PROMESSES

Sa simplicité – Sa force – Son exemple

Plusieurs chrétiens se sentent aujourd’hui un peu nostalgiques quand ils lisent le Nouveau Testament. Les choses semblaient alors tellement simples. Que voyons-nous aujourd’hui ? De grandes et puissantes organisations religieuses qui se mêlent de réformes politiques et sociales. La simplicité et la spiritualité de l’église primitive ont-elles disparu pour toujours ?

Au cours des âges, il y a eu des groupes de croyants qui se sont détournés du courant principal de la chrétienté et ont décidé de prendre les Saintes Ecritures comme seul guide. Ils ont été en grande partie ignorés par le christianisme institutionnalisé, mais ils ont connu une vraie bénédiction spirituelle et la grande joie de plaire à leur Seigneur en agissant ainsi.

L’attraction vers une personne

Les premiers disciples étaient unis, non parce qu’ils étaient membres d’une organisation, mais par leur amour pour la même personne. Ils avaient entendu l’appel du Seigneur et ils étaient devenus ses disciples (Mt. 4 : 18-29). Leur vie entière était centrée sur lui; ils apprenaient de Lui, ils Lui obéissaient, ils L’aimaient. Cette relation qu’ils avaient avec Lui était une relation personnelle. Elle se manifestait par une loyauté qu’on oserait presque qualifier de fanatique. Pierre exprimait le sentiment de tous les autres disciples lorsqu’il a dit: « Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas » (Mt. 26 : 35).

Après l’ascension de Jésus-Christ, les nouveaux disciples ont été abreuvés du même esprit. Ils prêchaient au nom de Jésus-Christ (Ac. 4: 12, 18); ils baptisaient en son nom (Ac. 10: 48); ils s’assemblaient en son nom (Mt. 18: 20); ils faisaient des miracles en son nom (Ac.3 : 6); ils défiaient l’opposition en son nom (Ac. 4: 18-20); ils souffraient joyeusement pour son nom (Ac. 5: 41). Est-il surprenant que le monde ait commencé à les appeler « chrétiens » ? (Ac. 11 : 26).

Les croyants qui saisissent aujourd’hui cet esprit délaissent toute étiquette ecclésiastique et se réjouissent de porter le nom de Christ devant le monde. Ils ne désirent employer, que les termes que l’on trouve dans la Bible pour désigner les chrétiens, tels que croyants, frères, saints. Pour eux, l’Ecriture est encore valable: « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus…» (Col. 3: 17).

Soumission à la Parole

Pour les croyants des premiers temps, la seule autorité était la Parole de Dieu. L’Ancien Testament existait déjà et le Nouveau Testament, qui était en train d’être rédigé, furent reconnus comme ayant la même autorité (II Pi. 3: 15-16). Les apôtres insistaient sur l’enseignement des nouveaux convertis (Ac. 2 : 42). Leur Seigneur ne leur avait-il pas commandé de leur enseigner « à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt. 28 : 20). Les vies vécues autrefois indépendamment de Dieu devaient maintenant être modelées selon l’enseignement de la Parole (Ro. 6: 17).

L’enseignement était l’activité la plus importante lors des réunions de l’église primitive (Ac. 2 : 42). La Parole devait éclairer chaque aspect de la vie. Ceux qui avaient vécu dans les ténèbres devaient maintenant marcher dans la lumière (1 Jn 1 : 6, 7). II n’y avait pas de recours à une autorité supérieure. « Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (I Co. 14 : 37). Ceux qui veulent aujourd’hui suivre le modèle de l’église primitive doivent insister de nouveau sur l’autorité absolue et inchangée de la Parole de Dieu pour tout ce qui concerne la foi et la conduite. Si Dieu n’avait pas parlé, l’homme n’aurait jamais vraiment pu connaître la vérité spirituelle.

Direction par les anciens

Les églises primitives étaient comme des familles. Les familles du peuple de Dieu. Certaines étaient jeunes dans la foi et d’autres avaient davantage de maturité dans la connaissance du Seigneur et de sa Parole (I Jn 2 : 13, 14). Dans chaque famille, il doit y avoir une direction et c’est la même chose pour l’église locale. Après qu’une église avait été formée et qu’elle se fût réunie pendant un certain temps, les premiers missionnaires revenaient et désignaient ceux qui étaient qualifiés pour diriger l’assemblée (Ac. 14 : 21-23). Plus tard, les qualifications requises pour une telle direction spirituelle ont été données en détail par écrit pour les générations futures (Tit. 1 : 5-9 ; 1 Ti. 3 : 1-7). Pour être un dirigeant, il faut avoir une bonne connaissance de la Bible, être moralement au-dessus de tout reproche et savoir diriger sa maison.

Ces dirigeants étaient appelés anciens ou évêques (c’est-à-dire surveillants) et ils étaient les pasteurs du troupeau. Ils avaient une lourde responsabilité. Un jour, ils devront rendre compte du travail qui leur était confié (Hé. 13: 17). Dans chaque église locale, cette responsabilité reposait sur un groupe d’hommes; il n’y avait jamais un seul ancien ou un seul pasteur. « Le salut est dans le grand nombre de conseillers » (Pr. 11 : 14). Les premiers missionnaires confiaient chaque église à la charge de tels anciens. A ce moment, il n’y avait pas d’autorité plus élevée, ni fédération d’églises, ni évêque en charge d’un diocèse ou de surintendant au-dessus d’une région. C’était merveilleusement simple. La direction était laissée entre les mains d’hommes spirituels de l’endroit, qui étaient le plus en mesure de prendre les décisions concernant l’oeuvre qui avait été confiée à leurs soins.

Liberté pour le Saint-Esprit

Chaque église locale était donc confiée aux soins d’un groupe d’anciens qui avaient les Ecritures comme guide (Ac. 20 : 32). Les apôtres avaient une très grande confiance en la suffisance de la Parole de Dieu pour la direction et la croissance spirituelle des croyants (II Ti. 3: 16, 17). En plus de les laisser avec un livre, ils les laissaient avec la certitude que le Saint-Esprit continuerait à travailler dans leur coeur et dans leur vie. « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite (complète) pour le jour de Jésus-Christ » (Ph. 1 : 6).

Le Seigneur lui-même leur avait promis, avec la venue du Saint-Esprit, une puissance pour témoigner (Ac. 1 : B). Ils avaient connu d’une manière merveilleuse cette puissance qui les avait rendus capables de parler avec assurance pour Jésus-Christ, malgré l’opposition (Ac. 4: 19, 20). C’est ainsi que l’évangile s’est répandu à travers l’empire romain comme une traînée de poudre allumée par l’Esprit de Dieu. Quand les apôtres laissèrent de petits groupes de chrétiens derrière eux, ils l’ont fait avec l’assurance que le Saint-Esprit, qui les avait conduits à Christ, continuerait de les diriger et de les fortifier. I1s croyaient que le Saint-Esprit leur donnerait les dons spirituels nécessaires à la croissance des chrétiens (Ep.4 : 11; 1 Co. 12 : 4-7). On enseignait à chaque chrétien qu’il était utile et qu’il avait une fonction à accomplir dans l’église locale (I Co. 12: 12). Chacun réalisait qu’il était désormais le temple du Saint-Esprit (I Co. 6 : 19) et que la vie de Dieu devait s’exprimer en lui.

Ces églises primitives encourageaient le développement des dons de chaque personne. Il n’y avait pas de division entre un clergé et les laïcs et la prédication n’était pas réservée à une classe privilégiée. La plupart des réunions étaient sans cérémonie et p1usieurs y prenaient part. Tous les hommes avaient la liberté de prier publiquement (I Ti. 2 : B). (Dans les réunions mixtes de l’église, c’est les hommes qui prenaient la parole, (1 Co. 14: 34). Différents frères pouvaient proposer un cantique, donner un enseignement ou une exhortation. De cette façon, des dons variés commençaient à se développer et à se faire connaître au groupe (I Co. 14 : 26). Avec le temps, certains étaient reconnus comme prophètes ou enseignants. Toutefois il y avait toujours moyen pour une nouvelle voix de se faire entendre et pour un nouveau don de se manifester (I Co. 14: 31). Il n’est pas surprenant que Paul compare l’église à un corps dans lequel chaque membre a une fonction à remplir (Eph. 4: 11-16).

Le repas du Seigneur

Dans Ac. 2 : 42 nous voyons les différentes activités qui avaient lieu lors des réunions des églises primitives: « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières ». L’enseignement, la communion fraternelle, la fraction du pain (le repas du Seigneur) et la prière, voilà ce qui constituait leurs réunions. Le commandement du Seigneur: « Faites ceci en mémoire de moi » était encore très frais à leur mémoire. Au début dans leur amour et leur ferveur, ils se rappelaient peut-être chaque jour du Seigneur (Ac. 2 : 46). Plus tard, les églises ont pris l’habitude de prendre le repas du Seigneur chaque dimanche (Ac. 20 : 7).

C’était le moment le plus important de leurs réunions, un moment d’adoration intense, alors que plusieurs frères conduisaient l’assemblée dans la prière et que l’on partageait le pain et la coupe. Les coeurs étaient attendris dans la présence de Dieu en se souvenant de l’agonie du Sauveur sur la croix. Le pain et la coupe n’étaient que des symboles pour rafraîchir la mémoire: le pain, le corps meurtri du Seigneur Jésus; la coupe, son sang répandu. Les églises primitives attisaient souvent leur amour pour le Seigneur en se souvenant de Lui de cette manière. Les chrétiens d’aujourd’hui ont terriblement besoin d’un attachement semblable à Jésus-Christ (I Co. 11 : 23-26).

Le retour du Seigneur

Quand les chrétiens quittaient la table du Seigneur, les larmes aux yeux, c’était pour affronter un monde hostile. Leur coeur était plein d’amour les uns envers les autres (Ac. 2 : 44, 45). Ils se souciaient grandement de ceux qui n’avaient pas encore reçu Jésus-Christ, car ils savaient que sans Lui les hommes sont condamnée (Ac. 4: 12). Ils évangélisaient partout, parlant aux hommes de leur merveilleux Sauveur. Ils étaient connus comme des hommes qui attendaient… qui attendaient le retour du Seigneur Jésus-Christ.

Aucun groupe ne peut se dire vraiment chrétien s’il n’est pas marqué par une foi profonde dans le retour de Jésus-Christ. « Vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre des cieux son Fils…» (I Th. 1 : 9, 10). Chaque église se considérait comme une colonie de pèlerins en route vers le ciel, attendant avec persévérance le retour de son Roi (Ph. 3 : 20). Alors, et seulement alors, tous leurs espoirs seraient réalisés. C’était la « bienheureuse espérance » qui remplissait leur coeur et les faisait chanter. La dernière prière de la Bible est prononcée avec cet ardent soupir: « Amen! Viens, Seigneur Jésus! » (Ap. 22 : 20).

Simplicité, spiritualité, puissance… on a la nostalgie des premiers temps de l’église. Et pourtant, Dieu est toujours le même et, au cours des âges, de petits groupes de chrétiens sont revenus à la simplicité de l’église primitive et y ont trouvé la bénédiction de Dieu. « Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez » (Jn 13: 17).
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Le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse, est à la fois un livre ouvert et un livre fermé. Il est ouvert, car il y a une bénédiction divine à sa lecture: « Heureux celui qui lit et ceux qui entendent la Parole de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites. Car le temps est proche ».

Il est ouvert pour celui qui prend la peine de lire et de chercher à comprendre. Il est fermé pour ceux qui veulent l’ignorer ou qui le méprisent. La foi en Dieu et en Son Christ est nécessaire pour saisir le sens spirituel du livre. Elle est la base qui permet à l’homme de discerner l’ensemble et ainsi les conclusions que donne la Parole de Dieu. Pour nous chrétiens, l’Apocalypse est à la fois résumé et conclusion.

Après un premier chapitre d’introduction et deux autres comprenant des lettres à sept églises d’Asie, l’apôtre Jean est invité à monter au ciel au cours de sa vision. il entend une voix fui dire: « Je te ferai voir ce qui doit arriver dans la suite ».

Instantanément, l’apôtre se trouve transporté dans une autre sphère. Les chapitres quatre et cinq le placent et nous placent en face de deux personnages entourés d’une multitude de serviteurs. Nous comprenons qu’il s’agit de :

Dieu, le Créateur des cieux et de la terre, et de son Fils, Jésus-Christ, le rejeton de David, présenté là dans son rôle le plus humble – un Agneau immolé.

Nous voulons nous associer à la salutation finale (5 : 13) : A celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, soient la louange, la gloire et la force, aux siècles des siècles. Amen !

LE RETOUR DE CHRIST

Pour ne pas allonger nos explications, nous laisserons de côté les périodes premières du christianisme. Dès la deuxième moitié du siècle écoulé et jusqu’à nos jours, l’annonce du retour de Christ a rempli le coeur et nourri l’espoir d’une grande partie des chrétiens de nos pays de l’occident. Telle la salutation de: « L’an prochain à Jérusalem » du peuple juif dispersé dans le monde, ainsi la promesse des anges selon Actes 1 : 11 : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel », cette proclamation, disons-nous, est chère à tous ceux qui, aujourd’hui, s’estiment encore et toujours des étrangers sur cette terre – « ceux de la route ».

Car ce retour est la réalisation de la promesse de l’enlèvement de l’église chrétienne à la rencontre de son Sauveur. L’église, comme telle, aurait terminé sa tâche, son oeuvre de témoignage sur la terre. Il en serait de même pour l’Esprit-Saint quant à la tâche qui lui a été dévolue en son temps pour l’édification de l’église. Par ailleurs, la Parole nous annonce qu’Israël sera rempli de l’Esprit pour l’accomplissement de l’oeuvre qui sera la sienne, car, « alors, je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication » (Za. 12: 10).

Le retour de Jésus-Christ : « apparaissant de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel », c’est-à-dire « sur une nuée », a été associé à une époque de souffrances terribles pour toute l’humanité et cela sur l’ensemble de notre terre. Cette période a reçu le nom de GRANDE TRIBULATION.

Cette tribulation n’est pas le sujet de notre étude. En quelques mots, disons simplement qu’il s’agit d’un jugement de l’homme. Dieu le punira, mais l’homme lui-même, avec les moyens dont il dispose aujourd’hui, sera certainement souvent l’agent de ses propres angoisses, tourments et douleurs.

MILLENIUM

Après quoi, l’humanité, jugée et épurée, aura part à une autre période exceptionnelle de paix, de repos, d’abondance, de bien-être, de longévité. Satan sera lié. Il ne pourra plus agir, il ne pourra plus conduire les hommes au mal, il ne pourra plus suggérer ses pensées, en un mot il ne pourra plus nuire.

Ainsi commencera ce que l’on a appelé le « MILLENIUM », une période bénie de mille ans. Pendant ce laps de temps, l’ensemble de l’humanité jouira de multiples bienfaits. Jésus-Christ reviendra une deuxième fois; Il posera ses pieds « sur le Mont des Oliviers ». Ce retour n’est pas à confondre avec le premier « sur les nuées » pour enlever l’église. Ce deuxième retour sur la terre est en faveur du peuple d’Israël. Israël reconnaîtra alors en Jésus de Nazareth « Celui qu’ils ont percé ». Ils l’acclameront comme le Christ, l’Oint de Dieu le Père. Jésus règnera sur un peuple repentant, humble et soumis (voir Hé. 8: 10-13).

L’église chrétienne, ayant été enlevée au ciel, le peuple juif aura à son tour le privilège d’annoncer la Parole de la vie éternelle. Il proclamera la justice divine, l’amour de Dieu, le pardon pour tous les hommes en Jésus-Christ, l’obéissance à la Parole de Dieu. Ce sera le témoin, comme l’église l’a été pendant deux mille ans.

Le Millénium ? Un millier d’années, où l’homme pourra plus facilement et à loisir choisir de servir Dieu ou non. N’étant plus sous la pression, sous l’influence de l’Ennemi qui a suggéré à l’homme de devenir comme Dieu (par la connaissance du bien et du mal), cet homme pourra en toute tranquillité, déterminer lui-même sa voie, son chemin…

N’oublions pas qu’ici-bas, tout a un commencement et s’achemine vers une fin. Le millénium aura aussi une fin. Par la volonté expresse de Dieu, Satan, délivré de ses chaînes, aura de nouveau la faculté d’opérer à sa guise et de chercher ainsi à dominer à nouveau le coeur des hommes: « Il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre ». Il rassemblera des hommes, « nombreux comme le sable de la mer… pour investir le camp des saints et la ville bien-aimée (Jérusalem) pour la guerre ». « Mais un feu descendit du ciel et les dévora! ».

Qu’est-ce que l’homme ? Après dix siècles de vie facile, sous la direction bienveillante d’un Roi de Paix, à la voix d’un peuple rempli de l’Esprit, sans pression aucune, l’homme ne sera pas guéri! Son coeur sera resté le même. A la voix du Tentateur, il s’élèvera à nouveau contre le Saint des Saints – pour la guerre.

C’est, hélas, la fin du millénium et sa conclusion. Après cela interviennent les événements de la fin du monde. Les non-croyants, les « non-concernés », seront jugés « selon leurs oeuvres ». Les croyants seront sauvés et vivront pour l’éternité, selon leur foi. La terre et les oeuvres de l’homme seront détruites par le feu.

Dans un autre ciel, sur une nouvelle terre, la joie sera sans ombres, la justice parfaite sera reine.

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LA RAISON DU MILLENIUM ?

1. Une fois de plus, le Créateur veut montrer à l’homme non seulement sa justice, mais son amour insondable. Dans les conditions les plus favorables, Dieu veut démontrer aux yeux de tous, qu’Il est prêt à pardonner, à accueillir dans ses bras. Mais il ne forcera pas. Comme de tous temps, et à ce moment-là aussi, l’homme doit faire acte de volonté, car il est libre…

2. Accorder à Israël toutes les bénédictions annoncées par les prophètes de l’Ancien Testament. Ces bénédictions sont confirmées par l’apôtre Paul dans l’épître aux Romains, ch. 9 à 11 (notamment). « Si la mise à l’écart (d’Israël) a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon le passage de la mort à la vie ? » (Ro.11:15).

3. Christ est l’Oint de Dieu. I1 est le Messie, c’est-à-dire le Roi qu’attend le peuple juif. Il est bien à présumer qu’une bonne part lui sera aussi accordée. Il règnera sur Israël, et par son intermédiaire sur la terre entière.

Nous avons dit plus haut que l’Apocalypse est un livre ouvert et fermé, tout à la fois. C’est un message qui montre à l’avance ce qui va se passer dans des temps que nous croyons très proches.

Il n’est pas étonnant que de nombreux chrétiens aient essayé d’en découvrir le sens. Il n’est pas étonnant non plus que leurs conclusions soient discordantes. Ce fut le cas dès les premiers siècles de l’histoire chrétienne. Les différentes interprétations se rejoignent sur quelques points, diffèrent sur d’autres. Ce sont des considérations qui concernent les temps à venir; elles ne touchent nullement à la confiance qu’ont les vrais chrétiens quant à la valeur de la Bible et à la foi en Dieu et en son Christ. On peut différer, car on ne saurait affirmer !

L’avenir seul nous unira. D’ailleurs, il a été dit aux apôtres eux-mêmes en réponse à leur question: « Dis-nous quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » (Mt. 24 : 3). Et voici la réponse de Jésus: « Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans les cieux, ni le Fils, mais le Père seul » (Mt. 24: 36).

Et encore une seconde question, importante entre toutes, car elle concerne leur pays et leur peuple: « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? ».Et Voici la réponse de Jésus. « Ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité » (Ac. 1 : 17).

Pour ce qui nous concerne, nous sommes invités à lire et à garder les choses que nous apporte ce dernier livre de la Bible. Les apôtres n’ont pas reçu de réponse à leurs questions. Ce qu’ils attendaient, ils ne l’ont point vu !

Quelle que soit notre vision, notre compréhension actuelle, nous arriverons ensemble au bout du voyage. Tous ensemble, nous pourrons apprécier, comparer, comprendre l’oeuvre de Dieu. La joie au coeur, nous saisirons les plans de son amour et de sa justice envers une humanité rebelle. Nous nous souviendrons des « pourquoi ? » auxquels aujourd’hui nous avons peine à répondre !

« Prenez garde, veillez et priez, car vous ne savez quand ce temps viendra » (Mc 13 : 33). « Gardez-vous d’être troublés » (Mt. 24 : 6).

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NOTICE

Nous nous excusons de présenter cette étude avec quelques références bibliques seulement. Les lecteurs de «PROMESSES», en Afrique surtout, n’ont pas toujours une Bible à disposition. Trop de citations auraient rendu le texte vraiment indigeste. A grands traits, nous avons esquissé quelques-uns des événements qui, selon la Parole, sont à attendre pour un avenir prochain. La manière de comprendre l’Apocalypse décrite ci-dessus a reçu le nom de « Pré-Millénarisme ».

Les traits caractéristiques en sont 1. Le retour de Christ pour enlever l’église.
2. Le temps de la grande tribulation.
3. Le millénium, un temps de paix pour toute la terre.
4. Finalement, les événements de la fin de notre monde. Parmi une riche littérature, signalons :

R. Pache : «Le retour de Jésus-Christ », 370 pages. Editions Emmaüs, CH. 1806 St-Légier, Suisse. – Livre recommandé.

Plusieurs brochures de M. Pierre Despagne, 87 rue Général Leclerc, F 58, Cosne s. Loire, France.

En anglais, « The Basis of the Premillenial Faith », Ch. C. Ryrie, c/o Loizeaux Brothers, Neptune, USA.
D’autres solutions ont été suggérées. Notons-en deux : Le « Non-Millénarisme », c’est-à-dire qu’il n’est attendu ni le retour de Christ avant un millénium, ni millénium. Le Bien et le Mal, l’église chrétienne et les autres religions (le reste du « monde ») continuent tous ensemble comme jusqu’ici, et cela jusqu’à la destruction de notre globe par le feu. Le retour de Jésus-Christ ne se situerait qu’à la dernière heure pour les événements de la fin.
Pour étude: W. J. Grier, « Le grand dénouement », Editions Grâce et Vérité. F 68059 Mulhouse, France.

Le « Post-Milllénarisme » prévoit une période pendant laquelle le christianisme ferait d’énormes progrès, un millénium de paix et de liberté sans pareilles. Cette période se terminerait par un temps de méchanceté et de révolte contre Dieu. A ce moment-là, le Christ reviendrait et vaincrait l’Ennemi de Dieu. Puis ce seront les événements de la fin du monde.

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PRÉ-MILLÉNARISME

« Promesses » est édité par un groupe de chrétiens dont les pensées à ce sujet sont, dans les grandes lignes, en faveur du Pré-millénarisme. Le préfacier du livre de M. W. J. Grier juge ces divergences « d’importance seconde ». Nous sommes bien d’accord et nous l’avons précisé (voir page 204). Une différence d’appréciation trouve place au niveau du peuple d’Israël. Ceux qui adhèrent au Pré-millénarisme estiment biblique un retour du Christ comme Roi sur Israël, et, ensuite, qu’Israël aura pour un temps une place préférentielle dans la perspective divine.

Lorsque Dieu est venu parmi Israël, ne s’est-il pas manifesté par le moyen de la nuée, la shékina ?

Lorsque Christ est venu parmi les hommes, n’est-ce pas par le Saint-Esprit ?

Comment se présentera le Christ « sur le Mont des Oliviers » ? Quelle sera la forme de sa manifestation à Israël ?

Les anges de Dieu sont ici présents parmi les hommes, « pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ». Comment oeuvrent-ils ?

Qu’en sera-t-il de ceux qui, au cours « d’une première résurrection », seront appelés à régner avec Jésus-Christ ?

CE QUI UNIT les partisans des différentes solutions proposées est l’attente du RETOUR de Christ, quelle qu’en soit l’heure, une profonde espérance qui est source et de foi et de patience. Puis « il remettra le royaume à Celui qui est Dieu et Père ». Car Il faut qu’Il règne jusqu’à ce qu’Il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à Celui qui lui a remis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous » (voir I Co. 15 : 24-28).


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(Le drapeau)
Cant. des Cant. 2 : 4
Joël Freyche

« L’Etendard qu’Il déploie,
qu’Il déploie pour nous,
c’est l’Amour… »

Coeurs fatigués,
déçus, trompés,
vous, front baissé,
tout le jour,
regardez plus haut :
il craque au vent,
ses plis ondulant,
le Drapeau…

Vallées et monts.

peuples et individus,
nul n’avait cru –
pendant des générations –
à ce Salut…

A ce simple Salut,
cette oeuvre d’Amour…
– coeurs fatigués,
coeurs harassés,
regardez
pour être éblouis.

Ames transies,
réchauffez-vous,

relevez-vous,
dans le vent fou ;
en pleine Lumière,
sur le mont Calvaire,
brille l’Etendard…

– Il n’est pas, il n’est
jamais trop tard…

– Oui, l’Amour vrai,
déployé sur vous, vaincra…

CROYEZ…
* * *


Une soeur médite pour ses soeurs en Christ

L’apôtre Paul s’adresse à Dieu

Selon l’exemple de Jésus et de la prière sacerdotale, les prières de l’apôtre Paul sont adressées à Dieu (Ep. 1 : 3).

Dieu n’est pas pour lui un être céleste d’une certaine puissance ou un Dieu Juge, mais il est « son Dieu » (Ph. 3). On sent une relation personnelle avec celui qu’il appelle aussi « le Père de gloire » (Ep. 1 : 17), « c’est-à-dire la source éternelle de la lumière et de la gloire ». C’est à ce Dieu Créateur parfait et en même temps au Dieu de la Providence dans le monde et dans chacune de nos vies que Paul s’adresse. C’est de Lui que le prophète Esaïe parle, de Celui qui console comme une mère (Es. 66: 13). Chaque maman connaît l’effet bienfaisant de sa présence auprès de son enfant blessé ou chagriné. Cette expérience donne une petite idée de la mesure de consolation et d’encouragement qui se trouve auprès de notre Dieu.

En même temps, il l’appelle aussi le « Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ » (Ep. 1 : 17), il rend grâces par Jésus-Christ. Il peut s’approcher librement de Dieu à cause de Jésus-Christ (Ep. 2 : 18), qui l’a réconcilié avec Dieu et qui lui assure l’exaucement de ses prières (Jn 16 : 23).

Cette façon de s’adresser à Dieu confère aux prières de l’apôtre une grande dignité. Il est conscient de parler à un Dieu Tout-Puissant et Eternel. De Lui, il attend tous les biens, tant matériels que spirituels. N’en est-il pas de même pour l’épouse qui s’attend à son mari dans le but de pourvoir aux besoins de leur foyer ? Le mari éprouve une tristesse profonde lorsque sa femme cherche de l’aide auprès des étrangers. Ainsi Dieu lui-même est attristé quand nous cherchons de l’aide ailleurs. Lui seul est en mesure de nous secourir d’après la richesse de sa gloire (Ep.3 : 16).

Il prie pour sa famille spirituelle

Relisons les différentes et nombreuses prières dans les épîtres. Nous constaterons sans peine qu’elles sont toutes prononcées en faveur des croyants, ou bien, pour reprendre les termes de l’apôtre, pour les « saints » et « fidèles » dans les diverses églises. Il prie donc tout d’abord pour ses frères et soeurs dans le Seigneur. Avant de « faire le tour du monde », il intercède pour les plus proches, ceux dont il possède le plus de renseignements sur leurs difficultés et leurs luttes. Cela nous encourage à prier en premier lieu pour les membres de nos familles. Ensuite, il faut élargir notre horizon. Là aussi nous pouvons prendre l’exemple de Paul. Il parle même d’un combat mené pour des croyants qu’il connaît par ouï-dire. N’éprouvons-nous pas souvent la difficulté de prier pour une personne connue de nom par une lettre de prière ? Regardons en Colossiens 1 et 2 et rappelons-nous comment Paul résolvait ce problème. L’expression en grec « agôna », d’où vient notre mot agonie, nous indique qu’il ne s’agit pas seulement d’une prière vague: « Seigneur, bénis cette église », mais d’une intercession fervente. Nommer ces églises selon leurs besoins dans ses prières et intercéder sans relâche pour elles est une chose admirable chez Paul. Mais agir de la même manière au sujet de Philémon et Timothée nous fait mesurer l’importance des bénéficiaires.

Regardons à 2 Timothée 1 : 3-5 pour découvrir avec quel intérêt il prie pour son enfant en Christ. Le Seigneur nous a peut-être accordé le privilège d’être des parents spirituels. Il y a une grande bénédiction à mentionner le nom de ceux que le Seigneur nous confie en Lui exposant leurs besoins. Combien de jeunes témoignent qu’ils ont été protégés en route par les prières d’un aîné !

Selon son exemple, il exhorte les Ephésiens à prier pour tous les saints (Ep. 6: 18). L’apôtre Paul recommande lui-même de prier pour tous les hommes, pour les rois et les autorités (I Tim. 2 : 1-2). Quel champ de travail s’ouvre ainsi devant celui qui veut être obéissant à cet ordre !

La prière est un ministère caché. Elle a des répercussions non seulement dans le temps présent, mais aussi dans l’éternité. Ne nous laissons pas emporter par les occupations de ce siècle. Au contraire, suivons l’ordre du Seigneur: « Veillez et priez » (Mt. 26: 41).

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et les Ecritures

Pour Jésus, les « Ecritures » étaient essentiellement ce que nous appelons aujourd’hui l’Ancien Testament, car les écrits du Nouveau Testament n’existaient pas encore à l’époque. Mais on sait que les premiers chrétiens assimilèrent très tôt les nouveaux écrits aux anciens. C’est ainsi que l’apôtre Pierre ne fait pas de distinction fondamentale entre les épîtres de Paul et les « autres Ecritures » (2 Pierre 3 : 16). Le même Esprit avait présidé à la rédaction des unes et des autres. Par ailleurs, Jésus donne à ses propres paroles la même valeur qu’à celles des Ecritures anciennes quand il dit: « Si vous croyiez en Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croiriez-vous à mes paroles ? » (Jean 5 : 47). C’est pourquoi l’apôtre Paul déclare que toute l’Ecriture est inspirée de Dieu (2 Timothée 3 : 16). L’attitude de Jésus devant « la loi et les prophètes » devrait donc déterminer la nôtre en face de l’ensemble des écrits bibliques.

Mais le rapprochement des deux éléments de notre sujet ne s’arrête pas ici. Il évoque tout ce qui lie directement et personnellement le Christ aux Ecritures dont il est le thème central et l’accomplissement.

Christ est l’accomplissement des Ecritures

En entrant dans le monde Christ a dit: « Voici je viens – dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet – pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Hébreux 10: 7). Il est le Messie annoncé par les prophètes. Aux disciples d’Emmaüs il explique dans toutes les Ecritures en ce qui le concerne (Luc 24 : 27). Il y a quelque chose d’inéluctable ou d’irrésistible dans la vie du Christ. Toujours revient cet impératif: « Il fallait » OU « Ne fallait-il pas ? …Il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les Psaumes » (Luc 24 : 44). Jésus savait qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, qu’il fût mis à mort et qu’il ressuscitât le troisième jour (Matthieu 16: 21). Certains critiques ont pensé que Christ « avait intentionnellement arrangé ses actes de façon à les mettre en harmonie avec ces prophéties » ! Mais comment aurait-il pu se faire naître à Bethtéhem (selon Michée 5 : 1) et par surcroît d’une vierge (Esaïe 7 : 14) ? Et comment se fait-il qu’au moment fixé il se soit trouvé un traître pour le vendre pour 30 sicles d’argent, et que cet argent ait servi à l’acquisition du champ du potier comme l’avait prédit le prophète ? (Zacharie 11 : 12-14; Matthieu 27: 3-10). Non, Jésus ne fut pas un simple jouet du hasard ou la victime innocente et impuissante livrée à la merci de ses ennemis, et encore moins un imposteur. Il est l’envoyé du Père dont le destin a été fixé de toute éternité. Il est l’Agneau de Dieu, préfiguré dans les sacrifices ordonnés par la loi, venu dans le monde pour opérer par son sang le rachat des élus. Tout cela était écrit, et parfois décrit jusque dans le détail comme, par exemple, au Psaume 22 où il est question des mains percées, des vêtements partagés et de la tunique tirée au sort (Matthieu 27 : 35). Qui n’a pas lu avec une sainte émotion ce que dit le prophète Esaïe du Serviteur de l’Eternel qui a été blessé pour nos péchés et brisé pour nos iniquités et par les meurtrissures duquel nous sommes guéris ? (Esaïe 53 : 5). Et cela fut écrit sept siècles avant la naissance du Sauveur.

Jésus connaissait donc parfaitement la raison et l’issue de sa venue dans le monde. Rien ne pouvait avancer son arrestation, rien ne devait retarder l’exécution du plan divin. Et lorsque l’échéance arriva et que l’un des siens crut devoir s’interposer violemment, Jésus lui ordonna de rengainer son épée et ajouta: « Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? Comment donc s’accompliraient les Ecritures d’après lesquelles il doit en être ainsi ? » (Matthieu 26 : 53-57).

Son chemin était donc tracé dans les Ecritures. En faisant toujours la volonté de son Père et en laissant les événements prédits suivre leur cours, Christ a accompli les Ecritures.

Les Ecritures dans la vie personnelle de Christ

Jésus a été imprégné des Ecritures. Ses parents le trouvèrent un jour dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoltant et les interrogeant (Luc 2: 46). Il n’avait alors que douze ans, mais il s’occupait déjà des affaires de son Père en s’instruisant par les Ecritures. Dans ses combats et sa vie de prière il a recours aux Ecritures. Lors de sa triple tentation il résiste par un triple « Il est écrit ». C’est en cette occasion que nous le trouvons pour la première fois citant les Ecritures. Calvin appelle l’Ecriture dans ce passage « un bouclier, non pas de jonc, mais vraiment d’airain ». Satan commence par émettre un doute sur la filiation divine de Jésus : « Si tu es le Fils de Dieu… ». L’ennemi s’attaque volontiers et insidieusement à la doctrine. Mais ce n’est là qu’une entrée en matière « Jésus a faim et Satan tente d’exploiter ce besoin naturel si tenaillant. En disant: « Ordonne que ces pierres deviennent des pains » le diable place les préoccupations matérielles de l’homme au premier plan. Puis il se fait religieux pour la circonstance en montant sur le haut du Temple, en citant l’Ecriture et en invitant le Christ à faire un acte de foi: « Jette-toi en bas, car il est écrit… ». Satan pousse à la surenchère et au fanatisme religieux. Il aime les excès et les abus. Il les provoque afin de pouvoir ensuite d’autant mieux faire discréditer la vraie foi. Il est aussi un bon politicien et offre les royaumes du monde et leur gloire à quiconque se livre à lui. Ses procédés n’ont guère changé.

Ses tentations s’exercent encore aujourd’hui, par excellence, sur le plan social, en matière religieuse et dans le domaine politique. Mais Jésus a su tenir ferme contre toutes ces ruses de l’adversaire en se servant des Ecritures comme de l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu (Ephésiens 6: 17).

Dans les moments les plus critiques de sa vie, Jésus s’inspire également des Ecritures pour s’adresser à son Père: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »(Psaume 22). « Je remets mon esprit entre tes mains » (Psaume 31). Seule une profonde connaissance des Saintes Lettres Lui permit d’y trouver la nourriture de son âme, les directives pour son ministère et un solide appui pour sortir vainqueur de toutes ses épreuves.

Christ enseigne et interprète les Ecritures

Jésus a toujours soin de baser son enseignement sur les Ecritures dont il est le divin interprète. Il combat l’ignorance scripturaire et lutte contre l’esprit d’incompréhension et d’aveuglement dont faisaient preuve les docteurs ou enseignants de la loi. Il dit aux sadducéens: « N’êtes-vous pas dans l’erreur parce que vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu ? » (Marc 12: 24). Lui seul pouvait se permettre de déclarer: « Vous avez appris qu’il a été dit… mais moi je vous dis… » (Matthieu 5 : 21-48). Il cite parfois assez librement les Ecritures (ou utilise simplement la version grecque des Septante », plus libre que littérale) remplaçant un terme par un autre, par exemple dans ce passage: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée », où il met « pensée » à la place de « force » (Deutéronome 6 : 5). Mais nous croyons que le même Esprit inspira l’un et l’autre de ces termes, l’auteur divin restant maître de son ouvrage. Jésus interprète, modifie et complète si nécessaire, donnant ainsi au texte ancien une nouvelle dimension. Mais ses interprétations et les variantes qu’il admet ne sont pas moins Parole de Dieu.

En commentant le commandement « Tu ne tueras point », il fait comprendre que l’acte condamnable n’est que l’aboutissement d’une pensée coupable et que quiconque se met en colère contre son frère a, en quelque sorte, déjà commencé à le tuer Jésus n’enseigne donc jamais quelque chose qui soit contraire aux Ecritures, mais il donne à ces dernières une application directe, pratique, nouvelle et spirituelle à la fois.

Christ reconnaît l’autorité des Ecritures

Jésus fait toujours confiance à la Parole écrite, que ce soit en ce qui concerne le passé, le présent ou l’avenir. Il sait que la Parole de Dieu ne saurait être anéantie (Jean 10 : 35), aussi a-t-il dit formellement que : « Tant que le ciel et la terre ne passeront point il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre jusqu’à ce que tout soit arrivé » (Matthieu 5: 18). Ce qui est « écrit » est le fondement et la justification de son comportement, de ses paroles et de ses actes. Il se réfère constamment aux Ecritures et les couvre ainsi de son autorité.

Il montre de toute évidence qu’il croyait à la création de l’homme par Dieu quand il dit: « N’avez vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme ? (Matthieu 19 : 4). Donc, le premier couple humain, tout comme Abel (Matthieu 23 : 35), Abraham (Matthieu 8: 11), David (Matthieu 12: 3), Salomon (Matthieu 6: 29), Elie (Luc 4 : 25), Elisée (Luc 4 27), sont pour lui des personnages historiques dont il n’a jamais mis en doute l’existence, les paroles et les actes. Il croit en l’historicité de Noé (Matthieu 24 : 37) tout comme en celle de Jonas (Matthieu 12 : 39). Il reconnaît l’authenticité des événements et miracles relatés dans l’Ancien Testament concernant Sodome (Luc 17 : 28), la manne dans le désert (Jean 6 : 31), le serpent d’airain (Jean 3 : 14), etc.

Tout cela prouve que Jésus croyait en la véracité et en l’inerrance des Ecritures sans aucune restriction, car jamais il ne met en doute un texte quelconque comme s’il contenait une erreur à rejeter ou à corriger. On a dit que Jésus a partagé les idées de son temps (sous-entendu: les idées fausses de son temps), comme si celui qui savait toutes choses (Jean 16: 30) pouvait se tromper ou être induit en erreur.

La critique moderniste, qui ne croit pas que le prophète Esaïe ait pu annoncer la fin de l’exil et nommer le roi Cyrus 150 ans avant l’événement, a tenté de découper le livre du prophète en plusieurs parties, attribuant chacune d’elles à un autre auteur. Il y aurait ainsi au moins trois auteurs différents et seuls les chapitres 1 à 39 seraient d’Esaïe. Qu’en a pensé Jésus ? Il cite successivement dans le même passage (Jean 12: 38-41) deux déclarations du dit prophète, l’une tirée du chapitre 53, l’autre du chapitre 6, en précisant à trois reprises (v. 38, 39 et 41) que ces choses ont bien été dites par Esaïe. Jésus admettait donc l’unité du livre, lui reconnaissant un seul et même auteur.

Cela ne veut pas dire que toutes les difficultés rencontrées dans l’analyse du texte biblique aient trouvé une solution satisfaisante. On a parfois forcé le sens et laissé libre cours à la fantaisie pour essayer d’harmoniser certaines données. Plusieurs problèmes proviennent de variantes, d’erreurs de copistes, d’apparentes contradictions, ou tout simplement de notre manque de compréhension. Quelqu’un a dit fort bien à ce sujet: « Dans un manteau royal historique, deux ou trois petits trous et une insignifiante pièce ajoutée ne suffiraient pas à infirmer son origine auguste et son ancienneté ». N’oublions pas d’autre part que les Ecritures parlent souvent selon les apparences des choses en utilisant un langage courant ou populaire, et qu’elles n’ont pas la prétention de nous donner des définitions, des explications ou des descriptions scientifiques. Quand Jésus dit que Dieu fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons (Matthieu 5: 45), il parle de la même façon que Moïse (Genèse 19: 23) , quinze siècles avant lui et que les plus évolués de nos contemporains dix-neuf siècles après. Les découvertes de Copernic et de Galilée n’ont rien changé à cette façon de s’exprimer parce qu’elle est fondée sur l’observation d’un fait considéré du point de vue de la terre. Dans ce sens! il n’y a pas d’erreur bien que les faits et les choses ne soient pas présentées scientifiquement. C’est ainsi que Jésus a reçu la Parole divine dans sa simple expression humaine et qu’il l’a confirmée, lui reconnaissant une pleine autorité en tout ce qu’elle disait.

La Parole faite chair et les Ecritures

La Parole de Dieu fut d’abord pensée de Dieu, la pensée étant une parole intérieure, c’est-à-dire non exprimée. Cette pensée fut manifestée par le moyen du langage. « Dieu a parlé à nos pères par les prophètes » (Hébreux 1 : 1). Cette parole « parlée » est ensuite devenue parole « écrite » par la plume des auteurs sacrés. Mais la Parole de Dieu est aussi devenue parole « incarnée » par la venue de Jésus dans le monde, car il est écrit: « La Parole a été faite chair » (Jean 1 : 14). Comme « le Saint-Esprit a engendré l’Ecriture dans le sein de l’humanité », de même il a conçu le Christ dans le sein de Marie. Par l’inspiration Dieu nous a donné la parole écrite, par l’incarnation il nous a fait don de la Parole vivante, c’est-à-dire de Jésus-Christ. Or, malgré son incarnation dans le sein d’une pécheresse et son entrée dans le monde sous forme d’un serviteur – il a pris la condition d’un esclave – (Philippiens 2: 7), Christ est resté exempt de péchés et de défauts. De même la parole écrite, malgré l’imperfection des instruments à travers lesquels elle nous fut communiquée, et le langage humain dans lequel elle fut rédigée, est demeurée infaillible et exempte d’erreur. Mais de même que les pharisiens croyaient savoir que Jésus était un homme pécheur (Jean 9: 24), de même certains prétendent que les Ecritures contiennent des erreurs. En critiquant de la sorte la Parole écrite, ils critiquent aussi le Christ dont la confiance aux Ecritures fut toujours absolue.

Le parallèle établi entre Christ et les Ecritures ne doit toutefois pas conduire à une sorte de déification de la Bible, parce que la Parole écrite, contrairement à la Parole faite chair, n’est pas une personne. Le rapprochement ne signifie pas identification. Les Ecritures ne sont qu’une sorte de miroir dans lequel nous pouvons contempler la personne adorable du Sauveur (I Corinthiens 13: 12). «Sondez les Ecritures, car elles rendent témoignage de moi » (Jean 5 : 39). Sous l’action du Saint-Esprit, la Parole écrite fait apparaître devant nos yeux spirituels la Parole faite chair. Nous ne devons jamais séparer l’une de l’autre, car nous avons besoin de l’une pour connaître l’autre. Aussi notre attitude devant Christ sera-t-elle toujours fonction de notre attitude devant les Ecritures. Les Ecritures et le Christ sont donc tous deux Paroles de Dieu, liées l’une à l’autre par leur origine divine commune, quoique distinctes l’une de l’autre par leur forme. Si Dieu nous a parlé autrefois par les prophètes, il nous a parlé dans ces derniers temps par le Fils (Hébreux 1 : 1-2). Recevons donc cette Parole, autant sous l’une que sous l’autre de ses formes, non comme la parole des hommes, mais ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la Parole de Dieu (I Thessaloniciens 2 : 13), semence régénératrice et incorruptible qui demeure éternellement (I Pierre 1 : 23-25).

Conclusion

Puissions-nous, à l’exemple de Jésus, respecter et garder intact ce « bon dépôt » (I Timothée 6: 20), y découvrir le plan de Dieu, y soumettre notre vie, en faire notre nourriture et notre arme spirituelles et avoir le souci de le transmettre fidèlement en vue du salut des âmes, de l’édification du corps de Christ à la seule gloire de Dieu.

* * *


(Suite)

2. L’Eglise dans une société dégénérée: Sainte et séparée, ou incarnée et malgré tout non corrompue ?

Dans le Nouveau Testament, la « sainteté » se rapporte à une disposition intérieure, et non à un cérémonial extérieur (cf. Mt. 15: 18-20). Ainsi, lorsque Paul cite Esaïe 52: 11 : « sortez de là, ne touchez rien d’impur! Sortez du milieu d’elle », ce n’est pas une isolation à l’écart des femmes et des hommes mauvais de la société qu’il préconise, mais un refus de partager leurs manières de vivre misérables, qui nous souilleraient le corps et l’esprit (cf. par exemple I Cor. 5: 9-10).

Lorsque Paul a écrit aux Corinthiens de ne pas s’associer aux hommes mauvais, il ne parlait pas du tout des hommes mauvais dans la société, car dans ce cas, les chrétiens devraient vivre dans des monastères. Il parlait plutôt de ceux qui font partie de la communauté chrétienne – un frère, une soeur qui s’appellent eux-mêmes par le nom de Christ et vivent cependant dans le péché. Paul dit que c’est de ces personnes-là qu’il faut vous écarter. La citation d’Esaïe avait, bien sûr, des significations cérémoniales extérieures. Les Juifs s’étaient écartés physiquement des Babyloniens, ce peuple non circoncis, et, en tant que peuple de Dieu, ils devaient en rester séparés. Mais lorsque Paul fait cette citation dans 2 Cor. 6, il ne disait pas qu’il fallait nous séparer de la société; il disait que c’est intérieurement que nous devions nous tenir à l’écart ; il ne faut pas que nous nous associions aux mauvaises choses qu’ils font.

Nous avons l’exemple suprême de « participation sans contamination » dans notre Seigneur Lui-même : Il a dîné sans scrupule avec des Pharisiens (Luc 7 : 36) et des collecteurs d’impôts accompagnés de leurs maîtresses; et pour chacun, il avait un message approprié. Parfaitement à l’aise devant les dirigeants, autant que parmi les paysans ordinaires, toujours conséquent avec Lui-même, il « témoignait de la bonne confession » partout et à chacun dans sa situation.

Loin de se tenir: « A l’écart de la place du marché,
A l’écart du parti et du conseil,
A l’écart du monde »,

l’Eglise doit prier pour ses membres, pour qu’ils soient là, concernés mais différents, faisant partout des disciples, par le choix vivant que le Message d’Espoir offre au genre humain désespéré (cf. Phil. 2: 15-16).

3. L’Eglise et la culture: Adaptation par Identification ou rénovation par le jugement ?

Je n’ai pas besoin de vous rappeler que c’est une question très douloureuse aujourd’hui dans l’Eglise d’Afrique. Les missionnaires occidentaux qui ont implanté l’Eglise en Afrique ont été accusés « d’émasculation culturelle, de domestication et de collaboration avec les forces d’oppression et d’exploitation ». On les tient pour responsables d’avoir développé « un système dans lequel le pouvoir politique était greffé sur l’unanimité religieuse pour garantir un ordre social particulier ». La multiplication d’églises indépendantes est saluée comme un légitime mouvement de protestation qui a « brisé le monopole de l’Eglise sur la définition des valeurs, permettant ainsi aux valeurs authentiques de la culture africaine traditionnelle d’enrichir notre héritage chrétien ». 4

Nous ne sommes pas ici pour faire un procès d’intention à ces hommes pieux qui, souvent au péril de leur vie, nous ont apporté la « Bonne Nouvelle ».

On peut dire trois choses sur le christianisme et la culture :

a) La culture de l’homme pécheur, dans la mesure où elle donne un cadre aux idéaux qu’il chérit, à ses croyances et pratiques, à sa manière de vivre, n’est pas neutre, mais déchue. C’est pourquoi le christianisme (c’est-à-dire l’Eglise) ne peut pas considérer « en bloc » une culture, ni l’adapter sans faire preuve de sens critique. Nous ne pouvons par revenir en arrière et dire « ceci est notre héritage » et l’apporter en bloc dans l’église. Si nous le faisons, nous courons le danger de syncrétisme, comme ce fut le cas en particulier dans l’église au 2e siècle.

b) Même les traditions provenant de la Révélation de Dieu, la Parole de Dieu, peuvent être corrompues par l’homme pécheur (cf. Marc 7: 8-13).Voir aussi les dogmes de l’Eglise catholique romaine. L’homme a tendance à pécher en ajoutant ou en retranchant des choses à la Révélation de Dieu telle qu’elle se présente dans les Ecritures. C’est pourquoi tout idéal, toute croyance ou pratique doivent être rapportés au jugement des Ecritures.

Il nous faut donc faire attention. Nous ne pouvons pas dire que les traditions sont nées des Ecritures et de la Révélation biblique et qu’elles sont donc en soi sacro-saintes. Nous devons constamment les remettre en question à la lumière des Ecritures.

Dans Marc 7: 8-13, le Seigneur Jésus-Christ prend les pharisiens à partie. Il dit qu’ils ont gardé leurs traditions et négligé la loi de Dieu. Or, si vous connaissez un peu le mouvement pharisien et la manière dont il est né, vous saurez sans doute que c’était un mouvement puritain. C’était un mouvement louable, à une époque où la révélation de Dieu risquait d’être perdue. Ils l’ont défendue, l’ont gardée fermement et l’ont proclamée; c’était une noble chose. Mais au fur et à mesure que le temps a passé, ils se sont mis à ajouter leurs propres traditions à la Parole de Dieu. Et le Seigneur le leur rappelle. Ainsi donc, même ce qui a été tiré des Ecritures peut se corrompre dans nos propres mains! La seule garantie est de constamment rapporter tout à l’épreuve des Ecritures. Nous devons permettre aux Ecritures d’être juges de toute chose et de toute pratique d’où qu’elles viennent, et ce n’est que ce qui vient des Ecritures qui est digne d’être gardé par l’Eglise et digne d’être pratiqué.

c) La culture n’est pas statique: elle évolue. Il y a dans la culture quelque chose de dynamique. Si vous avez entendu parler des problèmes de traduction de la Bible, vous savez de quoi je parle ! Il faut constamment faire des révisions. Nous constatons que la langue elle-même change constamment. Certains d’entre nous sont attachés à la version anglaise du « Roi Jacques », mais à l’occasion, nous jetons un coup d’oeil discret pour voir ce que dit la version Standard révisée, et nous nous rendons compte alors que la version vénérée du « Roi Jacques » peut être tout à fait incompréhensible pour un homme du 20e siècle.

La résistance à un standard éthique (moral) plus élevé, ou le renouveau d’une pratique dégénérée (sous le prétexte d’authenticité) est pour l’homme l’une des manières de s’affirmer contre Dieu. Si nous voulons fouiller dans notre passé malpropre et dire: « Voilà qui est authentiquement africain! réintroduisons-le donc », alors qu’au cours des ans on nous a fait voir des standards éthiques plus élevés, il n’y a rien de noble à cela. Nous ne faisons que nous affirmer contre Dieu. Cela fait partie de notre attitude de rébellion à l’égard de Dieu.

Je sais bien que je suis ici sur un terrain discutable. Je ne ferai que soulever la question pour être provocant afin que vous puissiez en discuter. On parle tant d’authenticité aujourd’hui. « Notre passé a été complètement oublié », nous dit-on. Nous voulons donc le faire réapparaître et l’introduire en bloc. Mais je peux vous citer nombre de choses vraiment ignobles dans la culture dont je suis issu.

Je suis vraiment fier de certains aspects de notre passé. Je rappelle souvent à ma congrégation les aspects les plus nobles de la culture Ashanti. Permettez-moi de vous donner un exemple : les sacrifices humains n’ont été abolis qu’au début du siècle. Ceux qui étaient sacrifiés ne protestaient pas du tout en allant au lieu du sacrifice! En fait, certains d’entre eux étaient réellement contents d’être choisis pour une chose aussi noble. Lorsqu’un roi Ashanti mourait, sa femme préférée, son conseiller préféré, son linguiste ou interprète préféré et beaucoup de gens de ce type désiraient l’accompagner, car la croyance était que le roi partait comme un roi pour l’autre monde. Et la femme préférée qui était choisie pour – accompagner le roi défunt, eh bien, sa famille était grandement honorée, et elle-même également, de pouvoir suivre son roi dans l’autre monde.

Bien sûr, le christianisme a changé tout cela et nous n’allons pas le ressortir et l’instaurer à nouveau, bien que ce soit authentique.

J’ai été profondément ému par certains chants africains chantés pendant le culte dans les Eglises méthodistes lorsque je suis retourné au Ghana. C’est une expérience profondément émouvante d’entendre ces chants si vous êtes issu de cette culture (leur pouvoir de communication laisse les compositeurs anglais Isaac Watts, Charles Wesley et d’autres vraiment très, très froids). Ils sont vraiment parlants et vous sentez que vous avez été élevé jusqu’en présence de Dieu lui-même pour l’adorer. Vous êtes conscient de Sa majesté à vous en couper le souffle. Voilà bien le genre de chose que nous devons rechercher et ressortir pour enrichir notre christianisme.

Par ailleurs, un retour à la polygamie dans l’Eglise n’a rien de chrétien, aussi authentiquement africain que cela puisse être!

(A suivre)
Autorisé par A. E. A. M.
Référence:  4 Burgess Carr : CPC Quartely, avril 1973, N° 41, p. 27.
* * *


On nous demande parfois quel est le but poursuivi par le cahier « PROMESSES », qui nous représentons si nous avons une organisation ?

En fait, nous ne sommes qu’un groupe de travail, chrétien liés pour annoncer la Parole de Dieu. Nous ne visons pas à l’établissement d’églises, mais nous cherchons à aider, par l’étude de cette Parole, toute personne (pasteur ou laïque) active dans la proclamation du salut éternel, du pardon de Dieu, de l’amour de Christ.

Nous croyons à toute la Bible comme étant la Parole de Dieu pour l’homme. Nous cherchons à ne rien ajouter, à ne rien enlever, ce qui n’est pas toujours facile.

Il arrive, et c’est très compréhensible, que notre enseignement ne cadre pas avec celui de telle ou telle église. Mais nombreuses sont celles qui reconnaissent notre effort d’annoncer la Parole sans parti-pris aucun. Ainsi nous n’imposons pas notre point de vue. Nos études sont des propositions, des suggestions, peut-être une ouverture par laquelle le lecteur trouvera une pensée, une nourriture pour son travail, un élan pour continuer la course vers la vie éternelle… EN CHRIST.

Et pour tous, nos voeux les plus fraternels pour l’année qui s’ouvre devant nous.

Le groupe PROMESSES


I Timothée 1 : 3-11

Dès ses débuts, l’Eglise a été placée face à un problème fondamental: la nécessité de s’appuyer sur des bases claires, non équivoques.
L’un des premiers à avoir été confronté à cette question fut l’apôtre Pierre.
Nous voyons dans Actes 10 que Pierre est amené à annoncer la Parole à des gens des nations, à savoir, Corneille et sa maison. Pierre va devoir entrer et manger chez des non-juifs, ce qui va lui être reproché dans Actes 11: 3.
Bien que des prosélytes juifs aient pu se convertir le jour de Pentecôte et par la prédication de Philippe dans Actes 8, l’Evangile avait été annoncé essentiellement aux Juifs.
Un courant existait dans l’Eglise primitive exigeant la circoncision des nouveaux convertis et l’observation de la loi: Actes 15: 1 et 15: 5.

Un vif débat va s’engager: Pourquoi ?
Parce que la doctrine n’était pas claire: salut par la loi ? ou salut par la foi ?
Le Concile de Jérusalem devra se réunir pour éclaircir une question de doctrine fondamentale: Actes 15 : 24-28.
Il était nécessaire que la révélation de Dieu soit clairement exprimée pour éviter des discussions, des divisions et le trouble: Ac. 15: 24.
Cette première grande question sera suivie de nombreuses autres. L’Eglise va voir surgir en elle et autour d’elle des hommes qui vont se saisir des vérités révélées par le moyen des apôtres pour les transformer, les déformer: Ces hommes vont en entraîner d’autres dans leur sillage. C’est ainsi que naissent les sectes.
L’apôtre Paul, dont le souci de rigueur doctrinale va être permanent, devra constamment mettre ses lecteurs en garde contre le danger de déviation: Romains 16: 17; Galates 1: 7; 2 Timothée 2: 18.
Cette situation va aller en s’amplifiant. Plusieurs passages nous disent clairement que les fausses doctrines seront la normalité des derniers temps: Matt. 24 : 4, 5-11; I Timothée 4: 1 ; 2 Timothée 3: 5 ; 4: 3-4.

Les fausses doctrines sont la source de toutes sectes.

Une Eglise où la doctrine n’est pas clairement enseignée est une Eglise qui va vers la division. Il n’est pas étonnant que cette question revienne dix fois dans les épîtres pastorales.
Paul va donner à Timothée, son enfant dans la foi, responsable d’église, les instructions pour lutter efficacement contre les sectes et pour affermir ses auditeurs.
La première recommandation que Paul fait à Timothée, c’est de saisir clairement ce qu’il croit: I Timothée 1: 3b ; I Timothée 4: 6 ; Tite 2 : 1.
La première chose que l’enfant de Dieu doit connaître pour lutter efficacement contre les sectes, c’est connaître la doctrine biblique.
Ce n’est pas seulement une bonne chose, c’est aussi une chose nécessaire.
Certains chrétiens ont peur du mot doctrine, comme ils ont peur du mot théologie ou théologien. Certains disent: « Je connais Jean 3: 16, cela me suffit », ou encore: « tout ceci est bien trop compliqué, restons simples comme des enfants ».

La doctrine n’est pas une mauvaise chose.

– Christ avait une doctrine: Matt. 7: 28; Luc 4: 32; Jean 18: 19. Le chrétien doit donc savoir ce qu’il croit afin d’expliquer clairement sa situation par rapport aux autres.
Le monde retentit de toutes sortes de doctrines. La Parole nous dit que des séducteurs sont dans le monde, enseignant d’autres doctrines.
Quelques-unes d’entre elles sont citées :

Apocalypse 2: 14: la doctrine de Balaam.
I Timothée 4: 1: la doctrine des démons.
Hébreux 13: 9 : des doctrines diverses et étrangères.

Nous savons que beaucoup de ces doctrines sont prêchées aujourd’hui. Nous ne pourrons les combattre que si nous sommes aptes à proclamer tout haut la vérité. Même dans l’Eglise, ces dangers peuvent s’infiltrer.

– Dangers de l’exclusivité.
– Dangers de se sentir plus spirituels que les autres.
– Danger des nouveautés.

Ephésiens 4: 14 dit que les dons sont donnés: « afin que nous ne soyons plus des enfants flottants et emportés à tous vents de doctrines ».

Une nouvelle loi = un grave danger.

La doctrine, c’est le squelette du chrétien. C’est ce qui est solide. C’est sur quoi s’appuient les muscles.
Sans squelette, n’importe quel homme ne serait qu’une masse de chair sans force. Sans doctrine, un chrétien est emporté de côté et d’autre, car il ne sait finalement que croire et qui croire.
La connaissance de la doctrine passe par la connaissance de la Parole. Les doctrines sont les vérités fondamentales révélées dans la Bible, livre divinement inspiré. Lire II Timothée 3: 14-17.
C’est par une étude approfondie et systématique de la Parole que nous acquerrons cette doctrine. C’est la voie que Paul indique à Timothée. Mais Paul ne s’arrête pas là. S’il recommande très vivement à Timothée d’avancer dans la voie de la connaissance, il ne fait cependant pas de cette connaissance un but en soi :

Le but du commandement, c’est l’amour.

Si la doctrine, c’est le squelette, ce n’est pas la vie. L’amour, c’est la chair, la vie du chrétien.

La doctrine ne peut aller sans l’amour.

La Parole nous présente une catégorie de croyants qui possédaient une doctrine extrêmement rigoureuse: les pharisiens: Matt. 26 : 27.

Certains chrétiens mettent la doctrine en avant au point de ne plus voir dans les autres chrétiens que des porteurs de doctrine et non des frères. Ils sont soucieux de la vérité au point de devenir méfiants vis- à-vis de tous et se posent immédiatement la question de savoir si ces chrétiens pensent bien, sont dans la droite ligne de leur vérité. Cette attitude conduit à une forme de sectarisme, voire à l’orgueil spirituel ou à la dureté.

Elle est aussi regrettable que la première attitude.

Christ avait une doctrine. – Christ était l’amour.
Il est facile d’avoir. Il est plus difficile d’« être ».

Nous sommes invités à comprendre la finalité de toute connaissance: l’amour.
La doctrine seule = discussions
disputes de mots
querelles d’interprétation.
L’oeuvre de Dieu n’avance pas. I Ti. 5b

La doctrine + l’amour = l’équilibre de Christ.
Dans I Co. 13, Paul présente les deux aspects :

d’un côté: les langues
la prophétie
la science
toute la connaissance
la foi,
de l’autre: l’amour

Si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien.

– la nature de Dieu, c’est l’amour.
– le but du commandement, c’est l’amour.
– « L’amour couvre une multitude de péchés ».

La Parole nous exhorte :
– à avancer dans la connaissance
– à rechercher les dons
– mais à vivre de l’amour
– elle disparaîtra
– ils disparaîtront
– la plus grande des choses.
Demandons à Dieu de nous donner l’équilibre de Jésus-Christ.
Il avait une doctrine, mais il visait l’amour.
* * *