PROMESSES
VIE CHRÉTIENNE
(Ephésiens 6.11-13)
Cet article est le résumé d’un message délivré par Modeste EALE Bomolo dans une église évangélique à Kinshasa. Ancien de cette église, il a quitté le pays entre-temps pour des raisons professionnelles. Il est veuf, père de deux enfants et informaticien de profession.
«C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté» (Eph 6.11-13).
Tenir ferme ? Qui doit tenir ferme ? Contre qui ? Comment ? Et pourquoi ?
Tenir ferme veut dire résister, s’accrocher et gérer ce qu’on a gagné. Seul le chrétien soumis au Seigneur et à sa Parole, donc rempli du Saint-Esprit (Eph 4.6), et revêtu de «toutes les armes de Dieu», peut tenir ferme contre le diable (le chrétien charnel doit passer par la confession et la repentance), «car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde des ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes». Nous sommes donc exhortés à prendre toutes les armes de Dieu, afin de
• Tenir ferme contre les ruses du diable.
• Résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté.
A. TENIR FERME CONTRE LES RUSES DU DIABLE
«Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber. Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces, mais avec la tentation, il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter » (1Cor 10.12-13).
Le diable qui rôde autour de nous comme un lion rugissant cherchant qui dévorer (1 Pi 5.8-9) n’a qu’une seule stratégie: «créer le doute dans le cœur de l’homme». Et c’est une vieille technique qu’il continue d’utiliser encore aujourd’hui : «Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? » (Gen 3.1).
Il nous attaque le plus souvent par les stratagèmes suivants :
1. La critique et le doute contre l’authenticité de la Parole de Dieu
La Parole de Dieu a été écrite par les hommes sous l’inspiration du Saint-Esprit, et non sous celle des hommes. Celui qui ne croit pas à l’authenticité de la Parole de Dieu a perdu la foi. Et celui qui n’a pas la foi a tout perdu et ne peut plus plaire à Dieu (Héb 11.1,6).
2. L’immobilisme
Une autre ruse de notre adversaire est qu’il fera tout pour nous empêcher de passer à l’action en nous incitant à ajourner ou tout simplement à repousser le moment choisi pour :
a) accomplir un vœu ou une résolution (Ecc 5.3). Quand on prend un engagement devant Dieu, il faut aller jusqu’au bout.
b) évangéliser (Matt 28.19-20). L’ordre missionnaire «Allez, faites de toutes les nations des disciples…» est le même que celui de Paul, étreint par l’amour de Dieu. Il écrit que «la nécessité m’en est imposée. Malheur à moi, si je n’évangélise pas» (1 Cor 9.15-18). L’ennemi nous suggère si souvent de rester silencieux face à notre responsabilité d’apporter l’Evangile à notre prochain.
c) réparer un tort (Matt 5.23; 6.14; Luc 19.8-9). Ici nous allons relever deux obstacles. Très souvent il nous est plus difficile de pardonner à ceux qui nous ont offensés que de demander pardon. Deuxièmement, il nous arrive même d’aller plus loin, c’est à dire de prendre des témoins pour assister à l’événement de l’offense. C’est un langage d’orgueil, parce que nous savons que nous allons tirer profit de cela, quand le frère ou le témoin fera notre publicité en racontant ce qui s’est passé et en mettant l’accent sur notre «humilité ». Dieu n’est pas dupe.
3. Des décisions prises à la hâte au lieu de la maîtrise de soi et de la patience
Soyons sur nos gardes! Une autre ruse du diable est de nous pousser à des décisions prises à la hâte (tout de suite), pour que nous perdions la paix. Nous le faisons parfois sans réfléchir. Exemple: l’histoire d’Abraham au sujet de sa descendance. Conséquence : la naissance d’Ismaël. Comme le temps passait, et que Sara ne concevait toujours pas, elle proposa à son époux de lui donner un fils par sa servante Agar:
«Et Saraï dit à Abram : voici, l’Éternel m’a rendue stérile, viens, je te prie, vers ma servante; peut-être aurai-je par elle des enfants. Abram écouta la voix de Saraï (Gen 16.2). Alors la Parole de l’Éternel lui fut adressée ainsi : ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais c’est celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier» (Gen 15.4).
Si cette sorte de manœuvre de l’ennemi nous atteint, que nous sommes sur le point de décider des choses avec précipitation et sans réfléchir, arrêtons-nous et remettons-nous à Dieu dans la prière jusqu’à ce qu’Il remplisse notre cœur de sa paix par le Saint-Esprit. Qu’il est précieux d’apprendre à «marcher selon l’Esprit », avec son secours, en exerçant la maîtrise de soi et la patience, qui font partie de ce que la Bible appelle fruit de l’Esprit de Dieu (Gal 5.22).
Le secours de Dieu dans le combat: compréhension des Saintes-Ecritures
L’homme, sans le concours de l’Esprit de Dieu, ne comprendra jamais la Parole de Dieu. Le Seigneur Jésus-Christ a dit : «Quand le Consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera » (Jean 15.13-14). Ce précieux secours de l’Eternel nous viendra par la méditation des Saintes-Ecritures qui nous éclairent dans nos diverses circonstances et nous fortifient.
B. RESISTER DANS LE MAUVAIS JOUR
La Bible nous dit exactement ceci: «Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber! Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés audelà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter» (1Cor 10.12-13).
Les mauvais jours viendront dans notre vie, si ce n’est déjà fait. Job, l’homme intègre et honnête, Jean Baptiste, Elie le prophète et David le roi ont vécu cette situation.
– Job avait perdu d’un coup : ses biens, ses enfants et même sa santé.
– Jean Baptiste, arrêté par Hérode à cause de la vérité qui devait être dite, ne voyant pas venir le secours qu’il attendait de la part du Seigneur Jésus- Christ (Luc 7.20-23), envoya deux de ses disciples poser une question bizarre à Jésus : «… es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?»
– Le prophète Elie, après avoir tué 450 prophètes de Baal et peut-être 400 d’Astarté, fut menacé de mort par Jézabel. Pris de panique, il prit la fuite et demanda la mort à Dieu. Mais, il ne la lui accorda pas (1 Rois 19.2).
– Le Roi David reçut des menaces de la part de son propre fils et il quitta le pays.
Les mauvais jours viendront de plusieurs façons: problèmes, incompréhensions, disette, maladies, oppressions démoniaques, échecs, etc.
Sachez que vous devez:
– vous accrocher au Seigneur et à sa Parole, puis
– résister en utilisant les armes de Dieu (les armes d’un homme ne feront jamais fuir le diable et ses acolytes).
Quand on tient ferme là où Dieu nous a placés, on ne recule pas. «Nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés, Christ» (Rom 8.31-39) sur le terrain où Dieu nous a placés.
Certains des sorciers, des magiciens, des féticheurs, de ceux qui pratiquent la divination, de ceux qui disent la bonne aventure (Zeke, Mbikudi), de ceux qui invoquent les démons et les morts, de ceux qui mangent la viande sacrifiée aux idoles (Salaka) et d’autres incrédules pourront se convertir tout simplement parce qu’ils seront étonnés de voir comment, malgré tous nos problèmes, nous tenons ferme dans la foi.
«O Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science dont font profession quelques-uns, qui se sont ainsi détournés de la foi. Que la grâce soit avec vous» (1 Tim 6.20-21).
Tenez ferme contre le doute que l’ennemi suscite dans votre cœur. Quelqu’un a dit: «Je dois douter de mes doutes, car mes doutes sont redoutables». Tenez ferme après avoir tout surmonté. Revêtez- vous de l’armure de Dieu selon Eph 6.14-20. La victoire nous a été acquise à la Croix du Calvaire par Jésus- Christ, le grand Vainqueur. Ne quittons pas le terrain de la foi et poursuivons la paix et la sanctification (Hébr 12.14) dans nos vies et dans nos familles.
- Edité par Eale Bombolo Modeste
VIE CHRÉTIENNE
William MACDONALD et Arthur Farstad
Extrait du COMMENTAIRE BIBLIQE DU DISCIPLE – Nouveau Testament, au sujet d’Ephésiens 6.10-13. Il nous a paru utile de compléter par cet exposé les divers thèmes sur nos batailles contre les ruses de Satan et les puissances des ténèbres. Cette lutte, le croyant la poursuit avec persévérance en Christ, notre force et notre secours constant, en vertu de sa victoire totale acquise à la Croix.
Nous remercions l’éditeur de cet excellent Commentaire pour son aimable autorisation à publier cet extrait. Il n’est pas superflu de recommander une fois de plus (voir sous «Chronique de livres» (p 31) au no 132 de PROMESSES) cet ouvrage de 1400 pages qui devrait figurer dans la bibliothèque de chaque responsable d’église et de chaque institut biblique et faculté de théologie. Vraiment un investissement que vous ne regretterez pas, car exégèse et application sont admirablement bien réparties. Vraiment un outil efficace pour le recueillement personnel, l’étude systématique de la Bible et la préparation de messages. (Editions J.-P. Burgat – La Joie de l’Eternel, B.P. 1, FR 25660 SAÔNE (France) Adresse e-mail: JeanPaulBurgat@aol.com
Paul va conclure son épître. En s’adressant à toute la famille de Dieu (6.10), il leur lance un appel émouvant en tant que soldats de Christ. Tout enfant de Dieu véritable apprend assez vite que la vie chrétienne est un combat. Les armées de Satan se vouent à empêcher et à obstruer l’œuvre de Christ et à terrasser le soldat individuel. Mieux un croyant sert le Seigneur, plus il sera soumis aux attaques sauvages de l’ennemi: le diable ne gaspille pas ses munitions contres les chrétiens de nom. Nous ne pouvons venir à bout du diable par nos propres forces. La première injonction préparatoire est donc que nous soyons continuellement fortifiés dans le Seigneur et par les ressources infinies de sa force toute-puissante. Les meilleurs soldats de Dieu sont ceux qui sont conscients de leurs propres faiblesses et inefficacité et qui s’appuient uniquement sur lui. «Dieu a choisi les choses folles et faibles du monde pour confondre les fortes» (1 Cor 1.27). Notre faiblesse nous incite à nous confier en sa force toute-puissante.
Dans ce combat (6.12), il ne s’agit pas d’une guerre contre des philosophes impies, des prêtres rusés, des sectaires qui nient le Christ ou des dirigeants infidèles. La bataille se livre contre des puissances démoniaques, contre des légions d’anges tombés, contre des esprits méchants qui ont un pouvoir énorme. Bien que nous ne puissions pas les voir, nous sommes constamment entourés par des esprits méchants. Quoiqu’il soit vrai qu’ils ne puissent pas habiter en un vrai croyant, ils peuvent l’opprimer et le harceler. Le chrétien ne devrait pas se laisser accaparer par le problème des activités démoniaques. Il ne devrait pas davantage vivre dans la crainte des démons. L’armure de Dieu le pourvoit de tout ce qu’il lui faut pour tenir ferme contre de telles attaques. L’apôtre nomme ces anges tombés des «dominations et des autorités, des princes de ce monde des ténèbres et des esprits méchants dans les lieux célestes». Nos connaissances insuffisantes ne nous permettent pas de faire la distinction entre ces catégories, qui se rapportent peut-être à des chefs du monde des esprits dont l’autorité varie des uns aux autres, comparables, sur le plan humain, à des présidents, des préfets, des maires et des conseillers municipaux.
Alors que Paul écrivait (6.13), il était probablement gardé par un soldat romain de pied en cap. Toujours prêt à tirer des leçons spirituelles du monde naturel, il en fait l’application: nous sommes entourés par des ennemis formidables; il nous faut prendre «toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister» quand le conflit atteint une intensité féroce, et d’être trouvés debout une fois que la bataille a cessé. «Le mauvais jour» se rapporte probablement à toute attaque acharnée de l’ennemi. L’opposition satanique semble arriver en vagues qui avancent et reculent. Même après la tentation de notre Seigneur dans le désert, le diable le quitta jusqu’au moment favorable (Luc 4.13).
- Edité par MacDonald William
VIE CHRÉTIENNE
1 Chroniques 18.4
«Il coupa les jarrets à tous le chevaux de trait
et ne conserva que cent attelages…»
Parmi les prescriptions bibliques relatives à la royauté en terre d’Israël, nous en trouvons une concernant l’usage des chevaux: que le roi «n’ait pas un grand nombre de chevaux ; car l’Eternel vous a dit : vous ne retournerez plus par ce chemin-là» (Deut 17.16). Cette défense, tout comme celles qui l’accompagnaient, traçait une ligne de démarcation profonde entre la royauté israélite et celle des nations étrangères. Soumis à l’autorité de l’Eternel, soucieux d’accomplir Sa volonté, le roi ne devait pas avoir pour ambition la grandeur militaire. Il lui fallait résister au désir orgueilleux de briller par la puissance de ses armées. Or, chevaux et chars constituaient alors la force redoutable de l’armée égyptienne et de son roi. La tentation était grande de se tourner vers l’Egypte pour se procurer en grand nombre ces puissants moyens de conquête et faire ainsi l’économie de la juste dépendance du Dieu Tout-Puissant. Il est intéressant de constater que dans l’Ancien Testament, les chevaux sont souvent désignés comme symboles de la puissance humaine en opposition au secours qui vient directement de Dieu: «ceux-ci s’appuient sur leurs chars, ceux-là sur leurs chevaux: nous, nous invoquons le nom de l’Eternel, notre Dieu. Eux, ils plient, ils tombent; nous, nous tenons ferme, et restons debout. Eternel, sauve le roi! Qu’il nous exauce quand nous l’invoquons»! (Ps 20.8-10).
Ces trois versets sont extraits d’une des nombreuses prières de David. Ce roi selon le cœur de Dieu avait manifestement compris la raison essentielle de la prescription divine concernant les chevaux. C’est pourquoi, à l’issue d’une bataille contre l’armée syrienne d’Hadarézer au cours de laquelle il prit mille chars et sept mille cavaliers à l’ennemi vaincu, il veilla à ne conserver qu’une centaine de chevaux d’attelage et fit couper les jarrets à tous les autres. Cette attitude d’obéissance à la Parole de Dieu contraste singulièrement avec celle de son fils et successeur, le grand roi Salomon. Parvenu au faîte de sa puissance, «Salomon avait quatre mille stalles pour les chevaux destinés à ses chars, et douze mille cavaliers… C’était de l’Egypte que Salomon tirait ses chevaux; une caravane de marchands allait les chercher par troupes à un prix fixe…» (2 Chr 9.25-28 et 1 Rois 10.26-29).
Plus tard, au fil de son histoire mouvementée, Israël infidèle ira souvent chercher secours et protection en Egypte, quand ce ne sera pas en Assyrie: «Malheur à ceux qui descendent en Egypte pour avoir du secours, qui s’appuient sur des chevaux et se fient à la multitude des chars et à la force des cavaliers, mais qui ne regardent pas vers le Saint d’Israël et ne recherchent pas l’Eternel ! L’Egyptien est homme et non Dieu; ses chevaux sont chair et non esprit» (Es 31.1,3). Ce quatrième des six «Malheur » d’Esaïe 28 à 33 sanctionne la réaction orgueilleuse du peuple lorsque Dieu
l’a encouragé à mettre sa confiance en Lui: «Car ainsi a parlé le Seigneur, l’Eternel, le Saint d’Israël: c’est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c’est dans le calme et la confiance que sera votre force. Mais vous ne l’avez pas voulu! Vous avez dit: non! Nous prendrons la course à cheval! – C’est pourquoi vous fuirez à la course. – Nous monterons des coursiers légers! – C’est pourquoi ceux qui vous poursuivront seront légers…» (Es 30.15-17). A l’aube de son ministère, le prophète Esaïe dénonçait déjà l’orgueil de Juda par ce douloureux constat: «Le pays est rempli de chevaux, et il y a des chars sans nombre» (2.7). Dans la seconde moitié du huitième siècle av. J.-C., le prophète Osée supplie Israël de revenir à l’Eternel en s’engageant à refuser désormais d’enfourcher des montures égyptiennes, expression tangible de son alliance coupable avec l’Egypte: «Dites- lui : (…) nous ne monterons pas sur des chevaux» (Osée 14.3). Sédécias, le dernier roi de Juda, se révoltera contre le roi de Babylone «en envoyant ses messagers en Egypte, pour qu’elle lui donne des chevaux et un grand nombre d’hommes» (Ez 17.15). Alors que la voix prophétique de l’Ancienne Alliance est près de s’éteindre, retentit un merveilleux message concernant la venue du Messie: «Sois transportée d’allégresse, fille de Sion! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem! Voici, ton roi vient à toi; il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un ânon, le petit d’une ânesse». Et le prophète Zacharie de poursuivre en ces termes: «Je détruirai les chars d’Ephraïm, et les chevaux de Jérusalem» (9.9-10). Contraste ô combien saisissant entre les nombreux chevaux des hommes, emblèmes d’une puissance autonome, orgueilleuse et belliqueuse, et l’ânon du Seigneur Jésus, symbole d’humilité, de paix et de dépendance du Père.
La juste attitude de David m’interpelle. Elle m’invite, me presse même de faire un tour dans mes écuries personnelles pour couper les jarrets à un bon nombre de mes chevaux. Où cherchons-nous notre secours? Où puisons-nous notre puissance? Nous sommes si souvent trop forts de notre force pour que le secours de Dieu puisse se déployer pleinement dans notre vie. Nous comptons trop sur nos moyens, notre habileté, nos diplômes, notre nombre, nos alliances, nos relations, nos programmes, nos méthodes, notre système Débrouille… Notre Dieu doit trop souvent détruire lui-même nos chars et abattre nos chevaux pour pouvoir enfin manifester Sa puissance et Sa grâce dans nos vies.
Et si nous échangions nos chevaux égyptiens contre l’ânon du Seigneur! Cessons aujourd’hui même, maintenant, de «monter sur nos grands chevaux» pour régler ce problème relationnel ou autre qui empoisonne notre existence; comme s’il suffisait de s’emporter, de taper du poing sur la table, de prendre l’autre de haut pour être victorieux! Quittons notre «cheval de bataille », ce «dada» que nous enfourchons systématiquement pour combattre farouchement, sabots en avant, tous ceux qui ne pensent pas exactement comme nous. Abandonnons ce « jeu de petits chevaux» qui consiste à bousculer, renverser, éjecter quiconque nous empêche d’avancer rapidement sur l’itinéraire de nos ambitions égoïstes et orgueilleuses. Abattons nos chevaux de la chair et revêtons l’armure de l’Esprit.
«Le cheval est impuissant pour assurer le salut, et toute sa vigueur ne donne pas la délivrance. Voici, l’œil de l’Eternel est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui espèrent en sa bonté». (Ps 33.17-18).
- Edité par Decker Maurice
APOLOGÉTIQUE
Examen à la lumière de la science et de la Bible
A. La théorie de l’évolution: le monde organique
1. Origine
Charles Darwin (1809-82), naturaliste anglais, après un voyage de 5 ans en Amérique du Sud (Iles Galapagos) et en Australie, conçut la théorie de l’évolution.
2. Ce que l’évolution enseigne
a) Tous les animaux connus se sont développés d’une cellule: la vie s’est développée du simple au complexe, d’elle-même. La première cellule (dont l’origine s’explique difficilement) se serait formée spontanément par biogenèse (terme savant qui n’explique rien du tout).
b) Les êtres ont changé par mutations au gré du hasard: les formes plus viables ont survécu et ont évincé les autres (ce qui implique un combat continuel); cela se nomme sélection naturelle.
c) Processus très lent: il faut des millions d’années pour que les espèces se transforment en d’autres espèces.
d) Il y a dans la matière une poussée vers le haut, vers la lente perfection.
3. Opinions scientifiques
Un scientifique anglais écrit: «Il n’est pas nécessaire d’expliquer la vie par le surnaturel ou miraculeux. La vie se produit automatiquement quand les conditions sont justes. Non seulement elle se produira, mais elle évoluera.»
Commentaire: C’est écrit pour des laïques qui ne comprennent rien à la biologie! Car en voici le sens: Il faut produire les conditions justes, qui sont extrêmement compliquées, car si on laisse faire la chance, rien du tout ne se produira. Il faut donc un plan et un architecte (= Dieu). Les lois scientifiques et les expériences faites à ce jour montrent que les théories évolutionnistes sont tout simplement intenables.
Le chimiste et bactériologue français Pasteur(1822-95): «La génération spontanée ne se produit jamais». Ceci est encore valable aujourd’hui.
4. Deux des lois thermodynamiques
a) La deuxième loi thermodynamique:
Il y a décomposition continuelle et perte de complexité. L’énergie totale est constante, mais celle qui peut produire du travail diminue constamment. – Exemple: l’énergie cinétique (dynamique, en mouvement) d’une chute d’eau produit de l’électricité en chemin, mais une fois en bas, l’énergie de cette eau est nulle; pourtant c’est la même eau. Tout va vers le plus probable: l’eau descend. L’évolution voudrait nous faire croire que l’eau remonte.
On nomme entropie la perte d’énergie productive constante; elle aura pour effet la mort de cette planète et de l’univers. C’est justement pour cette raison scientifique que la Bible prévoit l’infusion d’une nouvelle énergie: une nouvelle terre et de nouveaux cieux. Ce qui aura été détruit sera restauré comme au commencement. Les effets du péché (mort, souffrance, larmes, etc.) seront abolis. Il devient clair que le combat pour la survie (nécessaire à l’évolutionnisme) est un effet du péché, une dégénérescence, et non pas une évolution vers le plus parfait. – (Remarque: selon Romains 5.12, la mort n’est entrée dans le monde que par le péché de l’homme; avant, il n’y a donc jamais eu un combat pour la survie impliquant la mort de quantités d’animaux…)
b) La troisième loi thermodynamique:
Dans un ensemble biologique, plus le temps passe, plus il s’établit un équilibre et moins il se passe de choses, d’où un état de chaos!
L’hypothèse de millions d’années qui permettraient l’évolution est une fiction; car plus le temps passe, plus l’énergie initiale se perd. En outre: l’énergie pour créer est exactement la même si l’action dure quelques heures ou si elle dure des millions d’années. D’ailleurs, les méthodes permettant de déterminer l’âge des ossements et pétrifications sont très nombreuses. Il y en a une trentaine, qui permettent soidisant de remonter à des millions, voire des milliards d’années. Celle par le 14C, employée correctement, ne peut guère remonter à plus de 6000 ans.
5. La paléontologie
Selon l’hypothèse évolutionniste, les fossiles «simples» sont plus anciens que les fossiles «complexes» (évolués). On détermine alors l’âge des couches géologiques d’après les fossiles trouvés. Mais personne n’a jamais prouvé que les formes les plus simples sont aussi les plus anciennes; c’est une supposition nécessaire pour prouver l’évolution. C’est tout, sauf scientifique.
On a trouvé de grandes quantités de fossiles, mais pas une seule forme intermédiaire entre deux espèces. Mais «cela doit exister» (m’a-t-on dit), puisque l’évolutionnisme est vrai. Seulement voilà: cela n’existe pas, donc l’évolutionnisme est faux.
Wilder Smith, scientifique en diverses disciplines, doté d’une série de doctorats, a trouvé, dans le lit de la Paluxy River au Texas, des traces pétrifiées de brontosaures et d’hommes dans la même couche géologique (photographies reproduites dans son livre «Man’s Origine, Man’s Destiny», 1969, livre aussi valable aujourd’hui qu’il y a 25 ans). Ces monstres ont donc vécu en même temps que les hommes, pendant un certain temps. Mais puisque cela contredit l’évolutionnisme, le professeur qui accompagnait Wilder Smith lors de la découverte de ces traces, qui furent donc photographiées, a escamoté les faits en ne publiant que les empreintes des sauriens. Dans un journal scientifique américain, Smith l’en accusa et le somma de rectifier; il n’y eut aucune réaction…
Autre constatation: toutes sortes de formes biologiques peuvent se trouver dans la même couche géologique. Presque tous les mollusques trouvés en fossiles, supposément ancêtres de la chaîne poissons – reptiles – oiseaux – mammifères, existent encore aujourd’hui! De même: 75 % des animaux aquatiques et 60% des mammifères. S’ils ont évolué «en d’autres espèces », pourquoi existent-ils toujours?
6. Les espèces
Chaque chromosome contient un nombre d’informations héréditaires qui garantissent la constance de chaque espèce. Seules des mutations peuvent être artificiellement provoquées; par la suite, elles retournent en grande partie spontanément à la forme initiale.
Le professeur Kish (Budapest) a fait des études sur le sang. Les biogranules, un des composants du sang, ne meurent jamais! Ceux des momies reprennent vie dans l’eau. Ils sont accompagnés de modules chimiques qui fixent l’espèce à jamais.
Autre aspect: les formes intermédiaires imaginaires seraient non viables. On dit que seules les espèces les plus aptes ont survécu. Mais comment cette «aptitude» serait-elle intervenue? Supposons que sur 100 animaux, 50 aient évolué des yeux et 50 d’une autre espèce n’en aient pas encore: seuls les 50 «voyants» auraient survécu! Mais cela n’explique pas comment ils ont été dotés d’yeux au début. L’impasse est complète…
Le grand biologiste français Jean Rostand ne croyait plus à l’évolution des espèces, théorie périmée selon lui. Il a constaté que les mutations observées dans la nature (donc non provoquées par l’homme) sont presque toujours «caractérisées par des pertes ou des atrophies d’organes; enfin et surtout, elles n’apportent jamais rien de véritablement neuf dans l’espèce.» Cependant il ne répudie pas la théorie de l’évolution. Je me souviens d’une phrase de Rostand: «Bien que l’hypothèse de l’évolution soit scientifiquement intenable d’une part, et que d’autre part le concept «Dieu» doive être éliminé a priori, j’y crois quand même.» Peut-on encore parler de science?
7. L’état de nos connaissances
a) Il y a eu des animaux qui ont vécu il y a des milliers d’années.
b) Il y en a qui sont en train de disparaître.
c) Si certains animaux complexes ont disparu, il continue à y avoir des créatures extrêmement simples unicellulaires (à une cellule).
d) Les fossiles n’offrent aucune explication quant à l’origine des espèces. Chaque nouvelle espèce apparaît complète; il n’y a pas de formes de transition. C’est aussi le cas pour les soi-disant «ancêtres» de l’homme.
e) Les arbres généalogiques qu’on a inventés (p.ex. pour le cheval) sont de la pure fantaisie. On peut tout aussi bien dessiner les différentes formes de la bicyclette pour arriver à la moto, afin de montrer son «évolution ». En fait, chaque type a été employé et représentait un véhicule intelligemment construit et propre à son usage.
f) Il est impossible, à ce jour, de montrer comment une espèce se serait transformée en une autre. Il n’y a pas l’ombre d’une preuve.
g) La chance est exclue: Eddington a estimé que, si toutes les conditions requises pour qu’il puisse y avoir de la vie sur la terre devaient s’accomplir par hasard (!), il y aurait une chance de 10600 (donc 10 suivi de 600 zéros!) pour la formation d’une seule protéine; c’est un chiffre astronomique dont il résulte une impossibilité statistique totale. – Illustration: La chance serait la même si l’on prenait tous les caractères nécessaires pour imprimer les fables de La Fontaine au complet et les jetait d’un avion, en s’attendant qu’ils se mettent en place prêts à être imprimés.
Ceux qui excluent a priori la possibilité d’un Dieu-Créateur ont recours aux idées les plus invraisemblables pour redonner un élan à l’évolutionnisme. Examinons une des hypothèses avancées:
8. La loi de la récapitulation
Le zoologue Ernest Haeckel (1834- 1919) imagina cette loi en postulant que l’embryologie offrait une preuve de l’évolutionnisme. Selon lui, chaque animal répéterait, pendant sa vie d’embryon, l’histoire de son évolution passée. Ainsi pour les mammifères: cordon médullaire (de l’épine dorsale) => branchies =>coeur (1 ou 2 ventricules). On en déduit qu’ils ont passé par les stades de transition: amibe =>poisson => reptile =>mammifère simple => variété moderne.
Mais il est évident que c’est une simplification gratuite du problème. Les étapes de l’embryon ne correspondent pas ou très rarement à un ancêtre probable. Ainsi l’embryon humain ne ressemble jamais à un singe. Le professeur Kellog dit: «La loi de la récapitulation est généralement fausse ».
L’absurdité de cette loi devient évidente en prenant l’exemple du papillon. Vu que la chenille devient chrysalide (souvent sous forme de cocon immobile), l’ancêtre du papillon aurait été un animal sans mouvement, sans sexe, ne se nourrissant pas, composé d’une gelée crémeuse sans organes…
Conclusion: comme la loi de la récapitulation est une pure spéculation, toute la chaîne de la transformation des espèces imaginée par l’hypothèse évolutionniste à partir d’une protéine initiale due au hasard est scientifiquement intenable.
Explication
Les embryons des mammifères se ressemblent parce qu’ils passent par des stades physiologiques ayant les mêmes fonctions de base (respirent de l’oxygène, ont des lymphes, du sang, un coeur, des muscles, etc.). Ils sont donc bâtis de la même façon pour vivre dans la matrice maternelle de la manière la plus efficace et économique. Quant aux «branchies », on a prouvé que ce ne sont pas des branchies du tout. Si la loi de récapitulation prouve quelque chose, elle prouve que les mammifères ne descendent pas du poisson.
Je ne m’arrêterai pas à la fiction du «big-bang» (= immense explosion) qui serait à l’origine de l’univers. Depuis quand une explosion a-t-elle jamais produit autre chose que destruction et désordre? Et puis: explosion de quoi? Les corps célestes tournent avec une telle précision que leurs trajectoires sont calculables à l’avance. Seule une impulsion mathématiquement exacte reçue de l’extérieur peut expliquer ce phénomène. La création de l’univers par un Dieu omnipotent en est la seule explication logique.
Conclusion inéluctable:
L’évolutionnisme est une idéologie, voire une religion, et non une science.
B. La création: le monde spirituel
Comme le monde spirituel ne peut s’expliquer, on le passe tout simplement sous silence. Mais c’est en tenant compte de la dimension spirituelle que la nécessité d’une création éclate le plus brillamment.
Genèse 1 nous dit que Dieu créa la matière, l’espace et le temps – en un mot: l’univers. Après avoir créé tout ce que la terre contient, il créa l’homme. Il lui donna une intelligence en lui insufflant l’esprit, de sorte que nos pensées ont une valeur, ainsi que nos jugements sur le vrai et le faux, le juste et l’injuste, le beau et le laid.
Que ferait la beauté dans une nature devenue ce qu’elle est par pur hasard (comme si le hasard pouvait «faire» quoi que ce soit)? Aucune théorie de l’évolution ne peut être invoquée pour expliquer la beauté. Au contraire: les longues plumes du paon p.ex. sont belles mais le gênent plutôt s’il est poursuivi par un renard… Selon Darwin, ces couleurs auraient été évoluées pour attirer la femelle. Que dire alors des chenilles aux belles couleurs? ou des couleurs flamboyantes du soleil couchant?
Comment se fait-il que nous puissions jouir de la beauté du monde, de la belle musique, de la poésie, etc? C’est que la matière, même l’organisme vivant (tels les animaux, l’homme et la femme), n’est pas tout, comme l’évolutionnisme l’implique sur toute la ligne. On n’a qu’à observer un crétin.
Dieu a créé le monde. C’est une révélation. Elle ne peut être prouvée par la science mathématique, chimique, biologique, etc. Pourtant, la création est un fait évident, comme le dit Romains 1.18- 23, qui évoque «les perfections invisibles de Dieu qui se voient fort bien depuis la création du monde» en révélant «sa puissance éternelle et sa divinité», de sorte que ceux qui ne veulent pas se rendre à cette évidence «retiennent injustement la vérité captive». Aussi sontils «inexcusables, puisque, ayant connu Dieu» (en considérant la création), ils ne l’ont pas honoré comme tel, «mais se sont égarés dans de vains raisonnements » (tels que l’évolutionnisme; soit dit en passant: l’idée de l’évolutionnisme existe depuis des millénaires dans les philosophies orientales). Résultat: «Leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres». Qui saurait mieux dire?
Personne ne peut prouver ni l’évolutionnisme ni la création par Dieu. C’est une question de foi: on croit l’un ou l’autre. Hébreux 11.3: «C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu» (comme le dit bien Genèse 1), «de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible». Toute autre explication taxe notre crédulité et se base sur un tissu d’improbabilités flagrantes.
Le récit de Genèse 1, qui a pour but de révéler que Dieu a tout créé, n’est pas un simple symbole. Il relate l’histoire de la création; c’est le début de l’histoire de la terre et de l’humanité. Car comment croire qu’un enseignement biblique juste résulterait de données fausses? Si les faits présentés par la Bible dans leur déroulement temporel sont faux (des mythes ou des légendes), alors l’enseignement qu’on en tire est faux aussi! Et de toute façon, pourquoi le Dieu-Créateur nous donnerait-il une fausse impression par le récit de la création? Comment Moïse pouvait-il écrire le récit de la création dans l’ordre correct, si Dieu ne le lui avait pas révélé?
Ce que le chrétien peut et doit donc affirmer avec certitude, c’est que la Bible dit vrai:
a) Dieu a créé le monde (ciel, terre, toute vie biologique), quelque méthode qu’il ait pu employer.
b) Le récit de Genèse 1 est entièrement vrai et non seulement symbolique.
c) L’homme est une création spéciale de Dieu, même s’il a été créé de matériaux déjà existants (Genèse 2).
Réflexion: Si le récit de Genèse 1 ne correspond pas à la vérité qu’il affirme, comment pouvons-nous faire confiance à la Bible dans sa totalité? Le début de la Bible ne pose-t-il pas le fondement de la révélation tout entière?
Déduction: Tout honneur revient à Dieu seul. Le but de la création est la glorification de Dieu.
NB: Si les sources ne sont pas toujours indiquées, je peux en garantir la véracité. Je remercie M. Olivier Wetter d’avoir relu le texte et d’y avoir apporté quelques suggestions et rectifications pertinentes.
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Une requête qui cache bien des surprises
Luc 17.5
La nature de la demande
Pour comprendre le secret de ce texte, qui éclaire, par l’étonnante lumière de l’Evangile, le centre même de notre vie chrétienne: la foi, il faut réfléchir sur le sens de la requête des disciples.
Sorti de son contexte, le désir des disciples paraît très spirituel, et pourtant…
Il ne s’agit pas ici de la foi en général, comme on pourrait le penser en lisant rapidement le texte. La demande des disciples sonnerait alors comme une sorte de revendication pour acquérir une richesse spéciale que certains privilégiés possèderaient déjà… ou, à l’inverse, comme le cri de celui qui désespère, se croyant dépourvu d’un privilège que d’autres paraissent détenir.
Une demande défi ? « Seigneur, je n’ai pas – ou peu – de foi : je l’attends… Et si tu ne me l’accordes pas, comment pourras-tu un jour me le reprocher ? » …Une demande alibi ?
NON ! La requête révèle une attitude bien plus terre à terre, qui ne résulte pas d’une longue réflexion sur un manque de foi. C’est une demande pour un effet immédiat, qui n’a rien à voir avec une inquiétude spirituelle !
Les raisons de la demande
Les disciples sont face à Jésus et à son commandement précis qui leur paraît vraiment au-dessus de leurs forces : pardonner à quelqu’un qui se repent, et autant de fois que nécessaire (Luc 17.3-4).
Unanimement, les disciples ont un sentiment d’incapacité absolue ; ils redécouvrent l’éternel conflit entre l’obéissance à Christ et la soumission à la nature de l’homme… Leur apparaît donc le seul recours possible, pensent-ils, la foi, une grande foi !
Il ne s’agit pas de cette foi qui consiste à croire que Dieu existe ou non ; ni de cette foi qui procurerait une meilleure adhésion à la volonté de Dieu ou encore de celle qui donnerait la capacité d’accepter plus facilement les commandements de Dieu. Mais il s’agirait plutôt de cette confiance, qui non seulement accepte ce que Dieu dit, mais nous apprend aussi à compter sur Lui, quand la réalisation de ce qui est demandé pose problème.
Une demande précise
Ce n’est que lorsque nous nous trouvons vraiment face à nous-mêmes, que nous commençons à comprendre ce qui nous manque.
Trop souvent, il nous est demandé tant de choses, même impossibles… Dans le cas du texte de Luc, c’est pardonner sept fois; pour un autre, ce sera d’accepter l’inacceptable : le handicap, la maladie, le deuil… Pour un autre encore, il faudra assumer une écharde dans la chair : un problème de santé, une profession et un avenir incertains, une difficulté familiale, etc…
Devant toutes ces angoisses, les disciples nous montrent le chemin : pas de discussions ni de revendications. Et l’on imagine fort bien qu’il y ait eu un silence ou une concertation entre les versets 4 et 5, car les disciples sont d’accord sur les termes de la demande de grâce : «Augmente-nous la foi» !
Et même si le contenu de la prière reste quelque peu maladroit, son principe est très révélateur : cette requête s’enracine dans la prise de conscience de leur propre faiblesse… C’est cette même révélation qui avait déjà fait dire aux disciples : «Seigneur, apprends-nous à prier» (Luc 11.1). Mais si nous avons la certitude que Dieu est puissant et qu’Il nous écoute quand nous Lui présentons nos requêtes, alors ne craignons pas de faire de tous nos besoins une prière permanente (Luc 18.1).
Une réponse surprenante
Ce qui nous permet de sonder le décalage entre les disciples, leur besoin exprimé, et le Seigneur, c’est la réponse de Celui-ci (v.6). Jésus ne répond pas directement à la requête, et surtout ne donne aucune «recette» susceptible de satisfaire immédiatement les disciples.
Jésus va d’abord souligner l’efficacité de la foi – d’un grain de foi ! …Une force capable de soulever des montagnes, comme l’indique le sigle F.O.I. : une Force qui Ouvre l’Impossible…
Peut-être faut-il noter que les montagnes déplacées, les arbres déplantés, … Jésus ne l’a pas effectué Lui-même ! Etait-ce en effet bien utile ? Une foi qui serait démonstrative, sollicitée par Satan lui-même : «Si tu es le Fils de Dieu, ordonne…»(Matt 4.3).
Et pour nous, quelle utilité ? Prouver à d’autres que nous avons la foi ? Or, qu’avons-nous à prouver, si ce n’est l’authenticité de notre vie avec Christ ? Il peut y avoir des montagnes à déplacer dans notre vie. Mais que nous enseigne Jésus à ce sujet ?
Une réponse parabole
Au verset 6, Jésus ne répond pas quant à la taille de notre foi – au principe « d’en posséder davantage ». Mais, en évoquant un phénomène physique bizarre, Jésus amène ses disciples à voir que l’exploit à réaliser – pardonner à son frère – est de la même nature : impossible à vues humaines, possible par la foi !
«Tout est possible à celui qui croit», (Luc 9.23). Mais attention à nous-mêmes ! (Luc 17.3). Dieu ne recherche pas de notre part davantage de foi ou plus de capacités. Ce dont Il a besoin, c’est de notre disponibilité et de l’exercice de notre foi, de «cette mesure de foi accordée à chacun par Dieu» (Rom 12.3), de cette foi qui nous est personnelle…
Sans reproche dans la voix, Jésus dévoile à ses disciples ce qu’ils possèdent déjà ! Et Il souligne, non la quantité, mais l’efficacité de ce que Dieu a planté en nous.
Le projecteur braqué sur le superbe aveu de faiblesse des disciples, Jésus le porte maintenant sur le magnifique trésor qui nous est accordé par Dieu. Déjà, dans l’Ancien Testament, il nous est dit d’une autre manière : «Va, avec la force que tu as»(Jug 6.14). Ainsi, pourquoi nous arrêterions-nous à notre incrédulité qui en réclame toujours davantage, plutôt qu’à Jésus qui révèle la foi que nous possédons déjà et qui reste inopérante ?
Une réponse satisfaisante
A la prière des disciples correspond une révélation du Seigneur… Quel enseignement magistral.
Ainsi, plutôt que d’en scruter leurs strictes réalisations, pensons que Dieu répond parfois à nos prières d’une manière inattendue, qui de surcroît nous amène souvent à une révélation plus profonde, une compréhension paisible et joyeuse de son œuvre en nous.
Cette œuvre est de faire croître en nous le fruit de la foi (cf Gal 5.22) !
Dans le fond, si la demande «augmente- nous la foi» était un « raccourci » pour éliminer les problèmes, ce serait «mal demander»(Jac 4.3).
L’extraordinaire image de Christ se forme en chaque croyant, sans que cela comporte nécessairement des manifestations spectaculaires, mais combien efficacement, et surtout, en conformité avec l’horloge du Seigneur.
Dans le doute, l’accablement, le découragement, les difficultés, la réponse du Seigneur reste toujours la même : «Examinez-vous vous-mêmes, afin de savoir si vous êtes dans la foi… Ne reconnaissez- vous pas que Jésus-Christ est en vous ?»( 2 Cor 13.5).
- Edité par Cousyn Bernard
LES CINQ «SOLI» DES RÉFORMATEURS
3e formule
Dans le dernier numéro de PROMESSES, nous avons consacré un article à la deuxième formule des cinq soli: «Solus Christus». Les Réformateurs exprimaient ainsi leur conviction que «notre salut est accompli par l’œuvre médiatrice du Christ historique seul. Sa vie sans péché et son œuvre expiatoire seules suffisent pour notre justification et notre réconciliation avec le Père»1.
Les 120 pasteurs, théologiens et éducateurs mentionnés dans l’article précédent, réunis à Cambridge en avril 1996, constatèrent avec inquiétude les dérapages des milieux évangéliques inspirés par une fausse confiance dans les capacités humaines. L’estime de soi, l’évangile de la santé et de la richesse, la vente du message évangélique à des pécheurs devenus «consommateurs complaisants»… tout cela dénature la doctrine de la justification et la réduit au silence. Au contraire, la grâce de Dieu en Christ est l’unique et indispensable cause efficace du salut, car l’être humain est né spirituellement mort et incapable de collaborer à la grâce régénératrice (Ep 2.8).
La Déclaration de Cambridge continue:
«Nous réaffirmons que par le salut nous sommes délivrés de la colère de Dieu, et cela par sa grâce seule. C’est l’œuvre surnaturelle du Saint-Esprit que de nous conduire au Christ en nous libérant de notre esclavage au péché, et en nous ressuscitant de la mort spirituelle à la vie spirituelle.
«Nous déclarons que le salut n’est en aucun sens une œuvre humaine. Les méthodes, techniques et stratégies humaines ne peuvent par elles-mêmes accomplir cette transformation. La foi ne peut être produite par notre nature humaine non-régénérée»2.
Essais de définition
Mais qu’est-ce que la grâce? Le Nouveau Dictionnaire Biblique lui consacre un article fourni, qui commence par dire:
«Dans l’A.T. déjà, se trouve exprimée la pure bonté de Dieu qui aime le pécheur et désire, non pas sa mort, mais sa conversion et sa vie (Ez 18.23)»3. Et le NDB d’ajouter que cette grâce est venue par Jésus-Christ, qu’elle éclate à la Croix, qu’elle ne peut être reçue que par la foi, et que ses effets en nous sont nombreux, merveilleux et complets.
Un prédicateur a tenté de définir la grâce en disant qu’elle est l’acte par lequel un être supérieur se penche sur un être inférieur pour lui accorder un bien non-mérité. Dans le contexte biblique, la grâce désigne alors la faveur imméritée de Dieu à l’égard de l’homme déchu, par laquelle il pourvoit en Jésus- Christ à sa rédemption, car depuis toute l’éternité il a déterminé d’accorder cette faveur à tous ceux qui croiraient en Christ, Sauveur et Seigneur. C’est aussi par grâce que le croyant est rendu capable de persévérer dans la vie chrétienne. Ajoutons la pensée que dans sa miséricorde Dieu retient ce que nous méritons – colère, jugement, condamnation – tandis que dans sa grâce il nous comble des innombrables biens que nous ne méritons pas!
Et pourtant, ces tentatives de définition nous laissent sur notre faim, car nous sentons instinctivement que la grâce échappe à nos catégories humaines connues, dépasse les limites du langage et reste, par conséquent, indéfinissable! C’est pourquoi l’Ecriture ne l’explique pas, mais la déclare (Ex 33.19; 34.6-7; Deut 7.7-8; Ps 32.1-5; 130.3-4, 7-8; Jean 1.17; Rom 3.24; 4.16; 11.6; 2 Cor 8.9; Eph 2.8-9; etc.), et en donne de nombreux exemples historiques, tant dans l’A.T que dans le N.T. Peut-être l’illustration la plus saisissante est-elle celle de l’accueil réservé par le père à son fils «prodigue» dans la parabole racontée par Jésus (Luc 15.11-32), que nous résumons ci-après.
Fils prodigue… ou Père prodigue?
Aux chefs religieux qui lui reprochent de fréquenter des gens de «mauvaise vie» (Luc 15.1-2), Jésus administre une série de chocs thérapeutiques en leur racontant les paraboles de la brebis perdue (3-7), de la drachme perdue (8-10), puis des deux fils perdus (11-32). Le père de cette dernière parabole fait plusieurs entorses pendables aux coutumes de son époque. Confronté à la demande outrageante de son fils cadet qui souhaitait sans l’avouer la mort de son père, celui-ci, au lieu de le désavouer, l’exclure de la famille et le bannir publiquement de la communauté, lui accorde ce qu’il réclame! Ayant dilapidé son héritage, étant tombé dans la misère, le fils se livre à un raisonnement qui nous paraît ressembler beaucoup plus à des calculs intéressés qu’à une amorce de repentance sincère, et s’engage sur le chemin de retour.
C’est ici que nous assistons à l’une des scènes les plus inattendues, bouleversantes, de l’Ecriture sainte. Le père attend, guette le long du chemin, prie sans doute, et un jour reconnaît enfin le garçon de loin. Voici venue l’occasion de rendre à ce jeune ce qu’il mérite et de le renier brutalement devant témoins… ou tout au moins de convoquer une consultation de la famille sceptique pour jauger la profondeur de sa repentance. Pas du tout! Le père se livre à un spectacle humiliant pour un patriarche oriental: aux yeux des badauds ébahis, il soulève ses robes et se met à courir à la rencontre du fils pour se jeter à son cou, le prendre dans ses bras et embrasser ce clochard en haillons, puant la porcherie!
«Vous me reprochez de manger avec des pécheurs et des péagers?» dit Jésus en substance aux scribes et aux Pharisiens. «Parfaitement! Mais non seulement je mange avec eux: je les attends, je les guette de loin, et quand ils s’engagent sur le chemin de retour, je cours à leur rencontre, je les couvre de baisers, et je les force à entrer chez moi pour festoyer ensemble.» Si le Seigneur attendait de nous les preuves d’une repentance parfaite, il ne courrait jamais à notre rencontre. Cela s’appelle la GRACE, une grâce stupéfiante, incompréhensible, insaisissable, qui prend l’initiative. Du moment que le garçon accepte d’être accueilli, embrassé, reçu de nouveau dans la famille, on peut déduire qu’il commence à passer par une repentance véritable.
Arraché à la perdition4
Avant la mort de ses parents, alors qu’il n’avait que six ans, John Newton bénéficia d’une forte influence chrétienne. Il fut envoyé alors vers un parent incrédule, qui se moqua du christianisme et abusa de lui. Enfin, pour échapper à ces conditions, Newton se porta volontaire dans la marine britannique, où il devint esclave des péchés les plus grossiers. Il déserta, et partit pour une région d’Afrique où il pouvait, comme il disait, «faire son plein» de péché et vivre dans une dégradation inqualifiable. De là, il se fit embaucher comme navigateur sur un navire d’esclavagiste, où il continua sa vie dévergondée. Un jour il réussit à forcer le cadenas du local où était stocké le rhum; il se soûla au point de perdre son équilibre et tomber à la mer, d’où un officier le repêcha en plantant un harpon dans sa cuisse. Il en porta l’énorme cicatrice jusqu’à la fin de ses jours!
Vers la fin du voyage le navire entra dans une tempête violente, perdit son cap et commença à sombrer. Newton fut envoyé dans les soutes, là où gisaient les esclaves, avec l’ordre d’actionner les pompes. Pendant des jours, terrifié et convaincu que la mort était proche, il travaillait à pomper l’eau, et commença à prier le Seigneur. Des versets bibliques, appris sur les genoux de sa mère, qu’il croyait oubliés depuis longtemps, lui vinrent en mémoire, et il fut miraculeusement transformé, engendré de nouveau.
Rentré en Angleterre, il devint un prédicateur puissant de la Parole de Dieu, et eut l’occasion de prêcher devant la reine. C’est en rappelant les circonstances de sa conversion qu’il composa les paroles du cantique célèbre, Amazing Grace5. Car il avait appris, comme tout chrétien, que la grâce de Dieu dépasse toutes nos catégories, et que cette grâce a trouvé son expression suprême dans la mort et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ.
Notes :
1 Résumé par la «Déclaration de Cambridge» in Here We Stand, Baker Books, Grand Rapids, Mich., 1996, p.16; (v. PROMESSES 1997/2, p.13)
2 Ibid.
3 Nouveau Dictionnaire Biblique, Editions Emmaüs, 1992, p.525 s.
4 Raconté par James M. Boice in The Gospel of John, Vol. 1, Zondervan, Grand Rapids, Mich., 1975, p.110 s.
5 Certains musiciens voient dans la mélodie un air d’origine africaine, que Newton aurait pu entendre chanté par les esclaves.
- Edité par Horton Frank
CHRONIQUE DE LIVRES
Une menace pour l’Eglise Africaine
Auteur: Daniel BOURDANNÉ
Editeur: Presses Bibliques Africaines, 08 B.P. 424 Abidjan 08 (Côte d’Ivoire);
adresse e-mail: gbuaf@hotmail.com ; édition 1999, 94 pages
L’auteur, après des études en biologie et en philosophie, a exercé comme enseignant et chercheur. Actuellement, il se consacre au ministère parmi les étudiants et est Secrétaire régional des Groupes Bibliques Universitaires d’Afrique Francophone (GBUAF) et Directeur des Presses Bibliques Africaines. Il nous tient à cœur de faire connaître cet excellent ouvrage. S’il a été écrit pour nos frères africains, il n’en reste pas moins que l’Europe est aussi concernée. C’est un phénomène qui touche actuellement toutes les cultures.
«Ce livre se propose de passer en revue les subtilités de cette théologie hérétique ». Il contient quatre chapitres principaux. Le premier chapitre présente L’Evangile de la prospérité à visage ouvert et touche quatre thèmes: l’argent en vitesse, la négation de la maladie et la foi, la confession positive, ainsi que la connaissance par révélation.
Le chapitre deux nous amène aux racines de ce mouvement: l’Europe et les Etats-Unis. Il nous informe sur ses connexions africaines et sur l’ascendant qu’exerce cette théologie sur l’Afrique. On y retrouve des noms familiers au mouvement de Toronto tels que Erwin Hagin, Oral Robert, Kenneth et Gloria Copeland. Cette fausse doctrine trouve un terrain favorable en Afrique, où les conditions de vie très difficiles, maladie et pauvreté, sont particulièrement accentuées. Une misère surréaliste dont de nombreux lecteurs africains nous font part, avec son lot de souffrances parfois extrêmes.
D’autre part, l’arrière plan du religieux traditionnel associe fortement le malheur aux forces spirituelles: «Dans la mentalité africaine il faut lutter spirituellement contre les forces du mal»(p. 49), l’accent étant mis sur «les délivrances» qui sont facilement comparables à un rite magique. On comprend donc aisément le succès de ce mouvement co-responsable d’une certaine christianisation superficielle, populaire et non débarrassée de l’ésotérisme.
Le chapitre trois examine, à la lumière de l’Ecriture, cet évangile tronqué, avec sa conception erronée de l’homme, une sorte de panthéisme où l’homme est divinisé. Pire encore, il contient des vues antiscripturaires sur le sacrifice et la mort de Jésus-Christ, la confession positive de la foi et la souveraineté de Dieu, favorisant ainsi «les rites traditionnels africains». Les doctrines de la guérison divine, et de la connaissance par révélation sont interprétées faussement, cette dernière aboutissant à la fabrication de «deux catégories de chrétiens, le chrétien et le superchrétien», d’un mysticisme dangereux situé aux antipodes de l’Ecriture.
Les remarques finales sur cette théologie dans le dernier chapitre font ressortir le désaccord total sur les plans philosophique, épistémologique, anthropologique, exégétique et théologique d’avec l’Evangile authentique. C’est une sorte d’évasion hors de la souffrance que tout humain doit affronter et qui est une conséquence de la désobéissance et de la chute de nos premiers parents.
Avec cet ouvrage, nous touchons aux problèmes très présents de «l’obsession du succès», d’une soif de pouvoir magique sur notre sort humain, en particulier sur la pauvreté et la maladie. Le problème fondamental reste celui de l’ignorance de la Parole de Dieu, qui est claire à ce sujet et qui «libère de la tyrannie de la pauvreté plutôt que de la pauvreté tout court»(Apoc 2.7-10; Act 14.22), comme nous l’a écrit un théologien africain.
Ce livre parfaitement clair, objectif, équilibré et ferme mérite largement d’être lu et répandu dans les églises confrontées à ce fléau moderne. Adressezvous directement à son éditeur à Abidjan qui vous communiquera les conditions d’achat pour votre pays.
Henri Lüscher
- Edité par Lüscher Henri
Le message de l’épître de Jude
Auteur: John Benton
Editeur: Europresse, B.P. 505, F – 71322 Chalon-sur-Saône, Cedex, France; 174 pages
En dépit de sa petitesse, le livre de Jude contient des enseignements, des avertissements et des exhortations de grande valeur, sans mentionner la belle doxologie qui termine ce livre de 25 versets. Le pasteur Benton a bien saisi le souci majeur de Jude et dans les neuf chapitres de son livre, il fait vivre les réponses que Jude donne à cette question : «Comment garder la foi ?»
Pour nous encourager à la persévérance, Jude souligne en premier lieu notre privilège d’être enfants de Dieu. Tout au long de son commentaire, Benton ne perd pas de vue cette réalité glorieuse; il résume son livre en une phrase : «La meilleure façon de recommander le véritable Evangile est de mener une vie de piété dans une heureuse communion avec Jésus» (p. 171). L’auteur explique l’épître verset par verset, en mettant en valeur les nombreux arguments employés par Jude pour fortifier les chrétiens. Le «plus» de ce livre, c’est qu’il n’est pas un commentaire académique: chaque chapitre est un message pastoral donné avec illustrations et applications.
Un chapitre sur les faux prophètes laisse entrevoir la grande connaissance de l’auteur des influences qui menacent l’Eglise au début du troisième millénaire. Il souligne avec force, tout comme Jude, que le dénouement du combat n’est pas incertain car Dieu en est le Juge qui nous convoquera tous devant Son tribunal. Cette victoire certaine de l’Eglise est soulignée par la prophétie d’Hénoch, citée par Jude. Cette citation d’un livre apocryphe a sans doute gêné plus d’un chrétien, mais les remarques de Benton éclairent et convainquent.
Dans les chapitres sur la responsabilité personnelle de chaque chrétien, vis-àvis de lui-même et de l’autre, des âmes de berger sont mises en évidence, d’abord celle de Jude, puis celle de Benton, à travers les conseils pratiques donnés. La belle doxologie de Jude devient l’occasion pour l’auteur de rappeler, au travers d’expériences vécues, que Dieu peut tout. Puis, le dernier chapitre est consacré à la pertinence de Jude pour notre temps.
Si les commentaires sur le livre de Jude sont rares, il est vrai qu’un livre de cette qualité l’est également. Saisissez donc l’occasion ! Le sujet ne devrait laisser aucun chrétien indifférent, car comme dit l’auteur : « Le plus court chemin pour ruiner l’Eglise est simplement de croire que la fausse doctrine importe peu » (p. 98).
Tony Hynes
- Edité par Hynes Tony
TÉMOIGNAGE SOUS FORME D’UN POÈME
Andrée DUFOUR
Dieu dit: «Je demanderai compte à chaque homme de la vie de son semblable»
(Gen 9.5b).
Jésus a dit: «Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd
fardeau, et je vous donnerai du repos» (Mat 11.28 ; Bible du Semeur).
Maryse murmurait, en ce matin d’été :
« Père, tu m’as donné deux enfants pleins de vie,
Un mari généreux ; pour ta grande bonté
Je suis reconnaissante, et je te remercie.
Puisque tu m’as offert, à la Croix, ton pardon,
Que tu m’as préparé dans ton ciel une place :
Que l’affligé, souvent, s’arrête en ma maison,
Afin de découvrir la beauté de ta grâce ».
Ainsi, résolument, Maryse et son époux
Suivirent le Seigneur dans la joie et la peine.
Tandis que leur parcours semblait tranquille et doux
Ils furent accablés d’une épreuve soudaine.
« Un cancer ! dit Maryse, Oh ! mon Seigneur, pourquoi ?
Faut-il vivre cela ! Quitter si tôt la terre ?
Père, vois mon tourment, mon cœur rempli d’effroi !
Mes enfants si petits ont besoin de leur mère ».
La jeune femme dut mener un vrai combat.
Du doute et de la peur elle fit l’expérience.
Et puis, un jour, Maryse, à son Dieu déclara :
« Je ne te comprends pas, mais je te fais confiance.
J’apporte mon mari, mes enfants à la Croix.
Prends soin d’eux jusqu’au bout, Seigneur, je te les donne.
Quel que soit l’avenir, en ton amour je crois,
Car depuis deux mille ans, tu n’as trompé personne ».
Elle eut à supporter de pénibles tourments,
Mais son âme resta discrètement paisible.
Son être tout entier, malgré soins et calmants
Subit les durs assauts du mal irréversible.
Puis, quelqu’un décida dans le grand hôpital
Qu’il serait « plus humain » d’abréger sa souffrance.
Quelqu’un, tenant en main le mélange fatal
Se glissa près du lit à l’heure du silence.
Mais la malade put dans un suprême effort
Repousser ce quelqu’un, disant d’une voix sûre :
« Non ! mon frère, arrêtez ! ne donnez pas la mort,
Ne risquez pas pour moi l’enfer et sa torture.
Mon Dieu va m’appeler bientôt dans sa maison… »
Puis Maryse se tut, elle était épuisée.
L’homme sentit soudain vaciller sa raison.
Il partit sans un mot, et la tête baissée.
Mais après quelques jours, le Rendez-Vous des cieux
Mit fin à tous les maux de Maryse sur terre.
Qui donc le dépeindra cet instant merveilleux,
De voir enfin Jésus dans la gloire du Père.
Angoisses, deuils, chagrins, quel que soit notre sort
Au plus fort des combats, Il a promis son aide.
Lui qui donne la vie, Il a vaincu la mort,
Afin que dans son ciel « le meilleur » nous précède.
Restons près de Jésus, c’est le Dieu Souverain.
Il a compté nos jours, l’instant, le mois, l’année…
Lorsque nous sommes las, tremblants sur le chemin,
Oh ! n’oublions jamais, non jamais l’ARRIVEE !
Ce poème a été inspiré par un fait réel. Le nom de Maryse est un pseudonyme. Le chrétien, lui aussi, est confronté à cette réalité de la souffrance et de la mort, anomalie amenée par la désobéissance d’Adam. Malgré ses douleurs physiques aiguës, cette jeune maman avait refusé résolument la tentation de l’euthanasie active qui lui fut proposée. Visiblement impressionnée par ce qu’elle venait de vivre sur son lit d’hôpital, Mme Dufour nous écrivit entre autres: «Je
suis consternée de la manière légère dont on aborde le sujet de l’euthanasie autour de moi. Même des personnes âgées de ma connaissance désirent cette solution. Je compatis pleinement à la peur de la souffrance, mais quelle folie, n’est-ce pas? Alors, je vous joins ce poème»…
De plus en plus courants de nos jours, l’euthanasie et l’avortement sont pourtant en flagrante violation contre le sixième commandement « Tu ne commettras pas de meurtre» (Ex 20.13). Notre société humaniste, utilitariste et pragmatique a perdu le sens de la vie et ignore les vraies valeurs, parce que le Dieu de la Bible a été évacué. Levons-nous donc et demandons à Dieu foi et courage afin de nager à contre-courant. Qu’Il munisse l’Eglise de ministères de
compassion envers ceux et celles qui souffrent si intensément et endurent des épreuves morales et physiques, et apportons-leur Jésus-Christ, Sauveur, Consolateur et Espérance vivante. Prions que Dieu nous fasse rencontrer des personnes qui souffrent et auprès desquelles nous pouvons exercer un peu de compassion en les soutenant dans leurs épreuves.
Alors que nous étions en correspondance avec notre sœur, Mme Andrée Dufour, au début février 2001, le Seigneur avait rappelé sa fidèle servante en sa Présence éternelle à la fin du même mois. Nous avons apprécié notre sœur pour sa grande sensibilité et sa compassion face à la détresse et à la solitude des hommes.
H. Lüscher
- Edité par Dufour Andrée
Un carrefour est un endroit où se croisent les voies, les gens, les idées. Le carrefour des lecteurs PROMESSES sert à communiquer diverses informations utiles, instructives et édifiantes, incitant chaque lecteur à la prière. Bien sûr, deux pages sont insuffisantes. Mais nous essayons de nous tenir à l’essentiel.
D’abord, un grand merci à tous nos fidèles lecteurs qui, tout au long de l’année dernière, nous ont soutenus par leurs prières, leurs lettres et e-mails, et leurs dons. Cette générosité nous pousse à la reconnaissance envers Dieu qui, fidèlement, suscite des donateurs qui ont à cœur notre service de diffusion en Afrique francophone. Cela nous a permis de développer encore plus notre réseau PROMESSES (Bénin, Burkina Faso, Centrafrique, Cameroun, Congo Kinshasa et Brazzaville, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal, Togo, etc.). Le nombre des demandes a doublé en une année, et nous avons pu satisfaire aux demandes.
Par contre, nous avons dû annuler de nombreuses adresses en Afrique, faute de nouvelles. Tout lecteur d’Afrique qui reçoit PROMESSES gratuitement, doit renouveler sa demande d’abonnement chaque année, sinon son adresse est automatiquement annulée. C’est un minimum que nous attendons de chaque lecteur intéressé à la lecture de la revue.
Vous êtes de plus en plus nombreux à nous poser des questions, à nous envoyer des informations, voire même des articles. Tout cela est lu, examiné, pesé: nous essayons de répondre à vos questions, de profiter de vos diverses informations et articles. Même si nous ne pouvons pas publier la plupart de ces articles et informations, ils sont d’une aide précieuse pour nous dans nos efforts pour maintenir un pont entre nos deux cultures – africaine et européenne. La Parole de Dieu et l’Esprit- Saint fortifient ce lien. Combien de lecteurs n’avons-nous pas appris à connaître, qui nous sont devenus chers par le tissage de ce véritable lien de communion fraternelle!
Nous sommes toujours très sensibles aux multiples souffrances dont font état vos lettres. De nombreux pasteurs nous décrivent – terre à terre – leurs problèmes: manque complet de bons ouvrages théologiques et de documents de formation biblique simples, ignorance du peuple de Dieu, maladies, pauvreté, décès. En revanche, quelle soif de connaître mieux le Dieu vivant et vrai et sa précieuse Parole!
La formation biblique nous tient toujours très à cœur. Nous réfléchissons et prions pour discerner comment nous pourrions venir en aide à nos frères par des documents et ouvrages théologiques. Les frais d’envoi de tels documents constituent le principal obstacle. Les projets sont là, mais ne peuvent se réaliser immédiatement faute de moyens. Nous nous adressons à nos lecteurs européens qui auraient à cœur de contribuer à un tel soutien: priez et contactez- nous, et nous vous enverrons nos projets pour l’Afrique. Demandez aussi nos Nouvelles qui informent régulièrement ceux qui soutiennent PROMESSES par leur intercession et par leur dons. Précisons une fois de plus que tous nos collaborateurs travaillent bénévolement à notre œuvre.
Voici encore trois extraits de lettres: «…Encore un grand merci pour votre dernier numéro de PROMESSES dont le contenu ne fait que m’encourager et m’éclairer encore davantage. Toute ma reconnaissance pour votre effort et la richesse de cette revue. Du courage à toute votre équipe…»(M.K., Cotonou, Bénin).
«…La sollicitation en littérature est croissante. Je pense que Dieu est en train d’ouvrir le monde musulman à la foi chrétienne malgré les obstacles que l’ennemi crée çà et là. Les différents conflits actuels nous interpellent à rester vigilants. Continuons de prier pour les serviteurs africains, afin que Dieu les utilise efficacement pour sa gloire et que l’avance de l’islam intégriste soit freinée. Concernant le contenu de la revue PROMESSES, mon souhait est que vous puissiez traiter certains aspects des réalités africaines et qui touchent nos églises (12 thèmes indiqués). Si vous avez d’autres sujets développés, envoyezles par e-mail. Je renouvelle mon abonnement pour 2002…» (J.N., pasteur, Kousseri, Cameroun).
«… Je reçois régulièrement tous les numéros de PROMESSES. Un grand merci pour les thèmes et sujets traités, surtout celui de Regards sur l’Occident. En tant qu’Africain, cela m’intéresse beaucoup, et bien entendu aussi les études bibliques. Que le Seigneur continue à bénir votre ministère, afin que nous soyons bénis…» (F.Y., pasteur, Kyes, Mali).
Encore une dernière annonce à nos fidèles lecteurs européens: dès 2002, veuillez payer votre abonnement de cette année en libellant votre chèque en EURO (€), et en l’envoyant à l’adresse de nos correspondants des pays respectifs: la Belgique ou la France. L’abonnement pour cette année est de 20 € et de 30 € si c’est un abonnement de soutien.
Pour nos lecteurs suisses rien n’a changé. Votre abonnement est de 30 CHF et de 50 CHF pour un abonnement de soutien, payable par le moyen du bulletin de versement ci-inclus.
Merci encore une fois pour votre fidélité, votre soutien dans la prière et par les dons. Continuez de nous écrire. Un petit bonjour de nos lecteurs d’Europe nous encouragera également.
Henri Lüscher
- Edité par Lüscher Henri
Articles par sujet
abonnez vous ...
Recevez chaque trimestre l’édition imprimée de Promesses, revue de réflexion biblique trimestrielle qui paraît depuis 1967.