PROMESSES
Martin Luther n’a pas seulement remis en lumière le salut par grâce. Il fut aussi un fervent partisan du chant. Les allusions à la musique et aux cantiques sont fréquentes sous sa plume :
« La musique est un splendide don de Dieu, tout proche de la théologie. Je ne voudrais pas renoncer, même pour un grand prix, au peu de musique que je sais. »
Il composa une quarantaine de chants pour amener le peuple à Dieu : « J’ai l’intention, à l’exemple des prophètes et des anciens pères de l’Église, de créer des psaumes en allemand pour le peuple, c’est-à-dire des cantiques spirituels, afin que la Parole de Dieu demeure parmi eux grâce au chant. Les paroles doivent être aussi simples et aussi usuelles que possible, en même temps que pures et convenables. » Qui ne connaît C’est un rempart que notre Dieu, sans doute le plus célèbre de ses chants ?
Pour les mélodies, Luther n’hésitait pas à prendre des airs populaires de son temps, bien connus par les gens simples : il substituait aux paroles parfois grivoises ses textes spirituels.
Même s’il n’aimait pas beaucoup l’accompagnement musical (qui lui rappelait sans doute trop son passé catholique), il savait l’utiliser comme moyen et il a lui-même composé quelques airs.
C’est grâce à l’héritage du premier des Réformateurs que le chant a acquis la place qu’il a dans le culte protestant, tant individuel que collectif. Aujourd’hui plus qu’à tout autre période de l’histoire de l’Église, nous disposons de moyens exceptionnels pour nous aider à chanter : lecteurs mp3 ou autres smartphones nous permettent à tout moment d’accéder à un choix presque infini de chants chrétiens.
Alors, pour alimenter notre louange quotidienne — notre « jubilation du cœur » comme le disait Luther — chantons des cantiques, écoutons des cantiques et, pourquoi pas, composons des cantiques !
- Edité par Promesses
« Dieu est avec moi, pour moi » : voilà une persuasion rassurante. Pour prix d’un tel appui, on s’astreindra bien à quelque discipline, à un credo, à un sacrifice occasionnel. Cette piété universelle est aussi celle des religions polythéistes. L’enjeu est alors d’amadouer les divinités, propices ou malveillantes, en vue d’une coexistence pacifique.
Le Dieu de la Bible est-il pour autant réductible à une puissance surnaturelle accommodante ? À une sorte de « contrôleur du ciel » dont la fonction se résumerait à nous piloter à distance ? À un surintendant de nos biens et de nos santés, tout dévoué à notre cause ? La vie chrétienne se résume-t-elle à un partenariat impersonnel ? Une telle conception déformerait gravement la nature, les plans et les projets de l’Éternel. Le Dieu de Jésus-Christ n’a pas besoin de mercenaires. Le Tout Suffisant ne fait pas de clientélisme.
Pourtant, il revendique bel et bien le nom d’Emmanuel, Dieu avec nous. Pour mériter ce titre, il n’a pas refusé d’assumer toutes les conséquences de notre Chute, toutes les offenses que les pécheurs révoltés ont pu commettre envers lui, toute la folie de notre race. Achevant son œuvre par sa mort à la croix et par sa résurrection, le Fils de Dieu a ouvert les portes de sa maison à ceux qui croient en lui. Adoptés comme des fils, ceux-ci sont accueillis dans la présence même du Père (Héb 10.19-22).
Peut-on dès lors tolérer que la vie chrétienne se limite à un contrat de bon voisinage avec Dieu ? Dieu cherche le cœur de l’homme, sa présence, ses affections, ses pensées. La créature régénérée par l’Esprit de Dieu est rendue capable d’aimer son Dieu, de vivre avec lui, en lui, pour lui (Éph 3.14-19). Mais cette histoire d’amour doit se construire, s’éprouver. Les pages qui suivent nous encourageront à cultiver notre intimité avec Celui qui nous appelle à la communion de son Fils et à son royaume (1 Cor 1.9 ; 1 Thes 2.12).
- Edité par Pfenniger Claude-Alain
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