PROMESSES

Il me conduit, douce pensée !
Repos pour mon âme lassée !
En tout lieu son regard me suit,
Et par la main Il me conduit.
Désormais pour Lui je veux vivre ;
Brebis fidèle je veux suivre
Le bon Berger qui me conduit.

QUI CONDUIT ?
L’Eternel seul !
Gen. 24: 27, Ps. 77: 21, Deut. 32: 12.
QUI CONDUIT- IL ? Tu as conduit ton peuple comme un troupeau.
Ps. 77 : 21.

L’Eternel seul a conduit son peuple.
Gen. 24: 27.

Moi-même, l’Eternel m’a conduit.
Deut. 32: 12.


OU CONDUIT- IL ?
Dans les sentiers de la droiture !
Ps. 27 : 11.
Dans les sentiers de la justice !
Ps. 23 : 3.
Sur la voie droite !
Ps. 143: 10.
Sur la voie de l’éternité !
Ps. 139: 24.
Sur le rocher que je ne puis atteindre
Ps. 61 : 3.
Au port désiré !
Ps. 107: 3.
COMMENT CONDUIT- IL ? Par ta miséricorde, tu as conduit ce peuple.
Ps. 15: 13.
Eternel, conduis-moi par ta justice.
Ps. 5: 9.
Tu me conduiras par ton conseil.
Ps.74 : 24.

* * *



Romains 8 : 2.

Nous avons bien lu: « AFFRANCHIS de la loi du péché et de la mort ». Affranchi ou libéré, le chrétien possède une vie, et cette vie n’est plus soumise à une loi qui annonce un dénouement « inéluctable » (que l’on ne peut éviter) : la loi de la mort.

C’est en cela que réside la grande PROMESSE du christianisme, soit une vie éternelle, heureuse dans la présence de Dieu. Et nous savons que, au fond de son coeur, le chrétien est tranquille, fortifié, car: « le saint-Esprit dit à son esprit qu’il EST enfant de Dieu » (v. 16). Mais comment cette nouvelle naissance s’est-elle passée ? Comment est-ce possible ? C’est ce que nous enseigne l’épître aux Romains ch. 8: 1-4.

Trois lois

Dans ce passage, il est fait mention de trois lois la loi du péché et de la mort,
la Loi, dite de Moïse,
la loi de l’esprit de vie.

Chaque Etat a ses lois: civiles, pénales, militaires et autres règlements ou ordonnances. Le chrétien est invité à s’y soumettre. De tout temps, Dieu n’a pas confié les lois religieuses à l’approbation d’un gouvernement humain. Pour la plupart, les dirigeants de l’homme l’ont compris. Ils ont accordé la liberté de conscience, et cette liberté, l’homme l’apprécie hautement. Il existe aussi nombre de lois dites naturelles. Celle de la pesanteur est la plus connue. Les hommes ont vaincu celle de la terre en passant à celle de la lune. Ce n’était encore que pour un moment! Ils ont dû vaincre celle de la lune pour revenir ! La loi de la gravitation des astres, notre globe compris, a une grande signification pour notre existence. Le cosmos, l’univers n’est pas inerte; au contraire, il est ordré, il obéit à certaines lois, lesquelles ne sont certes pas dues au hasard…

Une loi peut être positive, créatrice, active pour le bien. D’autres sont négatives, répressives, restrictives. Aucune loi n’est neutre; au contraire, elles tendent à un résultat, à un but.

Le sens d’un terme biblique

Avant de pousser plus loin, nous devons donner une explication concernant le mot « chair » (v. 3). « La chair rend (une loi) impuissante ». Ce terme représente, au sens usuel, notre corps, soit nos muscles, nos os, etc. Dans le Nouveau Testament, il comporte un sens plus étendu. Il s’agit bien premièrement de notre corps, mais plus encore de toute notre nature humaine. Quand l’apôtre, parlant de lui-même, dit: « je suis charnel », il nous donne la signification de ce terme. La « chair », c’est notre être tout entier, corps et âme, dominé par la loi du péché, entraîné par une force qui conduit au mal, à la destruction. Notre humanité est dominée par des appétits sensuels qui, lentement mais sûrement, amoindrissent les facultés supérieures de l’amour, de l’intelligence, du raisonnement, de la volonté.

Loi du péché et de la mort

En ajoutant que cette « chair » est « vendue et asservie au péché », l’apôtre donne la valeur, la force et l’étendue de cette loi. Il y a de par l’action de cette dernière une tendance que l’on ne peut éviter, qui entraîne, pas à pas, à la mort. L’apôtre décrit cette tendance, cette action au premier chapitre de l’épître aux Romains. C’est, dans le domaine de l’âme, une chute continue, une lente désagrégation des plus nobles facultés de l’homme, jusqu’à la déraison.

Cette loi a été communiquée à Adam, après la chute. « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton visage, jusqu’à ce que tu retournes à la terre, d’où tu as été tiré; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière » (Gen. 3 : 19). Les effets de de cette loi sont visibles. Nul ne peut la contredire !

La LOI, dite de Moïse

Elle est souvent désignée à notre attention par une majuscule, car elle a été donnée par Dieu au peuple juif, par l’intermédiaire de Moïse. Dans notre texte, nous la trouvons mentionnée deux fois, v. 3 et 4. Dans le premier cas, elle est taxée d’impuissante et dans le second cas, il est spécifié qu’elle comporte une valeur morale, soit une « justice prescrite» par Dieu.

Pourquoi la Loi était-elle impuissante ? La réponse est que la « chair » la rendait impuissante. Nous avons vu plus haut ce qu’est la « chair » et par quoi elle est dominée. Notre humanité, notre être entier ont été souillés par le péché dès la première génération. Or, la Loi a été proclamée par Dieu (pour Israël, comme aussi pour toutes les nations) pour mettre en évidence les péchés, la résistance à l’ordre de Dieu: en un mot démontrer le MAL. Il s’agissait de faire voir et saisir combien les hommes se sont éloignés de leur Créateur. La Loi doit être ce témoin, ce thermomètre face auquel l’homme doit se mesurer et être amené à tourner à nouveau ses regards vers Celui à qui Il doit la vie. La loi est un maître d’école pour nous conduire à Christ.

Impuissante, mais sainte

La Loi est « sainte et le commandement est saint. juste et bon ». « Je vous le dis en vérité. avant que le ciel et la terre aient passé, il ne disparaîtra de la Loi ni un seul iota, ni un seul trait de lettre », disait Jésus. Mais il demeure encore et toujours que

la justice prescrite par la Loi

existe et que cette justice doit avoir son accomplissement, sa réalisation, son épanouissement, toute la bénédiction de sa valeur, en nous chrétiens. Nous y reviendrons, mais pour l’instant, nous constatons qu’elle a deux faces: elle condamne ou elle libère.

A. « Maudit soit celui qui ne confirmera point les paroles de cette Loi en les mettant en pratique » (Deut. 27 : 26).

B. « Nous serons tous tenus pour justes, si nous prenons soin de mettre en pratique tous ces commandements devant l’Eternel, notre Dieu, comme il l’a ordonné » (Deut. 6: 25). « L’homme qui les pratiquera vivra par eux » ( Lév .18 : 5).

Une loi de l’Esprit

Après avoir examiné la valeur de cette justice prescrite par la Loi de Moïse, nous revenons à notre thème. La loi de l’Esprit de la vie (littéralement), ou qui donne la vie, nous a affranchis, à cause de l’oeuvre du Fils de Dieu.

C’est une loi divine, comme celle de la pesanteur ou de la gravitation. Ce n’est pas une simple vision de notre intelligence.

Notre manière de réaliser le terme « loi » nous le dit: « avoir force de loi, l’autorité de la loi, faire la loi ou faire loi ». Les lois d’une nation ne sont pas neutres; elles sont une force. Nous pourrions ainsi dire: la force de la loi, ou l’action de la loi, ou l’oeuvre de la loi de « l’Esprit de la vie en Jésus-Christ nous a affranchis ».

Nous comprenons qu’il y a eu là, par suite de l’oeuvre de Jésus-Christ, une transmission actuelle de vie par le St-Esprit, en un mot: « Dieu l’a fait » (v. 3).

C’est ce que nous constatons: un des attributs de la Loi de Moïse. une « justice prescrite » par ladite Loi, a atteint un jour le Fils de Dieu… « En envoyant à cause du péché, son propre Fils. dans une chair semblable à notre chair pécheresse. Dieu a condamné le péché dans la chair », soit dans la personne de son Fils.

Là, nous pouvons nous arrêter

A. Dieu a condamné le péché (la masse du péché, l’ensemble du péché) dans la chair de son Fils, l’Homme parfait, sans tache, sans péché, sans souillure, et cela à notre place !

B. Et « la justice prescrite par la Loi » a trouvé son aboutissement EN NOUS! Merveille d’amour !

« DIEU L’A FAIT »

Christ l’a accompli,
Christ a porté nos péchés,
Christ a expié nos péchés,
Christ est mort, lui le juste, pour les injustes,
Christ, Agneau de Dieu, s’est substitué à nous.
De la part de Dieu, la condamnation frappant son Fils, le Christ, a été comptée comme valable pour chaque homme.

En JESUS-CHRIST, la loi de l’Esprit de vie nous a affranchis… pour la VIE et la PAIX. C’est une LOI divine.

* * *


La Bible utilise fréquemment les mots TOUT – TOUTES CHOSES. Je voudrais pouvoir les dénombrer; mais – si vous le voulez bien – nous examinerons ensemble quelques exemples.

Quant aux ORIGINES: La Terre, l’Homme, la Vie chrétiennement reconstruite, le bonheur et… le reste. TOUT cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec Lui par le Christ (2 Cor. 5: 18).

Quant aux OBJECTIFS: Le bien-être, la sécurité, l’éternel avenir. Il est dit: Que personne ne mette sa gloire dans les hommes, car… TOUT est à vous, et vous êtes à Christ et Christ est à Dieu (I Cor. 3: 21-23).

Quant aux VALEURS: Ce qui est matériel, moral, spirituel, leurs suffisances, leurs développements… TOUTES CHOSES concourent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu (Rom. 8 : 28).

Quant à la PRÉÉMINENCE du Christ: Il est au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de tout nom qui se peut nommer. En un mot : Il a TOUT mis sous ses pieds (Ephésiens 1 : 21-22).

Quant aux PRIVILÈGES: Son onction vous enseigne TOUTES CHOSES. En particulier, elle vous enseigne à vivre pieusement et victorieusement dans un monde mauvais (I Jean 2 : 27).

Quant aux PRIÈRES: Tout ce que vous demanderez avec foi vous sera accordé. Parfaitement. TOUT vous sera accordé à condition que vous demandiez avec foi, c’est-à-dire en accord avec la volonté de Dieu (Matthieu 21 : 22).

Quant à la FOI: Celle qui soutient nos responsabilités. TOUT est possible à celui qui croit. Possible, également, de surmonter tous les accrocs qui jalonnent le chemin de l’existence (Marc 9 : 22).

Quant aux CERTITUDES: Celles qui stimulent la vigilance, le zèle, la ferveur… Examinons TOUTES CHOSES, retenons ce qui est bon et ne nous laissons pas entraîner par des doctrines de démons (I Thessaloniciens 5 : 21).

Quant à la GRATITUDE: Rendez grâces à Dieu le Père pour TOUTES CHOSES; pour le pardon, la paix du coeur, et pour tous les biens temporels et spirituels (Ephésiens 5 : 20).

Quant à l’HÉRITAGE à venir: qui appelle à l’espérance et vous laisse entrevoir le Ciel. Celui qui vaincra héritera TOUTES CHOSES. Je serai son Dieu. Il sera mon fils. Pour lui aucune condamnation, mais la résurrection et la félicité éternelle (Apoc. 20 : 7).

Oui! chers amis. nous avons absolument TOUT… TOUT et TOUT en Jésus-Christ notre Seigneur.
* * *



Celui qu’on a crucifié
  Ne devait pas être condamné.
    Il était pur et sans péché :
      C’est Lui qui a dû payer.
        Pour toi, pour moi,
          Il est monté à la croix,
            y porter mon péché
              On l’a crucifié.

Mais à l’aube du troisième jour,
  Il est sorti vainqueur de la mort.
    Non la Bible n’avait pas tort,
      Jésus est bien de retour.
        « Eh! Thomas, mets le doigt,
          Vois la marque de ces clous,
            Et toi, Pierre, me voilà
              Bien vivant, parmi vous ..




Jean 1; 29 – Apocalypse chapitre 5.

« Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du MONDE ». « Je t’ai glorifié sur la TERRE; j’ai achevé l’oeuvre que tu m’avais donnée à faire » (Jean 17: 4).

Le tableau qui nous est présenté par le chapitre 5 de l’Apocalypse est un des plus précieux qui soit. Par la foi, le chrétien, en Christ, est « comblé dans les lieux célestes de toutes sortes de bénédictions spirituelles » (Eph. ch. 1). Il a part à une joie d’En-Haut ; à l’avance, il participe à une heure d’adoration solennelle dans les cieux.

Après la révélation, au ch. 4, d’un ÊTRE assis sur le trône – Dieu dans sa splendeur – il est dévoilé à l’apôtre Jean la beauté du Fils de Dieu, la beauté dans l’humilité, le Fils de Dieu tel un agneau.

Quelle douceur pénètre dans le coeur de l’enfant de Dieu quand il lit et comprend ces lignes: près du trône, un deuxième ETRE attire tous les regards: l’AGNEAU DE DIEU. Non point un puissant, non point un fort, non point un magnifique, mais un petit, un modeste, un ETRE qui a été envoyé et qui est venu de son propre gré, comparé à un AGNEAU.

Les prophètes de l’Ancien Testament l’avaient annoncé. Jean-Baptiste a repris cette expression; instruit par l’Esprit-Saint, il applique cette prophétie ancienne à Celui qu’il présente aux premiers disciples – non pas le roi attendu – mais l’agneau qui ôte

Il faut relire ce qu’écrivait Esaïe (ch. 53) :
« Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer les regards, ni rien dans son aspect qui pût nous le faire aimer… Homme de douleur, connaissant la souffrance, il inspirait le mépris… Ce sont nos maladies qu’il portait… Il a été meurtri à cause de nos péchés… Nous étions tous comme des brebis errantes… ».

Surprise: l’homme est considéré comme une brebis errante… et Dieu envoie pour sauver, pour justifier un grand nombre d’hommes, Dieu envoie le petit d’une brebis, un AGNEAU!

En effet, Dieu l’a envoyé. Après beaucoup de prophètes, Dieu résolut d’envoyer son propre Fils, disant: « Ils respecteront mon Fils » (Matt. ch. 21). Mais non, en vue de cette manifestation d’amour pour l’homme perdu, Dieu avait vu à l’avance un autre chemin, un chemin qui nous étonne ; nous l’avons lu dans Esaïe: « Il a plu à Dieu de LE briser par la souffrance ». « LE », c’est son Fils – Dieu nous apprend qu’il y a une très grande valeur dans le fait de la souffrance et de celle de son Fils en particulier. LUI, « l’homme de douleurs, meurtri pour nos péchés… ».

Nous y reviendrons dans un prochain article. Aujourd’hui, nous désirons parler de l’agneau DE Dieu. De l’agneau qui est venu pour Dieu, pour « accomplir l’oeuvre qu’il lui avait donnée à faire ». Car dans cette venue de Christ sur la terre, il y a premièrement une part pour Dieu – l’oeuvre faite pour Dieu. Quelques citations de la Parole dépeignent cet aspect de la venue du Fils de Dieu sur cette terre.

« Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1 : 29).« Car la CREATION a été soumise à la vanité – non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise – avec l’espérance qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Romains 8 : 20-22). – « Il remettra le ROYAUME à Dieu le Père, après avoir détruit tout empire, toute domination et toute puissance » ( I Cor. 15 : 24). – « La MORT et le SÉJOUR des morts furent jetés dans l’étang de feu » (Apoc. 20 : 14).« La MORT est l’ennemi qui sera détruit le dernier » (I Cor. 15 : 26). « L’empire du MONDE appartient désormais à notre Seigneur et à son Christ, et il régnera aux siècles des siècles » (Apoc. 11 : 15).

Christ a vaincu Satan. Prophétiquement, nous voyons le monde purifié, le péché éloigné à toujours, la mort et le séjour des morts relégués dans le feu éternel. C’est là son oeuvre de base: il a libéré la création lors et par sa venue sur la terre.

Pour ouvrir le chemin de la vie aux humains, il fallait d’abord vaincre l’ennemi, le maître de la mort. Dieu a choisi CE moyen de réconcilier le monde avec lui-même, un moyen qui satisfait sa justice et son amour: il fallait que Dieu le Fils passât par la souffrance, par l’humiliation, le mépris ; il fallait qu’il fût un petit, un humble, tel un agneau – AGNEAU DE DIEU pour DIEU.

* * *


S’occuper de Dieu et de Celui qu’il a envoyé conduit à l’ADORATION, mais de plus remplit l’adorateur d’une joie sainte, indescriptible, élevant l’âme vers les « lieux célestes, en Christ ».

« L’âme est rassasiée de joie en ta présence; il y a des délices à ta droite pour toujours » (Ps. 16.11).
« Je m’avancerai vers l’autel de Dieu, du Dieu qui est ma joie et mon allégresse » (Ps.43 : 4).



1. On adore l’Eternel – Dieu et Jésus-Christ.

2. La vénération est un profond respect; elle n’atteint pas l’adoration.

3. Par contre, on révère celui qu’on estime, ses parents, etc.

4. On honore les rois, les présidents, les membres du gouvernement, les gens de bien par des égards, des politesses. On peut honorer une personne sans l’estimer.

5. Le respect est une distinction honorable, soit la manifestation du moindre degré d’honneur.

Adorer

est l’attitude la plus élevée de la vénération de la part du croyant envers le Créateur-Dieu. Le croyant est invité à s’adresser à Dieu; comme Dieu est Esprit, c’est par l’esprit que l’homme doit le faire. L’adoration prend la forme d’une prière. C’est donc par la parole que l’homme formule une prière par laquelle il ne demande rien, mais par laquelle il donne.

Le psaume 104 est une prière d’adoration. Dieu est adoré dans sa dignité, pour sa valeur, ses attributs. ses actes :

« Mon âme, bénis l’Eternel !
Eternel, mon Dieu, tu es merveilleusement grand ;
Tu es revêtu de splendeur et de majesté.
L’Eternel s’enveloppe de lumière comme d’un manteau ;
Il déploie les cieux comme une tente.
Il construit au-dessus des eaux sa demeure inaccessible ;
Les nuages lui servent de char ;
Il s’avance sur les ailes du vent.
Des souffles du vent il fait ses messagers,
Et des flammes de feu ses serviteurs… ……….
Que la gloire de l’Eternel dure à toujours
……….
Je chanterai la gloire de l’Eternel tant que je vivrai,
Je psalmodierai en !’honneur de mon Dieu tant que j’existerai! »

Ce psaume n’est cité qu’en partie. Un exemple typique est à lire dans Deutéronome 26 : 3-10. L’Israélite apporte son offrande aux pieds de l’Eternel. Il reconnaît tout LUI devoir. Il ne demande rien, mais il offre le merci, la reconnaissance de son coeur. En toute humilité, il s’exprime devant l’Eternel: il adore.

L’exemple de prière que nous a donné Jésus dans Matt. ch. 6 et Luc ch. 11 est très court. Les trois premières paroles exprimées ne le sont point en faveur du demandeur, mais en faveur de Dieu : « Notre Père qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne… »

Le chrétien entre tout entier dans l’atmosphère du ciel. Il est désireux de voir s’accomplir les voeux de Dieu lui-même ; il s’y intègre intimement. Il prie Dieu pour Dieu.

Les exemples bibliques sont là devant nous. C’est ainsi que le chrétien doit commencer ses prières: adorer Dieu et son envoyé, Jésus-Christ.

* * *


L’« apostasie ». Ce mot signifie « défection », de deux mots grecs « ténai », se tenir, et « apo », loin de. Par faiblesse de caractère, par calcul ou par intérêt, il y aura un abandon regrettable de la vraie doctrine.

« L’homme de péché » (Antichrist), le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, incarnera cette universelle apostasie. Il ira jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu.

« Le mystère de l’iniquité agit déjà » dans l’Eglise. Il ne faut pas s’attendre à une ascension rapide et normale de l’église. Dès les premiers temps, de graves déviations se sont produites. Elles se manifestent déjà aux jours de l’apôtre Paul et iront grandissant. Voilà qui donne beaucoup à penser et fournit la clé de graves déviations de l’Eglise à travers l’histoire.

Bien des passages de la Bible en parlent. L’apôtre Paul a dit: « Il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition » (II Thess. 2: 3).

Jésus a dit: « Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens » (Matt. 24 : 11). « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi (la foi en Jésus-Christ), pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons » (à des doctrines purement subversives) (I Tim. 4 : 1).

L’apôtre Paul donne cet avertissement : « II viendra un temps où les hommes ne supporteront pas « la saine doctrine » (la vraie doctrine de Jésus), mais ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs (les soi-disant docteurs en matière biblique) selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité et se tourneront vers les fables » (II Tim. 4 : 3-4). Tout cela semble dépeindre une époque d’hypocrisie générale, où des multitudes de gens seront amenés au sein de l’Eglise sans avoir vécu une expérience personnelle avec Jésus-Christ. Les sectes croîtront, les faux prophètes s’infiltreront dans l’Eglise, la Bible sera attaquée violemment.

La stratégie de Satan n’a pas changé, depuis le moment où, dans le jardin d’Eden, il a demandé à Eve: « Dieu a-t-il réellement dit cela ». Certains ministres de Dieu essaient délibérément de détruire l’autorité des Ecritures et la foi de l’Eglise. Ce sont les loups déguisés en agneaux contre lesquels Jésus a mis en garde ses disciples. Ce sont les conducteurs de l’« apostasie » qui caractérisera l’Eglise à la fin des temps.

« Car il s’est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul Maître et Seigneur Jésus-Christ » (Jude v. 4).

Dans ce même ordre d’idée, l’apôtre Pierre a dit: « II y a eu parmi le peuple de faux prophètes, il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes (des divisions religieuses) pernicieuses, et qui, reniant le Maître (Jésus-Christ) qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses… (II Pierre 2 : 1-3).

* * *


Christianisez votre christianisme moderne, a dit un commentateur. Or, comme cela a souvent été remarqué, il y a beaucoup de dogmes mais peu de vrai christianisme.

Alors. qu’est-ce que le Christianisme ?
Une seule réponse s’impose, savoir: JESUS-CHRIST !
Jésus-Christ dans la réalité de son humanité
I Tim. 2: 5.
Jésus-Christ dans la beauté de son caractère
Hébr. 7 : 26.
Jésus-Christ dans la chaleur de son amour
2 Cor. 5: 14.
Jésus-Christ dans la suffisance de sa mort
Hébr. 9: 14.
Jésus-Christ dans la gloire de sa déité
Matt. 16: 16.
Jésus-Christ dans le don de son Esprit-Saint
Ephés. 3: 17.
Jésus-Christ dans l’espérance de la gloire
Col. 1 : 27.

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Dissertation présentée à l’Institut Emmaüs, Saint-Légier

PREMIÈRE PARTIE

I. INTRODUCTION

Vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage. j’ai vaincu le monde. (Jean 16: 33)

Ces paroles du Seigneur, sorte de testament que Jésus laisse à ses disciples peu avant son arrestation, attestent la réalité de la persécution pour celui qui veut Lui obéir. En effet, à plusieurs reprises, Jésus a enseigné à ses disciples qu’ils seraient haïs de tous à cause de son nom. Et même, Il les exhorte à considérer ce fait non seulement comme normal pour leur vie, mais à l’accepter comme un privilège et un sujet de joie, sachant que Lui-même a subi le même sort.

La persécution occupe une place non seulement dans l’enseignement de Jésus, mais aussi dans sa vie. Plusieurs fois au long de son ministère, Il a échappé à la mort, pour finalement être abandonné de tous et achever sa vie sur une croix. Au travers de son enseignement et de sa vie, Jésus nous montre que la persécution fait partie des conditions de vie du chrétien, appelé à suivre le même chemin que son Seigneur.

Les disciples ne peuvent prétendre à un autre traitement que leur Maître: à sa suite, comme Lui et à cause de Lui, ils sont persécutés (Jean 15: 20; 16: 1 ss) ; ils ont à boire sa coupe et à être baptisés de son baptême (Marc 10: 39) ; en eux, Jésus revit sa persécution (Act. 9: 4 ss, cf. Col. 1 : 24) ; c’est pour eux une grâce (Phil. 1 : 29) et donc une source de joie (1 Pi. 4: 12 ss) … Dans l’Eglise, les persécutions sont le signe et la condition de la victoire définitive du Christ et des siens. 1) C’est ce que nous pourrons précisément découvrir dans la suite de cette étude. En effet, la vie de Paul illustre concrètement les enseignements de Christ à ce sujet et prouve que les promesses du Seigneur se réalisent. Tout au long de son existence avec Christ, Paul a répondu concrètement à l’appel du Seigneur : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même. qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive (Mat. 16: 24).

II BIOGRAPHIE DE PAUL

1) Le persécuteur

Pourquoi cet attroupement aux abords de Jérusalem ? Que se passe-t-il ? Etienne, un chrétien, vient d’être lapidé à cause de son témoignage, de sa foi au Fils de Dieu. Ses bourreaux ont déposé ses vêtements au pied d’un jeune homme nommé Saul. Qui est-il, ce Saul qui vient d’approuver le meurtre d’un innocent ? Né à Tarse, Israélite de la tribu de Benjamin, Saul, connu plus tard sous le nom de Paul, est un homme pieux, un pharisien, animé d’un zèle excessif pour la tradition de ses pères. C’est un homme violent, plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de son âge et de sa nation. Son zèle pour la religion juive fera de lui un meurtrier. En effet, Saul est bien connu comme persécuteur; il a une grande influence sur les gens de sa nation (Actes 9: 1-2, 21 : 13). Il a même reçu des principaux sacrificateurs le pouvoir de mettre en prison les chrétiens. Ecoutons-le relater ce qu’il a fait : Pour moi, j’avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth. C’est ce que j’ai fait à Jérusalem. J’ai jeté en prison plusieurs des saints, ayant reçu ce pouvoir des principaux sacrificateurs et, quand on les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui des autres. Je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues, et je les forçais à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères (Actes 26 : 9-11). Mais un événement unique, décisif pour son avenir, sa rencontre avec Jésus-Christ ressuscité, l’obligera soudain à changer de rôle. De persécuteur acharné de l’Eglise, il deviendra le persécuté pour Christ. Son engagement pour Christ sera tellement étonnant et visible que beaucoup donneront ce témoignage en parlant de lui : « Celui qui autrefois nous persécutait annonce maintenant la foi qu’il s’efforçait de détruire » (Gal. 1 : 23).

2) Le persécuté

Dès le début de sa conversion, Paul, qui s’est déchaîné avec tant de violence contre les chrétiens, apprendra à souffrir pour le nom de Jésus. Le Seigneur le révèle déjà à Ananias lorsqu’il l’envoie auprès de Paul. Peu après sa conversion, Paul se met à proclamer que Celui qu’il persécutait en s’attaquant aux chrétiens est vraiment le Fils de Dieu. Les réactions de ses auditeurs ne tardent pas à se manifester. Ses compatriotes complotent de le tuer, mais Dieu, le Tout-Puissant, veille sur cet instrument qu’il s’est choisi pour porter son nom devant les nations, les rois et les fils d’Israël. Cette protection du Seigneur, Paul l’expérimentera tout au long de sa vie, alors qu’il est sans cesse question d’opposition. de persécution contre lui.
a) Dans les Actes des apôtres

A Damas (9 : 23-25), des Juifs complotent de le tuer. Paul leur échappe en descendant dans une corbeille le long de la muraille qui entoure la ville.

A Jérusalem (9 : 26-30), Paul rencontre tout d’abord une certaine méfiance parmi les chrétiens qui, au début, ont de la peine à le reconnaître comme l’un des leurs. Débordant de zèle pour le Seigneur, Paul parle même aux Hellénistes qui chercheront à le faire mourir.

A Antioche de Pisidie (13: 45, 50), les Juifs jaloux de l’influence de Paul et Barnabas sur la population s’opposent à leur prédication par toutes sortes de contradictions et d’injures. Ils provoquent une persécution en excitant des femmes dévotes et les principaux sacrificateurs contre Paul et Barnabas, qui sont finalement chassés de la ville.

A Icone (14 : 1-6), les Juifs qui refusent de croire à la prédication de l’Evangile poussent les païens à s’opposer aux chrétiens. La ville se divise en deux clans. Les païens et les Juifs qui refusent la Parole de Dieu, encouragés par leurs chefs, projettent de lapider Paul et Barnabas.

A Lystre (14: 19-22), un jour, Paul se met à annoncer l’Evangile à la suite de la guérison d’un boiteux de naissance. Tout à coup arrivent d’Icone et d’Antioche des Juifs qui s’emparent de Paul, le lapident et le traînent hors de la ville, pensant qu’il est mort. Mais Paul se relève aussitôt, retourne dans la ville et le lendemain repart pour Derbe dans le but d’évangéliser. Ensuite, en dépit de tous les dangers qu’il court, il retourne à Icone et à Antioche pour « fortifier l’esprit des disciples, les exhorter à persévérer dans la foi et leur dire que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu » (Actes 14: 22).

A Philippes (16: 19-40), Paul guérit une femme en chassant le démon qui l’habitait. Les maîtres de cette dernière, dans leur colère, se saisissent de Paul et Silas, puis les traînent devant les magistrats et après avoir été battus de verge, ils sont jetés en prison. Paul et Silas profitent de la situation pour témoigner. Ils se mettent à prier et louer le Seigneur en chantant de telle manière que tous les prisonniers peuvent les entendre. Répondant à leur confiance, Dieu intervient par le moyen d’un tremblement de terre qui ébranle les fondations de la prison. Les portes s’ouvrent, les liens des prisonniers tombent. C’est l’occasion inattendue pour Paul et Silas d’organiser une réunion d’évangélisation qui permettra au geôlier et à ceux de sa maison de trouver le Seigneur. Après cet encouragement du Seigneur, Paul et Silas retrouvent leur liberté, mais ils doivent quitter la ville.

A Thessalonique ( 17 : 5-9), les Juifs jaloux provoquent des attroupements et répandent l’agitation dans toute la ville. N’ayant pas trouvé Paul et Silas, ils maltraitent d’autres chrétiens. De nuit, Paul et Silas sont obligés de quitter la ville.

A Bérée (17: 13-14), les Juifs de Thessalonique les rejoignent pour exciter la foule contre eux.

A Corinthe (18: 6, 12-15, les Juifs ne laissent pas Paul tranquille. Ils lui font opposition, l’injurient et le mènent devant le~tribunal.

A Ephèse (19: 23-40) , Paul découvre bien vite que toute la ville est jetée dans le trouble et la confusion à cause de la prédication de l’Evangile en Asie. La foule remplie de colère crie à plein gosier : « Grande est la Diane des Ephésiens ». Les disciples. empêchent Paul de se présenter devant la foule.

En route pour la Syrie (20 : 3), les Juifs dressent des embûches à Paul et l’obligent ainsi à changer de direction.

A Césarée (21 : 10-14), Paul rencontre Agabus qui confirme par une prophétie que des liens et des tribulations l’attendent (20: 22-24). Mais Paul est prêt à mourir pour le nom du Seigneur (21 : 13).

A Jérusalem (21: 17 au 23: 30), les Juifs d’Asie provoquent une émeute. La foule se saisit de Paul et lui donne des coups. C’est alors que le service d’ordre des Romains intervient pour empêcher la foule de le tuer. Paul est aussitôt enchaîné et conduit à la forteresse. Avant d’y entrer; il demande l’autorisation de parler, et il rend témoignage à la foule. Détenu à la forteresse, il est battu de verges. Puis après avoir été informés d’un complot organisé par les Juifs pour tuer Paul, les Romains le conduisent avec une escorte à Césarée.

A Césarée (23 : 31-26 : 32), il est détenu pendant deux ans, période durant laquelle il comparait à plusieurs reprises devant les autorités.

A Rome (28: 16-31), Paul est mis sous liberté surveillée. Nous n’avons que peu de détails sur la fin de sa vie. D’après les commentaires 2), il semble que ce régime de liberté surveillée n’a pas duré au-delà des deux ans mentionnés dans Rom. 28 : 30 ; après cette période, Paul est relâché et il continue ses voyages. Puis il revient à Rome où l’atmosphère est tendue. L’incendie de Rome est un incident au sujet duquel on profite d’accuser les chrétiens. Une persécution se déclenche alors sous l’impulsion de Néron. Paul est de nouveau emprisonné, puis condamné à mort, sans que nous ne connaissions les motifs de cette arrestation. La tradition rapporte que Paul aurait été décapité. 3 )

b) Dans les Epîtres
Toute l’opposition que Paul a rencontrée, toutes les persécutions qu’il a vécues ne sont pas relatées dans les Actes. Paul a connu bien d’autres tribulations. Il nous en donne un résumé dans Il Cor. 11 : 23-33 : …par les travaux, bien plus; par les coups, bien plus; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort, cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé une nuit dans l’abîme. Fréquemment en voyage, j’ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux-frères. J’ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité. Et sans parler d’autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Eglises.

Il est intéressant de constater que toutes les persécutions que Paul a connues ont eu des conséquences pratiques pour l’évangélisation du monde. En effet, chaque fois que Paul a dû quitter une ville parce qu’il était en danger, ce départ l’a poussé à porter l’Evangile dans un endroit où il n’avait pas encore été annoncé.

D’autre part, il est important de souligner que Paul n’était pas un sur-homme, insensible aux souffrances, aux mauvais traitements. Lui-même nous rapporte à plusieurs reprises qu’il a souffert (II Cor 11 : 23-28) et même qu’il a été accablé au-delà de ses forces. à tel point qu’il n’avait même plus l’espoir de demeurer en vie (II Cor. 1 : 8-9). Il est donc important de réfléchir à l’attitude de Paul au sein de ses souffrances et à se demander ce qui lui a permis de tenir ferme en pareilles circonstances.



1) Raymond OEVILLE, « Persécution », dans Vocabulaire de théologie biblique (Xavier Léon. Dufour, éd.), 1966, p. 812-813.
2) James STALKER, La vie de Paul, apôtre de Jésus-Christ, p. 134.
3) Félfx 8UNGENER, Saint Paul, sa vie, son oeuvre et ses Epltres, 1867, p. 507.

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Le royaume des cieux est ouvert à ceux qui se repentent. Ceux qui refusent de se repentir commettent un péché qui ne saurait jamais leur être pardonné. En effet, qu’est-ce que le péché contre le Saint-Esprit sinon la fuite obstinée et persévérante devant la repentance, l’opposition à l’esprit de la « métanoïa », le refus de la reconnaissance des droits de Dieu ?

L’exemple de l’apôtre Paul.

L’apôtre Paul a passé par une véritable « métanoïa » sur le chemin de Damas. Auparavant Dieu était pour lui le dieu des pharisiens que l’homme peut rencontrer sur le terrain du contrat légal. Celui qui accomplissait strictement la loi devait être sauvé. Mais lorsque Paul fut placé face à face avec le Dieu vivant, il dut reconnaître que « nul ne sera justifié devant lui par les oeuvres de la loi » (Rom.3 : 20).

L’esprit du « nous » s’appuie sur sa propre justice, sur son appartenance au peuple élu (Phil. 3 : 8). L’esprit de la « métanoïa » n’a d’autre recours que de se réfugier dans la justice que nous a acquise Christ sur la croix. Derrière le scandale de la croix, l’apôtre découvre le plan du salut de Dieu, dans le Crucifié il reconnaît son Seigneur.

Une illustration biblique de la repentance

La meilleure illustration de la repentance est certainement l’histoire du fils prodigue (Luc 15 : 11-32). Cette parabole nous décrit, d’un côté, le comportement de celui qui n’a pas connu la repentance, de l’autre, elle nous montre quelle réalité placer derrière ce mot.

Il est évident que ces différents aspects de la repentance, exposés successivement ici pour des raisons de clarté, ne se présentent pas de façon aussi schématique dans la réalité.

a) Quel est le comportement de l’homme qui ne connaît pas la repentance?

« Mon père, donne-moi… le fils ayant tout ramassé partit… il dissipa son bien en vivant dans la débauche ».

Le jeune fils veut vivre sa vie, il veut être indépendant du père, partir au loin… Il ne pense qu’à lui: « Donne-moi ». II ramasse tout pour pouvoir le dissiper à sa guise, pour satisfaire ses désirs et ses convoitises.

Ni le père, ni le frère ne comptent dans sa pensée: le « moi » occupe seul toute la place. Notons d’ailleurs que le frère aîné illustre d’une autre manière la même attitude: « Voici tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m‘as donné… pour m‘amuser ». C’est encore typiquement l’attitude opposée à la « métanoïa », c’est le propre juste qui s’appuie sur ses mérites en face de Dieu et revendique ses droits. Dieu est le partenaire d’un contrat « Je t’ai servi, je n’ai jamais failli à mes obligations, mais tu ne m’as pas donné ». C’était, en fin de compte, Dieu l’associé déloyal.

b) En quoi consiste la repentance ?

Le changement d’attitude du fils cadet après son expérience décevante illustre les différents aspects de la repentance. Cet exemple nous montre qu’elle affecte l’homme tout entier: la pensée, le sentiment et la volonté conjuguent leurs efforts et conduisent à un acte concret et précis.

Chez celui qui se repent :

1° la pensée entre d’abord en action :

« Etant rentré en lui-même » (Luc 15 : 17).

Jusqu’à présent, il vivait comme en dehors de soi, ses pensées se dispersaient sur mille choses extérieures. Maintenant, il oriente sa réflexion en sens inverse, vers l’intérieur, pour examiner sa vie. A la suite de cet examen, une nouvelle appréciation des valeurs se fait jour: « Ce qu’il avait fui (la maison paternelle), il le désire; ce qu’il avait recherché (la terre étrangère), il l’a en horreur » (F. Godet). La « métanoïa » est en premier lieu un renversement de l’échelle des valeurs.

2° Il est touché par des sentiments d’affliction.

« Combien de mercenaires… et moi ici ». Les regrets, les pleurs mêmes peuvent faire partie de la repentance (voir Luc 7 : 38 ; Mat. 5: 4; 26: 75; Luc 18: 13; Jacq. 4: 9; 2 Cor. 7: 10; Es. 6: 6-7). « Etre pécheur et être désespéré est une seule et même chose, parce que le pécheur c’est celui qui vit dans la contradiction avec lui-même et avec Dieu ».

3° Sa volonté entre en action.

« Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai… ».

La repentance comporte la décision de renoncer aux anciennes voies, de se détourner du péché (2 Chr. 6 26 Jean 5: 14), de la méchanceté (Actes 8 : 22), des oeuvres mortes (Héb. 6 : 1), de la tiédeur, de la suffisance, de l’aveuglement (Apoc. 3: 15, comme de tous les autres péchés (Apoc. 2: 21; 9: 21; Jacq. 4: 8).

4° Son esprit est convaincu de péché.

La pensée, le sentiment et la volonté ne peuvent conduire à un résultat spirituel que si l’esprit est touché par l’Esprit de Dieu. Or, le Saint-Esprit convainc de péché, de justice et de jugement celui qui vit loin de Dieu (Jean 16: 8) : « Je dirai: Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ». Pour la première fois, il pense au père. Ce père est bon et grand, mais lui, il est indigne et vil: « Je ne suis pas digne ». La prise de conscience de sa propre indignité en face de Dieu est certainement un élément essentiel de la repentance.

5° Il retourne à Dieu.

« Il se leva et alla vers son Père… » : la décision n’est efficace que lorsqu’elle est suivie d’actes.

6° Il lui confesse son péché.

« Mon père, j’ai péché ». La confession du péché à Dieu est un signe de vraie repentance (voir Ps. 32: 5; 2 Sam. 12: 13; Es. 6: 5; Mat. 3: 6; Luc 23: 40; I Jean 1: 9; Lév. 26: 40; Job. 33: 27).

7° La conséquence normale de la repentance, c’est une vie nouvelle: des fruits dignes de la repentance.

Le fils prodigue restera certainement dans la maison du père, en communion avec lui, le servant volontairement et joyeusement (voir Matth. 3 : 8 ; Luc 3 : ‘ 11 ; Es. 1 : 16-17 ; Dan. 4 : 27 ; Actes 26 : 20).

La repentance est donc un acte qui engage l’homme tout entier : esprit (par la conviction du péché, la prière, le retour à Dieu), âme par la participation de sa pensée, de ses sentiments et de sa volonté) et corps (par les actes, les fruits de la repentance).

Tourné d’abord vers le passé, l’esprit constate un état anormal: le péché; il reconnaît qu’il a fait fausse route; puis, tourné vers l’avenir, il s’engage dans le chemin qui mène à une vie nouvelle.

Une repentance selon Dieu débouche toujours sur le salut (2 Cor. 7 : 10). Comme la métamorphose est le changement total de la forme, la « métanoïa » est le changement radical du « nous », de l’esprit, de la pensée, des sentiments, de toute l’attitude intérieure.

« La repentance n’est pas seulement une étape de la conversion… Elle est la réalité même, intérieure et profonde, de la conversion ; la conversion vécue et gardée; l’attitude profonde et stable d’un homme dont la vie est tournée vers Dieu » (J. Serr).

Une vraie repentance est à la fois don de Dieu (Actes 5 : 31 ; 11 : 18; 2 Ti. 2: 25; Rom. 2: 4; 2 Pi. 3: 9; Héb. 6: 6; 12: 17; 2 Cor. 7: 10) , et oeuvre de l’homme (Luc 16: 31 ; Apoc. 9: 21 ; Mat th. 11 : 21 ; 21 32), sans qu’il soit possible de déterminer exactement la part de l’un et de l’autre.

Extrait du livre «Il faut que vous naissiez de nouveau »
Edition Ligue pour la lecture de la Bible. CH 1010 Lausanne (Suisse)
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