PROMESSES
« Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance. » (Jean 10.10).
« Nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Éph 6.12).
« Les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer : il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer. » (Marc 5.13)
Jésus-Christ apporte la vie. Satan attaque pour s’approprier ce qui ne lui appartient pas, pour détruire, pour faire cesser la vie. Cela est visible par exemple dans la diffusion d’une culture de mort, notamment dans le domaine musical. Certaines personnes sont remplies de pensées de mort, de destruction ou d’autodestruction. Parfois, une « maladie » est en fait le résultat d’une attaque spirituelle. C’était le cas de la « femme possédée par un esprit qui la rendait infirme depuis 18 ans » (Luc 13.11-14). Jésus lui parle…elle se redresse ! Les hommes y vont vu une simple guérison ; c’était une délivrance !
Voici un témoignage de confrontation avec un esprit de mort. [NDLR]
Une rencontre
Je voudrais partager avec vous une rencontre que j’ai eue avec l’Esprit de Mort il y a quelques années. Tout a commencé avec des amis qui fréquentaient la même église que moi et qui avaient une fille très malade. Cette pauvre petite fille devait rester alitée, sa santé déclinait. Les médecins et les spécialistes n’étaient pas en mesure d’identifier le problème et de trouver un traitement efficace. Les parents, un sympathique couple chrétien, étaient très inquiets pour leur fille, ce qui était bien compréhensible.
Un soir, alors que je priais, j’ai inclus cette fille dans ma prière. Le Seigneur m’a dit que l’Esprit de Mort s’était emparé d’elle. Le lendemain, j’ai approché les parents en pensant qu’ils pourraient enfin faire quelque chose de positif pour la situation difficile de leur fille. Mais ils ne m’ont pas cru et se sont moqués de ce que j’avais à leur dire. Je suis rentré chez moi, en commençant à douter : étais-je en train d’imaginer tout cela ?
Je suis retourné vers le Seigneur et il a semblé confirmer ce qu’il m’avait dit. Je n’avais aucune idée de ce qu’il fallait faire ensuite, car je n’avais jamais vraiment été confronté à une telle situation. J’ai demandé au Seigneur ce qu’il fallait faire, et j’ai vraiment eu envie de prier contre cet esprit. Au nom de Jésus, j’ai lié cet esprit et lui ai dit de libérer cette jeune fille de son emprise. Quand j’ai senti que j’avais fait ce qui devait être fait, j’ai demandé au Seigneur un signe confirmant que cela était bien réel et non dans mon imagination. Je me souviens m’être dit que ce serait impossible compte tenu de leur situation actuelle, puis une idée m’est venue : j’ai demandé au Seigneur que, si tout cela était réel, la petite fille soit à l’église le lendemain matin pour le service du dimanche. Il était impossible que cela se produise sans un miracle.
Le lendemain matin, je suis arrivé tôt à l’église et honnêtement, j’étais abasourdi quand j’ai vu le papa et la maman entrer avec leur petite fille ! Ils étaient aussi surpris que moi qu’elle ait pu venir. Ce n’était rien de moins qu’un miracle ! Je n’en revenais pas.
Après le service, j’ai approché les parents pour leur faire savoir ce qui s’était passé. Ils n’avaient aucune idée pourquoi leur fille était soudainement assez bien pour aller à l’église, mais ils ont continué à rejeter ce que je leur racontais. Peu de temps après, ils ont déménagé à environ 500 km, et j’ai perdu le contact avec eux, donc je n’ai aucune idée de ce qu’est devenue leur fille.
L’essentiel
En tant que chrétien, j’avais rencontré quelques démons, mais je n’avais pas eu grand-chose à voir avec eux. Vu mon manque d’expérience, je dépendais du Seigneur pour me guider, ce qu’il a fait. L’essentiel : TOUS les démons sont soumis au nom de Jésus. C’est donc simple en fait, mais il y a quelques précautions à prendre.
1. Assurez-vous que vous êtes un chrétien né de nouveau, sinon le ou les démons pourraient se retourner contre vous.
« Quelques exorcistes juifs ambulants essayèrent d’invoquer sur ceux qui avaient des esprits malins le nom du Seigneur Jésus, en disant : Je vous conjure par Jésus que Paul prêche ! Ceux qui faisaient cela étaient sept fils de Scéva, Juif, l’un des principaux sacrificateurs. L’esprit malin leur répondit : Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? Et l’homme dans lequel était l’esprit malin s’élança sur eux, se rendit maître de deux d’entre eux, et les maltraita de telle sorte qu’ils s’enfuirent de cette maison nus et blessés. » (Actes 19.13-16)
2. Assurez-vous de ne pas libérer le ou les démons d’une personne en le(s) laissant entrer dans une autre.
Je me souviens d’avoir été une fois dans une réunion d’église d’environ 1000 personnes. Un conférencier invité avait une parole de connaissance : quelqu’un avait un esprit de mensonge ; il a commencé à réprimander cet esprit et à ordonner qu’il quitte cette personne. L’esprit a quitté cette personne et s’est ensuite rendu parmi l’assistance pour voir où il pourrait habiter ensuite. Comment puis-je savoir ? Je l’ai vu. C’est la seule fois où j’ai réellement vu un esprit, mais pas la seule fois où je les ai rencontrés ou vu ce qu’ils peuvent faire.
3. Assurez-vous que la personne libérée est chrétienne ou prête à le devenir immédiatement.
Si ce n’est pas le cas, elle peut à nouveau être habitée par un ou plusieurs esprits impurs. [NDLR]
« Lorsque l’esprit impur est sorti d’un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos, et il n’en trouve point. Alors il dit : Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti ; et, quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée. Il s’en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui ; ils entrent dans la maison, s’y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. Il en sera de même pour cette génération méchante. » (Mat 12.43-45)
4. Assurez-vous que la personne libérée reste libre.
Accompagnez-la et assurez-vous qu’elle reste à l’écart de ce qui a pu permettre au démon de l’influencer en premier lieu. Encouragez-la dans sa marche avec le Seigneur afin qu’il devienne le centre de sa vie.
Rappelez-vous :
Jésus est Seigneur ! Son nom est au-dessus de tout autre nom ! Au nom de Jésus, tout genou doit fléchir.
Si vous ne savez pas comment faire, demandez l’aide de votre église ou de votre pasteur.
« Qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre. » (Phil 2.10)
Titre original : The Spirit of Death
https://www.all4god.net/the-spirit-of-death.html
Traduction : Rédaction Promesses
- Edité par Oxnam Les
Je suis né en Ukraine. Mon père a quitté la maison quand j’avais à peu près 5 ans et ma mère, qui était boulangère, a beaucoup travaillé pour qu’on ait à manger. Après la chute du communisme, la vie était dure, les gens étaient pauvres, ils avaient faim.
Comme j’étais souvent seul à la maison, j’étais beaucoup dehors avec des jeunes plus âgés que moi ; c’est là que j’ai commencé à boire et à fumer.
À 14 ans, j’étais addict à l’alcool ; j’en consommais tous les jours, c’était impossible pour moi d’arrêter et personne ne pouvait m’aider. D’ailleurs, plusieurs amis de l’époque sont morts maintenant.
J’ai grandi dans une famille de tradition catholique, non pratiquante, on allait à l’église juste deux fois par an ; mais je savais que Dieu existe.
Un jour, je ne me sentais pas bien du tout, j’ai fait une prière, en même pas une minute : « Seigneur, si tu existes, tu m’aides ! Car je suis coincé et si je continue comme ça, je vais finir très mal. Mais si tu ne m’aides pas, je vais fermer la porte. » C’était très court mais très honnête !
Le jour suivant, je retrouve mes copains, mais impossible de boire. Dans ma tête, il y avait une petite voix… « Si tu bois, tu vas mourir ». Le jour suivant, même chose ; j’avais ma bière à la main, mais je ne pouvais pas boire… Après quelques semaines, j’avais même oublié qu’avant je buvais de l’alcool tous les jours. Mais je n’ai pas vu le lien avec ma prière.
Plus tard, je suis parti à Kiev, la capitale, pour commencer des études de musique. Quand j’étais petit, je jouais de l’accordéon, poussé par ma mère. À Kiev, j’ai vécu une vie de fêtard ; je faisais la fête tous les soirs. Je suis tombé malade, d’une maladie très grave, qui ne se guérit pas. À l’hôpital, les analyses ont confirmé cette maladie. Et là, je me suis souvenu de ma prière quand j’étais ado et j’ai voulu essayer encore une fois. Je suis allé aux toilettes de l’hôpital, je me suis enfermé et mis à genoux (pourtant, les toilettes d’un hôpital ukrainien dans la période post-soviétique, je peux vous dire qu’elles étaient sales !). « Seigneur, tu m’as aidé une fois, je te promets de pas faire ça, et ça, etc. (toute une liste d’actions « pas clean ») — s’il te plaît, si tu peux me guérir ! »
Deux semaines après, nouveaux examens à l’hôpital. Quelqu’un arrive : -« Pourquoi vous êtes là ? »
-« Ben, je suis malade ! »
– « Non, vous n’êtes pas malade ! »
Ils me refont des examens et me confirment : « Vous n’êtes pas malade ! » Les résultats des examens étaient normaux !
Un cadeau comme ça, deux fois, c’était trop ! Alors j’ai demandé à Dieu : « Tu es qui ? Je veux te connaître. »
Quelque temps après, quelqu’un frappe à ma porte, me donne un tract sur Pâques et me demande : « Est-ce que tu connais Jésus-Christ ? »
— « Non ! »
— « Tu veux le connaître ? »
— « Oui ! »
— « Alors, viens à l’église ce soir. »
Ce soir-là, je suis allé à l’église et j’ai été bouleversé par la présence de Dieu. Et ça n’a pas changé depuis ! J’ai appris à connaître personnellement Jésus-Christ comme mon Sauveur.
Dieu m’a fait beaucoup de cadeaux.
L’étape suivante, ça a été : « Seigneur, comment est-ce que je peux t’être utile ? » Cette étape n’a pas toujours été facile mais Dieu a toujours été présent et j’essaye de toujours témoigner autour de moi de ce qu’il a fait pour moi.
L’auteur de ce témoignage, Ivan travaille depuis 15 ans à l’association chrétienne de solidarité La Gerbe (https://www.lagerbe.org/) à Ecquevilly dans les Yvelines.
Il y occupe le poste de responsable logistique.
- Edité par Yvan
L’apôtre Paul exhortait son enfant dans la foi Timothée à combattre le bon combat de la foi (1 Tim 6.12).
Lui-même affirme que c’est ce qu’il a fait dans sa vie chrétienne (2 Tim 4.7).
Cette exhortation concerne tous les chrétiens. Le combat spirituel est le fait même de notre participation à la nature divine, à partir du moment où nous sommes devenus enfants de Dieu.
C’est Dieu qui fixe le plan de guerre et nous donne les armes.
Le combat spirituel annoncé dès la chute de l’homme
Le combat spirituel est annoncé par Dieu dans Genèse 3.15 lorsqu’il dit au serpent : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon ». En même temps que cette guerre est annoncée, la victoire sur les forces du mal est aussi assurée. Si Satan rendra l’humanité infirme (« tu lui blesseras le talon »), Jésus-Christ lui portera un coup fatal (« celle-ci t’écrasera la tête »). Tout chrétien doit être conscient que sa nature divine le place automatiquement dans le combat spirituel. D’un côté, nous avons la postérité de la femme qui représente la puissance de Dieu, et de l’autre, nous avons la postérité du serpent qui représente les puissances du mal.
Les Juifs qui voulaient lapider Jésus auraient dû montrer qu’ils étaient les enfants d’Abraham en croyant en Dieu et en lui obéissant. Jésus démontre qu’ils ont pour père le Diable et qu’ils se placent en opposition face à lui (Jean 8.39-44).
De même, l’apôtre Paul parle de cette persécution des enfants nés selon la chair contre ceux qui sont nés selon l’Esprit (Gal 4.28-29). Aussi, il mentionne que nous qui sommes sauvés maintenant, nous avons autrefois marché selon l’esprit du Diable (Éph 2.1-3). Quant à l’apôtre Jean, il identifie les enfants de Dieu et les enfants du Diable en observant leur pratique ou non du péché (1 Jean 3.8-10). Ainsi, nous pouvons dire que tous les enfants de Dieu font le combat spirituel avec pour commandant en chef Jésus-Christ, et assistés par les anges fidèles ; alors que les non-croyants sont impliqués dans un combat spirituel avec pour commandant en chef le Diable, et assistés par les démons.
Le combat spirituel réitéré pour chaque génération
Au moment où Dieu installe le peuple d’Israël sur la terre promise, il décrète suite à leur désobéissance (ils n’ont pas pu chasser les Cananéens), que chaque génération devait connaître et apprendre la guerre. Chaque génération des enfants de Dieu doit apprendre pour elle-même la réalité du combat (Jug 3.1-2). Il y aura toujours tout autour de nous des personnes qui répandront des sectes et fausses doctrines et les puissances du mal sont présentes.
S’il est vrai que les enfants d’Israël combattaient avec des armes charnelles, la nature des armes change dans le Nouveau Testament ! Les armes charnelles consistaient à détruire les peuples idolâtres par les armes de guerre, à brûler au feu les statues, et à mettre physiquement à mort les faux prophètes (voir par exemple Élie face aux prophètes de Baal dans 1 Rois 18.40). Le chrétien aujourd’hui n’utilise pas l’épée (Mat 26.51-52).
Les armes pour le combat spirituel
La nature des armes n’est plus charnelle comme dans l’Ancien Testament. L’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses » (2 Cor 10.4). Le Seigneur Jésus réprimande Simon Pierre qui prend l’épée pour couper l’oreille de Malchus.
La désignation des armes à utiliser dans le combat spirituel se trouve dans d’autres passages du Nouveau Testament et principalement dans Éphésiens 6.13-18.
On y dénombre : la vérité, la justice, l’Évangile de paix, la foi, le salut, la Parole de Dieu et la prière.
Nous voyons qu’il n’y a ni armes blanches, ni fusils qui soient mentionnés sur cette liste ou ailleurs. Le chrétien qui va au combat spirituel ne se présente qu’avec son corps, son âme, et son esprit.
Les adversaires dans le combat spirituel
L’apôtre Paul identifie clairement les adversaires dans le combat spirituel : « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde des ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Éph 6.12). Même si les chrétiens voient devant eux des hommes et des femmes qui les persécutent, il leur faut comprendre que derrière ceux-ci se trouvent les puissances du mal ; et que Dieu leur a donné des armes qui sont puissantes pour renverser ces forteresses. Devant Pilate et ses accusateurs, Jésus a dit que son royaume n’était pas de ce monde pour combattre le gouverneur et ceux qui l’accusaient (Jean 18.36). Dans le combat spirituel, le chrétien doit donc éviter de limiter son regard à cet individu qui se présente devant lui. Il est vrai que tous les mauvais agissements ne proviennent pas du Diable et des démons ; il y a aussi la nature pécheresse qui pousse à la fois les non-croyants et les croyants en Christ à faire du mal. La Bible montre que Satan (1 Pi 5.8), le monde (1 Jean 2.15-16), et la chair (Rom 8.7) sont nos ennemis. Dieu nous enseigne des techniques de combat qu’il nous faut suivre.
Les techniques du combat spirituel
L’apôtre Paul précise que nous ne combattons pas contre la chair et le sang. Il déconseille ainsi l’usage de tout moyen charnel dans le combat spirituel.
Même les injures ne sont pas autorisées dans le combat spirituel : « Or, l’archange Michel, lorsqu’il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit : Que le Seigneur te réprime ! » (Jude 9). Le Seigneur Jésus a demandé aux disciples de veiller et de prier pour ne pas tomber dans la tentation (Mat 26.41). Il a enseigné que même les démons les plus tenaces sortiront par la prière et par le jeûne (Mat 17.21). Il ne s’agit donc pas pour le chrétien de harceler le démon jour et nuit pour le faire partir ; il s’agit de parler à Dieu avec un esprit d’humilité. Dans le combat de la prière, le chrétien ne doit jamais oublier de confesser ses péchés au Seigneur ; car Dieu n’exauce pas les pécheurs ou ceux qui gardent l’iniquité dans leur cœur. Le Seigneur nous demande de bénir nos ennemis, et de ne pas les maudire (Matt 5.43-44). Enfin, Dieu recommande des principes de séparation avec les fausses doctrines, et de séparation même avec les frères qui persistent dans le péché (Mat 18.17 ; 1 Cor 5.11-12 ; 2 Jean 9-11).
Le Nouveau Testament recommande la séparation biblique d’avec les faux prophètes, et non la tuerie comme l’Ancien Testament. La victoire n’est assurée que lorsque nous suivons ces techniques bibliques.
Car « l’athlète n’est pas couronné, s’il n’a combattu suivant les règles. » (2 Tim 2.5)
La victoire assurée du combat spirituel
Dieu avait déjà dit que la postérité de la femme écraserait la tête du serpent. Par la crucifixion et la résurrection de Christ, la victoire du combat spirituel est bel et bien assurée. « Il (Christ) a dépouillé les dominations et les autorités ; et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix » (Col 2.15). Il nous faut être patients, et nous verrons bientôt de nos propres yeux la fin du combat spirituel. « Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous ! » (Rom 16.20)
En conclusion, face aux puissances du mal, le chrétien doit porter les armes que Dieu lui a données ; sachant que Christ a vaincu les forces des ténèbres et que par lui (Christ), le chrétien est vainqueur. La force n’est pas en nous-mêmes. Le combat spirituel n’est ni magique, ni réservé à une élite religieuse ; il est l’affaire de tous les chrétiens qui doivent marcher selon l’Esprit de Dieu et conformément aux dons spirituels et à la foi que Dieu a départis à chacun de ses enfants.
- Edité par Mvondo Simon
« Dieu parle cependant, tantôt d’une manière, tantôt d’une autre, et l’on n’y prend point garde. Il parle par des songes, par des visions nocturnes, Quand les hommes sont livrés à un profond sommeil, quand ils sont endormis sur leur couche. Alors il leur donne des avertissements et met le sceau à ses instructions, afin de détourner l’homme du mal et de le préserver de l’orgueil, afin de garantir son âme de la fosse et sa vie des coups du glaive. Par la douleur aussi l’homme est repris sur sa couche, quand une lutte continue vient agiter ses os » (Job 33.14-19).
Les rêves communs
L’interprétation du rêve, édité en 1900, est un texte de Sigmund Freud considéré comme un livre fondateur de la psychanalyse. Pour Freud, le rêve n’est ni dénué de sens, ni surnaturel, mais il consiste à répondre aux désirs « refoulés » dans l’inconscient du rêveur.
La Bible, quant à elle, ne s’attarde pas trop sur la nature des rêves et sur leur signification. On n’y trouvera pas d’encouragement à analyser ses rêves pour être heureux. L’Ecclésiaste dira simplement que « si les songes naissent de la multitude des occupations, la voix de l’insensé se fait entendre dans la multitude des paroles. » Ou encore que « s’il y a des vanités dans la multitude des songes, il y en a aussi dans beaucoup de paroles » (Ecc 5.2 et 6). Les rêves y sont décrits comme la conséquence d’une « décharge » anarchique du cerveau à la suite de nos multiples activités journalières. Le parallèle négatif de ces sentences insiste sur le caractère confus et vain de ces rêves.
Au lieu d’aller chercher en nous-même quels seraient les désirs cachés de notre cœur par l’analyse des rêves, la Bible nous invite plutôt à chercher la sagesse divine pour trouver une vie abondante : « Mon fils, que ces enseignements ne s’éloignent pas de tes yeux, garde la sagesse et la réflexion : elles seront la vie de ton âme » (Pr 3.21-22).
Mais la Bible nous relate des rêves qui viennent directement de Dieu. Qu’en est-il de ces rêves-là ? Les récits de rêves dans l’Ancien Testament
Dans l’Ancien Testament, quatorze songes distincts nous sont rapportés.
On peut classer ces rêves en fonction du moyen de communication utilisé par Dieu.
Dieu parle parfois directement, ou via un ange, à la personne qui rêve (dans cinq cas [note]Les cinq rêves de l’A.T. où Dieu s’exprime directement sont ceux d’Abimélec (Gen 20), de Jacob (Gen 28 et 31), de Laban (Gen 31) et de Salomon (1 Rois 3).[/note] ). Ces rêves contiennent des avertissements, des recommandations de Dieu sur une conduite à suivre ou encore une promesse prophétique (comme l’échelle de Jacob en Gen 28.12).
Le rêve de Salomon est un peu particulier car Dieu ne se contente pas de communiquer un message, il pose une question (1 Rois 3.5). Salomon y répond, ce qui étonne, puisqu’il dort. Son âme est-elle capable d’interagir avec Dieu dans ce moment, ou bien sa réponse fait-elle partie du rêve envoyé par Dieu ?
Cette deuxième option est aussi possible, car l’Éternel sonde les cœurs et connaît notre réponse avant que nous la prononcions (Ps 139). Dans les neuf autres songes racontés dans l’A.T., le message divin est moins direct, il prend une forme imagée, mêlant des éléments du quotidien avec des situations plus ou moins réalistes ou étonnantes. Il laisse une vive impression sur ceux qui le reçoivent.
Dans chacun de ces récits, l’interprétation du message divin est donnée par un moyen ou un autre. On peut donc se demander l’intérêt pour Dieu de communiquer un message « encodé ». Mais Dieu est souverain et se révèle de la manière la plus appropriée.
Dans plusieurs situations, Dieu parle à des personnes haut placées et ne leur fait pas « l’honneur » de s’adresser à elles sans détour. Cela les humilie et les pousse à demander le secret de l’interprétation à une personne plus humble que Dieu va éclairer. C’est le cas du panetier, de l’échanson et du Pharaon à qui Joseph explique les songes respectifs (Gen 40 et 41).
C’est aussi le cas pour Nebucadnetsar dont les songes prophétiques annonciateurs de jugement sont interprétés par Daniel (la grande statue et le grand arbre en Daniel 2 et 4).
L’usage de ces images a souvent un caractère prophétique, c’est le cas pour Gédéon (gâteau qui roule en Juges 7.13) et pour les deux songes que Joseph fait dans sa jeunesse (les gerbes de blé et les astres en Genèse 37.5-11). L’interprétation de ces derniers est assez facile, puisque les frères et les parents de Joseph se mettent en colère, en comprenant qu’ils devront s’incliner devant Joseph. C’est d’ailleurs en tentant de mettre en échec cette prophétie que les frères de Joseph participent ironiquement à son accomplissement (en le livrant comme esclave à des marchands ismaélites allant en Égypte). La réalisation prophétique prendra cependant son sens définitif bien des années après.
Les dangers des rêves trompeurs
En plus de ces récits, plusieurs passages de la Bible font référence aux songes, avec une connotation principalement négative.
Si en Nombres 12.6, Dieu affirme qu’il parlera aux prophètes par des songes, il met en contraste ce procédé avec sa manière directe de se révéler à Moise, « sans énigme » (v. 8).
En Deutéronome 13.1-5, l’Éternel met en garde contre le piège de faux prophètes qui se serviraient de songes pour égarer le peuple et l’entraîner vers l’idolâtrie. La réalisation du rêve n’est pas une preuve qu’il vient de Dieu. Si le contenu du rêve amène à détourner nos yeux de Dieu en les attirant sur une idole (au sens large), il ne peut pas venir de lui, même s’il vient d’un soi-disant homme de Dieu.
Un deuxième passage sévère à l’égard de ces faux prophètes se trouve en Jérémie 23. Dieu dit à leur propos : « J’ai entendu ce que disent les prophètes qui prophétisent en mon nom le mensonge, disant : J’ai eu un songe ! J’ai eu un songe ! » (v. 25).
Et encore « j’en veux aux prophètes qui prennent leur propre parole et la donnent pour ma parole » (v. 31).
Ces faux pasteurs « tordent les paroles du Dieu vivant » (v. 36), entraînent leurs auditeurs vers des choses futiles (v. 16), promettent la paix à ceux qui méprisent l’Eternel et rassurent ceux qui suivent leurs mauvais penchants (v. 17).
Dans le Nouveau Testament, Jude 8 donne une description complémentaire des faux enseignants : ils sont qualifiés d’hommes « entraînés par leurs rêveries », qui « souillent pareillement leur chair, méprisent l’autorité et injurient les gloires ». Ces faux leaders existent encore aujourd’hui, et l’attrait des foules pour le surnaturel et les discours agréables aux oreilles leur permet de prospérer.
Enfin, nous trouvons en 1 Samuel 28.6,7 le récit de Saül, effrayé par une attaque imminente des Philistins. « Saül consulta l’Éternel ; et l’Éternel ne lui répondit point, ni par des songes, ni par l’urim, ni par les prophètes. » Après avoir été abandonné par Dieu à cause de sa désobéissance (1 Sam 15), Saül tente de se tourner vers l’Éternel par tous les moyens parce qu’il est terrorisé. Paradoxalement, désespéré de ne pas recevoir un songe ou une révélation divine, il en arrive à enfreindre un des interdits les plus graves : « Et Saül dit à ses serviteurs : Cherchez-moi une femme qui évoque les morts, et j’irai la consulter. » Les voyants et astrologues attirent beaucoup encore aujourd’hui (un quart des Français y ont eu recours au moins une fois [note]Selon une enquête IFOP 2020 disponible sur le lien : https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-les-parasciences/ [/note]). Si nous ne nous satisfaisons pas des claires révélations bibliques mais que nous cherchons à lever le voile sur notre futur, la Bible nous met clairement en garde contre la tentation de faire appel à ces pratiques occultes (en Deut 18.11-14).
Les rêves dans le Nouveau Testament
On trouve six songes distincts dans le Nouveau Testament. Cinq d’entre eux sont en rapport avec la naissance (ou la jeunesse) de Jésus. Dans ces songes
très clairs, Dieu avertit Joseph successivement : de prendre Marie pour femme, de fuir en Égypte, de revenir en Israël lorsque Hérode est mort mais d’éviter la Judée pour aller en Galilée (Mat 1 et 2). Un des songes est destiné aux mages afin qu’ils changent de chemin et n’avertissent pas Hérode de l’endroit où Jésus est né. Tous ces rêves permettent à Dieu d’influencer le cours de l’histoire pour accomplir son plan du salut en réalisant les prophéties bibliques.
Enfin, le dernier songe mentionné est en rapport avec la mort de Jésus. Lors du « procès », l’épouse de Pilate le prévient qu’elle a beaucoup souffert en songe à cause de Jésus (Mat 27.19). Cela ne suffira pas à arrêter Pilate dans sa volonté de satisfaire la foule en colère.
Notons qu’il existe aussi quelques autres récits de visions nocturnes (Actes 16.9 ; 18.9 p. ex.), où il n’est pas facile de savoir si la personne dormait. La frontière entre ces deux types de communications est donc ténue.
Enfin, un passage important se trouve en Actes 2.14-21, à l’occasion de la Pentecôte. Pierre y annonce un accomplissement, au moins partiel, de la prophétie de Joël 2.28 : « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. » Certains pensent qu’à partir de ce moment (début de l’Église), ce verset implique que les chrétiens doivent recevoir beaucoup de songes ou de visions. Cependant, nous pensons que l’accomplissement de cette prophétie est partiel, et qu’il témoigne de l’entrée dans les « derniers jours » après le rejet du Messie. En effet, les versets suivants ont une portée eschatologique clairement à venir (v. 19, 20). Une effusion particulière de l’Esprit se manifestera probablement « sur toute chair », c’est-à-dire sur l’humanité entière, juste avant l’avènement du Seigneur et pendant le millénium.
Dieu peut-il nous parler par des rêves aujourd’hui ?
La bonne question n’est pas de savoir si Dieu peut nous parler par des rêves, mais plutôt s’il le veut.
Bien sûr que Dieu peut parler aujourd’hui par des rêves puisqu’il l’a fait par le passé. On entend d’ailleurs des récits actuels difficilement contestables de musulmans qui se convertissent après un rêve ou une vision de Jésus, les conduisant à aller vers des chrétiens. Ces témoignages viennent confirmer l’universalisme de l’offre du salut annoncé par Joël et cité en Actes 2 (« Je répandrai de mon Esprit sur toute chair »). Dans le magazine Portes Ouvertes [note]L’association Portes Ouvertes a pour mission de venir en aide aux chrétiens persécutés à cause de leur foi partout dans le monde et de fortifier l’Église dans les pays où elle est opprimée, pour qu’elle puisse vivre pleinement selon la Bible. Plus d’informations sur : https://www.portesouvertes.fr/[/note]
de mai 2022, on peut aussi lire le témoignage d’un Colombien, issu d’une tribu animiste. Les gens se moquaient de lui car il était tombé malade alors qu’il venait de se convertir. « Dans un rêve, Dieu lui a parlé et lui a montré qu’il devait ramasser des feuilles et des écorces d’arbres, les faire infuser et les boire. Il a suivi les conseils divins et sa santé s’est améliorée. »
Dieu peut donc utiliser des songes, en particulier dans le but d’amener des gens à le rencontrer.
En revanche, certains pasteurs encouragent leurs auditeurs à rechercher ou à prier Dieu pour qu’il leur envoie des rêves, ou encore qu’ils reçoivent un don d’interprétation. Dans la Bible, nous ne trouvons pas d’exemples de prières à Dieu qui lui imposeraient le moyen désiré pour la réponse. Les personnes qui reçoivent des rêves n’ont rien demandé, parfois elles s’en seraient bien passé ! En général, dans ces récits, l’interprétation n’a d’ailleurs pas tardé à venir, d’une manière ou d’une autre.
D’autres disent que pour savoir si un rêve vient de Dieu, il faut savoir si nous sommes en paix au réveil.
Pourtant, Daniel 7.28 met en échec ce test puisque le prophète se retrouve « extrêmement troublé » jusqu’à « changer de couleur » après sa vision. L’essentiel est plutôt de se demander si ce rêve s’oppose d’une manière ou d’une autre au message biblique, auquel cas il faut le rejeter sans hésiter.
Un verset souvent invoqué à l’appui de la recherche du surnaturel et de la communication divine par les rêves se trouve en Job 33.14-19 (paragraphe
d’en-tête). Le jeune Élihu y explique que Dieu peut transmettre à l’homme de la façon dont il le souhaite.
Deux manières de communiquer à l’homme au repos « sur son lit » sont citées : les songes et la souffrance physique (qui concerne plus directement Job dans le
contexte).
On notera dans ce passage que ces deux types de communication sont utilisés par Dieu comme « avertissement », pour « détourner du mal », « préserver de l’orgueil » ou « reprendre l’homme ».
Si quelqu’un se vante d’avoir une vie très riche en songes et autres communications « surnaturelles » avec Dieu, cela semble donc opposé à l’objectif des songes (à celui qui est énoncé dans ces versets du moins).
Il faut aussi remarquer que la plupart des songes, comme la plupart des maladies, ne sont pas le signe d’une communication divine. Enfin, bien que Dieu puisse tout à fait utiliser un songe pour adresser un avertissement particulier à un chrétien, nous ne sommes plus aujourd’hui dans la situation d’Élihu.
Nous avons le privilège d’avoir la Bible qui est « vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur » (Héb 4.12).
Si Dieu voit la nécessité de nous parler par un songe, il le fera et nous donnera le moyen de comprendre son message. Ce qui est certain, c’est que sa volonté pour nous est claire dans la Bible ; cherchons-y notre nourriture :« Désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon » (1 Pi 2.2,3).
- Edité par Combe Silvain
Dans cet article, l’auteur exprime une perspective non charismatique d’un phénomène très répandu dans le christianisme. Il n’a pas la prétention de détenir la vérité absolue ni de répondre à toutes les questions liées au parler en langues, que ce soit la xénoglossie ou la glossolalie. Il ne déprécie pas l’authenticité de la foi ou la piété des chrétiens qui pratiquent la glossolalie. Cependant, il nous invite à analyser les Écritures et à ne pas tirer nos pratiques de l’expérience des autres ou des parties descriptives de la Bible (non normatives), mais il nous propose de puiser dans les enseignements didactiques (prescriptifs) que nous trouvons dans les évangiles ou dans les épîtres.
« Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.
Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans l’étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres : Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle ? Parthes, Mèdes, Elamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l’Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l’Egypte, le territoire de la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, comment les entendons-nous parler dans nos langues des merveilles de Dieu ? » Actes 2.1-11.
La souveraineté de la venue de l’Esprit (1-2)
Il s’est écoulé dix jours entre le moment où Jésus est monté au ciel et le jour de la Pentecôte. Les disciples attendaient que la promesse de Jésus s’accomplisse. Ils étaient rassemblés dans le même lieu et, comme tous les bons Juifs, ils s’apprêtaient à célébrer la fête de la Pentecôte.
Dieu n’a pas résolu d’envoyer son Esprit à n’importe quel moment. Ce jour n’a pas été décrété par hasard.
Dieu a lui-même choisi un jour où des dizaines de milliers de Juifs étaient présents à Jérusalem. La Pentecôte était l’une des trois grandes fêtes juives célébrées annuellement à Jérusalem. Le terme « pentecôte » vient du grec « pentekoste » qui signifie cinquantième jour. Cette fête avait lieu cinquante jours après le premier dimanche qui suivait la Pâque (Lév 23.15-16). Elle complétait la fête de Pâque. À cette occasion, les Juifs offraient les prémices de leur moisson (Lév 23.20) pour remercier Dieu de sa générosité à leur égard, lui qui leur avait donné la terre promise, un pays d’abondance.
Par la venue de Jésus sur terre, la signification de cette fête va changer. Jésus va, par son Esprit, remplacer la loi qui était gravée sur des tables de pierre : il va graver la loi directement dans le cœur des croyants. La terre promise est le symbole d’un royaume terrestre physique, qui va, lui, être remplacé par un royaume céleste, réel mais invisible. La terre promise des croyants de la nouvelle alliance ne se trouve pas sur terre mais auprès de Dieu, dans le ciel. Les bénédictions physiques et matérielles qui étaient liées à l’obéissance à la loi vont devenir des bénédictions spirituelles liées à l’obéissance de Jésus.
Les disciples s’attendaient à la venue de l’Esprit sans savoir où et quand il viendrait. Un jour, ils étaient assis, probablement en train de discuter les uns avec les autres. Dans son commentaire sur les Actes, John MacArthur souligne que « la position assise montre qu’ils n’étaient pas en train de prier sinon ils auraient été debout ou à genoux ». Pourquoi ce détail est-il important ? Parce que cela souligne le côté passif des disciples à cet instant précis : certes, ils attendaient l’Esprit, mais ils ne s’étaient pas réunis pour prier dans le but de faire descendre plus rapidement l’Esprit sur eux.
« Tout à coup, il vint du ciel… » : cette expression est là pour illustrer la soudaineté imprévisible de la venue de l’Esprit. Les disciples s’attendaient à la venue de l’Esprit mais d’une part, ils ignoraient totalement le moment où il allait venir et d’autre part, ils ne savaient pas sous quelle forme il viendrait. Précis, Luc indique la source, le lieu symbolique d’où vient l’Esprit : il vient du ciel. Grâce à cette précision, il nous enseigne que l’humain n’y est pour rien dans le cours de cet évènement. L’Esprit ne vient pas d’en bas mais d’en-Haut, du ciel, de Dieu lui-même. Luc montre ainsi la totale souveraineté de Dieu dans la venue de l’Esprit.
Les manifestations de la venue de l’Esprit (2b-3)
Luc ajoute d’emblée une précision quant au son : il s’agit d’un bruit fort, « comme celui d’un souffle violent ». Il vient de se produire quelque chose d’inédit, hors du commun et donc très difficile à décrire avec des mots usuels. Aussi, pour que ses lecteurs comprennent bien ce qui se passe, Luc utilise une comparaison. Il dit que le bruit était « comme » un souffle et que les langues « semblaient » de feu.
Le bruit était si fort qu’il ressemblait au bruit d’une tempête et les langues ressemblaient à des sortes d’objets incandescents, des petites flammes ! Par ces manifestations surnaturelles et inédites, c’est sur lui-même que Dieu cherche à attirer l’attention du peuple juif, et non sur les miracles. C’est un peu comme une maîtresse d’école : lorsqu’elle veut que les enfants l’écoutent avec attention, elle va hausser le ton ou bien taper dans les mains, ou faire quelque chose d’inhabituel afin d’attirer l’attention, pour que les élèves arrêtent leurs activités et se rassemblent autour d’elle. D’ailleurs, il me semble qu’au travers des manifestations surnaturelles qui ont lieu à chaque transition importante de l’histoire :
1. Dieu montre qu’il est seul à l’initiative des alliances : à chaque fois que Dieu inaugure une nouvelle ère, qu’il conclut une nouvelle alliance, il fait en sorte qu’il n’y ait aucun doute possible sur l’origine de cette alliance. Il tient à montrer aux croyants qu’il est à l’initiative de ces transitions. Les manifestations viennent toujours du ciel et elles sont toujours inimitables.
2. Dieu désire susciter le respect de ses enfants : par les miracles, il attire le regard de ses enfants, il les rend attentifs aux événements qu’il est lui-même en train de dérouler : il ne veut pas qu’ils admirent simplement les phénomènes surnaturels mais il veut les amener à la repentance, à une sainte crainte de son nom, à un respect de sa parole. Et lorsque ce n’est pas le cas, le signe de bénédiction se transforme en signe de jugement (Luc 10.11-14).
À la Pentecôte, on assiste à une transition de l’alliance de la loi (ancienne alliance) vers la nouvelle alliance (alliance de l’Esprit à l’ère de l’Église). Jusque-là, le salut et l’adoration du Dieu d’Israël étaient réservés à un seul peuple, qui avait une seule loi donnée dans une seule langue. On ne pouvait adorer Dieu qu’en respectant des rituels précis qui n’étaient que l’ombre des choses à venir.
Le jour de la Pentecôte, Dieu inaugure une nouvelle ère. Dorénavant, avec l’Évangile, toutes les nations de la terre auront accès au Dieu d’Israël, dans toutes les langues. Grâce au sacrifice de Jésus et à la venue permanente de l’Esprit, Dieu va permettre à des hommes, des femmes et des enfants de toutes les nations de pouvoir entrer dans une alliance éternelle leur permettant d’adorer le Dieu d’Israël sans avoir besoin d’accomplir les rituels liés à l’ancienne alliance. Par le don de l’Esprit,
Dieu va sceller son alliance en gravant sa loi dans le cœur des croyants, leur permettant d’obéir à ses commandements de manière libre, volontaire et durable (Jean 14.15-17).
3. Dieu ne nous invite pas à reproduire les signes spectaculaires mais le signe de l’alliance : les manifestations surnaturelles ne sont pas à imiter ou à rechercher parce qu’elles interviennent d’une manière souveraine et exclusivement divine.
Dans l’ancienne alliance, le peuple n’a pas été appelé à reproduire le « spectacle » (c’est le terme utilisé en Exode 3.3 et 20.18) mais à respecter le signe de l’alliance qui était la circoncision. De même, dans la nouvelle alliance, les croyants ne sont pas appelés à reproduire ce qui vient souverainement d’en-Haut — les langues de feu ou le parler en langues qui étaient visibles et audibles à la Pentecôte afin d’attirer l’attention du peuple juif — en revanche, les croyants sont invités à respecter le signe de la nouvelle alliance qui n’est plus la circoncision des enfants issus des douze tribus d’Israël, mais la repentance et la foi en Jésus-Christ matérialisées physiquement par le baptême et la cène. Les disciples de Jésus, issus du judaïsme, n’avaient pas encore pleinement conscience des implications que cela venait d’engendrer. Ce qui est certain, c’est que grâce à ce spectacle « son et lumière », le peuple juif rassemblé à Jérusalem était maintenant attentif. Il était prêt à écouter le message.
La preuve de la venue de l’Esprit (4-10)
Le « spectacle » auquel ont assisté les disciples était comme une mise en scène divine dont le but était d’attirer l’attention sur un autre miracle, aussi extraordinaire que le premier, mais qui allait se manifester au travers des disciples eux-mêmes. Jusque-là, le Saint-Esprit était venu par intermittence : il saisissait certains croyants et les utilisait pour certaines œuvres précises. À partir de cette première Pentecôte, le Saint-Esprit va agir de manière permanente dans les croyants, il va faire sa demeure en eux (Jean 14.16-17). Pour bien montrer que ce phénomène n’est pas le fruit d’une hallucination collective, Dieu va opérer un miracle extraordinaire, quelque chose d’inimitable. Le texte dit que « les disciples qui reçurent l’Esprit saint se mirent à parler en d’autres langues » (Act 2.4).
Les langues dont il est question ici sont des langues humaines intelligibles. Des Juifs pieux, venus de différentes nations, comprenaient les disciples qui s’exprimaient dans les langues maternelles des Juifs.
On dénombre quinze dialectes dans la liste. Lorsque les disciples se mirent à parler dans toutes ces langues, ce fut un miracle extraordinaire. Ce phénomène s’appelle la « xénoglossie » ou « xénolalie ». Il désigne la faculté de parler une langue étrangère (humaine) sans l’avoir apprise. Ce phénomène ne doit pas être confondu avec la « glossolalie », qui est un langage inarticulé ne correspondant généralement à aucune langue existante (comprise par certains comme une langue céleste, la « langue des anges »).
La glossolalie représente la très grande majorité des parlers en langues pratiqués dans les églises actuelles.
C’est un phénomène qui ne s’observe pas seulement dans les églises charismatiques ou pentecôtistes.
Il est présent dans beaucoup d’autres spiritualités, notamment chez les mormons, les musulmans, les montanistes, les animistes, etc. Ce phénomène existait bien avant la Pentecôte car on en trouve des traces dans l’antiquité. Un article de Mat Auryn [note]Site consulté le 03/08/2022 : https://www.patheos.com/blogs/matauryn/2017/12/11/glossolalia-paganism/[/note] note des expressions de « la glossolalie dans le paganisme et l’occultisme ». Dans trois dialogues différents, Platon fait référence à un discours extatique inintelligible, tout comme Virgile dans l’Énéide. Les sibylles et les pythies étaient également connues pour leur pratique de la glossolalie et de la parole extatique en état de transe.
Dans notre texte, il ne s’agit pas de glossolalie mais bien de xénoglossie. Tous ceux qui parlaient dans une autre langue terrestre que la leur étaient des Galiléens, c’est-à-dire des gens sans instruction, qui n’avaient ni étudié ni appris les langues des nations avoisinantes. C’est comme si je me mettais subitement à parler allemand ou norvégien alors que je n’ai jamais appris ces langues : ce serait un miracle incontestable, puisque personne ne converse quotidiennement et usuellement une autre langue sans l’avoir apprise. Le langage est un phénomène très complexe.
Certains commentateurs, quant à eux, pensent qu’il s’agissait plutôt d’un miracle de réception que de transmission : c’est-à-dire que les disciples parlaient comme habituellement en hébreu ou en araméen, et ceux qui les écoutaient les entendaient miraculeusement dans leur langue maternelle. Le miracle ne résidait que dans la compréhension.
Je n’adhère pas à cette interprétation car Luc me semble assez explicite : « Ils [les disciples] furent tous remplis d’Esprit saint et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer ». (Act 2.4) L’emphase est sur ceux qui sont remplis d’Esprit saint, c’est-à-dire les disciples de Jésus. Le texte précise « selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer » : le Saint-Esprit remplit les disciples pour qu’ils parlent. Il ne remplit pas les non-croyants pour qu’ils comprennent. « La multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue » (Act 2.6) « Comment les entendons-nous chacun dans notre propre langue maternelle ? » (Act 2.8). « Nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu ! » (Act 2.11). Les Juifs qui rendaient un culte habituellement à Dieu en hébreu (ou en araméen) entendaient leurs frères juifs communiquer dans leurs langues maternelles.
Notez que le fait d’assister à un miracle extraordinaire ne provoque pas instantanément leur foi. Bien au contraire. La suite du discours de Pierre (2.14-40) nous montre que le miracle des langues va avoir un effet radicalement différent selon « la terre » (le cœur) dans laquelle il tombe (Mat 13.4-8). En fait, le parler en langues avait un double objectif :
1. Il attirait l’attention des Juifs convertis en confirmant l’ouverture du salut à toutes les nations de la terre, comme cela était annoncé dans l’A.T. (Jér 31.31-34 ; 32.40 ; Ez 36.25ss). C’était l’annonce d’une nouvelle alliance meilleure que celle de la loi, et donc un signe de bénédiction pour eux.
2. Il attirait l’attention des Juifs inconvertis en confirmant leur exclusion du Royaume (Mat 21.43).
C’était l’annonce d’une mauvaise nouvelle et un signe de jugement pour eux (Es 28.11 ; 1Co 14.21).
Conclusion
Le miracle de la Pentecôte est un moment clé dans l’histoire de la rédemption : il s’agit là de l’inauguration officielle de l’Église. Le feu d’artifice, la coupure du ruban ou le vin d’honneur qui accompagnent l’inauguration d’un nouvel espace sont là pour marquer l’évènement. Ils accompagnent la fête mais n’en sont pas le fondement, et les invités ne sont pas appelés à les reproduire. Le parler en langues a fait partie des éléments visibles et audibles de la venue souveraine, surnaturelle de l’Esprit sur les croyants.
Cependant, il ne doit pas supplanter l’élément central de la Pentecôte, qui est la venue permanente du Saint-Esprit dans les croyants et l’ouverture du salut à toutes les nations. La marque distinctive des croyants ne réside pas dans leurs dons, si extraordinaires qu’ils puissent être, mais dans l’amour qu’ils ont les uns pour les autres (Jean 13.35), dans leur mise en pratique de la parole de Dieu (Jean 8.31) et dans le fruit de l’Esprit manifesté au quotidien (Jean 15.8 ; Gal 5.22).
Est-ce que le parler en langues est la preuve de la présence de l’Esprit dans la vie de quelqu’un ?
Voici onze raisons pour lesquelles je crois que le parler en langues n’est pas la preuve de la présence de l’Esprit dans la vie d’un croyant :
1. Le livre des Actes nous raconte une histoire : la fondation et l’expansion de l’Église dans le monde juif et païen. Cette histoire est unique et par définition, elle ne peut se reproduire une deuxième fois.
Elle n’est donc pas normative. Les récits historiques peuvent illustrer ou expliquer une doctrine biblique, mais ne peuvent jamais en être le fondement. Nous devons donc être prudents avant d’appliquer ou de vouloir reproduire des faits qui avaient un caractère unique et/ou exceptionnel.
2. Le livre des Actes ne nous rapporte que trois cas de parler en langues en relation avec la réception de l’Esprit (Actes 2.3-11 ; 10.46 ; 19.6). Or chacun de ces cas peut être considéré comme « exceptionnel ».
Tous les trois se rapportent à la venue initiale de l’Esprit dans des croyants, donc à leur conversion, et non à une seconde expérience « post-conversion ».
3. En focalisant notre attention sur les trois fois où des groupes de personnes ont parlé en langues, nous oublions les onze autres cas qui n’ont été marqués par aucun signe particulier y compris les 3 000 conversions immédiatement après le message de Pierre à la Pentecôte (voir tableau récapitulatif).
4. Dans aucun des cas, ceux qui ont reçu les langues ne les ont recherchées, elles leur furent données souverainement par Dieu et en présence d’un apôtre.
5. Les langues ne furent pas données à des individus choisis ou spécialement préparés dans le but de les reproduire et de les pratiquer, mais à des groupes entiers. À chaque fois, tout s’est passé inopinément, au cours d’une seule et même réunion, au début de leur expérience chrétienne.
Dans tous ces cas, le don des langues a été accordé comme une preuve que le Saint-Esprit a été donné à chaque groupe — et non comme un signe du baptême ou de la plénitude de l’Esprit donné à un seul individu.
6. Une seule fois, dans les Actes, le parler en langues est associé à la plénitude de l’Esprit (Act 2). Après la Pentecôte, aucune de ces expériences de la plénitude de l’Esprit n’est marquée du signe des langues : ni Pierre devant le sanhédrin
(4.8), ni les diacres (6.5), ni les disciples qui ont prié ensemble (4.31), ni Étienne (7.55), ni Barnabas (14.1), ni Paul à son baptême (9.17), ni les disciples d’Antioche (13.52) qui, tous, furent « remplis de l’Esprit ».
Aucun d’eux n’a ensuite parlé en langues. On ne peut donc pas prétendre que le parler en langues soit un signe normal ou nécessaire et encore moins obligatoire afin de savoir si l’on est rempli ou non de l’Esprit.
7. Sur les quatorze récits de conversions mentionnés dans le livre des Actes, un seul passage associe le parler en langues au baptême de l’Esprit (Actes 10.46). Alors pourquoi rendre ce passage normatif et pas les autres récits ?
8. Certains enseignent en outre que l’on ne peut être véritablement chrétien si l’on ne parle pas en langues, signe du baptême de l’Esprit. Pourtant, Paul enseigne que le baptême de l’Esprit a pour objectif de nous intégrer au corps du Christ (1 Cor 12.13). Alors, un homme peut-il être chrétien sans faire partie du corps ? Impossible, car « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas » (Rom. 8.9).
9. Pour l’apôtre Paul, les langues ne sont pas un signe pour les croyants (1 Cor 14.22) mais elles sont un signe pour les non-croyants. Elles n’ont donc pas le rôle de révélateur de la vie de l’Esprit.
10. Les dons spirituels sont donnés souverainement aux croyants, par Dieu, et différemment aux uns et aux autres (1 Cor 12.4, 11). Les croyants n’auront donc jamais tous le même don. Il n’est donc pas nécessaire de rechercher une « deuxième expérience » pour obtenir le don des langues (1 Co 12.30).
11. Le signe distinctif du croyant rempli de l’Esprit est décrit dans Galates 5.22 : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi » et ce n’est pas la manifestation du parler en langues. On reconnaît un arbre à ses fruits, pas à ses dons (Mat 7.20-23).
- Edité par Segonne Frank
Où situer le baptême du Saint-Esprit dans le temps ?
Voyons d’abord la place qu’il occupe dans le temps. Il n’est pas superflu de redire qu’il est mentionné dans chacun des Évangiles et dans le premier chapitre des Actes toujours au futur : « Il vous baptisera ». Mais après Actes 1, il n’est plus jamais vu autrement que dans le passé. Or, voici que la Bible situe ce baptême dans le passé des croyants, même des croyants jeunes dans la foi comme ceux de Corinthe. Et non seulement ils avaient été baptisés dans l’Esprit, mais ils l’avaient tous été.
S’il existe un tel baptême qu’un chrétien ne posséderait pas et devrait essayer d’obtenir, sûrement qu’il y aurait quelque Écriture pour le dire et quelques passages exhortant à le rechercher et à le recevoir, mais on n’en trouve aucun. Alors que Dieu exhorte à tout mettre en œuvre en vue :
• d’être rempli de la plénitude de l’Esprit (Éph 5.18),
• de s’efforcer de conserver l’unité de l’Esprit (Éph 4.3),
• de ne pas attrister l’Esprit (Éph 4.30),
• de marcher selon l’Esprit (Gal 5.16,25),
• de ne pas éteindre l’Esprit (1 Thes 5.19).
Jamais on ne trouve une exhortation semblable pour le baptême de l’Esprit. Aucune recherche, aucune « attente » n’est recommandée. Ce baptême est comme le mariage ou le salut, il se vit tous les jours sans plus jamais être contracté, ni recherché.
À l’Église de Corinthe, qui vivait bien en-dessous du niveau normal de la vie chrétienne, Paul a écrit : « Vous avez tous été baptisés dans un seul Esprit… ». Le temps employé exclut toute possibilité d’erreur quant au moment et à l’événement visé. Matthieu, Marc, Luc, Jean et Actes 1 regardent en avant ; 1 Corinthiens 12.13 regarde en arrière. Où les deux se rejoignent-ils ? Sans contestation possible, à la Pentecôte.
Une deuxième expérience ?
Stuart Olyott explique d’une façon imagée pourquoi le baptême du Saint-Esprit ne peut pas être une seconde expérience qui suppléerait à la première.
Il en est, dit-il, de la nouvelle naissance comme de la naissance physique ; lorsqu’un bébé vient au monde, il y vient au complet, il ne lui manque rien.
Ces tout petits pieds sont encore si petits, mais ils seront peut-être ceux d’un athlète ; ces petites mains deviendront peut-être celles d’une infirmière ou d’un grand chirurgien ; ce petit cerveau dans cette petite tête encore toute fripée sera peut-être celui d’un illustre mathématicien. Serions-nous moins complets et aurions-nous moins de possibilités lorsque nous naissons d’en-haut, non de la volonté d’un homme mais de Dieu ? Notre Père céleste nous aurait-il moins bien faits que nos parents terrestres ? C’est ce que certains voudraient nous faire croire. Ils viennent voir le bébé et nous disent : « Oh, mais il lui manque les poumons, ou le foie, ou un rein. Mais ce n’est rien, venez chez nous, on va lui en greffer un ! » Quand Dieu nous régénère par sa Parole et son Esprit, il ne crée pas des avortons. Rien ne manque au nouveau-né spirituel et surtout pas le baptême du Saint-Esprit par lequel se forme l’unité de la famille divine (1 Cor 12.13). « Nous avons tout pleinement en Christ » dit Paul (Col 2.10), et nous l’avons tous dès notre nouvelle naissance, mais il va falloir le développer par tout ce que la Parole de Dieu est pour nous : lait, pain, et viande « jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus […] à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éph 4.13).
Le but du baptême du Saint-Esprit
C’est ce but qui va achever de nous démontrer au-delà de tout doute, qu’il ne peut s’agir d’une deuxième expérience. Nous allons nous en expliquer en suivant le même cheminement que pour le baptême d’eau, lequel est :
• annoncé dans les Évangiles,
• pratiqué dans les Actes,
• expliqué dans les Épîtres.
Il en va de même pour le baptême de l’Esprit. Lui aussi est annoncé sans explication dans les Évangiles ; il est vécu dans le livre des Actes comme l’expérience initiale du croyant ; il est expliqué dans les Épîtres. À vrai dire, il faut mettre Épîtres au singulier car, dans le Nouveau Testament, la seule explication qui nous soit donnée de ce baptême se trouve dans 1 Corinthiens 12.13. Elle est là, seulement là et nulle part ailleurs. D’où l’importance capitale que revêt ce verset, lequel, dans mes discussions avec mes amis pentecôtistes, a toujours été passé sous silence.
Voyons de plus près le but du baptême du Saint-Esprit. Qu’en dit l’apôtre des nations sous l’inspiration de l’Esprit : « Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour… » Oui, mais pourquoi ?
• Pour avoir accès aux dons de l’Esprit ? Non
• Pour accéder à une édification personnelle ? Non
• Pour parler en langues ? Non
• Pour avoir « plus » que les autres croyants ? Non
• Pour avoir un témoignage plus puissant ? Non
Alors, pour quoi ? Il suffit de lire : « pour que les Juifs et les Grecs forment un seul corps ». Voilà le but : former ce corps en y introduisant ceux qui vont le constituer, c’est-à-dire des hommes et des femmes de toutes langues (Juifs et Grecs) nés de nouveau par le Saint-Esprit. Il n’est guère dans tout le Nouveau Testament de vérité exprimée plus simplement et qui soit plus facile à comprendre que celle-ci. J’ai fait tous les efforts pour essayer de le comprendre autrement sans toutefois y arriver.
Ce qui m’a grandement surpris dans de nombreux commentaires que j’ai pu consulter, c’est un oubli d’autant plus étonnant qu’il a une importance capitale pour la compréhension du texte. Dans les vingt premiers mots qui font l’essentiel du verset, il y en a quatre, soit un cinquième du texte, qui sont comme oubliés par certains exégètes : « soit Juifs soit Grecs ». Cette expression nous ramène à Jérusalem au jour où Pierre explique la convergence des langues et du baptême qu’ils viennent de recevoir, par cette citation : « Je répandrai de mon Esprit sur… les Juifs seuls ? » Non ! « Sur toute chair » veut dire sur des gens de toute condition, tant Juifs que Grecs. Le terme « Grecs », englobant tout ce qui était non juif, ces quatre mots nous conduisent à nouveau à la vision de Pierre, laquelle avait une portée équivalente au parler en langues. Le « soit Juifs soit Grecs » nous fait saisir que le baptême dans l’Esprit, c’est plus que l’entrée du croyant dans le corps de Christ, c’est l’entrée des croyants de toute langue (Juifs et Grecs) et de toute condition (esclaves ou libres). 1 Corinthiens 12.13 se lit : « Nous avons tous, Juifs et Grecs été baptisés dans un Esprit pour former un seul corps » ou mieux encore : « C’est pour former un seul corps que, Juifs et Grecs, nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit ».
C’est cela que les Juifs ne voulaient pas croire : que les étrangers, les Grecs, les barbares, les autres langues, en un mot les païens, formaient avec eux une entité nouvelle : l’Église. Ainsi replacé dans son contexte, rien ne s’oppose à ce qu’on évoque les langues étrangères quand on parle du baptême du Saint-Esprit, pour autant que l’on sache ce qu’il est vraiment. Car le baptême de l’Esprit, c’est l’entrée des langues de toute chair dans ce grand mystère qu’est le Corps de Christ. C’est ce que dit Paul : « C’est pour former un seul corps que nous tous, gens de toute langue (soit Juifs soit Grecs), nous avons été baptisés dans un seul Esprit ». C’est ce que Paul dit ailleurs d’une façon beaucoup plus étendue : « C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair […] souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié […] il a voulu créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier avec Dieu l’un et l’autre en un seul corps, par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui les uns et les autres nous avons accès auprès du Père par un même Esprit. Ainsi donc vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors, mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu » (Éph 2.11-19). « À moi qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer […] le mystère caché de toute éternité en Dieu » (3.8-9). Quel mystère ? Écoutons la réponse du même Paul en Éphésiens 3.6, puis en 1 Corinthiens 12.13 : « Ce mystère c’est que les païens forment un même corps ». Maintenant, que chacun réponde à cette question : Comment Dieu appelle-t-il l’action, par laquelle le Saint-Esprit forme ce nouveau Corps désormais composé de Juifs et de non-Juifs ? La seule réponse possible est le baptême du Saint-Esprit ! « C’est pour former un seul corps que soit Juifs soit Grecs nous avons été baptisés dans un seul Esprit ».
C’est ça le baptême du Saint-Esprit et je suis surpris que bon nombre de commentateurs évangéliques ne l’aient pas vu. Certes, ils visent dans la bonne direction mais ils ne sont pas au centre de la cible.
Les dernières paroles de Jésus
En Actes 1.4-8 on trouve une remarquable suite de versets qui, dans leur enchaînement logique, expliquent la même vérité avec les mêmes éléments.
Ce sont les dernières paroles de Jésus sur cette terre, d’où leur importance, et elles ont trait au baptême du Saint-Esprit. Il suffit de suivre le texte dans l’ordre où il a plu à Dieu de le donner pour découvrir la pensée du Seigneur sur le sujet.
« Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il, car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours vous serez baptisés du Saint-Esprit ».
Devant l’imminence et l’importance de ce grand événement, les apôtres réagissent conformément à leur sentiment nationaliste. « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? » Voilà leur idée de l’événement : Israël, toujours Israël et rien qu’Israël. Cette idée étant la négation de l’étendue internationale du baptême de l’Esprit, le Seigneur les tance assez vertement : « Il leur répondit : Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité ». Il leur montre par là que le baptême du Saint-Esprit, c’est tout autre chose que la restauration d’Israël. Dans la phrase qui suit, il leur dit que ce qui constitue l’essence même de ce baptême, c’est sa dimension multi-linguistique : « Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités du monde ».
Magistrale description prophétique que nous a laissée notre Seigneur, laquelle confirme l’extraordinaire unité doctrinale de sa Parole. Ainsi donc, à quelque texte auquel on tente de faire appel, le baptême du Saint-Esprit n’est en aucun cas une deuxième expérience, non seulement parce que la Bible n’enseigne nulle part qu’il faille le rechercher, mais parce que, dans son essence, il ne peut l’être. Il a deux phases, comme le symbolisme du baptême d’eau expliqué par Paul en Romains 6 : la mort et la résurrection.
Phase 1 : la mort au péché en disparaissant dans l’eau.
Phase 2 : la résurrection avec Christ en nouveauté de vie en ressortant de l’eau.
Il en va de même du baptême de l’Esprit :
Phase 1 : la multiplicité des langues dresse les hommes les uns contre les autres. Ces différentes langues ainsi que ceux qui les parlent sont immergés dans le Saint-Esprit qui les absorbe. Les différences et les privilèges meurent plongés dans ce bain de la régénération (Tite 3.5).
Phase 2 : en sortir en nouveauté de vie pour parler un autre langage que celui de la division, mais au contraire celui de l’unité du corps : « pour former un seul corps » !
Là, où des gens se convertissent aujourd’hui, l’Esprit saint poursuit son œuvre de la même façon. Il plonge, dans son baptême intérieur et spirituel, le problème des langues (soit Juifs soit Grecs) et celui des classes sociales (soit esclaves soit libres). Tels des matériaux aux propriétés différentes, sous l’effet de ce bain de la régénération, ils se fondent et s’unissent pour former un nouvel alliage qui est l’Église.
- Edité par Legrand Fernand
Jacques écrit aux croyants juifs qui ont fui la persécution qui fait rage à Jérusalem et se trouvent en différents endroits, hors du pays d’Israël. L’un des thèmes de sa lettre « aux douze tribus qui sont dans la dispersion » (Jac 1.1) est la persévérance dans les épreuves.
Dans le contexte immédiat de notre passage, Jacques s’adresse à des croyants dans la souffrance ou faibles. Le terme rendu par « malade » (v. 15) signifie faible. Il écrit donc à des croyants qui souffrent et qui, dans leur souffrance, sont découragés, abattus ou moralement atteints. Ces croyants sont invités à requérir l’aide des anciens de leur église. L’aide des anciens et la prière de ceux-ci guérira l’affligé de son découragement ; le Seigneur le relèvera !
Jacques suggère que cette faiblesse ou ce découragement peut être causé par le péché (v. 16). La prière et l’accompagnement des anciens dans un état de faiblesse est important ; mais il est insuffisant pour vivre une pleine restauration. En effet, le péché peut ronger, paralyser ou affaiblir. Si le croyant a péché, il est important alors qu’il confesse son péché. Jacques ajoute : « priez les uns pour les autres ». C’est un encouragement au sein de l’église locale à nous soucier les uns des autres et vivre dans une communion ouverte et bienveillante. Et lorsque nous avons connaissance d’épreuves ou de découragement spirituel, d’avoir soin de participer à celles-ci en priant pour notre frère ou notre sœur en Christ.
Ces épreuves peuvent parfois durer. Nous pourrions être découragés de prier. C’est pourquoi Jacques va encourager les destinataires de sa lettre en rappelant que « la fervente supplication du juste peut beaucoup » (Jac 5.16, Darby). Oui, nous devons être convaincus que, quelles que soient les circonstances, la hauteur et la profondeur des vagues dans la tempête, la prière adressée à notre Dieu tout-puissant a une grande efficacité ! Ces prières devraient être ferventes ou agissantes, énergiques même (c’est le sens du mot grec) ! Ainsi, ces prières énergiques ont une force pour que Dieu y réponde et restaure les croyants faibles ou éprouvés.
Pour illustrer son propos, Jacques donne l’exemple d’Élie (v. 17-18). C’est un homme qui a aussi été éprouvé par la faim (1 Rois 17.11), la peur (1 Rois 19.3) et même la dépression (1 Rois 19.9-14). La prière de ce juste a eu un effet miraculeux : lorsqu’il pria avec insistance, il ne plut pas durant trois ans et six mois et lorsqu’il pria à nouveau, il plut suffisamment pour bien arroser la terre et qu’elle puisse à nouveau produire son fruit ! Dieu arrosa ainsi abondamment une terre desséchée, comme il peut arroser abondamment une âme asséchée ! À l’exemple d’Élie, ferons-nous partie de ceux qui prient énergiquement et avec insistance ?
- Edité par Bourgeois Nathanaël
Dans les milieux théologiques, on a l’habitude de répondre à cette question de deux manières diamétralement opposées :
1) ceux qui sont « cessationistes » affirment que les miracles ont cessé peu de temps après la fondation de l’Église, la disparition des apôtres et la formation du canon des Écritures ;
2) les « non-cessationistes » (ou « continuationistes »), quant à eux, disent que les miracles existent encore de nos jours.
Les deux camps s’efforcent alors de présenter des arguments bibliques, doctrinaux et historiques pour justifier leur position, et le débat génère souvent des querelles.
Laissant donc de côté la discussion entre ces deux points de vue, arrêtons-nous plutôt sur la question elle-même qui est posée ici : les miracles sont-ils toujours possibles aujourd’hui ? Plus précisément, sur ce qui peut motiver une telle question. Mais avant d’aller plus loin, il est important de définir ce qu’est un « vrai » miracle : c’est une intervention surnaturelle de la part de Dieu (Gal 3.5) ou du diable (2 Thes 2.9), pour le bénéfice ou le préjudice des hommes. Ainsi, tant Dieu que le diable peuvent opérer des miracles, ce dernier toutefois avec la permission souveraine du Créateur (Apoc 17.17). Cette réalité justifie d’être prudent vis-à-vis des miracles et souligne l’importance du discernement.
On a parfois l’impression que certains croyants espèrent voir des miracles se produire devant leurs yeux afin d’avoir une « preuve » que Dieu est bien présent dans leur vie et que leur foi n’est pas vaine.
Cependant, Dieu lui-même affirme que la foi vient de sa Parole et que le Saint-Esprit témoigne à notre esprit que nous lui appartenons (voir Rom 10.17 ; 8.16). C’est pourquoi le temps de qualité passé dans la lecture et l’étude des Écritures, de même que dans la prière sous la direction du Saint-Esprit vont certainement contribuer plus que toute autre chose à l’affermissement de notre foi (2 Tim 3.16,17 ; Jac 5.16).
D’ailleurs, les récits bibliques démontrent clairement que même les plus grands miracles de Dieu n’ont pas un impact aussi durable dans la vie des croyants que l’enracinement dans sa Parole et la communion avec lui dans la prière. Le peuple d’Israël (et nous ne sommes pas meilleurs qu’eux) a bien vite oublié les signes au Sinaï, les plaies en Égypte et les prodiges accomplis par Élie et Élisée (Ps 106.21,22).
Même le Seigneur Jésus a démontré que « croire en son nom en voyant les miracles qu’il faisait » ne garantissait pas une foi authentique et solide (Jean 2.23-25). Tandis que le mauvais riche croyait que la résurrection miraculeuse de Lazare amènerait ses frères à « croire » en Dieu, Abraham lui répond plutôt : « Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent ». Ou pour le dire autrement : « Ils ont la Parole de Dieu entre les mains ; qu’ils la lisent ! » (cf Luc 16.27-31)
Dieu, parce qu’il est tout-puissant, souverain et immuable, peut et fait certainement beaucoup de miracles encore à notre époque. Par exemple, chaque fois que nous prions pour la conversion d’un pécheur ou pour la guérison d’une personne, c’est un miracle que nous demandons à Dieu (Rom 10.1). C’est vrai que nous sommes en droit de nous interroger sur les prétendus « dons miraculeux » dont certains abusent, et souvent pour des « gains honteux ». Mais il ne fait aucun doute que Dieu peut sauver, délivrer et guérir lui-même sans aucun intermédiaire. Dieu est le Dieu des miracles et nous avons le privilège de nous adresser humblement à lui par la foi dans la prière (2 Cor 1.9-11). Réjouissons-nous, car il est le Sauveur, le libérateur et le divin médecin (1 Pi 5.7).
- Edité par Despins Gilles
Le but de cet article est l’observation des temps ou périodes de l’histoire biblique où Dieu a donné à certaines personnes le pouvoir d’exercer des miracles ou signes prodigieux. Nous traiterons donc des miracles divins réalisés par la main de l’homme, et non des miracles accomplis par Dieu sans intervention humaine.
La période de la loi
La première période de miracles exercés par un homme choisi par Dieu, nous l’appellerons la période de la loi.
Les oracles de Dieu sont donnés au peuple juif (Rom 3.2). La mission d’Israël, de même que la réception de la loi au Sinaï font partie d’une nouvelle révélation de Dieu sur terre. Comme nous le verrons, chaque nouvelle révélation de Dieu, correspondant à une nouvelle période de l’histoire du peuple de Dieu, est confirmée par des signes ou miracles prodigieux accomplis par des hommes choisis et revêtus de puissance par Dieu. Cette période est la première où l’on voit Dieu accorder le don d’opérer des miracles. Le message et la mission de Moïse sont confirmés par des miracles, signes ou grands prodiges (Ex 7-11 — les 10 plaies ; Nom 16 — le feu et la terre qui s’ouvre.)
Les signes ou miracles de cette période ne durèrent que 40 ans environ.
Josué, le successeur de Moïse, sera le témoin de la puissance de Dieu à plusieurs reprises, mais en exercera très peu par sa main. Dans chacune des périodes que nous verrons, le pouvoir donné à un homme pour opérer des miracles ne dure jamais longtemps.
Un fait important à remarquer : dans chacune des périodes de miracles, il y a des imitations diaboliques ou charnelles ou humaines. Les sages et enchanteurs de Pharaon imitèrent plusieurs signes de Moïse (Ex 7.11 avec 2 Tim 3.8).
La période du prophétisme
La deuxième période de miracles opérés par des hommes de la part de Dieu est la période du prophétisme. La période du prophétisme peut être découpée en deux phases distinctes : soit celle d’Élie et Élisée (qui peut être appelée prophétisme de miracles) et celle du prophétisme d’oracles qui concerne les prophètes qui leur succédèrent. C’est dans la première phase que les miracles sont abondants.
Dieu revêtait de son autorité des hommes pour qu’ils communiquent exactement sa volonté à Israël (Deut 18.18). Une révélation nouvelle et de la plus haute importance : le prophète, en plus d’exhorter le peuple à revenir à Dieu, prophétisait sur la personne du Messie, le Seigneur Jésus-Christ, sa première venue, ses souffrances expiatoires, son retour pour sauver son peuple et l’établissement du règne millénaire. Le message et la mission d’Élie et Élisée, par exemple, furent confirmés par des signes prodigieux. Ces miracles ne durèrent que 50 ans environ.
Nous remarquons des imitations diaboliques durant cette période par des faux prophètes, notamment les 450 prophètes de Baal (1 Rois 18.19).
La période de Christ
La troisième période de miracles opérés par des hommes de la part de Dieu est la période de Christ, Emmanuel, Dieu avec nous. C’est ici la révélation nouvelle par excellence, Dieu lui-même sur terre parmi son peuple : « Dieu manifesté en chair » (1 Tim 3.16) ; « La Parole a été faite chair » (Jean 1.14).
La personne, le message et la mission de Christ sont confirmés par des miracles ou signes prodigieux qu’il a accomplis pour la gloire de son Père (Mat 4.23 ; Jean 6.14 ; 9.33 ; 11.43 ; 20.30,31). Le Fils de Dieu révéla ou confirma son identité et l’importance de son message par des miracles opérés dans les débuts de son ministère (Mat 4.23). L’intensité et l’étendue des miracles accomplis par le Seigneur diminua par la suite et il prit soin spécialement de ses disciples (Mat 21 ; Luc 20). Ses œuvres aussi témoignent clairement qu’il est l’envoyé du Père, lui, le Fils de son amour (Jean 5.36). Les miracles du Seigneur Jésus ne durèrent qu’environ 3 ans sur ses 33 ans de vie terrestre.
La vie de Judas est un exemple de faux prophètes faisant des miracles en son nom. Jésus a parlé de ce genre de prophète en Matthieu 7.22,23, quand il dira à ceux qui ont prophétisé et fait des miracles en son nom : « Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi. »
La période de l’Église
La quatrième période de miracles bibliques avec des hommes opérant des miracles prodigieux est la période de l’Église.
Ici, la nouvelle révélation correspondant à cette période est l’Église, ou le corps de Christ formé sur la terre. La révélation de la formation de l’Église était un mystère caché de tout temps et dans tous les âges par Dieu, mais révélé maintenant à ses saints (Col 1.26 ; Éph 1.22,23). Ce mystère, cette nouvelle révélation de Dieu, fut confié principalement à l’apôtre Paul (Éph 3.3-6). L’Église commença à la Pentecôte, par l’action du Saint-Esprit accompagnée de miracles ou signes confirmant cette nouvelle révélation de Dieu (Héb 2.3,4 ; 2 Cor 12.12).
La capacité de Dieu donnée à ses serviteurs d’opérer des miracles dans cette période diminua progressivement et cessa une trentaine d’années après la Pentecôte. Les guérisons miraculeuses sont associées au ministère de Jésus et des apôtres (Luc 9.1,2). Vers la fin du temps des 12 apôtres, les guérisons et le parler en langues diminuaient. Paul, qui a ressuscité Eutychus (Act 20.9-12), n’a pas guéri Épaphrodite (Phil 2.25-27), Trophime (2 Tim 4.20) et Timothée (1 Tim 5.23). Quelques années plus tôt, lui-même n’a pas été guéri (2 Cor 12.7-9). L’autorité des apôtres ayant été établie, les miracles opérés par eux ou leurs associés n’étaient plus nécessaires.
Durant cette période de la nouvelle révélation de Dieu concernant l’Église, nous remarquons des imitations diaboliques, charnelles ou humaines des miracles apostoliques. À défaut d’imitations, ces trompeurs tentent d’impressionner les foules pour les détourner de la Parole de Dieu : Simon le magicien (Act 8.9), le faux prophète juif, nommé Bar-Jésus (Act 13.6), des exorcistes juifs qui utilisaient le nom de Jésus (Act 19.13), la femme à l’esprit de python (Act 16.16), un autre Jésus prêché (2 Cor 11.4), des faux apôtres (2 Cor 11.13), à la fin du temps de l’Église, l’impie avec des miracles de Satan (2 Thes 2.8,9).
La période de l’établissement du royaume millénaire de Christ
La cinquième et dernière période de miracles bibliques où Dieu donne à certains hommes le pouvoir d’accomplir des miracles ou signes est la période de l’établissement du royaume millénaire de Christ sur terre.
Cette période se déroule durant la grande tribulation (Apoc 11.3-6). Dieu confirmera le message et la mission de certains de ses serviteurs par des signes prodigieux qu’ils exécuteront. Deux témoins de Dieu utilisent un feu dévorant, peuvent fermer le ciel, changer les eaux en sang et frapper la terre. Ils seront tués par la bête (Apoc 11.7), mais ils ressusciteront et monteront au ciel durant un grand tremblement de terre (Apoc 11.13). Ce pouvoir donné à des hommes ne dure que 1 260 jours. De l’autre côté, nous savons que l’impie, qui est apparu avec la puissance de Satan, l’a fait avec des miracles, des signes prodigieux mensongers (2 Thes 2.9).
Dans chacune des périodes incluant une nouvelle révélation ou une action nouvelle de Dieu sur terre, nous remarquons des imitations diaboliques.
Jésus avait prédit la venue d’imitateurs : « Plusieurs viendront sous mon nom, » (Mat 24.5). Durant cette période, une bête se rendra semblable à un agneau, mais parlera comme un dragon et séduira les habitants de la terre par de grands prodiges, comme faire descendre du feu du ciel (Apoc 13.11, 14). Nous voyons même une trinité satanique en Apocalypse 16.13,14 et cette fausse trinité sera jetée dans les flammes à la fin (Apoc 20.10).
Cette période est la dernière période de miracles bibliques, la dernière fois où Dieu donne l’autorité et la capacité à des serviteurs de son choix d’opérer des miracles.
En guise de conclusion, concernant le pouvoir donné par Dieu à des hommes qui le servent d’opérer des miracles ou signes miraculeux, nous remarquons deux constantes. La première, c’est que le pouvoir donné à des serviteurs d’opérer des miracles ne dure jamais longtemps. La deuxième, c’est que nous trouvons des imitations dans chacune d’elles. Maintenant que nous avons la Parole de Dieu écrite complète, ce ne sont pas les miracles qui confirment ou réfutent ce qu’elle dit, mais la Bible, la Parole de Dieu inspirée qui les confirme ou les réfute. Qu’en pensez-vous ? Les miracles sont-ils toujours possibles aujourd’hui ?
- Edité par Gauthier Gilles. D
La venue de Jésus-Christ sur la terre a été l’occasion d’une intense activité miraculeuse. Que ce soit directement par lui — surtout — ou par ses disciples — à certaines occasions — guérisons, exorcismes, résurrections même, ont émaillé les trois ans de ministère public du Seigneur. Au point même que certains voyaient en lui un nouvel Élie, le fameux prophète thaumaturge [note] Un thaumaturge est littéralement un « faiseur de miracles ».[/note] d’autrefois (Mat 16.14).
La mort, la résurrection et l’ascension de Jésus n’ont pas mis un terme à cette activité miraculeuse. Comme l’écrit l’auteur de l’Épître aux Hébreux, un chrétien de la deuxième génération : « Le salut annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. » (Héb 2.3-4).
Le livre des Actes rend témoignage d’un certain nombre de miracles, dans la continuité et en pleine cohérence avec ceux des Évangiles. Nous en examinerons certaines caractéristiques.
Les miracles sont opérés par les apôtres et quelques autres croyants qualifiés
Rien, dans le livre des Actes, n’indique que tous les chrétiens des débuts de l’histoire de l’Église aient accompli des miracles. Luc rapporte que ceux-ci étaient opérés par les apôtres (2.43 ; 5.12), par deux des sept délégués des apôtres, Étienne et Philippe (6.8 ; 8.6) et par quelques autres personnes spécifiquement envoyées, comme Barnabas (14.3 ; 15.12).
Pierre (5.15) et Paul (19.11) sont particulièrement distingués comme ayant eu la capacité d’opérer des « miracles extraordinaires ». Le fait qu’on vienne chercher un apôtre pour opérer un miracle (9.38) démontre à l’évidence que tous n’en avaient pas le don.
Les miracles ne sont pas systématiques
• Quant aux lieux : Les Actes rapportent des miracles opérés en divers endroits (Jérusalem, la Samarie, la Judée, Icone et Lystre, Éphèse…), mais sont silencieux sur d’autres lieux où les apôtres sont pourtant restés un certain temps. Par exemple, Luc n’évoque aucune activité miraculeuse à Antioche, ni à Thessalonique.
Rien n’est dit d’un quelconque miracle de Paul à Athènes, où il y avait pourtant du monde pour l’écouter. À Corinthe, même si Paul indique ailleurs qu’il en a fait dans cette ville (2 Cor 12.12), les miracles sont omis par l’auteur. À tout le moins, ils n’étaient pas la condition sine qua non de l’annonce de l’évangile en tout endroit.
• Quant aux personnes : Pierre a été miraculeusement délivré d’une mort certaine par un miracle dont il a bénéficié quand un ange l’a tiré de la prison d’Hérode. Son ami Jacques, peu de temps auparavant, avait subi le martyre sans bénéficier du même miracle. Paul a passé plusieurs années en prison, à Césarée, puis à Rome, sans être surnaturellement délivré. Et pourtant, qui pourrait dire si Pierre était plus pieux ou avait plus de foi que Jacques ou Paul ? Bénéficier d’un miracle n’est pas le signe d’une foi supérieure.
• Quant aux occasions : Il semble qu’à certaines occasions, une « vague » de miracles ait été opérée, puis que ceux-ci soient devenus plus sporadiques : le début du ministère de Paul à Éphèse fut très actif en prodiges mais rien dans la lettre aux Éphésiens ou dans les deux lettres à Timothée ne laisse supposer qu’ils continuèrent dans cette ville.
Les miracles ne sont pas toujours sélectifs
« La multitude accourait aussi des villes voisines à Jérusalem, amenant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs ; et tous étaient guéris » (5.16). Comme du temps de Jésus (Marc 6.56), à cette occasion, tous les malades sans exception sont guéris et tous les possédés sont délivrés (notez que le texte distingue soigneusement entre les deux catégories). Nulle discrimination par rapport à la grandeur de la foi de la personne, à son désir d’être délivrée, à la nature de son mal, etc. Le signe tient aussi à la généralité. À d’autres occasions, « beaucoup » remplace « tous » (8.7).
À ces miracles « de masse », s’ajoutent des miracles plus ciblés. Plusieurs femmes pieuses sont décédées du temps des Actes, mais seule Dorcas a été ressuscitée (9.36-42). Plusieurs infirmes vivaient à Jérusalem, mais seul celui du temple a été guéri. Nous voyons au travers de ces différences la totale liberté d’action de l’Esprit de Dieu qui opère souverainement pour produire l’effet désiré.
Les miracles sont instantanés
Aucun texte des Actes n’indique qu’il ait fallu attendre un certain laps de temps pour que la guérison s’opère ou encore qu’elle ait été progressive. Au contraire, Luc — lui-même médecin, ne l’oublions pas — insiste sur l’instantanéité de la guérison : « au même instant » pour le boiteux du temple (3.7), « aussitôt » pour le miracle de jugement sur Élymas (13.11), « d’un bond » pour l’impotent de Lystre (14.10), etc.
Les miracles font parfois plus que rétablir la situation antérieure
Pour plusieurs des miracles détaillés rapportés dans les Actes, la guérison opérée allait bien au-delà du rétablissement d’une fonction existante jusque-là et devenue inopérante du fait de la maladie. Dieu « reconstruit » ce qui n’avait jamais existé : comme pour l’aveugle-né de l’Évangile (Jean 9.1), il permet que l’infirme de Lystre, « boiteux dès le ventre de sa mère (litt.) et qui n’avait jamais marché » (14.8) acquière une faculté qu’il n’avait jamais eue. La durée du handicap renforce l’extraordinaire d’un miracle : « L’homme qui avait été l’objet de cette guérison miraculeuse était âgé de plus de quarante ans »,
insiste Luc à propos du boiteux du temple (4.22).
Les miracles visent avant tout à ouvrir la porte à la prédication de la Parole
Les guérisons et les exorcismes ne sont pas une fin en soi. S’ils apportaient pour les personnes concernées un soulagement ô combien bienvenu aux conséquences du péché, ils avaient avant tout pour but de préparer les spectateurs à l’écoute de la prédication de la Parole.
• Les apôtres demandent à Dieu de donner à ses serviteurs d’annoncer sa parole avec une pleine assurance, en étendant sa main, pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de son saint serviteur Jésus, mais c’est pour pouvoir annoncer « la parole de Dieu avec assurance » (4.29-31).
• Les miracles d’Étienne ont ouvert des discussions et au même moment la parole de Dieu se répandait de plus en plus (6.7).
• Ceux de Philippe rendent les foules attentives à ce qu’il disait (8.6,10).
• Le proconsul « voyant ce qui était arrivé, crut, étant frappé de la doctrine du Seigneur »… plus encore que par la cécité de son faux-prophète de conseiller (13.12)
• L’objectif des signes opérés par les apôtres n’est jamais plus clair que dans l’épisode d’Icone : « Ils restèrent cependant assez longtemps à Icone, parlant avec assurance, appuyés sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu’il se fasse par leurs mains des prodiges et des miracles » (14.3). Ces derniers sont là pour appuyer la prédication, jamais pour la remplacer.
Jamais personne ne sera sauvé par un miracle, si grand soit-il (cf. Luc 16.31). La foi ne vient que de la parole du Christ (Rom 10.17). Un miracle accrédite le porteur de la parole en transformant temporairement les corps, mais seule la prédication authentique de la Parole de Dieu opère une transformation éternelle des cœurs.
Les miracles sont une anticipation du ciel
Ce magnifique déploiement de la puissance miraculeuse de Dieu en guérisons, en rétablissements, en délivrances, est un avant-goût du rétablissement total que l’introduction du royaume éternel de Christ produira. Tous les bénéficiaires de ces démonstrations surnaturelles sont morts, et, entre-temps, ont pu connaître à nouveau la maladie, le handicap. Un jour, la transformation sera définitive, dans des corps et des esprits à jamais délivrés des conséquences du péché. Entre-temps — et c’est ce dont témoigne le livre des Actes — l’évangile a commencé à être prêché avec puissance à partir de Jérusalem (1.8) et s’est étendu jusqu’aux bouts de la terre. Les miracles ont joué leur rôle, gloire en soit rendue à Dieu !
Les miracles s’estompent ?
La lecture cursive du livre des Actes suggère une diminution de la fréquence des miracles. Nombreux aux débuts de l’Église à Jérusalem ou lors des premières annonces de l’évangile en Samarie, au sud-ouest de la Judée, en Asie mineure ou à Éphèse, nous n’en voyons plus lors de la dernière montée de Paul à Jérusalem, ou lors de ses séjours à Césarée ou à Rome.
Le dernier relaté se situe sur une île non encore atteinte jusque-là par la bonne nouvelle, Malte (28.3-9). Il semble que les signes prodigieux aient eu pour but premier d’ouvrir la porte à l’évangile de Jésus-Christ dans les endroits où il était prêché pour la première fois. Une fois celui-ci installé et connu, l’activité miraculeuse s’estompe.
Les « testaments » des deux principaux thaumaturges du livre des Actes, Pierre et Paul (2 Pierre et 2 Timothée), sont muets sur les miracles : aucun appel à opérer des signes spectaculaires, aucune suggestion de prier pour recevoir la capacité de le faire, même pas la plus petite allusion aux grands prodiges qu’ils avaient opérés ou vus dans le passé.
Au contraire, les deux apôtres insistent sur les souffrances à supporter patiemment, sur l’endurance à démontrer dans les épreuves. Ils exhortent à espérer dans la délivrance, mais la renvoient au retour du Seigneur.
En conclusion, rappelons que l’activité miraculeuse du temps des Actes des apôtres témoigne d’une situation historique donnée, qui ne s’est, par définition, jamais reproduite. Dans la suite de l’histoire de l’Église jusqu’à aujourd’hui, les situations ont varié considérablement en fonction des époques et des lieux. Si pertinents que soient les critères relevés dans cet article, nous ne pouvons pas en déduire que toute action miraculeuse les remplisse nécessairement. Dieu est et restera souverain !
- Edité par Prohin Joël
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