PROMESSES
Alain-Pierre est actuellement ancien dans une assemblée évangélique d’Isère (France). Il est marié et a une fille. Il s’est converti à 23 ans et dès la première année de sa nouvelle vie en Christ, il a été fortement marqué par le verset suivant : « Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs » (Gal 5.24). Il livre aux lecteurs les raisons de son intérêt pour le principe énoncé dans ce verset.
Par quoi vivais-tu avant de « rencontrer » ce verset ?
J’étudiais à l’Université de Sherbrooke, Québec. À l’époque, j’ignorais presque tout de la Bible. En proie à une grande souffrance morale, j’avais appelé mon Créateur au secours. et ce Dieu que j’avais invoqué sans le connaître (4.8a) avait répondu en mettant sur ma route des chrétiens au contact simple et chaleureux, du Groupe Biblique Universitaire. Après quelques semaines, je « recevais le Seigneur dans mon cour » (février 1983).
Quelle euphorie ! Après des mois de terribles angoisses, je me réjouissais d’une assurance toute nouvelle : la vie éternelle ! J’étais cependant inconscient de mon immaturité et de mon indiscipline de pensée. La pornographie avait malheureusement imprégné mon entendement depuis l’enfance. Convoitise sexuelle et fantasmes étaient devenus une drogue morale : je vivais dans « l’impureté » de Gal 5.19 (cf. Col 3.5).
Dans quelles circonstances ce verset t’a-t-il touché ?
Amoureux d’une chrétienne, j’en étais venu à lui écrire une demande en mariage. Mais celle-ci était très prématurée, et motivée essentiellement par l’orgueil et la convoitise charnelle. Ne supportant pas la tension intérieure, je lui demandai sincèrement pardon. Intérieurement, je sombrais dans l’amertume et la culpabilisation d’avoir agi ainsi dans l’agitation. Mon zèle envers Dieu devint amer (Jac 3.16) : je témoignais souvent « à l’arraché », sans prévenance ni compassion envers les personnes, mû surtout par la culpabilité.
Que s’est-il passé alors ?
Je me trouvais à un culte, dans la confusion, quand ce verset m’a été comme dicté d’en haut, mot après mot. Je m’étais converti un an avant, et connaissais peu la Bible. Cela a dû se passer au moment où le Seigneur me dissuadait avec bonté d’aller plus loin dans ce projet, m’enseignant que je devais d’abord m’attacher à le connaître, lui le Dieu vivant.
Ce verset s’est comme gravé en moi. mais le cour est tortueux : je n’ai pas obéi à Dieu. Je suis donc allé au bout de mon intention. Ce fut catastrophique pour ma foi, mon équilibre psychique (culpabilisation, pitié de soi, découragement), mes études et mon métier (manque de motivation, chômage, etc.) Il faut dire que j’avais du mal à nourrir mon âme par la lecture biblique et la prière.
Comment ce verset a-t-il changé ta conception de la vie chrétienne ?
Ce n’est que très lentement que j’ai commencé à considérer la « leçon » de ce verset : le renoncement volontaire à ce qui est charnel. J’y vois un double mouvement :
– Christ a entièrement vaincu le péché pour moi par sa mort expiatoire : tout m’est déjà acquis ;
– à moi maintenant de prendre l’initiative et de mettre à profit cette victoire dans ma vie.
C’est comme un potentiel infini que Dieu me laisse la responsabilité d’ « activer ». Si je veux coopérer, il m’aide à passer à l’action, à combattre la tentation et le mal, par des mesures personnelles. Il me préserve aussi de situations dangereuses pour mon âme.
Dieu est pratique. Il veut m’apprendre à surmonter mes travers. Dans l’épreuve et même les rechutes, je suis réconforté par l’assurance que Dieu lui-même a remporté la guerre finale. Cet apprentissage quotidien ici-bas ne s’achèvera qu’au jour d’entrer définitivement dans sa présence.
Comment te reconnais-tu dans l’expérience des Galates ? Cet enseignement a-t-il rééquilibré ta vie ?
Leur légalisme naissant redonne de la vigueur à leur ancienne nature charnelle (Gal 5.19-21). Paul rappelle la clé du « renoncement durable » : Jésus-Christ crucifié pour leurs péchés et ressuscité pour leur justification (Rom 4.25) ! En s’identifiant ainsi au Christ par la foi, ils en viennent à se soumettre à l’Esprit pour produire de bons fruits dans leur vie quotidienne (Gal 5.22-23).
De par ma nature terrestre, je suis vendu (en esclave) au péché (Rom 7.14), d’où toutes ces pensées, paroles et « ouvres mortes ». J’étais complètement immergé dans l’impureté sexuelle, l’amertume, la pitié de soi, etc. Après ma conversion à Jésus-Christ, l’Esprit et la chair ont longuement lutté en moi (Gal 5.17). L’Esprit a fi????????2?nalement pris le dessus en m’amenant à renoncer à ces ouvres-là pour m’en libérer (Gal 5.1). J’expérimentais donc non seulement Gal 5.24, mais aussi 5.25 : ayant reçu la vie de l’Esprit à ma conversion, je pouvais commencer à marcher par l’Esprit, i.e. à persévérer et à m’affermir en Christ, par pure grâce.
Comment envisages-tu désormais l’avenir ?
Ce n’est que le début, l’opposition est loin d’être terminée ! D’autres batailles font rage, plus subtiles, menant à d’autres renoncements (1 Pi 2.11) : attachement à l’argent, inquiétudes de la vie, incrédulité, crainte de l’homme ou de l’avenir, insatisfaction, égoïsme, manque d’amour, etc. ! Mais, selon Rom 8.11, j’ai toute confiance en l’ouvre du Saint Esprit dans ma vie. Et grâce à Dieu, mon cri final n’est pas celui de l’impuissance mais de la victoire : « Malheureux (misérable) que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! » (Rom 7.24-25a).
Pour terminer, j’aimerais vous laisser ces deux derniers versets :
« Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne vous mettez pas en souci de la chair pour en satisfaire les convoitises. » (Rom 13.14 ; pensez à Gal 3.27 et Eph 4.17-24).
« Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit ! Amen ! » (Gal 6.18).
Propos recueillis par Frédéric Mondin
NDLR : L’auteur insiste sur notre responsabilité à faire fructifier notre salut, sans toutefois remettre en cause l’unique source de ce salut obtenue par grâce, Dieu. La mise en page de cet article a été remaniée pour correspondre aux critères typographiques de la revue.
« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit, moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. » (Gal 6.7-9).
Introduction : une loi universelle
Dieu nous exhorte, par amour, à faire preuve de discernement. Il utilise pour cela une loi déjà employée (Job 4.8 ; Pr 22.8 ; Osée 8.7) : si nous semons du blé, ne nous attendons pas à récolter des tomates ! En réalité, les enjeux sont spirituels et s’appliquent aussi bien à la famille qu’à la société ou l’Église : les attitudes et habitudes charnelles et tous les mauvais choix nous corrompent. Au contraire, une saine semence spirituelle mènera à une saine récolte spirituelle éternelle. Ne semons pas des épines et des chardons, nous marcherions dessus tout au long de notre vie présente et pendant toute l’éternité. Quel avertissement solennel : ce que je vivrai plus tard, et même après la mort, dépend de mes choix présents (Rom. 2.4-11) !
1. « Ne vous y trompez pas » !
a) D’où viennent les erreurs ?
– De l’extérieur : traditions humaines, mauvais esprits, hommes bien ou mal intentionnés. Comme les Galates, nous sommes « empêchés d’obéir à la vérité » (5.7) car bien des questions « fascinantes » (3.1) envahissent nos discussions. Tel un ange de lumière, Satan nous induit en erreur, exploitant la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie (1 Jean 2.16). Il inspire aussi ces docteurs qui ont séduit nos frères de Galatie : « Ils garderont la forme extérieure de la piété, mais ils en renieront la puissance » (2 Tim 3.5). Ils rabaissent les exigences de Dieu au sujet de la repentance, de la foi, de la fidélité, de l’obéissance, de la sanctification et introduisent un « culte volontaire et d’humilité », « des bonnes ouvres », etc. Dieu nous met en garde, apprenons à l’écouter : « Que personne ne vous séduise par de vains discours. » (Éph 5.6 ; cf. 1 Jean 3.7 ;1 Cor 15.33).
– Du dedans : « Si quelqu’un pense être quelque chose, alors qu’il n’est rien, il s’abuse lui-même. » (Gal 6.3) « Pratiquez la parole et ne l’écoutez pas seulement, en vous abusant par de faux raisonnements. » (Jac 1.22, cf. v. 26 ; Apoc 3.17). « Le cour est tortueux par-dessus tout et il est méchant. Qui peut le connaître ? » (Jér 17.9) Combien de résolutions prises avec fermeté n’ont même pas résisté une journée (Pr 28.26) ! Le cour nous trompe car il ne sait pas tout, car il ne cesse de convoiter, et parce qu’il refuse de purifier sa conscience (1 Tim 1.19).
b) L’importance de nos choix
– Même ponctuels, ils déterminent nos progrès dans le temps et pour l’éternité : « Garde ton cour plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. » (Pr 4.23). Impossible d’influencer la trajectoire de la balle après avoir tiré ! De même, nous ne modifierons pas la moisson semée. Nous n’échapperons pas aux conséquences, quoiqu’on essaie de faire (Jér 2.35-36). Grâce à Dieu, le choix le plus décisif pour notre éternité s’offre au plus vil des incroyants jusqu’à la fin : l’infâme malfaiteur à la croix est devenu un être spirituel parce que son cour a rejeté ce qu’il était et compris ce qu’il devait être. Humblement, il a reçu de Dieu la révélation de Jésus et de son destin. Se tournant vers son Sauveur, il a demandé sa miséricorde. Il est passé des ténèbres à la lumière et de la mort à la vie (Luc 23.39-43). Il n’y a aucun progrès sans un bon choix et une décision de cour. ?
– Même anodins, ils ont des conséquences : « Un peu de folie l’emporte sur la sagesse et sur la gloire. » (Ecc 10.1b) Combien de paroles prononcées à la légère nous reviendront au jour du jugement (Mat 12.36) ? Nos yeux convoitent et nous oublions que nous péchons en le faisant (1 Jean 2.16), par négligence ou par résistance au péché. Une brèche dans la coque peut couler le navire. Un fil ténu peut constituer un lien très fort quand il est enroulé plusieurs fois autour du corps : la répétition de petits péchés apparemment insignifiants finit par nous asservir et par dévorer notre vie spirituelle. Chaque mot, pensée, acte, apparemment temporaire peut avoir des répercussions éternelles. Il nous reviendra de la manière dont il aura été semé. Même nos discussions sont enregistrées et nous les entendrons encore rejouer quand nous nous trouverons devant Dieu (Mal 3.16) !
– Même limités, leurs conséquences sont illimitées. Comme une petite graine donne un immense arbre, une action ponctuelle peut provoquer de grands et durables résultats. dans le bien comme dans le mal. Un verre de trop peut faire toute la différence sur la route, mais un choix selon Dieu bénira sans conteste votre vie et celle d’autres personnes : « L’Éternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cour. » (1Sam. 16.7). Les bons choix sont la source de notre bonheur !
– Même pris dans l’ignorance, ils ne nous innocentent pas : « Telle voie paraît droite devant un homme, mais à la fin, c’est la voie de la mort. » (Pr 14.12). J’ai beau plaider ignorer que ma graine était infectée, le résultat ne changera pas. De même, mon ignorance au sujet du péché que je commets ne me décharge pas de la culpabilité et ne me délivre pas de ses conséquences (Lév 5.17-19 ; Nom 15.24-30 ; Ecc. 5.6) ! .
Que semons-nous ?
Quel genre de graine semé-je par mon comportement ? Suis-je égoïste ou généreux ? Autoritaire ou conciliant ? Décourageant ou encourageant ? Méchant, amer, et agaçant, ou bon, courtois et apaisant ? Travaillé-je de manière diligente ou négligente ? « Maudit soit celui qui fait avec négligence l’ouvre de l’Éternel » (Jér. 48.10). Suis-je motivé par le regard des hommes ou par la crainte du Seigneur (Gal 1.10) ?
Mon temps de loisirs n’est pas non plus la porte ouverte aux plaisanteries vaines ou qui polluent l’esprit, aux lectures douteuses. Mon « oui » est-il « oui » et mon « non » est-il « non » ? Mes paroles sont-elles accompagnées de grâce et assaisonnées de sel ou de mensonges et d’exagérations ? M’arrive-t-il de penser une chose, d’en dire une autre et d’en faire encore une autre ? Suis-je un homme de parole (Mat 25.23) ?
Utilisé-je la Bible à ma convenance ? À des questions directes qui me coince, répondé-je comme craignant Dieu ou comme un diplomate craignant la confrontation, me réfugiant sous des excuses comme dans l’expression : « Vous ne connaissez pas mon cour » ? Bien sûr, seul Dieu connaît notre cour, mais nos prochains voient nos fruits ! Comment jugeons-nous et mesurons-nous les autres? Où est notre trésor et où sont concentrées nos pensées toute la journée (Mat 6.21) ? Nous repentons-nous sincèrement, et avons-nous placé toute notre confiance en Jésus-Christ ?
– Semer pour sa chair : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Rom 8.13). Semer pour la chair, ce n’est pas seulement commettre des péchés flagrants. Je peux faire le bien tout étant hypocrite. Je peux tomber dans un activisme fiévreux, même religieux, sans jamais consulter Dieu. Bref, sème dans la chair celui qui vit et travaille pour lui-même et non pour Dieu !
– Semer pour l’Esprit, c’est veiller et prendre plaisir aux choses de l’Esprit. Le v. 9 promet une moisson de bénédictions à celui qui croit aux paroles de Dieu, qui se repent en faisant deuil pour ses péchés, les confessant, les rejetant, se consacrant à Dieu, et qui garde diligemment une bonne conscience. Semer dans l’Esprit, c’est marcher avec abnégation avec son Sauveur et maître et travailler en sa faveur.
Quel homme peut semer pour l’Esprit ?
Il faut être né de Dieu et avoir renoncé à tout pour Dieu. Veiller sur la pureté de son cour et de sa conscience. Le croyant qui les néglige annule les effets de sa piété. Il attriste ou éteint l’Esprit Saint (Éph 4.30-31 ; 1 Thes 5.19). Il raidit son cou devant les reproches (Act 7.51). Pour son malheur, il se fait une spécialité de trouver un alibi pour dissimuler sa culpabilité : « Je ne savais pas », « C’est votre faute », « Vous ne connaissez pas mon cour », etc. Dieu ni personne ne peut attendre quoi que ce soit de celui qui s’invente des excuses.
Comptons sur la grâce de Dieu, non sur nos efforts ! Résistons « jusqu’au sang » s’il le faut contre le péché (Héb 12.4) et contre Satan. Le péché cesse d’être un style de vie pour le croyant né de Dieu « parce que la semence de Dieu demeure en lui » (1 Jean 3.9).
3. Comment semons-nous ?
L’ensemencement spirituel est fait avec des larmes et selon la justice : « Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chants d’allégresse. Celui qui marche en pleurant, quand il porte la semence, revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes. » (Ps 126.5-6) Ne comptons pas grandir en Christ sans nous immerger de manière sérieuse dans sa Parole (Col 3.16). N’espérons pas être renouvelés sans nous offrir entièrement comme sacrifice vivant (Rom 12.1-2).
N’oublions pas de témoigner de Christ. N’espérons pas un témoignage efficace sans mettre notre vie en ordre (Mat 5.19). Méfions-nous du temps excessif consacré à de vaines activités (télévision, etc.), de notre avarice, de nos compromis devant le péché ou devant notre manière parfois intéressée ou minimaliste d’interpréter la Bible. Et que vaut ma piété si je refuse de me réconcilier avec mon frère (Mat 5.24) ? Un cour orgueilleux ne moissonne pas la grâce (Jac 4.6) ; constamment infidèle et résistant aux réprimandes de Dieu, peut-il avoir l’Esprit du Christ (Pr 1.23) ? La persévérance du croyant le sauvera et lui donnera accès aux promesses de Dieu (Mat 24.13 ; Héb 10.36).
4. Le temps de la récolte : corruption ou vie éternelle
Dans la Bible, la « corruption » se reporte fondamentalement à la condamnation éternelle. D’autres corruptions existent cependant telles que la tristesse, l’agitation et la confusion, le découragement et les soucis qui dévorent l’âme, les maladies psychologiques dues aux désirs débridés ou à l’orgueil, la peur, la frustration, etc. Celui dont le cour sera motivé par l’égo recevra son plein de corruption au jour du jugement (És 17.10-11 ; Ag 1.5-9).
Quant à l’expression « la vie éternelle », la Bible dit : « Dites que le juste prospérera, car il jouira du fruit de ses ouvres. » (És 3.10) Le fruit de l’homme est manifesté par la formation de son caractère et de son utilité aux autres. De plus, le juste ne récoltera pas dans l’âge à venir le fruit de ses péchés parce que Christ l’a récolté sur la croix pour le compte du croyant. Si notre communion avec Dieu et avec les autres croyants est une source de joie, tout imparfaite qu’elle soit aujourd’hui, combien plus le bonheur et la prospérité dans l’âge à venir quand il sera cohéritier avec Christ et sera comme lui ! Incroyable mais vrai ! Dieu récompensera notre honnêteté et notre fidélité avec la monnaie du pays céleste.
Conclusion
Ne méprisons pas notre éternité pour de la boue, comme Ésaü a vendu son droit d’aînesse pour une bouchée de plaisir (Phil 3.8 ; Héb 12.16) : « Et si vous invoquez comme Père celui qui, sans considération de personnes, juge chacun selon ses ouvres, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour (sur terre). » (1 Pi 1.17).
Dieu n’est pas seulement sévère mais il est aussi miséricordieux (Job 11.6). Chacun de nous rendra compte de ce qu’il aura semé. Ceux qui auront trouvé refuge sous la grâce de Christ seront pardonnés ! Il jettera tous leurs péchés dans les mers profondes de l’oubli.
C’est Christ qui a moissonné sur la croix et à travers la croix le fruit de tout notre ensemencement coupable. Par conséquent : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur » dans sa présence (Act 3.19-20). Dieu nous réveillera et restaurera les années mangées par l’ennemi (Joël 2.25) ou par nos propres folies.
« L’Éternel agrée ceux qui le craignent, ceux qui s’attendent à sa bienveillance. » (Ps 147.11). Il aura de la pitié parce qu’il y prend plaisir ! « Oui, le bonheur et la grâce nous accompagneront tous les jours de notre vie, et nous habiterons dans la maison de l’Éternel jusqu’à la fin de nos jours. » (Ps 23.6). Amen !
Sébastien Théret, Frédéric Mondin
« Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. » (Gal 5.14-15)
Nos frères galates se comparaient, se défiant ou se jalousant tour à tour (5.26). Empêtrés dans les méandres charnels de leur fausse spiritualité, ils se détournaient de la grâce de Christ (5.4) pour ne plus adorer Dieu, mais leur propre ego : « Ce n’est que de l’orgueil que vient la querelle » (Pr 13.10a ; cf. Pr 28.25).
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13.34). Quel paradoxe : Jésus commande l’amour alors qu’il va subir le calvaire de la croix à cause de la dureté des hommes !
Il nous le répète aujourd’hui : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13.35). Les querelles ne viennent pas de cours purifiés par Christ. Pire, elles ternissent tragiquement l’éclat de grâce de notre témoignage chrétien.
Un enfant de Dieu irrité mesure rarement la gravité de ses propos ou de ses actes. Les Galates en arrivaient à « se mordre » : ils laissaient des traces tenaces de férocité dans leurs relations ! La morsure inocule alors son poison dans l’Église. La discorde répand son venin jusqu’à causer de durables divisions entre amis : « Un frère offensé est plus difficile à gagner qu’une ville forte, et les querelles sont comme les verrous d’un palais. » (Pr 18.19) Combien d’efforts patients pour conquérir une ville forte ou briser un verrou royal ?. Combien de temps pour guérir une amitié brisée ? Combien d’années pour défendre un christianisme discrédité par le péché d’un chrétien ? Combien de siècles pour reconquérir le renom de Christ perdu par de meurtrières querelles de religion ?
Opposons à la colère qui monte notre identité en Christ. « L’homme violent excite la querelle, mais celui qui est lent à la colère apaise la dispute. » (Pr 15.18) Le violent est dominé par sa nature pécheresse (la chair), mais celui qui est lent à la colère reflète le caractère et la justice de Dieu (Ex 34.6). « Ainsi, mes frères bien-aimés, que tout homme soit […] lent à la colère ; car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. » (Jac 1.19-20)
Les Douze ont côtoyé trois années le meilleur maître, mais ils passent leur temps à se comparer (Marc 9.33-34). La nuit où il sera livré en sacrifice, le Seigneur a besoin de leur soutien. Il vient d’instaurer la cène, moment poignant. Mais ils se mettent encore à se quereller « pour savoir lequel d’entre eux serait estimé le plus grand. » (Luc 22.24)
Que fait Jésus ? Bon, doux et bienveillant, le plus grand maître que la terre ait jamais porté leur enseigne patiemment les valeurs de son royaume. Non pas celles de la soif de pouvoir, mais celles de l’amour qui s’abaisse jusqu’à prendre la dernière place pour élever son prochain (Luc 22.25-27).
Les Douze, les Galates, de grands serviteurs dans l’histoire, ont tous été tentés de se comparer, de se « battre » pour être reconnus comme le plus important, le plus pieux, le plus fidèle, le plus près du Seigneur et de la vérité. La piété de ces hommes s’est subtilement séparée de Christ (5.4) pour tendre vers un légalisme caché. Celle où ils croient pouvoir jauger leur spiritualité – et celle des autres ! – sur des critères tout humains : rites, paroles, actes « convenables ». La réponse de Christ ne change pas : « Demeurez en moi » et vous porterez le fruit de la seule spiritualité vraiment vivante (Jean 15.4 ; Ps 37.4).
Le modèle d’humilité laissé par Christ à ses disciples (Jean 13 ; Marc 10.45) nous place devant un choix : l’amour qui édifie (1 Cor 13.5) ou le choc des volontés (1 Timothée 1.4 ; 6.4-5 ; 2 Tim 2.14 ; Tite 3.9). Servir ses propres intérêts, c’est arroser le terrain fertile aux vaines disputes qui perdent les hommes (1 Cor 10.24 ; Phil 2.21). Les talents gâchés ne font pas avancer le Royaume (Mat 25.24-29).
Les querelles sont un fruit de la chair (Gal 5.20), et ceux qui s’y engagent sont disqualifiés par Dieu pour enseigner (1 Tim 3.3). Les charnels marchent à la manière de ce monde où la jalousie et ses mesquineries sont monnaie courante (1 Cor 3.3 ; Jac 3.14,16). Or, ce qui nous est demandé, c’est d’être doux et honnêtes, non pas laxistes quant au mal, mais fuyant la querelle (Tite 3.2). Afin que les hommes lisent en nous la lettre d’amour de Dieu pour eux (Rom 13.13 ; 2 Cor 3.2).
Ô Galates insensés. Ô chrétiens insensés que nous sommes lorsque nous nous laissons conduire par la chair plutôt que par l’Esprit ! Le triste exemple des Galates nous avertit. Occupés à soigner leur degré de sainteté, ils se rendaient esclaves de préceptes sans force, et se comparaient sans cesse. Or, se comparer – pour se trouver nul ou super-spirituel – c’est risquer des affrontements qui n’honorent pas le maître. N’est-il pas extrêmement affligeant que des enfants du Dieu d’amour puissent en arriver à se déchirer et à se détruire de la sorte ?
À ceux qui recherchent une élévation spirituelle en obéissant à des préceptes moraux ou religieux, le doux Évangile de la grâce réplique que celui qui se cramponne à l’amour de Christ pour le répandre accomplit alors la loi tout entière (Gal 5.14 ; Rom 13.8-10). De la grâce seule découle la vraie paix (Gal 1.3 ; 5.22). La paix et non la discorde ! Voici ce qui caractérise les bienheureux enfants de Dieu (Mat 5.9). La désirez-vous plus que tout ? Dieu vous en rend responsable. Mais il ne vous laisse pas seul. Laissez-vous conduire par l’Esprit et vous accomplirez son ouvre de grâce et de paix.
Jean-Philippe et Stéphanie sont mariés, ils ont trois enfants. Ils ont personnellement expérimenté combien nos réactions aux épreuves douloureuses de la vie peuvent faire souffrir…
Comment expliquer la souffrance ?
La souffrance est un thème difficile. Elle est universelle : Nous en sommes tous affectés, parce que la création « a été soumise à la vanité. et soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. à cause du péché, . » (Rom 8.18-25).
Elle est répartie de façon inégale, selon le sexe, la culture, l’équilibre hormonal, etc. Elle ne peut donc être une cause de jugement de notre part.
La Bible parle beaucoup de la souffrance. Est-ce seulement pour nous enseigner ?
Pourquoi la souffrance ?
Job a souffert . Pourquoi Dieu a-t-il laissé faire Satan ? Si Job avait été agnostique, ou athée, il aurait fait reposer la faute sur les éléments, sur les Sabéens et les Chaldéens. Cette réponse n’est pas satisfaisante pour un chrétien !
Job était un homme « intègre et droit ; il craignait Dieu, et se détournait du mal ». C’était un homme moral et religieux. Il n’avait pas de péché qui au premier abord aurait justifié que Dieu le punisse. Il n’avait pas d’ennemi apparemment qui lui en veuille à ce point. Il offrait même des sacrifices pour d’éventuels péchés produits dans le cour de ses enfants !
Nous avons affaire à un homme détruit, dans une profonde détresse.
« Car les flèches du Tout-Puissant m’ont percé, et mon âme en suce le venin ; les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi. » (Job 6.4)
« Il m’a fermé toute issue, et je ne puis passer ; il a répandu des ténèbres sur mes sentiers. » (Job 19.8)
« . Que gagnerions-nous à lui adresser nos prières ? » (Job 21.15)
Il était troublé par la somme des souffrances qu’il devait supporter. La communication semblait impossible entre lui et Dieu.
Ainsi, le problème de Job reste un problème de croyant : Quand tout va mal, la foi devient dans un premier temps un obstacle : comment un Dieu si bon peut-il permettre cela, car rien se semble justifier une telle souffrance ! Si Dieu savait vraiment, il ne permettrait pas. N’y avait il pas une autre solution ?
Job a dit des choses dures sur Dieu.
« Mon âme est dégoûtée de la vie ! Je donnerai cours à ma plainte, Je parlerai dans l’amertume de mon âme » (Job 10.1)
« Qu’importe après tout ? Car j’ose le dire, Il détruit l’innocent comme le coupable [.] Il se rit des épreuves de l’innocent. » (Job 9.22,23).
« Pourquoi m’as-tu fait sortir du sein de ma mère ? » ( Job 10.18a)
Dieu aime la franchise, non l’hypocrisie ! Disons tout à Dieu ! Et moi, suis-je capable d’entendre des paroles de souffrances de la part de mon frère ou de ma sour ? Des paroles de révoltes ? Job était humain, et il était normal qu’il manifeste ses sentiments dans cette grande souffrance. En tous cas, Dieu n’est pas resté indifférent à ses paroles.
Alors pourquoi la souffrance ?
Satan demande à Dieu si Job l’adore pour ce qu’il est ou pour ce qu’il lui donne. Autrement dit, est-ce que Dieu est digne d’être aimé et obéi, indépendamment de ce qu’il nous donne ? Et l’homme est-il capable d’aimer gratuitement ? Satan dit que non ! Et Job prouve le contraire !!
Si maintenant Dieu avait expliqué à Job le problème, Satan aurait toujours pu dire que Job savait qu’il serait délivré. Il fallait donc que Job ne sache rien, et qu’il fasse confiance à Dieu. Il fallait que l’amour de Job soit détaché de tout intérêt.
Mais pourquoi Dieu a-t-il jugé nécessaire pour Job d’en passer par là ?
Et pour nous maintenant ?
« Attache-toi donc à Dieu, et tu auras la paix ; tu jouiras ainsi du bonheur. » (Job 22.21)
« Ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu’il se regardait comme juste. » (Job 32.1)
Les amis avaient une foi marchande. Et le cas de Job leur posait problème. Il ne rentrait pas dans le cadre théologique qu’ils croyaient juste, et que Dieu condamnera. Les amis de Job avaient besoin d’une réponse claire et nette. Ils sont donc tombés dans le piège de Satan, à savoir : « je suis juste, donc j’échapperais certainement à la souffrance, car Dieu n’aura pas besoin d’elle pour m’enseigner ».
Satan a voulu toucher Job directement, et s’est aussi servi de son entourage pour l’amener à renier son intégrité. Veillons donc à ne pas tomber dans ce piège, quand nous essayons de venir en aide à quelqu’un.
Quelle est le motif profond de notre obéissance à Dieu ? Est-ce de faire du bien pour échapper à la souffrance et d’être béni, ou est-ce parce que nous l’aimons malgré les souffrances qu’il peut permettre dans nos vies (Job 19.13-18) ?
Voici la réponse de Dieu face au comportement des amis : « L’Éternel dit à Éliphaz de Théman : Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n’avez pas parlé de moi avec droiture comme l’a fait mon serviteur Job. » (Job 42.7)
Réponse de Dieu face à ma souffrance : sa toute-puissance et son amour, pour moi
La SEULE réponse de Dieu aux quelque 300 questions de Job est sa TOUTE PUISSANCE (Job 38 à 40) !
Ainsi est employé 60 fois dans la Bible pour le nom de Dieu le terme « Eternel Dieu Tout Puissant » dont 32 fois dans le seul livre de Job (48 fois dans l’ensemble de l’Ancien Testament).
Nous sommes précieux à ses yeux, malgré les apparences de notre vie.
La réponse de Dieu à Job
Job 42.1-6 démontre que les réponses sont finalement secondaires. Quand nous souffrons, nous avons besoin d’une révélation de la part de Dieu. Job a eu besoin de lui parler. Aucun homme ne pouvait rassurer Job hormis Dieu lui-même. Aussi, l’une des attitudes les plus saines à adopter avec ceux qui souffrent reste tout d’abord de pleurer avec eux. Tout simplement. Nous pouvons ensuite prier que Dieu se révèle à eux dans sa « Toute-puissance ». « Veuille me délivrer, ô Éternel ! Éternel, viens en hâte à mon secours ! » (Ps 40.14)
Actes 27 décrit le voyage dramatique de Paul, depuis Césarée jusqu’à Rome. L’apôtre comparaît à Césarée devant le gouverneur romain Festus et le roi Agrippa. Il est reconnu innocent. Mais accusé par les Juifs, il craint de leur être livré à Jérusalem. Il demande donc de comparaître devant l’empereur, ce qui est son droit de citoyen romain. Cela implique un voyage à Rome, que l’apôtre doit effectuer en tant que prisonnier.
C’est un navire d’Adramytte qui est choisi pour ce transport. Cette localité se trouve près de Troas au nord-ouest de l’Asie Mineure. Remarquons que les marins de cette époque maîtrisaient fort bien la navigation en Méditerranée et qu’ils ne craignaient pas des distances de plusieurs milliers de kilomètres. Il leur suffit d’une journée pour voguer de Césarée à Sidon où Paul a la liberté de visiter les frères.
L’escale de Myra
Après avoir côtoyé l’île de Chypre, le navire aborde à Myra en Lycie au sud de l’Asie Mineure. Il s’y trouve encore aujourd’hui les ruines assez bien conservées d’un théâtre romain, preuve que Myra comptait plusieurs dizaines de milliers d’habitants. Plus tard, furent creusées des tombes rupestres qui sont maintenant l’autre attraction du lieu. Rome, la capitale impériale compte à cette époque un million d’habitants, elle a donc besoin d’une quantité considérable de nourriture. Dans ce but, les navires sillonnent la Méditerranée et remplissent leur cale de blé ou d’autres produits afin de les vendre à Rome. Au sujet de Myra, un guide de la Turquie dit ceci : « La vallée du Demre où se trouve Myra est une région agricole fertile. Les tomates, les aubergines et d’autres légumes y poussent très bien. À l’époque d’Hadrien, les Romains y ont construit des greniers à blé dont on peut voir encore aujourd’hui les ruines. Ces céréales étaient stockées pour les garnisons romaines ou même pour la ville de Rome. »
C’est très probablement un navire céréalier que le capitaine responsable des prisonniers choisit pour la suite du voyage. Ce bateau est plus gros que le précédent. En plus des marchandises, 276 personnes trouvent place à bord. Nous n’avons aucune indication biblique que Paul a évangélisé Myra. Il était prisonnier et n’a pas forcément eu le temps ni la liberté de le faire. Pourtant une forte tradition chrétienne est attachée à Myra. Une église a été construite au XIe siècle et le Saint-Nicolas qui offre généreusement ses cadeaux aux enfants est originaire de cette ville1 . En effet, un certain Nicolas fut évêque de cette localité et a participé au Concile de Nicée en 325 après J.-C. Même si cette présence chrétienne doit plus à la tradition qu’à la vérité biblique, il est tout de même remarquable que, là où l’apôtre a passé, subsistent des éléments chrétiens.
La navigation au sud de l’île de Crète
La saison est avancée et devient défavorable à la navigation, ce qui rend impossible l’abordage à Cnide. L’équipage réussit tout de même à rallier Beaux-Ports au sud de la Crète. Contrairement à l’avis de Paul, la décision est prise de tenter de continuer le voyage jusqu’à Phénix, port qui est meilleur pour l’hivernage, car, à cette époque, on ne navigue plus pendant l’hiver. C’est à ce moment-là que se déchaîne la tempête et pendant 14 jours le bateau dérivera sans contrôle, à la merci des éléments. Quelle angoisse pour l’équipage et les passagers ! La Crète est une île très méridionale, à la latitude de Tunis. Il peut y faire très chaud. Mais les sommets crétois atteignent 2000 m d’altitude. En automne, la mer est encore très chaude et la fraîcheur commence à se faire sentir en altitude surtout si elle est accentuée par les perturbations venant du nord. Cela peut expliquer pourquoi de fortes tempêtes caractérisent cette région.
L’échouage à Malte
L’équipage soupçonne que le navire en perdition est proche d’une terre, car il entend le bruit des vagues roulant sur le rivage et les mesures de la sonde confirment cette idée. Cette fois, l’avis de Paul est écouté et la chaloupe vide est jetée à l’eau. Sur le conseil de l’apôtre, chacun mange. Les prisonniers sont épargnés, ce qui est contraire à la coutume, car, en cas de fuite, c’étaient les gardiens qui risquaient la mort. Le bateau s’échoue, les nageurs le quittent d’abord et les non nageurs rejoignent le rivage sur des débris. Conformément à la promesse du Seigneur révélée à Paul, tous sont sains et saufs. Ils découvrent plus tard qu’ils sont à Malte dans un endroit qui s’appelle maintenant la Baie Saint-Paul.
De ce récit biblique et véridique, on peut tirer plusieurs enseignements.
Quels conseils faut-il suivre ?
À Beaux-Ports, deux avis s’opposent. Les professionnels désirent continuer le voyage et atteindre un meilleur port. Paul conseille de rester sur place, car les risques sont trop grands si l’on quitte ce lieu. Paul est un apôtre, un intellectuel, vraisemblablement sans expérience maritime. C’est pourquoi le choix des responsables du voyage est logique. mais il est mauvais. Cette traversée maritime est hors norme, elle ne ressemble pas aux autres. C’est Dieu qui prend soin de son serviteur Paul et qui le conduit à Rome. Ce ne sont plus les règles humaines qui sont valables, mais les normes bibliques.
Dans des situations difficiles où des avis divergents s’affrontent, il est sage de ne pas se confier uniquement dans nos capacités humaines (professionnelles, par exemple), mais de rester ouvert à des options différentes lorsque le Seigneur l’indique clairement par son Esprit.
L’ange
Luc nous rapporte qu’un ange s’est approché de Paul et lui a transmis un message divin : Paul comparaîtra devant l’empereur et tous les passagers seront sauvés. Je n’ai aucun doute sur l’authenticité de ce fait, mais cela pose tout de même problème. Paul a bénéficié du service d’un ange mais je n’en ai jamais vu. De même, je n’ai jamais entendu dire que dans mon entourage chrétien un ange se soit montré. Dieu parle-t-il encore par des anges aujourd’hui ? Il l’a fait pour Paul, pour les bergers de Bethléem, pour Joseph en songe, pour les femmes lors de la résurrection de Jésus. Les anges ont encore exercé leurs ministères dans bien d’autres occasions. Ils apparaissent par périodes, quand Dieu le veut. Personnellement je m’en tiens à Hébreux 1.1-2. Dieu parle par le Fils qui est aussi la Parole faite chair, c’est-à-dire l’Écriture. Pour nos temps, il faut s’en tenir à cela et ne pas rechercher l’extraordinaire, le sensationnel. Croyons à l’existence des anges, à leur ministère, laissons à Dieu le soin de les envoyer quand bon lui semble et recherchons sa volonté par l’Écriture !
S’alimenter
Juste avant l’échouage, Paul donne l’exemple, se nourrit et insiste pour que chacun le fasse. « C’est nécessaire à votre salut, dit-il. » Il pense dans ce cas, à la dimension humaine du salut. Un bain forcé attend les naufragés dans de l’eau pas forcément très chaude. Les passagers sont à jeun. Ils ont subi de fortes angoisses et le mal de mer, ils peuvent être affaiblis, ils ont besoin de force pour gagne la terre et survivre. Paul a pris de l’autorité, on a constaté que ses conseils sont bons et ils sont appliqués. Selon le modèle de Jésus, Paul remercie Dieu pour le repas, il se nourrit et tous font pareil.
Se nourrir est un excellent principe pour la vie de tous les jours, mais ce conseil n’est pas très nécessaire aujourd’hui dans notre civilisation occidentale où les gens sont souvent trop gros (ailleurs cela peut être différent.) Nous remplissons communément notre estomac trois fois par jour. Sommes-nous aussi réguliers pour nourrir notre âme ? Dieu a donné la manne aux Israélites dans le désert, la manne qui est le pain du ciel annonçant Jésus-Christ le pain de vie.
Pas de vie chrétienne équilibrée, de progrès dans la foi, si nous négligeons de nourrir soigneusement notre âme !
La souveraineté de Dieu
Ce voyage a présenté des dangers maximum. Les risques de noyade étaient évidents et les passagers ont éprouvé un taux d’angoisse élevé. Finalement, la cargaison et le bateau furent perdus et les passagers tous sauvés. Où l’errance en Méditerranée finit-elle ? À Malte, une île de 27 km de long et 15 de large, un point minuscule dans la Grande Mer. De plus, elle est bien située sur la route maritime en direction de Rome. Quatorze jours d’errance sur un navire incontrôlé et qui s’échoue à Malte ! Est-ce du hasard ? Les uns peuvent le penser. Pas moi ! En fait, le grand Dieu de Paul, qui est aussi le nôtre, a veillé sur le bateau et l’a dirigé ainsi. Il faut y voir la sollicitude souveraine de Dieu envers ses enfants fidèles.
Une sorte de parabole en guise de conclusion
Ce récit raconté par le médecin Luc, doué d’excellentes compétences d’historien, est bien réel et véridique. Mais il a également la valeur d’une sorte de parabole. Chacun, vu sa condition humaine, doit aussi accomplir une sorte de voyage obligatoire, sans possibilité d’y échapper. C’est le voyage de la vie, de la naissance à la mort physique. Comme pour Paul, il peut arriver que ce parcours soit dangereux, parsemé d’écueils et de crises. Nous pouvons éprouver de nombreuses et fortes angoisses. Beaucoup accomplissent ce voyage de la vie avec leurs propres forces ou pire en se fiant à des puissances malsaines ou occultes. D’autres choisissant sagement d’implorer le secours d’en haut, du Dieu qui a contrôlé le voyage de Paul. Ce Dieu qui sait diriger les navires en détresse, peut aussi nous faire réussir le voyage parfois dangereux de la vie. Faisons le bon choix !
Note
1Dans certains pays du nord de l’Europe, on fête la Saint-Nicolas et il est de tradition d’offrir des cadeaux aux enfants à cette occasion plutôt qu’à Noël.
« C’est pour la liberté que Christ nous a délivrés. Demeurez donc fermes et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude » (5.1).
Si votre religion se fait routine creuse et sans communion avec Dieu.
Si votre image de bon ou de mauvais chrétien vous inquiète.
Si vous êtes découragé par vos échecs ou par les divisions d’églises.
Si la foi, l’amour, et l’espérance ne veulent plus dire grand chose.
Si les symptômes persistent.
Consultez l’épître aux Galates !
Quel prodigieux réconfort cette épître apporte-t-elle à ceux qui échouent dans leurs efforts de maintenir un standard religieux ou une pureté morale ! Dieu promet une sainteté inconditionnelle et la vie éternelle à tous ceux qui se confient dans le sacrifice du Christ en croix ! Dans cette épître, surnommée « Magna Carta », le croyant déroule la « Grande Charte » de sa liberté en Christ : aucune obligation morale, aucune pression religieuse ne sauraient imposer leurs critères de façade au fidèle qui appartient à Christ.
1. La croix et l’Esprit : l’esprit de la croix
Comme souvent dans la correspondance apostolique, ces sublimes éclairs de vérité nous parviennent dans un contexte d’échec. Fraîchement convertis, les Galates se laissent influencer par des Juifs venus leur apporter un soi-disant Évangile supérieur qui fera d’eux des « superchrétiens ». Croire ne suffirait pas, il faudrait aussi, selon eux, observer une série de préceptes religieux précis pour s’élever à un stade ultime de spiritualité.
Si nous comprenions l’engrenage diabolique qui les éloigne de Dieu, nous déjouerions bien des pièges. En effet, la déviance galate exprime encore nos tragédies modernes. Inspirés par une sorte d’instinct religieux, nous adhérons promptement à des recettes spirituelles du bien-être, à des guides du bon chrétien : fais ceci, Dieu te bénira. Nous nous concentrons tellement sur les moyens de parvenir au bonheur – fût-il « spirituel » – que nous en oublions de « vivre pour Dieu » (2.19) !
« « Le secret de Dieu est avec ceux qui ont eu le cour brisé par la croix, mais guéri par l’Esprit. » (P.T. Forsythe) [Voilà] deux pans essentiels du christianisme. La croix en tant qu’unique chemin par lequel une personne peut devenir juste aux yeux de Dieu, et l’Esprit de Christ en tant qu’unique chemin par lequel une personne peut obéir à Dieu […] Et si nous voyons tant de rage de la part de Paul à défendre sa personne et son Évangile, c’est que des hommes ont aveuglé, fasciné, les Galates en les persuadant d’agir à la place de l’Esprit et d’ouvrer en vertu de la loi là où la foi devait accepter la croix. » (John Piper, www.desiringgod.com).
2. Une salutation qui met les points sur les « i » (1.1-5)
Dès l’adresse de sa lettre, Paul clame haut et fort son autorité et son Évangile (1.1-5).
Aux v. 1-2, il affirme avoir reçu mandat de Dieu directement et non d’une institution ecclésiastique ou d’un autre apôtre. Mépriser l’enseignement apostolique, c’est comme se moquer de Dieu (6.7) !
Au v. 3, la salutation de Paul résume ce dont les Galates ont besoin et que l’Évangile annonce : la grâce et la paix. La grâce me rappelle que Christ a tout accompli : aucun mérite personnel ne contribuera jamais à ma sainteté. La paix, qui vient en second, en est le prolongement naturel : la réconciliation avec Dieu, avec les hommes, et avec soi : « Ces deux termes, grâce et paix, constituent le christianisme » (Martin Luther).
Au v. 4, Paul rappelle dans un modèle de concision le cour de l’Évangile que les Galates oublient : la corruption de ce monde (« le présent siècle »), la réalité du péché, le besoin d’en être délivré, et le sacrifice volontaire de Jésus qui nous en délivre, accomplissant ainsi le plan souverain du Père. L’Évangile a un cour, prenons-en soin : la santé de notre être tout entier en dépend !
Au v. 5, Paul exalte alors la gloire de Dieu. Et quoi de plus normal pour un chrétien que de poursuivre l’ouvre de la grâce de Dieu ainsi : en lui rendant toute la gloire. Combien de fois utilisons-nous la grâce de Dieu pour un plaisir individuel ? Nous la dévions de sa fonction initiale. Pas étonnant que la paix et la joie disparaissent. Je ne suis pas sauvé pour savourer égoïstement mon salut, mais pour être rendu capable d’adorer Dieu seul et de faire connaître sa gloire.
Suggestion : lorsque la Parole de Dieu n’est plus source principale de vérité (v. 1-2), que la grâce et la paix s’éloignent (v. 3) , réajustons notre Évangile (v. 4) et nos perspectives (v. 5).
3. À bas les contrefaçons ! (1.6-10)
Consternation ! Au v. 6, Paul exprime son effroi : les Galates « retournent leur veste » (sens du verbe « se détourner »). Ils tournent le dos à leur vocation spirituelle, l’appel de la grâce. Ils « désertent » Dieu lui-même.
Contradiction ! Au v. 7, Paul démontre que cet « évangile d’un autre genre » est un faux : il n’y a pas d’alternative au seul Évangile de la grâce. Quand le trouble domine une assemblée ou un croyant, la cause en est souvent l’influence d’un faux évangile (cf. 5.8).
Confrontation ! Aux v. 8-9, confrontés à Dieu, ces faux raisonnements et leurs docteurs ne subsistent pas. Séparons-nous vite d’eux avant qu’ils ne nous séparent de Christ (cf. 5.4) ! Confrontons aussi notre pratique à celle de Paul, qui cherche à satisfaire Dieu avant tout, sans se laisser influencer par la peur du qu’en dira-t-on.
Suggestion : il n’existe qu’un seul Évangile. L’altérer serait le pervertir dans son essence… et vivre une piété chrétienne sans vie, ayant renié Celui qui en fait la force : « Christ qui vit en moi » (2.20).
4. Mouvement de l’épitre
Nous venons de parcourir brièvement la salutation et l’introduction de Paul, dans lesquelles se trouvent en germe les arguments de sa lettre. La grande question tourne autour de notre liberté en Christ.
Tout d’abord, Paul défend ce en quoi il est un homme libre (ch. 1-2). L’expérience d’un apôtre n’est pas normative, mais Paul doit affirmer que, libre de toute autorité humaine, il ne dépend que de Dieu (1.11-12). Tout le prouve : – sa conversion miraculeuse grâce à l’intervention directe de Christ (1.13-16) ;
– son ministère hors de la sphère d’influence des autres apôtres (1.16-21), quoique reconnu par les églises juives où il n’a pas travaillé (1.22-24) ;
– son autonomie reconnue par ces apôtres (2.1-10) ;
– son impartialité en faveur de l’Évangile, quand celui-ci est menacé, y compris par un ténor de l’Église (2.11-21).
Ensuite, il démontre en doctrine de quoi nous sommes libérés (ch. 3-4). L’Évangile est supérieur en tout sur la loi. Les judaïsants font tenir à la loi un rôle destiné à la foi. Paul fera appel à leur expérience (3.1-5), à l’Écriture (3.6-4.17), encore à leur expérience (4.8-20), puis à l’Écriture (4.21-31).
. Dieu envoie son Esprit, gage du salut, à ceux qui le reçoivent par la foi, non par leurs mérites (3.1-5). Les croyants appartiennent à la famille de Dieu dont l’archétype est Abraham en tant qu’homme de foi, non en tant qu’icône du judaïsme (3.6-9). La loi exige la perfection. S’y attacher, c’est s’attirer sa malédiction (3.10-12). Le seul moyen d’en échapper, c’est d’accepter que Christ a porté cette malédiction pour nous en libérer (3.13-14).
. La promesse donnée à Abraham est supérieure à l’alliance contractée avec Moïse. La loi n’était que secondaire et temporaire, en attendant que Christ accomplisse la promesse (3.15-18). Bonne, la loi montre le chemin de la perfection, mais ne permet pas de le suivre. Au contraire, elle conduit l’homme à reconnaître son besoin d’être sauvé par un autre que lui-même. En acceptant par la foi que Christ a porté sur lui la malédiction qui lui était destinée, l’homme en est libéré inconditionnellement (3.19-24).
. L’Évangile unit là où les préceptes séparaient (3.25-28). Le croyant n’est plus dominé par la crainte de mal faire, par la pression religieuse ou morale, mais Christ lui a acquis un statut d’héritier (3.29).
. La foi chrétienne rend caduque la nécessité de vivre sous la pression de règles (4.1-11). Il s’agit maintenant de retrouver l’unité brisée par un légalisme importé par des hommes perfides (4.12-20). Les Galates doivent donc chasser ces agitateurs qui dénaturent leur liberté en Christ (4.21-5.1).
Il explique enfin en pratique pour quoi nous sommes libérés (ch. 5-6). Qui comprend combien il a été gracié peut gracier à son tour et commencer à vivre l’unité promise en Christ.
. Christ affranchit le croyant de la loi comme guide de sainteté. Accepter le rite religieux de la circoncision annulerait les bénéfices de la grâce acquis par Christ. Ces faux docteurs n’ont rien à faire là ; ils troublent les Galates en calomniant l’enseignement de Paul (5.1-12). Paul précise : liberté n’est pas licence. Laisser la chair dominer, c’est risquer l’autodestruction des églises. Nous ne sommes plus esclaves de la chair ou de la loi, mais nous devenons les obligés du Corps de Christ, par amour (5.13-15).
. En prenant position dans le conflit interne entre chair et Esprit, nous pouvons laisser Dieu nous diriger (5.16-18). Lui seul sanctifie. Nous nous démarquons progressivement de l’immoralité et de l’idolâtrie ambiantes, Dieu nous transformant peu à peu à l’image du caractère de Christ (5.19-25).
. Notre nouvelle identité se manifeste par toutes sortes de bonnes ouvres, affranchies d’une vision égocentrique et d’ambitions vaines et néfastes. La communion fraternelle se développe, y compris en temps de crise, chacun ayant trouvé sa valeur en Christ et non en se comparant aux autres (5.26-6.5). Elle se développe aussi en partageant généreusement les biens spirituels et matériels. C’est ainsi que l’on sème dès ici-bas pour le salut que Dieu a promis (5.16-6.10).
. Paul conclut en relevant le contraste entre les faux docteurs et lui. Eux se glorifient dans une piété de façade, mais Paul le fait dans la croix de Christ et ses marques d’appartenance au Seigneur Jésus (6.11-15). Il achève sa lettre par un encouragement à vivre dans la grâce de Christ, seul moyen de préserver l’unité. Une assemblée qui vit pleinement la grâce qu’elle a reçue connaîtra la paix et la miséricorde. Qu’on se le dise (6.16-18) !
Conclusion : pour une foi en action
Comme les Galates, beaucoup de chrétiens et d’assemblées ne vivent pas la paix de Christ (1.7 ; 5.15). Pourquoi ? Ils se sont détournés de leur vocation spirituelle, de l’appel de la grâce divine (1.6). Ils tentent d’assurer leur spiritualité par toutes sortes de règles auxquelles ils s’asservissent ou bien ils se « laissent vivre » par une foi passive, tout en assurant un service religieux minimum pour leur bonne conscience. Ils pensent ainsi suivre un Évangile, quoiqu’il n’y ait pas d’autre règle que la grâce de Dieu, par laquelle nous vivons et grandissons.
Quand le christianisme tourne autour d’interrogations narcissiques ou humanistes, il court le risque de minimiser le rôle du sacrifice de Christ à la croix et la puissance du Saint-Esprit dans les vies.
« Je ne rejette pas la grâce de Christ,
car si la justice s’obtient par la loi,
Christ est donc mort en vain. »(2.21).
Lorsqu’il y a péril en « la demeure de la foi » (6.10), ne nous lassons pas de nous rappeler les uns aux autres que « toutes nos sources sont en lui » (Ps 87.7). Puis agissons… ensemble !
de Charles H. Spurgeon
Éditeur : BLF Europe, réédition 2006. 144 pages • Réf. 2072 • 8,50 €. Dans toute librairie chrétienne ou chez l’éditeur à www.blfeurope.com.
Alors que l’homme s’attache à ses performances, ce livre nous ramène à une réalité spirituelle incontournable pour le chrétien : la grâce de Dieu. Sa lecture vous donne l’impression de la toucher d’un peu plus près. Ce n’est pas pour rien que Charles H. Spurgeon fut surnommé le « prince des prédicateurs ». Il nous décrit la grâce de Dieu avec toute la passion et la vitalité qui le caractérisent.
Ce livre est un classique du XIXe siècle. Il ne possède pas toujours la facilité et la fluidité de lecture à laquelle nous sommes habitués par nos livres contemporains. Cependant, le travail éditorial de cette réédition en a considérablement rafraîchi le style tout en tentant de rester fidèle à l’esprit de l’auteur.
Le sujet est loin d’être dépassé. Tout par grâce énonce des vérités bibliques qui s’appliquent encore parfaitement aujourd’hui. La paix et la joie qui découlent de la grâce devraient vous inonder à la fin de cette lecture, comme si vous vous étiez approchés un peu plus de Dieu et de Jésus.
La grâce est indispensable au pécheur qui vient à Jésus-Christ. Ce livre répond bien à ceux qui s’interrogent, à ceux pour qui la foi et la grâce sont du domaine de l’abstrait, à ceux pour qui il semble inutile de parler de Dieu.
Mais n’oublions pas que la grâce ouvre tout autant dans la vie du croyant. Chaque chrétien peut le lire et découvrir d’une manière rafraîchissante la profondeur de l’amour et de la miséricorde de Dieu à son égard. Revenez à Dieu et laissez-le transformer votre vie.
Extraits du chapitre 9
« Le seul point sur lequel le pauvre pécheur impuissant doit fixer son esprit est cette affirmation divine : « Christ est mort pour des pécheurs » ; c’est son unique espoir de délivrance. »
« Dites-vous bien ceci : l’homme qui se repent sincèrement n’est jamais satisfait de sa repentance. »
« Se repentir, c’est changer d’attitude à l’égard du péché, à l’égard de Christ et à l’égard de toutes les choses de Dieu. Cela implique certainement de la tristesse, mais le point important, c’est de détourner son cour ????Aê????C¨?? du péché pour le tourner vers Christ. »
« Ce n’est pas en vous repentant que vous verrez Christ, mais c’est la vue de Christ qui vous donnera la repentance. Avec toute votre repentance, vous ne pouvez pas créer un Sauveur, mais le Sauveur fera naître en vous la repentance. »
« Ce qui sauve, ce n’est pas une grande foi, mais c’est une foi vraie, et ce n’est pas de la foi que dépend le salut, mais de Christ en qui la foi se confie. Une foi pas plus grosse qu’un grain de semence de moutarde est suffisante pour le salut. »
« Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ pour passer à un autre évangile, non pas qu’il y ait un autre évangile. » (Gal 1.7)
Qu’est-ce que l’Évangile ? Que diriez-vous à quelqu’un qui désirerait devenir chrétien ? Quelles vérités essentielles faut-il croire pour être sauvé ? Le paradoxe est que ces questions, élémentaires au demeurant, font l’objet de larges débats au sein de l’Église.
Je crains que, dans bien des milieux, un tout autre message ait remplacé la bonne nouvelle du salut. Une organisation traditionnelle a produit un film pour aider les chrétiens à conduire une personne à Christ. Franchement, la vision erronée qu’il présente de l’Évangile est effrayante.
En trente minutes de film, aucune mention de la résurrection. Il est question de pardon sans définir le péché ; il invite à faire confiance à Christ, sans expliquer la foi. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le film conseille aux croyants de ne jamais parler à un non chrétien de la seigneurie de Christ, de la soumission à sa personne, de l’abandon de notre volonté, du renoncement au péché, ou de l’obéissance à Dieu. Ces vérités n’auraient pas leur place dans la prédication de l’Évangile, mais devraient être réservées pour une phase ultérieure, après que la personne se soit convertie au christianisme !
L’intention est louable : préserver l’Évangile de la grâce seule, sans les ouvres humaines. Il faut expliquer cette vérité biblique : le salut ne peut en aucune façon se gagner ou s’obtenir par les efforts de l’homme. Cependant, par crainte d’enseigner la justice personnelle, sont gommés du vocabulaire évangélique les termes bibliques de repentance, d’obéissance et de soumission.
La foi n’est plus que l’adhésion intellectuelle à quelques vérités fondamentales sur Christ. On peut croire sans obéir. La foi est dépouillée de sa connotation morale, la marche chrétienne selon la justice devient une option. Même la manière dont nous invitons les gens à se tourner vers Christ reflète cette déviation : « Prenez une décision pour Christ ! » Quand pour la dernière fois avez-vous entendu une prédication évangélique exhortant les pécheurs à se repentir et à suivre Christ ? Cependant, n’est-ce pas là le langage que Jésus lui-même a tenu (Mat 4.17 ; Marc 8.34) ?
Cette question peut susciter la controverse. Cependant, tout le monde s’accorde sur ce point : la plus importante question à laquelle soit confrontée l’Église, aujourd’hui, est celle d’une redéfinition de l’Évangile. L’Évangile que nous présentons a des conséquences éternelles. S’il est l’Évangile véritable, il peut conduire des hommes et des femmes dans le royaume éternel. Si le message est corrompu, il peut donner de faux espoirs à des personnes non encore sauvées, tout en les maintenant dans un état de condamnation éternelle. Ce n’est pas une subtilité de théologiens. C’est une question que tout croyant doit comprendre et assimiler parfaitement.
Voici quelques-unes des manières dont on peut aborder la question :
1. Reçoit-on Jésus comme Seigneur et Sauveur, ou comme Sauveur seulement ?
Certains disent qu’on peut refuser d’obéir à Christ tout en le recevant comme Sauveur : le don de la vie éternelle est accordé en gage de la foi même à ceux qui rejettent les exigences morales et spirituelles de Christ. Pour eux, la soumission accompagnant la foi salvatrice est une idée nouvelle.
Or, il n’y a encore pas si longtemps, nul n’aurait osé suggérer que l’on puisse être sauvé tout en s’obstinant à refuser de s’incliner devant l’autorité de Christ. Presque tous les passages bibliques majeurs traitant de la foi qui sauve soulignent la seigneurie de Jésus (Act 2.21,36 ; Rom 10.9-10).
2. La repentance est-elle essentielle au salut ?
Certains disent que le fait de se détourner du péché est une ouvre humaine qui, comme telle, ne saurait être associée au salut. Pour faire correspondre l’appel biblique à la repentance avec leur manière de voir, ils redéfinissent la repentance en la réduisant à un simple changement d’opinion quant à l’identité de Jésus.
Cependant, si l’on s’en tient à l’enseignement biblique, la repentance est une volte-face complète par rapport au péché et à soi-même, pour se tourner vers Dieu (1 Thes 1.9). Pas plus que la foi elle-même, la repentance n’est le résultat d’efforts humains. Elle n’est pas davantage un travail de préparation exigé en vue d’amener le pécheur au salut. La vraie repentance est inséparable de la foi, et comme elle, elle est l’ouvre de Dieu qui agit dans le cour de l’homme. Elle est la réaction inévitable que Dieu produit dans le cour de la personne qu’il est en train de racheter.
3. Qu’est-ce que la foi ?
Certains disent que la foi n’est que la croyance en certains faits. Un théologien en vogue affirme que la foi n’est rien de plus que l’assurance en l’offre divine de la vie éternelle.
Or, selon la Bible, l’objet de la foi n’est pas l’offre divine ; c’est la personne de Jésus-Christ. C’est la foi en lui, qui sauve et non le simple fait d’accepter ses promesses ou ce que la Bible dit de lui. La foi qui sauve dépasse la seule acceptation de certains faits. Les démons eux-mêmes ont cette sorte de foi (Jac 2.19).
Croire en Jésus signifie le recevoir entièrement, tel qu’il est (Jean 1.12). Cela implique deux choses : le confesser en tant que Sauveur et se soumettre à lui en tant que Seigneur. En fait, l’Écriture utilise parfois le mot « obéissance » comme synonyme de foi (Héb 5.9).
4. Qu’est-ce qu’un disciple?
Depuis une centaine d’années environ, un disciple est une sorte de chrétien supérieur. Selon cette nouveauté, on devient croyant à la conversion, et plus tard disciple, quand on passe de la foi à l’obéissance.
Cette conception permet d’obéir aux exigences redoutables de Jésus seulement bien après la conversion. Lorsque Jésus exhorte chaque être humain à renoncer à lui-même, à se charger de sa croix et à le suivre (Marc 8.34) ; lorsqu’il exige de tout laisser (Luc 14.33) et de quitter père et mère (Mat 19.29), il demanderait simplement aux croyants d’accéder au niveau supérieur et de devenir des disciples.
Mais les propres paroles de Jésus contredisent cela : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (Mat 9.13). Tout son ministère repose sur la prédication de l’Évangile, et ces redoutables exigences en sont une composante essentielle. Tout croyant est disciple et vice versa. Dans les Actes, le terme « disciple » signifie « chrétien », dès les premiers jours de l’Église (Act 6.1-2,7 ; 11.26 ; 14.20 ; 15.10).
5. Quelle est la preuve du salut ?
Dans leur zèle à éliminer les ouvres comme condition du salut, certains sont allés jusqu’à prétendre que les ouvres elles-mêmes ne sont pas une confirmation valable de la conversion. Ils enseignent qu’on peut être authentiquement sauvé et cependant ne jamais manifester le fruit du salut, à savoir une vie transformée.
Quelques-uns ont même avancé l’idée absurde qu’une personne née de nouveau pouvait à la longue se détourner de Christ, renier Dieu et sombrer dans l’athéisme, et cependant toujours posséder la vie éternelle. Un auteur a inventé une formule pour désigner de telles personnes : « des croyants incroyants » !
L’Écriture affirme clairement qu’une personne sauvée ne pourra jamais perdre son salut. Il en ressort tout aussi clairement qu’un chrétien authentique ne sombrera jamais dans l’incroyance totale. Ce genre d’apostasie est la preuve que la personne n’est jamais passée par une nouvelle naissance réelle (1 Jean 2.19).
Une personne sauvée voit sa vie transformée en mieux (2 Cor 5.17). Elle est sauvée « pour de bonnes ouvres » (Éph 2.10), et il lui est impossible de ne pas manifester au moins quelques-uns des fruits qui sont la marque du racheté (Mat 7.17). Ses désirs changent ; elle commence à haïr le péché et à aimer la justice. Elle ne sera pas sans péché, mais la tendance générale de sa vie ira dans le sens d’une diminution du péché et d’une justice accrue.
Il est essentiel que vous repassiez ces questions cruciales dans votre cour. Étudiez l’Évangile que présente l’Écriture. Usez de discernement lorsque vous écouterez un orateur. Passez toutes choses au filtre de la Parole de Dieu. Et par-dessus tout, assurez-vous que le message que vous communiquez aux incroyants est l’Évangile authentique de Christ.
John MacArthur, « Pour un évangile authentique », repris de Promesses, 97, 1991/3, p. 14. Texte original paru dans Evangelicals Now, juin 1990, sous le titre « Getting the Gospel Right », traduit par Dominique Mallol, avec la permission de Word of Grace Europe (Tony Ruston, Dit).
Quelle épître vigoureuse ! Quel sentiment d’urgence de la part de Paul ! Comment lire sa lettre aux Galates sans être frappé par la force émotionnelle de l’apôtre et par sa rage de défendre l’Évangile, unique chemin de salut et de vie en Christ ?
« Qui comprend son message, comprend l’Évangile », a-t-on dit. Peu de textes ont autant marqué l’Église d’une influence aussi durable. Son rayonnement jaillit jusqu’à la Réforme protestante qui revendiquera la justification par la grâce seule. Pas étonnant que ce livre biblique fut le préféré de Luther au point qu’il l’appelait sa « Catherine », comme marié avec (c’était le prénom de son épouse).
Paul, qui a bien connu les ravages vers lesquels peut entraîner une vie légaliste (comme l’introduit N. Bourgeois) avertit les Galates contre cet instinct religieux qui asservit leur liberté en Christ (F. Mondin). Il n’y a qu’un seul Évangile, veillons à ne pas tromper les inconvertis quand nous l’annonçons (J. MacArthur). D. Richir nous racontera de manière pertinente comment Paul invite chaque personne de la Trinité au fil de son apologie. Qu’est-ce qu’un homme spirituel ? Vous en lirez des éléments de réponse par le Dr Chafer. D’un point de vue pratique, un témoignage donnera sens à la crucifixion de la chair affirmée au ch. 5 (A.-P. Sage). Bien que la grâce demeure notre seule règle, ne méprisons pas non plus nos responsabilités concernant notre vie personnelle (J. Baltatzis) et notre dette mutuelle d’amour (S. Théret).
Puissions-nous défendre avec la même énergie et le même amour que Paul la « vérité de l’évangile » ! Notre foi s’en trouvera décuplée et la gloire de Dieu plus visible que jamais !
« Portez les fardeaux les uns des autres et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. »
Galates 6.2
Un jour qu’il faisait particulièrement froid et qu’il neigeait, le Sadou Sundar Singh parcourait la montagne avec un Tibétain. Ils souffraient tous deux de la température excessivement basse et se sentaient à peu près gelés, si bien qu’ils désespéraient d’atteindre le but de leur course.
En chemin, ils trébuchèrent sur un homme qui risquait d’être enseveli par la neige, inconscient et à moitié mort. Le Sadou proposa de porter cet homme jusqu’à un abri, mais le Tibétain refusa de l’aider, disant qu’ils avaient suffisamment à faire pour eux-mêmes. Et il continua sa route.
Alors le Sadou, avec beaucoup de peine, réussit à charger l’homme sur ses épaules. Grâce à cet effort supplémentaire, il commença à se réchauffer, et peu à peu, l’homme à moitié gelé se réchauffa lui-même par ce contact.
Ils arrivèrent plus loin sur le corps du Tibétain. gelé. Quand le Sadou atteignit le village, l’homme à moitié mort, quant à lui, avait repris connaissance.
« Deux valent mieux qu’un. Car, s’ils tombent, l’un relève son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever ! »
Ecclésiaste 4.9-10.
Articles par sujet
abonnez vous ...
Recevez chaque trimestre l’édition imprimée de Promesses, revue de réflexion biblique trimestrielle qui paraît depuis 1967.