PROMESSES
L’Esprit est promis. non pas pour susciter quelque doctrine nouvelle. mais pour écrire aux coeurs des hommes la vérité de l’évangile. Calvin |
Quelques extraits du livre: « La Personne et l’Oeuvre du Saint-Esprit » Editions Emmaüs, 1806 St-Légier, Suisse.
Note de la Rédaction. – Avec le numéro de Promesses qui est sous vos yeux, nous reprenons une étude concernant l’Esprit Saint. A vrai dire, Promesses en a entretenu bien souvent ses lecteurs. Un petit coup d’oeil en arrière montre qu’un vrai tableau a déjà défilé devant nous (voir numéros 1 à 11. 14, 19, 22 et 23). Mais les années passent et les générations nouvelles n’ont pas le loisir ou l’occasion de jeter un regard dans les éditions anciennes.
Chaque époque a ses problèmes. Pour le monde christianisé, en général, la religion n’entre plus guère en ligne de compte. Mais dans le monde religieux, la question de l’Esprit-Saint a pris une importance toujours plus grande, et ce avec raison. Jésus n’a-t-il pas dit: « mais le consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses; et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jean 14 : 26) ; « Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit » (Actes 1 : 5) et « Vous recevrez une puissance, le Saint- Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins… » (Actes 1 : 8) ?
L’intérêt porté à l’Esprit Saint consiste principalement à connaître sa valeur et son oeuvre dans le temps présent. Aussi laisserons-nous de côté l’oeuvre de l’Esprit pendant les premiers âges de notre humanité, ainsi que durant les siècles de l’ « Ancienne Alliance », conclue avec Abraham et renouvelée sous Moïse. Nous passerons de même sur les années de la vie du Fils de Dieu, pour nous centrer sur le travail de l’Esprit Saint depuis le jour de la Pentecôte.
L’heure de l’Esprit
L’apôtre Paul, établissant une comparaison entre l’Ancienne Alliance (basée sur la loi de Moïse) et la Nouvelle (basée sur l’Evangile de la Grâce), s’exprime en ces termes: « Dieu… nous a rendus capables d’être serviteurs d’une nouvelle alliance, non de la lettre (c’est-à-dire de la loi), mais de l’Esprit; car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie… Si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres (les tables de la loi), a été glorieux… combien le ministère de l’Esprit ne sera-t-il pas plus glorieux! » (II Cor. 3: 6-8). Nous sommes donc actuellement, depuis la Pentecôte, dans la dispensation de l’Esprit.
Cette nouvelle dispensation présente les caractéristiques suivantes :
1- La loi révélait seulement à l’homme la volonté de Dieu, sans lui communiquer aucune force pour la mettre en pratique. Au contraire, elle le condamnait à mort en lui faisant connaître la malédiction divine sur quiconque n’observait pas tout ce qui était écrit dans le livre de la loi (Galates 3 : 10). C’est pourquoi Paul appelle la loi « la lettre qui tue » et le « ministère de la mort », Par contre, l’Esprit régénère le pécheur mort dans ses transgressions et l’affranchit de la loi du péché en lui communiquant. Sa puissance de vie (Rom, 8 : 2).
2- A plusieurs points de vue, l’Ancienne Alliance était matérielle et « charnelle », comme le dit l’Epître aux Hébreux (7: 16). La présence de Dieu, la « Schékinah », résidait dans un temple de pierre, et Sa loi était écrite sur des dalles de pierre. Maintenant, par l’Esprit, Il habite dans le coeur des croyants et met Sa loi en eux: « Vous êtes le temple de Dieu… Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite par notre ministère, non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des dalles de pierre, mais sur les coeurs» (1 Cor. 3: 16; 2Cor. 3 : 3).
3- Dans l’Ancienne Alliance, le signe de l’appartenance à Dieu était la circoncision de la chair; dans la Nouvelle. c’est la circoncision du coeur, c’est-à- dire la régénération produite par l’Esprit: .La circoncision (qui compte devant Dieu), ce n’est pas celle qui est visible dans la chair… c’est celle du coeur, selon l’Esprit et non selon la lettre (la loi) » (Rom. 2: 28-29). « Les circoncis (de la Nouvelle Alliance), c’est nous, qui rendons à Dieu notre culte par l’Esprit de Dieu » (Phil. 3: 3).
4- Il est évident que tout le ministère de l’Esprit est basé sur l’oeuvre de Jésus-Christ. SON BUT, C’EST DE LE GLORIFIER (Jean 16: 13-14).Pour que nous puissions « marcher selon l’Esprit »: Dieu a envoyé, à cause du péché, Son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché (Rom. 8 : 3-4). Christ, par Sa mort sur la croix, a ôté nos péchés et crucifié avec Lui notre vieil homme. Par Sa résurrection, Il nous a fait revivre avec Lui, et par Sa glorification, Il a repris Sa position souveraine à la droite de Dieu, d’où Il nous envoie l’Esprit. Et non seulement cela, mais c’est Lui-même qui, Son oeuvre de rédemption terminée, vient mettre en nous Sa présence spirituelle.
Ainsi donc, sans Christ, le salut serait impossible. Mais sans le ministère de l’Esprit, ce salut si chèrement et si parfaitement acquis ne nous serait pas personnellement communiqué: il ne serait pas EN nous.
5. En se plaçant à ce point de vue, on peut distinguer dans le plan de Dieu trois dispensations :a) La dispensation du Père, qui est celle de l’Ancien Testament. C’est le Père qui se révèle et qui agit directement. Il est « Dieu pour nous », prêt à bénir et secourir, mais Il est encore loin dans le ciel à cause de Sa grandeur redoutable, de Sa Sainteté et du péché des hommes. Aussi Esaïe s’écrie-t-il : « Oh! si Tu déchirais les cieux, et si Tu descendais! »(63 : 19).
b) La dispensation du Fils, celle des Evangiles. Le Père a entendu le cri de l’humanité perdue; Il manifeste Son amour et envoie sur la terre Son Fils, qui devient « Dieu avec nous, Emmanuel ». Pendant cette période, Jésus-Christ Se révèle, Il parle, Il agit et se propose à l’adoration des hommes. Il accomplit le salut du monde et retourne dans la gloire auprès de Son Père, en attendant de venir régner ici-bas pendant mille ans.
c) La dispensation du Saint-Esprit, qui va de la Pentecôte au retour du Seigneur. Pendant ce temps l’Esprit forme l’Eglise et devient « Dieu en nous ». Il convainc le monde de péché et met dans le coeur des croyants tout ce que Christ leur a acquis: Son pardon, Sa vie, Sa victoire, Sa puissance, Sa présence même.
Notons encore que les trois Personnes de la Trinité sont inséparables, même lorsqu’au cours d’une dispensation l’une d’entre Elles joue le rôle le plus en vue. Nous avons déjà étudié l’action du Saint-Esprit dans la dispensation du Père, et nous savons que le Fils aussi est sans cesse présent dans l’Ancien Testament, soit par les prophéties, soit par des interventions directes. Pendant la dispensation du Fils, le Père Le soutient et confirme Son oeuvre, tandis que l’Esprit l’accompagne constamment.
Enfin, dans la dispensation de l’Esprit, ce sont les trois Personnes divines ensemble qui agissent dans le monde et habitent au sein de l’Eglise et dans le coeur des croyants. Par conséquent, jamais l’une des Personnes de la Trinité ne saurait supplanter les autres, ni entraver leur parfaite unité ou leur étroite collaboration. Puissions-nous Les laisser agir librement toutes trois dans nos vies et recevoir le plein salut qu’Elle ne peuvent apporter que toutes trois ensemble.
La conviction produite par l’Esprit à l’heure de l’Esprit
Nous abordons l’étude de l’oeuvre de l’Esprit en l’homme après la Pentecôte. Que doit-il accomplir avant toute autre chose dans un coeur encore inconverti ?
1. Le saint-Esprit convainc de péché.
« Quand Il sera venu, Il convaincra le monde en ce qui concerne le péché… parce qu’ils ne croient pas en moi » (Jean 16: 8-9). Il est évident que l’homme doit reconnaître son état de péché et de perdition avant de pouvoir accepter le Sauveur qui l’en délivre. C’est celui qui se sait malade qui va chez le médecin (Marc 2: 17). Le Saint-Esprit convainc de péché le monde, c’est-à-dire tous les hommes. Il n’en est aucun auquel Il ne fasse sentir sa culpabilité, soit par l’Ecriture, soit simplement par la conscience (Rom. 2: 14-15).
Remarquez que le mot « péché » est au singulier et non au pluriel. L’Esprit révèle à l’homme qu’il est perdu, non parce qu’il a commis certaines fautes ou même certains crimes (en effet, Dieu, dans Sa Parole, promet à qui veut croire le pardon de tous les péchés: « Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige » (Es. 1 : 18). L’homme est condamné devant Dieu, non parce qu’il est pécheur, mais parce qu’étant pécheur il n’a pas voulu croire au Sauveur et accepter Son pardon. « Celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3: 18). L’incrédulité en face de Jésus-Christ est donc le péché le plus grave qu’un homme puisse commettre. Ce péché ne peut être pardonné, puisqu’il consiste précisément dans le refus volontaire et obstiné du pardon. Dieu n’obligera jamais à croire les hommes qui s’y refusent, car Il les a créés libres.
2. L’Esprit convainc ensuite de justice,
« parce que, dit Jésus, je vais au Père et que vous ne me verrez plus » (Jean 16: 8, 10). L’Esprit ne montre pas seulement à l’homme sa perdition. Il lui révèle en même temps Jésus-Christ, dont la justice et la divinité sont démontrées par Sa résurrection et Son retour au Père. Dieu produit ainsi dans le coeur sincère et repentant la conviction que Jésus est bien le Sauveur qui, juste Lui-même, rend justes ceux dont la foi repose en Lui (Rom. 5: 19). Ici encore, c’est le monde, donc tous les hommes, que l’Esprit convainc de justice. Tous ceux qui sont en contact avec l’Evangile doivent une fois ou l’autre reconnaître qu’il est la vérité et que Jésus est bien le Sauveur. C’est ce qui fait leur responsabilité devant Dieu, s’ils refusent malgré cela le salut.3. Il convainc enfin de jugement.
« parce que le prince de ce monde est jugé ». Si un homme résiste à la double conviction que le Saint-Esprit veut mettre en lui, il sera convaincu de jugement. Comment savons-nous que les incrédules seront jugés ? Parce que leur père, le diable, l’est déjà en principe. Par la croix, Christ l’a virtuellement anéanti (Héb. 2: 14). Le Saint-Esprit finit par convaincre ceux qui Lui résistent que le même châtiment les atteindra lorsqu’ils seront jetés dans le feu éternel, préparé pour le diable et pour ses anges (Matt. 25: 41). La conviction concernant le jugement sera telle que « toute bouche sera fermée» sans récrimination possible (Rom. 3: 19), et que les incrédules même dans les enfers fléchiront les genoux avec tremblement devant Celui qu’ils auront rejeté. Mais pour eux ce sera, hélas, trop tard. Le discours de Pierre, le jour de la Pentecôte, illustre la manière dont le Saint-Esprit cherche à convaincre les hommes :1° de péché: en montrant aux Juifs qu’ils ont rejeté et crucifié Jésus (Actes 2 : 23).
2° de justice: en leur prouvant que Jésus est bien le Messie, le Fils de Dieu, annoncé par l’Ecriture, ressuscité et glorifié (v. 22, 24, 36).
3° de jugement: en leur parlant du jour du Seigneur, du grand jour du jugement qui approche avec ses signes prodigieux, et en les exhortant à se sauver de cette génération perverse avant qu’il soit trop tard (v. 19, 20, 40).
La Régénération par l’Esprit
Nous abordons dans ce chapitre et ceux qui suivent l’oeuvre de l’Esprit dans un coeur qui cède à la conviction de péché et accepte le Sauveur. Au moment même de la conversion, le Saint-Esprit produit dans ce coeur par la foi, en un seul instant, les opérations suivantes, qui ne sont que des aspects différents d’une seule et même intervention :1. Il régénère le croyant.
2. Il le baptise.
3. Il est reçu par lui.
4. Il l’adopte.
5. Il le scelle.
6. Il lui remet les arrhes du salut éternel.
7. Il vient demeurer en lui.
8. Il l’oint pour le service.
Nous étudierons l’une après l’autre ces diverses actions, en nous rappelant qu’elles sont simultanées, et que tout enfant de Dieu les expérimente au seuil de sa vie spirituelle. Elles sont comme les facettes multiples de ce joyau royal qu’est le don de l’Esprit, et chacune d’elles nous fait comprendre un aspect particulier de l’oeuvre que le Seigneur accomplit en nous à l’instant où nous croyons.
LA RÉGÉNÉRATION
1. Qu’est-ce que la régénération ?
L’âme de l’homme pécheur est morte au point de vue spirituel et séparée de Dieu, car le salaire du péché c’est la mort (Rom. 6 : 23). La régénération, c’est le miracle par lequel cette âme est ressuscitée, engendrée à nouveau, et reçoit la vie éternelle. Jésus appelle aussi cette expérience la nouvelle naissance (Jean 3 : 3, 7). II va sans dire que, sans elle, il est impossible à un homme d’être sauvé.2. Qui opère la régénération ?
« Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3 : 5, 6).
C’est le Saint-Esprit qui accomplit cette oeuvre. La chair, c’est-à-dire notre Moi, ne sert de rien; ses efforts, ses bonnes résolutions, ses bonnes oeuvres sont parfaitement insuffisants. C’est l’Esprit qui vivifie, car le Tout-Puissant peut seul produire le miracle de la vie (Jean 6 : 63). Paul parle en d’autres termes, tout aussi clairs, de la régénération: « Nous qui étions morts par nos offenses, (Dieu) nous a rendus à la vie avec Christ. …II nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ »(Ephés. 2 : 5-6). II attribue également à l’Esprit la vie qui anime les croyants: « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit » (Gal. 5 : 25). « Il nous a sauvés, non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites, mais selon Sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’Il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur » (Tite 3 : 5-6).
Ce n’est donc pas une évolution qu’il faut à notre âme pécheresse, mais une révolution: la résurrection spirituelle. Cherchons-nous encore à nous « améliorer » (ce serait risible de la part de quelqu’un qui est mort !) ou bien sommes-nous déjà nés de nouveau ?
3. Quand a lieu la régénération ?
Au moment même où le coeur, convaincu de péché et de justice par le Saint-Esprit, accepte le Sauveur qui lui est présenté! C’est donc un acte instantané de la part de Dieu, même si l’homme a mis des années pour arriver au point où il cède et reçoit le salut. « A tous ceux qui l’ont reçue (la Lumière, Jésus-Christ), à tous ceux qui croient en Son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1 : 12-13).
Par la nouvelle naissance, nous recevons la vie éternelle. Cette grâce nous est accordée dès que nous croyons: « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle » et « Celui qui écoute ma parole et croit à Celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 3 : 36 et 5 : 24).
Puisque la régénération est, ainsi, à la fois indispensable et instantanée, pourquoi ne la saisirions-nous pas maintenant par un acte de foi, si nous ne l’avons pas encore reçue ? Car la conviction du péché serait inutile, si elle n’était suivie de la foi qui s’empare de la vie de l’Esprit.
Ce qui importe !
Ce qui importe, ce n’est pas d’être heureux, mais de rendre heureux les autres.Ce qui importe, ce n’est pas d’être aimé, mais d’aimer et d’être en bénédiction à d’autres.
Ce qui importe, ce n’est pas de jouir, mais de partager.
Ce qui importe, ce n’est pas de s’imposer, mais de renoncer à soi-même.
Ce qui importe, ce n’est pas que Dieu fasse notre volonté, mais que nous fassions la sienne.
Ce qui importe, ce n’est pas que nous vivions longtemps, mais que notre vie ait trouvé son vrai sens.
Ce qui importe, ce n’est pas ce que nous faisons, mais comment et pourquoi nous le faisons.
- Edité par Pache René
Etre bouillant, c’est le devoir ;
c’est la flamme de l’encensoir :
un brasier qui brille et qui fume
sur l’autel où tout se consume…
Mais le fidèle est le plus grand
Si la nuit est longue, il attend ;
lui seul demeure, sous l’insulte,
impassible: la foule exulte ;
On crie, on le traîne; il est seul il
trébuche sur un linceul ;
va-t-il périr ? Il est fidèle.
Autour de lui bruissent des ailes
Derrière lui, debout, puissant,
le Christ couronne son enfant..
- Edité par Freyche Joël
Dans notre numéro d’octobre (28), Jésus-Christ a été présenté comme l’Agneau de Dieu, venu ici-bas pour Dieu, c’est-à-dire pour une oeuvre à accomplir qui concerne Dieu lui-même et, indirectement seulement, la créature, l’homme. Par sa soumission parfaite à la volonté du Père, par son obéissance, par sa résistance au mal, Jésus a vaincu la mort et, virtuellement, l’auteur de la mort, Satan. A cause de sa fidélité, de son amour pour Dieu, Jésus a reçu le nom de « second Adam » (ou dernier Adam), (I Cor. 5: 45, 47) , en parallèle avec le « premier Adam ». Or, ce second Adam a parfaitement accompli l’oeuvre que le Père lui a donnée à faire.
Lorsque le Fils a été présenté à Israël, il a été accueilli par une proclamation qui disait exactement ce qu’il allait faire : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1 : 29 et 36). Son oeuvre fondamentale, cardinale :
Quel péché ? Celui de l’homme qui a tourné le dos à son Créateur; la faute initiale, le faux départ.
Dieu avait créé l’homme parfait, il n’y a pas de doute à cela. Il était à l’ « image de Dieu » et des anges. Il pouvait choisir, décider, jouir du libre exercice de sa volonté. Par malheur, il choisit mal; il tomba, chuta et pécha. La femme fut séduite la première, puis Adam décida de prendre le même chemin… (I Tim. 2 : 14) .
Faut-il conclure que quelque chose avait changé pour eux ? Quel genre d’habit ou de couverture avaient-ils porté jusque là ? C’est difficile à dire. Peut-être la description d’anges de Dieu ou celle du Fils dans Apoc. 1 : 12-16, par exemple, pourrait-elle nous donner une idée – « créé à son image ». Adam, au jour de la création, avait reçu autorité sur la terre; il voyait Dieu, parlait avec Dieu. Il avait reçu la faveur de donner des noms à toutes les créatures, avec lesquelles il vivait en paix… Faut-il suggérer qu’Adam était entouré ou enveloppé d’une couverture, d’un voile :d’En-haut. Il est écrit dans le Ps. 104, v. 2, que « l’Eternel s’enveloppe de lumière comme d’un manteau…» ce qui nous donnerait peut-être une indication.
Bref, en ce qui concerne Adam, après la chute, le « voile » tomba, disparut. « Alors les yeux de tous deux s’ouvrirent. Ils reconnurent qu’ils étaient nus » (v. 7) .De plus. ils eurent peur! (v. 8) .Un changement était intervenu. L ‘homme confiant et en paix n’était plus! Il estima devoir se cacher dès lors « loin de la face de l’Eternel Dieu ».
Dans sa bienveillance, l’Eternel les contacta à nouveau et leur enseigna ce qu’ils devaient faire, car les ceintures de feuilles de figuier étaient sans valeur à ses yeux. Pour voiler leur humiliation, témoignage visible de leur chute, mais surtout pour paraître à nouveau devant lui, ils devaient apporter une offrande dont le sang devait être répandu.
« L’Eternel Dieu fit pour Adam et pour sa femme des vêtements de peau, et il les en revêtit (v. 21) Le sang avait coulé !
Un peu plus loin, dans la Genèse, l’histoire des fils d’Adam, Caïn et Abel, nous présente la même leçon. Certainement, leurs parents leur avaient communiqué, révélé, ce qui leur était arrivé: pour s’approcher de Dieu, il fallait une offrande. Abel avait saisi la nuance; il obéit et apporta des premiers-nés de son troupeau. Caïn pensa bien faire en présentant à Dieu son offrande: des fruits de la terre. Il voulait bien adorer Dieu, mais à sa manière, à son idée! L’Eternel le contacta : « Pourquoi es-tu irrité et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu avais agi comme il fallait... (Gen. 4: 6). Le chemin de la repentance était à ce moment-là encore ouvert devant Caïn.
Caïn se raidit devant l’Eternel et tua son frère. Le sang d’Abel cria de la terre jusqu’à Dieu! (v. 10).
Depuis, le péché a régné visiblement dans le monde péché, le salaire du c’est la mort.
Des lois divines ont été enseignées d’Adam à Noé. de Noé à Abraham, puis d’Abraham à Moïse. « Tous ceux qui auront péché sans connaître la loi (de Moïse) périront sans qu’intervienne la loi » (Rom. 2 : 12). « Et tous ceux qui auront péché en ayant la loi (depuis Moïse) seront jugés par cette loi » (v. 12) .« Seuls seront justifiés par LUI ceux qui la mettent en pratique ».
Pour toute l’humanité, l’accès à l’Eternel a toujours été ouvert. Pour toute situation, Dieu a donné ses lois et, instinctivement, l’homme les connaît. En tout temps il a été libre de son choix; il en porte la responsabilité.
Des incroyants ont souvent désigné le christianisme comme une religion de sang. Fondamentalement, c’est exact. Les chrétiens ne s’en offusquent pas et ne prennent pas cette remarque pour une offense. Le message de la croix et de la valeur, du sang est le point central de la Bible. « L’âme (la vie) de toute chair est dans le sang » (Lév. 17 : 11 et 13). « Son sang est son âme » (v. 14). Le sang est porteur de la vie. Dieu a fait don à l’être humain de vie. « Que donnerait un homme en échange de son âme (vie) ? »
Dès le jour de la chute, l’Eternel a cherché à démontrer aux hommes que, à cause du péché et pour paraître à nouveau devant LUI, une victime devait être offerte. Tout l’enseignement concernant les offrandes, d’Adam à Moïse et de Moïse à Christ tend à montrer le chemin dans la direction de la victime par excellence, celle que Dieu lui-même allait présenter à l’homme: son Fils. Tous les autels élevés au temps des patriarches, tous les sacrifices présentés à Dieu sous la Loi de Moïse, tout était vu sous l’angle de ce futur Sauveur de toute la race humaine. Et depuis l’heure de Jésus-Christ, du moment où cet homme venu de la part de Dieu a donné son sang, sa vie, dès ce moment-là, plus n’est besoin d’autre offrande. Dieu est venu Lui-même dans la personne de son Fils s’offrir pour payer la dette de l’homme, de tout homme. La dette est payée. L’homme est libre de l’accepter ou de la dédaigner. Ainsi, Dieu le Père a envoyé son Fils sur la terre. Selon les Ecritures, d’après les prophéties données à l’avance par l’Esprit-Saint, le Fils est mort. Son sang a été répandu sur la colline de Golgotha. La « vie » étant dans le sang, Jésus a répandu sa « vie » – le sachant, le voulant – pour le rachat de beaucoup de vies, de nombreux hommes de ce monde.
« Car Dieu a tellement aimé le monde (les hommes) qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16).
« Il a été mené comme une brebis à la boucherie et comme un agneau muet devant celui qui le tond. Il n’a point ouvert la bouche… Dieu a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous » (Esaïe 53 : 6-7 et Act. 8 : 32) .
« Nous avons été rachetés… par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache… prédestiné dès avant la fondation du monde » (I Pi.1 : 19-20).
Christ est venu, Agneau de Dieu pour l’homme; Il a donné sa vie, son sang divin, parfait, pur, pour le rachat d’une humanité égarée, pour de « mauvais vignerons ».
« Nous sommes justifiés gratuitement par sa grâce, au moyen de la rédemption (du paiement) accomplie par Jésus-Christ ». Lorsque nous saisissons bien ces faits, nous pouvons éclater de joie, montrer notre allégresse, joindre nos cantiques, nos prières à ceux de nos frères en la foi, apporter notre reconnaissance et faire monter vers le trône du Dieu éternel notre adoration.
« Dieu a ainsi manifesté sa justice… faisant voir qu’il est juste, et qu’il justifie celui qui croit en Jésus » (Rom.3 : 24-26).
« Je me réjouirai en l’Eternel, et mon coeur bondira d’allégresse en mon Dieu; car il m’a revêtu des vêtements du salut; il m’a couvert du manteau de la justice » (Esaïe 61 : 10). « Alors on donna à chacun d’eux une robe blanche… » (Apoc. 6 : 11).
C’est ainsi que, ayant accepté que le paiement fût effectué par Christ à notre place, nous recevons un vêtement, avec lequel nous pourrons à nouveau nous présenter devant le Créateur, revêtus, non de notre justice, ma.is de celle de l’Agneau de Dieu.Où trouverait-on la force de souffrir à cause de la conscience, et de la conscience chrétienne en particulier, sinon dans la connaissance de l’amour de Dieu pour sa créature ? |
- Edité par Guignard René H.
Domination, direction ou dévouement
Une réflexion sur Marc 10 : 43
« J’ai l’ambition d’être un conducteur dans l’Eglise – j’aimerais occuper une position d’importance, d’autorité, d’influence ».
« Je voudrais diriger les membres de l’église de manière que l’église prospère et porte des fruits spirituels de première qualité ».
Ce sont des paroles jamais entendues, mais ne sont-elles pas souvent les paroles secrètes du coeur d’un ancien, d’un pasteur, d’un missionnaire, même si, dans la sincérité de leur désir de servir Dieu, ils ne s’en rendent pas compte ?
Parfois une telle ambition pourrait être entièrement charnelle, comme celle de Jean et de Jacques qui désiraient être assis, dans sa gloire, l’un à la droite de Jésus, l’autre à sa gauche (Marc 10: 37).
En répondant à cette demande, Jésus fait remarquer une nette distinction entre les moeurs des royaumes du monde et celles du royaume de Dieu, les moeurs du monde (voir Jean 17: 14-19) et celles qui doivent prévaloir parmi les chrétiens. Jésus dit: « Vous savez que… les chefs des nations les tyrannisent et que les grands les dominent. Il n’en est pas de même au milieu de vous ».
Or, l’usage du mot « nations » dans le Nouveau Testament est souvent religieux plutôt qu’ethnologique, c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas tout simplement de peuples physiquement différents des Juifs, mais spirituellement différents. Ce mot grec « ethnoi » est traduit quelquefois par « païens » (I Cor. 12: 2; Eph. 2: 11; Math. 5: 47). il est, d’ailleurs, intéressant de remarquer que dans Luc 6 : 35, verset parallèle à Math. 5 47, « hamartoloi », pécheurs, remplace « ethnoi », justifiant la traduction de « ethnoi » par « païens » plutôt que « nations » et, dès lors, le sens religieux que nous attachons à « nations ».Remarquons aussi que Jésus parle à ses disciples non seulement comme aux adhérents de la race juive, mais comme aux hommes qui se soumettent aux lois de son royaume, comme à son peuple spirituel. La distinction dont il s’agit ici n’est pas entre Juifs et Gentils, mais entre chrétiens et païens.
Dans le cadre de cette distinction entre les païens et le peuple de Dieu, Jésus relève une différence particulière, la conception de la grandeur humaine. Dans la mentalité païenne. suggère-t-il, la grandeur et la supériorité d’un homme sont évaluées en fonction de sa position, de la mesure de son autorité, tandis que la vraie grandeur d’un homme « parmi vous », c’est-à-dire d’après les valeurs du royaume de Dieu, est une grandeur non pas de position mais de caractère, dont la qualité est démontrée par le travail accompli au service du Seigneur. La conséquence de la prééminence dans le monde est l’exercice de l’autorité, de la domination, tandis que la primauté dans le royaume de Dieu résulte du choix réel, intime de la dernière place au service de tous.
Cela ne veut pas dire qu’il ne doit pas y avoir de positions de responsabilité ou d’autorité dans l’église. Certes, tous les croyants sont des prêtres, devant offrir sans cesse à Dieu un sacrifice de louange; il est vrai, en outre, que les dons de l’Esprit sont distribués à tous les croyants de sorte que nul n’est sans fonction dans la communauté. Mais dans le Nouveau Testament, il est également évident que certains hommes oeuvrent comme conducteurs, occupant une position de responsabilité particulière, voire d’autorité parmi les autres chrétiens. Jésus lui-même n’a-t-il pas choisi parmi tous ses disciples une douzaine d’hommes auxquels il a donné une formation spéciale. Ce sont ceux qui l’ont accompagné dans ses voyages, et qui devaient devenir les conducteurs, les responsables de la première élise locale.
L’existence des charismes et des charges dans l’église n’est donc pas mise en question par Jésus, mais bien la façon d’évaluer et d’occuper ces ministères. La vraie grandeur d’un homme de Dieu ne doit pas être jugée à la position qu’il occupe, mais à son caractère.
Nous ferions bien de nous demander si notre mentalité est réellement chrétienne, si nous évaluons la grandeur d’un pasteur ou d’un ancien simplement par sa position, ou même par les résultats visibles, voire spectaculaires, de son travail, et non pas par le degré de dévouement apporté à son service.
Nous devons sans doute admettre que l’Eglise a été et est encore souvent influencée par la mentalité du monde en ce qui concerne les positions de responsabilité spéciale. Ce n’est pas uniquement le cas dans les églises institutionnelles où opère un système hiérarchique. Même dans les églises de structure plus simple, dans les assemblées locales autonomes, les pasteurs et les anciens risquent de concevoir et de jouer leur rôle de conducteurs dans une perspective mondaine, de donner à leur charge l’image d’un conducteur dans la société contemporaine. En occident, cela pourrait être l’image d’un directeur ou d’un gérant dans une entreprise industrielle ou commerciale dont le travail est de surveiller un ensemble de subordonnés et envers qui ces subordonnés seraient responsables; ou bien du leader ou de l’animateur d’une oeuvre sociale avec droit de délégation de travail et d’organisation des travailleurs. En culture africaine, un pasteur pourrait s’attribuer dans l’église le rôle d’un chef coutumier dans une position d’autorité sans limite, avec des sujets à qui incomberait le devoir de le servir, de pourvoir à ses besoins, sous peine de sanctions.
Jésus dit: « Il n’en est pas de même au milieu de vous ». Dans beaucoup de régions du monde, il est de coutume que les hauts fonctionnaires soient accompagnés en voyage d’une suite nombreuse; mais dans la société chrétienne, qui est l’Eglise, le conducteur doit être l’esclave de tous.
Ni la culture européenne, ni la culture africaine ne nous offrent l’image biblique d’un leader chrétien. En effet, quand nous considérons la relation entre le christianisme et les diverses cultures du monde, il ne s’agit pas de l’adapter à telle ou telle culture, ni d’adapter une culture humaine au christianisme, mais de rechercher et d’appliquer la culture spécifiquement chrétienne qui franchit les frontières politiques, culturelles, raciales et sociales du monde. Le conducteur spécifiquement chrétien ne se conforme point à l’image païenne d’un conducteur, qu’il soit en Afrique, en Asie, en Amérique ou en Europe. « Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence » (Rom. 12: 2). Nous devons cultiver la mentalité chrétienne. Chez les païens, conduire, c’est dominer, commander, régner, gouverner; c’est l’arrogance, la parade, la primauté, même l’effronterie. Dans la mentalité chrétienne, conduire c’est servir; c’est l’humilité, l’obscurité.
Cette leçon est difficile à apprendre en pratique, que l’on soit ancien dans une assemblée, missionnaire ou pasteur dans une église de brousse. Ici en Afrique, le missionnaire aura de la peine, peut-être, à ne plus se considérer comme le dirigeant d’une oeuvre et dont la parole s’impose en toute affaire; le pasteur africain aura peut-être de la peine à ne pas s’attribuer les droits d’un chef, à être esclave de ceux qui sont moins instruits que lui.
Oui, très difficile pour tous, et pourtant non pas plus difficile que pour le Fils de l’homme qui est venu, comme il l’explique à Jacques et à Jean (Marc 10: 45), « non pour être servi, mais pour servir ». Le Roi des rois prit la forme de serviteur, ôta ses vêtements, prit un linge et lava les pieds de ses disciples. Il exhorta ses disciples avec ces paroles: « Je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait ».
Ce qui importe !
Ce qui importe, ce n’est pas ce que pensent et disent de nous les gens, mais ce que nous sommes devant Dieu.Ce qui importe, ce n’est pas qui nous sommes, mais comment nous sommes.
Ce qui importe, ce n’est pas d’avoir beaucoup de connaissance, mais de mettre en pratique la connaissance que nous avons.
Ce qui importe, ce n’est pas ce que nous paraissons être, mais ce que nous sommes.
Ce qui importe, ce n’est pas que la souffrance nous épargne, mais que les souffrances atteignent en nous leur but.
- Edité par A.M.I.
III. SA JOIE DANS LES SOUFFRANCES
Paul a souffert physiquement, moralement et en dépit de cela, il est rempli de joie. Sa joie bouillonne, éclate à tel point qu’elle transparaît au travers de ses écrits. C’est étonnant et même contradictoire de souligner que les persécutions, les souffrances, les séjours en prison, les coups, les dangers qu’il a rencontrés le poussent à se réjouir toujours plus. Cette joie s’intensifie à tel point que, tout près de la mort, averti par l’Esprit que d’autres tribulations l’attendent encore, il peut rassurer les anciens d’Ephèse réunis pour prendre congé de lui. Il leur dit: ma vie n’a pas d’importance, l’essentiel c’est la mission que le Seigneur m’a confiée. Peu importent les difficultés, les tribulations, pourvu que je marche jusqu’au bout avec joie (Actes 20: 24).
II est important de souligner que Paul est un homme comme les autres. La fragilité et la faiblesse humaines ne l’ont pas épargné; le découragement et la tristesse ne lui ont pas été inconnus (II Timo 1 : 16). Et pourtant, c’est en prison qu’il écrit cette exhortation: « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (Phil. 4 : 4 ; 3 : 1), expression même de ce qu’il vit, fruit de son expérience. Il est placé dans une situation telle qu’il peut concrètement dire: c’est vrai, la joie du Seigneur est ma force (Néh. 8 : 10); « je puis tout par Celui qui me fortifie » (Phil. 4: 13). Il est tellement rempli de l’Esprit, que la souffrance a sur lui comme conséquence de faire couler abondamment la joie. Il va même jusqu’à prétendre que ses souffrances présentes, en l’occurrence son emprisonnement, sont pour lui une raison de se réjouir (Col. 1 : 24; Philo 2: 17).
A diverses reprises, Paul démontre que la joie du Seigneur n’est pas liée aux situations, aux événements. Le témoignage de sa vie avec Christ, source de toute joie, prouve qu’en dépit de notre vision humaine des choses, il est possible d’être toujours joyeux. C’est une vie à la portée de celui qui a mis sa confiance dans le Seigneur et qui sait que lui seul est capable de te sortir de toutes situations, même de la mort (II Cor. 1 : 9-10; 7: 4, 7). C’est parce que Paul vit pleinement l’Evangile qu’il peut dire: « je suis comblé de joie au milieu de toutes nos tribulations ».
En effet, dans l’expérience quotidienne de Paul, la joie est un des éléments qui caractérisent le Royaume de Dieu et qui se manifestent par l’Esprit. Elle est un des traits de caractère indispensables pour celui qui désire marcher avec le Seigneur dans le but de Lui être agréable (Rom. 14: 17). C’est au travers de cette découverte, vécue dans la dépendance de Christ, que Paul peut donner cet ordre: « soyez toujours joyeux », ordre qu’il a tout d’abord suivi lui-même en toutes circonstances.
Cette joie, Paul a dû l’apprendre au fil des événements de sa vie. Lui-même nous dit: « J’ai appris à être content de l’état où je me trouve » (Phil. 4 : 11). En prison, alors qu’il avait humainement le droit de s’apitoyer sur lui-même, il a appris à se réjouir de toute chose. Dans cette perspective, il sait relever le positif, ce qui glorifie le Seigneur et il peut se réjouir de ce que le nom de Christ est annoncé, même si certains le font dans le but de lui susciter des tribulations (Phil. 1 : 19).
Au travers des épreuves, les progrès de ceux qui lui sont confiés, leur marche dans la foi, dans l’amour, dans la connaissance de Dieu sont aussi pour lui autant de sujets de joie (I Thess. 2 : 9 ; Il Cor. 7 : 4-7 ; Phil. 1 : 5 ; 2 : 2;4:10;Col.2:5).
Dans sa façon de vivre la joie du Seigneur, Paul va même plus loin. Si le sacrifice de sa vie peut stimuler la foi des croyants qui lui ont été confiés, ce sera pour lui encore une raison de se réjouir (Phil. 2: 16-18).
Sa liberté dans la captivité
Toute la vie de Paul et ses écrits respirent la pleine liberté que donne l’Esprit de Dieu. Peu importe que son corps soit enchaîné, son esprit est libre. C’est ce qu’il montre aux Philippiens en leur parlant de son emprisonnement à cause de l’Evangile. Humainement, il a perdu sa liberté, cependant il connaît la vraie liberté. Il est tellement libre qu’il n’hésite pas à proclamer dans toute la prison qu’il est disciple de Jésus, alors que cela pourrait alourdir sa peine en donnant des arguments à ses accusateurs.
En effet, toute son attitude reflète cette liberté. Il suffit de relater l’incident vécu à Philippes pour le constater. Paul et Silas viennent d’être battus et jetés en prison à cause de leur témoignage pour le Seigneur. Rien ne les arrête; au milieu de la nuit, ils se mettent à prier et à louer le Seigneur en chantant. Ils ne le font pas en sourdine, mais assez fort pour que tous les entendent.
Paul est tellement libre face aux circonstances qu’il peut, même au sein de l’épreuve. encourager les autres à ne pas s’inquiéter. mais en toutes choses à faire confiance au Seigneur, qui est fidèje (Phil. 4: 6-7).
Sa liberté intérieure le pousse non pas à demander que l’on prie pour sa libération. Mais pour qu’il puisse annoncer la Parole de Christ avec puissance. Priez pour moi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Evangile, pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, et que j’en parle avec assurance comme je dois ên parler.Au travers de ses tribulations, Paul est tellement abandonné au Seigneur, connaissant en Lui une totale liberté, qu’une seule chose importe pour lui : la gloire de Dieu.
Son amour :
a) pour Christ
Dès sa rencontre avec le Seigneur, Paul aime Jésus. Il s’attache à Lui de plus en plus. Sa façon de décrire le Seigneur et la place qu’il Lui assigne dans ses épîtres sont une démonstration de son amour pour Lui. Sa vie toute entière en est aussi la manifestation concrète (Act. 15: 26; 21 : 13) et confirme la parole de Jésus: « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15: 13). Jésus est non seulement le meilleur ami de Paul, mais bien plus. Il est sa vie, le trésor le plus précieux.
Son amour pour les croyants est tellement grand, qu’il est prêt à donner sa vie pour ceux qui lui sont confiés. Ses souffrances sont telles qu’à certains moments, il préfère mourir pour être auprès du Seigneur. Mais bien vite son amour prend le dessus et il accepte sa situation avec joie, se réjouissant même de ce qu’il supporte pour l’affermissement de la foi des croyants (Phil. 2: 17).
Au sein même de l’épreuve, Paul pense encore aux chrétiens pour qui il a lutté et lutte encore. Son amour se traduit par une prière intense, incessante pour ceux qui lui sont confiés, dans le désir ardent de les voir grandir dans la connaissance du Seigneur (Eph. 1 : 15-19).
c) pour les non-croyants
Paul est aussi rempli d’amour pour les non-croyants. On le voit tout particulièrement sur le navire lorsqu’il est en route pour Rome en pleine tempête. Il prend soin de ses compagnons de voyage en les exhortant à prendre courage et en les invitant à manger après ses longs jours d’angoisse (Actes 27).
Son amour se perçoit aussi dans ses rapports avec les autorités devant lesquelles il doit comparaître, Mais c’est surtout son désir intense, son souci constant d’annoncer l’Evangile à ceux qui ne le connaissent pas qui soulignent ce trait de caractère de l’apôtre (Col. 4 : 3 ; Il Thess. 3 : 1).
Son témoignage :
a) vis-à-vis des non-croyantsPlusieurs récits des emprisonnements de Paul nous montrent qu’il profite de ces occasions pour parler de Christ à ceux qui ne le connaissent pas (Act. 16: 25-31 ; Phil. 1 : 13). C’est précisément à cette tâche que Dieu l’a appelé. Il n’a pas peur de manifester ouvertement qu’il a confiance en Dieu. On le constate tout particulièrement sur le navire lorsqu’il est en route pour Rome (Act 27 : 25). En toutes circonstances, Paul désire ardemment amener les non-croyants à rencontrer Jésus. Cet amour profond pour ceux qui se perdent lui donné de la hardiesse pour témoigner même devant les autorités. Que ce soit bientôt ou que ce soit tard, plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui vous deveniez tels que je suis, à l’exception de ces liens.
L’attitude de Paul dans la persécution a pour effet de donner aux chrétiens plus d’assurance pour annoncer l’Evangile. Pour les croyants, Paul est un modèle comme Jésus en est un pour lui. Il exhorte chacun à l’imiter comme lui-même est imitateur de Christ. Les paroles et les écrits de Paul ont du poids parce que tout ce qu’il proclame, il l’a déjà vécu et il le vit lui- même jour après jour. Un commentateur (1) faisait remarquer qu’à plusieurs reprises Paul exhorte les Philippiens à se réjouir dans le Seigneur. Il peut sincèrement le faire car ces croyants l’ont vu éclater de joie au travers des tribulations qu’il a connues à Philippes. Sa vie de prière au sein de l’épreuve est aussi un exemple à suivre pour les chrétiens (Eph. 1 : 15-19).
(1) Eugène de FAYE, Saint Paul, problèmes dans la vie chrétienne. p. 1;8
- Edité par Muston Jacqueline
« Ainsi parle l’Eternel qui a déployé les cieux, fondé la terre et formé l’esprit de l’homme au-dedans de lui: Je vais faire de Jérusalem une COUPE D’ÉTOURDISSEMENT pour tous les peuples qui l’environnent… Je ferai de Jérusalem une PIERRE PESANTE pour toutes les nations. Tous ceux qui voudront la soulever seront meurtris et toutes les nations de la terre s’assembleront contre elle (Zach. 12: 1-3).
Le 7 octobre 1973, pour la quatrième fois, une guerre a éclaté dans cette zone de notre globe entre Arabes et Israéliens, qui se sont livré des combats acharnés et meurtriers. Sans doute, le Proche-Orient est devenu le point de mire de tous les pays du monde.
L’isolement accentué d’Israël et la solidarité croissante des Etats arabes par rapport à 1967 pourraient laisser perplexes bien des âmes, car on avait pris l’habitude de voir Israël aller de succès en succès. Ce peuple serait-il donc voué à une défaite totale allant jusqu’à sa disparition ?
Le pays
1. Après le déluge, Dieu établit les limites des peuples selon les douze tribus d’Israël (Gen. 10 ; Deut 32 : 8). En effet, nous retrouverons cette même nation au seuil du Millénium avec ses frontières respectives déterminées par le Dieu des siècles avant la réalisation définitive. Ainsi, les frontières d’Israël s’étendront « depuis le fleuve d’Egypte jusqu’au grand fleuve Euphrate » (Gen. 15: 18). Quels que soient les événements actuels, Dieu exécutera ses desseins.
2. Ce pays, la Palestine, est donc à l’Eternel (Osée 9: 3). Israël, son peuple, est « son hôte » (Lév. 25 : 23). Et dans cette « terre de la promesse » (Hébr. 11 : 9), Dieu habitera (Psaume 132: 13-14). Jérusalem sera « la ville du grand Roi », le Messie (Matth. 5: 35).
Le peuple
1. Dieu a tiré un peuple du sein d’Abraham et lui a fait d’importantes promesses en Genèse 12: 1-3, 7. Il deviendra une grande nation et sera béni. Toutes les familles de la terre bénéficieront de cette bénédiction. Ces promesses inconditionnelles ont été renouvelées à Isaac, puis à Jacob (Gen. 28: 13- 14; 35: 11-12).
2. Israël avait été choisi par Dieu à cause de son amour pour ce peuple et de ses promesses faites aux patriarches (Deut. 6: 6-9). Rien ne saurait altérer cette vérité biblique. Qui touche à ce peuple « touche la prunelle de l’oeil de l’Eternel » (Zach.2 : 8).
3. Suite à une désobéissance totale à la loi et aux prophètes, Israël avait été écarté pour un temps déterminé. Chassés du pays, les Juifs devaient errer pendant des siècles parmi les nations (Lév. 26). Mais Ezéchiel prédisait déjà leur retour en Palestine après une longue dispersion parmi tous les pays du monde (Ez. 37).
«Le jour de l’Eternel»
Les trois derniers chapitres de Zacharie mettent en relief le retour glorieux du Messie sur la terre pour y gouverner. Nous y lisons 17 fois l’expression « en ce jour-là ». Le « jour » du Seigneur semble commencer par les jugements de Dieu sur la terre, après l’enlèvement de l’Eglise, pour prendre fin après la période du Millénium (2 Pi. 3: 10). L’expression déjà citée ci-dessus révèle plutôt la période des événements prophétiques, à la fin de la soixante-dixième semaine de Daniel (Dan. 9 : 24- 27). Cela situerait la portée de ces chapitres au terme de la « Grande Tribulation » (Mat th. 24 : 15-31).« Une coupe d’étourdissement»
1. Cette coupe contient la colère de Dieu à l’égard d’Israël et des nations (Es. 51 : 17-23 ; Ps. 75 : 7-8).
2. Selon Exode 12: 22, on versait à la Pâque le sang de l’agneau pascal dans « le bassin » pour asperger le linteau et les poteaux de chaque maison en Israël. C’est une figure touchante du Seigneur Jésus qui a bu la coupe de la souffrance et du jugement de Dieu jusqu’au bout: le jugement de Dieu est tombé sur Jésus-Christ à notre place, afin que celui qui croit en Lui ait la vie éternelle (Jean 3: 16).
3. Israël doit encore boire le calice « d’étourdissement » (Es. 51 : 17-22). Le sang versé de l’Agneau est retombé sur le peuple de l’Eternel (Matth. 27 : 25); chassés de leur pays, les Juifs ont été dispersés parmi les nations pendant près de 2000 ans. Maintenant, par la providence de Dieu, ils sont rentrés dans leur pays (Es. 18 ; Ez. 37 : 1-14). Toutefois, cette coupe ne sera consommée que lorsque le Seigneur Jésus reviendra personnellement sur la terre (Zach. 12 : 10 ; 14 : 5). Auparavant, Israël passera par « la grande tribulation » (Matt. 24 : 21 ) au cours de laquelle il souffrira de terribles épreuves. Le pays et la ville seront dévastés (Ps. 74 et 79) et le tiers de la population seulement survivra aux effets d’une dernière grande bataille des nations sur sol israélien (Jér. 31 ; Zach. 13: 8) , à la fin de la soixante-dixième semaine de Daniel.
4. Ce sera ensuite une coupe « d’étourdissement » pour les peuples d’alentour. Il est remarquable de constater que la plupart de ces peuples sont d’origine arabe. Or, ce sont des membres de même race que les Juifs: en partie des descendants d’Abraham (Gen. 16: 10). Combien le verset 12 met l’accent sur l’hostilité des Arabes à l’égard de leurs frères: « Il sera un homme sauvage, sa main sera contre tous et la main de tous sera contre lui, et il habitera à la vue de tous ses frères ». D’autre part, les descendants d’Esaü, frère de Jacob, ont été en perpétuel conflit avec Israël (Nombres 20 : 14-21 ; Abdias). Le pays des Edomites (descendants d’Esaü), était situé entre la Mer Morte et le Golfe d’Akaba.
Dans le Psaume 83, nous retrouvons ces nations en une coalition contre Israël.
«Une pierre pesante»
1. Jérusalem deviendra une cause de souffrance pour toutes les nations. Le Messie prendra bientôt possession de son héritage que Satan, le prince de ce monde, a usurpé. Sur la terre qui lui appartient de droit, Il instituera un règne de justice et de paix: le Millénium. La Palestine et Jérusalem seront son pays et sa ville. Le diable, sachant qu’il a peu de temps, met actuellement tout en oeuvre pour inciter les nations à l’hostilité contre Israël (Ps. 2). Mais son plan échouera et le Seigneur Jésus triomphera. En effet, la clef à beaucoup de problèmes politiques et économiques internationaux (pétrole, terrorisme, entente USA-URSS, etc.) se trouve en Palestine. Le monde entier se ressentira de plus en plus des événements du Proche-Orient et Jérusalem sera vraiment une « pierre pesante » pour chaque pays.
2. Toute nation qui se mettra contre Israël, sous quelque forme que ce soit, s’y meurtrira (Zach. 12: 3; Gen. 12: 3; Matt. 21 : 44). Satan réussira, à la fin de la grande tribulation, à rassembler toutes les nations en une gigantesque coalition sur la terre d’Israël. En ce jour-là aura lieu le jugement final des nations (Joël 3 : 9-12; Mat th. 25: 31-45; Apoc.16 : 13-16).
- Edité par Lüscher Henri
Ce fardeau de la Parole de l’Eternel, le chrétien le porte sur son coeur. Il est appelé à proclamer le message de l’Evangile aux hommes. « Ils doivent se repentir, parce que Dieu a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée par le Seigneur » (Actes 17 : 31). Par le Saint-Esprit nous comprenons les prophéties bibliques (Jean 16: 13-14) qui ont pour but de glorifier le Christ. Le chrétien s’est tourné vers Dieu pour Le servir et pour attendre des cieux le Seigneur Jésus qui délivre de la colère de Dieu à venir (I Thess. 1 : 10). Le Seigneur va venir bientôt (Apoc. 22: 7; 12: 20) enlever son Eglise. Soyons prêts pour cette rencontre glorieuse et apportons l’Evangile du salut à tous ceux qui nous entourent.
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- Edité par Lüscher Henri
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