PROMESSES
Etude biblique
R. F. Doulière
(voir Promesses No 22: 23 et 24)
Romains 7 : 14 à 25
7 : 13.
En servant d’occasion au péché, la loi a forcé l’homme à se démasquer afin que son vrai caractère soit mis à jour. Nous ne pouvons plus user désormais de la moindre complaisance à son égard, maintenant qu’il s’est montré tel qu’il est, « excessivement pécheur » (Darby), « démesurément péché » (Segond révisée). Le trouvant en nous-mêmes, nous cessons d’y chercher autre chose que corruption et mort.7 : 14 à 25.
Or, cette leçon est, de toutes, la plus nécessaire, car même l’homme régénéré continue de trouver en lui ce complice de l’adversaire, en sorte que tant qu’il compte sur ses propres forces, il est assuré de la défaite. L’expérience que Paul va décrire maintenant devrait être un passé dépassé pour quiconque s’est reconnu comme mort avec le Christ. En effet, le processus normal de l’oeuvre de Dieu en l’homme devrait le conduire de Romains 5 : 21 à Romains 8 ; 1, du don de la grâce à la vie selon l’Esprit. Mais nous savons que, entre l’Egypte et Canaan, il y a quarante années au désert qui auraient pu, et qui auraient dû être évitées.
De même, le chrétien doit souvent faire l’expérience douloureuse de la réelle puissance du péché et de sa totale incapacité, avant de s’abandonner vraiment à la seule action de l’Esprit. Le conflit que Paul dépeint en des termes si bouleversants est-il celui que vit l’incrédule ou le Juif sous la loi ? Est-ce la condition inévitable et permanente du chrétien ici-bas ou la situation du régénéré comptant sur ses seules forces ?
Il s’agit d’un homme né de nouveau car :
1 ) il déteste le péché (verset 15) , ce qu’on ne peut pas dire de l’incrédule.
2) il prend plaisir à la loi de Dieu (verset 22) et nous savons que ceux-là sont bénis (Psaume 1 : 2) .
3) il attend la délivrance du Christ seul et comme une grâce (v. 25).
Mais comment un chrétien peut-il être à la fois mort au péché et forcé à la défaite ? La mort dont il est question dépeint en premier lieu la position du chrétien aux yeux de Dieu. Le caractère se forme, quant à lui, à partir de cette position nouvelle. Un exemple nous aidera à le comprendre. Supposons le cas d’un enfant livré à lui-même et qu’une famille princière, émue de pitié, décide d’adopter. Sorti du bidonville, il est aussitôt transporté au château, lavé, changé. Dès son arrivée, il n’est plus mendiant, mais noble. Cependant, il peut encore long- temps se conduire comme le pouilleux qu’il a été.
Il faut donc nous garder soigneusement de confondre la position et l’expérience. Ainsi, Paul écrit-il aux Philippiens (3 : 12) qu’il n’a pas atteint la perfection, mais court pour la saisir ; c’est l’expérience. Tandis qu’aussitôt après, au verset 15. il dit : « Nous tous qui sommes parfaits… ». C’est la position.
Le croyant est passé d’une vie à l’autre. Il est citoyen d’un monde nouveau, mais il vit encore dans ce monde-ci avec une nature lourde d’atavisme et que ce monde-ci a façonnée. En d’autres termes, le chrétien a deux natures : l’une ne fait rien de bien ; l’autre ne pèche pas (1 Jn 3 : 9 ; 5 : 18). La première nous vient d’Adam, la seconde est « née de Dieu ». Tout le passage exprime la tension qui est née de cette cohabitation provisoire dès deux « moi ». Le « je » qui approuve et aime Dieu et sa loi, et le « je » réprouvé. mais si habile à usurper encore l’initiative contre la volonté elle-même. Essayer de l’améliorer, ce serait finir par la chair après avoir commencé par l’Esprit (cf . Galates 3 : 3), ce serait oublier aussi que la vieille nature refuse toute règle et que la nouvelle n’en a pas besoin.
ta tension est-elle donc inévitable ? Y aura-t-il toujours déchirement intérieur ? La victoire ne viendra-t-elle jamais ? Paul répond par un cri de reconnaissance : Grâces soient rendues à Dieu… (la délivrance est possible…) par Jésus-Christ notre Seigneur !
La victoire èst possible lorsque le croyant cesse de considérer le « moi » : « crucifié avec Christ, ce n’est plus MOI qui vit ! », pour ne considérer que le Christ :« … c’est Christ qui vit en moi » ( Gal. 2 : 20) .
Notice – Le présent article est extrait d’un commentaire sur l’Epître aux Romains à paraître début 1973 aux Editions de la Voîx de l’Evangile sous le titre « La justice qui fait vivre ».
Tandis que tout homme venant au monde appartient à la société, aucun n’appartient d’avance à l’Eglise; elle n’a de citoyens que ceux qu’elle arrache au monde. A. Vinet |
- Edité par Doulière R.F.
l Tim. 2 : 15 ; Genèse 3
La traduction de ce passage donne une idée que ce verset n’enseigne certainement pas. Dieu n’a vraiment qu’un chemin pour sauver des pécheurs de l’enfer et leur donner accès au ciel et à la vie éternelle.
Pour comprendre ce verset, nous devons considérer le paragraphe tout entier dès le verset 8. Là, Paul nous montre que les hommes ont une place à remplir dans l’enseignement public, place dont les femmes sont exclues.
Cependant
Le verset de l Tim. 2 15 qui nous occupe est en relation directe avec les précédents le mot « cependant » du début le rend évidant. La traduction littérale donne ceçi : « Elle sera sauvée (au singulier) au travers de l’enfantement, si elles persévèrent (au pluriel) sagement dans la foi, dans la charité et dans la sanctification ».
Il ne peut y avoir aucun doute qu’en utilisant l’expression (1 Tim, 2 : 15) « au travers de l’enfantement », l’apôtre pensait à la promesse de Dieu incluse dans la sentence adressée au serpent (Genèse 3 : 14-15) : la postérité de la femme blessera le serpent à la tête (soit mortellement), tandis que le serpent ne blessera la femme qu’au talon. A la naissance de Caïn (Gen. ch. 4), Eve, qui avait parfaitement compris la promesse divine, crut que ce jour était arrivé, et elle s’exclama : « J’ai fait l’acquisition d’un homme avec le secours de l’Eternel ». Elle ne pouvait savoir qu’elle se trompait quant à l’heure de la délivrance et que cet événement ne se présenterait que des millénaires plus tard.
M a i s b é n é d i c t i o n
En ce qui concerne les souffrances de la femme, Paul à quelque chose à à ment si pour la ajouter à ce verset 14: un encouragement et un avertissement. Si, pour les Femme (ce terme étant pris dans un sens collectif), à cause de sa transgression, un service dans l’enseignement comporte des restrictions, c’est toutefois à la femme même qu’une promesse a été faite. C’est par elle et non par l’homme que Dieu donnerait à l’humanité une postérité qui vaincrait celui qui avait séduit la femme. Cette promesse a été complétée beaucoup plus tard, selon Esaïe 7 : 14 : « Le Seigneur lui-même vous donnera un signe ; le voici : la vierge concevra et mettra au monde un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel ».
Car, comme à l’enfantement sont liées la condamnation et les souffrances réservées à la femme, ainsi dans les paroles adressées au serpent se trouve pour la femme une lueur d’espoir, par le moyen d’une future naissance – un chemin de salut pour toute l’humanité. Il lui était réservé d’apporter, lors d’un unique enfantement le seul être, né de l’Esprit, soit le second Adam, l’Oint de Dieu. Quelle faveur !
Avant même que Dieu condamnât la femme, Il avait déclaré que ce serait au travers d’elle que naîtrait CELUI par lequel l’homme retrouverait le chemin de l’arbre de la vie. Adam aurait pu mépriser sa compagne. Mais c’est à elle que Dieu réservait la promesse. Il lui redonnait, aux yeux de son époux, la place qu’Il lui destinait : « une aide semblable à lui » !
La sentence de Genèse 3, concernant aussi bien Adam qu’Eve, était certes une lourde condamnation, mais Dieu la transformait en vallée de bénédiction. Mari et femme, coupables tous deux, n’avaient plus qu’à incliner la tête, et, cheminant côte à côte, à lever les yeux vers le ciel, vers CELUI qui allait s’offrir dans la personne de son Fils pour ouvrir à l’homme la voie « plus étroite » qui mène à la vie éternelle.
- Edité par Guignard René H.
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