PROMESSES

Vous est-il déjà arrivé, en croyant obéir à un commandement de Dieu, de vous faire traiter de légaliste ?
Le mot « légalisme » ne se trouve pas dans le Petit Larousse. Il faut chercher dans un dictionnaire plus complet pour trouver comme définition :

– « Souci de respecter la lettre de la loi et les formes qu’elle prescrit.
– (Souvent péjoratif) Attitude de celui qui respecte rigoureusement la lettre de la loi. » Le mot ne se trouve pas dans la Bible, mais on y trouve plusieurs indications sur l’obéissance.

L’obéissance de détail n’est pas condamnée :

« Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. » (Matt 5.19)

L’obéissance partielle est insuffisante :

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité : c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses. » (Matt 23.23)

L’obéissance à la loi de Moïse n’est plus pour le chrétien :

Au sujet de la circoncision : « C’est pourquoi je suis d’avis qu’on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu, mais qu’on leur écrive de s’abstenir des souillures des idoles, de la débauche, des animaux étouffés et du sang. » (Actes 15.19-20)
Toutefois la loi nous est toujours utile : « Car il est écrit dans la loi de Moïse : “Tu ne muselleras point le bœuf quand il foule le grain.” Dieu se met-il en peine des bœufs, ou parle-t-il uniquement à cause de nous ? » (1 Cor 9.9-10) Paul se sert de cette instruction de la loi pour justifier l’aide financière aux serviteurs de Dieu.

L’obéissance aux lois « fabriquées » est totalement condamnée :

« Si vous êtes morts avec Christ aux principes élémentaires du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes : Ne prends pas ! ne goûte pas ! ne touche pas ! préceptes qui tous deviennent pernicieux par l’abus, et qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes ? Ils ont, en vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais cela est sans valeur réelle et ne sert qu’à satisfaire la chair. » (Col 2.20-23)

L’obéissance à la loi ne rend pas juste :

« Néanmoins, sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que personne ne sera justifié par les œuvres de la loi. » (Gal 2.16) « Que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu’il est dit : “Le juste vivra par la foi.” Or, la loi ne procède pas de la foi ; mais elle dit : “Celui qui mettra ces choses en pratique vivra par elles.” » (Gal 3.11-12)

« Trop » obéissant ?

Certainement pas, mais on peut manquer d’équilibre. Par exemple, je participe à toutes les activités de l’église pour obéir au Seigneur et pendant ce temps je néglige mes enfants ou mes parents. C’est ce que Jésus reproche aux pharisiens : « Vous rejetez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition. Car Moïse a dit : “Honore ton père et ta mère” ; et : “Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.” Mais vous, vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : “Ce dont j’aurais pu t’assister est corban”, c’est-à-dire, une offrande à Dieu, vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère, annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d’autres choses semblables. » (Marc 7.9-13)

« Mal » obéissant ?

– J’obéis par peur d’être puni ; ce n’est pas un motif noble, mais c’est un motif utile (Rom 13).
– J’obéis pour une récompense, pour que Dieu me bénisse. Oui, Dieu nous bénit quand nous obéissons : « Honore ton père et ta mère (c’est le premier commandement avec une promesse), afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre. » (Éph 6.2-3) Mais Dieu ne nous est pas redevable parce que nous obéissons. En règle générale, la bénédiction de Dieu découle de sa grâce et pas de notre comportement.
– J’obéis pour être vu des autres et être loué. Dans ce cas, j’ai déjà ma récompense sur la terre.

Conclusion

Ne jugeons jamais les motifs qui poussent mon frère à obéir, et pour ce qui nous concerne, ne faisons pas trop d’introspection, mais cultivons le désir de vouloir plaire à Dieu par notre vie.

Et si on me traite de légaliste ? Examinons honnêtement devant Dieu le bien-fondé de cette critique. Si elle est infondée, disons comme Paul : « Pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous, ou par un tribunal humain. […] Celui qui me juge, c’est le Seigneur. » (1 Cor 4.3-4)

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Introduction : une triple peur

Le tribunal de Christ est un sujet qui paralyse, inquiète ou asservit de trop nombreux chrétiens. Ils vivent dans la peur :
– La peur d’un châtiment futur : Même s’ils se savent sauvés par l’œuvre de Christ à la croix, ils craignent de devoir payer dans le futur, au moins dans une mesure, pour les fautes qu’ils ont commises pendant leur vie terrestre. Certains se limitent aux seuls péchés qu’ils n’ont pas explicitement confessés — mais, étant donnée la difficulté que nous avons de percevoir nos fautes, sans parler de notre négligence à les confesser, le nombre reste tout à fait effrayant.
– La peur de la honte qu’ils vont ressentir : Qui n’a pas entendu un prédicateur annoncer à une assemblée tremblante qu’un jour la vie de chacun serait dévoilée entièrement, jusqu’aux pensées les plus secrètes, devant les autres chrétiens rassemblés en cercle autour de lui ? Et d’imaginer à l’avance le regard de réprobation que tel frère, beaucoup plus spirituel — et qui aura donc passé cet épouvantable examen beaucoup plus vite, ne manquera pas de faire peser sur le coupable.
– La peur d’évoquer même le sujet : On a pu écrire que si quelqu’un ose s’interroger sur la justesse de la doctrine d’un châtiment public futur devant le tribunal de Christ, c’est précisément le signe imparable qu’il est dans un mauvais état et qu’il a sans aucun doute un péché grave à cacher
. Ces peurs sont-elles bibliquement fondées ? Que nous dit vraiment la Parole sur le tribunal de Christ ?

Une triple assurance

Une règle herméneutique de base est d’interpréter les textes difficiles à la lumière de textes plus clairs. Or, grâce à Dieu, les textes sur l’assurance du chrétien sont parmi les plus clairs de toute la Bible. Nous avons une triple assurance :

a. L’asssurance donnée par Jésus :

– « Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (Jean 3.17)
– « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » (Jean 5.24) => Nous ne sommes plus sous le jugement !

b. L’assurance donnée par Paul :

– « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. » (Rom 5.1)
– « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » (Rom 8.1)
– « Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. » (Col 1.13)
– « Jésus nous délivre de la colère à venir. » « Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ. » (1 Thes 1.10 ; 5.9)
=> Nous ne sommes plus sous la condamnation, Dieu a fait passer sa colère et tous nos péchés ont été définitivement pardonnés !

c. L’assurance donnée par Jean :

– « Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde : c’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement. La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier. » 1 Jean 4.16-19 ? Nous sommes dans l’amour de Dieu et il n’y a plus de crainte1 dans l’amour !
Ce ne sont pas des raisonnements humains, des argumentations, mais la puissante Parole de Dieu qui peut, par ces textes simples et clairs, convaincre chacun : celui qui est sauvé ne sera plus jamais condamné.

Cinq textes difficiles

À côté de ces passages irréfutables, il en est d’autres qui semblent dire le contraire et introduire un doute quant à la possibilité d’un jugement futur des croyants au tribunal divin. Avant d’en examiner cinq principaux, clarifions d’emblée le sens du mot « tribunal », bema en grec. Ce mot signifie littéralement « lieu élevé, plateforme, estrade ». Par extension, ce mot en est venu à désigner un tribunal judiciaire (Act 18.12-17), mais initialement c’était le siège du juge sportif dans les jeux isthmiques (les concurrents des jeux olympiques). Aujourd’hui, c’est par ce mot qu’on pourrait désigner la chaise haute où s’assied l’arbitre d’un match de tennis ou l’estrade sur laquelle se tiennent les juges d’une épreuve de patinage artistique.

a. Romains 14.10-12 : la responsabilité personnelle

« Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? puisque nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu. Car il est écrit : Je suis vivant, dit le Seigneur, tout genou fléchira devant moi, et toute langue donnera gloire à Dieu. Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. » Dans tout ce chapitre, Paul donne deux leçons importantes pour nos relations entre chrétiens : ne nous méprisons pas ; ne nous jugeons pas, mais souvenons-nous que c’est chacun de nous personnellement qui sera « jugé ».
L’analogie sportive derrière le mot « tribunal » aide à comprendre : un patineur qui a moins bien patiné que les autres parce qu’il est tombé, est-il puni ? il a juste une moins bonne note — mais il ne peut pas blâmer les autres patineurs pour sa chute… Ainsi ce texte insiste-t-il sur la responsabilité personnelle de chacun devant Dieu dans sa conduite

b. 1 Corinthiens 3.12-15 : l’estimation des œuvres, non de la personne

« Si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. »
La « perte » dont il est question n’est pas absolue, mais relative. Elle tient à l’absence de récompense. De même que le juge-arbitre d’un tournoi de tennis indique que le joueur qui a mis la balle dans le filet a « perdu » un point, Dieu, un jour, révélera ce qu’un service peu soigneux ou mal orienté aura fait perdre : la joie de la récompense que le Maître donnera au « bon et fidèle » serviteur.
Quant à la personne, le texte est clair : « il sera sauvé ». L’essentiel, le salut, ne peut être perdu : il est attaché à la personne, à son nom écrit dans le livre de vie.

c. 1 Corinthiens 4.2-5 : la motivation intérieure

« Ne jugez de rien avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due. »
Remarquons qu’il est écrit que chacun recevra sa « louange » — il n’est pas écrit sa « réprobation ». Cette louange pourra être plus ou moins grande, en fonction de la diligence du serviteur. L’appréciation en sera exacte et sera fondée sur la juste estimation par Dieu de l’état d’esprit dans lequel auront été accomplies les œuvres. Aujourd’hui, nous mesurons surtout l’effet extérieur d’un service ; Dieu mettra alors en lumière la motivation profonde… et nous aurons des surprises !

d. 2 Corinthiens 5.9-11 : la stimulation

« Il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes. »
Ce texte, le plus difficile des cinq, doit être examiné avec attention. Notons que le mot « mal » n’est pas l’un des deux mots les plus courants (kakos ou poneros), qui sont en relation avec le diable ou le mal en tant que tel ; Paul utilise ici le mot phaulos qui signifie litt. « non comme il faudrait être », « moins bien »2 . Chacun de nous peut utiliser son temps, son argent, ses facultés, etc. (choses moralement neutres) soit pour la « gloire de Dieu » (1 Cor 10.31) — et ce sera récompensé comme « le bien », soit pour ses intérêts égoïstes — et ce sera considéré comme « le mal ».
Ce mot « mal » ne doit pas faire croire à la possibilité d’un jugement : en effet, c’est dans le même chapitre que nous trouvons une des déclarations de l’Écriture les plus fortes sur la portée de notre salut : nous sommes désormais la justice même de Dieu (5.21) ! Comment condamner quelqu’un que Dieu lui-même érige en monument de justice à sa gloire ! Cependant, ce texte constitue une forte motivation pour être sérieux3 dans notre vie chrétienne en attendant le Seigneur et pour parler de l’amour de Dieu.

e. 1 Jean 2.28 : les sentiments au retour du Seigneur

« Maintenant, petits enfants, demeurez en lui, afin que, lorsqu’il paraîtra, nous ayons de l’assurance, et qu’à son avènement nous n’ayons pas la honte d’être éloignés de lui. »
Peut-être la deuxième peur évoquée en introduction vient-elle de cette expression : « couverts de honte ». Mais plutôt qu’une allusion à une hypothétique scène céleste, ce verset fait penser à une situation qui pourrait se présenter si, lorsqu’il reviendra, Jésus nous trouve en train de faire, dire, penser, de façon indépendante de lui ou opposée à son enseignement — en bref, si nous ne « demeurons » pas en lui.

L’impossibilité de jugement

IMPOSSIBILITÉ DU JUGEMENT Au-delà des assurances positives données par la Parole et d’une interprétation correcte de textes apparemment inquiétants, le jugement des croyants est une impossibilité logique et théologique :
– L’œuvre accomplie par Jésus Christ est parfaite, complète, définitive : « Par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. » (Héb 10.14) S’il subsistait une possibilité de jugement, cela voudrait dire que le sacrifice de Jésus est insuffisant ou incomplet.
– Dieu est juste et ne peut pas « rejuger » ce qu’il a déjà jugé en Christ sur la croix. Pour le chrétien, il ne peut pas y avoir de double peine ; ce que Christ a porté à ma place, Dieu ne me demandera jamais de le reprendre.
– Au ciel, les « jugés » potentiels seront conformes à leur « juge », Jésus Christ en gloire : « Nous savons que, lorsqu’il paraîtra, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jean 3.2) Comment punir des saints désormais sans péché ?

Des récompenses

Le tribunal de Dieu (ou de Christ) est en fait le lieu et le moment de la distribution des récompenses.

Que seront ces récompenses ?

– La couronne de vainqueur viendra récompenser celui qui aura été vigilant dans sa conduite (1 Cor 9.25), patient dans l’épreuve (Jac 1.12), fidèle sous la persécution (Apoc 2.10), diligent dans son service (1 Pi 5.4), persévérant dans son attente (2 Tim 4.8), ferme dans sa foi (Apoc 3.11).
– La place de chaque racheté dans le royaume sera fonction de sa fidélité. Il y aura une gradation (Luc 19 ; Matt 25), une entrée plus ou moins « large » (2 Pi 1.11).
– Mais c’est l’appréciation du Seigneur qui sans doute nous touchera le plus. Lequel d’entre nous n’aimerait pas entendre son Seigneur bien-aimé lui dire : « Bien, bon et fidèle esclave, entre dans la joie de ton maître » (Matt 25.21 ; Luc 12.37).

Qui recevra une récompense ?

Peut-être certains pensent-ils que ces récompenses, ces couronnes, ces félicitations seront le partage des serviteurs éminents, des évangélistes à succès, des chrétiens les plus doués. Or le Seigneur veut encourager chacun :
– Le chrétien persécuté et qui reste fidèle, aura une « grande » récompense « dans les cieux » (Matt 5.11).
– Le croyant qui, tout simplement, aura reçu un prophète aura la même récompense que lui (Matt 10.41-42) — même s’il n’a pas le don de prophète !
– L’esclave chrétien, obligé de travailler jour et nuit, sans pouvoir accomplir un service proprement « chrétien » sera récompensé pour son travail séculier s’il le fait « de bon cœur, comme pour le Seigneur » (Col 3. 23-24). Même en travaillant pour gagner notre vie ou pour élever notre famille, nous pouvons accumuler pour notre récompense future !

Pourquoi des récompenses dans le futur ?

– La récompense future n’est pas contradictoire avec notre situation actuelle : celui qui abandonne quelque chose pour le Seigneur le retrouve déjà dans ce monde (Marc 10.29-30) — en attendant la vie éternelle. La récompense ne nous isole pas du présent
. – La récompense n’est pas contradictoire avec la grâce : n’oublions pas que le service que le Seigneur nous confie est une grâce de sa part ; nous restons des « esclaves inutiles » (Luc 17.10).
La récompense n’est pas méritoire : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu? » (1 Cor 4.7) Tous les dons, toutes les qualités, toutes les facultés, que nous pouvons mettre en œuvre au service de Christ, nous ont été donnés par grâce.
– La récompense n’est pas limitée aux « grandes œuvres » : donner un verre d’eau suffit à être qualifié (Matt 10.41-42).
La récompense revient à Jésus Christ et à notre Dieu : les vieillards autour du trône jetteront leurs couronnes et rendront gloire à Dieu (Apoc 4.10-11). Tout retourne finalement à lui.

Conséquences pratiques ; plus de peur, mais…

En conclusion, le tribunal de Christ ne doit plus être un sujet de peur, mais une saine incitation à une marche qui glorifie notre Seigneur. En cela, il est :
– un appel à la fidélité, pour accomplir avec zèle le service qu’il place devant nous ; – un appel à la vigilance, pour rester droit et pur dans notre vie chrétienne, non seulement dans nos actes, mais aussi dans nos motivations profondes ;
– un appel à la seule vraie raison pour vivre pour celui qui nous aime, nous a sauvés et nous réserve des récompenses que nous devrons avant tout à sa bonté.

1Le N.T. utilise le mot « crainte » (phobos) dans un sens négatif de peur, d’effroi, comme dans ce verset ou dans un sens positif de profond respect, d’honneur, de révérence. Les croyants n’ont plus à avoir « peur » mais ils sont appelés à une juste crainte de Dieu (2 Cor 7.1), de Christ (Éph 5.21), de leurs supérieurs humains (Éph 6.5), des autorités (Rom 13.7), etc.
2 Voir Richard Trench, Synonymes du Nouveau Testament, Impact, p. 352-353.
3Le mot « crainte » a ici le sens de respect, de sérieux, de révérence, de prise en compte de la pensée divine.

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« Car c’est de moi que les enfants d’Israël sont esclaves ; ce sont mes esclaves, que j’ai fait sortir du pays d’Égypte. Je suis l’Éternel, votre Dieu. » (Lévitique 25.55)

Les enfants d’Israël avaient passé de longues années d’esclavage en Égypte. Ils ont crié à Dieu et il les a libérés par la main de Moïse. Toutefois, tout en les conduisant vers la liberté, Dieu leur rappela qu’ils seraient toujours appelés à servir. C’est là un principe que la Bible enseigne continuellement. C’est un chemin que beaucoup de personnes refusent de prendre, mais qui mène aux bénédictions abondantes de Dieu.

Notre homme naturel peut rejeter l’idée de servir les autres. Nous pouvons avoir envie de ne faire que notre volonté, et cela nous semble être la vie idéale, mais Dieu sait que nous avons été créés pour servir. Il sait aussi que c’est en servant que nous devenons plus libres, plus épanouis et que nous expérimentons la joie.

Lorsque nous servons Dieu, nous devons aussi nous rappeler que nous sommes au service des autres. Souvenons-nous que la nuit où il fut trahi, Jésus lava les pieds de ses disciples (Jean 13). Il nous a demandé de suivre son exemple et de servir les autres à notre tour. Il a également enseigné que « le plus grand parmi vous sera votre serviteur » (Matt 23.11).

Aujourd’hui, assurez-vous que vous avez soumis votre vie à Dieu. Efforcez-vous de le servir avec votre temps, vos talents et vos ressources. Il vous a préparé et vous a épuré, pour que vous puissiez accomplir ses desseins. Le monde dira peut-être qu’il est insensé de servir Dieu, mais n’oubliez jamais qu’il est le Dieu tout-puissant, votre créateur et votre Père céleste.

Pendant que vous lui obéirez et le servirez, il vous apportera épanouissement et joie. Vous occuperez une position où vous pourrez expérimenter davantage de bénédictions et recevoir une plus grande portion de sa sagesse. Souvenez-vous que servir est le chemin qui conduit à la gloire.

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À l’âge de vingt ans, à l’occasion d’un voyage en Espagne, j’ai rencontré des gens qui m’ont proposé de la drogue ; à partir de là, j’ai commencé à prendre du hachisch et de la marijuana. Rentré en France, j’en ai proposé à ma bande de copains d’enfance, et malheureusement je les ai entraînés dans la drogue. Au début, c’était du hachisch et de la marijuana, puis, au bout de quelque temps, nous sommes tous passés à la morphine et à la cocaïne.

Et ça a duré comme ça pendant cinq ans. Pendant cinq ans, tous les soirs, c’étaient des soirées de drogue, à écouter de la musique, à se défoncer complètement. Puis je suis devenu « dealer » car la drogue coûte cher.

En Amérique du Sud

Au bout de quelques années, j’étais complètement détruit, autant psychologiquement que moralement — et même physiquement. Or il y avait dans ce groupe un couple de Parisiens qui m’ont dit : « Viens, Lionel, partons en Amérique du Sud ; en Bolivie, il y a de la bonne cocaïne ; en Colombie, il y a de la marijuana ; nous voyagerons, nous ferons la fête… » Comme je n’en pouvais plus, je leur ai dit : « Oui, je vais venir avec vous. »

Nous avons pris l’avion et nous avons atterri à Lima, au Pérou. Et tout de suite nous avons été en contact avec des jeunes qui se droguaient. La drogue a continué.

Pour en chercher, nous sommes partis vers l’Amazonie. Nous avons traversé la Cordillère des Andes et nous sommes arrivés dans l’enfer vert. Et là, en Amazonie, nous avons décidé de faire quelques jours de bateau pour aller rejoindre un poste complètement perdu en pleine jungle. Pendant que nous descendions une rivière, à l’approche d’une cascade, le courant est devenu beaucoup plus fort. Je me suis retrouvé dans la rivière, entrainé dans une eau boueuse. J’ai senti que je n’arriverais pas à rejoindre le bord et, sans connaître Dieu, j’ai crié à lui : « Sauve-moi ! » Je suis arrivé, en nageant, à bout de forces, à m’accrocher à des arbres et à rejoindre le bord. J’ai arrêté mon expédition et je suis retourné à Lima, où j’ai pris le chemin de la Colombie.

Une rencontre qui a changé ma vie

En Colombie, j’ai rencontré des hippies, qui m’ont dit : « À San Agustin, il y a des champignons hallucinogènes. » Complètement paumé, je me suis dirigé vers ce village où des gens fumaient, se défonçaient. Et je me suis retrouvé là, assis dans une petite gargote, complètement perdu dans mes pensées. Des Suisses avec qui j’ai parlé et à qui j’ai raconté un peu mon histoire, m’ont dit : « Tu devrais aller parler à ce garçon, là-bas. Il paraît qu’il dit des choses intéressantes, il paraît qu’il est chrétien, il parle de Jésus. » Je leur ai répondu : « Ce n’est pas ça qui m’intéresse ; ce qui m’intéresse, c’est la drogue, et le sexe. »

Mais un jour, je me suis trouvé à côté de ce Colombien qui s’appelait Luis Carrera. Nous nous sommes mis à parler (je parle espagnol couramment car ma mère était espagnole). Trente-cinq ans après, je revois toujours son visage, sa sérénité, sa paix, que je ressentais profondément. Il m’a dit qu’il était chrétien, qu’il avait la foi, qu’il croyait au Seigneur Jésus. Jusque là, je n’avais pas voulu l’écouter, mais ce jour-là il a commencé à me parler, de Jésus, de la foi et je lui ai ri au nez. Il m’a répondu : « Lionel, si tu continues dans ce chemin tu vas te perdre. » Sa réponse m’a impressionné. Je suis resté quelques jours avec lui. Je sentais profondément qu’il avait en lui quelque chose que moi je ne possédais pas. Une présence, une force, un amour, une profondeur, une joie qui émanait de lui. Et je lui ai dit : « Luis, tu crois que moi aussi je pourrais connaître cette joie, cette paix que tu as, cette présence ? » Il m’a dit : « Oui, j’ai le Christ qui est en moi. » Et alors là, j’ai commencé à lui demander ce que je devrais faire pour qu’en moi aussi le Christ puisse venir combler ce vide, cette soif d’amour.

Je dois dire que quand j’étais en France, pendant que je me droguais, il y avait quand même une recherche dans cette drogue, une quête du sens de la vie. Avec mes amis, nous cherchions quelque chose, mais nous ne savions pas quoi

.

À ma question, Luis m’a répondu : « Lionel, tu n’as simplement qu’à ouvrir ton cœur et laisser le Christ pénétrer à l’intérieur de toi-même et remplir le vide qui est en toi. » Il ne m’a pas dit que j’étais un pécheur, il ne m’a pas dit que j’avais commis des péchés. Mais il m’a dit que lui aussi était un ancien drogué et que, depuis qu’il avait laissé Jésus entrer dans son cœur, le vide était comblé, la paix était venue et avait pris la place de la paranoïa et de l’angoisse (parce la drogue peut produire une certaine ivresse, mais après c’est pire, elle laisse la place à l’angoisse). Alors je lui ai dit : « Luis, moi aussi je veux que ce Christ, ce Jésus dont tu me parles, que je ne connais pas, rentre dans mon cœur. »

J’ai appris ensuite une chose surprenante : un mois avant, Luis était à Bogotà, et il avait eu le sentiment profond que Dieu lui disait : « Va à San Agustin ; là-bas tu rencontreras un jeune garçon, tu lui parleras et il se convertira. » Le Seigneur me cherchait déjà. Moi je cherchais, mais en fait c’était lui qui me cherchait.

Ma première Bible

Comme il se préparait à repartir, je lui ai demandé : « Où tu vas, Luis ? » Il m’a répondu : « Je retourne à Bogotà. » Alors je suis parti à Bogotà avec ce Colombien. Comme nous étions en pleine Amazonie, il nous a fallu plusieurs jours de voyage sur des pistes, en Land Rover. Nous sommes arrivés à Bogotà. Là, j’ai revendu ma drogue et avec cet argent — j’en avais très peu — je suis entré dans une librairie et j’ai acheté ma première Bible.

Dire qu’à mon arrivée, à Lima, au Pérou, comme nous n’avions pas de papier pour rouler les joints, nous arrachions les feuilles d’une vieille Bible dont le papier était très fin et qu’avec ces feuilles, nous roulions des « pétards » et nous nous défoncions toute la journée. Et voilà qu’un mois et demi après, je vends ma drogue et j’achète ma première Bible. Voilà la grâce de Dieu !

J’ai commencé à lire cette Bible. Je me suis rendu compte que c’était cela que je cherchais, cette sagesse, cette plénitude. La Parole de Dieu, la Bible, me disait : « Mon fils » — moi qui n’avais pas eu mon père. Et c’est à partir de ce moment-là qu’un cri est sorti de moi et j’ai appelé Dieu « Papa » — Dieu était vraiment mon Papa ! Ce papa que j’avais perdu quand j’étais petit, qui m’a tant manqué, c’était Dieu qui prenait sa place. Et j’ai commencé à lire, à lire, et je me suis rendu compte de toute cette plénitude d’amour qu’il y a dans le Christ, cet amour qui commençait à pénétrer mon être, à me combler. Cet amour que j’avais cherché auprès de ma mère qui, malgré toute sa bonne volonté, ne pouvait pas me le donner, parce que l’amour que je cherchais n’était pas un amour qu’un être humain pouvait me donner : c’était un amour que seul le Christ était capable de me donner. Et cette rencontre avec Jésus Christ, avec Dieu, n’a pas été une rencontre intellectuelle, mais celle d’un Père avec son fils. Pour la première fois, j’ai compris que quelqu’un m’aimait, profondément. Et à partir de ce jour-là, ma vie a commencé à prendre une orientation complètement différente. Je suis resté quelque temps avec Luis à me nourrir de la Bible. Puis, dans mon cœur, j’ai compris que le Seigneur me disait : « Maintenant, retourne à Vergèze, et va témoigner de ce que tu as trouvé. »

Retour en France

Quand je suis rentré à Vergèze, dans mon village, j’ai revu tous mes copains qui se droguaient toujours et avec quelle joie j’ai pu leur dire : « Ça y est, j’ai trouvé la vérité, je sais que Jésus est vivant, je l’ai rencontré. »

Au début, mes copains ne se moquaient pas vraiment de moi, mais croyaient que j’avais pris trop de drogue. Alors je leur parlais, je témoignais. Je ne savais pas grand-chose, je savais simplement que Jésus était vivant, qu’il nous aimait, que c’était lui le Sauveur, celui qui pouvait donner un sens à notre vie, remplir notre être. Certains se moquaient. Puis, au bout de quelque temps, quelques-uns sont venus me voir : « Lionel, parle-nous un peu de Jésus. » Alors j’ai commencé à leur parler du peu que je savais sur Jésus, de ce que j’avais lu dans la Bible. Et grâce à cela, beaucoup de mes copains se sont convertis. J’avais été un instrument dans les mains du diable pour les amener à la drogue ; par grâce, Dieu s’est servi de moi pour les amener à Christ, le Sauveur. Ce qu’il a fait pour moi et pour mes copains, c’est aussi ce qu’il veut faire pour vous.

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Cet article a paru dans la revue Action Missionnaire, n° 123

Nous sommes tous convaincus que l’Évangile n’a rien perdu de sa pertinence ! C’est véritablement une « bonne nouvelle » pour nous et nos contemporains. Cependant dans la société occidentale contemporaine, l’Évangile n’est plus perçu comme tel. Pire, l’Évangile ne semble même pas plausible.

Pour illustrer le sens du mot « évangile », imaginons un instant un jeune célibataire français de 25 ans. Il vient d’entrer dans la vie active. Il est intelligent et honnête, et il décide de consacrer un instant à réfléchir sur ce qu’il veut faire de sa vie. Il établit une liste, en mesurant les conséquences de chaque choix :
– Options politiques : quelles convictions ? quel engagement possible ?
– Militantisme syndical ?
– Investissement associatif ?
– Combat pour la sauvegarde de la planète ?
– Mariage ? Quel profil de femme ? Des enfants ?
– Vivre en ville ou en zone rurale ?
– Quelle carrière professionnelle ?
– Privilégier les loisirs ? Le sport ? Les voyages ?

Or je vous pose maintenant la question qui « tue » : à votre avis, dans la liste, trouverions-nous : « être chrétien » ?

Je pense que la réponse serait « non » en ce qui concerne la plupart des personnes de cette génération — et probablement « non » également pour la majorité de nos contemporains. Ils n’y voient pas une option à prendre au sérieux lorsqu’ils réfléchissent à leur vie. Le christianisme n’est plus une offre, dans le grand supermarché des idées.

Même les chrétiens ont du mal à voir la pertinence de leur foi quand ils sont sur leur lieu de travail, dans leur école ou leur fac, ou dans leur association humanitaire.

Les autres abordent la vie sans « l’hypothèse chrétienne », et ne paraissent même pas être conscients qu’il existe d’autres options possibles, telle que la foi chrétienne. Ils ne voient pas dans le christianisme une vision cohérente du monde, car ils ne gardent que de vagues souvenirs de catéchisme ou de pratique de rituels incompréhensibles.

Comment faire pour que nos contemporains voient dans l’Évangile la réponse à leurs aspirations les plus folles et les plus profondes ? Comment faire pour que l’Évangile se trouve parmi les options crédibles pour nos contemporains ?

Alors que je réfléchissais à ces questions, je suis tombé sur un ouvrage sur ce thème écrit par un pasteur et théologien écossais. Il rappelle que cette question est à la base de toute réflexion missiologique… depuis deux mille ans. Et que les églises ont adopté trois approches selon l’époque et les circonstances. Parfois avec bonheur, parfois en ouvrant le flanc à des critiques tout à fait justifiées.

Duncan MacLaren1 observe donc, avec une perspective sociologique, que les églises se trouvent dans une société qui évolue sans cesse, un peu comme une grande rivière. II existe trois options quand on se trouve dans un courant : – tenir ferme, résister (ce qui équivaut en fait à « nager à contre-courant »), – se laisser emporter par le courant (« suivre le mouvement »), – troubler le courant en faisant des éclaboussures («jeter un pavé dans la mare »). L’étude réalisée par MacLaren, principalement en Grande-Bretagne, fait ressortir que les églises plausibles utilisent en fait les trois stratégies en même temps, car ces trois approches sont en réalité complémentaires, et chacune a un fondement biblique. Essayons donc de les approfondir dans notre contexte français

Première approche : vivre une forte identité évangélique

Partout dans le monde, les sociologues observent que les options religieuses les plus contraignantes ont le vent en poupe. C’est une bonne nouvelle pour le chrétien évangélique ! Mais pas une surprise. Après tout, pourquoi quelqu’un voudrait-il devenir chrétien si cela n’ajoute rien à ce qu’il vit déjà en tant qu’humaniste ?

Quant à nous chrétiens, nous disons avec l’apôtre Paul : « Je n’ai pas honte de l’Évangile » ! Nous continuons à annoncer l’Évangile en soulignant la splendeur de la grâce qui nous donne la vie éternelle mais sans cacher la réalité du jugement de Dieu envers ceux qui Ane croient pas en Jésus, unique sauveur et médiateur entre Dieu et nous. Nous devons réaffirmer et vivre la véritable transformation de notre vie que produit l’Évangile. En un mot, nous n’avons pas honte d’être différents des autres pour la gloire de Dieu, car toute notre vie est vécue sous le regard de Dieu et pour sa gloire (1 Cor 10.31 ; Col 3.17).

Mais une difficulté en découle : cette forte identité induit une tension par rapport à ce qui est perçu comme normal dans la société environnante. Le chrétien qui désire que Dieu soit glorifié dans sa vie, assume ce décalage. Mais il en est tout autrement pour celui qui n’a pas la foi. La porte est grande ouverte, mais le seuil est élevé, et il n’est pas si facile d’y entrer. C’est la raison pour laquelle il faut ajouter une deuxième approche.

Deuxième approche : profiter de ce qui va dans le sens de l’évangile

C’est l’inculturation de l’Évangile qui va permettre à notre entourage de voir sa pertinence. C’est la raison pour laquelle nous chercherons à vivre notre relation avec Dieu, en étant enracinés dans la culture ambiante. Tout comme les apôtres au Concile de Jérusalem n’ont pas imposé la « culture juive », nous pouvons affirmer : « Ne créons pas de difficultés à ceux qui ne sont pas juifs et qui se tournent vers Dieu. » (Act 15.19) Paul l’a exprimé de façon lumineuse en écrivant aux Corinthiens : « Avec les Juifs, j’ai été comme Juif afin de gagner les Juifs […] avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi […] afin de gagner ceux qui sont sans loi. » (1 Cor 9.20-21) Cette approche nous poussera à chercher les passerelles vers les non chrétiens pour communiquer l’Évangile.

Quels sont les aspects de la société qui gardent un écho de la foi chrétienne ? Quelles sont les grandes questions existentielles et sociétales qui conduisent nos contemporains à percevoir la pertinence du récit biblique ? Il reste en effet beaucoup de traces du christianisme en France — la moitié des jours fériés, un certain sentiment de transcendance dans les vieilles églises, l’art et laA littérature qui font constamment allusion à la Bible, etc. Certains penseurs contemporains commencent à réaffirmer que la révolution opérée par le christianisme dans l’histoire des idées a permis d’aboutir à la Déclaration des droits de l’homme, véritable fruit de l’héritage chrétien. Le christianisme, c’est aussi l’apparition de l’idée d’égale dignité de tous les êtres humains, ce qui est à l’origine de la démocratie moderne. L’accent mis sur le choix personnel, concrétisé par le baptême sur confession de foi, ainsi que la gestion locale des églises évangéliques par l’entremise d’associations cultuelles, sont tout autant des conséquences de ces valeurs bibliques. Cela vaut la peine d’expliquer que, loin d’être une importation religieuse, l’idéal des églises de professants est ce qu’il y a de plus proche des valeurs républicaines.

Troisième approche : chercher l’impact public

« Pour vivre heureux, vivons cachés. » Cette expression proverbiale est tout le contraire de l’avis de l’apôtre Pierre : « Ayez une bonne conduite au milieu des païens. Ainsi, dans les domaines mêmes où ils vous calomnient en vous accusant de faire le mal, ils verront vos bonnes actions et loueront Dieu le jour où il interviendra dans leur vie. » (1 Pi 2.12, Semeur)

Pour que l’Évangile soit plausible, il faut donc qu’il soit visible ! C’est le rôle de chaque membre de l’église de veiller à communiquer dans son entourage qu’il est chrétien. Il n’est pas nécessaire de le faire de façon agressive. Il s’agit plutôt de ne pas cacher notre foi… pour que la perception de nos contemporains soit modifiée ! Sans cette identité assumée publiquement, ils pourraient conclure trop rapidement qu’il n’y a plus de chrétiens aujourd’hui en France.

Cet impact public passe aussi par la présence des chrétiens et de l’Église dans l’espace public. Il n’est pas question de contester la laïcité des institutions, mais de vivre notre foi au vu et au su de tous. En réalité, il existe trois espaces qu’il faut bien distinguer : – l’espace privé, celui des individusA et des familles, – l’espace public et social de la société civile, – l’espace public et civique de l’État, de la loi et du droit.

Les églises évangéliques acceptent sans problème que les religions devront être et sont effectivement exclues du troisième espace, qui est le fait des institutions de la République dans le rôle qui leur est assigné par les lois. En revanche, les convictions religieuses ont toute leur place dans la société civile, comme l’ensemble des autres corps intermédiaires aujourd’hui reconnus par la République : syndicats, partis, associations, organisations professionnelles, organisations culturelles. Prenons donc notre place dans le champ qui nous est ouvert : forum des associations, marchés de commerce équitable, action sociale et humanitaire, participation au débat public, actions culturelles, etc. On peut se poser la question : comment être utile à ma ville ?

Enfin, l’impact public passe par les moyens de communication modernes. Nous ne devons pas être en phase seulement avec l’histoire de notre pays, mais aussi avec sa réalité actuelle. Cette réalité se définit, de plus en plus, par la multiplication des moyens techniques et informatiques à notre disposition. C’est par une utilisation à la fois sage et audacieuse de ces moyens que l’on crée l’impact.

En résumé

Résister, jeter des ponts vers la société environnante, chercher la visibilité : voilà les trois approches que les biblistes et les missiologues analysent pour comprendre l’essor du christianisme. Il ne s’agit pas ici d’adopter un nouveau mode éphémère, mais de saisir ces enjeux au niveau de toutes les églises évangéliques de France, de leurs instances et de tous les chrétiens qui en sont membres.

Nous avons un message immuable à transmettre. Nous devons le transmettre de façon à ce que nos concitoyens voient sa crédibilité historique et actuelle.

Prions donc que l’Évangile soit de plus en plus plausible en France, qu’il y ait de plus en plus de véritables conversions. En un mot, que Dieu soit glorifié.

  1. À ne pas confondre avec Brian D. McLaren, une des figures de proue du mouvement de l’église émergente. (NDLR)

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« Si quelqu’un vient à moi et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. » (Luc 14.26-27)

1. Qu’est-ce qu’un disciple du Seigneur ?

On devient disciple du Seigneur en :
– venant à Jésus (« Si quelqu’un vient à moi », v. 26) : Jésus dit ailleurs : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Mat 11.28-30) Venir à Jésus, c’est accepter la main de mon Sauveur Jésus-Christ, en me repentant de mes péchés et en le recevant par la foi. C’est le chemin du salut
. – venant après Jésus (« Quiconque ne me suit pas (litt. ne vient pas après moi) ne peut être mon disciple », v. 27) : Venir après Jésus, c’est le suivre, marcher à son exemple et selon ses commandements. C’est le chemin de la sanctification.

Le mot grec « maître » est didaskalos. Un disciple est donc quelqu’un qui suit l’enseignement de son « didaskalos », de celui qui l’enseigne1 . Ce mot était commun dans le monde académique gréco-romain. Les disciples étaient assis aux pieds des philosophes. Ils vivaient avec leur maître et suivaient sa façon de vivre et son système d’enseignement.

Le disciple est un élève, quelqu’un qui apprend à être sous l’influence de son maître enseignant pour qui il a de l’admiration. Nous, nous devons apprendre la vérité de l’Évangile enseigné par notre Maître.

Le disciple est un adepte ou un adhérent, quelqu’un qui soutient loyalement son maître et n’a honte de lui dans aucune situation. Il suit son maître et sa doctrine avec dévotion. Le disciple est un chrétien, quelqu’un qui suit son maître, Jésus-Christ. « Ce fut à Antioche que pour la première fois les disciples furent appelés chrétiens. » (Act 11.26)

2. Trois caractéristiques du disciple du Seigneur

2.1. Ne pas faire passer les affections naturelles avant Jésus (v. 26)

Le verbe « haïr » du v. 26 n’implique pas une haine littérale, car Jésus nous exhorteA à aimer nos ennemis (Luc 6.27) — a fortiori nos proches ! Dans Luc 8.20-21, il explique que ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique sont sa mère et ses frères. « Haïr » est une expression idiomatique hébraïque qui signifie « ne pas préférer à »2 . Autrement dit, celui qui ne préfère pas Jésus à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et même à sa propre vie, ne peut être son disciple.

La Bible Osty commente en note : « Il faut préférer Jésus à tout ce que l’on a de plus cher. » Aimer, c’est choisir Christ et se soumettre à lui et à sa Parole. Haïr, c’est rejeter ou refuser de se soumettre à quelqu’un ou quelque chose d’autre qui prendrait la place de Jésus. Cela ne relève pas de nos émotions, mais de notre volonté. À l’instar du fils prodigue, on engage sa volonté : « Je me lèverai, j’irai vers mon père… » (Luc 15.18)

Nous devons suivre inconditionnellement Jésus-Christ comme Seigneur et Guide en lui subordonnant tous les liens naturels, aussi légitimes qu’ils soient. Deut 21.18-21 en est un exemple : un fils indocile devait être amené par ses propres parents vers les anciens d’une ville en Israël et être lapidé. Cet exemple extrême nous dépeint la haine que nous devons avoir contre le péché et la désobéissance à Dieu et à sa Parole.

Cela touche ma vie personnelle, mon « ego » qui s’élève contre la vie de Dieu en moi. « Me faire plaisir », « me sentir bien dans ma peau », est tout sauf « haïr sa propre vie » (v. 26). Confessons-le, nous avons souvent de la peine à ne pas être influencés par l’esprit hédoniste de notre société.

Mais, pourrait-on dire, ne faut-il pas s’aimer pour « aimer son prochain comme soi-même » (Matt 22.39, cf. Éph 5.28) ? En fait, pour aimer notre prochain nous puisons notre amour à sa source, l’amour du Seigneur qui nous a aimés inconditionnellement.

2.2. Porter sa croix et suivre Jésus (v. 27)

Suivre le Seigneur implique des tribulations, de la souffrance, des épreuves :
– « Quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. » (Luc 14.27)
– « C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. » (Act 14.22)
Sous les Romains, la croix était la part des criminels, un symbole d’abomination et de mort. Le Seigneur a subi à notre place une mort ignominieuse. Il a « souffert beaucoup » (Luc 9.22). Il restera toujours notre modèle quant aux épreuves et aux souffrances. « Porter sa croix » se vit dans divers domaines ; cela peut consister à :
– remporter des victoires sur les penchants de notre cœur naturel ;
– aimer ceux qui ne nous aiment pas, voire même qui nous détestent ;
– exercer le fruit de l’Esprit dans les circonstances adverses (amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi (Gal 5.22-23) ;
– renoncer à faire passer ses propres intérêts avant ceux des autres.

Quelles que soient les situations, l’objectif du disciple restera de « connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort pour parvenir, [s’il le peut], à la résurrection d’entre les morts » (Phil 3.7-14).

2.3. Renoncer à tout ce qu’on possède et suivre Jésus (v. 33)

Le verbe « renoncer » (apo-tassomai) veut dire « abandonner », « dire adieu », « donner congé à ». Le verbe est au présent, ce qui indique une action continue, car c’est un processus de sanctification.

Je dis volontairement adieu à tout ce qui touche mes propres intérêts, mes projets, mes idéaux, en remettant à Christ le contrôle de ma vie, de tous les recoins encore cachés de mon cœur. Je laisse le commandement de mes activités, de mon ministère, entièrement au Seigneur.

Les rôles sont inversés : le cœur naturel s’aime d’abord lui-même, est autonome, ne se soumet pas à Dieu et ne le met au premier rang de ses affections. Le cœur soumis à Dieu dit au contraire : « Je considère tout comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. » (Phil 3.8-9) « Voici ce que je dis, frères, c’est que le temps esAt court ; que désormais ceux qui ont une femme soient comme n’en n’ayant pas, ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, ceux qui achètent comme ne possédant pas, et ceux qui usent du monde comme n’en usant pas, car la figure de ce monde passe. » (1 Cor 7.29-31)

Rien dans ce monde ne doit nous empêcher de vivre dans une soumission entière au Christ. Sa volonté prime. Il a tous les droits sur ses disciples rachetés à grand prix.

« Donner congé à » tout ce que nous possédons signifie que nous confions d’abord au Seigneur nos biens légitimes, car nous les avons reçus de lui : épouse, enfants, travail, maison, ministère. Nous marchons alors avec une entière confiance dans le Seigneur. N’a-t-il pas promis : « Je ne te délaisserai point ni ne t’abandonnerai » (Héb 13.5) ? La Parole nous assure : « Il prend soin de vous » (1 Pi 5.7).

3. Trois illustrations sur ce que fait un disciple

Le Seigneur nous engage à la réflexion, au calcul du coût d’être ses disciples. Suivre Jésus entraîne des conséquences sérieuses dans notre vie. Certains avaient reculé devant ce prix à payer : « Plusieurs de ses disciples, après l’avoir entendu, dirent : cette parole est dure ; qui peut l’écouter ? […] Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allèrent plus avec lui. » (Jean 6.60,66)

1e exemple (v 28-30) : La construction d’une tour — le disciple du Seigneur calcule le coût

Jésus prend d’abord l’exemple de la construction d’un édifice. Avant de construire, on fait un devis préalable de tous les coûts.
Pour le disciple, le coût en sera certainement élevé : le travail est laborieux et les circonstances pas toujours favorables. Ne comptons donc pas sur nos propres forces — ni dans les calculs, ni dans l’exécution de l’ouvrage.

Le disciple construit : – sur un fondement solide : « Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Cor 3. 11-15) ; – avec une garantie de sécurité : « Le nom de l’Éternel est une fortAe tour, le juste y court et se trouve en sécurité » (Prov 18.10) ; – en pleine confiance dans le maître d’œuvre : « Remets ton sort à l’Éternel. Confie-toi en lui, et c’est lui qui agira. » (Ps 37.5).

2e exemple (v. 31-32) : La préparation du roi à la guerre — le disciple du Seigneur se prépare au combat

N’oublions pas que le disciple du Seigneur est en état de guerre permanent. – Son engagement dans la bataille nécessite une évaluation de la situation : « Les projets s’affermissent par des conseils ; fais la guerre avec de bonnes directives. » (Prov 20.18) Sage conseil de Salomon, que nous ferions bien de suivre.

– Il dresse une stratégie en prenant connaissance des subtilités de l’ennemi : « Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et ce n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses serviteurs se déguisent en serviteurs de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres. » (2 Cor 11.1-4, 13-14)

– Il s’équipe contre l’ennemi en revêtant toute la panoplie divine décrite dans Éph 6.10-20. Ne nous confions pas en nos armes charnelles, mais en celles que Dieu nous a laissées et qui « sont puissantes pour renverser des forteresses, les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, en amenant toute pensée captive à l’obéissance de Christ » (2 Cor 10.3-6).

– Il s’astreint à la discipline, sachant que le combat est difficile. Les privations, les souffrances et les blessures ne nous seront pas épargnées.

– Il mesure la force de son ennemi, mais en sachant que l’Éternel est avec lui (Jos 1.5 ; És 41.10,13-14 ; Mat 28.20). Sans le Seigneur nous ne pouvons rien faire (Jean 15.5). Soyons assurés que « les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre l’Église de Christ » (Mat 16.18). Ayons confiance en Dieu, car son armée est plus forte que les cohortes de l’ennemi (2 Rois 6.15-16) et persévérons dans la prière.

3e exemple (v. 34-35) : La saveur du sel — le disciple du SeigneAur sert d’assaisonnement par son témoignage et sa conduite

Le sel est un symbole de la fidélité. Le Seigneur nomme ses disciples « le sel de la terre » (Mat 5.13). Le sel corrige la fadeur de certaines substances. Le sel préserve certaines substances de la corruption. L’infidélité laisse du dégoût et a comme conséquence le rejet de l’Évangile. Le sel insipide « n’est plus bon à rien » et sera finalement jeté. Notre témoignage doit être ce sel de la terre.

4. Celui qui refuse de payer le prix de l’engagement

Il préfère la tradition (v. 1-6) : Jésus, un jour de sabbat, invité chez l’un des chefs des pharisiens, guérit un homme infirme. Ici la tradition du sabbat dépasse ce que la loi avait prescrit et s’oppose directement à la grâce et aux exigences du Seigneur. Le légalisme tue la grâce.

Il préfère l’honneur de sa propre personne pour flatter son « ego » (v. 7-14) : Dans cette parabole, l’invité prétentieux, désireux de se mettre à la première place, a été relégué à la dernière par le maître.

Il préfère ses propres intérêts à ceux du Seigneur (v. 15-24) : La parabole du grand souper le souligne avec force. Les premiers conviés refusèrent tous l’invitation du maître. Aucun n’avait le temps. Les trois activités prétextées pourraient représenter les possessions, le travail et la vie de famille : elles sont légitimes mais peuvent aussi nous empêcher de venir à Jésus ou de le servir.

Conclusion

Calculons les conséquences de notre loyauté envers notre Maître. Préparons-nous à des difficultés et des épreuves de toutes sortes, parfois même à la mort comme c’est le cas de nos frères et sœurs persécutés sous des régimes totalitaires. Suivons le Maître où qu’il aille en apprenant à lui soumettre nos ressources naturelles. C’est Dieu qui nous donne les forces nécessaires si nous nous confions en lui : « Ma chair et mon cœur peuvent défaillir, Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et ma part. » (Ps 73.28)

<sup>1Les mots de la même famille que didaskalos (enseigner, instruction, enseignement, maître, celui qui enseigne), reviennent à peu près 250 fois dans le N.T.
<sup>2</sup> Voir également : « Jacob alla vers Rachel, qu’il aimait plus que Léa. » (Gen 29.30) « Si un homme a deux femmes, l’une aimée, l’autre haïe… » (Deut 21.15) « J’ai aimé Jacob et j’ai eu de la haine pour Ésaü. » (Mal 1.2 ; Rom 9.13), ce qui veut dire : « J’ai aimé Jacob, et quant à Ésaü, je ne l’ai pas préféré à Jacob. » « Celui qui aime père, mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime fils ou fille plus que moi, n’est pas digne de moi. » (Mat 10.37)

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Voici un ouvrage racontant de manière simple, vivace et touchante, l’épopée héroïque des Vaudois du Piémont et du Lubéron. C’est une réédition de l’ouvrage Il y avait des géants. Écrit pour les jeunes, ce livre se base sur des faits historiques ; il abonde en anecdotes authentiques sur les persécutions des Vaudois, l’héroïsme de leur foi, leurs souffrances et le triomphe de l’Évangile. De nombreuses figures marquantes des Vaudois y sont mentionnées.

L’ouvrage est réparti en cinq parties :
– « Au temps des trouvères et des troubadours (1160 – 1215) » ;
– « L’Israël des Alpes » (1488 – 1489) ;
– « Au temps de la Réforme (1535 – 1561) » ;
– « Un nouveau Josué » (1655) ;
– « La glorieuse rentrée » (1686 1690).

Nous y trouvons également des annexes intéressantes :
– quelques extraits du catéchisme des anciens Vaudois du XIIe siècle ;
– un très ancien traité polémique vaudois qu’on peut rapprocher des cinq formules résumant les convictions des Réformateurs du XVIe siècle ;
– l’origine des Vaudois ; – le témoignage d’un inquisiteur ;
– les sites vaudois ;
– quelques noms de famille vaudois ;
– la préface de Rubens Saillens pour la première édition de 1935.

C’est un livre édifiant et instructif pour tout âge, qui encourage à rester ferme dans la foi et la confiance en Dieu, même dans des situations difficiles. Nous le recommandons vivement.

Éditions EXCELSIS,
Quartier le Clot,
26450 Charols (France),
216 pages.
Tél. : (33) 04 75 91 81 81 Fax : (33) 04 75 90 43 18
Courriel : ed.excelsis@gmail.com
en coédition avec Daniel Oddon du site www.info-bible.org

 


Ce texte est résumé et adapté d’une conférence donnée dans le cadre des Groupes Bibliques Universitaires de France.

Notre personnalité peut-elle se métamorphoser ?
Le Dr Pablo Martinez, psychiatre à Barcelone, ne le pense pas : ce que nous sommes, Dieu ne l’annihile pas, mais il le transfigure. En y mettant le temps.

Le Saint-Esprit ne change pas directement la dimension psychologique de chacun d’entre nous : les traits fondamentaux de notre personnalité restent les mêmes, tout comme le Saint-Esprit ne change pas la couleur de nos cheveux ou de nos yeux, et qu’il n’ajoute pas une quinzaine de centimètres à quelqu’un de petit. Un timide ou un introverti se trompe complètement s’il s’attend à voir une transformation totale de sa personnalité comme résultat de sa conversion. Et pareillement l’extraverti qui regrette une dizaine de fois par jour que sa langue fonctionne plus vite que son esprit a tort s’il attend que le Saint-Esprit fasse de lui un introverti.

Imaginez un verre, une tasse, une bouteille dans lesquels vous versez de l’eau. L’eau s’adapte à la forme du récipient qui la contient. Prenez une bouteille rouge, verte ou jaune et mettez-y de l’eau : extérieurement, l’eau semble radicalement différente. Pourtant, dans tous les cas, l’eau reste la même, indépendamment de la forme ou de la couleur de la bouteille. Ce qui change, c’est sa façon de s’adapter aux formes extérieures et aux couleurs. Il va sans dire que nous sommes les bouteilles. Nous sommes rouges, jaunes ou verts, et nous avons des tempéraments sanguins, mélancoliques ou flegmatiques. L’adaptation du Saint-Esprit au-dedans de nous n’implique pas du tout que le récipient change.

Cependant, le Saint-Esprit influence plusieurs aspects de base de notre personnalité : d’abord l’aspect existentiel. Cela se manifeste par des priorités, des valeurs nouvelles. Les choses qui m’inquiétaient avant ma conversion passent désormais à l’arrière-plan. En revanche, d’autres choses qui sommeillaient, prennent une position éminente dans ma vie. Comparons seulement les lectures que nous avions avant notre conversion avec nos lectures actuelles, notre attitude vis-à-vis de l’ar gent, de la sexualité, de la famille, etc.

Ce sont de fausses espérances qui exigent que le Saint-Esprit change radicalement mon tempérament et ma personnalité. Dieu peut toujours opérer des miracles, mais ce n’est pas sa façon habituelle de procéder. Il n’est donc pas juste de nous attendre de la part du Saint-Esprit à des changements complets dans notre personnalité de base. Mais nous sommes censés changer, progressivement, dans les aspects que j’ai relevés. Ce n’est pas ici-bas que nous arriverons à un comportement parfait. Et c’est la raison pour laquelle il y a tant de luttes. Si donc vous connaissez une lutte comme celle expérimentée par l’apôtre Paul (« Le mal que je veux éviter, c’est cela que je fais, mais le bien que je veux faire, je n’y atteins pas », Rom 7.19), cela signifie certainement que le Saint-Esprit est à l’œuvre pour modifier votre comportement.

Miracles naturels

Dieu préfère travailler à travers la nature, et non contre la nature. Or, notre personnalité comporte certains traits, qui appartiennent profondément à la nature. Par exemple, je ne vois aucune preuve, ni dans le livre des Actes, ni dans les Épîtres, d’un changement fondamental dans la personnalité de l’apôtre Paul. Auparavant, il avait une volonté très forte et cela a continué de la même façon. C’était un excellent penseur, et il l’est resté. C’était un homme très courageux, mais il avait quelques points faibles : « Moi-même j’étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement. » (1 Cor 2.3) ; « Car, depuis notre arrivée en Macédoine, notre chair n’eut aucun repos. Nous étions affligés de toutes manières, luttes au dehors, craintes au-dedans. » (2 Cor 7.5) L’apôtre Paul tendait à avoir des problèmes émotionnels : dépression, solitude, et beaucoup d’autres difficultés, et pourtant c’était un champion de la foi chrétienne, rempli du Saint-Esprit. Mais cette plénitude n’était pas compatible avec certaines émotions humaines qui sont essentiellement liées à notre nature.

Et surtout, considérez la fameuse « écharde dans la chair ». On a tenté toute une diversité d’explications à ce sujet, dans le détail desquelles nous n’allons pas entrer, mais il est certain qu’elle lui causait de l’angoisse et de la révolte. Pour un chrétien « super-spirituel », si vous avez le Saint-Esprit, vous n’avez pas le droit de vous rebeller contre Dieu. Et pourtant l’apôtre Paul, avant d’accepter cette épreuve dans sa vie, a demandé au Seigneur à trois reprises de l’en délivrer, et nous ne trouvons aucune mention d’une parole de reproche de la part du Seigneur.

On peut encore considérer la biographie de l’apôtre Pierre, un homme extraverti, impulsif. De quelle manière sa vie a-t-elle été changée, après avoir reçu le Saint Esprit ? Il a continué à être fondamentalement le même homme quant à son tempérament. Mais il a connu un changement radical, spectaculaire, quant aux buts et aux valeurs de sa vie — un sens nouveau, une nouvelle espérance, de nouvelles priorités, un nouveau comportement.

Question de temps

Fondamentalement, le salut est produit par la grâce seule. Nous savons tout cela par cœur. J’ai pourtant l’impression que très souvent il ne s’agit que d’une compréhension intellectuelle car, dans la pratique de notre conduite quotidienne, nous nous comportons comme s’il fallait gagner, mériter notre salut.

Nous vivons dans une société où l’homme veut tout, tout de suite, automatiquement (café ou photos : l’important, c’est de tout obtenir immédiatement). Et j’ai l’impression que trop souvent les chrétiens se laissent influencer dans ce domaine par le monde, d’une manière subtile. C’est ici qu’il faut se souvenir de ce texte : « Ne vous laissez pas conformer à l’esprit de ce monde. » (Rom 12.1-2) Beaucoup d’entre nous trouvent difficile d’attendre le moment du Seigneur. Or le calendrier du Seigneur n’est pas le nôtre.

Je tiens à insister sur la progressivité de l’œuvre du Saint-Esprit : « Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour. » (Pr 4.18) Quelle image extraordinaire ! C’est avec beaucoup de lenteur que la lumière croit jusqu’à l’aube, mais ce travail n’a pas d’interruption et il continue progressivement2 . Nous retrouvons cette idée dans cet autre texte : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre, la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. » (Phil 1.6) Ressembler davantage à Jésus-Christ nous entraîne à forger notre caractère, notre tempérament.

Voler, courir, marcher

Le premier but de notre vie chrétienne n’est pas de faire, mais de devenir. Ce n’est donc pas tant le nombre des activités dans lesquelles nous sommes impliqués qui importe, mais la croissance vers notre ressemblance à Jésus-Christ. « Ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force ; ils prennent leur vol comme les aigles ; ils courent et ne se lassent point, ils marchent et ne se fatiguent point. » (És 40.31) Ce verset est un bon résumé de notre croissance chrétienne, ne serait-ce qu’à travers ces trois verbes, d’une intensité différente, illustrant trois expériences possibles de notre marche chrétienne. Certains voleront, d’autres courront, et d’autres encore ne feront que marcher. Et pourtant, dans les trois cas, nous avons l’idée de mouvement. Personne ne reste immobile. Il y a des moments de notre vie où nous sommes capables de voler, il y a d’autres moments où nous ne sommes capables que de marcher, et à d’autres moments, il nous arrive de courir. La vitesse n’a pas d’importance ; elle est une des drogues de l’homme moderne. Mais comme nous l’avons déjà dit, le Seigneur ne se soucie pas tant de la vitesse ou de la hâte de notre mouvement que de notre croissance.

  1. J’aime appeler un des modèles de la croissance chrétienne – que je crois biblique – la « croissance en spirale ». Vous vous rendez compte qu’il y a des hauts et des bas, il y a des succès et des échecs. Ils fonctionnent de pair, mais au bout du compte, il y a croissance. Le processus est tel que chaque réussite, chaque victoire est en général suivie par des moments de doute ou de crise ; mais dans l’ensemble, on observe des progrès, on constate une évolution, de telle sorte que le nouveau creux de la vague ne revient jamais au point de départ.

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Nous sommes aux alentours de l’an 30 de notre ère à Jérusalem. C’est l’automne et, comme chaque année, tous les fidèles qui l’ont pu ont fait le chemin jusqu’à Jérusalem pour fêter les récoltes, se réjouir devant Dieu pendant une semaine en logeant sous des tentes. Ces toiles tendues rappellent le séjour des pères au désert, leur libération d’Égypte et leur entrée dans la terre promise. C’est la fête de la liberté et des fruits de cette liberté !

Dans le temple, au centre de la fête, Jésus fait des déclarations surprenantes : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive ! » (Jean 7.37), « Je suis la lumière du monde » (8.12) et, faisant référence à la révélation du nom de Dieu à Moïse (Ex 3.14) : « Si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. » (8.24) Devant ses affirmations de sa divinité, de nombreuses oppositions se lèvent… mais, contre toute attente, Jean nous dit que « beaucoup crurent » (8.30).

C’est à ces croyants que Jésus va donner un enseignement sur la liberté (8.31-47) et l’effet explosif de ce message va conduire ces « croyants » à prendre des pierres pour lapider celui en qui ils avaient cru (8.59) ! Comment en est-on arrivé là ? Voici la parole de Jésus qui a mis le feu aux poudres : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » (8.31-32)

Libres ou esclaves ?

Jésus promet à ses disciples la liberté : quelle bonne nouvelle ! Le problème réside dans le mot qu’il utilise pour qualifier cette libération : c’est celui qui désignait la libération des esclaves. Jésus sous-entend ainsi que ses auditeurs, bien que juifs croyants, ne sont pas libres, mais esclaves.

La réaction ne se fait pas attendre : « Nous sommes la descendance d’Abraham et nous n’avons jamais été esclaves de personne. Comment peux-tu dire : ‘Vous deviendrez libres’ ? » (8.33) Quelle ironie : ces Juifs oublient leur passé d’esclaves en Égypte alors qu’ils célèbrent justement la fête de leur libération par Dieu ! Mais ne leur ressemblons-nous pas ? Il n’est pas facile pour nous non plus d’entendre que nous avons besoin d’être libérés.

Du temps de Jésus, les esclaves formaient près d’un tiers de la population de l’empire romain. Ils n’avaient aucun droit, ni pour se marier, ni sur leurs enfants : ils étaient entièrement sous la domination de leur maître. On comprend mieux la difficulté pour un homme libre d’être comparé à un esclave.

Aujourd’hui encore, l’esclavage est une réalité. Qu’on pense à Henriette Akofa, jeune fille du Togo à qui on a fait miroiter l’Occident et qui s’est retrouvée esclave domestique en France3. Ou Nadia, étudiante à l’université en Moldavie, enlevée, vendue, violée et contrainte à la prostitution4. Ces deux femmes ont pu être libérées, mais combien d’autres sont encore esclaves ? On estime leur nombre à 27 millions aujourd’hui, plus qu’à n’importe quelle autre époque de l’histoire. La traite des êtres humains rapporterait 31 milliards de dollars par an5 Rien que pour la Suisse, entre 1 500 et 3 000 personnes seraient esclaves à des fins d’exploitation sexuelle6. Ces chiffres sont terribles ; combien plus les tragédies qu’ils révèlent !

Mais alors comment Jésus peut-il utiliser une réalité si dure pour l’appliquer à la vie spirituelle ? N’est-ce pas une insulte envers ceux qui souffrent de l’esclavage dans leur chair ?

Esclaves du péché

Si Jésus se permet ce parallèle entre la terrible réalité de l’esclavage et notre état spirituel, c’est que la situation dans laquelle nous nous trouvions est véritablement dramatique ! En effet, tout esclavage humain a pour origine un autre esclavage plus grave encore : celui du péché. Plus profond, plus répandu et aux conséquences encore plus terribles, cet esclavage asservit tout humain qui se laisse prendre au piège du péché : « Toute personne qui commet le péché est esclave du péché. » (8.34)

Si les auditeurs de Jésus réagissent si fort à ces affirmations, c’est qu’ils sont touchés dans leur orgueil d’hommes « libres » : impossible pour eux de reconnaîtr?e qu’ils puissent être esclaves ! Mais n’est-ce pas pareil pour nous ? Face au péché et à ses tentations, combien de fois nous sommes-nous bercés de l’illusion de nous en sortir seul, d’arriver, par la force de notre volonté, à gagner notre liberté. Dans ce monde d’illusion, Jésus nous invite à avoir un regard lucide sur notre situation : si nous commettons le péché, nous sortons du chemin tracé pour nous par Jésus, et nous devenons esclaves du péché. Le péché devient notre maître, il nous emprisonne et nous empêche même de vouloir ce qui est bon et bien. Petit à petit, l’esclave ressemble à son maître, jusqu’à devenir un « fils du diable » (8.44) !

Une fausse conception de la liberté

Ce qui nous pousse à penser que nous pouvons nous en tirer tout seul, c’est une fausse conception de la liberté. Nous pensons qu’être libres, c’est faire ce que nous voulons, ne dépendre de personne dans nos choix et dans notre vie. Mais la réalité est bien différente ! Nous sommes tous des êtres dépendants, car Dieu nous a créés ainsi : nous sommes des êtres relationnels, ce dont nous sommes dépendants imprime en nous une marque, nous modèle, nous fonde. La liberté ne consiste donc pas à n’être dépendant de rien — ce qui est une illusion car nous ne pourrions pas y survivre — mais la liberté consiste à choisir de qui nous voulons être dépendants.

Le choix de dépendances positives (Dieu, amis chrétiens, choses bonnes selon Phil 4.8, etc.) pourra produire en nous davantage de liberté. Mais le choix de dépendances négatives (péché, amis mauvais, drogues, impureté sexuelle, occultisme, etc.) diminuera notre liberté et fera grandir notre esclavage.

Jésus nous propose d’être dépendants de lui, car lui seul peut nous apporter la vraie liberté. Tout choix en dehors de lui et de sa volonté est synonyme de perte de liberté et d’esclavage !

Être disciple

Être libre, c’est donc d’abord ne pas être esclave du péché, en se détournant de lui pour ne plus le commettre, et faire la volonté de Dieu en devenant disciple de Jésus. C’est ce que J?ésus affirme : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » (8.31-32) Jésus décrit ici le portrait de l’homme libre en l’appelant disciple. Mais qu’entend-il par là ? Dans l’Évangile selon Jean, Jésus n’utilise que trois fois le terme de disciple : – en 8.31, le disciple est celui qui demeure dans la parole de Jésus ; – en 13.35, celui qui a de l’amour pour les autres disciples ; – en 15.8, celui qui porte beaucoup de fruit pour Dieu. Être disciple, c’est donc plus qu’une simple confession de foi, une adhésion intellectuelle au contenu de l’Évangile. Le disciple est celui qui a une foi vivante, nourrie de la parole de Jésus et qui porte du fruit dans l’Église et au dehors !

Cette parole dans laquelle le disciple est appelé à demeurer n’est autre que la révélation du cœur de Dieu dans la vie de Jésus, Parole de Dieu faite chair (Jean 1.14,18). Le disciple est donc invité à suivre les traces de son Maître sur le chemin de la volonté de Dieu qui conduit au Père.

La liberté du Fils

En emboîtant le pas à Jésus sur le chemin de la volonté de Dieu, la connaissance de la vérité augmente, et la liberté également. Car la libération du péché dans notre vie chrétienne n’est pas une simple abstraction intellectuelle, aux effets instantanés. Si la justice de Dieu nous est acquise une fois pour toutes, la libération du péché s’étale dans le temps : c’est le chemin de la sanctification.

Mais quelle est alors cette vérité qui libère ? De quelle doctrine s’agit-il ? Quelle vérité faut-il que nous proclamions pour obtenir la libération ?

La vérité qui libère n’est pas un énoncé doctrinal, une affirmation abstraite. C’est un acte concret accompli par Jésus lui-même. Il en parle en ces mots : « Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres. » (8.36) Nous ne pouvons nous libérer seuls du péché dont nous sommes prisonniers : nous avons besoin d’un libérateur qui nous apporte la vérité. D’abord la vérité sur nous-mêmes : la conscience de notre esclavage du péché. Puis la vérité sur l’œuvre et l’identité du libérateur. C’est ce que Jésus explique : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme [sur la croix], alors vous reconnaîtrez que moi, JE SUIS. » (8.28) Ce n’est que Jésus, Dieu fait homme (JE SUIS) et donnant sa vie pour payer à la croix le prix de notre liberté, qui peut nous libérer !

La vérité vous rendra libres

Que cela nous plaise ou non, Jésus nous dit que nous sommes esclaves du péché ! Mais il ne s’arrête pas là. Il nous propose un chemin de liberté : sa Parole. Celui qui y demeure connaîtra la vérité. Et la vérité le rendra libre du péché.

Pour demeurer dans ce chemin, pour être disciple de Jésus, il ne suffit pas de croire en Jésus. Car être disciple n’est pas une simple confession de foi, comme celle des Juifs qui ont « cru » en Jésus (8.30).

Être disciple de Jésus, c’est une vie de foi, qui commence par le désir d’être libéré par lui, se savoir esclave, lié par le péché, et chercher la liberté en Jésus seul et dans son œuvre à la Croix. C’est, libéré de l’esclavage du péché, une marche constante dans cette liberté en Jésus-Christ, « le chemin, la vérité et la vie. »

  1. Elle raconte son histoire dans son livre UN ESCLAVE MODERNE, Paris, Robert Laffont,2000
  2. Nadia a été recueillie et aidée par la Mission Chrétienne pour les pays de l’Est (www.ostmission.ch)
  3. Selon l’ONG Free the slaves (www.freethesleves.net), voir aussi le Comité contre l’esclavage moderne (www.esclavagemoserne.org)
  4. Chiffres de l’Office Fédéral de la Police suisse pour 2002 (www.fedpol.admin.ch]

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Combien de chrétiens, après la joie de la conversion, sont accablés parce qu’ils continuent de pécher. Dans le meilleur des cas, ils prennent de bonnes résolutions, mais retombent vite dans l’ornière et, dans le pire des cas, ils se résignent à une vie médiocre et insatisfaisante.
Pourtant ce n’est pas du tout le plan de Dieu pour l’homme. Notre Seigneur Jésus n’est pas venu seulement pour nous délivrer de la punition de nos péchés, mais aussi de la puissance du péché et du joug de l’Ennemi qui veut nous garder sous son esclavage.
Le dossier de ce numéro veut nous faire entrer dans ce merveilleux dessein de Dieu pour nous. Il ne s’agit pas de proposer des recettes, cela se saurait !
Il importe de connaître ce que la Bible nous dit sur le plan rédempteur de Dieu pour l’homme. Mais la connaissance théorique, quoiqu’indispensable, n’est pas suffisante ; il faut la foi pour croire cela, pour se l’approprier.
Enfin, cette délivrance ne se fera pas sans nous. Pour que le Saint Esprit nous fasse profiter de sa puissance, il faut choisir chaque jour de vivre pour Dieu et avec lui. La puissance n’est pas en nous, mais les choix dépendent de nous. Comme Dieu a délivré Lionel de la drogue, il est encore puissant pour nous délivrer chacun de nos propres chaînes.
Aspirons à faire des progrès pour connaître une vie de sainteté qui reflète toujours plus les caractères de notre Dieu. Jésus a pu dire : « Celui qui m’a vu a vu le Père. » À notre tour de le refléter autour de nous.

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