PROMESSES

Découragé ?

« Pourquoi t’abats-tu, mon Ăąme, et gĂ©mis-tu au-dedans de moi ? EspĂšre en Dieu, car je le louerai encore ; il est mon salut et mon Dieu » (Ps 42.12).

Abattu ?

« Remets ton sort Ă  l’Éternel, et il te soutiendra, il ne laissera jamais chanceler le juste » (Ps 55.23).

Craintif ?

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cƓur ne se trouble point, et ne s’alarme point » (Jean 14.27).

Apeuré ?

« L’Éternel est ma lumiĂšre et mon salut : de qui aurais-je crainte ? L’Éternel est le soutien de ma vie : de qui aurais-je peur ? » (Ps 27.1)

Agité ?

« Et moi, je disais en mon agitation : Je suis retranchĂ© de devant tes yeux. NĂ©anmoins tu as entendu la voix de mes supplications, quand j’ai criĂ© Ă  toi » (Ps 31.22, Darby).

Fatigué ?

« Venez Ă  moi, vous tous qui ĂȘtes fatiguĂ©s et chargĂ©s, et je vous donnerai du repos » (Mat 11.28).

Affligé ?

« Béni soit Dieu, le PÚre de notre Seigneur Jésus-Christ, le PÚre des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions » (2 Cor 1.3-4a).


La pandémie de coronavirus : un élément nouveau ?

Pour la plupart des chrĂ©tiens d’aujourd’hui, la pandĂ©mie qui nous a touchĂ©s depuis dĂ©but 2020 est un Ă©vĂ©nement inĂ©dit. Certains y voient un signe de la fin du monde, une ultime invitation de Dieu Ă  mettre sa vie en rĂšgle avant qu’il ne soit trop tard. Mais est-ce bien comme cela qu’il faut comprendre les Ă©vĂ©nements actuels ? Une Ă©tude succincte de l’histoire de l’Église met en Ă©vidence le fait que les Ă©pidĂ©mies et autres flĂ©aux ont bien souvent rythmĂ© le quotidien des frĂšres et sƓurs qui nous ont prĂ©cĂ©dĂ©s.
En effet, aussi loin que l’histoire a Ă©tĂ© documentĂ©e, nous trouvons la trace de maladies, pestes, Ă©pidĂ©mies de malaria qui ont affectĂ© la sociĂ©tĂ© et profondĂ©ment redĂ©fini la vie des gens. Pour se limiter Ă  l’ùre chrĂ©tienne, dĂ©jĂ  sous l’empire romain, pendant le rĂšgne de Marc AurĂšle en 166, on fait Ă©tat d’un flĂ©au qui a touchĂ© le monde entier [note]Kyle Harper, Pandemics Now and Then, History Today, 70, no. 7 (Juillet 2020): p. 90–93.[/note]. Du XIVe au XVIIIe siĂšcle, l’Europe, l’Empire ottoman, l’Afrique du nord ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement touchĂ©s par des flĂ©aux successifs et souvent importants : par exemple, la peste noire qui a touchĂ© le nord de l’Italie, Paris, Londres, ou Istanbul [note]Dean Phillip Bell, Learning from Disasters Past: The Case of an Early Seventeenth-Century Plague in Northern Italy and Beyond, Jewish Social Studies, 26, n° 1 (Automne 2020), p. 55–66.[/note]. Plus rĂ©cemment, on se souvient de la grippe espagnole de 1918 avec ses 100 millions de victimes dans le monde et des diffĂ©rentes Ă©pidĂ©mies de polio, Ébola[note]Notamment la grippe aviaire, la grippe H1N1[/note], grippes de la deuxiĂšme moitiĂ© du XXe siĂšcle. Ces flĂ©aux continuent jusqu’à aujourd’hui !
Ces exemples parmi tant d’autres, montrent une continuitĂ© de maux touchant le monde, et nous permettent de prendre du recul par rapport Ă  la pandĂ©mie actuelle. Si l’on en croit l’histoire, et ce malgrĂ© les avancĂ©es de la mĂ©decine — mĂ©dicaments, vaccinations, connaissances des virus et bactĂ©ries — nous nous devons de relativiser et de voir dans la pandĂ©mie de coronavirus un Ă©vĂ©nement prĂ©visible, bien que difficile. Ce qui est surprenant n’est pas le fait de souffrir de la situation actuelle, mais qu’elle ne soit pas survenue plus tĂŽt.
Dans la pratique Ă©galement, les consignes actuelles de lutte contre la pandĂ©mie — gestes barriĂšres, distanciation sociale, quarantaine, restriction dans les dĂ©placements et les rassemblements religieux, annulation d’évĂ©nements, dĂ©sinfection en profondeur, confinement exceptĂ© pour les travailleurs essentiels (mĂ©tiers de la santĂ©) — Ă©taient dĂ©jĂ  mis en place pendant les flĂ©aux de l’histoire[note]Ibid, p. 59, 62.[/note] . L’EcclĂ©siaste le dĂ©clamait : « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Si l’on dit Ă  propos de quelque chose : ‘’regarde ceci, c’est nouveau’’, en rĂ©alitĂ© cela existait dĂ©jĂ  dans les siĂšcles prĂ©cĂ©dents » (Ecc 1.9b-10, version Segond 21).
Enfin, des Ă©crits sur les flĂ©aux de l’histoire, nous pouvons Ă©galement retenir ce dĂ©sir de laisser une trace, un tĂ©moignage qui servira aux gĂ©nĂ©rations futures. Les croyants de l’Église Ă©crivaient pour faire part de leur expĂ©rience Ă  ceux qui subiraient une nouvelle Ă©pidĂ©mie, transmettant la sagesse et les outils dĂ©veloppĂ©s pour adopter la bonne approche, la bonne façon de rĂ©agir en temps dramatiques. Voici quelques enseignements tirĂ©s de l’histoire qui sont certainement utiles pour la pandĂ©mie actuelle.

La rĂ©ponse de l’Église face aux flĂ©aux

Au tout dĂ©but de l’Église, alors qu’elle n’était pas encore reconnue dans l’Empire romain, des pandĂ©mies sont venues s’ajouter Ă  une situation de persĂ©cution sĂ©vĂšre durant laquelle les martyres Ă©taient courants, et parfois Ă  un contexte de guerre, comme ce fut le cas lors du flĂ©au qui a touchĂ© Carthage en 250-260[note]Catherine Gunsalus González, Christians Responses to Plagues: A Glimpse at the History, Journal for Preachers, 44, no. 1 (Hiver 2020) : pp. 15–21.[/note] . En ces temps troublĂ©s, l’évĂȘque Cyprien encourageait les chrĂ©tiens Ă  offrir une aide dĂ©sintĂ©ressĂ©e Ă  leurs voisins, chrĂ©tiens ou non, Ă  prendre soin des malades, et Ă  enterrer les morts. Le malheur atteignait toute la famille humaine, chrĂ©tiens et non-chrĂ©tiens, de la mĂȘme maniĂšre, Ă  la seule diffĂ©rence que les chrĂ©tiens pouvaient voir leur foi se renforcer alors que les non-croyants se lamentaient sur ce qui avait Ă©tĂ© perdu. L’Église Ă©tait alors appelĂ©e Ă  une attitude de sacrifice tout en sachant que Dieu Ă©tait souverain, donc qu’on ne pouvait pas le blĂąmer pour ce qui arrivait. Les flĂ©aux n’étaient pas une punition ou une rĂ©tribution. À la suite de cette rĂ©ponse des premiers chrĂ©tiens, les Ă©glises ont commencĂ© Ă  crĂ©er des structures d’accueil pour les pauvres et les malades, lieux oĂč l’on donnait de la nourriture, des habits, des soins mĂ©dicaux et du rĂ©confort Ă  ceux qui allaient mourir. Cette Ă©thique chrĂ©tienne tournĂ©e vers l’autre Ă©tait nouvelle et beaucoup de gens sont venus Ă  la foi grĂące Ă  cet exemple.
Lors des Ă©pidĂ©mies de peste noire du XIVe siĂšcle, la rĂ©ponse de l’Église fut diffĂ©rente. Les chrĂ©tiens n’étaient plus persĂ©cutĂ©s et n’avaient plus l’alternative de mourir soit martyrs soit victimes d’épidĂ©mies. Au contraire, l’Église Ă©tait bien Ă©tablie, confortablement installĂ©e [note]Ibid., p. 17-18[/note]; beaucoup de chrĂ©tiens, clergĂ© y compris, ont rĂ©agi sur la base de leur propre intĂ©rĂȘt plutĂŽt que par amour du prochain, choisissant de fuir pour sauver leur vie au lieu de porter assistance aux nĂ©cessiteux. L’Église a alors cherchĂ© un sens Ă  donner aux flĂ©aux et a dĂ©clarĂ© que le pĂ©chĂ© en Ă©tait la cause et que Dieu envoyait la peste comme jugement. Les croyants en venaient alors Ă  blĂąmer Dieu pour leurs souffrances. Cette rĂ©ponse des chrĂ©tiens a contribuĂ© Ă  affaiblir l’autoritĂ© de l’Église plutĂŽt que de la renforcer. Elle est une des raisons qui a permis Ă  la RĂ©forme de se dĂ©clencher peu de temps aprĂšs.
Aujourd’hui, l’Église d’Occident n’est ni dans une situation de persĂ©cution sĂ©vĂšre, ni dans une situation de pouvoir et de force. Quel sera donc le sens donnĂ© Ă  la pandĂ©mie que l’on vit actuellement ? Un message motivĂ© par l’amour du prochain et le don de soi, ou au contraire un message qui donnera l’impression d’un recentrement sur soi, d’une indiffĂ©rence aux autres et mĂȘme d’une hostilitĂ© gĂ©nĂ©rĂ©e par la peur et la fatigue d’une situation qui dure[note]Yuval Levin, “A Mirror of the Plague: Pandemics Ancient and Modern and the Lessons They Teach”, Commentary, 149, n° 5 (mai 2020), p. 18–22.[/note] ? Les flĂ©aux forcent en effet la sociĂ©tĂ© et l’Église Ă  s’examiner et Ă  faire face Ă  certaines vĂ©ritĂ©s qui sont difficiles Ă  entendre : des rĂ©formes Ă  entreprendre, des mauvaises habitudes Ă  modifier, une profonde repentance. C’est une occasion de pouvoir le faire durant la pandĂ©mie que l’on vit.

Temps de crise, temps d’entreprise

Chercher la face de Dieu, se remettre en question fut la rĂ©ponse de l’Église, sous forme de journĂ©es de priĂšre et de jeĂ»ne, pour plaider devant le Seigneur. Cela fut Ă©galement la rĂ©ponse individuelle de nombre de serviteurs de Dieu dans des temps incertains. Lors de l’épidĂ©mie de grippe espagnole de 1918, alors confinĂ©, Hugh Edward Alexander, le fondateur de l’École Biblique de GenĂšve (IBG aujourd’hui), a consolidĂ© sa vision de dĂ©marrer un institut biblique de langue française qui forme toujours des missionnaires et des pasteurs pour l’évangĂ©lisation du monde. C’est lors de cette mĂȘme Ă©pidĂ©mie, au dĂ©but du XXe siĂšcle, que l’Afrique a vu Ă©merger nombre de mouvements d’église locaux qui ont modifiĂ© le panorama religieux africain, indĂ©pendamment de l’Europe et qui ont permis l’expansion de la foi chrĂ©tienne sur ce continent jusqu’à aujourd’hui[note]Philip Jenkins, Plagues Remake Religious Landscapes, Christian Century, 137, no. 12 (Juin 2020) : pp. 44–45.[/note] .
Quelles rĂ©formes nos Ă©glises sont-elles appelĂ©es Ă  adopter, que les gĂ©nĂ©rations futures identifieront comme ayant Ă©mergĂ© de la pandĂ©mie de coronavirus des annĂ©es 2020 ? Certains parlent d’un retour aux Ă©glises dans la simplicitĂ©, type Ă©glises de maison, axĂ©es sur le relationnel et le discipulat. Dans tous les cas, le grand mandat que JĂ©sus a donnĂ© Ă  ses disciples avant de remonter au ciel (Act 1.8) demeure et nous pouvons avoir confiance qu’il dirigera son Église en toutes situations, coronavirus inclus, vers l’accomplissement de cette mission et vers la sanctification de l’Église en vue de son retour. À nous de continuer la marche par la foi.


Introduction

L’apĂŽtre Jean, en prison sur l’üle de Patmos, vers 95 apr. J.-C., reçoit et Ă©crit une vision du Seigneur concernant la fin des temps : le livre de l’Apocalypse. Cette vision annonce que le temps du jugement pour le monde est arrivĂ©. Cette pĂ©riode encore future s’appelle la pĂ©riode de la grande tribulation. Le personnage clĂ© de la grande tribulation est l’Antichrist dĂ©crit en dĂ©tail au chapitre 13. Il persĂ©cutera avec une violence inouĂŻe les chrĂ©tiens. Le chapitre 16 dĂ©crit la derniĂšre sĂ©rie de jugements — appelĂ©es des « coupes » — que Dieu enverra sur terre avant le retour de JĂ©sus-Christ. La dĂ©vastation produite par ces sept jugements est tellement Ă©norme qu’elle dĂ©fie l’imagination. La voix au verset 1 est la voix de Dieu car elle vient du temple, qui est l’endroit oĂč Dieu rĂ©side. Ainsi, Dieu donne des instructions aux sept anges en leur disant : « Allez, et versez sur la terre les sept coupes de la colĂšre de Dieu. »

Les ulcĂšres malins et douloureux (1Ăšre coupe, v. 2)

Dans le chapitre 15, les martyrs louent le Seigneur au ciel. Au chapitre 6, ils avaient priĂ© pour que la justice de Dieu soit rendue Ă  leurs assassins (v. 9-11). Ainsi, un ulcĂšre malin et douloureux frappe les hommes qui avaient la marque de la bĂȘte et qui adoraient son image. Ceux qui ont suivi la bĂȘte, donc tous les non-chrĂ©tiens de la planĂšte, sont frappĂ©s d’ulcĂšres[note]Un ulcĂšre est une plaie de la peau, des yeux ou d’une muqueuse, accompagnĂ©e d’une dĂ©sintĂ©gration du tissu (wikĂ©pĂ©dia)[/note] malins.
Fait intĂ©ressant, ces ulcĂšres sont infligĂ©s Ă  ceux qui se sentaient protĂ©gĂ©s par l’Antichrist, et qui rĂ©alisent maintenant qu’il ne peut rien faire pour eux ! MĂȘme celui qui avait le pouvoir de faire des miracles — l’Antichrist — ne peut rien faire ici contre la colĂšre de Dieu.

La mer de sang (2e coupe, v. 3)

Cette plaie est du mĂȘme genre que la premiĂšre plaie en Égypte et similaire au jugement de la deuxiĂšme trompette (8.8-9). Les eaux de la mer sont-elles transformĂ©es en sang rĂ©el ou la mer devient-elle rouge Ă  cause d’un type d’efflorescence algale ayant pour origine une prolifĂ©ration relativement rapide de la concentration de micro-organismes ? Le verset 3 est plutĂŽt explicite en disant que « l’eau devient du sang, comme celui d’un mort ». Je penche donc vers du sang rĂ©el car Dieu peut facilement le faire. Ce qui voudrait dire que l’eau devient Ă©paisse, foncĂ©e et coagulĂ©e comme le sang dĂ©versĂ© d’un homme assassinĂ© par couteau, donc d’un mort. Mais l’important ici est de voir le rĂ©sultat : « Tout ĂȘtre vivant mourut, tout ce qui Ă©tait dans la mer. » Toute la vie marine meurt. Plus de poissons. Plus d’algues. Plus de plancton. Imaginez les poissons morts qui flottent. On estime Ă  3 trillions 500 milliards le nombre de poissons dans les ocĂ©ans — tous morts et tous qui flottent en train de pourrir. Imaginez l’odeur. Ici, Dieu renverse ce qu’il a créé dans GenĂšse 1.21.

Les riviĂšres de sang (3e coupe, v. 4-7)

Le troisiĂšme ange se tourne vers les sources d’eau douces et vers les fleuves. Il s’attaque donc Ă  toutes les sources d’eau potable dans le monde. Elles deviennent toute du sang Ă©galement. C’était dĂ©jĂ  arrivĂ© au Nil [note]Voir Ex 7.20-24 ; Ps 78.43-44[/note]. Et dans le jugement de la troisiĂšme trompette (8.10-11), dĂ©jĂ  un tiers des rĂ©serves d’eau douce dans le monde avait Ă©tĂ© contaminĂ©es.
La population du monde entier est en grand danger puisque la plupart des rĂ©serves d’eau conventionnelles sont contaminĂ©es par cette plaie. La dĂ©tresse que cette plaie produira sur le monde est incalculable. Il n’y aura plus d’eau pour nettoyer le pus des ulcĂšres de la premiĂšre coupe. Il n’y aura pas d’eau Ă  boire et plus d’eau pour se laver.
Certains pourraient avoir de la peine Ă  imaginer que de tels chĂątiment viennent de Dieu ! Si Dieu est amour, il est aussi un Dieu juste qui doit punir le mal. Et c’est comme si Dieu savait qu’une objection Ă  sa justice surgirait
 Alors, dans les versets 5 et 6, les anges proclament la justice de Dieu : « Tu es juste, toi qui es, et qui Ă©tais ; tu es saint, parce que tu as exercĂ© ce jugement, en donnant la raison de ce jugement : « car ils ont versĂ© le sang des saints et des prophĂštes, et tu leur as donnĂ© du sang Ă  boire ; ils le mĂ©ritent. » Oui, ces jugements sont l’exemple suprĂȘme de la justice de Dieu. Ces gens reçoivent exactement ce qu’ils mĂ©ritent (voir Gal 6.7).

Le feu et la chaleur extrĂȘme (4e coupe, v. 8-9)

Un ange verse sa coupe sur le soleil, ce qui a pour effet de brĂ»ler les hommes par le feu. Dans Apocalypse 8.12, le soleil fut aussi frappĂ©, mais diffĂ©remment. Lors des trompettes, un tiers de la luminositĂ© disparaĂźt pour obscurcir la terre. Mais ici, le soleil frappe plus fort que d’habitude. Les rayons du soleil deviennent brĂ»lants et les hommes sont littĂ©ralement brĂ»lĂ©s par le feu du soleil. La terre devient comme un four. Nous parlons beaucoup du rĂ©chauffement climatique aujourd’hui
 Mais Ă  la lumiĂšre de ce texte, nous n’avons encore rien vu ! Imaginez ce qui va se passer aux glaciers de la terre, au pĂŽle nord et au pĂŽle sud. Tout va fondre trĂšs vite pour se dissoudre dans les eaux Ă©paisses et rouges de sang. Le niveau des mers augmentera et inondera de sang les terres cĂŽtiĂšres. Nous comprenons mieux les paroles de JĂ©sus : « Et si ces jours n’étaient abrĂ©gĂ©s, personne ne serait sauvĂ© ; mais Ă  cause des Ă©lus, ces jours seront abrĂ©gĂ©s » (Mat 24.22).
Nous pourrions imaginer que de tels dĂ©sastres conduiraient les hommes Ă  se repentir. Mais non, c’est tout le contraire qui se produit. Ils s’endurcissent : « Les hommes furent brĂ»lĂ©s par une grande chaleur, et ils blasphĂ©mĂšrent le nom du Dieu qui a l’autoritĂ© sur ces flĂ©aux, et il ne se repentirent pas pour lui donner gloire » (v. 9).

Les ténÚbres sur toute la terre (5e coupe, v. 10-11)

Le cinquiĂšme ange verse sa coupe sur le royaume de l’Antichrist. Et son royaume est plongĂ© dans les tĂ©nĂšbres. Le monde entier est enveloppĂ© dans le noir — comme si c’était la nuit.
Il est douteux que ce soit Ă  cause des tĂ©nĂšbres que les hommes se mordent la langue de douleur. C’est probablement le rĂ©sultat cumulatif des cinq premiĂšres coupes : les ulcĂšres malins, l’absence d’eau potable et les brĂ»lures du soleil. Et ils refusent toujours de se repentir — derniĂšre rĂ©fĂ©rence Ă  leur endurcissement.

La trinité satanique (6e coupe, v. 12-16)

Cette coupe est un peu diffĂ©rente des autres car elle n’est pas une plaie directe sur les hommes, mais est un regard sur ce qui se prĂ©pare de maniĂšre imminente.
Le sixiĂšme ange tarit le fleuve de l’Euphrate afin de permettre que les rois de l’Orient viennent en IsraĂ«l. L’Euphrate est un fleuve de 2 800 kilomĂštres de long qui prend sa source prĂšs du Mont Ararat en Turquie et coule jusqu’au Golfe Persique. Le jardin d’Éden Ă©tait situĂ© le long de ce fleuve, et c’est donc lĂ  que vĂ©curent Adam et Ève (Gen 2.10-14).
Mais Ă  quoi va ressembler l’Euphrate lors de la sixiĂšme coupe ? À cause des chaleurs hors normes de la quatriĂšme coupe, toutes les eaux du Mont Ararat deviendront un immense torrent d’eau qui inondera les berges de l’Euphrate. On peut imaginer que tous les ponts seront dĂ©truits par ces courants d’eau massifs, ce qui expliquerait le problĂšme du passage de l’Euphrate. Il est immense et trop large pour reconstruire des ponts rapidement. Comment faire pour passer le fleuve ?
Un ange de Dieu dessĂšche l’Euphrate. Dieu prĂ©pare la voie pour ces rois et leurs armĂ©es afin qu’ils puissent se rendre en IsraĂ«l. Rien n’est prĂ©cisĂ© sur l’identitĂ© exacte de ces rois — mais nous savons qu’ils viennent en IsraĂ«l pour se rassembler Ă  Harmaguedon (v. 16).
Les verset 13 et 14 donnent des frissons dans le dos : « Je vis sortir de la gueule du dragon, de la gueule de la bĂȘte et de la bouche du faux prophĂšte, trois esprits impurs, semblables Ă  des grenouilles. » Il y une dimension spirituelle derriĂšre ces Ă©vĂšnements clairs. Le dragon peut ĂȘtre identifiĂ© Ă  Satan (12.9), la bĂȘte Ă  l’Antichrist (13.1-10) et le faux prophĂšte Ă  l’assistant de l’Antichrist (13.11-18). De leurs bouches sortent trois esprits impurs, donc trois dĂ©mons (v. 14), qui ressemblent Ă  des grenouilles. Ce ne sont donc pas littĂ©ralement des grenouilles, mais des dĂ©mons. Et quel est leur but ?
Ces esprits dĂ©moniaques ont le pouvoir de faire des prodiges[note]Apoc 13.13,14 ; 2 Thes 2.9 ; JĂ©sus le prĂ©dit en Marc 13.22[/note]. Ce ne sont pas seulement les rois de l’Orient qui sont convoquĂ©s, mais les rois de toute la terre. L’objectif est de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu Tout-Puissant. Satan et ses dĂ©mons ont l’objectif prĂ©cis de combattre Dieu [note]Voir JoĂ«l 3.2 ; 4.9-13 ; Zach 14.2-3,11-21 [/note]!
Dans ce contexte, il nous est rappelĂ© que Dieu est un Dieu d’amour et de grĂące. Il encourage les justes Ă  tenir ferme, et il est toujours prĂȘt Ă  pardonner Ă  celui qui se repent et qui vient Ă  lui pour trouver le pardon (v. 15). C’est une Ă©niĂšme invitation Ă  venir Ă  Christ. Mais le refus de se repentir est total.
La trinitĂ© satanique rassemble donc les rois dans le lieu appelĂ© en hĂ©breu Harmaguedon, proche du Mont Carmel. Dans l’immense vallĂ©e de JizrĂ©el, il y a un mont sur lequel est perchĂ©e la ville de Meguiddo, aujourd’hui en ruines. La bataille d’Harmaguedon aura lieu Ă  cet endroit prĂ©cis. Environ 34 batailles ont eu lieu dans la vallĂ©e de JizrĂ©el (la vallĂ©e d’Harmaguedon), Ă  la base de Tel Meguiddo. NapolĂ©on Bonaparte l’a qualifiĂ©e de « champ de bataille le plus naturel sur terre ».

Des cataclysmes naturels colossaux (7e coupe, v. 17-21, 17.1)

Le dernier ange verse sa coupe dans l’air, donc dans l’atmosphĂšre au-dessus de la tĂȘte des gens. On peut dire que c’est le dernier domaine de la nature qui n’a pas encore Ă©tĂ© ravagĂ© par les plaies : la terre, les eaux, la vĂ©gĂ©tation, le soleil. Maintenant, c’est au tour de l’air.
Une voix se fait entendre du trĂŽne, donc vraisemblablement la voix de Dieu qui dit : « C’en est fait ! » Dans l’orignal, ce mot dĂ©crit une action qui a des effets dans le futur. John MacArthur commente : « Cette parole est comme celle qu’on retrouve dans Jean 19.30 lorsque JĂ©sus dit : « tout est accompli. » Le jugement sur Christ Ă  Golgotha pourvoit le salut pour les pĂ©cheurs qui se repentent. Le jugement de la septiĂšme coupe pourvoit la ruine aux pĂ©cheurs qui ne se repentent pas. [note]John MacArthur, The MacArthur New Testament Commentary, Revelation 12-22, Moody Publishers, page 151 (traduit par l’auteur de l’article). Ce commentaire existe en français :Les Ă©pĂźtres gĂ©nĂ©rales et l’Apocalypse, Commentaires sur le Nouveau Testament, Éditions Impact[/note]»
Le verset 18 dĂ©crit les effets qui suivent cette proclamation : des Ă©clairs, des voix, des coups de tonnerre et le plus grand tremblement de terre qui a jamais eu lieu. En 1556 Ă  Shaanxi en Chine, un tremblement de terre a dĂ©vastĂ© une vaste zone sur 850 kilomĂštres. Il a Ă©tĂ© ressenti dans 97 comtĂ©s et 10 provinces et a entraĂźnĂ© des crevasses et des glissements de terrain qui ont provoquĂ© l’effondrement de nombreuses habitations. Le bilan de ce sĂ©isme dĂ©vastateur a Ă©tĂ© de 830 000 morts, soit plus de 60 % de la population de la rĂ©gion. Sa magnitude n’était que de 8,0 sur l’échelle de Richter [note]Source : https://en.wikipedia.org/wiki/1556_Shaanxi_earthquake[/note]. Le tremblement de terre de la septiĂšme coupe sera bien pire, car il sera mondial. La grande ville (probablement JĂ©rusalem) sera divisĂ©e en trois, les villes des nations tomberont et Babylone la grande sera particuliĂšrement visĂ©e par la colĂšre de Dieu. L’effet du tremblement de terre sur les Ăźles et les montagnes est marquant (v. 20) : les Ăźles et les montagnes disparaissent du monde !
Enfin, imaginez des blocs de glace pesant entre 35 et 50 kilos (un talent) qui tombent du ciel ! La terre est complĂ©ment ravagĂ©e par les plaies dĂ©vastatrices de la part de Dieu. Mais ce qui nous Ă©tonne le plus, c’est la rĂ©action des gens : « et les hommes blasphĂ©mĂšrent Dieu Ă  cause du flĂ©au de la grĂȘle, parce que ce flĂ©au Ă©tait trĂšs grand » (v. 21). PlutĂŽt que de se repentir, les hommes blasphĂšment Dieu ! D.A. Carson dit : « Ne pensez pas qu’en enfer les gens vont regretter leur pĂ©chĂ© et supplier Dieu de leur pardonner et de leur donner une deuxiĂšme chance. Non, les gens qui sont en enfer ont blasphĂ©mĂ© et maudit Dieu avant d’y aller, et cette attitude Ă  l’égard de Dieu durera pendant l’éternitĂ©. Ils maudiront Dieu Ă©ternellement, car rien ne peut les faire changer d’avis. [note]DA Carson, The God Who is There, Baker Book House, pages 209-210 (traduit par l’auteur de l’article). Ce livre existe Ă©galement en français : Le Dieu qui est lĂ , Éditions ClĂ©[/note]»

Conclusion

Que retenir aprĂšs l’étude d’un tel passage ? PremiĂšrement, il nous rappelle qu’un jour JĂ©sus reviendra chercher les siens comme un voleur[note]Apoc 16.15 ; Mat 24.45 ; 2 Pi 3.10[/note] . Es-tu prĂ©parĂ© Ă  sa venue ? Vis-tu avec la perspective de son retour soudain ? DeuxiĂšmement, Ă  cause du pĂ©chĂ© de l’homme, Dieu dĂ©versera sur la terre une sĂ©rie de jugements et dĂ©truira ce qu’il a créé (Apoc 21.1). IntĂšgres-tu cette donnĂ©e dans la maniĂšre dont tu vis sur cette terre ? TroisiĂšmement, ce passage nous rappelle que Dieu est juste et il ne laissera pas le mal impuni [note]Nah 1.3 ; Rom 2.3[/note]! Doutes-tu parfois de la justice de Dieu ? Enfin, ces jugements dĂ©montrent la grandeur et la saintetĂ© de Dieu et sont un encouragement Ă  vivre notre vie terrestre de maniĂšre sĂ©rieuse en poursuivant notre sanctification (HĂ©b 12.14).

 


Pourquoi le mal ?
Pourquoi la souffrance ?
Comment expliquer la naissance d’un enfant handicapĂ© ?

Les disciples posent la question Ă  JĂ©sus au sujet d’un mendiant aveugle : « Rabbi, qui a pĂ©chĂ©, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit nĂ© aveugle ? » (9.2).

Les disciples ne parlent pas d’injustice, mais de responsabilitĂ©. Pour eux, le mal ne s’explique que par le pĂ©chĂ©, soit celui des parents, soit celui de l’aveugle qui aurait pĂ©chĂ© dans le sein maternel. Les rabbins faisaient rĂ©fĂ©rence Ă  la lutte entre Jacob et ÉsaĂŒ dans le sein de Rebecca (Gen 25.21-23) pour souligner que le caractĂšre, les rivalitĂ©s et le mal se manifestent dĂ©jĂ  avant la naissance.
JĂ©sus ne s’intĂ©resse pas au passĂ© pour expliquer l’infirmitĂ©, mais il regarde vers l’avenir : « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient pĂ©chĂ© ; mais c’est afin que les Ɠuvres de Dieu soient manifestĂ©es en lui » (9.3).

Le contexte du récit

Pour comprendre la question des disciples et la rĂ©ponse de JĂ©sus, il faut tenir compte du contexte. Au lendemain de la fĂȘte des Tabernacles, JĂ©sus retourne au temple pour enseigner (8.2). Il dit : « Je suis la lumiĂšre du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les tĂ©nĂšbres, mais il aura la lumiĂšre de la vie » (8.12). Face Ă  l’opposition grandissante des Juifs de JĂ©rusalem, JĂ©sus se prĂ©sente comme le juge qui dĂ©nonce le pĂ©chĂ©. En particulier, il affirme que les Juifs qui l’entourent ne sont pas, pour la plupart, de vrais descendants d’Abraham, puisqu’ils sont animĂ©s de dĂ©sirs meurtriers. Ces hommes veulent le tuer. Ils ont donc pour ancĂȘtre le diable et non pas Abraham (8.44). Ils sont menteurs comme leur pĂšre (Satan), alors que JĂ©sus dit la vĂ©ritĂ©. À la fin du chapitre 8, lorsque JĂ©sus affirme exister de toute Ă©ternitĂ© (« avant qu’Abraham fĂ»t, je suis », 8.58), les Juifs « prirent des pierres pour les jeter contre lui ; mais JĂ©sus se cacha, et il sortit du temple » (8.59). Ironiquement, la lumiĂšre du monde doit se cacher ! Mais JĂ©sus ne se cache pas longtemps, puisqu’au sortir du temple, il opĂšre un prodige.

Jésus « voit » un aveugle

De maniĂšre surprenante, l’auteur de l’Évangile affirme au dĂ©but du chapitre 9 que JĂ©sus voit, en passant, un homme aveugle de naissance (9.1). On s’attendrait Ă  ce que l’auteur dise que les disciples voient un aveugle de naissance puisqu’ils posent ensuite leur question, mais pourquoi indiquer que JĂ©sus voit un aveugle ? Le regard de JĂ©sus a dĂ» attirer l’attention des disciples. C’est comme si JĂ©sus cherchait quelqu’un et finit par le trouver. Son regard s’arrĂȘte sur la personne recherchĂ©e.
Ce mendiant aveugle-nĂ© intĂ©resse JĂ©sus, et c’est ce qui pousse les disciples Ă  poser leur question. JĂ©sus vient de parler des Juifs qui ont pour pĂšre le diable, et maintenant JĂ©sus regarde un aveugle de naissance. JĂ©sus voudrait-il poursuivre sa leçon sur le pĂ©chĂ© des hommes et sur le triste lien qui unit les individus Ă  leurs ancĂȘtres pĂ©cheurs ?
JĂ©sus continue effectivement Ă  se rĂ©vĂ©ler puisqu’il affirme une seconde fois qu’il est « la lumiĂšre du monde » (9.5). Cependant, il ne va pas mettre en exergue le pĂ©chĂ© des hommes (en tout cas pas dans un premier temps), mais il va manifester sa grĂące envers un malheureux. Il choisit un aveugle de naissance, car la guĂ©rison d’un tel homme illustre le mieux qu’il est « la lumiĂšre du monde » et le souverain crĂ©ateur.

La salive, la boue et la piscine

JĂ©sus « cracha Ă  terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : Va, et lave-toi au rĂ©servoir de SiloĂ© — nom qui signifie envoyĂ© » (9.6-7a). JĂ©sus utilise sa salive, oĂč on pourrait voir un symbole de sa parole. Il crache sur la poussiĂšre de la terre pour faire de la boue qu’il applique ensuite comme une onction sur les yeux de l’aveugle. JĂ©sus imite le Dieu CrĂ©ateur qui a Ă©tabli toute chose par sa parole et qui a tirĂ© l’homme « de la poussiĂšre de la terre » (Gen 2.7). JĂ©sus vient d’affirmer son Ă©ternitĂ© (« avant qu’Abraham fĂ»t, je suis ») et maintenant il agit comme le Dieu CrĂ©ateur.
Le premier jour de la crĂ©ation, Dieu avait dit : « Que la lumiĂšre soit ! Et la lumiĂšre fut » (Gen 1.3), et maintenant, JĂ©sus affirme « pendant que je suis dans le monde, je suis la lumiĂšre du monde » (9.5 ). Au commencement, la lumiĂšre que Dieu crĂ©e est « bonne » et Dieu sĂ©pare « la lumiĂšre d’avec les tĂ©nĂšbres » (Gen 1.4). À JĂ©rusalem, JĂ©sus donne la lumiĂšre Ă  l’aveugle.
JĂ©sus envoie l’aveugle Ă  la piscine de « l’envoyĂ© » (9.7), car il veut enseigner que celui qui l’écoute, lui, l’envoyĂ© de Dieu, trouvera la vue. Cela est vrai sur le plan physique et sur le plan spirituel.

Qui est Jésus ?

Une fois guĂ©ri, l’aveugle revient sur ses pas et tĂ©moigne de sa guĂ©rison. Plusieurs personnes l’interrogent sur la maniĂšre dont la guĂ©rison s’est rĂ©alisĂ©e : « Comment tes yeux ont-ils Ă©tĂ© ouverts ? » (9.10 ; cf. 9.19, 26) La rĂ©ponse est claire et succincte : « L’homme qu’on appelle JĂ©sus a fait de la boue, a oint mes yeux, et m’a dit : Va au rĂ©servoir de SiloĂ©, et lave-toi. J’y suis allĂ©, je me suis lavĂ©, et j’ai pu voir » (9.11). DĂšs cet instant, les Ă©changes se focalisent sur la personne du guĂ©risseur. « OĂč est cet homme ? » (9.12). Certains affirment que l’homme en question ne peut pas venir de Dieu, « car il n’observe pas le sabbat » (9.16), ce que d’autres contestent (« Comment un homme pĂ©cheur peut-il faire de tels miracles ? » 9.16) Pour l’aveugle, son bienfaiteur est « un prophĂšte » (9.17).
La tension entre les Juifs et l’aveugle augmente d’un cran, quand les Juifs l’interrogent une seconde fois. Les Pharisiens veulent que l’aveugle critique JĂ©sus — ce qu’il refuse de faire. Il les reprend sur leur attitude et conclut en disant : « Nous savons que Dieu n’exauce point les pĂ©cheurs ; mais, si quelqu’un l’honore et fait sa volontĂ©, il l’exauce. Jamais, on n’a entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-nĂ©. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » (9.31-33).
Les Juifs, incapables de rĂ©pondre Ă  l’argumentation de l’homme, ne peuvent que l’insulter et le chasser (9.34). Ainsi, aprĂšs avoir chassĂ© du temple « la lumiĂšre du monde » (JĂ©sus), les Juifs chassent maintenant (de la ville ?) le tĂ©moin qui a retrouvĂ© la vue.
JĂ©sus rencontre alors l’aveugle une seconde fois, car il veut que l’homme ne voie pas simplement physiquement, mais aussi spirituellement. JĂ©sus s’identifie comme Ă©tant le « Fils de Dieu », une parole aussitĂŽt acceptĂ©e avec enthousiasme : « Et il [l’aveugle] dit : Je crois, Seigneur. Et il l’adora » (9.35-38).

Qui est aveugle ?

Le rĂ©cit se termine sur le thĂšme du dĂ©but. Les disciples avaient Ă©voquĂ© un lien possible entre la cĂ©citĂ© et le pĂ©chĂ© passĂ© des parents ou de l’aveugle. JĂ©sus souligne le lien entre la cĂ©citĂ© spirituelle et le pĂ©chĂ© prĂ©sent des protagonistes (9.39-41). Les Juifs ne sont pas seulement les descendants du diable, mais ils sont inexcusables, car ils viennent de rejeter le signe de grĂące et de puissance que JĂ©sus leur a donnĂ©. « Si vous Ă©tiez aveugles, vous n’auriez pas de pĂ©chĂ©. Mais maintenant vous dites : Nous voyons. C’est pour cela que votre pĂ©chĂ© subsiste » (9.41). En d’autres mots, si vous n’aviez pas vu mes prodiges, vous ne seriez pas (autant) coupables. Mais les Juifs s’entĂȘtent dans leur incrĂ©dulitĂ© et restent prisonniers du pĂ©chĂ© dans lequel ils ont Ă©tĂ© engendrĂ©s.

Poser la bonne question sur le mal

Depuis la chute, le mal et la mort rĂšgnent dans le monde. Parfois un lien direct existe entre une maladie et le pĂ©chĂ© d’un individu (Act 5.1-12 ; 12.21-23 ; 1 Cor 11.28-30), mais ce n’est pas toujours le cas. Souvent les victimes d’un flĂ©au ne sont pas plus coupables que ceux qui en ont Ă©chappĂ© (Luc 13.1-5). Les questionnements sur le pourquoi d’un malheur restent souvent sans rĂ©ponse. Et mĂȘme quand les rĂ©ponses existent, elles ne permettent pas de revenir en arriĂšre. Les questions Ă  poser face au malheur sont : comment puis-je m’en sortir ? et surtout qui peut m’aider Ă  m’en sortir ?
JĂ©sus est la rĂ©ponse Ă  toute notre misĂšre. Il est l’envoyĂ© du PĂšre cĂ©leste pour Ă©clairer les hommes et les restaurer physiquement et spirituellement, dans le prĂ©sent et pour l’éternitĂ©. Telle est l’Ɠuvre de Dieu : complĂšte et dĂ©finitive.


L’article qui suit est un condensĂ© de l’article original paru dans le « Journal for Baptist Theology & Ministry » au printemps 2007.

L’auteur aborde ici la question de l’encouragement pastoral en temps de catastrophe naturelle de maniùre originale en pointant l’importance d’une bonne perspective biblique sur les catastrophes.

Tout d’abord, nous devons reconnaĂźtre que le problĂšme le plus troublant qui Ă©merge lors de toute grande catastrophe naturelle n’est pas que des gens meurent. C’est un vrai problĂšme humain et Ă©motionnel, mais ce n’est pas le plus important. Les ouragans, les tsunamis, les tremblements de terre, les incendies, les tornades ou les inondations ne modifient pas les statistiques sur le nombre de dĂ©cĂšs de la race humaine, ne serait-ce que d’une dĂ©cimale. Un typhon au Bangladesh a emportĂ© entre 300 000 et 500 000 vies en 1970[note]NOAA News Online (http://www.noaanews.noaa.gov/stories/s334b.htm).[/note]et la pandĂ©mie mondiale de la grippe de 1918 a exterminĂ© entre 50 et 100 millions de personnes[note]EncyclopĂ©die en ligne WikipĂ©dia (http://en.wikipedia.org/wiki/Spanish_flu). Certaines estimations sont plus basses (20 Ă  40 millions) mais mĂȘme les estimations plus basses en font la pire pandĂ©mie de l’histoire.[/note], mais aucun de ces Ă©vĂ©nements catastrophiques ne changera le sombre pronostic selon lequel tout ĂȘtre humain va mourir.
Ce n’est pas non plus le problĂšme gĂ©nĂ©ral que les Ă©vĂ©nements naturels dĂ©truisent ce que nous avons fait — nos maisons, nos bĂątiments, nos routes, etc. Personne ne devrait s’Ă©tonner qu’une maison ou un bĂątiment soit rĂ©duit Ă  nĂ©ant dans une coulĂ©e de boue, Ă©tant donnĂ© que Dieu dĂ©clare que tout sera finalement dĂ©truit par la dĂ©composition de toute façon (Mat 6.19 ; Rom 8.20-25). La destruction cataclysmique Ă  venir de la terre entiĂšre telle que nous la connaissons nous est annoncĂ©e (2 Pi 3.11-13). Certains ont perdu ces choses plus tĂŽt qu’ils ne l’avaient espĂ©rĂ©, mais le fait qu’elles soient dĂ©truites ne devrait jamais faire l’objet d’un dĂ©bat parmi les Ă©vangĂ©liques.
En outre, le fait que de nombreuses personnes soient confrontĂ©es Ă  une dĂ©gradation de leurs conditions d’existence en raison d’une catastrophe ne devrait pas ĂȘtre une Ă©nigme pour nous. Un nouvel ordre viendra finalement pour tous ; les uns connaĂźtront le ciel et une nouvelle terre (2 Pi 3.13) et les autres l’enfer. La mort change tout, tout comme le retour du Christ.
Nous devrions Ă©galement nous rappeler qu’il n’y a pas de diffĂ©rence significative entre l’horreur de la mort lors d’une catastrophe naturelle et celle qui se produit en temps normal. S’il Ă©tait possible de demander Ă  un homme qui se trouve dans l’environnement aseptisĂ© d’un hĂŽpital ce que c’est que de rendre son dernier souffle alors qu’il se noie dans son propre liquide, il vous dirait que c’est tout aussi horrible que d’ĂȘtre noyĂ© dans une inondation. Parce que Dieu permet que le corps subisse un choc dans les moments de peur, nombreux sont ceux qui, heureusement, bĂ©nĂ©ficient d’une anesthĂ©sie lorsqu’ils meurent, qu’elle soit ou non narcotique. Mais la mort reste un ennemi ravageur, oĂč qu’elle se produise et quelle que soit la maniĂšre dont on la rencontre.
Qu’est-ce qui est si Ă©tonnamment unique dans une catastrophe naturelle ? Pourquoi devenons-nous poĂ©tiques et diserts Ă  son sujet ? Nous sommes effrayĂ©s parce qu’une catastrophe naturelle met en Ă©vidence ces faits universels inĂ©vitables. Elle les peint en couleurs vives pile en face de nous pour que nous ne puissions pas y Ă©chapper. Nous voyons Ă  quel point nous sommes impuissants. Notre invincibilitĂ© s’Ă©vapore ; notre vulnĂ©rabilitĂ© nous apparaĂźt et se rit de nous. Nous voyons des personnes comme nous vaquer Ă  leurs occupations, puis tout perdre et mourir en un instant.
Toute mort et toute destruction proviennent de l’Ă©vĂ©nement le plus cataclysmique de l’histoire : la chute de l’homme, et le juste jugement de Dieu qui en rĂ©sulte (Gen 3). Notre monde naturel gĂ©mit sous l’esclavage qui en rĂ©sulte (Rom 8.18-25)[note]Ce passage montre sans conteste le lien entre la chute de l’homme et l’esclavage dont souffre toute la nature. La crĂ©ation attend que les hommes soient libĂ©rĂ©s de leurs pĂ©chĂ©s. Lors de la restauration de toutes choses, les nouveaux cieux et la nouvelle terre (2 Pi 3.13 ; Apoc 21.1) sont dĂ©crits comme un monde dans lequel la justice habite. Lorsque l’homme rachetĂ© est ultimement libĂ©rĂ© de son pĂ©chĂ©, l’univers lui-mĂȘme est simultanĂ©ment rĂ©tabli dans sa libertĂ© originelle, hors de toute dĂ©cadence.[/note] . De tous les hommes, les croyants devraient apprendre Ă  apprivoiser cette situation.
La certitude que la mort, la corruption et la destruction vont, de toute façon nous atteindre, nous tous et tout ce que nous possĂ©dons, n’Ă©radique cependant pas la douleur intĂ©rieure que les croyants peuvent Ă©prouver. MĂȘme le Christ, qui a dit : « Que votre cƓur ne soit pas troublĂ© », a Ă©tĂ© « affligĂ© et troublĂ© » et « profondĂ©ment affligĂ©, jusqu’Ă  la mort » par le poids du pĂ©chĂ© placĂ© sur lui. Avec une connaissance parfaite et une confiance absolue, il a trouvĂ© la paix par rapport Ă  la croix Ă  GethsĂ©manĂ©. Certes, son fardeau Ă©tait infiniment plus lourd que le nĂŽtre, mais il y a sĂ»rement une leçon Ă  en tirer.
Certains des plus grands saints ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©primĂ©s par des pertes ou des bouleversements (David, Élie, Spurgeon, et Martyn Lloyd-Jones, etc.). Des troubles Ă©motionnels permanents nous rappellent qu’une catastrophe, quelle qu’elle soit, est souvent une immense Ă©preuve qui entraĂźne des catastrophes secondaires, comme les ouragans entraĂźnent des tornades, mĂȘme chez les croyants. Si c’est le cas, nous, des saints « ordinaires », devons recevoir beaucoup d’aide pour comprendre et faire face aux catastrophes naturelles lorsqu’elles nous touchent ou touchent ceux que nous aimons. Qu’est-ce qui peut nous aider ?
Lorsqu’une catastrophe se produit, l’Ă©tat mental ou Ă©motionnel du croyant est directement liĂ© Ă  sa perception spirituelle. En fin de compte, et souvent immĂ©diatement, les croyants peuvent surmonter une plongĂ©e en chute libre liĂ©e au traumatisme de ce qui s’est passĂ©. Le travail pastoral consiste non seulement Ă  faire preuve d’empathie, mais aussi Ă  amener les croyants Ă  avoir une perspective biblique sur la catastrophe et la perte dĂšs que possible, de prĂ©fĂ©rence avant que l’Ă©vĂ©nement ne se produise. C’est sur cette perspective que je souhaite attirer notre attention.

La nature obéit à Dieu

Les disciples ont dit de JĂ©sus « Quel est donc celui-ci, Ă  qui obĂ©issent mĂȘme le vent et la mer » (Marc 4.41)[note]De mĂȘme, Luc 8.24 dĂ©clare que JĂ©sus « menaça le vent et les flots, qui s’apaisĂšrent, et le calme revint ». [/note] . Ce verset est souvent utilisĂ© pour dĂ©fendre la foi face Ă  des sceptiques afin de prouver que JĂ©sus est rĂ©ellement Dieu. Les chrĂ©tiens ont presque toujours affirmĂ©, en des temps paisibles, que Dieu contrĂŽle la nature. Le fermier prie Dieu pour qu’il pleuve sur ses champs secs, tout comme l’instituteur chrĂ©tien demande Ă  Dieu un ciel clair pour le pique-nique de sa classe, car nous supposons que Dieu gĂšre tout cela. Mais cette croyance Ă©vangĂ©lique gĂ©nĂ©rale, presque implicite, va-t-elle assez loin lorsque les temps sont plus difficiles ?
Le psalmiste parle de façon convaincante du contrĂŽle de Dieu sur les Ă©vĂ©nements : « Tout ce que l’Éternel veut, il le fait, dans les cieux et sur la terre, dans les mers et dans tous les abĂźmes. Il fait monter les nuages des extrĂ©mitĂ©s de la terre, il produit les Ă©clairs et la pluie, il tire le vent de ses trĂ©sors » (Ps 135.6-7).
C’est Dieu qui a ordonnĂ© chacun des flĂ©aux naturels sur l’Égypte, comme la transformation de l’eau en sang, l’invasion de la terre par des grenouilles, l’envoi de la grĂȘle et des criquets dĂ©vastateurs. MĂȘme Pharaon l’a reconnu (Ex 9.27-28). « MoĂŻse Ă©tendit sa verge vers le ciel ; et l’Éternel envoya des coups de tonnerre et de la grĂȘle, et le feu se promenait sur la terre. L’Éternel fit pleuvoir de la grĂȘle sur le pays d’Égypte » (Ex 9.23).
Avant cela, le dĂ©luge avait Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  l’intervention directe de Dieu : « Encore sept jours, et je ferai pleuvoir sur la terre quarante jours et quarante nuits, et j’exterminerai de la face de la terre tous les ĂȘtres que j’ai faits » (Gen 7.4). La fin du dĂ©luge Ă©tait Ă©galement l’action de Dieu : « Dieu se souvint de NoĂ©, de tous les animaux et de tout le bĂ©tail qui Ă©taient avec lui dans l’arche ; et Dieu fit passer un vent sur la terre, et les eaux s’apaisĂšrent. » (Gen 8.1).
Dieu a combattu pour IsraĂ«l en envoyant de gros grĂȘlons sur les Amorites : « Comme ils fuyaient devant IsraĂ«l, et qu’ils Ă©taient Ă  la descente de Beth-Horon, l’Éternel fit tomber du ciel sur eux de grosses pierres jusqu’à AzĂ©ka, et ils pĂ©rirent » (Jos 10.11).
Jonas fit l’expĂ©rience du contrĂŽle souverain de Dieu sur la sphĂšre naturelle : « L’Éternel Dieu fit croĂźtre un ricin, qui s’éleva au-dessus de Jonas, pour donner de l’ombre Ă  sa tĂȘte et pour lui ĂŽter son irritation. Jonas Ă©prouva une grande joie Ă  cause de ce ricin. Mais le lendemain, Ă  l’aurore, Dieu fit venir un ver qui rongea le ricin, et le ricin sĂ©cha. Au lever du soleil, Dieu fit souffler un vent chaud d’orient, et le soleil frappa la tĂȘte de Jonas » (Jon 4.6-8).
Et quelle que soit l’option millĂ©nariste que l’on ait, il ne fait aucun doute que la vision de Jean sur l’Ăźle de Patmos rĂ©affirme que Dieu contrĂŽle parfaitement toute la nature et l’utilise comme il le souhaite, en particulier dans le jugement (cf. Apoc 16.18, etc.).

La bonté de Dieu

Voici quelques bonnes raisons pour affirmer qu’une catastrophe naturelle vient d’un Dieu bon et attentionnĂ© :
1. Dieu est reconnu comme puissant et il ne faut pas se moquer de lui. Dieu a souvent affirmé que les événements cataclysmiques avaient pour but de montrer sa puissance envers les hommes (Ex 9.14-16 ; 14.31).
2. La sociĂ©tĂ© est avertie de la plus grande calamitĂ© : le jugement Ă©ternel. Un dĂ©sastre physique n’est rien comparĂ© Ă  la damnation Ă©ternelle. Un ouragan est une annonce : si vous ne vous repentez pas, pire que cela va vous arriver (cf. Luc 13.1-5).
3. Certaines personnes sont punies Ă  juste titre pour leur rĂ©bellion. La Bible dĂ©clare que « la colĂšre de Dieu se rĂ©vĂšle du ciel contre toute impiĂ©tĂ© et toute injustice des hommes » (Rom 1.18). Les ouragans ne sont que l’un des moyens de son action (cf. Ps 7.11-13). Nous devrions nous rĂ©jouir de la bontĂ© de Dieu dans sa victoire sur les impies.
4. Certains vrais croyants sont mis Ă  l’Ă©preuve ou disciplinĂ©s et leur foi est renforcĂ©e. La mĂȘme tempĂȘte qui juge un homme non croyant peut ĂȘtre le creuset de l’Ă©preuve et/ou de la discipline pour un vrai chrĂ©tien, et le fortifiera et le purifiera pour l’avenir (Jac 1.2-3 ; HĂ©b 12.5-11).
5. Les croyants peuvent ĂȘtre emmenĂ©s au ciel, et certains ennemis de Dieu peuvent ĂȘtre retirĂ©s de la terre. C’est une rĂ©alitĂ© difficile Ă  accepter, mais vraie nĂ©anmoins. La Bible dit que nos jours sont inscrits par Dieu avant mĂȘme que l’un d’eux ne soit vĂ©cu (Ps 139.16). Il promet Ă©galement que de nombreux rebelles connaĂźtront une fin calamiteuse (Ps 73.18-19).
6. Les fidĂšles reçoivent l’occasion d’aimer de façon sacrificielle. En raison de la nature du vrai croyant, vous trouverez toujours des chrĂ©tiens parmi ceux qui sont sur place pour aider Ă  soulager la dĂ©tresse (1 Jean 3.17 ; Gal 6.10). Leur amour peut orienter de nombreuses personnes vers le Christ.[note]AdaptĂ© de « Do Hurricane Just Happen ? », Jim Elliff, 2004, http://www.bulletininserts.org/hurri.html.[/note]

La disposition de Dieu envers le croyant

Il y a encore plus de raisons d’encouragement pour les croyants en particulier. Pierre a rappelĂ© aux croyants de tous les temps qu’ils Ă©taient appelĂ©s Ă  bĂ©nir « afin d’hĂ©riter la bĂ©nĂ©diction » (1 Pi 3.9). En fait, Dieu comble le croyant de bĂ©nĂ©dictions. David a Ă©crit : « Que tes pensĂ©es, ĂŽ Dieu, me semblent impĂ©nĂ©trables ! Que le nombre en est grand ! Si je les compte, elles sont plus nombreuses que les grains de sable. » (Ps 139.17-18). Parmi les autres promesses, qui s’accomplissent toutes en Christ et qui sont la part du croyant, il y a cette promesse de bĂ©nĂ©diction : « Je te bĂ©nirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bĂ©nĂ©diction. Je bĂ©nirai ceux qui te bĂ©niront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la terre seront bĂ©nies en toi » (Gen 12.2-3)[note]Selon moi, la promesse de la terre du chapitre 12 se rĂ©alise pour le croyant dans la nouvelle terre. Voir HĂ©b 11.8-16, 39-40.[/note]. Cette « bĂ©nĂ©diction » ou faveur de Dieu, sur la vie du croyant, est le droit de naissance de tous les chrĂ©tiens, juifs ou paĂŻens [note]Parce que nous sommes tous « fils d’Abraham » par la foi, tous les croyants du Nouveau Testament partagent la promesse. Ceci est clairement Ă©tabli par Paul en Galates 3.[/note].
C’est sur la base de cette confiance dans la disposition favorable de Dieu envers le croyant que Paul peut affirmer dans Romains 8.28 que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelĂ©s selon son dessein ». Les versets 29 et 30 situent ce « bien » dans son contexte. Chaque aspect mentionnĂ© conduit au don final et parfait de la glorification. D’une part, nous pouvons dire que tout ce qui finit bien doit concourir pour le bien. Mais, il y a plus que cela. Au verset 29, Paul lie le bien que Dieu accomplit Ă  la sanctification (le dĂ©roulement de son « dessein » du verset 28), car ceux qui sont connus d’avance sont prĂ©destinĂ©s Ă  ĂȘtre « semblables Ă  l’image de son Fils ».
Dieu veut nous rendre Ă©ternellement heureux et dĂ©verser sur nous « les richesses de sa grĂące » (Éph 2). Pour nous prĂ©parer Ă  cet Ă©tat de bonheur absolu, il nous soumet Ă  tout ce qui est nĂ©cessaire pour notre sanctification. Dans la pensĂ©e de Paul, l’activitĂ© de Dieu pour nous rendre conforme Ă  lui fait partie du bien qu’il fait « concourir » pour nous avant notre glorification finale. La souffrance est bonne pour le croyant parce qu’ĂȘtre rendu conforme Ă  Christ est bon.
Dieu veut soit discipliner, soit Ă©prouver par la souffrance, et les deux produisent le bien dans le sens d’une progression dans la sanctification[note]Cf. HĂ©b 12.10 oĂč il est dit que la discipline est « pour notre bien, afin que nous participions Ă  sa sainteté ».[/note] . Il ne nous est pas permis de retirer la calamitĂ© naturelle de cet ensemble de souffrances nĂ©cessaires pour le croyant. Nous devons considĂ©rer tout cela comme de la joie (Jac 1.2-3) car la souffrance est un aspect fondamental de la sanctification.
Dans le mĂȘme chapitre de l’ÉpĂźtre aux Romains, Paul affirme que tous les futurs hĂ©ritiers souffriront avec Christ ». Il dĂ©crit les gĂ©missements que toute la crĂ©ation pousse en raison de l’entrĂ©e du pĂ©chĂ© dans le monde. Maintenant, nos corps sont soumis, avec toute la crĂ©ation, Ă  la « futilitĂ© » que le pĂ©chĂ© de l’homme a apportĂ©e dans l’univers. Ce n’est pas une « futilitĂ© » facile, ni une « corruption » gentille Ă  laquelle nous sommes confrontĂ©s. Mais tout va changer pour le croyant : il sera un jour glorifiĂ© par « la rĂ©demption de son corps ». La nature sera libĂ©rĂ©e de cette corruption, et cela inclut tout d’abord notre propre corps. En fait, c’est la libĂ©ration de notre corps qui entraĂźne la libertĂ© de la crĂ©ation. Paul dit : « J’estime que les souffrances du temps prĂ©sent ne sauraient ĂȘtre comparĂ©es Ă  la gloire Ă  venir qui sera rĂ©vĂ©lĂ©e pour nous » (Rom 8.18.). Quel espoir nous avons !
Dans nos prĂ©dications et dans nos conseils pastoraux lors de calamitĂ©s naturelles, nous ne rendons pas service Ă  ceux qui souffrent physiquement et mentalement en Ă©vitant de parler de la souverainetĂ© de Dieu et du plan divin de sanctification qui s’achĂšve par la glorification. Leur souffrance n’est pas vaine et Dieu est bon dans tout cela. Bien que le malade soit au fond du trou et qu’il lutte souvent Ă  travers des douleurs et des pertes immenses, il reste une espĂ©rance rĂ©aliste pour lui — tant dans ce que ces pertes apportent Ă  son dĂ©veloppement spirituel que dans son anticipation de la gloire future. Nous honorerons Dieu au plus haut point, non pas en essayant d’empĂȘcher les gens de comprendre ses attributs et ses desseins, mais en affirmant sa bontĂ© envers les croyants, quelle que soit la forme sous laquelle ses bĂ©nĂ©dictions sont administrĂ©es. Au ciel, nous apprĂ©cierons et louerons Dieu pour le moment choisi et la parfaite exĂ©cution de ses plans, car Dieu fait tout bien. Bien que notre comprĂ©hension sur terre soit imparfaite, nous devons amener le peuple de Dieu, dans la mesure du possible pour l’instant, Ă  se rĂ©jouir et Ă  avoir foi dans le Dieu qui est Ă  la fois souverain et bon.


ÉzĂ©chiel 14.12-23 :

La parole de l’Éternel me fut adressĂ©e, en ces mots :
La parole de l’Éternel me fut adressĂ©e, en ces mots : 13Fils de l’homme, si un pays pĂ©chait contre moi en se livrant Ă  l’infidĂ©litĂ©, et si j’étendais ma main sur lui, si je brisais pour lui le bĂąton du pain, si je lui envoyais la famine, si j’en exterminais les hommes et les bĂȘtes, 14et qu’il y ait au milieu de lui ces trois hommes, NoĂ©, Daniel et Job, ils sauveraient leur Ăąme par leur justice, dit le Seigneur, l’Éternel.
15Si je faisais parcourir le pays par des bĂȘtes fĂ©roces qui le dĂ©peupleraient, s’il devenait un dĂ©sert oĂč personne ne passerait Ă  cause de ces bĂȘtes, 16et qu’il y ait au milieu de lui ces trois hommes, je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, eux seuls seraient sauvĂ©s, et le pays deviendrait un dĂ©sert.
17Ou si j’amenais l’épĂ©e contre ce pays, si je disais : Que l’épĂ©e parcoure le pays ! si j’en exterminais les hommes et les bĂȘtes, 18et qu’il y ait au milieu de lui ces trois hommes, je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, mais eux seuls seraient sauvĂ©s.
19Ou si j’envoyais la peste dans ce pays, si je rĂ©pandais contre lui ma fureur par la mortalitĂ©, pour en exterminer les hommes et les bĂȘtes, 20et qu’il y ait au milieu de lui NoĂ©, Daniel et Job, je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, mais ils sauveraient leur Ăąme par leur justice.
21Oui, ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Quoique j’envoie contre JĂ©rusalem mes quatre chĂątiments terribles, l’épĂ©e, la famine, les bĂȘtes fĂ©roces et la peste, pour en exterminer les hommes et les bĂȘtes, 22il y aura nĂ©anmoins un reste qui Ă©chappera, qui en sortira, des fils et des filles. Voici, ils arriveront auprĂšs de vous ; vous verrez leur conduite et leurs actions, et vous vous consolerez du malheur que je fais venir sur JĂ©rusalem, de tout ce que je fais venir sur elle. 23Ils vous consoleront, quand vous verrez leur conduite et leurs actions ; et vous reconnaĂźtrez que ce n’est pas sans raison que je fais tout ce que je lui fais, dit le Seigneur, l’Éternel (Éz 14.12–23).  

La prophĂ©tie d’ÉzĂ©chiel sur les quatre flĂ©aux

Jeune sacrificateur dĂ©portĂ© en Babylonie, ÉzĂ©chiel reçoit une sĂ©rie de visions montrant la gloire de l’Éternel, dĂ©nonçant les pĂ©chĂ©s des Juifs restĂ©s Ă  JĂ©rusalem et annonçant le dĂ©part prochain de la gloire et la chute de la ville (Éz 1 Ă  11). Ensuite, dans une sĂ©rie de treize oracles, ÉzĂ©chiel dĂ©veloppe les raisons du jugement du peuple.
Le troisiĂšme oracle (Éz 14.12-23) annonce quatre terribles flĂ©aux que « le Seigneur, l’Éternel »[note]L’expression est caractĂ©ristique du livre : la combinaison hĂ©braĂŻque AdonaĂŻ YahvĂ© se trouve 287 fois dans l’A.T., dont 210 fois dans le seul livre d’ÉzĂ©chiel.[/note]  va envoyer sur JĂ©rusalem : la famine, les bĂȘtes fĂ©roces, l’épĂ©e et la peste. Pour marquer l’irrĂ©vocabilitĂ© de sa dĂ©cision, Dieu ajoute que la prĂ©sence de trois hommes justes comme NoĂ© (qui avait sauvĂ© sa famille), Daniel (dont l’action avait permis d’épargner les sages de Babylone et ses trois amis) et Job (qui avait intercĂ©dĂ© pour ses amis) ne pourrait mĂȘme pas arrĂȘter le jugement.
Dieu annonce qu’il n’épargnera qu’un « reste », pour tĂ©moigner du bien-fondĂ© du jugement. Les exilĂ©s comprendront alors que les malheurs qui ont atteint JĂ©rusalem sont mĂ©ritĂ©s et seront « consolĂ©s ».

La réalisation historique

AprĂšs un cycle de rĂ©voltes et d’allĂ©geances dĂ©tournĂ©es envers l’Égypte, le petit royaume vassal de Juda est envahi par son suzerain, Nebucadnetsar, qui veut en finir avec lui. Au dĂ©but de l’annĂ©e 588 av. J.-C., les armĂ©es babyloniennes commencent le siĂšge de JĂ©rusalem qui durera environ deux ans (2 Rois 25.1-2).
Ce siĂšge est dramatique et entraĂźne une famine aiguĂ« (2 Rois 25.3). La fuite des soldats de l’armĂ©e juive et de son roi SĂ©dĂ©cias se solde par une tuerie : les Babyloniens les font passer par le fil de l’épĂ©e. Selon la parole de JĂ©rĂ©mie, leurs cadavres sont dĂ©vorĂ©s par les bĂȘtes sauvages (JĂ©r 34.20). La peste n’est pas spĂ©cifiquement mentionnĂ©e, mais le manque d’eau potable lors d’un siĂšge entraĂźne gĂ©nĂ©ralement des maladies contagieuses ; JĂ©rĂ©mie l’avait d’ailleurs prĂ©dit (JĂ©r 21.6-7).

La raison des quatre fléaux

« Ce n’est pas sans raison » que j’envoie ces flĂ©aux dit l’Éternel (Éz 14.23). Ces raisons, nous les trouvons dans la portion symĂ©trique de cette section d’ÉzĂ©chiel, au chapitre 22[note]Nous retenons l’approche de Brian Tidiman (Le livre d’ÉzĂ©chiel, tome 1, CEB, p. 174) qui dĂ©montre brillamment le plan en chiasme des 13 sections des ch. 12 Ă  24, avec au centre la dĂ©monstration de la responsabilitĂ© individuelle (Éz 18). À la section 3 (« De rares justes Ă©chapperont au jugement », 14.12-23) correspond la section 11 (« De rares hommes Ă©mergeront du creuset du jugement, 22.1-31).[/note] . Dieu y rĂ©capitule les pĂ©chĂ©s des habitants de JĂ©rusalem (Éz 22.1-12) et y dresse un rĂ©quisitoire imparable contre toutes les classes de la sociĂ©tĂ© (Éz 22.23-31). Il justifie ainsi son jugement imminent (Éz 22.13-22).
Les versets 6 à 12 énumÚrent quatre séries de péchés :
– des pĂ©chĂ©s sociaux (v. 6-7) : meurtres, mĂ©pris des parents, maltraitance des Ă©trangers, oppression des faibles ;
– des pĂ©chĂ©s cultuels (v. 8-9) : mĂ©pris du sanctuaire, profanation du sabbat, calomnie, idolĂątrie ;
– des pĂ©chĂ©s sexuels (v. 10-11) : impudicitĂ©, violence, adultĂšre, inceste ;
– d’autres pĂ©chĂ©s sociaux (v. 12) : corruption, usure, extorsion
– et le pĂ©chĂ© suprĂȘme : l’oubli de Dieu.

Dieu se doit d’exercer sa justice, l’expression de sa juste colĂšre envers le peuple qui porte son nom. Les quatre flĂ©aux ne l’ont pas atteint par hasard ou arbitrairement.

Les reprises dans le N.T.

Les flĂ©aux d’ÉzĂ©chiel se retrouvent dans plusieurs textes de l’A.T. [nopte]Dans des ordres variĂ©s et parfois en omettant l’un des quatre ou en le remplaçant par un autre. Cf. LĂ©v 26.21-26 (les quatre y sont), 1 Chr 21.12 ; 2 Chr 20.9 ; JĂ©r 21.7 ; 24.10, etc. (JĂ©rĂ©mie omet souvent les bĂȘtes sauvages) ; Éz 6.11 ; 7.15 ; 12.16 ; 33.27.[/note] qui concourent pour annoncer le jugement qui est finalement tombĂ© sur le peuple de JĂ©rusalem en 586 av. J.-C. Mais ce jugement local ne faisait qu’anticiper et mettre en Ă©vidence une situation bien plus gĂ©nĂ©rale.
Dans son discours sur la montagne des Oliviers, JĂ©sus annonce que, jusqu’à son retour, « il y aura, en divers lieux, des famines » et des guerres (symbolisĂ©es par l’épĂ©e chez ÉzĂ©chiel).
Lorsque l’Agneau ouvre le livre scellĂ© de sept sceaux, la rupture du quatriĂšme fait paraĂźtre un cheval verdĂątre montĂ© par « la mort ». Elle a le pouvoir sur le quart de la terre de « faire pĂ©rir les hommes par l’épĂ©e, par la famine, par la mortalitĂ©, et par les bĂȘtes sauvages de la terre » (Apoc 6.8) — prĂ©cisĂ©ment les quatre flĂ©aux d’ÉzĂ©chiel ! Ici comme souvent ailleurs, l’Apocalypse reprend des thĂšmes et des expressions des prophĂštes.

L’application à la situation actuelle

Le monde subit Ă  une Ă©chelle bien plus large que le petit royaume de Juda les quatre flĂ©aux d’ÉzĂ©chiel. Tous n’affectent pas simultanĂ©ment et dans les mĂȘmes proportions chaque nation Ă  chaque Ă©poque. Toutefois les troubles qu’ils Ă©voquent sont bien prĂ©sents ! Le propos d’ÉzĂ©chiel donnait d’ailleurs un principe gĂ©nĂ©ral qui allait bien au-delĂ  du seul cas particulier d’IsraĂ«l en –586 : « Si un pays
 » (Éz 14.13)
La situation du monde en 2021 montre l’actualitĂ© des propos du prophĂšte :
 La « famine » ou les troubles Ă©conomiques : en baisse jusqu’en 2015, la faim dans le monde tend Ă  augmenter Ă  nouveau. 9 % des ĂȘtres humains, soit environ 700 millions de personnes, sont sous-alimentĂ©s. La crise du Covid-19 renforce cette tendance nĂ©gative. Au-delĂ  des seuls problĂšmes de malnutrition, la baisse de croissance dans le monde observĂ©e en 2020 a Ă©tĂ© sans prĂ©cĂ©dent depuis la Seconde guerre mondiale, avec son cortĂšge de paupĂ©risation, chĂŽmage, fragilitĂ© des entreprises, endettement des États, montĂ©e des inĂ©galitĂ©s, etc.
 Les « bĂȘtes sauvages » ou les troubles Ă©cologiques : le monde est en train de prendre conscience de la rĂ©duction dramatique et rapide de la biodiversitĂ© : plus des 2/3 des vertĂ©brĂ©s auraient disparu depuis 1970 [note]Rapport PlanĂšte vivante 2020 du WWF. Il s’agit des populations d’animaux, pas du nombre d’espĂšces diffĂ©rentes.[/note].  Le monde devient peu Ă  peu un « dĂ©sert ». Les zoonoses (maladies et infections transmises Ă  l’homme par les animaux) ne cessent de se rĂ©pandre : elles seraient la cause de 75 % des nouvelles maladies humaines. MĂȘme si l’origine exacte du Covid-19 n’est pas encore connue Ă  la date de la rĂ©daction de cet article, plusieurs indices pointent vers une transmission liĂ©e Ă  la destruction de zones d’habitat primaire qui conduirait des animaux sauvages Ă  se rapprocher des zones habitĂ©es et favoriserait les contacts potentiellement dangereux.
 « L’épĂ©e » ou les troubles politiques : l’indice du risque politique publiĂ© par l’assureur-crĂ©dit français Coface montre un doublement en tendance du nombre de conflits dans le monde par rapport au dĂ©but des annĂ©es 1990. La montĂ©e des populismes, y compris dans des dĂ©mocraties qui semblaient solidement Ă©tablies, est une source grandissante de prĂ©occupation, tout comme la dĂ©rive autoritaire d’autres rĂ©gimes.
 La « peste » ou les troubles sanitaires : l’actualitĂ© est telle qu’il n’est presque pas nĂ©cessaire de les mentionner ! Qui aurait pensĂ© qu’une pandĂ©mie puisse infecter des centaines de millions de personnes, faire des millions de morts, face Ă  l’arsenal mĂ©dical dont le monde croit disposer ? D’autres maladies surgies rĂ©cemment, comme le sida ou le virus Ébola, ont laissĂ© dĂ©munis.

Comment réagir comme chrétiens dans un tel contexte ?

Quatre attitudes nous paraissent appropriées :
 La prudence : il serait facile de s’ériger en procureur et de dĂ©noncer tel pĂ©chĂ© comme cause Ă©vidente de tel flĂ©au dans tel pays. Le lien direct que faisait ÉzĂ©chiel entre les drames que vivait JĂ©rusalem et l’état moral de ses habitants n’est sans doute pas Ă©vident Ă  tracer aujourd’hui. Les troubles Ă©voquĂ©es ci-dessus touchent d’ailleurs, plus ou moins, tous les pays, et les pĂ©chĂ©s dĂ©noncĂ©s par le prophĂšte se retrouvent hĂ©las partout.
 La patience : elle est recommandĂ©e aux martyrs du cinquiĂšme sceau, qui suit la mention des quatre flĂ©aux (Apoc 6.9-11). Les fidĂšles du temps d’ÉzĂ©chiel, tels JĂ©rĂ©mie, subissaient eux aussi dans une mesure les consĂ©quences de l’infidĂ©litĂ© gĂ©nĂ©rale. Nous ne sommes pas immunisĂ©s contre les troubles qui secouent le monde, mais nous pouvons trancher par notre « espĂ©rance persĂ©vĂ©rante » (1 Thes 1.3) et notre confiance dans la souverainetĂ© de notre Dieu. La compassion : au cƓur du dĂ©veloppement d’ÉzĂ©chiel, nous lisons cette exclamation divine : « Est-ce que je dĂ©sire vraiment la mort du mĂ©chant ? » (Éz 18.23) Ayons le mĂȘme cƓur que notre Dieu pour ĂȘtre touchĂ©s des souffrances que ces flĂ©aux entraĂźnent et pour proclamer le salut toujours offert.
 La justice personnelle : NoĂ©, Daniel et Job « sauveraient leur Ăąme par leur justice » disait le prophĂšte. Nous qui nous savons justifiĂ©s devant Dieu, cherchons Ă  vivre davantage en pratique Ă  la hauteur de notre appel. Nous ne sommes pas immunisĂ©s contre les quatre catĂ©gories de pĂ©chĂ©s dĂ©noncĂ©s par ÉzĂ©chiel ; mais, par l’action de l’Esprit en nous, nous pouvons vivre dĂšs aujourd’hui la justice du royaume de Dieu (Mat 6.33 ; Rom 14.17), en attendant le jour oĂč il sera pleinement Ă©tabli et oĂč tout flĂ©au fera dĂ©finitivement partie du passĂ©.


Le Covid est une plaie sanitaire qui recouvre en fait un ensemble de plaies :
– Tout d’abord, nous sommes touchĂ©s par une Ă©pidĂ©mie mondiale qui cause de nombreux morts et beaucoup de malades.
– DeuxiĂšmement, nous sommes tous affectĂ©s parce que notre libertĂ© est entravĂ©e. Nous ne pouvons plus rendre visite Ă  nos proches ĂągĂ©s, voyager, nous rĂ©unir.
– TroisiĂšmement, nous vivons une Ă©norme crise Ă©conomique : les classes moyennes risquent de s’effondrer et cela pourrait permettre Ă  certaines idĂ©ologies de s’imposer.
Or ces plaies ne concernent pas seulement le monde, les incroyants, mais Ă©galement les rachetĂ©s. Dans l’Exode, dix plaies ont atteint l’Égypte : les trois premiĂšres ont touchĂ© de maniĂšre explicite Ă  la fois le peuple d’IsraĂ«l et les Égyptiens. À partir de la quatriĂšme, une sĂ©paration a lieu : le peuple d’IsraĂ«l est Ă©pargnĂ© et le jugement tombe uniquement sur les Égyptiens.
Le tableau ci-dessous récapitule les dix plaies.

Plaie Référence Déclencheur Avertissement Réaction
Cycle 1
1 Eau du Nil en sang 7.14-24 Le bñton d’Aaron Le matin / Nil Refus
2 Grenouilles 7.26-8.11 Au palais Si les grenouilles partent
3 Poux 8.12-15 Aucun Refus
Cycle 2
4 Mouches 8.16-28 Aucun Le matin / Nil Si sacrifices en Égypte
5 Peste 9.1-7 Au palais Refus
6 UlcĂšres 9.8-12 Aucun Refus
Cycle 3
7 GrĂȘle 9.13-35 Le bĂąton / la main de MoĂŻse Le matin Si la grĂȘle cesse
8 Sauterelles 10.1-20 Au palais Si seuls les hommes adorent
9 TénÚbres 10.21-29 Aucun Sans les animaux de sacrifice
Cycle 4
10 Mort des premiers-nés 12.1-51 Chassés

En lisant le texte biblique avec attention, nous remarquons que ces dix plaies sont rĂ©parties en quatre cycles : 3 + 3 + 3 + 1. Le premier cycle touche aussi IsraĂ«l. Cette pĂ©riode Ă©tait celle oĂč les magiciens, JannĂšs et JambrĂšs, ont pu opĂ©rer. Les trois premiĂšres plaies sont dĂ©clenchĂ©es par le bĂąton d’Aaron ; pour la deuxiĂšme sĂ©rie il n’y a pas de dĂ©clencheur ; la troisiĂšme sĂ©rie est dĂ©clenchĂ©e par MoĂŻse, sa main et son bĂąton ; pour la dixiĂšme plaie, Dieu vient lui-mĂȘme en Égypte en tant que juge.
Les premiÚres plaies de chaque série sont annoncées le matin ; les deuxiÚmes dans le palais et les troisiÚmes arrivent sans avertissement.

I. Les trois plaies du 1er cycle

1. L’eau du Nil devient du sang

Dans l’Égypte antique, le Nil Ă©tait considĂ©rĂ© comme la source de la vie. Sans le Nil, l’Égypte ne peut pas vivre : il y pleut trĂšs peu et le dĂ©sert occupe la plus grande partie du pays. Mais il est possible de vivre le long du fleuve, car le Nil est dispensateur de vie. Ainsi ce qui permettait la vie naturelle Ă©tait devenu imbuvable en raison du sang.
Réfléchissons à tous les bienfaits dont nous comble le Créateur, et qui sont source de joies naturelles : la santé, le mariage, la famille, le travail, etc.
Mais nous vivons une Ă©poque oĂč ce qui devrait ĂȘtre une source particuliĂšre de joie devient pour beaucoup une chose totalement imbuvable, comme l’eau changĂ©e en sang. Pensons Ă  tous les couples qui se dĂ©chirent, aux relations de familles perturbĂ©es, aux emplois qui n’apportent aucune satisfaction
 Et ces situations touchent aussi les croyants : c’est une plaie du temps de la fin !

2. Les grenouilles envahissent le pays

La grenouille Ă©tait en Égypte une reprĂ©sentation de HĂ©ket, la dĂ©esse de l’amour. La grenouille est un animal impur selon les lois du LĂ©vitique.
Les grenouilles envahirent tout le pays d’Égypte, jusque dans les maisons, les chambres à coucher, les lits, et aussi les ustensiles du quotidien, fours et huches à pain.
On peut rapprocher la plaie des grenouilles de la sexualisation de notre Ă©poque. Depuis la rĂ©volution sexuelle des annĂ©es 60, toutes les barriĂšres morales sont tombĂ©es et toutes les nations ont Ă©tĂ© atteintes par la vague de la pornographie. Cela se manifeste dans la vie de tous les jours : la publicitĂ© est devenue agressive et saturĂ©e de symboles sexuels. Personne n’y Ă©chappe. En tant que chrĂ©tiens, il nous faut veiller et prendre clairement position sur ces sujets.
Quand les mĂ©dias ont fĂȘtĂ© le cinquantenaire du mouvement de Mai 68, certains ont reconnu que tout n’était pas bon dans l’idĂ©al prĂŽnĂ© alors. Avec le recul, on peut constater que ces « grenouilles » ont tellement corrompu la sociĂ©tĂ© qu’elles ont dĂ©truit les mariages, ruinĂ© la capacitĂ© Ă  aimer et Ă  tisser des liens. Mais aucune Ă©mission sur le jubilĂ© de Mai 68 n’a Ă©voquĂ© la possibilitĂ© de revenir en arriĂšre ; personne n’a reconnu que c’était une erreur. Au contraire, depuis, tout s’est encore aggravĂ© ! La thĂ©orie du genre n’est rien d’autre qu’une escalade excessive jusqu’à l’absurde qui atteint et transforme les enfants dĂšs la crĂšche ; ils sont souillĂ©s par les grenouilles !
C’est Ă©galement ce qui s’est passĂ© jadis. Les grenouilles sont arrivĂ©es et qu’ont fait les devins ? Comme pour le sang : ne pouvant Ă©liminer le miracle, ils l’ont imitĂ© ; les grenouilles se sont encore multipliĂ©es et la situation a empirĂ© !

3. La poussiĂšre devient des poux

Les poux se nourrissent du sang des humains. LĂ©vitique 17.11 relie le sang et l’ñme. D’un point de vue symbolique, les poux qui se nourrissent de sang Ă©voquent le fait que notre Ăąme est attaquĂ©e. Par exemple, la dĂ©pression est, depuis des dĂ©cennies, une maladie endĂ©mique dans les pays occidentaux.
Il est faux de penser que nous, chrĂ©tiens, ne sommes pas touchĂ©s parce que l’ÉpĂźtre aux Philippiens nous exhorte Ă  nous rĂ©jouir toujours. MalgrĂ© les encouragements bibliques, nous pouvons ĂȘtre atteints. Dans sa souverainetĂ©, Dieu permet ces plaies, mais le croyant a Dieu comme sa ressource : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la dĂ©tresse » (Ps 46.2).
On pourrait dire qu’il faudrait appeler toute la chrĂ©tientĂ© Ă  prier et supplier instamment Dieu pour qu’il enlĂšve toutes ces plaies. Ce genre d’appel a Ă©tĂ© fait afin que Dieu mette fin Ă  la crise sanitaire, au confinement et Ă  la crise Ă©conomique. Mais est-ce juste ? Dieu a quelque chose Ă  dire Ă  travers ces plaies, et tant que nous, les ĂȘtres humains, n’avons pas compris ce que Dieu veut nous dire, le temps de la discipline n’est pas terminĂ©… Dieu veut nous secouer ; c’est pourquoi nous devrions bien davantage prier pour que son message soit entendu par le plus grand nombre possible de personnes et qu’elles se l’approprient. Prions pour que nous nous humiliions, que nous revenions vers le Seigneur et ainsi recevions son pardon (cf. 2 Chr 7.14).

II. Les trois plaies du 2e cycle

À partir de la 4e plaie, il se produisit un changement : Dieu distingua son peuple : « Mais, en ce jour-lĂ , je distinguerai le pays de Goshen oĂč habite mon peuple, et lĂ  il n’y aura point de mouches, afin que tu saches que moi, l’Éternel, je suis au milieu de ce pays. J’établirai une distinction entre mon peuple et ton peuple. Ce signe sera pour demain. L’Éternel fit ainsi » (Ex 8.18-20). Le peuple de Dieu Ă©tait sauvĂ© .

4. Les mouches venimeuses

Le mot hĂ©breu pour « mouches » dĂ©signe quelque chose qui est mĂ©langĂ©. Tout le pays fut envahi par un assortiment de toutes sortes de mouches venimeuses. Cette plaie fait penser aux divers miracles, signes, prodiges mensongers, tromperies qui accompagneront la venue de l’Antichrist (2 Thes 2.9-12).

5. La peste bovine

Parmi les terribles jugements de la fin se trouve la « peste » (Apoc 6.8). Cela dĂ©signe des Ă©pidĂ©mies dĂ©vastatrices. Le mot hĂ©breu pour « mort » est celui qui dĂ©signe les pestes ou les Ă©pidĂ©mies. Le quart de la terre sera touchĂ© et tuĂ© — ce qui reprĂ©senterait environ 2 milliards de morts. Ce que nous vivons aujourd’hui avec l’épidĂ©mie du coronavirus n’est pas comparable avec ce qui va se produire. Le pire est Ă  venir, avec les jugements apocalyptiques !

6. Les ulcĂšres

Ces ulcĂšres firent irruption sur les hommes, y compris les devins (Ex 9.11). Ils furent eux-mĂȘmes atteints : leur stupiditĂ© a Ă©tĂ© Ă©vidente pour tous (2 Tim 3.9). Les dirigeants les plus opposĂ©s Ă  l’Évangile seront eux-mĂȘmes atteints par les jugements Ă  venir dont ils n’auront pu Ă©viter l’arrivĂ©e.

III. Les trois plaies du 3e cycle

Au cours du troisiĂšme cycle, les plaies s’intensifiĂšrent Ă  un point tel qu’on n’avait jamais vu cela avant : « Il n’y avait jamais eu et qu’il n’y aura jamais rien de semblable » (Ex 10.14 ; cf. 11.6). La pĂ©riode prĂ©cĂ©dant immĂ©diatement le retour du Seigneur sera une « dĂ©tresse [
] si grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à prĂ©sent, et qu’il n’y en aura jamais » (Mat 24.21).

7. La grĂȘle

La trĂšs grosse grĂȘle est Ă©voquĂ©e plusieurs fois dans l’Apocalypse (8.7 ; 11.19 ; 16.21). Les jugements apocalyptiques seront si sĂ©vĂšres qu’ils dĂ©vasteront la terre.

8. Les sauterelles

Le prophĂšte JoĂ«l rapproche les sauterelles de l’invasion qui dĂ©clenchera le dernier conflit mondial, le pire de tous. L’incroyable plaie de sauterelles qui a ravagĂ© IsraĂ«l Ă  son Ă©poque est une description symbolique de l’attaque venant du nord et de la venue du jour de l’Éternel (JoĂ«l 2.1-11). Ce jour de l’Éternel dĂ©signe la grande tribulation Ă  la fin de laquelle le Seigneur JĂ©sus viendra lui-mĂȘme.
AprĂšs qu’un quart de l’humanitĂ© aura dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©truite par les Ă©pidĂ©mies et la famine (Apoc 6.8), un tiers le sera par la guerre (Apoc 9.15). Tout cela n’est pas comparable avec ce que nous vivons actuellement et qui dĂ©clenche dĂ©jĂ  une belle panique.

9. Les ténÚbres

On pourrait penser que cette plaie n’est pas si terrible. Mais elle symbolise l’obscuritĂ© spirituelle du monde. BientĂŽt l’humanitĂ© sera dans une complĂšte obscuritĂ© spirituelle, sans aucune orientation possible (Luc 21.25-26). Ces tĂ©nĂšbres entraĂźneront un immense dĂ©sespoir : « Il y aura de l’angoisse chez les nations [
] les hommes rendant l’ñme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre. »

VI. Le 4e cycle

10. La mort des premiers-nés

Finalement, Dieu lui-mĂȘme passa au travers de l’Égypte : « Au milieu de la nuit, l’Éternel frappa tous les premiers-nĂ©s dans le pays d’Égypte, depuis le premier-nĂ© de Pharaon assis sur son trĂŽne, jusqu’au premier-nĂ© du captif dans sa prison, et jusqu’à tous les premiers-nĂ©s des animaux » (Ex 12.29). C’est ce qui va arriver pour le monde entier : « Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuĂ©e avec puissance et une grande gloire » (Luc 21.27).
Mais le verset qui suit est un grand encouragement pour les chrĂ©tiens dans un moment difficile : « Quand ces choses commenceront Ă  arriver, redressez-vous et levez vos tĂȘtes, parce que votre dĂ©livrance approche. » (Luc 21.28). Lorsque les premiers signes du temps de la fin arrivent, ils ne doivent pas nous anĂ©antir mais nous encourager mutuellement : le Seigneur vient bientĂŽt ! Nous ne pouvons pas calculer le moment de son retour, mais nous devons attendre le Seigneur chaque jour avec joie en regardant en haut. Et utilisons Ă  fond le temps qui nous reste pour avertir les hommes qui sont aujourd’hui dĂ©jĂ  tellement en dĂ©tresse alors mĂȘme que cette plaie est minime par rapport Ă  ce qui se produira d’ici quelques temps :  Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut » (2 Cor 6.2). «Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cƓurs » (HĂ©b 3.7).


Dieu se sert souvent d’une rĂ©alitĂ© concrĂšte pour illustrer un principe spirituel.
Nous voyons cela au travers des paraboles de Jésus.
Mais ce principe ne se limite pas au Nouveau Testament.

L’Écriture parle souvent de la maladie, et dans l’Ancien Testament, les maladies Ă©taient souvent considĂ©rĂ©es comme une des consĂ©quences du rejet de Dieu par le peuple d’IsraĂ«l (Ex 12.26 ; 23.25). Bien qu’il y ait cette dimension spirituelle, nous examinerons principalement les aspects pratiques des principes sanitaires donnĂ©s par Dieu et leurs applications pour notre temps.

1. Origine des bactéries et virus dangereux

En nous rĂ©fĂ©rant Ă  la Bible, nous ne trouvons nulle part les mots « bactĂ©rie » ou « virus ». Cependant nous savons que Dieu a créé tout parfaitement bien (Gen 1.31). D’oĂč viennent alors les bactĂ©ries et les virus pathogĂšnes ? Dieu aurait-il créé des agents pathogĂšnes dangereux pour l’homme ? Si Dieu a tout créé parfaitement bien, il a aussi créé les virus et les bactĂ©ries pour le bien de la Terre. L’origine du dĂ©rĂšglement du fonctionnement de toute la nature trouve sa source dans la dĂ©sobĂ©issance d’Adam et d’Ève, lorsqu’ils ont mangĂ© du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Dieu dĂ©clara Ă  l’homme que le sol serait maudit, qu’il produirait des Ă©pines et des ronces. Paul Ă©crit dans son ÉpĂźtre aux Romains que toute la crĂ©ation est soumise Ă  la vanitĂ©, qu’elle soupire et souffre, et qu’elle aspire Ă  l’affranchissement de la servitude de la corruption (Rom 8.19-22). Le pĂ©chĂ© originel a induit non seulement la mort d’Adam et d’Ève, mais tout le dĂ©rĂšglement de la nature — animale, vĂ©gĂ©tale et minĂ©rale. Aujourd’hui, les botanistes savent que les Ă©pines sont le rĂ©sultat d’une mutation gĂ©nĂ©tique, les plantes produisent des Ă©pines au lieu de feuilles et de branches. Et toute la crĂ©ation subit aujourd’hui encore le dĂ©sastre, rĂ©sultat de la dĂ©sobĂ©issance des premiers humains. Il est trĂšs probable que les virus et les bactĂ©ries ont subi le mĂȘme sort que les feuilles et les branches, ils ont mutĂ©.

2. La réponse de Dieu et les principes sanitaires

Pendant plus de 2 millĂ©naires, Dieu n’a pas donnĂ© de rĂšgles sanitaires particuliĂšres face Ă  cette altĂ©ration de la crĂ©ation. C’est Ă  la sortie du pays d’Égypte que Dieu donnera des lois au peuple d’IsraĂ«l. Il donnera en particulier plusieurs ordonnances d’ordre sanitaire. Bien que ces ordonnances soient tirĂ©es du livre du LĂ©vitique, elles avaient pour objectif de mettre en lumiĂšre la saintetĂ© de Dieu au travers de diffĂ©rentes figures. Pour certaines d’entre-elles, elles avaient Ă©galement une dimension sanitaire.

a. Les cadavres

Dans LĂ©vitique 11, il est question des animaux impurs. Ce chapitre indique plusieurs fois de ne pas toucher (v. 8, 24, 25, 27, 28, 31, 36) ou manger un animal mort (v. 39, 40) car la personne ayant touchĂ© ou mangĂ© un animal mort sera impure. Tout objet en contact avec l’animal mort sera souillĂ© (v. 32, 35), certains objets devront mĂȘme ĂȘtre dĂ©truits comme les fours et foyers. Seules les sources et les citernes resteront pures (v. 36). Les animaux sont parfois porteurs de parasites. À la suite de la mort de l’animal, ces parasites ont parfois tendance Ă  se multiplier. D’autres fois, l’animal meurt Ă  cause d’une infection. Une personne en contact avec un cadavre d’animal risque donc de s’infecter. De plus, en se dĂ©composant, les animaux attirent des insectes dont certains sont porteurs de maladies infectieuses.
De nos jours, on recommande de ramasser les animaux morts dans les Ă©levages avec des pinces ou des pelles, cela afin de garder une certaine distance avec le cadavre. Certains recommandent vivement de laver ses bottes au jet d’eau, de faire attention en retirant ses gants, de se dĂ©barrasser soigneusement des combinaisons jetables, de se laver les mains et les lunettes[note]https ://www.cigversailles.fr/content/ramassage-des-animaux-morts[/note] .
Dans Nombres 5.2, une personne qui est souillĂ©e par un mort, devait mĂȘme s’isoler hors du camp.

b. La lĂšpre

Dans LĂ©vitique 13, nous trouvons la loi sur la lĂšpre. Une personne prĂ©sentant sur sa peau une tumeur, une dartre ou une tache blanche ressemblant Ă  la lĂšpre, devait se prĂ©senter devant Aaron ou l’un de ses fils afin de se faire examiner. Selon la gravitĂ©, la personne Ă©tait dĂ©clarĂ©e impure ou placĂ©e en isolement jusqu’à deux pĂ©riodes de sept jours selon le type de lĂšpre (v. 4-5, 31 et 33). Nombres 5.2 prĂ©cise aussi que les personnes, atteintes de la lĂšpre, devaient ĂȘtre renvoyĂ©es du camp.

c. La gonorrhée

Dans LĂ©vitique 15, nous trouvons la loi relative aux personnes atteintes d‘une gonorrhĂ©e. Cette maladie est d’ordre infectieux et il est bien probable qu’il s’agisse ici d’une infection bactĂ©rienne sexuellement transmissible. La personne atteinte par la gonorrhĂ©e devenait impure, tout objet qu’elle touchait, lit ou objet sur lequel elle s’asseyait, le devenait aussi (v. 4). Toute personne en contact avec le lit ou l’objet devenait impure jusqu’au soir et devait impĂ©rativement se laver et laver son vĂȘtement (v. 5). Il en Ă©tait de mĂȘme pour toute personne qui aurait touchĂ© la peau de la personne infectĂ©e, toute personne sur laquelle elle aurait crachĂ© ou toute monture sur laquelle elle se serait assise (v. 7-9). Tout vase de terre, en contact avec la personne infectĂ©e, devait ĂȘtre brisĂ© (v. 12). Cette personne devait encore attendre 7 jours aprĂšs la fin de l’infection pour sa purification, avant de se prĂ©senter, Ă  l’entrĂ©e de la tente d’assignation, avec deux tourterelles ou deux pigeons au sacrificateur, qui les offrait l’un en sacrifice d’expiation, l’autre en holocauste. Tout comme pour les lĂ©preux ou les personnes souillĂ©es par un mort, la personne atteinte d’une gonorrhĂ©e Ă©tait renvoyĂ©e du camp (Nom 5.2).

d. Les principes sanitaires bibliques

À cette Ă©poque, les bactĂ©ries et les virus n’avaient pas encore Ă©tĂ© dĂ©couverts. MoĂŻse, qui avait grandi dans la cour de Pharaon, avait reçu une formation des plus nobles. Sans doute, avait-il aussi eu connaissance des pratiques mĂ©dicales Ă©gyptiennes au travers de son Ă©ducation. Selon le papyrus Ebers[note]Le papyrus Ebers est datĂ© d’environ 1550 av. J.-C. ; il est le plus ancien documents mĂ©dical Ă©gyptien connu Ă  ce jour.[/note] , on soignait les personnes par des invocations magiques, par l’utilisation de plantes, de minĂ©raux mais Ă©galement avec des substances animales comme le sang, la graisse, le foie, l’urine ou encore les excrĂ©ments. Il est fort probable que de nombreux malades dĂ©cĂ©daient en Égypte en raison de telles pratiques. Ce n’est qu’au XIXe siĂšcle, quelque 3 400 ans plus tard, que les mĂ©decins commencĂšrent Ă  dĂ©couvrir les bactĂ©ries. Le mĂ©decin obstĂ©tricien hongrois Ignace Philippe Semmelweis dĂ©montra en 1847 l’utilitĂ© du lavage des mains dans une solution d’hypochlorite de calcium avant tout accouchement, un examen mĂ©dical, ou aprĂšs la dissection d’un cadavre (cf. LĂ©v 11).
Dieu, dans sa bienveillance, avait instituĂ© des principes sanitaires afin d’éviter la contagion au reste du peuple. LĂ©vitique 15.13 souligne que la personne, Ă  la fin des sept jours de purification, devait se laver dans de l’eau vive, c.-Ă -d. une eau qui coulait et non une eau stagnante. L’eau vive emporte bien mieux les bactĂ©ries lorsqu’elle coule sur la peau, qu’une eau stagnante lorsqu’on y plonge ses mains. Aujourd’hui, ce principe est de rigueur dans les hĂŽpitaux lors du lavage des mains consultĂ© le 01.04.2021 . Il nous est donc difficile d’imaginer que MoĂŻse ait rĂ©digĂ© ces lignes sur la base de ses connaissances acquises en Égypte et au cours de sa vie dans le dĂ©sert. Nous ne pouvons que nous Ă©merveiller en lisant ces textes parce qu’ils sont inspirĂ©s par Dieu.
Le principe de la quarantaine a Ă©tĂ© introduit pour la premiĂšre fois en 1377 Ă  Dubrovnik en Croatie avec l’apparition de la peste noire. Mais ce ne fut qu’en 1423 qu’un premier hĂŽpital ouvrira sur l’üle de Sainte-Marie de Nazareth (rĂ©publique de Venise), pour y interner les personnes suspectĂ©es d’infection. Ces principes avaient Ă©tĂ© instituĂ©s sur la base biblique de LĂ©vitique 15 car le corps mĂ©dical de l’époque, dĂ©passĂ© par l’évĂ©nement, n’avait trouvĂ© aucun traitement pour guĂ©rir l’infection. Contrairement au principe de grouper les personnes au risque d’infecter des personnes saines, la Bible demandait aux personnes suspectĂ©es de s’isoler Ă  l’écart du peuple dans le dĂ©sert.

3. Principes pour notre temps

Alors que nous traversons une pandĂ©mie d’ordre mondial, je suis surpris par certaines rĂ©flexions que j’entends autour de moi, propos venant parfois de chrĂ©tiens. Certains se rebellent par exemple contre l’obligation du port du masque. Rien dans la Bible ne nous invite Ă  nous opposer Ă  une telle obligation. Au contraire, Dieu nous demande de respecter notre prochain en prenant soin de lui. Parce qu’il y a un dĂ©lai entre le moment de l’infection et la dĂ©claration des symptĂŽmes, nous sommes potentiellement des agents qui dissĂ©minent virus et bactĂ©ries autour de nous. L’Église de JĂ©sus-Christ a un tĂ©moignage Ă  rendre au monde :
– Nous sommes invitĂ©s Ă  nous soumettre aux autoritĂ©s et aux rĂšgles d’hygiĂšne en acceptant de porter un masque, afin de limiter la propagation du virus. Dieu, dans sa Parole, ne nous ordonne nulle part de nous opposer Ă  ce type de rĂšgle. Le chapeau est un habit qui permet de se protĂ©ger du soleil afin d’éviter des insolations. Nous acceptons bien pour certains d’en porter trĂšs librement, mĂȘme si le soleil ne brille pas.
– Le lavage des mains Ă©tait dĂ©jĂ  de mise dans l’A.T., aujourd’hui, nous disposons de produits dĂ©sinfectants et de savon pour nous laver ; mettons donc en pratique le lavage des mains dans le but d’honorer Dieu.
– L’isolement est un principe biblique. Si une personne prĂ©sente des symptĂŽmes liĂ©s Ă  la maladie, il est normal de se signaler aux autoritĂ©s tout comme la personne potentiellement atteinte de la lĂšpre se prĂ©sentait au sacrificateur. Si l’autoritĂ© compĂ©tente juge un isolement nĂ©cessaire, il est bon de s’y soumettre pour le bien de notre prochain.
– Pour ce qui est du confinement et des restrictions de libre circulation, considĂ©rons deux choses : dans la Parole, il n’est fait nulle part mention d’un confinement en cas d’épidĂ©mie. MĂȘme durant la peste induite par l’ordre de David de dĂ©nombrer la force d’IsraĂ«l et oĂč 70 000 hommes d’IsraĂ«l ont succombĂ© (1 Chr 21), une telle restriction n’a Ă©tĂ© imposĂ©e au peuple. Pourtant l’évĂ©nement avait Ă©tĂ© annoncĂ© par le prophĂšte Gad. NĂ©anmoins, les gouvernements ont Ă©tĂ© instituĂ©s par Dieu pour le bien de la vie en sociĂ©tĂ©. Si nous sommes strictement confinĂ©s chez nous, cela nous amĂšnera Ă  nous reposer davantage sur l’espĂ©rance que nous avons en Christ. N’est-ce pas aussi ce tĂ©moignage que nous recueillons de la part des chrĂ©tiens persĂ©cutĂ©s, privĂ©s injustement de leur droit de libertĂ©, et jetĂ©s en prison Ă  cause de leur foi ?

 


PrÚs de 4 millions de morts[note]Nombre de morts de la Covid-19 au moment de la rédaction de cet article en juin 2021[/note]. Voilà ce que la Covid-19 a causé dans le monde de ses débuts à la date de rédaction de cet article.
Aujourd’hui, avec les mĂ©dias, le web, les rĂ©seaux sociaux, les calamitĂ©s nous sont rapportĂ©es Ă  la minute prĂšs, ce qui est plutĂŽt dĂ©primant. Et quand ce n’est pas un virus meurtrier, c’est un tremblement de terre, un tsunami, un ouragan, une famine, une avalanche meurtriĂšre, une mine qui s’effondre, des attaques terroristes, un dĂ©raillement de train, un avion qui s’écrase ou des massacres sanglants.

Mais quand une calamité frappe, quel est le message de Dieu ?

Les Juifs, eux, avaient leur interprĂ©tation des calamitĂ©s. Ils se voyaient supĂ©rieurs Ă  tout le monde parce qu’ils formaient le peuple de l’Alliance : ils Ă©taient donc Ă  leurs propres yeux les prĂ©fĂ©rĂ©s de Dieu. C’est ainsi que Dieu les bĂ©nissait, les protĂ©geait et les gardait des calamitĂ©s. Et si quelqu’un subissait une calamitĂ©, c’est Dieu qui jugeait cette personne parce qu’elle Ă©tait mauvaise.
Job a perdu tous ses biens, toute sa rĂ©colte, tous ses animaux, tous ses enfants, et ce, dans la mĂȘme journĂ©e. Il perdra ensuite sa santĂ©. Ses amis viennent lui expliquer pourquoi il subit pareils maux. Selon Éliphaz, l’innocent ne pĂ©rit pas, tandis que ceux qui moissonnent les fruits, ce sont ceux qui labourent l’iniquitĂ© (Job 4.7-8). Si Job souffre, c’est donc qu’il a pĂ©chĂ© ! Avec un tel ami, on n’a pas besoin d’ennemi… Éliphaz ne fait que confirmer la pensĂ©e juive de l’époque : s’il t’arrive des calamitĂ©s dans la vie, c’est simplement le jugement de Dieu qui tombe sur toi. Leur croyance restait la mĂȘme au temps du N.T., notamment dans Jean 9.1-2 : Si cet homme Ă©tait nĂ© aveugle, c’est que quelqu’un avait pĂ©chĂ©.
Mais que veulent dire ces Ă©vĂ©nements ? Que veut dire une tour qui s’effondre et tue sans discrimination des chrĂ©tiens, des non chrĂ©tiens, des adultes, des enfants, des personnes immorales et morales ? Que veut dire un avion qui s’écrase et oĂč tous meurent, sans Ă©gard Ă  leur moralitĂ© relative, Ă  leur spiritualitĂ© ou Ă  leur connaissance de Dieu ? Dieu choisit-il certaines personnes en les mettant Ă  un endroit prĂ©cis juste pour toutes les tuer ?
Or nous connaissons tous des personnes mĂ©chantes et mauvaises qui se portent trĂšs bien. Elles sont en bonne santĂ©, prospĂšrent, vivent de longues vies, et font tout ce qu’elles peuvent pour corrompre notre sociĂ©tĂ©. Mais nous connaissons Ă©galement de bonnes personnes qui sont mortes dans des calamitĂ©s terribles : accident de voiture, dĂ©raillement de train, maladie, ouragan. Tout comme le prĂ©sent virus qui frappe n’importe qui, n’importe oĂč sur la planĂšte. Qu’est-ce que ça veut dire ?

La réponse de Jésus

Dans Luc 13.1-5, JĂ©sus rĂ©pond Ă  la question. Au verset 1, quelques personnes lui racontent le rĂ©cit d’une calamitĂ©. Ces gens lui rapportent l’histoire de ces GalilĂ©ens dont Pilate avait mĂȘlĂ© le sang avec celui de leurs sacrifices.
Il est important de souligner que le sujet sous-jacent est le jugement. À la fin du chapitre 12, JĂ©sus termine son message en parlant d’une personne coupable de quelque mĂ©fait, qui va devant le magistrat : mieux vaut pour elle rĂ©gler son cas avec son accusateur avant d’arriver devant le juge. Sinon, le juge va mettre en Ă©vidence sa culpabilitĂ©, la remettre au gardien de prison pour qu’elle aille derriĂšre les barreaux jusqu’à ce qu’elle ait payĂ© le dernier sou.
Ainsi, JĂ©sus enseigne qu’il vaut mieux rĂ©gler son cas avec Dieu avant d’arriver au jugement car il sera alors trop tard et nous subirons la punition Ă©ternelle. Cela pique la curiositĂ© des gens. En ayant donc Ă  l’esprit le sujet du jugement, ils posent la question suivante : qu’en est-il de ces GalilĂ©ens dont Pilate a mĂȘlĂ© le sang avec celui de leurs sacrifices ? Est-ce le jugement de Dieu ?
Apparemment, Pilate avait envoyĂ© ses soldats pour trouver quelques GalilĂ©ens et les exĂ©cuter alors qu’ils offraient des sacrifices. Il n’y avait qu’un seul endroit en IsraĂ«l oĂč l’on pouvait offrir un sacrifice, c’était au Temple. Et quand le texte dit que Pilate avait mĂȘlĂ© le sang des GalilĂ©ens avec celui de leurs sacrifices, ce fut certainement le cas littĂ©ralement : le sang des animaux sacrifiĂ©s avait Ă©tĂ© mĂȘlĂ© avec le sang de ceux qui venaient d’ĂȘtre exĂ©cutĂ©s par les soldats romains sous les ordres de Pilate.
Ainsi, au verset 2, JĂ©sus anticipe leur interrogation et remet en question leur croyance conventionnelle en leur demandant : « Croyez-vous que ces GalilĂ©ens aient Ă©tĂ© de plus grands pĂ©cheurs que tous les autres GalilĂ©ens, parce qu’ils ont souffert de la sorte ? »
La question sous-jacente de ceux qui racontent cette histoire Ă  JĂ©sus Ă©tait la suivante : « Comment est-il possible que ces GalilĂ©ens aient subi un tel sort de la part de Pilate ? Étaient-ils pires que n’importe qui d’autre en GalilĂ©e ? » C’est ce qu’ils pensaient. Que dit JĂ©sus ? « Croyez-vous que ? » Le verbe grec parle de supposer. « Supposez-vous que ? »

Quel est le message de la calamité ?

Voici un principe Ă  retenir : nous ne vivons pas parce que nous mĂ©ritons de vivre. Nous vivons parce que, mĂȘme si nous mĂ©ritions de mourir, Dieu est misĂ©ricordieux. Nous savons que Dieu est juste et saint, que le salaire du pĂ©chĂ©, c’est la mort et que nous mĂ©ritons la mort. L’ñme qui pĂšche doit mourir. Mais si notre cƓur continue Ă  battre, c’est parce que Dieu est misĂ©ricordieux. C’est sa patience qui nous amĂšne Ă  la repentance.
À travers l’histoire de l’humanitĂ©, Dieu ponctue sa patience avec des Ă©vĂ©nements qui rappellent que la mort guette, mais sans que nous sachions quand
 Le message, c’est donc que tu ne sais pas quand tu vas mourir, mais tu vas mourir et tu ne peux le prĂ©dire, ni le planifier. Tu as besoin d’ĂȘtre prĂȘt.
Ainsi, JĂ©sus va rĂ©pondre au verset 3 : « Non, je vous le dis. » Ces GalilĂ©ens n’étaient pas de plus grands pĂ©cheurs que tous les autres! Les Juifs de JĂ©rusalem avaient tendance Ă  penser que les GalilĂ©ens, victimes de la calamitĂ© du temple, leurs Ă©taient infĂ©rieurs. Mais JĂ©sus rapporte un Ă©vĂ©nement qui est survenu dans leur propre ville, soit l’effondrement d’une tour qui causa plusieurs morts.
Il n’y avait aucune trace de pĂ©chĂ© dans la premiĂšre histoire, et pas plus dans la deuxiĂšme. Rien n’indique que les personnes tuĂ©es faisaient quelque chose de mal quand la tour leur est tombĂ©e dessus. Tout comme rien n’indique que les GalilĂ©ens faisaient quelque chose de mal quand ils ont Ă©tĂ© tuĂ©s.
Bref, ces 18 personnes Ă©taient tout simplement lĂ  quand la tour leur est tombĂ©e dessus. Aujourd’hui, on dirait qu’elles Ă©taient au mauvais endroit au mauvais moment. JĂ©sus pose alors cette question au verset 4 : « Croyez-vous qu’elles aient Ă©tĂ© plus coupables que tous les autres habitants de JĂ©rusalem ? » Et JĂ©sus rĂ©pond : « Non ». Le fait que tu sois vivant ne veut pas dire que tu es meilleur qu’ils ne le sont. Non. La calamitĂ© n’est pas le moyen que Dieu utilise pour cibler les personnes mĂ©chantes.
Les calamitĂ©s ne manquent pas dans ce monde dĂ©chu. Les habitants de la planĂšte sont aux prises depuis plus d’un an avec un virus meurtrier. Et si on reprenait la logique des Juifs, les gens victimes de la Covid-19 seraient morts parce qu’ils seraient plus coupables et plus pĂ©cheurs que les autres. La rĂ©ponse du Seigneur serait la mĂȘme aujourd’hui qu’au dĂ©but du verset 3 et du verset 5 : « Non ». Les gens qui sont victimes de calamitĂ©s ne meurent pas parce qu’ils sont de pires pĂ©cheurs que les autres.
Quel est donc le message de Dieu derriĂšre les calamitĂ©s ? Au fond, les calamitĂ©s mettent en relief la vĂ©ritable calamitĂ© qui guette tout ĂȘtre humain. « Mais si vous ne vous repentez, vous pĂ©rirez tous Ă©galement » (versets 3 et 5). La vĂ©ritable calamitĂ© n’est pas d’avoir Ă©tĂ© tuĂ© dans le temple ou par une tour qui te soit tombĂ©e dessus. La vraie calamitĂ©, c’est que si tu ne te repens pas, quand la mort arrivera, tu pĂ©riras. Et le Seigneur parle ici du jugement Ă©ternel.
La vraie calamitĂ© est donc de mourir et d’expĂ©rimenter le jugement de Dieu sans ĂȘtre en rĂšgle avec Dieu avant d’arriver au tribunal. La vraie calamitĂ© est de subir le jugement Ă©ternel de Dieu faute de repentance. Le problĂšme n’est pas la façon dont les gens meurent, ni le moment, ni la cause de leur mort. Le problĂšme, c’est de mourir sans se repentir !
Ce n’est pas parce que ton avion a atterri et que l’avion de quelqu’un d’autre s’est Ă©crasĂ© que tu es meilleur que quiconque. Ce n’est pas parce que tu as Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© par la Covid-19 et ses effets mortels que tu es meilleur que les quelque 4 millions de victimes. Dieu montre simplement envers toi plus de misĂ©ricorde, plus de patience, te donnant plus d’occasions de te repentir.
Mais pour les Juifs, c’Ă©tait une pilule trop dure Ă  avaler. Se repentir ? Nous sommes les justes. Nous sommes les pieux. Nous sommes les spirituels. Nous sommes les Ă©lus. Nous sommes les bĂ©nis.
Il y a deux choses dans la repentance. PremiĂšrement, elle implique de changer d’avis sur son pĂ©chĂ©. De reconnaĂźtre que si tu as enfreint une des lois de Dieu une seule fois, tu es coupable. Jacques 2.10 dit : « Car quiconque observe toute la loi, mais pĂšche contre un seul commandement, devient coupable de tous. »
Heureusement, tout le monde n’attrape pas la Covid-19 ! Et pour la plupart des personnes qui l’attrape, le virus n’est pas mortel. Ce n’est pas le cas du pĂ©chĂ©. Il est mortel physiquement et spirituellement pour tous. Romains 3.23 prĂ©cise que tous ont pĂ©chĂ© et sont privĂ©s de la gloire de Dieu. Tous sont donc infectĂ©s et affectĂ©s. Et ce virus s’est rĂ©pandu depuis Adam (Rom 5.12). Pour en ĂȘtre guĂ©ri, tu dois d’abord reconnaĂźtre ton Ă©tat de perdition Ă©ternelle et ta culpabilitĂ© devant Dieu.
DeuxiĂšme Ă©lĂ©ment nĂ©cessaire Ă  la repentance : tu dois reconnaĂźtre JĂ©sus-Christ comme le seul Sauveur. Actes 20.21 parle d’ailleurs de repentance envers Dieu et de foi en notre Seigneur JĂ©sus-Christ. Il n’y a pas de salut sans repentance et, Ă©videmment, il n’y a pas de salut sans la foi en JĂ©sus-Christ. Les deux Ă©lĂ©ments sont nĂ©cessaires.

Conclusion

Le message que Dieu nous lance Ă  travers la pandĂ©mie actuelle est le suivant : la mort est une rĂ©alitĂ© qui peut frapper n’importe quand. RĂšgle ta situation avec Dieu avant qu’il ne soit trop tard. Comment ? En te repentant et en croyant en JĂ©sus-Christ comme Sauveur et Seigneur, qui s’est chargĂ© de tes pĂ©chĂ©s en mourant sur la croix. Et sa rĂ©surrection prouve que le sacrifice a satisfait Dieu le PĂšre.


De tous les personnages bibliques, Job est l’un de ceux qui a traversĂ© les souffrances physiques et morales les plus pĂ©nibles. Son histoire montre que le problĂšme des flĂ©aux et de la maladie n’est pas nouveau. Depuis l’entrĂ©e du mal dans le monde aprĂšs la chute, l’humanitĂ© est touchĂ©e par ces Ă©preuves qui soulĂšvent de nombreuses interrogations, parfois de la colĂšre envers Dieu voire du dĂ©sespoir. Ces flĂ©aux sont-ils forcĂ©ment un jugement divin pour le pĂ©chĂ© des hommes ? Si tel est le cas, pourquoi des hommes intĂšgres et craignant Dieu seraient-ils atteints ?
Au milieu de toutes ses souffrances, la femme de Job lui conseille de maudire Dieu et de mourir. Ses amis moralistes lui expliquent que sa situation est certainement due Ă  un pĂ©chĂ© cachĂ©. La douleur et le sentiment d’avoir Ă©tĂ© abandonnĂ© par Dieu semblent le terrasser, mais « en tout cela Job ne pĂ©cha point par ses lĂšvres » (Job 2.10).
À la fin du livre, Dieu rĂ©pond enfin Ă  Job. Il dĂ©ploie devant ses yeux un tableau de l’étendue de sa gloire, de sa puissance et de sa souverainetĂ© sur sa crĂ©ation. Dieu semble Ă  nos yeux rĂ©pondre Ă  cĂŽtĂ© des questions existentielles lancinantes de Job. Pourtant Job s’en satisfait, car dans l’épreuve, il a rencontrĂ© son CrĂ©ateur de maniĂšre plus intime : « Mon oreille avait entendu parler de toi ; mais maintenant mon Ɠil t’a vu » (Job 42.5).
Face aux diverses Ă©preuves que nous traversons, inspirons-nous de la patience de Job et encourageons-nous par l’heureuse issue de sa vie. Et si nous n’avons pas aujourd’hui toutes les rĂ©ponses Ă  nos « pourquoi », rappelons-nous cette pensĂ©e profonde d’Hudson Taylor : « DĂ©couvrir ce que Dieu me dit dans une pĂ©riode difficile est plus important que de sortir de cette pĂ©riode difficile. »