts de ferraille en feront de la musique concrète.
Un musicien atonal connu, que je ne veux pas nommer ici m’a dit qu il lui avait fallu cinq ans pour commencer à comprendre le mécanisme de cette musique. Elle semble donc réservée à une toute petite « élite »… Schubert a écrit sa première symphonie à seize ans, sans études musicologiques – et quelle réussite frémissante d’inspiration sublime! Sans le génie, qui a inspiré tous les grands musiciens du passé, la musique devient un art cérébral qui n’a besoin ni d’inspiration ni de génie. Est-ce encore de l’art ? Est-ce encore de la musique ? J’aimerais citer quelques phrases que l’on peut écouter sur un disque qu’Ansermet avait édité, portant le titre « Ce que chacun devrait savoir de la musique » (Decca 191.001) : « La loi tonale est en réalité une donnée naturelle, humaine de la musique, et si on en sort, on sort de. ce que l’on a toujours appelé musique. Je sais bien qu’on fait de la musique dodécaphonique, sérielle concrète etc. bon, que les gens que cela amuse le fassent, mais c’est tout autre chose que ce qu’on a appelé jusqu’ici musique… Il y a trop de gens, et à commencer par les musiciens, et surtout les musicologues, qui croient que c’est tout simplement une autre musique, comme la musique chinoise, hindoue, etc.; non, ce n’est plus de la musique au sens où on a entendu le mot « musique » jusqu’ici. »
Il m’a semblé indispensable de vous communiquer ces réflexions et témoignages sur cette musique de notre siècle qui, Ansermet dixit, n’est plus de la musique. Car il est tout de même important de savoir pourquoi elle est tellement déroutante. L’impression qu’elle laisse la plupart du temps est celle d’une confusion, d’un désordre provoqué par un mélange d’éléments hétéroclites ou encore d’une niaiserie insipide. En fait, elle porte clairement la marque du « diabolos », celui qui désunit (Petit Robert), le calomniateur (Dauzat) : N’est-elle pas un hideux travestissement, une véritable calomnie de la musique que Dieu a créée pour réjouir le coeur de I’homme ? N’est-elle pas à inscrire dans le cadre de l’apostasie des temps de la fin ? Comme nous l’avons vu, quand l’homme redécouvre la vérité cachée dans la Bible, Parole de Dieu, la musique atteint son plus haut sommet. Quand homme, par contre, se détourne délibérément de cette vérité, reniant Dieu du même coup, la musique subit une déformation, une corruption telle qu’elle devient un tourment, qu’elle est détournée de sa vocation essentielle d’élever l’âme. Mais l’homme a besoin de musique pour vivre, il lui faut donc une musique populaire qu’il comprenne et dont il puisse jouir: de là l’éclosion d’une musique populaire au début de ce siècle, qu’elle ait son nom jazz, folklore, chanson (pop = populaire), qui pourtant, elle aussi, a tendance à dégénérer, n’échappant pas à la corruption générale.
Le rythme de cette musique Là devient un battement envoûtant qui rappelle certaines musiques africaines, qui peuvent mener à un état de transe d’inspiration occulte. Le nouveau « jazz » est devenu indigeste le rythme ne coule plus, il n’y a plus que des bribes de mélodie, et le tout produit une sensation de malaise, voire d’irritation. Ce qu’on nomme la musique Pop, le Rock et le Beat, est souvent d’inspiration satanique. Le musicien pop Jimmy Page disait que le Rock’n Roll doit libérer « les sources de puissances magiques », même si c’est dangereux…, pour avoir part à la réalité démoniaque. L’expression « rock and roll » veut dire quelque chose, comme « faire l’amour en se roulant », car la musique Pop a pris naissance dans les bordels du Louisiana. Le Beatle le plus influent, John Lennon, était sataniste. Lors d’une séance spirite à Hambourg en 1976, il disait: « Je sais que les Beatles auront du succès comme aucun autre groupe avant eux. Je le sais, car j’ai vendu mon âme au diable pour cela » (Journal Pop No. 23). Je rappelle ici sa phrase devenue célèbre « Nous sommes déjà maintenant plus célèbres que Jésus. » C’est cela, l’esprit des derniers jours qui s’élève au-dessus de tout ce qui est Dieu (2 Thes 2.4). Quand on veut donc adapter les chants chrétiens à une sauce Rock, c’est de l’inconscience, mais qui peut avoir des résultats très négatifs. Aucune musique d’inspiration satanique ne saurait être « sanctifiée » pour servir l’Evangile.
Il est frappant de constater que tous les arts ont subi cette influence de désintégration et de dégradation. Rookmaaker l’a magistralement démontré dans son livre « Art moderne et la mort d’une culture ». Non seulement la peinture, mais aussi la sculpture, et même la photographie, par le biais d’objectifs déformants et de filtres dénaturants, sont devenus, comme la musique, d’abominables distorsions des beautés créées par Dieu. L’anti-beau a remplacé le beau. Des phénomènes parallèles se trouvent dans la littérature et l’art dramatique (théâtre, cinéma). C’est qu’en voulant se passer de Dieu, on abandonne du même coup les valeurs morales. « La musique se trouve aujourd’hui réduite à un exercice technique, comme l’amour a été réduite à une technique physiologique » Piguet). « La musique risque donc d’être demain sans éthos » Ansermet). Notre temps est marqué par cette absence d’éthique, mais aussi, par une croissance phénoménale de connaissances dans les domaines techniques de la science. La connaissance augmentera, dit le prophète Daniel en parlant des temps de la fin (12.4). Esaïe, en parlant des sages de note monde, dit que Dieu réduit leur science à de la démence (41.25,Dhorme). Les hommes, ayant perdu la relation avec Dieu, ne savent pas employer cette masse de connaissances pour le bien de l’humanité, qui vit sous la hantise d’un anéantissement global. Jamais l’humanité entière ne s’est trouvée dans une impasse aussi désespérée, où toutes les valeurs vitales sont menacées de destruction. Le temps est venu . de détruire les destructeurs de la terre, dit le voyant de Patmos (Apoc 11.18) en parlant de l’intervention future du Christ dans l’histoire humaine.
Une composition de Messiaen porte le titre significatif de « Quatuor pour la fin du Temps ». Oui, l’art occidental est un des signes que le temps tel que l’humanité l’a connu depuis le déluge touche à sa fin. Il y a un sentiment de vide, de désemparement, une attente d’un renouveau sans lequel le monde entier sombrerait dans le néant. Le monde attend la venue du Sauveur, du Christ, qu’il s’en rende compte ou non. Quant à vouloir déterminer jusqu’à l’année probable de ce retour, comme le fait Roustit à partir d’un calcul faisant intervenir la section d’or, après avoir arbitrairement fixé la fin du Moyen-Age à l’an 1453 prise de Constantinople par les Turcs), pour aboutir à l’an 1996 – nous ne pouvons que repousser avec énergie de telles aberrations. Il nous suffit de savoir qu’il y a une espérance concrétisée dans la promesse du rétablissement des choses par le Christ, Sauveur du monde dans un sens beaucoup plus complet que ce qu’on annonce souvent. La musique elle-même sera renouvelée, car il nous ait parlé d’un « chant nouveau » qui sera chanté et loué par des êtres célestes et par les habitants de ta terre qui suivent l’Agneau partout où il va (Ps 96.1 et Apoc 14.1 -4). Peut-on conjecturer que cette musique sera nouvelle parce que Dieu, ayant créé une nouvelle terre et de nouveaux cieux (Apoc 21.1), les distances ente les planètes et le soleil seraient autres, avec la conséquence que tout le système musical serait changé? Perspectives émerveillantes !
Finalement, la musique, comme toutes les créations parfaites de Dieu, est insaisissable dans son essence. Ansermet – pour citer cet éminent musicologue une dernière fois – fait un parallèle bien à propos entre le chrétien et le musicien : Le chrétien témoigne de Dieu par Dieu lui-même – par l’Esprit; le musicien témoigne de la musique par la musique, en faisant. Et à la question : Qu’est-ce finalement que la musique ? – il répond : Elle est le langage du coeur.
Que la musique, cette admirable création de Dieu, puisse continuer à faire chanter notre coeur à la louange de Celui qui revient bientôt, pour éclater en un nouveau cantique à sa contemplation !
- Edité par Schneider Jean-Pierre
INTRODUCTION
Comment l’on esquive les débats doctrinaux les plus importants.
Dans la vie des églises il existe des problèmes doctrinaux auxquels on ne veut tout simplement pas faire face. C’est Le cas pour la question qui va nous préoccuper maintenant, celle des rapports entre les doctrines de la création et de l’évolution comme explication de l’origine de I’ univers, de la vie et de l’homme. Ces questions ne peuvent pas indéfiniment rester dans l’ombre sous prétexte de fausse paix et de la prétendue impossibilité de connaître certains aspects de la vérité biblique. Non, la vraie paix ne peut être séparée de la vérité. Toute la révélation divine (et non pas seulement certaines de ces parties qui ne feraient pas problème) est utile pour le progrès des chrétiens et pour l’édification de l’Eglise de Dieu.
Au christianisme doctrinal on préférerait un christianisme sentimental. C’est ainsi que l’on travaille à l’affaiblissement de l’Eglise de Dieu, et cela au nom d’un amour fraternel qui n’a pas la force d’affronter les positions des uns ou des autres, d’y faire face avec amour – et surtout avec l’amour de la vérité – et d’y apporter les réponses claires et indiscutables de la Parole de Dieu. Avec l’aide de Dieu et conscient qu’il s’agit ici du début d’un immense travail de recherche biblique, théologique, philosophique et scientifique, que je laisserai volontiers à des personnes plus compétentes que moi, je voudrais aborder maintenant quatre aspects de la question: Pourquoi La doctrine biblique de la création est-elle si importante?
Depuis une trentaine d’années, ce débat Création – Evolution a été renouvelé particulièrement aux Etats-Unis, mais aussi aujourd’hui dans de nombreuses autres parties du monde dans des termes essentiellement scientifiques. Cet aspect des choses est de la plus grande importance, car si la Bible est vraie, elle doit l’être dans tout ce qu’elle dit, dans ses affirmations géographiques, archéologiques, historiques et scientifiques, autant que dans ce quelle déclare sur le plan spirituel et théologique. Si le récit miraculeux de la création n’est pas entièrement vrai, s’il ne s’agit que d’une pieuse légende ou d’une représentation mythologique d’une réalité toute autre, alors toute l’autorité surnaturelle de la révélation écrite de Dieu peut être mise en doute. Pourquoi alors croire aux autres récits d’actes miraculeux de Dieu dans l’Ecriture ? Pourquoi alors croire à ce miracle des miracles, l’oeuvre expiatoire et la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ? Il n’y a pas deux sortes de vérité, l’une scientifique et l’autre religieuse, Il y a une seule vérité, Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, la Parole de dieu qui s’est incarnée au début de notre ère et qui s’est révélée par des récits infaillibles pendant plus de 1500 ans. Nos savants créationnistes ont rendu un inestimable service à l’Eglise et au monde lui-même en nous rappelant l’unité de la vérité et la souveraineté sans faille d’un Dieu unique. Père, Fils et Saint-Esprit. créateur des cieux et de la terre et de tout ce qu’ils contiennent.
Je voudrais voir quelles seraient les conséquences pour les fondements de notre foi d’adopter l’une ou l’autre des positions évolutionnistes. Je me limiterai à quatre points précis, qui paraîtront dans plusieurs numéros de PROMESSES, sous les titres que voici :
1. Sans la doctrine de la création telle que nous l’enseigne toute la Bible, il n’y a pas de Dieu.
2. Sans la doctrine de la création, il ne peut y avoir aucune vérité.
3 . Sans la doctrine de la création, il ne peut y avoir d’interventions miraculeuses dans ce monde.
4. Sans la doctrine de la création, la rédemption elle-même est absurde.
Voici donc le premier des quatre points.
1. SANS LA DOCTRINE DE LA CREATION IL N’Y A PAS DE DIEU
Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. Gen 1.1.
Au commencement était la parole, et la parole était avec Dieu, et la parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. Jean 1.1-3.
C’est toi Eternel, toi seul, qui a fait les cieux, les cieux des cieux et toute leur armée la terre et tout ce qui est sur elle, les mers et tout ce qu’elles renferment. A tout cela tu donnes la vie, et l’armée des cieux se prosterne devant toi. Néh 9.6.
Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance, Car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles furent créées. Apoc 4.11.
Ces textes ne sauraient être plus clairs. Dieu est le créateur de tout ce qui existe hors de lui. Par opposition au monde créé, il existe de toute éternité. La création a un commencement, lui n’en a aucun.
Mais réfléchissons brièvement au choix qui se trouve devant les hommes. Nous n’avons en fait que deux possibilités:
– ou bien, au commencement, Dieu créa les cieux et la terre de rien – ex nihilo – comme on dit, et comme l’impliquent ces textes.
– ou bien, les cieux et la terre existent depuis toujours, contiennent en eux-mêmes les forces nécessaires pour la manifestation de toutes les formes que nous voyons, en fait détiennent la puissance et la sagesse de Dieu. La nature, l’univers, est alors Dieu. C’est le panthéisme : Dieu est dans tout ce qui existe.
La doctrine de la création de l’univers par Dieu, à partir de rien, affirme la différence fondamentale entre la créature et le Créateur, base de notre rapport avec Dieu. L’évolutionnisme théiste, qui accepte une forme d’évolution, dirigée par Dieu, diminue la puissance et la sagesse du Créateur pour les attribuer en partie aux lois de l’évolution contenues dans la nature. C’est un manque de foi qui conduit à défendre une telle position. Le théologien américain de la seconde moitié du 19e siècle, Robert Lewis Dabney, écrivait au sujet des penseurs chrétiens qui défendaient une vision théiste de l’évolution : « Pourquoi donc les philosophes théistes éprouvent-ils un tel désir de repousser l’acte créateur de Dieu aux temps les plus éloignés et de réduire son action le plus possible, comme cela se fait constamment dans leurs spéculations ?…A quoi bon, à moins d’aspirer à l’athéisme ? »(R.L.Dabney: Lectures in Systematic Theoloqy, p.261.) Le mot employé dans le premier verset de la Genèse, que nous traduisons par créer, est le mot « bara », qui a le sens non de faire, de façonner, mais de créer quelque chose de tout-à-fait inédit. Il n’est jamais utilisé dans l’AT pour une action humaine quelconque . Dans Le récit qui nous préoccupe ici, il n’est employé que pour la création de la manière et des lois qui lui sont propres (verset 1), pour les animaux (verset 21) et pour l’homme (verset 27). Cette notion de création est entièrement étrangère à la pensée des païens. Ni les mythologies anciennes, ni la pensée grecque, ni la pensée païenne moderne ne conçoivent une création d’un Dieu souverain, omniscient et tout puissant, à partir de rien. Car, comme le dit l’épître aux Romains: Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâce; mais ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Rom 1.20-21. Dans l’Antiquité et chez les peuples qui n’ont pas connu l’Evangile, ce refus de Dieu s’est manifesté par des mythologies impies et anti-créatrices. A notre époque, cette même tendance de refuser Dieu, de nier tous ses attributs, prend une forme pseudo-scientifique, cependant pas moins mythologique pour autant. Des hommes comme Darwin, Marx, Welllhausen, Bultmann et Keynes, sous une forme scientifique, véhiculent une explication de la réalité purement fictive, car ils veulent avant tout éliminer le Dieu créateur de toute leur pensée. Car il n’est pas possible de reconnaître la doctrine biblique de la création sans se soumettre personnellement au Dieu créateur de toutes choses, comme nous le dit si clairement l’épître aux Hébreux : C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible. Héb 11.3. Ainsi comprenons-nous peut être mieux l’attachement des hommes pour des explications évolutionnistes, auto-créatrices, de l’univers, explications « scientifiques » ou « religieuses » mythologiques qui ont cet immense avantage pour ceux qui les acceptent d’exclure de leurs pensées ce Dieu créateur auquel leur sens témoigne à tout instant. Nous pouvons bien le dire : Sans la doctrine de la création il n’y a pas de Dieu.
Jean-Marc BERTHOUD
- Edité par Berthoud Jean-Marc
5. LE SEIGNEUR JESUS-CHRIST
D’emblée, nous constatons que le Sauveur des pêcheurs a un titre et deux noms.
1. Jésus-Christ est Dieu
Le mot « Seigneur » correspond à « Adonai » (mon maître) en hébreu et à Kurios (maître) en grec. « Adonaï » se trouve plus de 400 fois dans l’AT pour exprimer la souveraineté de Dieu face à sa créature qui lui doit obéissance et service. « Kurios », à l’origine un adjectif, signifie « ayant pouvoir, autorité ». Christ s’est appliqué ce titre lui-même; ainsi, il s’applique la parole de Ps 66.6 en rendant « Elohim » (Dieu) par « Seigneur » dans Marc 5.19 et par « Dieu » dans Luc 8.39. Les deux termes sont unis dans la déclaration de Thomas : Mon Seigneur et mon Dieu (Jean 20.28), titre divin que Jésus accepte comme justifié. Dans le NT, le titre « Kurios » est donné à Jésus-Christ quelque 600 fois; il désigne également Dieu (p.ex. dans Jac 3.9); Il ne désigne des hommes qu’une quarantaine de fois.
1 Pi 2.3 applique la parole de Ps 34.9 à Jésus-Christ: Goûtez et voyez combien, l’Eternel (« Yahvé Adonaï » en hébreu) est bon devient:.vous avez goûté que le Seigneur est bon. L’injonction d’Es 8.13 : C’est l’Eternel des armées que vous devez sanctifier est citée ainsi dans 1Pi 3.15: Sanctifiez dans vos coeurs Christ le Seigneur. Une étude du prophète Esaïe révèle que l’Eternel des armées dans l’AT vise Jésus-Christ, celui qui rachète Israël (44.6), notre rédempteur (47.4: 54.5). Dans le prophète Jérémie, l’expression l’Eternel des armées, /e Dieu d’Israël revient souvent (7.21; 9.14; 16.9; etc.).
Mais Jésus-Christ se distingue du Père par son titre de Fils de Dieu, éternel comme le Père (Mat 16.16), quelquefois fils unique de Dieu Jean 3.16,18). Sa vie ne débuta pas à sa naissance terrestre: Avant qu’Abraham fût, je suis (allusion au titre divin de Yahvé; Jean 8.58).
Les oeuvres de Christ prouvent qu’il est l’Oint de Dieu (« Messie » ou « Christ » dont la venue est annoncée dans tout l’AT. L’un des titres du Messie est précisément Fils de Dieu (Ps 2.7; Jean 1.49). Le NT fait état des oeuvres du Christ avant son incarnation (Col 1.16-17) et de celles accomplies pendant son ministère terrestre (Jean 10.37-38). Il est donc normal que Jésus accepte l’adoration qui lui est due . Oui, Dieu lui-même s’adresse à son Fils en le nommant Dieu (Héb 1.8-9 cité du Ps 45.7- 8).
2. Jésus-Christ est homme
Jésus est son nom d’homme dérivé de lehoshua (Josué) en hébreu, dont le sens est « Yavhé est le salut » ou « le Sauveur », nom courant parmis les Juifs. C’est sur ordre d’un ange que l’enfant de Marie reçut ce nom, qui est utilisé dans tous les Evangiles et dans les Actes, où il est très souvent précédé du titre divin « Seigneur ». Dans les épîtres, « Jésus » n’apparaît qu’une vingtaine de fois, autrement c’est toujours « Seigneur Jésus(-Christ) » ou « Jésus-Christ ». Le nom de l’homme Jésus s’est donc rapidement trouvé allié aux titres divins, car son humanité et Sa divinité vont toujours de pair.
En tant qu’homme, Jésus est nommé une dizaine de fois « Fils de David » (son origine juive) et 85 fois « Fils de l’homme », presque exclusivement dans les Evangiles (70 fois dans les synoptiques). La dénomination « Fils de l’homme », en plus de sa connotation messianique, met l’accent sur I’humanité unique de Jésus, qui est l’homme par excellence, le deuxième homme (le premier étant Adam :1 Cor 15.47). Il est le nouveau chef de file de l’humanité. L’homme Jésus s’est soumis à la volonté de Dieu dans une obéissance absolue. C’est pourquoi Dieu lui a remis tout jugement. Il a le pouvoir de déléguer jugement et autorité politique à ceux qui l’auront suivi dans cette obéissance totale au Père. (Références : 1Cor 6.3; Apoc 2.26-27.)
Le Fils unique de Dieu est devenu en tout semblable à ses frères (Héb 2.17), car:
– Il est né d’une mère humaine qui comme toutes les mères, avait besoin d’un Sauveur (Luc 1.47).
– Il avait, comme le premier homme et tous les hommes après lui, un corps, une âme et un esprit, et ses émotions étaient toutes humaines: il éprouvait fatigue, faim et soif; il connut la souffrance et les larmes, et finalement la mort. (Réf. : Mat 26.38 ; Jean 11.33-36 ; 4.6-7; Héb 2.18).
– Une distinction capitale pourtant : Jésus ne pécha jamais, bien que soumis à toutes les tentations humaines. (Réf. : Héb 4.15; 2 Cor 5.21; 1 Pi 2.22: I Jean 3.5). Jésus resta homme aussi après sa résurrection. Luc 24.39-43)
– Jésus reviendra en tant qu’homme et le restera toujours. (Act 1.11; 1 Tim 2.3)
3. Deux natures mais une Personne
La divinité et l’humanité de Jésus-Christ restent distinctes en sa Personne :il n’y a pas fusion, de sorte que Jésus-Christ est tout homme et tout Dieu à la fois, Il est toujours présenté comme une Personne indivisible, ce qui rend possible des prononcements tels que celui dans Act 20.28 celui qui a racheté l’Eglise par son sang est à la fois Dieu et homme. Jésus-Christ est issu des patriarches « selon la chair », et pourtant il est au-dessus de toutes choses (Rom 9.5).
Comprenez-vous cela ? Moi non plus. Mais même si cela nous dépasse, nous nous soumettons aux prononcements faisant autorité de la Bible. C’est partiellement que nous connaissons aujourd’hui. Mais alors, nous verrons face à face (1 Cor 13.9-12).
4. Vie et mort de Jésus-Christ
Le Fils de Dieu, conçu en Marie du Saint-Esprit (Luc 1.31,35), n’occupe pas de position élevée dans le monde (Phil 2.7-8).
Bien qu’étant auteur de la loi, il s’ y soumit sans jamais y manquer, car il prit sur lui la condition humaine avec tout ce que cela implique, et ceci volontairement (Héb 10.5-7). Pourtant l’homme Jésus faisait des miracles qui révélaient sa gloire divine (Jean 2,11). Dieu qui l’avait envoyé pour qu’il accomplisse sa tâche messianique de prophète, souverain sacrificateur et roi, investit Jésus de la puissance nécessaire en l’oignant du Saint-Esprit (Act 10.38).
Le point culminant de la vie de Jésus a été sa mort à la croix, où il subit la méchanceté de l’homme et la colère de Dieu, selon la volonté du Père aussi bien que la sienne. (Réf.: Es 53.10 ; Act 2.23; Phil 2.8 ; Jean 10.17-18).
Jésus-Christ est mort à la croix en tant que substitut réel pour tous les pêcheurs, sa mort étant le sacrifice propitiatoire sur la hase duquel Dieu pardonne le péché de tous ceux qui croient en la vertu expiatoire de son sang. Christ a été maudit à la croix pour nos péchés afin de nous racheter de la malédiction de la loi et tourner la malédiction en bénédiction et nous donner le Saint-Esprit sur la base de notre foi. (Réf: Héb 2.9-10: Rom 3.23-26; Héb 2.17; Gal 3.13-14.)
Par sa mort, Jésus-Christ a donc effectivement détourné des croyants la colère de Dieu; il a véritablement réconcilié avec Dieu et réellement délivré de la condamnation par la loi tous ceux qui croient en lui.
5. La vie Immortelle de Jésus-Christ
Non seulement son corps ne s’est pas décomposé dans la tombe, mais il est ressuscité le troisième jour, physiquement bien entendu (une résurrection purement spirituelle est une absurdité dans ce contexte), ce dont il donna maintes preuves. Retourné auprès du Père 40 jours plus tard, il occupe maintenant la place la plus élevée dans la gloire céleste. Il envoya du ciel le Saint-Esprit, dont les oeuvres sont attribuées au Seigneur Jésus-Christ. (Réf.: Act 2.27; 1 Cor 15.4: Act 1.3; 1.9-11; Eph 1.20-23; Act 2.33; Jean 16.7-15).
Au ciel, Jésus-Christ prépare une place pour les siens en tant que leur précurseur. Il vit éternellement et intercède pour eux en tant que souverain sacrificateur. Nous le verrons quand il reviendra avec gloire et puissance pour juger le monde et établir son royaume. Quand le dernier ennemi, la mort, aura été vaincu, il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père. (Réf.: Jean 14.2 ; Héb 6.20 ; 7.24-25 ; Rom 8.34; Apoc 19.15 ; 1Cor 15.24-26).
6. Les fonctions de Jésus-Christ
Il est le Prophète gui a parlé par les prophètes de l’AT; par Jésus-Christ, Dieu a donné la révélation ultime aux hommes, d’une part par les paroles de Jésus lors de sa Vie sur terre, d’autre part parce que le Saint-Esprit envoyé par Jésus du ciel a révélé aux apôtres de la part de Christ. Ce sont la les révélations finales qui constituent le NT. (Réf. :1 Pi 1.10-12; Héb 1.1-3; Jean 16.12-15: Jude v.3).
Jésus-Christ est le Souverain Sacrificateur qui a effectué en sa personne le sacrifice qui seul pardonne le péché; aucun autre sacrifice de quelque sorte que ce soit n’est plus nécessaire maintenant. Son sacrifice est attesté par son sang au ciel, qui en est aussi purifié. Réf. : Héb 9.11-12, 23-24; 10.12-14).
Jésus-Christ est le Roi de I’univers, qui d’ailleurs ne subsiste qu’en lui. En tant que Roi, il exerce son autorité au ciel et sur terre où il oeuvre par ses disciples et l’Eglise, qu’il défend contre ennemi et dont il est le seul Chef Souverain, agissant en eux par son Saint-Esprit. (Réf. :Mat 28.18 ; Jean 10.27-30 ; Col 1.18).
(traduit et adapté par
J.P. SCHNEIDER)
N.D.L.R. Le retour de Jésus-Christ sur la terre pour y établir son royaume sera traité ultérieurement .
- Edité par Olyott Stuart
HEBREUX 12 – LA VIE DANS L’ESPERANCE
Hébreux 11 a montré les fruits de la foi, dans la vie d’hommes différents, dans des situations et des époques diverses. Il s’en dégage pourtant une notion commune tous ces témoins étaient animés d’une espérance qui les portait dans la vie (Héb 11.1, 13, 16, 22, 26). Cette vie dans l’espérance va être présentée sous aspect d’une course et d’une école.
1. Hébreux 12.1-3 la foi, source de l’espérance
La vie normale du croyant apparaît ici comme une course dans la carrière ouverte par les martyrs (cp. Phil 3.14), formant ensemble une nuée (au ciel) d’observateurs connaisseurs.
La course du croyant impose certaines règles de compétition (1Cor 9.24-27) :
a) s’alléger de tout superflu et éviter toute entrave au progrès spirituel;
b) courir (et non marcher ou piétiner) ;
c) patience et persévérance ;
d) garder courage.
L’exemple de Jésus doit être bien compris comme celui de l’homme de foi par excellence. Chef de la foi, il est I’homme qui nous introduit dans le chemin d’une vie d’obéissance à Dieu, en tout temps et en tous domaines (même mot en Héb 2.10). Consommateur de la foi, il l’a portée à la perfection dans sa vie. La foi était sa vie même. Dans un autre sens, cette fois en rapport avec notre expérience. Jésus est aussi au début et à la fin de notre course terrestre de chrétiens. A relever ici :
a) endurer la croix (mort maudite, Gal 3. 13) ;
b) mépriser la honte d’être méprisé (l’opprobre du Christ : Héb 11.26 ; 13.13);
c) la contradiction des pécheurs ignorants (I Cor 2.8) ;
d) le repos dans la gloire, après la victoire (v.2).
Regarder à Jésus renouvelle le courage et ranime l’espérance.
2. Hébreux 12.4-17: l’école de l’espérance
2.1. Les moyens pédagogiques du Père (v 4-13)
L’épreuve de sa foi ne devrait ni surprendre ni abattre le croyant; elle fait partie de sa formation, afin de glorifier le Père, en portant beaucoup de fruit Jean 15.1-8).
Le chemin de la foi peut mener au don de la vie (v.4), comme l’ont fait certains « témoins-martyrs » et le christ lui-même, obéissant jusqu’à la mort (Phil 2.8).
a) L’épreuve cache des bénédictions
Elle prouve notre filiation spirituelle avec Dieu (v.5-8).
Par elle, le Père montre son souci du bien de ses enfants (v.6).
Sa vraie nature est une discipline (ou correction) bienveillante du « Père » et non un châtiment du jugement de « Dieu » (v .7). La foi et l’espérance transposent ainsi le problème de la souffrance.
Elle tend à nous faire participer à la nature même de Dieu (v .10).
Son but est un fruit paisible de justice, mais plus tard (v. 11).
b) L’attitude convenable face à l’épreuve
Ne pas la mépriser, ni perdre courage v.5).
Supporter l’instruction (v.7).
Nous soumettre à Dieu, avec combien plus de raisons encore qu’à nos propres parents (v.9-10).
En pratique, se fortifier (v. 12) dans la foi et marcher droit dans le sentier étroit qui mène à la vie (v.13, Mat 7.14), en vue de l’issue que Dieu préparera (1 Cor 10.13).
2.2. Les effets de la leçon (v. 14-17)
Avoir compris et accepté l’école du Père mène le croyant à des conséquences dans la vie collective et personnelle.
a) La paix avec tous, dans l’église et en dehors même (v.14).
b) La sainteté, séparation de toute forme de mal, de positon en Christ devient expérience qui rapproche de Dieu (v.14 ; 1 Thes 5.22).
c) Vigilance, envers les autres et soi-même (v.15). Le péché caché (racine) ne reste pas sans manifestation (bourgeon) et conséquences pour d’autres souillures dans la collectivité.
d) Crainte du relâchement et du mépris des privilèges des croyants, qui conduit à des choix irrémédiables, où ils sont perdants (v.16-17).
3. Hébreux 12. 18-29: cinquième avertissement = comparaison finale des 2 alliances
3.1. Sion, et non Sinaï (v.18-24)
Comparaison des 2 montagnes symboliques.
a) Au Sinaï : la loi (v.I8-21)
Montagne en feu, obscurité, ténèbres, tempête, trompette, paroles effrayantes (même pour Moïse), peuple maintenu à distance = 7 réalités terrestres, limitées, temporaires.
b) Montagne de Sion: la grâce (v.22-24)
Cité du Dieu vivant (Jérusalem céleste) ; myriades d’anges (univers des intelligences créées); premiers-nés inscrits dans les cieux (ensemble des rachetés du Ressuscité monté au ciel); Dieu, juge de tous ; esprit des justes amenés à la perfection; Jésus, médiateur d’une nouvelle alliance ; sang d’aspersion, parlant de pardon = 7 réalités célestes, universelles, éternelles.
3.2. Ne pas refuser celui qui parle (v.25-29)
Dieu a parlé (Héb 1.1)
– dans l’ancienne alliance (v.25-27), sur la terre,
– dans la nouvelle alliance (v.25-27), du haut des cieux.
Refuser sa parole, ce serait:
– le rejeter lui-même, comme non crédible,
– ne pas échapper à son jugement,
– rencontrer Dieu comme un feu dévorant (v.29).
Recevoir son royaume, c’est :
– accepter un fondement inébranlable,
– retenir la grâce dans un coeur reconnaissant,
– servir Dieu avec respect, comme il convient.
Cette solennelle alternative vibre d’un pathétique appel à la décision. Chacun est personnellement concerné, aujourd’hui (Héb 3.8), dans sa conscience et dans son coeur. Vous aussi !
- Edité par Choiquier Jean
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- Edité par Promesses
PLUS JAMAIS SOIF
C’est dans ma vingt-troisième année que j’ai commencé à boire de façon immodérée. Dès l’âge de six ans, je vivais dans la terreur. Mon père rentrait pratiquement tous les soirs à la maison complètement ivre. Avec mes frères et mes soeurs, nous tentions d’échapper ses crises de violence en prenant la fuite. Nous cherchions des cachettes où nous pouvions nous dérober à ses regards. Plus tard lorsque je compris qu’il n’y avait pas de possibilité d’éviter les accès de méchanceté causés par l’alcool, je fuyais de la maison aussitôt qu’il y rentrait pour en revenir lorsqu’il était endormi d’un sommeil lourd et épais.
J’ai rencontré le Seigneur à l’âge de 34 ans. J’étais marié et père de 4 enfants. J’étais toujours soumis à la boisson. J’avais découvert dans l’alcool un moyen d’éviter les conflits qui m opposaient à ma mère, et j’y trouvais la force de lui résister. Mon père acceptait la chose puisque je lui ressemblais au moins sur ce point.
Mais ce besoin d’alcool qui m’aidait à lutter contre cette terreur devint bientôt un prince qui régnait sur mon corps et sur mes sens, au point qu’il me devint impossible de le maîtriser; au contraire c’est lui qui me maîtrisait. Mes frères et soeurs ne comprenaient pas la raison pour laquelle j’étais descendu si bas. Mon frère pouvait ainsi dire que je ressemblais à mon père, mais cela ne m’était d’aucun secours. Je me heurtais toujours aux reproches des miens.
Plusieurs problèmes de communication se manifestaient entre ma femme et moi aussi bien qu’entre mes enfants et moi. Je n’étais pas un violent et n’étais pas ivre tous les jours, pourtant nos relations étaient parfois difficiles. Je rentrais énervé; il était impossible d’engager une conversation avec moi. Ou alors je rentrais après mon travail et j’allais tout droit dans mon lit parce que je ne pouvais faire autre chose. A propos de travail, les camarades voyaient bien que je n’étais jamais « dans mon assiette », et ils profitaient de la situation pour me pousser encore à boire du vin. Je réalisais avec souffrance qu’il m’était difficile, voire impossible de résister à l’appel de l’alcool qu ils me proposaient tout en me rendant compte que je deviendrais un objet de moquerie de leur part.
Cette situation dura pendant des années. Je ne puis dire combien de souffrances cela a apporté dans mon coeur et au sein de ma petite famille. Lors de mes phases de lucidité, je voyais bien la situation dans laquelle je me trouvais. Je pouvais prendre des résolutions de me conduire avec sagesse, mais ce besoin d’alcool était désormais une nécessité: je connaissais ce qu’on appelle la dépendance. L’Esprit du Dieu auquel j’appartiens me révélait la souillure dans laquelle je me vautrais. Mon épouse et moi priions souvent ensemble. Je tentais vainement de faire appel à ma volonté. Ce fut peine perdue. Je continuais de trouver dans le vin le courage qui, je le croyais, effaçait ma timidité. Je pensais qu’un verre de plus me donnerait la force de dire ce que j’avais envie de dire, mais c’était le contraire. Je perdais mes moyens devant les inconnus ou les supérieurs au travail. Beaucoup de chrétiens priaient pour ma délivrance, particulièrement ceux de l’église de Voiron, aussi bien que des chrétiens d’autres églises locales qui me con naissaient.
Comment sortir de cette situation ? Au cours de l’année 1984, j’étais vraiment très fatigué et je compris que je ne pouvais plus continuer ainsi impunément. Je pris la décision d’en finir avec l’aide du Seigneur. Il me fallait faire le premier pas, celui de la foi, parce que je savais très bien que Dieu ne m’avait pas délaissé malgré mon état qui ne le glorifiait pas. Je connaissais Jésus comme mon sauveur et avais appris combien il était fidèle.
Je pris donc la décision sur le plan spirituel et médical, et je me soumis à un traitement de cure qui dura un moi.
Dans mon coeur, je ne voulais plus du tout céder à la tentation, m’appuyant sur la délivrance promise par le Seigneur ceux qu’il aime et qui lui appartiennent. Pendant ma cure, je connus d’atroces souffrances au milieu d’hommes semblables à moi.
Un jour, alors que je prenais le repas avec mes camarades dans la salle commune, je fus saisi d’une grande angoisse. Mes camarades s’en aperçurent et me posèrent des questions; je ne pus leur répondre. Je quittai la salle sans avoir mangé et regagnai ma chambre avec une grande émotion. Arrivé là, je m’allongeai sur mon lit à plat ventre et commençai à prier mon Père qui est dans les cieux intervenir. J’implorai sa délivrance et priai ainsi jusqu’à ce que le sommeil me gagne. Je me réveillai le lendemain matin de bonne heure, plein d’une joie que je n’ai jamais connue auparavant. Je compris que le Seigneur avait pleinement et magnifiquement répondu à ma prière. Et je le loue aujourd’hui de cette délivrance merveilleuse. Je ne sais comment le remercier de m’avoir donné une vie nouvelle, digne d’un témoin du Christ Jésus. Pr 20.1; 23.29-35.
- Edité par Signorini Adrien
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