PROMESSES
Editions Contrastes à 1806 St-Légier – La Maison de la Bible à Préverenges
et BP 19 à F-69813 Tassin
La crise actuelle plonge l’homme dans l’insécurité et dans l’angoisse. Il est mal dans sa peau, surtout en Occident, où l’égocentrisme et l’individualisme sont très marqués. Comme de surcroît il est déçu du scientisme, du technicisme et de l’économisme, il se tourne volontiers vers l’irrationnel. Dans ce climat, nous, saluons donc vivement l’ouvrage de Paul Ranc qui, simplement et courtement, s’attache à décrire quatre mouvements qui « représentent l’état d’esprit de notre génération » (p.8), fortement attirée par le « paranormal ».
L’apôtre Paul, en 2 Cor 10. 3-6, parle de « raisonnements » qui sont des « forteresses » à renverser. Mais pour les renverser, il faut les connaître, les évaluer. Aussi l’auteur du livre nous informe-t-il des fondements occultes communs à ces quatre mouvements; derrière l’historique, les caractéristiques et les doctrines de ces « marchands de bonheur », nous voyons ainsi se profiler les puissances des ténèbres. Salutaire avertissement!
La Sophrologie (p. 11 à 39)
N’est-elle vraiment qu’une simple « méthode de relaxation »? L’histoire de la sophrologie est récente. Son fondateur, le Dr Alfonso Caycedo, médecin, « oriente sa carrière peu à peu vers la psychiatrie », mais est déçu ensuite par la « technique médicale psychiatrique » qui lui paraît inhumaine. Il découvre alors l’hypnose et l’introduit comme « hypnose médicale » sous la forme d’autosuggestion. Par la suite, il remplace ce mot par celui de « sophrologie » (p.13). Un peu plus tard, il découvre la « phénoménologie » (« l’étude des phénomènes présents à notre conscience ») (p.13-14) qui l’influencera par la suite. Marié avec une fervente adepte du yoga, il voyage aux Indes et au Japon pour approfondir l’hindouisme et le zen. Il remplace l’hypnose dans les exercices de relaxation dynamique par « une technique yogique ». 1971: création d’un « centre sophrologique ». 1982: ouverture de la première « Faculté de sophrologie » à Bogota. 1983: fondation d’une « Fédération Européenne de Sophrologie » (p.15) Malgré son apparence de nouveauté, la sophrologie puise son inspiration dans les « diverses religions orientales » et dans la « tradition ésotérique ». Le mesmérisme, la psychanalyse, l’hindouisme, le bouddhisme et le taoïsme sont des éléments constitutifs de la sophrologie. L’auteur expose ensuite les bases de la sophrologie. Elle est une psychologie appliquée. Selon le Dr Caycedo, il existe trois états de conscience que l’homme connaît chaque jour: la veille, le sommeil et le niveau « sophro-liminal » (p.24-25). Le Dr Abrezol, disciple fervent du fondateur, parle « d’un état sophronique »: « lorsque vous atteignez cet état, vous vivez une expérience inhabituelle » (p.25). Mais la sophrologie n’est pas une science, car « l’hypnose, les modifications de la conscience, la relaxation sont avant tout des phénomènes empiriques, et non des sciences exactes, le psychisme humain étant par définition et jusqu’à un certain point incontrôlable scientifiquement » (p.25-26). En revanche, la sophrologie est « une philosophie humaniste et transcendante qui aurait pour but la restructuration de la personne ». Cette philosophie est établie sur 5 points dont « 3 principes importants et 2 lois fondamentales » (p. 26-28). 1. Le principe de la psychanalyse de Freud. L’homme étant mal dans sa peau, il lui « faut apprendre à vivre dans son intimité corporelle » par le moyen des « exercices de relaxation dynamique » (yoga) pour restructurer sa personnalité. 2. Le principe de « positiver son corps » par « perception des sensations agréables » (corporel), « la réception d’images positives » (mental) « et la recherche de sentiments de paix, d’amour et d’harmonie » (spirituel), en agissant sur le passé, le présent et le futur. 3. Le principe de vaincre en recherchant une personnalité plus forte et surtout plus stable. 4. La loi de l’entraînement régulier. 5. La loi de l’éthique, cherchant à « régénérer la conscience humaine… à lui redonner la vie ». C’est « une loi d’amour qui se concrétise par un travail positif et par l’harmonie du corps » (p.28). Plusieurs méthodes sophroniques sont appliquées, soit le « training autogène de Schultz »., « le training autogène modifié »., « l’autosuggestion de Coué » et « l’hypnose dite médicale » (p.29). L’objectif de la sophrologie est d’arriver au bonheur, celui-ci étant, selon le Dr Abrezol, « possible »: il « dépend essentiellement de nous; c’est en nous que nous devons le chercher » (p.30). Les techniques sophroniques comprennent la respiration yogique et l’autosuggestion (p.31-33). Trois degrés initiatiques sont proposés (p. 34-35), soit la « sensorialité » comme premier degré, « l’acceptation de son propre corps » comme second et la « méditation » et « l’intuition » comme troisième. Ce dernier degré est l’aboutissement à la « dimension spirituelle », car « à force de pratique et de persévérance, nous percevons que notre être est relié à tous les êtres ainsi qu’à une puissance spirituelle que certains appellent « cosmique ». Il spiritualise son être » (p.35). L’auteur démontre clairement que la sophrologie est avant tout « une religion humaniste » (p.37). L’aspect ésotérique et occulte saute aux yeux. La sophrologie agit finalement comme « une drogue de l’esprit ». Pour les chrétiens, l’adopter reviendrait à « tomber dans des états de dépendance psychique ».
Beaucoup de chrétiens se laissent séduire par ce courant subtil et diabolique. Un avertissement est de propos.
Les Ecoles Rudolf Steiner (p. 41-70)
Elles ne sont pas « comme les autres écoles ». Mais qu’est-ce qui les distingue et les caractérise? Quelle est la doctrine de Rudolf Steiner? Né en 1861 en Autriche, il fait ses études à Vienne. Déjà à l’âge de sept ans il fait une expérience mystique, voyant derrière des arbres des « êtres spirituels ». Très jeune, il se plonge dans la philosophie. Après ses études, il devient précepteur d’un jeune garçon atteint d’hydrocéphalie. Il parvient à le mettre en mesure de rejoindre l’école. Il pose ainsi les premiers « jalons de son anthropologie et prépare l’ouverture de l’Ecole Waldorf » (p.44). La métaphysique le fascine. Déjà familier de la méditation ésotérique, il « prend conscience que « dans la nature humaine peut se développer un être spirituel ». Celui-ci, « totalement libéré de son organisme physique peut se déplacer dans le monde spirituel » ou « dans d’autres mondes ». C’est ainsi qu’il acquit la profonde conviction qu’il était citoyen des deux mondes », le « physique » et le « spirituel » (p.45). Il entre aussi en contact avec la théosophie et donne, à partir de 1900 des conférences « ésotériques » chez les théosophes. En 1913, Steiner fonde son propre mouvement, l' »anthroposophie ». En 1914, il « se marie avec sa plus proche collaboratrice, Mlle Marie de Sivers », une artiste. « Naturellement, le processus artistique de l’anthroposophie s’amplifie dans tous les domaines du chant, de l’eurythmie, de la musique, du théâtre ou de l’architecture » (p.46). Dès 1919, Steiner développe vraiment la pédagogie et ouvre en 1919 l’Ecole Waldorf. Cette pédagogie se répand rapidement en Allemagne, en Suisse et en Angleterre. En 1924, ce mouvement crée la « Fondation de la Société Anthroposophique Universelle » ainsi que « L’Université libre de science spirituelle ». En 1925, Rudolf Steiner, suite à une longue maladie, meurt au pied d’une statue du Christ. Son « cheminement n’a pas été chrétien, mais occulte, martiniste, théosophe et rosicrucien » (p.47). Ses ouvrages sont très nombreux et sa pensée très complexe. Il a été influencé par deux personnalités connues pour leur ésotérisme et leur occultisme: Héléna Blavatsky, théosophe (1831-1891) et Max Heindel, rosicrucien (1865-1909). L’anthroposophie peut être considérée comme « un substrat de théosophie et de rosicrucianisme ». Finalement, « la pédagogie des Ecoles Steiner et la doctrine de l’anthroposophie poursuivent à des degrés divers le même but: celui du bonheur de l’homme par le moyen de l’évolution psychique et occulte » (p.49-50). L’auteur nous apprend que « tout le système de pensée de Rudolf Steiner est articulé autour d’une cosmogonie issue de traditions parallèles et occultes, notamment des enseignements initiatiques du Moyen Age (cabale, hermétisme, alchimie) ». Son système s’appuie beaucoup sur la gnose dite « chrétienne » qui est « un syncrétisme d’éléments très divers (mythes orientaux, babyloniens en particulier, religions à mystères et emprunts à la philosophie grecque) » (p.50). On y trouve la doctrine de la réincarnation (p.50). L’anthropologie est totalement humaniste. Selon cette « science spirituelle », l’homme est divisé en sept parties. Seules les quatre premières présentent une importance capitale, soit, « le corps physique », « le corps éthérique », « le corps astral » et « le Moi ». Jésus-Christ est central dans la pensée de Steiner, mais pas biblique du tout. Selon lui, il y aurait eu deux enfants-Jésus, une lignée de Salomon dans Matthieu et une lignée de Nathan dans Luc. » L’enfant-Jésus de Matthieu serait porteur du Moi de Zoroastre… celui de Luc le serait pour Bouddha… Ces deux courants-lignées vont cohabiter jusqu’au baptême du Jourdain en une seule personne: Jésus de Nazareth qui, lui, sera prêt à recevoir le Christ… A la mort de Jésus, les deux courants fusionneront enfin » (p.53- 54). Le Christ et son ouvre unique de rédemption sont ainsi totalement défigurés, voire même éliminés. Dans ce sens Steiner était un des précurseurs d’une nouvelle religion, le Nouvel Age, qui unifiera toutes les religions.
Une autre branche de l’anthroposophie est « La Communauté des chrétiens », une union d’églises. Elle fut fondée en 1921 par Friedrich Rittelmeyer, pasteur luthérien qui, initié à l’ésotérisme et à la théosophie « se convertit à l’anthroposophie » (p.54). C’est un mélange de « catholicisme et d’occultisme » qui intègre la doctrine de Steiner. La pédagogie de Steiner est théosophico-occulte (p.55). On met beaucoup d’importance sur la formation « académique et spirituelle » des maîtres soigneusement sélectionnés. On axe l’enseignement sur trois points: l’aspect mental et l’intelligence intuitive, les aspects artistiques et affectifs et l’aspect spirituel de l’enfant. Ce dernier touche l’étude comparative des religions qui, pour l’Anthroposophie sont toutes bonnes. L’auteur nous avertit que « la pédagogie des Ecoles de Rudolf Steiner est loin d’être innocente. Les enfants, surtout ceux des petites classes, sous prétexte qu’ils n’ont pas encore de « Moi », subissent une véritable préinitiation à l’ésotérisme » (p.58-59). Suit une intéressante description de cet enseignement des Ecoles de Steiner (p.59-67). L' »eurythmie », sorte de danse sacrée qui mène inconsciemment vers l’occulte, et le développement du « Karma » y sont intégrés.
Cette pédagogie est dangereuse, parce que d’essence ésotérique, occulte, moniste et donc panthéiste. Des parents chrétiens peuvent-ils envoyer leurs enfants dans une « Ecole Waldorf »? La réponse est dans 2 Cor 6.15. Et Paul Ranc conclut: « La terre n’est pas le paradis, et il faut que les enfants le sachent; l’école n’est pas – et ne sera jamais – un lieu de bonheur… Vouloir épargner les difficultés à un enfant, les « rendre heureux » à tout prix, n’est-ce pas là un bonheur idéalisé? » (p.70). Nous voilà avertis quant à ces Ecoles apparemment si séduisantes.
Le Nouvel Age (p. 71-98)
Ce chapitre nous parle de la percée de l’occultisme qui s’associe à l’humanisme pour créer un nouveau paradigme. Alors que la théologie est en « perte de vitesse, l’occultisme, et plus encore l’humanisme, gagnent du terrain » (p.71). Et ces deux courants imprègnent le monde « scientifique et industrialisé » moderne. Le Nouvel Age est donc « un nouveau cadre de pensée, qui a pour but de concilier le scientifique avec l’irrationnel » (p.72). La science est considérée comme « méta- physique spirituelle ». Le mouvement du Nouvel Age englobe toutes les classes de l’échelle sociale. Il est devenu un véritable « réseau », « qui conspirerait pour l’avènement d’une autre société et culture » (p.73). Notre société, trop matérialiste, devrait passer par « un état supérieur de conscience » appelée « conscience cosmique »: Tout cela converge vers « un nouvel ordre social, un nouvel humanisme, un ésotérisme populaire et une nouvelle spiritualité » (p.74). L’auteur consacre ensuite quelques pages à la théosophie et à son rapport avec le Nouvel Age (p. 75- 78). Tous deux sont basés sur des données occultes provenant de l’ésotérisme oriental et des traditions parallèles. Le Nouvel Age et la Théosophie suivent la même orientation: l’avènement d’un Nouvel Age, rêve « d’une nouvelle humanité capable de s’assumer et de vivre en harmonie avec les lois de l’univers. (p.78). Théosophie et Nouvel Age ont aussi opéré un retour à l ‘hindouisme, au bouddhisme et au taoïsme occidentalisés. L’astrologie (p. 78-79) joue un rôle important dans ces deux mouvements. « Le Nouvel Age s’identifie volontiers à l’ère du Verseau » (p.78)… «l’âge de l’harmonie» (p.79). Il n’a pas vraiment de chronologie, ni de vrais dogmes, ni de vraies structures. Ici, la « science de l’esprit » a pris la revanche sur le matérialisme et sur la technologie sans âme (p. 81-82). Sa doctrine est un amalgame syncrétiste de l’antiquité grecque, et des ésotérismes égyptien, arabe, oriental et occidental (p.82). Mais, toutes ces doctrines ont un point en commun: le monisme et le panthéisme. « Le présupposé absolu du Nouvel Age est que la matière est vivante et, de ce fait, en évolution perpétuelle. L’éternité de la matière-esprit est donc le point de départ obligé de toute sa doctrine » (p.82). Plusieurs thèmes caractérisent le Nouvel Age (p.84-94), notamment l’expérience intérieure et l’évolution collective de la conscience, une science spirituelle et métaphysique, un pouvoir juste avec un programme idéaliste et utopique, une médecine nouvelle et occulte englobant les médecines parallèles, une nouvelle éducation proche du programme pédagogique de Rudolf Steiner, une musique nouvelle tournée vers la nature et un cinéma Nouvel Age panthéiste. Son objectif est la divinisation de l’homme, l’avènement du « Nouvel Homme » et d’une « Paix mondiale ». En réalité, c’est une contrefaçon de l’avènement du Christ.Le Temple Solaire (p. 99-139)
Au chapitre quatre nous découvrons en l’O.T.S. (« Organisation du Temple Solaire ») l’aboutissement d’un occultisme poussé jusqu’à la mort atroce en octobre 1994 de 53 initiés dont 5 enfants. Paul Ranc décrit le cheminement des deux pivots de ce drame, Luc Jouret et Joe Di Membro (p.100-112). Luc Jouret, médecin, assoiffé de connaissances ésotériques, s’intéresse d’abord à la médecine parallèle. Il fait, entre autres, connaissance de la médecine chinoise, l’acupuncture, et soignera ses malades par l’homéopathie. Il fait également connaissance des guérisseurs philippins qui opèrent « à mains nues » (p. 102). Là, il aurait « vécu des expériences transcendantes ». Plus tard, il assistera à des « séminaires de développement personnel » où l’on pratique le yoga, le bouddhisme, la macrobiotique, l’acupuncture, etc. Sa médecine devient alors « holistique », « totale ». On retrouve cette doctrine dans le Nouvel Age. Une constatation importante à retenir: « Les médecines parallèles constituent dans la plupart des cas le premier pas d’un processus irréversible qui mène à l’ésotérisme et à l’occultisme » (p.102). Jouret découvre l’hindouisme lors de deux séjours aux Indes. Ensuite, il se marie avec une sophrologue. En 1982, ils s’installent du côté de Genève et s’intègrent dans la secte du Temple Solaire. Joe Di Membro, né en 1924, pratique très tôt le « spiritisme, la visualisation, le channeling, la projection psychique, la pensée positive », etc. (p.104-105). Il s’affiliera au rosicrucianisme. En 1973, il devient président du « Centre de Préparation à l’Age Nouveau » (C.P.A.N), centre de relaxation et école de yoga. Il constitue une société immobilière avec sept autres personnes pour acheter un immeuble baptisé « La Pyramide », où sera célébrée la « Consécration du Temple de la Grande Loge Blanche Universelle » (p. 105). La création de « L’Organisation Internationale Chevaleresque Tradition Solaire » (O.I.C.T.) est le fruit d’une résurgence néo-templière, « l’Ordre Souverain du Temple Solaire » (O.S.T.S.) fondé en 1952 sur des bases ésotériques et occultes, se confondant ensuite avec l' »Ordre Rénové du Temple » (O.R.T.). Cette constitution est « motivée par l’appétit de connaissance initiatique de Jouret et le désir de puissance et de pouvoir de Di Membro » (p.111). Mais Joe Di Membro était aussi un escroc (p. 112) qui savait manipuler les gens pour établir son petit royaume financier qui s’écroula par la suite. La doctrine de l’O.T.S. (p. 113-122) contient les mêmes points que ceux des autres mouvements décrits, à part le « survivalisme » poussé à outrance par ses principaux initiés. Le premier élément est la tradition mystique où « se cache tout un ensemble de doctrines occultes et spirites qui coexistent avec la doctrine de l’Eglise chrétienne, qui est un enseignement parallèle à celui du christianisme » (p. 113). On y trouve aussi un amalgame de mondes ésotériques antiques ou moyenâgeux. Elle s’ancre également dans la tradition rosicrucienne. L’évolution, point deux de la doctrine de l’O.T.S, est la clef de voûte. Son présupposé est la « spiritualisation progressive de la matière » (p. 115). Pour Jouret, « le Christ a donné l’impulsion ou l’élan de l’évolution de l’homme » (p.116). L’homme pourra atteindre « un état supérieur de conscience ». Le troisième point concerne la résurgence gnostique. Le quatrième point touche le survivalisme poussé à l’extrême. « L’évolution de la conscience » joue un rôle important dans tous ces mouvements ésotériques, car l’esprit prime sur la matière. La conscience évolue pour faire de l’homme un être à l’état parfait, « l’homme-esprit ». Pour Jouret, « il maîtrise les événements et les énergies ». Il vit dans « l’esprit d’une fraternité humaine universelle »; et il se sent « partie intégrante d’un tout cosmique, car il est multiple dans la forme, mais demeure UN en Esprit, UN en Essence » (p.124). Le Nouvel Age, panthéiste, est identique dans ses objectifs: l’homme se transformera en Homme-dieu.
Quant aux suicides collectifs qui ont rendu la secte tristement célèbre, les analystes en donnent diverses explications. Toutefois, la cause majeure de ces massacres est d’ordre spirituel. Les adeptes de l’O.T.S. avaient touché à l’occultisme par initiation « spiritualiste » et furent manipulés par les puissances des ténèbres jusqu’au bout, Satan n’est-il pas appelé meurtrier dès le commencement (Jean 8.44)?
Conclusion
L’auteur conclut en nous rappelant le secret du bonheur qui fait totalement défaut dans les mouvements analysés. Le Sermon sur la montagne nous enseigne « un bonheur paradoxal » (p. 145) qui passe par la souffrance, appelé « le prix de ta grâce » par D. Bonhoeffer, ce qui signifie que « souffrir et demeurer dans ta grâce » (p.146) sont indissolublement liés. Assurément, ce n’est pas en suivant ces courants dangereux décrits si lucidement par Paul Ranc, mais en allant à « contre-courant », avec le Christ, que nous saisissons le vrai bonheur durable.
La bibliographie, à la fin de l’ouvrage, est la bienvenue pour quiconque aimerait approfondir ses connaissances dans ce domaine.
Nous nous sommes longuement étendus sur le contenu de ce livre, car nous croyons que les subtilités et les ruses introduites dans l’Eglise par Satan, notre grand ennemi, doivent être discernées par le moyen de tels ouvrages pour nous aider à ne pas ajouter foi à tout esprit, mais à éprouver ces esprits (1 Jean 4.1-3), et à rester attachés fermement au Seigneur et à sa Parole, seule norme et guide de notre vie.
- Edité par Lüscher Henri
Les miracles fascinent. Certaines époques sont marquées par une multiplication d’interventions divines. C’est le cas en particulier des périodes de Moïse, d’Elisée et de Jésus.
Deux de ces époques sont des périodes de fondation de l’histoire de la Révélation: celle de Moïse pour l’Ancien Testament et celle de Jésus pour le Nouveau Testament. Dans les deux cas, Dieu a authentifié ces ministères clés par des signes et des prodiges variés. Jésus a attiré l’attention sur la valeur démonstrative de ses miracles: « les oeuvres que le Père m’a donné d’accomplir; ces oeuvres mêmes que je fais, témoignent de moi que c’est le Père qui m’a envoyé » (Jean 5.36), ou encore « Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas. Mais si je les fais, quand même vous ne me croyez point, croyez à ces oeuvres, afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père » (Jean 10.37-38). Lors d’une visite à Capernaüm, Jésus guérit un paralytique apporté par quatre hommes « afin que vous sachiez que le Fils de t’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péché » (Marc 2.10). Les miracles jouent un rôle analogue pour Moïse. Au buisson ardent, l’Eternel promet à Moïse d’opérer des miracles pour convaincre le peuple de le suivre (Ex 4.1-9). Puisque tant de choses étaient nouvelles, une multiplication de signes était nécessaire pour authentifier ces ministères à la base de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Le troisième personnage dont le ministère est saturé de miraculeux n’a pas apporté, au contraire des deux autres, de changement fondamental. Elisée n’est pas une pièce maîtresse comme Moïse ou Jésus. Retirez Moïse ou Jésus de la révélation biblique et tout s’écroule; retirez Elisée et tout demeure. Elisée ressemble à un feu d’artifice qui impressionne et émerveille sur le moment, mais, une fois terminé, laisse le monde dans l’état où il était.
Cette constatation sur l’impact insignifiant du ministère d’Elisée concerne non seulement l’histoire générale de la Révélation, mais aussi l’époque particulière du prophète. Les miracles d’Elisée semblent souvent gratuits. Prenez Naaman (2 Rois 5). Certes, un lépreux est guéri, mais ce n’est qu’un lépreux parmi tant d’autres contemporains d’Elisée, Hébreux de surcroît, qui souffraient de la même maladie(2 Rois 7.3). De plus, la guérison du général syrien ne change en rien les relations tendues entre Israël et son voisin du nord. Après la guérison, le roi de Syrie continue à harasser les Juifs (2 Rois 6.8-9, 24). De même, la célèbre et miraculeuse capture de l’armée syrienne par Elisée suite au siège de Dothan (2 Rois 6.8-23) n’atténue pas l’agressivité des Syriens qui remettent l’ouvrage sur le métier, peut-être même avec les soldats gracieusement libérés par Elisée (2 Rois 6.24). Concernant ce siège de Dothan, on peut aussi s’interroger sur l’utilité de montrer au serviteur d’Elisée l’armée céleste (2 Rois 6.16-17), puisque celle-ci n’est jamais intervenue.
Dans un autre domaine, le miracle du fer de hache qui flotte (2 Rois 6.1-7) étonne non seulement parce qu’un tel miracle ne s’est jamais produit avant ni après, mais aussi par la démesure des moyens employés pour résoudre un problème mineur. Une simple collecte organisée auprès de la communauté des fidèles aurait suffi. Même remarque au sujet de la veuve incapable de payer ses créanciers (2 Rois 4.1-7). Pourquoi ne pas demander aux fils des prophètes de manifester leur solidarité envers la famille de leur camarade décédé? Elisée aurait aussi pu jouer de son influence auprès du roi (comme il le propose juste après à la femme de Sunem: « Que peut-on faire pour toi? Faut-il parler pour toi au roi ou au chef de l’armée » (2 Rois 4.13). En Israël, les créanciers n’avaient pas tous les droits et devaient respecter les pauvres (cf. Dt 24.10-13,17-22). Pourquoi Elisée utilise-t-il des moyens si exceptionnels? Pourquoi l’Eternel déploie-t-il une telle armada de signes pour de si maigres résultats?
Quelques changements malgré tout
Avant de répondre à la question, il convient d’atténuer légèrement nos propos sur l’impact laissé par Elisée. En effet, tous les actes d’Elisée sont marqués par des renversements de situations. Nous avons déjà relevé la différence radicale entre Elie et Elisée (voir Promesses 118 « Elie, le prophète solitaire » et Promesses 119 « Elisée, le prophète du peuple »). Nous avons aussi vu comment l’assainissement des eaux de Jéricho annulait la malédiction de Josué, et comment la malédiction des enfants de Béthel prenait le contre-pied de la bénédiction de Jéricho (voir Promesses 120 « Les eaux de Jéricho purifiées… et les enfants de Béthel maudits »).
La liste des renversements ne s’arrête pas là. L’histoire de Naaman est en deux parties. Tout le monde se rappelle la guérison du général syrien (2 Rois 5.1-19), mais peu se souviennent de la malédiction de Guéhazi à qui s’attache la lèpre de Naaman (2 Rois 5.20-27). Ainsi, le général de l’armée ennemie d’Israël est totalement purifié de son mal, alors que le plus proche collaborateur d’Elisée est puni pour toujours (2 Rois 5.27)!
Renversements et confusions marquent aussi les guerres dans lesquelles Elisée est impliqué. Les trois conflits sont caractérisés par le trouble des organes de perception (vue et ouïe) de l’ennemi.
(1) Les Moabites prennent l’eau rougie par les rayons du soleil levant pour du sang et supposent, à tort, que les soldats de la troupe coalisée se sont entre-tués (2 Rois 3.22-23).
(2) L’armée syrienne qui est venue arrêter Elisée à Dothan est aveuglée par celui-ci (2 Rois 6.18-20), alors qu’Elisée et son serviteur voient l’invisible: le prophète discerne chaque mouvement de troupes de l’ennemi (2 Rois 6.8-9) et le serviteur peut apercevoir l’armée céleste qui campe sur les hauteurs de la ville (2 Rois 6.16- 17).
(3) Lors du siège de Samarie, l’armée syrienne est terrorisée par un bruit qu’aucun Hébreu n’a entendu attribuant ensuite, à tort, ce bruit à l’arrivée simultanée des armées hittite et égyptienne (2 Rois 7.6).
Un autre étonnement concerne le nombre et le genre de victimes. Les narrations des trois conflits armés sont marquées par l’absence de blessés de guerre. Dans la dispute avec Moab, on relève exclusivement la destruction des fortifications des villes et le saccage des campagnes (« Ils renversèrent les villes, ils jetèrent chacun sa pierre dans tous les meilleurs champs et les en remplirent, ils bouchèrent toutes les sources d’eau, et ils abattirent tous les bons arbre » 2 Rois 3.25). Lors du siège de Dothan, Elisée capture toute l’armée syrienne, mais la relâche après l’avoir restaurée, et lors du siège de Samarie, les Syriens repartent sans tuer le moindre Hébreu, nourrissant même à leur tour les Israélites par leurs biens abandonnés. Dans ces récits, les seules victimes mentionnées sont celles qui ont été tuées par des concitoyens. Le roi de Moab sacrifie son fils (2 Rois 3.27), une mère juive tue et mange son fils (2 Rois 6.26-29), et le peuple de Samarie écrase le gardien incrédule à la porte de la ville dans sa précipitation à chercher la nourriture abandonnée par les Syriens (2 Rois 7.17-20). Difficile d’imaginer des récits de guerre plus étranges que ceux-ci. C’est le monde à l’envers.
Objets impliqués dans les miracles
Elisée étonne aussi par la nature des miracles. Si jamais des miracles de l’Ecriture nous font penser à de la magie, c’est bien avec Elisée. Il utilise les éléments les plus divers pour réaliser ses prodiges: du sel pour assainir une source d’eau, de la farine pour neutraliser les ingrédients vénéneux d’un potage, un morceau de bois pour faire surnager une hache, une harpe pour sauver trois armées, son corps allongé sur un enfant (bouche sur bouche, yeux sur yeux, mains sur mains) pour le ressusciter, un manteau pour écarter les eaux du Jourdain, les eaux du Jourdain pour purifier un lépreux. Presque chaque miracle est marqué par un objet. Notons que les objets ne sont jamais les mêmes, ce qui enlève partiellement l’idée de magie.
En fait, Elisée n’utilise ni formule magique ni objet magique. Les objets utilisés ont un but pédagogique. Le manteau est signe d’autorité, le plat neuf pour le sel représente la nouvelle orientation du ministère d’Elisée (voir Promesses 120), les eaux du Jourdain symbolisent la terre promise et surtout l’alliance divine avec son peuple, les coups frappés avec une flèche indiquent l’ampleur d’une victoire militaire (2 Rois 13.15-19). Il ne convient pas, ici, de donner le sens de chaque objet, mais seulement d’attirer l’attention sur ce sens symbolique.
Le ministère christocentrique d’Elisée
Elisée est un prophète qui enseigne. Il utilise l’image et le symbole. Mais pour comprendre toute la portée de son message, il faut se rappeler qu’une des caractéristiques d’Elisée est de voir dans l’avenir. Elisée est le prophète du futur. Ainsi, il peut prédire l’arrivée de la pluie et la dévastation des territoires de l’ennemi (2 Rois 3.16-19), entrevoir la multiplication de l’huile (2 Rois 4.4), promettre la naissance prochaine d’un enfant (2 Rois 4.16), informer de l’assainissement d’un potage (2 Rois 4.41), annoncer la multiplication de la nourriture (2 Rois 4.43), garantir la guérison à un lépreux (2 Rois 5.10), divulguer les mouvements secrets de l’armée syrienne (2 Rois 6.8-9), proclamer la fin soudaine d’une famine (2 Rois 7.1), avertir un incrédule de sa mort imminente ( 2 Rois 7.2). Mais Elisée n’annonce pas seulement l’avenir immédiat. Il n’est pas seulement un prophète pour ses contemporains, mais un prophète pour les générations futures.
Pour comprendre pleinement le ministère d’Elisée, il faut réaliser que fondamentalement Elisée annonce Jésus-Christ. Ses gestes et ses actes respirent l’Evangile. La multiplication des pains est le récit christologique le plus manifeste (2 Rois 4.42-44). Elisée demande à son assistant de nourrir une grande foule avec quelques pains. « Impossible », lui répond celui-ci, sur quoi Elisée réplique que non seulement chacun sera rassasié, mais qu’il y aura un excédent de nourriture. Qu’il y ait cent hommes au lieu de cinq mille, vingt pains au lieu de cinq pains et deux poissons est secondaire (Mt 24.25-21). Elisée précède Jésus. Le Christ fait plus, bien sûr, car lui est le maître et Elisée, le serviteur. Ainsi, Jésus avec moins de pains nourrit plus d’hommes. Avec un pain, il ne nourrit pas seulement cinq hommes, mais mille familles (Mt 14.21).
Cette supériorité du Fils de Dieu sur le prophète se retrouve dans d’autres récits. Elisée ressuscite le fils unique d’une femme à Sunem (2 Rois 4.8-37), alors que Jésus ressuscite plusieurs personnes, dont le fils unique d’une femme à Naïn (Lc 7.11-17). Certains pensent que les deux localités n’en forment qu’une seule, Naïn étant la forme abrégée de Sunem (The New Bible Dictionary, p. 861). Dans le cas d’Elisée, le prophète doit s’étendre de tout son long à deux reprises pour pouvoir redonner la vie, alors que Jésus se contente de toucher le cercueil pour que l’enfant soit guéri. Le miracle d’Elisée est exceptionnel (il n’y a que deux résurrections dans l’Ancien Testament), mais celui de Jésus est encore plus exceptionnel. Concernant la résurrection des morts, notons aussi que le corps d’Elisée dans sa tombe redonne vie à un homme (« On jeta un homme dans le sépulcre d’Elisée. L’homme alla toucher les os d’Elisée, et il reprit vie et se leva sur ses pieds » 2 Rois 13.20-21), mais lorsque Jésus meurt « les sépulcres s’ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent » (Mt 27.50-53). Jésus redonne aussi par sa mort la vie à tous ceux qui placent leur confiance en lui.
Au chapitre des guérisons, signalons encore que si Elisée guérit un lépreux (c’est le seul récit de guérison d’un lépreux dans l’Ancien Testament), Jésus en guérit beaucoup, et même dix lors d’une seule rencontre (Lc 17.12). A cette occasion, Jésus envoie aussi les lépreux loin de lui (non vers le Jourdain comme pour Naaman, mais vers les sacrificateurs: Lc 17.14) et c’est en chemin qu’ils sont guéris. Le seul qui revient vers Jésus pour le remercier est un Samaritain, c’est-à-dire un étranger comme Naaman. La région géographique est la même: Elisée séjourne à Samarie et « Jésus passait entre la Samarie et la Galilée » (Lc 17.11). D’une manière plus générale, Elisée annonce la miséricorde du Christ. La guérison gratuite de Naaman, général en chef des armées ennemies ou la libération des soldats syriens capturés par Elisée préfigurent l’ouverture de la grâce aux hommes de toutes nations.
Dans le domaine des miracles sur la nature, le fer de hache qui flotte sur l’eau annonce, d’une certaine manière, la marche de Jésus sur l’eau. Les deux hommes sont capables de surmonter la loi de la gravitation, mais Jésus peut le faire plus longtemps (il a marché cinq à six kilomètres sur l’eau: Jn 6.19), et répète l’opération une deuxième fois, en permettant à Pierre de venir le rejoindre hors de la barque (Mt 14.28-29). Le fer de hache reste en contact étroit avec l’eau (il flotte: 2 Rois 6.6), alors que Jésus est debout sur l’eau.
Comme points communs entre les deux hommes signalons-en encore trois. Ils concernent le savoir immense des deux hommes, la protection divine et les prophètes qui les ont précédés.
(1) Le savoir immense. Elisée semble tout savoir à une exception près: il confesse ne pas connaître le besoin de la Sunamite (« Son âme est dans l’amertume, et l’Eternel me l’a caché et ne me l’a point fait connaître » 2 Rois 4.27). Jésus, de même, sait tout à une exception près: il admet ignorer le jour de son avènement (« Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul » Mt 24.36).
(2) La protection divine. Jésus, comme Elisée, passe à travers des foules hostiles qui veulent l’arrêter (Lc 4.28-30 et Jn 7.30; 2 Rois 6.18-20). Jésus, comme Elisée, parle d’une armée céleste prête à prendre sa défense. D’un côté, plus de douze légions d’anges (Mt 26.53), de l’autre, une montagne pleine de chevaux et de chars de feu (2 Rois 6.16-17).
(3) Les précurseurs. Le lien entre Elie (précurseur d’Elisée) et Jean-Baptiste (précurseur de Jésus) est étroit: « c’est lui (Jean-Baptiste) qui est l’Elie qui devait venir, (Mt 11:14). Chaque précurseur est suivi par un successeur plus puissant (2 Rois 2.9-10; Jn 3.27- 31), et la passation des pouvoirs se déroule au Jourdain.
Un ministère exceptionnel
Elisée est beaucoup plus qu’un feu d’artifice passager. Il laisse, au travers de ses actes, le témoignage le plus manifeste du ministère de Christ. Si le ministère d’Elisée présente tant de contrastes et de renversements de si- mations, c’est parce que la venue de Jésus a révolutionné le rapport entre Dieu et les hommes. Si le ministère d’Elisée semble inefficace, c’est parce qu’Elisée illustre la grâce totale. Naaman n’est pas guéri pour amadouer les Syriens. Le salut est vraiment gratuit. Si Elisée fait tant de miracles, c’est pour annoncer le ministère puissant de Jésus. Si Elisée utilise tant d’objets dans ses miracles, c’est par souci pédagogique. Il veut montrer qu’il ne faut pas s’arrêter au résultat du miracle, mais chercher à en comprendre le sens. Elisée illustre et annonce le Messie pour qui chaque miracle, chaque détail même, est riche de signification.
Peut-on souhaiter faire quelque chose de plus beau dans sa vie que d’annoncer celui par qui et pour qui sont toutes choses (cf. Col 1.15-16)? Jean-Baptiste précurseur immédiat de Jésus est considéré comme le plus grand des hommes (Mt 11.11). Elisée est grand lui aussi, non pas d’abord par ses signes, mais à cause de celui que ses signes annoncent.
Elisée éclaire Christ, mais Christ éclaire aussi Elisée. Lire le ministère de ce prophète à la lumière de l’Evangile est un régal. Quand on commence, on ne sait plus où s’arrêter. Les actes mystérieux d’Elisée s’éclairent. Sens et unité apparaissent. Jésus jette la vraie lumière sur l’Ancien Testament.
- Edité par Arnold Daniel
Un bref aide-mémoire
Introduction
Le champ est vaste: la spiritualité englobe toute l’expérience chrétienne, tout le service chrétien individuel et collectif.La situation est confuse: vraie ou fausse spiritualité sont entremêlées dans la vie du chrétien et des églises.
1ère partie : La vraie spiritualité
1. Définition de la spiritualité
Dans le monde
Sens général: ce qui est en opposition au matériel.
Sens philosophique: le spiritualisme admet l’existence de l’esprit comme réalité substantielle. Il s’oppose au matérialisme athée (évolution).
Sens religieux: façon de vivre sa foi: spiritualité romaine, orthodoxe, orien tale, mystique, monastique.
Dans le christianisme biblique
Définition de Chafer: « La vraie spiritualité est cette qualité de vie (produite par le Saint-Esprit chez l’enfant de Dieu qui satisfait et glorifie le Père… Le service chrétien tout entier en dépend » (L’homme spirituel p. 9).La vraie spiritualité consiste à marcher selon l’Esprit vers la ressemblance avec Christ et à porter le fruit de l’Esprit.
2. Origine de la spiritualité biblique
La nouvelle naissance (Jean 3.7): la naissance ou le baptême de l’Esprit (Jean 3.6-8), absolument nécessaire. C’est la naissance d’en-haut, la naissance de Dieu (Jean 1.13).
Ouvre de l’Esprit: conviction de péché (Jean 16.8). La repentance (metanoia).
Renversement de l’échelle des valeurs: ce qui était un gain devient une perte (Phil 3.7). Révélation de Christ (Jean 16.14). Union avec Lui (Rom 6.4-5).
3. Manifestations de la spiritualité biblique
La marche selon l’Esprit (Gal 5.16).
Porter le fruit de l’Esprit (Gal 5.22).Remarquer le singulier (cf. aussi 2 Pi 1.5-8).
4. Développement de la spiritualité biblique
Suite logique de la metanoia (changement de mentalité) – l’anakainosis (renouvellement de l’intelligence, Rom 12.1, 21).1 – Conditions du développement
a. Respect de la personne de Dieu, adoration en esprit. Humilité.b. Connaissance de sa parole inspirée.
c. Obéissance à la volonté de Dieu avec équilibre et objectivité.
2 – Obstacles au développement
a. Indifférence à l’égard de la majesté et de la sainteté de Dieu. Orgueil.
b. Ignorance de sa parole
c. Désobéissance inconsciente ou raisonnée.
Ce développement implique la loi de croissance (1 Thes 4.1) de progrès en progrès, abonder toujours plus (1 Thes 4.10).
On n’atteint pas le but d’un seul coup.
5. Aboutissement
Après avoir passé par les stades de petits enfants (1 Jean 2.12) et de jeunes gens (lJean 2.14), on devient père (1 Jean 2.13).
On est enseigné (= éduqué) par la grâce (Tite 2.11-12).
On n’est plus emporté par tout vent de doctrine (Eph 4.14).
On n’est plus enfant mais homme (1 Cor 16.13), homme fait (PhiI3.15).
On tend vers la stature parfaite de Christ (Eph 4.13).
Sur le plan pratique, il est utile de constater que la Bible reconnaît deux catégories de chrétiens à côté de l’homme naturel, animal ou psychique (psychikos) irrégénéré chez lequel il ne peut y avoir de spiritualité; les choses de l’Esprit sont une folie pour lui (1 Cor 2.14):
1 – L’homme charnel (psychikos)
(1 Cor 3.1): cet homme est un bébé en Christ, il est tout juste né à la vie spirituelle, il ne peut supporter une nourriture solide et il manifeste encore les ouvres de la chair.2 – L’homme spirituel (pneumatikos)
(1 Cor 2.15; 3.1); celui-ci juge de tout et est agréable à Dieu (cf. la controverse dichotomie – trichotomie (Héb 4.12, I Thess 5.23).6. Recommandations pour le maintien de la vraie spiritualité
1. Ne pas s’opposer à l’Esprit (Act 5.51)2. Ne pas attrister le Saint-Esprit (Eph 4.30)
3. Ne pas éteindre l’Esprit (1 Thes 5.19) mais au contraire: 4. Etre rempli de l’Esprit (Eph 5.18)
5. Marcher selon l’Esprit (Gal 5.16)
6. Porter le fruit de l’Esprit (Jean 15.8, GaI 5.22).
Résumé
La vraie spiritualité n’est pas autre chose que la marche par l’Esprit vers la maturité spirituelle selon les enseignements de l’Ecriture. Elle atteint tout l’être: corps, âme et esprit (I Thes 5.23) et se manifeste par une intelligence renouvelée, des sentiments sanctifiés et une volonté soumise à Dieu.2ème partie: Application et exemples
La vraie spiritualité se définit, en partie du moins, par rapport à la fausse spiritualité. Voici quelques exemples:
La fausse spiritualité se dégage de la loi et des préceptes de l’Ecriture, sous prétexte que le chrétien est sous la grâce. Elle qualifie l’obéissance de légalisme. La vraie spiritualité exige l’accomplissement de la volonté de Dieu en évitant ainsi l’antinomisme et le laxisme.
La fausse spiritualité affiche un mépris pour la doctrine. Elle privilégie l’amour et l’action. La vraie spiritualité reconnaît que la doctrine biblique est le fondement indispensable de tout l’édifice chrétien.
La fausse spiritualité a une notion romantique de la foi. Elle est quelquefois présomptueuse et s’emploie à forcer la main de Dieu. La vraie spiritualité considère la foi comme l’acceptation d’une affirmation divine (Héb 11.3), d’une promesse divine (Héb 11.11) ou d’un ordre divin (Héb 11.8). Elle s’enracine dans la Parole écrite de Dieu.
La fausse spiritualité considère les épreuves et surtout la maladie comme un mal et exige de Dieu d’en être libéré, en vertu de l’ouvre expiatoire. La vraie spiritualité considère l’épreuve comme un aspect de la pédagogie divine (Rom 8.28-29) et met sa confiance autant dans la sagesse de Dieu que dans sa puissance (Mat 26.39).
La fausse spiritualité recherche en priorité les dons miraculeux et considère leur possession comme une approbation de Dieu. Elle insiste sur l’expérience. La vraie spiritualité accepte n’importe quel don (1 Cor 12.11) tout en aspirant aux meilleurs (1 Cor 12.3) et les met à la disposition de la communauté (1 Cor 12.7). Elle considère le fruit de l’Esprit comme plus important que les dons (1 Cor 13.1-3).
La fausse spiritualité recherche le merveilleux, le miraculeux, le spectaculaire. Jésus met l’accent sur la justice, la miséricorde et la fidélité (Mat 23.23) et Paul sur la justice, la paix et la joie (Rom 14.17). Pour la vraie spiritualité la vérité est plus importante que le miracle (Jean 10.41).
La fausse spiritualité méprise l‘organisation ecclésiastique, le baptême, les ministères, en privilégiant, au moins théoriquement, le Saint-Esprit. La vraie spiritualité consiste à tenir compte de toute la Révélation de Dieu (Mat 5.18-19).
La fausse spiritualité considère les choses extérieures comme peu importantes puisque Dieu regarde au cour. Mais les choses extérieures sont des symptômes de ce qui se passe dans le cour. La vraie spiritualité consiste à suivre les directives de Paul et de Pierre quant à la coiffure et au couvre-chef (1 Cor 11.1-16), aux vêtements (1 Tim 2.9; Tite 2.3) et aux bijoux (1 Tim 2.9; 1 Pi 3.3). Jésus souligne l’importance de la fidélité dans les petites choses (Luc 16.10).
La fausse spiritualité travaille à l’établissement du royaume de Dieu sur la terre grâce à la libération des « oppressions », à la justice sociale et à la prospérité matérielle. La vraie spiritualité, tout en préconisant la justice et l’amour entre les hommes, se préoccupe surtout de leur avenir éternel en proclamant l’ouvre rédemptrice de Christ plus importante que tout le reste (Luc 9.25).
La fausse spiritualité voudrait rassembler les croyants de toutes les tendances dans une même organisation comme, par exemple, le Conseil Ocuménique des Eglises. La vraie spiritualité travaille à l’unité spirituelle des seuls authentiques enfants de Dieu (Jean 17. 21, 23; Eph 4.3, 13).
La fausse spiritualité, adoptant, au moins inconsciemment, le slogan « la fin justifie les moyens », veut utiliser tous les moyens médiatiques, toutes les formes de l’art, y compris le théâtre et la musique, toutes les techniques publicitaires, pour faire progresser l’Evangile. La vraie spiritualité s’en tient à la simple prédication de l’Evangile en s’attendant à la puissance de conviction de l’Esprit de Dieu (Rom 10.17).
La fausse spiritualité suit le courant moderne en procédant au nivellement de l’homme et de la femme. La vraie spiritualité accepte la spécificité de l’un et de l’autres, spécificité inscrite dans la création et enseignée sans équivoque dans l’Ecriture (1 Cor 11.3-16).
Conclusion
Alors que la fausse spiritualité reste en deçà, ou va au delà de la Révélation biblique en répondant à l’attrait de l’extraordinaire et du moderne, la vraie spiritualité honore simplement toute l’Ecriture, mais rien que l’Ecriture, rendue compréhensible par le Saint-Esprit au croyant soumis aux directives divines, dans le cadre d’une communauté d’enfants de Dieu. Pour le chrétien spirituel, l’Ecriture, loin d’être une lettre qui tue (2 Cor 3.6), est un ensemble de paroles divines qui sont esprit et vie (Jean 6.68).Bibliographie sommaire
Chafer L.S. L’homme spirituel – Impact Cap de la MadeleineDouty N .F. Union with Christ – Reiner Publication 1973
Dufour X.L. Vocabulaire Théologique Biblique Article « Esprit »
Lüscher H. Editorial Promesses n° 87 -1989/1
Murray A. Demeurez en Christ – Delattre 1935
Shallis R. Explosion de vie – Farel Webber R.E. De l’église biblique à l’apostasie moderne
Common Roots – Zondervan 1978
- Edité par Bühler Frédéric
L’homme moderne est en quête d’une spiritualité qui lui procure paix et bonheur. Déçu par l’économisme déshumanisé, par l’exploitation forcenée de la science et de la technologie, il se tourne vers le «spirituel ». Il cherche une issue dans notre monde postchrétien qui a rejeté les valeurs de référence basées sur les Ecritures si chères aux Réformateurs. Mais quelle «spiritualité » adopter? Le modèle que nous allons choisir est capital, car la spiritualité englobe tous les domaines de notre expérience humaine. Si ce modèle est déficient, notre expérience humaine s’en trouvera grandement affectée. Tout en cherchant à promouvoir une saine spiritualité, nous incitons nos lecteurs, dans ce numéro, à réfléchir sur une fausse spiritualité qui, sous des formes modernes d’ésotérisme, de gnosticisme ou d’occultisme, aboutit nvariablement à l’esclavage de Satan.
Nous devons revenir au modèle de spiritualité que la Bible nous présente. Dieu créa l’univers, entre autres les réalités matérielles riches en diversité et en beauté. L’homme fut le couronnement de la création, car il a été fait à l’image de Dieu, à sa ressemblance (Gen 1.27) .Dieu insuffla dans ses narines un souffle vital, et l’homme devint un être vital (2.7). Cela était très bon (v.31) aux yeux de Dieu. L’homme était doté d’une partie physique, son ossature, son système sanguin, ses muscles, ses nerfs, etc. Mais il lui fut aussi insufflé une âme qui fit de lui UNE PERSONNE. Adam pouvait penser, aimer, créer, jouir des beautés de la terre, discerner le juste du faux, parler, communiquer avec son Créateur. Dieu avait fait tout cela dans un cadre religieux. Il voulait que l’homme soit heureux en Sa présence. Les relations d’Adam et d’Eve avec leur Créateur étaient exprimées dans la totalité de leur expérience humaine. C’était l’expérience spirituelle idéale. Ils vivaient une vie humaine normale sous le regard de Dieu. Ils étaient spirituels, donc authentiquement humains. Il ne leur était pas nécessaire de s’éloigner de l’expérience humaine pour être plus près de Dieu.
Malheureusement, Adam se détourna du cadre moral fixé par Dieu en désobéissant. Son autonomie entraîna tous les humains et la création dans cette expérience de la rupture d’avec Dieu. Mais l’homme ne perdit pas les attributs qui faisaient de lui une créature à l’image de Dieu; il a donc une place à part dans la création. Il continue à faire ses expériences humaines (Mt:24.38), garde une «conscience» (Rom 2) et peut découvrir la vérité à travers la création (Mt 16.3; Rom 1.19). Il a de la valeur, il n’est pas une machine. Mais il est perdu, loin de Dieu, et le jugement l’atteindra irrémédiablement.
Le seul remède à l’inimitié entre l’homme et son Créateur se trouve en Christ, car Dieu a tant aimé le monde (Jean 3.16) qu’il est devenu homme par Jésus-Christ pour expier nos péchés par sa mort à la Croix. Le salut parla foi est devenu le processus de la restauration de l’homme. Sauvé par grâce, justifié par la foi, il ne perd pas son humanité, mais au contraire, il la réintègre comme avant la chute. Cette réconciliation avec pieu va toucher toute son expérience humaine, et lui apprendre à prier, à méditer la Parole, à aimer, à travailler, à rendre sa famille heureuse, à être créatif, à jouir de la beauté et à créer la beauté. Il peut donc être informaticien ou évangéliste, menuisier, pasteur ou artiste à valeur égale, car il n’y pas « d’activité spirituelle » qui ait plus de valeur qu’une « activité séculière ». Le couronnement final sera la résurrection de nos corps, l’achèvement parfait de cette restauration physique et spirituelle lors du retour triomphant de Jésus-Christ.
Pour l’instant, nous devons donc travailler à la restauration de la totalité de notre expérience humaine, car tous les aspects de notre vie sont sous le regard du Seigneur. Nous devons nous méfier des schémas de « superspiritualité » qui arrachent le « spirituel » à « l’humain ». Etre spirituel veut dire être humain. C’est le processus de notre sanctification, qui ne s’acquiert pas par une sorte d’initiation, de consommé instantané. Non, à partir de la régénération par l’Esprit Saint, ce rétablissement de notre être à l’image de Dieu est la base de la vraie spiritualité. Cette expérience humaine est spirituelle, la vie chrétienne normale consistant à vivre notre spiritualité dans tous les domaines. Rien d’extraordinaire, si ce n’est que de mener une vie ordinaire sous le regard de Dieu. Ce ne sont ni le légalisme ni l’ascétisme, ni la recherche fanatique d’un plus qui nous aident dans ce processus, mais l’injonction de Paul en Rom. 8.13: Si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. C’est notre nature terrestre (Col 3.5), le péché (Rom 6) que nous devons faire mourir, en « offrant nos corps » comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu (Rom 12.1-2). Ayant revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créée (Col 3.10), désirons donc vivre notre humanité authentique, notre spiritualité dans la vie quotidienne selon l’exhortation de Paul: Quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu (1 Cor 10.31).
- Edité par Lüscher Henri
-Le Dr I. Peterson est pasteur de l’Eglise Evangélique Régionale de Poissy/Saint-Germain en France. Cet article est publié avec l’aimable autorisation de la Fédération Evangélique de France, qui en avait fait le thème central d’Info FEF en octobre 1989. Depuis lors, l’engouement pour les formes les plus diverses de « spiritualité » n’a fait que croître, et il sera sûrement facile pour nos lecteurs d’appliquer les observations du Dr Peterson aux offres actuelles du marché du « surnaturel ».-
Mais l’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns abandonneront la foi pour s’attacher à des esprits séducteurs, et des doctrines de démons (1 Tim 4.1). Nous vivons présentement en ces temps troublés! Depuis des millénaires,Satan et ses cohortes démoniaques se révèlent avec puissance, mais en ces derniers chapitres de la prophétie, ils se déchaînent!
Nombreux sont ceux qui estiment que si Christ est proclamé il n’y a aucune nécessité à évoquer Satan et les démons. C’est une attitude malsaine! Jésus-Christ Lui-même a montré toute l’importance que ce sujet revêtait pour Lui (Luc 10.18-21). La Bible est claire quant à notre combat: Nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes (Eph 6.12). Il faut savoir lutter! Il faut résister! Il faut donc connaître leurs pièges, car nous sommes en face d’une…
I. Crise de la possession démoniaque!
Les gens du monde en savent quelque chose! Le journal « Newsweek » dit qu' »aujourd’hui dans le monde entier des millions de personnes pratiquent le satanisme, la sorcellerie, le vaudou et d’autres formes de magie noire ou blanche ». Le Nouvel Observateur, France Soir et d’autres périodiques ont consacré bon nombre de pages à ce sujet. Nos librairies sont inondées d’ouvrages sur cette question. L’occultisme est présent sur les écrans de télévision et dans les salles de cinéma… Les petites annonces vous invitent à contacter des marabouts, des médiums et des professeurs de sciences occultes…
Bien entendu il y des charlatans, mais aussi de véritables occultistes! Bilan: on a constaté qu’il y a en France un médium pour 120 habitants et que les guérisseurs sont plus nombreux que les médecins. Nous sommes en présence d’une véritable crise!
Bien sûr, une mise en garde est nécessaire contre les extrémistes! D’un côté il y a ceux qui, avec un semblant de connaissance biblique et peu de réflexion attribuent malencontreusement d’innombrables faits à la puissance démoniaque. Par exemple: des bruits dans une pièce, la maladie sous toutes ses formes, la solitude, la convoitise, l’orgueil, etc. Un livre a été publié citant quatorze sorte d’allergies attribuables directement à des attaques du malin. Mais ce genre d’extrémisme sans fondement biblique et dénué de logique, en a engendré un autre: celui qui préconise de ne pas attacher d’importance à la puissance satanique, et donc, de ne pas s’en occuper. En bref, de ne pas reconnaître l’action de l’adversaire.
« Une préoccupation excessive de la démonologie est un danger trop souvent exagéré (…) Un enseignement insuffisant sur la démonologie, par crainte de créer un intérêt malsain, ne fait que nourrir les flammes. Le chrétien peut vaincre l’ennemi à condition de ne pas être ignorant de ses desseins » (2 Cor 2.11) (Are Demon for Real? Robert Peterson, p. 113).
L’extrémisme consistant à tourner le dos à cette réalité biblique est tout aussi dangereux que l’autre. Quel danger que celui des formules spirituelles faciles! Nous sommes en guerre! Un travail bâclé et incomplet ne mène qu’au désastre! Nous devons être équipés et préparés pour pouvoir faire face au séducteur et à ses émissaires! « Nier l’activité des démons est une insulte à l’ Auteur des Saintes Ecritures ». (Angels and Demons, Mme G. Needham, p. 100).
L’Ancien Testament présente Satan et les puissances démoniaques:
-Leur chute: Ez 28.15-17; Es 14.12-15.
-Menteurs: 2 Chron 18.19-22.
-Espions et accusateurs: Job 1.7, etc.
Le Nouveau Testament nous montre qu’ils:
-Attaquent: 2 Pi 5.8.
-Causent la faiblesse: 2 Cor 2.11.
-Trompent et se déguisent: 2 Cor 11.14 et 15.
-Possèdent: Mat 8.31.
-Lient: Luc 13.16.
-Aveuglent: 2 Cor 4.4.
-Affligent: Luc 9.39.
-Parlent: Mat 9.32, etc.
Si ces choses se produisent aujourd’hui si abondamment, c’est que nous sommes dans une période de crise démoniaque! Est-il encore besoin de textes?
Deut 18.10 à 12 classe les pratiques occultes des temps anciens. Ceux qui observent attentivement ce catalogue doivent conclure qu’il est aujourd’hui plus que jamais d’actualité.
-Devin: (v. 10) « kausam », clairvoyance, divination par les cartes, toutes choses à la mode.
-Astrologue: (v.10) « aunam », cette pratique non scientifique et anti-biblique s’étale chaque jour dans nos journaux, sous la forme d’horoscopes…
-Augure: (v.10) « naukash », ces « siffleurs » comme les « eggastrimothoi » d’Es 8.19 et 29.4, séduisent par leurs enchantements.
-Magicien: (v. 10) « kawshaf », praticiens de la magie noire et de la magie blanche qui jettent des sorts et désenvoûtent.
-Enchanteur: (v.11) « kauram », la racine de ce mot veut dire « se liguer ». La présence de médiums et de voyants en tous genres est évidente.
-Spirite: (v.11) « sha’al », qui évoque les esprits. Tant de monde fait tourner des tables et joue avec des « ouija ». C’est une mode d’aujourd’hui.
-Nécromancien: (v.11) « daurash », ceux qui croient invoquer les morts contactent les démons, tout en gagnant bien leur vie. De telles séances se pratiquent constamment en tous lieux.
-Diseur de bonne aventure: (v.11) « yidéonie », qui connaît, qui conjure. Leurs méthodes sont innombrables et incluent la chiromancie, la cartomancie, la baguette, la boule de cristal…
Oui, aujourd’hui la pratique occulte et ses terribles conséquences, la possession démoniaque et les attaques du malin sont aussi évidentes et réelles que notre propre existence. La Bible l’enseigne et le monde y croit. Nous vivons une crise dans ce domaine.
II. Caractéristiques de la possession démoniaque
Jésus a bien dit qu’il y a « des maladies et des douleurs de divers genres » et a fait des distinctions entre les démoniaques, les lunatiques et les paralytiques. Mais comment pouvons-nous discerner si une personne est possédée ou si elle souffre simplement d’une maladie psychique? il est certain que le Seigneur accorde un don de discernement (1 Cor 12.10) et que tout dépend de Lui. Cependant, il y a cinq repères qui peuvent nous guider et nous aider. Le monde des esprits est changeant car le diable est rusé. Ces cinq points ne constituent pas un test infaillible et ne peuvent en aucun cas être dissociés! Si une seule de ces caractéristiques est évidente dans la vie d’une personne, une conclusion hâtive ne doit pas être formulée. Pour un problème d’ordre diabolique, ces cinq éléments doivent coexister.1. Réaction face au domaine spirituel
La personne devant vous peut-elle confesser publiquement que « Jésus-Christ venu en chair est de Dieu », c’est-à-dire reconnaître qu’Il est Dieu, Iahvé incarné?
Si la confession est impossible, l’individu est peut-être un démoniaque. Il faut examiner les autres repères! Lorsqu’il est question du « sang de Jésus », comment votre interlocuteur réagit-il?
Si la réaction est négative, voire même violente, il y a possibilité de possession.
« Une observation des démoniaques révèle souvent une opposition violente aux choses de Dieu. » (K. Koch, exposé dans un séminaire).
Cependant, l’examen des autres symptômes s’avère nécessaire car le diable ruse en restant parfois silencieux ou caché.
2. Personnalité changeante
Quand l’amour se transforme en haine, que la courtoisie fait place à la vulgarité, que l’intelligence se transforme en folie, etc., avec une rapidité incroyable, il faut examiner si ce changement provient d’une possession. Une grande sagesse est nécessaire car ces symptômes sont aussi ceux de la maladie de la schizophrénie. Mais, s’il y a opposition aux choses de Dieu, il s’avère qu’il s’agit de bien plus que d’une simple maladie. Le roi Saül (1 Sam 16.15) essaya de tuer David quelques moments après lui avoir exprimé son amour: un mauvais esprit s’était emparé de lui.3. phénomènes étranges et prodiges mensongers
Les enchanteurs de Pharaon;ont fait des prodiges. Il en sera de même à la fin des temps (2 Thes 2.9 et 10). Ces démons ont le pouvoir aujourd’hui de produire des phénomènes étranges.
Le Dr Unger écrit: « Dans le spiritisme et la possession démoniaque, il y a des phénomènes et des bruits qui sont inexplicables. »
Il ne faut pas s’y tromper! Si ces phénomènes ne peuvent pas être expliqués ou détournent de notre Seigneur (Deut 13.1-5), ce symptôme peut également permettre, avec les quatre autres, d’arriver à la conclusion de liens ou de possession démoniaque.
Si la victime a pratiqué les sciences occultes, cela nous indique la raison de tels phénomènes. Faire du yoga, consulter des médiums ou des guérisseurs, avoir recours au pendule et au jeu de tarots, lire les horoscopes, faire tourner les tables, etc., c’est s’ouvrir à coup sûr à la puissance du malin.
4. Péchés extrêmes
a) Perversion sexuelle
Ephésiens 5.12 souligne que les gens qui vivent dans les ténèbres font en secret (de manière occulte) des ouvres dont il est honteux de parler. C’est tout particulièrement vrai dans la pratique de l’occultisme: le diable pousse ses victimes à l’immoralité, à la perversion sexuelle et au nudisme. Marie de Magdala était-elle une pervertie possédée par ailleurs, ou est-ce que les sept démons qui l’habitaient l’ont poussée à cette perversion? L ‘homme vivant au milieu des tombes (Mc 5) était nu. Bien sûr la chair est aussi un ennemi, mais s’il y a des extrémismes dans ce domaine, il faut considérer cela comme le symptôme d’une possible présence démoniaque.b) Blasphème
H. Linsey a écrit: « Une tendance continuelle à blasphémer le Nom de Dieu et le Nom du Christ peut être avec les autres symptômes, un signe de l’influence des démons. »
Il a raison! Même si le Serpent ne peut blasphémer Dieu en face, il peut diffamer son Nom devant nous! Etre blasphémateur n’est pas un signe en soi, mais ajouté aux autres il indique des liens ou une possession démoniaque.
c) Violence
Tel était le cas du démoniaque de Luc 8.26 à 39. Le diable est meurtrier dès le commencement (Jean 8.44). L’esprit malin jetait un enfant dans le feu et dans l’eau pour le faire périr (Mc 9.22).d) Drogues et alcool
Ces stimulants vident le cerveau et détruisent la volonté. Le mot grec pour la sorcellerie est « pharmakeia » d’où vient le vocable « pharmacie ». La drogue est souvent liée à la sorcellerie. Apocalypse 18.23 indique que l’Antichrist séduira les nations par des « enchantements » (pharmakeia). Le mot pourrait être traduit par « drogues ». L’Antichrist est en quelque sorte l’incarnation des puissances démoniaques…
L’alcool est une sorte de drogue aussi! L’Institut National contre l’abus d’alcool déclare sans réserve: « L’alcool est une drogue! » L’alcool peut lui aussi détruire la volonté et permettre ainsi à des démons de prendre possession de la personne.
5. Signes physiques
Des phénomènes qui touchent les yeux ou l’ouïe (Mat 9.32 et 33), une voix différente, une maladie inexplicable (Luc 13.1), une force physique hors du commun (Mc 5.4), une tendance à la destruction ou à l’auto-destruction corporelle sont tous des symptômes physiques à prendre en compte.
Tous ces symptômes doivent être considérés ensemble, mais il arrive que cela ne suffise pas. C’est la sagesse du Seigneur et le discernement qu’Il nous donne par son Esprit qui nous font reconnaître l’ennemi.
III. Le chrétien et la possession démoniaque
Une similitude entre les symptômes d’activité démoniaque dans la vie d’un non-croyant et certains symptômes dans la vie d’un chrétien peut exister, mais ne permet pas d’affirmer qu’un chrétien puisse être possédé. Bien au contraire, la Parole de Dieu déclare que c’est impossible! En voici les preuves bibliques:
-La sécurité des croyants (Rom 8.38 et 39)
-La protection de Dieu (1 Jean 5.18)
-Le sceau de l’Esprit (1 Cor 6.19 et 10.21)
-Notre position dans les lieux célestes (Eph 2.6)
Il n’y a aucun accord possible entre Bélial (Satan ou un démon) et Christ (2 Cor 6.14 et 15)! Et comment pourrions-nous être possédés par un de ces êtres que nous jugerons un jour (1 Cor 6.3, Rom 16.20)?
Par contre, ils peuvent nous attaquer de bien des manières différentes:
-Faiblesse spirituelle (1 Cor 5.3)
-Pensées impures (2 Cor 11.3)
-Séductions (Plaisirs) (1 Tim 5.11-15)
-Orgueil (1 Tim 3.6), etc.
Ils sont également capables de citer les Ecritures (Mat 4.6) et de se faire passer pour des anges de lumière (2 Cor 11.14). Combien nous devons rester vigilants, et non contents de savoir qu’ils ne peuvent nous posséder, les empêcher encore de nous lier ou de nous oppresser de quelque manière que ce soit!
Ils nous passent quelquefois au crible comme le froment ainsi qu’ils voulaient le faire avec Pierre (Luc 22.31); ils nous soufflettent (2 Cor 12.7)… De mille et une manières le diable tend ses pièges (2 Tim 2.26), Mais nous pouvons obtenir la victoire… Jacques 4,7 est le verset-clef: Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable et il fuira loin de vous. Les mots d’ordre sont: soumission à Dieu, résistance au diable et victoire!
Dans la relation d’aide, le conseiller résiste avec celui qui est oppressé. Dieu donne la victoire en faisant fuir le diable, Revenons sur ces trois mots d’ordre:
1. Soumission
Tout obstacle doit être enlevé. Les péchés doivent être confessés. Les mauvaises attitudes et pensées doivent être purifiées par le sang de Christ. La volonté humaine doit céder à Sa volonté. Les soucis doivent être déchargés sur Lui. Tout doit être en règle. Une soumission partielle à la volonté de Dieu ne saurait suffire (Rom 12.1-2) et il est inutile de résister si certains pas n’ont pas été faits!
La « cure d’âme » est essentielle pour la délivrance!
2. Résistance
Le conseiller, avec le chrétien atteint, résistent aux esprits malins avec les sept « autorités » suivantes:
1. La foi (1 Pi 5.9; Eph 6.16)
2. La Parole de Dieu (Mat 17.21, 6.17-18)
3. Le Saint-Esprit (1 Jean 4.4, Mat 12.28)
4. Le nom de Jésus-Christ (Apoc 12.11, Jean 12.31-33)
5. La prière (Mat 17.21, 18.19-20)
6. Le jeûne (Mat 17.21, 6.17-18).
La délivrance des liens démoniaques pour le chrétien est tout autre chose que l’exorcisme des possédés. Selon la Parole de Dieu, il s’agit simplement de résister dans la soumission complète. La Parole de Dieu n’enseigne pas que nous pouvons lier Satan. Il le sera effectivement pendant le millénium, mais pas présentement. Cependant, à plusieurs reprises, nous sommes exhortés à lui résister (Jac 4.7, 1 Pi 5.9). En résistant dans la prière, nous pouvons ordonner à ces puissances de cesser leurs attaques et de laisser le chrétien tranquille. Mais sans la soumission totale, l’effort serait vain. Résister selon la Parole de Dieu produit la victoire. Elle est assurée car Dieu l’a promise.
3. Victoire
De Dieu vient la victoire! La délivrance dépend de Lui! Elle est saisie par la foi (Luc 10 19-20).
« Quand tous les démons déchaînés prétendraient te détruire,
Ne crains point! Ils sont condamnés et ne sauraient te nuire,
Eux tous avec leur roi tomberont devant toi!
Peuple fidèle, pour vaincre le rebelle, il suffit d’un mot de la foi. » (Martin Luther).
IV. Le commencement de la possession démoniaque
Comment le garçon dont il est question en Mc 9.14-22 en est-il venu à être possédé? Combien nombreux sont les cas qui suscitent cette même question aujourd’hui ! Et… quels sont les pièges tendus par le diable pour lier les croyants? Ils sont nombreux, mais j’en énumère ici simplement une douzaine. Il convient de dire que si quelqu’un pratique les choses indiquées ci-dessous, cela ne veut pas nécessairement dire qu’il soit attaqué ou possédé. Cependant, se livrer à de telles pratiques, c’est une porte grande ouverte, une invitation, un chemin qui conduit aux attaques démoniaques, ou à la possession dans le cas d’un non-croyant.1. Transfert
Plusieurs pensent qu’un transfert de la puissance d’une personne à une autre vient de l’hérédité. Des versets tels qu’Ex 20.3-5 sont cités: les péchés commis par les parents retombent sur les enfants jusqu’à la 3e et à la 4e génération.Mais Ez 18.2, 19 et 20 montrent qu’il n’y a plus lieu de citer ces paroles. Il paraît en fait plus logique de dire que ce transfert s’effectue par association: c’est-à-dire par contact avec quelqu’un qui pratique l’occultisme. C’est une des raisons pour lesquelles il ne faut pas admettre d’enfants lors de séances d’exorcisme. Il importe aussi de demander à Dieu sa protection avant de commencer de telles séances. Un sorcier peut jeter des sorts. Un chrétien qui baisse le bouclier de la foi peut être attaqué. Un non-croyant peut être atteint par la même puissance et être possédé. Heureusement que Celui qui est en nous est plus grand que celui qui est dans le monde (l Jean 4.4). Dieu nous donne des armes pour résister!
2. Idolâtrie
Dans Lév 17.7 , le terme « bouc » est « daimonia » dans la version grecque des LXX. Ce « bouc » est synonyme d’idole selon le contexte. Dans 1 Cor 10.19-20, Paul explique: Que dis-je donc? Qu’une idole est quelque chose? Nullement, mais ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons. Derrière chaque idole (religieuse ou non) se cache une puissance démoniaque. La prière à une image taillée est dangereuse! Un objet religieux qui doit porter bonheur ou protéger le foyer est un « bouc », et derrière lui se cache un démon.3. Stimulants chimiques
La drogue et l’abus d’alcool font lâcher le bouclier de la foi et exposent directement aux traits enflammés du malin! Ils brisent la volonté afin de laisser la porte grande ouverte aux attaques. « L’ivrognerie et l’usage de la drogue sont une porte ouverte à l’entrée des démons » (Rob. Peterson). Apoc 18,23 nous dit que dans les derniers jours l’Antichrist séduira toutes les nations… par ses enchantements. Nous rappelons que « enchantements » est la traduction de « pharmakeia », parfois traduit par « sorcellerie » mais signifiant fondamentalement « drogue ». L’Adversaire utilise déjà cette méthode aujourd’hui!4. Perversion sexuelle
Un grand-prêtre dans l’église de Satan, converti à Jésus-Christ et devenu par la suite évangéliste, disait que « beaucoup comme moi ont été attirés à l’église de Satan par le moyen de la perversion sexuelle. » (M. Waneke). Bien que nous ayons déjà mentionné ce sujet en décrivant les caractéristiques de la possession démoniaque, il est nécessaire de souligner le fait qu’on peut s’ouvrir au Malin par des pratiques sexuelles perverses. Une grande majorité des sciences occultes sont associées à la perversion sexuelle. Autant cette dernière peut mener à des liens ou à la possession, autant l’occultisme conduit souvent à la perversion sexuelle. 90% des problèmes démoniaques sont liés à la perversion sexuelle.5. Sectes
Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent… car si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus… un autre esprit… un autre évangile… ces hommes-là sont de faux apôtres… Et ce n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière (2 Cor 11.3-4, 14-14). Les sectes et les démons utilisent les mêmes ruses… En voici trois exemples:a) La Parole de Dieu
Ajouter, retrancher, tordre le sens des Ecritures, c’est exactement ce que font les puissances du mal depuis le commencement.b) La divinité de Jésus-Christ
Tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu (1 Jean 4.3). Combien de fois n’ai-je pas éprouvé les esprits par cette déclaration: « Dites que Jésus est Dieu! ». Ils étaient incapables de le faire. Les démons ne peuvent admettre cette vérité! Ils croient et ils tremblent (Jac 2.19). Ils l’ont proclamé Fils de Dieu… mais jamais Dieu lui-même!
Ainsi en est-il des sectes. Leur zèle est tantôt psychique, tantôt démoniaque, mais ne vient jamais de Dieu Lui- même. C’est pourquoi il faut appliquer 2 Jean 9-11 pour éviter la pénétration de gens animés d’un zèle démoniaque dans nos foyers.
c) Le sang de Jésus
Les démons sont chassés par son sang. Quand on le mentionne, ils tremblent. Ceux qui sont possédés ne peuvent pas articuler les mots: « Le sang de Jésus ». Les sectes ne supportent pas la doctrine de la rédemption par Son sang. Démons et sectes ont peur de Son sang. Brandir le sang de Christ c’est leur asséner le coup de grâce.6. Vide psychique
Satan a ses propres moyens pour contrôler le cerveau. La Silva-Mind-Control, qui a 35’000 adhérents est située à Paris. L’objectif que Satan veut atteindre est celui de nous amener à faire le vide intérieur pour nous contrôler. Mat 12.43-45 nous parle de ce démon sorti d’une âme, mais revenant avec sept autres esprits plus méchants que lui. L’hypnotisme, la méditation transcendantale, le yoga, etc, sont des armes de Satan pour parvenir à ses fins.7. Musique rock
Très souvent les paroles expriment la perversion sexuelle, l’usage de la drogue, la violence et les scènes occultes, exactement comme les puissances démoniaques. Des messages subliminaux ont été inclus dans nombre de chansons rock. Par exemple: le disque « Stairway to Heaven » loue une puissance malsaine quand on le fait tourner à rebours. Un autre, par le groupe AC,DC proclame « Le diable en moi » au moins 18 fois. La musique rock n’est pas une organisation de sons neutres. Son rythme est d’origine démoniaque. C’est le même par lequel on loue les esprits dans les forêts d’Afrique. L’expression « Rock and Roll » est venue des ghettos de New York City et signifie… « le sexe sur le trottoir ». J’ai personnellement eu à faire à des personnes qui ont été attaquées à cause de la musique rock. Tant les paroles que la musique rock constituent un danger.8. Jeux occultes
Les jeux qui font pratiquer la divination sont en abomination à l’Eternel. Si l’on fait tourner les tables, ou si l’on joue à faire tourner un verre sur une table en lui posant des questions, on pratique un acte satanique. On peut hélas acheter aujourd’hui des « kits » pour pratiquer le vaudou chez soi… Lire les lignes de la main, ou jouer avec un « ouija », c’est pratiquer une forme de divination qui constitue une invitation aux esprits (Deut 18.10-12).9. Littérature occulte
Les croyants à Ephèse ont brûlé la leur (Act 19.17-19).
Les librairies consacrent de larges rayons à de tels livres. On peut même acheter des livres pour enfants qui enseignent les sciences occultes. Les livres sont nombreux, mais les plus dangereux sont: « Le sixième et le septième livres de Moïse » et « La bible satanique ». Dans n’importe quel mouvement la page imprimée est de la plus grande importance. Le diable l’utilise! Il faut absolument brûler ce genre de littérature…
10. Films occultes
» Le Diable », « La fraternité de Satan », « La ferme de Crow Haven », et bien d’autres films démontrent un désir d’aller plus loin… avec Satan. Le film « L’Exorciste » donne une fausse conception de l’exorcisme, et comme d’autres films, ouvre la porte toute grande à l’influence des esprits méchants.11. Guérisons psychiques
Le fait que Dieu puisse accorder la guérison est une réalité biblique indéniable. Jac 5.14-16 nous montre un de ces processus de guérison. Mais Satan a des imitateurs qui séduisent, et amènent les gens à une complète sujétion. Les guérisseurs sont nombreux; ils utilisent le pendule, le magnétisme, les « vibrations cosmiques », l’imposition des mains, les talismans et beaucoup d’autres méthodes. Le guérisseur assujetti à la puissance occulte, aux forces médiumniques est dangereux. Il ne faut pas le fréquenter. On peut être guéri de ses problèmes physiques mais l’on tombe dans le piège du diable.12. Sciences occultes
J’ai eu l’occasion d’examiner plus de 300 pratiques différentes! A Genève existe un supermarché pour les sorciers où l’on peut acheter tout ce qui permet de pratiquer l’occultisme. « Occulte » veut dire « caché »; en pratiquant l’occultisme les gens veulent découvrir des choses cachées. La liste est longue, mais voici quelques-unes de ces sciences:
-Cartes tarots
-Hypnose
-Tables tournantes
-Méditation transcendantale
-Sorcellerie
-Transfert de pensées
-Astrologie
-Clairvoyance
-Lévitation
-I Ching
-Réincarnation
-Lignes de la main
-Ecriture automatique
-Magie blanche
-Fétichisme
-Projection astrale, etc.
Es 47.11-15 dénonce la vanité et le danger de ces pratiques.
V. Le conseiller et la possession démoniaque
Nous ne pouvons pas délivrer quelqu’un par nous-mêmes. La délivrance est l’ouvre de Dieu seul. Cependant Dieu utilise ses serviteurs. Ce ministère n’est pas pour tous: Il y a diversité de ministères… Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune (2 Cor 12.5, 7). Pour ceux qui sont dirigés vers ce ministère, il faut considérer les points suivants:1. L’agent et ses qualifications
-Il est né de nouveau
-Il a un coeur purifié
-Il est courageux
-Il est totalement consacré
-Il persévère dans la prière et le jeûne
-Il possède une foi forte
-Il a une bonne connaissance de la Parole de Dieu
-Il est libre de toute emprise occulte
-Il a de l’expérience ou travaille avec quelqu’un qui en possède
-Il a un bon équilibre nerveux
-Il est revêtu de toutes les armes de Dieu
-Il a un don de discernement
-Il n’est pas orgueilleux.
Il est sous-entendu que toutes ces qualités viennent de Dieu! Si notre Seigneur nous confie une tâche, Il donne les moyens pour l’accomplir. C’est Lui qui fait fuir le diable. Aucun élément d’orgueil ne doit entacher les pensées du conseiller. Les 70 disciples ont reconnu: Les démons mêmes nous sont soumis en Ton Nom (Luc 10.17). Plusieurs se raillent de Satan d’une manière que l’Archange Michel lui-même n’a pas employée… (Jude 9). C’est Dieu qui équipe ceux qui ont ce ministère!
2. Les source d’autorité
La puissance ne vient pas de nos prières, de notre connaissance, de nos dons ou de nos mains, mais de Dieu. Cette puissance est transformée en autorité sur les mauvais esprits. Voici sept moyens pour résister au malin.a) Le Nom de Jésus-Christ
Mr J. Damélou raconte comment les disciples du premier siècle attribuèrent le pouvoir sur les démons au Nom de Jésus. Luc 10.17 et Mc 16.15 nous enseignent cette vérité. Les agents de Satan sont terrifiés par Son Nom qui proclame leur défaite humiliante à la résurrection du Christ. Toute la puissance de la Trinité est derrière ce Nom « Jésus », Nom de Dieu incarné.b) Le sang de Jésus
Même si le passage de l’Apoc 12.11 s’applique à une autre époque, l’affirmation est valable aujourd’hui: Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau… La grande prophétie de Gen 3.15 s’est accomplie en Jean 12.31: Maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Et cela s’est produit quand le sang de Jésus a été versé sur la croix.Quand l’exorciste exerce l’autorité sur les démons par Son sang, tout le pouvoir de la rédemption est invoqué. Nous avons le tout-puissant bras de Iahvé avec nous pour frapper le malin.
c) La Parole de Dieu
Les médiums-spirites utilisent la Bible. Satan l’a fait lui aussi avec Jésus. Plusieurs de ceux qui se sont convertis par le ministère de l’auteur de ces lignes ont brûlé les Bibles qu’ils utilisaient pour la divination. La Bible n’est pas un livre magique…
C’est la Parole de Dieu serrée dans son coeur et citée avec autorité aux puissances démoniaques qui les chasse. Jésus l’a fait en Luc 4. Les puissances démoniaques ont certainement un souvenir amer des événements de Luc 10.18-19. Sa Parole, Son Nom et Son Sang donnent la victoire.
d) La prière
Quand les disciples n’ont pas réussi à exorciser un enfant, Jésus a déclaré: Cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne (Mat 17.21). La prière collective est puissante (Mat 18.19-20). Quand les conditions sont remplies, nous pouvons dépendre de Lui par la prière (Mat 21.22; Jean 14.13-14; 15.7).e) Le jeûne
Le jeûne est aussi inclus dans Mat 17.21. On dit que le jeûne dans ce texte ne se trouve pas dans les plus anciens manuscrits, mais néanmoins c’est un principe biblique (Mat 6.17-18). Le jeûne est une pratique qui se perd. Beaucoup de chrétiens ont du mal à attendre la fin d’un culte lorsqu’ils songent au bon repas qui les attend, et ont du mal à quitter la table pour assister à la réunion du dimanche soir. Le jeûne ne fait pas bouger la main de Dieu comme la théologie traditionnelle veut nous le laisser croire. Mais le jeûne est simplement un acte d’obéissance dans le but de satisfaire notre âme plutôt que notre corps. Nous luttons contre les puissances et le jeûne est avec la prière un moyen de nous revêtir de Sa puissance.f) La foi
Il faut avoir une confiance totale dans le Seigneur! Sinon, il ne faut pas même penser faire face à Satan! Le bouclier de la foi doit être tenu bien haut (Eph 6.16): Résistez-lui avec une foi ferme! (1 Pi 5.9). Dieu a promis la victoire. Il a pourvu au nécessaire pour celle-ci. Nous pouvons la saisir avec confiance. Le juste vivra par la foi!g) Le Saint-Esprit
Vous êtes de Dieu, et vous les (les esprits) avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde (1 Jean 4.4). Jésus chassa les démons par la puissance du Saint-Esprit, c’est Lui qui vainc et qui donne le pouvoir sur l’ennemi. Soyez rempli du Saint-Esprit! (Eph 6,18). Une personne appelée par Dieu à ce ministère peut employer ces 7 moyens d’autorité, et Dieu, par lui, chasse les démons hors de la victime. Mais comment procéder exactement?3. Action
Chaque cas est différent. Chaque démon a sa propre personnalité. Chaque possédé agit de manière différente, Satan est rusé! Mais voici succinctement quelques principes à suivre:a) Prière de protection
Avant de se lancer dans la bataille, il faut prier pour la protection de Dieu sur le conseiller, ses bien-aimés, la victime, sa famille et toute personne qui assisterait au combat. Un appel au Dieu tout puissant et au sang de Christ établit un mur de protection, fait connaître à ces puissances qu’elles ont à faire avec ceux qui sont de Dieu et qui détiennent ses promesses (Fs 34,8),b) Interrogation
Après la communication de toute information intéressante par ceux qui amènent la personne possédée, l’exorciste doit exiger et forcer, par la puissance du Nom de Christ et de son sang, la puissance démoniaque à s’identifier. Jésus l’a Lui-même exigé en Mc 5.9: Quel est ton nom? Parfois ils se cachent ou sont muets, néanmoins il faut les identifier, mais sans aller trop loin. Il est malsain de dialoguer avec un mauvais esprit. Jésus a exigé deux réponses: Qui, et combien? Réponse: Légion est mon nom car nous sommes plusieurs.c) Ordre/commandement
Un serviteur de Dieu a dit: « Nous avons appris qu’il est insuffisant de prier et de chanter, même si Satan hait ces deux choses. Nous devons résister au diable et demander qu’il parte. » C’est la méthode de Paul dans Act 16.13.
Jésus employa le seul mot: Allez! (Mat 8.32). Il y a des exceptions (Act 19.12) mais dans la plupart des cas un ordre/commandement est exécuté.
L’imposition des mains pour chasser les démons n’est pas biblique et PEUT ETRE DANGEREUSE. Ce qui est valable pour la guérison ne l’est pas pour l’exorcisme. Luc 13 est la seule mention d’une imposition des mains à une personne ayant un problème démoniaque. Mais quand nous lisons tout le passage, nous constatons que la personne était déjà délivrée lorsque Jésus lui a imposé les mains. En fait l’imposition des mains vise son besoin physique. On ne peut trouver un texte, ni dans les Actes ni dans les Epîtres, pour justifier l’imposition des mains pour chasser des mauvais esprits!
Lorsque l’on ordonne à l’esprit de sortir, il ne faut pas accepter sa réponse négative. Parfois le démon ou la victime dit: « Nous sommes fatigués! » ou « Vous ne pouvez rien faire… je ne pars pas! » Il faut saisir les promesses de Dieu, Mc 6.7 par exemple: …en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs et commander qu’ils s’en aillent. Il importe de persévérer jusqu’à ce que tous soient sortis.
d) Confession
Ceux qui exercèrent les arts magiques et qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu’ils avaient fait (Act 19.18). Celui qui a pratiqué l’occultisme doit confesser ses pratiques occultes, détruire les objets et livres qui y sont liés. La Bible nomme cela la repentance. Il doit confesser Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur. Après une délivrance des démons, la plupart sont prêts à se donner à Dieu. Si ce n’est pas le cas quelquefois, alors un avertissement est indispensable et l’exemple de Mat 12.43-45 doit être donné.e) Renoncement
Une séparation complète et sincère d’avec Satan doit être faite. Un tel renoncement est un vou qui répudie le diable et ses services. Le mot grec « apostasomai » (Luc 14.33) a une connotation militaire et signifie « se retirer de la bataille ». Il faut couper avec les forces du malin. Nous rejetons les choses honteuses qui se font en secret (2 Cor 4.2). On renonce à tous les liens de l’ennemi à haute voix. Son influence doit être brisée!f) Instruction
L’équipement du délivré est essentiel. L’armure pour se défendre contre les contre-attaques fait partie du travail de suite (Eph 6): l’étude de la Parole de Dieu, la prière, la communion fraternelle et le témoignage.Conclusion
Satan et ses agents sont condamnés. Ils craignent quand Jésus leur fait face (Mat 8.29). L’Eglise les jugera (1 Cor 6.3). En attendant la fin des temps nous sommes appelés à lutter contre ces puissances des ténèbres. Nous prions Dieu, en lui demandant de susciter des serviteurs pour ce ministère de délivrance, car dans ces derniers temps, les activités de Satan et des occultistes augmentent. Nous espérons que cet article vous éclairera en ce qui concerne l’ennemi de nos âmes, la puissance de Dieu pour un véritable exorcisme, et le processus conduisant à la délivrance.MONTGOMERY John Warwick – Principalities and Powers, Bethany Fellowship, Minnesota, 1973.
PETERSON Ivan -The Biblical Way of Deliverance, Thèse doctorale, 1977.
RAY Maurice – L’occultisme à la Lumière de Christ, Ligue de la
- Edité par Peterson Ivan
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