PROMESSES
Titre: | Précis de doctrine chrétienne 350 pages |
Auteur: | J.-M. Nicole |
Editeur: | Institut Biblique, 39 Grande Rue, 94130 Nogent s/Marne |
Ce livre se compose de 14 chapitres qui couvrent les sujets suivants: La Révélation – le Dieu Trinitaire – la Création – la Chute – le Salut sous l’Ancienne Alliance – l’Incarnation – l’Expiation – l’Election – le Salut – la Vie Chrétienne – l’Eglise – les Sacrements – la Fin des temps – l’Au-delà.
Dans le cadre d’un résumé il est impossible de rendre compte des subdivisions des chapitres et de leur contenu. Disons que le livre de J. -M. Nicole s’inscrit dans la droite ligne de la pensée réformée calviniste en évitant tout ce qui est excessif. C’est de l’excellente théologie exposée sans pédantisme et c’est en même temps une dénonciation des fausses doctrines qui ont troublé l’Eglise au cours des siècles. Il n’y a pas de concession à l’erreur, sous aucune forme, et la position de l’auteur est très rigoureuse sur des sujets tels que le Saint-Esprit et la fin des temps. Nicole a osé battre en brèche toutes les interprétations qui ne rendent pas compte du sens plénier de l’Ecriture et il est resté dans l’équilibre le plus constant tout au long de son livre sans jamais sacrifier à la facilité ni à la popularité. La chaleur spirituelle transparaît derrière l’argumentation doctrinale à tel point que l’on sent à chaque page le coeur de l’homme de Dieu, alors que chez d’autres théologiens le cerveau semble avoir la primauté.
Le chapitre consacré à la fin des temps (position millénariste) ne verse dans aucune interprétation arbitraire et fait contraste avec les ouvrages qui défendent aveuglement et massivement des thèses extrêmes.
L’ouvrage est d’une grande valeur par sa précision, sa sobriété, sa simplicité de langage, son courage théologique et sa fermeté face à toutes les déviations de la pensée. La pensée de l’auteur est très respectueuse de l’Ecriture et l’on sent dans ce livre la fidélité et l’humilité, ce qui n’est pas toujours le cas de la part de théologiens très instruits. Excellent livre pour les pasteurs, mais qui est aussi à la portée des chrétiens voulant approfondir leurs connaissances.
Titre: | Le piège : Que recouvrent les mystiques venues d’Orient ? 87 pages |
Auteur: | John Allan |
Editeur: | Radio Réveil -Paroles de Vie, CH – 2022 Bevaix |
Cette courte mais excellente analyse de la Méditation Transcendentale (MT), technique occulte qui tire son origine de l’Orient, nous démontre à quel point notre société occidentale s’est laissée dépouiller des valeurs chrétiennes. Elle ne connaît plus le Dieu de la Bible, le Dieu personnel et infini. La MT, forme de mystique orientale, est en fait une religion séductrice qui se substitue en partie à ce que l’Occident a rejeté. Fondé par Maharishi, yogi hindou né en 1911 à Jubblepore, ce mouvement a puisé ses racines dans le brahmanisme et l’hindouisme. Son fondateur, diplomé en physique de l’université d’Allahabad, vécut deux ans retiré à l’Himalaya, où il développa ses idées sur la MT transmises par Guru Dev, l’un des quatre principaux conducteurs spirituels indiens à l’époque.
Excellent stratège, Maharishi propagea cette technique à l’Occident sous le couvert d’un nom scientifique (« Science de l’Intelligence Créatrice »). Il misa aussi sur des célébrités comme les Beatles ou des personnalités importantes, si bien qu’en 1972 le Ministère de l’Education américaine subventionna même la formation de 130 enseignants de la MT. Depuis lors elle est enseignée dans les établissements secondaires supérieurs. Maharishi a qualifié la MT de « chaînon manquant » entre la science et la religion; sa vision est d’ouvrir 3600 centres d’études formant 1000 enseignants chacun.
A l’époque « des expériences » que nous vivons, la MT propose de vendre ses expériences métaphysiques. Après quelques leçons sur la technique de la MT, le débutant doit passer par « l’expérience du puja ». Durant cette initiation, il reçoit un « mantra », un vocable qu’il doit répéter comme une incantation qui doit produire le vide intérieur. Ensuite, l’adepte s’adonnera à la MT pendant environ 20 minutes tous les jours, suivant une certaine technique de respiration et en répétant son mantra. Peu à peu, une sorte de « dépendance » s’installe chez le pratiquant de la MT.
Evidemment que la MT n’a rien de scientifique. Elle ouvre au contraire la porte à l’occultisme, à des démons, à des dieux hindous. C’est un retour aux croyances païennes du panthéisme. Le dieu hindou est « un ça impersonnel » qui est « partout dans le vécu universel ». Il y a aussi une sorte de relativisme du bien et du mal, car rien ne pourra être absolument vrai ou absolument faux, le bien étant « ce qui contribue au processus dévolution ». La notion du péché n’existe pas, et l’homme se réincarne génération après génération ». C’est une autorédemption qui ignore totalement le Christ et son oeuvre. L’essentiel du christianisme est ainsi éliminé: l’homme n’étant pas pécheur, il n’a pas besoin d’un Sauveur, fût-il Jésus-Christ. Quant à l’histoire, elle ne va à aucun dénouement, n’étant qu’un cycle où tout recommence éternellement.
Le mouvement de la MT représente un réel danger, car il essaie de s’infiltrer jusque dans les hautes fonctions du gouvernement pour imposer par voie légale la MT aux citoyens. Selon Maharishi, « toute personne qui émet de mauvaises vibrations (qui ne pratique donc pas la MT) est une menace pour la société… »
Nous recommandons vivement cet ouvrage et souhaitons qu’il soit largement répandu. Il est bien documenté et facile à lire et à comprendre.
- Edité par Promesses
ENCEINTE ET ANXIEUSE
Témoignage recueilli par Loi J. Bell
Frank et Roberta Harding, qui habitent à Seattle dans l’Etat de Washington, avaient un fils de neuf ans quand Roberta, 35 ans, devint enceinte en 1982, alors que les parents n’avaient pas prévu d’avoir un autre enfant. Au cinquième mois de la grossesse, le corps de Roberta se couvrit de phlyctènes, ampoules remplies de sérosité qui la démangeaient terriblement.
La biopsie révéla une affection due aux hormones et à une déficience du foie. Les risques: un enfant soit mort-né, soit affligé de la même maladie de peau (syndrome de Down, une forme de développement attardé).
Vu qu’un enfant né antérieurement était mort à l’âge de neuf mois consécutivement à de graves défectuosités, Roberta prit peur. Pourtant, elle donna naissance à une fillette en parfaite santé qu’ils nommèrent Leslie.
Les médecins mirent les parents en garde contre une nouvelle grossesse, qui pourrait mettre en danger la vie de la mère et de l’enfant. Roberta se soumit donc à une ligature tubaire pour empêcher une nouvelle conception. Quel ne fut pas le choc de se voir de nouveau enceinte quelques mois plus tard ! Et cette fois, les difficultés commencèrent tout de suite. Les médecins et la famille leur conseillèrent un avortement…
Frank et Roberta s’étaient convertis au Seigneur Jésus en 1979, et par la suite Roberta avait ouvert leur foyer à un groupe d’études bibliques pour femmes. Sa progression spirituelle fut rapide, alors que celle de son mari, qui avait trempé dans l’occultisme, fut plutôt lente. Mais la prière et l’étude de la Bible eurent pour résultat de faire de Frank le chef spirituel de la famille, famille qui devint un exemple éclatant de ce que Dieu peur faire quand les gens s’ouvrent à son influence.
Cependant, les problèmes posés par cette grossesse inattendue amenèrent un temps d’épreuves. Les Harding se firent conseiller par leur pasteur et prièrent au sujet de l’avortement qu’on leur conseillait. Cela calma peu a peu leur anxiété lancinante, et la paix du Seigneur les remplit.
Leur décision fut prise pas d’avortement lis mirent leur confiance totalement en Dieu, croyant à la délivrance qu’il leur accorderait Parmi les paroles de l’Ecriture qui les avaient poussés à cette décision, ils mentionnent Pr 6.16-17. qui dit que l’Eternel a de la haine pour les mains qui répandent le sang innocent, et Ex 2 1.22. où l’on voit que ceux qui provoquent un accouchement prématuré sont sévèrement punis.
Pourtant, le combat continuait. Roberta avoue que la nuit, il lui arrivait d’être tellement tourmentée par des angoisses et les démangeaisons causées par les phlyctènes qu’elle avait envie de mettre fin à sa misère. « Mais, dit-elle. Dieu ne permit pas que je succombe. Soit il m’envoyait une visite au bon moment, soit mon mari me prenait dans ses bras quand je pleurais et m’assurait que Dieu est bon et sait exactement ce qu’il fait et qu’il ne m’éprouverait pas au-delà du supportable. »
Ensuite Dieu donna de l’assurance à Roberta. Un jour. assise sur le bord de son lit, n’en pouvant plus, elle avait l’impression de tomber en pourriture en regardant les pustules qui la recouvraient. A ce moment, Le Seigneur lui rappela les balafres dont son corps était couvert et les souffrances qu’il avait endurées pour elle. « Il avait sacrifié sa vie pour moi, dit-elle, et j’ai décidé de lui abandonner ma vie pendant le reste de ma grossesse – ou de la sacrifier pour l’enfant qui naîtrait. »
Un jour, Roberta n’arrivait pas à prier. Alors elle écrivit cette lettre au Seigneur:
« Mon Seigneur bien-aimé,
Combien je me suis rebiffée contre cette situation Père, je suis au bout, je ne peux plus te résister. Pardonne-moi d’avoir mis si longtemps. Il y a quelque temps, je t’avais demandé de m’utiliser comme tu le voudrais. Quand tu as commencé, j’ai résisté. Je te demande pardon, Seigneur… Avec ton aide, je veux t’abandonner ces prochains mois.
Pardonne-moi d’avoir perdu tout courage hier. Je te remercie et te loue parce que tu m’aimes quand même. Merci pour ma famille, pour l’amour et les soins qu’elle me témoigne.
Pardonne-moi d’avoir douté, de m’être fâchée… Merci pour cette éruption sur mon corps. Merci pour ta grâce qui me porte. Je t’aime. Merci pour la nouvelle vie qui grandit en moi. Merci parce que ce bébé sera en bonne santé. Au nom de Jésus, le bébé est normalement développé et grandira pour te servir. Merci pour ta paix et ta compréhension.
Lisa Marie Harding naquit le 14octobre 1983. sans complications. Les éruptions de Roberta diminuèrent considérablement. Et le médecin pratiqua une deuxième ligature gratuitement.
Le jour où Lisa fut présentée au Seigneur à l’église, ses parents racontèrent comment le Seigneur les avait conduits pendan: les mois de cet:e grossesse « impossible’. La petite Lisa, en parfaite santé et le regard pétillant, ne pouvait savoir que sa naissance était, en fait, un miracle.
du 29 août 1984. avec permission.
Traduction légèrement abrégée
par Jean-Pierre SCHNEIDER
- Edité par Promesses
Comment distinguer ce qui est bien de ce qui est mal?
C’est la question qu’on se pose continuellement depuis que le premier couple a désobéi à l’unique interdiction formulée par Dieu au jardin de la liberté totale qu’était le paradis : Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. car le jour où tu en mangeras, tu mourras. Cette mort est morale (immédiate) et physique (à retardement>. En choisissant de désobéir à Dieu. l’homme a détruit la communion avec Dieu, son intelligence et son sens moral ont été obscurcis. L’homme laissé à lui-même a perdu la capacité de distinguer entre le bien et le mal.
Mais Dieu continue à aimer l’homme malgré sa révolte contre Dieu. Pour que l’homme qui en a le désir puisse discerner le bien du mal. Dieu lui a donné la loi. Le chrétien né de Dieu par l’Esprit Saint désire faire le bien. Au début de sa vie chrétienne, il est un bébé spirituel mais Dieu l’exhorte à devenir un homme fait qui, par l’usage de l’enseignement de la Parole, a le sens exercé au discernement du bien et du mal (Héb 5.11-14).
Avant de devenir membre d’une société, on étudie ses statuts et ses règlements. qui révèlent quelles en sont la pensée et les intentions. La loi de Dieu nous montre qui Dieu est, quel est le caractère de Dieu. Vu que Dieu a tout créé, tout se mesure donc en référence à Dieu. Les valeurs exprimées par la loi de Dieu ne sont pas relatives, elles sont absolues. Ce que Dieu déclare bon l’est pour :out le monde. irrespectivement des circonstances. Et si Dieu dit que le mensonge est mauvais, aucun mensonge ne peut être bon. Si Dieu’ déclare qu’un homme et une femme qui se sont unis sexuellement deviennent une chair, une unité indissoluble, les relations sexuelles en dehors de ce con:ex:e sont mauvaises (les mots que Dieu utilise sont adultère, prostitution, fornication). Car une chair exclut « deux chairs », « trois chairs »…
La loi dans l’Ecriture entière exprime donc le caractère de Dieu: non seulement sa sainteté et sa justice, mais aussi son amour et sa miséricorde. Car on constate que la grâce a précédé la loi. Le décalogue commence par ces mots Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte. Le peuple n’avait pas mérité la délivrance de l’esclavage: c’était une grâce, qui fut suivie de la loi : Tu n’auras pas d’autres dieux en plus de moi. La loi a suivi la grâce.
Ce principe se retrouve dans le NT. Nous sommes libérés de l’esclavage du pêché par ce que Dieu a fait en livrant son Fils Jésus à la croix, où il s’est offert comme sacrifice vivant pour que Dieu puisse nous faire grâce de tous nos péchés. Ce qui en découle est logique: Je vous exhorte, frères… à offrir vos corps( Il comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part [qui avez été graciés] un culte logique (Rom 12.1). Cela est suivi d’un ordre qui n’a de sens que pour des graciés : Ne vous conformez pas au monde présent [avec ses fausses valeurs], mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. Comment Dieu nous transforme-t-il ? En renouvelant notre intelligence, notre capacité de le comprendre. Et comment est cette volonté de Dieu ? Bonne, agréable et parfaite !
La loi n’a jamais été donnée comme moyen de délivrance. L’observance de la loi n’a jamais procuré le salut, ni dans l’AT ni dans le NT. La loi fut donnée à un peuple (Israël) et à une Eglise déjà sauvés, mais sauvés dans le but de faire la volonté de Dieu, c’est-à-dire ce qui est bon, parce que Dieu est bon et que nous sommes ses enfants.
Mais la loi a une autre portée : elle enseigne à l’homme d’être humble devant Dieu. Je vous invite à vous examiner par rapport à deux seules lois:
Tu ne convoiteras rien qui ne soit pas à toi (loi négative).
Tu aimeras Dieu ton Seigneur de toute ta personne [de toutes tes fibres] (loi positive).
Si le fait de vous trouver confronté avec ces deux lois ne produit pas l’humiliation en vous, il faut croire que vous avez grand besoin de vous repentir.
La loi exprime comment l’homme fait a l’image de Dieu doit vivre pour refléter le caractère de Dieu. Comme Jésus reflétait parfaitement le Caractère de Dieu, le but de la loi de Dieu est de nous faire toujours plus semblables à LUI ! Le problème. ce n’est pas la loi, c’est moi C’est pourquoi. quand Jésus a été crucifié, mon Moi irrémédiablement mauvais a été crucifié avec lui, et l’on sait bien qu’un mort ne fait plus ni mal ni bien. Dieu a échangé ma vieille vie contre une vie nouvelle, la vie même de Jésus-Christ.
Jésus est une des personnes du Dieu trinitaire, dont la vie n a ni commencement ni fin. Et c’est cette vie-là que j’ai reçue ! La vie éternelle que j’ai en moi est la vie de Jésus Christ, de sorte que l’apôtre Paul peut parler aux Colossiens de Christ, votre vie (3.4) et écrire aux Galates : Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi (2.20).
Cependant. cela ne fait pas de moi un homme qui ne pèche plus jamais. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes (1 Jean 1.8). Pourquoi? C’est que le péché continue à habiter en nos corps mortels, et seule la puissance supérieure du Christ habitant en notre esprit peut le vaincre. Qui me délivrera de ce coms de mort ?demande l’apôtre Paul. et il répond: Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! (Lisez maintenant, je vous prie, Rom 6.1-11 et 7.14 25, car ce qui précède se base sur ces textes.)
Quand vous survolez la terre dans un avion, la pesanteur ne semble plus être en action. Mais que les réacteurs s’arrêtent, et elle va montrer toute sa force. De même, la loi du péché reste active, mais elle peut être surmontée par la puissance de la vie du Christ en nous. En d’autres termes : Seule la puissance du Saint Esprit qui habite en nous peut nous rendre capables de mettre la loi de Dieu en pratique, tant que nous restons en communion avec Jésus-Christ (tant que les réacteurs ne s’arrêtent pas).
La question se pose maintenant: Combien de la loi de l’AT s’applique au chrétien vivant sous le régime de la grâce?
Plusieurs réponses ont été données à cette question. En voici trois:
1. Aucune des lois de l’AT s’applique aux chrétiens, car ils ne sont plus sous la loi, mais sous la grâce. C’est juste et faux.
Juste si l’on croit qu’en observant la loi Dieu doit nous compter justes (c’était l’idée des Pharisiens).
Faux si l’on croit pouvoir ignorer la loi puisqu’on est justifié par la grâce.
Jésus a recommandé la loi de Moïse il a prédit que celui qui l’observerait serait appelé grand dans le royaume des cieux!
2. Seuls les dix commandements s’appliquent à nous. Dans un sens, oui. Or, tout le monde est d’accord que les dix commandements résument toute la loi. Donc toute la loi reste valable Calvin a essayé de mettre chacune des lois sous un des dix commandements. Mais cela montre seulement que tous les commandements sont valables.
3. Après la Réforme, la vue suivante devint populaire. surtout parmi les Puritains : Toute la loi de l’AT doit être appliquée littéralement, sauf les lois rituelles ou cérémonielles. Cela revient à dire que tout adultère dans l’Eglise doit être puni de mort, de même que toute pratique occulte ou homosexuelle, et même tout faux prophète doit être exécuté, Il est évident que cela ne peut être l’application de la loi sous la grâce.
Jerram Barrs, dans son étude intitulée « Une éthique biblique »(1), propose ce qui me semble la solution juste: Toute la loi s’applique. en tant que principe fondamental, au chrétien d’aujourd’hui et a pour but de le guider.
Paul écrit aux Galates que la loi fut donnée pour les mener à Christ. Mener qui? Les Juifs. Ainsi, la loi devait préparer Israël à la venue du Messie. Nous ne sommes plus. en tant que chrétiens, assujettis à la loi dans un sens littéral, mais nous sommes assujettis aux principes qu’elle incarne.
Nous examinerons tout cela de plus près au prochain numéro de notre revue.
1 « A Biblical Ethic » publié dans un recueil d’articles sous le nom de « What in the World is Real? » (Communication Institute, Champaign, Illinois, 1982).
- Edité par Schneider Jean-Pierre
CE QUE NOUS CROYONS
Le lecteur aura pu se familiariser depuis 1984 avec la nouvelle orientation de notre revue. L’état actuel du monde nous confirme dans cette optique qui se préoccupe des courants de la pensée actuelle. Dans un temps où toutes les valeurs éthiques subissent de profondes mutations, voire même s’effondrent, le chrétien doit être d’autant plus conscient de sa mission : son engagement pour le Seigneur Jésus-Christ dans tous les domaines de la vie. L’Occident à la veille de l’an 2000, ne serait-il pas en agonie ? Nous attrapons le vertige à la pensée que l’iniquité de notre vieille Europe pourrait sous peu arriver à son comble pour amener le jugement de Dieu.
La cause principale en est « la mort de Dieu ». Depuis Descartes, la philosophie vit dans « l’autonomie et l’en fermement de la raison humaine sur elle-même » (1) et refuse de raisonner à partir des faits, entraînant dans son sillon la science et la théologie : Si ces disciplines sont aujourd’hui animées d’un esprit d’humanisme et de libéralisme, c’est que Dieu tel qu’il se révèle dans la Bible est absent de leurs considérations. Dieu? « Il ne répond plus, il a décroché son téléphone » écrivit Arthur Koestler qui, de désespoir, avait mis fin à ses jours. Et le R.P. Bruckberger de conclure: « Le signe le plus funeste de notre époque est que Dieu est absent et qu’il n’a pas l’air de nous manquer »(2). Cette absence de Dieu se manifeste dans tous les domaines. Claude Imbert, journaliste connu et directeur du « Point », a procédé, avec beaucoup de réalisme et de lucidité, à une excellente analyse sur la décadence de l’Europe occidentale. Agnostique, il ne peut échapper à la constatation que le rejet de l’orthodoxie chrétienne est en train d’amener notre continent vers une mutation inconnue et inquiétante, il parle « de la fin du monde où l’au-delà et le Dieu chrétien donnaient un sens à une morale individuelle et collective »(3). Il semble que les réalités que recouvrent les termes Dieu trinitaire, péché, rédemption, au-delà, ne soient plus que des notions vagues et lointaines. En revanche, la science et la technologie se constituent en idéologie et procèdent par une sorte d’expansion totalitaire »(4).
L’humanisme, par son arme de vulgarisation, les mass média, a entraîné l’Occident dans un athéisme où l’homme s’est substitué à Dieu et ne se fie plus qu’à sa raison, aux progrès techniques, à la science et à ses propres capacités. Détaché de Dieu, ils s’enlise de plus en plus dans la décadence morale. Et les lois s’y adaptent. En Suisse, pays pourtant traditionaliste, le nouveau droit matrimonial voté en septembre 1985 est un exemple significatif de ce processus de corrosion qui détruit la famille en tant qu’institution divine. En France. le nombre des mariages est tombé de 416’000 en 1972 à 312000 en 1982, alors que la cohabitation hors mariage a presque doublé de 1975 (411’000) à 1981 (710’000). En 1964 encor, le taux de natalité en Europe était de 2, 75 alors qu’en 1984 i1 oscille entre 1,70 et 1,75, ce qui entraîne un déclin démographique considérable.
D’autre part, il se dessine un accroissement de solitude résidentielle dû aux divorces, à l’égoïsme consommateur sans borne et à une course à la sécurité. En 1982, déjà 47.5 % des Parisiens vivaient seuls contre 32 % en 1954. C’est significatif Claude Imbert dit avec pertinence que l’homme « des années quatrevingts » veut de plus en plus qu’on parle de lui, de sa sécurité physique et psychique, de son stress, et de ses rides, de ses vertèbres et de sa séduction, de son bonheur, de sa tension, etc… et qu’on lui parle moins de l’avenir de l’humanité et plus de sa retraite complémentaire,… moins des famines d’Asie que de sa « déprime »(5). En fait, son égocentricité mène à une détérioration des relations sociales.
Tandis que l’explosion démographique du tiers-monde de Bouddha et de Mahomet prend de l’ampleur. L’Europe ne représentera vraisemblablement plus que 5% de la population mondiale en l’an 2050, contre 20,6% en 1800. Claude lmbert parle avec clairvoyance de l’ISLAM « qui s’échauffe à nos portes. et qui dispose de Karachi à Dakar, de Ryad à Lagos, de Damas à Rabat, d’une inspiration commune… -Tandis que chez nous l’ordre chrétien vacille,…l’islam reverdit. La sécularisation relative de maintes jeunes nations islamiques doit de plus en plus compter avec l’élan, la ferveur et parfois le fanatisme d’un courant musulman intégriste et remuant, celui qui porte la Libye messianique de Kadhafi ou la théocratie incandescente de l’Iran. Les terrorismes qu’elles fomentent font fi du cher vieux code international des bonnes manières. Le drame interminable d’Israël et le terrorisme palestinien portent à cet égard les emblèmes prophétiques de plus vastes conflits. (6) Aujourd’hui, il y a 850 millions de musulmans dans le monde. En 1945, quatre états islamiques indépendants existaient: aujourd’hui il y en a 55. En France, le nombre des musulmans (2,5 millions) excède de plus du double celui des protestants( 7).
Des centaines de missionnaires musulmans sont engagés pour évangéliser les peuples, alors que dans les pays musulmans les chrétiens rencontrent une opposition fanatique. Nous reproduisons dans ce numéro une lettre « d’évangélisation islamique » diffusée en Allemagne. Cela constitue un véritable défi pour nous chrétiens, car Jésus-Christ est ouvertement rejeté comme Fils de Dieu, la croix de Golgotha méprisée et la Bible supplantée par le Coran.
Il ne fait aucun doute que l’esprit de l’antichrist est puissamment à l’oeuvre. Les séductions sataniques se multiplient (2 Thes 2.6-12). L ‘antichrist serait-il à la porte ? Le retour de Christ était l’espérance vivante des premiers chrétiens. Pourquoi en parle-t-on si peu parmi les chrétiens ? Pourtant, sa venue est plus proche que jamais (Rom 13.11-14). Toutefois, cette attente du Seigneur ne doit en aucun cas nous détourner de ce qui se passe autour de nous, car en tant que sel de la terre, notre engagement total est indispensable si nous voulons glorifier Dieu. Cet engagement, pratique dans ses retombées, doit être d’abord d’ordre doctrinal. L ‘Eglise de Jésus-Christ doit donner un enseignement clair sur:
Le Dieu créateur personnel, infini et trinitaire: le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Jésus-Christ le Fils de Dieu : son incarnation, sa divinité et son humanité, sa mort, sa résurrection et son ascension.
Le Saint-Esprit: sa personne, son ministère et ses dons.
La Bible: Parole de Dieu inspiré,. inerrante et infaillible: notre autorité absolue, Le monde invisible: Satan, les anges, et les démons.
L’homme: sa création, sa chute, son état de pécheur.
Le salut: l’oeuvre rédemptrice du Christ, la foi qui sauve, l’élection, la sécurité éternelle des saints.
L’Eglise: universelle et locale ; le baptême, la sainte cène, ses ministères.
Le retour du Christ: la résurrection des saints et l’enlèvement de l’Eglise. le jugement du monde, le règne de Christ sur terre.
Le dénouement de l’Histoire: la résurrection de tous les morts et le jugement dernier, la vie éternelle pour les uns et le châtiment éternel pour les autres. le règne éternel du Christ sur l’univers entier.
Ces vérités doivent être défendues avec les armes spirituelles à notre disposition (Jude 3-4 ; Eph 6.10-20), car il s’agit d’un combat spirituel contre l’armée invisible du prince des ténèbres qui règne sur les fils de la rébellion (Eph 6.12 ;2.1-2). La terre que l’homme avait la mission de s’assujettir (Gen 1.28), il la pollue physiquement et moralement.
A nous la mission grandiose d’apporter dans ce monde en détresse la Bonne Nouvelle du salut par Jésus-Christ en prenant nos responsabilités comme témoins fidèles du Christ dans tous les domaines de la vie. L’influence chrétienne sur la société a toujours été considérable à travers des hommes et des femmes consacrés tout entiers à Jésus-Christ. En sommes-nous?
1 « Ce que .ie crois » par le R.P. Bruck.berqer. éd. Grasset, page 33. Excellent ouvrage qui analyse et démonte la fausse Science. Parallèlement, il plaide pour une science authentique qui renforce la foi chrétienne.
2 idem, p.209
3 « Ce que je crois, par Claude Imbert, ed. Grasset, page 78. Cet ouvrage présente une analyse sur la situation actuelle de l’Europe post-chrétienne.
4 idem, p.95
5 idem. p.204
6 idem. p. 281
7 L’Express du 21.6.83
- Edité par Lüscher Henri
En introduction, je voudrais faire remarquer que les priorités dont je vais parler ne concernent pas la totalité de la vérité et de la vie chrétiennes. Pour le faire, il faudrait certainement inclure les priorités suivantes: la pureté doctrinale la nécessité de démontrer l’existence et le caractère du Dieu de sainteté et d’amour; la nécessité d’être fidèle en communiquant aux non-chrétiens une vérité se rapportant a toute la réalité ; l’obligation de ne pas faire, même ce qui nous paraît juste, par notre propre sagesse et notre propre énergie, ce que j’appellerai notre enthousiasme charnel, mais de regarder plutôt au Christ vivant afin qu’il puisse porter son fruité travers nous moment par moment ; la nécessité d’une vie de prière vivante ; pour terminer, il faut nous souvenir que la fin de toutes ces choses est notre amour du Seigneur, la nécessité de l’aimer de tout notre coeur, de toute notre âme et de toute notre pensée.
Que sont donc alors ces priorités pour 1982 ? Je voudrais mettre l’accent sur ce qu’il nous faut faire, si nous voulons rester fidèles au Christ en tant que Seigneur de tous les domaines de nos vies. Quelles sont les priorités qui doivent être respectées si nous voulons être la lumière et le sel de notre culture en assumant nos responsabilités civiques au milieu des réalités quotidiennes des années quatre-vingts ?
Nous avons en Suisse un voisin qui, lui, a une grande priorité: la haie qui sépare nos propriétés ne doit pas dépasser la hauteur fixée par la loi. En Suisse, une haie marquant la limite entre deux propriétés ne doit pas dépasser une certaine hauteur. C’est la priorité que cet homme s’est fixée. On peut le voir examinant attentivement notre haie en estimant la hauteur. Si elle a le malheur de pousser quelques centimètres de trop, vous pouvez être certain qu’il viendra vous dire: « Il vous faut trouver quelqu’un pour tailler cette haie. » L’horizon de ses priorités est bouché par cette haie. Il est parfaitement aveugle aux transformations de la culture suisse qui l’entoure.
La Suisse passe par de profonds bouleversements. Sa jeunesse n’a jamais vraiment connu les changements des années 1960 et 1970. Elle se trouve soudainement au milieu du monde. Les dix dernières années en Suisse ont provoqué des changements tout simplement inimaginables.
Prenons, par exemple, l’éducation sexuelle qui est donnée dans les écoles. Certains de nos petits-enfants vont à l’école en Suisse. Un professeur d’éducation sexuelle est venu de Lausanne donner ses cours dans l’école d’une de nos petites-filles dans la vallée. Il s’agit de cette éducation sexuelle moderne donnée dans un esprit parfaitement relativiste. Lors de la discussion, une des élèves demanda, en mentionnant le nom de ma petite-fille: « Nous avons, elle et moi, un désaccord profond. Ma copine dit qu’elle ne veut pas avoir de rapports sexuels tant qu’elle n’est pas mariée. Moi-même, j’en ai déjà eu de nombreux par pure curiosité. Qui des deux a raison ? » Et le professeur de répondre: « Vous avez toutes deux également tort, parce que, d’une part il ne faudrait pas faire de telles choses simplement par curiosité et, d’autre part, vous aurez toutes un certain nombre de rapports sexuels avant le mariage. »
Une réponse si relativiste ne peut que profondément me choquer, car je sais ce qu’était la Suisse il y a encore vingt ans. La Suisse était ce qu on nomme en Europe archibourgeoise. Tout s’y faisait d’après des règles ; tout était très strict. Que l’on donne maintenant un tel enseignement dans les écoles du pays représente une révolution incroyable. Malgré tout cela, notre vieillard continue à scruter la hauteur de notre haie. Nous pouvons terriblement nous tromper sur nos priorités.
Pensons, par exemple, à ce qui s’est passé sur la si sérieuse Bahnhofstrasse de Zurich, l’une des rues les plus belles de Suisse, si chic et si correcte. De nombreux jeunes s’y sont promenés complètement nus. Ils y manifestaient pour réclamer un centre autonome d’où la police serait entièrement exclue et où ils pourraient en conséquence être absolument libres. Quand on voit de telles choses, on ne peut tout simplement pas imaginer ce qu’était la Suisse d’il y a dix ans. Mais notre voisin âgé garde ses yeux fixés sur sa haie. C’est là sa priorité.
Mais cela n’est pas tout. En traversant les magnifiques villes de Suisse, vous pouvez voir d’immenses A sur les murs des cathédrales ainsi que sur d’autres monuments anciens. A représente le mot autonome. Il s’agit en fait d’un mouvement véritablement anarchiste d’un type que nous ne connaissons guère aux Etats-Unis. La seule comparaison possible serait avec les paroles – je ne pense pas à la musique – du punk rock. Habituellement, on ne prête pas attention aux paroles de cette musique. Elles expriment une vision du monde entièrement dépourvue de sens, sans espoir, sans but. Les anarchistes en Suisse, en Allemagne, en Hollande, dans les pays scandinaves et ailleurs n’ont absolument aucun programme politique ni le moindre idéal social. Ce sont de purs anarchistes; pour se faire remarquer, ils peignent leurs immenses A d’une telle laideur sur les cathédrales et ailleurs. Et penser que ces gens-là vont déposer leurs bulletins de vote dans les urnes ces dix prochaines années. Mais notre vieillard regarde toujours pousser la haie.
Où se situent nos fausses priorités à nous, aujourd’hui 7 En voici un exemple. Serait-il judicieux que les chrétiens se battent devant les tribunaux pour avoir le droit d’enseigner, a côté d’une Terre déjà ancienne, l’hypothèse d’une terre relativement jeune qui serait l’oeuvre d’un créateur ? Je ne crois pas, car il s’agit d’une bataille dont l’enjeu est la liberté d’expression, qui, tout commandants le bloc soviétique, n’existe pas dans nos écoles américaines, où il est défendu par décret gouvernemental, même de proposer comme possibilité qu’il existe un créateur. Certes, la plupart de nos écoles ne sont pas – fort heureusement -marxistes. Cependant, nous n’avons pas la liberté d’enseigner que l’origine de l’univers soit dû à un Créateur plutôt qu’à une matière éternellement préexistante qui fonctipeutcontesterpeutcontesteronnerait selon les seules lois du hasard. Si l’on essaie à l’intérieur du système scolaire public d’exercer son droit à la liberté d’expression garanti expressément par la Constitution, en affirmant: « Non, l’ultime réalité n’est pas la seule matière, mais un Créateur vivant », on est passible de passer en tribunal. Il s’agit en fait d’une interdiction légale à enseigner un point de vue intellectuel autre que celui du matérialisme officiel. Remarquez qu’il ne s’agit pas ici d’une défense touchant à l’expression religieuse, mais d’une défense d’exprimer publiquement des positions intellectuelles contraires à l’orthodoxie matérialiste officielle. Aux chrétiens, je voudrais dire: la dégradation de la situation est bien plus avancée que la plupart d’entre eux ne l’imaginent. Introduire dans les procès en cours, que ce soit dans l’Arkansas, en Louisiane ou ailleurs, la controverse scientifique sur l’âge de la terre, manifeste une méconnaissance totale des priorités.
Ce n’est pas qu’un tel débat soit sans intérêt ou sans importance dans le contexte qui lui est propre. Mais introduire de telles considérations lorsque nous nous battons pour la liberté d’expression dans le système scolaire public, témoigne d’une méconnaissance radicale de l’enjeu véritable du combat actuel.
Suite à l’envahissement de nombreuses églises par une théologie libérale, le consensus humaniste a tout emporté et domine aujourd’hui de façon écrasante notre société tout entière. Le gouvernement de notre pays, le droit, les mass média et une très grande partie du système individuel de valeurs des citoyens, tous sont aujourd’hui presque entièrement imprégnés de relativisme moral. Dans une telle situation, on peut se poser la question: Quelles devraient être nos priorités pour les années quatre-vingts ?
Sans aucun doute, la prière est prioritaire. Il ne faut jamais la minimiser. Mais la sagesse est également nécessaire, et il nous faut la demander à Dieu. Ce que nous réclamons dans ces domaines, c’est cette liberté d’expression que la Constitution garantit à tout citoyen américain. Nous avons été privés de cette liberté d’une manière quasi totalitaire, tant dans les écoles publiques de notre pays que dans la plupart de nos médias, qui exercent une censure secrète à l’endroit de toute perspective chrétienne. Il est toujours plus difficile de surmonter une censure camouflée qu’une censure ouverte, parce que la dernière repose sur des règles juridiques que l’on peut àson àson àson àson contester. Il est presque impossible d’attaquer une censure cachée, Les chrétiens se trouvent devant une censure dissimulée presque totale sur les grandes chaînes de télévision et dans les autres médias. Cette censure cachée est absolument écrasante.
Ainsi donc les chrétiens doivent faire face, non seulement à une censure ouverte exercée par les tribunaux au sujet de leur liberté d’expression dans les écoles publiques, mais aussi à une censure cachée indirecte dans les médias. Nous devons continuellement garder à l’esprit que ce que nous voulons, c’est le droit à une vraie liberté d’expression. Disons-le sans ambages.
La toute première des priorités, sur laquelle je voudrais fortement insister, est la priorité de la vie humaine elle-même. Je mettrais cette question-là avant toutes les autres. C’est le problème crucial sur lequel les chrétiens doivent absolument prendre position.
Il nous faut comprendre que la vie humaine a un caractère tout à fait unique, parce qu’il existe un lien indissoluble entre l’existence d’un Dieu personnel et infini et la dignité unique et intrinsèque des hommes. Si Dieu n’existe pas et s’il n’a pas créé les hommes à son image, il n’y a aucun fondement pour l’affirmation d’une dignité unique et intrinsèque des hommes. Ni les Bouddhistes ni les Hindous ne la connaissent, et les Grecs ne la connaissaient pas non plus. Pour nous, le concept de la dignité de la vie humaine, concept qui conduit à une compassion réelle pour les hommes, va de soi. Il est enraciné dans notre héritage judéo-chrétien, dans le fait même qu’il existe un Dieu personnel et infini. Si ce Dieu personnel et infini n’existait pas, le fondement même de la dignité de toute vie humaine, la vôtre y comprise, disparaîtrait. L’attaque est ici dirigée dans deux directions à la fois, car si l’on détruit la dignité intrinsèque de l’homme, on détruit du même coup la croyance des hommes en l’existence d’un Dieu infini et personnel.
Par conséquent, la dévalorisation actuelle de la vie humaine est inacceptable par principe. Et si de telles questions de principe ne vous touchent pas, songez qu’en réalité c’est votre propre vie qui est dévaluée. Il ne s’agit pas seulement de la dévalorisation de l’enfant à naître, mais de celle de toute vie humaine. L’avortement ne devrait jamais être dissocié de cette dévalorisation générale de la vie humaine. L’histoire n’est jamais figée. D’abord, on accepte l’avortement. L’avortement à son tour conduit à l’infanticide. On en est très rapidement venu à laisser mourir de faim le nourrisson qui ne satisfait pas aux normes arbitrairement fixées de ce qu’est ou n’est pas une vie digne d’être vécue. En fait, pourquoi pas ? Si une mère peut supprimer la vie de son propre bébé, et cela uniquement en vue de son bonheur et de son confort personnel, malgré l’affirmation catégorique de la biologie qu’il s’agit d’un être entièrement humain, pourquoi ne le ferait-elle pas ? Aucun critère sépare logiquement l’avortement de l’infanticide.
Lorsque le Dr. C.E. Koop, Franky, mon fils, et moi-même avons commencé à travaillé sur le livre et le film « Whatever Happened to the Human Race? »*, nous disions que l’infanticide suivrait de très près la législation sur l’avortement. La plupart des gens pensaient certainement que nous exagérions. Mais des procès concernant l’infanticide sont maintenant dans nos tribunaux. Un tribunal a déclaré qu’il était parfaitement légal de laisser un bébé mourir de faim, si tel était le désir de ses parents. Le tribunal a décidé que si le fait d’avoir un enfant mongol ou souffrant du syndrome de Down (maladie guérissable par une opération relativement simple) était pénible pour ses parents, ils avaient le droit légal de laisser mourir leur enfant.
Ne comprenez vous donc pas ce qui est entrain de se passer? C’est la valeur même de la vie humaine, qui est remise en question, et non seulement la pratique de l’avortement, quelque puisse en être l’horreur. Mais ce n’est pas tout. On passe rapidement à l’étape suivante. On propose très sérieusement aujourd’hui d’avoir la liberté de faciliter l’élimination des vieux qui deviendraient une charge sociale, économique ou familiale. Si vous pensez qu’ici j’exagère à nouveau, observez ce qui se passe à présent en France, où le livre qui s’est le mieux vendu ces deux derniers mois avait pour titre: « Comment aider les gens à se suicider ». De même en Angleterre, où un groupe vient de publier un livre spécifiquement adressé aux personnes âgées leur indiquant la meilleure manière de se suicider. Il y a environ une année, je regardais à la télévision américaine l’émission populaire « 60 minutes ». Des deux sujets traités, l’un présentait un homme qui avait comme vocation de faciliter le suicide des personnes âgées. Selon l’habitude de ce programme qui s’incline devant la notion moderne d’une pluralité des valeurs, la vocation de cet homme a été présentée sans le moindre commentaire. Non, je n’exagère aucunement. Le fléau de l’euthanasie ne vous atteindra peut-être pas aussi rapidement que celui de l’infanticide, mais les événements se suivent avec une rapidité effrayante. Ne soyez donc pas stupidement aveugles! Il s’agit de votre vie à vous! Cela ne me touchera guère personnellement, vu que j’ai 70 ans. Mais si vous en avez 25, je peux vous assurer que si nous continuons à dévaluer la vie humaine à l’allure où nous le faisons, quand vous parviendrez à mon âge, votre situation sera dramatique. L’équilibre démographique aura été rompu, les personnes âgées deviendront toujours plus nombreuses. Vous serez alors un fardeau économique insupportable pour la partie active de la population. Vous serez broyé par cette machine inhumaine. Et je ne dis pas de telles choses pour jouer au prophète fanatiquement alarmiste. La rapidité avec laquelle nous sommes passés de l’avortement à l’infanticide prouve malheureusement trop bien que je ne me trompe pas.
Je termine en disant que si j’appartenais à un groupe minoritaire dans ce pays, je serais particulièrement anxieux. J’ai pu prendre connaissance de quelques chiffres instructifs. Faire avorter un bébé noir coûte $ 120 environ. Si on le laisse vivre, son éducation coûtera $ 20.000 à la société. Donc, faisons avorter l’enfant noir dans son ghetto. Cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose? Ne s’agit-il pas d’un phénomène du même ordre que la prétendue ‘solution finale » de Hitler ? Certains de mes amis noirs, comprenant des médecins et d’autres personnes compétentes, sont particulièrement préoccupés par ces problèmes. Une fois qu’on a enlevé l’obligation de protéger toute vie humaine, quelle qu’elle soit, il n’existe plus de raison pour que le processus s’arrête.
En accomplissant notre vocation prioritaire, qui est d’amener les hommes à Christ, nous ne devons jamais oublier que nous sommes également appelés à être le sel et la lumière de notre culture. Les hommes de notre génération – et personne ne le crDit plus que moi – sont perdus s’ils n’acceptent pas le Christ comme Messie. Non seulement ils sont perdus; ils sont brisés, ils sont blessés, ils sont envoie de perdre leur humanité ; ils se détruisent eux-mêmes, et tant de blessures leur arrachent des larmes et des gémissements. Ils n’ont pas la même notion de leur propre perdition, mais ils connaissent bien leurs propres blessures. Ils savent qu’ils sont une génération en quête de dignité humaine, et ils ne la trouvent pas.
Au milieu de cette culture et de cette société malheureuse en voie de décomposition, je voudrais insister avec la plus grande force possible que la première de toutes les priorités pour les chrétiens, qui sont le sel et la lumière de notre culture, est de défendre l’inviolabilité de la vie humaine par tous les moyens dont ils disposent, tant sur le plan publique que par les médias. C’est là notre première priorité. Et cette priorité, nous devons la tenir avec fermeté à toute épreuve.
Copyright Francis A. Schaeffer, 1982, « Priorities 1982 ». Extrait de deux discours donnés au mini-séminaire de l’Abri en i 982. (Permission de reproduction accordée d’avance>. Traduit et abrégé par J-M. Berthoud et J-P. Schneider.
F.A. Schaeffer et c. Everett Koop: « Whatever Happened to the Human Race? » (Mais que se passe-t-il dans la race humaine?) Fleming H. Reveil lOld Trappan N.J.),1979
- Edité par Schaeffer Francis
Le peuple dans le désert
(deuxième partie)
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La Pâque est le commencement de quelque chose, tout comme l’application à soi-même de la mort expiatoire de Christ à la croix est le début de toute vie chrétienne: il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ dit Paul dans Rom 8.1 mais il ajoute et qui marchent non selon la chair mais selon l’Esprit (aussi au v.4). La délivrance (le salut) est suivie dune marche. La Bible ne connaît pas d’évangile qui n’exige pas un changement radical de vie, changement qui n’est pas possible sans la délivrance initiale, ne l’oublions jamais!
Aussi Moïse enjoint-il au peuple de ne pas l’oublier: Souvenez-vous du jour où vous êtes sortis d’Egypte. Quand cela? Quand l’Eternel t’aura fait entrer en Canaan… tu rendras un culte à l’Eternel. (Lisez Ex 13.3-5) C’est donc un jour à se rappeler dans le pays à posséder ! Prochaine injonction : Rappelle-le à ton fils (Ex 13.8). Quelle impression cela lui fera-t-il au désert ? en l’absence d’une patrie ? après avoir eu de la manne à tous les repas pendant douze ans ? Car c’est à cet âge que le fils israélite entrait dans la communauté des hommes. Je m’imagine ce fils disant à son père : « Ne serait-il pas temps de retourner en Egypte ? J’en ai entendu parler, et cela me paraît bien plus attrayant que ce désert… » Il n’y a pas de plénitude dans le désert. Cela n’expliquerait-il pas la réaction des enfants inconvertis dont les parents vivent dans le désert ? Cela peut même se produire alors que les parents travaillent pourtant pour Dieu (missionnaires, pasteurs, diacres…). Le monde paraît tellement plus attrayant. Selon Ex 23.14-16, le peuple devait célébrer trois fêtes chaque année : Combien de récoltes y eut-il dans le désert ? Aucune Ils ne purent donc pas fêter au désert! Aussi n’y eut-il qu’une seule fête de la Pâque au désert, une année après la sortie d’Egypte (Nom 9.1). Mais avec quoi ? Avec ce qu’ils avaient emporté d’Egypte ! Tant que vous n’avez pas la plénitude de Christ, vous ne pouvez célébrer votre conversion qu’avec les ressources de votre vie non régénérée. « l’énergie de la chair », et cela durera douze mois, et puis – plus de réserves ! Nous pouvons maintenant répondre à la question posée à la fin de l’étude précédente : Qu’est-ce qui explique le comportement d’incrédulité du peuple, cause de son séjour prolongé au désert? La manière dont Dieu avait sorti Israël d’ Egypte sera pour le fils comme un signe sur ta main et comme un rappel entre tes yeux, afin que la loi de l’Eternel soit dans ta bouche (Ex 13.9). |
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Un signe sur ta main
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La main signifie ce que l’on fait. Or, au désert chacun fait ce qui lui semble bon (Deut 12,8); il le fait sincèrement, selon ses propres convictions. Mais quelle corvée de devoir faire ceci ou cela parce que cela semble bien ! C’est parce que chacun fait ce qui lui semble bon à lui que le peuple n’est « pas encore arrivé dans le lieu de repos », dans l’héritage que Dieu veut lui donner (Deut 12.9).
Qu’en est-il de nous chrétiens? Jouissons-nous du repos de Dieu? Nous reposons-nous de nos propres oeuvres pour laisser Dieu agir en nous (Héb 4.9-10) ? Certainement pas tant que nous faisons ce qui nous semble bon. La réception de la vie de Christ est le début d’un développement qui doit aboutir à être conduits par l’Esprit(Rom 8.14). C’est la marque de l’enfant de Dieu qui est entré dans le repos de Dieu, qui jouit du pays à posséder, pays où il n’a plus le droit de faire ce qui est bien « à ses propres yeux » – encore moins ce qui est mal à moins qu’il ne soit dans le désert. |
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Un rappel entre tes yeux
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Nom 11.4-8 nous apprend ce que les Israélites pensaient. Dieu avait pourvu du pain du ciel, la manne, dont ils faisaient des gâteaux ayant le goût de biscuits à l’huile. A la pensée de la viande, des légumes et des fruits qu’ils avaient mangés en Egypte, ils pleuraient! ils en avaient oublié le prix: « On avait cela gratuitement, » Lorsqu’on est mécontent de ce que Dieu donne, fût-ce sa Parole (la manne) ou même son Esprit (l’huile), cela perd sa saveur. Leurs pensées sont nourries par le souvenir de ce dont Dieu les a délivrés! Leurs pensées sont dominées par un ennemi vaincu !
Quel est le contenu de vos pensées ? Etes-vous préoccupé par la satisfaction de vos appétits (bonne chère, plaisirs de la chair…) ? par vos ambitions sociales. politiques, ecclésiastiques ? Où votre imagination vous conduit-elle ? On peut pécher par procuration (films livres…). Jésus nomme le désir d’avoir une femme autre que la sienne adultère, et la haine pour un frère meurtre. Pourquoi la Bible perd-elle sa saveur? Est-ce parce que notre imagination est remplie de choses dont Dieu nous a délivrés? Tant que nous n avons pas abandonné tous les domaines de notre vie à la souveraineté de Christ, les promesses de victoire dans la Bible ne sont que du papier imprimé. Car alors la mémoire est remplie de défaites répétées… Quel souvenir avait Israël du pays de Canaan? Aucun Ce qu’ils en savaient était par ouï-dire: ils n’en avaient aucune expérience personnelle. Dieu veut plus que cela pour nous: Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos-là, afin que personne ne tombe, ensuivant le même exemple de désobéissance (Héb 4.11). Empressons-nous de quitter le désert, de prendre possession du repos en entrant dans l’héritage pourvu par Dieu en Christ. Vivons sa vie et non la nôtre, qu’il a prise à la croix à sa mort pour nous ressusciter à une vie nouvelle, sa vie à lui. |
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Dans ta bouche
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Certains Israélites influents s’assemblèrent contre Moïse et Aaron et dirent: Cela suffit ! car toute la communauté, tous sont saints… (Nom 16.3). Dans leur propre estime, ils étaient assez saints. Pourtant ils refusaient la maîtrise que Dieu exerçait sur eux par Moïse et Aaron.
Etes-vous satisfait d’être converti ? d’avoir été pardonné en Christ? d’avoir la certitude d’être enfant de Dieu par l’Esprit habitant en vous 2 Et cependant vous répudiez la maîtrise totale de Christ sur votre être tout entier? Seriez-vous « assez saint » au désert? Ce ne serait qu’à vos propres yeux… Que dit votre bouche à Dieu? « Seigneur, merci de ce que je sois assez saint comme cela »? Et quand Moïse descendit du 5mai. il trouva ce peuple « assez saint » soûl et dansant autour d’un veau représentant Dieu ! Comment le Seigneur nous trouvera-il à son retour? La rédemption est un fait dont on peut se souvenir avec joie seulement dans le pays à posséder. Pourquoi ne pas en prendre possession ? |
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- Edité par Schneider Jean-Pierre
Avec cette série d’articles du pasteur Stuart Olyott à Lausanne. nous ouvrons une nouvelle rubrique. L’ensemble de ces articles évoque les aspects fondamentaux de la doctrine chrétienne présentée. sous forme de courts chapitres. d’une manière concise et facile à retenir. Ayez votre Bible ouverte pendant la lecture. car les passages indiqués vous aideront à saisir toute la portée de ce qui est avancé. Nous savons gré au pasteur Olyott d’avoir mis ce matériel, rédigé en anglais. à notre disposition.
1. LA BIBLE
A. Ce que dit la Bible
Dieu a parle L’univers parle de Dieu. Ps 19.1-3.
Avant la chute, l’homme en comprenait le sens profond. Gen 2.19-20.
Même aujourd’hui, quiconque considère la création doit y découvrir Dieu. Rom 1.18-32; 2.14-15.
Cependant l’homme a tendance à refouler la vérité qu’il entrevoit. Rom 1.18. 21-25. 28.
Pourtant, tout cela laisse l’homme dans l’incapacité de se mettre en ordre avec Dieu ou de le servir de bon coeur. Mais Dieu s’est plu de lui révéler progressivement. en lui adressant la parole, comment s’y prendre. Ces paroles capables de sauver l’homme nous sont maintenant accessibles dans la Bible.
Tirons une première conclusion : Au lieu de débattre la question de l’existence de Dieu, déclarons la vérité. Tout homme a une conscience qui lui dit que Dieu existe.
Dieu parle dans un livre
Nous pouvons savoir sans l’ombre d’un doute que la Bible est la Parole de Dieu: L’AT déclare être Parole de Dieu, ce qui est expressément affirmé par Jésus-Christ et les auteurs du NT. 2 Sam 23.2; Jean 10.35; Act 4.25; 2 Tim 3.16-17; 2 Pi 1.21.
Christ a promis aux apôtres qu’ils seraient divinement inspirés, inspiration qu’ils revendiquent. Jean 14.26; 15.26-27; 1 Cor 2.12: 2 Pi 3.16.
La Bible enseigne des vérités qui dépassent notre compréhension et notre capacité d’invention.
Les prophéties qu’elle contient s’accomplissent.
Bien que composée de 66 livres, la Bible présente une unité parfaite.
La Bible a été conservée d’une manière miraculeuse.
La Bible a résisté à toutes les attaques.
Toujours à nouveau, la Bible a prouvé qu’elle a raison.
La Bible est la Parole de Dieu d’une manière intrinsèque; en cela, elle a besoin ni du témoignage de l’Eglise ni de « preuves » quelconques. Mais tout le monde ne peut pas saisir cela. car tout le monde n’en a pas reçu le discernement spirituel nécessaire. 1 Cor 2.14; Eph 4.18. Pourtant la Bible est ce qu’elle est, que nous le percevions ou non.
Tirons une deuxième conclusion : Ne vous excusez pas de prendre la Bible au mot. Proclamez-la!
Mais Dieu ne parle pas dans tous les livres
Seuls les 66 livres du Nouveau et de l’Ancien Testament sont Paroles de Dieu, à l’exclusion de tout autre livre.
Il n’y a aucune contestation quant aux 27 livres du NT. L’Eglise chrétienne a reconnu avec unanimité quels sont les livres qui portent la marque de l’inspiration divine et a exclu les autres.
Cependant, les livres dits apocryphes, qui n’ont pas été admis dans le canon biblique sauf par l’Eglise catholique, doivent être considérés comme n’ayant pas plus d’autorité que n’importe quel autre écrit humain. En voici les raisons :
1. Les Ecritures du temps du Seigneur Jésus formaient une collection de 39 livres (l’AT sans les Apocryphes), collection que le Seigneur et ses apôtres approuvaient comme étant la Parole de Dieu. Marc 14.49; Luc 24.44; Jean 5.39. Christ a souvent reproché aux Juifs de désobéir aux Ecritures. mais jamais de les falsifier ou de les altérer. Mat 22.29.
2. Ni le Seigneur ni les apôtres n’ont jamais cité les Apocryphes, qui ne furent jamais acceptés par l’Eglise primitive et que même l’Eglise catholique n’intégra dans le canon de l’AT qu’au 16e siècle.
3. Non seulement aucun des livres apocryphes ne se réclame d’être divinement inspiré, mais plusieurs s’en défendent. Certains des livres apocryphes contiennent des fables puériles et encouragent à l’immoralité.
Troisième conclusion : Le respect et la soumission que nous devons à la Parole de Dieu ne doivent jamais être étendus à d’autres écrits.
Application :
Du fait que la Bible est la Parole de Dieu découle une double implication pour nous:
1. Etudions les Ecritures avec diligence et soin. Vouons notre vie à comprendre exactement ce que Dieu a dit.
2. Par amour pour le Seigneur, soumettons notre vie entière aux impératifs de la Bible, à savoir notre vie personnelle, familiale, ecclésiastique…
B. Comment étudier la Bible
La Bible est complète
Il est strictement défendu d’ajouter quoi que ce soit à la Bible. Deut 4.2; 13.1 ; Pr 30.5-6; Apoc 22.18-19.
Aucun complément n’est d’ailleurs nécessaire. 2 Tim 3.15-17 ; Act 20.27 ; Jude 1.3.
Nous avons à appliquer les Ecritures à notre situation propre, sans pourtant y changer, y ajouter ou en retrancher quoi que ce soit.
Première conclusion : N’ayez rien à faire avec des groupes qui enseignent que la Bible seule ne suffit pas.
La Bible est claire
Certaines matières sont difficiles à comprendre, mais non pas les Ecritures elles-mêmes. 2 Pi 3.15-16.
Tout homme peut étudier la Bible. Act 17.11.
Tout chrétien peut la comprendre. Rom 1.7 ; 1 Cor 1.12.
Tout parent peut l’enseigner. Deut 6.4-9.
Quiconque peut s’y conformer. Ps 119.105, 130.
Tout chrétien a reçu le Saint-Esprit, et il ouvrira sa compréhension à la vérité. 1 Jean 2.20, 27.
Deuxième conclusion: Etudiez vous-même la Bible, et ne manquez pas de contrôler tout ce que vous entendez.
La Bible a été préservée
Il n’y a qu’une seule Bible, composée des écrits originaux rédigés par les auteurs sacrés en hébreu, araméen et grec. Ces textes sont les seuls à avoir été inspirés de Dieu. 2 Tim 3.16.
Seules des copies de ces textes nous sont parvenues, mais les erreurs qu’elles contiennent se situent en différents endroits, de sorte qu’il est possible, en comparant les copies, d’élaborer les textes originaux avec une certitude quasi totale.
Aucun autre livre de l’antiquité n’a été préservé aussi pur que la Bible. Dans toute la littérature mondiale, c’est un cas unique qui tient du miraculeux. Car Dieu lui-même a veillé à sa Parole écrite, tout comme il veille sur le déroulement de toute l’histoire humaine.
Troisième conclusion: Lisez votre Bible avec toute confiance, en vous rappelant toujours que votre texte est une traduction et non l’original.
Il faut interpréter la Bible avec exactitude
L’Eglise catholique romaine et les sectes déclarent qu’elles sont les seules à savoir interpréter la Bible comme il faut. En annulant ainsi l’affirmation du Ps 119.105: Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier, elles font de la lumière des ténèbres.
En fait, la Bible s’interprète par elle-même, sinon ce qui précède serait faux. Les passages difficiles sont éclaircis par d’autres, de sorte qu’en comparant les textes tout devient clair.
Nous pouvons aussi constater qu’une seule voix nous parle par la Bible, et non plusieurs. Cela nous permet de formuler ce que la Bible déclare d’une manière dogmatique, par des confessions de foi et des catéchismes.
Quatrième conclusion : Apprenez à connaître la Bible entière, de sorte que vous puissiez étudier chacune des parties en relation avec le tout.
La Bible, notre autorité suprême
Ce n’est que dans la Bible que se trouve la Parole infaillible de Dieu. Elle seule nous révèle ce qu’il nous faut croire et comment il faut nous comporter.
Nous ne sommes donc pas tenus d’accepter l’autorité d’une personne ou d’un conseil, à moins qu’ils soient fidèles à la Bible. Dans ce cas, nous les apprécierons et nous soumettrons à eux chaque fois qu’ils nous rendront attentifs à la vérité contenue dans la Parole de Dieu. Marc 7.6-7 ; 9. 13.
Cinquième conclusion: Ne croyez rien et n’agissez jamais sous pression, a moins que vous en soyez convaincu par le texte même de la Bible.
- Edité par Olyott Stuart
LA PATERNITE SPIRITUELLE
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Les articles précédents se sont préoccupés du leadership au sein d’un groupe. Maintenant, il est important d’examiner l’action du leader-pédagogue vis-à-vis de chacun dans ce groupe, ce que nous ferons en nous plaçant dans le cadre d’une communauté chrétienne ou d’un groupe de jeunes chrétiens, là donc où l’objectif avoué est de faire connaître le Seigneur. | ![]() |
Ce que le leader-pédagogue connaît
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Il va sans dire que le pédagogue animé du désir de partager son enthousiasme de chrétien a envie de présenter la vie chrétienne, sa foi, son espérance, et surtout le Christ, qui en est l’auteur, comme une dimension attirante et passionnante. Pour lui, le Christ n’est pas une vision aux contours bien nets, comme si le modèle à atteindre était devant lui. Ce serait en effet une vision frustrante, car nul ne saurait jamais égaler la personne de Christ. Un modèle ne s’atteint pas, il s’imite, même si la barre du modèle est en apparence moins haute à franchir, en se disant par exemple qu’on se contentera du modèle qu’est l’apôtre Paul (cf. 1Cor ll.1 ;Eph5.1 ;Phil3.17).A plus forte raison, le pédagogue qui en est conscient s’efforcera de ne pas se mettre en avant, mais de renvoyer constamment au modèle qu’est le Christ. |
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La démarche du leader-pédagogue
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Nous sommes l’ouvrage de Dieu, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions (Eph 2.10). Est-il nécessaire de dire que l’oeuvre de Christ sur la terre a été l’accomplissement parfaitement conforme à l’oeuvre qui lui était réservée, et donc préparée d’avance ? Christ a pu dire: Tout est accompli (Jean 19.30). Nous pouvons donc affirmer que chacun peut aussi réaliser ce qu’il a à faire, non pas selon le modèle réservé à Christ, mais selon l’oeuvre qui a été préparée d’avance pour lui. Ce que Christ a fait m’aidera, par exemple, à saisir les qualités requises pour accomplir ce qui est à faire. Et ces qualités peuvent être effectivement acquises grâce à l’aide indéfectible que le Seigneur donne aux siens. Le rôle du pédagogue est donc de faire comprendre à chacun qu’il lui est possible, individuellement, d’accomplir d’une façon originale ce qui lui est préparé d’avance, et de l’y conduire. Jamais le pédagogue ne se posera en modèle, car le disciple accomplira de toute façon son chemin à lui. Le but du pédagogue ne consiste qu’à montrer constamment l’excellence du modèle qu’est le Christ. |
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Le danger
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Dans cette démarche pédagogique qui consiste à faire progresser l’autre à la fois dans la connaissance de Christ et dans sa maturité chrétienne, le leader est parfois tenté d’aller trop vite. Le motif inavoué ou inconscient, c’est la recherche d’un « résultat » tangible chez l’autre. Le forcing et la manipulation sont les écueils à éviter dans les problèmes relationnels Il ne faut pas oublier non plus que la progression dont il est question ici, selon un plan et une oeuvre préparée d’avance pour chacun, est comparable à une croissance, et que cela ne comporte pas souvent des aspects spectaculaires. Il est possible de plaire à Dieu et de construire sa vie chrétienne dans le plus strict anonymat. Christ le charpentier, n’a-t-il pas été appelé Bien-aimé avant même d’avoir exercé son ministère (Marc 1.11) ? Un des pièges à éviter, c’est de faire tapage autour d’un futur disciple, voire même d’en faire un modèle avant qu’il ait fait ses preuves. |
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Conclusion
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L’influence du leader-pédagogue doit toujours s’exercer dans le respect de l’autre, tout en lui donnant les éléments nécessaires pour construire sa vie de disciple, sans se lasser de lui montrer continuellement le Christ. Bien entendu que le leader lui-même veillera sans cesse sur sa cohérence en tant que chrétien. | ![]() |
- Edité par Cousyn Bernard
Le début du chapitre 9 a rappelé le culte de l’ancienne alliance, selon la loi. Chacun des objets utilisés autrefois en a souligné un aspect particulier; mais l’idée centrale de ce culte reste la relation que Dieu a voulu établir avec les hommes. Cette pensée va dominer aussi le reste du chapitre, consacré au culte de la nouvelle alliance, rendu possible par le Christ.
1. Hébreux 9.11-14: Christ entré au ciel
C’est par rapport au culte d’Israël que Christ a apporté les biens à venir, comme aussi le monde à venir (Héb 2.5). Ce futur a déjà commencé pour l’Eglise, qui en jouit par la foi.
a) Comme souverain sacrificateur,
Christ est entré au ciel, dans le lieu très saint de la présence de Dieu, comme autrefois le souverain sacrificateur dans le tabernacle, le grand jour des expiations (Lév 16); mais:
– dans un tabernacle hors de cette création
– avec son propre sang (en grec = « à travers »),
– une fois pour toutes,
– avec une rédemption éternelle.
b) Comme victime expiatoire, il est:
– offrande volontaire (les animaux étaient contraints),
– en accord avec l’Esprit éternel (et non selon une loi temporaire),
– sans tache,
– avec un sang purificateur meilleur
· dans sa nature : boucs et taureaux, cendre d’une génisse (Nom 19.1),
· dans ses effets: la conscience (et non la chair) libérée des oeuvres mortes, le service (= culte) du Dieu vivant.
2. Hébreux 9.15-17: Christ médiateur de l’alliance
Le besoin d’un médiateur entre Dieu et l’homme a été ressenti depuis longtemps déjà (Job 9.33) ; Jésus Christ l’est devenu (1 Tim 2.5) par sa mort à la croix, riche en effets bénis:
– elle ratifie la nouvelle alliance (en grec, alliance et testament sont un même mot),
– elle acquiert aux croyants l’héritage éternel promis,
– elle était nécessaire à cet égard.
3. Hébreux 9.18-26: Rôle éminent du sang dans l’alliance
3.1. Dans l’ancienne alliance (Héb 9.18-23)
Aspersion du sang, dès le début (Ex 24.8), sur le livre de la loi, le peuple, le tabernacle, les ustensiles du service, presque tout, selon la loi. Le signe de la vie donnée en rançon est inséparable de tout culte ou service pour Dieu. La loi ne valait que pour la terre. Pour la purification du ciel (et de l’Eglise, peuple céleste, qui s’y trouve déjà quant à sa position, Eph 2.5-6), il fallait de meilleurs sacrifices.
3.2. Dans la nouvelle alliance (Héb 9.24-26)
Christ est entré dans le véritable sanctuaire qu’est le ciel. Il y paraît:
– maintenant,
– pour nous,
– à la face de Dieu,
– une seule fois (et non une fois l’an),
– avec son propre sang,
– avec la valeur d’un sacrifice unique, parce que suffisant (cf. Héb 10.1-4),
– pour abolir le péché par son sacrifice.
4. Hébreux 9.27-28: Christ reviendra
4.1. Christ s’est fait homme
La mort est le lot commun des hommes depuis la chute d’Adam (Rom 5.12), comme conséquence du péché. Après la mort vient le jugement, selon les oeuvres de chacun (Apoc 20.12-15).
Christ, comme homme sans péché, était le seul sur lequel la mort n’avait aucun droit. Dès sa naissance pourtant, sa mort sur la croix fut le seul but de sa vie.
Contrairement aux hommes, il a subi le jugement de Dieu, même la seconde mort (= l’abandon de Dieu), de son vivant encore, sur la croix. Il portait alors les péchés des hommes, au point même qu’il a été fait péché (2 Cor 5.21).
4.2. Christ est devenu souverain sacrificateur
Après avoir fait la purification du peuple, le grand jour des expiations, le souverain sacrificateur sortait du tabernacle (Lév 16.17). Alors seulement le peuple savait que le sacrifice était accepté par Dieu.
Christ aussi, sans plus rien avoir à faire avec la question du péché, réglée à la croix une fois pour toutes, sortira du ciel pour attirer à lui pour toujours, ceux qui l’attendent. Ce sera l’enlèvement de l’Eglise (1 Thes 4.15-18).
Sans attendre ce moment, Dieu a envoyé le Saint Esprit, qui rend témoignage aux croyants de leur rédemption accomplie et leur donne déjà la paix avec Dieu (Rom 5.1).
- Edité par Choiquier Jean
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