PROMESSES

« Ils levèrent les yeux et ne virent que Jésus seul » (Mt. 17 : 8)


(Lire Mt. 17: 1-8- Mc 9: 2-13- Lu. 9: 28-36- 2 Pi. : 16-18)

Le secret d’une vie chrétienne utile et bénie se trouve dans ces deux mots: JESUS SEUL. Essayons donc de les saisir, avec l’aide du Saint-Esprit. Jésus venait de montrer sa gloire divine à ses trois intimes, Pierre, Jacques et Jean. Ceux-ci avaient vu « de leurs propres yeux » (2 Pi. 1 : 16) la majesté du Fils de Dieu et avaient entendu la voix du ciel disant: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection ». Alors, précise le texte, « ils tombèrent sur leur face, et furent saisis d’une grande frayeur » (Mt. 17 : 6).

Considérons un instant ces trois hommes, le visage contre terre. Ne voit-on pas de nos jours trop de croyants ayant leurs visages – et leurs cours – tournés en bas, vers la terre ? Ne sommes-nous pas occupés de mille et une choses, alors que le Maître a dit: « Une seule chose est nécessaire » (Lu. 10: 42). Quelle place la lecture quotidienne de la Bible et la méditation de la bonne Parole de Dieu ont-elles dans notre vie privée, dans notre vie de famille ? Avons-nous oublié que « les choses visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles ? » (2 Co. 4: 18). Nous ne lisons pas assez notre Bible. Nous ne prions pas assez. Ne nous excusons pas en disant que nous n’avons pas le temps, car cela n’est pas vrai. Si nous ne prenons pas le temps nécessaire, notre vie spirituelle s’affaiblit. N’ayant pas « les regards sur Jésus », nous ne sommes pas « rayonnants de joie » (Ps. 34 : 6). Souvenons-nous qu’un chrétien triste est un triste chrétien.

Cependant. le Seigneur n’a pas laissé Pierre, Jacques et Jean dans leur grande frayeur, face contre terre. Jésus, s’approchant, les toucha, et dit: Levez-vous, n’ayez pas peur! (v. 7). Cela nous encourage de voir Jésus s’approcher d’eux, les toucher avec affection et leur parler avec tant de bonté, car « Il est le même… aujourd’hui! » (Hé. 13 : 8). Il ne veut pas que nous soyons tristes. Si nous sommes en ce moment dans la crainte ou la frayeur, peut-être dans le découragement, dans la détresse ou dans le désespoir, écoutons la voix du Saint-Esprit qui, malgré tout ce que nous pouvons souffrir, affirme que le Seigneur Jésus nous aime. Il est toujours le même. Son amour pour nous n’a pas changé. En cet instant, Il s’approche Lui-même de nous et, par ces lignes, peut-être, veut-il nous toucher, toucher notre cour. Ecoutons donc Sa voix, car il sait si bien parler au cour : « Levez-vous. n’ayez pas peur! » Ne restons donc pas le visage baissé vers la terre. Relevons-nous. Ne craignons pas. « Cherchons les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnons-nous aux choses d’en haut et non à celles qui sont sur la terre » (Col. 3 : 1-2).

« Levez-vous ! » Ces paroles sont aussi un ordre du Maître auquel il faut obéir immédiatement. A Josué, Dieu dit un jour: « Lève-toi ! Pourquoi restes-tu ainsi couché sur ton visage ? » (Jos. 7: 10). Ce n’était pas le moment de rester couché dans la honte à cause de la défaite que le peuple de Dieu venait de subir. Israël avait péché et Josué devait se lever pour ôter l’interdit. Peut-être le Seigneur nous dit-il maintenant: « Lève-toi pour te purifier du mal! » Elie, découragé, fuyant devant une femme, disait à Dieu: « Maintenant, Eternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères ». L’ange de l’Eternel toucha le prophète en lui disant: « Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi » (I Rs 19: 4-8). Il est possible que nous soyons fatigués et découragés parce que nous manquons de nourriture spirituelle. Levons-nous donc pour lire notre Bible soigneusement chaque jour, « car l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt. 4 : 4). La belle-mère de Pierre était couchée, ayant la fièvre. « Jésus toucha sa main et la fièvre la quitta; puis elle se leva et le servit » (Mt. 8: 14-15). Sans avoir de fièvre, peut-être restons-nous oisifs et inactifs, au lieu de nous lever pour servir le Seigneur. « Paresseux, jusques à quand seras-tu couché? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ? (Pr. 6: 9). Si nous ne pensons qu’aux choses de la terre (Ph. 3: 19), nous ne pouvons pas être de bons soldats de Jésus-Christ, car ceux-ci « ne s’embarrassent pas des affaires de la vie » (2 Ti. 2 : 4). Nous sommes tombés dans le sommeil spirituel et l’Esprit-Saint nous dit: « Réveille-toi, toi qui dors! Relève-toi d’entre les morts, et Christ t’inondera de lumière » (Ep. 5: 14, trad. italienne).

JÉSUS SEUL

« Ils levèrent les yeux et ne virent que Jésus seul ». Aussitôt tout changea pour eux. Et il en est de même pour nous quand nous levons les yeux en haut et retrouvons le contact avec LUI, avec Lui seul. Nous n’avons plus peur. Nous ne craignions plus. Nous cessons de regarder aux causes secondes: nous ne regardons plus qu’à Jésus. Si nous passons par l’épreuve, n’est-ce pas Lui qui le permet ? Peut-être nous a-t-on fait tort ? Avons-nous été frustrés, dépouillés, calomniés ? Nous regardons à JÉSUS SEUL et non pas à ceux qui nous font du tort, car il est écrit: « Quand on fait tort à autrui dans sa cause, le Seigneur ne le voit-il point ? Qui dira qu’une chose arrive sans que le Seigneur l’ait ordonnée ? N’est-ce pas de la volonté du Très-Haut que viennent les maux et les biens ? (La. 3 : 36-38).

Pourquoi crains-tu, mon âme ? Au fort de la souffrance,
Le Seigneur n’est-il pas ton appui, ton soutien ?
Elève en haut les yeux; il est ta délivrance ;
Il ne te laisse pas; mon âme, ne crains rien.

« Ils ne virent que Jésus seul ». Même Moïse et Elie ont disparu. Ils ont dû céder la place au Fils de Dieu, car Lui est infiniment plus grand qu’eux. Puisse notre Seigneur Jésus-Christ avoir toute son autorité sur chaque chrétien authentique! C’est Lui que nous devons « écouter » (v. 5). Il est au-dessus de tout serviteur de Dieu, au-dessus de notre église, de notre assemblée ou de notre communauté.

Voir Jésus seul! Voilà le secret. Quand nous levons les yeux, nous rencontrons la face d’un Sauveur glorieux: « Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur » (Hé. 2 : 9). Paul a comparé la vie chrétienne à une course sur le stade. Pour bien courir, il faut fixer les yeux sur le but à atteindre. Or le but de notre course, c’est Jésus dans la gloire. « Je cours vers le but » (Ph. 3: 13-14) : JÉSUS SEUL. Pour cou- rir avec aisance, « rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance « AYANT LES REGARDS SUR JÉSUS… assis à la droite du trône de Dieu » (Hé. 12: 1-2). Mon frère, ma soeur, détournons volontairement nos regards de toute autre personne ou de tout autre objet pour les concentrer sur le « Seigneur de gloire ». Et en attendant son très prochain retour, que ce soit notre devise: J É S U S S E U L !
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PARABOLES Matthieu 13 : 1-23

« Pourquoi parler par paraboles », tel était le titre d’une entrée en matière à ce sujet dans notre dernier numéro de Promesses. Dans les articles qui suivront, nous chercherons à passer en revue un certain nombre de paraboles du Nouveau Testament.

A titre de référence, nous prions nos nouveaux lecteurs et ceux qui ne posséderaient plus le cahier précédent, de remarquer que Jésus-Christ, au cours de son enseignement public, s’est exprimé tout d’abord d’une façon tout à fait ouverte et claire. A partir d’un certain moment, il a eu recours à de nombreuses paraboles, ce qui était fort courant en ce temps-là.

D’autre part, Jésus annonçait à ses disciples qu’il leur donnerait toutes les explications nécessaires car, leur dit-il, à vous « est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux ».

La parabole du semeur est bien la plus connue de toutes. Le Seigneur l’a expliquée lui-même, et nous ne saurions faire mieux. Nous laissons le soin au lecteur de la lire aux versets 18 à 23. Nous voulons parler ici des questions posées par les disciples et de leurs réactions.

Pour le chrétien, les paraboles sont une source d’instruction très précieuse, applicable à nombre de circonstances. Dans le ch. 13 de l’évangile de Matthieu, nous trouvons sept paraboles expliquant ce qu’est le Royaume des cieux, plus une parabole destinée aux disciples. Il faut remarquer que, dans Marc et Luc, quelques-unes de ces paraboles sont reproduites en relation avec le Royaume de Dieu.

En passant, signalons que le terme « Royaume de Dieu » désigne notre univers tout entier, car Dieu en est le Créateur.

Dans ce Royaume de Dieu est compris le « Royaume des cieux » qui à son tour désigne l’ensemble du christianisme. C’est depuis dix-neuf siècles le lieu, la sphère d’oeuvres de Dieu le Père, du Fils de Dieu et du Saint-Esprit parmi les hommes. C’est une puissance spirituelle, invisible, qui a ses représentants, qui propage sa foi, sa morale, son influence; un christianisme où l’on rencontre le bon grain et l’ivraie, le bien et le mal, la vérité et l’erreur !

Dès le jour de la création et tout au long des siècles depuis lors, le Créateur a pris soin des êtres qu’Il a créés et placés sur cette terre. Il leur a parlé « à plusieurs reprises et de plusieurs manières par les prophètes ». Un jour, Il fit davantage, car Il avait encore un Fils bien-aimé. Il l’envoya vers eux le dernier, en disant: « Ils auront du respect pour mon Fils! » (Marc 12).

O, à ce moment-là, ce Fils venait d’être jugé digne de mourir (Mt. 12 : 9-14) par la voix des chefs du peuple d’Israël. De plus, sa famille elle-même le repoussait. Si bien que cette famille, sa famille ne serait plus composée désormais que de ceux qui obéiraient à la volonté de son Père qui est dans les cieux (Mt. 12: 46-50).

Le Roi-Semeur

Quelle surprise pour les disciples d’entendre leur Maître! Ils s’approchèrent de lui et lui dirent: « Pourquoi parles-tu en paraboles ? » Jésus leur répondit: « Parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du Royaume des cieux ». De connaître, mais encore de faire part à d’autres de l’enseignement reçu.

Quelle surprise, quelle pensée nouvelle et renversante… Attendu comme un Messie, comme Roi, comme celui qui délivrerait Israël, attendu par tout Juif, par tout Israël, par les apôtres eux-mêmes ! (Luc 24: 13-35). Et le voilà qui enseigne, qui s’annonce comme un laboureur, un semeur, comme un humble homme des champs !

L’humble semeur

Ce semeur, ce serait Jésus Lui-même! Car en parlant de lui, il aimait à prendre ce nom, « le Fils de l’homme » (v. 37).

La prédication de Jean-Baptiste, du Seigneur lui-même et de ses messagers avait atteint et secoué tout le pays. Le peuple et ses conducteurs se trouvaient placés en face des exigences du Christ. Son enseignement était fait d’autorité et mettait en question la conscience et la volonté. Une année et demie environ s’était écoulée depuis le moment où Jean-Baptiste apparaissait comme le précurseur du Messie. Tous avaient pu se rendre compte de la portée de sa prédication : abandon du péché, renoncement à soi-même, recherche de la volonté de Dieu, le regard porté vers les choses d’en-haut, éternelles, au lieu de l’attacher au présent, à la terre.

Le moment vint où les implications (les exigences) de son message atteignirent leur conscience – les hommes se détournèrent de lui, sa popularité diminua, un ressentiment se fit jour, puis ce fut l’animosité stimulée par le zèle des chefs. Ce fut le moment où les conducteurs décidèrent qu’il serait préférable qu’Il mourût… (Mt. 12 : 13).

Ce jour-là, Jésus changea sa manière d’enseigner: il parla par paraboles. II continua à annoncer la Parole de son Père, la bonne Parole du salut éternel. Mais son but, dès ce moment, fut de préparer ses disciples pour l’heure où ils seraient seuls. Car le travail de Jésus ne prendrait pas fin lors de son départ pour le ciel. Il allait continuer par le canal de ses serviteurs. Par l’envoi de son Saint-Esprit, il continue à agir, à diriger, à convaincre. Il travaillait avec eux et confirmait sa Parole et ses promesses. Ainsi, l’apôtre Paul écrivant à « ceux des nations » pouvait leur dire: « II est venu pour annoncer la Parole à vous qui étiez loin, et la paix encore à ceux qui étaient près » (Ep. 2: 17).

Contact

Mais tout travail serait inutile si le contact avec le Maître n’était pas gardé: « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits » (Jn 15: 5). « Hors de moi vous ne pouvez rien faire ». L’apôtre Paul l’écrivait aussi aux Corinthiens: « Christ, LUI qui, loin d’être faible à votre égard, est PUISSANT au milieu de vous » (II Co. 13: 3). De même, nous aussi, devons-nous « servir le Seigneur en toute humilité, avec larmes », dans l’obéissance à la Parole, restant en communion intime avec LUI. Sinon, nous ne travaillerions pas pour l’éternité, même si nous donnions l’impression d’influencer des milliers d’auditeurs. Car en tout temps et partout, le Fils de l’homme est le seul et véritable Semeur.

Le champ

Le champ, c’est le monde. « Allez donc, enseignez parmi toutes les nations ». C’est l’ordre général. Mais en particulier, le champ c’est le coeur de l’homme, de l’individu. Le travail du disciple est de répandre la semence, d’annoncer les faits concernant le but de Dieu, son Fils et son royaume. C’est d’annoncer la grande vérité, la réalité placée devant tout homme: la vie qui est la sienne, puis son terme qui ne peut être évité, la mort... De plus, annoncer la grâce de Dieu, en et par Jésus-Christ, la grâce de Dieu « rendue manifeste à tous les hommes » (Tite 2: 11).

L’évangéliste, le pasteur, le surveillant, l’ancien de l’Eglise doivent être aptes et capables pour enseigner. S’ils ne peuvent apporter quelque connaissance divine, alors ils auront travaillé en vain. Mais la plus petite semence de vérité peut être le point de départ d’une vie éternelle. Le sage prédicateur voudra lui-même étudier son message, afin de le comprendre et d’amener à son tour son auditeur à saisir la Parole de vie.

La semence

« La semence, c’est la Parole du Royaume », le message du chapitre 13 (v. 19) que nous étudions. De nombreux prédicateurs se limitent à annoncer le salut par le pardon des offenses et la nouvelle naissance. D’autres accordent une certaine importance au devoir moral. Mais Jésus prêchait « le Royaume des cieux ». Ainsi faisaient Jean-Baptiste et l’apôtre Paul: « Paul… recevait tous ceux qui venaient le voir, prêchant le royaume de Dieu, et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ (Actes 28 : 31 ). C’est en délivrant un message complet qu’une forte impression est laissée dans le coeur des hommes qui écoutent, et qu’un changement de vie peut être observé.

Le terrain

1. Le chemin dur comme du ciment,
2. Les pierrailles,
3. Les épines,
4. La bonne terre.

Quel est le mauvais cultivateur qui choisirait la route ou le tas de pierres, ou les épines, pour semer ? Pas même celui qui n’aurait jamais quitté les pavés d’une grande ville! Aucun de vous ne sèmerait de cette façon! Pourquoi cet exemple ?

Parce que « le champ, c’est le monde ».
Parce qu’il y a des hommes partout.
Parce qu’il y a des hommes durs de coeur,
durs de conscience,
durs pour le prochain qu’ils voient.

Par ce tableau, le Seigneur nous apprend une grande leçon: sa Parole nous le dit, il faut « faire des disciples de toutes les nations ». Même si l’on sait d’avance (ou croit savoir d’avance} que tout effort sera parfaitement inutile, il faudra semer. Même si le coeur de tel peuple est devenu insensible, peut- être une semence, un grain germera-t-il… Le disciple du Seigneur est invité à faire cela. Tous les hommes sont les créatures du Dieu-Créateur. Tous sont de valeur égale à ses yeux: tribus, langues, peuples et nations; partout, partout, il faut annoncer la volonté de Dieu de voir des hommes revenir à LUI.

Des hommes dont le coeur est dur comme pierre, sur lesquels la Parole ne laisse aucune impression, il yen aura toujours; d’autres qui reçoivent la Parole et qui l’oublient aussitôt; d’autres encore qui ont des soucis, et même ceux pour qui leurs richesses sont un empêchement, ceux-là, nous les rencontrerons tous les jours. Tant que durera la patience de Dieu envers ses créatures, tant que l’Eglise de Jésus sera sur la terre, aussi longtemps qu’il chargera ses disciples d’annoncer son grand salut. Aussi longtemps qu’il fait jour, nous sommes chargés d’enseigner tous les hommes, toutes les nations, partout.

Enseigner, oui, mais nous ne devons pas obliger, forcer. Nous sommes ses témoins. Nous parlons – mais c’est le Saint-Esprit qui convainc de péché, de justice et de jugement. « Je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu », disait Paul aux Ephésiens. Faisons de même. Nous semons. Il récoltera.


Dieu voulant, la suite dans les prochains numéros de « Promesses »,
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La révélation faite à Esaïe : Lumière de l’Eternel (1)

Esaïe 2: 1-5 – Esaïe 53
Telle est la vision glorieuse des « derniers jours », donnée à Esaïe, fils d’Amots, une vision d’une portée sans égale pour toute l’humanité, une vision de paix universelle, une paix d’amour dont le centre et le point crucial est la
montagne du temple de l’Eternel
Cherchons ce que veut nous enseigner ce merveilleux tableau.

La montagne du temple de l’Eternel

Dieu est esprit, un être spirituel. Le crédo « Rambam » nous donne une précision: « Je crois en toute assurance de foi que le Créateur, – Béni soit son Nom – n’a pas de corps, qu’il n’est restreint par aucune limitation corporelle et qu’il n’a aucune apparence ». D’autre part, une maison (le temple) est tangible et visible. Dans le livre d’Esaîe, nous constatons l’union de deux idées opposées -Dieu et le temple – non pas une maison qui aurait été bâtie pour la gloire de l’Eternel, mais bâtie d’une manière mystérieuse que nous ne comprenons pas, car dans cette maison Dieu habite.

Présence divine

Ezéchiel, le prophète, vit la glorieuse « shekina »(shekina = présence divine. Cette nuée certifiant la présence divine a habité le temple pendant neuf cents ans environ.) quitter le temple et la cité de Jérusalem au jour où la nation erra loin du chemin du Seigneur et refusa d’écouter sa voix. il vit la shekina s’élever, se dirigeant vers le seuil du temple, puis elle se retira du seuil du temple vers la porte orientale, elle s’arrêta sur la ville et de là sur le Mont des Oliviers.

D i e u

être souverain, invisible à l’oeil humain, réalité spirituelle, ce Dieu, d’une manière mystérieuse, mais très réelle, habita (au milieu) de la maison, c’est-à-dire le temple, à Jérusalem.

La montagne du temple de l’Eternel sera exaltée au-dessus de toute colline

Il est clair que cela ne veut pas dire que la montagne du temple de l’Eternel sera plus élevée que les collines, physiquement ou topographiquement. C’est ici une parabole, spirituelle ou morale, concernant une montagne. Il existe de nombreuses religions dans le monde, mais une seule révélation divine. Il y a de nombreux temples désignés comme saints, mais une seule maison de l’Eternel; il y a de nombreux livres saints. mais un seul livre vivant, qui est en vérité la Parole de Dieu.

Sir Walter Scott, sur son lit de mort, appela son serviteur: « Apporte- moi, s’il te plaît, le LIVRE ». « Quel livre, Monsieur ? » « II n’ya qu’un livre », répondit le célèbre écrivain. « La montagne du temple de l’Eternel » est un symbole de révélation divine adressée à la nation d’Israël, et par Israël au monde entier.

« Toutes les nations y afflueront »

Pendant une longue période, ce fut le lieu de rendez-vous de Dieu et d’Israël, mais ce n’était pas l’unique dessein de Dieu, ni son but final. Comme le soleil éclaire le monde entier, la lumière de la révélation divine doit éclairer l’humanité entière.

En vain cherchons-nous à ressusciter un esprit d’exclusivité (réservant pour eux seuls Dieu et ses bénédictions -Note du traducteur) dans le nouvel état d’Israël. Cette attitude nous empêche d’avancer et continue à le faire. Elle apporte solitude et destruction. Ce n’est pas le vrai, l’original judaïsme. Peut-être ce zèle sans largeur de vues, ce manque de vision est- il la source du vide et du néant qu’épreuve la nouvelle génération en Israël. A l’origine, le judaïsme a été donné pour être une lumière pour toutes les nations: « Toutes les nations y afflueront ».

Les nations instruites dans Ses voies (Es, 2 : 4).

Un esprit d’amour remplacera la haine que nous constatons aujourd’hui, Ce n’est pas dans les grandes capitales de ce monde que sera déversée une onction sainte sur toutes les nations, mais elle viendra de « la montagne du temple de l’Eternel », Car, « de Sion viendra la loi, de Jérusalem sortira la Parole de l’Eternel », Cependant, ce ne sera pas la loi du Sinaï, car si cette loi n’a pas changé, ni renouvelé le peuple d’Israël, comment pourrait-elle changer les nations du monde entier ? Ce grand Juif, le Rabbi Saul de Tarse, explique combien les commandements de Dieu sont en conflit avec la nature humaine et la chair de l’homme pécheur. « Car la Loi est sainte et pure et bonne, mais moi, je suis charnel, vendu au péché » (Ro. 7: 12-14), écrivait Paul.

Il y a quelque deux mille ans, Dieu a envoyé le Messie, l’âme et la gloire d’Israël, pour conquérir le péché de l’homme dans la chair, pour lui éviter la corruption qui découle de son égoïsme, pour établir la paix et l’amour sur la terre. Lui, le Messie, s’est offert Lui-même sur l’autel du sacrifice, afin de nous révéler le coeur d’un Dieu aimant et saint. Pour nous, il a payé un chemin de victoire sur nous-mêmes, sur notre « moi ».

Mais sur la montagne du temple de l’Eternel. il ne s’est pas trouvé de place pour Lui. Le Messie est venu vers les siens et les siens ne l’ont pas reçu…

Ceci est la grande tragédie de notre peuple d’Israël

Et de plus la source de nos souffrances à travers toutes les générations. Le Messie est le coeur de Dieu. La nation d’Israël était destinée à être le corps « divin », par lequel aurait été exprimé l’amour et la sainteté de Dieu envers toutes les nations. Cependant, à cause d’un manque de vision et de foi, ce corps est affligé de paralysie, et pendant deux mille années, la nation n’a pas rempli l’oeuvre qui lui était dévolue.

Si jamais la vision d’Israël se profile à l’horizon et se réalise, – et elle se réalisera -ce sera par l’influence du Messie lui-même. « Il a livré son âme (sa vie) à la mort », accomplissant sa mission, révélant le coeur d’amour de Dieu envers l’homme, lui ouvrant ainsi le chemin de la rédemption.

Maintenant, Dieu attend que la nation qui demeure en Sion (nom poétique pour Jérusalem) reconnaisse l’erreur vieille de deux mille ans. Alors la nation sera réconciliée avec son Messie. Des ruisseaux d’amour divin pourront jaillir et arroser le monde entier.

« O, Jacob, que la lumière de l’Eternel éclaire nos pas! »

(D. V. une étude complète d’Esaïe 53 suivra). -Traduction autorisée.


Non, dans les sombres jours de ta marche pénible,
Jamais, ô racheté, tu n’es seul ici-bas :
Ton Berger, ton Sauveur se tient, bien qu’invisible,
Sans Gesse à tes côtés et veille sur tes pas !

(Mme Brunel)

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Galates 1: 11 et 12

« BONNE NOUVELLE »

Dieu a donné son Fils afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas. Plus encore: Il prouve son amour en ce que, lorsque nous étions des pécheurs. CHRIST est mort pour nous. Un message du Père des Esprits à l’esprit humain. L’apôtre Paul, sans vouloir le décrire ni donner une opinion personnelle, le déclare purement et simplement.

L ‘EVANGILE PROCLAME :

Christ mort pour nos péchés
Christ ressuscité pour notre justification
Christ par la grâce duquel nous sommes sauvés
Christ dont le sang lave toutes nos iniquités
Christ dont la puissance nous préserve des atteintes du mal
Christ dont l’Esprit qualifie pour une vie féconde
Christ joie du coeur pour tout croyant
Christ paix parfaite pour l’âme en détresse
Christ parfaite satisfaction pour quiconque le reçoit

L’EVANGILE CONTIENT :


Tout ce qui est vrai, honorable et juste
Tout ce qui est pur, aimable et vertueux
Tout ce qui est digne de louange et mérite l’approbation (Phil. 4: 8).

UNE REVELATION :

L’Evangile de Dieu (Romains 1 : 1 )
Lui-même a déclaré: « Toutes les âmes sont à Moi » (Ezé. 18 : 4). Il se révèle depuis toujours comme Celui qui cherche à les sauver. Il n’a d’autre cause pour cela que son éternelle miséricorde.

L’Evangile du Christ (Marc 1 : 1 ) Le plus sublime sujet de gloire. Le Fils manifeste son caractère de soumission et d’obéissance, ce qui inclut Sa Vie de dévouement, Sa Mort expiatoire, Sa Résurrection victorieuse, l’éclat lumineux de l’Amour et de la Puissance divine.

L’Evangile de la Grâce (Actes 20: 24)
La sagesse et la justice du Tout-Puissant opérant en notre faveur. Un don qui procède d’une bonté non méritée. Le St-Esprit lui-même, le don suprême est appelé par excellence la grâce. Elle est la source du salut, de la foi, de la justification, de la Vie éternelle.

L’Evangile de votre salut (Eph. 1 : 13)
Satisfaction de tous les besoins spirituels, de toutes les bénédictions divines et de tous les dons de la grâce gratuite de Dieu. Un appel à la confiance, une réponse pour le service désintéressé.

L’Evangile du Royaume (Marc 1 : 14)
Régner d’une mer à l’autre. Que la terre et toutes les nations soient sa possession. En attendant, l’Evangile doit et sera prêché partout.

L’Evangile de la Gloire (2 Cor. 4: 4)
Celui qui a été abaissé pour un temps est maintenant élevé. Devenu le médiateur devant le trône de Dieu; exalté au-dessus de tout nom qui se peut nommer. Pour toutes les générations; éternellement vrai, juste et bon. Fraîcheur à la droite du Dieu souverain durant l’éternité.
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« Invoque-moi au jour de la détresse » ;
Dieu la prépare pour ta joie ;
Job, puis David, furent mis à l’étroit,
Et tinrent bon, croyant à la promesse…
Nul grain ne peut, s’il n’est de bon froment,
Ressusciter, sans cette épreuve :
Satan le sait, et c’en est là la preuve,
Il fait toujours prospérer le méchant…
Le jour viendra, de notre récompense :
Une couronne sur nos fronts,
Comme Jésus, au temps de la moisson,
Nous chanterons, parmi la foule immense…

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Votre Père est miséricordieux

(Luc 6 : 36)

La profondeur, l’intensité de la miséricorde chrétienne, est à comparer aux compassions manifestées par Dieu, et cela, d’une manière spéciale, au jour où Il s’est donné pour nous dans la personne de son Fils bien-aimé. Ceux qui d’entre nous se nomment chrétiens, enfants de Dieu, doivent se rappeler que les enfants des hommes reflètent les caractéristiques de leur père: « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux ». L’ordre impératif adressé aux chrétiens de faire montre de miséricorde, est ici en contraste avec l’état naturel de l’homme, lequel n’a souvent que peu de sympathie pour le prochain.

Si des hommes sont conduits à faire l’expérience de la miséricorde dans sa forme la plus élevée, ce sera sur la base d’un christianisme bien reçu et bien compris.

La nature (peut-on dire) n’est pas miséricordieuse! Un homme apprend-il à vivre selon les lois de l’univers, il les trouve premièrement fort bénéfiques et admissibles. Cependant il fera bientôt l’expérience que ces mêmes lois sont impitoyables, sans miséricorde, inhumaines. Or la miséricorde implique le pardon, l’oubli des offenses. La nature ne présente aucun sentiment de ce genre. Lorsque les lois de la nature sont ignorées ou délaissées, l’homme doit en payer les conséquences. La réalité de sa transgression ou de sa négligence laissera des cicatrices, des marques, des ruines, pour lui en rappeler le souvenir.

L ‘homme « naturel » n’est pas compatissant. Il y a pourtant des hommes qui aiment. Dieu les connaît (Luc 10: 25). Toutefois, en cas de nécessité, l’homme agira comme les bêtes: il combattra pour sa nourriture et pour son toit; il est cruel et égoïste. L’éducation peut avoir une influence réelle et bénéfique; elle peut aussi laisser l’homme sans coeur ; elle ne crée pas nécessairement la capacité d’aimer.

Les plus belles civilisations démontrent l’homme pratiquement sans miséricorde; les luttes entre races différentes le prouvent surabondamment. Même l’homme, pris individuellement, manque souvent de volonté pour laisser de côté ses aises et son bien-être, pour tendre la main à telle ou telle personne dans le besoin. C’est la preuve que les conditions sociales les meilleures ne sont pas productrices, par elles-mêmes, de compassion envers le prochain.

De nature, nous ne sommes pas « enfants de Dieu ». Nous sommes ses créatures parce qu’Il nous a créés. Nous devenons « ses enfants » par nouvelle création en Christ. Jésus nous a, sans réserve, fait savoir que nous sommes incapables de vivre la nouvelle vie chrétienne sans foi en LUI. Le Saint-Esprit, par son oeuvre génératrice, crée effectivement en nous un nouvel être -création qui est à la base de tout vrai sentiment de compassion.

L’idée de compassion ou de miséricorde suggère bienveillance, charité, amabilité. Bien que ces qualité puissent être les fruits naturels d’un coeur miséricordieux, elles ne sont pas par elles-mêmes productrices de compassion. On peut donner d’énormes sommes d’argent pour des causes charitables fondées, et en même temps ne pas avoir le coeur plein d’amour. En revanche, il est impossible, possédant un coeur charitable, de ne pas donner autant qu’il est sage et convenable.

« Aimez vos ennemis; faites du bien à ceux qui vous haïssent; bénissez ceux qui vous maudissent ; priez pour ceux qui vous outragent ». Jésus a posé les jalons d’une miséricorde souveraine: le vrai amour envers ceux qui nous outragent et nous haïssent se manifestera en faisant du bien, en bénissant, en intercédant, en apprenant à présenter l’autre joue à celui qui vous a frappé, à marcher un second kilomètre avec celui qui a exigé de vous au delà de vos forces, à payer plus qu’il n’est juste. Précisons que nos « bonnes actions » ne se limiteront pas à ceux qui « en sont dignes ». Souvenons-nous qu’il est écrit: « Donne à celui qui te demande! » L’expression parfaite d’une attitude miséricordieuse est résumée lors de l’application de la règle d’or: « Ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le leur aussi ».

Il est facile de mettre cela en pratique dans notre propre famille ou parmi ceux que nous aimons. L’épreuve d’une réelle compassion se présente lorsque nous avons l’opportunité de montrer notre amour à nos ennemis. Jésus le disait: « Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs font la même chose ». Même entre voleurs, il peut y avoir un « code d’honneur » ; des tribus sauvages s’épaulent mutuellement! La miséricorde du chrétien ne peut porter l’étiquette « chrétienne », si elle ne s’étend pas au delà de celui qu’il aime.

« Ne jugez pas, ne condamnez pas ».

Cette recommandation semble n’être nullement en relation avec la miséricorde. Cependant, notre opinion sur les personnes concernées est souvent déterminante quant à notre bonne volonté en leur faveur. Nous voulons dire par là que notre examen, notre appréciation, notre jugement. sont formés de considérations diverses. Nous soupesons, comparons, et finalement décidons si nous voulons exercer notre miséricorde ou si nous refusons de nous laisser attendrir. Ainsi et souvent, nous prenons la responsabilité de nous déterminer quant à l’opportunité d’apporter une aide. Mais il s’agit de nous rappeler que cc nous avons une poutre dans notre oeil » ! Dieu ne nous a pas placés ici pour nous juger les uns les autres, mais pour servir, aimer et aider. C’est LUI qui exerce le jugement; c’est LUI qui décidera qui a droit à notre aide, qui il faut mandater, à qui nous serons envoyés.

Pardonner .

Nous plaidons coupables pour de nombreux péchés, mais jamais pour celui d’être (ou d’avoir été) sans miséricorde pour autrui! Nous mettons volontiers la main à notre poche pour répondre à un appel pour les missions lointaines. Mais si l’on nous dit que quelqu’un de la rue est en train de périr pour manque d’amour, d’affection, de pardon, de compréhension, nous élevons un mur de défense. – Nous parlerons de nos devoirs, de nos obligations de famille, et nous ne bougerons pas d’un pouce. Très facilement (et peut-être sans nous en rendre compte) nous faisons une comparaison avec notre propre personne, et nous posons la question: cela en vaut-il la peine ? Quelle en sera la conséquence ? Que cela peut-il me valoir ? Même la plus simple opportunité de faire montre de miséricorde nous fait évaluer notre position et la contrepartie de notre action.

Il est certain que le Seigneur est particulièrement patient envers nos faiblesses et le sachant. il nous a devancés et nous a dit ce qui nous attend: « Donnez et l’on vous donnera; on versera dans votre sein une bonne mesure, pressée, secouée, débordante; car on se servira pour vous de la mesure avec laquelle vous mesurez! »

Nous recevrons exactement comme nous avons donné…
* * *


à la lumière des Ecritures

( suite et fin )

Crise d’autorité

Pour certains, toute autorité est devenue suspecte et cet esprit se manifeste jusque dans les églises où l’on professe pourtant Jésus-Christ comme le seul Seigneur (I Co. 8: 6), le chef suprême (Ep. 1: 22) et la tête du corps de l’Eglise (Col. 1 : 18). Comment son autorité devrait-elle s’exercer de nos jours ? Jésus a ordonné aux apôtres d’enseigner TOUT ce qu’il leur avait prescrit (Mt. 28 : 20). Se référant aux paroles du Seigneur, aux révélations reçues ultérieurement et même à l’Ancien Testament, les apôtres ont transmis ce qui leur avait été confié (I Co. 15 : 3), en enseignant directement et en consignant leur enseignement. Ils l’ont fait en des termes non équivoques en écrivant par exemple: « J’ordonne; non pas moi, mais le Seigneur.,. » (I Co. 7 : 10) ou encore: «…qu’ils reconnaissent que ce que je « vous écris est un commandement du Seigneur » (I Co. 14 : 37) .Après que les témoins oculaires du Christ eurent disparu, leur témoignage écrit prit une importance capitale. Les anciens, placés à la tête des églises (I Th. 5 : 12) devaient diriger, enseigner (I Ti. 5: 17), surveiller (épiscopes), paître le troupeau (Ac. 20: 28; I Pi. 5 : 2) en retenant l’Evangile tel qu’il leur avait été annoncé (1 Co. 15 : 2), sans en rien cacher (Ac. 20: 20) et sans aller au-delà de ce qui est écrit (1 Co. 4 : 6).

Ces hommes étaient donc investis d’une certaine autorité qui ne résidait pas tant dans leur personne que dans la Parole de Dieu qu’ils étaient sensés proclamer et appliquer.

Il y aurait lieu de revaloriser les ministères en reconnaissant aux conducteurs spirituels l’autorité dont le Seigneur les a revêtus, sans pour autant les laisser devenir des dominateurs intouchables (1 Pi. 5 : 3 ; I Ti. 5 : 19-20; 3 Jn 9-10).

Nous subissons incontestablement l’influence du monde où l’indiscipline, l’insubordination et l’anarchie gagnent du terrain. Il faut veiller à ce qu’un tel esprit n’envahisse pas les églises.

Il ne suffirait pas de souscrire au principe de l’autorité des Ecritures pour être préservé de ce mal tentaculaire.

Il ne s’agit pas de trouver une formule accommodante par laquelle on laisserait à chaque chrétien la responsabilité de faire comme il entend là où des ordres précis nous ont été donnés.

Le rôle des églises et des serviteurs de Dieu en particulier est de faire connaître les exigences divines et de veiller à leur application. Là où des serviteurs de Dieu se permettent de mettre en doute l’enseignement des apôtres, là où cet enseignement peut être dénaturé, falsifié ou partiellement abandonné par décision d’une assemblée votante, la porte à l’apostasie est ouverte. La crise d’autorité dans les églises va de pair avec la nouvelle morale et cela engendre du désordre à tous les niveaux. Le rétablissement et le respect de l’autorité voulue par le Seigneur sont seuls en mesure de garantir l’ordre et la bienséance dans la Maison de Dieu qui est l’Eglise (lu Dieu vivant, colonne et appui de la vérité (I Ti. 3 : 15).

Des distinctions

Précisons toutefois que toutes les ordonnances et prescriptions contenues dans les Ecritures ne concernent pas tous les croyants de tous les temps et lieux. Là où une saine interprétation de la Bible le justifie, des distinctions. s’imposent.

A l’instar du professeur P. Courthial, nous distinguons quatre sortes d’ordonnances :

1. Nous trouvons dans l’Ancien Testament des lois et des ordonnances qui ont une valeur permanente et universelle. Par exemple ce commandement: « Honore ton père et ta mère… » (Ex. 20 : 12) répété dans Ep. 6 : 2. Ce sont des lois morales.

2. Viennent ensuite des prescriptions temporaires de l’Ancienne Alliance qui s’inscrivent dans un contexte culturel, familial, social, racial et politique bien défini et passager. Parmi elles se classent par exemple les lois cérémonielles, « ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réformation », (Hé. 9 : 10) appelées « ombres des choses à venir» et dont la réalité est en Christ (Col. 2: 16-17). L’apôtre Paul considérait comme telles les fêtes, nouvelles lunes, sabbats et tous les préceptes concernant le manger et le boire, etc.

3. Il y a aussi tout ce qui fut ordonné du temps de Jésus et des apôtres, mais qui eut manifestement un caractère circonstanciel et provisoire. C’est ainsi que Jésus ordonna aux siens de ne porter ni bourse, ni sac, ni souliers et de ne saluer personne en chemin (Luc 10 : 4) .Plus tard, le même Seigneur ordonna aux mêmes disciples de faire le contraire (Luc 22 : 36) parce que les conditions allaient changer.

4. Notons enfin que d’autres ordres ou commandements du Nouveau Testament ont gardé leur validité, qu’ils concernent la vie personnelle, familiale, sociale ou communautaire. Dans tous ces domaines, les instructions apostoliques abondent. Pour s’en convaincre, il suffit de relire ce que dit l’apôtre au sujet des femmes, des maris, des enfants, des pères, des serviteurs, des maîtres (Col. 3 : 18- 4: 1), des autorités (Ro. 13: 1-7), de la tenue dans les assemblées (I Co. 11 : 2-16), sur la manière de célébrer le repas du Seigneur (I Co. 11: 17-34), etc.

A tout cela il convient d’ajouter :

a) qu’on trouve dans les églises primitives des pratiques et des expériences « qui n’ont pas été formellement ordonnées par Christ ou les apôtres et qui ne sauraient donc être considérées comme normatives et contraignantes. On pourrait citer ici la mise en commun et le: partage de tous les biens que pratiquaient au commencement les chrétiens de Jérusalem Ac.2 : 45).

b) qu’à côté des dons de service dont il est question dans le Nouveau Testament, apparaissent aussi des manifestations extraordinaires ou opérations spectaculaires produites par des dons miraculeux accordés par Dieu à certains. Nous sommes invités à aspirer aux dons les meilleurs (I Co. 12 : 31), mais les meilleurs ne sont pas forcément les miraculeux. En cette matière, le Saint-Esprit est d’ailleurs absolument souverain, puisqu’il distribue les dons comme il veut (I Co. 12 : 11). Il s’agit donc ici moins d’obéissance à un ordre que de disponibilité à recevoir ce que Dieu veut bien nous accorder pour l’utilité commune.

c) qu’il reste en outre toutes les questions qui ne sont pas directement traitées dans les Ecritures et que nous devons examiner à la lumière des principes bibliques, de l’enseignement général des Ecritures et de la sagesse chrétienne.

Revenons aux commandements et essayons d’établir des principes qui pourraient nous permettre de reconnaître la pérennité ou la caducité d’une prescription.

1. La pérennité

Demeure valable tout commandement des Ecritures qui n’a pas été directement ou indirectement abrogé par l’oeuvre, l’enseignement ou la pratique de Christ ou des apôtres et qui n’a pas perdu sa raison d’être.

2. La caducité

Est à considérer comme dépassée toute ordonnance biblique qui s’adressait spécifiquement au peuple juif et qui de ce fait n’a pas été reportée sur le plan chrétien. y sont compris tous les actes symboliques qui ont trouvé leur accomplissement en Christ {Transposition spirituelle).

On peut de même considérer comme caduques toutes les ordonnances néo-testamentaires qui ont été dictées en fonction de circonstances particulières qui ne sont plus celles de nos jours et lieux.

L’application de ces règles devrait pouvoir se faire sans trop de peine si l’on aborde les questions avec un minimum d’objectivité, d’amour de la vérité, de connaissance et de bon sens. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra renverser les faux raisonnements de ceux qui consciemment ou inconsciemment travaillent au relâchement des mours et au mépris de l’autorité au sein des églises.

Des indices

Pour pouvoir lutter efficacement contre un mal, il faut en savoir discerner les premiers symptômes. La nouvelle morale en présente plusieurs qui ne trompent pas. Elle trouve un terrain propice partout

1. où se manifeste cet antinomisme, cette allergie à tout ce qui est loi, prescription, ordre, ces choses étant considérées comme une menace pour la liberté ;

2. où les prescriptions bibliques sont rejetées au nom de l’amour, comme si le véritable amour ne consistait pas justement à garder les commandements de Dieu ;

3. où l’autorité spirituelle établie dans les églises n’est plus respectée et où, au nom de sa liberté et de sa maturité, on prétend être enseigné et conduit de l’intérieur ou du fond de son être sans référence à la Bible ;

4. où il est plus ou moins ouvertement admis que la Bible est dépassée et où l’on se permet de la court-circuiter en allant au-delà de ce qu’elle enseigne et autorise ;

5. où l’on considère comme rétrogrades et légalistes, ou comme des chrétiens à l’état d’enfance, ceux qui préconisent l’obéissance aux commandements du Seigneur ;

6. où, en prônant une éthique de situation, on s’adapte et se conforme à l’esprit perverti de notre temps en refusant le critère de la morale biblique et en classant arbitrairement certains commandements gênants.. parmi les choses périmées ;

7. où une décision prise à la majorité des voix l’emporte sur ce que dit l’Ecriture.

Conclusion

Si nous ne voulons pas, tôt ou tard, céder à l’esprit de la nouvelle morale pour « être de notre temps », nous devons adopter une position ferme et franche basée sur l’autorité incontestable des Ecritures interprétées honnêtement. Nous ne devons pas nous laisser influencer par ce qui se dit, se publie et se fait autour de nous quand ces choses sont manifestement en contradiction avec l’enseignement des Ecritures.

Nous devons faire connaître notre position à tout homme, tout en nous désolidarisant de ceux qui accomplissent consciemment ou inconsciemment une oeuvre de démolition morale. Nous voulons en toute humilité travailler à la restauration et au maintien de l’ordre moral dans les églises en remettant en honneur ce que dit l’Ecriture. Nous nous sentons en communion avec tous ceux qui poursuivent ce même idéal à la Gloire du, Seigneur.

* * *


Psaume III


A l’Eternel, la louange de mon cour,
Bonheur dans l’assemblée des justes !
Comme les oeuvres de l’Eternel sont grandes,
Désirables par tous ceux qui les aiment !
Eclatant et magnifique, son ouvrage,
Forte et stable pour toujours, sa justice.
Gardant mémoire de ses prodiges,
Hautement miséricordieux et clément est l’Eternel.
Il a donné la nourriture à ceux qui le craignent,
Jamais il n’oublie son alliance.
Kinésie et vigueur dans l’ouvre de ses mains.
L‘héritage des nations, il l’a confié à son peuple,
Montrant ainsi sa fidélité et sa justice.
Nets et dignes de foi, tous ses ordres,
Organisés solidement pour l’éternité.
Pour son peuple, il a envoyé la délivrance
Qu’il a commandée pour toujours dans son alliance.
Redoutable et saint est son nom !
Sa crainte est le commencement de la sagesse.
Tous ceux qui se mettent à la pratiquer,
Une bonne perspicacité leur échoit.
Vraiment, sa louange subsiste à jamais.
* * *


Nous nous sommes inspirés du célèbre face à face entre David et Goliath, dans 1 Samuel 17, pour dégager cinq grands principes concernant l’action de la foi dans la vie du disciple de Jésus-Christ. Dans les deux précédents articles, nous décrivions les trois premiers « doigts de la main de la foi » :

1. Le mode d’action de la foi est personnel (v. 38 et 39).
2. Le mode d’action de la foi doit être choisi avec soin (v. 40).
3. L’accent est mis sur Dieu et non sur le mode d’action de la foi (v. 45, 47, 50). Il nous reste donc à nous pencher maintenant sur le texte biblique pour y découvrir ensemble les deux derniers « doigts » destinés à nous aider jour après jour dans notre marche concrète d’hommes et de femmes de foi.

4. Le précieux alliage de l’action de la foi.

Un détail m’a plus particulièrement frappé dans le récit qui nous intéresse: le moyen utilisé par David pour affronter le géant Goliath au nom de l’Eternel est plutôt banal !… une fronde et cinq cailloux. Qui y aurait pensé ? N’y avait-il pas d’autres bergers dans l’armée d’Israël ? Certes, le texte ne le dit pas, mais tout nous permet de supposer que parmi ces milliers d’hommes alignés sur le champ de bataille, plus d’un savait manier la fronde aussi efficacement que notre jeune berger. Le problème ne serait-il pas plutôt à chercher du côté d’une certaine incrédulité paralysante ? Leurs méninges, leurs facultés de réflexion et de recherche de la solution étaient certainement paralysées par la peur et l’incrédulité. Dans sa foi toute simple en son Dieu, David est libre de toute panique. L’Eternel peut atteindre son intellect pour lui communiquer l’idée juste, car il n’y a pas ce blocage intérieur dû à la crainte que nous connaissons parfois dans nos situations d’apparente impossibilité. En quoi consiste le miracle dans cette histoire ? D’une part, Dieu a donné à David la solution… banale juste au bon moment. D’autre part, le jet de caillou a atteint du premier coup le front de la cible vivante qui s’avançait vers lui. Dieu n’est pas intervenu de manière surnaturelle, par la foudre ou le tremblement de terre, comme Il le fait parfois dans Sa souveraineté, mais en revêtant David d’intelligence et d’adresse.

Ainsi l’action de la foi est-elle bien souvent une association de l’ordinaire avec l’extraordinaire, un précieux alliage fait de naturel et de surnaturel divin. Les solutions de Dieu aux problèmes géants qui nous préoccupent sont maintes fois bien plus simples et proches de nous que nous le pensons. J’imagine les soldats israélites s’exclamant: « Pourquoi Dieu ne renouvelle-t-il pas les miracles du désert et de la conquête de Canaan ? » Mais Dieu ne fait pas des miracles inutiles et inadaptés. Celui qui avec une fidélité parfaite avait miraculeusement fourni la manne au désert lorsque l’agriculture était chose impossible pour Son peuple nomade, lui donna ensuite un pain délicieux par le travail de la terre dès qu’lsraël foula le sol de la terre promise (Jo. 5: 12). Voyez les portes de la prison de Jérusalem s’ouvrir de manière surnaturelle devant l’apôtre Pierre, dans Actes 12, alors que l’ange de Dieu le précède sur la voie de la liberté. Mais, quelques instants plus tard, le même homme devra réfléchir (v. 11 et 12), prendre une initiative qui l’amènera devant une porte fermée… sans ange portier pour ouvrir. Patiemment, il devra frapper jusqu’à ce que la servante vienne tirer le verrou (v. 13 à 16). Pourquoi Dieu ferait-il un miracle extraordinaire là où la sagesse et le bon sens suffisent? C’est Hudson Taylor qui, dans son apprentissage de l’action de la foi, a été amené à écrire: « L’emploi des moyens mis à notre disposition ne doit pas diminuer notre foi en Dieu, et notre foi en Dieu ne doit pas nous empêcher d’user de tous les moyens qu’Il nous a donnés pour l’accomplissement de Ses propres desseins… Quand je soigne des malades, je ne néglige jamais de demander à Dieu de me diriger et de me bénir dans l’emploi des moyens appropriés, et je n’oublie pas de le remercier de l’exaucement et de la restauration de la santé. Mais il me semble présomptueux et mauvais de négliger l’emploi des ressources que Lui-même a mises à notre portée, comme de négliger de prendre de la nourriture chaque jour, et de penser que la vie et la santé peuvent être maintenues uniquement par la prière ».

5. L’action de la foi doit persévérer jusqu’à la victoire complète. (v. 49 à 54) :

Le géant s’écroule dans la poussière, mais l’action de la foi n’en est pas pour autant achevée. David poursuit son effort et s’assure de la mort du Goliath en lui tranchant la tête. Ainsi devrait-il en être de toute action de la foi: le CERVEAU du problème doit être atteint, les COMMANDES de la situation doivent être neutralisées et prises en mains. l’armée d’Israël prolonge d’ailleurs l’acte de David par la poursuite de l’ennemi jusque dans ses derniers retranchements…, attitude qui nous rappelle d’autres épisodes de la vie du peuple d’Israël. C’est Gédéon, fatigué, mais poursuivant toujours (Ju. 8 : 4), avec ses trois cents vaillants soldats, l’action de la foi entreprise contre l’immense armée de Madian. Il faut frapper la tête, dans la personne des deux chefs Zébach et Tsalmunna, pour être vainqueurs à part entière! Les habitants de Succoth et de Penuel leur refuseront du pain (v. 5 à 8) …qu’importe! …la persévérance dans l’action de la foi sera finalement récompensée par des « croissants » (v. 21). C’est aussi, bien des siècles plus tard, un certain Simon Pierre marchant sur les eaux à la rencontre du Christ. Il a bien commencé dans l’action de la foi, mais n’ira pas jusqu’à terme. Son regard changeant de direction en cours de route, il fera naufrage par rapport à la foi. La persévérance aura été supplantée par la peur. N’est-ce pas ici le moment de rappeler ce mot d’Andrew Murray: « Quand il s’agit du commerce, des études, de la guerre, la meilleure défense est dans l’attaque. Rester sur place, c’est reculer. Réduire l’effort, c’est perdre du terrain. Ralentir la marche avant d’avoir atteint le but, c’est perdre la course ». Je crois de plus en plus que la persévérance jusqu’à l’achèvement est une des dimensions de l’action de la foi sur laquelle nous buttons le plus dans notre marche avec Christ. Puissions-nous nous souvenir que notre Dieu est précisément le Dieu de la persévérance (Ro. 15 : 5) présent dans notre vie par le Saint-Esprit et désireux de se manifester comme tel tout au long de notre marche par la foi. Laissons aux Saintes Ecritures le dernier mot de cette étude en nous souvenant avec l’auteur de l’épître aux Hébreux que si c’est bien la foi qui s’empare des promesses divines, c’est la persévérance, mieux encore la patiente endurance de la foi, qui nous en assure la possession (Hé. 6 : 11 à 15).


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