PROMESSES

Paul GESCHE, Docteur ès Sciences travaillant pour le groupe chimique français RHODIA, est marié et père de six enfants. Après avoir grandi en Alsace dans un contexte d’implantation d’église, il est depuis 1989 l’un des anciens d’une église évangélique pionnière établie au centre de Lyon. Il a découvert l’islam et le monde musulman au début des années quatre-vingts, alors qu’il était coopérant technique en Algérie. Ayant dirigé pendant près de quinze ans une mission francophone engagée dans l’évangélisation des communautés immigrées d’Europe ou des pays arabes, il s’est aussi fait connaître par des ouvrages très pratiques : « Annoncer Christ aux Musulmans », ou « L’Ange et l’Artisan » (distribués par les Éditions MENA, BP2 FR-69520 GRIGNY), ou encore par ses rendez-vous annuels de découverte de l’islam en France dans le cadre du Séminaire d’Islamologie organisé à l’Institut Biblique de Nogent sur Marne.

Le dossier « Le musulman : mon prochain ? » a été préparé sous sa responsabilité et sa supervision. Nous le remercions de sa précieuse collaboration.

Si le mot « prochain » désigne mon compagnon, celui que la vie a placé à côté de moi ou celui au côté duquel je fais un bout de chemin, on comprend que cette expression désigne tout naturellement les millions de musulmans qui vivent en Europe ou en Afrique. Dans des pays où l’Eglise est présente avec son témoignage et son action dans la société, où les chrétiens et les musulmans fréquentent les mêmes écoles, sont collègues de travail ou voisins de palier, il serait dommage d’enfermer les uns et les autres dans des communautés qui partageraient tout sauf l’essentiel, l’espérance en un Dieu qui sauve et qui revient pour rétablir toutes choses. Le sacrificateur et le Lévite de la parabole de Jésus sont de tristes exemples d’indifférence ou de peur que trop d’hommes suivent autour de nous. Sachons nous démarquer en nous arrêtant… et prenons le risque de comprendre et de partager.

L’Europe et l’islam

L’islam est la seconde religion en France (environ 5 millions d’adeptes), mais aussi une des principales religions en Allemagne, en Angleterre (un peu plus d’un million d’adeptes chacune), et sa visibilité croît tous les ans en Italie – où se dresse la plus grande mosquée d’Europe – ou en Espagne – où le souvenir de l’Andalousie arabo-musulmane a été tout particulièrement évoqué lors des célébrations de la Reconquista et de la Découverte du Nouveau Monde. En Suisse, on compte un peu plus de 300000 musulmans.

Berceau et rayonnement de l’islam

Le berceau de l’islam est la péninsule arabique et plus particulièrement le Hedjaz sur les rives désertiques de la Mer Rouge. Mais ses premières victoires militaires ont renversé deux empires séculaires, l’empire romain (byzantin) et l’empire perse (héritier de Babylone) et l’ont porté jusqu’à l’Inde et à la Chine à l’est, jusqu’aux rivages de l’Atlantique, du fleuve Sénégal à la Loire à l’ouest. Le rayonnement de la civilisation islamique arabo-persane a séduit les Turcs en Asie Centrale, les marchands de Malaisie et d’Indonésie, la moitié des ethnies divisées de l’Afrique et plus près de nous, de nombreux Européens et de nombreux Américains d’origine africaine qui se convertissent sous nos yeux. Il est vrai que l’argent, le pétrole et les armes, le pouvoir et la revendication identitaire jouent aussi un rôle dans l’influence de l’islam, mais l’honnêteté devrait nous contraindre à la réserve tant il est vrai que l’histoire des progrès du christianisme comporte aussi ses zones d’ombre.

Proximité et antagonisme de l’islam

L’islam est une religion qui présente des analogies avec le christianisme, même si cette ressemblance va de pair avec de sérieux antagonismes. Le musulman a le souci de vivre devant son Dieu, Allah, et devant les hommes une vie pieuse et responsable ; il déplore la corruption des moeurs dans la société occidentale, et cherche à préserver sa famille des influences qui éloignent les hommes et les femmes d’Allah, et les uns des autres.

Simplicité et complexité de l’islam

L’islam se présente comme une religion simple et dynamique. Simple avec ses règles de piété qui sont peu nombreuses, mais largement suivies. Simple avec son absence de clergé qui donne la responsabilité à chaque père de famille, à chaque chef de tribu, de s’assurer que l’observance est assez stricte pour ne pas attirer la honte, la colère et le malheur sur la collectivité. Simple avec sa doctrine strictement monothéiste qui revendique l’héritage du judaïsme et du christianisme, tout en éliminant tout ce qui est trop difficile à comprendre pour l’homme, tout ce qui heurte la raison et tout ce qui ne peut pas être contrôlé – à l’exception notable du Coran, à l’abri de toute critique derrière le rempart de la Tradition.

Dynamisme de l’islam

Le dynamisme de l’islam se remarque partout, parmi les hommes d’affaires du monde malais comme parmi les « laissés pour compte » de la modernité en Afrique, en Europe ou en Amérique. Le dynamisme de l’islam transforme le génie arabe du commerce lointain en une économie planétaire, l’héritage des philosophes et des savants de la Grèce, de l’Egypte et de la Chine en universités et en écoles de médecine, les concours de poésie des tribus du désert en une langue de portée universelle, séduisante et contagieuse.

Le dynamisme de l’islam s’attaque avec succès aux prétentions hégémoniques de la civilisation occidentale et des philosophies post-chrétiennes. Partout où s’installent durablement les immigrés et les réfugiés des pays musulmans, les gouvernements se voient contraints de faire une place visible et éminente à l’islam, pour conserver la paix sociale ou pour obtenir des avantages économiques. Alors que le dynamisme des chrétiens s’est affirmé dans les catacombes et dans les arènes, celui de l’islam exige des mosquées subventionnées par l’Etat, des médias « politiquement corrects » et des aménagements de l’école, de la loi civile et des libertés.

L’islam, proche parent du christianisme libéral et humaniste

Globalement, l’islam se présente à nous comme une illustration presque parfaite de ce que peut devenir une religion judéo-chrétienne dominée par la raison : une religion sans communion avec Dieu par le Saint Esprit, et sans l’espérance du retour d’un Sauveur qui a déjà accompli l’expiation du péché! L’islam se montre courtois en reconnaissant un rôle historique à Jésus, mais lui dénie tout ce qui fait l’objet de la Bonne Nouvelle : sa divinité, sa préexistence éternelle et son titre de Seigneur et de Juge de tous les hommes, ses souffrances jusqu’au sacrifice pour le péché, leur caractère expiatoire pour obtenir la glorification de Dieu dans la réconciliation et le rachat d’un reste fidèle, sa résurrection et sa place triomphale à la droite de Dieu. L’islam intègre les légendes du judaïsme et du christianisme hétérodoxe, mais joue habilement du « progrès de la Révélation » pour se présenter comme la religion définitive, dont le prophète était annoncé par l’Ancien et le Nouveau Testament, et dont les paroles inimitables rendent suspecte toute écriture qui les contredirait. L’islam place chaque croyant seul et nu devant Allah, les hommes et les démons (djinns), sans intercesseur ni rédempteur, sans certitude du salut ni Saint-Esprit consolateur, sans communion personnelle et sans sanctification.

Le musulman, mon prochain

Mais le prochain est un homme et non une religion ou un système. Le musulman est un homme créé et aimé par Dieu qui l’a placé sur notre route, comme tous les autres hommes qui cherchent la vérité.

– Le musulman est un croyant qui ne doute pas de l’existence d’Allah ni de son jugement, tout comme les anges et les démons qui tremblent devant le Tout-Puissant.
– Le musulman croit qu’Allah a parlé, et il honore le Livre qu’il croit dicté par lui, sans se permettre les critiques souvent désobligeantes et les remises en cause que l’Eglise a tolérées en son sein.
– Le musulman croit qu’il sera jugé sur ses actes, et aussi sur ses intentions : il se peut qu’Allah le destine à l’Enfer, mais Allah peut infléchir son jugement comme il lui plaît, et les bonnes actions du croyant en effaceront peut-être des mauvaises.
– Le musulman croit qu’Allah veut être loué et servi par les hommes, il le prie cinq fois par jour et confesse son nom, donne l’aumône, accomplit jeûne et pèlerinage, mais il ne peut se sentir proche d’Allah, ni aimé, ni racheté, et ses prières comme ses actes sont des rites imités et souvent accomplis collectivement dans la foule, en attendant la terrible solitude du jugement.
– Le musulman croit que sa piété est essentielle pour qu’Allah bénisse sa famille, sa cité et son peuple, mais il n’attend aucune force de la part du Saint-Esprit pour vivre dans la sainteté. Il s’excuse de ses fautes et de ses faux-pas en impliquant Allah ou les démons, il cherche à se protéger des esprits par des invocations ou des versets du Coran, parfois même par la recherche ou la consultation de pouvoirs occultes.
– Dans les pays d’immigration ou d’exil, le musulman est souvent un homme désorienté, écartelé entre de trop nombreuses solidarités, souffrant du manque de reconnaissance et de l’absence de références à imiter, guetté par les tentations les plus redoutables (comme la boisson, la drogue ou le jeu) et effrayé à l’idée de perdre ses enfants, le respect de sa femme, l’honneur de sa famille.
– Dans les pays où l’islam règne en maître, le musulman est troublé par l’apparent succès des Occidentaux infidèles dans les affaires du monde, ulcéré par la corruption et la violence des régimes pourtant soutenus par ses coreligionnaires et interpellé par les guerres entre nations musulmanes ou par l’absence d’unité de ces nations dans des projets d’ambition internationale.
– Parfois le musulman se sent fier d’appartenir à la grande communauté de l’islam (‘umma), fier de réciter les versets incantatoires du Coran dans cette magnifique langue arabe faite pour la déclamation, fier de sa fidélité séculaire à un engagement tribal dont le rite par excellence rassemble chaque année près de deux millions d’êtres humains pour le pèlerinage.
– Mais parfois au contraire, le musulman a honte et il doute, accablé par l’hypocrisie des hommes et par le silence d’Allah, déconcerté par tout ce qu’il ignore de sa propre religion – la plupart des musulmans ne comprennent pas l’arabe et n’ont aucun accès à des traductions auxquelles d’ailleurs ils ne feraient pas confiance – et malmené par ceux qui s’arrogent le droit de redéfinir l’islam véritable, les islamistes et les radicaux de toutes tendances qui se réclament de l’islam.

Pécheur privé du Dieu Sauveur en Jésus-Christ

En fin de compte, le musulman ressemble tellement à tous ces hommes qui nous entourent, élevés dans une religion qui n’est jamais devenue une source de leur propre spiritualité ou égarés par une spiritualité qui n’apporte aucune réponse au besoin de Dieu qui s’exprime tout au fond de leur coeur. Père de famille ou jeune homme en quête d’identité et d’absolu, jeune fille à la recherche de l’épanouissement ou mère soucieuse de garder ses enfants loin des fléaux sociaux, il est résigné, soumis et – à l’image du Dieu décrit par le Coran – solitaire !


Jésus et son temps

Les Juifs du temps de Jésus croyaient que Dieu existait et affichaient un respect très ostensible de la Loi de Moïse, que ce soit dans la distinction soigneuse du pur et de l’impur, du permis et du blâmable ou dans les rites prescrits tels que les fêtes ou les sacrifices offerts au Temple. Les parents de Jésus ont respecté scrupuleusement les divers préceptes de leur religion. Les Juifs étaient prêts à passer pour des gens bizarre dans l’Antiquité gréco-romaine, par fidélité envers leur Dieu, selon les instructions de leurs docteurs de la Loi et par solidarité envers leur peuple, leur famille et leur village. Cette attitude noble et courageuse, nous la retrouvons souvent aujourd’hui chez les musulmans, qui acceptent d’être montrés du doigt ou jugés par des Occidentaux égoïstes et irréligieux, dans la crainte d’un Dieu qui est plus grand que Voltaire ou que Marx.

Mais les Juifs du temps de Jésus avaient aussi besoin du salut, du pardon de Dieu et de la Bonne Nouvelle de la justification par la foi. Même les plus pieux d’entre eux ont dû accepter de "naître de nouveau" selon les paroles de Jésus à Nicodème. Ils ont dû reconnaître que les bonnes oeuvres de leur religion n’étaient pas suffisantes pour satisfaire la Sainteté de Dieu. Ils ont dû faire confiance à Jésus de Nazareth qui disait des choses nouvelles, qui réclamait une reconnaissance exclusive, qui les obligeait à remettre en cause toutes leurs certitudes, leurs espérances et leur conception du monde et de Dieu. Rude tâche pour les Apôtres, qui devaient lutter contre leur propre éducation pour prêcher au nom du Fils de Dieu un Evangile que leurs glorieux aïeux n’avaient pas connu, qui devaient convaincre des hommes plus savants et plus pieux qu’eux de vérités qu’ils n’avaient pas apprises à l’écoute de l’Ancien Testament et qui devaient promettre un salut gratuit dans un monde où tout se méritait! Sans compter le scandale de la Croix, cet échec apparent de la mission du Roi des Juifs, cette preuve que l’élite du peuple n’avait pas suivi Jésus, cette menace de persécutions et de souffrances pour tous ceux qui embrasseraient la nouvelle foi.

Passé et présent : mêmes réactions à l’égard de l’Evangile

De même tous ceux qui ont essayé de parler de Jésus et de la grâce à des musulmans pourront vous dire que les résistances sont nombreuses, que beaucoup de personnes intéressées finissent par se décourager et que chaque nouveau chrétien et chaque nouvelle Eglise sont un miracle de Dieu! On vous dira aussi que les musulmans tendent à confondre foi et citoyenneté dans les états où ils sont majoritaires et à empêcher la propagation de l’Evangile en expulsant les missionnaires et en harcelant les nouveaux chrétiens. Ceux qui connaissent un peu l’histoire de la France qui se disait fille aînée de l’Eglise, le nombre et l’horreur des exactions commises contre les adeptes de la « Religion Prétendue Réformée » ou les pressions que l’Europe contemporaine exerce sur les minorités chrétiennes, ne trouveront là rien d’anormal et comprendront que le message libérateur du pardon de Dieu n’est jamais le bienvenu dans un monde soumis à l’influence de Satan. La partie musulmane de ce monde n’est ni plus ni moins hostile à l’Evangile que le monde où Jésus a donné sa vie pour faire éclater son amour.

L’Evangile annoncé hier

Depuis que l’islam a submergé le sud et l’est du bassin méditerranéen, des hommes ont accepté de donner leur vie à leur tour pour faire éclater l’amour du Christ. L’un des plus remarquables fut Ramon Lull, qui fit traduire le Coran en latin avant de mourir des suites d’une lapidation en Algérie. Sa passion : discuter avec les savants musulmans un peu comme l’apôtre Paul à l’Aréopage. D’autres ont manifesté l’amour en rachetant les captifs des pirates barbaresques. Mais c’est au lendemain de la conquête de l’Algérie par la France que l’Evangile pourra pénétrer réellement à l’intérieur du Maghreb, puis sortir de la torpeur au Proche-Orient. Parmi d’autres missionnaires, les pionniers évangéliques de la North Africa Mission (aujourd’hui Arab World Ministries) inaugurent vers 1880 en Kabylie, à l’est d’Alger, un ministère fécond dont on peut voir depuis 1982 – soit après un siècle de semailles – des fruits étonnants: des églises nombreuses, vivantes, glorifiant le Seigneur en langue berbère sans craindre les attaques de la presse, la menace des islamistes ou l’hostilité du gouvernement. Dans l’intervalle, des stations missionnaires ont été ouvertes de l’Egypte à la Mauritanie, avec des moyens si faibles que l’on doit en attribuer le rayonnement à la grâce de Dieu. Les gouvernements coloniaux n’ont jamais cessé d’entraver l’oeuvre missionnaire, les remous indépendantistes ont entraîné des expulsions, des réquisitions d’hôpitaux, des interdictions administratives… mais à chaque époque l’Esprit de Dieu a manifesté son pouvoir pour ouvrir les portes, pour conduire les captifs vers la liberté et pour fortifier les persécutés.

L’Évangile annoncé aujourd’hui

Aujourd’hui, il ne reste pratiquement plus de dispensaires, on peut difficilement parler de stations missionnaires dans ces pays, mais le monde a changé. Au lendemain de l’Indépendance algérienne, les premières équipes de ce qui allait devenir Opération Mobilisation ont distribué dans tout le Maghreb des invitations à suivre des cours bibliques par correspondance et les missionnaires ont pu pendant quelques années tenir des stands de livres lors des Foires internationales de Tunis et d’Alger. Aujourd’hui, la radio et la télévision par satellite font pénétrer l’Evangile dans tous les foyers et la communication par le courrier électronique et les sites Internet rapprochent les évangélistes de leurs auditoires avec des possibilités d’adapter le message et de répondre aux questions qui, auparavant, auraient nécessité le concours de milliers de missionnaires. Bien sûr, les mêmes médias donnent aussi de l’Occident supposé "chrétien" une image pitoyable qui constitue un nouvel obstacle que l’Esprit de Dieu doit vaincre dans les coeurs. D’autre part, le témoignage des chrétiens indigènes dans chaque pays, chaque région, chaque ethnie complète efficacement les moyens venant de l’étranger. Il ne s’agit pas d’opposer les uns aux autres, Dieu dans Sa sagesse a voulu utiliser les uns et les autres pour faire éclater l’amour de Jésus.

Mais ce n’est là qu’une facette de la victoire de l’Esprit! Les migrations de travailleurs et de réfugiés ont éparpillé les musulmans dans le monde entier. Certains considèrent ces immigrés comme des menaces d’islamisation, mais la grâce de Dieu a permis que des millions de musulmans se retrouvent ainsi dans des pays où la liberté individuelle est plus grande, l’habitude d’échanger les idées et de lire plus généralisée et la solidarité familiale – qui peut s’apparenter à une tutelle – plus lâche, même pour les femmes ou les jeunes filles. Là où l’Eglise brûle de servir son Maître, l’Esprit de Dieu sauve des âmes, appelle d’anciens musulmans à prêcher l’Evangile et travaille à fortifier l’unité authentique entre croyants, celle qui découle de la foi personnelle en Jésus-Christ .

Quelques pistes pour annoncer Christ aux musulmans

– Les respecter comme Jésus et les Apôtres ont respecté leurs contemporains, en acceptant qu’ils puissent être pieux et profondément honnêtes tout en étant très différents de nous ; cesser de considérer l’islam comme une barrière infranchissable.
– Ne pas leur parler de Jésus comme si nous étions seuls en face d’un ennemi: le Saint Esprit est à nos côtés pour interpeller ceux que Dieu aime et veut sauver!
– Exprimer dans la prière notre dépendance et notre espérance avant toute parole, utiliser des mots simples pour exprimer ce que Dieu a fait.
– Témoigner par notre attitude et notre ton que nous sommes convaincus d’être des pécheurs pardonnés.
– Manifester avec nos faibles moyens l’immense compassion de Jésus à l’égard de ceux qui souffrent ou sont victimes d’injustices.
– Montrer par nos paroles et par nos actes que nous croyons à la Parole de Dieu, que nous y trouvons les promesses de Dieu et la nourriture de notre foi. Présenter dès que possible – mais en toute sagesse – notre église à ce croyant dont les rites sont en général publics et collectifs.

Voilà quelques pistes pour approcher ces hommes et ces femmes qui comptent pour Dieu! C’est Lui qui veut les gagner, et Il veut les gagner pour leur salut et pour sa gloire: nous ne sommes que des serviteurs, des facilitateurs, des frères en humanité avant de devenir des frères en l’amour du Christ.

A la rencontre des musulmans

Il existe encore aujourd’hui des musulmans qui n’ont jamais entendu parler de Jésus. Les obstacles sont souvent l’éloignement ou les difficultés d’accès, la langue et les préjugés de part et d’autre, parmi lesquels la politique et la religion jouent un grand rôle. Il y a des immigrés isolés ou reclus dans nos pays, il y a des pays très hostiles au christianisme comme l’Arabie Saoudite… et il y a tous ces pays au nord de l’Iran, l’Asie Centrale musulmane où il y a peu de chrétiens et beaucoup de réflexes identitaires. Les oeuvres chrétiennes n’ont pas assez d’hommes ni assez d’argent pour atteindre tous ces groupes, mais Dieu est riche et illimité. Il y a aussi les millions de musulmans d’Asie, de la Chine à l’Australie, qui ne parlent pas l’arabe, ne vont pas librement sur Internet et n’ont que peu de chances de rencontrer un jour un témoin du Christ!

Prions le Maître d’envoyer des ouvriers dans sa moisson et osons présenter ce défi à nos Eglises pour l’amour de Jésus en leur parlant du monde sans Dieu qui se meurt, comme à l’époque des premières missions… sans oublier ce que nous pouvons faire nous-mêmes ici et maintenant!


Mehdi et Malika

« Portez les regards sur le rocher d’où vous avez été taillés,
sur le creux de la fosse d’où vous avez été tirés »

(Esaïe 51.1)

Après 36 ans de vie chrétienne pour l’un et 30 ans pour l’autre, Mehdi et Malika reconnaissent et témoignent de la grâce et de la fidélité de Dieu à leur égard.

Tous deux sont originaires de familles algériennes et musulmanes. Ils vivent en France depuis de nombreuses années et sont parents de quatre enfants.

Tous deux vivaient dans des familles unies et sans histoires et pratiquaient sincèrement et sérieusement la religion de leurs parents. Ils n’avaient aucune raison de rechercher autre chose, encore moins le christianisme dont ils n’avaient qu’une connaissance très floue à travers la religion catholique (ainsi la Trinité se résumait à Dieu, Marie et le petit Jésus).

C’est donc dans ce confort familial que Dieu est venu bouleverser leur existence.

Une invitation à une réunion de jeunes conduisit Mehdi à une étude biblique. Après la surprise, la curiosité prit le dessus. Voulant en savoir davantage, Mehdi participa à ces réunions pendant six mois. Durant cette période la curiosité naturelle fit place à un intérêt réel pour la Parole de Dieu. Il découvrit ainsi le Dieu de la Bible et son amour à travers l’étude de l’Evangile de Jean.

C’est curieusement après avoir ouvert son coeur au Seigneur et reçu son pardon que les difficultés de toutes sortes ont surgi. Sa conversion a été ressentie par les siens comme une trahison, un reniement de ses racines, de sa culture, de sa religion et une honte pour sa famille. Le contexte familial s’est dégradé à un point tel que Mehdi a été dans l’obligation de quitter le domicile familial. Cette séparation a été douloureuse aussi bien pour Mehdi que pour ses parents. Une déchirure pour Mehdi qui jamais n’aurait imaginé se séparer des siens de cette manière!

Mais Dieu est bon avec ceux qui l’honorent et à son tour, Il honore la foi de son enfant.

Béni soit Dieu, qui a gardé, fortifié, instruit et formé Mehdi pour la suite de sa marche chrétienne, à travers le ministère fidèle et courageux d’un couple de missionnaires.

C’est dans ce contexte tumultueux que Mehdi fit la connaissance d’une jeune fille dans l’entreprise où ils travaillaient tous deux. Après lui avoir rendu témoignage, il la met en contact avec ses amis missionnaires, puis il part en formation dans une école biblique, car il est convaincu que Dieu l’appelle à un ministère à plein temps. C’est pendant son absence que Malika donne sa vie au Seigneur. Au retour de Mehdi, ils se marient et repartent pour l’école biblique, cette fois à deux.

Le mariage de Mehdi avec une jeune Algérienne, puis la naissance de leurs enfants, permettent le rétablissement des relations avec leurs familles. Mehdi et Malika n’ont jamais renoncé à aimer leurs familles et à prier pour elles. Avec le temps, leur position ferme de témoins et de parents chrétiens a été reconnue et non seulement acceptée, mais respectée.

En 1977, Dieu concrétise son appel au ministère. Mehdi et Malika sont engagés par l’oeuvre missionnaire pour renforcer l’équipe en place. Ils s’occupent des enfants et visitent leurs familles. Ils reçoivent aussi des adolescents et de jeunes adultes dont certains doivent s’éloigner de leurs foyers pour vivre leur foi .

Après le décès du responsable de l’équipe en 1979, ils assumeront la pleine responsabilité du travail d’évangélisation des familles nord-africaines pendant 13 ans. Actuellement Mehdi et Malika ont retrouvé leurs professions séculières, mais sont bien engagés dans l’oeuvre de Dieu à travers leur église locale et la mission MENA, poursuivant inlassablement leur témoignage en faveur des musulmans en France. Celui qui les a appelés est fidèle, c’est lui qui l’a fait. A lui soit toute la gloire!


Des voisins "français" venaient d’emménager au-dessus de chez nous – le Soleil vient d’en haut ! Malgré la bagarre qui nous avait fait mauvaise réputation, ils ont osé venir chez nous pour proposer à mon père de garder mon petit frère et ma jeune soeur. Des "Français" chez nous, c’était étrange et incroyable, mais nous avons accepté.

Ces voisins étaient chrétiens et ils ont témoigné à ma soeur de leur foi. Un jour, ma soeur est rentrée à la maison en déclarant qu’elle était désormais chrétienne.

Quel choc terrible, quelle déchirure, quelle trahison! Ce fut très dur pour nous, terriblement difficile à comprendre et impossible à accepter. L’orgueil religieux était tellement ancré en nous-mêmes que nous avons réagi avec violence, la Bible de ma soeur a été déchirée, mais il était impossible de déchirer la foi qu’elle avait en Jésus. D’ailleurs elle avait une paix, une assurance déconcertante qui nous a déstabilisés dans nos certitudes.

Ma mère m’a demandé de l’espionner et de la suivre dans l’église où elle se rendait. Mais dans cette église, j’ai pu toucher à la réalité d’une foi authentique, de l’amour vécu et de la vérité: j’en ai été saisi d’une crainte respectueuse. La question cruciale pour moi était de savoir si les chrétiens avaient raison! Jamais le doute dans la pratique de l’islam ne m’avait saisi autant qu’à ce moment-là. «Si nous avons tort et s’ils ont raison, me disais-je, je peux passer toute ma vie à côté de l’essentiel». Dans mon coeur se livrait une véritable bataille… et j’avais peur! J’ai comparé les deux religions avec attention, j’ai observé les chrétiens, j’ai sondé la Bible de la Genèse à l’Apocalypse, mais le Saint-Esprit a attesté à mon esprit que je pouvais devenir enfant de DIEU par la foi. C’était quelque chose de bouleversant pour moi.

Ayant bâti ma vie sur des lois, je pensais que je devais devenir meilleur, accomplir des oeuvres qui me rachetaient chaque fois que je commettais un péché! Et voici que Dieu a décidé de me sauver sans tenir compte de mes qualités ou de mes défauts : Il m’accepte indépendamment de ce que je peux faire, de mes origines. C’est la Grâce, des choses qui ne se méritent pas, qui ne s’achètent pas. Face à cet homme qui a été cloué sur la Croix, à ce Juste qui s’est rendu injuste pour moi, j’étais profondément ému, mais en abdiquant devant Son amour, j’ai vécu le plus beau jour de ma vie.

Ce qui m’a poussé à tenter cette expérience, c’était le besoin d’une vraie relation avec Dieu, que j’éprouvais tout en pratiquant ma religion. Et aujourd’hui, cette vraie relation avec Dieu me donne de vraies relations avec les hommes. J’avais besoin de certitudes, j’ai puisé ces certitudes dans la Bible, je suis vraiment convaincu de l’autorité du message biblique. J’avais besoin de savoir où j’allais me trouver après la mort; aujourd’hui j’ai une conviction inébranlable quant à mon salut.

La religion blanchit la surface mais l’Evangile transforme les coeurs. La religion donne la mesure des insuffisances de l’homme et le laisse tel qu’il est. Mais l’Esprit nous transforme pour nous faire ressembler à Christ!


LA SIXIEME BEATITUDE

« Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu »
Matthieu 5.8

Cette parole est une des plus remarquables de toute la Bible. Nous ne pouvons qu’en effleurer le sens profond, sans jamais pouvoir en épuiser les implications.

Commençons par la fin: voir Dieu. C’est certes le but ultime de tous nos efforts, je dirai de tout effort religieux tout court. On peut alors se demander pourquoi cette béatitude ne figure pas en premier, mais à la fin? Voici ce que comprend Lloyd-Jones:

"Les trois premières béatitudes ont affaire avec la connaissance de nos besoins: être pauvre en esprit, être affligé à cause de notre péché, l’humilité qui doit résulter de la connaissance de notre grand égoïsme. Suit la satisfaction de nos besoins: la soif de justice, qui sera pleinement étanchée; le besoin d’obtenir miséricorde, accordée pleinement à ceux qui deviennent miséricordieux. La pureté de coeur, et ensuite le désir de semer la paix: tout cela mène à la persécution due à une vie de justice qui tranche tellement avec la vie d’injustice ambiante" (traduction libre).

Lloyd-Jones compare cette progression à une ascension: on gravit le coteau, on arrive à la cime (la 4e béatitude) et on descend de l’autre côté.

Je vois encore une correspondance. Les trois béatitudes qui suivent la béatitude centrale (soif de justice) correspondent aux trois béatitudes qui précèdent:

– Celui qui est pauvre en esprit dépend si entièrement de Dieu qu’il fait miséricorde comme Dieu lui a fait miséricorde.
– Celui qui est pur de coeur est affligé de la méchanceté du coeur humain, à commencer par le sien propre.
– Ceux qui procurent la paix (7e béatitude) sont humbles de coeur. L’orgueilleux ne procure pas la paix; sa fierté (sa propre justice) l’en empêche.

La pureté de coeur est l’essence même de l’évangile, parce que le coeur est au centre de l’évangile. Jésus parle constamment du coeur, comme du reste tout l’AT. Sans vouloir faire un jeu de mots, on peut dire: le coeur est au coeur de l’enseignement de Jésus, en contraste avec les pharisiens, qui se préoccupaient de ce qui est extérieur.

La foi chrétienne concerne la condition du coeur. La compréhension de la doctrine de l’évangile a pour centre le coeur. L’intelligence ne suffit pas. L’intellectualisme a souvent été et est encore une malédiction dans l’Église. On peut avoir un intérêt purement intellectuel en la doctrine et en la théologie, sans que le coeur ne soit renouvelé. Mais l’intelligence elle-même a besoin du renouvellement opéré par le Saint-Esprit (Rom 12.2).

Je rappelle ici que le coeur englobe la raison (le raisonnement), la volonté et les émotions, donc la personne entière. Le coeur représente ainsi la source de toutes les activités.

L’erreur tragique, promulguée par Rousseau entre autres, est de croire que nos difficultés résultent des conditions de la société, de l’environnement, et qu’en changeant celui-ci, tout s’améliore. Même certains chrétiens l’ont pensé, en oubliant que c’est au paradis, où régnaient des conditions optimales, qu’a eu lieu la chute. Si le coeur ne change pas, aucun changement, aussi bien intentionné soit-il, ne saurait améliorer la condition humaine. Aucune éducation, aucune culture, aucun traitement psychologique, ni encore aucune religion ne pourront jamais améliorer le coeur. Pourquoi? Jérémie l’exprime lapidairement: « Le coeur de l’homme est irrémédiablement mauvais » (litt. « tordu, tortueux » – 17.9).

Que faut-il entendre par pur?

1. Sans hypocrisie; plus loin dans le Sermon sur la montagne, Jésus dit: « Si ton oeil est simple » (sans fausseté, sincère, traduit dans la Colombe par « en bon état »), ce qui rappelle cette prière de David: « Donne-moi un coeur tout simple, que je craigne ton nom » (Ps 86.11). Un coeur pur n’est pas divisé, mais entièrement dévoué à Dieu.
2. Un coeur purifié. Parlant de la ville sainte (la nouvelle Jérusalem): « Il n’y entrera rien de souillé.. » et « Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie…» (Apoc 21.27 et 22.14) Un coeur pur est un coeur nouveau.
3. Désirer être comme le Seigneur Jésus, afin de le servir. « Ceux qu’il a connus d’avance, il les aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils… » (Rom 8.29). « Recherchez… la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Hébr. 12.14). Cela doit être le but principal de la vie: un coeur pur afin de voir le Seigneur.

Voir Dieu

Moïse n’a pu voir que « le dos » de l’Éternel (Ex. 30.23), parce qu’on ne peut voir Dieu dans notre condition physique actuelle. Jésus dit à la foule: « Vous n’avez jamais entendu sa voix, ni vu sa face » (sa forme) (Jean 5.37). Il y a donc une face, une forme qui peut se voir. Pourtant il est dit que Dieu est Esprit (Jean 5.24). Comment comprendre?

La solution me semble être donnée dans Jean 14.9: « Celui qui m’a vu, a vu le Père. Jésus est l’image du Dieu invisible », l’apparition visible du Dieu invisible (Col. 1.15). En voyant Jésus, nous verrons Dieu. – Ceci dit, il ne nous faut pas oublier que "voir Dieu" reste un mystère dont la profondeur dépasse notre pensée limitée.

Attachons-nous à cette promesse glorieuse: « Lorsqu’il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est ». Ce bonheur est si grand que: « Quiconque a cette espérance en lui, se purifie comme il est pur » (1 Jean 3.2-3).

Voici donc le sens complet de cette 6e béatitude: se purifier (avoir le coeur pur) à cause de l’espérance grandiose de notre transformation à l’image de Jésus et de notre face à face avec lui! N’est-ce pas le sommet, l’apogée, le "summum bonum" de notre vie de chrétiens? Est-ce à cela que nous aspirons de tout coeur? Si oui: sanctification obligée! Prions avec David (Ps 51.12): « Crée en moi un coeur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé ». Sachant bien que seul Dieu, par son Esprit en nous, peut purifier notre coeur.

Mais cela ne veut pas dire que nous sommes passifs. « Approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous. Purifiez vos mains (actions), pécheurs, et nettoyez vos coeurs, âmes partagées » (Jac 4.8). Même conscients que nous ne pouvons purifier notre coeur par nos propres efforts, il n’en découle pas que nous puissions vivre n’importe comment en nous attendant que Dieu nous purifie. Je dois faire tout ce que je peux, sachant que cela ne suffit pas, que c’est lui qui me purifie. Je ne peux pas vivre un amour sauvage (vivre comme conjoint hors du mariage), ni m’adonner à des pratiques perverses, ni tromper dans les affaires, y compris les impôts… Si je pratique ces choses ou de semblables, je souille mon coeur, et le seul remède est la repentance. Je dois m’éloigner de toute impureté, l’éviter et tenir corps et âme dans la discipline. « Faites mourir votre nature terrestre: l’inconduite, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité qui est une idolâtrie » (Col 3.5). Il nous est demandé de mettre à mort les mauvaises tendances de notre corps. Comment? « Si par l’Esprit vous faites mourir les (mauvaises) actions du corps, vous vivrez » (Rom 8.13).

Nous, créatures d’un moment, allons éternellement voir Dieu dans sa gloire. Cela ne vaut-il pas tous les sacrifices des plaisirs charnels?


Histoire de l’Eglise

de 590 à 1517

L’EMERGENCE DE L’OCCIDENT CHRETIEN

Comment décrire une période si riche, si variée, si difficile, et si longue – en si peu de mots ? Nous nous contenterons de survoler les grandes lignes de l’histoire pour en capter son mouvement. Cette période de près de 1000 ans enfante les idées fondatrices des Temps modernes. Le Moyen Age débute au 6e siècle. C’est alors que « la chrétienté », chaperonnée par la papauté, essaie de transformer progressivement la société occidentale à son image. L’Europe catholique atteindra son zénith aux 12e et 13e siècles, avant d’essuyer les crises des 14e et 15e siècles qui préparent la Réforme du 16e siècle. Cette société, quoique « christianisée » extérieurement, manque de puissance spirituelle véritable parce qu’elle a sombré dans la superstition, la hiérarchisation ecclésiastique, et une rigidité doctrinale anti-biblique. D’autres facteurs, comme le féodalisme, l’immigration constante de tribus « barbares » (porteuses parfois de valeurs comme le respect des femmes, l’honneur, et l’amour de la liberté !), ainsi que l’amalgame du spirituel et d’une politique sordide, gangrènent la société. Le conflit religieux opposant la chrétienté occidentale (latine) centrée à Rome, à la chrétienté du Proche-Orient (grecque) centrée à Constantinople, entraîne peu à peu la perte du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord à l’islam. L’histoire occidentale de cette période ressemble à une courbe : elle commence en bas, monte, puis descend en un peu plus de 900 ans .

L’Europe devient le terrain où s’affrontent et s’entraident quatre nouvelles entités raciales et culturelles :

– l’entité latine composée des Italiens, des Espagnols, des Français, et des Portugais ;
– l’entité celtique composée des Gaulois, des Vieux Bretons, des Pictes, des Ecossais, des Gallois, et des Irlandais ;
– l’entité germanique composée de nombreuses tribus ;
– l’entité slave composée des Bulgares, des Tchèques, des Slovaques, des Croates, des Polonais, et des Russes.

Cette masse disparate se fond graduellement aux vestiges de la civilisation gréco-romaine. Elle fera naître une civilisation romano-germanique dominée par les forces actives :

1. de la papauté,

2. du monachisme,

3. du féodalisme : une forme d’organisation politique et sociale caractérisée par l’existence de fiefs et de seigneuries dans laquelle une hiérarchie de dépendance et de domination gère toute la vie du serf jusqu’au roi ; chacun en son rang doit l’obéissance et le service à son supérieur ; ce dernier a la responsabilité d’accorder propriété et protection à son inférieur. L’Eglise de Rome fait partie intégrante de ce système corrupteur de la spiritualité. Elle devient une forte puissance politique, économique, voire militaire, à travers le contrôle spirituel exercé sur les rois et les seigneurs, lorsqu’elle le peut ! On est très loin du christianisme biblique.

4. de la scolastique : une forme de système philosophique et théologique qui vise à mettre sur pied d’égalité la Révélation divine et la raison humaine en synthétisant les idées des classiques grecs et romains, les principes de la Bible, les écrits patristiques, ainsi que toute la littérature chrétienne d’avant l’an 590 ! Les thèses de la scolastique supplantent souvent les déclarations de l’Ecriture. Thomas D’Aquin – le « Docteur Angelus » du 13e siècle – devient le maître incontesté de cette méthode par ses écrits. Il désire prouver que la raison humaine autonome collabore au salut de l’homme et l’aide à vivre chrétiennement1. Les doctrines de la papauté actuelle trouvent leur fondement dans son système théologique. Th. d’Aquin affirme que le salut de Dieu passe nécessairement par la soumission au pape et par les Sacrements !

Ce qui se passe alors va modeler toute la mentalité européenne. Les forces vives politiques, économiques, sociales, et spirituelles actuelles qui rivalisent pour le pouvoir, surtout en Occident, tirent leur énergie des initiatives diverses lancées au Moyen Age ! En effet, la forme politico-militaire de l’Empire romain occidental est brisée en 475, mais la philosophie et l’esprit de la Rome ancienne circulent encore dans les veines du corps de l’Europe moderne, qui rêve de se reconstituer en un (Saint) Empire hégémonique.

La chrétienté de cette période lutte durement pour s’implanter en dehors des frontières de l’ex-Empire romain. En moins de 5 siècles, des moines, peu instruits, étroits d’esprit mais zélés, téméraires et héroïques, ont « christianisé » une très large partie de l’Europe (13 pays recensés).

Malheureusement, ils ne prêchent pas selon les enseignements du Nouveau Testament, mais selon ceux de la Tradition ecclésiastique romaine. En général, la conversion se fait en masse, en suivant la décision du roi, du seigneur ou du chef local ! Toute méthode est bonne pour convertir des païens : spirituelle, économique, et même militaire !

La papauté, dont on connaît aujourd’hui la forme et la puissance, commence effectivement en 590 avec le règne de Grégoire 1er, surnommé « Grégoire le Grand ». Il brille par ses capacités d’organisation, de vision, et par son travail acharné. Il réalise la synthèse des décrets conciliaires, des enseignements des « Pères de l’Eglise », des superstitions païennes d’une populace illettrée, et de la Bible en un seul corps : l’« orthodoxie romaine ». Ce pape peut être légitimement appelé le fondateur doctrinal et spirituel de la papauté moderne. Son importance pour l’Eglise de Rome est inestimable, mais catastrophique pour ceux qui recherchent la vérité biblique ! Les papes qui lui succéderont disposeront de deux armes redoutables pour se faire obéir:

1. L’excommunication

2. L’interdit, sorte de grève ecclésiastique contre tout un village, une nation ou un pays. Lorsqu’un roi refuse d’obéir au pape, les prêtres n’assurent plus que le baptême et l’extrême onction : pas de mariages, pas d’enterrements, pas d’eucharistie ! Lorsqu’un village, un peuple, ou une nation tombe sous l’interdit, c’est « la fin du monde »! L’interdit sera prononcé au moins 80 fois ! En général, la pression est telle que les « insoumis » cèdent. Aux 12e et 13e siècles, les papes sont les monarques absolus de l’Europe ! Faut-il voir dans ces pratiques l’origine du pouvoir étendu et de la déférence accordée aux papes des temps modernes par des chefs d’états ; même si ces derniers ne craignent plus l’interdit, la crainte du pape subsiste, car il se présente comme le représentant de Dieu sur la terre. Les papes légitiment leur pouvoir par des références bibliques comme Mat 6.10 ; Jér 1.10 ; ou 1 Tim 2.5.

Pour établir le Ciel sur la terre, les papes emploient à cette époque deux moyens :

– Les croisades : 7 croisades majeures contre l’islam au Proche-Orient. « DEUS VULT » (Dieu le veut !) est leur cri de ralliement. Ces expéditions ont lieu entre 1095 et 1291. Toutefois, l’islam finira par repousser les soldats de l’Eglise. Reconnaissons que l’Evangile n’a pas besoin ni de lieux « sacrés », ni de l’épée pour avancer. Les papes ont oublié la leçon des trois premiers siècles de notre ère dans ce domaine.
– La scolastique (voir ci-dessus) : elle motive la création des universités à partir de la fin du 12e siècle, et crée une soif d’apprendre de nouvelles connaissances.

L’opulence outrancière et l’arrogance spirituelle des papes des 12e et 13e siècles suscitent des revendications, de la part des masses populaires et même de certains ecclésiastiques, en faveur d’un retour à la simplicité et à la pauvreté de l’Eglise des premiers siècles. Des voix comme celles de l’abbé Arnold de Brescia, de Pierre Valdo de Lyon (ses descendants spirituels existent encore dans le Piémont et en Amérique), des Cathares (Albigeois) se font entendre. Rome emploie de gros moyens pour ramener tous ces « égarés » au bercail : prédication, croisades intérieures nationales, Inquisition (appelée pieusement « Saint Office » à partir de 1542, puis « Congrégation pour la doctrine de la foi » par le pape Paul VI après 1965. Ce changement de nom ne modifie en rien son caractère ni son but ! Tout est seulement devenu plus subtil). Les ordres mendiants – franciscains, dominicains, clarisses – créées au 13e siècle se transforment en armes efficaces pour contrer les accusations dirigées contre les richesses de la papauté et des ecclésiastiques.

En dépit de « l’invention » par Boniface VIII (1294-1303) de la vente des indulgences pour renflouer les coffres de la papauté, le pouvoir papal décline inexorablement. La tendance est renforcée par l’émergence des sentiments nationaux, et par la volonté d’autonomie des gouvernements fatigués des agissements peu louables des papes. Ce déclin ira de pair avec la sécularisation progressive de la société, et avec l’augmentation des connaissances dans tous les domaines.

Un nouveau type de civilisation se prépare. Durant les 14e et 15e siècles, une tension se fait sentir entre le monde médiéval mourant et un monde nouveau naissant. Cette tension est aggravée par la Guerre de Cent Ans (1337-1453), la Peste Noire (qui débute en 1347, vient d’Asie centrale, et tue en Europe en quelques années de 25 à 50 % des populations selon les pays !), l’anarchie générale, le Grand Schisme papal (1395-1434, deux papes régnant au nom de St Pierre, l’un à Avignon en France, l’autre à Rome, chacun soutenu par l’un ou l’autre pays européen !). Cette fermentation favorise de nouvelles recherches intellectuelles et spirituelles. L’humanisme et la Renaissance préparent le terrain aux réformes demandées par Wyclif (professeur de théologie à l’université d’Oxford, 1378-1384), Jean Hus (professeur à l’université de Prague, 1391-1415), Savonarole (prieur dominicain italien, 1490-1498), ainsi que d’autres grands « pré-réformateurs ». Leur intégrité, leur conviction, leur courage sont des exemples. Ils devraient inspirer notre génération égarée qui ne perçoit plus la grandeur et la fidélité de Dieu parce qu’elle s’est coupée de ses racines bibliques.

Nous voilà aux portes de la Réforme du 16e siècle.

Nous traiterons dans un prochain article de la chrétienté proche-orientale de 285 à 1453. Pour qui cherche à comprendre l’état actuel d’une grande portion des « chrétiens » portant le nom d’« orthodoxes », la période byzantine est absolument déterminante.

1 Cette approche existe encore aujourd’hui parmi les catholiques, et même parmi un grand nombre d’évangéliques.


Vie chrétienne

« Ne dis pas: Comment se fait-il que les jours précédents ont été meilleurs que ceux-ci ?
Car ce n’est pas sagesse que tu t’enquiers de cela. »

Ecclésiaste 7.10

Optimiste ou pessimiste ?

En simplifiant quelque peu, nous pouvons affirmer qu’il existe deux sortes de gens : ceux qui se projettent souvent dans le futur et ceux qui sont constamment tournés vers le passé. Les premiers parlent avec confiance de l’avenir, passent des heures à échafauder des projets qu’ils n’accompliront pourtant que trop peu souvent : ce sont les optimistes ! Les seconds passent leur temps à parler du « bon vieux temps » et de ce passé qui était tellement plus agréable à vivre que le moment présent. Ils agacent leurs interlocuteurs par leur discours volontiers moralisateur et plutôt pessimiste: l’avenir leur fait peur…

Les expériences passées : source d’encouragement

Ainsi donc, certains ont tendance à considérer le passé avec bienveillance. Effectivement lorsque nous regardons en arrière, nous pouvons le faire avec reconnaissance : dans combien de situations difficiles, apparemment insurmontables, Dieu nous a fidèlement secourus… Que d’expériences encourageantes aurions-nous à raconter… « La tribulation produit la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance ; et l’espérance ne rend point honteux, parce que l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Jac 5.4-5) L’accumulation d’expériences, positives ou négatives, produit son fruit, et certainement qu’il est parfois bon de jeter un regard en arrière et de remercier notre Père des expériences qu’il nous a permis de vivre. Ces dernières nous arment pour l’avenir. Les expériences des autres peuvent également nous venir en aide. A plus forte raison, celles relatées dans la Bible sont pour notre instruction: « Car toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des écritures nous possédions l’espérance.» (Rom 15.4) Certains croyants ont peut-être marqué notre enfance. Ces chrétiens ont été pour nous des exemples et leur souvenir nous est agréable : « Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu, et, considérant la fin de leur parcours terrestre, imitez leur foi. » (Héb 13.7)

Mettre en valeur ce que Dieu a fait

Retenons qu’il est bon pour le chrétien de s’arrêter de temps en temps et de tourner son regard en arrière. Il se rappellera tout ce que Christ a fait pour lui, notamment à la Croix (Héb 12.3). Son cœur sera alors rempli de reconnaissance envers Dieu pour les expériences qu’il lui a permis d’accumuler, pour les conducteurs qu’il lui a donnés. Le rappel du passé a ici un but positif : il met en valeur tout ce que Dieu a fait.

Remuer le passé n’est pas sage

Mais il nous arrive de remuer le passé animés de sentiments bien différents: pour mettre en avant l’une de nos réussites par exemple, ou pour charger quelqu’un que nous n’aimons pas beaucoup : « Te souviens-tu que c’était lui qui… ? » Le plus souvent, nous aimons rappeler le bon vieux temps. Ce n’est pas mal en soi ! Si nous y regardons de plus près, nous constatons que c’est une manière de nous rassurer par rapport à un présent difficile à vivre… Quelquefois, c’est comme si nous reconnaissions tout ce que Dieu nous a permis de vivre de positif dans le passé, mais que nous doutions de sa capacité à nous garantir un avenir heureux avec lui. Or nous ne pouvons résoudre les difficultés du moment en nous absorbant dans des souvenirs nostalgiques. Gardons-nous d’idéaliser le passé et d’en faire une vache sacrée, ce n’est pas sagesse que de se consacrer à pareil exercice ! Et, entre nous, ce passé a-t-il toujours été idéal ? Notre mémoire n’est-elle pas sélective ? A chaque période de la vie ses joies et ses peines… A chaque époque de l’histoire des hommes et de l’Eglise, il y a des défis, des dérapages, des soucis, comme des moments heureux. Le sage avance pas à pas, en se confiant en Dieu, en comptant sur lui et en s’appuyant sur ses promesses. Hélas, trop souvent nous manquons de foi…. Comme Pierre marchant sur l’eau, au lieu de regarder à Christ, nous regardons aux circonstances et nous nous enfonçons toujours plus dans l’eau… Le rappel du bon vieux temps ne peut pas même faire office de bouée de sauvetage.

En avant !

Le chrétien est un sportif ! Son passé l’aide à toujours mieux gérer les courses futures. Mais il ne peut pas se reposer sur ses titres passés pour gagner… il doit aller de l’avant ! « Oubliant les choses qui sont en arrière et tendant avec effort vers celles qui sont en avant, je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus. » (Phil 3.14) Comme il a pu faire confiance à son entraîneur dans le passé, il lui fait confiance pour le présent et l’avenir… Avec foi, il se confie en Dieu. Celui qui a été avec vous dans le passé, vous a accompagné, est aussi est avec vous maintenant, et il le sera à l’avenir ! Car « Jésus Christ est le même, hier et aujourd’hui et éternellement. » (Héb 13. 8)

N’en doutez pas.


Vie chrétienne

Le cœur est un « organe musculaire creux, contenu dans la poitrine, qui provoque et règle la circulation du sang » (Quillet). Si le cœur cesse de battre, l’homme meurt. La science médicale a réussi des transplantations.

Au figuré, il est considéré comme le siège des sentiments, des affections, des pensées, de l’esprit. On parle « d’un homme sans cœur », « d’un homme de cœur », « avoir du cœur à l’ouvrage », « avoir quelque chose sur le cœur », « avoir quelque chose à cœur », « aimer quelqu’un de tout son cœur », « avoir un élan du cœur », « n’avoir point de cœur », ou encore « avoir un double cœur ». On peut aussi « ouvrir son cœur ».

Nous connaissons tous les deux célèbres aphorismes: « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas » (Pascal, 1623-1662), et « Les grandes pensées viennent du cœur » (Marquis de Vauvenargues, moraliste français, 1715-1745).

Que dit la Bible sur le cœur?

Dieu, qui a fait l’homme a son image, possède lui-même un cœur qui bat pour nous. Il a un cœur de père. Il peut souffrir dans son cœur. Mais comme il est justice, sainteté, amour, il ne peut avoir un cœur mauvais. Son cœur de Père ne projette que des choses « qui concourent au bien de ceux qui l’aiment » (Rom 8.28).

« L’Eternel sonde tous les cœurs » (1 Chron 28.9). « Il éprouve les reins et les cœurs » (Jér 11.20). « Moi, l’Eternel, je sonde le cœur » (Jér 17.10). « Et Sa Parole sonde les pensées et les intentions du cœur » (Héb 4.12). Rien ne lui échappe, aucune pensée, aucune parole, aucun acte de notre part.

Qu’en est-il de l’homme?

« Le cœur est tortueux par dessus tout, et il est incurable » (Jér 17.9). « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est très éloigné de moi » (Mat 15.8). « C’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, meurtres, adultères, prostitutions, vols, faux témoignages, blasphèmes. » (Mat 15.19) Depuis que le péché est entré dans le monde par un seul homme, tous les hommes sont devenus pécheurs. Quelqu’un a dit: "Le plus grand ennemi, c’est le moi", le cœur non régénéré.

« C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle. » (Mat 12.34) La bouche de l’homme trahit ce qu’il a dans le cœur. Et c’est par le cœur que le travail de Dieu commence. Il y produit la tristesse, mais aussi le repentir, si je suis prêt à lui confesser mes péchés, mes défaillances, mes faiblesses. Pourquoi le fait-il ? Parce qu’il nous aime et désire nous accorder son pardon. Il y a pourvu totalement: le Seigneur est mort sur la croix pour porter mes péchés et pour me donner un cœur nouveau. Un cœur transplanté: « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair » (Ez 36.26). Un cœur nouveau, voilà par quoi Dieu commence.

Bien plus encore, « Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs » (Gal 4.6). Avec des cœurs renouvelés et habités par Dieu, nous sommes rendus capables de suivre Celui qui « est humble et doux de cœur » (Mat 11.29). « Christ habite maintenant par la foi dans nos cœurs » (Eph 3.17). Quelle merveilleuse réalité.

Avec le Seigneur « notre cœur bouillonne d’une bonne parole. » (Ps 45.1) Les premiers chrétiens persévéraient dans la marche avec le Seigneur « avec joie et simplicité de cœur. » (Act 2.46) Anne pouvait dire: « Mon cœur s’égaie en l’Eternel. » (1 Sam 2.1) Dieu avait répondu à ses cris de détresse. Le Psalmiste aussi pouvait dire: « Tu as mis la joie dans mon cœur » (Ps 4.7); « Mon cœur s’est réjoui dans ton salut.» (Ps 13.5) Posséder Christ dans nos cœurs ne relève pas de la fiction, mais c’est l’ancre la plus sûre d’une vie humaine.

Un des buts du rassemblement des chrétiens est de rendre un culte à Dieu, donc de l’adorer, de le magnifier et de le louer pour ce qu’il est et pour ce qu’il a fait pour nous, en nous et ce qu’il va faire encore. Ainsi Paul fait-il cette recommandation aux Colossiens: « Que la paix règne dans vos cœurs… chantant de vos cœurs à Dieu » (Col 3.15-16).

Les disciples, après avoir partagé quelques heures avec Jésus sur le chemin d’Emmaüs, étaient puissamment encouragés, stimulés, motivés: « Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures?» (Luc 24.32) Quelle rencontre marquante, quand nous laissons parler Jésus à travers l’Ecriture. C’est du direct, du cœur à cœur.

C’est ce qui pousse l’auteur de l’épître aux Hébreux à nous exhorter : « Il est bon que le cœur soit affermi par la grâce » (13.9) pour « offrir sans cesse à Dieu, par Jésus, le fruit de lèvres qui confessent son nom » (13.15). Voilà la confession d’une église: prier et chanter Dieu. C’est aussi le lieu où « notre coeur se réjouira en Dieu.» (Ps 33.21)

Dieu regarde au cœur, et non aux paroles ou à notre parure extérieure. Chantons lui notre amour et notre admiration, et exprimons-lui toute notre affection profonde de cœur, car il est dit: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. » (Mat 22.38) Nous ferons alors l’exprérience que « de l’abondance du coeur, la bouche parle. »

Acceptons l’invitation de Jésus: « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi .» Une invitation personnelle de Jésus à chacun d’entre nous à lui ouvrir la porte de notre cœur (Apoc 3.19-20).

Avoir le Seigneur dans nos cœurs est le don le plus prestigieux.

Notre monde postmoderne en pleine dérive émotionnelle a besoin de voir des hommes et des femmes aux cœurs transformés par le Christ.


Vos nombreux témoignages nous réjouissent et nous remplissent de reconnaissance. Nous essayons de répondre à vos questions dans la mesure de nos possibilités. Nous comprenons que certains d’entre vous traversent des épreuves dramatiques : conflits armés, maladies, pauvreté, menées de sectes et de mouvements pernicieux. Nous aimerions vous assurer que nous lisons vos lettres et e-mail avec un profond intérêt. Continuez donc de nous écrire.

Nous aimerions remercier de tout cœur nos lecteurs européens : grâce à votre soutien fidèle et à l’augmentation du nombre d’abonnements payants, nous pouvons maintenir notre diffusion de quelque 2’000 exemplaires en Afrique francophone. Nous encourageons nos chers lecteurs européens à parler de PROMESSES autour d’eux et à y abonner leurs amis.

Notre site WEB www.promesses.org continue de susciter l’intérêt. Les anciens numéros sont progressivement introduits. Ainsi, les consultations deviennent toujours plus profitables à ceux qui tiennent à parfaire leur formation biblique.

Voici quelques extraits des nombreux témoignages reçus :

« … nous apprécions beaucoup les divers sujets couverts par vos numéros. Ils nous servent parfois de base pour une étude biblique, ou apportent des réponses à des questions que certains se posaient tout bas…(Pasteur Henri Y., Ouagadougou, Burkina Faso).

« Je vous remercie beaucoup de l’intérêt que vous témoignez à notre jeunesse… Pour ce qui est du nombre de revues à nous envoyer, 5 exemplaires seraient un bon début, mais 20 nous permettraient de nous organiser de manière à ce que chaque exemplaire soit lu par un groupe de 5 à 6 personnes… » (Diane K., Kinshasa, RDC).

« Je voudrais vous dire respectueusement merci pour les anciens numéros de PROMESSES et la leçon sur l’Église. Nous l’avons déjà étudiée avec des amis….Priez pour nous. Je suis marié et nous avons des enfants. Faute de moyens nous sommes en difficultés…Trouver du travail ici relève du miracle… » (Pasteur Claude N., Brazzaville, Congo).

« Nous sommes émerveillés de l’heureux développement de PROMESSES et partageons avec vous cette joie. C’est vrai que c’est toujours un immense plaisir de le lire et de le méditer. Quelle qualité ! Formidable ! À l’instar de l’Afrique, que la soif spirituelle puisse aussi devenir celle des Européens et la mienne… » (M. et Cl.-L. H., Genève, Suisse).

« C’est avec joie que j’ai appris l’existence de votre revue. Un ami m’a prêté quelques anciens numéros que j’ai lus avec intérêt. Votre revue de réflexion biblique est très utile pour nous… Pasteur d’une église naissante, j’aurais besoin de quelques exemplaires supplémentaires afin de les remettre à des membres de l’église. …Vos études bibliques par e-mail me seront d’une grande utilité…(Fiacre S., Lomé, Togo).

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A. Une religion qui fait du bruit

Le voisinage des musulmans et les nombreuses références à l’islam dans l’actualité – parfois à tort, car on confond volontiers musulman, arabe et pro-palestinien – suscitent de nombreuses questions auxquelles une abondante littérature et des médias diversement inspirés tentent de répondre. Pourquoi l’islam? Pourquoi des Européens, des Africains, des Américains d’aujourd’hui se convertissent-ils à l’islam? Y a-t-il des parallèles à souligner entre ses succès du début et l’intérêt qu’il semble susciter encore aujourd’hui? Voici quelques axes de réflexion qui peuvent nous encourager à approfondir notre foi, à retrouver notre zèle d’évangélistes et à contempler Dieu à l’oeuvre dans un contexte difficile où le croyant doit encore souvent payer son espérance de sa liberté.

B. L’islam naît dans un monde qui ne connaît plus Jésus

Qui est le Christ ? Qui disons-nous qu’il est ?

On se souvient des deux questions posées par Jésus de Nazareth à ses disciples, alors qu’ils prenaient un peu de recul dans le territoire de Césarée de Philippe :

« Qui dit-on que je suis ? » et « Qui dites-VOUS que je suis ? » Il n’est pas exagéré de dire que toute relation à l’Evangile et au christianisme véritable est contenue dans la réponse honnête à ces deux questions.

Depuis qu’il existe des disciples et des auditeurs de Jésus, ces deux questions – et plus particulièrement la seconde – ont défini les rapports entre les hommes et le Christ, et mesuré de façon objective le contenu de leur foi.

Oppositions au Christ

Certains ont choisi l’opposition au Christ et ont persécuté son Eglise véritable comme ce fut le cas pour les autorités juives contemporaines de Jésus et, à un degré moindre, pour les rabbins qui ont fixé la Tradition qui posera les fondements du Judaïsme talmudique. D’autres ont affiché une indifférence, un intérêt intellectuel ou philosophique pour Jésus, en posant des questions auxquelles ils se gardaient bien de répondre. Ces derniers ont davantage servi l’Eglise lorsqu’ils sont restés à l’extérieur, à l’instar de Gamaliel et peut-être de Nicodème.

D’autres encore ont décidé d’apporter des réponses originales, ou d’opérer un tri dans les paroles du Christ qu’ils étaient prêts à accepter, lorsqu’ils n’inventaient pas tout simplement une révélation rivale qui ne se réclamait du Christ que pour mieux le marginaliser. Ce sont au départ des sectes dites « judéo-chrétiennes » comme celle d’Elxaï, qui prétendait avoir reçu une révélation complémentaire dans un Livre, puis de plus en plus fréquemment des sectes dites « gnostiques » dont les enseignements s’appuient en partie sur des « évangiles » pseudépigraphiques1. Plus près de nous, on pourrait citer les Mormons.

Dans ce groupe, on trouve aussi des faux-docteurs ou des docteurs imprudents qui répandent par leur enseignement des interprétations erronées de l’Evangile véritable, ou qui introduisent dans la doctrine chrétienne des notions empruntées à la philosophie païenne. C’est le cas de la plupart des controverses sur la nature de Christ qui ont divisé l’Eglise du IVe au VIIIe siècle : la plus célèbre est l’arianisme, qui nie la divinité du Christ et qui inspire encore aujourd’hui les Témoins de Jéhovah et leurs variantes russellistes2. C’est le cas aussi de bien des courants au sein des écoles modernes de théologie, qui s’attaquent au témoignage de l’Ecriture, qui nient les miracles ou qui privilégient de nouveaux types de miracles au détriment de l’Evangile de la grâce. Chaque fois retentit cette question fondamentale : « Qui dites-VOUS que je suis ? »

C. L’islam naît de l’isolement de l’Arabie et des querelles internes de la chrétienté

L’islam est né dans une sorte de "no man’s land", de glacis entre l’empire romain affaibli par les invasions germaniques et son éternel rival, l’empire perse, affaibli par la pression des peuples de l’Asie Centrale et les intrigues de palais. Sans faire partie des territoires conquis par le christianisme ou par la chrétienté, l’Arabie était parcourue ou choisie comme lieu de retraite par les partisans de divers courants et par des moines zélés à la piété parfois spectaculaire. L’Arabie était en relation commerciale avec des régions dont les gouvernants se faisaient les champions des diverses doctrines: la Mecque est « coincée » entre les tribus juives d’Arabie et du Yémen, les monophysites3 d’Ethiopie et d’Egypte, les nestoriens4 de Mésopotamie, les jacobites5 de Syrie, les « orthodoxes » melkites d’Asie Mineure et de Palestine6, sans compter les sectes « baptistes » de Bassorah et les sectes gnostiques7 d’Egypte. Partout les combats politiques font largement appel aux allégeances religieuses, les contradicteurs et les insoumis sont bannis par l’armée et même des moines jouent parfois le rôle de milices pour orienter les décisions des Conciles. Mais si près de l’Evangile et de ses contrefaçons, l’Arabie reste au VIIe siècle une terre ignorée par les missionnaires, méprisée par les stratèges, qui ne possède pas même un Evangile de Marc dans sa langue…

A l’époque de Muhammad, le polythéisme8 astral et le culte des pierres « bétyles » ne sont plus aussi attractifs pour les Arabes. L’influence monothéiste9 du judaïsme a profondément marqué les tribus, dont certaines ont embrassé le judaïsme ou une des formes du christianisme. On parle de personnages qui adorent un seul dieu appelé « le Miséricordieux ». Même à la Mecque, carrefour des diverses croyances et conservatoire des divinités païennes, on entend la formule « Allahou akbar », « Allah est plus grand » (que toutes les autres puissances spirituelles).

Dans les pays où l’islam s’installera en maître, on trouve également les mêmes influences monothéistes juives et chrétiennes, les mêmes controverses sur la nature réelle du Christ et la même instrumentalisation du religieux par le politique. L’Afrique du Nord est malade des querelles montanistes10, donatistes11 ou pélagiennes12, meurtrie par l’invasion des Vandales aryens13, qui chassent et tuent tous les évêques orthodoxes, et déçue par la main-mise politique de la lointaine Byzance. On ne dira jamais assez le tort causé par le témoignage scandaleux de nations dites chrétiennes, lorsqu’elles soutiennent des pouvoirs injustes, refusent de satisfaire à des aspirations légitimes ou encouragent des statu quo qui privent des hommes de l’espérance, moteur de tout vrai progrès.

D. L’islam s’affirme là où l’on conteste le témoignage que l’Ecriture rend au Christ

L’affirmation de la pleine et entière divinité de Jésus est le coeur de l’Evangile et de la confession des martyrs. Elle a pour corollaire la foi dans le mystère de la Trinité (ou tri-Unité), telle qu’elle a été formulée dans le symbole attribué à Athanase14 :

« C’est ici la foi catholique15 (c’est à dire de tous les chrétiens où qu’ils soient) : que nous adorions un Dieu dans la Trinité, et la Trinité dans l’Unité ; sans confondre les personnes et sans diviser la substance. Car autre est la Personne du Père, autre est celle du Fils, autre est celle du Saint-Esprit. Mais la divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit n’est qu’une, leur gloire est égale, leur majesté coéternelle. Tel est le Père, tel est le Fils, tel est le Saint-Esprit. Le Père incréé, le Fils incréé, le Saint-Esprit incréé. Le Père infini, le Fils infini, le Saint-Esprit infini. Le Père éternel, le Fils éternel, le Saint-Esprit éternel. Et cependant ils ne sont point trois éternels, mais Un Eternel. Comme aussi il n’y a point trois incréés, ni trois infinis, mais Un Incréé et Un Infini. Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu et cependant ils ne sont point trois dieux, mais Un Dieu…»

Pour le chrétien

Le mystère de la Trinité découle de la Révélation. Ce n’est pas à l’homme d’expliquer Dieu, ni de comprendre comment fonctionnent l’univers et les sphères spirituelles, alors qu’il n’est qu’une créature limitée et pécheresse. Le chrétien croit simplement ce que Dieu lui dit de lui-même et cela suffit à sa foi, sinon à sa raison.

Pour l’islam

Le point de vue est tout différent.

Soumis à toutes les influences centrifuges des religions et des sectes monothéistes et en pleine réaction contre un polythéisme qui découlait notoirement de l’absence de prophètes et de Révélation, Muhammad a opté pour un culte raisonnable, éloigné des extrêmes, selon l’affirmation du Coran volontiers reprise par les musulmans modérés.

Il a donc pris position vis à vis de Jésus en acceptant certaines traditions qui lui paraissaient inoffensives (même si elles attribuaient à Jésus des miracles invraisemblables comme ceux des évangiles apocryphes de l’enfance) et en refusant avec beaucoup d’énergie les doctrines qui pouvaient servir de fondement à une prééminence du judaïsme ou du christianisme.

La préexistence glorieuse du Christ avant Sa naissance à Bethléhem et l’accomplissement des prophéties messianiques sont passés sous silence.

La mort et la résurrection de Jésus sont absolument niées.

Le titre de Fils de Dieu est rejeté comme blasphème et la notion de Trinité, volontairement ou involontairement assimilée à la triade Dieu-Marie-Jésus, est déclarée ridicule et indigne de Jésus (qui l’aurait rejetée lui-même, d’après le Coran).

Le rôle dévolu à Jésus d’après le Coran est celui de simple prophète envoyé aux factions juives qui se sont divisées à son sujet. Il n’a aucune prééminence sur les prophètes de l’Ancien Testament ou sur les patriarches, mais il pourrait avoir annoncé la venue de Muhammad et la Tradition lui confère un rôle dans les événements de la Fin du Monde.

Jésus est instrumentalisé par l’islam pour contrer le judaïsme et pour confondre la chrétienté.

Bible et Coran

Pour éviter que le témoignage de la Bible puisse contredire le Coran, Muhammad affirme que Sa Révélation est la dernière, la plus complète, en réalité toute suffisante (ce qui va au-delà de la position similaire de l’épître aux Hébreux) et la Tradition ajoutera une insinuation selon laquelle le texte biblique aurait été manipulé. Elle formulera l’interdiction – d’une portée plus que symbolique – de traduire le Coran dans les langues vernaculaires. Le Coran est mis « hors de portée » en ce qui concerne son usage, sa critique et toute contestation ou interprétation. Déclaré « inimitable », il va dans la pratique évoluer vers le rôle du Logos, réalité incréée demeurant éternellement auprès de Dieu et « incarnée » historiquement par la révélation que l’ange Gabriel en aurait faite à Muhammad. On pourrait facilement comparer dans ce processus le Coran au Christ et Muhammad à Marie. Les rites de l’islam feront le reste pour que rien ne subsiste de l’Evangile du Sauveur qui donne sa vie en rançon du péché.

E. Conclusion

Là où le message libérateur de Jésus n’est plus prêché et vécu quotidiennement, dans le témoignage d’une Eglise qui confronte et interpelle les acteurs sociaux et politiques dans la paix et l’amour, le terrain est préparé pour l’islam… et le désert qui avance sera difficile à reconquérir!

Notes

1 C’est à dire dont l’auteur réel se cache derrière un nom usurpé d’apôtre, comme l’Évangile dit de Thomas.
2 Vient du nom du fondateur de cette secte, Charles-Taze Russel, né en 1852, qui fonda la société « Tour de garde » en 1881.
3 Hérésie née au 5e siècle. Pour ses adeptes, il n’y a qu’une seule nature de Christ, son humanité ayant été absorbée par sa nature divine ; elle est en contradiction avec Héb 2.17.
4 Adeptes de Nestorius que enseignait que Jésus était deux personnes séparées, possédant deux natures séparées ; cette secte est déclarée hérétique par le Concile d’Éphèse en 431.
5 Monophysites et disciples de Jacob Baradaeus (500 – 578) niant également les deux natures (humaine et divine) de Jésus.
6 Chrétiens syriens et égyptiens qui ne voulaient pas comdamner l’hérésie monophysite, tout en acceptent l’enseignement du Concile de Chalcédoine de 451 (voir Promesses n° 144 Les controverses doctrinales, « Le Credo de Chalcédoine » p.32-33).
7 Mouvement des premiers siècles après J.-C. aux vues dualistes et complexes dont les « connaissances secrètes » furent transmises par « initiation » ésotérique; pour eux la matière était mauvaise et, en consquence, ils niaient l’humanité de Jésus.
8 Croyance en plusiuers dieux.
9 Qui no reconnaît qu’un seul Dieu.
10 Mouvement charismatique associé à Montanus, au 2e siècle, mettant l’accent sur l’effusion du St-Esprit par extase et sur le parler prophétique ; Tertullien était montaniste ; se répandit en Asie mineure au 2e siècle ; fut condamné par l’Église.
11 Mouvement séparatiste nord-africain provenant de Donatus en 355, qui s’opposait à la réintégration des chrétiens qui abandonnaient les Écritures sous la persécution.
12 Fausse doctrine propagée par Pélage, un moine anglais du 5e siècle, enseignant que la nature humaine est essentiellement bonne ; met l’accent sur la capacité humaine et la libre volonté pour arriver à vivre sans péché ; c’est la négation de la corruption totale de l’homme conçu et né dans le péché (Ps 51.7 ; Rom 3.9-18 ; 7.14-25).
13 Nom donné, au début de notre ère, à différents groupements de Germains orientaux ; ils passent le Rhin en 406, entrent en Gaule et en Espagne ; sous Geiséric (428 – 477), ils passent en Afrique et s’installent en Numidie en prenant Carthage (439). Ils sont finalement vaincus en 534 par le Byzantin Bélisaire ; ainsi l’Afrique devient byzantine.
14 293 – 371, évêque d’Alexandrie, défenseur vigoureux, en 325, des enseignements du Concile de Nicée sur Jésus-Christ, éternellement divin et pleinement Dieu, étant « de la même substance » (homoousios). Il combattit l’arianisme et fut persécuté, voire même banni avec d’autres opposants à cette hérésie. Les plus anciens manuscrits du « Symbole d’Athanase » remontent aux 8e et 9e siècles. Un psautier de Cambridge l’attribue à Athanase. D’autres pensent plutôt qu’il fut écrit par d’autres mains, mais dans l’esprit d’Athanase. La première rédaction remonterait au 5e siècle et fut adopté dans son texte définitif vers 850 selon d’autres. Il s’agit des deux doctrines essentielles da la foi chrétienne, trinitaire et christologique.
15 « Universelle » provenant du mot grec « katholikos » dans le sens de « général » ; à ne pas confondre avec « catholique romain ».