PROMESSES
CHRONIQUE DE LIVRES
Edité par Europresse, B.P. 505, F-71322 Chalon-sur-Saône, cédex
Diffusé en Suisse par La Maison de la Bible, Trési 6, CH-7028 Préverenges
Notre époque est marquée par l’individualisme et par la recherche du bien-être pour soi. L’Eglise est en danger de se laisser prendre. Prédications, livres et séminaires donnent la priorité, dans une perspective très humaniste à la résolution de nos divers conflits existentiels ou relationnels, alors que la Croix est mise à la périphérie de l’enseignement. L’auteur du livre remet en valeur cet événement capital, car « la Croix est le point focal, le centre de toute l’histoire humaine ». C’est le point de départ. Et il insiste sur « une compréhension claire de la Croix qui produira cette appréciation profonde qui purifiera notre vie de toute priorité indigne et dépourvue de sens » (p.l0). Une compréhension claire de la Croix et de sa portée immense restera toujours le fondement de l’application de l’Ecriture à nos vies.
L’auteur décrit d’une façon touchante l’importance et la grandeur de la Croix de Christ comme étant le point central de l’histoire du monde. Avant les temps éternels « les trois personnes de la Trinité conçurent ce plan de rédemption ». La chute et le péché de l ‘homme rendirent la Croix nécessaire, la mort spirituelle et physique d’Adam et d’Eve s’étant étendue à toute l’humanité. Parce que tout être humain a l’esprit obscurci, le cour corrompu et la volonté incapable de chercher Dieu, il fallait que le plan de rédemption se réalise. Dieu prend le péché très au sérieux; sa colère se manifeste de différentes manières et son « déversement final » reste un avertissement solennel contre ceux qui persistent dans le péché.
La section I (p. 15-145) décrit la nécessité de la croix de Christ à cause du péché de l’homme, de la sainteté et de la colère de Dieu. Pour satisfaire sa sainteté et sa justice, il fallait deux actes rédempteurs distincts : la propitiation et la substitution par le sacrifice de Jésus-Christ à la croix. Les promesses d’un Rédempteur sont clairement données dans l’Ancien Testament, soit dans la Loi, les Prophètes et les Psaumes (Gen 3.15; Ps 22; Es 53). Des illustrations nous sont données par l’institution des sacrifices (Ex 12; Lév. 16), ou par des préfigurations comme le récit du déluge (1’arche salvatrice annonce Christ qui sauve les siens et les délivre de la colère de Dieu). Joseph et David sont dans une certaine mesure des types de Christ. Puis Dieu est venu en chair en son Fils pour accomplir ses promesses. Il est devenu totalement homme sans cesser d’être Dieu. Deux natures étaient réunies en une seule Personne, et cela dépasse notre entendement. Maintenant, la venue du Fils de Dieu manifeste la volonté de Dieu d’accomplir par lui son dessein éternel : la Rédemption à la Croix. Tout le cheminement terrestre de Jésus, son baptême, ses tentations dans le désert, son ministère public et ses enseignements, pointe vers ce jour culminant de l’histoire.
Ensuite, la section II (pp 153- 189) présente les sept dernières paroles de Jésus sur la croix qui nous amènent vers l’accomplissement de sa mission : son oeuvre rédemptrice. Dans l’obéissance parfaite au Père, le Christ acheva dans la puissance de l’Esprit l’ouvre que le Père lui avait donnée.
Dans la section III, au delà de la Croix, la déchirure du voile, la résurrection de Jésus, son ascension, et la venue du Saint-Esprit pour former son Eglise sont amenées comme des preuves irréfutables de la satisfaction de Dieu quant à l’ouvre grandiose de la Rédemption accomplie par Jésus-Christ.
Dans la section IV, toutes les réponses sont finalement données par rapport au message de la Croix, et c’est par la foi que nous pouvons saisir Jésus qui est mort pour nos offenses et ressuscité pour notre justification (Rom 4.24-25). L’ouvre salvatrice de Christ est donc suffisante pour tous, mais n’aura son efficacité que pour celui qui a la foi en Jésus(Rom 326), tandis que la colère de Dieu tombera sur celui qui l’aura rejeté. Et l’auteur termine : « Nous avons donc en Marie et en Judas deux réponses différentes à la question d’aimer Christ. Que Dieu nous vienne en aide pour que nous appartenions à la compagnie de Marie et pour que nous aimions Christ d’un amour fervent et dépourvu de toute honte ».
Vraiment un livre qui nous amène au cour du dessein de Dieu : GOLGOTHA. Le passé, le présent et le futur, tout converge vers le point central du dessein éternel de la Trinité : La Croix, centre de l’histoire, en vertu de laquelle tout a été accompli de jure par Jésus-Chris, pour que tout sera accompli de facto à son retour. C’est l’histoire de la Rédemption. Dans la mesure où nous découvrons notre propre misère face à la sainteté de Dieu, la Croix deviendra pour nous le centre de notre adoration et de notre témoignage. Elle conférera toute la vigueur à la mission qu’il nous a laissée avant de rejoindre son Père : Faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. D’autre part, à maintes reprises, l’auteur nous met en garde aussi contre de fausses théories quant à l’ouvre de Christ. Un livre qui nous amène à propager un message clair et sans compromis de la Bonne Nouvelle pour les hommes perdus et désespérés, tout en nous encourageant à lui donner des applications concrètes dans nos propres vies.
- Edité par Ellsworth Roger
1re déclaration de Chicago, 28 octobre 1978
Dans cet article, Henri Lüscher poursuit la présentation des « Déclarations de Chicago » au sujet du statut de la Bible et de ses implications. Dans l’ouvrage des Editions Kerygma, cette première déclaration occupe les pages 20 à 33. Nous avons résumé ces pages, et nous espérons que la lecture de cet article vous incitera à vous procurer et à lire l’intégralité de la déclaration.
I. Un résumé
En cinq points, les auteurs résument les 19 articles qui traitent de la révélation de Dieu en Jésus-Christ par les Ecritures, de son autorité divine et infaillible, du Saint-Esprit, son divin Auteur, de son inspiration verbale, de son infaillibilité, de son inerrance et des conséquences graves qui résultent d’une limitation ou d’une négligence de cette «totale inerrance divine».Il. Dix-neuf articles
Les articles I et II affirment l’autorité totale des Ecritures, norme écrite suprême à laquelle l’autorité de l’Eglise est subordonnée. L’Ecriture ne reçoit pas son autorité de l’Eglise, de la tradition ou de quelque autre source; elle ne la reçoit ni des « symboles confessionnels de l’Eglise, ni de ses conciles, ni de ses déclarations ».
Les articles III à V affirment que « la Parole écrite dans son intégralité est révélation venant de Dieu ». Dieu a employé le langage comme mode de révélation, et cette révélation de Dieu dans la Bible est progressive. Ils rejettent la théologie existentialiste ou néo-orthodoxe selon laquelle la « Bible ne serait qu’un témoignage à la révélation et ne deviendrait révélation que dans l’ événement de la rencontre ». Elle n’est pas non plus soumise à la subjectivité de l’homme pour ne devenir valide qu’à sa réponse. Ni notre « finitude de créatures », ni la « corruption du langage et de la culture par le péché » n’ont empêché en quoi que ce soit « l’ouvre divine de l’inspiration ». Aucune « révélation ultérieure (qui peut accomplir une révélation antérieure) ne peut la corriger ou la contredire. Aucune révélation normative n’a été donnée une fois le Nouveau Testament au complet.
Les articles VI à X affirment l’inspiration plénière de la Bible, celle-ci étant inspirée « jusqu’aux mots mêmes de l’original ». Ils rejettent toute opinion sur une inspiration limitée. « Dieu a communiqué sa Parole par son Esprit au moyen des hommes qui l’ont écrite ». La personnalité et le style des auteurs ont été employés par Dieu dans son oeuvre d’inspiration. Ce n’était pas une inspiration « mécanique » où la personnalité des rédacteurs aurait été étouffée. L’inspiration a garanti la totalité de ce que les auteurs sacrés ont écrit. Tout est vrai et digne de foi, et aucune erreur n’a été introduite dans la Parole même à travers le canal des rédacteurs dont la nature était pourtant pécheresse. L’inspiration, au sens strict, concerne le texte des « autographes bibliques ». Mais, comme « Dieu a veillé dans sa providence » sur sa Parole, les manuscrits ont été établis avec grande exactitude, et l’on peut « affirmer que les copies et traductions des Ecritures sont la Parole de Dieu dans la mesure où elles se conforment fidèlement à l’original ». L’absence des autographes n’invalide en rien l’inerrance biblique ou la foi chrétienne.
L’article XI affirme l’infaillibilité de l’Ecriture et rejette « l’opinion selon laquelle la Bible pourrait à la fois être infaillible et errer dans ce qu’elle énonce. On peut distinguer infaillibilité et inerrance, mais non les séparer ».
Les articles XII et XIII affirment l’inerrance de la Bible dans « son intégralité » et rejettent l’opinion selon laquelle les thèmes spirituels et religieux touchant la rédemption sont inerrants en excluant de l’inerrance les énoncés touchant l’histoire et les sciences. L’inerrance des énoncés dans Genèse 1 à 11 (l’histoire de la création, du déluge, de la tour de Babel et l’origine des différentes nations) est clairement affirmée, et les « illégitimes hypothèses scientifiques sur l’histoire de la terre sont catégoriquement rejetées ». L’inerrance, en terme technique, signifie « l’entière vérité de l’Ecriture », et cela touche également « les problèmes de grammaire et d’orthographe,… les phénomènes de la nature… et les mentions de paroles fausses rapportées, l’usage de l’hyperbole et de nombres ronds, l’arrangement thématique des choses racontées, la diversité dans leur sélection lorsque deux ou plusieurs récits sont parallèles, l’usage de citations libres ».
L’article XIV affirme l’unité et l’harmonie interne de la Bible et rejette l’opinion qui infirme la vérité de l’Ecriture à cause des passages apparemment contradictoires et des difficultés non résolues.
L’article XV affirme que la doctrine de l’inerrance se fonde sur l’enseignement de la Bible au sujet de son inspiration. Il rejette l’opinion selon laquelle on pourrait négliger l’enseignement de Jésus sur l’Ecriture qui se serait accommodé « aux idées de son temps ». Il réfute également « toute limitation naturelle de son humanité ».
L’article XVI affirme la doctrine de l’inerrance comme partie intégrante de la foi chrétienne historique. Elle n’a pas été inventée par le protestantisme scolastique et n’est pas une résultante de la haute critique négative, opinions à rejeter.
L’article XVII affirme que le Saint-Esprit rend témoignage aux Ecritures et assure les croyants de cette vérité. Jamais le Saint-Esprit ne pourrait s’écarter de l’Ecriture ni la contredire, puisqu’il est Dieu, l’auteur de cette Parole.
L’article XVIII parle de l’herméneutique de la Bible en affirmant « qu’il faut interpréter l’Ecriture par une exégèse grammaticale et historique en tenant compte des formes et procédés littéraires ». L’Ecriture doit aussi être interprétée par l’Ecriture. Il rejette toute relativisation ou « dé-historicisation » du texte dans l’étude de la Bible. Une telle interprétation mènerait à la destruction de la foi chrétienne.
L’ article XIX affirme « la confession de la pleine autorité, infaillibilité et inerrance de l’Ecriture » comme « vitale pour la saine compréhension de la foi chrétienne ». Cette « confession devrait nous conduire à nous conformer toujours plus à l’image du Christ ». Mais le salut ne dépend pas d’une telle confession. Toutefois, la renier « ne serait pas sans graves conséquences pour le croyant individuellement et pour l’Eglise ».
III. Exposé
Pour une meilleure compréhension de la doctrine de l’inerrance, les auteurs ont esquissé un schéma doctrinal servant de base pour le résumé et les articles.A. Création, révélation, inspiration
» Le Dieu trinitaire a tout formé par ses commandements créateurs » et « gouverne tout par sa Parole « . Il a créé l’homme à son image pour « entendre la Parole que Dieu lui adressait et répondre dans l’obéissance joyeuse de l’adoration ». Depuis Adam, l’homme a reçu de Dieu « des messages de nature verbale: soit directement, comme l’Ecriture le rapporte, soit indirectement sous la forme du texte scripturaire ou d’une partie de ce texte ». A la chute, Dieu a promis le salut en commençant « à se révéler dans une série d’événements historiques », spécialement envers les croyants, pour se focaliser sur l’événement principal de la venue du Fils de Dieu sur la terre pour accomplir son oeuvre rédemptrice. Tout au long de cette histoire, « Dieu a prononcé des paroles précises de jugement et de miséricorde, de promesses et de commandements, adressées à des pécheurs pour les faire entrer dans une alliance avec lui ». Il l’avait fait par la bouche de ses prophètes de l’Ancien Testament. Puis, « l’ultime et suprême message de Dieu, sa parole au monde concernant ]ésus-Christ, une fois prononcé, puis expliqué par les membres du cercle apostolique, la série des messages révélationnels est venue à son terme ». Ils ont donc tous parlé de la part de Dieu, poussés par le Saint-Esprit (2 Pi 1.21). Cette Parole venant de Dieu, a l’autorité de Dieu, parce que Parole de Dieu.B. Autorité: Le Christ et la Bible
» Jésus-Christ, le Fils de Dieu, la parole faite chair, notre Prophète, Sacrificateur et Roi est l’ultime Médiateur de la communication de Dieu avec l’homme ». En plus de sa révélation verbale, « il révélait le Père par sa présence et ses actes ». Il est le centre de l’Ecriture. Les prophètes de l’Ancien Testament l’ont annoncé comme le Messie et les auteurs sacrés du Nouveau Testament ont affirmé et proclamé sa première venue en « relançant l’espérance dans l’attente de son retour ». En conséquence, l’Ecriture toute entière constitue « le témoignage divinement inspiré et partant normatif, au Christ ». La Bible est donc « essentiellement le témoignage du Père au Fils incarné », et nous devons rejeter comme « inacceptable » toute herméneutique qui ne « focalise pas sur le Christ historique ». Comme le Canon de l’Ancien et du Nouveau Testament est définitivement clos après le témoignage apostolique, « aucune révélation nouvelle ne s’ajoutera jusqu’au retour de Christ », Le mot « Canon » veut dire « règle » et nous rappelle l’autorité. L’Eglise est soumise à Dieu à qui appartient « l’autorité dans la révélation » et qui l’a conférée à Christ, Parole vivante et à l’Ecriture sainte, Parole écrite. Le Christ a rendu témoignage à l’Ecriture et est mort « dans l’obéissance aux prophéties messianiques », donc aux Saintes-Ecritures. Conjointement, les apôtres ont rendu témoignage à sa Personne qui leur avait promis et donné le Saint- Esprit pour les inspirer. Ainsi, le Christ et l’Ecriture deviennent « de façon solidaire une unique source d’autorité. Conclusion: « Ce que l’Ecriture dit, le Christ le dit ».C. Infaillibilité, inerrance, interprétation
» L’Ecriture sainte, Parole inspirée de Dieu » est donc infaillible « qui ne trompe ni ne se trompe » et inerrante, donc « exempte de toute fausseté et de toute faute ». Elle est « totalement vraie et digne de foi dans tous ses énoncés ». Cette Parole doit toujours être interprétée sur la base de son infaillibilité et de son inerrance. « En inspirant les rédacteurs de son message, Dieu a utilisé la culture et les conventions de l’environnement de ces hommes, environnement régi par la souveraine providence divine; imaginer qu’il en a été autrement, c’est interpréter de travers ». Il faut l’interpréter selon son sens littéral ou naturel – sens historico-grammatical, donc celui que l’auteur a exprimé en tenant compte des différents genres littéraires et en respectant leurs conventions des temps bibliques. Nullement liée à la culture de son temps « dans le sens que son enseignement ne serait pas universellement valide », la Bible est parfois « conditionnée culturellement par les coutumes et les conventions d’une période particulière, de telle sorte que l’application de ses principes aujourd’hui prend une forme modifiée ».D. Scepticisme et critique
Depuis la Renaissance, l’humanisme a sérieusement érodé la foi chrétienne. La philosophie des Lumières a amené un fort courant de scepticisme qui a abouti à la haute critique. Les différentes formes humanistes s’attaquent alors subtilement au christianisme. « Ainsi, l’agnosticisme nie que Dieu soit connaissable, le rationalisme nie son incompréhensibilité, l’idéalisme nie sa transcendance et l’existentialisme nie la rationalité de ses relations avec nous. Quand ces principes non-bibliques s’insinuent dans la théologie au niveau des présupposés – c’est chose fréquente aujourd’hui – il devient impossible d’interpréter fidèlement la Bible ».E. Transmission et traduction
Le texte des autographes (documents originaux) a été divinement inspiré. Vu sa transmission non exempte d’erreurs, le maintien de la critique textuelle est nécessaire pour détecter des altérations éventuelles au cours de la transmission des textes hébreu et grec extrêmement bien conservés à travers les manuscrits. Dieu, dans sa providence, a fidèlement veillé à sa transmission. Quant aux traductions, elles nous « éloignent d’un pas supplémentaire des autographes ». Mais on peut affirmer que « les sciences du langage permettent de déclarer » que nous possédons des traductions excellentes qui donnent le sens de l’Ecriture à son lecteur pour le rendre sage à salut par la foi dans le Christ Jésus (2 Tim 3.15).F. Inerrance et autorité
L’autorité de l’Ecriture est affirmée, » impliquant sa totale vérité ». Les auteurs de la présente déclaration se mettent sous l’autorité de cette Parole et « se rangent derrière le Christ et les apôtres, derrière toute la Bible en fait, et derrière la majeure partie de l’Eglise depuis les premiers jours jusqu’à tout récemment ». Il est préoccupant de voir que plusieurs de nos jours abandonnent cet article de foi, faisant preuve ainsi d’une insouciance irréfléchie et inconsciente. Une fois rompu ce premier maillon de la foi chrétienne, à savoir la foi en la totale vérité de la Bible, celle-ci diminuera dans son autorité et son contenu pour finir par perdre peu à peu toute son autorité. Ce sera la confusion et la perte de tout repère absolu et sûr, le chaos de la foi chrétienne, l’humanisme relativiste et subjectiviste ayant érodé totalement les fondements de la foi chrétienne.
« Notre affirmation: ce que l’Ecriture dit, Dieu le dit. A Lui soit la gloire! Amen! Amen! «
- Edité par Lüscher Henri
Dans le numéro précédent de PROMESSES, nous vous avons fait part de l’obligation dans laquelle nous nous trouvions de combattre pour la foi.
Comme tout combat, le combat de la foi se livre sur deux plans: le plan offensif auquel chacun de nous pense immédiatement, mais aussi le plan défensif.
L’équipe de PROMESSES ne voudrait surtout pas employer les pages de la revue pour pourfendre les erreurs en attaquant sans cesse l’ennemi sur son propre terrain. Si la dénonciation des erreurs est nécessaire, elle n’édifie pas le peuple de Dieu. La plus sûre sauvegarde contre les attaques des faux docteurs, et Henri Lüscher nous a rappelé que la grande bataille qui se joue aujourd’hui est la bataille pour les cours et les pensées, c’est encore la connaissance de la bonne doctrine, et celle-ci est contenue dans la Parole de Dieu.
Sola scriptura, c’était le cri de la Réforme, et c’est aussi le désir de l’équipe de PROMESSES: encourager une réflexion solide et une action courageuse et persévérante fondées sur la Parole de Dieu.
Il est urgent aujourd’hui plus que jamais de fonder notre foi, et de la fonder sur la Parole de Dieu. Nous avons dit que c’était un roc inébranlable; c’est en fait, le roc inébranlable.
De tout temps, les stratèges ont établi leurs positions fortifiées sur les hauteurs, et quoi de plus haut que la Parole de Dieu ?
Que chacun de nous puisse fonder sa foi sur le roc, le sûr fondement des apôtres et prophètes (Eph 2.20), Jésus-Christ (cf. 1 Cor 2: Il) la Parole faite chair, mais aussi la Parole inspirée de Dieu (2 Tim 3.16), ayant creusé profondément (Luc 6.48) pour atteindre le roc. C’est ainsi que nous pourrons résister, non seulement aux attaques de front, à la pluie diluvienne des critiques ouvertes contre la Bible, mais aussi aux insinuations sournoises des attaques souterraines.
Dans ce numéro 128, nous commençons la présentation d’un texte qui établit avec force l’autorité absolue de la Bible, Parole de Dieu; il s’agit d’un petit livre regroupant les trois Déclarations de Chicago. Il est important que chacun des croyants ait une pleine conviction de l’inerrance de la Bible, et trouve en elle le seul fondement sûr d’une éthique conforme à la pensée de Dieu.
Ce dossier spécial est suivi par deux études bibliques, l’une sur les psaumes 1 et 2, qui nous présentent le fondement du juste et le règne de Dieu dans un monde en crise, l’autre sur Christ, notre parfait modèle.
Enfin, comme la lecture de PROMESSES ne peut vous occuper tout un trimestre, nous avons aussi le plaisir de vous inviter à découvrir deux livres susceptibles de vous être d’un grand profit spirituel.
Que le Retour du Seigneur nous trouve veillant, ayant gardé la foi et combattu le bon combat (2 Tim 4.7) !
» Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile
-
pour enseigner, -
pour convaincre, -
pour redresser, -
pour éduquer dans la justice,
afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute ouvre bonne. »
- Edité par Gimenez Olivier
2e déclaration de Chicago, 13 novembre 1982
Quatre ans après la première, la deuxième déclaration de Chicago s’attaque au problème de l’herméneutique biblique, c’est-à-dire de l’interprétation de la Bible. Henri Lüscher continue à nous présenter ces pages si riches de réflexion.
La déclaration commence par une définition de l’herméneutique, science qui enseigne les principes, lois et méthodes de l’interprétation des Ecritures, « désigne les règles de l’exégèse », et se poursuit sous forme de vingt-cinq articles.
Articles I -III
L’autorité normative de la Bible est celle de Dieu attestée par Jésus-Christ. L’autorité de Jésus-Christ et celle de l’Ecriture sont une et inséparables. « Jésus-Christ est à la fois Dieu et homme en une seule personne ». Il en est de même de « l’Ecriture qui est de manière indivisible la Parole de Dieu en langage humain ». Le caractère humain de la Bible ne la rend en aucune façon sujette à l’erreur, comme Jésus dans son humanité était exempt de tout péché. Le centre de l’Ecriture est Jésus-Christ et son oeuvre. Toute négation ou obscurcissement du christocentrisme est rejeté.Articles IV -V
Le Saint-Esprit, auteur de l’inspiration de l’Ecriture, opère encore aujourd’hui par sa Parole le salut par la foi dans les cours. Jamais il n’enseigne le contraire du contenu de la Bible. Il donne aux croyants la compréhension des Ecritures et la capacité de les appliquer à leur vie. L’homme naturel est incapable de « discerner spirituellement le message de la Bible hors de l’action du Saint-Esprit ».Article VI
La vérité biblique « exprimée en forme de propositions » est objective et absolue. Elle ne peut être réduite au seul rôle de nous rendre sages à salut. Les signataires refusent également de « limiter la définition de l’erreur à la tromperie délibérée ».Article VII
« Le sens d’un texte biblique est unique, défini et stable », mais n’exclut pas «la diversité des applications ».Article VIII
Les enseignements et exigences de la Bible s’appliquent à toutes les cultures et situations, sauf quand elle le montre clairement. Il n’y a pas de distinction entre « exigences universelles et exigences particulières » de l’Ecriture qui soient « déterminées par les facteurs culturels ou les situations », de même que la relativisation des « exigences universelles » dans le contexte d’une culture ou d’une situation d’alors doit être rejetée, comme étant du réductionnisme.Article IX
Tout ce qui « participe au processus de la perception du sens de la révélation biblique et à son impact sur notre vie » fait partie de l’herméneutique. L’idée que « l’horizon » de l’auteur biblique et « celui de l’interprète » doivent « fusionner » pour dégager l’interprétation du sens de l’Ecriture doit être rejetée. La révélation de Dieu par l’Ecriture est toujours objective et totalement en dehors de l’homme ; elle ne dépend ni de sa compréhension ni de son interprétation, ce qui serait une théorie subjectiviste.Article X
» La vérité de Dieu » communiquée par l’Ecriture possède une « grande variété de genres littéraires ». Elle n’est en aucune manière limitée par le langage humain ou rendu inadéquate par cela.Article XI
Les traductions du texte sacré franchissent « toutes barrières temporelles et culturelles » en nous faisant connaître Dieu. La théorie selon laquelle nous devons réinterpréter les textes bibliques écrits dans leur propre contexte culturel pour les comprendre est fausse et doit être rejetée. Le sens reste, au contraire, toujours le même, car il est transculturel.Article XII
Le contenu de l’enseignement biblique doit être le même dans toutes les cultures. Mais dans la traduction et l’enseignement de la Bible il faut « vérifier des équivalents fidèles » à ce contenu. Est « illégitime toute méthode » qui ne fait pas cas des « exigences de la communication entre cultures différentes ou qui tord le sens du texte biblique « .Article XIII
L’étude des genres littéraires appliqués à l’Ecriture est une « discipline légitime », car il est indispensable dans l’interprétation de la Bible de tenir compte des genres littéraires, des formes et styles dans l’Ecriture. Il faut rejeter la théorie qui « exclut l’historicité à des récits bibliques » niant ainsi l’inerrance de ces textes.Article XIV
Tous les événements, paroles et discours « rapportés par la Bible » sont authentiques, et leur historicité est affirmée. Rien n’a été inventé dans ces rapports par les auteurs inspirés, et rien n’a été rajouté au texte original qui provienne d’une des traditions.Article XV
La Bible doit être interprétée «selon son sens littéral ou naturel» qui est « le sens historico-grammatical (étude du texte à la lumière des circonstances historiques qui ont marqué les auteurs et leurs textes; étude du sens des mots, de leur étymologie, de leur emploi courant, de leur emploi synonyme, de leur sens en rapport avec le texte, du contexte historique du texte) celui qui a été exprimé par l’auteur » et qui « tient compte de toutes les figures de style et des formes littéraires du texte ». Toute autre approche aboutissant à une « signification du texte que le sens littéral ne soutient pas » doit être rejetée.Article XVI
Les « techniques critiques » sont nécessaires pour établir un texte biblique exact. Toute autre méthode qui met en doute « la vérité ou l’intégrité de sens d’un texte biblique » doit être rejetée comme illégitime.Article XVII
Affirmation de l’unité, de l’harmonie et de la cohérence de l’Ecriture « qui est elle-même son meilleur interprète ». Aucun texte biblique « n’en corrige ou contredit un autre ». Aucun auteur biblique, en citant ou en se référant à un autre auteur inspiré, ne l’a mal interprété. Une telle théorie est fausse et doit être rejetée.Article XVIII
La Bible interprète la Bible, est toujours « conforme au sens du texte inspiré » et l’éclaire, mais ne dévie jamais « de ce sens ». « Le sens des paroles prophétiques » va au-delà de la compréhension du prophète lui-même en contenant » l’intention de Dieu mise en évidence par leur accomplissement ».
Les articles XIX et XX affirment l’inerrance de l’Ecriture quant aux informations historiques et scientifiques.
Article XIX
Cet important article affirme que « les présupposés de l’interprète doivent être en harmonie avec l’enseignement biblique. Toute accommodation de l’Ecriture à des présupposés en opposition avec cette harmonie, comme « le naturalisme (croyance que seul le système de la nature est le tout de la réalité), l’évolutionnisme, le scientisme, l’humanisme et le relativisme » doit être résolument rejetée.
Article XX
Dieu étant l’auteur de toute vérité biblique et non biblique, celles-ci sont en conséquence totalement « cohérentes et en harmonie les unes avec les autres, et la Bible dit la vérité quand elle touche des sujets concernant la nature, l’histoire ou toute autre chose ».A l’aide de données extra-bibliques toujours utiles, « on peut procéder à des corrections » d’interprétations erronées. En revanche, toute idée qu’une donnée non-biblique fournit pour « réfuter la Bible » ou pour « avoir priorité sur elle », doit être rejetée.Article XXI
Il y a harmonie complète entre la révélation spéciale (La Bible) et la révélation générale (la création), donc entre « l’enseignement biblique et les faits naturels ». Aucun fait scientifique véritable n’est en désaccord avec le « sens authentique » des textes bibliques.Article XXII
Les onze premiers chapitres de la Genèse rapportent « des faits, comme tout le reste de la Bible ». Les « hypothèses scientifiques » modernistes et évolutionnistes sur la création (l’histoire de la terre et l’origine de,l’homme) selon lesquelles ces récits sont des mythes, doivent être rejetées fermement, car elles enseignent l’opposé de la vérité biblique pour là renverser.Article XXIII
La clarté de la Bible est affirmée en particulier en ce qui confirme le salut, même si tous les passages « ne bénéficient pas de la même clarté ».Article XXIV
Le chrétien peut comprendre l’Ecriture indépendamment de « la science des spécialistes », sans toutefois ignorer « l’étude technique de la Bible effectuée par les savants ».Article XXV
Cet article termine la déclaration par l’affirmation que seule une exposition fidèle du texte biblique comme Parole de Dieu « est capable de communiquer la révélation divine et ses applications » en rejetant l’idée d’une proclamation « d’un message de la part de Dieu s’il est en désaccord avec le texte de l’Ecriture ».
Le Seigneur a daigné se révéler à nous par sa Parole. Veillons à la façon dont nous la lisons, afin de ne pas l’interpréter d’après la vision du monde qui prédomine dans notre culture!
- Edité par Lüscher Henri
Introduction
Les poèmes et prières sont nombreux dans l’ensemble de l’Ancien Testament. Il suffit de penser aux cantiques de Moïse (Ex 15; Deut 32), au cantique d’Anne (1 Sam 2.1-10) ou au Psaume de Habaquq (Hab 3). Cependant, c’est dans le livre des Psaumes que sont regroupés les chants et pri res que les croyants de l’ancienne alliance aimaient à employer dans le culte qu’ils offraient au Seigneur. Comme nos recueils de cantiques, le psautier est une anthologie. Il contient des oeuvres de nombreux auteurs dont le plus célèbre fut le roi David. En effet, lorsque l’arche fut transportée à Jérusalem, c’est lui qui organisa le service divin. La musique instrumentale et le chant choral y avaient une place importante. Une des tâches des lévites consistait à invoquer (faire mémoire), louer et célébrer l’Eternel, le Dieu d’Israël (1 Chr 16.4). Le jour où l’arche fut placée à Jérusalem, David chargea pour la première fois Asaph et ses frères, de célébrer l’Eternel (1 Chr 16.7). D’après le témoignage biblique, la liturgie cultuelle devait être grandiose pour ne pas dire somptueuse (1 Chr 15 et 16).
La composition des psaumes s’étend sur plusieurs siècles jusqu’à l’époque de l’exil (Ps 137). A l’origine du Psautier, il y avait sans doute des collections de poèmes (Ps 3-14; Ps 51-70; Ps 138-145), poèmes d’Asaph (Ps 73-83), poèmes des fils de Qoré (Ps 42-49), cantiques des montées ou des degrés (Ps 120-134), chants de louange (Ps 113-118; 146- 150). Il n’est cependant guère possible de savoir comment et quand ce recueil s’est formé sous sa forme actuelle. Il est constitué de cinq livres tout comme le Pentateuque. Chacun de ces livres se termine par une doxologie-prière à la gloire de Dieu (Ps 41.13; 72.18-19; 89.52; 106.48; 150.6).
Le terme « psaume » dérive du grec « psalmos », traduction d’un mot hébreu « mizmar « , qui signifie instrument de musique ou chant. En hébreu, on parle du « Livre des Louanges ». Quel que soit le titre que l’on retienne – Chants de Louange – il n’exprime qu’imparfaitement la diversité, la richesse et la profondeur que nous apportent les psaumes. Que l’étude et la méditation de quelques-uns d’entre eux nous permettent de percevoir à nouveau la présence du Dieu vivant. Que le Seigneur de toute sagesse renouvelle ainsi notre adoration et notre prière.
Psaume 1 : Les deux voies
Ce Psaume s’apparente au genre sapiential (Ps 32, 34 et 49). Son langage et son contenu reflètent le style et l’enseignement de la sagesse, en particulier des proverbes (2.10-15; 20- 22; 15.20-22). Ce poème didactique est en fait une introduction au recueil dans son ensemble. Il constitue un précis du psautier et place d’emblée le lecteur devant un choix décisif. Quoique sa composition littéraire soit indépendante, des traditions juives et chrétiennes primitives ont suggéré que ce psaume soit rattaché au Ps 2. En effet, dans le manuscrit grec le plus ancien de son Evangile, Luc, citant le psaume 2, parle du psaume 1 (Act 13.33). Peut-être faut-il y discerner le souci d’offrir, en guise d’introduction, une double perspective: une vision sapientiale et englobante (Ps 1) ; une vision prophétique et messianique (Ps 2).Le fondement du juste
Heureux l’homme (1 Rois 10.8 ; lac 1.25). Cette expression, pleine d’intensité, n’évoque pas un bonheur superficiel et facile, mais celui qui envahit en profondeur l’individu qui a trouvé la clef de l’existence et qui connaît sa raison d’être. Le juste est celui qui confesse que la crainte de l’Eternel (la piété) est le commencement ou le principe de la sagesse (Pr 1.7). Mais ce bonheur, que Dieu offre gratuitement à l’homme, suppose un choix qui rappelle la première parole de la loi (Ex 20.3) et annonce les paroles de Jésus: Nul ne peut servir deux maîtres (Mat 6.24). Ce choix est d’abord négatif. Il implique un sacrifice: renoncer à un certain type de mentalité et au style de vie qui l’accompagne. En effet, que peut trou- ver le fidèle (le juste) auprès de l’homme sans foi ni loi, rebelle contre Dieu (méchant) ; auprès de l’homme qui s’égare et manque à son devoir (pécheur) ; auprès de l’homme incroyant et méprisant qui ne pense qu’à son intérêt et à son ambition (moqueur) ? Un conseil trompeur, une voie tortueuse et une communauté bruyante et creuse! Mais le rejet des fausses sécurités et des valeurs éphémères entraîne ensuite un choix positif : se tourner résolument vers Dieu. et sa parole. On peut trouver son plaisir (sa joie, ses délices) auprès d’une femme (Gen 34.19) ou dans la possession de pierres précieuses (Es 54.12). Le sage le trouve dans l’instruction (la loi) de l’Eternel qu’il ne cesse de méditer. Ce terme est souvent associé au verbe dire (Ps 38.13) et suggère que la méditation est liée à la récitation ou à la répétition orale. Le fidèle ne se contente pas d’une lecture en diagonale. Il s’arrête auprès de la parole, il prend le temps de l’approfondir car il sait que, par elle, il a accès à la pensée même de Dieu (1 Cor 2.16). Il sait qu’elle est le chemin, la vérité et la vie (Jean 14.6). Le bonheur du juste est éclairé par l’image de l’arbre. Il est plénitude, abondance et vigueur. C’est ainsi que le fidèle qui a mesuré le prix de la grâce prospère. L’écoute de la sagesse lui apporte un bien-être qui dépasse son horizon matériel.La légèreté du méchant (versets 4 et 5)
Si le sage est comparé à un arbre qui plonge ses racines dans la riche terre de la parole de Dieu, l’insensé est comparé à la balle du blé qui s’envole au moment du vannage. Le rebelle a de la paille, « la légèreté et la stérilité ». On le reconnaît à son inconsistance et à son insécurité. Ayant tourné le dos à Dieu, il s’appuie sur son idole, oeuvre de ses mains. Lorsque vient l’épreuve, l’homme qui croit pouvoir prononcer seul la parole qui donne sens à sa vie, découvre avec horreur qu’elle est éphémère et qu’il s’appuie sur « rien ». Il ne lui reste que le néant! Dans de nombreux passages, l’image de la paille évoque le sort de l’infidèle au jour du jugement – qu’il s’agisse d’ailleurs du jugement de l’histoire ou du jugement dernier (Ps 35.5 ; Job 21.18; Mat 3.19). Sa fin n’a rien d’arbitraire. Elle est la conséquence d’un choix précis. Toutes fausses apparences de stabilité et d’appartenance communautaire seront dévoilées. Effondrement et expulsion seront le lot du méchant, du pécheur.Deux voies incompatibles (verset 6)
Le psalmiste termine son poème en nous plaçant devant les deux voies de la sagesse et de la folie. Le juste réussit sur le chemin de la sagesse parce que le Seigneur veille sur sa destinée. Il prend soin de celui qui se confie en lui. Le pécheur qui se confie aux lumières de sa raison ou de ses idoles se perd dans la nuit d’un salut illusoire. Avec Calvin, nous pensons que la fin de ce psaume fait allusion au grand jour du jugement quand Christ séparera les agneaux d’avec les boucs.Psaume 2: Le règne de Dieu dans un monde en crise
Genre, contexte et thème
Ce deuxième psaume, que certains ont rattaché au psaume 1, nous offre une perspective prophétique. Il nous situe d’emblée au cour de l’histoire de la révélation, de l’histoire du salut. On le considère généralement comme un psaume royal et peut-être même d’intronisation. Mais il pourrait fort bien faire allusion à un sacre (verset 3) après une période de difficultés. Le contexte historique n’est pas évident. Comme ce poème est attribué à David (Act 4.25), on a pensé à Hammon, le roi des Ammonites qui avait accablé d’outrages les serviteurs de David, lorsqu’ils lui avaient apporté des messages de sympathie et de paix de la part de leur maître. Quoi qu’il en soit, ce psaume dépasse largement l’horizon du règne davidique au sein des nations qui l’entourent. S’il est vrai qu’il peut évoquer le lien de Dieu avec David et sa dynastie, il se réfère aussi au règne messianique. Comme le souligne le NT, seul le Messie, c’est-à-dire Jésus, incarne pleinement la royauté qui est décrite dans ce texte. En fait, ce qui permet aux premiers chrétiens de faire ce rapprochement audacieux, c’est la notion du royaume de Dieu. Celui-ci est une constante de l’histoire de la révélation. La royauté davidique est l’ombre, le type de celle que Jésus-Christ est venu manifester en attendant de l’établir définitivement lors de son avènement.
Ce psaume se subdivise en quatre parties. Dans chaque strophe, un interlocuteur différent prend la parole : les nations, le Seigneur, le Messie et le psalmiste.
Les nations
Ce psaume commence par l’agitation et la révolte des nations de la terre et de leurs dirigeants contre Dieu et son roi. Les nations s’agitent comme les flots d’une mer déchaînée. Les peuples (ou les guerriers) rugissent, grondent, murmurent à vide. Selon les uns, leur turbulence est sans lendemain; selon d’autres, elle est meurtrière et produit la désolation. En fait, les dirigeants eux-mêmes sont à l’origine de ces convulsions politiques ! Pourquoi ? Ils sont hostiles à la souveraineté de Dieu. Aussi prennent-ils position avec arrogance et conspirent- ils contre toute manifestation de son règne. Ils ne supportent pas d’être une créature dont la vie et la sagesse dépendent de son créateur. Princes, dignitaires, ils ne supportent pas d’avoir à rendre des comptes! Dans leur aveuglement, ils s’élèvent contre le joug léger de Dieu et ses liens d’amour (Osée 11.4). Au delà de la royauté davidique, c’est celle du Messie qu’ils contestent et usurpent (Act 4.23-31) !Le Seigneur (versets 4 à 6)
Face à la « puissance terrifiante » des nations, Dieu est nullement impressionné. N’est-ce pas lui-même qui a installé le roi de son choix à Sion ? On perçoit un double mouvement dans l’attitude de Dieu: Le Seigneur de l’univers, le Roi des rois rit, il se moque. Il s’amuse et ridiculise les piteux et lamentables efforts des princes de la terre, pour se rendre autonomes, pour devenir dieu. Le juge de l’univers s’indigne face à l’outrageuse audace et l’arrogance des nations qui s’élèvent contre son oint. A son tour, le Seigneur prend la parole pour affirmer solennellement que la théocratie et le royaume sont fondés sur sa sainte volonté. Il s’est choisi la dynastie de David, type du roi par excellence: le Messie (2 Sam 7.4-17).Le Messie (versets 7 à 9)
Le roi est reconnu et établi par Dieu, L’Oint, le Messie le confirme en proclamant le contenu du décret royal qu’il a reçu lors de son sacre, Par ce décret, Dieu établit la dignité et l’autorité de son élu (tu es mon fils) ; il manifeste sa royauté (je t’ai engendré); il rappelle ses privilèges: la terre entière lui appartient (v 8) ainsi que la domination juste des nations (v 9). L’accomplissement de ce projet dépasse largement ce que la dynastie davidique a pu réaliser. Il est frappant de constater que le baptême (Mat 3.13-17), la transfiguration (Mat 17.1-8), et la résurrection (Rom 1.2-6) établissent la dignité et l’autorité de Jésus, Fils de Dieu. Celui à qui appartient les extrémités de la terre et la domination manifeste son règne par la proclamation efficace de l’Evangile en attendant son retour glorieux (Act 13.16-39).Le psalmiste (versets 10 à 12)
Dieu ne désire pas la mort du pécheur, mais qu’il se repente et vive. Le psaume se termine par un avertissement et une exhortation adressés aux nations. Par leur attitude folle, elles encourent un grave danger. Le psalmiste rejoint les deux voies – la sagesse et la folie – du psaume 1. A l’agitation, aux murmures, aux convulsions et aux révoltes des peuples, il propose le discernement, l’instruction, la piété et la joyeuse soumission. Sans l’hommage et le respect rendus au fils, il n’y a ni refuge ni bonheur dans un monde en crise (verset 12).Pour continuer l’étude de ces deux psaumes, nous vous proposons quelques questions qui vous permettront d’aller plus loin.
Psaume 1
1. Lire 1 Chr 15 et 16. Evoquer le culte que David inaugure à Jérusalem.
2. Comparer les Ps 1 et 2 et tâcher d’identifier les caractéristiques sapientiales et prophétiques.
3. Reprenez pour vous-même la démarche du sage.
4. Comparer Ps 1.1-3 et Jr 17.7 et 8. Rapprochements et différences.
5. Suivez attentivement la progression du psaume: v.l et 2; v.3 et 4; v.5 et 6. Relevez les éléments constitutifs des deux voies. Quel rapport y a-t-il entre le présent et le futur?
Psaume 2
1. Comparer le psaume 2 à la prophétie de Nathan 2 Sam 7:4-17. Quelle lumière ce rapprochement apporte-t-il à la perspective messianique de ce psaume?
2. Relisez tous les passages du NT cités dans cette étude et indiquez comment ]ésus-Christ est l’accomplissement de ce psaume.
3. Si le Christ est le chef de l’Eglise, comment ce psaume s’applique-t-il à la communauté des fidèles?
4. Dans un monde en crise, ce psaume nous appelle-t-il à nous réfugier dans un salut illusoire ou à être des témoins fidèles et sages du Christ au cour de la tempête? Expliciter votre réponse.
5. Quel enseignement doit-on tirer de ce psaume pour les hommes et les femmes qui nous gouvernent?
- Edité par Berthoud Pierre
CHRIST a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude; qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrages, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement; qui lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant morts aux péchés, nous vivions à la justice ; lui par la meurtrissure duquel vous avez été guéris car vous étiez errants comme des brebis, mais maintenant vous êtes retournés au berger et au surveillant de vos âmes (1 Pi 2.21-25 Darby).
1 .On ne peut présenter Christ comme modèle qu’à ceux qui sont « en Christ »
Une des graves erreurs commises assez souvent au sein de la chrétienté consiste à présenter Christ comme modèle à des âmes qui n’ont pas la vie de Dieu, à de simples professants. A ces derniers, il faut présenter Christ comme Sauveur et non pas comme modèle.
Christ n’est pas un modèle pour les inconvertis. Il est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, pour chercher et sauver ce qui était perdu.
Présenter Christ comme modèle à un inconverti, c’est lui dire qu’il peut imiter Christ, alors qu’il ne le peut pas. Pour imiter Christ, il faut d’abord posséder la vie du Christ.
Le simple professant ne possède pas nécessairement la vie du Christ. Il a besoin alors de se tourner vers le Seigneur.
Les enfants des chrétiens ne sont pas chrétiens parce que leurs parents le sont. Les enfants de chrétiens ne sont pas chrétiens parce que leur conduite extérieure est bonne, qu’ils font plaisir à leurs parents ou viennent avec eux à toutes les réunions. Avoir une conduite extérieure exemplaire ne prouve pas toujours que l’on est un vrai chrétien.
Les fils et filles des chrétiens ne sont réellement chrétiens eux-mêmes que lorsque le travail de l’Esprit de Dieu s’est vraiment accompli en eux, dans leur conscience et dans leur cour. On ne naît pas chrétien : on le devient par la nouvelle naissance. On ne saurait trop insister sur l’importance de ce fait.
La nouvelle naissance
La nouvelle naissance est indispensable pour être un « homme en Christ ».
Voilà pourquoi le Seigneur insistait tant auprès de Nicodème en lui disant: Il vous faut être nés de nouveau (Jean 3.7).
Si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu (Jean 3.3)
– Si quelqu’un n’est né d’eau et de 1’esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu (Jean 3.5)
– Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création; les choses vieilles sont passées; voici, toutes choses son faites nouvelles (2 Cor 5.17)
– Si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux (Mat 18.3).
Il ne faut donc pas s’illusionner, mais savoir de façon certaine si, oui ou non, nous sommes nés de nouveau.
A la nouvelle naissance, nous recevons une vie nouvelle, une nouvelle nature: la vie de Dieu, la nature divine. C’est un immense miracle, entièrement à la gloire de Dieu.
Nicodème, cet homme honorable et très instruit, pouvait demander: « Comment ces choses peuvent-elles se faire? » Alors le Seigneur prit l’exemple remarquable du serpent d’airain pour lui faire comprendre comment on peut naître de nouveau.
Lorsqu’un Israélite, dans le désert, avait été mordu par un serpent brûlant et qu’il avait conscience de son état désespéré, sentant qu’il était perdu, mais croyant la proclamation de Moïse, croyant la Parole de Dieu par la bouche de Moïse, il regardait le serpent d’airain – un simple regard de foi – il était instantanément et complètement guéri. Quelques instants auparavant, il pouvait être mourant, peut-être à l’agonie… Dès qu’il avait regardé au serpent d’airain qui brillait aux rayons du soleil, il était guéri. Il pouvait se lever sur ses pieds et rendre grâces à Dieu. Il avait, en quelque sorte, reçu une nouvelle vie ayant cru à la Parole de Dieu par la bouche de Moïse.
Aujourd’hui, de même, le pécheur qui se sait atteint par la blessure cruelle du péché, et qui réalise qu’il est coupable et perdu, s’il regarde à la croix, au divin Crucifié du Calvaire, reçoit instantanément la guérison, une vie nouvelle, la vie divine. Il est né de nouveau. Comme Moise éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle (Jean 3.15).
Ce premier point est ainsi bien établi; nous le répétons donc: Christ ne peut être présenté comme modèle qu’à ceux qui sont « en Christ », « nés de nouveau », « nés de Dieu », « nés de l’Esprit ».
Un autre exemple (Mat 11.28-30) : Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos. Ce verset 28 s’adresse aux inconvertis. Ensuite, Jésus ajoute: Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cour; et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau est léger. Ces versets 29 et 30 s’adressent au vrai croyant. A l’inconverti, Jésus dit: Venez à moi… et je vous donnerai du repos. C’est le repos de la conscience. Ensuite au vrai croyant, à celui qui a déjà trouvé ce premier repos que Jésus donne, Il dit: Prenez mon joug… et vous trouverez le repos. Ici, c’est le repos du cour. C’est donc une grave erreur de dire à un inconverti, à un simple professant, de prendre sur lui le joug de Christ. Il ne le peut pas. Hélas! C’est cependant ce que l’on entend trop souvent. Il faut d’abord venir à Christ comme un pauvre pécheur fatigué et chargé et recevoir aux pieds de Christ le pardon de ses péchés, le repos de la conscience. Après cela, mais après cela seulement, on peut prendre sur soi le joug de Christ.
2. Christ nous a laissé un modèle: Considérons-le attentivement
A tous ceux qui sont « nés de nouveau », à tous ceux qui sont des « enfants de Dieu », Christ peut être présenté comme notre divin modèle.
Pour suivre un modèle, pour imiter un modèle, il faut tout d’abord le considérer attentivement.
Voyez, par exemple, une classe de dessin d’art. Sur un tréteau élevé, on a placé un objet quelconque, un modèle à dessiner. Il a été mis bien en vue, en pleine lumière, afin que chacun puisse le voir. Chaque élève le regarde avec grande attention, s’il veut reproduire convenablement le modèle proposé sur sa feuille de papier Ingres. Chaque élève cherche à prendre soigneusement les diverses proportions de l’objet, afin de les reporter très exactement sur son papier.
Le Seigneur Jésus est placé devant nos yeux, en pleine lumière, comme notre parfait modèle. Considérons-le donc attentivement.
Toute l’Ecriture nous Le présente d’un bout à l’autre. Sondez les Ecritures, car ce sont elles qui rendent témoignage de Moi, pouvait dire le Seigneur. Jamais nous ne serons assez attentifs, assez concentrés pour considérer Christ.
Fixant les yeux sur Jésus nous est-il dit en Hébreux 12 (version Darby). Et en note, il est précisé: avec le sens de « détourner ses regards d’autres objets et les fixer exclusivement sur un seul ».
Reprenons par exemple l’objet proposé à une classe de dessin d’art. Supposons un élève qui, au lieu de considérer attentivement le modèle, regarde par la fenêtre, ou s’amuse avec ses pinces à dessin, sa gomme ou ses crayons… Croyez-vous qu’il arrivera à reproduire quelque chose de convenable du modèle placé cependant devant ses yeux ? Certainement pas! il faut que cet élève concentre toute sa pensée, tout son effort sur le modèle proposé.
De même, si nous voulons connaître notre divin et parfait modèle, il nous faut détourner volontairement nos regards d’autres objets, et les fixer exclusivement sur un seul: Christ.
Oh! Comme il est nécessaire de nous exhorter les uns les autres à diriger nos regards vers Christ, à être occupés de Lui, à fixer nos yeux sur Lui.
Quand on regarde un petit moment le soleil, l’astre brillant du jour, quand il luit dans sa splendeur, puis que l’on abaisse ensuite les yeux sur les choses environnantes, nous avons devant les yeux comme un nuage; nous ne distinguons plus les choses qui sont autour de nous. Quand on contemple Christ dans Sa gloire, Lui, le divin soleil de l’âme, les choses de la terre sont comme voilées à nos yeux. Elles ont perdu de leur attrait pour le cour.
Puissions-nous donc davantage contempler Christ: Christ ici-bas, l ‘homme parfait, le parfait serviteur; Christ sur la croix, souffrant pour nous, portant nos péchés; Christ ressuscité et assis à la droite de Dieu, couronné de gloire et d’honneur; Christ qui revient pour nous chercher; Christ qui régnera sur tous les rivages des mers. Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie.
3. Christ, notre modèle : L’homme sans péché
1 Pierre 2.21-22: Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude.
Sommes-nous disciples de Christ ? Alors nous devons suivre ses traces. Comme un cher frère aime à le dire et à le répéter: « Vous dites que vous êtes à Christ: montrez-moi Christ dans votre vie, et pas autre chose. » Nous devons bien reconnaître qu’il y a une grande distance entre le maître et les disciples. Cependant, nous sommes appelés et exhortés à suivre les traces de Christ. Pour cela, je le répète, il nous faut Le considérer attentivement.
Il est allé de lieu en lieu, faisant le bien. Il est l’homme qui n’a pas commis de péché, nous dit l’apôtre Pierre, Celui qui n’a pas connu le péché, nous dit l’apôtre Jean. Aux Juifs qui l’accusaient, il pouvait dire: Qui d’entre vous me convaincra de péché ? C’est le premier homme parfait, en qui Dieu ait pu trouver tout Son plaisir. En dehors de Lui, tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu.
Quand on amena à Jésus une femme coupable, les Juifs voulaient essayer de trouver Jésus en défaut. Mais Lui écrivait sur la terre, puis se relevant, leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Alors il nous est dit qu’ils s’en allèrent tous un à un, depuis les plus anciens jusqu’aux plus jeunes…
Christ est le seul homme sans péché. Celui qui n’a rien fait qui ne se dût faire. Eh bien! Nous sommes maintenant exhortés à suivre les traces que Jésus a laissées, en fixant nos yeux sur Lui. Mettons donc nos pieds dans l’empreinte de Ses pas.
L’auteur du Psaume 23 pouvait dire : Il me conduit dans des sentiers de justice à cause de Son nom. Que sont ces sentiers de justice ? Ce sont ceux qu’a suivis le Seigneur lorsqu’il était ici-bas, des sentiers dans lesquels le péché est absent. C’est aussi dans ces sentiers de séparation du mal, de tout mal, que nous sommes appelés à marcher.
Remarquons ensuite que l’apôtre Pierre mentionne: ...et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude. Qu’est-ce que la fraude? Nous le savons fort bien, quand nous traversons la frontière, et qu’un voyageur se fait prendre pour avoir voulu passer des marchandises en fraude. Christ a toujours dit la vérité. Il n’y a eu aucune fraude, aucun mensonge dans sa bouche. Il n’a jamais péché de Ses lèvres. Jamais homme ne parla comme cet homme.
Ah! Demandons-Lui de nous donner des lèvres sanctifiées. Si quelqu’un ne faillit pas en paroles, celui-là est un homme parfait, capable de tenir aussi tout le corps en bride, dit Jacques (Jac 3.2). Et au jeune homme Timothée, il était écrit: Sois le modèle des fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté (I Tim 4.12). La parole passe ici avant la conduite. Ah! Encourageons-nous l’un l’autre à veiller sur nos paroles. Il y a des paroles folles, des plaisanteries qui ne sont pas bienséantes. Veillons sur nos lèvres, bien-aimés, et aidons-nous les uns les autres à cet égard.
4. Christ, notre modèle : L’homme doux par excellence
...qui lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement (1 Pi 2.23).
Tout au long de son ministère, Christ a été l’homme doux par excellence. Qu’est-ce que la douceur? C’est le caractère d’un homme qui n’insiste pas sur ses droits.
Un exemple: le village de Samaritains qui n’a pas voulu recevoir Jésus, parce que sa face était tournée vers Jérusalem (Luc 9.51-56). Jacques et Jean lui demandent: Veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel… etc. Jésus les reprend en leur disant: Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Et il est tout simplement ajouté: Et ils s’en allèrent à un autre village.
Christ seul a été l’homme parfaitement doux, comme Il le dit aussi lui-même : Je suis débonnaire et humble de cour.
Contemplons Christ afin de Lui ressembler en cela aussi. Que votre douceur soit connue de tous les hommes : le Seigneur est proche (Phil 4). Nous sommes exhortés, à notre tour, à montrer toute douceur envers les hommes. Il ne faut pas que l’esclave conteste, mais qu’il soit doux envers tous... enseignant avec douceur les opposants.
Paul exhortait les Corinthiens par la douceur et la débonnaireté du Christ (2 Cor 10.1).
Si la douceur est le caractère d’un homme qui n’insiste pas sur ses droits, il y a cependant une différence à signaler entre « faire valoir ses droits » et « insister sur ses droits ».
Un exemple, dans la vie de l’apôtre Paul (Act 22.25), nous le montre faisant valoir son droit, lorsqu’il dit: Vous est-il permis de fouetter un homme qui est Romain et qui n’est pas condamné ? En cette occasion, Paul, qui connaissait les lois, a fait valoir ses droits. Mais il est bien certain que si nos droits sont foulés aux pieds, lorsque nous les avons fait valoir, alors nous ne devrions plus insister… Que le Seigneur nous aide à refléter ici-bas quelque chose de Sa douceur envers nous.
5. Christ, notre modèle : L’homme humble par excellence
Philippiens 2.5: Qu’il y ait donc en vous cette pensée… Quelle pensée? Celle de nous abaisser nous-mêmes…
Il s’est anéanti lui-même… Il s’est abaissé lui-même…
Lui seul pouvait s’anéantir en prenant la forme d’un homme semblable à nous en toutes choses, à part le péché. « Dieu se fait homme, ô saint mystère, Que son peuple adore à genoux. »
Mais lorsqu’il s’est abaissé lui-même, en cela essentiellement il nous a laissé un modèle, afin que nous suivions ses traces…
Cette pensée, qui était dans le Christ Jésus, est-elle en nous ?
Nous savons tous dans quel abaissement, dans quelle humilité le Seigneur de gloire a voulu descendre, lorsqu’Il est né à Bethléhem, un tout petit village, et n’a pas même eu de berceau. « Humble Enfant, tu naquis plus bas que nous ne sommes... »
Puis, plus tard, jusqu’à l’âge de trente ans, il a été le fils du charpentier, travaillant de ses mains sur l’établi et sachant ce que c’est que la fatigue après une longue journée de travail…
Ne l’oublions pas, nous sommes disciples de l’humble charpentier de Nazareth.
Pendant son ministère itinérant, nous voyons le Seigneur s’associer aux petits et aux humbles. C’était précisément le reproche que lui faisaient les riches et orgueilleux pharisiens et scribes de Judée. Cet homme reçoit les pécheurs et mange avec eux. Il était un ami des pauvres, des publicains et des pécheurs. Il se trouvait beaucoup plus souvent en Galilée qu’en Judée, parce que la Galilée le recevait, l’accueillait plus que la Judée.
A nous, il nous est dit maintenant : Soyez revêtus d’humilité, vous associant aux humbles, aux choses humbles et aux personnes humbles. Est-ce que les choses humbles et les personnes humbles sont celles avec lesquelles nous aimons nous associer ?
Christ nous a laissé un modèle afin que nous suivions Ses traces.
6. Christ, notre modèle : L ‘homme obéissant par excellence
A tous ceux qui ont trouvé le repos de la conscience aux pieds du Sauveur, à tous ceux qui sont maintenant « enfants de Dieu », Jésus dit: Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi. Quel était ce joug? Une soumission parfaite et constante à la volonté du Père. Christ pouvait dire: Ma viande est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son oeuvre (Jean 4 Darby). Nous sommes exhortés à prendre le même joug que Christ et à dire, nous aussi: Non, pas ma volonté, mais la tienne, soit faite.
Christ a été l’homme parfaitement obéissant – obéissant jusqu’à la mort de la croix.
Comment connaître la volonté de Dieu ? Bien souvent, celle-ci nous est clairement indiquée dans la Parole. Parfois cependant, il est nécessaire que nous soyons dirigés de façon précise par Dieu. Si nous cherchons à connaître la pensée de Dieu, commençons par nous assurer que nous n’avons aucune volonté propre… Dans la plupart des cas, la volonté de Dieu ne tarde pas à nous être révélée.
Nous pouvons bien demander comme dans notre cantique: «Ah! Donne-nous des cours obéissants. »
7. Christ, notre modèle : L ‘homme pauvre par excellence
Bienheureux celui qui comprend le pauvre…
Etant riche, Il a vécu dans la pauvreté…
Nous aussi, sachons vivre dans la simplicité, dans l’humilité, dans la pauvreté, ne recherchant pas les choses élevées, mais nous associant aux humbles.
A nos lecteurs africains
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- Edité par Couleru Jean Raymond
Cet ouvrage est une étude des six premiers chapitres du livre du prophète Daniel, c’est-à-dire de la partie historique du livre.
La citation mise en exergue explique d’emblée le titre du livre :
Vous verrez de nouveau la différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas (Mal 3.18).
Le livre est divisé en cinq parties
I. Survol historique de Babylone, symbole de l’opposition à Dieu : son orgueil, son occultisme astrologique, ses magiciens et conjurateurs, son immoralité, sa violence et sa cruauté sans pareilles. Les similitudes entre l’ancienne Babylone et celle d’Apocalypse 17-18 (image de notre temps) sont mises en évidence, et la chute des deux est évoquée. Dans ce monde babylonien, l’Eglise de Christ doit veiller à rester le témoin fidèle du Seigneur souverain.
II. Daniel et ses trois compagnons ne se conforment pas à la culture païenne. Ils restent fidèles sans être passifs ou agressifs. Le jeune Daniel, contemporain d’Ezéchiel, a vécu la réforme du roi Josias, bouleversé par la lecture des rouleaux divins. Il comprend la souveraineté de Dieu, au point qu’il appelle Nebucadnetsar «serviteur du Seigneur»! Quel impact la lecture de la Bible a-t-elle sur nous?… Que voit-on dans notre vie du «Moi, je suis» (= Yahvé) de Jésus ? Dieu a parlé pendant 800 ans avant la déportation de son peuple, révélant ce qu’il allait faire. Il continue à nous révéler son plan par Jésus et les apôtres.
III. Il y a des choix à faire. Manger des mets consacrés à des idoles ? Daniel et ses compagnons pratiquent les principes selon la Bible. Dieu est saint, et son peuple aussi doit l’être. Pas de place pour le panthéisme (Dieu serait dans toute la nature, divinisée), ni pour le monisme (tout est un, comme pour le Nouvel Age). Impératif : séparation entre le peuple de Dieu et le monde, entre le chrétien et le monde. Tout honneur fait à une autre «divinité» est de l’idolâtrie. Ez 1-24 dénonce ce cancer. Quand l’Eglise sombre dans la conformité culturelle, la gloire de Dieu se retire.
IV. La conduite des enfants de Dieu doit différer de celle du monde. La sainteté résulte d’un cour renouvelé (le coeur, dans la Bible, dénote la pensée, la volonté, la conscience, les émotions : toute la personne). La sanctification est un processus de purification. Elle élimine les « petits péchés » et les compromis; elle refuse la souillure par la culture ambiante. La séparation de l’Eglise du monde doit être radicale, non pas par la fuite dans l’isolement (tel que le monastère ou le couvent, où le cour reste le même), mais par le refus de toute connivence avec le monde (là, pas de tolérance !), à l’image de Jésus lui-même. Comme pour Daniel et ses amis, l’engagement pour Dieu doit être sans réserve.
V. La sanctification doit être empreinte d’amour, sinon elle est un piège: soit une ascèse que Dieu ne demande pas, soit une dureté à l’endroit de ceux qui n’agissent pas selon nos critères (danger du légalisme). La qualité d’une vie sanctifiée: science, sainteté et sagesse. Dire ce qu’il faut dire, mais de façon « assaisonnée de sel », comme Jésus.
Les quatre jeunes Israélites doivent subir un test. Un seul aurait-il mal parlé ou mal agi que tous étaient compromis. Leur « meilleure mine » n’était pas en premier lieu due au régime alimentaire, mais à leur soumission à Dieu dans la fidélité. Daniel, « homme bien-aimé de Dieu », annonce déjà le Seigneur « doux et humble de cour », ferme comme un lion mais doux comme un agneau.
J.-P. SCHNEIDER
Disciples du Sauveur, écoutons-le dans sa parole: C’est là qu’il nous parle; c’est là notre raison, notre inspiration, là notre sûre tradition. Elle est la lampe à nos pieds. – « Sanctifie-moi par ta vérité, ô Eternel: ta parole est la vérité »
- Edité par Schneider Jean-Pierre
DECLARATIONS DE CHICAGO
Il nous semble utile de donner la plus large diffusion possible à ces textes, et nous commençons donc à vous les présenter dans ce numéro de PROMESSES. Afin de faciliter la lecture de cet important dossier, nous l’avons fractionné en plusieurs articles.
Comme l’auteur de la préface, Paul Wells, le dit, ces déclarations sont des « textes pour préparer le XXIe siècle ». Nous vivons une période particulière de combat pour la foi chrétienne car elle subit des assauts subtils venant du dedans et du dehors au sujet de celui qui est la Vérité et qui l’a aussi manifestée par la Parole incarnée et la Parole inscripturée. Une érosion profonde s’est amorcée depuis quelque trente ou quarante ans dans les milieux fondamentalistes et évangéliques pour aboutir à un courant « néo-évangélique » entraînant avec lui une philosophie imprégnée d’humanisme moderne. Certaines doctrines de la foi chrétienne orthodoxe (historique) sont mises en question, à commencer par celle de l’inerrance des Saintes-Ecritures. Il y va donc de l’autorité de la Bible, car « le christianisme est une religion d’autorité « . Ce court ouvrage est donc un don de Dieu venu à son heure pour rendre conscients les églises et les chrétiens individuels des concessions dangereuses consenties jusqu’à présent, pour affirmer avec force la doctrine de l’Ecriture, et pour réfuter les erreurs qui détruisent les bases de la foi chrétienne. Les catholiques romains, les orthodoxes, les protestants, les différentes églises, et même les Témoins de Jéhovah utilisent tous, en effet, l’ex- pression « statut de l’Ecriture « , mais il n’existe aucun consensus au niveau d’un « accord doctrinal au niveau de l’Ecriture ». Disons-le tout haut, les compromis consentis à ce niveau depuis toutes ces dernières années ont amené le christianisme à de grandes modifications quant à son contenu. Le pluralisme et le relativisme introduits dans l’église doivent être combattus vaillamment, car ils sont antiscripturaires ; ils attaquent d’abord les racines de la foi, puis ils modifient profondément son contenu au point de se rapprocher de la théologie libérale et du syncrétisme religieux. Cet ouvrage court mais très dense constitue donc une clarification pour celui qui veut suivre le Dieu vivant et vrai, dans l’obéissance à la Parole vraie, dans le Véritable, Jésus-Christ, Seigneur et Dieu. Mais il présente aussi une espérance pour l’Eglise véritable qui met sa confiance en la Parole, « roc inaltérable sur lequel les vagues (théologiques) s’écrasent et disparaissent ». Que le Seigneur nous aide à « discerner la vérité et l’erreur, la vraie prophétie et la fausse, l’Evangile et les pseudo-évangiles, la folie de Dieu et la sagesse du monde, la droite connaissance du salut et toute forme de gnose ».
Le lecteur prend d’abord connaissance d’une présentation générale des trois déclarations de Chicago. Puis, les auteurs nous donnent en liminaire une présentation de la doctrine de l’Ecriture, définissant la nature, l’interprétation et la mise en pratique de la foi biblique. La première déclaration est relative à l’inerrance biblique, la seconde à l’herméneutique biblique et la troisième à l’application de l’enseignement biblique. Chaque article contient une ou plusieurs affirmations et réfute les opinions contraires à ces affirmations; A la fin, une page est encore consacrée aux éléments bibliographiques avec l’indication d’excellents ouvrages à ce sujet. Nous considérons ce document comme une confession de foi fondamentale à la fin du 20e siècle, confession qui est d’une importance capitale à l’aube du 21e siècle, crédo qui affirme sa confiance totale en la Parole de Dieu, seule norme de notre foi. Ainsi, nous avons cru bon de nous étendre plus longuement sur chacun de ces textes, en espérant que nos lecteurs se procureront ce document pour approfondir eux-même ces textes magnifiques et limpides dans le but d’enraciner leur foi encore plus profondément en Dieu, notre Père.
Présentation générale
par James I. Packer
En 1977 fut fondé « Le Conseil international sur l’inerrance biblique » qui avait pour objectif de consolider, en 10 ans, « la confiance chancelante du peuple chrétien dans l’entière véracité des Ecritures » […] « par des publications et l’enseignement académiques ». L’ensemble des travaux a été marqué par trois conférences au sommet dont sont issues les trois déclarations que nous présentons aujourd’hui. Le premier sommet, celui de 1978, a reformulé la conception chrétienne traditionnelle de l’Ecriture Sainte: la révélation canonique, l’inspiration et l’inerrance des Ecrits des auteurs sacrés. Le deuxième sommet en 1982 a traité des principes herméneutiques et des critères de l’interprétation biblique et a été caractérisé par un très large consensus. Le troisième sommet en 1986 s’est préoccupé de l’application de l’Ecriture sainte aux réalités de la vie d’aujourd’hui. Le fondement trinitaire détermine la vie entière de l’Eglise et de son témoignage. « Un certain nombre de préoccupations en rapport avec la société » (l’éthique sociale chrétienne) a donc été traité lors du troisième sommet. Ce document est donc le témoignage d’un large consensus entre les défenseurs de l’inerrance et marque clairement la frontière entre eux et ceux qui la mettent en doute.
Liminaire: La doctrine de l’Ecriture
Ce préliminaire présente en huit points les principaux thèmes de la doctrine de l’Ecriture et de son actualisation dans la vie d’aujourd’hui. La Bible, » livre de vie » et non pas « manuel de théologie et d’éthique » est constituée de 66 livres avec des textes de caractères divers: « didactiques, doctrinaux, liturgiques, relatifs à la piété ou à la morale », sous différentes formes: « sermon, lettre, hymne, prière, loi, liste, proverbe ou réflexion philosophique ou pratique ». « Sa colonne vertébrale est un ensemble de récits historiques s’étalant sur des millénaires et rapportant comment Dieu le Créateur est devenu Dieu le Rédempteur après que le péché fut entré dans le monde et eut corrompu l’humanité ». Les cultures des civilisations du Proche-Orient ancien des temps où la Bible fut écrite et la distance qui les sépare de notre pluriculture occidentale moderne, rendent souvent difficile le discernement et « l’application la plus fidèle et la plus sage des principes bibliques ». Il faut donc « dégager les vérités universelles sur Dieu et sur l’homme, en relation l’un avec l’autre », et les appliquer au contexte culturel moderne, en tenant compte des principes permanents suivants :I. L’autorité de l’Ecriture et celle du Christ ne font qu’un
L’Ecriture est « le canal et l’organe de l’autorité du Christ », lui-même ayant certifié « qu’elle était la Parole et la seule autorité permanente ». Elle se compose de l’Ancien Testament auquel Christ a rendu témoignage et dont il a constamment fait usage et du Nouveau Testament inspiré lui aussi par le Saint-Esprit dont Jésus-Christ avait promis la venue pour assister les « auteurs apostoliques et prophétiques » dans leur rédaction. Donc, « l’autorité de l’Ecriture et l’autorité du Christ ne font qu’un », et il est impossible d’être fidèle à Christ en s’accommodant d’une lecture « sceptique et sélective » de la Bible.II. L’Ecriture procède de la pensée de Dieu, l’Esprit
La Bible est totalement cohérente, car elle possède de Dieu l’Esprit. « Toute apparence de contradiction ou de confusion internes est donc trompeuse ». Dieu est vrai et ce qu’il dit ne peut être que vrai. Donc, l’harmonie des Ecritures est une vérité de base, et la tâche de l’exégète est de trouver comment comprendre et essayer de résoudre les difficultés et contradictions apparentes, en faisant totalement confiance à la véracité des Ecritures, car son Auteur, le Dieu vrai, a donné sa Parole comme certaine et sans aucune erreur.III. Une révélation progressive
Il y a des « différences entre les étapes successives de la révélation divine », et nous devons « rester attentifs au fait que certaines exigences de Dieu aux temps pré/néotestamentaires étaient seulement temporaires ». Mais de ces exigences se dégageaient des principes spirituels et moraux permanents qui ont été appliqués et qu’il faut discerner avant de les actualiser aujourd’hui.IV. L’Ecriture est suffisante et claire
L’Eglise est sous l’autorité de la Bible. D’une part, « les prétentions traditionnelles du magistère catholique romain ne sont ni justifiées bibliquement ni vraisemblables en elles-mêmes. D’autre part, celles de certains groupes protestants se disant conduits et enseignés par l’Esprit ne le sont pas davantage, tant que manque l’appui biblique ». Ce sont les deux extrêmes : L’Eglise catholique romaine qui se place au dessus de l’Ecriture par sa tradition et le charismatisme qui se réclame de révélations extra-bibliques. La foi chrétienne historique a démontré que « l’Ecriture canonique s’interprète d’elle-même de l’intérieur sur tous les sujets d’importance pour la vie: la foi, l’espérance, l’obéissance, l’amour et le salut ». L’Ecriture telle que nous la possédons est donc suffisante et claire; cette affirmation des réformateurs est confirmée par « la quasi-unanimité des commentateurs respectueux des Ecritures sur ces points essentiels ». La Bible est donc « complète en tant que révélation de Dieu et claire quant à son message et à sa signification » pour ceux qui acceptent de se soumettre à son autorité. Toutefois, il est vrai qu’à cause de la « sanctification intellectuelle des chrétiens qui est encore imparfaite, comme le reste de leur sanctification » il existe des « divergences d’opinion entre lecteurs « évangéliques » sur des points secondaires ». Mais ce n’est pas une mise en cause de la « clarté intrinsèque » de la Bible.V. L’Ecriture doit nous façonner intellectuellement, moralement et spirituellement
Les auteurs réfutent le réductionnisme de la doctrine biblique par une contextualisation culturelle. Les deux siècles précédents ont produit ce phénomène par le rationalisme, le libéralisme, le modernisme et l’existentialisme théologiques. Au contraire, « toute opinion humaine sur les valeurs, les priorités et les devoirs doit être évaluée et, si nécessaire, corrigée à la lumière de cette révélation ». « L’Ecriture dévoile l’ouvre du Créateur, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation (Jac 1.17), ses voies et sa volonté pour l’humanité en tant que telle ». « Le péché plonge l’intelligence dans les ténèbres et l’égare quand il s’agit de choses d’importance capitale ». l’Ecriture seule peut « éclairer nos ténèbres mentales et spirituelles » et les « limites des conceptions et prétentions de toute culture » et apporter les rectifications nécessaires. « L’approche correcte de l’Ecriture consiste à la laisser nous façonner intellectuellement, mentalement et spirituellement ». Nous devons donc chercher en nous ou dans notre culture l’obstacle qui barre, la route au discernement de l’application de la Parole à notre situation.VI. Les désaccords sur la meilleure application des principes bibliques ne doivent pas troubler
Ce point évoque la difficulté de l’application des principes bibliques à une situation donnée, du fait qu’elle est conditionnée par « les limites de notre information ». Nous trouverons donc nécessairement des apparitions de désaccords sur la « façon la meilleure et la plus sage d’agir » (exemples : problèmes industriels, politiques, économiques, etc.). Que l’on ne soit pas troublé, car ce n’est pas une question de principes d’application ni forcé- ment un reflet « des interprétations opposées de l’infaillible Ecriture ».VII. Une liberté responsable
» En appliquant des principes bibliques, il convient de reconnaître des zones de liberté dans l’espace balisé par les lois de Dieu ». A nous . »la responsabilité de choisir les options qui nous semblent les plus fécondes pour la gloire de Dieu et le bien de l’humanité, dont le nôtre ». Les facteurs personnels ou culturels peuvent influencer cette application, mais sans aucun désaccord au sujet de la Bible.VIII. Pour appliquer la Bible, il ne faut pas s’appuyer sur sa propre sagesse
L’onction de l’Esprit nous est nécessaire à l’application de l’Ecriture, et il ne faut pas nous appuyer sur notre propre sagesse. Reconnaissons humblement que nos connaissances sont limitées. Nous avons à apprendre constamment face à l’infinie richesse et sagesse de Dieu et le Saint-Esprit doit faire de la lumière dans nos sours et nos intelligences à travers la Parole.- Edité par Lüscher Henri
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