PROMESSES

Vie et Santé

(Etude présentée par Jacques DUBOIS
au Groupe de Réflexion Biblique de Villeneuve et rédigée d’après ses notes)

Semblables mais distincts

Le récit biblique de la création nous montre clairement (cf Gen 2.18,20) que la femme, créée après l’homme, l’a été pour être une aide semblable à lui, le vis-à-vis de l’homme. Emerveillé, l’homme déclare qu’elle est os de ses os et chair de sa chair. Dans le mariage, ces deux êtres distincts deviennent une seule chair.

La femme donc, tout en se distinguant de l’homme, est pour l’homme, d’une certaine manière, un autre lui-même. Il n’y a donc pas supériorité d’un côté et infériorité de l’autre, mais au contraire complémentarité dans cette identité d’être humain.

Pour l’apôtre Paul aussi (Eph 5.28- 33), l’épouse est un autre soi-même, et aimer sa femme c’est s’aimer soi-même: les maris doivent aimer. comme leur propre corps.

Comme le fait remarquer Henri Blocher (Révélation des origines, p. 89 à 105), le récit de la création ne comporte qu’une seule appréciation négative de Dieu sur son ouvre: Il n’est pas bon que l’homme soit seul. La vie humaine atteint sa plénitude communautairement. Le mariage est l’expression sublimée de cette réalisation, mais heureusement pour les célibataires, ce n’est pas la seule.

La femme (comme épouse) est le prochain le plus proche de l’homme (son mari). En tant que prochain, elle est distincte et indépendante de l’homme. Et pourtant, la femme dépend de l’homme, et l’homme dépend de la femme. D’ailleurs, suivant un curieux mais merveilleux paradoxe, l’homme, qui a été créé le premier, était un être solitaire, et c’est la femme, qui est venue après, qui engendre et crée la vie communautaire.

Les remarques de Saint-Augustin à ce sujet sont toujours pertinentes: si l’homme est la force de la femme (solidité de la côte), la femme est la douceur de l’homme (chair refermée, cicatrisée). Et Saint-Augustin n’a pas peur de pousser plus loin l’allégorie et dit aussi: La blessure du côté de l’homme a fait naître la femme. Par le Christ percé au flanc est née l’Epouse.

Privilèges et responsabilités

L’apôtre Paul n’aurait certainement pas contredit l’idée que l’on peut être un excellent pasteur célibataire, mais il ressort de ses épîtres que la plupart des pasteurs étaient mariés (1 Tim 3.2,12).

Le célibat a ses avantages, par exemple dans un ministère itinérant. Le pasteur est plutôt un résident. Et pour lui, le mariage est un cadre privilégié créé par le Seigneur. Ainsi, le pasteur n’est pas à la charge de ses paroissien(ne)s, mais surtout, son foyer devient un lieu d’accueil pour beaucoup. Le couple peut exercer l’hospitalité recommandée dans l’Ecriture (I Tim 3.2).

Le foyer constitue aussi un test valable et redoutable (I Tim 3.4-5). Si l’église est une famille élargie, la famille nucléaire est, d’une certaine manière, une église en miniature (Eph 5.22). Qui veut le plus, doit le moins!

Avoir une vocation à part entière

La femme qui accepte d’épouser un serviteur de Dieu doit savoir à quoi elle s’engage: elle s’engage à servir Dieu avec son mari. Ainsi, elle ne sera pas seulement l’épouse de son mari, mais la femme du pasteur. Ce fait aura de nombreuses incidences dans sa vie et dans son foyer.

Elle doit donc avoir aussi la vocation de servir Dieu, afin d’être prête à collaborer selon ses charismes, mais attention à ne pas lui en demander plus!

Cette collaboration revêtira diverses formes qui vont de l’accueil et de l’hospitalité, qui sont des constantes du ministère pastoral, à une foule d’activités spécifiques: travail de bureau, secrétariat, visites, école du dimanche, accompagnement des jeunes, musique, soins aux malades, chauffeur de taxi, fleuriste, cuisinière, jardinière, couturière, animatrice, etc.

Note à propos de l’hospitalité: Bien entendu, ce ministère déborde du cadre du seul foyer pastoral et concerne tous les chrétiens qui en ont la possibilité. Lire à ce sujet Rom 12.13; 1 Tim 3.2; 5.10; Tite 1.8; Hbr 13.2; 1 Pi 4.9; 3 Jean 5, textes à mettre en parallèle avec Mat 25.34-40.

Pour réussir son mariage: amour et confiance

Qu’est-ce qu’un mariage réussi?

C’est celui d’un couple dont les conjoints s’intéressent l’un à l’autre dans tous les domaines les concernant… s’aidant mutuellement dans toute la mesure du possible.

Faut-il tout dire à l’ autre?

Cela dépend du couple, de l’intérêt, de la capacité nerveuse, morale, spirituelle du conjoint à apprendre certaines choses. Cela est vrai dans les deux sens: une femme n’a pas plus que son mari l’obligation de tout lui dire. Quelquefois, la promesse du secret est la condition qui permet un partage authentique. N’oublions pas que l’amour véritable ne force jamais les confidences et accepte sans crainte la partie cachée des confidences reçues par l’autre.

Aimer vraiment, c’est être prêt à donner à l’autre ce que l’autre est prêt à recevoir.

Qu’est-ce qu’un mariage réussi?

C’est une union dans laquelle les conjoints se réservent des moments, des journées pour se retrouver seuls. Pour vivre heureux, vivons cachés, dit une certaine forme de sagesse populaire. Une seule solution pour cela: partir à l’aventure, quitter l’environnement habituel, avec son téléphone, la sonnette de la porte d’entrée, et même parfois les enfants exigeants et un peu tyranniques.
C’est difficile à faire, en particulier quand on a des enfants en bas âge, mais il faut néanmoins prendre son jour de congé.
Le pasteur, pour sa femme, est d’abord un mari. Elle a droit à un traitement de faveur. Elle est sa Jérusalem, il n’a pas le droit d’être toujours à Samarie, et encore moins aux extrémités du monde (Act 1.8), sauf momentanément; et d’un commun accord (1 Cor 7.5).

Quelques difficultés

-Le pasteur a l’habitude de donner des conseils, plus que d’en recevoir! Acceptera-t-il les conseils de sa femme? C’est un baromètre de vraie spiritualité! Mais attention cependant: il ne faut pas que la femme se mette à « porter les pantalons », et que son mari devienne totalement dépendant d’elle.

-Le pasteur rentre souvent chez lui épuisé. Il n’a pas envie d’écouter, ni même de parler. Or sa femme, débordée par les enfants en bas âge et le travail domestique ingrat et routinier, voit en lui quand il rentre le premier adulte intelligent de la journée. L’épouse doit laisser à son mari le temps de décompresser. Ensuite le mari, comprenant son épouse, l’écoutera et partagera.

-Dehors, le pasteur soigne son image de marque. Il y va de sa « réputation »! A la maison… il redevient lui- même: il est peut-être impatient, voire indifférent. Triste situation, et contre-témoignage pour les siens. La femme en souffrira très vite, et les enfants se révolteront contre cette caricature hypocrite.

-Le pasteur conseille d’autres femmes. Certaines d’entre elles sont fragiles affectivement et peuvent effectuer un transfert sur lui (cela s’est déjà vu). Si ce qui précède n’est pas réglé, le danger est d’autant plus grand.

-Le mari est le pasteur. Il est au centre de la vie de la communauté. Sa femme n’est que sa femme. Elle court le danger de se déprécier elle-même, de ne vivre que par rapport à son mari, d’être à son ombre. Elle peut finir par ne plus être elle-même, ne plus avoir ses propres réactions, son propre jugement sur les êtres et sur les choses. Et c’est pire encore lorsque le mari encourage cette situation en infantilisant sa femme.

-Souvent les pasteurs épousent des femmes de valeur, cultivées, instruites, à la personnalité riche et attachante. Vont-elles s’épanouir et donner leur pleine mesure, ou s’étioler en végétant? La réponse dépend du mari, chef de sa femme!

Quelques bons conseils

Réfléchissons à la communion avec notre femme:
-en réservant du temps pour elle dans la programmation de notre temps;
-en priant l’un pour l’autre, l’un avec l’autre;
-en comprenant les besoins spécifiques de l’autre, et en l’acceptant, le respectant, l’aidant, l’aimant;
-en échangeant et en discutant aussi sur des domaines qui ne sont pas spécifiquement chrétiens (livres, spectacles, concerts, sports, etc.);
-en nous laissant critiquer dans notre caractère, notre comportement, au dehors comme au dedans, et pour ceux d’entre nous qui prêchent, dans nos sermons (prions pour ne pas avoir une femme trop admirative, elle ferait notre malheur homilétique!) .

Demandons-nous à quand remonte la dernière fois où nous avons dit: « je t’aime, je t’apprécie ».

Nous avons choisi notre femme. Personne d’autre ne peut la remplacer. Nous ne pouvons pas avoir de meilleure collaboratrice. Nous lui devons beaucoup plus que nous ne l’imaginons. Si nous voulons une preuve de cela, regardons ailleurs, dans les foyers où la femme refuse d’être l’aide de son mari: quel drame! Quelle amputation pour le mari!

Alors, ne nous contentons pas de dire notre appréciation et notre amour, mais prouvons-les: par un petit cadeau (« disons-le avec des fleurs », même si ce sont des fleurs des champs!). Et si nous sommes éloignés pour un temps… un coup de fil, c’est si facile!

Nous devons travailler activement au succès de notre mariage. Notre effort doit être quotidien. Faisons attention à ne point négliger l’autre, mais aussi à ne point nous négliger, à cause de l’autre.

Sachons que, dans le domaine du mariage, tout est possible, même que notre conjoint nous quitte, parce que l’esprit du siècle le veut ainsi et y travaille constamment.

Notre vie de couple doit être un modèle

pour Dieu — qui nous aime en Christ
pour nous — qui y trouvons notre réalisation
pour nos enfants — qui y ont droit
pour l’église — qui se sent bien dirigée
pour le prochain — qui s’arrêtera chez nous le temps d’une visite
pour le monde — qui recevra le témoignage de l’amour divin.


Edité par le Centre Biblique Européen, Case Postale 2386, 1002 Lausanne

La plupart des gens ont sur la question des origines (de la vie, des êtres vivants, de l’homme), des idées bien arrêtées, quoique bien confuses. Ils sont certains que leur position est scientifiquement bien établie, mais seraient bien en peine d’avancer quelques arguments sur lesquels appuyer leurs pseudo-certitudes. Ils se promettent d’étudier plus sérieusement la question une autre fois, et cette autre fois tarde, car, auraient-ils trouvé un ouvrage sur la question, ne voilà-t-il pas qu’il est épais, ardu et plein de chimie, de biologie, de physique, de mathématique, de géologie et j’en passe, des branches qui figuraient peut-être une fois au programme des cours, mais dont on a déjà depuis longtemps oublié les rudiments… dans l’éventualité où l’on aurait une fois compris quelque chose.

C’est pour voler au secours d’une telle détresse que Richard Bliss a rédigé son ouvrage. Son pari: donner en environ soixante-dix pages le condensé de tous les éléments principaux permettant d’aborder la controverse .Evolution ou Création», avec un minimum de pré-requis. Bien sûr qu’il faut avoir une petite idée de ce qu’est une protéine, savoir que c’est dans l’ADN de nos chromosomes qu’est stockée sous forme codée l’information génétique. ..mais si cette fois on ne fait pas un tout petit effort pour se mettre dans le coup, alors c’est que l’on a choisi de rester inculte en la matière. ..mais ce n’est pas le cas des lecteurs de «Promesses».

Richard Bliss, sans vouloir imposer son point de vue, ni faire de démonstration biblique, expose simplement les faits tels qu’ils se présentent à la science, les soumet au lecteur, et l’amène devant le choix, l’appelant à déterminer lui-même si ces faits s’intègrent le mieux dans un modèle créationniste, qui stipule que l’univers dans sa complexité est l’oeuvre d’un Dieu infiniment puissant, intelligent et sage, ou dans un modèle évolutionniste, qui lui, suppose que la matière, l’énergie, le temps et les lois qui les régissent (mais d’où viennent- ils) sont capables par eux-mêmes de produire toutes choses.

A la fin de l’étude de cet ouvrage, le lecteur devrait pouvoir répondre à des questions fondamentales telles que:

– le non-vivant peut-il donner naissance au vivant?
– le hasard peut-il, calculs statistiques à l’appui, produire de l’information telle que celle contenue dans l’ADN de nos chromosomes?
– l’homologie (= similarité des organismes), prouve-t-elle l’existence d’un ancêtre commun?
– la mutation et la sélection peuvent- elles expliquer l’évolution?
– que racontent vraiment les fossiles?
– que penser des espèces dites de transition (comme par exemple l’archéoptérix)?
– existe-t-il un fossile qui soit nettement plus qu’un singe et nettement moins qu’un homme? Donc un pré- homme?
– enfin qu’en est-il des méthodes de datation dites absolues? le sont-elles vraiment? quelles conditions devraient être remplies pour qu’elles le soient? peut-on assurer qu’elles puissent parfois l’être?

On ne peut que souhaiter à cet ouvrage une très large diffusion et à ses lecteurs le plus grand profit!

Olivier WETTER


Edité par Europresse, 175 pages, 72 francs français

Ce livre est unique et indispensable pour toute bibliothèque sur l’Esprit-Saint. Le sous-titre précise le contenu du livre – l’ouvre du Saint-Esprit dans le salut. Thème négligé, en dépit de toute la littérature sur le Saint-Esprit, et par conséquent, mal apprécié. Cette ignorance liée à l’incompréhension est une source féconde d’erreurs et de médiocrité spirituelle. Flavel en était conscient au XVIIe siècle et son âme de berger le poussait à aider ses lecteurs, d’abord à mieux comprendre le privilège d’être unis à Jésus-Christ, et ensuite à vivre dans l’assurance inébranlable que cette relation avec Christ procure. Flavel espérait éveiller « les consciences saisies par la torpeur de cette génération« , tandis que nous avons affaire, en plus, avec des consciences endormies par des mouvements charismatiques frénétiques et par l’infantilisme de refrains médiocres. Heureusement, Flavel est un bon docteur qui prescrit le bon remède à tous ces maux.

Son livre est édifiant car son point de départ est la révélation biblique de l’ouvre de Dieu, expliquée avec simplicité et chaleur. Il est convaincu qu’une meilleure perspicacité doctrinale devrait conduire le chrétien à une piété chaleureuse. D’autres avaient écrit sur le sacrifice de Christ, mais Flavel sait que les bénédictions et privilèges qui en découlent ne sont pas communiqués au pécheur s’il n’y a pas d’application à l’âme individuelle. « Le pansement le mieux préparé n’a jamais guéri la moindre blessure à moins d’y être appliqué » (page 9). Il a du plaisir à démontrer que cette ouvre d’application est accomplie efficacement par le Saint-Esprit.

Chaque chapitre est un modèle d’enseignement clair suivi de quelques applications détaillées et pratiques. Que le thème soit l’union avec Christ ou l’ouvre vivifiante de l’Esprit, la grandeur de Dieu est exposée en contraste avec la misère morale de l’homme. « L’Ecriture illustre l’ouvre de conversion par une triple métaphore. Elle parle de la résurrection des morts, de la création et de la victoire ou conquête (Rom 6.4; Eph 2.10; 2 Cor 10.4,5). Elle dépeint ainsi l’infinie puissance de Dieu dans cette ouvre, car ces actions exigent tout l’exercice d’une toute-puissance » (page 81). Quelques pages plus loin il termine ce chapitre avec cette exhortation: « Employez donc désormais toutes les forces que vous possédez pour Dieu en vous adonnant aux devoirs de l’obéissance, et en attirant les autres à Christ, autant que la capacité repose en vous » (page 94).

La lecture de Flavel nourrit et stimule car il ne proclame pas un évangile galvaudé, mais un message qui libère l’homme de son ignorance et son esclavage. Il donne envie de proclamer Christ entièrement et sans division, car l’ignorance de l’homme « lui rend le Sauveur désirable et nécessaire en tant que prophète. Sa culpabilité exige son sacerdoce. Ses puissantes convoitises et corruptions requièrent le gouvernement d’un roi. Il ne voit vraiment rien en Christ dont il peut se passer, car il a besoin de tout ce qu’il y trouve. Il admire suprêmement la sagesse infinie qui a investi Christ dans tous ces offices, si appropriés aux besoins et à la misère d’un pauvre pécheur. Les trois offices sont indissociables en Christ, ainsi qu’en l’acceptation du croyant » (page 121).

Ce beau message suscite la belle réponse de la foi à laquelle l’auteur consacre deux chapitres. Il rejette la réduction de la foi à un simple assentiment (page 141) que même les démons possèdent. La foi authentique est précédée et suivie de bonnes ouvres. Les ouvres antécédentes son l’illumination, la conviction, le désespoir de soi, puis celles qui accompagnent la foi sont la sobriété, l’humilité, le désir de Dieu, l’amour de Christ et l’obéissance aux commandements de Dieu. « La foi est morte quand elle est dénuée des ouvres qui doivent en découler, et elle est aveugle sans la lumière qui doit la précéder. La foi est la main par laquelle on reçoit Christ, mais l’oil de la connaissance dirige cette main » (page 143) .

Un livre essentiel pour redresser le déséquilibre actuel dans l’enseignement sur le Saint-Esprit.

Tony HYNES


(2 Rois 5)

L’histoire de Naaman est connue. Un lépreux est guéri de sa maladie après s’être plongé dans le Jourdain. L’histoire est connue, mais est-elle bien connue? L’auteur de 1-2 Rois ne se contente pas de résumer l’événement en une phrase, mais y consacre tout un chapitre. De nombreux détails sont donnés. Une dizaine de personnages interviennent. Des portraits poignants s’en dégagent.

La narration est alerte, passionnante, souvent étonnante. Pourquoi guérir le général de l’armée ennemie? Pourquoi lui demander de se plonger sept fois dans le Jourdain? Pourquoi accepter le compromis de Naaman quand ce dernier demande au prophète la permission de se prosterner dans le temple d’une divinité païenne, après avoir révélé son intention d’adorer l’Eternel (v. 18-19)? Pourquoi punir si sévèrement Guéhazi d’une offense, semble- t-il, mineure (v.27)? Naaman, le général qui a ravagé la terre promise, est délivré de sa lèpre, alors que le plus proche collaborateur d’Elisée (et toute sa descendance avec lui) est puni pour toujours. C’est le monde à l’envers. Naaman, non seulement n’est pas puni pour ses méfaits passés (guerre contre Israël), mais il reçoit la guérison de sa lèpre, gratuitement de surcroît, et obtient d’avance l’acquittement de compromis futurs. De son côté, Guéhazi, peu récompensé pour ses services passés (son salaire lui semble modeste), est châtié, avec une sévérité extrême, pour avoir convoité un profit légitime (à ses yeux), un gain qui de surcroît ne privait personne puisqu’Elisée avait refusé le don et que Naaman était tout heureux d’offrir argent et vêtements.

La guérison de Naaman est un texte complexe dans lequel interviennent différents personnages. Pour en saisir toute la richesse, nous allons nous arrêter successivement sur Elisée, sur Naaman, sur Guéhazi, sur la jeune esclave juive et sur le roi d’Israël.

Elisée, le prophète

Elisée est le personnage principal. Son comportement peut être analysé par rapport au contexte immédiat, mais aussi par rapport à son ministère de prophète annonçant Jésus-Christ (Voir Promesses 122 « Elisée, le prophète des signes »).

Par rapport au contexte immédiat, la guérison de Naaman a pu produire les réactions les plus diverses. Secourir un étranger, un ennemi redouté de toute la nation, suscite non seulement l’interrogation, mais aussi le soupçon. Pourquoi Elisée a-t-il aidé ce général fortuné? N’y avait-t-il point de lépreux à guérir en Israël? Elisée serait-il un traître à la solde de l’ennemi? La surprise et la déception suscitées par la guérison du général syrien ont pu engendrer les accusations les plus osées dans le camp israélite.

Notons, cependant, que le roi d’Israël était au courant de la visite de Naaman à Elisée (v.8) et devait même souhaiter (sans trop y croire) une guérison du général pour éviter une nouvelle confrontation armée avec son belliqueux voisin du nord.

Ensuite, Elisée n’est pas homme à se laisser acheter. Dès la première visite, Elisée tient le Syrien à distance. Malgré le long voyage du dignitaire, le prophète lui répond par un simple domestique. Pourtant, les précautions sanitaires les plus sévères n’interdisaient pas de parler à un lépreux. Apparemment sans égard pour son notable voyageur ni pour les lois sacrées de l’hospitalité, Elisée le renvoie loin de lui. L’étranger doit aller jusqu’au Jourdain, situé à plus d’une journée de marche de la capitale. Si Elisée n’avait jamais voulu revoir Naaman, il n’aurait pas agi autrement.

Voilà le point crucial. Elisée décourage Naaman de revenir vers lui une fois la guérison obtenue, car il ne veut rien recevoir pour l’intervention miraculeuse. Le Jourdain est choisi comme lieu du miracle, parce que le fleuve se trouve sur le chemin de retour de Naaman, à plus de 50 kilomètres de Samarie. Une fois guéri, le Syrien n’aura qu’à poursuivre la route pour rentrer chez lui. La manière expéditive de traiter le malade provoque une aigreur qui devrait le décourager de revenir vers Elisée. Elisée veut offrir la guérison comme un don total. Quand malgré tout Naaman revient reconnaissant vers lui, le prophète refuse tout cadeau: « L’Eternel, dont je suis le serviteur, est vivant! je n’accepterai pas. Naaman le pressa d’accepter, mais il refusa» (v. 16). La formule est solennelle pour ne laisser aucun doute sur ses intentions réelles. Malgré toute l’insistance du général, Elisée ne se laisse pas fléchir. Il n’y a pas l’ombre d’un esprit mercantile chez le prophète.

Elisée n’exploite même pas la guérison du général pour améliorer la relation avec la Syrie ou pour marchander la libération de quelques prisonniers de guerre. Quand Naaman exprime son désir d’adorer l’Eternel en Syrie, aucun témoignage public ne lui est imposé (v.17-19). Au contraire, Elisée accepte que ce témoignage se fasse discrètement. La terre demandée, sur laquelle Naaman s’agenouillera lorsqu’il s’inclinera dans le temple de Rimmon, sera le signe d’une adoration réelle, mais privée.

La guérison offerte par Elisée est gratuite du début à la fin. Elle annonce le salut gratuit accordé par Jésus-Christ: « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les ouvres, afin que personne ne se glorifie » (Eph 2.8-9).

La guérison de Naaman annonce aussi l’ouverture des païens au ministère de la grâce, comme le souligne Jésus: « II y avait aussi plusieurs lépreux en Israël du temps d’Elisée, le prophète; et cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien » (Lc 4.27).

La manière dont la guérison s’effectue annonce un salut unique. Naaman devait se plonger sept fois dans le Jourdain. La condition était simple et précise. Aucun autre moyen ne convenait: ni la main du prophète, ni d’autres fleuves, ni un nombre différent de lavements. Pour Naaman, les fleuves de Damas semblaient mieux qualifiés pour la purification, car leurs eaux sont claires et viennent des montagnes enneigées, alors que le Jourdain, limpide à la sortie du lac de Galilée, ne tarde pas à se troubler et à prendre une couleur brun-sale qui provient de la nature de son lit. La logique du général risque de le perdre, car il oublie ou ignore que les voies de Dieu sont souvent folies pour les hommes. Le Jourdain était la seule voie pour la purification de Naaman, tout comme Jésus est le seul chemin pour mener à Dieu (« Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi », Jn 14.6). Comme le Jourdain, Christ n’a pas non plus attiré les regards (cf. Es 53: il a plu à Dieu de briser son oint pour que, par lui, nous ayons la rédemption de nos fautes). Le salut est simple, mais il n’est pas sans contenu. Ce n’est pas la foi qui sauve, mais la foi en Christ. Jésus est mort sur la croix pour nos péchés. Comme le dit Paul, « la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu » (1 Cor 1.18).

La bénédiction accordée à Naaman de vivre sa foi d’une manière particulière (s’agenouiller dans le temple de Rimmon, mais sur la terre d’Israël) n’est pas un encouragement au compromis (comme certains le comprennent, mais une annonce que la foi des païens sauvés par l’Eternel se vivra différemment qu’en Israël. Les lois alimentaires, les fêtes solennelles, les rituels de purification, les innombrables sacrifices d’animaux ne seront pas imposés aux non-Juifs. Le croyant d’origine juive pourrait comprendre cette liberté du croyant d’origine païenne comme un compromis aux lois divines. Il n’en est rien. « Va en paix » dit Elisée à Naaman (v.19). « Mangez de tout ce qui se vend sur le marché » dit Paul aux croyants de la nouvelle alliance (1 Cor 10.25). Le chrétien est dans le monde sans être du monde.

Le jugement de Guéhazi annonce les conséquences terribles qui attendent celui qui rejette le salut par la grâce. Le salut n’est pas fondamentalement une question de nationalité ou d’éducation, mais de foi. Guéhazi est Juif et a pu bénéficier de l’enseignement d’Elisée, alors que Naaman est païen et n’a qu’une vague connaissance de Dieu. Pourtant, c’est Naaman qui accepte le don divin, alors que Guéhazi le refuse à autrui. Si la descendance de Guéhazi est punie (« La lèpre de Naaman s’attachera à toi et à ta postérité pour toujours » v.27), c’est pour annoncer un jugement analogue sur tous ceux qui font spirituellement partie de la famille de Guéhazi.

Par ce jugement, notre texte complète le récit de la Sunamite, car en 2 Rois 4, la foi de la femme avait conduit à la guérison d’une maladie génétique de son fils (voir Promesses 123 « Elisée et la Sunamite »), alors qu’en 2 Rois 5, l’endurcissement de Guéhazi donne naissance à un lien héréditaire qui conduit à la misère. En termes théologiques, nous sommes héritiers soit d’Adam, soit de Christ.

Naaman, le Syrien

Naaman est un homme d’honneur prêt à payer son dû. La quantité de cadeaux emportés montre clairement que le général ne se rend pas en Israël en conquérant, mais en homme nécessiteux prêt à récompenser généreusement son bienfaiteur. L’argent seul représente cinq fois le montant qu’Achab a payé pour l’emplacement de Samarie (2 Rois 16.24). Lorsqu’Elisée l’envoie au Jourdain pour se purifier, Naaman ne profite pas de son éloignement du prophète pour rentrer directement chez lui sans remercier son sauveur (cf. Lc 17.11-18: parmi les dix lépreux guéris par Jésus, seul un Samaritain – un étranger – était revenu témoigner sa reconnaissance). Plus tard, quand Guéhazi lui demande de l’aide, Naaman offre immédiatement le double de ce qui est demandé (v.23).

Naaman veut aussi honorer l’Eternel, car il a compris que le prophète n’est qu’un intermédiaire. Il a compris aussi l’utilisation du symbolisme. Si le Jourdain représente l’Eternel, la terre d’Israël peut aussi le représenter. Aucune pensée magique dans tout cela, mais une foi dans le Dieu qui s’est révélé à Israël. Sa demande de prier l’Eternel dans le temple de Rimmon ne reflète aucun compromis spirituel. Elisée ne lui avait rien demandé et ne lui avait transmis aucun enseignement sur la manière de vivre sa foi en terre païenne, loin de toute communauté de fidèles. Toute la réflexion est initiée par Naaman qui veut sincèrement servir l’Eternel, mais sans savoir jusqu’où il doit aller: Il réalise que sa nouvelle foi peut lui coûter la vie. Il est prêt à tout. En posant la question à Elisée, il prend le risque d’un refus. Si l’Eternel lui demande de couper tous les ponts avec sa culture, il le fera. Elisée lui répond de manière surprenante: « Va en paix ». La foi en territoire païen sera vécue différemment qu’en territoire juif. Alors même que le moyen de venir au salut est unique (Naaman devait se plonger dans le Jourdain sept fois), l’adoration au quotidien trouve des expressions diverses dont le dénominateur commun est un engagement total. La manière de vivre cette foi dans les situations les plus diverses ne nous est pas donnée. Ce texte ouvre une porte que certains aimeraient voir fermée, mais dans le domaine de la foi tout n’est pas légiféré. Certaines choses le sont et doivent être respectées à la lettre. D’autres sont laissées à notre appréciation individuelle. Comme Jésus l’a dit à la Samaritaine, ce n’est pas le lieu géographique qui compte en premier pour l’adoration, mais l’esprit dans lequel se fait cette adoration (Jn 4.19-24).

Naaman est aussi un homme qui sait écouter les plus petits que soi. Le témoignage de la jeune esclave est écouté, tout comme l’exhortation de ses serviteurs. Naaman, certes, a été refroidi par l’accueil glacial du prophète (et c’est bien ce qu’Elisée avait cherché à faire), mais Naaman ne campe pas sur ses désillusions. Ses a priori sur la manière dont la guérison devait se dérouler (v.l1) ne sont pas inébranlables. L’homme a un esprit ouvert. Quand il quitte Elisée, déçu et fâché, il est assez humble pour écouter ses serviteurs et se remettre en question. Plus tard, quand il découvre la grandeur de l’Eternel, il cherche sincèrement à la suivre et ne demande qu’à être instruit.

Guéhazi, le serviteur

Guéhazi se situe à l’opposé de Naaman. Face à face, nous avons un Juif et un Syrien, un subalterne et un général, un homme instruit dans les choses divines et un païen dépourvu de révélation spéciale, un pauvre cupide et un riche généreux. Naaman marche de progrès en progrès (il est guéri d’abord, puis découvre la foi et s’y engage), alors que Guéhazi dérape davantage à chaque pas (il critique silencieusement son maître [v.20], trompe Naaman et ternit l’image du prophète [22], puis ment directement à Elisée [26] qui entrevoit déjà les prochains délits et en souligne la progression: « Est-ce le temps de prendre de l’argent et de prendre des vêtements, puis des oliviers, des vignes, des brebis, des boufs, des serviteurs et des servantes? » v.26). Quand Guéhazi apparaît sur scène au verset 20, les lecteurs sont encore sous le choc de la réponse d’Elisée à Naaman (« Va en paix » v.19). Alors qu’ils questionnent la sagesse d’une telle réponse, Guéhazi critique son maître d’avoir « ménagé Naaman » (v.20), non par rapport à la liberté accordée à Naaman, mais pour ne pas avoir accepté d’argent du Syrien. Alors que les lecteurs s’interrogent sur l’engagement spirituel de Naaman et le respect de l’honneur divin, Guéhazi est préoccupé de lui-même et de son bien-être matériel.

Humainement, le raisonnement de Guéhazi se tient. Pourquoi ménager ce riche étranger ennemi de la nation? Tout pousse à dépouiller Naaman: la cupidité, la xénophobie, la rancune. Mais une fois encore, la voie de Dieu n’est pas celle des hommes.

Guéhazi, aveuglé par les pensées humaines, croit pouvoir échapper au regard du prophète. Il pense pouvoir rejoindre Naaman incognito. Se rappelle-t-il la confession d’Elisée lorsque la Sunamite leur avait rendu visite suite au décès de son fils? Elisée avait alors affirmé ignorer la raison de sa venue (2 Rois 4.27). Mais Guéhazi se trompe, car il confond l’ exception avec la règle. Elisée est doué d’un discernement exceptionnel. Non seulement perce-t-il immédiatement le mensonge, mais il annonce déjà les égarements futurs (v.26). Ayant placé Mammon à la première place, Guéhazi dépouillera toujours plus son prochain.

Guéhazi est jugé sévèrement, car sous une apparence de piété, le serviteur d’Elisée bafoue la foi véritable. Ayant convoité les biens de Naaman, Guéhazi devient comme le païen et hérite sa lèpre.

La jeune esclave juive et le roi d’Israël

Il nous reste à porter un regard sur deux personnages secondaires: l’esclave juive et le roi d’Israël. Le comportement de la jeune captive est particulièrement intéressant. Malgré une situation dramatique, elle témoigne d’une foi remarquable. Là où d’autres douteraient de la toute puissance de l’Eternel, elle manifeste une assurance étonnante. L’Eternel, par son prophète Elisée, peut sauver ceux qui se confient en lui. Mais plus que sa foi, c’est son discernement spirituel et son amour pour son prochain qui étonnent. La jeune fille croit que Dieu peut faire du bien aux étrangers, même à ceux qui oppriment Israël. « Elle dit à sa maîtresse: Oh! si mon seigneur était auprès du prophète qui est à Samarie, le prophète le guérirait de sa lèpre! » (v.3). La jeune fille partage son espérance avec sa maîtresse pour donner à Naaman la possibilité de guérir. L’esclave cherche le bien de son prochain, même de celui qui la retient prisonnière.

La foi et le comportement de la fille sont remarquables et sont en avance sur son temps. Elle est animée d’un amour désintéressé qui tranche avec l’égoïsme de Guéhazi. Même si Naaman a certainement récompensé la jeune fille à son retour – peut-être lui a-t-il même rendu la liberté, car l’homme est généreux -, le narrateur n’en dit rien, car son intérêt est ailleurs, et peut-être aussi peut-il ainsi mieux souligner l’amour gratuit de la jeune femme.

Quant au roi d’Israël, il manque totalement de discernement. Il oublie Elisée qui réside pourtant dans la même ville que lui et interprète mal l’action des Syriens au point de risquer un conflit militaire (v.7). Le contraste entre le roi et la jeune fille est frappant. D’un côté, une adolescente captive pleine de discernement et animée d’une foi vivante (elle n’a pas oublié Elisée), de l’autre, un monarque oublieux et dépourvu du bon sens élémentaire.

Les contrastes entre Naaman et Guéhazi ou entre la jeune fille et le roi d’Israël accentuent les leçons spirituelles de ce récit. Quand les païens deviennent croyants et les Hébreux instruits s’éloignent du Seigneur, quand les petits discernent correctement et donnent la leçon aux grands, le monde bascule. Le récit de Naaman reflète un monde à l’envers. Fondamentalement, il annonce les chamboulements caractéristiques de la période néo-testamentaire.


Dans l’Ecriture, la notion de « service » est dominante, et cela contraste avec l’idée de l’homme, loin de Dieu et autonome, qui veut dominer plutôt que servir. Dieu a créé l’homme dans le but que celui-ci le glorifie en Le servant de tout son cour. L’Ancien Testament emploie principalement deux familles de mots, celle d’abad (servir, être soumis), avec abodah (service) et ebed (esclave, serviteur), et celle de sharath (servir, servir librement). Le Nouveau Testament utilise principalement la famille de diakonein (servir), avec diakonia (service, ministère) et diakonos (serviteur), puis celle de douleuô (servir comme esclave) avec doulos (esclave, serviteur), celle de latreuô (servir, adorer, rendre un culte) avec latreia (service, culte), et celle de leiturguéô (servir) avec leitourgia (service, ministère). La première mention du service dans la Bible se trouve dans Gen 2.5: Il n y avait point d’homme pour « cultiver » (travailler) le sol. Dieu avait confié à l’homme la gestion de la terre. Il devait la dominer, mais en la « travaillant », en la « cultivant ». Non pas qu’il « serve » la terre, mais son Créateur. Ce travail, ce « ministère », il devait l’accomplir librement et dans la soumission à Dieu, en Le glorifiant ainsi (1 Cor 10.31). Le concept du « service » dans la Bible est donc très important. On ne sert pas Dieu à « mi-temps » ou à « plein-temps », mais en permanence et de tout son cour.

L’événement historique de la Chute dans le jardin d’Eden a totalement changé ces données, et l’homme, devenu pécheur dès lors, est incapable de servir Dieu correctement, parce qu’il se veut autonome, étant aveuglé dans ses pensées (2 Cor 4. 3-4). Egocentrique, il ne sert que lui-même en dominant son prochain. Ce faisant, il opprime et écrase le plus faible. La notion de service est quasiment inexistante de nos jours, car en travaillant, l’homme veut d’abord se réaliser lui-même, quels que soient les moyens qu’il emploie. Dans la mesure où l’homme s’est éloigné de Dieu en refusant de le servir, il est devenu esclave ou serviteur du péché qui le domine. Tout en se croyant dominateur, il est, en fait, dominé par le péché et par Satan, prince de ce monde. Sa prétendue liberté aujourd’hui dans le monde occidental n’est qu’un « service » cruel, un esclavage terrible sous la domination du péché et de Satan.

Le service, c’est le grand thème de toute l’histoire de la Rédemption. Dieu s’est choisi des hommes pour en faire un peuple, afin qu’ils soient ses serviteurs. Tous les patriarches l’avaient fidèlement servi. En Ex 7.16, l’objectif de la délivrance du peuple d’Israël opprimé par Pharaon et les Egyptiens était qu’il le (L’Eternel) serve dans le désert. Ainsi, le long périple de ce peuple dans le désert avait comme but de lui apprendre à se soumettre à Dieu et à observer ses commandements en le servant fidèlement. Plus loin, Israël est appelé Jacob, mon serviteur (Es 41.8-9; 44.1-2; 45.4; 48.20). A travers son service, il devait glorifier Dieu. C’était un long chemin de formation et de souffrance pour le peuple d’Israël, et il ne sera achevé qu’au retour de Christ, le Messie. Une promesse fabuleuse attend celui qui craint le nom de l’Eternel, ce sera la levée du soleil de justice qui portera la guérison sous ses ailes (Mal 3.16-21). Le serviteur fidèle, celui qui craint l’Eternel, marche en conséquence dans la soumission au Seigneur et dans l’attente de son retour.

Les Evangiles nous présentent Jésus-Christ comme le serviteur par excellence. Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup (Mat 20.28). Toujours soumis au Père, Jésus a parfaitement accompli sa tâche de serviteur fidèle. Il a pleinement glorifié Dieu sur la terre, s’étant dépouillé lui-même en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes après s’être trouvé dans la situation d’un homme, il s’est humilié lui même en devenant obéissant jusqu’à la mort sur la Croix (Phil 2.6-11). Et c’est encore lui qui, à travers son service de souverain sacrificateur dans les jours de sa chair, offrit à grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, a appris, bien qu’il fût le Fils, l’obéissance par ce qu’il a souffert. Après avoir été élevé, il est devenu pour ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel. (Héb 5.7-10). Quelle beauté de pouvoir méditer sur ce modèle de serviteur unique qui nous a délivrés de l’esclavage du pharaon cruel de ce monde, Satan! Oui, il est devenu notre souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu pour faire l’expiation des péchés du peuple (Héb 2.17).

Par la Nouvelle Alliance, Dieu a formé un nouveau peuple, l’Eglise qui, par analogie à Israël, est devenu son serviteur. Le ministère de l’Eglise est d’être le sel de la terre et la lumière du monde (Mat 5.13-16). Tout chrétien authentique – celui qui est régénéré par le Saint-Esprit – est serviteur de Christ (Jean 12.26) et serviteur de tous (Mt 20.26), L’objectif du chrétien est de faire tout pour la gloire de Dieu (l Cor 10.31). Ce ministère de l’Eglise se manifestait concrètement par l’attitude et les actes dictés par la saine doctrine biblique. Nous avons un magnifique témoignage écrit par Aristide, rhéteur grec qui s’adressait à l’empereur Hadrien quant à la vie des chrétiens au deuxième siècle: « Ils s’aiment les uns les autres; ils ne faillissent jamais d’aider les autres; ils délivrent les orphelins de ceux qui voudraient les frapper. S’ils donnent quelque chose, ils le donnent librement à celui qui n’a rien. S’ils voient un étranger, ils le prennent dans leur foyer et sont heureux comme s’il était un frère réel. Ils ne se considèrent pas eux-mêmes comme frères dans le sens usuel, mais comme frères par l’Esprit en Dieu »1. Comprenons donc que l’engagement total de chaque membre du corps de Christ dans le service de Dieu est un facteur primaire de la vie de l’Eglise. Le Seigneur nous invite à le servir d’un cour non partagé: Si quelqu’un me sert qu’il me suive. Le Père honorera notre service (Jean 12.26). Dans la mesure où chacun s’engage pleinement dans le ministère que le Seigneur lui a départi dans l’Eglise, celle-ci est édifiée, revigorée et croît qualitativement et en nombre (Eph 4.9-16; 1 Cor 12; Rom 12; 1 Pi 4; Act 2.46-47). Il est dans le plan de Dieu que chacun mette son don au service de l’Eglise: Puisque chacun a reçu un don, mettez-le au service des autres en bons intendants de la grâce si diverse de Dieu (1 Pi 4.10). Dieu désire que le corps de Christ fonctionne harmonieusement dans la pluralité (Rom 12:4-5), dans la diversité (1 Cor 12.4-6), dans la complémentarité (1 Cor 12.12-13), dans l’interdépendance (1 Cor 12.26) et dans l’unité des divers services sous sa divine souveraineté (1 Cor 12.28). C’est une exhortation solennelle à ne pas rester oisif, mais à mettre son don au service du Seigneur. Nous aurons à rendre compte si nous avons négligé d’honorer le Seigneur par le ou les dons qu’il nous a confiés. Il ne nous demande jamais l’impossible. Au contraire, si quelqu’un sert, que ce soit par la force que Dieu lui donne (1 Pi 4.11). Va avec la force que tu as, disait l’Eternel à Gédéon (Jug 6.14). Le problème de nos jours est que dans beaucoup d’églises le pasteur et les responsables doivent « faire tourner » leur communauté et que les autres assistent simplement comme « spectateurs » ou « consommateurs » aux réunions. Notre société déçue du modernisme est en train de déstructurer la vérité, le rationnel, le langage pour créer une culture postmoderniste, où le concept de globalisation gagne tous les domaines. Ce n’est plus l’individu qui compte, mais la collectivité. On parle d’une « conscience collective », d’une « responsabilité collective », d’une « pluriculture », d’une religion « syncrétiste », etc. Tout est relativisé et n’a de valeur que par rapport au sujet et non plus par rapport à l’objet. Donc, c’est ce que je perçois et ressens qui est vrai et non plus ce que Dieu a révélé dans sa Parole. De cette façon, l’irrationalisme et le mysticisme ont aussi pénétré dans l’église. Il y a d’autre part une sorte de nouvelle désespérance proche du nihilisme. Dorothy Sayers, contemporaine de C.S. Lewis, disait que le péché de nos jours est « le péché qui ne croit en rien, ne se soucie de rien, cherche à ne rien savoir, ne touche à rien, ne prend plaisir en rien, ne déteste rien, ne trouve d’objectif en rien, ne vit pour rien et reste en vie parce qu’il n’y a aucune chose pour laquelle il veut mourir »2. Mais ce péché, c’est l’ego consumériste se manifestant dans le domaine spirituel comme dans les choses matérielles.

Sortons donc de notre égocentrisme et de notre confort. Soyons des disciples du Seigneur à part entière et offrons nos vies à Christ (Gal 2.20) en le servant de tout notre cour. Nous en appelons à notre belle jeunesse: engagez-vous selon 1 Tim 4.15-16: Applique-toi et sois tout entier à cette tâche, afin que tes progrès soient évidents pour tous. Veille sur toi-même et sur ton enseignement avec persévérance, car en agissant ainsi, tu sauveras et toi-même et ceux qui t’écoutent. Mettez vos dons au service de votre église, tout en continuant à servir Dieu dans vos différentes professions. Dieu a besoin de chrétiens engagés dans l’église locale. Michel Bohrer, dans son article, nous exhorte à maintenir et à développer l’aspect tridimensionnel des ministères dans l’église: l’adoration, l’édification et l’évangélisation. La Parole de Dieu doit occuper la principale place dans cela, suivie de la communion, de la prière et de la formation continue. Une église qui développe ces trois points simultanément croîtra en maturité et en nombre. En développant une philosophie des ministères, nous devons nous inspirer du modèle de l’église néo-testamentaire. Nous y trouvons des absolus permanents et transculturels: l’organisme qu’est le corps de Christ, les fonctions et les principes des ministères, la vérité et le message (son contenu). En revanche, la mise en l’ouvre de ces absolus, soit: l’organisation de l’église, les formes et les modèles, la tradition et les méthodes, sont autant d’expériences non normatives, sujettes à variations selon les temps et les cultures. L’histoire de l’église nous est très utile pour comprendre cela. Si notre culture change, nous devons tenir ferme dans les absolus, les fondements de notre foi, la vérité, le contenu du message, tandis que dans les méthodes et les formes d’approche, nous pouvons opérer des changements pour atteindre nos contemporains. Les fondements de la foi ne se négocient pas, parce que la Parole de Dieu reste immuable. La formation dans l’église est déterminante. Si nous formons systématiquement les chrétiens dans les Ecritures, nous serons alors équipés pour adorer Dieu et pour édifier l’Eglise. L’évangélisation devrait être permanente et poursuivie à différents niveaux. Chacun est un témoin du Seigneur par la puissance du Saint-Esprit pour attester que Jésus-Christ est notre Sauveur et Seigneur (Act 1.8). Nous le ferons par notre attitude et nos paroles, aussi simples soient-elles. Face à ce monde postmoderniste, l’apologétique chrétienne devrait être systématiquement enseignée. Si nos églises avaient une vision biblique correcte du monde, elles pourraient ainsi mieux résister aux divers courants philosophiques. Nous assistons actuellement à une marée d’attaques subtiles contre la doctrine du salut en Jésus-Christ seul. En Suisse romande, par exemple, le pasteur Shafique Keshavjee vient de publier un roman philosophique intitulé « Le roi, le sage et le bouffon », où « dans une contrée lointaine, un roi organise de surprenants jeux olympiques: le premier Grand Tournoi de la Vérité qui oppose des représentants des grandes religions du monde, le bouddhisme, l’hindouisme, l’islam, le judaïsme, le christianisme. L’athéisme même est invité à participer… De ces grands courants de pensée qui ont marqué l’histoire du monde, quel est le meilleur, le plus juste?. Le jugement final ne désigne aucun vainqueur, on s’en doute ». Et le journal cite le verdict du roi: « La religion qui me paraît la plus adaptée, c’est la religion… que je choisirais pour ma vie personnelle ».. et il décide d’accorder dans quatre ans, une médaille d’argent « à la tradition qui aura fait le plus d’efforts pour réellement comprendre et servir les fidèles »3. Malheur à moi, si je n’évangélise pas, s’écriait Paul. Ce langage est diamétralement opposé à celui d’un évangile tronqué. Ne perdons jamais de vue notre responsabilité d’apporter la Bonne Nouvelle à tous ceux qui sont perdus, au près et au loin. Ce qui compte n’est pas que les hommes soient bien dans leur peau et heureux, mais qu’ils soient sauvés. Et ce message clair du salut doit être proclamé avec passion. N’est-ce pas un ordre du Seigneur dans Mat 28.18-20: Allez, faites de toutes les nations des disciples.

Nous concluons avec le témoignage des Thessaloniciens relevé par Paul: Vous vous êtes convertis à Dieu, en vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir (l Thes 1.9-10). Servir Dieu dans l’attente du retour de Christ, voilà qui nous donne un nouveau courage et qui nous remplit d’espérance et de passion pour Celui qui vient bientôt nous introduire dans la gloire.

1« Presenting Belief in an Age of Unbelief » (How to evangelize our Self-centred Culture par Charles Colson (p.35-36) éd. Victor Books, Wheaton (USA)
2 idem. p. 12
3La Presse Riviera/Chablais du 10.02.1998, p. 7. On y trouve une courte chronique du roman de Shafique Keshavjee « Le roi, le sage et le bouffon », éditions Seuil 1998. Une excellente analyse de la théologie de Shafique Keshavjee nous est présentée dans « Résister et Construire » no 39-40, octobre-décembre 1997, p. 2- 37, sous la plume de M. et Mme R.-M. et J.-M. Berthoud. éd. C.P. 468, CH-1001 Lausanne. Nous recommandons vivement à nos lecteurs cette importante analyse. Nous percevons là une montée rapide du pluralisme – et de l’inclusivisme encore plus subtil – à travers un ocuménisme syncrétiste globaliste, où « la revendication du Christ à être la Révélation définitive de la Vérité » (p.9) est carrément rejetée. On parle beaucoup de « tolérance, de paix, de justice », mais ces termes n’ont plus la même connotation que ceux de la Bible. On estimera bientôt qu’il ne sera plus nécessaire « d’évangéliser » le monde, vu que toutes les religions mènent à Dieu. Cette crise dans l’église est très sérieuse, car elle touche le cour du problème: Christ est-Il le seul Sauveur du monde? La mission a-t-elle encore un sens? Nous recommandons aussi les ouvrages en anglais qui traitent ces thèmes:
« Is Jesus the only Saviour? » par R. H. Nash, Zondervan Publ. House, Grand Rapids
« Christ among other gods » par E. W. Lutzer, Moody Press, Chicago
« Postmodern Times » par G.E. Veith, Jr., Crossway Books, Wheaton
« The coming Evangelical Crisis », éd. général: J.H. Armstrong, Moody Press, Chicago


tiré avec autorisation du Journal « Jeunesse Libérée » no 164

Boulanger-pâtissier de métier, j’ai très tôt bifurqué pour me retrouver facteur des postes. Enfant, j’ai été élevé à la catholique, Mes parents nous obligeaient à aller à l’Eglise, mais eux s’en dispensaient. Futés comme des renards, nous arrivions cinq minutes avant la fin, juste pour nous faire voir, à la sortie, par la famille et les proches. L’hypocrisie ambiante, que je partageais, m’a dégoûté du milieu religieux. Dès l’âge de dix ans, je me demandais qui j’étais et quels étaient le pourquoi et le comment de la vie. J’étais toujours en compagnie de gens plus âgés que moi; à leur contact j’ai appris beaucoup de choses, mais mes questions essentielles restaient sans réponse.

A vingt ans, j’ai rencontré un adepte de la magie noire. Cela m’a tout de suite accroché, du fait qu’il avait des réponses à tout et prétendait expliquer l’inexplicable. Comme je suis curieux de nature, je suis très vite passé de l’intérêt à la pratique de la magie blanche. J’ai touché un peu à tout: à l’astrologie, la psychologie, la psychanalyse, le pendule, la radiesthésie, la cartomancie, la télépathie, l’hypnose, etc. j’en passe et des meilleures (ou des pires!). En sport, j’étais mordu de rugby. Je me plaisais à servir de disc-jockey (DJ) dans les discothèques. Malgré cela, j’étais dépressif et complexe.

Aveugle se croyant clairvoyant

J’en reviens aux sciences occultes où il faut toujours être sous la protection d’un Maître.

Ce qui m’a frappé c’est qu’il y a beaucoup de citations de la Bible dans les livres de magie. Ainsi, dans la magie blanche, il y a dix commandements, lesquels sont presque les mêmes que ceux de la Bible, au point que je croyais travailler pour Dieu et pensais faire du bien à mon prochain. Je parlais beaucoup de sciences occultes autour de moi. Mes collègues m’avaient surnommé « Magie Blanche-Magie Noire » bien que je n’aie jamais pratiqué cette dernière. Un jour, un collègue, appelé familièrement « Petit-Jean », m’a dit: « Maurizio, tu as les yeux ténébreux ». Cela m’a fait un choc énorme car on se connaissait très peu. Je ne lui avais jamais parlé de ces choses. Comment avait-il découvert mon penchant pour l’occultisme? En fait, Petit-Jean connaissait beaucoup de choses sur les sciences occultes, non parce qu’il les avait pratiquées, mais parce qu’il savait ce qu’en disait la Parole de Dieu. Il me dit: « Mets-toi au service du Seigneur et tu connaîtras toutes les ruses du diable ». A partir de là, j’ai commencé à réfléchir.

En 1992, j’ai fait équipe avec Petit-Jean. Je venais de prendre mon service avec une heure d’avance, pour terminer plus vite le tour des boîtes aux lettres et, avoir ainsi du temps pour parler de la Bible avec lui. Par elle j’ai été convaincu que j’étais dans l’erreur.

J’avais un autre copain, Luc, qui lui aussi était chrétien. Pendant six mois il m’a cassé les pieds pour que je vienne avec lui dans une assemblée évangélique. J’ai enfin cédé mais, ce samedi après midi, j’avais d’abord un match de rugby. J’écoutais toujours du hard-rock avant un match pour me motiver à tout casser et accroître mon agressivité sur le terrain. On était remontés à bloc et sûrs de gagner. On a été écrasés 44 à 4, avec en prime, deux côtes flottantes fêlées, le trapèze du dos ramené au centre et des coups de boules (têtes) plein la figure. Je ne vous dis pas l’envie qui me restait pour aller ce soir-là à la réunion!

Bouée de sauvetage

A deux mains, j’ai pris mon courage et mes blessures et j’y suis quand même allé.

Luc était au rendez-vous. Je lui ai raconté ce qui venait de m’arriver, que je n’étais venu que par respect pour la parole donnée, mais qu’il ne fallait pas compter sur moi pour chanter. Il y avait plus de mille personnes qui toutes chantaient. Et moi, qui étais entré à contrecour, je me suis mis, comme je pouvais, à chanter avec elles. Un jeune a ensuite tendu témoignage, précisant qu’il avait touché à la drogue et fait partie du milieu. Il racontait qu’une petite voix intérieure lui disait: « Paul, ce n’est pas ça que tu cherches vraiment et ton vide intérieur est toujours là! ». Au fur et à mesure qu’il parlait, je me rendais compte que mon histoire n’était pas très différente de la sienne car, moi aussi, j’avais tout essayé pour combler mon vide intérieur. Après avoir fini son témoignage, il ajouta: « Celui qui veut changer de vie, se repentir et se convertir de ses péchés, qu’il lève la main ». Je l’ai levée, sans oser regarder autour de moi, car je me sentais sale, même très sale. Je me suis senti pécheur devant Dieu.

J’ai regretté ma vie passée, je me suis repenti et je me suis converti, non pas à une religion mais à Jésus-Christ. En lui j’ai mis ma confiance pour avoir le pardon de tous mes péchés. J’ai cru qu’il avait pris ma place dans la perdition, par sa mort sur la Croix et qu’il m’offrait la sienne, dans un salut éternel que garantissait sa résurrection.

Je m’y suis accroché, comme à la seule bouée de sauvetage que l’on jette à un naufragé. Je venais d’ouvrir la porte à Dieu qui, ce soir-là, est entré dans ma vie. Celle-ci a changé d’un coup.

J’ai jeté tous mes livres occultes mais aussi tous les objets associés à ces pratiques: statuettes, gris-gris, anneaux magnétiques, etc.

Mes péchés ont vidé les lieux et le vide intérieur a été rempli par l’amour de Dieu.

Avant cette formidable expérience j’avais trois complexes: celui d’infériorité, celui de me croire trop petit et celui de m’estimer trop gros.

Jésus m’ayant accepté comme je suis, j’ai pu aussi m’accepter moi- même. Depuis lors je suis heureux, vraiment heureux, heureux de vivre.

Je n’ai qu’un seul regret: ne pas avoir connu Jésus avant; cela m’aurait évité bien des chemins difficiles.


A tous nos lecteurs de France, du Canada, de Belgique et de Suisse

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Nous vous remercions de votre fidélité et vous saluons bien cordialement en Jésus-Christ, notre Espérance.


Introduction

Toute église locale doit savoir pourquoi elle existe. Quelle est notre raison d’être? Notre but? Pourquoi le Seigneur nous a-t-il placés là où nous sommes? Nous avons donc besoin de définir clairement les objectifs du ministère car l’absence d’objectifs précis conduit l’église à aller de crise en crise; à souscrire aux courants évangéliques populaires du jour; à faire dans l’église comme on a toujours fait.

Qu’est-ce qui caractérise l’orientation d’un ministère dynamique? Elle est explicite (par écrit); elle est partagée par les anciens et par l’église; elle donne stabilité à l’église.

Définition de l’orientation du ministère

Le but essentiel de l’homme et de l’église est de glorifier Dieu dans toute sa vie (1 Cor 10.31; Eph 1; Rom 11.36). Jésus a dit que le plus grand commandement est d’aimer le Seigneur et d’aimer son prochain (Mat 22.34-40; Jean 13.34-45; 15.12,17).

1. Nous devons aimer Dieu de tout notre être. Aimer Dieu, c’est lui obéir (1 Jean 5.3; Jean 14.15,21); cet acte sera reflété par une attitude d’adoration (Eph 5.18; Col 3.16).

2. Nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes. Il n’y a que deux sortes de prochains: ceux qui sont en Christ (sauvés), et ceux qui sont sans Christ (perdus).

a. Nous aimons notre prochain converti en répondant à ses besoins, en accord avec la parole de Dieu. Son plus grand besoin est de grandir pleinement en Jésus-Christ. Nous aimerons donc notre prochain converti en cultivant une relation personnelle avec lui et en l’aidant à grandir pleinement en Christ (Rom 14.19; Eph. 4. 12; 1 Thes 5.11).

b. Nous aimons notre prochain non converti en répondant à ses besoins, en accord avec la parole de Dieu. Son plus grand besoin est d’avoir une relation personnelle avec Jésus-Christ. Nous aimerons donc notre prochain non converti en cultivant une relation personnelle avec lui, et en le présentant à Jésus-Christ (Mat 28.18-20; 1 Cor 10.32-33).

Tout ce qui contribue aux trois résultats: adoration, édification, évangélisation doit être encouragé; tout ce qui n’y contribue pas doit être abandonné.

I. Adoration

A) Définition

L’adoration est la réponse de l’homme à la révélation de Dieu, qui le conduit à donner toute sa vie à celui qui est tout. John Mac Arthur Jr a écrit: « Tout ce que nous sommes répond à tout ce que Dieu est ».

B) Priorité

-Appel à l’adoration: Ps 95.6-7.
-L’adoration a sa source en Dieu, et lui seul est l’objet de notre adoration: Rom 11.36.
-L’adoration est étroitement liée à la révélation de la sainteté de Dieu: Es 6.1-7; Apoc 1.17.
-Adorer Dieu est le plus grand commandement: Marc 12.29-30.
-L’adoration vient avant le service: Luc 10.38-42.

Note : Combien souvent l’adoration véritable manque dans nos églises, car l’homme s’est placé au centre. On regarde surtout le succès de tel ministère, la croissance de l’église, les « belles » prédications et les prières pour l’homme et ses besoins. Bien que les problèmes de l’homme doivent être traités, la priorité ne doit-elle pas aller à Dieu? (1 Cor 10.31; Phil1.21; Col 3.17,23).

A.W. Tozer a écrit que l’adoration est le diamant manquant dans l’église.

L’adoration doit être au centre de la vie de l’église: Eph 1.4-6; 1 Pi 2.5.

C) La direction de l’adoration

L’adoration est dirigée vers Dieu (Apoc 4.11;5.12), par Christ (Héb 10.20), et accomplie dans la puissance du Saint-Esprit (Phil 3.3).

Le but de l’adoration n’est pas l’expérience subjective de la personne, mais l’attribution à Dieu de sa gloire.

D) Un passage-clé

Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité (Jean 4.23-24).L’objet de notre adoration est le Père.

L’heure vient, période de transition. La venue de Christ a marqué la fin du système cérémonial externe (Héb 10.19-20). Maintenant, Dieu est en nous, et notre corps est le temple du Saint-Esprit (1 Cor 6.19). Ainsi, nous adorons Dieu:

-en esprit (Rom 1.9) dans notre être intérieur.
-en vérité; l’adoration est basée sur la Parole; elle est notre réponse à la révélation de Dieu. Toute adoration véritable se fait en Christ, qui est le Dieu véritable (1 Jean 5.20).

E) Obstacle et solution

-Obstacle: l’ego, le moi qui veut s’attribuer l’honneur.
-Solution: confesser tout péché (1 Jean 1.9; Apoc 16. 8-9).
-Me soumettre entièrement à Dieu par son Esprit (Eph 5.18-21 en montre les résultats: cp Gal 5.24).

F) Deux niveaux

Une relation personnelle et intime avec le Seigneur est la base de l’adoration.

-Sur le plan personnel. Marc 3.14: Il en établit douze, afin qu’ils soient avec lui et afin qu’il les envoie prêcher. Jean 15.1-11; 1 Jean 5.20.
-Sur le plan communautaire. Act 2.42; 1 Cor 14.25; Eph 5.18-21; 2 Cor 3.18.

Principe: Une église qui grandit est une église où la louange s’exprime dans toutes les réunions.

Questions: Qu’est-ce que le Seigneur nous appelle à abandonner, à entreprendre, à modifier sur le plan personnel et sur le plan communautaire?

II. Edification

A) Le but de l’édification

L’appel à l’édification personnelle a toujours en vue la croissance de tout le corps: Eph 4.15; 1 Pi 2.5.
La Bible met l’accent sur l’édification: mutuelle, Rom 14.19; 15.2; 1 Thes 5.11; de l’église, 1 Cor 14; Eph 4.12.
La recherche égoïste de l’auto-édification, dissociée du corps de Christ (donc de l’église locale), n’est pas biblique.

B) Les moyens de l’édification

Il appartient au pasteur et aux anciens de pourvoir à l’édification de l’église.
Les Ecritures, la théologie et la pratique forment un tout. L’un ne va pas sans l’autre. La Parole, comprise exégétiquement et systématiquement, doit pénétrer tout ministère pratique. C’est pourquoi, il est dangereux de vouloir accomplir un travail pratique sans une base théologique saine (cf la priorité des apôtres, Act 6.4).

1 – Le ministère de la Parole

Au temps des apôtres, les premiers chrétiens n’avaient pas encore le Nouveau Testament. Pour leur croissance, ils dépendaient, outre l’Ancien Testament, du ministère oral des apôtres, agents de la révélation de Dieu (Jude 17; Rom 16.25; Eph 3.5). Nous avons maintenant une Bible complète et Dieu désire que tous les chrétiens reçoivent un enseignement systématique, couvrant l’ensemble de la Parole de Dieu (cf Mat 4.4; 28.20; Act 20.20, 27). Remarquez la centralité de la Parole (Act 2.42).
Croissance dans la Parole = croissance dans l’église (Act 6.7). Les apôtres ont gardé la priorité de la prière et de la Parole (Act 6.4).

-La Parole engendre la foi, Rom 10.17.
-La Parole sanctifie, Ps 119.9-11;Jean 17.17.
-La Parole nourrit, 1 Tim 4.6.
-La Parole éclaire notre chemin, Ps 119.105.
-La Parole révèle la volonté de Dieu, Ps 110.97-105; Rom 12.2.
-La Parole agit au plus profond de la personne, Héb 4.12.
-La Parole donne du discernement et rend sage, Héb 5.14; Ps 119.97-105.
-La Parole apporte la consolation, Rom 15.4.
-La Parole constitue la meilleure prévention contre les fausses doctrines, Act 20.20-31.
-La Parole équipe le croyant et le conduit à la maturité spirituelle, 2 Tim 3.16-17.

Note : La Bible a une autorité absolue. Mat 5.18 ; Apoc 22.18-19.

Martin Luther a déclaré: « Sa parole doit agir, et non pas nous… Prêchons, le reste appartient à Dieu… Dieu fait plus par sa Parole seule que vous et moi et le monde entier par notre force unie. Dieu se saisit du cour, et quand le cour est ainsi, tout est gagné » (J.H. Merle D’Aubigné, The Life and Times of Martin Luther, p. 515).

C’est pourquoi Paul exhorte Timothée: 1 Tim 4.13,16. « Pour croître harmonieusement, le chrétien a besoin de connaître tous les aspects de la révélation divine: l’amour du Père, l’ouvre du Fils, l’action du Saint-Esprit, le ministère des anges, les ruses du diable, le rôle de l’Eglise, les dimensions du salut, le principe de la sanctification, le contenu de notre espérance… » (A. Kuen, Pourquoi l’Eglise? p. 33).

Ainsi, l’Eglise a le devoir de transmettre:

-Un enseignement complet: annoncer tout le conseil de Dieu (Act 20.27; Mat 28.20).
-Un enseignement systématique: Luc 24.27, 32.
-Un enseignement pratique: Leur enseignant à observer tout ce que je vous ai prescrit (Mat 28.20).

Une simple communication de la vérité n’est pas suffisante; l’enseignement doit changer les vies. La méthode de Christ était de faire des disciples: il ne s’agit pas d’un système, mais d’être avec la personne.

Il en établit douze afin qu’ils soient avec lui, et afin qu ‘il les envoie prêcher (Marc 3.14). La clé: avec lui. Un enseignement complet est un enseignement qui est démontré dans la vie de l’enfant de Dieu (Phil 4.9; 1 Tim 2.5-12).

Le disciple n’est pas plus que le maître; mais tout disciple accompli (litt. équipé) sera comme son maître (Luc 6.40). L’enseignement ne se limite pas à la façon de penser, mais affecte toute la vie.

Note : Pratiquement, au lieu de perpétuer une étude biblique traditionnelle, il est de loin préférable d’enseigner un cours sur un sujet précis et pour une durée limitée. Les participants peuvent recevoir des notes au préalable, et se préparer activement avant chaque rencontre.

Principe: Une église qui grandit a une confession de foi précise: on sait ce que l’on croit.

Question: Qu’est-ce que le Seigneur nous appelle à abandonner, à entreprendre, à modifier dans notre vie, sur le plan personnel et sur le plan communautaire?

2 – La communion fraternelle

a -DEFINITION
Le Nouveau Testament emploie le terme koinonia: communion, partage, participation. La communion est une mise en commun (koinos, commun). Elle représente une relation exprimant l’unité des croyants avec Christ et les uns avec les autres.
b -EXEMPLES NÉO-TESTAMENTAIRES
Le terme koinonia est employé dans les versets suivants, 1 Cor 10.16: La communion au sang de Christ; Phim 6: Que ta participation à la foi soit efficace pour la cause de Christ; Rom 15.26: la Macédoine et l’Achaie ont bien voulu s’imposer une contribution en faveur des pauvres parmi les saints à Jérusalem.
c -LA SPHÈRE DE NOTRE COMMUNION
-avec la Trinité: 1 Jean 1.3. Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ (1 Cor 1.19). 2 Cor 13.13: Que la grâce du Seigneur Jésus, l’amour de Dieu et la communication du Saint-Esprit soient avec vous tous.
-les uns avec les autres. 1 Jean 1.3: Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ.
d -LA QUALITÉ DE NOTRE COMMUNION

Dans l’église de Jérusalem, la communion fraternelle venait immédiatement après l’enseignement biblique (Act 2.42).

Les expressions l’un l’autre, les uns les autres, apparaissent près de 100 fois dans le Nouveau Testament, et soulignent la nécessité d’une édification et d’un encouragement mutuels (Rom 15.5-7; 1 Thes 5.11).

Le Seigneur nous appelle à vivre la réalité du corps. Dans 1 Cor 12.12, l’apôtre Paul nous enseigne une vérité importante:

Car comme le corps est un.une unité absolue
et a beaucoup de membres.diversité: unité ne signifie par uniformité
et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps: complémentarité: nous sommes dépendants les uns des autres
ainsi en est-il de Christ.

Pratiquement, tout ministère doit nous rapprocher de Dieu et les uns des autres dans le Seigneur.
Combien de chrétiens aspirent à une vie communautaire où la communion est réelle et intense. Quel témoignage aussi pour les personnes de l’extérieur!

Nous avons la responsabilité de maintenir une atmosphère d’amour et d’unité (Jean 13.34-35).

-Sans cette atmosphère, les croyants sont distraits du but même de la vie chrétienne (cf p.15), et les incroyants sont repoussés.
-Dans cette atmosphère, les croyants grandissent dans le Seigneur (Eph 4.15) et les incroyants sont attirés à Christ (Act 2.47).

Le fait que différents petits groupes se forment en marge de l’église pour pourvoir au besoin d’une communion chaleureuse est l’indication que l’ église ne répond pas de façon adéquate à un tel besoin.

« L’expérience prouve que la plupart des personnes de l’extérieur intégrées à une église ont d’abord été frappées et attirées par le climat affectif et social du groupe. Leur pensée n’a été sollicitée qu’en second lieu. Ainsi s’explique la croissance rapide de beaucoup de mouvements dont la doctrine n’est peut-être guère biblique, mais dont la vie communautaire reflète cet amour dont l’homme moderne a soif » (A. Kuen: Pourquoi l’Eglise, p. 46).

Trop souvent, les rencontres de l’église se sont figées dans le formalisme. Combien de nos frères et sours sont venus à l’église chargés, et sont repartis sans avoir pu « se découvrir ». Où est la famille de Dieu dans laquelle chacun est accueilli, intégré et entouré dans l’amour et la communion mutuelle? Comme le déplore Michael Griffiths: « Aller à l’église, c’est assister à une cérémonie publique solennelle et non, comme ce devrait l’être, à une rencontre familiale » (Michael Griffiths: Belle, mais délaissée, p. 71).

Citant R.C. Stedman, dans Body Life, Griffiths écrit: « Les réunions sont devenues des rituels mornes et pesants: beaucoup de chrétiens viennent assister à une séance au déroulement tout à fait prévisible, dans une atmosphère de gravité si respectueuse qu’elle ne permet aucune communication, aucun échange de pensées, aucune discussion sur la vérité, et aucune possibilité de manifester son amour chrétien, si ce n’est très superficiellement.

Ce qui manque terriblement, c’est l’expérience d’une vie organique: la chaleureuse communion entre chrétiens, que le NT appelle koinonia… Il semble qu’il existait dans l’église primitive une sorte de rythme de vie selon lequel les chrétiens se rassemblaient régulièrement dans leurs maisons pour s’instruire mutuellement, pour étudier, prier ensemble et partager le ministère des dons spirituels. Ensuite, ils retournaient dans le monde où la chaleur et le rayonnement de leurs vies remplies d’amour se répandaient en un témoignage chrétien spontané, qui attirait les païens assoiffés d’amour, comme un marchand de bonbons attire les petits enfants…

L’église d’aujourd’hui est arrivée à se débarrasser presque totalement de la koinonia, réduisant ainsi son témoignage à la seule proclamation » (Michael Griffiths, Belle, mais délaissée, p. 43-44).

Nous devons redonner à l’église la dimension biblique de la communion dans les différents ministères. Encourageons-nous à l’amour et aux bonnes ouvres (Héb 10.24-25).

Principe: Une église qui grandit a un style de vie contagieux. On s’y sent à l’aise, et la communion fraternelle se manifeste dans tous les domaines.

Question: Qu’est-ce que le Seigneur nous appelle à abandonner, à entreprendre, à modifier dans notre vie sur le plan personnel et sur le plan communautaire?

3 – La prière

Une vie de prière individuelle et communautaire est essentielle. Les exhortations à une vie de prière abondent: Eph 6.18; Phil 4.6; Col 4.2; 1 Thes 5.17.

Par sa Parole, Dieu nous parle; par la prière, nous parlons à Dieu. Cette communication dans les deux sens est indispensable pour l’Eglise. La prière était le ministère premier des apôtres (Act 6.4).

L’église primitive priait sans cesse:

-individuellement (ou en petits groupes): Act 3.9; 6.4; 7.59-60; 9.6; 10.9; etc.
-collectivement: Act 2.46-47; 4.24-31; 12.5,12; 13.3; etc.
La prière comprend différentes facettes:
-la louange et l’action de grâces (expriment notre reconnaissance pour ce que Dieu fait), Héb 13.15: Par lui (Jésus-Christ) offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire, le fruit de nos lèvres qui confessent son nom. Eph 5.20: Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu, le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ.
-l’adoration (pour ce que Dieu est). Act 24.11: (Paul) je suis monté à Jérusalem pour adorer Dieu. Jean 9.38: (l’aveugle-né guéri) je crois Seigneur. Et il se prosterna devant lui.
-la confession (homologeô = dire la même chose). Jac 5.16: Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris. La prière fer vente du juste a une grande efficacité. 1 Jean 1.9: Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité.
-la requête (pour nos besoins personnels). Jac 1.5: Si quelqu’un d’entre nous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée.
-l’intercession (pour les besoins des autres; supplication). Eph 6.18: Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints.
-Dr R.C. Trench a déclaré: « La prière n’est pas faite pour obtenir de Dieu quelque chose contre son gré, mais pour nous approprier ce qu’il a de mieux pour nous ».

UNE PRIÈRE MODÈLE: EPH 3.14-21

Principe: Une église qui grandit a une vie de prière fervente.

Question: Qu’est-ce que le Seigneur nous appelle à abandonner, à entreprendre, à modifier dans notre vie sur le plan personnel et sur le plan communautaire?

4 -La formation des saints pour l’ouvre du ministère

L’église est un organisme unique. Il n’a jamais été dans le plan de Dieu que les membres de l’église dépendent d’un, voire de plusieurs leaders, pour faire l’ouvre du ministère. Selon le plan de Dieu, toute l’église est appelée à faire ce travail.

Eph 4.11-16 est un passage-clé concernant l’édification de l’église.

Les versets 11 et 12 forment la base d’une église telle qu’elle est décrite dans les versets 13-16: Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme bergers et enseignants, pour le perfectionnement des saints (« pour la formation des saints ») en vue de l’ouvre du ministère (« pour le service chrétien ») et de l’édification du corps de Christ.

En fait, nous pouvons retirer quatre points essentiels de ce passage:

-Christ a donné des responsables à l’église (v.11).
-Leur rôle est d’équiper les saints et de les former en vue de l’accomplissement des différentes tâches de l’église. Le pasteur et les anciens sont avant tout des modèles et des formateurs. Ainsi, ils ne doivent pas prendre les ministères appartenant aux membres de l’assemblée, mais ils doivent faciliter leurs ministères.
-Les saints exercent alors leur ministère en faveur de l’église et du monde (v.12). Chaque croyant est une pierre vivante dans l’église, un ministre. Le ministère ne doit pas rester dans les mains des professionnels, mais il doit aller aux membres de l’église.

Une église vivante est composée de croyants spirituels qui ont appris à répondre aux besoins des autres au nom de Christ. Ils cultivent des relations avec des personnes non converties, en vue de semer la Parole de Dieu et de les conduire au salut. Chaque croyant est un missionnaire.

-De cette façon, le corps de Christ s’édifie et se développe. Le vrai leader spirituel de l’église n’est pas celui qui fait le travail lui-même, mais celui qui équipe les croyants pour les différents ministères pour lesquels le Seigneur les a placés dans le corps.
Selon Eph 4.13-16, il faut:
-que les croyants parviennent à l’unité de la foi;
-qu’ils parviennent à une pleine connaissance du Fils de Dieu;
-que l’église atteigne une pleine maturité en Christ;
-qu’elle reste ferme face à tant de courants de doctrines;
-qu’elle professe la vérité dans l’amour;
-que l’église entière s’édifie elle-même dans l’amour.

Le secret du ministère fructueux des membres d’une église dépend de l’efficacité de la formation donnée par les responsables, selon Eph 4.11-12.

Principe: une église qui grandit équipe les croyants à devenir des disciples responsables.

Question: Qu’est-ce que le Seigneur nous appelle à abandonner, à entreprendre, à modifier dans notre vie sur le plan personnel et sur le plan communautaire?

III. Evangélisation

A) Définition

C’est la proclamation de la Bonne nouvelle (1 Cor 15.1-4; Jean 6.28-29). Dans la réalité du vécu, c’est-à-dire la vie de tous les jours dans ses multiples facettes, au travers d’une vie individuelle et communautaire changée (Act 2.41-47). Ce n’est donc pas une activité, mais un style de vie. En fait, « l’évangélisation est un processus qui consiste à semer, à arroser, à cultiver et à récolter » (2000 ans après… comment parler de Lui? J. Petersen). Ainsi, l’évangélisation ne se limite pas à la proclamation de l’Evangile, mais elle comprend l’affirmation (le fait d’être des modèles du message chrétien). La compréhension de cette double facette de l’évangélisation permet à chacun de participer à ce processus.

Le Comité des Hommes d’affaires chrétiens du Canada définit l’ évangélisation comme un processus qui comprend trois étapes. La première consiste à labourer: construire un pont d’amitié. La seconde: semer, expliquer l’Evangile. La troisième étape conduit à récolter: encourager la personne à prendre une décision pour le Seigneur. Evangéliser, c’est donc aider la personne à faire un pas de plus dans le processus.

B) l’ordre du Seigneur

Ce sont les dernières paroles du Seigneur sur cette terre (Mat 28.18- 20). Elles sont donc importantes, et ont même été répétées avant son ascension (Act 1.8). Il donne à ses disciples les garanties nécessaires à l’accomplissement de leur ministère:

-une puissance absolue: Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre (Mat 28.18);
-un ordre absolu: Allez, faites de toutes les nations des disciples.(v. 19-20)
-une assurance absolue: Je suis avec vous tous les jours.(v.20).

C) l’évangélisation n’ est pas la responsabilité du pasteur uniquement

Le pasteur ne doit pas essayer d’accomplir seul le ministère d’évangélisation, pour lequel Dieu tient tout l’assemblée responsable. La responsabilité première du pasteur est de surveiller et nourrir le troupeau (Act 20.28). En tant qu’individu, il prendra sa part du ministère d’évangélisation (cf 2 Tim 4.5), mais sa tâche première est d’équiper les croyants en vue d’évangéliser (Eph 4.11-12).

D) l’évangélisation est la responsabilité de toute l’église

Une vie d’église normale constitue le meilleur support du témoignage (Eph 4.11-12). L’ordre d’évangéliser a été donné à tout disciple de Christ (Mat 28.18-20).

Dans le Nouveau Testament, le témoignage était la responsabilité de chacun et de tous:

-Les croyants trouvaient grâce auprès de tout le peuple (Act 2.47);
-Ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance (Act 4.31).
Tous, excepté les apôtres, se dispersèrent… Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle (Act 8.1,4).
La parole de Dieu se répandait de plus en plus, et le nombre des disciples augmentait (Act 12.24; cf 19, 10,20).
L’Evangile… est dans le monde entier(Col1.5-6).
L’Evangile… qui a été prêché à toute créature sous le ciel (Col 1.23)
-Le témoignage efficace des Thessaloniciens (l Thes 1.6-8).

Alors que le livre des Actes met l’accent sur la proclamation, les épîtres mettent l’accent sur un style de vie foncièrement chrétien, au niveau individuel et communautaire: dans la vie professionnelle, sociale, familiale, ainsi que dans la vie d’église.

Petersen met le doigt sur une vérité fondamentale: l’Eglise est un corps, un organisme. Le témoignage ne doit pas, et ne peut pas s’effectuer isolément. (Gene Getz: « Présenter l’Evangile aux incroyants doit se faire dans le cadre d’un corps de chrétiens aimants et unis »; les chrétiens individuels ne doivent pas témoigner dans un vacuum). « Dieu a cependant choisi de faire de nous des spécialistes. Il nous a accordé des dons dans certains domaines et nous en a refusé dans d’autres. Nous avons besoin de nos limites tout autant que de nos points forts. Sans elles, nous pourrions nous passer des autres. Avec elles, nous devenons interdépendants. Nos limites sont le ciment qui nous lie les uns aux autres. Il en résulte, pour finir, une force bien plus grande » (p.64-65).

E) Evangélisation continue

Une église qui grandit est une église qui évangélise. Pourtant, 95% des croyants ne gagnent jamais une âme à Christ. Que faire?

Selon Eph 4.11-12, les croyants doivent être enseignés et formés dans la pratique, afin de devenir des disciples responsables.

Il n’y a pas de méthode miracle. Notre responsabilité est de semer la Parole et de l’arroser par la prière. C’est le Saint-Esprit qui convainc de péché et produit la conversion. 90% des conversions sont le résultat de contacts personnels. Rien ne remplace le rayonnement d’une vie changée (individuelle et communautaire), où règnent l’amour, la joie et la paix.

Quant aux méthodes, elles sont multiples:

-contacts personnels
-culte
-évangélisation en plein air
-cours bibliques (de base – sur la famille…)
-littérature, cassettes, vidéo
-films -stand biblique au marché
-café (ou thé) de dames
-sports, etc.

Principe: Une église qui grandit a une évangélisation continue et utilise toutes sortes de méthodes.

Question: Qu’est-ce que le Seigneur nous appelle à abandonner, à entreprendre à modifier dans notre vie sur le plan personnel et sur le plan communautaire?