PROMESSES

L’humilité, reine de toutes les « grâces », ne cherche pas l’élévation de ton coeur; mais ton coeur sera embelli par elle. L’humilité est précisée, illustrée, commentée dans la Sainte Ecriture par de nombreux versets. Elle est:

L’AME DU CONTENTEMENT

Elle ne mérite rien, reçoit avec reconnaissance ce qui peut survenir. l’apôtre Paul dit: « Je sais vivre dans l’humiliation et je sais vivre dans l’abondance ». C’est-à-dire : Je suis débiteur de la grâce divine (Phil. 4: 12).

LA FLEUR DE TOUTES LES VERTUS

L’épître aux Ephésiens nous exhorte à « marcher d’une manière digne de notre vocation, en toute humilité ». Cela signifie: Aimer généreusement, servir avec désintéressement, agir avec douceur, pardonner de tout son coeur, supporter avec patience, répondre par l’obéissance (Eph. 4: 1).

LE SECRET DU SERVICE

Vous avez lu dans Actes 20: 18: « Vous savez de quelle manière je me suis sans cesse conduit parmi vous.., servant Dieu en toute humilité ». C’est avoir eu: la ferveur de la consécration, la chaleur du zèle, l’ardeur de la foi, la beauté de la sainteté.

LA MARQUE DE L’OBÉISSANCE

Le commandement du Seigneur est: « Humiliez-vous donc… » et ce n’est pas sans signification qu’il est dit ensuite: « sous la puissante main de Dieu… ». Nous ne connaîtrons la puissance de cette Main que lorsque nous serons dans SA main (I Pierre 5 : 6).

LE BESOIN DE L’ATTACHEMENT

Discuter sur l’humilité, c’est montrer que nous ne la possédons pas. Mais Jésus a dit: « Venez à MOI et je vous donnerai le repos, car je suis doux et humble de coeur ». Beaucoup de gens l’ont fait et ont été pleinement soulagés (Matthieu 11: 29).

LA RÉALITÉ DE L’ABAISSEMENT

« Que l’humilité vous fasse regarder les autres comme supérieurs à vous- mêmes ». Voir le meilleur chez les autres, c’est voir ce qui manque chez soi. Et cela aussi c’est l’Evangile (Phil. 2 : 3).

L’EXEMPLE DU CHRIST

Il s’est humilié lui-même. Maintenant son commandement est le suivant : « Croyez en Moi – Demeurez en Moi – Suivez-Moi ». II est descendu du ciel avant d’y remonter. Alors, « Seigneur aide-moi à faire ce que tu me dis ». Le chemin du ciel passe par le Calvaire (Phil. 2 : 8).

LA LIVRÉE DU CIEL

« Revêtez-vous d’humilité ». C’est un vêtement qui habille bien, ne s’use jamais, toujours de saison. L’humilité est une vertu reconnue par les hommes, admirée par les anges, appréciée par Dieu (I Pierre 5 : 5).
« Me voici et les enfants que Dieu m’a donnés »
Hébr,2 : 13, Es. 8: 17.
Tous ceux qui ont l’assurance du salut par la foi en Jésus sont unis à Lui. Ils sont membres de l’église qui est son corps: l’épouse de Christ. Ces croyants peuvent ou non avoir été membres d’une église sur la terre, mais par un seul Esprit, Juifs et non Juifs, ils sont introduits dans une sainte compagnie avec Christ, et les uns avec les autres. Ils sont tenus de conserver l’unité du-dit Esprit, dans le lien de la paix, s’élevant au-dessus des différentes barrières humaines, et s’aimant ardemment les uns les autres.
* * *


A l’origine du mal

Dieu a-t-il créé un être parfait ? L’a-t-il façonné de ses mains ? Ou bien cet être est-il le résultat de réactions chimiques en chaînes ou désordonnées ? Le penseur pense et se pose des questions. Le croyant croit et possède une assurance de foi. Pour ce dernier, pas de doute : Dieu a créé un être parfait. Toute autre déduction ne serait -dans son respect vis-à-vis du Créateur – que blâme (Gen. 1: 31).

Un fait apparaît comme certain: la créature sortie des mains de Dieu avait reçu la faculté, donc la possibilité, de choisir. Ainsi, tout en admettant que l’homme fût parfait, il est égarement évident qu’il était sujet à pécher (peccable). Dieu avait posé une condition, une unique preuve d’obéissance (2 : 17). Possédant ainsi intelligence et conscience, Adam pouvait réaliser la responsabilité de se maintenir dans la situation dans laquelle il avait été placé.

En considérant les termes utilisés par l’ennemi lors de la tentation – « Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal » -plusieurs ont cru pouvoir supposer qu’Adam n’avait pas reçu le don d’une conscience jusqu’au jour de la chute. D’autres ont admis que par voie de conséquence, seul l’acte du péché, de la désobéissance avait fourni l’occasion d’acquérir cette faculté nouvelle, la conscience. Toutefois, un examen de l’ensemble de la question ne semble pas justifier cette idée, Satan avait fait miroiter devant les yeux d’Eve une nouvlle possibilité : « Vous connaîtrez le bien et le mal ».

Cette offre ne veut pas dire: « Vous saurez discerner ce qui est juste de ce qui est faux », ce qui est une chose différente et dont l’homme était déjà capable. Cette capacité était certainement celle d’Adam – qui sans cela n’aurait pas été un être moral. Comment aurait-il pu faire la distinction entre le fait de garder le commandement de Dieu et de le rejeter ? Comment aurait-il eu le sentiment de son obligation envers son Créateur et aurait-il pu être qualifié de responsable ?

Connaître « le bien et le mal » est synonyme de tout savoir, d’être omniscient. Car « Vous serez comme Dieu ».

C’était là l’appât offert par la main de l’Ennemi, soit l’offre d’une intelligence universelle, une pleine satisfaction attribuée à la puissance intellectuelle de l’homme. En l’occurrence, une source de vanité…

De par sa nature – à l’image du Créateur – l’homme était attiré, entraîné vers son Maître, donc vers un état de sainteté. Doté de volonté, de détermination, d’action, il était libre d’agir, de se confier en Dieu seul. Il y avait ainsi, dans la position qui lui était dévolue, un élément qui dépendait de sa volonté propre, D’une prise de décision, soif d’un libre choix, dépendait bonheur ou misère. En le constituant de cette manière et en le douant de la puissance de volonté, il y avait parfaite justice et bonté de la part du Créateur. Les créatures inférieures douées de facultés animales et guidées par l’instinct remplissent spontanément le but de leur existence. Ce n’est pas ce que Dieu demande et attend de l’homme. S’Il avait créé l’homme dans l’incapacité de pécher moralement ou physiquement, Il aurait enlevé à son obéissance tout ce qui la rend moralement valable. Le service ou la coopération que Dieu demande à ses créatures intelligentes n’est pas un travail d’esclaves ou de robots, mais d’êtres qui l’adorent dans une obéissance loyale, filiale et libre.

Néanmoins, l’obéissance doit être apprise et mise à l’épreuve. Le test proposé était parfaitement adapté à la constitution humaine. L’épreuve d’obéissance ne concernait pas une réaction de la conscience, de l’honnêteté ou de la bonté. Ce n’était pas par un appel à la raison, au sentiment, à la beauté, à l’admiration ou à la compréhension que Dieu formulait sa réserve, mais simplement à cause de son commandement.

Dieu s’était réservé, parmi la multitude de ses créations,

UN ARBRE

C’était la seule condition requise pour demeurer dans la position privilégiée et heureuse dans laquelle la créature était dès l’abord placée. L’homme n’était pas dans la nécessité de pécher. Il pouvait demeurer dans l’obéissance.

Dieu avait-il dit son dernier mot à l’homme?

Dieu avait-il visité l’homme pour la dernière fois ?

Dieu a-t-il encore quelque chose de meilleur en réserve pour lui ?

Le sens de la phrase de Héb. 2 : 7 le ferait penser: « Tu l’as fait pour un peu de temps inférieur aux anges ». « Et si nous sommes enfants (de Dieu), nous sommes aussi héritiers; héritiers de Dieu, héritiers avec Christ » (Romains 8: 17). « N’a-t-il pas choisi les pauvres selon le monde pour les rendre riches en la foi et héritiers du Royaume qu’il a promis à ceux qui L’aiment » (Jac. 2: 5).

Oui, Dieu a de merveilleuses récompenses pour ceux qui ont placé leur espérance en Christ.

* * *


L’amour du prochain
C’est toujours la réponse
A tous les problèmes,
A toutes les questions.

Aimez-vous les uns les autres
Comme mon père aussi vous aime.           
Rien n’est plus beau,
Rien n’est plus difficile.

Le dire n’est rien du tout,
Il faut encore le faire…

* * *

Aile légère, au vent diaphane,
Confiant, il se laisse emporter.
Il s’en va cueillir cette manne,
Le nectar que mûrit l’été,

La foi est une aile légère :
Le vent de l’esprit a soufflé
Quand un Sauveur issu du Père
Est venu pour nous appeler.

Devant nos yeux s’étend la plaine
Les fleurs sont là, par millions
Et leur beauté et leur haleine
Parlent du Père et de ses dons.

Engageons-nous dans la carrière,
Portés sur l’aile de la foi ;
Dédaignant la boue et la terre,
Volons: heureux celui qui croit..

* * *


« Vous anéantissez la Parole de Dieu par la tradition » [Marc 7: 13)

Tout groupement humain, communauté ou nation, a établi au cours de son existence, des règles de vie sociale, civile ou politique. Ainsi se sont établies des coutumes et tout spécialement des traditions religieuses ou empreintes de religion.

Malgré une position de départ unique en son genre, le peuple juif n’a pas échappé à cette évolution. La Loi divine, reçue par l’intermédiaire de Moïse, a été complétée par une masse importante de traditions.

En général, on désigne les cinq premiers livres de la Bible, soit le Pentateuque, comme étant la Loi du Dieu éternel et créateur. Ces livres ont ainsi formé la constitution de l’Etat théocratique (dont Dieu exerce l’autorité) d’Israël.

Cette loi était essentiellement spirituelle et morale. Elle réglait la vie de l’homme face à Dieu et face au prochain. Elle comprenait aussi certaines règles à observer, face aux nations voisines. Du haut des cieux, Dieu dirigeait, Dieu protégeait.

Les traditions

dont nous parlons ci-dessus sont des règles, des adjonctions humaines. On constate souvent que les traditions sont faciles à suivre, plus faciles que l’obéissance à des lois morales ou spirituelles. Un ensemble de traditions modulait la vie du peuple d’Israël. Les chefs du peuple, les anciens, les scribes, surveillaient attentivement toute la population et élevaient la voix à toute faute, à toute infraction aux coutumes admises, aux traditions.

Or, l’Ancien Testament était fort précis à ce sujet. Deut. 4: 2 dit ceci: « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien, mais vous observerez les commandements de l’Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris ». La même recommandation se retrouve au ch. 12: 32 : « Vous aurez soin de faire tout ce que je vous commande ; vous n’y ajouterez rien, et vous n’en retrancherez rien ». La même pensée est encore présente au dernier chapitre de l’Apoc. 22 : 18-19 : « Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu fera venir sur lui les fléaux décrits dans ce livre. Si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu lui ôtera sa part de l’arbre de vie et de la cité sainte décrits dans ce livre ».

Au temps de Jésus-Christ,

le peuple juif était fortement attaché à la religion de ses pères. Politiquement, ils étaient sous la domination d’une nation étrangère, Rome. Or, pour cultiver leur cohésion, leur culture propre, pour garder leur entité nationale, la majorité des Juifs se pressaient autour du temple. Ils mettaient en pratique leur religion, adorant le vrai Dieu et gardant jalousement leurs traditions. L’apôtre Paul leur rend ce témoignage tt qu’ils avaient du zèle pour Dieu » (Rom. 10: 2). Mais, ajoute-t-il, « ignorants qu’ils sont de la justice de Dieu, c’est leur propre justice qu’ils cherchent à établir » (v. 3).

Au moment opportun,

le Fils de Dieu, venu pour habiter parmi les hommes et continuer l’oeuvre divine, a confirmé la loi transmise par Moïse. « Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes ». « Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir » (Mat. 5: 17). Il a voulu, il a tenu à se dégager de toute la tradition humaine. « Ne vous laissez pas séduire par la philosophie et par ses vaines subtilités, inspirées des traditions humaines et des principes du monde, et non des enseignements du Christ » (Col. 2 : 8). II s’est trouvé en opposition avec l’église établie tout au long de son ministère. Pourquoi ? parce qu’elle voulait lui imposer ses règles, ses traditions. La rupture s’est située à ce point. En voici quelques exemples :

Lévi

En Marc 2: 15-22, nous assistons à l’appel de Lévi (Matthieu) par le Seigneur. Tout joyeux, Lévi invite Jésus avec ses disciples et tous ses amis, tant péagers que « pécheurs » (pour reprendre le terme de la Parole). Le scandale, pour les scribes et les pharisiens, consistait dans le fait que Jésus acceptait sans réserve, mais au contraire avec joie, de partager le repas avec tout ce monde! Un monde de gens au ban (à l’écart) de la société: des réprouvés, des repoussés, des gens dont on se détourne… Dont la synagogue ne voulait plus !

Jésus révèle la différence qu’il y a entre leur conception et son message. Ce dernier apporte la nouvelle de la rédemption, du paiement de la dette due par l’homme à Dieu. Il apporte le pardon aux pauvres, aux ignorants, aux délaissés. Il apporte un regard d’amour vers l’homme perdu, parce que condamné. Jésus maintient et confirme la valeur et la pérennité de la loi divine donnée par Moïse, tout en proclamant sa liberté d’annoncer le salut éternel au pécheur, mais en protestant contre les « fardeaux pesants » dont les chefs religieux « chargent les épaules des hommes » (Mat. 23 : 4) .

Epis arrachés

Au même chapitre 2 de Marc, il nous est dit que les disciples ayant eu faim, avaient arraché quelques épis un jour de sabbat. Ce fait, admis dans le cours de la semaine, était interdit (tradition) le jour du sabbat: car il était considéré comme travail de moisson. Scandale pour les Juifs. Jésus leur répond et leur cite un exemple de l’Ancien Testament – le repos du sabbat n’a pas été donné pour imposer des règles religieuses, mais pour le bien spirituel et physique du peuple.

Les mains propres


En Marc 7 : 1-8, nous trouvons un nouveau groupe de pharisiens qui, avec des scribes, surveillent les gestes de chacun. Ils remarquent ainsi qu’une partie des disciples omettent de se laver les mains avant le repas. Scandale: ils n’observent pas la tradition des anciens !

Jésus leur fait remarquer qu’il est peu de chose d’observer un rite, une coutume si bonne soit-elle. C’est dans une tout autre catégorie qu’il faut chercher ce que Dieu aime: des coeurs qui L’honorent en vérité! Qu’est-ce qu’un geste: se mettre à genoux, faire un signe de croix, ne pas faire d’oeuvre le jour du sabbat ou du dimanche, réciter des Pater ou des Ave en comptant un chapelet, purifier extérieurement « la coupe », le corps, si le coeur n’y est pas ? On peut parfaitement apprendre tout cela, sans être sauvé par le sang de Christ! On peut avoir l’apparence et non la réalité. Dieu disait, par la plume d’Esaïe : « Ce peuple ne s’approche de moi qu’avec la bouche, il ne m’honore que des lèvres, tandis que son coeur se tient éloigné de moi; la crainte qu’il a pour moi n’est qu’une LEÇON QUE LES HOMMES LUI ONT APPRISE (Esaïe 29: 13) .

Combien sont dans ce cas: une leçon qui est stabilisée dans la tête et qui n’a aucune influence sur le coeur.

L’histoire nous apprend

que les tendances décrites ci-dessus n’ont pas manqué dans le christianisme. Dès les premiers siècles (voir Galates 5), certains ont désiré placer les chrétiens sous un joug, joug de coutumes, de règlements, d’interdictions ou d’adjonctions. De ce fait, la véritable essence du christianisme a été voilée; le chemin qui mène à Dieu est devenu incertain. Par la volonté de faux docteurs, d’hommes qui ont fait intentionnellement profession de foi en Christ, diverses hérésies ont été propagées. Parfois aussi, par le concours de vrais chrétiens, désireux de bien faire, des règles ou des coutumes sont devenues des articles de foi ou de structure et ont finalement influencé l’église tout entière.

La solution de facilité

Dans certains pays, bien des églises sont nées du labeur de nombreux missionnaires. Beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui absolument libres, ne dépendant que de Christ. – Or, « c’est pour la liberté que Christ nous a affranchis… ne vous remettez pas sous le joug de la servitude ». Toutes les églises chrétiennes courent le même danger, soit de se placer sous une servitude quelconque: un jour une solution de facilité est proposée et acceptée, un usage devient coutume, la coutume devient tradition, la tradition devient obligation, exigence… IL y a tant de possibilités de créer, au sein d’un groupement religieux, un nouveau cadre dans lequel s’inscrit la marche, la vie de la communauté. Après avoir abandonné les mille et une coutumes (et obligations) du paganisme, il est triste de retomber dans un autre esclavage: « Faites ceci, ne faites pas cela ». Recourant à des pratiques religieuses pour étayer ou justifier votre foi, « vous vous détachez du Christ ». Faut-il s’étonner de découvrir le fait que tant de braves personnes faisant partie de la communauté ne sont plus du tout sûres de leur salut (I’ont-elles jamais été ?).

Hors des murs

Christ a contesté la structure externe de l’appareil religieux de son temps. Il a été repoussé – hors des murs – de Jérusalem. A son tour, le vrai chrétien, parce que chrétien, est contesté s’il lutte selon les indications de l’Evangile. Mais qu’il veille à l’être pour des raisons bibliques. Christ, face aux pharisiens et congédiant la femme surprise en adultère (Jean 8: 3), a proclamé sa liberté de condamner ou de pardonner. Il n’a pas donné liberté à la licence, mais il a offert la liberté de ne plus pécher, soit de vivre selon Dieu.

* * *


Il nous fera paraître avec vous, en Sa présence Il Cor. 4: 14.

Sa présence, c’est l’amour

Nous avons tous lu I Corinthiens ch. 13 et ce texte n’a pas manqué de nous saisir et de nous bouleverser. Oui, nous voudrions aimer de cette façon et à ce degré-là. Comment faire pour atteindre un niveau si élevé ? Nous ne connaissons que trop notre pauvreté dans ce domaine, et nous savons bien qu’il est absolument nécessaire que Christ vive en nous (Gal. 2 : 20) si nous voulons parvenir à aimer comme Il le désire.

Sa présence unit et rassemble les rachetés

Le Seigneur Jésus dit: « Car là où deux ou trois sont rassemblés en MON NOM, je suis au milieu d’eux » (Mat. 18: 20). Autour de Celui qui a payé la dette de leurs péchés à la Croix et qui a triomphé de « l’homme fort » (Marc 3: 27) se retrouvent, unis dans une même adoration et loin de toute règle et tradition humaines. l’ancien et le nouveau converti, le plus fort et le plus faible des rachetés : quelle joie pour tous de savourer ensemble la douceur de Sa présence.
* * *


I Cor. 2 : 6.

« Nous prêchons aux chrétiens parvenus à maturité  »

La famille de Jacob a faim. Une fois déjà, les fils ont fait le voyage de l’Egypte, pour prier le vice-roi inconnu – le frère qu’ils ont vendu – de leur vendre du blé. Genèse 42 nous renseigne à ce sujet. Au ch. 43, nous lisons ceci: « La famine pesait lourdement sur le pays. Quand ils eurent achevé de manger le blé qu’ils avaient apporté d’Egypte, leur père leur dit: « Retournez pour acheter un peu de vivres ». On le sent tout de suite: Les fils de Jacob ont renvoyé le plus longtemps possible le départ du voyage de Canossa au bord du Nil. Mais voilà, la détresse au pays a atteint son plus haut degré. L’homme a faim. Le bétail a faim. Et cela même oblige à penser au deuxième départ vers le Nil, vers l’homme sévère…

A ce point, un « quelque chose » attire notre regard :

Dieu a recours à la catastrophe pour amener des élus à posséder une bonne santé spirituelle.

Car, avec le temps, cela ne peut aller – traîner après soi, jour après jour, année après année, un péché non pardonné, tel un fardeau de cent kilos sur les épaules !

Connaissons-nous cela ? Une offense non pardonnée peut brûler comme un feu, et l’on n’est pas soi-même dans la possibilité de l’éteindre. Les fils de Jacob vivent avec une mauvaise conscience en face de leur père âgé. Ils lui ont menti; ils l’ont trompé, volé – ils ont fait disparaître leur frère Joseph. De plus, ils ont péché contre Dieu; ils savent très bien ce que cela signifie.

Si nous laissons le texte nous enseigner, nous avons l’impression qu’ils craignent le contre-coup du Dieu saint. Ils doivent se présenter à nouveau devant le sévère vice-roi. Pourquoi veut-il avoir le frère Benjamin ? Nouvelle chicane, esclavage ou même la mort ? Ils ont encore peur de révéler toute la vérité à leur père, ce qui permettrait de mettre fin à cette tragi-comédie et de rétablir avec le père des relations de confiance. Mieux prendre un nouveau risque en Egypte… que la fuite dans la bonne direction, dans les bras de Dieu! Ce texte n’est- il pas pour nous tous ?

Combien d’offenses, de manquements, pèsent sur nos relations avec notre Maître, entre parents et enfants, entre frères et soeurs ! On ne s’y retrouve même plus. On se sépare après une querelle, puis on meurt. Combien d’offenses entre mari et femme ? On n’arrive pas à prendre le chemin le plus bas… pour demander pardon et nettoyer l’atmosphère. Combien d’offenses non réglées entre frères de la même communauté – de la communauté de Christ !

Une aide importante nous est offerte dans la lettre de Jacques: « Confessez vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris ». La confession, une pratique qui n’est plus guère d’usage parmi nous. On se rend chez le vis-à-vis, on s’incline, on reconnaît sa faute, et l’on prie l’un pour l’autre. Alors, tout redevient limpide. Mais rien n’est plus pénible, pour l’orgueil humain, que de prendre le chemin de la confession, avec l’intention d’en finir une fois ! Notre but est pourtant de gagner des hommes à Christ, sans être entravé, bloqué par l’Esprit-Saint attristé. Cela ne peut réussir que si toute offense est réglée, tout péché reconnu, en face de celui que nous avions blessé !

Dieu se saisit de la catastrophe pour guérir ses élus. Cependant, encore un point: Dieu n’utilise pas seulement la catastrophe, lorsqu’il s’agit de ses bien-aimés malades spirituellement. Il utilise aussi l’amour. Simultanément, Dieu déclenche l’offensive de l’amour et attaque sur tout le front.

A leur arrivée sur le bord du Nil, les fils de Jacob éprouvent une surprise après l’autre. Une énigme se dresse après une énigme. Faveur sur faveur. Joie sur joie. Ils sont étonnés et stupéfaits tout à la fois. Nous lisons plus loin: « Joseph parla à l’intendant de sa maison, après que ses frères se fussent prosternés devant lui jusqu’à terre, et il dit : « fais entrer ces hommes dans ma maison, car ils prendront leur repas avec moi, à midi ».

* * *

Pour aller plus loin, nous devons maintenant nous souvenir des moeurs de ce temps-là, qui étaient fort différentes des nôtres. La réception dans la maison du vice-roi (que les frères n’avaient pas encore reconnu) est d’une beaucoup plus grande valeur qu’une manifestation de bienvenue, comme nous la pratiquons dans nos maisons et nos familles. Là, c’était vraiment offrir sa maison à l’étranger. Et cela était fait en toute cordialité. Manger de la même marmite, boire du même verre signifiaient davantage que ce que nous comprenons aujourd’hui comme une aimable invitation. L’hôte qui agissait de cette manière se déclarait solidaire avec ceux qu’il recevait à sa table. Il reconnaissait que rien ne les séparait. Le repas communautaire signifiait une acceptation intime de l’étranger. la base d’une communion de coeur avec lui !

Celui qui connaît l’Ecriture sait que la préparation d’un repas de fête avait toujours une profonde signification. Sous forme imagée, la Bible compare souvent la réunion des enfants de Dieu dans la gloire à une fête sans fin! Un céleste repas de mariage, les noces de l’Agneau ! De même, dans la similitude du fils prodigue, nous trouvons mention d’un repas de fête. Le père voulait affirmer ce fait: « Tu es reçu dans la gloire divine; il n’y a plus pour toi que gloire et bénédictions ». Ne devons-nous pas toujours nous en souvenir lorsque nous prenons part à la cène ? C’est une heure où l’on mange, où l’on boit, où l’on se souvient que Dieu, à la croix, a donné le départ à l’offensive de l’amour. De même encore, la salutation avait, à ce moment-là, une plus grande signification que celle d’aujourd’hui. Nous lisons que « Joseph les salua » ou « Joseph leur demanda comment ils se portaient ». En langue hébraïque, nous lisons ceci: « Il leur demanda après « Shalom ». Shalom veut dire: paix, salut, santé intime. Ce n’était pas une phrase seulement. L’Oriental exprimait ainsi une profonde question, un voeu sincère. Il souhaitait que la paix fût vraiment la part des visiteurs.

Joseph leur posa encore une autre question: « Votre vieux père se porte-t-il bien ? » Plus exactement: « Votre vieux père a-t-il Shalom ? » A-t-il la paix ? Est-il en bonne santé ? Comment va son âme ? Combien était aimable toute cette bienveillance dont les visiteurs étaient entourés. Beaucoup d’amour. Puis Joseph dit encore: « Est-ce là votre jeune frère dont vous m’avez parlé ? ». Il ajouta: « Dieu te fasse miséricorde, mon fils ».

C’en est trop pour les fils de Jacob, trop d’amour. Ils ne peuvent supporter cette offensive de bonté. C’est pourquoi ils réagissent très sainement au réveil de leur conscience. Ah! ils auraient bien voulu disparaître sous terre. Leur dette les accable: de la tête aux pieds, ils constatent leur perversité et leur vulgarité. « Ils eurent peur », ils craignirent et tremblèrent. Et voici leur commentaire: on veut nous assaillir, faire de nous des esclaves. Peut-être avaient-ils peur de la potence. En Egypte, tout était possible. Après tout, n’avaient-ils pas eux-mêmes accompli quelque chose de terrible ?

C’est pourquoi ils s’adressent à l’intendant de la maison de Joseph et s’enquièrent de l’argent trouvé dans leurs sacs lors du premier voyage. Or, c’est un païen (un homme qui ne croyait pas au Dieu d’Israël) qui parle à leur conscience: « C’est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui vous a donné un trésor dans vos sacs. Votre argent m’a bien été remis ». De tous côtés, Dieu les saisit. Ils sont entourés par l’amour du Créateur.

Est-ce le moment de nous confesser ? Paul écrivait dans Rom. 2 : 4 : « Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience, de sa longanimité, et ne reconnais-tu pas que la bonté de Dieu te convie à la repentance ? ».

Nous rendons-nous compte de la situation ?

Pour la plupart d’entre nous, notre table est bien garnie; nous sommes rassasiés. Nos enfants sont en bonne santé; nous avons du travail et nous gagnons notre vie matérielle. JI y a du confort dans notre appartement – et pourquoi pas ? Nous sommes dans un pays démocrate et libre. Pas de police secrète. Et nous sommes protégés.

Cependant « Il te couvrira de ses ailes et sous sa protection (en automobile, par exemple), tu trouveras un refuge ». Savons-nous que tout cela ne va pas de soi ? Dieu est présent, avec son offensive d’amour. Ne voyez-vous pas combien Il nous entoure ? Il nous demande :« Quand me donneras-tu tout, jusqu’à la dernière dette ou faute non pardonnée? Quand mettras-tu en ordre ceci ou cela ? Quand sortiras-tu, t’élèveras-tu hors de ta paresse spirituelle ? ».

Dieu met en oeuvre l’amour, l’offensive de l’amour, pour guérir spirituellement les élus d’Israël. La question doit être posée: Sommes- nous des hommes chrétiens dont l’existence satisfait pleinement Dieu ?

C’est ce qu’Il désire, et c’est la raison de l’offensive de l’amour. « Et aussitôt, sentant son coeur ému à la vue de son frère, Joseph chercha un endroit pour pleurer; il entra dans la chambre intérieure, et y pleura » – lui, l’homme fort Joseph, le frère de ses frères…

Mais le même Joseph est aussi l’instrument de Dieu et il le sait! Tenant compte de Dieu, il doit être dur à cause de la chair. Il se redresse, il se ressaisit, car Dieu est encore en action… mais non pas lui, Joseph – en ce moment – l’homme et le frère de ses frères.

Laissez-moi l’exprimer concrètement: chaque croyant est un être humain, comme Joseph est humain ; simultanément, il est aussi un « outil » dans la main de Dieu.

Une certaine relation ou tension lie ces points les uns aux autres. Quant à Joseph: « Ainsi dit le Seigneur », Je te le dis, sois dur; tu es outil, non encore le frère qui peut se faire connaître à ses frères. Dans l’Ancien Testament, nous voyons

le prophète, avec le joug sur le cou,

membre de son peuple, de sa communauté. Certainement, c’était pénible, pour le prophète, de porter le joug à la vue de chacun, tel le boeuf qui porte son joug. Peut-être s’est-on moqué de lui! « Tu es mon instrument, premièrement, tu n’es pas frère de tes frères en Israël. Tu portes mon joug, tu dois annoncer ma prophétie : Le roi Nebukadnetsar vaincra Israël.
Osée prendra une prostituée comme femme – horrible,
afin de rendre clair à leurs yeux que le peuple d’Israël
est devenu une prostituée, qui court aujourd’hui vers Dieu,
demain vers un Baal, un faux dieu… !

L’homme Joseph doit maintenant se laisser dominer par la vocation divine -« Tu es instrument dans les mains de Dieu ». Comprenons- nous cela ? Le conducteur spirituel aimerait bien dire: « Humainement parlant, vous devriez agir comme ceci ou cela ». Mais, comme outil dans la main de Dieu, il doit annoncer ce que le Seigneur VEUT pour une situation donnée. Joseph aimerait se faire, connaître. dévoiler son incognito. Son coeur se serre… « mais ce sont mes frères! » Je leur dis tout et tout est clair !…

Mais l’Esprit de Dieu est sur lui: « Non, tu es l’instrument de Dieu. Il y a plus et plus haut, que d’être frère parmi ses frères. Il s’agit de mieux encore; il faut que ces hommes deviennent MAJEURS devant MOI ».

Le Seigneur aimerait aussi nous amener à la majorité, à la stature « d’hommes faits » (I Cor. 2: 6).

Un vrai chrétien « majeur » brûle d’amour à cause de son amour pour Jésus; il fait Sa volonté, il vit en communion avec ses frères. Dans cette optique, Dieu crée, utilise cette tension entre l’humain et le spirituel :

Humain parmi les humains,
frère parmi les frères,
mais instrument de Dieu.

Joseph, tu ne dois pas te laisser attendrir,
Joseph, tu dois être sévère,
Joseph, tes frères doivent devenir majeurs.

Dieu met en jeu la catastrophe,
Dieu déploie son amour, car
Dieu désire nous guérir et nous posséder entièrement.

Dieu nous laisse subir et endurer cette contradiction :
Etre humain, mais aussi instrument de Dieu,
afin que les élus deviennent majeurs – pour Dieu.

Comprenons-nous Sa voix ?

D’après « Ruf », No 17/2, avec autorisation.
* * *


Luc 2 : 49
Quelles sont-elles,  » ces affaires  » ?
Accomplir les oeuvres de son Père Jean 10: 37
Annoncer le message de son Père Jean 17: 8
Faire la volonté de son Père Luc 22 : 42
Révéler le caractère de son Père Jean 1 : 18
Manifester l’amour de son Père Jean 16 : 27

Glorifier le nom de son Père Jean 12: 28

Recevoir dans la maison de son Père         Jean 14 : 2

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Etude

Modèle de soumission et d’humilité, elle se déclare elle-même

 » la servante du Seigneur  » * Tous les âges doivent l’appeler
 » bienheureuse « . Etant une Il servante », elle prend place dans la lignée de ceux qui s’appellent  » compagnons de service  » des prophètes, comme l’apôtre Jean (Apoc. 19: 10) et les anges. Elle rentre dans la catégorie des êtres devant lesquels il est interdit par la Révélation de se prosterner :  » Adore Dieu  » dit l’ange.  » C’est Dieu que tu dois adorer  » ** Ainsi est confirmé, par la nouvelle alliance, le commandement du décalogue :  » Tu ne te feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux là-haut, ou sur la terre ici-bas…  » * *


* L’attitude de Marie est à comparer avec l’enseignement des béatitudes (Mat. 5 : 3) : « Heureux les pauvres en esprit » -heureux les humbles.
** selon la Bible de Jérusalem.
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La doctrine exposée par l’apôtre Jacques dans son épître ne diffère en rien de l’enseignement de Paul, ni de celui des autres écrivains du Nouveau Testament. Pour Jacques, comme pour Paul, seule la miséricorde de Dieu nous fait échapper au jugement (Jacq. 2 : 13) et l’homme est sauvé par la foi (Jacq. 1 : 3 et 2: 1) , comme Abraham fut sauvé parce qu’il crut à Dieu (Jacq.2 : 20-24). Paul, comme Jacques, affirme que la foi qui sauve, c’est celle qui produit des oeuvres (Gal. 5 : 6 ; I Thess. 1 : 3) ; parole et action doivent aller de pair (Rom. 15: 8; Il Cor. 10: 11). L’homme est appelé à travailler à l’oeuvre de Dieu (I Cor. 3: 9; 9: 1 ; 16: 10; Phil. 2: 30; Tite 2: 7). C’est le but même du salut (Eph. 2: 10; Tite 2: 14; Il Tim. 3: 17). Jésus n’a dit autre chose: il a parlé des fruits de la repentance (Matt.3 : 8) que les hommes doivent voir (Matt. 5: 16; 7: 16-27). Les apôtres Pierre et Jean (I Pi. 1 : 15; 2: 15; Il Pi. 1 : 5-8; I Jean 1 : 6; 2: 4-6, 29; 3: 7-10; 4: 21 ; 5: 3) enseignaient exactement la même doctrine.

L’homme est sauvé sans les oeuvres, par la foi, mais si cette foi est réelle, elle produit nécessairement un changement de vie en celui qui la professe.

Ainsi nous rayons, de notre liste des moyens de salut, le chemin qui passe par l’accomplissement d’oeuvres méritoires, par l’observance des commandements d’une loi, fût-elle donnée par Dieu Lui- même. La bienfaisance, la pauvreté volontaire, la prière faite comme une oeuvre pieuse trouvent du même coup refusées.

Le baptême accompli comme un rite peut être assimilé à la circoncision juive dont l’apôtre Paul dit qu’elle ne saurait assurer le salut, pas plus que le respect d’aucune autre prescription rituelle (voir Rom.2 25-29; 3: 1; 4: 10-11; I Cor. 7: 19; Gai. 5: 6, 11).

Restent en liste

la repentance, la conversion, la foi, la nouvelle naissance.

Y aurait-il donc quatre avenues différentes par lesquelles on pourrait accéder au salut ? Que faut-il entendre par chacun de ces termes ? Le désarroi de celui qui cherche honnêtement une réponse à ce problème vital est bien compréhensible, si l’on songe que dans presque chaque église ces mots-clé ont un sens différent.

Le mot repentance, traduit ici par pénitence, là par repentir ou même conversion, signifie tantôt regret des fautes ou réparation de ces fautes, tantôt changement de vie. Lorsqu’un catholique, par exemple, lit dans sa Bible: « Faites pénitence », cela signifie pour lui: « Confessez-vous au prêtre, et recevez l’absolution par le sacrement de la pénitence ».

Pour la nouvelle naissance ou régénération, la plupart des dictionnaires théologiques renvoient simplement à l’article baptême. D’autres y voient une expérience mystique ou un reflet des mystères grecs et égyptiens qui parlaient de la mort et de la reviviscence d’Osiris ou d’autres dieux.

Quant au terme « conversion », il ne s’applique pour les uns qu’au passage d’une religion à une autre; dans le catholicisme, surtout au Moyen Age, il désignait l’entrée au couvent. Pour d’autres, c’est une expérience psychologique qui suivrait des étapes faciles à décrire, ou encore, c’est un processus spirituel se poursuivant de la naissance à la mort.

Dans les différentes sections du christianisme, on s’accorde bien à reconnaître l’importance de la repentance, de la nouvelle naissance et de la conversion. Les déclarations formelles de l’Ecriture (Matt. 3 : 2 ; 4 : 17 ; Act. 2 : 38 ; Matt. 18 : 3 ; Jean 3 : 3-5) y contraignent. On affirme que seuls les régénérés constituent l’Eglise. Mais quelle valeur ont cet accord et ces déclarations si, sous des mots identiques, on place des réalités différentes ?

L’évêque Stephen Neill a très bien vu et posé le problème dans son rapport pour la conférence d’Evanston :

« Sitôt que nous allons au-delà de vagues généralités, il devient apparent qu’il existe dans l’Eglise des idées très différentes de ce qu’est l’évangélisation… Sur aucun point ces divergences ne sont plus apparentes que sur la question de la conversion.»

Deux conceptions s’opposent :

a) La conversion est le commencement d’une vie chrétienne véritable. L’enseignement, l’éducation chrétienne, le culte peuvent constituer des préparations valables. Mais nul n’est ou ne peut être appelé chrétien avant qu’il n’ait personnellement rencontré Dieu en Jésus-Christ, avant qu’il ne se soit personnellement repenti, avant qu’il n’ait personnellement accepté le don divin du salut par la foi en Christ, avant que, par sa foi, il ne soit né de nouveau individuellement. La réalité de l’Eglise dans le monde dépend du nombre de gens qui ont passé par cette expérience, et ce sont eux qui peuvent la transmettre aux autres.

b) La vie chrétienne commence au baptême lorsque, par la grâce de Dieu opérant par l’Eglise, le péché originel est enlevé et que la vie divine est semée dans le coeur de l’homme. Par l’enseignement chrétien, par la vie dans l’Eglise et par la grâce des sacrements, cette semence peut croître. Bien que la croissance puisse être retardée par la résistance de l’individu, elle reste néanmoins un processus continu.

Demander un autre nouveau commencement, c’est nier la réalité de la grâce de Dieu. Tout ce que l’individu est appelé à faire, c’est reconnaître la réalité de ce que Dieu a déjà fait en lui et de le prendre au sérieux. .

Ces deux conceptions de la conversion et de l’évangélisation conduisent à deux types d’églises radicalement opposés.

Là où la conversion est comprise et valorisée comme le grand changement d’attitude et de vie, comme le passage d’un camp à l’autre, l’Eglise sera l’assemblée de ceux qui se sont décidés à suivre l’appel de Christ.

Là où la conversion est un processus continu et inéluctable de transformation, qui va du baptême au jour de la mort, l’Eglise sera le champ où croissent les chrétiens, l’école qui les éduque, le peuple de l’Alliance.

Si, pour l’individu, la conversion est le grand « choix » de la vie, celui dont dépendra son avenir TEMPOREL et ETERNEL, la notion de conversion est, pour les églises, le carrefour où les chemins se séparent.

La définition de ces termes-clé : repentance, conversion, nouvelle naissance… commande donc, non seulement celle du chrétien, mais encore la structure des églises.

Après les principes établissant l’autorité en matière de foi (inspiration et pleine suffisance de la Parole de Dieu) , ce sont là certainement, à l’heure actuelle, des questions de la première et de la plus haute importance.

On peut. sans exagérer. prétendre que tout l’avenir de notre christianisme dépend du sens que nous donnons à ces mots essentiels.

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Extrait du livre « Il faut que vous naissiez de nouveau »
Editions Ligue pour la lecture de la Bible, CH 1010 Lausanne (Suisse)


Si on ne vit plus pour soi-même, mais
si on vit dans le Seigneur et pour le Seigneur,
si on est gouverné et conduit par son Esprit.
on vit certes encore inséré dans les structures de ce siècle,
mais libéré de leur emprise, « comme n’en usant pas »,

parce que le temps de ce siècle est désormais compté, et ce monde avec toutes ses structures est en train de passer.

Ceux qui ont reçu vocation de l’Evangile et
qui ont cru constituent un peuple de Dieu,
qui ne peut rien avoir de commun avec les non-croyants et
qui, pourtant, est redevable d’annoncer l’Evangile à ceux du dehors pour en gagner à Christ le plus grand nombre. Revue réformée No 89, page 32, par V. Subilia, professeur.
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