PROMESSES

I. Introduction: Le tourment d’un homme juste!

Les deux anges arrivèrent à Sodome sur le soir. Lot était assis à la porte de Sodome… Les hommes dirent à Lot qui as-tu encore ici? Gendres, fils et filles, et tout ce qui t’appartient dans la ville, fais-Ies sortir de cet endroit… Lot sortit pour parler à ses gendres qui avaient épousé ses filles et leur dit: Levez-vous, sortez de ce lieu, car l’Eternel va détruire la ville. Mais, aux yeux de ses gendres, il parut plaisanter. (Version la Colombe, Genèse 19:1,12,14).

L’épisode de Sodome et Gomorrhe reste dans la Bible, comme dans la tradition juive, l’exemple par excellence du châtiment divin sur le déchaînement du mal (Deut 29.22; Es 1;9-10 et 13.19; Jér 49.18 et 50.40; Ez 16.48-56; Am 4.11; Rom 9.29; 2 Pi 2.7,8). Un exemple pour les impies à venir, comme l’écrit l’Apôtre Pierre dans son épître (2 Pi 3.7-11). Mais au travers de l’histoire de Lot, Dieu se révèle aussi comme celui qui sauve le juste. A la suite de l’intercession de son oncle Abraham, et par l’effet de la pure grâce de Dieu, Lot est épargné de la destruction (cf Gen 19.29).

L’histoire de la famille de Lot paraît très actuelle. Permettez-nous d’établir un parallèle entre la position malaisée de Lot à Sodome et les relations ambiguës du chrétien avec son poste de télévision. La Parole de Dieu nous dit que Lot était profondément affligé par la conduite déréglée des habitants de Sodome et de Gomorrhe. En fait son âme souffrait jour après jour en voyant et en entendant le comportement criminel de ses contemporains (2 Pi 2:7,8). Sa vie quotidienne était orchestrée par des hommes et par des femmes qui recherchaient avidement les plaisirs charnels (2 Pi 2.10), n’est-ce pas là ce qui marque notre époque?

Regardez comment Lot, sans s’en apercevoir, se laisse toujours plus envelopper par l’atmosphère de la ville maudite. Il est vrai qu’Abraham, dans sa prière pour son neveu Lot, peut faire valoir que Lot a systématiquement refusé de participer aux orgies d’une société qui n’a pas la notion de la sainteté de Dieu (Gen 18.24- 33). Toutefois, malgré sa conduite irréprochable, Lot s’est montré trop tolérant pour exercer une influence sur ses compatriotes; ce sont au contraire les habitants de cette ville qui réussissent à perturber sa famille, à tel point que Loth sera tout juste sauvé.

Loth, bien que juste au yeux de Dieu, a inconsciemment mis toute sa famille en danger. Le même sort guette également un père qui achète et tolère une télévision dans sa famille sans tenir compte des dangers qu’elle représente. Car, que va-t-il se passer s’il ne maîtrise pas les boutons de cet instrument? Ne mettra-t-il pas toute sa famille en danger?

Abraham a-t-il minimisé la gravité de la situation? Toujours est-il que les événements démontrèrent qu’il n’y avait pas dix justes dans la famille de Lot, puisque même sa femme ne put échapper au cataclysme! (Gen 19). La Parole, quant à elle, nous avertit avec une grande clarté: Adultères que vous êtes! Ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu (Jac 4.4). C’est ainsi qu’en s’incrustant à Sodome, Lot a tout perdu: sa vocation, ses biens, ses enfants, même sa femme. La triste fin du chapitre 19 de la Genèse montre comment ses deux filles se sont mises à leur tour à imiter les usages impies de Sodome. Par l’inceste, c’est Lot lui-même qui, inconsciemment, met sa future postérité sous une malédiction, et ce n’est que pour l’amour d’Abraham que Lot est épargné. Le Seigneur ne sympathise jamais avec un cour qui aime le compromis. La fin de l ‘histoire de Lot fait retentir à nos oreilles un avertissement: prenons garde à l’influence de l’esprit du monde.

Si nous avons choisi cet exemple si parlant, c’est parce que la TV, en particulier, nous montre et nous fait entendre les mêmes horreurs que celles qui divertissaient les gens de Sodome. Et le chrétien désireux de servir Dieu, mais qui se laisse « irradier » par la TV, ne peut, comme Lot, que récolter des tourments dans son âme. Comment est-il possible que cet homme juste ait pourtant été incapable de rompre avec ses amis et avec ses concitoyens pervers? Pourquoi est-il resté inconscient ou indécis ?..

Il fallut des anges pour l’arracher de force à cette ville dont toute sa personne était imprégnée. Tant de chrétiens restent passivement devant leur écran à regarder et à écouter des choses qui nuisent à leur vie spirituelle! Triste situation, hélas trop fréquente, que ces chrétiens esclaves de la TV! Faudra-t-il des anges dans nos maisons pour nous arracher au petit écran?

Examinons maintenant un passage du NT qui nous enseigne qu’à la fin surviendront des temps difficiles pour les croyants. Ils seront entourés d’hommes égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, sacrilèges, insensibles, implacables, calomniateurs, sans frein, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, impulsifs, enflés d’orgueil, aimant leur plaisir plus que Dieu (2 Tim 3.2-5). Est-il étonnant que nous soyons exhortés à nous éloigner de telles influences? Toute cette longue liste nous donne un tableau général des ouvres de la chair. Paul annonce l’apostasie qui vient et il trace un tableau frappant de la dépravation morale qui approche à grands pas. Il souligne que des temps difficiles, des périodes dures et déroutantes, attendent les croyants, qui auront à faire face à des problèmes ardus et à des devoirs difficiles, en raison de l’iniquité débordante qui prétendra agir en accord avec la foi chrétienne (2 Tim 3.5).

Ce passage nous indique que le mal, déjà bien actif à l’époque de Paul, ira en se renforçant jusqu’à la fin de l’ère chrétienne, pour atteindre son redoutable point culminant dans les périodes dernières du temps que nous vivons. Le monde a connu, à plusieurs reprises, de violentes poussées du mal qui ont fait penser au prochain retour de Jésus-Christ. Tout croyant bien informé est douloureusement conscient de l’affreuse apostasie qui déferle de nos jours sur la chrétienté. Nul ne peut nier que l’invention de la TV a sensiblement transformé notre culture, notre morale, notre façon de penser. Elle propage impunément les ouvres de la chair qui autrefois ont été la cause même du jugement de Dieu sur Sodome et Gomorrhe. Il n’est donc pas superflu d’analyser notre comportement de chrétiens au sein d’un monde qui s’éloigne toujours plus de la présence de Dieu.

II. Les médias

En parlant de l’impact de la télévision dans notre société, n’oublions pas qu’elle s’inscrit dans un ensemble gigantesque de moyens de communication qui comprend la presse (quotidiens, magazines, publicité), la littérature en général, la radio, les jeux électroniques pour les enfants et pour les moins jeunes (Nintendo, Sega, les logiciels pour PC, etc.) et le dernier né: le réseau omniprésent d’Internet. Notre intention n’est pas de procéder à une analyse approfondie de ces dernières nouveautés, Toutefois, le chrétien désireux de conformer sa vie à la Parole de Dieu porte une immense responsabilité: celle de faire le tri de toutes ces choses qui nous envahissent parfois sans crier gare.

1 La littérature

Il incombe aux parents de veiller à ce que leurs enfants lisent. Il n ‘y a pas très longtemps, nous avons feuilleté des bandes dessinées dans quelques supermarchés; plus de la moitié contenaient des histoires où la violence, l’occultisme et même la licence sexuelle tenaient le haut du pavé. La plupart des auteurs ne se privent pas d’infuser leur philosophie particulière aux enfants.

Par contre, il existe de très bons livres pour enfants, pour jeunes et pour adultes. Mais la difficulté, c’est de prendre le temps de choisir avec les enfants une littérature enrichissante. Comme nous y exhorte la Bible: Oriente le jeune garçon sur la voie qu’il doit suivre; même quand il sera vieux, il ne s’en écartera pas (Prov 22.6). Les librairies bibliques proposent nombre de romans chrétiens, mais souvent les parents ne prennent pas le temps d’examiner et d’acheter. Pourquoi ne pas créer des bibliothèques dans chaque église locale à l’intention des jeunes et des enfants?

Francis Schaeffer écrit: « Les non-chrétiens, tout particulièrement ceux du 20e siècle, n’ont plus de base légale et morale. Tout est flottant. Pour fixer une norme, c’est la majorité de 51% qui décide ou bien l’autorité d’un pouvoir totalitaire (de droite ou de gauche) qui tranche ». 1 Nous savons tous que notre société s’est sensiblement éloignée des buts que Dieu avait fixé à l’homme. Toute notre culture en est affectée. Le domaine de la littérature est très influencé par l’humanisme contemporain.

2 – Les jeux électroniques

Il existe de nombreux programmes et des cassettes de jeux électroniques. Certains sont intéressants pour stimuler l’enfant à la rapidité, à la réflexion et à l’exercice de sa mémoire. Ces programmes sont malheureusement très rares. Les parents doivent donc veiller à ce que leurs enfants ne se laissent pas conditionner par des jeux qui seraient du poison pour leur âme.

Par le biais des logiciels des ordinateurs et surtout par l’Internet, on assiste à un déluge croissant d’informations de toutes natures. Les journalistes affirment que maintenant déjà les responsables d’Internet sont dépassés par la quantité d’informations négatives qui s’y trouvent, surtout sur les sites à caractère pornographique ou idéologiquement subversifs. Lorsqu’on examine l’impact des technologies de l’information par l’Internet, il ne faut pas s’étonner que les plus pervers de notre planète s’empressent de remplir leurs poches d’argent en vendant des spectacles abominables. En réaction contre cette débauche anarchique, on assiste à quelques tentatives d’organiser le Net, mais la tâche est difficile. Bruno Giussani a écrit: «Cet univers ressemble parfois à une jungle: bâti sans plan d’ensemble, il évolue sans cesse dans un espace apparemment sans forme et sans limite… »2 L’Internet en soi est un moyen de communication très intéressant, s’il est maîtrisé, mais qui pourra endiguer le mal qu’il propage à une vitesse vertigineuse?

Dans les années à venir les chrétiens auront la rude tâche de ne pas se laisser « interner » par les médias. Nous devons prendre position pour défendre notre liberté. N’oublions pas ce commandement: Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. Seul le Dieu véritable peut nous délivrer de la maison de servitude et nous insuffler l’esprit qui animait Moïse lorsqu’il se mit au service du Seigneur et de son peuple opprimé : …il refusa d’être appelé fils de la fille de Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d’avoir la jouissance éphémère du péché (Héb 11.24,25).

III. La télévision: un véritable medium

Marchez pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent pas: celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va (Jn 12.35).

« Reine du foyer, la télévision talonne le réfrigérateur, qui constitue le premier achat d’un ménage. Elle bénéficie généralement d’un emplacement de choix, au salon, voire dans la salle à manger. 30% des familles possèdent plusieurs télévisions, et dans 15% des foyers romands elle côocirc;toie peluches, jeux et livres, directement dans la chambre des enfants. Malgré, ou à cause d’une présence massive dans la vie des familles, on l’a chargée d’à peu près tous les maux: elle rendrait les enfants paresseux, agressifs, elle saperait l’imagination et la créativité, et enfin offrirait une vision appauvrie et standardisée du monde… Liliane Lurçat, docteur en psychologie et directeur honoraire au CNRS à Paris, dit: « la télévision est une voleuse d’enfance… » En vrac, elle lui reproche d’éloigner l’enfant du réel, d’induire une dépendance et de provoquer des phénomènes d’imitation. Exagéré? On a tout de même vu des enfants sauter par la fenêtre parce qu’ils se prenaient pour Batman, rappelle-t-elle! »3

Sans parler des vidéos et du cinéma, la télévision permet aux spectateurs d’entrer en contact avec le monde d’une façon qui est très souvent manipulée. La télévision est une invention qui n’est pas mauvaise en soi, mais nous pouvons bien souvent regretter l’usage qui en est fait! S’il est vrai que la télévision reste un instrument, et rien d’autre, encore faut-il examiner à quelle fin cet instrument est utilisé. N’importe quel outil ne convient pas à n’importe quelle tâche. En outre l’expérience est là d’après les enquêtes, pour nous montrer les ravages qu’elle a opérés.

Henri Madelin écrit dans le monde diplomatique: « La TV a pris l’habitude de s’occuper de tout. Sa règle d’or est la rapidité, c’est-à-dire la simplification. Pour mieux capter et retenir l’attention de ceux qui s’installent devant le petit écran, elle propose un spectacle paradoxal, mêlant sublime et anecdotique, réalisme et rêverie, banalisation d’un univers sans relief et entrée dans le royaume du nouveau sacré des temps modernes… On sait que la radio annonce la nouvelle, la télévision en montre les images, la presse écrite en fait le commentaire. Rien à redire, sauf que, désormais, c’est la TV qui domine l’information de masse. Et que, le plus souvent, la pédagogie télévisuelle nous épargne l’effort intellectuel, la pesée minutieuse des motifs et des raisons, la souffrance d’une volonté qui hésite avant de se déterminer… Depuis 1985, les enquêtes répètent que chaque Français de plus de quinze ans consacre, au moins, par semaine, 15 heures à la TV, 10 h 30 à la radio et à peine 2 h 30 à un quotidien. Si l’on compte que chacun doit trouver en moyenne 8 heures de sommeil, il reste à peine 112 heures disponibles, par semaine, pour une vie éveillée. Plus de 25% de ce temps est occupé par les médias. Chiffres à l’appui, un Français passe donc huit ans de sa vie à regarder la télévision »4

Christian Bobin écrit: « Tu es là, dans ton fauteuil ou devant ton assiette, et on te balance un cadavre suivi du but d’un footballeur, et on vous abandonne tous les trois, la nudité du mort, le rire du joueur et ta vie à toi, déjà si obscure, on vous laisse chacun à un bout du monde, séparés d’avoir été aussi brutalement mis en rapport avec un mort qui n’en finit plus de mourir, un joueur qui n’en finit plus de lever les bras, et toi qui n’en finis pas de chercher le sens de tout ça, on est déjà à autre chose, dépression sur la Bretagne, accalmie sur la Corse… Un monde sans images est désormais impensable… »5

Breyten Breytenbach, un sociologue, dit à ce propos: « La télévision détruit des pans entiers de la capacité humaine de compréhension. Il n’y a aucun moyen aussi puissant de destruction du sens de la hiérarchie des valeurs. Boire un Coca-Cola devient aussi important que tuer quelqu’un! La TV, c’est la destruction de la mémoire, de la capacité de celui qui regarde de s’engager, d’avoir le sentiment d’avoir un rôle à jouer: tout est déjà mâché pour lui et il n’a aucune possibilité d’intervenir, de réagir. Il est arrosé d’informations qui finissent par le combler entièrement.« 6

« La TV a vraiment changé notre société, il est difficile de voir ce qui va en sortir. On peut être complètement cynique et dire que de toute façon les changements sont inévitables mais cela reviendrait à renoncer à nos responsabilités. Il faut quand même essayer d’intervenir. Je crois que les seuls, pour l’instant, qui puissent réagir sont les journalistes eux- mêmes. Il ne sert à rien de se réfugier derrière des barrières telles que la « liberté d’expression », car c’est juste une façon de se faire plaisir. Il n’y a rien de plus détestable que de voir ces gens qui se prennent pour de petites stars et qui manipulent par l’information les gens, pour les mettre dans leur petite boîte, avec leurs petits calculs. »7

Une enquête menée par le « Point » a établi le bilan chiffré d’une semaine ordinaire sur les cinq chaînes françaises de télévision et Canal+, hors journaux télévisés. Il s’agissait de relever le nombre de meurtres, de viols, d’agressions, etc. présentés en une semaine sur le petit écran. En voici le résultat: Total 670 meurtres; 15 viols; 848 bagarres; 419 fusillades ou explosions; 14 enlèvements; 11 hold-up; 8 suicides; 32 prises d’otage; 27 scènes de torture; 18 drogués; 9 défenestrations (des gens jetés par les fenêtres); 13 tentatives de strangulation; 11 scènes de guerre; 11 strip-tease; 20 scènes d’amour poussées. (A noter que durant la tranche horaire se situant entre 20h30-22h30, il y avait 20% de meurtres; 33% de viols; 43% d’enlèvements et 10% de scènes d’amour poussées).

Beaucoup de professeurs de l’école du niveau secondaire se plaignent que les enfants, abîmés par la télé, sont incapables de penser d’une manière suivie et cohérente. A ce propos, une expérience intéressante a été pratiquée en Allemagne de l’Ouest. La moitié d’une classe a été privée de télévision pendant plusieurs semaines; l’autre moitié, comme d’habitude, y avait accès. On a remarqué très vite que les premiers se montraient plus attentifs en classe, obtenaient de meilleurs résultats scolaires, que les seconds. Selon des statistiques aux Etats-Unis, on compte qu’à 18 ans, un adolescent qui regarde régulièrement la télé, a été au moins témoin de 20’000 meurtres dans sa vie. Sans compter toutes les autres actions commises contre la morale. Et pour que nul ne l’ignore: « la délinquance juvénile a plus que doublé entre 1970 et 1980 parallèlement à l’essor de la télévision. »8 Je peux m’imaginer que beaucoup de jeunes vont augmenter leurs heures de consommation télévisée à cause du problème du chômage. Imaginez-vous toute une jeunesse devant des images irréelles, un monde de violence mêlée de convoitise; et de pratiques immorales. Beaucoup de spécialistes reconnaissent que la violence se transmet à la jeunesse par la télé. Ecoutons par exemple les propos de l’inspecteur scolaire Michel Pittet en Gruyère: « Oui, la télévision corrompt notre belle jeunesse et si 5 enfants sur 6 rangent la violence dans le catalogue des qualités humaines, c’est la faute à l’écran. Il est juste d’accuser la télévision. C’est un outil merveilleux qui ne remplit pas son devoir ».9

3.1 Démission de la raison

Nous ne voulons pas que ce soit dit, mais la télévision est devenue un danger énorme pour les familles chrétiennes qui veulent encore marcher selon la sainteté de Dieu. Ceux qui veulent maintenir le petit écran dans leur foyer doivent exercer une discipline très astreignante pour trier les programmes. Quel parent n’a pas encore cédé à ses enfants qui le supplient de les laisser regarder tel ou tel film? Sans aucune retenue, la TV nous a habitués à voir des choses qui sont en directe contradiction avec la Parole de Dieu.

Pour donner un exemple, la série « Dallas » a eu un énorme succès parmi les téléspectateurs. Mais on oublie très souvent de considérer la morale qu’elle a véhiculée: l’échange de partenaires, les divorces, l’adultère, le crime, etc.

« La société, après avoir brisé tous les interdits, notamment au détriment des jeunes, ne commence-t-elle pas à s’interroger sur ce qu’il importe désormais de protéger? » se demande pour sa part la Française Liliane Lurçat, spécialiste en psychologie de l’enfant.10

« La télévision dénature les faits pour les introduire dans un monde fictif qui lui est propre. Elle est véritablement un médium, dans le sens d’un milieu à part, isolé du monde réel, s’imposant comme l’intermédiaire obligé entre le fait et sa perception. Qui s’informe à la télévision croit puiser directement à la source, mais se trompe lourdement. Une quantité impressionnante de sélections, de filtrages et de trucages se sont déjà opérés sous toutes sortes de conditions et d’intentions. Parmi les dizaines de milliers de faits à retenir, on retient tels ou tels pour les présenter à l’ écran. On les a préférés à des centaines d’autres du même ordre et de la même importance et les critères de cette sélection ne sont jamais révélés. »11

« On sait que les petits enfants encore incapables de raison n’agissent guère que par imitation de ce qu’ils voient faire. La nature les a créés imitateurs. C’est ainsi qu’ils apprennent à parler; et, quand quelqu’un le fait devant eux, ils regardent fixement le mouvement de ses lèvres et de ses yeux, l’attitude de son corps et l’expression de son visage. Ces images s’impriment dans leur mémoire, et nouveaux habitants du monde, tout les étonne, chaque chose nouvelle les attire. Ils ressemblent, dit un philosophe, à une toile nue, sur laquelle rien n’a encore été peint, et où les premières couleurs que l’on applique s’impriment profondément. »12 C’est à eux que la télévision s’adresse de plus en plus, pour pervertir la jeunesse le plus tôt possible.

Nul ne voit, dans la vie réelle, cinq meurtres à l’heure. Un téléspectateur moyen assiste en une semaine à plus de crimes violents, de suicides, de scènes d’amour poussées, de viols et de meurtres qu’il ne s’en commet en un an dans n’importe quelle grande ville du monde. Quant aux enfants, écrit Liliane Lurçat: « si on leur présente un monde cruel pour naturel, on ne s’étonnera pas qu’ils nous le rendent au centuple. La cruauté, ajoute-t-elle, fait certes partie de l’enfance, mais la compassion est un sentiment qui s’éduque; et, avec la télévision, on est loin du compte ».13 Combien cette spécialiste en psychologie de l’enfance dit, à juste titre, que la génération suivante donnera les fruits amers de la nourriture dont on l’a nourrie.

Rien n’égale la violence des productions d’Hollywood. Non seulement le nombre de morts devient astronomique, mais souvent les victimes ne meurent pas, elles explosent, les corps se tordent au ralenti, le sang gicle et la mort est montrée avec d’atroces détails. Et on y ajoute de plus en plus de violence sexuelle.

« Plus un pays s’équipe en téléviseurs, plus on y tue… Les meurtres perpétrés au Canada et aux Etats-Unis ont augmenté de 93% entre l’introduction de la télévision, en 1950, et 1970. En Afrique du Sud, où la télé ne fut autorisée qu’en 1975, le même phénomène de décalage s’observe aussi: douze ans plus tard, les homicides ont augmenté de 130%. »14

Ce ne sont pas seulement les films qui passent tard dans la soirée qui sont en cause. Le journaliste Drago Arsenijevic écrit: « Le Téléjournal véhicule de plus en plus de sang inutile. Certes, la violence quotidienne, les guerres, les massacres, les catastrophes, les accidents meurtriers, les feux gigantesques, les tragédies de la route ne peuvent pas toujours être présentés avec des gants. Il y a un minimum d’images brutales qu’une information télévisée ne peut éviter. Mais on assiste indéniablement à une escalade dans la diffusion d’atrocités. Il y a quelques années, on se contentait de nous montrer un camion plein de cadavres de paysans assassinés au Nicaragua. Maintenant, la caméra pénètre dans le bus et détaille les cadavres un à un pour que le téléspectateur puisse bien voir un visage défiguré, un bras arraché, un corps éventré, un bébé coupé en deux. »15

3.2 Le chrétien et l’usage de sa télévision

Prenons le temps de lire Gal 5:19-25.

3.2.1 Un choix s’impose!

La télévision a absorbé une grande partie du temps que les chrétiens pourraient normalement consacrer à leur l’église locale. Andries Knevel, directeur de la Télévision Evangélique Hollandaise, écrit: « La vague de la sécularisation au sein de l’Eglise trouve certes son origine dans l’influence de la TV. »16 Ce fut en 1950 que le premier studio de la Télévision hollandaise prit forme dans une ancienne église réformée à Bussum. N’est- ce pas une illustration symbolique de ce qui s’est pass&eaeacute; avec le monde chrétien devenu esclave du petit écran?

La grande question est: comment pouvons-nous gérer la TV dans nos maisons, sans devoir se culpabiliser d’avoir vu des choses qui sont une abomination devant l’Eternel? Est-ce possible de la regarder d’une manière sélective? Quels sont les programmes que je regarde en tant que chrétien professant?

D’après le théologien A. Knevel, des centaines de milliers de chrétiens regardent la télévision d’une façon irresponsable et incorrigible.17 Il y a bien des croyants qui luttent avec la TV, qui luttent avec leurs consciences. Qui doit trancher? Le père, la mère, l’enfant? Pourquoi y a-t-il tant de problèmes pour l’éteindre? Une enquête faite parmi les chrétiens en Hollande a révélé les choses suivantes quant aux divers comportements devant le petit écran:

-J’ai trop peu de volonté propre…

-Mon mari n’est pas un chrétien engagé, alors je subis les images contre ma
volonté…

-Quand je l’éteins, mes enfants la remettent en route…

-Je préfère garder la paix avec mes enfants et mon mari…

-Je préfère garder mes enfants à la maison, au lieu de les voir traîner dans
la rue…

-Je suis prêt à faire des compromis…

Le problème de la TV n’est pas un problème isolé ou d’un groupe précis de notre société. Il frappe toutes les couches de notre société, y compris les chrétiens. Bien des chrétiens se sentent insatisfaits quant à leur comportement devant la TV. La plupart d’entre eux sont conscients que la TV est un véritable médium qui montre dans tous ses états l’horreur du péché et s’en moque. Autrement dit, en regardant le crime, l’adultère, le vol, la convoitise, etc., nous nous rendons complices de ces actes devant Dieu. C’est notre choix et c’était aussi celui de Lot que de s’installer à Sodome!

3.2.2 Le besoin de repentance.

Nous n’abordons pas un sujet facile, mais posons-nous la question: où sont les chrétiens qui ont résisté à ce mal et qui osent se forger une opinion selon la Parole de Dieu? Nous aimons faire de la théologie, mais personne n’ose parler du veau d’or, qui est bientôt placé dans presque tous les foyers. Les ravages de la télévision sur l’intelligence, la mémoire, la conscience ne peuvent pas être minimes.

Est-ce possible de venir au culte le dimanche matin pour adorer Dieu, pour aimer son prochain créé à l’image de Dieu, et de se divertir pendant la semaine de spectacles où l’on se moque de Dieu et de ses créatures. N’est-il pas grand temps de se repentir, et d’admettre l’erreur que nous commettons en regardant la télévision? Dans une certaine mesure nous sommes complices, car en payant nos concessions nous contribuons également à subventionner des programmes qui sont très souvent une abomination devant l’Eternel. Aurions-nous oublié que nous sommes libres, libres de gérer notre temps, libres pour servir l’unique et véritable Dieu. Abandonnons donc tout esclavage pour l’honneur de notre Dieu.

Janry Varnel, responsable des émissions jeunesse à la Télévision Suisse Romande, avoue: « Notre télévision ne remplit pas son devoir, éducatif ou informatif, parce qu’elle obéit à une seule loi, celle du commerce sans foi ni loi: une télévision qui n’est pas regardée est une télévision morte ».18

Je plaide pour que les chrétiens prient afin que Dieu leur donne du discernement. Celui qui s’adonne à la télévision s’abandonne à la merci d’un pédagogue inconnu. Il ne faut pas rêver, ce pédagogue n’a pas le désir de vous enseigner la vérité: où irait-il la chercher? La télévision s’attaque à notre volonté et il faut le savoir. Elle agit à la manière sournoise d’une drogue. Elle crée une dépendance qui est visible, sensible, manifeste pour les autres qui n’en ont pas. Il suffit d’avoir seulement une fois rencontré un homme ou un enfant qui soit en manque…

3.2.3 Marchez par le saint-Esprit (Galates 5)

L’apôtre Paul exhorte les chrétiens de Galatie à ne plus se remettre sous un nouveau joug d’esclavage (v.1) dont Jésus-Christ nous a libérés par la régénération de son Esprit-Saint. Nous sommes exhortés à marcher par l’Esprit, et à ne point accomplir les désirs de la chair (v.16). J’apprécie la traduction Parole Vivante de ces versets (16,17) qui dit: « Voici donc mon conseil: marchez sous la direction de l’Esprit et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de votre être naturel. Vos désirs égoïstes et coupables ne parviendront pas à leurs fins. Laissez donc l’Esprit vous conduire, obéissez à ses instructions et ne cédez pas aux appétits de vos instincts naturels… Votre ancienne nature avec ses désirs égoïstes se rebiffe contre l’Esprit, les aspirations de votre être irrégénéré se dressent sans cesse contre l’être spirituel: mais l’Esprit, de son côté, s’oppose à la volonté naturelle de l’homme. Ces deux forces antagonistes sont constamment en conflit, chacune d’elles luttant pour subjuguer votre volonté. Elles influencent sans cesse vos désirs. C’est pour cela que vous n’arrivez pas à mettre vos résolutions à exécution et que vous n’êtes pas libres de faire ce que vous aimeriez. »

L’apôtre nous donne tout un inventaire des oeuvres de la chair dont voici la liste: (versets 19-26)

Version «Colombe&raquoraquo;Version «Darby»
L’inconduiteLa fornication
L’impuretéL’impureté
La débaucheL’impudicité
L’idolâtrieL’idolâtrie
La magieLa magie
Les hostilitésLes inimitiés
La discordeLes querelles
La jalousieLes jalousies
Les fureursLes colères
Les rivalitésLes intrigues
Les divisionsLes divisions
Les partis prisLes sectes
L’envieLes envies
L’ivrognerieLes meurtres
Les orgiesLes ivrogneries
Les orgies

Celui qui passe pendant une soirée ordinaire, d’une chaîne à une autre (ce qu’on appelle le « zapping »), peut voir toutes ces oeuvres de la chair défiler devant ses yeux. Il est d’ailleurs intéressant que l’apôtre Paul commence sa grande liste avec trois péchés qui concernent la sexualité. Le problème de la sensualité et des pensées impures en relation avec la sexualité est le problème numéro un de la télévision. C’est comme un fil rouge qui traverse bientôt la plupart des films. Ceci dit, il est important de se rappeler combien de fois il est question de blasphème, de criminalité, de meurtres, d’occultisme. Les statistiques en Hollande ont malheureusement fourni la preuve que la plupart des chrétiens orthodoxes et évangéliques ne regardent pas seulement les programmes de tendance évangélique, mais tout autant les programmes qui font la guerre à notre âme.

La Parole de Galates devrait nous faire r&eacuteeacute;fléchir très sérieusement, car il est écrit que ceux qui se livrent à de telles pratiques n’hériteront pas du royaume de Dieu (v 21). D’autant plus que l’exemple de Lot nous est relaté dans le NT comme un avertissement du jugement de Dieu à venir sur ceux qui dans un appétit de souillure, recherchent les plaisirs charnels (2 Pi 2.10). Pouvons-nous regarder impunément des choses abominables à la TV, avec le motif de nous relaxer? Pouvons-nous voir tant de péchés défiler devant nos yeux sans en être dégoûtés? Pourquoi tant de compromis?

Le message de Galates 5 ne peut pas, par conséquent, nous laisser indifférents. Ayant parlé des effets de la chair, l’apôtre nous exhorte à plaire à Dieu par les oeuvres de l’Esprit. Or nous serions malhonnêtes de ne pas reconnaître devant Dieu que la plupart des programmes n’ont pas l’intention de nous édifier et vont encore moins nous inspirer à rechercher les fruits de l’Esprit. L’enquête menée en Hollande parmi les chrétiens a révélé qu’en général, ceux-ci sont conscients de la perversion de la télévision.

Voici ce que les participants à l’enquête ont répondu à la question: Quelle est votre opinion de la TV?19

-La TV est une source de disputes et de rivalités

-C’est un interdit dans ma maison, elle manipule notre manière de vivre

-La TV empêche mes enfants de faire leurs devoirs

-Elle nous rend esclaves..

-La TV fait de nous des paresseux…

-Elle prend beaucoup trop de temps…

-Elle nous empêche d’avoir une bonne discussion ensemble

-Elle nous empêche d’éduquer les enfants selon la Parole de Dieu

-C’est une très bonne invention, mais je trouve dommage qu’elle existe…

-Elle nous force à faire des compromis avec nos enfants…

-D’après nous, il est impossible de vivre sans TV

-C’est trop difficile de la regarder d’une manière sélective…

-Sans la TV, mes enfants vont voir ailleurs. ..

-Nous avons sorti la TV de notre maison, c’est une délivrance et une bénédiction…

-J’ai plus de temps pour lire un bon livre…

-La TV n’aurait jamais dû voir le jour…

Il est difficile de donner un résumé de toutes les réactions qui ressortent de cette enquête, mais en gros, nous pouvons constater qu’un bon nombre de parents chrétiens ont accepté d’acheter la TV pour prévenir leurs enfants de voir des choses inacceptables chez le voisin. Malheureusement cette crainte ne peut justifier l’achat de la TV! Pourquoi? L’enquête a clairement démontré que les choses inacceptables chez le voisin ont également, par la suite (et petit à petit) été introduites dans leurs propres foyers.

Il ressort clairement que l’enfant n’a pas le discernement nécessaire pour reconnaître les dangers de la manipulation et les mauvaises influences de certains programmes. De ce fait, certains enfants regarderont la TV pendant l’absence de leurs parents, d’autres insisteront pour voir divers programmes que voient leurs camarades jusqu’à ce que leurs parents cèdent ou deviennent plus permissifs.

Et l’Eglise dans tout cela? L’enquête a aussi révélé que les chrétiens perdent beaucoup de temps devant leur TV, et sont de moins en moins disponibles pour leur église et pour l’ouvre de Dieu en général. N’oublions pas qu’un chrétien engagé entend en moyenne deux fois par semaine un exposé de la Parole de Dieu. Celui du dimanche matin et celui de la semaine. Or que peuvent faire ces quelques heures de prédication contre 10 à 20 heures de télévision en moyenne par semaine? N’est-ce pas le devoir des pasteurs de mettre en garde leurs troupeaux contre un emploi abusif de la TV? Autre question: ces pasteurs sont-ils eux-mêmes libérés de l’influence de la TV?

IV. Vivre sans télé: est-ce possible?

Pensez à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre, car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Faites donc mourir votre nature terrestre: l’inconduite, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité qui est une idolâtrie. C’est pour cela que vient la colère de Dieu. (Col 3.2,3,5).

Les téléspectateurs sont souvent trop lâches pour éteindre le poste, trop fatigués pour réagir et prêts à perdre leur soirée à ne regarder que des bêtises. Dans une enquête parue dans l’Hebdo le 23-02-95, il apparaît que 5% de la population suisse vit sans télévision.20 La décision de ne pas (ou plus) avoir la télévision résulte toujours d’une réflexion assez poussée mais on y retrouve plusieurs conclusions positives:

-Une meilleure relation entre parents et enfants, entre époux et épouse

-L’occasion de ne plus vivre sous la dépendance de la TV et d’échapper au conditionnement
qu’elle nous impose

-L’expérience d’une meilleure qualité de vie; (du temps pour la lecture, la
musique, le sport, les promenades, etc.)

-Et pour le chrétien, plus de temps à disposition pour son église, pour son
Dieu et pour son prochain.

Dans bien des situations il est préférable de ne pas avoir de télévision pour les raisons déjà nommées plus haut. Ceux qui ont supprimé leur TV ne le regrettent pas, telle est la conclusion que l’on peut tirer de l’enquête parue dans l’Hebdo en Suisse, comme de l’enquête du théologien Andries Knevel en Hollande.21

Personnellement, nous n’avons pas de TV à la maison. Cela nous donne de nombreux avantages. Le temps pour jouer d’un instrument, le temps pour partager nos joies et nos fardeaux ensemble, le temps pour faire des jeux et des bricolages. Si vraiment nous voulons à tout prix garder cet instrument dans nos maisons, il faut chercher d’autres alternatives pour éduquer le peuple de Dieu et lui apprendre à filtrer toute information venant d’un monde post-chrétien. Les chrétiens devraient alors avoir leur propre télévision avec leurs propres programmes.

4.1 La télévision chrétienne: est-ce possible?

Il est important de se rappeler que la télé en soi est une invention merveilleuse. Il existe certainement des chrétiens qui ont la fermeté morale de ne regarder que les programmes édifiants (comme des films sur la nature et sur des animaux par exemple), et qui éteignent la TV au bon moment, mais ils sont rares! La plupart des gens se laissent entraîner et se chargent la conscience de fantasmes, qui ne les quittent plus à longueur de journée! Pourquoi ne pas s’engager dans la prière pour que davantage de chaînes de télévision chrétiennes puissent voir le jour et transmettre l’enseignement de la Parole de Dieu. Plusieurs pays ont déjà une chaîne de télévision chrétienne. Depuis plus de 25 ans, la Hollande a sa télévision dirigée par des évangéliques et des réformés engagés. Ils font un travail extraordinaire, surtout en donnant la parole aux journalistes chrétiens. Ils apprennent au peuple de Dieu à porter un regard critique vis-à-vis de tout ce que nous pouvons entendre et voir ailleurs. N’est-ce pas urgent que les chrétiens aient la possibilité, durant toute une soirée, de dire et de chanter l’évangile de diverses manières ?

Mais malgré ces avantages, hâtons-nous de signaler que la plupart des chrétiens qui ont acheté une TV pour voir des programmes chrétiens (entre autre en Hollande et aux USA), regardent malheureusement aussi toutes les autres chaînes. Prions pour que Dieu donne un maximum d’occasions pour faire de la télévision un instrument constructif. Une autre solution serait la production de vidéos chrétiennes. Au lieu de voir un programme imposé, il est possible de choisir des films qui sont disponibles sur cassettes vidéo. Que tous ceux et celles qui aiment le Seigneur puissent rechercher sa volonté et agir en conséquence!

4.2 Conseils pour ceux qui regardent la TV (Mt 5.29)

-Les parents doivent décider ensemble ce que la famille va regarder

-Les parents doivent expliquer aux enfants pourquoi ils ne veulent pas qu’ils
regardent tel programme

-Examinez toujours le programme que vous regardez d’après Galates chapitre
cinq

-Les parents doivent être conséquents avec eux-mêmes: il ne peuvent interdire
aux enfants de regarder des programmes qu’ils regardent eux-mêmes

-Acceptez le moins de chaînes possible sur votre TV

-Refusez le zapping, soyez sélectifs

-Achetez une armoire pour votre TV, afin que vous ne voyez pas sans cesse l’écran

-Ne mettez jamais une TV dans la chambre de vos enfants

-N’acceptez pas que la TV soit allumée pendant les repas ou à l’heure du réveil

-Choisissez un horaire pour votre TV, limitez le temps

-Laissez la TV éteinte au minimum un jour par semaine.

J’espère que ces quelques considérations vous encourageront à prendre des dispositions en faveur d’une vie qui honore le Seigneur. L’Eglise de Jésus-Christ a besoin de vivre en accord avec le message qu’elle propage. Que le Seigneur nous vienne en aide. Vous savez en quel temps nous sommes: c’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des oeuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière (Rom 13.11-12).

Réflexion personnelle

1. Quelles sont vos émissions préférées et pourquoi?

2. Combien de temps consacrez-vous à la télévision par jour? Pourriez-vous
vous imaginer vivre sans elle et comment occuperiez-vous ce temps libre?

3. Reconnaissez-vous que la télévision a un grand impact sur vous ? De quelle
manière vous êtes-vous laissés séduire?

4. Allez-vous prendre des mesures pour mieux faire usage de la télévision?

5. Si Jésus était là, avec vous devant le poste TV, y a-t-il des émissions
que vous ne regarderiez plus?

Notes pour « Incursion au royaume de la télévision »
1F. Schaeffer, La Mort dans la Cité, MB, p. 78.
2Bruno Giussani, L’Hebdo, 6 juillet 1995, p. 49.
3Coopération No 35, 27 août 1997, p. 8,9.
4Henri Madelin, Le Monde Diplomatique, mai 1997, p. 32.
5Christian Bobin, L’inespérée, Gallimard, Paris, 1994, p. 24-25.
6Breyten Breytenbach, La Liberté, novembre 1993.
7Breyten Breytenbach, ibid.
8Pierre Michel Bourguignon, On vous en mettra plein la vue! Lecture et tradition, octobre 1991, p. 15.

9Michel Pittet, cité dans La Liberté du 24.5.94.

10Liliane Lurçat, Violence à la télé, Editions Syros, cité dans
L’Illustré, no 23-89.

11Pierre Michel Bourguignon, ibid., p. 4.

12Silvio Antoniano, Traité de l’éducation chrétienne des enfants,
Guignard, Troyes, p. 81.

13Liliane Lurçat, ibid.

14C’est ce qu’a révélé l’étude de Brandon CenterWall, de l’université de
Washington.

15Drago Arsenijeviç, Trente Jours, octobre 89, p. 6.

16Andries Knevel, Doe dat ding dan uit!, Kok, 1993, p. 10,

17Andries Knevel, ibid., p. 23.

18Janry Varnel, cité dans La Liberté du 24.5.94.

19Andries Knevel, ibid., p. 41-50.

20Hebdo du 23 février 1995, p. 46-50.

21Andries Knevel, ibid, p. 69


Du sein de l’immense troupeau des téléspectateurs qui s’accommodent, bon an, mal an, des menus de leurs chaînes préférées, il émerge parfois des originaux qui remettent en question la place et la salubrité de l’universel abreuvoir. Le dossier spécial que Promesses consacre à la télévision permettra d’entendre leurs voix.

En guise d’apéritif à la substantielle étude de Jan-Berth De Mooy, commençons par rappeler une vérité sur laquelle tout le monde s’accorde: « A l’évidence, la télévision influence désormais notre vision du monde, voire notre conception de l’Histoire. En quelques années, grâce au prodigieux développement des satellites et des équipements audiovisuels légers, elle a aboli les distances et le temps: chaque soir, dans son salon, le téléspectateur, européen, américain, japonais, est branché en direct sur la planète et se voit doté, par écran interposé, d’un prodigieux don d’ubiquité. (…) Nous habitons tous dorénavant un « village global », comme le prophétisait Marshall Mc Luhan, dans lequel chaque citoyen peut communiquer à la vitesse de la lumière et communier avec les autres terriens au même spectacle de l’actualité » (D. Simonnet, « Le monde est-il un téléfilm? » L’Express, 11 mai 1990, p. 58). Tout se passe donc, au premier abord, comme si l’être humain, en développant ses capacités d’observation du monde et ses moyens de communication, perfectionnait les outils de sa « divinisation ».

Dans cet ordre d’idées, il faut admettre que la TV n’est qu’un élément de plus d’une grande panoplie dont les constituants furent d’abord l’Image, la Musique, l’Ecriture, puis l’Imprimerie, la Photo, le Cinéma, et qui se complète de nos jours par les médias électroniques et informatiques les plus sophistiqués. Personne n’arrêtera le cours des choses – sauf Dieu bien sûr.

Pourtant, les questions posées par les esprits critiques sensibles aux dérives de l’empire télévisuel valent la peine d’être entendues. Voici quelques remarques glanées dans la presse.

Sur la valeur de la culture télévisuelle: « Mais de quelle culture s’agit-il? De par sa nature, la télévision tend à privilégier la forme sur le fond et à considérer le monde tel un gigantesque spectacle permanent. Une tendance d’autant plus affirmée qu’elle résulte directement de la contrainte commerciale et de la course à l’audience » (D. Simonnet, article cité). « La télévision influence désormais toutes nos traditions culturelles. C’est même elle qui leur donne une légitimité: elle nous dit quels films voir, quels livres lire, quels magazines acheter. Elle orchestre non seulement notre connaissance du monde, mais aussi notre connaissance des moyens de connaissance. Elle est devenue un « métamédia » qui transforme notre culture en show-business » (Neil Postman, sociologue américain, « On voit tout, on n’apprend rien », L’Express, 11 mai 1990, p. 62).

Sur la vision du monde offerte par le petit écran: « C’est une banalité que de le constater: la télévision est, par nature, un art du divertissement; elle transforme tout en spectacle, même lorsqu’elle prétend être sérieuse (…) La notion même de vérité en est bouleversée: il suffit que les images paraissent crédibles pour qu’elles soient considérées comme vraies (…) En fait, nous avons si bien accepté les règles de la télévision que nous ne nous posons même plus de questions sur le monde qu’elle nous décrit: celui-ci nous est naturel. L’insignifiant nous semble important, l’incohérence nous paraît saine. Nous sommes entrés dans une culture de la trivialité (N. Postman, art. cité).

Sur les émissions dites éducatives: « …les producteurs d’émissions culturelles et éducatives sont pris dans la même logique: s’ils veulent de l’audience, ils sont obligés de faire du spectacle (…) A la télévision, tout doit être immédiatement accessible pour tout le monde (…) Apprendre, cela exige de l’effort, de la concentration, de la persévérance, de l’esprit critique, du raisonnement… Pas de l’amusement. Le plaisir visuel n’est pas suffisant. Sauf peut-être pour s’initier aux recettes de cuisine » (N. Postman, art. cité).

Ces quelques réflexions indiquent la profondeur du mal. Toutefois, la plupart des dangers dénoncés par les esprits lucides de notre époque ne constituent pas, en général, une menace suffisante pour les inciter à brûler leur téléviseur pour mieux rêver à l’époque où, la télé n’étant pas née, tout le monde lisait sagement de bons livres… On préfère préconiser une « bonne » utilisation de la TV.

Un article intitulé: « Pouvez-vous laisser vos enfants regarder Chair de poule? » (M. Lambert, Le Nouveau Quotidien, 5 sept. 1997) se termine par la conclusion que de toute manière, les enfants ont depuis toujours apprécié les histoires qui font peur. Pour le docteur O. Bonnard, spécialiste de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à Lausanne, « s’il y a des émissions de ce type pour les enfants, c’est qu’il y a quelque chose de bon à y trouver »; pour le département Jeunesse de France 2, ces films ont un effet cathartique (purificateur), à l’instar de la tragédie grecque. Quand on connaît le contenu de ces séries morbides, on peut se demander qui va nous guider vers la « bonne » utilisation précitée.

De son côté, le Dr Raymond Abrezol, propagateur de la sophrologie en Suisse, et auteur d’un livre intitulé: « Se libérer de ses chaînes, la vie au-delà de la TV » (Ed. Jouvence, 1996), souligne: « La TV est un art de vivre, un phénomène social et culturel incontournable et envahissant. Par accoutumance progressive, elle entraîne une totale dépendance nécessitant parfois une désintoxication progressive. » Il vous propose alors de vous affranchir de la dictature télévisuelle par le moyen de 22 exercices basés sur la sophrologie, et de vous apprendre ainsi « non pas à vivre sans TV, mais avec une TV qui vous laissera le temps de lire, de vivre et d’aimer. »

René Blind et Michael Pool, dans la « Télévision buissonnière » (Ed. Jouvence, 1996), s’attachent à dénoncer les effets pervers de la TV sur le comportement et le développement de l’enfant. Ils espèrent, en terminant: « Si en refermant ce livre, vous avez changé la place de votre téléviseur, au moins dans un sens figuré, nous n’aurons pas ouvré en vain. Si votre regard s’est détourné de l’écran pour se diriger vers l’enfant, si surtout votre enfant découvre que vous êtes le maître, sinon de l’univers comme son héros préféré, du moins de la boîte à images, notre objectif sera largement atteint. »

Claude Bovay, collaborateur à l’Institut d’éthique sociale de Lausanne, donne ce conseil à propos de certains dessins animés violents et imprégnés de la religiosité du Nouvel Age, tels que Les Chevaliers du Zodiaque: « Face à une télévision qui le fascine en lui assénant des images porteuses de valeurs religieuses et éthiques pour le moins discutables, il importe de chercher la solution qui aide l’enfant à prendre ses distances, à ne pas être captivé et captif » (La Vie Protestante, 14 déc. 1990, Hebdo p. 4).

On le constate, la « bonne » utilisation de la TV ne semble pas chose aisée. Conscience critique de notre temps, Liliane Lurçat, directrice honoraire au Centre national de la recherche scientifique, France, décortique avec précision et réalisme les mécanismes qui font d’un être en devenir un otage, non seulement de la TV, mais de ceux qui en dictent les contenus, dans son ouvrage « Violence à la télé: l’enfant fasciné » (Ed. Syros Alternatives, 1989). Elle fait ce triste constat: « Les jeunes générations ont été élevées avec la télévision; elles n’ont plus aucune distance par rapport à la télévision et ne savent souvent pas la gérer, ni pour eux-mêmes, ni pour les enfants ».

A cause de voix comme celle-ci, capables de s’élever pour réclamer un assainissement des programmes TV, certains pays ont parfois adopté des critères de sélection plus sévères, ou ont consenti à des aménagements de la grille horaire moins défavorables aux enfants. Des systèmes électroniques permettent aux parents de bloquer la diffusion de certaines émissions (voir Time du 9 février 1996: « Chips ahoy », p. 42). Cependant, étant donné le flou des critères de sélection, leur disparité selon les pays, on peut douter de l’efficacité de telles mesures. Par ailleurs, l’ensemble de la population est globalement exposé à une inflation de violence gratuite, d’immoralité sans frontières, et de concepts de plus en plus ouvertement anti-chrétiens.

Au fait, et les chrétiens dans tout cela?

Affirmer qu’eux aussi, dans leur grande majorité, sont absents du débat, et qu’ils ferment les yeux sur la nature et l’inspiration véritables des choses qui leur sont montrées à domicile, n’est sûrement pas exagéré. Dans ce domaine comme dans d’autres, « les enfants de ce siècle sont plus avisés (…) que ne le sont les enfants de la lumière » (Luc 16.8), et ces derniers font preuve de moins de discipline personnelle que ceux qui « s’imposent toute espèce d’abstinences » pour obtenir des récompenses terrestres (1 Co 9.25). Mais puisque les hommes sans Dieu s’alarment des effets ravageurs de l’industrie télévisuelle, n’est-il pas temps que nous aussi, les chrétiens, cessions de faire preuve de complaisance à l’égard de ce qui ruine nos sociétés, et saisissions ce problème à bras le corps?


Editeur: Centre Biblique Européen, C.P. 2386, CH-l 002 Lausanne
Diffusion: La Maison de la Bible, Trési 6, CH-l 028 Préverenges, Suisse

Un ouvrage concis et excellent sur le « channeling » vient de sortir de presse. Appelé ainsi par le Nouvel Age, cette pratique n’est en fait rien d’autre que la « possession spirituelle volontaire » (p. 2). Beaucoup d’avis humanistes ont été émis à ce sujet. On définit la possession démoniaque comme la production d’hallucinations par un malade mental, ou comme l’expression de notre inconscient, comme l’émergence de notre « moi » divin, ou encore comme l’activité d’un « Moi supérieur ». Mais la Bible est rarement consultée par la parapsychologie, elle est même refusée. Pourtant, William James, père du pragmatisme et l’un des pionnier de la psychologie occidentale, avait prédit le contraire: « Je ne doute pas une seconde que la théorie des démons reviendra à la mode. Il faut vraiment avoir l’esprit « scientifique », être aveugle et ignorant pour ne pas l’envisager » (p. 4). Ce petit ouvrage veut précisément donner un avertissement sérieux contre le channeling, vieille pratique du spiritisme sous un nom nouveau. Les auteurs répondent à 28 questions, réparties en six chapitres, qui soulignent la gravité du spiritisme moderne et ses conséquences terribles pour ceux qui se trouvent sous la domination des puissances des ténèbres. Bible en main, ils montrent aussi la voie de la délivrance par Jésus-Christ.

I. Channeling

(Questions l-7)

Le channeling est très populaire de nos jours. Pourquoi donc ce regain d’intérêt pour les choses occultes? Parce que nous vivons dans un monde de plus en plus sciento-technologique, où la raison et l’expérience seules comptent. Le monde devient de plus en plus impersonnel, et les gens ne trouvent pas de réponse aux questions fondamentales: Qui suis-je? Pourquoi suis-je ici? Que se passe-t-il après la mort? etc. Alors on se tourne vers l’irrationnel, l’ésotérisme, l’occultjsme. Le channeling n’est pas une fantaisie. Les channelers sont des médiums, canaux des esprits malins. Une étude menée auprès de 700 ethnies modernes a montré que 74% des personnes consultées acceptent la réalité de l’existence des bons et des mauvais esprits. A travers l’histoire, il y a toujours eu des spirites. Les grandes religions l’enseignent également. Des channelers eux-mêmes « manifestent une connaissance, un pouvoir et des capacités qu’ils n’ont pas lorsqu’ils ne sont pas en transe » (p. 10). Jésus lui-même chassait des démons. Comment, dès lors, nier l’existence des esprits? Mais il est aussi important de les identifier et de discerner leurs objectifs maléfiques. Emanuel Swedenborg, un des médiums les plus connus, a déclaré ceci: « Quand des esprits parlent à un homme, que celui-ci fasse attention de n’en rien croire; car ils disent presque n’importe quoi. Ils inventent… ils racontent tant de mensonges accompagnés d’affirmations solennelles qu’un homme en serait étonné;… si quelqu’un les écoute et les croit, ils continuent à tromper et à séduire de mille et une façons… Que les gens soient sur leur garde et ne leur fasse pas confiance ». (p. 12). Le vrai but des démons est de donner de fausses informations, de tromper et de séduire les hommes tout en masquant leurs objectifs maléfiques (2 Cor 11.14; 1 Tim 4.1).

II. Caractéristiques du channeling

(questions 8-13)

La « transe » peut se manifester de différentes façons: chute à la renverse ou dans un profond sommeil, visage et lèvres crispés, respiration différente, traits du visage et voix changés, etc. Elle s’exprime par l’écriture, la peinture, le chant, la danse, le langage, l’enseignement, ou les conseils prononcés. Il y a deux catégories de channeling: « l’intentionnel » et « le spontané ». Cela peut aller de la transe légère, où le médium garde toute sa conscience, à la perte de conscience. Dans l’automatisme, le démon garde le contrôle d’une partie du corps. Il peut y avoir matérialisation des images des défunts, déplacement d’objets, etc. « Il est universellement reconnu qu’en dehors du contact avec les esprits, le médium n’a aucun pouvoir » (p. 16). Ces états modifiés (transes) peuvent se produire par la drogue, la méditation, le yoga, l’hypnose, etc. Ce sont des communications mystiques sous toutes sortes de formes. Ces esprits mensongers peuvent prétendre être tel ou tel défunt, ce qui est tout à fait faux, car les morts ne peuvent plus se déplacer, leur sort étant définitif après la mort (Luc 16.19-31; Hb 9.27; 2 Pi 2.9). Ils prétendent aussi que les morts ne seront pas jugés. « De cette manière les esprits dupent l’homme en l’amenant à rejeter ce que la Bible enseigne sur Dieu, Christ, sa mort, la condition pécheresse de l’homme, la nécessité du salut, le jugement final et l’enfer (p. 19). Ils nient l’existence du diable et leur font croire que la mort ne présente aucun danger. Ces « guides spirituels », les mauvais esprits, font croire aux channelers qu’ils font partie de leur « inconscient créatif ». Derrière la parapsychologie se cachent ces démons qui s’évertuent à présenter cette pratique comme « scientifique », sous différents termes: « intelligence divine », « conscience supérieure », « pouvoirs psychiques », « thérapie de l’après-vie », « psychologie transpersonnelle », « psychiatrie transculturelle », « métapsychiatrie ». Ils veulent que les gens prennent ces pratiques pour « de simples fonctionnements de l’esprit humain » (p. 22).

III. La théologie du channeling

(questions 14-15)

Son enseignement sur Dieu, Jésus, l’homme, le péché, le salut, la mort, Satan, est totalement faux. Les auteurs donnent des exemples frappants de démons qui, sous de faux noms, enseignent exactement le contraire de ce que dit la Bible. Ils nient l’existence du diable, se font les avocats de l’occultisme, enseignent que Dieu est impersonnel, recommandent d’être égoïste, nient que Christ soit mort pour expier et pardonner les péchés, nient l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ en le présentant comme un simple homme, affirment que les hommes sont Dieu et insistent sur l’inexistence du mal (p. 29). Pourtant, s’il est une réalité qui crève les yeux, c’est bien l’existence de Satan et de ses ravages causés par les puissances des ténèbres, mais le monde les ignore le plus souvent.

IV. Channeling et sujets apparentés

(questions 16-l 8)

«L’hypnose a toujours été liée au phénomène occulte, du yoga au mesmérisme » (p, 32),

Dans la médecine on se laisse de plus en plus séduire par l’hypnose « pour intégrer les personnalités multiples dans une seule personnalité originelle ». « S’il est exact que ces personnalités multiples sont différents esprits, les psychologues professionnels, croyant aider les gens, les poussent en réalité à accepter leur cas de possession démoniaque » (p. 33). D’autre part, il y a « une relation directe entre le phénomène du channeling et l’origine de centaines de sectes » (p. 34). Nous apprenons que des « religions associées au channeling, sont entre autres les sui- vantes: l’islam, le bouddhisme, le shintoïsme et l’animisme » (p, 35).

V. Un exemple contemporain de révélations reçues par channeling: Eckanhar

(Questions 19-20)

Les auteurs présentent cette secte religieuse antichrétienne fondée par Paul Titschell. Elle insiste sur les « expériences extra-corporelles » ou « voyages d’âme » en se réclamant de la plus ancienne religion du monde, fondée par un habitant de Vénus. « Il s’agit d’un mouvement aux origines très contestables où se mélangent tromperie, contradictions et pratiques extrêmement dangereuses » (p. 37).

VI. Analyse et critique du channeling

(questions 21 -28)

Il puise sa puissance à une source satanique. Presque tout est dit quand on lit le Dr Jon Klimo, psychologue: « Dans la mesure où les églises présentent le channeling comme un culte des démons et une communion avec les esprits étrangers, et l’interdisent elles abdiquent leur rôle légitime qui est de nous reconnecter avec notre Source commune, notre sous-jacente Réalité ». Elles nous empêchent donc « de revenir à la vérité des vérités… selon laquelle nous sommes Dieu » (p. 38). En fait, le devoir de l’Eglise est de faire exactement l’inverse de ce que prétend le Dr Klimo: elle doit démasquer ce culte aux démons, avertir contre ces dangers éternellement mortels du channeling et revenir à la vérité des vérités: Dieu est souverain et tout-puissant et nous sommes ses créatures. Corrompus depuis la chute par le péché, nous avons besoin d’un Sauveur, Jésus-Christ, qui nous délivre de la puissance des ténèbres par son ouvre salvatrice. Ces puissances démoniaques maléfiques sont une réalité, et elles veulent la perte de l’homme. De multiples témoignages confirment cette réalité de l’ existence du diable et des démons: l’histoire et la religion, la quasi-totalité des cultures anciennes et modernes, les occultistes et les cas de possessions démoniaques. « Le but principal d’un démon est la tromperie spirituelle, camouflée ou invisible » (p. 42). Satan existe bel et bien, et il est l’ennemi de nos âmes. Il a été Meurtrier dès le commencement et père du mensonge (Jn 8.44). La Bible nous avertit aussi contre les ruses et les techniques du diable (1 Cor 2.11; 11.3; Eph.6.11). Plusieurs cas de meurtres sont mentionnés, imputables au channeling (p. 44-45). « L’effet combiné des révélations par channeling et des expériences proches de la mort peut se traduire par une augmentation des cas de suicides et d’euthanasie » (p. 45). « Tout au long de leur histoire, l’occultisme, le spiritisme, la parapsychologie ont à leur « actif » des milliers de cas d’aliénation mentale, de suicide, de paralysie, de cécité, etc. » (p. 48). La Bible nous informe sur des cas de possessions aux effets désastreux (Mat 8.28; Luc 8.27; Marc 9.25; Luc 11.14; Mat 17.15; Luc 8.26-35; 13.11-17).

Certains channelers se sont pourtant tournés vers Dieu, s’étant repentis de leurs péchés. Mais leur délivrance n’a pas été sans grand combat. A la fin de la brochure, nous trouvons une prière pour aider ceux qui ont eu affaire au channeling (p. 54) et quelques conseils importants. Pour croître dans la voie nouvelle en Christ, il faut lire régulièrement la Bible, trouver une « église qui honore Christ » et qui entoure la personne par ses prières. Un chrétien s’inquiéterait-il sans raison d’une possible influence? Rappelons que la guerre spirituelle est bien réelle, mais Satan et ses anges sont soumis à l’autorité de Dieu et à sa volonté souveraine, et Dieu nous protège si nous restons dans la soumission (Eph 6.11-l3; Jac 4.7; 1 Jn 4.4). Si une personne touche à une quelconque forme d’occultisme, qu’elle abandonne immédiatement ces pratiques, se repente de ses péchés et livre sa vie à Jésus-Christ.

A la fin de la brochure, on trouve une petite liste d’ouvrages sur l’occultisme. Les notes bibliographiques qui suivent sont très utiles pour approfondir le sujet. Le petit ouvrage est bien documenté. Nous aurions aimé que les auteurs consacrent un peu plus de place aux conseils destinés à ceux qui désirent abandonner les pratiques occultes, pour suivre sincèrement Christ. Une liste plus exhaustive d’ouvrages à ce sujet serait également utile.

Mais ces quelques suggestions ne nous retiennent pas de recommander vivement cette étude.

H. LÜSCHER

Écrit par


Editeur: Europresse, B.P. 505, 71322 Chalon-sur-Saône cedex, France

Comment suivre l’exemple apostolique et se faire tout à tous (1 Cor 9.20-23) dans une société qui veut surtout être amusée et séduite? Comment servir Dieu fidèlement parmi une génération qui ne croit plus à l’existence de la vérité ou des valeurs absolues? Est-ce que Paul nous donne carte blanche pour l’évangélisation ? Approuverait-il toute forme d’excitation religieuse?

Confronté d’une part à la transformation de nombreuses vies et parfois de villes entières, et d’autre part aux critiques de fidèles serviteurs de Dieu, le pasteur Jonathan Edwards écrivit cet essai pour exposer les événements du Grand Réveil à la lumière de la parole de Dieu. Son examen se fait par une explication et une application de 1 Jean 4.1.

S’il commence en soulignant que l’apôtre Jean nous met en garde contre deux dangers, d’une part une crédulité exagérée et d’autre part l’existence de nombreuses contrefaçons, Edwards n’est pas fermé à la possibilité que Dieu fasse de nos jours des choses nouvelles. Au contraire, il affirme (page 28) que « les prophéties de l’Ecriture nous encouragent à penser que Dieu a des choses à accomplir que personne n’a encore jamais vues ».

Bien sûr, nouveauté n’est pas garantie d’authenticité; spectaculaire n’est pas synonyme de spirituel. Le premier chapitre est donc consacré à ce qui ne prouve rien, ni d’un côté, ni de l’autre. Edwards examine avec beaucoup de sagesse les arguments des opposants au Réveil et nous rappelle que, si Dieu est parfait, ses serviteurs ne le sont pas. L’imperfection caractérise tout notre service ici-bas.

De la connaissance de l’homme et de ses égarements, l’auteur passe, au chapitre 2, aux preuves bibliques d’une ouvre du Saint-Esprit. Combien il est nécessaire de retrouver ces critères aujourd’hui! Le vrai Jésus est exalté; les intérêts de Satan sont combattus; le respect pour les Ecritures est accru; l’erreur est exposée; l’amour pour Dieu et le prochain augmente.

Le dernier chapitre est consacré à l’application des principes tirés de 1 Jean 4.1. Edwards donne quelques avertissements aux adversaires comme aux amis du Réveil. Aux premiers il dit, page 103, qu’ « il n’y a encore jamais eu une seule grande manifestation de Dieu dans le monde sans que de nombreuses difficultés ne l’accompagnent ». Tandis qu’aux amis, après avoir insisté sur le fait que selon 1 Cor 13, les grâces ordinaires sont de loin plus excellentes et glorieuses que les grâces extraordinaires (page 111), il dit qu’il préférerait « jouir pendant un quart d’heure seulement des douces influences du Saint-Esprit, plutôt que d’avoir des visions et des révélations prophétiques pendant toute une année » (page 115).

De nos jours, où critiquer est souvent regardé comme un des sept péchés mortels, ce livre nous aidera à exercer notre discernement avec vigilance et humilité. Edwards fait l’aveu (page 121) : « . je suis aujourd’hui à la fois plus charitable et plus intraitable que je ne l’ai été naguère. D’une part, je trouve chez les hommes impies de plus en plus de choses qui peuvent contrefaire la piété et en donner une belle apparence. A l’inverse, la corruption qui continue de résider chez les vrais croyants me semble posséder de plus en plus de manières de les faire apparaître comme des hommes charnels, à la foi morte, comme des hypocrites plongés dans la mort ».

Tony HYNES



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(2 Rois 4.8-37)

Votre équipe favorite vient de perdre le match qu’elle ne devait pas perdre. Des mois de travail ruinés en 90 minutes. La déception vous envahit et vous paralyse. On revit comme un cauchemar le but encaissé ou l’échec de son attaquant de pointe. Pourquoi ont-ils si mal joué? Si seulement ils pouvaient rejouer le match, mais chacun sait qu’on ne peut refaire l’histoire!

On peut être déçu par son équipe favorite, mais on peut aussi être déçu de Dieu. Un accident de circulation, la maladie d’un proche, un échec dans la vie professionnelle, et voilà que les questions et les doutes vous envahissent. Pourquoi Dieu a-t-il permis ce drame? Pourquoi n’est-il pas intervenu? Pourquoi a-t-il fait si mal les choses? Sur le moment, on est déçu de Dieu et certains en restent là, bloqués dans leurs désillusions. D’autres, avec le temps, comprennent la vie et Dieu autrement. La parole qui affirme que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom 8.28) devient une réalité. Dieu est plus grand et meilleur que ce qu’ils avaient imaginé. Il est vraiment le Père et le Souverain.

Le récit de la rencontre entre Elisée et la Sunamite (2 Rois 4.8-37) peut être lu de deux manières. On peut être sur- pris et déçu d’Elisée, comme on peut être surpris et déçu en bien d’Elisée!

Elisée étonne. Le prophète ne semble pas agir avec la même facilité que dans les autres récits. Pour une fois, Elisée rencontre l’échec. Le bâton qu’il fait porter d’urgence sur l’enfant décédé ne produit aucun résultat: « Guéhazi les avait devancés, et il avait mis le bâton sur le visage de l’enfant; mais il n y eut ni voix ni signe d’attention. Il s’en retourna à la rencontre d’Elisée, et lui rapporta la chose, en disant: L’enfant ne s’est pas réveillé » (v.31). Ce revers n’est que le plus manifeste du récit. Il n’est que la pointe de l’iceberg. Derrière l’échec du bâton, se cache un ensemble de difficultés.

En reprenant le récit depuis le début, on constate qu’Elisée est incapable de connaître le besoin manifeste de la Sunamite. Pour la récompenser de son hospitalité, il offre de parler pour elle « au roi ou au chef de l’armé » (v.13), mais cela ne correspond à aucune nécessité chez la femme. C’est Guéhazi, serviteur d’Elisée, qui doit rappeler à son maître ce que tout voyageur aurait rapidement découvert: « Elle n’a point de fils et son mari est vieux » (v.14). Elisée a pourtant mangé régulièrement à sa table. Il a profité d’une demeure permanente construite spécialement à son intention. Malgré cela, il semble ignorer le besoin le plus manifeste de la Sunamite.

Cette ignorance des besoins de la femme est confessée ouvertement lorsque la Sunamite vient implorer le prophète suite au décès de son fils. Elle s’est jetée aux pieds d’Elisée, mais celui-ci ne connaît pas son besoin: « Son âme est dans l’amertume, et l’Eternel me l’a caché et ne me l’a point fait connaître » (v.27).

Elisée, qui voit tout et sait tout d’habitude, semble ici limité, rigide même. Non seulement, il ignore les besoins de la femme, mais la communication avec la Sunamite semble difficile. Le premier dialogue entre les deux étonne tout particulièrement. Elisée demande à Guéhazi d’appeler la Sunamite, et quand celle-ci se tient devant lui, le prophète demande à son serviteur de transmettre sa demande: « Elle se présenta devant lui. Et Elisée dit à Guéhazi: Dis-lui. » (v.12-13). Elisée utilise Guéhazi comme on utilise un interprète. Le prophète ne parlait-il pas la même langue que la femme? A trois reprises, alors que la femme est tout près de lui, dans la pièce voisine, Elisée se sert de Guéhazi comme d’un courrier ou d’un huissier pour appeler la femme et lui parler (v.12, 15,36). Lorsqu’Elisée voit la femme venir à sa rencontre au Carmel, il envoie son serviteur au devant d’elle pour prendre de ses nouvelles au lieu d’attendre simplement son arrivée. Systématiquement, Guéhazi se tient entre le prophète et la femme.

Le rapport difficile entre Elisée et la Sunamite se manifeste aussi du côté de la femme qui semble douter du prophète. Quand Elisée lui annonce la naissance d’un fils, elle répond: « Non! mon seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante » (v .16). Des années plus tard, lorsque le malheur frappe son enfant, elle rejette le blâme sur Elisée: « Ai-je demandé un fils à mon seigneur? N’ai-je pas dit: Ne me trompe pas » (v. 28). Quand Elisée demande à Guéhazi de placer le bâton du prophète le plus rapidement possible sur le visage de l’enfant, la femme reste insatisfaite, doutant de l’efficacité d’une telle mesure. Elle insiste pour que le prophète se déplace en personne: « La mère de l’enfant dit: L’Eternel est vivant et ton âme est vivante! je ne te quitterai point. Et il se leva et la suivit » (v.30). La femme semble d’ailleurs douter de tout le monde, car elle ne fait confiance ni à son mari ni à Guéhazi, leur mentant froidement pour cacher le décès de son enfant (v.23, 26).

Une dernière difficulté éprouvée par Elisée transparaît dans la résurrection de l’enfant puisque le prophète doit s’y reprendre à deux reprises pour guérir totalement l’enfant. Dans tout ce récit sur la Sunamite, Elisée semble peiner contrairement aux autres épisodes de sa vie où difficultés et épreuves sont mâtées sans peine. Mais on aurait tort de s’arrêter à cette lecture négative du texte, car une étude plus attentive jette une lumière toute différente.

Une femme remarquable

Avant de le faire, un arrêt sur la femme est nécessaire. Le comportement de la Sunamite peut, lui aussi, être lu de manière négative ou positive. Négativement, nous l’avons dit, la femme ne fait confiance à personne. Mais cette conclusion est hâtive.

Pour commencer, on aurait tort de critiquer la femme pour son manque de confiance à l’égard de son mari. L’homme manque totalement de sensibilité et d’intérêt pour son fils. Lorsque l’enfant est mourant, le père se contente de le remettre à un serviteur pour que celui-ci le porte à sa mère. Lui-même ne daigne même pas interrompre son travail. Quand la Sunamite lui demande un moyen de transport, le mari a déjà oublié la maladie de son fils: « Pourquoi veux-tu aller aujourd ‘hui vers l’homme de Dieu? Ce n’est ni nouvelle lune ni sabbat » (v.23). Aucune question sur la santé de l’enfant. Le père n’aurait-il pas d’amour pour son fils ou a-t-il sous-estimé la gravité des maux de tête (v.19). Dans le meilleur des cas, son comportement n’encourage pas la confiance. Quand la Sunamite répond « tout va bien » (v.23), son mensonge a pour seul but de gagner du temps. Puisque le mari ne s’intéresse pas à l’enfant ou a tant de peine à comprendre la gravité d’une situation, pourquoi perdre du temps avec quelqu’un qui ne sera de toute façon d’aucune utilité?

Le manque de confiance envers Guéhazi ne doit pas non plus être vu trop négativement. La femme veut voir Elisée le plus rapidement possible et tous les moyens sont bons pour contourner les obstacles dressés sur son chemin. La Sunamite traite Guéhazi comme elle a traité son mari. D’un « tout va bien » (v.26), elle l’écarte de son chemin pour se hâter vers le prophète.

Concernant le rapport avec Elisée, il n’est pas correct de dire que la Sunamite ne fait pas confiance au prophète. Rarement attachement plus grand n’a été observé. Non seulement elle l’invite régulièrement à sa table, mais elle fait construire pour lui une chambre permanente. Comme signe d’accueil et d’hospitalité, il est difficile de faire mieux. Plus tard, lorsqu’elle est confrontée au décès de son fils, elle fait tout pour rejoindre le prophète et implorer son aide. Lorsque Elisée envoie Guéhazi avec son bâton, elle insiste pour que le prophète se déplace personnellement. La suite de l’histoire montre que la femme avait raison de presser le prophète, puisque le bâton n’a pu redonner la vie à l’enfant. De plus, Elisée n’a jamais promis que le bâton redonnerait la vie (nous reviendrons sur ce détail ultérieurement). Certes, Guéhazi a interprété l’ordre de son maître dans ce sens (v.31), mais Guéhaz manque souvent de discernement comme le montre l’histoire de Naaman (2 Rois 5.20-27). Il interprète mal aussi le geste de la Sunamite lorsqu’elle s’est jetée aux pieds d’Elisée (v.27): s’étant arrêté sur les paroles de la femme qui lui avait dit que tout allait bien, il ne discerne pas l’amertume qui remplit son cour.

Venons-en maintenant à la réponse de la femme face à l’offre d’une descendance: « Non! mon seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante! » (v.16). Sa réaction mitigée est souvent mal comprise, car on imagine que la femme doute de l’accomplissement d’une telle parole. Selon cette interprétation, la femme serait stérile et douterait pouvoir engendrer un enfant. Mais jamais le mot « stérile » n’est mentionné dans le texte. Guéhazi dit simplement: « Elle n’a point de fils, et son mari est vieux » (v.14).

Le problème de la femme est probablement d’ordre génétique. La femme ne peut pas garder les enfants qu’elle engendre, car ceux-ci, affectés d’une maladie génétique, dépérissent rapidement.

Cette hypothèse éclaire tout le texte. A l’annonce d’une nouvelle naissance, la femme exprime ses craintes: « Non! mon seigneur… ne trompe pas ta servante! » (v.16). Elle ne veut pas encore une fois avoir un enfant pour le perdre ensuite. La douleur est trop grande. Mieux vaut ne pas engendrer d’enfant dans ces conditions. Plus tard, lorsque l’enfant meurt, les premières paroles de la Sunamite à Elisée confirment ce point de vue: « Ai-je demandé un fils à mon seigneur? N’ai-je pas dit: Ne me trompe pas? » (v.28). La femme ne voulait plus d’enfant pour ne plus être déçue.

Cette analyse de la situation explique aussi pourquoi Elisée ne mentionne pas l’absence d’un enfant quand il évoque les besoins de la femme (v.13). Il sait que la femme n’a pas un problème de stérilité, car il la connaît bien. Guéhazi, par contre, l’homme au discernement limité, s’arrête aux apparences. La femme n’a pas d’enfant et son mari est vieux. Un enfant résoudrait donc le problème. Manifestement, ce n’est pas l’avis de la Sunamite.

Elisée, un homme remarquable

Elisée n’est pas dépassé par les événements, mais manifeste, au contraire, une maîtrise remarquable. Relevons pour commencer que le miracle de ce récit est l’un des plus grands accomplis sur terre. La mort est l’ennemi le plus tenace, le dernier à être détruit (1 Cor 15.26). Seuls quatre personnes, en dehors de Jésus, ont ressuscité un homme: Elie, Elisée, Pierre et Paul. La résurrection du fils de la Sunamite est une page des plus lumineuses de l’histoire de la révélation.

L’échec du bâton n’est un échec que pour ceux qui ont mal écouté le prophète. Elisée n’a jamais affirmé que le bâton redonnerait la vie à l’enfant. Certes, souvent le prophète utilise un objet pour accomplir un miracle (son manteau, du sel sur un plat neuf, de la farine, l’eau du Jourdain), mais à chaque fois, le geste est accompagné d’une parole prophétique. Rien de tel ici. Un simple ordre à placer le bâton sur le visage de l’enfant. Elisée voulait peut être simplement indiquer par ce geste que tout n’était pas terminé. Que le prophète avait encore un mot à dire. L’intervention rapide de Guéhazi était nécessaire pour éviter que le mari, alerté par l’odeur du cadavre, n’enterre prématurément le corps.

La double intervention sur le corps de l’enfant n’est pas à mettre sur le compte d’un échec partiel. Si le corps ne fait que se réchauffer la première fois, ce n’est pas parce qu’Elisée est incapable de guérir immédiatement l’enfant. Le prophète veut montrer que le problème de l’enfant est double. Il y a la mort, mais aussi la maladie génétique. Redonner vie à l’enfant sans le guérir de sa maladie, ce n’est que retarder la mort de quelques mois. Elisée redonne la chaleur au corps, mais aussi le souffle de vie. Il redonne la vie au corps, mais le débarrasse aussi de son mal héréditaire.

Parmi différentes déficiences génétiques susceptibles d’entraîner la mort, il est possible que l’enfant ait été atteint de mucoviscidose, maladie caractérisée par des troubles respiratoires chroniques. En effet, « le petit garçon éternua sept fois » (v.35) au moment de reprendre vie, ce qui pourrait indiquer la guérison définitive de son mal.

L’intervention d’Elisée annonce l’ouvre de Christ qui est venu guérir les hommes, non seulement de leurs maladies physiques, mais de leur nature pécheresse héritée en Adam. Chaque geste d’Elisée a sa raison d’être, ce qui est vrai aussi de Jésus. Quand ce dernier guérit un aveugle en deux étapes à Bethsaïda, c’est pour illustrer les deux étapes fondamentales de son ministère (Marc 8.22-26)1. Les miracles physiques qui ont suscité la foi et l’admiration des disciples (Pierre confesse pour la première fois que Jésus est le Christ: Marc 8.29) ne sont pas le mot de la fin, car c’est la passion du Christ qui est la pierre angulaire de son ministère (Marc 8.31). C’est par sa mort que Christ sauve les hommes de la perdition éternelle. Jésus, comme Elisée, guérit les hommes d’une maladie héréditaire. Le corps d’Elisée étendu sur le corps de l’enfant (bouche sur bouche, yeux sur yeux, mains sur mains) donne la vie totale, tout comme le corps de Jésus a été offert pour nous donner la vraie vie. En Christ nous avons reçu une nouvelle humanité, tout comme le fils de la Sunamite est délivré de son hérédité mauvaise.

Dans ce récit, Elisée domine la situation comme à son habitude. Il n’est pas un surhomme, mais son aisance est liée à son appel d’annoncer le ministère du Christ. La seule limite au pouvoir d’Elisée est l’ignorance des besoins de la Sunamite lorsque celle-ci vient lui annoncer la mort de son fils: « Son âme est dans l’amertume, et l’Eternel me l’a caché et ne me l’a point fait connaître » (v.27). Notons que l’ignorance d’Elisée n’est pas totale. Quand la femme se jette à ses pieds, il comprend que son geste trahit l’amertume. Contrairement à Guéhazi qui n’a rien saisi à la souffrance de la femme, le prophète discerne dans la posture de la Sunamite la désolation. Tout ce qu’il ignore est l’origine du problème, mais dès que la femme mentionne son fils (« Elle dit: Ai-je demandé un fils à mon seigneur?N’ai- je pas dit: Ne me trompe pas? » v.28), Elisée comprend qu’elle fait allusion à la mort de ce dernier. Quelques mots suffisent au prophète pour tout comprendre, car Elisée n’est pas borné comme Guéhazi. Néanmoins, le prophète, malgré sa sensibilité, ne sait pas tout.

Cette limite à son pouvoir n’handicape pas son ministère. Elisée sait que l’Eternel est avec lui. De plus au travers de cette légère limitation de sa connaissance, Elisée annonce Christ une fois de plus. Jésus est omniscient excepté pour la date de son avènement (Mat 24.36).

Le thème des intermédiaires

Avant de clore cette étude, il convient d’attirer l’attention sur le thème des intermédiaires. La femme rejette tout intermédiaire entre elle et l’Eternel à l’exception d’Elisée. Elle écarte tour à tour son mari, le serviteur d’Elisée, le bâton d’Elisée. Elle n’a d’intérêt que pour le prophète. Son attachement est total du début à la fin. Il y a d’abord accueil du prophète (une demeure permanente lui est construite), puis refus de le quitter (v.30).

Elisée est apprécié non parce qu’il pourrait servir d’intermédiaire entre la femme et les plus hautes instances politiques et militaires du pays (« Faut- il parler pour toi au roi ou au chef de l’armée? » v.13), mais parce qu’il est le représentant de Dieu. Notons en passant que si Elisée n’a pas directement parlé à la femme lorsqu’il lui propose d’intervenir en sa faveur auprès du roi ou du chef de l’armée (v.12-13), ce n’était que pour mieux souligner le thème des intermédiaires.
L’attachement de la femme pour Elisée est remarquable et doit nous stimuler à nous attacher au Messie qu’Elisée annonce. On ne peut échapper à la perdition éternelle qu’en s’attachant sans restriction à Jésus-Christ. Il est l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin de toutes choses (Apoc 22.13). Avec Jésus, on ne peut être que déçu en bien.

D.A.
1D. Arnold, « Une guérison en deux étapes », in Ichthus 135, pp. 21-24.

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