PROMESSES

« Et ils reconnaîtront que moi, l’Éternel, leur Dieu, je suis avec eux, et qu’ils sont mon peuple, eux, la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel. » Ézéchiel 34.30

Appartenir au peuple particulier de Dieu est une bénédiction éminente, et savoir que nous sommes de ce peuple est un immense sujet de joie. Une chose est d’espérer que Dieu soit avec nous, une autre de savoir qu’il l’est. Si la foi nous sauve, l’assurance nous donne la paix. Nous prenons Dieu pour notre Dieu quand nous croyons en lui, mais nous n’en avons de la joie qu’une fois que nous sommes assurés qu’il est à nous et nous à lui. Ne nous contentons pas d’espérer seulement, mais demandons au Seigneur qu’il nous donne cette parfaite assurance, qui fait que des sujets d’espérance deviennent des sujets de certitude.

Il faut être entré en possession de ces grâces, afin de pouvoir contempler le Seigneur comme cette « plantation de renom » dont il est parlé plus haut (v. 29), pour parvenir à une claire connaissance de la faveur de Dieu envers nous. Tournons donc continuellement nos yeux dans la direction de cette libre grâce. L’assurance de la foi ne peut pas s’acquérir par les œuvres de la loi : c’est là l’Évangile qui nous est enseigné. Ne regardons pas à nous, mais au Seigneur uniquement. En voyant Jésus, nous verrons notre salut.

Seigneur, envoie-nous un tel flot de ton amour que nous en soyons soulevés au-dessus de la vase du doute et de la crainte !

 

Tiré des Trésors de la Foi, méditation du 9 novembre


Au début de cette nouvelle année, nous aimerions vous formuler, chers lecteurs, nos meilleurs vœux dans le Seigneur pour 2012 ! Que cette année soit pour vous l’occasion d’approfondir votre relation avec notre grand Dieu et de poursuivre avec vigueur et fermeté le service qu’il vous a confié. Notre désir est que Promesses puisse contribuer modestement à cette croissance au moyen des différents articles mis à votre disposition. Nous souhaitons de tout cœur qu’ils vous soient utiles et répondent aux questions essentielles sur les thèmes abordés. Qu’ils permettent aux serviteurs de Dieu de s’en inspirer ou de compléter leur travail de recherche lorsqu’ils préparent une prédication.

Nous sommes très heureux de pouvoir envoyer depuis le mois d’octobre dernier 300 exemplaires de Promesses à nos frères et sœurs au Rwanda, par les responsables Peter et Espérance Saudatto. Ils ont également mis sur pied douze mini-bibliothèques en différents points du Rwanda. Nous leur souhaitons la bienvenue dans la famille de Promesses !

Nous constatons le développement réjouissant de l’œuvre au Cameroun avec nos frères Léonard Tchapmou, André Choubeu, Jean Ngabana et Simon Mvondo. Le nombre des nouveaux abonnés augmente régulièrement, et ceux-ci s’acquittent des 1 000 CFA annuels de l’abonnement.

De plus, nous avons pu faire parvenir 25 cartons « bananes » de livres pour une nouvelle bibliothèque au Mali à laquelle nous avons ajouté 5 000 exemplaires d’anciens numéros de Promesses. Pour cela, nous avons collaboré avec l’association « Néhémie Mali » (ANM) dont le siège se situe à Bamako, où la plus grande bibliothèque chrétienne du Mali a ainsi pu être mise en place.

Nous tenons à remercier nos fidèles lecteurs qui prient pour nous année après année, qui nous soutiennent financièrement et recommandent chaudement cette revue à leurs proches : vous restez notre meilleure publicité ! N’hésitez pas à nous solliciter si vous souhaitez recevoir un lot de Promesses pour une conférence biblique, une rencontre spéciale de votre église, etc. C’est volontiers que nous vous fournirons, dans la mesure du possible, les numéros demandés.


Le terme « voici » est composé de « voi » (ancien impératif « voir ») et de « -ci » (venant de « ici ») : « Vois ici ». Il désigne ce qui est proche dans le temps ou dans l’espace (tandis que « voilà » désignera ce qui en est plus éloigné).

Ce terme en apparence anodin peut alimenter nos instants de prière et d’adoration. L’étymologie nous incite à le prendre comme un impératif : considérons donc attentivement trois passages qui présentent chacun un aspect de Christ.

Voici le passé

Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. (Jean 1.29)

Vois ici, tout près de ton cœur, que Christ est « l’Agneau de Dieu », l’agneau pascal offert en holocauste (Ex 12.12 ; cf. 1 Cor 5.7 et 1 Pi 1.19). Il a été brisé par la souffrance sans se plaindre (És 53.6-7,10). Voici : il a pris sur lui à la croix nos péchés, devenant « péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. » (2 Cor 5.21). Le chemin vers Dieu est ouvert. Celui qui saisit la main du Seigneur a trouvé le bonheur éternel, la joie en Christ, le repos et la paix qu’aucune circonstance ne pourra jamais lui enlever.

Voici le présent

Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. (Mat 28.20)

Vois ici, tout près de toi, qu’il est avec toi tous les jours : quoi de plus rassurant dans un monde hostile ? Quelle force, quel courage et quelle hardiesse cela nous donne, non seulement de résister, mais d’être « plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » !

Voici le futur

Voici, je viens bientôt. (Apoc 22.7)

Vois ici, tout près dans le temps, que Jésus vient bientôt. On ne parle plus beaucoup de la venue de Christ. Il faut nous recentrer sur son retour. C’est l’espérance de tous les chrétiens. Qu’est-ce que cela changerait dans nos vies ? Ce « voici » nous demande de nous poser la question sérieusement.

La vie continue, le combat continue, mais Jésus est vivant. Celui qui nous a garanti la justice et le salut, l’Agneau de Dieu, est le même : il est avec nous aujourd’hui et demain et tous les jours de notre vie. Il est aussi celui qui nous garantit un avenir glorieux, car il a dit : « Je viens bientôt ».

L’Esprit et l’épouse disent : Viens. Et que celui qui entend dise : Viens. Et que celui qui a soif vienne […] Amen ! Viens Seigneur Jésus ! (Apoc 22.17, 20)


Je lève mes yeux vers les montagnes… D’où me viendra le secours ? (v. 1)

Le pèlerinage vers Jérusalem empruntait la vallée du Jourdain. C’était un chemin dangereux (c’est là que Jésus place, en Luc 10, l’histoire du voyageur attaqué par les brigands). Le voyageur est sur ses gardes. Il tend la tête pour scruter les montagnes à la recherche des dangers potentiels. Aujourd’hui, tu empruntes peut-être aussi un chemin dangereux : une semaine difficile, de nouveaux défis, des soucis récurrents, etc. Je lève les yeux vers les montagnes, et la précarité de tout ce qu’il me reste à gravir me donne le tournis. Seigneur, es-tu bien vraiment là avec moi ?

Le secours me vient de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre (v. 2)

Sur ce chemin escarpé, mon guide et secouriste, c’est le Dieu de la Bible. Il est un secours puissant. Son CV ? Il a fait les cieux et la terre, à partir de rien et en quelques jours. Il peut t’aider aujourd’hui en créant de rien et en un temps record une situation tout à fait nouvelle ou en te montrant comment t’y comporter.

Le seul secouriste à la mesure des défis qui te sont lancés s’appelle Jésus-Christ. Lui as-tu demandé d’être ton secouriste et guide ? Vivre sans Christ serait aussi irresponsable et dangereux que de vouloir atteindre l’Himalaya sans carte. Accepte de t’encorder à lui. Il s’engage à t’accompagner tous les jours (Mat 28.20b). Peut-être qu’après toutes ces années, tu es tellement préoccupé par l’horizon bouché que tu ne sens plus sa présence à tes côtés.

Il ne permettra point que ton pied chancelle ; celui qui te garde ne sommeillera point (v. 3)

Le pèlerin jouit d’une belle promesse alors qu’il grimpe pour les fêtes à Jérusalem. Jésus-Christ ne place jamais sur ton chemin d’obstacles pour le plaisir de te faire tomber. Ton pied risque-t-il de glisser ? Personne ne te ravira de la main de Christ (Jean 10:28). Les fausses idoles n’entendent pas tes appels mais Dieu veille. Dieu te donne-t-il l’impression de dormir ? Ouvre les yeux !

Voici, il ne sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël (v. 4)

Regarde le destin d’Israël, sans cesse menacé d’extermination depuis sa naissance et fais confiance en Dieu. L’Église jouit aussi de la promesse que celui qui a commencé en nous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ (Phil 1.6). Pour toi aussi, aujourd’hui, Dieu n’est ni assoupi ni endormi.

L’Éternel est celui qui te garde, L’Éternel est ton ombre à ta main droite (v. 5)

La main droite est pour la plupart d’entre nous la main adroite, la main de notre activité. Elle tient l’épée. Tiens ta Bible ouverte, l’épée de l’Esprit et renouvelle ta lecture. Dieu t’encouragera à t’investir de tout cœur dans ton activité.

Pendant le jour le soleil ne te frappera point (v. 6)

Ce psaume est chanté par ceux qui montent à Jérusalem pour les fêtes ; à la Pâque comme en automne, le soleil peut taper fort en Israël. Un moissonneur en est mort (2 Rois 4.18). Mais Dieu protège comme il a ressuscité ce garçon. Que le Seigneur te protège du soleil des saisons sèches de la vie ! L’Éternel est ton ombre, pourquoi irais-tu t’abriter sous des casquettes d’hommes ?

L’Éternel te gardera de tout mal, il gardera ton âme (v. 7)

Difficile de résister à la tentation. Nous sommes faibles et avons besoin d’être gardés par une personne qui sait ce qu’elle veut et qui a le courage de prendre toujours position pour le bien. Et cette personne qui t’aime, qui t’apprécie et qui recherche en toutes choses pour toi et pour tes proches la réussite, le progrès et le bonheur, c’est Jésus-Christ. Seulement, il ne va pas te forcer. Il ne va pas te garder dans une prison. Il veut t’aider à bien utiliser ta liberté. Il est près de toi et te demande : Veux-tu que je t’aide, que je te garde de tout mal ? Qu’est-ce que tu lui réponds ?

L’Éternel gardera ton départ et ton arrivée, dès maintenant et à jamais (v. 8)

Jésus-Christ agit avec toi avec une fidélité sans faille. Le crois-tu ? Il veut te garder dans ton pèlerinage durant les semaines qui viennent. Il agit pour ton bien et est décidé à continuer. Christ te garde de tout danger autour de toi et en toi. Soumets tes décisions à l’approbation de Jésus-Christ. Alors il te permettra d’arriver, d’atteindre le but qu’il a fixé pour toi. Va là où Jésus-Christ te conduit et te précède. Fais ce que le Seigneur te demande à la vitesse que le Seigneur te fixe, sans tenter de le doubler mais en le suivant pas à pas. Il te gardera.


L’espérance est un puissant moyen d’attirer les perdus à Dieu. Une différence fondamentale entre chrétien et non-chrétien est, selon Éph 2.12, le facteur espérance : « Souvenez-vous […] vous étiez sans espérance et sans Dieu dans le monde. » Pierre va jusqu’à considérer notre foi comme une espérance vis-à-vis du monde : « Soyez toujours prêts à répondre à tous ceux qui vous demandent des explications au sujet de l’espérance qui est en vous. » (1 Pi 3.15)

Tout le monde a besoin d’espérer

Un dictionnaire vous définira l’espérance comme l’attente confiante d’un bien désiré. Pour vivre, il faut un avenir. Et pour penser l’avenir, il faut espérer. Or, Dieu promet à ceux qui sont prêts à croire en lui : « Je veux vous donner un avenir et de l’espérance. » (Jér 29.11)

La pire des choses est de ne plus espérer. Le désespoir engendre dépression et suicide. Avant de confier ma vie à Jésus-Christ, j’étais moi-même « sans espérance et sans Dieu dans le monde » (Éph 2.12). Je me sentais tellement sale que je me croyais malade. J’étais désespéré.

Un grand nombre de personnes vivent un drame similaire : elles ignorent l’amour de Dieu à leur égard. Elles n’attendent rien de valable ici-bas et encore moins dans une éternité à laquelle elles ne croient pas. Leur existence peut se réduire à manger, boire, dormir, au besoin travailler, jouir du temps qui passe, puis mourir. Sans espérance : quelle tristesse !

Notre espérance est ancrée en Jésus-Christ

Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. (Rom 8.24-25)

Seul « le Dieu de l’espérance » peut nous enseigner à ce sujet (Rom 15.13). Il est le Dieu en qui nous pouvons espérer. Une église en bonne santé est une église qui espère.

L’espérance — comme la foi et l’amour — trouve son origine en une seule et même source : Jésus-Christ. Elle est enracinée en trois faits qui le concernent :

1. Il a été ressuscité des morts. Dieu nous a accordé une vie nouvelle en ramenant Jésus-Christ de la mort à la vie (1 Pi 1.3).

2. Il est monté au Père, auprès duquel il ne cesse de défendre notre cause. Nous trouvons refuge en lui et sommes grandement encouragés à saisir avec fermeté l’espérance que Dieu nous offre. Cette espérance est pour nous solide comme un piton dans le rocher auquel un alpiniste peut s’accrocher, comme « une ancre de l’âme » (Héb 6.18-20).

3. Il reviendra. Nous attendons, en effet, « l’heureux jour que nous espérons, celui où apparaîtra la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ » (Tite 2.13).

L’espérance ne passe pas inaperçue, elle porte du fruit : la joie et la paix, la pureté, la maîtrise de soi et la persévérance, etc. Elle fait partie du trio des vertus célestes : foi, espérance et amour. Croire en Christ, espérer et supporter toutes choses rend possible une relation sincère. Dans un tel contexte, quand nous expliquons notre espérance et que nous démontrons l’amour qui vient du Christ, les gens sont amenés à la foi.

Aidons le monde à passer son « Cap de Bonne-Espérance »

Pendant des siècles, la pointe sud de l’Afrique fut appelée « le cap des Tempêtes » car de très violentes tempêtes se produisent en ce lieu de jonction entre l’océan Atlantique et l’océan Indien. Mais en 1497, le navigateur portugais Vasco de Gama réussit à le franchir et découvrit la route de l’Inde. De ce fait, le cap des Tempêtes fut appelé « Cap de Bonne-Espérance ».

Par Jésus-Christ, la mort a été vaincue. Pour le croyant, elle ne peut plus être le cap des tempêtes :

Que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père, qui nous a aimés, et qui nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance, consolent vos cœurs, et vous affermissent en toute bonne œuvre et en toute bonne parole ! (2 Thes 2.16-17)

Pour tous ceux qui vivent, il y a de l’espérance. (Ecc 9.4)


La simple consultation d’une concordance, papier ou électronique, suffira pour montrer que c’est dans l’Épître aux Romains que le mot « espérance » (ou ses dérivés) se trouve le plus grand nombre de fois, parmi tous les écrits du N.T[note]Dix-sept fois. Rapporté au nombre de mots du livre, il en va différemment : des Épîtres comme 1 Thessaloniciens ou 1 Pierre ont proportionnellement plus de mentions.[/note].

Pourtant, cette Épître commence par un total désespoir (1.18-3.20) : l’humanité déchue y est décrite comme elle est aux yeux de Dieu : s’enfonçant toujours plus dans le péché, incapable de faire le bien. Qui plus est, la juste colère de Dieu envers l’homme révolté contre lui est révélée d’entrée (1.18). Aucune espérance ne semble ouverte devant l’homme. Seul l’attend un juste jugement : le jour de la colère est à la porte (2.5). Quelle espérance pourrait-il avoir ?

Cette condition humaine dramatique a été entrevue par plusieurs auteurs ou artistes profanes, de Nietzsche à Sartre : face à la condition humaine, face à la certitude de la mort, face à un Dieu dont on prétend qu’il n’existe pas, il ne reste que le désespoir. Sans espérance, à quoi bon vivre ? Pour quoi vivre ? Quel sens donner à la vie ? Mais notre Épître va ouvrir une porte…

L’espérance de la gloire de Dieu (5.1-11)

Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. (5.1-2)

Dans ces deux versets, l’apôtre résume l’enseignement qui précède (3.21-4.25). Par pure grâce, Dieu offre à l’homme une porte de sortie au désespoir de sa condition :

– Quant à son passé, il est justifié par la foi en Jésus Christ : Dieu ne lui met plus son péché sur son compte, mais il le crédite de sa propre justice en Christ.

– Quant au présent, il est dans la grâce de Dieu, dans sa faveur.

– Quant au futur, il a désormais une espérance. Sa situation actuelle n’est pas définitive : si la justification qui est la sienne est déjà totale, si la faveur divine ne lui sera jamais retirée, il n’en jouit pas encore à 100 % aujourd’hui. Dieu crée en lui une envie « de quelque chose de plus », d’une plénitude.

C’est cela, l’espérance de la gloire de Dieu. La gloire de Dieu, a-t-on dit, ce sont les attributs de Dieu manifestés, l’éclat de ses perfections. Notre condition actuelle ne nous permet pas de la saisir dans toute son étendue. Mais un jour le Dieu qui nous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire (1 Thes 2.12) nous illuminera de tout son être glorieux et nous serons définitivement comblés. Combien nous languissons après ce temps éternel du définitif et du complet !

Pour autant, Paul reste réaliste. En attendant cette gloire, nous connaissons tous plus ou moins des épreuves (5.3) et nous pouvons même nous en « glorifier » ! Non pas que Paul fasse l’éloge du masochisme, loin s’en faut, mais nous savons que les afflictions ont un but, à terme (Jac 1.2-3). Et deux aides nous sont proposées pour persévérer dans ces épreuves :

– la première est subjective : c’est l’amour de Dieu ressenti dans le présent dans le secret de notre cœur par le Saint Esprit (5.5), qui nous dit : « Dieu t’aime toujours autant, malgré les difficultés que tu traverses » ;

– la seconde est objective : le rappel du sacrifice de Christ dans le passé pour des hommes indignes, nous assure que cet amour n’est pas une illusion, mais a été démontré de la manière la plus claire possible (5.6-8).

Paul peut alors conclure par un raisonnement a fortiori (5.9-10) : si Dieu nous a déjà justifiés, il n’y a désormais plus aucune raison de craindre sa colère. En effet, les épreuves que nous traversons n’ont rien à voir avec cette colère ; elles nous conduisent au contraire à une relation plus directe et plus vivante avec Dieu (5.11).

L’espérance de la vie éternelle (6.22-23)

Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. (6.22-23)

Tout homme se voit proposer deux chemins. Le premier conduit vers la mort — la mort éternelle. Fondamentalement, un croyant l’a quitté en acceptant Christ comme Sauveur, mais il doit au quotidien actualiser ce choix en refusant de se livrer au péché. Le second chemin conduit vers la vie — la vie éternelle. Cette vie en est le but ultime et il espère avec certitude l’atteindre.

Mais dès aujourd’hui, le chrétien, justifié devant Dieu se livre volontairement comme esclave à Dieu pour le servir en sainteté. Chaque petite décision concrète de sa vie pour obéir librement à Dieu renforce cette espérance qu’un jour, cette vie qui est déjà en lui comme cadeau divin aura son plein développement, dans le service céleste éternel.

L’espérance de la gloire des enfants de Dieu (8.18-30)

J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité — non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise — avec l’espérance qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Et ce n’est pas elle seulement mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. (8.18-25)

Dans ce développement, Paul fait un parallèle frappant entre la situation de la création et la situation des croyants, en employant les même termes : elle soupire (8.22) et nous aussi (8.23) ; elle attend (8.19), nous aussi (8.23a) ; elle sera libérée (8.21) et nous le serons aussi (8.23). Ce parallèle montre l’interaction qui existe entre la création et l’humanité : la chute de l’homme a eu des conséquences sur le monde physique que nous habitons (Gen 3.18) et elle continue à en avoir. Le Lévitique avertissait qu’une inconduite morale persistante pouvait conduire un pays à « vomir » ses habitants (Lév 18.28). Ainsi, l’état moral de nos contemporains pèse sur notre pays, qui attend sa libération.

Les soupirs et les souffrances de la création sont certainement mieux compris aujourd’hui, avec l’émergence des préoccupations écologiques. Comme chrétiens, nous ne pouvons qu’approuver ce désir de préserver notre environnement et y participer dans notre mesure. Mais nous savons par avance que ces efforts louables resteront toujours insuffisants[note]Il est au demeurant étonnant de constater que les partis écologistes sont souvent les plus en pointe pour promouvoir le laxisme moral — en totale incohérence avec l’interdépendance signalée.[/note]. Notre espérance n’est pas dans les bienfaits d’un Grenelle I ou II[note]Les « Grenelle de l’environnement » (I et II) rassemblent des engagements en faveur de l’environnement et de l’écologie, élaborés en France par le gouvernement et des ONG en 2007 et 2008.[/note], mais dans la « liberté de la gloire des enfants de Dieu », dans le jour où simultanément le péché sera éradiqué et la création libérée.

Sur le plan personnel, nous attendons « la rédemption de notre corps ». Le salut de notre âme est déjà acquis ; celui de notre corps, lui, est encore futur. Nous le constatons bien sous deux aspects : d’une part, notre corps est « faible », allant vers la décadence, susceptible de souffrir, d’être malade ; d’autre part, notre corps est aussi, hélas, l’instrument par lequel nous péchons (6.11-13). Nous attendons d’être libérés de ces deux « souffrances du temps présent » (8.18) : libérés d’une enveloppe mortelle pour revêtir une immortelle (1 Cor 15.51-54), et libérés de la présence du péché.

Face à un tel futur, notre attente est certainement vive : quand enfin jouirons-nous pleinement de cette liberté ? Mais cette attente se doit également d’être « persévérante ». Le cri est sur nos lèvres : « Viens ! », mais nous laissons au Dieu sage le choix du moment. Quoi qu’il en soit, l’issue est certaine et Paul peut conclure ce paragraphe en affirmant que nous sommes déjà (au passé !) glorifiés (8.30).

L’espérance joyeuse (12.12)

Servez le Seigneur. Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. (12.11c-12b)

À partir du chapitre 12, Paul passe à une partie plus exhortative. Parmi les 20 à 30 courts impératifs des versets 9 à 21, il demande aux Romains de se réjouir en relation avec leur espérance. La joie est déjà nôtre ici-bas (Jean 15.11 ; 17.13 ; Phil 4.4), mais elle reste partielle et entachée de tristesses (2 Cor 6.10). Alors il vient un jour où nous ne serons « que joyeux » (Deut 16.15 ; És 35.10 ; Apoc 21.4).

Comme il l’a déjà ébauché plus haut, Paul encadre cette joie de l’espérance par l’exhortation au service (voir 6.22-23) et l’encouragement à la patience dans l’épreuve (voir 5.3). Le service tout comme l’endurance dans les peines auront leur contrepartie dans la joie éternelle du Maître et du Sauveur du corps.

L’espérance du jour (13.11-14)

Cela importe d’autant plus que vous savez en quel temps nous sommes : c’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des orgies et de l’ivrognerie, de la luxure et de la débauche, des querelles et des jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. (13.11-14)

Dans ce paragraphe, Paul présente le salut non pas comme déjà acquis (sens qu’il a par ailleurs, cf. 1.16 ou 10.9-10), mais comme à venir. Le champ ouvert par ce mot de « salut » est extrêmement vaste, même si nous le limitons trop souvent au salut « initial » : il va jusqu’à notre espérance qui est le parachèvement de ce salut. Il nous est déjà acquis (Éph 1.13), nous y travaillons (Phil 2.12) et il sera complet demain (1 Pi 1.9).

Paul utilise l’image du « jour » et de la « nuit » pour décrire notre condition et demander notre vigilance. Nous sommes « du jour », des « enfants de lumière ». Même si c’est encore la nuit de l’absence de Jésus Christ, nous sommes exhortés à nous conduire comme s’il était déjà là. Il est facile de saisir ce que cela implique concrètement : le « monde de la nuit » n’est que bien rarement en concordance avec les principes de l’Évangile ! Qu’il s’agisse de corruption ou de violence, la majeure partie des inconduites ont lieu de nuit, l’obscurité faisant peut-être croire inconsciemment que le Dieu de lumière n’y voit rien… Notre conduite doit trancher et être transparente, « comme en plein jour ».

Paul n’hésite pas à donner des exemples. Essayons de les transposer à notre siècle : les orgies (ou « excès ») font penser à toutes les drogues, légales ou non, dont on abuse ; l’ivrognerie fait penser au le binge drinking qui ravage les adolescents ; la luxure, à la pornographie omniprésente ; la débauche, à la généralisation de la sexualité hors mariage ; les querelles, à la violence de nos cités, en paroles ou en actes ; les jalousies, au consumérisme qui pousse à envier le gadget de l’autre. Nous qui avons une espérance, disons fermement halte à toutes ces addictions !

Le Dieu d’espérance (15.4,13)

Or tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance. (15.4) Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit ! (15.13)

Dieu reçoit ici ce titre unique de « Dieu de l’espérance ». Il est, lui, personnellement, la source de l’espérance. En effet, lui qui connaît tous les temps, lui qui est hors du temps, maîtrise l’avenir comme le passé. Si notre espérance n’est pas fondée sur sa personne elle-même, elle est vaine.

Dieu est la base de notre espérance et, pour nous la rendre vivante, abondante, il veut nous remplir de joie et de paix. Avec la justice, ce sont les trois caractères du royaume de Dieu actuellement (14.17). Vivre chaque jour joyeusement et paisiblement, c’est donc anticiper sur terre le temps espéré du royaume en gloire.

Pour alimenter notre joie et notre paix, pour fonder notre espérance, nous avons une ressource : des exemples bibliques à méditer, en particulier dans les récits de l’A.T. La vie d’un Noé, d’un Abraham, d’un Job, d’un Jérémie, etc., sont des leçons d’espérance. Quelle source d’encouragement pour nous !

L’espérance concrète pour l’année (15.24)

Ayant depuis plusieurs années le désir d’aller vers vous, j’espère vous voir en passant, quand je me rendrai en Espagne, et y être accompagné par vous, après que j’aurai satisfait en partie mon désir de me trouver chez vous. (15.23b-24)

Avant de donner de nombreuses salutations, Paul évoque à la fin de sa lettre ses projets de voyage en Espagne via Rome. Nous connaissons la suite… Paul est bien allé à Rome, mais pas comme il l’avait prévu !

Il est légitime de faire des projets en ce début d’année, de planifier des rendez-vous, des voyages, des occasions de service, etc. Mais sachons aussi accepter les contretemps, renoncer à des projets qui remplissaient le cœur (Job 17.11).

Paul sera prisonnier à Rome plusieurs années, et ce sera l’occasion pour lui d’écrire quatre lettres qui resteront pour l’édification des chrétiens de tous les temps. La « pleine bénédiction de Christ » (15.29) sera là, bien réelle, mais elle sera différente de celle qu’il avait anticipée. Aussi soyons assurés que, même si notre chemin n’est pas tout à fait conforme dans le détail à nos espérances, il concourt à notre bien (8.28).

L’espérance de la fin du mal (16.20)

Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous ! (16.20)

Même si le terme « espérance » n’y est pas, il semble approprié de terminer par cette promesse qui forme une première conclusion à cette lettre. Il est aujourd’hui ici-bas des mystères non élucidés — et la chute de Satan, ainsi que son action actuelle, n’en est pas le moindre. Mais un jour, la puissance maléfique qui agit encore et qui parfois nous voile l’espérance en nous gâchant le présent et en obscurcissant l’avenir, sera définitivement mise hors d’état de nuire. Quelle attente !

Le souhait final, donné deux fois (16.20b,24), fait écho à celui qui clôt l’ensemble de la révélation (Apoc 22.21). Dans ce temps de l’espérance qui nous sépare de la venue de notre Sauveur et Seigneur, sa grâce est là, chaque jour, et cela nous suffit.


La théorie de l’annihilation

L’enfer, dans le sens courant du mot, est le lieu où se retrouveront tous ceux qui auront consciemment rejeté Jésus-Christ (Mat 25.41). Le sujet est brûlant ! Mythe ou réalité ? Tout le monde a son opinion. De nombreux chrétiens conjuguent avec difficulté l’amour de Dieu et le fait qu’il puisse envoyer ses créatures en enfer. Certains commentateurs évangéliques appréciés de la dernière moitié du xxe s. nient carrément l’éternité du jugement de Dieu. Ils sont, comme les adventistes et les témoins de Jéhovah, annihilationnistes[note]Du latin nihil : « rien, néant »[/note].

Ces hommes, parmi les plus influents du monde évangélique, prônent une destruction totale et éternelle des perdus après leur mort terrestre. Les perdus n’existeront plus, échappant ainsi à la souffrance éternelle. Pour eux, un Dieu d’amour ne saurait être cruel au point de cautionner une souffrance éternelle.

 

L’idée de l’anéantissement total (corps, âme et esprit) d’un être humain est-elle biblique ? La question vaut la peine de se poser puisque nous mourrons tous et serons confrontés un jour à la réponse. Que croient exactement les annihilationnistes ? Sur quelle base des Écritures ? Ont-ils raison ?

Versets principaux utilisés dans cette étude

« Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » (Mat 25.41)

« Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. » (2 Thes 1.9)

« Il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’Agneau. Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. » (Apoc 14.10-11)

« Le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles. […] Puis la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. » (Apoc 20.10, 14-15)

« Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. » (Apoc 21.8)

1. Arguments « bibliques »

Pour l’annihilation 

Les hommes sont seulement potentiellement immortels. Les chrétiens acquièrent l’immortalité, mais les perdus perdent cette potentialité après leur mort et cessent d’exister.

Dans Luc 12.5, Jésus conseille de craindre Dieu, « celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ». Et puisque le feu consume tout, les partisans de cette théorie en déduisent que la géhenne décrit l’annihilation (voir aussi Mat 5.22,29-30 ; 10.28 ; 18.9 ; 23.33 ; Marc 9.43,45,47).

Pour les peines éternelles

1 Corinthiens 15.53-54 et 2 Tim 1.10 affirment que le corps du croyant recevra un corps immortel à la résurrection donc plus sujet à la mort. Il est évident que le sauvé a besoin de son âme et de son esprit (lesquels continuent à exister après la mort physique, Apoc 6.9 ; 20.4 ; cf. 2 Cor 5.8 ; Phil 1.23) pour animer son corps ressuscité.

Jésus parle de « feu éternel » (Mat 18.8-9) « qui ne s’éteint point » (Marc 9.44, 48). Il décrit une souffrance sans fin et non une cessation d’existence. L’image du feu de l’enfer signifie la douleur suprême (Mat 13.40-42, 49-50), et non une extinction ou disparition totale.

Considérez Mat 25.41 avec Apoc 20.10 et 14.10-11 où les textes précisent clairement l’existence éternelle de l’enfer pour le diable, ses messagers, et pour ceux qui rejettent Jésus-Christ (voir aussi Apoc 20.14-15 ; 21.8).

Le contexte des références citées ne permet pas une interprétation annihilationniste.

La « destruction » ou « perdition » des hommes signifie une destruction totale, une annihilation. Cf. Mat 7.13 ; Phil 3.19 ; Apoc 17.8, 11 ; 2 Pi 2.1. Voir Mat 25.41, 46 ; Marc 9.42-48 ; Apoc 14.9-10 ; 20.10, 14-15. Ces références comprennent le mot grec pour « perdition, ruine » comme une perte éternelle du bien-être, et non comme extinction de l’être. C’est ainsi que l’ont interprété, au cours des siècles, de grands interprètes bibliques.
Éternellement séparés de Dieu, les perdus seront annihilés : Mat 7.23 (« retirez-vous de moi ») ; 22.13 ; Jean 15.6. Cette idée est contredite par Mat 25.41,46 et 2 Thes 1.9. En Mat 7.23, le verbe signifie simplement « se séparer » et jamais « annihiler ». Mat 22.13 concerne la souffrance éternelle, nullement l’annihilation. Jean 15.6 non plus.
La mort appelée souvent « la deuxième mort » décrit l’annihilation de tous ces perdus, morts du fait de leur rejet de Christ. La « seconde mort », citée dans Apoc 20.6, 14 et 21.8 (à joindre à 20.10), décrit les trois occupants du lac de feu comme étant tourmentés sans fin. Les v. 14 et 15 décrivent ceux qui ne sont pas sauvés (absents du livre de vie) et jetés aussi dans l’étang de feu sans fin. Pas de mention d’une quelconque annihilation. Cette mort est une séparation définitive d’avec Dieu, accompagnée de souffrances.

2. Arguments théologiques

L’argument basé sur l’amour de Dieu

Les annihilationnistes ne supportent pas l’idée d’un Dieu se réjouissant des tourments infligés aux perdus séparés de lui, souffrant dans l’étang de feu. Pour eux, cette idée contredit celle d’un Dieu aimant, telle que manifestée dans le N.T.

Ce raisonnement pèse très lourd dans la pensée de beaucoup de vrais chrétiens : Dieu d’amour et punition éternelle ne font pas bon ménage, ils s’excluent mutuellement.

Ce type d’argument révèle une faiblesse inhérente. Comment jugerions-nous les actions du Dieu créateur tout-puissant selon nos conceptions de ce que Dieu devrait être ou faire ? Pécheurs réconciliés par pure grâce, par les souffrances incalculables de Jésus-Christ, limitons-nous à ce que les Saintes Écritures enseignent. Dieu a aimé et aime tout le monde, mais chacun est responsable de décider s’il veut recevoir son amour et vivre éternellement ou non avec Dieu (Mat 25.31-34,41-46). Amour et punition ne s’excluent pas du tout mutuellement. Chacun choisit librement sa destinée éternelle : Dieu ne force personne à choisir la géhenne.

Dieu est saint et juste ; donc la louange lui est due par tous, convertis ou non (Apoc 15.1-4,7). Sa justice est sainte, c’est pour cela qu’il punira ceux qui s’obstinent dans le péché, en rejetant Christ. Dieu aime la justice mais ce serait le dénaturer en l’imaginant se réjouir de la souffrance des perdus. Il suffit de penser au terme affectueux qu’Abraham emploie envers le riche passé « de l’autre côté » : « Mon enfant » (Luc 16.25).

L’argument basé sur l’immortalité

Seul Dieu possède l’immortalité inhérente, de par sa nature éternelle.

Tandis que les êtres humains n’ont qu’une immortalité potentielle. Adam, lors de sa chute pécheresse, a perdu sa propre immortalité potentielle et nous a fait perdre la nôtre aussi, parce que nous étions en lui.

L’immortalité est retrouvée lors de la conversion. Comme les perdus n’ont jamais reçu le « don de l’immortalité », ils seront annihilés après avoir reçu leur punition pour leurs péchés.

Juste à sa base (Dieu seul possède l’immortalité, 1 Tim 6.16), ce raisonnement oublie que Dieu, en créant l’homme, lui avait donné une immortalité corporelle future dérivée. La mortalité ne concerne que le corps, pas l’âme ou l’esprit, qui font la personnalité et ne cessent jamais de vivre (Apoc 6.9 ; 20.4 ; cf. 2 Cor 5.8 ; Phil 1.23).

Il accorde au sauvé de vivre éternellement dans un corps rendu céleste. Le converti en Christ croit dans ce corps glorifié parce que la Bible l’enseigne (1 Cor 15.53-54). Le damné possédera aussi un certain type de corps adapté à son lieu de résidence éternelle (Luc 16.19-31).

L’argument de la justice de Dieu

La Bible enseigne que Dieu juge avec justice, ce qui implique une punition proportionnelle au péché commis. La souffrance éternelle et consciente affligée au perdu semble terriblement disproportionnée face aux péchés commis dans une si courte vie terrestre. Là encore, l’homme juge à la place de Dieu si tel ou tel péché est « petit » ou « grand ». Nous en sommes incapables du simple fait que notre conception est complètement pervertie par le péché (Rom 3.11 ; Act 28.26-27). Nous ne sommes nous-mêmes pas justes et manquons totalement de la conception parfaite de la justice divine.

De plus, Thomas d’Aquin a bien dit que le péché est une attaque contre la sainteté infinie du Dieu éternel : le plus « petit » des péchés offense donc infiniment Dieu et mérite une peine infinie. Le péché est un concept biblique qualitatif et non quantitatif. Toutefois, Jésus enseigne clairement qu’il y aura une gradation dans la punition éternelle des pécheurs (Luc 12.47-48 ; Mat 11.22,24). Renier cela revient à minimiser la sainteté de Dieu et l’honneur qui lui est dû.

L’argument du triomphe de Dieu

Dieu a tout gagné lorsque Christ est mort sur la croix, car ce dernier a défait Satan et les dominations « en triomphant d’elles par la croix » (Col 2.15). Il a expié les péchés « du monde entier » (1 Jean 2.2).

Ainsi, Dieu est et remplit « tout en tous » (1 Cor 15.28 ; Éph 1.23). La punition éternelle ne pourra jamais exister pour l’éternité, les perdus seront donc annihilés.

Cette dernière affirmation dénote une erreur logique : le triomphe de la croix et la plénitude de Dieu n’impliquent pas la non-existence des peines éternelles, lesquelles sont un autre sujet.

Les trois derniers chapitres de la Bible démentent ce raisonnement. La victoire totale de Dieu ne signifie pas l’éradication ou l’annihilation ni de Satan et les siens, ni des êtres humains rebelles à Dieu (Apoc 20.11-19 ; 21.1-8 ; 22.14-15).

 

Conclusion

Le Seigneur Jésus-Christ connaissait mieux que quiconque la vérité sur les deux vies éternelles — avec ou sans Dieu — après cette vie terrestre. Et c’est lui qui a parlé le plus clairement du sort éternel de ceux qui refusent de croire en lui. Cette théorie de l’annihilationnisme n’est pas validée par les Écritures mais provient du cœur humain, cœur rebelle à la sainteté et à la justice divine. Nous constatons avec tristesse que la totalité des arguments avancés en faveur de la théorie humaniste de l’annihilation vient d’un raisonnement qui place l’homme plutôt que Dieu à la première place.

Cette théorie est dangereuse pour les perdus car elle pourrait — en vain ! — les encourager à s’obstiner dans le péché (puisqu’ils croiraient pouvoir échapper à la colère de Dieu).

Elle est dangereuse pour le chrétien car elle pourrait restreindre l’évangélisation des perdus et la croissance de l’église locale.

Rejetons nos propres raisonnements (souvent pervertis) qui s’érigent au-dessus des enseignements et acceptons la vérité biblique, si difficile ou dure qu’elle puisse nous paraître.


Chronique de logiciel

 

Les Éditions CLÉ ont mis à jour leur produit phare : la Bible Online, un outil qui bénéficie de 20 ans de développement. Un outil que 30 000 étudiants francophones de la Bible apprécient pour stimuler et développer leur connaissance du texte (et leur enthousiasme), préparer efficacement et rapidement des études, des prédications, etc.

Voyagez avec votre imposante bibliothèque de… 145 g !

Rien qu’en langue française, la Bible Online permet d’accéder à 15 Bibles françaises (dont la Semeur 2000, Parole de vie, Darby, Martin), une concordance complète, 17 commentaires (dont La Bible annotée, des commentaires de Darby, Hodge, Vinet, Torrey, Monod, Bryant), 6 dictionnaires bibliques (Emmaüs, etc.), 120 livres, des cartes et des images, des tableaux chronologiques, des gravures, etc. Au total, ce sont 60 Bibles et plus de 300 textes, le tout valant plusieurs fois le prix du DVD.

La liste des possibilités est longue. Vous pouvez notamment consulter les textes bibliques ; les lire dans plusieurs versions bibliques combinées ; rechercher n’importe quel mot ou phrase dans le texte ; en gérer les résultats dans des listes de versets ; ajouter vos propres commentaires ou notes ; comparer les traductions entre elles, etc.

Parmi les livres intégrés se trouvent des prédications de Spurgeon (ainsi que son cours d’homilétique !), les Pensées de Pascal, S’examiner soi-même, le célèbre Voyage du pèlerin de J. Bunyan, L’imitation de Jésus-Christ, le Symbole des apôtres, les prédications de la patristique, etc.

Seul bémol : les utilisateurs de Mac patientent depuis longtemps et devront encore patienter longtemps avant de bénéficier d’une mise à jour de leur ancienne version.

Quoi de neuf dans la version Premium 2011 ?

Tout d’abord, le moteur de recherche — qui, lui, est gratuit — a été mis à jour. Plusieurs améliorations ont été apportées.

Mise à jour technique

Vous pouvez désormais en un clic chercher un ou plusieurs mots dans la fenêtre que vous lisez, afficher les lexiques hébreu et grec ou les passages parallèles, apposer un signet, etc. Le formatage du texte est aussi facilité (soulignement, couleurs, surbrillance).

Mise à jour des produits

Parmi les nouveautés, citons la Bible Segond 21, les notes d’études de La Bible MacArthur [note]Cf.Promesses, n°158, 2006/4[/note].ainsi que celles de La Nouvelle Bible Segond (NBS), Le commentaire du disciple A.T. (W. MacDonald), Le Dieu qui se dévoile (D. Carson), Le grand guide de la Bible, de nouvelles cartes et images en plus des 500 existantes, de nouvelles Bibles étrangères (15 en anglais, 4 en allemand et 3 en italien), de nouveaux textes et dictionnaires hébreux, grecs et latins, des commentaires, etc.

Autoformation vidéo

La prise en main peut décourager mais de nombreuses aides et tutoriels, parfois sous forme de vidéos, se trouvent dans le logiciel ou sur le site internet dédié www.labibleonline.com/BOLformation.html (vous y trouverez aussi les coordonnées du service technique, la hotline, la mise à jour gratuite du moteur, et de nombreuses autres ressources).

Caractéristiques

La Bible Online® DVD-ROM version Premium 2011. Lyon : Éditions CLÉ, 2011.

ISBN : 978–2–35843–007–4. Prix : 129,90 € (mise à jour : 65 €, valable uniquement avec retour d’un ancien CD à l’éditeur). PC compatible Windows 7, Vista XP. Le DVD peut se charger entièrement dans le disque dur (prévoir 500 Mo) ou se lire depuis le lecteur (pour économiser de la place).

 

Projet « Outillez les pasteurs d’Afrique »

La Bible Online possède une bibliothèque adaptée à l’Afrique (plus de 120 ouvrages de référence). Une version a été sélectionnée pour être distribuée gratuitement à 18 000 responsables d’églises dans 15 pays francophones d’Afrique, avec 34 autres ouvrages, sachant que ce DVD pour l’Afrique contient déjà 100 livres numériques. Nous avons le plaisir de vous informer que cette version pour l’Afrique contient l’intégralité des 170 premiers numéros de Promesses ! Le projet s’appelle « Outillez les pasteurs d’Afrique ».

Ces 18 000 bibliothèques représentent 17 kg chacune. Au total, 612 000 livres et 18 000 DVD doivent être triés, assemblés en lots, mis en cartons, palettisés, chargés dans des containers et expédiés. En avril et mai 2012, dans la Drôme (France), aura lieu le camp « Emballage » (voir http://www.outillezlespasteurs.org/camp-emballage). Toutes les aides ne seront pas de trop… Vous pouvez vous signaler en écrivant sur leur site internet ou à la SIM France, quartier les Mians, 84860 Caderousse (France) ; tél. 04 90 51 00 69.


Comment un chrétien vit-il la violence exercée à son encontre ? Quelles sont les pensées, les sentiments, les réflexions qui l’agitent ? Comment subsiste-t-on lorsqu’on est tenu prisonnier dans l’obscurité pendant trois années ? C’est le témoignage que rapporte le pasteur Richard Wurmbrandt dans son livre Sermons au cachot (Paris, Apostolat des Éditions, 1971). Sa solitude, témoigne-t-il, s’enrichit au fil du temps de la plus puissante des présences : celle du Christ, avec lui en prison, par son Esprit. Vous en trouverez ci-dessous un extrait.

Douleur et cicatrices

Pendant quelques jours, je n’ai pas pu vous prêcher comme d’habitude. La douleur physique était trop grande ; et pourtant il y avait encore quelque joie dans cette douleur. Jusqu’à maintenant ils m’avaient battu et fouetté. Aujourd’hui pour la première fois ils m’ont torturé, et de telle façon que des marques visibles en resteront sur mon corps jusqu’à ma mort, ou peut-être même après.

J’avais accoutumé de me demander comment il se faisait que le corps ressuscité de notre Seigneur porte les marques de ses blessures. Un corps ressuscité peut-il avoir cet aspect ? Serons-nous ressuscités avec des rhumatismes, des déformations, des membres tordus ?

Est-ce que le corps ressuscité portera les marques des expériences par lesquelles il est passé ? Jésus a parlé de certains qui entreront dans la vie n’ayant qu’un œil ou qu’une main : Marc 9.43-47.

Il fallait qu’il ressuscite avec les marques de son corps pour que, tant que les péchés des hommes seront présentés au Père, il puisse montrer ses blessures, reçues afin que le pécheur soit sauvé. Par ce sacrifice, moi aussi je suis sauvé.

Mais peut-être mes cicatrices aussi seront-elles utiles. Et mes prières pour mes bourreaux seront peut-être plus efficaces si je puis montrer au Père les blessures que j’ai reçues d’eux. Si moi je puis persister à les aimer, si moi je puis pardonner, pourquoi Dieu les retrancherait-il de son amour et ne leur pardonnerait-il pas ?

Et peut-être y aura-t-il un faible espoir qu’un jour je sorte de prison et j’aille en Occident. Alors j’aurai la possibilité de montrer aux Thomas incrédules, qui n’admettent pas que le communisme soit un crime à grande échelle sous couvert d’un idéal, ce que Jésus a lui-même montré à son apôtre plein de doute qu’il a ainsi convaincu : les marques de ses blessures.

Il y a une bénédiction dans les tortures que j’ai subies. Il convient de remercier Dieu pour toutes choses. Pendant qu’on me torturait, je ne pouvais pas penser. Un mot seulement m’a une fois traversé l’esprit : Vous savez bien que tel est notre lot : 1 Thes 3.3, c’est-à-dire, les afflictions.

Effets dans l’âme

Les tortures ont apporté des transformations dans mon âme. Elles ont diminué mon désir d’aller au ciel. Quel bonheur y aurait-il pour moi à être assis dans la félicité du ciel, sachant que pendant ce temps d’autres sont torturés sur terre ? Mon désir est plutôt que s’accomplisse sur la terre comme au ciel la volonté de Dieu. Pourquoi ne pas faire un ciel de notre terre, comme Jésus nous a appris à le demander dans la prière.

Je soupire après une terre remplie de vertu, de justice et d’amour ; un monde où même les animaux vivraient en paradis, les agneaux couchés près des lions qui ne les dévoreraient pas.

Prison et dépression

Je ne suis pas seul à être retenu dans une prison. Vous êtes tous dans la prison de vos êtres pécheurs, dans celle de vos idées fausses et courtes. Que Jésus vous en délivre ! Alors vous pourrez combattre et toucher au but.

Comme je vous l’ai dit, j’ai éprouvé de petites joies fugitives ces jours-ci, en pensant à la valeur des marques de torture. Mais ne croyez pas que je sois un héros et que je n’ai fait que siffler et rire au milieu des horribles douleurs. Cela a plutôt été un moment de grande dépression. Je ne pouvais pas prier. Je n’avais plus conscience de la présence de Dieu, sauf à de rares et très brefs intervalles.

Les cicatrices sont une bénédiction. De même le temps de dépression. Cela m’a montré l’horreur que serait une éternité sans Dieu. Ces journées où je ne sentais plus sa présence duraient chacune comme mille ans. Je comprends à quel point il serait affreux de rester en enfer avec des criminels non repentis qui, pour l’éternité, jureraient, maudiraient, ne penseraient que le mal, comme le font mes bourreaux communistes. Dieu m’a conduit dans une prison communiste, il m’a fait passer par des tortures et par la sombre nuit de l’âme pour que j’apprenne ce qu’est l’enfer et que je fasse tout au monde pour l’éviter.

« Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s’il perd son âme ? » (Jésus).

 


Le jour baisse, les ombres du soir s’allongent. (Jér 6.4)

La nuit est avancée, le jour approche. (Ro 13.12)

Le sentiment est très fort, parmi le peuple de Dieu, que les temps de la grâce touchent à leur fin. Même le monde pressent avec inquiétude l’imminence d’une crise majeure, tout en ignorant sa forme et la manière de l’affronter. En tant que chrétiens, nous ne sommes pas laissés dans l’ignorance. Bible en main, Christ dans le cœur et guidés par le Saint-Esprit, nous savons que Jésus revient bientôt.

Examinons d’abord dans les Écritures ces faits importants : le Seigneur va venir pour régner en gloire et les saints viendront avec lui. Nous verrons ensuite comment les saints le rejoindront.

1. Le retour du Seigneur Jésus dans les prophéties

Jude, dernière épître du N.T., renvoie au premier livre de la Bible pour enseigner que peu après la création de l’homme, le monde était devenu apostat. Aux jours d’Énoch, le monde rebelle se rapprochait de la grande crise du déluge, sans espoir de restauration. Mais dans le contexte de ce jugement à venir, une première grande prophétie du retour du Christ nous parvient. Énoch dit : « Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades. » (Jude 14) Le monde passera en jugement mais les saints seront préservés afin de revenir avec le Christ glorifié.

Zacharie prophétise à l’époque de la ruine d’Israël, vers la fin de l’Ancien Testament. Là non plus, aucun espoir de restauration de la nation. Mais, au sein de cette catastrophique perspective, les croyants peuvent placer leur espoir dans le retour du Christ : « L’Éternel, mon Dieu, viendra, et tous ses saints avec lui » (Zach 14.5). Là encore, le monde sera jugé, mais les saints seront préservés pour le retour du Christ.

Jean, finalement, en Apoc 19.11-16, prophétise une autre grande catastrophe de l’histoire du monde : la disparition complète des nations et de la chrétienté. Comme aux jours d’Énoch, avant la fin de l’ancien monde, et comme à l’époque de Zacharie, avant la fin de l’A.T., il n’y a pas d’espoir à la fin des temps en dehors du retour du Christ — lorsque le monde actuel périra, que le « ciel sera ouvert » et que le « Roi des rois » reviendra suivi des armées célestes. Là aussi, le monde actuel se rapproche du jugement, mais les saints sont préservés pour le retour du Christ.

2. À la rencontre du Seigneur

Pour celui qui croit la Parole de Dieu, ces écrits (entre autres) prouvent incontestablement que le Seigneur Jésus viendra une seconde fois sur cette terre en puissance et en gloire, accompagné des saints. Cependant, dès le début de l’Histoire et jusqu’à nos jours, des générations de saints sont décédées et ont été enterrées, et à l’heure actuelle, des millions de croyants vivent sur la terre, tandis que le Christ est dans les cieux. Une question se pose naturellement :

Comment les saints rejoindront-ils le Christ pour revenir avec lui ?

Les premiers chrétiens se sont déjà posé cette question. L’apôtre Paul leur donne une réponse inspirée. En 1 Thes 1.9-10, il décrit les chrétiens comme s’étant « convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité des morts ». Christ reviendra juger les nations qui l’auront rejeté. Mais son peuple, qui aura souffert la persécution à cause de son nom, obtiendra une libération totale. Ces chrétiens de Thessalonique, impatients d’obtenir une réponse glorieuse à toutes leurs souffrances, ont été affermis à juste titre au milieu de ces persécutions par l’espérance du retour du Christ, en apprenant qu’ils auront part avec lui aux gloires célestes.

Le temps passant et Christ tardant à revenir, certains d’entre eux « sont décédés », ce qui troubla les survivants : nos frères décédés, pensaient-ils, ne partageront donc pas tous les bienfaits et les gloires du règne du Christ, qui sont réservés à ceux qui seront en vie lors de son retour. L’apôtre répond à cette difficulté au chapitre 4. Il commence d’abord par les rassurer « au sujet de ceux qui sont décédés » (1 Thes 4.13). Leur tristesse était due à leur ignorance. Paul dissipe ces ténèbres pour les consoler. Il leur présente Christ.

Il rappelle que Jésus est mort et ressuscité. Sa mort et sa résurrection sont le modèle par excellence pour ceux qui sont morts. La résurrection du Christ fut secrète. Il en sera de même pour la résurrection des saints. Si nous croyons à l’une, nous pouvons croire à l’autre. Ils ressusciteront de manière invisible aux yeux du monde, afin que Dieu puisse les amener avec Jésus (1 Thes 4.14).

Comment le Seigneur réunira-t-il ces saints ressuscités et les saints vivants ?

En 1 Thes 4.15-18, l’apôtre insiste sur le fait que sa réponse est donnée « d’après la Parole du Seigneur ». Toute Écriture est inspirée, mais certaines vérités importantes sont des révélations particulières. Celles concernant l’Évangile, le mystère de l’Église, la cène et l’enlèvement des saints sont toutes introduites de cette manière (Gal 1.12 ; Éph 3.3 ; 1 Cor 11.23 ; 1 Thes 4.15).

Deux autres passages mentionnent indirectement l’enlèvement :

1 Cor 15.51-53. Le sujet principal du chapitre est la résurrection. La venue du Seigneur n’y est pas abordée. Mais 1 Thes 4 nous apprend que ces versets parlent de son avènement. L’apôtre dit : « Voici, je vous dis un mystère », puis il révèle le secret : « Nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés ». Énoch et les prophètes avaient déjà prophétisé notre retour avec le Seigneur, mais aucun prophète n’avait dit qu’un certain nombre de saints ne mourraient pas. Ce secret était réservé aux temps du N.T. Mais si tous ne passeront pas par la mort, tous seront changés. Les saints déjà morts « ressusciteront incorruptibles », et les corps mortels des vivants revêtiront « l’immortalité ». Cependant, avec ce seul passage, nous ne savons pas en quelle image nous serons changés, ni ce qu’il adviendra de nous ensuite.

Phil 3.20-21 : « Nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation en le rendant semblable au corps de sa gloire. » Nous serons transformés à l’image du Christ, non seulement, sur le plan moral, mais avec des corps de gloire comme le sien. Pourquoi cette incroyable grâce ? Pourquoi une si merveilleuse transformation ? Pour être les témoins éternels de la valeur de sa personne et de l’efficacité de son œuvre. Pensons au brigand agonisant sur la croix, pensons à la fierté du pharisien Saul de Tarse, ennemi du Christ, et pensons à présent au ciel dans les temps à venir, regardant ces hommes comme des saints glorifiés. Ne voyons-nous pas là l’efficacité incroyable de l’œuvre du Christ qui supprime toute trace de péché et permet à ces hommes d’être transformés à sa ressemblance ? Ce sera le cas pour tous les saints dans cette vaste scène glorieuse. Cette transformation se fera « selon la richesse de sa grâce et à la louange de la gloire de sa grâce ».

Philippiens décrit notre transformation à la ressemblance du Christ, mais qu’arrivera-t-il pendant ce processus ? 1 Thes 4.16 répond : « Le Seigneur lui-même […] descendra du ciel. » Il viendra pour nous. Le langage est explicite. Le Seigneur lui-même descendra comme promis aux disciples : « Je reviendrai et vous prendrai avec moi. » (Jean 14.3) Il ne sera pas accompagné des myriades de ses saints anges comme lorsqu’il reviendra sur la terre. Il viendra seul à la rencontre des saints, à l’image d’Isaac sortant seul le soir à la rencontre de son épouse qui a traversé le désert.

Il n’est pas écrit qu’il descendra sur la terre comme lorsqu’il paraîtra pour régner et que ses pieds se poseront de nouveau sur le mont des Oliviers. Il est dit qu’il descendra du ciel.

Le moment de sa venue sera marqué d’une triple sommation : le signal, la voix de l’archange, et la trompette de Dieu.

1 Corinthiens 15 indique qu’au son de la trompette de Dieu, les saints morts ressusciteront. La voix de l’archange n’implique pas que l’archange soit présent ou qu’il parle, comme certaines traductions pourraient le suggérer. La traduction exacte est « un cri de commandement, avec une voix d’archange et au son de trompette de Dieu ». Il n’y a pas d’article avant les mots « archange » et « trompette ». C’est tout simplement la caractéristique de la voix du Seigneur. Il parle de cette façon, avec une voix d’archange, et il se peut que ce soit cette voix qui transforme les saints encore vivants, comme la trompette de Dieu ressuscitera les morts. Puis, avec le cri de commandement, il rassemblera les deux groupes de saints, et les appellera à lui.

Tous rassemblés, nous serons enlevés ensemble. Quel bonheur de savoir que, dans ce moment béni et si proche, tout ce qui divise les saints disparaîtra. Les divisions qui auront humilié l’Église de Dieu et dispersé son peuple seront à toujours passées. Car nous ne serons pas enlevés par petits groupes de saints : « Nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées. » (1 Thes 4.17)

Nous apprenons également que la réunion aura lieu dans l’air. Alors s’en suit la magnifique conclusion : « Ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. » C’est le Seigneur qui nous rassemblera et c’est lui qui nous unira. Nous ne serons plus jamais séparés les uns des autres et plus jamais séparés du Seigneur. C’est pour cela que l’apôtre ajoute : « Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. » (v. 18)

Nous avons découvert jusqu’ici le mystère de sa venue, de l’enlèvement secret des saints de la terre à la rencontre du Christ dans les airs, afin de revenir avec lui. Néanmoins, ces deux passages (1 Cor et 1 Thes) ne mentionnent rien d’autre après cette merveilleuse rencontre dans les airs.

3. Le règne de Christ

En Jean 14.1-3, voici une nouvelle étape de notre voyage vers le royaume de gloire. Le Seigneur dit qu’il part nous préparer une place dans la maison du Père, afin qu’à son retour, il nous prenne avec lui.

Après nous avoir réunis, il nous conduira dans la maison du Père, comme il le dit fort heureusement : « afin que là où je suis vous y soyez aussi ». Il nous guide sur le chemin de la vie que lui-même a tracé, qui mène à la plénitude de la joie et aux plaisirs à perpétuité dans la maison du Père.

La dernière étape sur le chemin de la gloire sera lorsque le Christ viendra pour régner. Lors de sa première venue, il parut dans une condition d’humilité et de faiblesse. Lors sa seconde venue, le ciel s’ouvrira et il sortira en Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Ses anges puissants l’accompagneront, les armées des cieux le suivront, et la prophétie d’Énoch sera accomplie : « Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades. »

Conclusion

Voici donc les étapes de notre chemin vers la gloire : premièrement la rencontre avec le Seigneur dans les airs ; ensuite notre passage dans les joies de la maison du Père ; et enfin la sortie avec le Christ pour partager son règne.

Nous possédons cette glorieuse espérance devant nous : la joie de la présence du Seigneur, la plénitude de la maison du Père et la gloire du royaume éternel.

Ajoutons que, dans la grande éternité, au-delà de ces événements, il est certain qu’il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre où Dieu sera tout en tous.

En attendant ces gloires à venir, écoutons l’exhortation de Pierre :

Combien votre conduite et votre piété doivent être saintes. Attendez et hâtez l’avènement du jour de Dieu. (2 Pi 3.11-12)