PROMESSES
Introduction : une triple peur
Le tribunal de Christ est un sujet qui paralyse, inquiète ou asservit de trop nombreux chrétiens. Ils vivent dans la peur :
– La peur d’un châtiment futur : Même s’ils se savent sauvés par l’œuvre de Christ à la croix, ils craignent de devoir payer dans le futur, au moins dans une mesure, pour les fautes qu’ils ont commises pendant leur vie terrestre. Certains se limitent aux seuls péchés qu’ils n’ont pas explicitement confessés — mais, étant donnée la difficulté que nous avons de percevoir nos fautes, sans parler de notre négligence à les confesser, le nombre reste tout à fait effrayant.
– La peur de la honte qu’ils vont ressentir : Qui n’a pas entendu un prédicateur annoncer à une assemblée tremblante qu’un jour la vie de chacun serait dévoilée entièrement, jusqu’aux pensées les plus secrètes, devant les autres chrétiens rassemblés en cercle autour de lui ? Et d’imaginer à l’avance le regard de réprobation que tel frère, beaucoup plus spirituel — et qui aura donc passé cet épouvantable examen beaucoup plus vite, ne manquera pas de faire peser sur le coupable.
– La peur d’évoquer même le sujet : On a pu écrire que si quelqu’un ose s’interroger sur la justesse de la doctrine d’un châtiment public futur devant le tribunal de Christ, c’est précisément le signe imparable qu’il est dans un mauvais état et qu’il a sans aucun doute un péché grave à cacher
. Ces peurs sont-elles bibliquement fondées ? Que nous dit vraiment la Parole sur le tribunal de Christ ?
Une triple assurance
Une règle herméneutique de base est d’interpréter les textes difficiles à la lumière de textes plus clairs. Or, grâce à Dieu, les textes sur l’assurance du chrétien sont parmi les plus clairs de toute la Bible. Nous avons une triple assurance :
a. L’asssurance donnée par Jésus :
– « Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (Jean 3.17)
– « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » (Jean 5.24) => Nous ne sommes plus sous le jugement !
b. L’assurance donnée par Paul :
– « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. » (Rom 5.1)
– « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » (Rom 8.1)
– « Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. » (Col 1.13)
– « Jésus nous délivre de la colère à venir. » « Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ. » (1 Thes 1.10 ; 5.9)
=> Nous ne sommes plus sous la condamnation, Dieu a fait passer sa colère et tous nos péchés ont été définitivement pardonnés !
c. L’assurance donnée par Jean :
– « Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde : c’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement. La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier. » 1 Jean 4.16-19 ? Nous sommes dans l’amour de Dieu et il n’y a plus de crainte1 dans l’amour !
Ce ne sont pas des raisonnements humains, des argumentations, mais la puissante Parole de Dieu qui peut, par ces textes simples et clairs, convaincre chacun : celui qui est sauvé ne sera plus jamais condamné.
Cinq textes difficiles
À côté de ces passages irréfutables, il en est d’autres qui semblent dire le contraire et introduire un doute quant à la possibilité d’un jugement futur des croyants au tribunal divin. Avant d’en examiner cinq principaux, clarifions d’emblée le sens du mot « tribunal », bema en grec. Ce mot signifie littéralement « lieu élevé, plateforme, estrade ». Par extension, ce mot en est venu à désigner un tribunal judiciaire (Act 18.12-17), mais initialement c’était le siège du juge sportif dans les jeux isthmiques (les concurrents des jeux olympiques). Aujourd’hui, c’est par ce mot qu’on pourrait désigner la chaise haute où s’assied l’arbitre d’un match de tennis ou l’estrade sur laquelle se tiennent les juges d’une épreuve de patinage artistique.
a. Romains 14.10-12 : la responsabilité personnelle
« Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? puisque nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu. Car il est écrit : Je suis vivant, dit le Seigneur, tout genou fléchira devant moi, et toute langue donnera gloire à Dieu. Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. » Dans tout ce chapitre, Paul donne deux leçons importantes pour nos relations entre chrétiens : ne nous méprisons pas ; ne nous jugeons pas, mais souvenons-nous que c’est chacun de nous personnellement qui sera « jugé ».
L’analogie sportive derrière le mot « tribunal » aide à comprendre : un patineur qui a moins bien patiné que les autres parce qu’il est tombé, est-il puni ? il a juste une moins bonne note — mais il ne peut pas blâmer les autres patineurs pour sa chute… Ainsi ce texte insiste-t-il sur la responsabilité personnelle de chacun devant Dieu dans sa conduite
b. 1 Corinthiens 3.12-15 : l’estimation des œuvres, non de la personne
« Si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. »
La « perte » dont il est question n’est pas absolue, mais relative. Elle tient à l’absence de récompense. De même que le juge-arbitre d’un tournoi de tennis indique que le joueur qui a mis la balle dans le filet a « perdu » un point, Dieu, un jour, révélera ce qu’un service peu soigneux ou mal orienté aura fait perdre : la joie de la récompense que le Maître donnera au « bon et fidèle » serviteur.
Quant à la personne, le texte est clair : « il sera sauvé ». L’essentiel, le salut, ne peut être perdu : il est attaché à la personne, à son nom écrit dans le livre de vie.
c. 1 Corinthiens 4.2-5 : la motivation intérieure
« Ne jugez de rien avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due. »
Remarquons qu’il est écrit que chacun recevra sa « louange » — il n’est pas écrit sa « réprobation ». Cette louange pourra être plus ou moins grande, en fonction de la diligence du serviteur. L’appréciation en sera exacte et sera fondée sur la juste estimation par Dieu de l’état d’esprit dans lequel auront été accomplies les œuvres. Aujourd’hui, nous mesurons surtout l’effet extérieur d’un service ; Dieu mettra alors en lumière la motivation profonde… et nous aurons des surprises !
d. 2 Corinthiens 5.9-11 : la stimulation
« Il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes. »
Ce texte, le plus difficile des cinq, doit être examiné avec attention. Notons que le mot « mal » n’est pas l’un des deux mots les plus courants (kakos ou poneros), qui sont en relation avec le diable ou le mal en tant que tel ; Paul utilise ici le mot phaulos qui signifie litt. « non comme il faudrait être », « moins bien »2 . Chacun de nous peut utiliser son temps, son argent, ses facultés, etc. (choses moralement neutres) soit pour la « gloire de Dieu » (1 Cor 10.31) — et ce sera récompensé comme « le bien », soit pour ses intérêts égoïstes — et ce sera considéré comme « le mal ».
Ce mot « mal » ne doit pas faire croire à la possibilité d’un jugement : en effet, c’est dans le même chapitre que nous trouvons une des déclarations de l’Écriture les plus fortes sur la portée de notre salut : nous sommes désormais la justice même de Dieu (5.21) ! Comment condamner quelqu’un que Dieu lui-même érige en monument de justice à sa gloire ! Cependant, ce texte constitue une forte motivation pour être sérieux3 dans notre vie chrétienne en attendant le Seigneur et pour parler de l’amour de Dieu.
e. 1 Jean 2.28 : les sentiments au retour du Seigneur
« Maintenant, petits enfants, demeurez en lui, afin que, lorsqu’il paraîtra, nous ayons de l’assurance, et qu’à son avènement nous n’ayons pas la honte d’être éloignés de lui. »
Peut-être la deuxième peur évoquée en introduction vient-elle de cette expression : « couverts de honte ». Mais plutôt qu’une allusion à une hypothétique scène céleste, ce verset fait penser à une situation qui pourrait se présenter si, lorsqu’il reviendra, Jésus nous trouve en train de faire, dire, penser, de façon indépendante de lui ou opposée à son enseignement — en bref, si nous ne « demeurons » pas en lui.
L’impossibilité de jugement
IMPOSSIBILITÉ DU JUGEMENT Au-delà des assurances positives données par la Parole et d’une interprétation correcte de textes apparemment inquiétants, le jugement des croyants est une impossibilité logique et théologique :
– L’œuvre accomplie par Jésus Christ est parfaite, complète, définitive : « Par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. » (Héb 10.14) S’il subsistait une possibilité de jugement, cela voudrait dire que le sacrifice de Jésus est insuffisant ou incomplet.
– Dieu est juste et ne peut pas « rejuger » ce qu’il a déjà jugé en Christ sur la croix. Pour le chrétien, il ne peut pas y avoir de double peine ; ce que Christ a porté à ma place, Dieu ne me demandera jamais de le reprendre.
– Au ciel, les « jugés » potentiels seront conformes à leur « juge », Jésus Christ en gloire : « Nous savons que, lorsqu’il paraîtra, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jean 3.2) Comment punir des saints désormais sans péché ?
Des récompenses
Le tribunal de Dieu (ou de Christ) est en fait le lieu et le moment de la distribution des récompenses.
Que seront ces récompenses ?
– La couronne de vainqueur viendra récompenser celui qui aura été vigilant dans sa conduite (1 Cor 9.25), patient dans l’épreuve (Jac 1.12), fidèle sous la persécution (Apoc 2.10), diligent dans son service (1 Pi 5.4), persévérant dans son attente (2 Tim 4.8), ferme dans sa foi (Apoc 3.11).
– La place de chaque racheté dans le royaume sera fonction de sa fidélité. Il y aura une gradation (Luc 19 ; Matt 25), une entrée plus ou moins « large » (2 Pi 1.11).
– Mais c’est l’appréciation du Seigneur qui sans doute nous touchera le plus. Lequel d’entre nous n’aimerait pas entendre son Seigneur bien-aimé lui dire : « Bien, bon et fidèle esclave, entre dans la joie de ton maître » (Matt 25.21 ; Luc 12.37).
Qui recevra une récompense ?
Peut-être certains pensent-ils que ces récompenses, ces couronnes, ces félicitations seront le partage des serviteurs éminents, des évangélistes à succès, des chrétiens les plus doués. Or le Seigneur veut encourager chacun :
– Le chrétien persécuté et qui reste fidèle, aura une « grande » récompense « dans les cieux » (Matt 5.11).
– Le croyant qui, tout simplement, aura reçu un prophète aura la même récompense que lui (Matt 10.41-42) — même s’il n’a pas le don de prophète !
– L’esclave chrétien, obligé de travailler jour et nuit, sans pouvoir accomplir un service proprement « chrétien » sera récompensé pour son travail séculier s’il le fait « de bon cœur, comme pour le Seigneur » (Col 3. 23-24). Même en travaillant pour gagner notre vie ou pour élever notre famille, nous pouvons accumuler pour notre récompense future !
Pourquoi des récompenses dans le futur ?
– La récompense future n’est pas contradictoire avec notre situation actuelle : celui qui abandonne quelque chose pour le Seigneur le retrouve déjà dans ce monde (Marc 10.29-30) — en attendant la vie éternelle. La récompense ne nous isole pas du présent
. – La récompense n’est pas contradictoire avec la grâce : n’oublions pas que le service que le Seigneur nous confie est une grâce de sa part ; nous restons des « esclaves inutiles » (Luc 17.10).
– La récompense n’est pas méritoire : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu? » (1 Cor 4.7) Tous les dons, toutes les qualités, toutes les facultés, que nous pouvons mettre en œuvre au service de Christ, nous ont été donnés par grâce.
– La récompense n’est pas limitée aux « grandes œuvres » : donner un verre d’eau suffit à être qualifié (Matt 10.41-42).
– La récompense revient à Jésus Christ et à notre Dieu : les vieillards autour du trône jetteront leurs couronnes et rendront gloire à Dieu (Apoc 4.10-11). Tout retourne finalement à lui.
Conséquences pratiques ; plus de peur, mais…
En conclusion, le tribunal de Christ ne doit plus être un sujet de peur, mais une saine incitation à une marche qui glorifie notre Seigneur. En cela, il est :
– un appel à la fidélité, pour accomplir avec zèle le service qu’il place devant nous ; – un appel à la vigilance, pour rester droit et pur dans notre vie chrétienne, non seulement dans nos actes, mais aussi dans nos motivations profondes ;
– un appel à la seule vraie raison pour vivre pour celui qui nous aime, nous a sauvés et nous réserve des récompenses que nous devrons avant tout à sa bonté.
1Le N.T. utilise le mot « crainte » (phobos) dans un sens négatif de peur, d’effroi, comme dans ce verset ou dans un sens positif de profond respect, d’honneur, de révérence. Les croyants n’ont plus à avoir « peur » mais ils sont appelés à une juste crainte de Dieu (2 Cor 7.1), de Christ (Éph 5.21), de leurs supérieurs humains (Éph 6.5), des autorités (Rom 13.7), etc.
2 Voir Richard Trench, Synonymes du Nouveau Testament, Impact, p. 352-353.
3Le mot « crainte » a ici le sens de respect, de sérieux, de révérence, de prise en compte de la pensée divine.
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« Car c’est de moi que les enfants d’Israël sont esclaves ; ce sont mes esclaves, que j’ai fait sortir du pays d’Égypte. Je suis l’Éternel, votre Dieu. » (Lévitique 25.55)
Les enfants d’Israël avaient passé de longues années d’esclavage en Égypte. Ils ont crié à Dieu et il les a libérés par la main de Moïse. Toutefois, tout en les conduisant vers la liberté, Dieu leur rappela qu’ils seraient toujours appelés à servir. C’est là un principe que la Bible enseigne continuellement. C’est un chemin que beaucoup de personnes refusent de prendre, mais qui mène aux bénédictions abondantes de Dieu.
Notre homme naturel peut rejeter l’idée de servir les autres. Nous pouvons avoir envie de ne faire que notre volonté, et cela nous semble être la vie idéale, mais Dieu sait que nous avons été créés pour servir. Il sait aussi que c’est en servant que nous devenons plus libres, plus épanouis et que nous expérimentons la joie.
Lorsque nous servons Dieu, nous devons aussi nous rappeler que nous sommes au service des autres. Souvenons-nous que la nuit où il fut trahi, Jésus lava les pieds de ses disciples (Jean 13). Il nous a demandé de suivre son exemple et de servir les autres à notre tour. Il a également enseigné que « le plus grand parmi vous sera votre serviteur » (Matt 23.11).
Aujourd’hui, assurez-vous que vous avez soumis votre vie à Dieu. Efforcez-vous de le servir avec votre temps, vos talents et vos ressources. Il vous a préparé et vous a épuré, pour que vous puissiez accomplir ses desseins. Le monde dira peut-être qu’il est insensé de servir Dieu, mais n’oubliez jamais qu’il est le Dieu tout-puissant, votre créateur et votre Père céleste.
Pendant que vous lui obéirez et le servirez, il vous apportera épanouissement et joie. Vous occuperez une position où vous pourrez expérimenter davantage de bénédictions et recevoir une plus grande portion de sa sagesse. Souvenez-vous que servir est le chemin qui conduit à la gloire.
À l’âge de vingt ans, à l’occasion d’un voyage en Espagne, j’ai rencontré des gens qui m’ont proposé de la drogue ; à partir de là, j’ai commencé à prendre du hachisch et de la marijuana. Rentré en France, j’en ai proposé à ma bande de copains d’enfance, et malheureusement je les ai entraînés dans la drogue. Au début, c’était du hachisch et de la marijuana, puis, au bout de quelque temps, nous sommes tous passés à la morphine et à la cocaïne.
Et ça a duré comme ça pendant cinq ans. Pendant cinq ans, tous les soirs, c’étaient des soirées de drogue, à écouter de la musique, à se défoncer complètement. Puis je suis devenu « dealer » car la drogue coûte cher.
En Amérique du Sud
Au bout de quelques années, j’étais complètement détruit, autant psychologiquement que moralement — et même physiquement. Or il y avait dans ce groupe un couple de Parisiens qui m’ont dit : « Viens, Lionel, partons en Amérique du Sud ; en Bolivie, il y a de la bonne cocaïne ; en Colombie, il y a de la marijuana ; nous voyagerons, nous ferons la fête… » Comme je n’en pouvais plus, je leur ai dit : « Oui, je vais venir avec vous. »
Nous avons pris l’avion et nous avons atterri à Lima, au Pérou. Et tout de suite nous avons été en contact avec des jeunes qui se droguaient. La drogue a continué.
Pour en chercher, nous sommes partis vers l’Amazonie. Nous avons traversé la Cordillère des Andes et nous sommes arrivés dans l’enfer vert. Et là, en Amazonie, nous avons décidé de faire quelques jours de bateau pour aller rejoindre un poste complètement perdu en pleine jungle. Pendant que nous descendions une rivière, à l’approche d’une cascade, le courant est devenu beaucoup plus fort. Je me suis retrouvé dans la rivière, entrainé dans une eau boueuse. J’ai senti que je n’arriverais pas à rejoindre le bord et, sans connaître Dieu, j’ai crié à lui : « Sauve-moi ! » Je suis arrivé, en nageant, à bout de forces, à m’accrocher à des arbres et à rejoindre le bord. J’ai arrêté mon expédition et je suis retourné à Lima, où j’ai pris le chemin de la Colombie.
Une rencontre qui a changé ma vie
En Colombie, j’ai rencontré des hippies, qui m’ont dit : « À San Agustin, il y a des champignons hallucinogènes. » Complètement paumé, je me suis dirigé vers ce village où des gens fumaient, se défonçaient. Et je me suis retrouvé là, assis dans une petite gargote, complètement perdu dans mes pensées. Des Suisses avec qui j’ai parlé et à qui j’ai raconté un peu mon histoire, m’ont dit : « Tu devrais aller parler à ce garçon, là-bas. Il paraît qu’il dit des choses intéressantes, il paraît qu’il est chrétien, il parle de Jésus. » Je leur ai répondu : « Ce n’est pas ça qui m’intéresse ; ce qui m’intéresse, c’est la drogue, et le sexe. »
Mais un jour, je me suis trouvé à côté de ce Colombien qui s’appelait Luis Carrera. Nous nous sommes mis à parler (je parle espagnol couramment car ma mère était espagnole). Trente-cinq ans après, je revois toujours son visage, sa sérénité, sa paix, que je ressentais profondément. Il m’a dit qu’il était chrétien, qu’il avait la foi, qu’il croyait au Seigneur Jésus. Jusque là, je n’avais pas voulu l’écouter, mais ce jour-là il a commencé à me parler, de Jésus, de la foi et je lui ai ri au nez. Il m’a répondu : « Lionel, si tu continues dans ce chemin tu vas te perdre. » Sa réponse m’a impressionné. Je suis resté quelques jours avec lui. Je sentais profondément qu’il avait en lui quelque chose que moi je ne possédais pas. Une présence, une force, un amour, une profondeur, une joie qui émanait de lui. Et je lui ai dit : « Luis, tu crois que moi aussi je pourrais connaître cette joie, cette paix que tu as, cette présence ? » Il m’a dit : « Oui, j’ai le Christ qui est en moi. » Et alors là, j’ai commencé à lui demander ce que je devrais faire pour qu’en moi aussi le Christ puisse venir combler ce vide, cette soif d’amour.
Je dois dire que quand j’étais en France, pendant que je me droguais, il y avait quand même une recherche dans cette drogue, une quête du sens de la vie. Avec mes amis, nous cherchions quelque chose, mais nous ne savions pas quoi
.
À ma question, Luis m’a répondu : « Lionel, tu n’as simplement qu’à ouvrir ton cœur et laisser le Christ pénétrer à l’intérieur de toi-même et remplir le vide qui est en toi. » Il ne m’a pas dit que j’étais un pécheur, il ne m’a pas dit que j’avais commis des péchés. Mais il m’a dit que lui aussi était un ancien drogué et que, depuis qu’il avait laissé Jésus entrer dans son cœur, le vide était comblé, la paix était venue et avait pris la place de la paranoïa et de l’angoisse (parce la drogue peut produire une certaine ivresse, mais après c’est pire, elle laisse la place à l’angoisse). Alors je lui ai dit : « Luis, moi aussi je veux que ce Christ, ce Jésus dont tu me parles, que je ne connais pas, rentre dans mon cœur. »
J’ai appris ensuite une chose surprenante : un mois avant, Luis était à Bogotà, et il avait eu le sentiment profond que Dieu lui disait : « Va à San Agustin ; là-bas tu rencontreras un jeune garçon, tu lui parleras et il se convertira. » Le Seigneur me cherchait déjà. Moi je cherchais, mais en fait c’était lui qui me cherchait.
Ma première Bible
Comme il se préparait à repartir, je lui ai demandé : « Où tu vas, Luis ? » Il m’a répondu : « Je retourne à Bogotà. » Alors je suis parti à Bogotà avec ce Colombien. Comme nous étions en pleine Amazonie, il nous a fallu plusieurs jours de voyage sur des pistes, en Land Rover. Nous sommes arrivés à Bogotà. Là, j’ai revendu ma drogue et avec cet argent — j’en avais très peu — je suis entré dans une librairie et j’ai acheté ma première Bible.
Dire qu’à mon arrivée, à Lima, au Pérou, comme nous n’avions pas de papier pour rouler les joints, nous arrachions les feuilles d’une vieille Bible dont le papier était très fin et qu’avec ces feuilles, nous roulions des « pétards » et nous nous défoncions toute la journée. Et voilà qu’un mois et demi après, je vends ma drogue et j’achète ma première Bible. Voilà la grâce de Dieu !
J’ai commencé à lire cette Bible. Je me suis rendu compte que c’était cela que je cherchais, cette sagesse, cette plénitude. La Parole de Dieu, la Bible, me disait : « Mon fils » — moi qui n’avais pas eu mon père. Et c’est à partir de ce moment-là qu’un cri est sorti de moi et j’ai appelé Dieu « Papa » — Dieu était vraiment mon Papa ! Ce papa que j’avais perdu quand j’étais petit, qui m’a tant manqué, c’était Dieu qui prenait sa place. Et j’ai commencé à lire, à lire, et je me suis rendu compte de toute cette plénitude d’amour qu’il y a dans le Christ, cet amour qui commençait à pénétrer mon être, à me combler. Cet amour que j’avais cherché auprès de ma mère qui, malgré toute sa bonne volonté, ne pouvait pas me le donner, parce que l’amour que je cherchais n’était pas un amour qu’un être humain pouvait me donner : c’était un amour que seul le Christ était capable de me donner. Et cette rencontre avec Jésus Christ, avec Dieu, n’a pas été une rencontre intellectuelle, mais celle d’un Père avec son fils. Pour la première fois, j’ai compris que quelqu’un m’aimait, profondément. Et à partir de ce jour-là, ma vie a commencé à prendre une orientation complètement différente. Je suis resté quelque temps avec Luis à me nourrir de la Bible. Puis, dans mon cœur, j’ai compris que le Seigneur me disait : « Maintenant, retourne à Vergèze, et va témoigner de ce que tu as trouvé. »
Retour en France
Quand je suis rentré à Vergèze, dans mon village, j’ai revu tous mes copains qui se droguaient toujours et avec quelle joie j’ai pu leur dire : « Ça y est, j’ai trouvé la vérité, je sais que Jésus est vivant, je l’ai rencontré. »
Au début, mes copains ne se moquaient pas vraiment de moi, mais croyaient que j’avais pris trop de drogue. Alors je leur parlais, je témoignais. Je ne savais pas grand-chose, je savais simplement que Jésus était vivant, qu’il nous aimait, que c’était lui le Sauveur, celui qui pouvait donner un sens à notre vie, remplir notre être. Certains se moquaient. Puis, au bout de quelque temps, quelques-uns sont venus me voir : « Lionel, parle-nous un peu de Jésus. » Alors j’ai commencé à leur parler du peu que je savais sur Jésus, de ce que j’avais lu dans la Bible. Et grâce à cela, beaucoup de mes copains se sont convertis. J’avais été un instrument dans les mains du diable pour les amener à la drogue ; par grâce, Dieu s’est servi de moi pour les amener à Christ, le Sauveur. Ce qu’il a fait pour moi et pour mes copains, c’est aussi ce qu’il veut faire pour vous.
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