PROMESSES

Tiré de Plaire au Seigneur

« Le point capital de ce qui vient d’être dit, c’est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux. » (Hébreux 8.1)

« Je n’ai personne qui vienne m’aider », pense cette dame âgée et isolée. « Je n’ai personne qui puisse comprendre mon chagrin », se dit cette jeune femme après une déception amoureuse. « Je n’ai personne avec qui partager », déplore cet homme, muté pour son travail dans une ville éloignée. « Je n’ai personne » : qu’elle soit formulée ou enfouie, cette plainte trahit malheureusement la réalité de beaucoup dans un monde de plus en plus individualiste et égoïste.

Quel contraste avec l’affirmation triomphante de l’auteur de l’Épître aux Hébreux ! Dans les sept premiers chapitres de sa lettre, il a développé les gloires d’une Personne, une Personne unique, à la fois Dieu et homme. Avant de mettre en évidence la gloire de l’œuvre accomplie par cette merveilleuse Personne à la croix, l’auteur s’interrompt, comme pour alerter son lecteur : le point le plus important de son développement, « c’est que nous avons un tel souverain sacrificateur » :

– Quelqu’un d’apte à nous comprendre : Cette Personne glorieuse, Dieu le Fils, est devenu homme précisément pour pouvoir maintenant nous comprendre : les épreuves qu’il a connues sur terre lui permettent d’entrer dans celles que nous connaissons (2.18 ; 4.15).

– Quelqu’un de parfait : Les gens qui nous sont proches nous déçoivent parfois ; ils sont (trop souvent, pensons-nous) défaillants à notre égard. Mais lui est ce « souverain sacrificateur » qui nous « convenait », car il est saint, innocent, sans tache (7.26).

– Quelqu’un de puissant : Sa place actuelle, « à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux » en témoigne : peut-on imaginer une place plus élevée dans l’univers ?

– Quelqu’un proche de nous : Certes, Jésus est au ciel, mais la foi nous le rend présent et proche ; et l’accès vers lui est toujours ouvert.

– Quelqu’un qui prie pour nous : C’est un de ses rôles principaux en tant que « souverain sacrificateur ».

Alors, nous qui connaissons un « tel » Jésus, ne disons, ni ne pensons jamais : « Je n’ai personne » ; remercions plutôt en pensant : « J’ai une Personne »… et quelle Personne !

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Gérard Dagon est décédé à son domicile de Gandrange (Moselle), le dimanche 22 mai 2011, à l’âge de 75 ans. Il était membre du comité de soutien de Promesses. Il a marqué le mouvement évangélique français de ces dernières décennies : il fut un des fondateurs de la FEF (Fédération Évangélique Française) en 1969, dont il fut aussi le président. Gérard Dagon était également impliqué dans la dénonciation des mouvements sectaires : il fut un des fondateurs de Vigi-Sectes en 1998. Il rédigea de nombreux ouvrages : Les sectes en France, Petites églises et grandes sectes, Panorama de la France évangélique, Les sectes à visage découvert… Il était réputé pour ses convictions évangéliques affirmées et pour sa mémoire hors du commun. Promesses adresse toute sa sympathie à sa famille et à ses amis.

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L’Épître aux Hébreux se classe parmi les portions difficiles du Nouveau Testament. L’aide d’un commentaire pour en comprendre la portée, les images et la pertinence actuelle sera souvent la bienvenue. Voici quelques propositions pour éclairer la lecture de cette lettre et en approfondir sa compréhension.

Warren Wiersbe, Soyez confiant, ELB

Un extrait de ce commentaire figure dans ce numéro de Promesses. Warren Wiersbe est un auteur évangélique américain, reconnu pour ses qualités de vulgarisateur. Ses commentaires sont fondés sur une exégèse solide, mais comprennent des applications directes qui font parfois défaut à d’autres livres. Il a un don particulier pour mettre en évidence des plans faciles à mémoriser. Le texte biblique est donné avant le commentaire, ce qui rend cette série facile à transporter. Ce commentaire sur Hébreux est sans doute un des plus abordables.

Collectif, Hébreux, Sondez les Écritures, vol. 12, BPC

Le commentaire sur Hébreux de la série Sondez les Écritures partage les caractéristiques de cette série : des méditations quotidiennes de trois ou quatre pages sur une partie de chapitre. Il y a des références assez nombreuses à des textes parallèles et un réel souci de dégager le plan et les principales idées, sans oublier quelques applications.

Samuel Bénétreau, L’Épître aux Hébreux, CEB, Édifac (2 vol.)

C’est de loin le commentaire évangélique le plus complet et le plus approfondi actuellement disponible en français. Samuel Bénétreau, professeur à la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine, interagit avec plusieurs autres commentateurs, français ou étrangers, de diverses obédiences chrétiennes, avec une grande érudition. Après avoir passé en revue les diverses opinions sur un passage, il n’hésite cependant pas à donner prudemment son option préférée. L’approche est délibérément plus exégétique que pratique.

John MacArthur, Hébreux, Impact

Ce long commentaire (625 pages) est à l’instar des autres livres de cet auteur renommé, aux convictions vigoureuses : il expose avec clarté et détail le contenu de l’Épître, en mettant en évidence les erreurs auxquelles peut conduire une mauvaise compréhension des passages difficiles.

Andrew Murray, Le voile déchiré, Éditions Emmanuel

Ce théologien sud-africain de la fin du xixe siècle a laissé un commentaire magistral sur Hébreux, dans un style un peu daté, mais puissant. L’auteur vise principalement à susciter chez son lecteur un élan de sanctification et de ferveur envers Celui que le voile déchiré nous révèle.

John Gilford Bellett, Les cieux ouverts, BPC

Cet ouvrage est davantage une méditation qu’un commentaire. J.G. Bellett fait part de son émerveillement devant les gloires de Jésus, grand sacrificateur, que présente cette Épître. Il faut pouvoir entrer dans le style romantique de l’auteur, mais il vaut la peine de le suivre dans sa contemplation.

* * *

Outre ces commentaires, on peut mentionner les portions relatives à Hébreux dans des commentaires en un volume (comme par exemple le Commentaire biblique du disciple de William MacDonald) ou dans l’Encyclopédie des difficultés bibliques, vol. 7, d’Alfred Kuen.

Enfin, ceux qui ont le privilège de lire l’anglais facilement disposeront d’une richesse incomparable de commentaires de tout niveau et de tout type d’orientation théologique. Parmi tous ces commentaires, signalons-en deux, qui ont reçu un excellent accueil :

William Lane, dans la série Word Biblical Commentary (WBC), avec un niveau plutôt élevé d’érudition,

George Guthrie, dans la série New International Version Application Commentary (NIVAC), qui comporte systématiquement des sections d’application pratique très pertinentes.

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19 Ainsi donc, frères, nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire 20 par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair, 21 et nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu ; 22 approchons-nous donc avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure. 23 Restons fermement attachés à la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. 24 Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à l’amour et aux bonnes œuvres. 25 N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour.

Jamais un croyant de l’ancienne alliance n’aurait eu l’audace d’essayer de pénétrer dans le lieu très saint. Le souverain sacrificateur lui-même n’y entrait qu’une fois par an. Le voile épais séparant le lieu saint du lieu très saint formait une barrière entre le peuple et Dieu. Seule la mort du Christ pouvait déchirer ce voile (Marc 15.38) et ouvrir la voie vers le sanctuaire céleste où Dieu demeure.

« Allons donc à lui… Restons fermement attachés… Veillons les uns sur les autres ». Cette triple invitation dépend de l’assurance qui nous permet d’entrer dans le lieu très saint. Et cette assurance se fonde sur l’œuvre accomplie par le Christ. Le jour de la fête des expiations, le souverain sacrificateur ne pouvait entrer dans le lieu très saint que s’il apportait le sang du sacrifice (9.7). Mais notre entrée dans la présence de Dieu nous est permise, non grâce au sang d’un animal, mais grâce au sang du Christ.

Ce chemin ouvert vers la présence de Dieu est « nouveau » (récent, frais), il ne fait pas partie de l’ancienne alliance qui, elle, « est dépassée, vouée à disparaître » (8.13). Ce chemin mène à la vie parce que le Christ « vit éternellement » et qu’« il peut toujours intervenir en notre faveur » (7.25). Le Christ est le chemin nouveau et vivant ! C’est par lui, notre Souverain Sacrificateur sur la maison de Dieu (l’Église, voir 3.6), que nous venons à Dieu. Lorsque la chair de Jésus a été déchirée sur la croix et sa vie sacrifiée, Dieu a déchiré le voile du temple. C’était là un symbole du chemin nouveau et vivant ouvert pour quiconque croit.

C’est par cette assurance, qui nous vient du fait que nous avons un souverain sacrificateur vivant, que nous avons une « invitation généreuse » à entrer dans la présence de Dieu. Le souverain sacrificateur de l’ancienne alliance ne pouvait entrer dans le lieu très saint qu’une seule fois par an, mais nous, nous sommes invités à séjourner dans la présence de Dieu à chaque moment de la journée ! Considérez le privilège qu’implique cette triple invitation :

Allons donc à lui (10.22)

Nous devons, bien sûr, nous préparer spirituellement pour entrer en communion avec Dieu. Le jour de la fête des expiations, le sacrificateur devait passer par plusieurs ablutions et sacrifier un animal (Lév 16). De même, durant le service régulier, les sacrificateurs devaient se laver à la cuve de bronze avant de pénétrer dans le lieu saint (Ex 30.18-21). Le croyant du Nouveau Testament doit s’approcher de Dieu avec un cœur et une conscience purs. La communion avec Dieu exige la pureté (1 Jean 1.5–2.2).

Restons fermement attachés à notre espérance (10.23)

Les lecteurs de cette lettre étaient tentés d’abandonner leur confession de Jésus-Christ en retournant à l’ancienne alliance. L’auteur les invite à continuer fermement à professer leur espérance.

Dieu « avait projeté… de leur faire partager sa gloire » (2.10). Les croyants sont appelés à « hériter la vie céleste » (3.1) et à maintenir « l’espérance joyeuse de la gloire future » (3.6). L’espérance est l’un des thèmes principaux du chapitre 6 (6.11-12,18-20). Nous attendons le retour du Christ (9.28) et nous cherchons la cité qui doit venir (13.14).

Celui qui fixe son espérance en Jésus-Christ et se confie en la fidélité de Dieu ne sera pas ébranlé. Au lieu de regarder en arrière, comme le firent si souvent les Israélites, nous devrions porter nos regards vers l’avant, vers la venue du Seigneur.

Veillons les uns sur les autres (10.24-25)

La communion avec Dieu ne doit jamais devenir égoïste. Nous devons aussi être en communion avec d’autres croyants dans l’assemblée locale. Il semble que certains croyants, en train de fléchir, s’étaient éloignés de la communion de l’église. Il est intéressant de remarquer que l’auteur ne souligne pas ici les avantages que peut recevoir le croyant de son assemblée, mais bien la contribution qu’il peut y apporter. La fidélité dans la fréquentation de l’église encourage les autres chrétiens et les pousse à aimer et à s’adonner aux bonnes œuvres. L’une des plus fortes motivations à demeurer fidèles qui nous soit donnée est la venue imminente de Jésus-Christ.

Les trois grandes vertus chrétiennes sont soulignées ici : la foi (10.22), l’espérance (10.23), et l’amour (10.24). Ce sont là les fruits de notre communion avec Dieu dans son sanctuaire céleste. Alors entrons-y !

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Toute vie humaine est un mystère : pourquoi, comment, dans quel but l’homme existe-t-il ? Quel mystère plus grand encore que l’incarnation de la deuxième personne de la « tri-unité » divine !1 Le début de l’Épître aux Hébreux (1.1-2.18) nous y introduit.

L’incarnation n’a pas eu lieu seulement pour démontrer la puissance du Créateur, capable d’accomplir ce fait unique, ou pour satisfaire la curiosité de ses spectateurs. Notre texte nous fait réfléchir sur les raisons extrêmement « pratiques » de l’incarnation, afin d’aider chacun à comprendre le sens de sa vie et à saisir le destin éternel vers lequel Dieu le dirige. Ce passage est donc d’une importance primordiale.

L’analyse du texte

Le chapitre 1 présente le caractère unique de Christ : révélation de Dieu et purificateur des péchés de l’humanité.

Ensuite (2.1-4), l’auteur réveille l’attention de ses lecteurs : chaque converti en Christ doit impérativement rester attaché sans faille à la bonne doctrine apostolique. Sinon, il risque fort de tomber sous la discipline de son Père divin. Bénéficier d’une telle révélation de Christ exige une réponse correspondante et adéquate de notre part. La négligence se paie « cash ».

Lors de son incarnation, le Fils a occupé une place très en dessous de celle des anges. Pour écarter toute ambiguïté, l’auteur explique pourquoi, malgré cet abaissement temporaire, le Fils n’en est pas moins supérieur aux anges. Dans les versets 5 à 18, il fait remarquer qu’en vivant comme tous les hommes, mais sans pécher, Jésus s’est montré supérieur à tous, ayant été seul capable d’accomplir la totalité de la volonté de Dieu le Père. Voici quelques points de son développement :

1. L’homme, en péchant dans le jardin d’Éden, livra à Satan la domination de notre planète et de ses activités (Mat 4.8-9 ; Éph 2.2-3) dans des limites établies par Dieu (cf. Luc 22.31-34). Ce fut la tâche de Jésus-Christ, par l’incarnation, de regagner pour l’homme le droit d’exercer la domination sur la création (2.5-9).

2. Jésus-Christ a dû souffrir (litt. « goûter ») la mort à la place de tous les hommes pécheurs (2.9,10c,17b)2. Seul l’homme parfait pouvait payer notre dette envers le Créateur juste. L’incarnation fut donc une nécessité absolue. La victoire de celui qui est mort et qui est maintenant couronné nous ouvre désormais le ciel de gloire (2.10a-b).

3. Tout homme qui accepte l’œuvre de Christ reçoit automatiquement à sa conversion une position de sanctification en Christ : étant né de nouveau, il est issu du Père (2.11 ; voir aussi 13.12). Seule l’incarnation (2.14a-b, 17a) pouvait ouvrir la voie à une telle régénération.

4. Jésus-Christ, par son œuvre et l’application de cette œuvre par le Saint-Esprit, crée une famille spirituelle (2.10b,11c-13)3. Cela demandait plus qu’une simple création : il fallait l’incarnation. Soyons reconnaissants qu’en dépit de toutes les différences de race, de culture, d’arrière-plan, tous les chrétiens nés de nouveau soient, grâce à la participation de Jésus à notre condition, éternellement réunis dans les mains de Jésus et du Père (Jean 10.28-30).

5. Notons bien que la mort de Jésus-Christ a fait plus que de payer la dette des pécheurs. Par sa mort victorieuse à la croix, il rendit inefficace celui qui possédait la puissance de la mort, le diable (2.14c). Un enfant de Dieu n’a plus à subir l’influence angoissante et effrayante du moment de la mort physique (2.15) ! La mort physique du sauvé n’est qu’un passage instantané de ce monde à la présence du Père (cf. Luc 23.42-43 ; Jean 6.37-40). La mort a ainsi perdu tout son pouvoir d’épouvantement et de servitude. Glorifions la sagesse du Père d’avoir permis que la mort de son Fils ait une telle conséquence !

6. Par l’incarnation, Jésus, connaissant de sa propre expérience humaine ce qu’est la vie sur terre, sait comment s’approcher de nous pour nous venir en aide au bon moment et de la meilleure manière (2.16). Quel réconfort de savoir qu’il comprend par où nous passons. Il n’y a rien de plus destructeur sur le plan psychologique que de ne pas trouver quelqu’un qui nous comprenne — quel désert d’abandon, de désespoir. Mais Jésus sait, et il est là !

7. Chaque être humain a besoin d’un intermédiaire entre lui et le Dieu très saint. Pour nous représenter correctement et efficacement devant Dieu, cet intermédiaire doit nous connaître. Jésus est la parfaite personne pour remplir cette tâche : il me connaît et me comprend (2.17b). Il ne manque jamais à sa responsabilité de me « couvrir », lorsque je me présente devant mon Dieu et Père. Quel réconfort, quelle joie, quelle assurance ! Soyons toujours humbles et reconnaissants pour une telle grâce !3

8. La tentation vicieuse et destructrice est le lot de chacun. Satan prend un grand plaisir à essayer de nous pousser à céder à la tentation en employant tous les arguments fallacieux à sa disposition (cf. Mat 4.2-10). Cela lui permet de se présenter devant Dieu pour nous accuser (Apoc 12.10d-e) lorsque nous acceptons de pécher (Jac 1.13-15). Mais l’Agneau, en vertu de son sang répandu, repousse toute accusation néfaste. Pour que Jésus triomphe dans l’épreuve ultime de la croix et qu’il puisse venir à notre secours efficacement, il fallait au préalable que, dans son pèlerinage ici-bas, il ait été confronté comme homme à tous les assauts diaboliques possibles, en ne cédant à aucun (2.18 ; cf. Jean 8.46). C’est à ces conditions que nous bénéficions aujourd’hui de l’aide directe du Seigneur4.

  1. Voici quelques textes du N.T. qui affirment clairement cette incarnation : Mat 1.20-21,24 ; 11.25-27 ; Luc 1.26-35 ; 2.8-15,28-31 ; Jean 1.1,14-18 ; 4.25-26 ; 14.8-9 ; Gal 4.4 ; Col 1.15 ; 2.9 ; 1 Tim 3.16.
  2. Voir aussi : Jean 3.16 ; 2 Cor 5.14 ; 1 Tim 2.6.
  3. Voir aussi : Jean 3.6-8 ; 1 Jean 3.1-2 ; Éph 2.19 ; 3.14 ; 4.25 ; 5.30 ; Gal 6.10 ; 1 Pi 2.9-10.
  4. Voir aussi : Rom 7.21-25a ; 15.4 ; 1 Cor 10.13 ; Héb 10.19-23 ; 4.12 ; Actes 7.38c ; 20.32 ; 1 Tim 3.16-17 ; Ps 119.9,11.

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L’Épitre aux Hébreux nous montre la pleine suffisance de Jésus-Christ par rapport à tout ce qui peut tenter le chrétien de s’écarter de la voie de la foi. Les Hébreux étaient tentés de revenir au système de la loi de Moïse, comme beaucoup parmi nous sont tentés aujourd’hui de retourner vers le système du monde dans lequel nous vivions autrefois, lorsque nous étions morts dans nos offenses. L’auteur de l’Épître écrit pour les amener (et nous aussi) à considérer l’auteur de leur salut. Voyons donc ensemble ces quelques aspects qui montrent la supériorité de Jésus-Christ.

Jésus, la révélation ultime

Selon Hébreux 1.1-3, Jésus est la dernière révélation de Dieu aux hommes. Il est supérieur à toute autre révélation parce qu’il est la révélation finale. Il n’y a plus de révélation des Écritures après Jésus. Ce que les apôtres et les prophètes de l’Église nous ont communiqué, c’est la révélation de Jésus (Jean 16.12-15). D’ailleurs, le livre de l’Apocalypse est appelé « la révélation de Jésus-Christ ». Éloignons-nous donc de toute prétendue révélation hors des Écritures.

Il est aussi supérieur en ce sens qu’il est le reflet du Dieu invisible, « l’empreinte de sa personne ». Jésus n’a-t-il pas dit à Philippe : « Celui qui m’a vu a vu le Père » ? Lorsque Dieu, se révélant aux hommes, manifeste son Fils qui est Dieu, nous devons comprendre qu’il y n’y a plus rien à ajouter, plus rien de supérieur.

Jésus est supérieur aux anges

L’auteur de l’Épître donne les raisons pour lesquelles Jésus est supérieur aux anges dans le ch. 1 :

– Il a hérité d’un nom plus excellent que celui des anges parce qu’il est « Fils de Dieu » (1.4-5).

– Tous les anges l’adorent (1.6) et le servent (1.14). Dans les Évangiles, nous voyons que les anges vinrent le servir après la tentation (Matt 4.11) et que les démons se prosternaient devant lui (Marc 5.6).

– Par rapport aux anges, il est le seul être céleste à qui Dieu a dit : « Assieds-toi à ma droite », position unique auprès du Père.

– Ses ennemis sont son marchepied ; les anges n’ont pas cette prérogative. Nous devons donc nous éloigner du culte des anges et ne jamais prier les anges, car cela n’est pas conforme à l’enseignement de la Parole de Dieu.

Jésus est supérieur à Moïse

Les Juifs avaient une grande considération pour Moïse, mais l’auteur de l’Épître aux Hébreux leur montre que Jésus est supérieur à Moïse en ce sens que Moïse était dans la maison de Dieu comme serviteur, mais Jésus-Christ l’est comme Fils (3.5-6). Dans une maison, le fils est supérieur à l’esclave, ou même au domestique.

Jésus est supérieur à Aaron

Aaron était le grand prêtre d’Israël, selon les exigences de la loi de Moïse. Mais Christ est le grand prêtre selon Dieu. Aaron était le sacrificateur d’Israël, mais Jésus est le sacrificateur de toutes les nations de la terre (5.8-10). Les sacrifices d’Aaron ne contribuaient qu’à couvrir les péchés parce que le sang des animaux ne peut réellement ôter les péchés, mais le sacrifice de Jésus-Christ expie et ôte les péchés (10.4-14).

Ici, la leçon est qu’un homme, quel que soit son rang ecclésiastique, ne peut pardonner nos péchés ; et un sacrifice, quel qu’il soit, ne peut apaiser la colère de Dieu sur nous. Jésus est « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». C’est lui qui a pu satisfaire les exigences de la colère de Dieu. C’est vers lui que nous devons nous tourner pour recevoir soit le salut, soit le pardon des péchés commis en tant qu’enfant de Dieu. Lorsque nous avons fait tort à quelqu’un en agissant mal envers lui, notre devoir est d’aller le trouver pour lui demander son pardon, en espérant que l’offensé sera d’accord de nous l’accorder. Lorsque nous offensons Dieu, et nous en repentons sincèrement devant lui, nous avons l’assurance qu’il nous relèvera, puisqu’il a déjà pourvu au moyen de réconciliation. En effet, bien avant notre naissance, la purification des péchés a été accomplie par l’aspersion du sang de la seule victime parfaite que le monde ait connue : Jésus-Christ.

Jésus donne une motivation supérieure dans la course de la foi

Après avoir donné des exemples de foi dans le ch. 11, l’auteur nous démontre dans le ch. 12 qu’une fois de plus, Jésus est supérieur lorsqu’il s’agit de trouver une motivation dans la course chrétienne. C’est en effet Jésus qui suscite la foi et la mène à la perfection.

Dans les difficultés, nous devons fixer nos yeux sur lui et sur son exemple de souffrance (12.2-4). Jésus nous encouragera lorsque nous nous souviendrons des expériences de peine et d’ignominie qu’il a endurées parmi les hommes. La leçon principale ici est que, même si nous pouvons être aidés par l’exemple de vie de foi d’autres croyants, le plus grand encouragement nous viendra en considérant la marche triomphante de Jésus. Ne nous décourageons pas de suivre Jésus-Christ, ne nous arrêtons pas à nos propres faiblesses ou au mauvais comportement que nous remarquons chez certains chrétiens ; cela ne nous excuse pas devant Dieu car il a donné son Fils Jésus pour nous amener à lui, en dépit de toute l’opposition imaginable.

Ce petit examen de la supériorité de Jésus en tout nous interpelle au plus haut point. Beaucoup de religions nous présentent des chefs ou des leaders, mais sachons que Jésus est supérieur à tous. D’autres chemins nous sont proposés pour nous amener au ciel, mais Jésus leur est supérieur : il est à la fois le seul guide et le seul chemin qui nous y amène véritablement. Si nous sommes tentés d’abandonner Jésus-Christ, nous n’avons qu’à considérer attentivement l’excellence de Jésus, et nous comprendrons que rien au monde ne peut nous satisfaire comme Jésus parce qu’il est l’auteur d’un salut éternel qui nous mène vers la perfection.

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Les croyants qui ont la foi en Jésus forment ensemble l’Église. Elle est représentée par des images :

– une « maison faite de pierres vivantes », sous la plume de Pierre ;

– un temple, un corps, une épouse, sous celle de Paul ;

– comme une famille, des enfants, selon Jean.

L’Épître aux Hébreux présente plutôt les croyants comme un peuple en marche, comme des pèlerins qui avancent vers un but.

D’un bout à l’autre de la lettre, il leur est montré la grandeur de leur Seigneur, la place suprême qu’il occupe, et les offices qu’il remplit pour eux. Mais ce Souverain est aussi accessible, ses sujets peuvent s’approcher de lui librement pour le prier (ch. 4), pour l’adorer (ch. 10). Mieux encore, les pèlerins sont assurés d’être écoutés avec bienveillance. En effet, leur Seigneur les comprend, sympathise avec eux, ayant lui-même parcouru leur chemin avant eux et pour eux. L’auteur de la lettre s’efface derrière la gloire de Celui de qui il parle et qu’il nous invite à découvrir en sept étapes.

1. Jésus plus grand que les anges (ch. 1 et 2)

Le premier chapitre présente la grandeur du Fils et répond à trois questions :

a. Qui est-il ?

– « Le Fils », par lequel Dieu a parlé (1.2)

– « L’héritier de toutes choses » (1.2)

– Le Créateur « par lequel Dieu a fait les mondes » (1.2)

b. Qu’a-t-il fait, à part cette œuvre créatrice ?

– « La purification des péchés » (1.3)

c. Où est-il ? :

– « Assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts » (1.3).

Suivent sept citations de l’Ancien Testament qui témoignent de la grandeur de Celui qui est « plus excellent que les anges ».

Le chapitre 2 nous décrit :

– son humiliation, toute résumée dans l’expression : « [il] a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges » (2.7,9) ;

– son exaltation, toute résumée par l’expression « couronné de gloire et d’honneur » (2.7,9).

« Le monde à venir » ne sera pas assujetti aux anges, mais « au Fils de l’homme » (2.5-8). Pour les croyants, il est « le Prince de leur salut » (2.10).

Les pèlerins de la foi doivent savoir pourquoi leur Seigneur a participé à leur humanité :

– « afin que, par la mort, il rende impuissant celui qui avait la puissance de la mort », et qu’il les délivre de la « crainte de la mort » (2.14) ;

– « afin qu’il soit un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle », et secourable (2.17-18).

2. Jésus plus grand que Moïse (ch. 3)

« Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur » (litt. thérapeute : celui qui soigne). Il a pris soin d’Israël, a intercédé pour lui… mais il n’a pas bâti la maison d’Israël. Jésus « a été jugé digne d’une gloire […] supérieure à celle de Moïse » (3.3). Lui seul a dit : « Je bâtirai mon Église. » (Matt 16.18) C’est ce qu’il a inauguré par sa mort et sa résurrection, et ce qu’il accomplit chaque jour par son Esprit.

Aussi il importe que ce peuple de pèlerins en marche ne soit pas comme celui d’Israël dans le désert, peuple caractérisé par « le péché » (3.17) et « l’incrédulité » (3.19).

3. Jésus plus grand que Josué (ch. 4)

Après la mort de Moïse, Josué a conduit le peuple au travers du Jourdain jusque dans la terre promise. Mais il ne leur a pas donné le repos (le repos de Dieu) dont le sabbat était une image (4.8).

Par contre, Jésus nous ouvre le repos de Dieu, d’où cette certitude absolue : « Nous qui avons cru, nous entrons dans le repos » (v. 3).

Ce repos n’est pas une invitation à la passivité : les pèlerins de la foi de la nouvelle alliance, comme ceux de l’ancienne, sont appelés à mêler les promesses de Dieu à une foi vivante. A leur suite, nous sommes vivement exhortés : « Empressons-nous donc (litt. : mettons tout notre zèle, tout notre cœur) d’entrer dans ce repos. » (4.11)

Mais où trouver l’énergie d’un tel empressement ? Nous disposons de deux ressources :

– La Parole de Dieu : la « séduction du péché » et « l’incrédulité » guettent les pèlerins de la foi, mais la Parole vivante et puissante est là pour agir sur leur cœur et sur leur conscience (4.12-13).

– Jésus, le « grand souverain sacrificateur » : les pèlerins sont-ils sans force et souffrants ? Ils ont pour eux quelqu’un qui a été éprouvé en toutes choses comme eux et qui est capable de compatir maintenant à leurs infirmités (4.15). Ils peuvent donc librement s’approcher de son trône par la prière. Miséricorde, grâce et secours sont en lui, pour eux (4.16).

4. Jésus plus grand qu’Aaron et sa sacrificature (ch. 5 à 10)

Aaron, le souverain sacrificateur, était un personnage important en Israël. Il était « appelé de Dieu » à cette place et cette fonction « d’honneur » (5.4). Il en fut de même de Christ (5.5). Mais la faiblesse était la part d’Aaron : il devait offrir des sacrifices aussi « pour lui-même » (5.3). Le sacrifice de Christ en contraste sera uniquement pour les autres.

La sacrificature de Christ est plus grande, car elle est « selon l’ordre de Melchisédek » et cumule les fonctions de roi de justice, de roi de paix, de sacrificateur (7.1-3) et elle touche à l’éternité : « sans père, sans mère, sans généalogie, il n’a ni commencement de jours ni fin de vie » (7.3).

Sous l’ancienne alliance, les sacrificateurs se succédaient car la mort les arrêtait (7.23), mais Jésus est ressuscité « selon la puissance d’une vie impérissable » (7.16) et il « est toujours vivant pour intercéder » pour les siens (7.25b). Aussi ceux qui s’approchent de Dieu par lui peuvent-ils être secourus (7.25a).

Aaron était médiateur dans l’ancienne alliance, alliance établie sur des promesses conditionnées par l’obéissance. Mais Jésus est « médiateur d’une meilleure alliance qui a été établie sur de meilleures promesses » (7.22 ; 8.6 ; 9.15).

Les multiples sacrifices offerts chaque année par Aaron le grand jour des expiations ne pouvaient ôter durablement les péchés ni purifier la conscience des adorateurs (9.9 ; 10.2-4). « Mais Christ, avec son propre sang, a obtenu une rédemption éternelle. » (9.11-12) « Par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. » (10.14)

Aussi l’adorateur peut-il maintenant, en toute liberté, s’approcher de Dieu lui-même par le sang de Jésus (10.19-22).

5. Jésus plus grand que tous les héros de la foi (ch. 11 et 12)

Qu’est-ce qui unit tous ces hommes, ces femmes et ces anonymes du ch. 11, qui ont vécu au fil des siècles et qui, pour la plupart, ne se sont jamais connus ? La foi !

Ces personnes se sont fiées à Dieu avec, il est vrai, une connaissance fragmentaire et progressive de Dieu et de ses pensées. Leur foi les a poussés à agir : « par la foi » ils firent ceci ou cela.

Cette foi est au départ (et probablement en chacun de nous) élémentaire : « C’est par la foi que nous reconnaissons que l’univers a été formé par la parole de Dieu. » (11.3) Avec Abel, la foi annonce, figurativement, le sacrifice de Jésus-Christ qui seul permet d’être agréé devant Dieu et de l’adorer en vérité. Alors on commence à marcher avec Dieu, comme Hénoc, en cherchant à lui plaire jusqu’à l’enlèvement. Comme Noé, le résidu futur d’Israël exercera cette même foi en traversant « la grande tribulation » et, gardé par Dieu, il entrera en possession d’une terre purifiée par le jugement.

La foi d’Abraham et de Sara a su écouter l’appel de Dieu, a su obéir à sa parole, a su compter sur ses promesses, sur sa fidélité, sa miséricorde, sa puissance pour les accomplir. Leur foi nous apprend aussi à attendre la cité céleste « meilleure » que celle des bâtisseurs de nos Babels contemporaines ! La foi d’Abraham éprouvé, celle de Jacob et de Joseph à la fin de leur vie, nous apprend à faire face à la mort dans la connaissance d’un Dieu plus puissant que la mort, d’un Dieu qui a le pouvoir de la résurrection.

La foi de Moïse, de Rahab, de Gédéon, de Barac, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel et d’une foule d’anonymes inconnus (mais bien connus de Dieu) nous apprend qu’elle seule peut être victorieuse du monde. Quelle galerie de héros ! Ils ont vécu par la foi, ils sont morts dans la foi, ils ont triomphé dans la souffrance par la foi.

Quelle « grande nuée de témoins » ! Elle nous a précédés ? Non point, mais « elle nous environne » ! Cela implique certainement que nous connaissons leur histoire. Témoins tous unis par une même foi, la foi qui nous habite à notre tour. C’est comme si l’Esprit disait aux pèlerins fatigués : vous n’êtes pas seuls sur le chemin difficile de la foi ; en tous temps, il a été difficile, car jamais tous n’ont eu la foi (2 Thes 3.2).

Pourtant, si béni que soit l’exemple de ces héros de la foi, en aucun d’eux nous ne pouvons reconnaître le Chef. Jésus seul a vécu sans aucune défaillance dans son chemin de foi avec Dieu. Aussi, incontestablement, il marche en tête de tous, et amène cette foi à la perfection. Après avoir enduré l’« opposition des pécheurs » (12.3), il a traversé dans la foi en Dieu l’épreuve suprême de la croix pour parvenir jusqu’au trône de Dieu où il est assis (12.1-2). Aussi, incontestablement, il marche à la tête de tous, pour amener la foi de chacun à la perfection.

C’est vers lui que tous les pèlerins de la foi sont finalement invités à regarder. « Rejetant le péché et tout fardeau », c’est vers lui qu’ils sont appelés à courir (12.1-2).

6. Jésus plus grand que les conducteurs (ch. 13)

Nous n’avons pas connu personnellement les témoins de « la grande nuée » du ch. 11. Mais le chapitre 13 fait référence à « vos conducteurs » (13.7) : ce terme semble indiquer des serviteurs que nous avons connus et surtout écoutés. Ils nous ont annoncé la Parole de Dieu. Ils avaient une connaissance profonde des Écritures. Ils ont marché patiemment en comptant sur Dieu dans les jours faciles de leur vie comme dans les jours d’épreuve. Ils ont « gardé la foi », « jusqu’au bout » (3.6 ; 6.11). Nous nous souvenons d’eux, mais ils nous ont quittés ; leur départ laisse un grand vide. Alors l’Esprit dresse devant nous le portrait d’un plus grand qu’eux : « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement. » (13.8) Lui ne change pas, ne passe pas. Il faut que le pèlerin de la foi dans le deuil, découragé, lassé, le sache.

Mais la grâce et la puissance du Chef de l’Église donne encore des conducteurs (13.17) : « ils veillent sur nos âmes » et nous devons leur « obéir ». Mais là encore, il faut que chacun garde son rang : Jésus est plus grand qu’eux. Il est « le grand berger des brebis » (13.20) que Dieu « a ramené d’entre les morts ». Ainsi le Père peut produire en nous « ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, à qui soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ! » (13.21)

* * *

Cher lecteur, pèlerin de la foi comme moi, aux prises avec la « séduction du péché » et avec les doutes de « l’incrédulité » (3.12,19), comme moi — sans force (4.5), souffrant (10.32), peut-être frustré matériellement (10.34), ployant sous des fardeaux (12.1), lassé, découragé (12.3) — toi et moi, nous avons un Seigneur vivant, glorieux et accessible. Il nous dit : « Je ne te délaisserai pas et je ne t’abandonnerai pas. » (13.5) Dans notre marche vers lui, « le précurseur » (6.20), que notre foi soit toute en lui !

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Chacun s’accordera, on l’espère, pour condamner la haine de l’étranger, le mépris pour un être humain à cause de sa race ou de son origine. Néanmoins on peut s’inquiéter de la montée, ou de la résurgence, d’une xénophobie populaire, viscérale, et du succès de mouvements politiques qui encouragent le mépris et la haine des étrangers.

La question envisagée est celle du « comment ». Comment lutter efficacement contre cette aversion croissante et inquiétante à l’égard des étrangers ? À en juger par les résultats, il ne semble pas qu’on ait trouvé de réponse satisfaisante à cette question. Et ceux-là mêmes qui luttent avec le plus de détermination et de passion pour les droits et l’accueil des étrangers ne font souvent qu’accroître l’exaspération de cette frange importante de notre population qui supporte de moins en moins la présence des étrangers, de certains d’entre eux.

L’Ancien Testament peut-il nous aider à trouver une réponse à cette question ? Il est souvent sollicité pour fournir une motivation religieuse à l’accueil de l’étranger. L’étranger accueilli dans le pays pour y résider bénéficie en effet d’une attention particulière dans la loi.

Dispositions en faveur des étrangers

Négativement, il est stipulé qu’il ne faut pas :

– Maltraiter l’étranger ou l’opprimer : « Tu ne maltraiteras point l’étranger, et tu ne l’opprimeras point ; car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte. » (Ex 22.21 ; cf. aussi Ex 23.9 ; Lév 19.33 ; Deut 24.14)

– Porter atteinte à son droit : « Tu ne porteras pas atteinte au droit de l’étranger et de l’orphelin, et tu ne prendras point en gage le vêtement de la veuve. » (Deut 24.17)

Ces dispositions sont rappelées avec toute la solennité qui y est attachée dans les douze malédictions prononcées lors de la confirmation de l’alliance : « Maudit soit celui qui porte atteinte au droit de l’étranger, de l’orphelin et de la veuve. » (Deut 27.19)

En stricte équité, le principe est posé que la loi doit être la même pour l’étranger et l’autochtone : « Vous aurez le même droit, l’étranger ou l’autochtone ; car je suis l’Éternel, votre Dieu. » (Lév 24.22) Ce principe vaut pour les droits fondamentaux ; certains avantages sont cependant réservés aux Israélites.

Positivement, il est recommandé de témoigner de la bienveillance à l’égard de l’étranger, notamment :

– En le laissant glaner ou grappiller : « Tu ne cueilleras pas les grappes restées dans ta vigne et tu ne ramasseras pas les grains qui en seront tombés. Tu abandonneras cela au pauvre et à l’étranger. Je suis l’Éternel, votre Dieu. » (Lév 19.10 ; cf. aussi Lév 23.22 ; Dt 24.19-21)

– En lui prêtant assistance s’il est dans le besoin : « Si ton frère devient pauvre, et que sa main fléchisse près de toi, tu le soutiendras ; tu feras de même pour celui qui est étranger et qui demeure dans le pays afin qu’il vive avec toi. » (Lév 25.35) Deutéronome 15.2-3 distingue le prêt de secours à l’Israélite, qui doit être sans intérêt, et le prêt avec intérêt à l’étranger. Comme le terme employé dans ce dernier passage, nokrî, ne désigne pas l’étranger résident (gèr) mentionné en Lév 25.35, on doit comprendre que le prêt avec intérêt évoqué en Deut 15.3 est un prêt commercial consenti à un partenaire vivant à l’étranger et non un prêt de secours qui doit être sans intérêt et que l’Israélite doit accorder aussi à l’étranger résident.

– En le faisant bénéficier de la dîme : « Au bout de trois ans, tu sortiras toute la dîme de tes produits pendant cette année et tu la déposeras là où tu résideras. Alors viendront le Lévite, qui n’a ni part ni héritage avec toi, l’étranger, l’orphelin et la veuve, qui résideront avec toi ; ils mangeront et se rassasieront, afin que l’Éternel ton Dieu te bénisse dans toute l’œuvre que tu entreprendras de tes mains. » (Deut 14.28-29)

– En l’associant aux repas de fête : « Tu te réjouiras à l’occasion de cette fête, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite, l’étranger, l’orphelin et la veuve qui résideront avec toi. » (Deut 16.14 ; cf. aussi v.11)

Plus fondamentalement, Dieu demande d’aimer l’étranger. Ce commandement figure dans le Lévitique et le Deutéronome, alors que le grand commandement de l’amour du prochain n’apparaît que dans le Lévitique : « Vous traiterez l’étranger en séjour parmi vous comme un autochtone du milieu de vous ; tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte. Je suis l’Éternel, votre Dieu. » (Lév 19.33) « Vous aimerez l’étranger, car vous avez été des étrangers dans le pays d’Égypte. » (Deut 10.19) Cette reprise du précepte, avec la même motivation (« vous avez été étrangers »), souligne que l’étranger n’est pas exclu de cet amour du prochain qui est l’essence même de la loi.

L’ensemble de ces dispositions se trouve placé sous la haute autorité de Dieu lui-même, présenté comme celui qui « aime l’étranger et lui donne nourriture et vêtement » (Deut 10.18).

Ces textes sont souvent cités, on ne se lassera pas de les rappeler pour en mesurer la force et la pertinence. On se gardera pourtant de faire une lecture sélective de la loi en ne retenant que les dispositions favorables à l’étranger.

Nuances et contreparties

1. Les dispositions que l’on vient de signaler relèvent davantage de la morale que de la loi civile. Cela se voit à leur caractère général (ne pas opprimer, prêter sans intérêt), à l’absence de sanction pénale et à l’appel que l’on fait à la conscience du croyant1, à la crainte du châtiment de Dieu2 ou à l’attente de sa bénédiction3. Il ne faudrait pas en conclure que ces préceptes moraux, qui sont l’une des composantes essentielles de la loi du Sinaï, avec les lois civiles et pénales et les règles religieuses, aient été considérés comme moins importants ou moins contraignants que les dispositions assorties de sanctions ou de contraintes légales. Le respect de ces préceptes moraux dépendait du respect voué à Dieu. De plus, il n’est pas surprenant que, dans une société très peu étatisée, comme l’était l’Israël ancien, on ait laissé le soin à la morale de régir ce que dans d’autres sociétés on jugera nécessaire de sanctionner par la loi. On fera bien de tenir compte de ces deux différences de situation : la morale dans l’Ancien Testament n’est pas aussi privée et facultative qu’elle peut nous apparaître et la part de la loi proprement dite est restreinte.

2. D’après la loi, les étrangers ont aussi des obligations, dont certaines limitent sensiblement leur liberté. Le principe d’une même loi pour tous ne vaut pas seulement pour garantir aux étrangers un traitement égal aux autochtones en cas de procès (Lév 24.22), il vaut aussi pour le respect des règles du culte, qu’il s’agisse des sacrifices (Nom 15.15) ou des fêtes (Ex 12.49 pour la Pâque). En vertu de ce principe, les étrangers, qu’ils soient ou non admis à certains actes du culte4, sont tenus au respect du repos du sabbat (Ex 20.20), du Yom Kippour (Lév 16.29) et la peine de mort pour un sacrifice d’enfant s’applique aussi bien à eux qu’aux fils d’Israël (Lév 20.2).

3. Certains avantages sont réservés aux Israélites ; notamment la libération après six années de service comme esclave (Ex 21.2) ou le rachat par un membre de la famille des terres aliénées (Lév 25.25). Ce droit de rachat et le principe du partage de la terre entre les familles d’Israël, considérées comme gérantes de la terre appartenant à Dieu (Lév 25.23), ne devaient guère laisser à un étranger la possibilité de devenir propriétaire à titre définitif d’un bien foncier.

Ces diverses observations, qui montrent que l’intérêt dont devaient bénéficier les étrangers n’était pas sans contrepartie, introduisent à un problème bien plus aigu.

La même loi qui développe une morale si élevée, si bienveillante à l’égard des étrangers, exclut d’autre part certains étrangers (Deut 23.3-6) et ordonne de la part de Dieu l’élimination des habitants du pays de Canaan dont Israël prend possession (Deut 20.1 6-18). Comment concevoir la coexistence dans le même livre d’attitudes aussi opposées que l’exclusion et l’amour de l’étranger ? Sans parler de l’extermination qu’on ne peut évoquer sans frémir.

Cohérence du message biblique

Certains préféreront éviter le problème en pratiquant de manière naïve ou délibérée une lecture sélective. Ils retiendront de la Bible ce qui va dans le sens de la compréhension, de l’accueil, de l’amour, en oubliant le reste. Mais ce reste incommodant, même si l’on parvenait à le censurer dans la lecture de la Bible, l’actualité ne manquerait pas de nous le rappeler, parfois de manière terrifiante. Le monde où nous vivons et où les gens bien intentionnés parlent d’accueil et de fraternité, est un monde où l’on s’exclut et se déchire.

D’autres proposeront d’ordonner ces attitudes selon une progression logique et, on l’espère, chronologique, allant du pire vers le meilleur. Après avoir commencé par vider leurs querelles, en s’exterminant les uns les autres, les hommes en sont venus à s’exclure, ce qui reste inadmissible tout en étant moins tragique, et l’on peut espérer que, de plus en plus, ils s’acceptent et s’accueillent les uns les autres, suivant en cela les bons préceptes de la loi d’Israël, qui prône la bienveillance envers l’étranger. Mais cette vision rassurante, il faut, à la vérité, beaucoup de foi pour y croire. Elle est journellement démentie par les faits. Non seulement la situation globalement ne s’améliore pas, mais par endroits elle s’aggrave. On sent monter la haine et parfois tout bascule dans l’horreur absolue. Le visage inquiétant que nous offre l’Europe est celui d’une situation qui s’aggrave. L’Européen moyen, encore civilisé lorsqu’il a du pain, un emploi, un toit dans un quartier relativement sûr, sent monter en lui la haine lorsqu’il perd ses repères rassurants et voit se dégrader dangereusement son environnement (on ne parle pas ici d’écologie, on l’aura bien compris).

Si nous sommes prêts à écouter tout son message, l’Ancien Testament nous invite à une forme de réalisme dont on peut relever deux traits :

1. La question de l’accueil des étrangers est inséparable de celle des conditions d’existence qui permettent cet accueil

Le peuple d’Israël, pressé avec tant d’insistance à montrer de l’humanité et de la bienveillance à l’égard des étrangers résidant sur son sol, a dû préalablement acquérir sa liberté et prendre possession d’une terre occupée par d’autres. Il avait la consigne de ne pas se mêler aux Cananéens, mais de constituer sa propre identité sur sa terre. C’est sur cet acquis qu’est envisagée l’attitude bienveillante envers les étrangers.

Certes, le précepte n’est pas conditionné. Il n’est pas dit « quand tu seras assez bien établi, assez riche, quand tu auras assez de place… ». Le précepte est général et sans condition, mais les conditions ont été prévues pour que la mise en pratique soit possible.

Lorsque la situation se dégrade sérieusement, le précepte risque de perdre de sa pertinence. L’une des malédictions qu’encourt le peuple infidèle à l’alliance est de voir les étrangers établis au milieu de lui l’emporter sur lui : « L’étranger qui sera au milieu de toi s’élèvera toujours plus au-dessus de toi et tu descendras toujours plus bas. » (Deut 28.43) Quand on en arrive à un tel renversement, la bienveillance à l’égard de l’étranger, conçue dans la loi comme bienveillance à l’égard d’un plus faible, n’a plus guère de sens.

Dans la situation particulière des exilés rentrés à Jérusalem et qui parviennent avec peine à se maintenir au milieu des populations plus ou moins hostiles établies le pays, on comprendra que l’étranger soit vu avec plus de méfiance ou de crainte que de sympathie par ceux qui ont à cœur le maintien de l’identité du peuple de Dieu.

On ne sera pas surpris qu’en période de crise la xénophobie grandisse et gagne surtout ceux qui se sentent faibles et menacés.

2. La loi d’Israël vise à créer une entité religieuse homogène

Les étrangers résidant sur le sol d’Israël ne sont pas obligés de pratiquer la religion d’Israël — ils en sont même en partie exclus — mais le pluralisme religieux est hors de question.

Le chrétien ne manquera pas de signaler la perspective nouvelle ouverte par la venue du Messie. Le peuple de Dieu n’est plus restreint à une nation.

Dieu appelle à lui des êtres de toutes nations et de toutes cultures, et les unit à lui par la foi. La force et la dignité du message de l’Évangile sont cet appel à un engagement libre, personnel. Le chrétien qui a compris le message de Jésus-Christ ne cherchera pas à imposer aux autres sa religion ; il témoignera, cherchera à persuader, à convaincre, mais s’abstiendra de tout recours à la contrainte.5 Sans liberté religieuse il ne peut y avoir de foi chrétienne digne de ce nom.

Cette perspective ne doit pourtant pas être confondue avec l’opinion souvent entendue que toutes les religions se valent et que la diversité religieuse serait une richesse pour la société. Le fait est que les différences de religion ne favorisent pas la cohésion et l’harmonie sociale. Lorsque des étrangers, en plus de leurs autres différences, de langue, de culture, d’apparence physique, affichent une différence de religion, la cohabitation se révèle d’autant plus difficile.

Plutôt que de céder à l’idée utopique que toutes les religions se valent et contribuent à l’harmonie universelle, le chrétien transmettra le message du Christ, cherchant à convaincre tout homme.

Conclusion

L’afflux en Europe de populations d’origines, de cultures et de religions diverses est un formidable défi pour l’humanisme tolérant, qui est l’idéologie dominante de nos sociétés.

Force est de constater que jusqu’à présent ce défi est mal relevé. L’humanisme prétend avoir la réponse : toutes les religions se valent, il faut être tolérant, accepter les différences.

Mais cette solution se révèle inefficace.

L’écoute confiante du message biblique avec ses aspérités, et même les chocs qu’il peut provoquer, peut nous préserver des idéologies généreuses mais illusoires qui finalement suscitent plus de haine et d’exaspération que d’harmonie.

L’harmonie, c’est d’abord de la relation vivante avec Dieu que nous la recevons pour être dans ce monde des témoins de son amour, rendus capables de respecter et d’aimer l’étranger, ce qui n’est pas nécessairement facile.

1 Par exemple : « Vous savez ce qu’éprouve l’étranger. » (Deut 23.9)
2
« Ma colère s’enflammera, et je vous détruirai par l’épée » (Ex 22.23), concerne spécifiquement les torts faits aux veuves et aux orphelins, mais suit de près le v. 21 où il est question des étrangers.
3
« Afin que le Seigneur ton Dieu te bénisse dans tous les travaux que tu entreprendras de tes mains. » (Deut 14.29 ; cf. aussi Deut 24.19)
4
En Ex 12.48 il est précisé que pour pouvoir participer au repas de la Pâque l’étranger (gèr) doit être préalablement circoncis. Précédemment (v. 43), il a été stipulé qu’aucun étranger (bèn-nékâr) n’était admis à en manger.
5
Cela n’a malheureusement pas été toujours compris dans l’histoire de la chrétienté.

Écrit par


Dans la dernière partie de l’Épître (12.14-13.19), les croyants hébreux sont exhortés à poursuivre la paix et la sainteté. Ces deux mots résument toute la vie chrétienne. Après une mise en garde contre le danger de revenir à la condition religieuse ancienne, l’auteur insiste une fois encore sur les privilèges de l’ordre nouveau dans lequel la grâce les a introduits. Il rappelle le thème central de l’Épître : rendre « à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte » (12.28).

L’auteur encourage d’abord ses lecteurs à persévérer dans une vie sainte (13. 1-6). Il évoque ensuite le sacrifice de Christ et en tire des enseignements pour la vie chrétienne et plus spécialement pour le culte (13.7-19). Enfin, il prononce une bénédiction et conclut par des salutations (13.20-25).

Persévérez dans l’amour, la fidélité et la foi ! (13.1-6)

Trois injonctions brèves introduites par « que » (13.1,4,5, TOB, Darby) présentent la nécessité de poursuivre la paix avec tous et la sanctification personnelle.

L’amour fraternel (13.1-3)

– L’amour fraternel accueille celui qui est dans le besoin. Cet acte d’hospitalité, habituel dans l’Antiquité, peut prendre une dimension qui échappe à l’hôte qui, sans le savoir, loge peut-être des anges (par ex., Genèse 18 et 19). Sans aller jusque-là, la présence de croyants a souvent été en bénédiction pour le foyer qui les recevait. Pour autant, l’hospitalité ne relève pas du principe de réciprocité, aujourd’hui en vogue, appelé le « donnant-donnant ». Elle est motivée par le désir d’honorer Dieu et de partager ce qu’il nous a donné avec le prochain.

– L’amour fraternel montre de la sympathie envers les prisonniers. Peu nourris, maltraités physiquement, ils ne pouvaient survivre sans secours matériel, affectif et spirituel. Les Hébreux sont encouragés à persévérer dans ce service (cf. 10.34).

D’une manière très générale, le Seigneur se préoccupe des besoins des humains et l’auteur de l’Épître rappelle que nous sommes appelés à « aimer Dieu et le prochain », l’un ne pouvant aller sans l’autre. Nous avons une responsabilité particulière envers toute personne en situation de fragilité : les veuves, les orphelins, les prisonniers, les étrangers, les exclus… Un langage que les destinataires de l’Épître, familiers de l’Ancien Testament, comprenaient facilement.

La fidélité dans le mariage (13.4)

Elle n’est pas une option. Dans le monde gréco-romain, la fidélité était considérée comme déraisonnable et injustifiée. Chez les Juifs, le statut de la femme restait fragile, souvent lié à sa capacité à assurer la descendance. L’auteur invite les conjoints à un attachement exclusif qui construit une barrière autour des époux, mais détruit toutes les barrières qui se dresseraient entre eux.

La confiance en Dieu (13.5-6)

Elle se traduit par le contentement. Les richesses sont passagères et Dieu ne peut abandonner les siens (citation du Ps 118.6).

Le sacrifice de Christ (13.7-19)

L’unité interne de ce paragraphe n’est pas évidente au premier abord tant les sujets évoqués semblent disparates : le souvenir des conducteurs, les doctrines étrangères, les rites alimentaires, la foi, la louange, la bienfaisance, l’obéissance. Pourtant, tout ce paragraphe s’ordonne autour d’un point central (voir schéma)1 : le sacrifice de Christ « hors de la porte » (13.12).

A 7 Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu ; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi. B 8 Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement. 9 Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n’ont servi à rien à ceux qui s’y sont attachés. C 10 Nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n’ont pas le droit de manger. D 11 Les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp. E 12 C’est pour cela que JESUS D’ aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. 13 Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. B’ 14 Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. C’ 15 Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. 16 Et n’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. A’ Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes dont ils devront rendre compte ; qu’il en soit ainsi, afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage. 18 Priez pour nous ;  car nous croyons avoir une bonne conscience, voulant en toutes choses bien nous conduire. 19 C’est avec instance que je vous demande de le faire, afin que je vous sois rendu plus tôt.

L’auteur de l’Épître en tire les conséquences pratiques : participer à ce sacrifice exige du chrétien qu’il sorte du camp (13.13). Associé à Christ, il ne peut retourner à la foi juive traditionnelle. En même temps, il est encouragé à entrer dans une compréhension plus complète de l’œuvre de Christ et à rendre un culte agréable à Dieu.

Accorder de l’importance aux aliments (13.9), se préoccuper uniquement de pureté rituelle, n’est pas conciliable avec la foi des premiers conducteurs (13.7), avec l’œuvre de Christ (13.12-13), avec l’obéissance aux dirigeants actuels (13.17).

« La fausse conception, formaliste, se cristallise autour de la question des aliments ; elle menace la foi et sape l’union des chrétiens. La vraie conception, au contraire, est celle qui tend à mettre la vie même, dans toute sa profondeur personnelle et toute son extension sociale, sous la mouvance de la grâce. […] Il y a séparation entre les chrétiens et ceux qui rendent le culte du tabernacle (v. 10) ; la raison s’en trouve dans la nature du sacrifice de Jésus (v. 11-12), auquel les chrétiens ont à participer (v. 10 et 13) ; elle s’en trouve aussi dans l’aboutissement de ce sacrifice qui donne aux chrétiens une orientation future (v. 14). »2

Ayant présenté les différences fondamentales entre les deux systèmes, l’auteur résume pour les croyants hébreux la nature du vrai culte fait de louanges envers Dieu (13.15) et d’actes d’amour envers le prochain (13.16). Un culte offert « par lui » (13.15a), « sans cesse » (13.15a), sans oublier « la bienfaisance » (13.16) qui se matérialise, entre autres, le dimanche par la collecte.

Ce culte chrétien — une vie de foi sous la grâce — facilite les relations interpersonnelles. Le respect des conducteurs, la soumission heureuse à leurs décisions, permettent l’harmonie de la communauté (13.17). Enfin, l’auteur invite clairement les fidèles à prier pour lui (13.18-19).

Bénédiction finale et salutations (13.20-25)

Avant de terminer ses « paroles d’exhortation » (13.22), l’auteur résume son message en deux points :

– l’œuvre de Christ, fondement de la nouvelle alliance,

– l’œuvre de Dieu en nous « pour faire sa volonté ».

Il invoque le « Dieu de paix » (13.20), un titre qui convient bien à des chrétiens vivant dans un environnement hostile. Victimes de persécutions à l’extérieur, de risques d’apostasie à l’intérieur, les Hébreux sont ainsi encouragés à voir en Christ le « bon berger », le « Berger d’Israël » annoncé dans les Psaumes (Ps 80.1 ; 79.13).

La référence explicite à la résurrection de Christ reprend le thème essentiel de l’Épître : l’aboutissement céleste de l’œuvre de Christ. L’alliance, scellée par son sang, est « éternelle » (13.20), en écho au « salut éternel » (5.9), à la « rédemption éternelle » (9.12) et à « l’héritage éternel » (9.15).

Au verset 21, l’auteur forme le souhait que Dieu réalise sa volonté dans les croyants. Il conclut par une doxologie solennelle à la gloire du Seigneur Jésus.

Les versets 22 à 25 prennent la forme d’une courte adjonction, un peu à la manière d’un « post-it » qu’on joindrait aujourd’hui à une lettre.

* * *

Aimer ses frères, honorer son mariage, obéir à ses conducteurs, rendre culte à Dieu  — si notre lecture de l’Épître aux Hébreux nous amène à vivre davantage ces vertus chrétiennes pratiques développées dans ce chapitre final, cette « parole d’exhortation » n’aura pas été vaine pour nous.

1 Ce schéma est repris de A. Vanhoye, La structure littéraire de l’Épître aux Hébreux, DDB, Paris 1963. Les mots en gras permettent de mettre en évidence les correspondances.
2 A. Vanhoye, op. cit., p. 215, 213.

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24 Car Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. 25 Et ce n’est pas pour s’offrir lui-même plusieurs fois qu’il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire mais pour offrir un autre sang que le sien ; 26 autrement, il aurait fallu qu’il ait souffert plusieurs fois depuis la création du monde; mais maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seule fois pour effacer le péché par son sacrifice. 27 Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, 28 de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup d’hommes, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut.
(Hébreux 9.24-28)

Lorsqu’on évoque l’avènement de Christ, on pense plus naturellement à son retour en gloire. Or le dernier verset d’Hébreux 9 souligne la dualité de l’avènement de Jésus : il est venu et il reviendra. Entre les deux avènements, il y a des ressemblances et des différences, dont nous allons exposer brièvement la portée pour nous.

Des différences

Une venue pour les péchés et une venue sans péché

L’auteur de l’Épître aux Hébreux met l’accent sur le contraste entre la première venue de Christ « pour les péchés » et sa seconde venue, « sans péché ».

• Le premier avènement a eu comme objet principal, sinon unique, le traitement du problème du péché. L’ange l’avait d’ailleurs expliqué dès la communication du nom que le Sauveur devait porter : « Tu lui donneras le nom de Jésus ; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Mat 1.21) Le péché, d’après l’attestation scripturaire constante, est le problème entre Dieu et les hommes, entre les hommes entre eux et à l’intérieur de la propre nature des hommes. Le péché est le détournement dont nous nous sommes rendus coupables à l’égard de Dieu en lui refusant la reconnaissance (dans son double sens de gratitude et de confession) de sa souveraine bonté. Or notre tendance spontanée est d’esquiver le péché et de reporter sur quelque autre facteur la causalité de ce qui ne va pas dans notre monde et en nous-même. Nous cherchons de fausses excuses et écartons la pointe de l’accusation. Cette tendance apparaît dès l’aube de l’histoire humaine et elle est toujours vivace. Il me semble que notre culture contemporaine accroît encore la force de cette tentation.

Le péché est donc la réalité qu’il fallait traiter en priorité pour que la situation de l’humanité par rapport à Dieu puisse être améliorée. L’heure pour laquelle Christ est déjà venu est celle de la croix, la croix sur laquelle il a ôté le péché du monde. Les Évangiles sont en quelque sorte des préfaces pour le récit de la croix qui y tient une place majeure, tout à fait à l’opposé des traditions littéraires des biographies de l’Antiquité. Et cela parce que Jésus-Christ est venu « pour le péché ».

Une grave dérive menace la foi évangélique lorsque le péché, avec la solution apportée par la croix à ce problème, cesse d’être au centre de la prédication. Si l’exemple de Jésus-Christ est mis avant son œuvre pour nous, si l’incarnation devient plus centrale que l’expiation, ce n’est déjà plus tout à fait la bonne nouvelle qui retentit ; la dérive est indubitable. C’est comme si le problème majeur était la différence entre la nature divine et la nature humaine, la distance entre le ciel et la terre. Or cette distance existait déjà en Éden, dans l’harmonie du premier rapport que Dieu avait institué par sa création ; ce n’était pas et ce n’est pas en soi un problème. Le vrai problème est le mésusage et l’abus de sa liberté qu’a fait la créature : le péché.

• Le second avènement sera « sans péché » (litt.). Cette mention signifie d’abord la pleine et définitive efficacité de la croix. C’est « une fois pour toutes » que Jésus-Christ a porté les péchés. « Tout est accompli » à cet égard, comme il l’a crié lui-même. Et s’il revient « sans péché » (9.28), c’est qu’il n’y a plus de problème du péché à résoudre. Il y a apporté, en donnant sa vie, en versant son sang, une solution définitive, sans besoin d’aucun complément ou d’aucune répétition. Le mal est déjà totalement vaincu. Le second avènement inaugurera la manifestation de cette victoire déjà acquise. Il sera possible à ce moment-là de voir toute la portée de la croix, qui a commencé à être mise en évidence par la résurrection et qui continue de l’être dans la vie de ceux qui reçoivent l’Esprit du Ressuscité. Mais la pleine élimination du mal — nous le savons assez ! — doit attendre le second avènement.

Il me semble que ce que l’Écriture nous révèle — si solennellement que nous ne pouvons pas l’atténuer — du châtiment éternel qui attend ceux qui se seront fermés à cette bonne nouvelle, doit être compris d’une façon qui respecte la plénitude de la victoire remportée lors de la première venue de Jésus-Christ. Rien ne soutient, dans l’Écriture, l’idée, devenue assez commune, que les réprouvés grinceraient des dents contre Dieu, qu’ils persisteraient ainsi dans la révolte et la porteraient au paroxysme. Au contraire, le temps de la patience passé (cette tolérance inouïe de Dieu), ils ne peuvent plus narguer le Seigneur par qui seul ils ont l’être, ils ne peuvent plus pécher. En subissant leur jugement, ils satisfont la justice divine — qu’ils reconnaissent désormais, comme l’enseignent Phil 2.11 et Col 1.20 (où la « réconciliation » ne signifie pas le salut mais la remise en ordre pacifiée : la fin de la guerre par la totale victoire de Dieu). Le grincement des dents doit sans doute être compris du remords total qui est le leur5.

Une venue en faiblesse et une venue en puissance

• À cause de sa mission d’Agneau de Dieu portant les péchés du monde, Jésus-Christ est venu en faiblesse, dans la misère. Il a renoncé à faire usage contre ses ennemis de sa puissance royale. Il s’est abstenu d’engager les légions d’anges qui étaient à sa disposition pour sortir du mauvais pas (Mat 26.54). Jésus a choisi la voie de la pauvreté ; il est venu pour servir et donner sa vie.

• Mais sa seconde venue sera dans sa gloire. L’éclat de son avènement foudroiera l’adversaire : « Le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. » (2 Th 1.7-8) « Il les paîtra avec une verge de fer, comme on brise les vases d’argile. » (Apoc 2.27)

À cause de la forme qu’a prise la première mission de Jésus-Christ, certains s’imaginent qu’il faut renverser le concept de pouvoir. Comme ce concept n’est pas bien reçu parmi les intellectuels de notre génération, ils saisissent l’occasion de suggérer que l’humilité de Jésus lors de sa première venue représente un refus du pouvoir comme tel. Or la lecture de l’ensemble du N.T. ne soutient pas cette vue. Si Jésus-Christ est venu dans la faiblesse, non pas pour juger le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui (Jean 3.17), sans faire usage de sa force, c’était la sagesse mystérieuse et cachée du Seigneur pour l’expiation des péchés. Après cela, il a dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » (Mat 28.18) Et il exercera ce pouvoir lors du second avènement. Son exercice sera un service, car il usera de sa force pour le bien. Mais ce n’est pas un changement du concept : c’est une voie mystérieuse, unique, que la sagesse inouïe de Dieu a conçue pour que le mal commis envers le Saint et le Juste soit la victoire même sur le mal.

Une venue voilée et une venue visible

• Une autre différence concerne la façon dont il « apparaîtra » (litt. « sera vu »). Certes Jésus a bien été vu par ses contemporains lorsqu’il a prêché aux foules, guéri des malades, circulé sur les routes de Galilée… Mais son humilité même, sa chair faible, ont été comme un voile pour la plupart de ses contemporains — et même une occasion de chute. De sorte qu’ils n’ont pas vu qui il était réellement.

• En contraste, lors du second avènement, il « sera vu » dans sa gloire de Fils de Dieu, Seigneur des seigneurs et Roi des rois. Il sera vu, là où il n’avait été qu’entrevu par certains à qui cela avait été donné. « Ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux », a dit Jésus à Pierre quand ce dernier a eu l’intuition juste de la véritable identité de Jésus (Mat 16.17). La plupart se sont achoppés à l’apparence. Nous-mêmes le voyons par le regard de la foi, mais cette vue est à travers bien des brumes et des obscurités. Nous l’aimons quand même, sans l’avoir vu (1 Pi 1.8). La foi n’est pas encore la vue. Le second avènement sera enfin la vision vers laquelle nous languissons : « Nous le verrons tel qu’il est » dans sa gloire (1 Jean 3.2). « Tout œil le verra » (Apoc 1.7) mais Hébreux souligne qu’il sera vu en particulier de ceux qui l’attendent pour leur salut, qui ne l’auront jusque là qu’entrevu par la foi et qui seront comblés par la vision qui leur sera accordée. C’est là notre espérance. Un chant d’enfant dit : « Je sais qu’un jour mes yeux verront Jésus ». Un brave chrétien se trompait et chantait : « Je sais qu’un jour mes yeux verra Jésus ». Sans le vouloir, il énonçait une profonde vérité : « Jésus verra nos yeux. » Non seulement nous le verrons de nos yeux, mais lui aussi plongera son regard dans nos yeux à nous et nous dira peut-être, comme Pascal l’imaginait : « J’ai versé telles gouttes de sang pour toi. »<sup<2

Des ressemblances

Au-delà des différences entre les deux avènements, il y a aussi des ressemblances qui méritent d’être soulignées.

Deux venues personnelles

Jésus est venu dans notre temps et dans notre espace, comme un individu humain, avec un corps. Il reviendra comme un individu humain. Notre espérance est l’attente d’une venue corporelle et personnelle de Christ.

Ne réinterprétons pas ce qui est dit du futur avènement comme un symbole réconfortant qui pourrait orienter la vie, mais qui n’aurait pas de réalité littérale. Son retour n’est pas un mythe, une figure de style : c’est celui de l’homme Jésus.

Deux venues au temps fixé par le Père

La première venue de Christ a eu lieu à un moment bien défini de l’histoire. Les promesses se sont accomplies selon le calendrier de Dieu. Son second avènement aura lieu à un moment tout aussi défini, que Jésus, dans les jours de son humiliation, a déclaré ne pas connaître lui-même (Mat 24.36).

Hébreux 10.38 interprète les versets d’Habakuk6 en marquant un temps fixé : « Encore un peu, un peu de temps : celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. » La vision se réalisera finalement par l’avènement de Jésus7. Nous devons attendre ce temps fixé avec la patience et la persévérance de la foi (« le juste vivra par la foi »), même s’il paraît tarder.

Il en fut de même pour le premier avènement. Certaines prophéties pouvaient laisser penser que la venue du Messie aurait lieu beaucoup plus tôt : par exemple, à la lecture d’Ésaïe 40 à 66, il ne semble pas que les deux serviteurs de l’Éternel — Cyrus et le vrai Serviteur qui va libérer spirituellement le peuple — soient séparés par plus de cinq siècles ! Au calendrier de Dieu, il y avait là un espace de temps qui n’était pas spécifiquement indiqué dans les prophéties d’Ésaïe. Il faut attendre Daniel 9 pour le comprendre. Ceux qui attendaient le Messie ont donc dû patienter, rester fermes dans la foi.

Plusieurs paraboles du Seigneur avertissent que le laps de temps entre les deux avènements pourra paraître long. Pierre parle de « moqueurs » qui railleront ce délai. Après presque 2000 ans, nous constatons la nécessité de la patience. La victoire est acquise ; nous avons une pleine assurance de cette seconde venue « sans péché », mais nous ne maîtrisons pas le calendrier. Nous avons à nous placer dans la même attitude que ces croyants qui, sur la base des promesses de l’A.T. attendaient le Messie.

Dans ce temps de patience, des « signes » nous sont donnés. Ils ont commencé à être visibles dès la génération du ier siècle : « Cette génération ne passera point, que tout cela n’ait commencé à arriver. »8 (Mat 24.36) Ces signaux révèlent que notre vieux monde n’est qu’en sursis ; ils nous encouragent dans l’attente, sans nous fixer de date précise. Sans doute les verra-t-on s’intensifier au moment final ; mais il serait illusoire de prétendre connaître « le jour et l’heure ». Attendons avec confiance, en recevant les signes qui nous sont nécessaires pour faire face à l’adversité.

Le second avènement est proche et, comme les Juifs pieux qui attendaient « la consolation d’Israël » et vivaient d’une façon intègre, soyons de ceux qui attendent la venue glorieuse de notre Seigneur et Maître qui nous regardera avec amour face à face.

1 Pour bien entendre ce message de la fin du péché, je crois approprié de l’associer à un autre trait du châtiment éternel : la fixité de cette forme d’existence, selon qu’elle est seconde mort. 2 Blaise Pascal, Pensées, 553. 3 La vision qui doit venir chez Habakuk est interprétée par l’auteur d’Hébreux comme la venue d’une personne : « celui ». 4 Traduction littérale de l’aoriste ingressif du verbe « arriver ».

 

  1. Pour bien entendre ce message de la fin du péché, je crois approprié de l’associer à un autre trait du châtiment éternel : la fixité de cette forme d’existence, selon qu’elle est seconde mort.
  2. Blaise Pascal, « Pensées », 553.
  3. La vision qui doit venir chez Habakuk est interprétée par l’auteur d’Hébreux comme la venue d’une personne : « celui ».
  4. Traduction littérale de l’aoriste ingressif du verbe « arriver ».

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