PROMESSES
LA CRISE DE L’AUTORITE
La Crise
Pour certains, toute autorité est devenue suspecte et cet esprit se manifeste jusque dans les églises où l’on professe pourtant Jésus-Christ comme le seul Seigneur (1 Cor. 8.6), le chef suprême (Eph. 1.22) et la tête du corps de l’Eglise (Col. 1.18). Comment Son autorité devrait-elle s’exercer de nos jours ? Jésus a ordonné aux apôtres d’enseigner tout ce qu’il leur avait prescrit (Mat. 28.20). Se référant aux paroles du Seigneur, aux révélations reçues ultérieurement et même à l’Ancien Testament, les apôtres ont transmis ce qui leur avait été confié (1 Cor. 15.3) en enseignant directement et en consignant leur enseignement. Ils l’ont fait en des termes non équivoques en écrivant par exemple : J’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur (1 Cor. 7.10) ou encore … qu’ils reconnaissent que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur (1 Cor. 14.37). Après que les témoins oculaires du Christ eurent disparu, leur témoignage écrit prit une importance capitale. Les anciens, placés à la tête des églises (1 Thess. 5.12), devaient diriger, enseigner (1 Tim. 5.17), surveiller (épiscopes), paître le troupeau (Act. 20.28 1 Pierre 5.2) en retenant l’Evangile tel qu’il leur avait été annoncé (1 Cor. 15.2), sans en rien cacher (Act. 20.20) et sans aller au-delà de ce qui est écrit (1 Cor. 4.6).
Ces hommes étaient donc investis d’une certaine autorité qui ne résidait pas tant en leur personne que dans la Parole de Dieu qu’ils étaient censés proclamer et appliquer. Par la suite, et très tôt déjà, la Parole de Dieu fut malheureusement altérée (2 Cor. 4.2), des usurpateurs parurent et des commandements humains supplantèrent la loi divine. Cela eut pour effet de provoquer les mouvements de réforme ou de réveil spirituel qui jalonnent l’histoire de la chrétienté. Par crainte du cléricalisme, par réaction contre un certain autoritarisme, ou abus de pouvoir et par attachement à l’esprit démocratique ambiant, on a parfois réussi, de nos jours à réduire ceux qui exercent un ministère pastoral à de simples exécutants de la volonté d’une majorité. On s’est en cela considérablement éloigné de la pensée scripturaire.
Il y aurait lieu de revaloriser les ministères en reconnaissant aux conducteurs spirituels l’autorité dont le Seigneur les a revêtus, sans pour autant les laisser devenir des dominateurs intouchables (1 Pierre 5.3) 1 Tim. 5.19-20 3 Jean 9-10).
Il est clair que la crise d’autorité dans les églises va de pair avec la « nouvelle morale » et cela engendre du désordre à tous les niveaux. Le rétablissement et le respect de l’autorité voulue par le Seigneur sont seuls en mesure de garantir l’ordre et la bienséance dans la Maison de Dieu, qui est l’Eglise du Dieu vivant, colonne et appui de la vérité (1 Tim. 3.15).
Des Distinctions.
Précisons toutefois que toutes les ordonnances et prescriptions contenues dans les Ecritures ne concernent pas tous les croyants de tous les temps et lieux. Là où une saine interprétation de la Bible le justifie, des distinctions s’imposent. A l’instar du professeur P. Courhtial (**), nous distinguons quatre sortes d’ordonnances. 1. Nous trouvons dans l’Ancien Testament des lois et des ordonnances qui ont une valeur permanente et universelle. Par exemple ce commandement:
Honore ton père et ta mère… (Exode 20.12) répété dans Eph. 6.2. Ce sont des lois morales.
2. Viennent ensuite des prescriptions temporaires de l’Ancienne Alliance qui s’inscrivent dans un contexte culturel, familial, social, racial et politique bien défini et passager. Parmi elles se classent par exemple les lois cérémonielles, ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réformation (Hébreux 9-10), appelées ombres des choses à venir et dont la réalité est en Christ. (Col. 2.16-17). L’apôtre Paul considérait comme telles les fêtes, nouvelles lunes, sabbats et tous les préceptes concernant le manger et le boire, etc.
3. Il y a aussi tout ce qui fut ordonné du temps de Jésus et des apôtres, mais qui eut manifestement un caractère circonstanciel et provisoire. C’est ainsi que Jésus ordonna aux siens de ne porter ni bourse, ni sac, ni souliers et de ne saluer personne en chemin (Luc 10.4). Plus tard, le même Seigneur ordonna aux mêmes disciples de faire le contraire. (Luc 22.36) parce que les conditions allaient changer.
4. Notons enfin que d’autres ordres ou commandements du Nouveau Testament ont gardé leur validité, qu’ils concernent la vie personnelle, familiale, sociale ou communautaire. Dans tous ces domaines, les instructions apostoliques abondent. Pour s’en convaincre, il suffit de relire ce que dit l’apôtre au sujet des femmes, des maris, des enfants, des pères, des serviteurs, des maîtres (Col. 3.18-4.1), des autorités (Rom. 13.1-7), de la tenue dans les assemblées (1 Cor. 11.2-16), sur la manière de célébrer le repas du Seigneur (1 Cor. 11.17-34), etc.
A tout cela, il convient d’ajouter:
a) qu’on trouve dans les églises primitives des pratiques et des expériences qui n’ont pas été formellement ordonnées par Christ ou les apôtres et qui ne sauraient donc être considérées comme normatives et contraignantes. On pourrait citer ici la mise en commun et le partage de tous les biens que pratiquaient au commencement les chrétiens de Jérusalem (Act. 2.45)
b) qu’à côté des dons de service dont il est question dans le Nouveau Testament, apparaissent aussi des manifestations extraordinaires ou opérations spectaculaires produites par des dons miraculeux accordés par Dieu à certains Nous sommes invités à aspirer aux dons les meilleurs (1 Cor. 12.31), mais les meilleurs ne sont pas forcément lesmiraculeux. En cette matière, le Saint-Esprit est, d’ailleurs, absolument souverain, puisqu’il distribue les dons comme il veut (1 Cor. 12.11). Il s’agit donc ici moins d’obéissance à un ordre que de disponibilité à recevoir ce que Dieu veut bien nous accorder pour l’utilité Commune;
c) qu’il reste en outre toutes les questions qui ne sont pas directement traitées dans les Ecritures et que nous devons examiner à la lumière des principes bibliques, de l’enseignement général des Ecritures et de la sagesse chrétienne.
Des Critères
Revenons aux commandements et essayons d’établir des principes qui pourraient nous permettre de reconnaître la pérennité ou la caducité d’une prescription. 1. La pérennité
Demeure valable tout commandement des Ecritures qui n’a pas été directement ou indirectement abrogé par l’oeuvre, l’enseignement ou la pratique de Christ ou des apôtres et qui n’a pas perdu sa raison d’être.
2. La caducité
Est à considérer comme dépassée toute ordonnance biblique qui s’adressait spécifiquement au peuple juif et qui, de ce fait, n’a pas compris tous les actes symboliques qui ont trouvé leur accomplissement en Christ (Transposition spirituelle).
On peut de même considérer comme caduques toutes les ordonnances néotestamentaires qui ont été dictées en fonction de circonstances particulières qui ne sont plus celles de nos jours et lieux.
L’application de ces règles devrait pouvoir se faire sans trop de peine si l’on aborde les questions avec un minimum d’objectivité, d’amour de la vérité, de connaissance et de bon sens. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra renverser les faux raisonnements de ceux qui, consciemment ou inconsciemment, travaillent au relàchement des moeurs et au mépris de l’autorité au sein des églises.
Des Indices
Pour pouvoir lutter efficacement contre un mal, il faut en discerner les premiers symptômes. La nouvelle morale en présente plusieurs qui ne trompent pas. Elle trouve un terrain propice partout:1. où se manifeste cet antinomisme, cette allergie à tout ce qui est loi, prescription, ordre, ces choses étant considérées comme une menace pour la liberté;
2. où les prescriptions bibliques sont rejetées au nom de l’amour, comme si le véritable amour ne consistait pas justement à garder les commandements de Dieu;
3. où l’autorité spirituelle établie dans les églises n’est plus respectée et où, au nom de sa liberté et de sa maturité, on prétend être enseigné et conduit à l’intérieur ou du fond de son être sans référence à la Bible;
4. où il est plus ou moins ouvertement admis que la Bible est dépassée et où l’on permet de la court-circuiter en allant au-delà de ce qu’elle enseigne et autorise ;
5. où l’on considère comme rétrogrades et légalîstes, ou comme des chrétiens à l’état d’enfance, ceux qui préconisent l’obéissance aux commandements du Seigneur;
6. où, en prônant une éthique de situation, on s’adapte et se conforme à l’esprit perverti de notre temps en refusant le critère de la morale biblique et en classant arbitrairement certains commandements gênants parmi les choses périmées;
7. où une décision prise à la majorité des voix l’emporte sur ce que dit l’Ecriture.
Conclusion
Si nous ne voulons pas tôt ou tard céder à l’esprit de la nouvelle morale pour « être de notre temps ». nous devons adopter une position ferme et franche basée sur l’autorité incontestable des Ecritures interprétées honnêtement. Nous ne devons pas nous laisser influencer parce qui se dit, se publie et se fait autour de nous quand ces choses sont manifestement en contradiction avec l’enseignement des Ecritures.Nous devons faire connaître notre position à tout homme, tout en nous désolidarisant de ceux qui accomplissent consciemment ou inconsciemment une oeuvre de démolition morale. Nous voulons en toute humilité travailler à la restauration et au maintien de l’ordre moral dans les églises en remettant en honneur ce que dit l’Ecriture.
Nous nous sentons en communion avec tous ceux qui poursuivent ce même idéal à la Gloire du Seigneur.
J. HOFFMANN (*)
(*) Jean Hoffmann est pasteur à l’Eglise Baptiste de Tramelan (CH). Il s’agit d’un extrait d’une conférence donnée le 20 oct. 81 à Seengen (CH).
(**) « Esquisse de quelques principes de l’éthique » – La Revue Réformée No 91 – 1972/3.
- Edité par Hoffmann Jean
Un des problèmes inquiétants de notre temps est celui de la simplification, de l’absence de distinctions de la pensée sur des questions importantes. Ce mal affecte souvent les milieux chrétiens eux-mêmes. Il existe un certain nombre de slogans simplistes à la mode qui donnent, à ceux qui les emploient, l’illusion qu’ils réfléchissent alors qu’ils ne font que refléter les courants de pensée mis en circulation par les médias. Une telle simplification devient un véritable obstacle à l’analyse correcte des problèmes de notre temps.
On parlera, par exemple, avec enthousiasme des « droits de l’homme », oubliant que tout droit implique en contrepartie un devoir précis, sous peine de dégénérer en abus. S’il existe une nature humaine dont la physionomie nous est pleinement révélée par la Bible, en revanche, l’homme abstrait des droits de l’homme, invention du siècle des lumières, ne se trouve nulle part. L’homme dont nous parle la Bible est, comme celui que nous rencontrons tous les jours, toujours situé socialement, historiquement et surtout spirituellement. Les chrétiens détiennent des droits et des devoirs que ne connaissent, et ne peuvent connaître, les non-chrétiens. Par exemple, les injonctions à la non résitanceau mal adressées à ses disciples par le Christ dans le sermon sur la montagne ne sauraient être appliquées à ‘Etat, certes soumis à l’ordre de la loi divine, mais incapable, en tant que tel, de mettre en pratique les paroles de l’Evangile adressées aux seuls enfants de Dieu. Les droits et les devoirs des parents ne peuvent être identiques à ceux de leurs enfants, et ceux des ouvriers ne sont pas assimilables aux droits et obligations des employeurs. Les droits de l’homme ne tiennent pas compte de ces différenciations qu’imposent la réalité et la loi de Dieu à notre réflexion.
Le droit, lui, par son aspect nécessairement plus pratique et réaliste, quelles que puissent être par ailleurs ses déviations, est moins susceptible de tomber dans les abstractions anti-bibliques des droits théoriques de l’homme.
Il en est de même de la notion de « paix », notion bien mal comprise aujourd’hui, car elle est devenue une notion brute, indifférenciée, un bien absolu, une idole. Jésus-Christ ne se contentait pas de telles simplifications. A sa naissance, les anges n’avaient-ils pas chanté Paix sur la terre? Notre Seigneur affirma d’autre part : Je ne suis pas venu apporter la paix mais l’épée, et en laissant Sa paix à Ses disciplines, il précisait : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble pas et ne s’alarme pas. (Jean 14.27). Il savait que la paix que donne le monde est bien trompeuse et peu digne de confiance. Cependant l’apôtre ne nous demande-t-il pas de prier pour les autorités afin que nous vivions en paix et que nous puissions annoncer l’Evangile en toute tranquillité?
N’oublions pas que ces autorités sont celles qui détiennent le glaive intérieur de la police et le glaive extérieur de l’armée. Si nous nous laissions vraiment conduire par les paroles du Christ et de Ses apôtres, nous ne tomberions pas dans les pièges grossiers et dangereux de la propagande pacifiste.
En 1982 paraissait sous la signature du célébre contestataire de la tyrannie soviétique, Vladimir Boukovsky, un petit livre intitulé « Les pacifistes contre la paix ». Rappelons que Boukovsky fut l’un des plus courageux et lucides dénonciateurs de l’arbitraire dont souffrent tous ceux qui, en Union Soviétique, osent afficher une quelconque indépendance face au pouvoir totalitaire de lEtat. Il fut l’un des premiers à nous révéler l’abrutissement psychiatrique que le pouvoir communiste en Union Soviétique faisait subir aux non-conformistes de tout genre et, plus particulièrement, aux chrétiens qui refusaient de rendre un culte idôlatre au César soviétique. Mais Boukovsky n’est pas de ceux qui, une fois rejetés par le Goulag, trouvent commode de se taire sur les vices de cet Occident qui les a accueillis. Dans ce petit ouvrage, il cherche à nous ouvrir les yeux sur les dangers que nous fait courir cette GUERRE pacifiste que l’Union Soviétique livre aujourd’hui à l’Occident tout entier
Dans une première partie intitulée « Une arme secrète de la Russie Soviétique », Boukovsky nous donne l’historique de l’utilisation par le pouvoir communiste du slogan « La lutte pour la paix », et cela depuis la fin de la première guerre mondiale.
Il écrit :
« Le pouvoir soviétique est sorti des cendres de la Première Guerre mondiale en brandissant le slogan « La paix pour le peuple. Tout le pouvoir aux Soviets ». Les idéologues bolchéviques avaient déjà compris tout le parti qu’ils pouvaient tirer de l’aspiration universelle à la paix ».
Mais cette « Paix » avait pour but d’instaurer la plus dure tyrannie, tyrannie dont le moteur était la lutte, la guerre des classes (le vrai sens marxiste du mot « paix ») aboutissant à la domination absolue du peuple russe par ce que Boukovsky appelle la « clique dirigeante communiste ». Et notre auteur d’ajouter:
Malheureusement, l’ordre communiste n’était rien d’autre que la perpétuation de la guerre civile à l’intérieur du pays et dans le monde entier. Ou, pour être plus précis, la transposition à l’échelle du monde entier de cette fameuse « lutte pour la paix », puisque, dans les termes même de Lénine, « la paix ne peut, en dernière analyse, que signifier l’instauration du pouvoir communiste dans le monde entier ».
Boukovsky nous conduit ensuite rapidement à travers certains des incidents les plus importans de cette guerre que livre depuis plus de soixante-cinq ans l’Union Soviétique au monde entier. Un des moments les plus remarquables de cette guerre psychologique, « guerre par la paix », fut la débâcle française de 1940, où le défaitisme de commande des communistes français joua un rôle capital. Un autre fut le mouvement international « Pax’ parti de la Pologne dans les années cinquante et commandé directement par les services soviétiques de désinformation. Mais il semble bien que le plus grand succès des communistes dans cette guerre par la paix contre les nations hors de leur domination se trouve dans cette véritable épidémie de pacifisme suscitée partout dans le monde aujourd’hui. Le plus inquiétant est bien évidemment la part immense que jouent les Eglises dans cet engouement pacifiste en faveur du plus grand ennemi politique du christianisme sur notre terre. En effet, de nombreuses Eglises entrent dans le jeu soviétique en adoptant un pacifisme pseudoévangélique, poussant ainsi les Etats occidentaux au désarmement unilatéral.
Mais, avec Boukovsky, posons-nous la question :
Qu’arrivera-t-il si nous désarmons unilatéralement? Les Soviétiques nous emboîteront-ils le pas ? Non, cent fois non. Cela signifierait la désintégration rapide de leur empire et l’effondrement général de leur pouvoir… Mais dès l’instant où vous auriez désarmé, vous commenceriez à perdre progressivement votre liberté, exposés sans défense que vous seriez désormais au chantage constant des Soviétiques ».
Dans ces temps dangereux où le slogan « Paix et sûreté » prend une ampleur toujours plus grande au sein de nombreuses Eglises, Dieu nous donne dans le petit livre de Boukovsky un excellent contre-poison pour combattre dans notre esprit les séductions et les erreurs mortelles de l’idéologie pacifiste. Nous ne pouvons trop vivement vous recommander la lecture du livre « Les pacifistes contre la paix ».
Voyez à ce sujet les différents ouvrage de Michel Villey sur l’histoire de la philosophie du droit et, en particulier, son dernier livre Le droit et les droits de l’homme », P.U.F., Paris, 1983, 171 p.
Jean-Marc BERTHOUD
« Les pacifistes contre la paix » de Wladimir Boukovsky, Ed. Robert Laffont, Paris, 1982,124 p. Pour ceux qui lisent l’anglais, nous recommandons également le livre « Who s for peace ? » de Francis Schaeffer, Wladimir Boukovsky et James Hitchcock, Ed. Thomas Nelson, New York 1983.
Le roman de Wladimir Volkoff « Le montage », Ed. ?/ L’âge d’homme, Paris-Lausanne 1982, nous livre une analyse exceptionnellement précise et bien documentée des méthodes de manipulation idéologique soviétique.
- Edité par Berthoud Jean-Marc
VUE D’ENSEMBLE DE L’EPITRE
Située dans l’ensemble des Ecritures et envisagée sous ses différents aspects, l’épître aux Hébreux (en abrégé Héb.) apparaît comme un libre capital du Nouveau Testament (NT), avec ses 13 chapitres et l’accomplissement de l’Ancien Testament (AT) montré dans la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ.
1. AUTEUR
Pas nommé. Dieu seul le connaît.C’est :
– un Juif (1.1. nos pères = patriarches d’Israël),
– un helléniste plus de 80 citations de l’AT, toutes selon la version grecque des LXX (sauf 10.30),
– un ami de Timothée (13.23),
– un contemporain des apôtres (2.3), mais pas apôtre lui-même (ne s’identifie jamais a eux).
Selon Tertullien, ce pourrait être Barnabas (Act. 4.36)
– Juif (de la tribu de Lévi),
– Lévite connaît bien les sacrifices et la loi en général,
– Cypriote, avec culture grecque d’Alexandrie,
– converti après la Pentecôte, par les miracles ? (2.3-4),
– « fils d’exhortation » (comp. 13.22).
Serait ce plutôt Paul, dont les idées se retrouvent ?
Mais :
– il ne se nomme pas (contrairement à ses épîtres),
– le vocabulaire diffère beaucoup plus de 150 mots ne se retrouvent pas ailleurs dans le NT
– le style est différent, plus doux,
– la matière traitée aussi est différente,
– l’autorité dont se réclame Paul ailleurs (GaI. 1.12 1 Cor. 9.1, etc) n’apparaît pas en Héb. (comp. 2.3).
Quand l’écrivain reste ainsi caché, Dieu n’est que mieux désigné comme la source du message (3.7 10.15 pour ‘AT 9.8 pour Héb.).
2. DESTINATAIRES
Aucune indication déterminante (autre différence avec les épîtres de Paul).
Ce sont:
– des Hébreux (1.1. nos pères) connaissant l’AI et les nombreuses références aux faits qu’il relate (aucune allusion à des païens convertis),
– devenus chrétiens (2.3) après la Pentecôte et les miracles qui la suivirent,
– depuis longtemps déjà (5.11-12),
– connaissent Timothée (13.23),
– forment une église locale ayant des conducteurs (13.7,17, 24), mais où?
A Rome, si l’épître est écrite d’ailleurs ?
A Jérusalem, si l’épître est écrite d’Italie ?
Le doute qui subsiste accrédite le message de cette merveilleuse épître auprès de tous les croyants qui se reconnaissent dans ces croyants d’ancienne date, mais pas avancés spirituellement et exposés au découragement.
3. DATE DE COMPOSITION
Avant l’an 70 de notre ère :
– le temple de Jérusalem et le culte lévitique sont encore là (8.4; 9.9). La destruction du temple n’aurait pas manqué d’être citée comme un jugement de Dieu sur l’ancien état (8.13).
– Timothée vit encore (13.23).
4. BUT DE L’EPITRE
Il est double, face à la tentation de recul de la foi :– doctrinal : supériorité de Christ sur l’ancienne alliance et la loi de Moïse;
– pratique : conduire à une maturité spirituelle des croyants menacés de relâchement par incrédulité.
5 avertissements sont répartis dans l’épître: 2.1-4; 3.7-19 (4.11-13) ; 5.11 -6.20; 10.26-39; 12.18-29.
La connaissance du Fils de Dieu est une puissance de vie pour le croyant (Phi. 3-10).
5. QUELQUES THEMES DE L’EPITRE
– PerfectionLoi et sacrifices ne peuvent rendre parfait : Héb. 7.11,19 ; 9.9 ; 10.1.
Christ est parvenu à la perfection :2.10; 5.9 ; 7.28; 9.11.
Christ sauve parfaitement les croyants : 7.25 ; 10.14 ; 11.40.
– Eternel (et non temporaire comme la loi) 7 fois : trône 1.8 ; salut 5.9 jugement 6.2 ; rédemption 9.12 ; Esprit 9.14; héritage 9.15 ; alliance 13.20.
– Meilleur (Héb. livre des choses meilleures en Christ). 9 fois :espérance 7.19 ; ministèrede Christ 8.6 ; alliance 8.6 promesses 8.6; biens 10.34 ; patrie 11.15 ; résurrection 11.35 ; quelque chose 11.40 ; sang d’aspersion 12.24.
– Foi (Héb. il chapitre classique des héros de la foi).
– Quelques versets fondamentaux:
1.2 : Dieu a parlé
4.16 : Le trône de la grâce
5.9 : Le salut éternel
7.25 : Un sauveur toujours vivant pour prier
9.22 : L’effusion du sang nécessaire au pardon
9.27 : Après la mort vient le jugement
12.20 : Dieu est aussi un feu consumant
13.8 : Jésus-Christ est le même.
6. PLAN
Prologue 1.1-3 : Gloire personnelle du Fils de DieuPartie doctrinale
1.4 – 10.18 : Christ médiateur de l’alliance meilleure
1.4 – 7.28 : Christ supérieur aux personnalités de l’AT
8.1 – 10.18 : Christ supérieur aux institutions de l’AT
Partie pratique
10.19 -13.17: La vie céleste transposée dans les réalités de notre vie terrestre.
10.19 – 11.40 : Plénitude de vie et de foi
12.1 – 13.17 : Persévérance d’espérance et d’amour
Epilogue 13.18-25 : voeux et salutations.
7. VERSET CLEF
On a proposé Héb. 1.1 : Dieu a parlé; mais Héb. 8.1 est plus conforme au message spécifique de l’épître : Christ sacrificateur, dans son rôle actuel, caché mais indispensable au peuple de Dieu (quelques rares aperçus seulement ailleurs dans le NT : Jn. 13, Rom. 5.10 ; 6.10 ; sur la vie actuelle au ciel du Sauveur des croyants).L’épître aux Hébreux est à ce point remplie du Christ, qu’on l’a appelée le 5e évangile !
Jean CHOPARD
- Edité par Choiquier Jean
« CEP ET SARMENTS » Georges Gaudibert; éditions « Je sème », ch. de Grand-Vigne, CH-1302 |
Sous ce thème central se cachent de grands trésors spirituels. Au fur et à mesure que le lecteur pénètre dans les pensées de l’auteur, il est entraîné de plein gré dans le chemin de la sanctification, avec tout ce que cela implique. Ces 15 prédications forment un ensemble d’exhortations à une vie épanouie en Christ. Dieu cherche des hommes disponibles « qui ne discutent pas les ordres du Chef » (La lanterne de Diogène).
Notre attitude de foi est déterminante dans nos épreuves (Venez à moi, vous tous qui…). Dieu nous a confié des ministères, et ils doivent être exercés fidèlement. « En définitive, la fidélité est pour nous de recevoir et de conserver l’enseignement et les sentiments de Jésus-Christ d’avoir ses réactions devant la vie et ses problèmes, devant la souffrance et les besoins de ceux qui nous entourent » (Le souci de fidélité).
La prédication sur Foi et plénitude spirituelle est excellente c’est une appréciation au sujet du baptême du Saint-Esprit et de la nécessité impérieuse d’être rempli du Saint-Esprit. Nous partageons entièrement la vision de l’auteur.
L’expérience du grand missionnaire Hudson Taylor, cité à cet endroit, est enrichissante. On pourrait conclure ce chapitre par ces exhortations « la foi prime l’effort, mais ne le supprime pas » et « la plénitude dont parle ‘Ecriture Sainte, n’enlève nullement au croyant la notion du progrès qu’il doit sans cesse rechercher et du but vers lequel il doit toujours courir ».
Puis il touche au mystère de la souffrance, de la vie remplie de difficultés où la présence constante du Seigneur nous est assurée. Etre criblé par l’Ennemi fait partie du programme du Dieu souverain qui nous donne force et patience pour arriver à maturité.
Le thème Cep et sarments est une illustration magistrale de la vie de Dieu – sève divine – qui circule dans chaque croyant. Le fruit est le résultat d’un travail laborieux accompli par le divin Cultivateur. Et, ‘l’émondage, le rognage, fortifient l’attachement du cep au sarment ».
Quelle leçon touchante!
L’auteur nous amène aussi à considérer notre avenir glorieux sous l’angle de notre responsabilité. Nos différentes échardes dans la chair sont un excellent moyen pour nous faire avancer dans ce sentier vers la gloire.
La solitude, cette méconnue, voilà une exhortation qu’on entend plus guère. Nous découvrons une facette du grand penseur chrétien vaudois, Alexandre Vinet, qui écrivit « qu’il n’est pas bon, même sous le point de vue religieux, que l’homme soit seul. Mais il serait encore moins bon de ne jamais être seul. A force de se mêler avec les hommes, on perd son empreinte ; on échange son propre caractère contre le caractère général on pense avec l’esprit des autres on cesse d’être soi-même ». Le face-à-face de tous les jours avec Dieu est indispensable à tout serviteur de Dieu – et nous le sommes tous.
Cela débouche sur Le vase brisé d’où s’exhale un parfum extraordinaire pour quiconque reste humblement aux pieds du Maître. La spiritualité n’est pas synonyme d’instruction. « Marie connaissait probablement peu de choses sur les mathématiques, les sciences et les arts, moins que les élèves de nos écoles. Mais elle possédait quelques chose d’irremplaçable, d’infiniment précieux le contact du coeur avec Jésus-Christ et la compréhension de ses pensées intimes ».
Que reste-t-il à la fin de notre vie terrestre ?
Jésus-Christ seul dans toute l’acceptation de ce terme (Tu es digne). Déjà privés de nos bien-aimés qui nous ont précédés dans le ciel, « nous avons que nous ne somme pas seuls, nous ne sommes jamais seuls. Et puis, nous attendons le printemps qui n’aura pas de fin’ (Le vieux banc).
Ces prédications pleines de réalisme et de délicatesse sont le fruit d’un homme qui, à côté de sa profession, ‘eut un ministère riche et varié dans l’Eglise ». Très tôt, il mit son don d’enseignement au bénéfice des Assemblées de la Suisse romande et, plus tard, de celles d’italie.
Il fut aussi de 1951 à 1976 rédacteur de « Semailles et Moisson », mensuel des Assemblées évangéliques de Suisse romande. Divers organismes missionnaires purent également bénéficier de ses multiples talents, car il avait très à coeur les missions, en particulier celle de l’Asie. J’ai eu le privilège de connaître personnellement l’auteur, et ce qui m’a toujours impressionné chez lui, ce son sa grande discipline personnelle, son équilibre, sa spiritualité, son humour, sa simplicité et sa modestie, malgré son grand savoir. Tout cela ressort ce des thèmes.
Encore une remarque en passant. Les notes au bas des pages sont excellentes et instructives. Nous suggérons qu’à la page 20, note 1 au sujet du baptême du Saint-Esprit, il soit aussi permis de penser que selon le texte original de Mt. 3.11 ; Mc. 1.8 Lc. 3.16 Jn. 1.33 et Ac. 1.5, la préposition « en » suivie d’un datif peut prendre le sens de l’instrument ou du moyen. Ainsi, le Saint-Esprit devient le moyen par lequel le baptême nous incorpore au corps de Christ (1 Cor. 12.13). Nous en trouvons un exemple typique dans Hébr. 9.22 : presque tout… est purifié avec du sang (« en » + datif). Cela nous aide à mieux comprendre cette vérité profonde.
Nous recommandons vivement cet ouvrage. Il nous édifie puissamment et nous ramène toujours vers Celui en qui nous avons tout pleinement.
H. LUSCHER
- Edité par Lüscher Henri
« CEP ET SARMENTS » « LE ROCK’N’ROLL » par le R.P. Jean-Paul Regimbai et une équipe de collaborateurs (Brochure de 62 p., Editions CROISADE, Daniel Chatelain, Case 5, Grange-Canal, 1211 Genève, Suisse, 1983 -Prix FS 7.-, FF 20.-) |
Le sous-titre, « Viol de la conscience par les messages subliminaux », résume succinctement la substance de l’ouvrage. L’auteur montre à quel point la musique rock a révolutionné la vie sociale, morale et culturelle de l’humanité entière. L’influence du rock est pernicieuse de par son inspiration très souvent démoniaque, influence d’autant plus dangereuse qu’elle est souvent camouflée, sous forme de message que seul l’inconscient peut capter, évidemment à l’insu de l’auditeur ainsi violé. Tout cela est appuyé par une série d’exemples probants. – Régimbal trace le développement du rock à partir des années 1950 et montre à quel point il va de pair avec les effets de drogues hallucinogènes (acid rock), pour aboutir au rock franchement satanique. Le « Devil’s White Album » (l’album blanc du diable) des Beatles proclame que Jésus-Christ est mort et que seul le rock and roîl triomphe. Quoi d’étonnant que ces musiciens trempent dans la sorcellerie – Une partie du livre est consacrée aux effets néfastes du rock, effets qui sont d’ordre physique, psychique, moral et social. -En appendice, dix groupes rock dont la musique est particulièrement dangereuse sont caractérisés. Suivent quelques textes tirés de disques et traduits en langage de sorcellerie et en symboles ésotériques. Une bibliographie citant une trentaine d’ouvrages sur le sujet du rock and roîl permet de se documenter davantage. – A relever que le texte du R.P. Jean-Paul Regimbal se termine sur une note d’espoir Christ est vainqueur !
La lecture de cette brochure est hautement recommandée, surtout aux jeunes et à tous les parents ayant le sens de leurs responsabilités.
N.B. une cassette, qui comprend en plus du texte de la brochure plusieurs illustrations sonores, peut être obtenue pour 10.-francs susses aux éditions CROISADE, CCP 12-11441 Genève.
- Edité par Promesses
Il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille, pour que j’écoute comme écoutent des disciples.
(Esaïe 50.4)
Pendant quarante ans, les enfants d’Israël ont mangé de la manne – le pain que ‘Eternel leur donna pour nourriture, Ils en mangèrent dans le désert jusqu’à leur arrivée dans un pays habité. La manne était blanche, et avait le goût d’un gâteau au miel. Elle devait donc être à la fois excellente à manger et très nourrissante. Chacun ramassait chaque matin ce qu’il fallait pour sa nourriture de la journée. Dieu avait dit : Au matin vous vous rassasierez de pain. Et, en effet, Tous les matins, chacun ramassait ce qu’il fallait pour sa nourriture ; et quand venait la chaleur du soleil, cela fondait. (Exode 16.21) Il fallait donc se lever de bonne heure, sortir hors du camp, et ramasser, jour par jour, la quantite nécessaire. (Prenons la peine de lire et de relire avec soin le chapitre l6du livre de l’Exode). Il y a semble-t-il, dans ce récit, une grande leçon pratique pour chacun de nous aujourd’hui. Notre monde actuel est comparable à un désert où l’on ne trouve rien pour nourrir et rassasier nos âmes. Mais notre Dieu, notre Père céleste, dans Son fidèle amour, nous donne le pain du ciel qui rassasie. C’est Sa Parole, toute Sa Parole Sachons donc chaque jour, chaque matin, en profiter largement. Oui, la Bible complète (Ancien et Nouveau Testaments) est le plus grand trésor du monde. C’est une mine inépuisable de richesses. Elle nous fortifie, nous réjouit et nous console. Ne négligeons donc jamais la lecture quotidienne de l’Ecriture Sainte.
Moïse, l’homme de Dieu, dans sa belle prière du Psaume 90, pouvait dire à Dieu : Rassasie-nous chaque matin de ta bonté, et nous serons toute notre vie dans la joie et l’allégresse. (verset 14) Quant au prophète Jérémie, il connaissait bien l’immense valeur de la Parole de Dieu, et il ne possédait pas la Bible complète comme nous l’avons aujourd’hui. Il pouvait dire au Seigneur : J’ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées; tes paroles ont fait la joie et l’allégresse de mon coeur. (Jérémie 15.16) Avons-nous de l’appétit pour la bonne Parole de Dieu ? Si nous voulons être fortifiés dans la foi, il nous est indispensable de prendre le temps chaque jour, chaque matin, pour nourrir avec soin nos âmes de la Parole. Et quel est le résultat produit par ce pain quotidien ? La joie, l’allégresse et la force ! N’en vaut-il pas la peine ?
Chaque matin, ta charité fidèle
Répand d’en haut mon pain quotidien
Et quand le soir, je m’endors sous ton aile
C’est Toi qui prends souci du lendemain.
Jean-Raymond COULERU
- Edité par Couleru Jean Raymond
Un rude combat a lieu aujourd’hui entre la foi simple en toute la Bible et l’HUMANISME ANTI-CHRETIEN. Qu’est-ce-que l’humanisme? Une religion qui n’en porte pas le nom ! Ce qu’on appelle ainsi est l’ensemble des positions philosophiques, sociales, politiques, idéologiques constituant un état d’esprit, un programme d’action, une doctrine aux formulations très diverses. Beaucoup d’ouvrages ont l’humanisme pour ligne directrice de pensée, et leur lecture permet de découvrir qu’ils ont en commun le culte de l’homme, l’exaltation de son génie, mais aussi, la glorification de sa personne.
L’humanisme, né dans le monde cultivé de la Renaissance, resta longtemps assez tolérant, alors qu’aujourd’hui, il ne l’est plus. Il devient même rude et autoritaire. La pensée humaniste est le fait des hommes qui ont bel et bien rompu avec Dieu, et se veulent tout à fait indépendants de Lui ; même s’ils conservent une certaine appartenance au christianisme ; même si l’assistance éventuelle à des offices religieux ne leur répugne point même s’ils ont place dans le christianisme.
L’homme ne peut s’enfermer dans la pensée exclusive du vide qu’il provoque en chassant Dieu. Il est conduit par une exigence qui le domine à remplacer la foi dont il ne veut pas, par un attrait de sa pensée vers un autre objet que le Dieu de la Bible; et cet autre objet sera LUI-MEME ! L’homme, voilà le dieu qui le séduit et l’attire. En somme, l’humanisme nous fait assister à un véritable renversement de foi et de confiance, que le prophète Jérémie a si bien montré (17.5-8 : Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme… Béni soit l’homme quise confie dans l’Eternel). Deux confiances opposées; et pour cela, il faut un dieu auquel se confier, qu’il soit désigné ou non comme tel c’est la confiance qui le désignera. Le vide, impossible On est frappé par cette réflexion d’un écrivain célèbre, consignée dans une interview : ‘J’ai dit non à Dieu, en affirmant les choses un peu brutalement; mais, à chaque instant la question revient… Je suis un obsédé, sinon par Dieu, du moins par le non-Dieu ». Le vide appelle ce qui va le remplir lorsque Dieu est écarté, une idole prend sa place ; l’humanisme a rempli le vide par l’homme. Il suffit alors de lui accorder tout ce que l’orgueil et l’imagination voudront, par le labeur d’une pensée toujours à l’oeuvre et à la recherche de ce qui le rehausse et le glorifie. Le Christ a dénoncé ce penchant de tous les âges à glorifier l’homme: Je ne tire pas ma gloire des hommes… Comment pouvez-vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu seul ?… Ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. (Jean 5.41-44 ;12.43) Or, tout ce qui accorde à l’homme une élévation indépendante de la grâce de Dieu s’oppose à la vérité : Celui qui parle de son chef cherche sa propre gloire, mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a point d’injustice en lui. (Jean 7.18) Et dans cette volonté orgueilleuse et puérile d’exalter l’homme, on en est venu à le qualifier « d’homme adulte », ou « d’homme total », ou encore « d’homme absolutisé ». C’est de ce piédestal qu’il rejette et méprise toute supériorité sur lui-même ainsi que toute soumission. Il n’entend dépendre d’aucune autorité ; il n’a pas de créateur. Comme l’a écrit un prix Nobel de physiologie et de médecine (Jacques Monod dans « Le Hasard et la Nécessité », Ed. du Seuil 1970), l’humanisme socialiste réellement scientifique conduit à considérer le « Royaume transcendant des idées, de la connaissance, de la création » tel que le « Royaume qui habite l’homme » ; l’auteur pensant que l’homme pourrait vivre authentiquement, « défendu par des institutions qui, voyant en lui à la fois le sujet et le créateur du Royaume, devraient le servir dans son essence la plus unique et la plus précieuse. »
La lutte se fait vive des ténèbres contre la lumière, non seulement dans le ciel, mais sur la terre, parallèlement à ce que révèle ‘Apocalypse (12.7-12); lutte dans ce monde de la fin entre le Royaume de Dieu qui est à la porte, et celui de l’Adversaire. Nous arrivons à ce point où tous les hommes vont se trouver engagés dans le conflit spirituel et actif des deux royaumes. C’est alors dès à présent que le choix est à faire Choix entre la Parole de Dieu et la position humaniste, religion de l’homme divinisé et orgueilleux. Que faut-il faire? Un choix politique, un choix de société? Non Un choix spirituel entre la foi au Christ crucifié et ressuscité, et la redoutable acceptation d’une situation de pensée où l’homme remplace Dieu. Deux positions, et entre elles, la balance d’un choix à faire par le coeur, à l’écoute de Jésus-Christ. Choix entre la terre et le ciel, entre le terrifiant destin de la plus grande des pertes (la perdition) ou la destinée préparée par Dieu et actuellement proche d’un départ vers le ciel et l’éternité. L’enjeu de cette lutte, c’est la vie ou la mort : J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie afin que tu vives… (Deut. 30.19)
En 1973, M. Pierre Courthial, doyen de la faculté de théologie d’Aix-enProvence, écrivait:
« Aujourd’hui, c’est une lutte finale, un conflit quand aux « fins » et à la « finalité » de l’existence humaine. Et juste au moment où ‘Eglise devrait confesser le Seigneur Jésus et le salut par grâce qu’il apporte, les cadres des institutions ecclésiastiques de toutes dénominations sont rongés par l’humanisme comme le bois peut l’être par les termites ; et j’entends par « cadres » aussi bien les structures de ces institutions que leurs conducteurs… » « Comme au temps de ‘arianisme triomphant, évêques, pasteurs et théologiens sont nombreux à rivaliser pour le progrès de l’hérésie. Mais alors que l’arianisme était la maladie infantile de l’Eglise, l’humanisme d’aujourd’hui en est la maladie de la maturité, la maladie de son pourrissement. »
L’humanisme anti-chrétien entend tout soumettre à la raison et à la volonté humaine comme aussi, bien entendu, à la science. C’est pourtant un homme de science qui écrit (dans « L’homme en accusation », Pierre-Paul Grasse, Ed. Albin Michel, 1980) « La science n’est pas faite pour gouverner les hommes… Ne rêvons pas d’une politique scientifique, car il n’y a pas plus de politique scientifique qu’il n’y a de morale scientifique. » Les conséquences de l’humanisme? Il conquiert l’homme qui lui livre sa pensée et son coeur, par le vertige des exaltations de la raison devenue toute-puissante. Il se propose d’être une libération, alors qu’il referme sur l’homme les liens d’une captivité tenace. Il côtoie le rationalisme selon lequel « la raison humaine est la mesure de toutes choses ». Ainsi, le mensonge s’installe et se fortifie dans le coeur de l’humaniste, la vérité étant repoussée ; si bien que tout ce qui est surnaturel dans la Bible est regardé comme mythologie ou légende, que tout ce qui outrepasse la compréhension humaine se trouve radicalement rejeté. Or, le grand danger vient de là, car, en refusant Dieu et en se refusant à Dieu, l’homme n’aboutit qu’à se dégrader dans ses pensées orgueilleuses, tout comme Satan qui voulut se faire l’égal du Très-Haut. Le coeur humain, ainsi emprisonné dans le mensonge du dieu de ce siècle, se corrompt et se dèshumanise. En effet, l’homme a été créé pour Dieu, pour être une habitation de Dieu en esprit (Ephésiens 2.22), pour porter l’image de Dieu. Mais, hors de Dieu, il portera l’image de Satan (voir Jean 8.44). Une telle position, prise en opposition à la vérité immuable, est intenable et dangereuse. On le constate chez ceux qui persécutent la Bible et les chrétiens, ou chez ceux qui ne peuvent plus souffrir la libre expression de la foi les voilà intolérants, voire agressifs. La vérité les irrite ils ne supportent pas que le Christ soit, Lui, devenu un signe qui provoque la contradiction (Luc 2.34). Devant cette contradiction au culte de l’homme, dont ils sont les prêtres, la colère les saisit, ce qui est un des grands signes de la fin des temps : Les nations se sont irritées. Et ta colère est venue, et le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom (Apocalypse 11.18). Ils sentent bien, et là est la cause cachée de leur courroux, qu’il n’y a ni sagesse, ni intelligence, ni conseil, en face de l’Eternel (Proverbes 21.30). Or, lutter contre Dieu, c’est se meurtrir soi-même, c’est constater soi-même son impuissance.
L’homme n’a pourtant de dignité vraie que d’être à l’image de Dieu, et que d’entrer dans la vocation qui lui a été préparée en dehors de toute conception de sa part. L’humanisme repousse cette vocation avec colère, car son dessein est d’en ouvrir une autre, à l’opposé de celle de Dieu. Repentance et humilité sont pour lui indignes de l’homme.
Ainsi, l’humanisme est devenu la forme de pensée qui permet à l’Ennemi de Dieu, et à l’homme lui-même, d’exécuter ses desseins.
L’humanisme s’infiltre partout il se trouve à l’aise dans les formes institutionnelles du christianisme, où il opère des ravages, dénaturant totalement le message de l’Evangile. Il peut avoir pour lui les plus hautes autorités ecclésiastiques; il pénètre dans les écoles et les universités ; c’est lui qui donne le ton et le fond de la mentalité nouvelle.
Heureusement, Dieu n’est pas mort, même pour ceux qui le proclament mort; Il patiente encore pour sauver le plus grand nombre d’hommes, tout en leur maintenant une pleine liberté, qui se rattache à la nature même de l’homme dans le plan créateur de Dieu.
Robert MENPIOT
Résumé d’une conférence donnée a ‘Assemblée de Dieu à cannes, le 2 novembre 1982
- Edité par Monpiot Robert
L’AMOUR SERAIT-IL A SEPARER DE LOBEISSANCE A LA LOI DE DIEU?
De nos jours, bien malheureusement, de nombreux chrétiens séparent la loi de Dieu et l’amour. Selon les préjugés romantiques et existentialistes ambiants, l’amour est spontané, vivant, instinctif et inspiré pour tout dire, il est créateur. A toutes ces qualités sont nécessairement à opposer une loi rigide, un commandement formel, un ordre strict. Comme le dit l’expression populaire, « l’amour ne se commande pas ». Rien ne saurait être plus faux et plus contraire à l’enseignement clair et indiscutable de la Bible, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Le simple fait que Dieu nous ordonne de l’aimer et d’aimer notre prochain devrait nous faire comprendre l’impossibilité de séparer l’amour de Dieu de Ses commandements, l’amour du prochain de la Loi divine. Ecartons d’emblée une objection. Il va sans dire que la loi par elle-même ne saurait produire l’amour de Dieu et de notre prochain en nous. Seul le Saint-Esprit peut le faire.
Or, l’espérance ne trompe pas, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous est donné. (Romains 5.5). La loi de Dieu, résumée dans le Décalogue, n’est autre que le moule qui donne forme et substance à cet amour. Dieu est amour. Mais Dieu est aussi, dès le commencement, Parole, Loi et c’est cette Parole-Loi de Dieu qui définit la nature de l’amour véritable. Cet amour venant de Dieu s’oppose à l’amour déréglé des hommes qui désirent aimer selon leur propre fantaisie sans tenir compte, ni de Dieu, ni de Sa Parole.
Moïse, lui, ne séparait pas l’amour de la loi, ni la loi de l’amour. Voyez comment le Deutéronome résume la première table de la loi : Ecoute, Israël ! L’Eternel, votre Dieu, l’Eternel est un. Tu aimeras l’Eternel , ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces paroles que je te donne aujourd’hui seront dans ton coeur. Tu les inculqueras à tes fils et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les lieras comme un signe sur ta main, et elles seront comme un fronteau entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. (Deutéronome 6.4-9).
Par ce texte, nous voyons que l’expression de l’amour d’Israël pour son Dieu était de pratiquer ses commandements, de les imprimer dans ses pensées – un fronteau entre les yeux-, d’en faire la motivation de tous ses actes – un signe sur ta main – et l’inspiration de ses institutions – sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. Ces commandements devaient inspirer l’atmosphère intellectuelle, spirituel le, morale et politique du peuple de Dieu, de telle sorte que la nouvelle génération en fasse sa nourriture. Plus loin dans le Deutéronome, nous lisons l’exhortation suivante, qui met encore davantage en lumière le lien indissoluble qui unit l’amour de Dieu à l’accomplissement de Ses Commandements :
Maintenant, Israël, que demande de toi l’Eternel, ton Dieu, si ce n’est que tu craignes l’Eternel, ton Dieu, afin de marcher dans toutes ses voies, d’aimer et servir l’Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur et de toute ton âme si ce n’est que tu observes les commandements de l’Eternel et ses prescriptions que je te donne aujourd’hui, afin que tu sois heureux ? (Deutéronome 10.12-13).
Parlant au peuple d’Israël de ce temps encore éloigné où, en conséquence de son infidélité, de son idolâtrie et de sa désobéissance obstinée aux commandements de l’Eternel, il serait chassé du pays que Dieu lui avait donné, Moïse déclare : L’Eternel, ton Dieu, circoncira ton coeuretlecoeurde ta descendance, pour que tu aimes l’Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur et de toute ton âme afin que tu vives. L’Eternel, ton Dieu, fera tomber toutes ces malédictions sur tes ennemis, sur ceux qui te haïssent et te persécutent. Et toi, tu reviendras, tu obéiras à la voix de l’Eternel et tu mettras en pratique tous ces commandements que je te prescris aujourd’hui (Deutéronome 30.6-8). Nous voyons ainsi que le but du ministère prophétique en Israël était de ramener le peuple à son Dieu afin qu’il l’aime de tout son coeur et de toute son âme, et qu’il observe à nouveau ses commandements et ses préceptes écrits dans le livre de la loi (Deutéronome 30.10).
Qu’en est-il de l’amour du prochain, objet de la deuxième table de la loi ? Dans l’Ancien Testament, cet amour du prochain serait-il conçu comme étant séparé, coupé de l’obéissance aux commandements de Dieu ? Voici ce que nous lisons dans le livre du Lévitique :
Vous ne commettrez pas d’injustice dans les jugements : tu n’auras pas égard àla personne du pauvre et tu n’auras pas égard à la personne du grand, mais tu jugeras ton compatriote selon la justice. Tu n’iras pas calomnier ceux de ton peuple. Tu ne réclameras pas injustement la mort de ton prochain. Je suis l’Eternel. Tu ne haïras pas ton frère dans ton coeur tu ne te chargeras pas d’un péché à cause de lui. Tu ne te vengeras pas, et tu ne garderas pas rancune envers les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Eternel, ton Dieu.
(Lévitique 19.15-18)
Le grand commandement d’aimer son prochain comme soi-même résume, comme le dira plus tard l’auteur même de cette loi, Jésus-Christ en personne, toute la loi. Le commandement d’amour est posé comme conclusion précise de toute une énumération de commandements de juger impartialement, de ne point calomnier son prochain, de ne point rechercher sa mort par des voies judiciaires, de ne point le haïr, de ne point se venger soi-même. Aimer son prochain comme soi-même n’est rien si ce n’est d’accomplir, entre autres, ces commandements bien précis.
Il est maintenant clair que les paroles du Christ allant dans ce sens n ont, en fait, rien eu de particulièrement original. Notre Seigneur ne faisait que reprendre mot à mot cet enseignement qu’il avait lui-même donné à Moïse, lorsqu’il répondit au docteur de la loi qui lui demandait : Maître, quel est le grand commandement de la loi ? Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. (Matth jeu 22.36-39)
Paul, loin d’exprimer une théologie qui lui aurait été propre, ne faisait que reprendre l’enseignement de Moïse et de Jésus quand il écrivait aux Romains : Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet, les commandements: Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne rendras pas de faux témoignage, tu ne convoiteras pas, et tout autre commandement se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait pas de mal au prochain l’amour est donc l’accomplissement de la loi. (Romains 13.8-1 0)
Paul, lui aussi, déclare que tous les commandements de la seconde table se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Romains 8.10). C’est ce qu’il écrit encore dans l’épître aux Galates:
Par amour, soyez serviteurs les uns des autres, car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Galates 5.13-14)
C’est comme si nous disions que toutes les couleurs du spectre, rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet étaient contenues dans la lumière qui nous provient du soleil. Il en est de même pour le commandement d’aimer Dieu et son prochain. Il contient en germe toutes les lois particulièrement édictées par Dieu pour le bien des hommes.
Pour conclure ces citations du Nouveau Testament, examinons brièvement un passage de la première épître de Jean :
A ceci nous reconnaissons que nous l’avons connu: si nous gardons ses commandements. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est pas en lui. Mais celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu est vraiment parfait en lui. A ceci nous reconnaissons que nous sommes en lui : celui qui déclare demeurer en lui, doit marcher aussi comme lui a marché. Bien-aimés, ce n’est pas un commandement nouveau que je vous écris, mais un commandement ancien, que vous avez eu dés le commencement ; ce commandement ancien, c’est la parole que vous avez entendue. D’autre part, c’est un commandement nouveau que je vous écris ; ceci est vrai pour lui et pour vous, car les ténèbres passent et la lumière véritable brille déjà. (1 Jean 2.3-8)
Nous pouvons ici clairement constater que la preuve visible que nous avons connu Dieu est le fait que nous gardons Ses commandements. Plus encore, la perfection même de l’amour de Dieu en nous est notre persévérante fidélité à garder Ses commandements. Il ne s’agit pas ici d’un commandement nouveau, mais d’un commandement ancien, la loi de Dieu, la Parole éternelle de Dieu. D’une autre manière, cependant, il est nouveau car, par la venue de notre Seigneur Jésus-Christ sur la terre, la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme (Jean 1.9), a commencé à luire dans ce monde.
Cette lumière qui luit dans nos coeurs – car par la grâce de Dieu nous sommes des enfants de lumière (I Thessaloniciens 5.5) – est la lumière du monde (Matthieu 5.14), les prémices du Royaume de Dieu ici-bas.
Nous avons pu constater que, tant dans l’enseignement de Moïse que dans celui du Christ et de ses apôtres, l’amour de Dieu et l’amour du prochain étaient indissolublement liés à l’obéissance fidèle et persévérante du chrétien aux commandements de Dieu. La raison en est simple. Le but de Dieu, tant dans Sa création que dans l’oeuvre de la rédemption, est d’établir, de rétablir l’homme – et toutes choses avec lui – dans une vie, une pensée et une action propres à glorifier le Seigneur et le Sauveur. Dans la Bible, ni la connaissance, ni l’amour ne sont des fins en eux-mêmes, comme c’est le cas dans la pensée grecque antique ou dans celle de l’Europe de la Renaissance, source de nos idolâtries intellectuelles et sentimentales modernes. Connaissance et amour, comme toutes choses d’ailleurs, doivent toujours glorifier Dieu. Connaissance et amour doivent conduire, selon l’Ecriture, à l’obéissance de la Foi afin que la vie tout entière de l’homme, et toutes ses oeuvres, soient conformées par l’Esprit de Dieu, par la grâce de Dieu, aux pensées, à la volonté, pour tout dire, à la loi de notre Dieu en Jésus-Christ. Car dans Sa parfaite obéissance à la loi divine tout entière, Jésus-Christ est la révélation suprême de l’amour de Dieu. Ainsi, en Jésus-Christ, l’homme pourra parvenir au but pour lequel il avait été créé: rendre pleinement gloire à son créateur par son obéissance à Sa Parole. Que nous ne séparions pas des pensées que Dieu a Lui-Même unies.
Jean-Marc BERTHOUD
- Edité par Berthoud Jean-Marc
Jahvé-Jiré – L’Eternel a pourvu jusque-là ; l’Eternel y pourvoira. (Gen. 22.14)
Ce nom résume un peu le passé et l’avenir de PROMESSES. En janvier 1967, la revue, fondée par MM. RH. GUIGNARD et H. LÜSCHER, sortit son premier numéro. Né d’un désir profond de contribuer à l’édification de l’Eglise de Jésus-Christ par la diffusion d’un enseignement biblique simple, direct et sans compromis, le journal a su répondre à cette vision.
Appuyés sur la Bible, notre seule norme de foi, nous avons toujours essayé d’apporter un enseignement sain et équilibré des vérités fondamentales du christianisme, en exhortant tout homme en toute sagesse… de marcher en Christ, enraciné et fondé en Lui et affermi dans la foi (Col. 1.28; 2.6-7). Dans ces 68 numéros, la foi, l’espérance et l’amour de Dieu furent constamment rappelés aux lecteurs. Le retour de Christ, l’enlèvement de son Eglise, l’instauration du royaume messianique de justice et de paix sur la terre et l’état éternel avec un nouveau ciel et une nouvelle terre étaient des thèmes régulièrement abordés pour stimuler le lecteur à suivre le Seigneur d’un coeur entier jusqu’au bout.
Très rapidement, PROMESSES a pris de l’extension dans les pays francophones, en particulier en Afrique. Des centaines de milliers d’exemplaires prirent le chemin de ce continent aux besoins énormes. Notre vénéré frère, M. GUIGNARD, a ainsi pu accomplir un travail remarquable par cette revue tout au long de ces années passées. Comme éditeur principal, il a su maintenir, par son grand dévouement et sa parfaite compétence, un contact heureux et continu avec les lecteurs africains. Aujourd’hui, il a décidé, vu son âge, de passer la main à une équipe plus jeune. Après une période de réflexion et de prières, une nouvelle équipe de responsables a été constituée. Elle gardera la même ligne doctrinale, basée sur l’inspiration, l’inhérence et l’autorité divines de la Bible. Elle continuera dans le même esprit, l’Afrique restant une de ses préoccupations. Le nouveau groupe de rédaction est heureux de se présenter à vous. Il espère que vous lui accorderez toute votre confiance.
M. Jean-Marc BERTHOUD : Lausanne (Suisse), marié, père de 5 enfants ; a suivi l’Université de Witwatersrand (Johannesbourg) et la Sorbonne; est secrétaire de l’Association Vaudoise de Parents Chrétiens, et auteur de nombreux articles traitant de l’éthique et de l’apologétique chrétienne.
M. Bernard COUSYN: Tourcoing (France), marié, père de 3 enfants; professeur de mathématiques, ancien d’Eglise, animateur de jeunesse.
M. Gilbert PRESLE: Paris, marié; pasteur de l’Eglise de Paris-Nation et secrétaire général de France-Mission.
M. Jean-Pierre SCHNEIDER : Ste-Croix (Suisse), marié, père de 4 enfants; professeur, ancien d’Eglise, producteur de cassettes de lectures bibliques quotidiennes pour la Mission Evangélique Braille.
M. Henri LUSCHER : Corseaux (Suisse), marié ; adjoint à la direction commerciale d’une fabrique de machines, ancien d’Eglise, co-fondateur et co-éditeur de PROMESSES depuis 1967.
De plus, l’équipe des collaborateurs s’est élargie et comprend des chrétiens fondés dans les Ecritures et préoccupés par des domaines aussi variés que les sciences, la démographie, l’économie, l’éthique, et les problèmes actuels. Certains lecteurs seront peut-être surpris, au premier abord, des aspects nouveaux de PROMESSES. Mais vous constaterez tout de suite un souci d’actualisation et d’application directe de la Bible aux problèmes de notre époque.
Dans un monde où toutes les valeurs morales sont ébranlées, les Saintes Ecritures ont quelque chose à nous apprendre dans leur application aux problèmes de tous les jours. Vu le désarroi grandissant dans tous les domaines, le besoin d’une telle revue se fait réellement sentir. Ce qui nous semble important, c’est que les deux niveaux, celui de la réflexion biblique et celui de son application, aillent de pair. L’extrait d’un message du Conseil dEtat Vaudois, lors du Jeûne fédéral suisse en septembre 1983, démontre cette actualité de la Bible que nous désirons mettre en lumière « Pour faire face à ces interpellations, on souhaite trouver des recettes infaillibles. Le Jeûne fédéral, journèe de prières et d’action de grâces, doit étre l’occasion pour chacun de faire le point, de réfléchir, de faire son examen de conscience. Mais pour cela, il faut un point de référence. Or, ce point de référence, nous l’avons même si nous avons tendance parfois à oublier son existence ou à la mettre de côté c’est la Bible, Parole de Dieu, dont le message est toujours actuel. »
PROMESSES continuera à aborder les problèmes fondamentaux de la doctrine chrétienne, n’hésitant pas à affronter, dans un esprit serein et constructif, les débats doctrinaux au sein de l’Eglise de Jésus-Christ. Comme par le passé, PROMESSES s’efforcera de suivre l’ordre du Seigneur Jésus-Christ annoncer la Bonne Nouvelle du salut aux hommes – celle de Jésus-Christ crucifié et ressuscité – et affermir les chrétiens dans la foi en Lui.
Pour ce faire, nous mettons notre confiance dans le Seigneur Tout-Puissant qui a laissé ce commandement à Ses disciples (Matth. 28.18-20).
Nous restons par ailleurs persuadés que, selon une inscription lue quelque part, « la paix entre les hommes dépend de la paix des hommes avec Dieu ». Et c’est cette paix que nous désirons faire connaître par la Parole de Dieu.
En conclusion, nous croyons que c’est aujourd’hui le temps de bâtir… et de parler (Ecci. 3.3,7). Le large éventail des diverses contributions sur l’évangélisation, l’édification, la doctrine chrétienne, l’apologétique, l’éthique, la théologie pastorale, la science, l’information etla revue des livres, offrira à nos lecteurs un choix varié qui pourra les inciter à devenir des disciples du Seigneur, à croître en Lui, pour manifesterdéjà aujourd’hui les prémices de cette victoire à la croix qui paraîtra complète lors de son avènement en gloire.
Jahvé-Jiré ! L’Etemel y pourvoira.
H. LUSCHER
- Edité par Lüscher Henri
L’Ancien et le Nouveau Testament
Un rappel sous forme de 10 questions.- Qu’est-ce qu’un Testament?
– Sens usuel : un document de ce qu’on lègue après sa mort.
– Sens biblique : un document de ce que Dieu nous lègue. - De quand date l’utilisation de ce terme pour désigner ce que les Juifs nommaient les Ecritures ?
– Le terme Ancien Testament se trouve pour la première fois dans 2 Corinthiens 3.14; le mot grec veut aussi dire alliance. - D’où vient l’Ancien Testament?
– Des Juifs, tels que Moïse, qui écrivit, environ 12 siècles av. J.-C., les cinq premiers livres de la Bible (le Pentateuque), et le roi David, qui écrivit la plupart des Psaumes (qui font partie des livres poétiques), et les prophètes tels qu’Esaïe, Jérémie et le dernier : Malachie (environ 400 av. J-C.). - Dans quelle langue l’Ancien Testament fut-il écrit?
– En hébreu, traduit en grec par les Septante vers 300 av. J.-C. - Comment les hommes ont-ils écrit l’Ancien Testament?
– Ils ont été poussés par le Saint-Esprit et nullement par une volonté humaine (2 Pierre 1.21). - D’où vient le Nouveau Testament?
– Dieu Lui-Même a inspiré les apôtres et les disciples : C’est le Saint-Esprit.., qui vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit (Jean 14.26 ; voir aussi Jean 16.13-14). Toute la Bible a donc été inspirée aux hommes choisis par Dieu, comme le dit si clairement Paul lui-même sous l’inspiration du Saint-Esprit : Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu (2 Timothée 3.16). - Dans quelle langue le Nouveau Testament fut-il écrit?
– En grec, qui était alors la langue de culture. - Comment le sens propre de testament s’applique-t-il à la Bible?
– Un testament entre en vigueur à la mort du testateur (Hébreux 9.16-17). Dieu était le testateur, et dans 2 Corinthiens 5.19, nous lisons : Dieu était en Christ (quand il mourut à la croix), réconciliant le monde avec lui-même. - L’Ancien Testament n’est-il plus valable?
– Comme Christ est médiateur d’une alliance meilleure, ayant conclu une alliance nouvelle, il a rendu ancienne la première… sur le point de disparaître (Hébreux 8.6,8,13). - Pourquoi alors continuer à étudier l’Ancien Testament?
– Paul nous en donne les raisons, d’abord dans Romains 15.4 Tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction… Puis, dans 1 Corinthiens 10.1-11 (à lireen entier) ce qui est arrivé aux Israélites leur est arrivé à titre d’exemples (typiques) pour nous avertir (v. 11).
LES ENSEIGNEMENTS
DE L’ANCIEN TESTAMENT:
Moïse : mission et buisson
1. La mission de Moïse
(Lisez d’abord Exode 2.11-15 et Actes 7.20-25). Dans l’histoire de Moïse, ce que Moïse fait est constamment en contraste avec ce que Dieu accomplit. Tout d’abord, Moïse est sauvé alors qu’il n’est qu’un poupon. Il n’y est pour rien ; c’est Dieu qui accomplit ce qu’il avait prédit àAbraham 400 ans plus tôt. Ensuite, Moïse reçoit une éducation egyptienne, ayant été adopté par la fille du Pharaon. Là encore, il n’y est pour rien. Le texte dans Actes décrit Moïse comme puissant en paroles et en oeuvres. Il semble sur le seuil d’une brillante carrière. En fait, il va subir un échec cuisant.
C’est son idée à lui, Moïse, de visiter ses frères. C’est lui qui pense que Dieu va délivrer le peuple par sa main, sur la base de ce qu’il sait et de ce qu’il est, lui, Moïse. Or, il doit apprendre la leçon la plus importante : s’il est vrai qu’il a une mission à accomplir, il est impuissant à l’accomplir lui-même!
Il n’y a rien de faux à s’indigner contre l’injustice. Seulement, Moïse regarde bien des deux côtés avant de s’attaquer à l’Egyptien, mais il ne regarde pas en haut. Il vit qu’il n’y avait personne. Moïse était sensible à la présence des hommes, mais insensible à la présence de Dieu.
Posons-nous cette question : De qui, de quoi sommes-nous le plus conscients ? Est-ce de l’approbation des hommes ? De leur présence? Ou est-ce de l’approbation de Dieu et de Sa présence? Moïse avait perdu le sens de dépendance de Dieu. Il se croyait appelé à combattre les Egyptiens, à venger l’injustice infligée à ses frères. Nous sentons-nous appelés à combattre le mal dans le monde? Il y a des milliers de besoins des affamés, des esclaves politiques, des injustices criantes Apprenons que nous ne sommes pas engagés envers ces besoins, mais envers Dieu. C’est Lui qui se charge des besoins, c’est Lui qui place chaque homme là où Il veut remédier à un besoin. Moïse a dû apprendre, et nous devons apprendre avec lui, que l’homme n’est pas indispensable à Dieu, mais que Dieu est indispensable à l’homme. Dieu est parfaitement capable de s’occuper des affaires du monde. Si l’Eglise ou telle organisation chrétienne envoie qui elle veut où elle veut, elle agit comme Moïse, qui s’attaque à un seul Egyptien, alors que Dieu veut se servir de Moïse pour s’attaquer au peuple entier. La sincérité de Moïse n’est pas mise en question. Cependant, le résultat montre qu’en plaçant sa confiance en sa propre puissance, Moïse ne réussit même pas à tuer un seul Egyptien avec succès son crime étant découvert, il est obligé de fuir. Par contre, Dieu fera disparaître toute l’armée égyptienne dans la Mer Rouge ! Seulement, il faudra que le peuple attende 40 ans pour être délivre…
Moïse, agissant par impulsion naturelle, aboutit à une fausse activité au lieu de remplir une mission, il commet un meurtre. Au lieu d’être missionnaire, il devient meurtrier ! Car Moïse a essayé de faire le travail de Dieu à la manière des hommes, tout comme les Egyptiens. Il a dû apprendre que ce n’est pas une question de capacité et de savoir-faire, mais de disponibilité à faire ce que Dieu demande. Sommes-nous ainsi disponibles ? Non pas faire plus, donner plus, être plus, mais Arrêter, et reconnaissez que je suis Dieu. Je domine sur les nations et sur la terre (Psaume 46.11).
2. Le buisson de Dieu
(Lisez d’abord Exode 3.1-7 et Actes 7.30-34.) Depuis 40 ans, Moïse est dans le pays de Madian à garder des troupeaux. J’imagine le sentiment de futilité, de perdre son temps, que cet homme instruit dans toute la sagesse des Egyptiens doit souvent avoir ressenti.
Et voilà tout à coup un buisson qui brûle, et qui reste intact! Quel contraste Moïse est comme un buisson qui a brûlé en 24 heures, alors que le buisson de Dieu brûle éternellement! Le phénomène de ce buisson qui brûle sans se consumer est si extraordinaire que Moïse enquête prudemment. Alors Dieu l’appelle par son nom et se révèle à lui comme le Dieu des promesses faites à ses pères, le Dieu immuable, le Je suis, nom que le français rend par l’Eternel. Moïse doit ôter ses sandales, car désormais ce ne sera plus lui, mais l’Eternel qui décidera où il portera ses pieds. C’est le lieu de la révélation et de la consécration. C’est un lieu à part (sens du mot saint). Ce lieu est nommé Horeb ou Sinaï (mot de la même racine que buisson, en hébreu), et c’est là que Dieu donnera la loi à Moïse. Dieu a pris l’initiative. C’est un peu comme si Dieu disait à Moïse « Ce buisson qui brûle sans se consumer te semble unique. Mais non, n’importe quel buisson ferait l’affaire, pourvu que Dieu l’habite. Quel personnage tu pensais être en Egypte Maintenant, tu vois que tu n’es rien, que c’est Moi en toi qui te donne ta valeur. »
Tous les serviteurs de Dieu ont dû faire une fois l’expérience humiliante de la faillite personnelle Abraham, Jacob, Moïse, David, Elie, Esaïe, Pierre, Paul… C’est cette humilité que Jésus entend par sa troisième béatitude : Heureux les humbles, cari/s hériteront la terre.
Au prochain numéro : Moïse face au peuple.
J.-P. SCHNEIDER
- Edité par Schneider Jean-Pierre
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