PROMESSES

Quelle splendeur de contempler un lever de soleil. La nuit s’estompe, l’aurore se lève et voit poindre le soleil à l’horizon. Quel contraste entre la lumière, source de vie, de joie, et la nuit, les ténèbres qui engendrent l’angoisse et l’insécurité.

Nous vivons dans une société en profonde crise culturelle. Toutes les valeurs de la foi chrétienne, points d’ancrage de notre vieille Europe, ont été rejetées, et le bateau est en train de faire naufrage. Sauve qui peut, chacun essaie de s’accrocher à sa propre bouée de sauvetage qu’il s’est forgée lui-même. Mais cela ne nous étonne pas, car c’est le retour de manivelle pour nos pays qui ont tourné le dos au Créateur .

En ces jours de fête, il est bon de nous arrêter sur le plus grand événement de l’histoire: la venue de Jésus-Christ, Fils de Dieu, sur la terre pour apporter le salut. Lumière du monde (Jean 8.12), il est venu briller dans les ténèbres, mais, elles ne l’ont pas accueilli (Jean 1.4-5). Dieu est lumière, et il n’y a pas en lui de ténèbres (1 Jean 1.5). Cette lumière brille d’une clarté absolue.

Déjà le premier jour de la création Dieu dit que la lumière soit, et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres (Gen 1.3-4). Tout au long de l’histoire de la rédemption la lumière s’est séparée des ténèbres. Hélas, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises (Jean 3.19). Aujourd’hui, la nuit est avancée, mais le jour approche (Rom 13.12). Ne sommes-nous pas arrivés à la fin des temps?

Jésus, lumière du monde est venu pour éclairer tout homme (Jean 1.9). Mais les hommes ont préféré une lumière utopique provenant de Satan déguisé en ange de lumière (2 Cor 11.14). Le dieu de ce monde les a complètement aveuglés de sorte qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu (2 Cor 4.3-6).

Pour ses enfants, Dieu a fait briller Jésus-Christ dans leurs coeurs (2 Cor 4.6). Ainsi, nous sommes appelés à être la lumière du monde. C’est une mission à responsabilité, mais combien passionnante dont l’Eglise a été mandatée. Notre lumière doit briller devant les hommes, afin qu’ils voient nos oeuvres bonnes et qu’ils glorifient Dieu qui est dans les cieux (Mat 5.14). L’esprit ambiant du monde moderne guette l’Eglise: l’égoïsme, le pessimisme, le fatalisme et la permissivité. Si nous ne sommes pas constamment «branchés» à la source de la lumière, nous succombons aux ténèbres. Seule auprès de Dieu en Christ se trouve la source de la vie, et en sa lumière nous voyons la lumière (Ps 36.10). La Bible restera notre seule norme de vie et de foi, car la révélation de ses paroles éclaire, elle donne l’intelligence aux simples (Ps 119.130) et cette parole est un lampe à nos pieds et une lumière sur notre sentier(Ps 119.105).

Le texte dans 1 Jean 1.5-7 nous invite à revoir notre marche avec Dieu et avec nos frères: Dieu est lumière, et il n’y a pas en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché.

1. Dieu est lumière. Il est transparence absolue. Le mal et le péché ne peuvent subsister devant la clarté de sa lumière. Il n’y a point de ténèbres en lui, tandis que le monde entier est sous la puissance du malin (1 Jean 5.19).

2. Si nous confessons Jésus-Christ comme notre Sauveur et Seigneur, nous devons renoncer aux ténèbres comme enfants de la lumière et pratiquer la vérité.

3. Cela se manifeste par une marche dans la lumière, la transparence face à Dieu, aux membres du corps de Christ et à mon prochain. L’Eglise perd la puissance de son témoignage, si elle ne cultive pas l’amour fraternel. L’apôtre Paul parle d’un fléau que l’on rencontre malheureusement si souvent dans nos communautés: l’animosité, la colère, la clameur, la calomnie, et toute espèce de méchanceté (Eph 4.30-32). J’ai rencontré des chrétiens et des églises complètement détruits par ce mal pire que la persécution. Animé d’une attitude charnelle d’insoumission à la Parole en refusant d’aimer son frère, on se fait l’allié du prince des ténèbres, grand ennemi et diviseur de l’Eglise. S’il est vrai qu’elle doit veiller sur la saine doctrine de la pureté morale, il n’en demeure pas moins que le «tourisme religieux» est devenu une mode qui déplaît au Seigneur. Pour tout ou rien on critique son frère, son église en les abandonnant tout simplement sans raison biblique valable. Cette attitude d’insoumissibn à la Parole est celle du vieil homme resurgi; elle témoigne d’un orgueil non brisé.

Le témoignage d’un frère, d’une église se mesure par l’amour fraternel: A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres (Jean 13.35). Une telle attitude manifeste notre marche dans la lumière, ce qui fait la force de l’église. Et dans la mesure où une église vit dans la lumière, elle manifeste l’amour fraternel. Dans une vie moderne sans âme, angoissée, désorientée, l’amour fraternel, la chaleur en Christ, sont déterminants dans notre témoignage face au monde qui veut voir le Christ concrètement à travers nous.

4. Marcher dans la lumière a donc comme conséquence l’amour des frères et nous incite constamment à confesser nos péchés au Seigneur qui nous purifie par son sang précieux. Cette marche nous rend pleins de foi et de hardiesse et nous garde dans l’humilité.

H.L.


(Juges 14)

Samson descendit à Timna et il y vit une femme parmi les filles des Philistins. Lorsqu’il fut remonté, il le déclara à son père et à sa mère et dit: J’ai vu à Timna une femme parmi les filles des Philistins: prenez-la maintenant pour ma femme. (Jug 14.1-2)

Samson veut épouser une Philistine. La première action du dernier juge ne manque pas d’étonner. Pourquoi vouloir épouser une femme d’une nation occupant la Palestine alors que l’Eternel avait interdit ce genre d’alliance (Ex 34.15-16)? La majorité des commentaires y voit la marque d’un homme charnel mû par l’ unique souci de satisfaire ses désirs personnels. Comment pourrait-il en être autrement? L’interdiction d’Exode 34 est absolue.

Cette interprétation négative de l’action de Samson est largement répandue et les critiques à l’égard de ce juge ne s’arrêtent pas à sa première action, mais s’étendent en général à tout son ministère. Comme nous avons essayé de le montrer dans l’étude précédente (Samson, l’homme de tous les espoirs, Promesses 1993/ 4), cette lecture de Samson est erronée. Notre juge est profondément consacré à l’Eternel, et le seul reproche que l’auteur inspiré relève dans tout son ministère concerne son rapport avec Dalila. (La nature exacte de sa faute sera expliquée dans un prochain article). Le mariage avec une Philistine (chapitre 14) et les actions punitives entreprises contre les Philistins (chapitre 15) entrent entièrement dans la volonté divine. Avant d’expliquer et de justifier ce mariage particulier, nous devons cependant relever un aspect qui devrait inciter l’interprète à la prudence.

Des énigmes pour faire réfléchir

Le cycle de Samson est plein d’énigmes. Des énigmes sous les formes les plus diverses. (1) L’ange de l’Eternel refuse de révéler son identité à la femme de Manoah (13.6), et lorsque Manoah insiste pour connaître son nom (13.17), l’ange lui répond de manière énigmatique: c’est un mystère (13.18). (2) Au chapitre 14, le récit de la cérémonie de mariage tourne autour d’une énigme proposée par Samson. (3) Au chapitre 16, Dalila s’ingénie à surprendre le secret de Samson. (4) Si la source de la force intrigue les Philistins, la force elle-même étonne le lecteur: (a) déchirer un lion à mains nues, (b) tuer 1000 hommes avec une simple mâchoire d’âne, (c) transporter de lourdes portes sur les épaules du bord de mer au sommet d’une montagne. (5) Le lecteur attentif notera aussi certains jeux de mots dans le cycle de Samson (en particulier dans 15.16-17).(6) Finalement, les actes de Samson sont toujours déroutants: pourquoi dévaster le pays en attachant 300 renards par la queue? Pourquoi venger sa femme qui l’avait trahi et qu’il avait lui-même punie? Pourquoi traverser tout le territoire philistin pour aller trouver une prostituée? Pourquoi emmener les portes de Gaza jusqu’au sommet d’une montagne?

Les énigmes font partie intégrante du cycle de Samson. C’est même une caractéristique fondamentale de ces textes. Pour comprendre ces récits, le lecteur devra donc redoubler d’attention sous peine de rejoindre tous les naïfs qui campent sur leur impression première. L’auteur présente (volontairement) son message sous forme énigmatique. Une réflexion approfondie est demandée au lecteur. Pourquoi? Peut-être pour mieux graver la leçon dans la mémoire. Une vérité découverte suite à un effort semble souvent plus précieuse.

Des indices pour guider la réflexion

L’auteur veut faire réfléchir son lecteur, mais il veut aussi l’enseigner. En fait, c’est pour mieux enseigner que l’écrivain fait réfléchir. Ainsi, l’auteur, tout en passant par le biais d’énigmes, veut aussi être clair; Il veut que son message soit compris. Pour ce faire, plusieurs indices sont fournis à l’interprète pour le guider dans son effort.

En premier lieu, l’auteur indique que Samson est oint de l’Esprit de l’Eternel juste avant de partir pour Timna(13.24b).Comme nous l’avons indiqué dans des études précédentes ( en particulier dans Promesses 1992/ 1), les sept références à l’Esprit de l’Eternel sont fondamentales pour l’interprétation du livre des Juges. Les références à l’onction de l’Esprit de l’Eternel sont comme des phares placés pour éclairer certaines actions des juges qui pourraient, autrement, être mal comprises. Ainsi, si Samson descend à Timna pour y trouver une femme philistine, c’est parce que l’Eternelle lui demande.

Cette interprétation est confirmée par un deuxième indice. Sous forme de commentaire, l’auteur conclut et approuve la démarche de Samson: son père et sa mère ne reconnaissaient pas que cela venait de l’Eternel, car il cherchait une occasion (de dispute) de la part des Philistins (14.4). Les parents qui s’opposent au mariage de Samson sont comme les commentateurs qui critiquent l’action du juge. Les uns comme les autres n’ont rien compris à la démarche de l’oint de l’Eternel. Cornment faut-il alors comprendre l’action du juge? Samson le fils de la lumière doit enseigner son peuple. Comme ce dernier est endurci et rebelle, Samson s’adressera à lui sous forme imagée, un peu comme Nathan s’adressera à David par une parabole pour reprendre le roi pécheur (2 Sam 12.1- 7). Seulement, Samson ne se contente pas de raconter une histoire, il la joue en chair et en os.

Une alliance impossible

Ce mariage avec une Philistine servira d’enseignement à Israël: un enseignement chargé de montrer la folie d’une alliance avec les Philistins. Ces derniers ne cherchent qu’à écraser et dominer. Leur parole n’a aucune valeur et il n’est jamais possible de leur faire confiance. S’allier avec eux est une folie.

En épousant une Philistine, Samson veut montrer qu’une alliance avec ce peuple ne pourra se solder que par un échec. Pour illustrer ce fait, notre juge choisit l’alliance la plus profonde, celle où l’engagement est total: le mariage. Masochisme pur répliqueront certains. Pas avec Samson. Notre homme est des plus intelligents. Sachant que la débâcle est au rendez-vous, Samson la précipite. Il l’active d’une telle manière que l’échec vienne avant la consommation du mariage. Ainsi, Samson, tout en proposant un mariage avec une étrangère, n’aura jamais à vivre une telle alliance.

Le défi jeté par l’énigme servira de catalyseur. Il permettra de montrer la vraie nature du peuple philistin. Il est utile de relever, ici, que le défi est vraiment le thème central de ce texte sur le mariage. Les noces ne sont qu’un prétexte pour lancer le défi. Dans la narration, la cérémonie du mariage passe (en toute logique) à l’arrière-plan. Le développement littéraire est remarquable.

Pour que le test fonctionne, pour qu’il révèle la vraie nature des Philistins, il faut que ces hommes perdent la partie, car Samson veut montrer que ces gens ne savent ni perdre ni tenir parole. L’épreuve est des plus révélatrices. Les Philistins non seulement ne tiennent pas parole (puisqu’ils trichent), mais ils se montrent prêts à tuer des membres de leur peuple pour obtenir gain de cause. Les menaces adressées à la Philistine sont terribles: Séduis ton mari, et qu’il nous explique l’énigme: sinon, nous te brûlerons, toi et la maison de ton père (14.15). Tuer leurs frères pour gagner quelques manteaux. Toute l’horreur des Philistins est dévoilée. Israël ferait bien d’être sur ses gardes. La résistance à toute tentation d’alliance avec ce peuple est impérative. Si les Philistins traitent les membres de leur propre peuple avec si peu de respect, qu’en sera-t-il des étrangers? L’oppression et l’esclavage seront inévitables.

Pas un seul juste

Le test dévoile aussi le vrai caractère de la femme de Samson. N’ira- t-elle pas jusqu’à le tromper et le trahir? Samson l’avait pourtant soigneusement choisie. En l’entendant dire à son père que cette femme lui convient (14.3), le lecteur pensera tout d’abord que la femme a gagné son coeur. Mais une fois de plus, un examen approfondi nous conduit dans une autre direction. L’attachement de Samson pour cette Philistine n’est pas du même ordre que celui qu’il aura avec Dalila. De cette dernière, il est dit que Samson l’aima (16.4,15). L’hébreu áhêb exprime un attachement sentimental. Pour la Philistine le mot yâshâr (traduit par convenable) est utilisé. Ce mot relève la perfection morale. Samson choisit cette femme non par amour, mais parce qu’elle semble être la plus fiable des Philistines. Or, comme l’épreuve de Samson le révèle, même la meilleure est indigne de confiance.

Certains répliqueront que la femme était menacée de mort, et que dans de telles circonstances sa tromperie est moins grave. Le texte confirme-t-il une telle opinion? Il ne semble pas; Les hommes ne menacent la femme qu’à l’issue du délai imparti (14.15). En effet pendant les six premiers jours, les Philistins avaient essayé par eux-mêmes de résoudre l’énigme. Or, il s’avère que la femme a cherché à obtenir la solution dès le premier jour (elle pleura tout contre lui pendant les sept jours que dura leur festin: 14.17). La tentative de tromper Samson est présente dès le début. On peut relever aussi que Samson, en veillant à garder le secret entièrement pour lui (puisque même ses parents ne connaissaient pas la réponse: 14.16), expose la culpabilité de la femme. La fuite ne pouvait provenir que d’elle.

La stratégie du maître

Lancer le défi est une chose facile. Samson connaît l’orgueil des Philistins et leur appât de gains matériels. Dès que le défi est lancé, il est accepté. Les Philistins se croient supérieurs à un étranger. De plus, ne sont-ils pas trente à se lancer sur la piste de l’énigme? Samson réussit donc aisément à les convaincre d’entrer dans cette compétition. Mais Samson veut plus. Il doit gagner le défi pour faire perdre les Philistins.

Notre juge choisit une devinette qu’il sait insoluble par les Philistins. Certains taxeront Samson de malhonnêteté, mais c’est faire un faux procès à notre juge. Les termes du défi étaient clairs. Les Philistins savaient au devant de quoi ils allaient. Pas un instant, ils ne doutaient que Samson ferait tout son possible pour voiler la solution. Leur erreur a été de sous-estimer son intelligence.

Avant de nous pencher directement sur la charade, il est utile de relever que l’issue du défi ne se limitait vraisemblablement pas à une question matérielle. En proposant le don de manteaux, Samson choisit comme récompense pour le vainqueur un signe de royauté. En effet dans la culture du Proche-Orient, le manteau était le signe traditionnel de l’investiture d’une autorité, comme la couronne royale le sera plus tard dans les monarchies européennes. L’histoire du manteau royal demandé par Haman à Assuérus est bien connue (Est 6.6-11). Elie utilise son manteau comme signe de son autorité pour fendre les eaux du Jourdain (2 Rois 2.8); manteau qui reviendra à Elisée le digne héritier de son maître (2 Rois 2.13-14). Quant à Joseph, il avait été honoré d’un manteau multicolore par son père, ce qui avait suscité la jalousie de ses frères (Gen 37.3-4).

En proposant le don d’un manteau, Samson indique un signe de soumission du vaincu au vainqueur. Puisque deux peuples habiteront ensemble suite au mariage contracté, le maître des deux peuples sera celui qui se révélera le plus intelligent. Le défi lancé par Samson est accepté par les Philistins: le plus intelligent régnera sur les autres.

La nature de l’énigme

La devinette est mystérieuse pour les Philistins. Le lecteur sourit devant la stérilité de leurs efforts à décoder le message. Mais lui-même, en a-t-il saisi toute la portée? N’oublions pas que l’auteur veut faire réfléchir le lecteur, et s’il semble lui donner par avance la solution de l’énigme, il ne lui dévoile peut-être pas toute la solution!

En fait, l’énigme véhicule un double message. Le sens premier est manifeste: la devinette se rapporte à la carcasse du lion remplie de miel. Le second sens est moins apparent. Pour le comprendre, il faut relever que le lion a attaqué Samson à l’entrée du pays des Philistins, dans les vignes de Timna (14.5).Comme les Philistins, ce lion empêche les Juifs de jouir du pays promis. Ce lion représente d’une certaine manière les Philistins. Ce rapprochement entre le lion et les Philistins est encore plus intéressant lorsqu’on sait que pour les Egyptiens (ancêtres lointains des Philistins selon Gen 10.14), le sphinx (monstre mythique à corps de lion et tête humaine) était le gardien du territoire.

Le lion comme les Philistins empêche l’accès à une partie de la terre promise. Le fruit de la vigne ne peut être cueilli. Par contre lorsque l’ennemi est mort, le Juif retrouve la jouissance du pays, de ce pays où coulent le lait et le miel. Le miel dans la carcasse du lion vaincu symbolise la bénédiction retrouvée. Samson mange du miel et en donne à ses parents (14.9) comme pour montrer à toute la nation juive que l’ennemi Philistin ne doit pas être amadoué, mais dépossédé et tué comme Dieu le leur avait demandé.

Samson est vraiment rusé. Il sort comme grand vainqueur de la confrontation. D’une part, son défi a pleinement porté les fruits escomptés, puisque la nature de ce peuple voisin a été dévoilée. D’autre part, les Philistins ont été incapables de découvrir l’énigme. Même en trichant, ils n’ont pu obtenir que la part du mystère que Samson a bien voulu leur révéler. Le sens profond leur échappe toujours. De plus, en trichant, les Philistins se sont tout simplemept disqualifiés.

Les coupables punis

Si Samson est vainqueur, pourquoi paie-t-il le prix de la victoire aux Philistins? Mais quel prix leur remet-il? En apparence, il leur offre le prix du vainqueur (les 30 manteaux), mais en réalité, c’est le salaire de leur péché qu’ils reçoivent.

Ayant démontré la vraie nature de ce peuple, et ayant remporté le pari (les Philistins ont dû tricher pour obtenir la réponse ), Samson descend à Askalon. Revêtu de l’Esprit divin (14.19) (le lecteur prendra garde d’interpréter favorablement l’action du juge!), notre héros y descend en vainqueur et non en vaincu. Comme Samson s’est montré le plus intelligent lors de l’épreuve, il a gagné le droit de devenir le chef des Philistins. Ces derniers, ayant triché, doivent être punis par l’autorité, qui n’est autre que Samson, leur nouveau maître.

La justice sera équitable, elle suivra la loi du talion: (1) les Philistins ont volé la réponse de l’énigme, Samson volera les habits; (2) ils ont cherché à tromper Samson, ce dernier les trompera en leur faisant croire qu’ils reçoivent la récompense qu’ils recherchaient; (3) 30 hommes se sont comportés en meurtriers pour avoir menacé de mort sa belle famille, Samson tuera 30 de leurs compatriotes. Samson est-il injuste en tuant d’autres Philistins? Nullement, puisque tous les Philistins sont du même acabit (la preuve vient d’être fournie), et que Dieu avait demandé à son peuple de tuer tous les habitants de la terre promise (Deut 20.16).

Revêtu de l’Esprit de l’Eternel, Samson a mené le jeu du début à la fin. Il domine tous les développements: même sa confidence à la Philistine au dernier jour de la fête, même le salaire versé aux Philistins suite à leurs iniquités. Son jugement final est équitable; son éthique est parfaite. L’oint de l’Eternel règne par Sa force et Sa sagesse, et Israël devrait en tirer exemple. S’il était consacré à l’Eternel comme Samson, il serait lui aussi revêtu de force et d’intelligence. Dieu n’avait-il pas promis à son peuple le succès dans tous les domaines en récompense à la fidélité (Deut 28.1-14)? La faiblesse actuelle d’Israël témoigne de son état de péché. Plutôt que de se reposer en l’Eternel, Israël a cherché sa sécurité dans des alliances étrangères, où l’oppression et l’esclavage l’attendaient.

Les leçons de Samson restent d’une grande actualité dans un temps où la mode est au compromis. Le chrétien ferait bien de se rappeler que, hier comme aujourd’hui, les mauvaises alliances restent mauvaises.

D.A.


Remarque: Cette étude est basée en partie sur des données qui figurent dans le «Dictionary of New Testament Theology» (édité par Colin Brown, Paternoster Press).

I. Les anges dans l’Ancien Testament

 L’AT considère les anges sous deux aspects: 1. des êtres célestes; 2. l’ange de l’Eternel.

1. Les anges, êtres célestes

Créés pour servir et louer Dieu, ils sont membres de son tribunal. Les anges sont quelquefois nommés «fils de Dieu» (Job 1.6) ou «saints» (Ps 89.6-7, où l’on trouve les deux expressions).

Les anges ne sont jamais devenus autonomes comme dans les croyances païennes cananéennes et les Israélites ne leur ont jamais rendu un culte. L’Eternel resta toujours la seule puissance créatrice dans la nature et dans l’histoire, mais les anges furent les témoins de la création du monde. Dans Job 38, où Dieu parle à Job de son activité créatrice, on lit au v.7: …tous les fils de Dieu lançaient des acclamations. Mais les anges ne sont pas sans commettre des fautes; dans Job 4.18, Dieu découvre des erreurs chez ses anges. Les anges peuvent transmettre des révélations, p.ex. dans Zach 1.9-17; Ez 4O.3ss.

La première mention d’anges se trouve dans Gen 3.24: des chérubins doivent défendre à l’homme l’accès au paradis. Dans le tabernacle, deux chérubins d’or se trouvaient face à face sur le couvercle de l’arche, pour symboliser la présence et la sainteté de l’Eternel. On peut les rapprocher des séraphins (à noter que ce mot signifie «serpents brûlants» dans Nom 21.6-8); ils ne sont mentionnés que dans Es 6.1- 7.

Les chérubins ont ceci de particulier qu’ils présentent des traits communs à l’homme et à l’animal. La description qu’en donne Ezéchiel au chapitre 1 est intéressante (v.5-10): il voit quatre animaux à l’aspect humain munis d’ailes, dont les pieds ressemblent à ceux des veaux; ils ont des mains humaines. Le plus étonnant: leurs faces sont des faces d’homme et d’aigle en même temps, et vues de droite, elles ressemblent à des lions, tandis que de gauche, elles ressemblent à des boeufs. Les séraphins, eux, ont six ailes, une face, des pieds. Il ressort de ces descriptions que les mots humains ne suffisent pas pour décrire des êtres célestes qui sont, en fin de compte, indescriptibles. Ce qui nous en est dit nous permet tout au plus d’en concevoir une approximation.

Plusieurs fois il est question d’anges qui se tiennent près de ceux qui craignent Dieu. On se souvient des deux anges qui firent sortir Lot et les siens de Sodome, et comment ils frappèrent d’aveuglement les gens malintentionnés de la ville qui voulaient s’introduire dans la maison de Lot. Dans un rêve, Jacob vit des anges monter et descendre l’échelle au-dessus de laquelle se tenait l’Eternel (Gen 28.12-13). Dieu fit voir au serviteur d’Elisée de nombreux anges qui campaient autour de la ville entourée par l’armée syrienne, qui fut ensuite frappée d’aveuglement.

L’AT mentionne aussi des «anges de malheur» (Ps 78.49, Colombe, TOB, Dhorme). Ex 12.23 nomme «destructeur» ( ou «exterrninateur» ) l’ange qui fit mourir tous les premiers-nés. Les anges sont donc aussi envoyés pour exercer les jugements de Dieu, p.ex. en frappant une population de la peste (2 Sam 24.15- 17) ou de la mort (2 Rois 19.35).

Dans les derniers livres de la Bible, les anges semblent différer entre eux par le rang et la dignité (le NT mentionne des archanges). Certains ont des noms propres. Le prophète Daniel nomme Gabriel (8.16) et Michel, qui s’occupe des affaires des nations (10;13,20-21).

2. L’ange de l’Eternel

L’Eternel lui confie des tâches spéciales. Il semble que sa personnalité disparaisse à tel point qu’ il ne faille pas lui demander son nom, ce que fit Manoah, père de Samson, quand l’ange de l’Eternel lui apparut; celui-ci lui répondit: C’est un mystère. Cet ange apparaît toujours pour aider Israël ou des individus. «Il est à la fois distinct et un avec l’Eternel… Il parle comme étant Dieu lui-même et sa personne semble confondue avec celle du Seigneur… ll ressort de cela que l’apparition de l’ange de l’Eternel est une véritable théophanie», c.-à-d. Dieu se montrant sous une forme visible (Nouveau dict. bibl., éd. Emmaüs). Certains pensent qu’il pourrait s’agir d’une christophanie, le Christ apparaissant ainsi dans l’AT, vu que personne ne peut voir Dieu et vivre (Ex 33.20). L’expression l‘ Eternel parlait avec Moïse face à face (Ex 33.11) indique qu’il lui parlait «de tout près, comme un homme parle avec un autre homme» (Bible annotée, tome A T1 ), ou comme nous lisons dans Nom 12.8, de vive voix, bouche à bouche (selon les versions).

II. Les anges dans le Nouveau Testament

Le grec emploie ange/os dans le sens de messager, ambassadeur qui parle et agit au nom de celui qui l’a envoyé. Homère utilise le terme pour indiquer le messager des dieux, tel qu’Hermès, qui escorte aussi les âmes au hadès.

Le mot ange/os se trouve 175 fois dans le NT, dont 67 fois dans l’Apocalypse. Il n’est utilisé que 6 fois pour désigner des hommes. Dans un sens général, la conception des anges qui prévaut dans l’AT est aussi celle du NT. Quand ils apparaissent, le monde surnaturel fait irruption dans le nôtre.

Dieu étant présent en Jésus, il est accompagné d’anges sur la terre: ils sont présents avant, pendant et après sa naissance; après avoir été tenté par Satan, les anges le servent; à Gethsémané, un ange le fortifie; un ange roule la pierre du tombeau du ressuscité et parle aux femmes; après l’ascension de Jésus, ils parlent aux apôtres et viennent à leur aide par la suite. Quand Jésus reviendra, les anges seront à ses côtés (2 Thes 1.7).

L’épître aux Hébreux prend grand soin de démontrer la supériorité de Jésus par rapport aux anges. Auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils ?.. Que tous les anges de Dieu l’adorent… (1.5-6). Aussi ne devons-nous rendre un culte qu’à Dieu et à son Fils, jamais aux anges (Col 2.18-19). Il est intéressant de savoir que les anges eux-mêmes ont refusé d’être adorés, ainsi dans Apoc 19.9-10 et 22.8-9, où l’ange dit à Jean: Garde-toi de m’adorer! Je suis ton compagnon de service et celui de tes frères. Tout de même assez étonnant, non? Par contre, 1 Cor 6.2-3 nous révèle que nous jugerons les anges, vu que les saints jugeront le monde (les saints étant tous ceux qui croient en Jésus-Christ), associés qu’ils seront au règne de Christ.

Puisque les anges seront jugés, ils sont responsables de leurs actes, comme les hommes. Cependant ils ne semblent pas bénéficier de l’oeuvre rédemptrice de Christ, car ils ont toujours connu les splendeurs et la sainteté de Dieu; en outre, n’étant pas de la race humaine, ils n’ont jamais été sous l’influence du péché originel. Par ailleurs, il est à relever que les anges font de l’oeuvre de Christ leur principal sujet de méditation. Les chérubins penchés sur le propitiatoire (le couvercle de l’arche) l’indiquent par anticipation, et Pierre le confirme (1 Pi 1.12), tout comme Jean (Apoc 5.6-14). De cette manière, les anges bénéficient aussi de l’oeuvre de Christ, puisqu’elle les pousse à l’adoration.

Jude v.6 se réfère à des anges qui ont quitté leur propre demeure, qui ont donc suivi Satan dans sa révolte contre Dieu. Selon Jude, ils sont gardés dans des chaînes perpétuelles au fond des ténèbres en attendant le jour du jugement. Jésus dit du feu éternel (l’enfer) qu’il a été préparé pour le diable et ses anges (Mat 25.41).

Paul mentionne un ange de Satan en relation avec la fameuse écharde dans sa chair (2 Cor 12.7). Il y a donc des anges déchus qui ne sont pas enchaînés. D’ailleurs, les anges déchus peuvent souvent être associés aux démons, pour autant que ceux-ci puissent être considérés comme des créatures distinctes des anges déchus.

Les anges, qu’ils soient bons ou mauvais, sont aussi nommés dignités, dominations, puissances, autorités, principautés (Eph 1.21; 3.10). Col 1.16 révèle que Christ les a aussi toutes créées, et Col 2.15 proclame qu’il a dépouillé les anges déchus de leur pouvoir par la croix. Aussi n’avons-nous pas à craindre qu’aucune puissance que ce soit puisse jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Christ, qu’elle soit d’en-haut (céleste) ou d’en-bas (satanique ou terrestre): Rom 8.38-39.

Et les anges gardiens? demanderez-vous. Certainement que les paroles de Jésus dans Mat 18.10 s’y réfèrent. Parlant des petits enfants, Jésus dit: …leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. Il est encourageant de savoir que les anges sont en quelque sorte nos gardiens: Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut (Héb 1.14) ? Les anges sont plus près de nous que nous l’imaginons; des anges n’ont-ils pas été logés chez des chrétiens exerçant l’hospitalité, à leur insu (Héb 13.2)?

Les anges observent l’Eglise; c’est en partie à cause d’eux que la femme doit avoir, dans l’Eglise, sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend (1 Cor II.10),cette autorité étant celle de l’homme, qui à son tour dépend de Jésus-Christ, seul Chef de l’Eglise. Fait saisissant, les anges désirent plonger leurs regards dans les merveilles de l’Evangile (1 Pi 1.12).

Cela devrait nous encourager d’en savoir toujours davantage nous-mêmes. Nous n’épuiserons jamais les richesses de la Parole, dans laquelle nous découvrirons, au fil de nos lectures, des trésors insoupçonnés de la richesse insondable de Christ (Eph 3.8). Car c’est bien sur Christ que notre pensée doit se concentrer en premier lieu. Nous aussi, comme les chrétiens de Colosses et de Laodicée, pouvons être enrichis d’une pleine certitude de l’intelligence, pour connaître le mystère de Dieu, Christ, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance (Col 2.2-3).

J.-P.S.


Une communauté d’actionnaires (2)

2.Aspirer aux dons les meilleurs

(1 Cor 12.31: «meilleurs» ; «kreittona» ou «plus grands»; «meizona» suivant la variante retenue). Il s’agit donc de chercher avec ardeur, d’avoir du zèle pour (aspirer à = zèloô), de désirer de tout son coeur.

Cette recherche s’exprimera d’abord au niveau de ma vie de prière personnelle. Dieu attend de moi une prière pure et intelligente caractérisée par une saine ambition: «Accorde-moi Seigneur les dons que tu considères comme les meilleurs pour ton Corps». Comment se caractérisent-ils?
– Ceux qui permettent le mieux d’exprimer son amour envers les autres.
– Ceux donc qui sont les plus utiles aux autres (I Cor 12.7; 14.6).
– Ceux qui édifient les autres membres (I Cor 13.3-5, 12, 17, 26; Eph 4.12).
– Ceux qui mettent en évidence la seigneurie de Christ (1 Cor 12.3) et qui tournent donc les regards vers Lui!
– Ceux qui produisent un climat saint, fait d’unité, d’ordre, de respect réciproque (1 Cor 12.14-26,14.33- 40).
– Ceux qui sont les plus stratégiques dans la hiérarchie établie par Dieu (1 Cor 12.28; Eph 4.11-12), les fonctions fondamentales pour le perfectionnement des saints. Cette aspiration concerne certainement plus particulièrement ceux qui passent par la nouvelle naissance dans leur enfance et leur adolescence ou dans les premiers temps de l’âge adulte et que Dieu pourra former d’une manière toute particulière pour les donner à l’Eglise comme apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et docteurs.

Ne devons-nous pas reconnaître la pauvreté actuelle de l’Eglise et son besoin urgent de missionnaires-pionniers, de sentinelles au coeur brûlant, d’accrocheurs d’hommes, de bergers dévoués capables d’enseigner les Ecritures et de docteurs de la Parole aux coeurs de berger? Ne doit-on pas voir dans ces «dons-hommes» les jointures et les articulations dont Paul parle dans Eph 4.16 et Co12.19 et qui permettent au Corps tout entier d’être bien ordonné, cohérent, croissant harmonieusement à la gloire de Dieu?

3. Se soumettre à la souveraineté de l’Esprit

(1 Cor 12.11, 18, 24, 28). J’aspire avec un coeur droit et des motifs purs… mais c’est Dieu qui décide en dernier ressort… Heureusement !! Nous nous évitons ainsi la tension de recherche effrénée et malsaine qui engendre tant de dangereuses contre-façons. Dieu s’attend à ce que nous lui fassions confiance dans une recherche paisible, centrée sur la grâce. Dans la parabole des talents (Mat 25.14-30), celui qui n’avait reçu qu’un talent était déjà très riche puisqu’il disposait de six mille deniers, soit le salaire d’un ouvrier pour… six mille jours de travail (près de seize ans et demi de travail sans un jour de congé!).
 Dans sa souveraineté, notre Dieu est très généreux. Sa grâce est débordante! Il ne veut voir ses enfants ni frustrés («j’ai si peu» ) ni gonflés d’orgueil ( «regardez-moi» ).

4. Se mettre au travail en commençant par les tâches les plus ordinaires

Lorsque la cathédrale de Milan fut achevée, lors de sa dédicace, on entendit une petite fille s’écrier dans la foule: «J’ai aidé à construire ça!»
 «Quoi !» s’écria alors un des gardes revêtu d’un uniforme magnifique, «montre-moi ce que tu as fait!» L’enfant répondit: «J’ai apporté chaque jour le repas de papa quand il travaillait là-bas».

Dès ma nouvelle naissance, une multitude de possibilités de services s’offrent à moi dans le cadre de la communauté locale: nettoyage et entretien des locaux, décoration, préparation du journal de l’église, pliage des traités, gestion de la bibliothèque, cassettothèque, chasse aux échantillons médicaux et confection de colis missionnaires, affichage, aide musicale, diverses formes d’évangélisation en équipe avec un aîné (de même que les visites aux malades, personnes âgées, etc. stand biblique, club d’enfants… où je vais pouvoir apprendre aux côtés d’un aîné doué par Dieu et expérimenté).

Dans les champs de Bethléhem, Ruth a commencé sa nouvelle vie en glanant, s’attachant à suivre docilement les conseils de son aînée Naomi, laquelle était soucieuse de son bonheur.

Il ne faut pas opposer systématiquement talents naturels et dons spirituels. A.Kuen le souligne très justement: «Les listes ne contiennent aucune indication d’une discrimination entre dons naturels et surnaturels, ordinaires et extraordinaires ou miraculeux: dans l’exercice de chaque don, la nature et la grâce collaborent ou, si l’on préfère, le don d’ordre créationnel se fond avec le don d’ordre spirituel, le critère n’étant pas son origine naturelle ou surnaturelle, mais on emploie «pour l’utilité». (Dons pour le service, Série Ekklésia, Cahiers Emmaüs, page 38). Les charismes portent la marque divine par la manière dont ils sont exercés. Un travail de brisement et de purification, de sanctification par l’Esprit est nécessaire pour qu’ils servent à la gloire de Dieu, lequel peut dans Sa souveraineté, ajouter des cadeaux miraculeux sans liens évidents avec notre passé. Une chose est certaine: la découverte et le développement de nos dons nécessitent avant tout une humble disponibilité; je n’attendrai pas les sollicitations suppliantes des anciens de ma communauté pour m’offrir à servir mes frères dans un bon esprit.

5. Exercer ses dons avec application et selon le Seigneur

(Rom 12.3-8; 1 Pi 4.10-11).

On ne travaille pas dans l’église locale comme dans bon nombre d’entreprises de ce monde: rivalités, ambitions malsaines, recherche de la meilleure place au détriment des autres qu’on écrase sans pitié pour mieux avancer, surestimation de soi, jalousie, revendications permanentes jalonnées de grèves, etc. y sont monnaie courante !

Humilité (Rom 12.3, 6a; 1 Cor 12.21; Eph 4.2).

Quelques mots-clés suffiront à montrer dans quel esprit et de quelle manière nous sommes appelés à exercer nos dons.
– Je me souviens constamment que ce sont des cadeaux de Dieu ( 1 Cor 4.7).
– J’accepte les limites qui me tracent les dons reçus de Dieu (voir Rom 12.3 dans Parole Vivante, A. Kuen).
– Personne n’est complet en soi: j’ai donc besoin de mes frères tout comme ils ont besoin de moi. Nos dons sont complémentaires. Chacun doit être à sa place… et comme le disait un prédicateur africain: «Il faut des pelles à côté des Paul» ! (1 Cor 12.14-26).
– Je travaille par la force que Dieu m’accorde et non dans l’énergie de la chair, dans la dépendance du Saint-Esprit et non en comptant sur mes capacités propres (1 Pi 4.11).
– Je suis au service des autres et non de ma propre gloire: je ne pratique pas les dons pour fixer sur ma personne les feux de la rampe (1 Pi 4.10).

Fidélité-application (Rom 12.6-8; 1 Tim 4.13-16; 1 Pi 4.10-11).
– Je me refuse au travail bâclé voulant être un bon intendant des charismes reçus. Bientôt, il me faudra rendre compte de ma gestion: suis-je appelé bon et fidèle serviteur? (Mat 25.21,23; Luc 12.42-48).
– Je veille à me maintenir en forme dans la pratique des dons: on peut laisser ses dons s’éteindre progressivement en négligeant l’exercice régulier(1 Tim 4.14 et 2Tim 1.6) qui nous enseignent par ailleurs que Timothée avait reçu un don par prophétie au moment où il était mis à part pour le service avec imposition des mains des anciens.

6. Aider les autres à découvrir et à exercer leurs dons

– En priant les uns pour les autres.
– En encourageant nos frères et en les conseillant lorsque nous commençons à discerner leurs dons.
– Les anciens accepteront de courir des risques (comme Dieu en prend avec nous!) avec sagesse, utilisant ici le frein, là l’accélérateur, confiant avec mesure, des responsabilités, passant beaucoup de temps avec chaque jeune disciple pour le piloter, le conseiller et prier avec lui.

M.D.


Jean 1.9; 3.19

1. La réalité de la lumière au sein des ténèbres

Supposons que vous retrouviez dans votre grenier une vieille toile sur laquelle se sont accumulés des siècles de poussière. Après l’avoir soigneusement nettoyée, vous découvrez à votre grande surprise un nom connu comme celui de Rembrandt! Après de longs et coûteux travaux de restauration, l’oeuvre du maître sombrée si longtemps dans l’oubli retrouve son ancien éclat et révèle à nouveau les talents de l’artiste qui l’a créée. Eh bien, c’est à Noël que nous nous souvenons que Dieu s’est fait homme en Jésus-Christ (Jean 1.14), qui a également procédé à une oeuvre de restauration; le monde est son oeuvre, il nous a créés à son image, mais celle-ci a été altérée par des siècles de révolte. Nous ne sommes plus comme Dieu nous a voulus.

Jésus est venu amorcer le processus de nettoyage. Il est venu pour nous éclairer, pour nous montrer comment est Dieu, et comment nous devrions et pourrions être.
– Il a chassé les ténèbres, les esprits mauvais…
– Il a guéri les maladies en redonnant au gens les couleurs initiales pour qu’ils reflètent les intentions premières de son auteur.

Nous lisons dans 1 Jean l.5: Dieu est lumière, il n’y a pas en lui de ténèbres. Seul Dieu, qui dans son essence est trois fois saint, pur et sans tache, possède l’immortalité qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu, ni ne peut voir ( 1 Tim 6.16). La lumière est un symbole de la vie. Elle joue un rôle prédominant; sans elle la vie serait tout simplement impossible sur la terre. Personne ne peut vivre sans la lumière…

Jésus a dit de lui-même (dans le sens spirituel): Je suis la lumière du monde et celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres. Trente siècles avant nous, le roi David discernait déjà la lumière de Dieu qui était devenue indispensable pour lui. Auprès de toi est la source de la vie, et par ta lumière nous voyons la Lumière, étends ta bienveillance sur ceux qui te connaissent (Ps 36.10).

2. La confrontation entre la lumière et les ténèbres

Pourquoi tant de guerres, de meurtres de souffrances et d’injustice? Notre texte nous donne la réponse: les hommes ont aimé les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises (Jean 3.19).

Au sein même des guerres de religion il n’y a qu’une seule réponse possible: venir à la lumière, Jésus-Christ. Je suis le chemin, la vérité et la vie (Jean 14.6).

Lorsque le puissant projecteur de sa Parole nous éclaire, elle nous place devant un choix:
– soit nous nous humilions, nous nous repentons et nous acceptons le pardon de nos péchés que Dieu nous offre en Jésus-Christ (Jean 3.18)
– soit nous fuyons cette lumière qui nous deviendrait alors insupportable (Jean 3.20)!

La lumière de Dieu peut être redoutable quand elle met en évidence nos mauvais penchants. Cette lumière peut littéralement nous irradier et pénétrer dans les moindres coins et recoins de notre vie.

Nous avons une magnifique illustration dans l’AT. Après avoir séjourné quelque temps dans la présence de la gloire de Dieu au mont Sinaï, la peau du visage de Moïse rayonnait. Lorsque le peuple juif le vit redescendre de la montagne, ce rayonnement était tellement intense que les gens ne supportaient même pas de regarder son visage. C’est pourquoi il a dû porter un voile pour couvrir son visage. Voilà l’effet de la lumière de Dieu sur l’homme dont la vie n’est pas en règle avec Dieu. Dieu est saint et seul celui dont les péchés sont pardonnés peut s’approcher de lui (Jean 3.21).

L’auteur des ténèbres, le père du mensonge, le diable est à l’origine de tant de mal répandu sur cette terre. Combien de fois n’a-t-il pas essayé, par l’intermédiaire des autorités religieuses de l’époque, de tuer Jésus durant son ministère terrestre! En vain; car son heure n’était pas encore venue. Jusqu’au jour où, selon la volonté de Dieu, son Père, Jésus a donné sa vie librement en rançon pour beaucoup. Personne ne me l’ôte, disait-il, mais je la donne de moi-même (Jean 10.18). Au moment de son arrestation dans le jardin de Gethsemanée, Jésus, sachant que tout cela devait lui arriver, s’avança lui-même vers ses persécuteurs et dit: Qui cherchez- vous? -Jésus de Nazareth, fut la réponse. Alors il leur dit: C’est moi… Mais c’est ici votre heure et le pouvoir des ténèbres (Jean 18.4; Luc 22.53). C’est à la croix que Jésus-Christ est mort; il y a livré le plus grand combat de tous les temps entre les ténèbres et la lumière. Là il cria: Eli Eli lama sabachthani ? Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? (Mat 27.46).

3. La victoire de la lumière sur les ténèbres

Les puissances des ténèbres ont été ébranlées au jour de la résurrection de Jésus-Christ. De même, la promesse de la paix sur la terre selon l’annonce des anges aux bergers de Bethléhem deviendra une réalité visible lorsque le Christ reviendra dans toute sa gloire. En ce jour là, la lumière de Dieu éclatera: En effet, comme l’éclair part de l’orient et brille jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme, et tout oeil le verra (Mat 24.27; Apoc 1.7).

En attendant, ses disciples doivent répandre sa lumière: Vous êtes la lumière du monde… Que votre lumière brille devant les hommes (Mat 5.14,16). Et voici la vocation précise que reçut l’apôtre Paul concernant la prédication de l’Evangile aux nations: Je t’ai pris du milieu de ce peuple et des paiens, vers qui je t’envoie pour leur ouvrir les yeux, afin qu’ils se tournent des ténèbres vers la lumière, et du pouvoir de Satan vers Dieu, et qu’ils reçoivent le pardon des péchés et un héritage avec ceux qui sont sanctifiés par la foi en moi (Act 26.17-18).

Chers lecteurs, êtes-vous sûrs de vivre dans la lumière de Dieu? Ou vous contentez-vous des lumières artificielles? Avez-vous l’assurance de votre salut en Jésus-Christ? Etes-vous libérés du pouvoir des ténèbres pour vivre dans la lumière de Dieu?

Choisissons aujourd’hui la lumière en laissant Jésus-Christ nous transformer par sa Parole. Car ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier(Ps 119.105).

J.-B.D.M


Il n’est pas possible de rencontrer Dieu sans un minimum de calme. Et, s’il y a quelque chose de rare aujourd’hui, c’est bien le calme.

Nous vivons dans un siècle de vitesse et de bruit. Le monde est une grande roue qui tourne bruyamment du matin au soir. Et nous sommes tous, chrétiens ou non, pris dans ce tourbillon incessant. Nous sommes comme de petites souris blanches qui, courant dans leur cerceau, le font tourner à toute vitesse et n’arrivent plus à l’arrêter, prises par le mouvement. A moins que, au lieu de courir avec les gens du monde et de gaspiller notre calme, nous décidions de consacrer jalousement tout instant de tranquillité pour être avec Dieu et fortifier notre homme intérieur. Les gens du monde gaspillent leur calme notamment des quatre façons suivantes: en s’inondant de bruit; en s’agitant pour épargner quelques francs; en cherchant à jouir de la vie au maximum; en consommant et en produisant des activités spirituelles. Qu’en est-il de nous chrétiens?

Sommes-nous de ceux qui s’inondent de bruit?

Avons-nous besoin de bruit dès le réveil? D’ouvrir le poste de radio, le téléviseur ou la chaîne stéréo du matin au soir? C’est ce que font plusieurs autour de nous. Ils s’inondent de bruit à longueur de journée et fuient leur sentiment de vide. N’ayant pas de vie intérieure satisfaisante, ils sont vides et préfèrent ne pas être, dans le calme, confrontés à ce vide. Beaucoup fuient la solitude et cherchent à se donner, par le bruit, l’impression d’une plénitude. On s’accorde à dire que le bruit distrait, détourne l’attention et transporte même l’esprit, à forte intensité, dans un état d’extase. N’est-ce pas ce que recherchent les gens du monde? Se distraire de leur pauvreté spirituelle, s’abasourdir afin de se cacher d’eux-mêmes.

De nombreuses stations de radio diffusent vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Qui n’a pas sa chaîne stéréo dans le salon prête à dégager un son assez puissant pour faire éclater les tympans? Il est devenu presque impossible de lire ou de réfléchir dans les lieux publics. La musique et le bruit nous accompagnent dans l’autobus, au centre commercial, au salon de coiffure, au restaurant et même sur la piste de ski et à la patinoire.

Et tout cela, sans parler des bruits du trafic, de la machinerie, des industries, des foules et j’en passe.

Voici ce qu’en dit Thierry Maulnier, journaliste au quotidien français «Le Figaro»: «Il faut défendre le silence, car le silence est menacé. La civilisation moderne, la civilisation de la technique pourrait bien être en train de le tuer sans que nous y prenions garde. Déjà on peut se demander si des millions de nos contemporains n’ont pas commencé d’en perdre le goût et le besoin. Nous vivons dans la rumeur continuelle des grandes villes. Le bruit est pour nous une souffrance, en même temps qu’un besoin, comme si nous étions intoxiqués, et sans doute le sommes-nous. Nous travaillons à faire nos demeures imperméables au bruit, à rendre plus silencieuses nos automobiles, mais c’est pour y tourner à toute heure du jour les boutons de nos postes radiophoniques, pour y entendre le son de paroles dont nous n’écoutons pas le sens, car nous leur demandons seulement d’endormir nos consciences. Le bruit est un stupéfiant et, comme tous les stupéfiants, un remède à l’angoisse d’être seul… Le silence n’est richesse que pour ceux qui ont une richesse en eux-mêmes».

Dans la Bible, le bruit est presque toujours associé à la foule, à la foule qui s’amuse sans se douter qu’un jugement sévère pèse sur elle (cf. Es 5.14; 22.2). Le monde a besoin de bruit pour combler son coeur. Mais le chrétien, dans lequel habite celui qui remplit tout en tous, a-t-il besoin de cela? Le chrétien dans le coeur duquel coulent des fleuves d’eau vive a- t-il besoin de tout ce bruit (cf. Jean 7.37-39)? Si le chrétien s’assomme de bruit comme les gens du monde, c’est qu’il ne connaît pas Christ comme il faudrait. Il ferait mieux d’engager toutes ses forces à mieux le connaître s’il ne veut pas avoir honte lorsqu’il le verra face à face (cf. Es 1.3; 1 Jean 2.28). Tous les moments de silence sont des moments opportuns pour rencontrer Dieu et croître dans sa connaissance. Choisirons-nous le bruit?

Gaspillons-nous notre calme pour épargner quelques francs?

Nombre de personnes autour de nous s’agitent à gauche et à droite pour épargner quelques francs, alors que, paradoxalement, ils en dépensent des milliers, impulsivement, sans compter. La plupart des gens passent des heures à feuilleter les dépliants publicitaires. Ils vont de magasin en magasin pour examiner la marchandise, comparer les prix. Ils dépensent du temps, de l’essence et de l’énergie. Ils gaspillent aussi leur calme pour n’épargner parfois qu’une poignée de misérables francs. Il arrive aussi souvent que les mêmes soient fascinés, peu après, par quelque nouveau truc: micro-ordinateur à piles, automobile parlante, téléphone sans fil. Poussés par leur convoitise, ils dépensent sans compter. Cela ne manque-t-il pas de bon sens?

Autrefois l’assortiment d’un seul magasin suffisait à la demande. Tu avais besoin d’une paire de chaussettes, il y en avait deux sortes, des grandes et des petites. Tu ne te cassais pas la tête pour savoir lesquelles tu allais prendre. Tu regardais seulement le bout de tes pieds. Si tu ne voyait pas tes orteils, tu achetais les petites. Et ce qui était vrai pour les chaussettes l’était pour le reste. Il y avait dans ce magasin tout ce qui était essentiel à la vie, et croyez-moi, les gens d’alors vivaient dans des conditions nettement plus rigoureuses que les nôtres.

Mais aujourd’hui, ce n’est pas facile d’acheter une paire de chaussettes. Ca prend du temps. Va-t-on acheter celles en laine, ou celles en acrylique, ou celles en coton, ou celles en nylon? Et va-t-on choisir les bleues, les rouges, les blanches, les noires, les rayées? Et si les mêmes chaussettes étaient moins chères ailleurs? Pourquoi ne pas faire le tour des magasins, on verra bien…

Les riches et les pauvres de ce monde s’échinent à poursuivre la fortune et n’ont pas de pensée pour Dieu. Qu’en est-il de nous chrétiens à qui Jésus dit: Tu ne peux servir deux maîtres (cf. Luc 16.13-14).

Qu’allons-nous choisir? De réserver nos instants de calme pour nous attacher à Dieu ou de les gaspiller pour quelques francs sans valeur?

Gaspillons-nous notre calme en cherchant à jouir au maximum de la vie?

Le monde ne peut s’arrêter, tant pis pour les cardiaques et les traîne-la-patte. Il est une foire où le silence et le calme sont souvent exclus. Vivre, dit le monde, c’est jouir pleinement de tout, jour et nuit; c’est surtout de ne pas perdre une minute, car demain, c’est la fin. N’est-ce pas une pensée logique et normale de la part d’hommes qui n’ont pas d’espérance? Mangeons et buvons, disent- ils, puisque demain nous mourrons (Es 22.13; 1 Cor 15.32). Les gens cherchent avidement à jouir de la vie présente parce qu’ils n’ont pas d’espérance. Ils ne s’arrêtent pas parce qu’ils ne veulent surtout pas perdre une minute de plaisir.

Mange et bois, dit le monde: les super-marchés seront bientôt à ta disposition jour et nuit, semaine et dimanche; achète sans compter! Distrais-toi, dit le monde, installe-toi confortablement, tourne le bouton de la télé et je te captiverai des soirées entières. Ne perds pas de temps. Profite de la nuit, dit le monde: c’est le moment par excellence pour t’amuser: films, vidéos, discothèques, restaurants, boîtes de nuit.

Je te donne tout cela et bien plus encore. Derrière la voix du monde se cache la voix du diable qui cherche à détourner de Dieu tous les hommes. Il fait en sorte qu’ils aient de la jouissance à volonté et qu’ils ne s’arrêtent surtout pas pour penser à leur créateur ou à leur destinée. Qu’en est-il de nous? Sommes-nous, comme les gens qui nous entourent, si préoccupés à jouir de la vie que nous en oublions l’essentiel ? Jésus nous avertit maintes fois qu’il n’est pas possible de jouir sans réserve de la vie présente sans perdre la vie qui est à venir (cf. Mat 16.21-27; Luc 12.13-21). L’apôtre Paul aussi profite d’une question qu’avaient posé les Corinthiens pour les exhorter à s’attacher au Seigneur sans distraction (cf. 1 Cor 7.29-32, 35). Choisirons-nous la vie présente ou celle qui est à venir?

Gaspillons-nous notre calme en consommant et en produisant des activités spirituelles?

Nous vivons dans une société capitaliste. Il va sans dire que les deux activités principales d’une telle société ne sont ni la prière ni la contemplation, mais la consommation et la production de biens matériels. Nous avons été, dès l’enfance, initiés à ces deux activités de telle sorte qu’elles sont devenues en nous des réflexes. Des petites autos au tricycle, du tricycle à la bicyclette et de la bicyclette à la motocyclette, notre élan de consommateur n’a cessé de grandir. De cette façon, nous avons adhéré, sans trop nous en rendre compte, à l’illusion du bonheur par la consommation, illusion, soit dit en passant, bien encouragée par la publicité: machine à café dernier cri! – Saveurs exotiques à prix imbattables ! – Nouveau: à présent en super-compact! – Avec ce modèle: nouvelle conception du confort. – Notre méthode, une découverte spectaculaire!

Et comme pour consommer, il faut des produits de consommation, nous nous sommes mis à l’oeuvre et sommes devenus d’actifs producteurs. Motivés par la pensée qu’être heureux signifie consommer sans cesse, nous avons dû produire, à l’excès, toutes sortes de biens matériels. Avec toute cette production et toute cette consommation, il va sans dire que Dieu a été négligé et que le bonheur n’a pu être obtenu. Maintenant que nous sommes chrétiens, que nous connaissons Dieu, croyons-nous encore que le bonheur s’obtient par la consommation? Comment agissons-nous dans l’Eglise? Attachons-nous plus d’importance à la consommation de prédications et de messages évangéliques qu’à notre intimité avec Dieu? Certains chrétiens courent les conférences, les films, ne manquent aucun évangéliste à la télé, écoutent des cassettes, lisent des ouvrages chrétiens, mais n’ont jamais de temps pour un tête-à-tête avec Dieu. Ces chrétiens pensent qu’en consommant des choses spirituelles, ils deviendront eux-mêmes spirituels et jouiront ainsi du bonheur. Les Pharisiens avaient une pensée semblable. Ils croyaient qu’en consommant une bonne dose de vérités spirituelles, ils auraient la vie. Mais Jésus les détrompe (cf. Jean 5.39,40).

Et que dire du réflexe de production? Croyons-nous que l’Eglise de Dieu soit une industrie semblable à celle de notre monde? Et qu’il s’agisse d’y travailler à la sueur de son front pour y produire: conversions, consécration, foi, sainteté et amour fraternel? Puisque le monde nous a enseigné qu’il s’agissait de s’activer, de foncer et de bûcher pour produire, il faut désapprendre. On peut produire de bons messages, de bons enseignements. On peut évangéliser une ville entière. On peut mettre sur pied de belles églises, bien structurées, bien organisées. Mais on ne peut produire, même à force de travail et d’acharnement, quoi que ce soit de spirituel dans le coeur de l’homme. Or, heureusement, ce qui nous est impossible est possible à Dieu. Il a le pouvoir de produire la vie dans le coeur des hommes. Et comme co-ouvriers, nous bâtissons l’Eglise avec lui. Cesserons-nous donc de nous agiter comme si nous bâtissions seuls? Prendrons-nous davantage de temps dans le calme avec l’architecte? Avec celui qui a les plans et qui, en nous révélant chaque nouvelle phase, saura aussi nous fournir les instruments de leur réalisation?

Si nous acceptons d’agir dans cette optique, nous pourrons dire comme Esaïe: Eternel, tu mets en nous la paix, car tout ce que nous faisons, c’est toi qui l’accomplis pour nous (Es 26.12).

Il y a pour nous chrétiens un choix vital à faire: courir avec les gens du monde et gaspiller notre calme ou consacrer jalousement tout instant de tranquillité pour être avec Dieu et fortifier notre homme intérieur.

B.G.

Eternel, tu mets en nous la paix, car tout ce que nous faisons, c’est toi qui l’accomplis pour nous.

Esaïe 26.1


Dans la 1ère partie de cet article parue dans le numéro 106 de Promesses, Peter Masters, pasteur à Londres, a défini les différentes formes que peut prendre la dépression. Il nous montre maintenant comment dépister la maladie et l’affronter.

Déceler la dépression

La première étape, c’est d’apprendre aux gens à démasquer leur dépression. Les chrétiens touchés doivent absolument la découvrir eux-mêmes, en prendre conscience et c’est parfois au pasteur qu’il incombe de signaler cet état. Il ne s’agit pas, bien évidemment, d’encourager une préoccupation excessive au sujet de la santé, mais de détecter l’inconfort, le mal-être, afin de mieux le soigner. C’est en reconnaissant nos points faibles que nous pouvons le mieux résister, prendre les mesures nécessaires pour maîtriser l’autodépréciation.

Il faut bien sûr de très bonnes raisons pour oser suggérer à quelqu’un qu’il pourrait être atteint de dépression. On évitera en particulier de le confondre avec une personne mal en point à cause de son indiscipline. Le spécialiste en relation d’aide doit en effet distinguer entre un état dépressionnaire et un problème non réglé dû au péché. Nous rappelons ici que des croyants peuvent se sentir très abattus par une vie non sanctifiée et par la désapprobation de leurs amis quant à ce relâchement. Mais il y a des moments où les croyants sont envahis par une étrange angoisse et ils ont besoin de comprendre ce qui leur arrive. ils doivent savoir que ce n’est pas un problème spirituel qui les trouble, mais une faiblesse constitutionnelle. S’ils estiment que la question est spirituelle, ils en déduisent à tort que Dieu les punit pour quelque péché et ils en viennent à mettre leur conversion en doute.

La dépression conduit parfois dans une direction tout à fait inverse: le blâme sur soi est alors remplacé par une haine farouche envers les circonstances et les événements, ou bien par un agacement permanent contre les autres et l’Eglise au point de créer la discorde. Tout y passe: la famille, les chrétiens et même le Seigneur. On ne peut pas tellement aider dans ce type de dépression, sinon en signalant à la personne concernée qu’il s’agit d’une crise intérieure irrationnelle et destructrice où seul le secours des Ecritures saintes est efficace et permet de maîtriser la situation.

Expliquer la dépression

La seconde question à élucider, c’est de comprendre la nature de la dépression, car le fait même de savoir qu’on souffre d’une prédisposition naturelle à ce fléau provoque une réaction néfaste. On peut s’imaginer toutes sortes de choses, en passant d’une profonde angoisse à la peur de devenir à moitié fou. Il est clair que nous ne pouvons pas tout expliquer et que bien des phénomènes nous échappent, comme ils échappent au corps médical… mais il nous faut admettre que la dépression est une affliction que le Seigneur permet, dans sa sagesse, dans la vie de plusieurs de ses enfants. Il connaît tout à notre sujet; bien que tout-puissant et plein d’amour, il ne nous évite pas toutes les épreuves. En outre, la dépression est souvent la contrepartie de certains dons ou d’une sensibilité affûtée. Une bonne proportion de gens doués d’aptitudes exceptionnelles pour la poésie ou la musique, les arts en général, manifestent cette tendance. Il semble qu’une sorte d’étiquette négative soit attachée aux traits les plus positifs de nos dons personnels.

Les gens énergiques et entreprenants paient souvent le prix de cet avantage par une frustration continuelle au vu de leurs performances, alors que les gens studieux, prudents et rangés souffrent d’un manque d’en-train tel qu’ils sont obligés de pédaler deux fois plus vite que les autres pour arriver à faire face aux exigences de la vie! Ces considérations sont des généralités mais elles illustrent le fait qu’à chaque mouvement de force correspond un mouvement de faiblesse et le penchant à l’humeur chagrine, dans beaucoup de cas, est la contre-partie de quelque don. C’est presque comme si nos compétences les plus remarquables étaient trop fragiles pour ce monde de péché.

La disposition à la souffrance morale ne doit par conséquent pas être regardée uniquement comme un handicap et encore moins comme le symptôme d’une infirmité mentale. Il est essentiel d’expliquer tout cela aux personnes atteintes et de leur souligner avec compassion et franchise que leurs souffrances intérieures ne vont pas disparaître d’un jour à l’autre, et que leur prédisposition les accompagnera longtemps encore. La dépression doit suivre son cours. S’il est possible de calmer la crise de découragement par quelque diversion afin d’atténuer le paroxysme, rien ou presque ne peut anesthésier la détresse fondamentale de la dépression. Les remèdes soulagent la souffrance un moment, mais les inconvénients sont bien trop nombreux pour en justifier l’emploi continu, j’en parlerai plus tard.

Les gens qui souffrent d’une plaie morale profonde ne doivent pas s’attendre à un grand soulagement à la suite d’une entrevue avec le pasteur ou le confident. Ces derniers doivent disposer de temps pour chercher à comprendre leur langueur, à la contenir de sorte qu’elle ne dégénère pas, à en limiter la durée, et si possible, à en arriver à bout, de sorte que les composantes les plus nocives et les plus destructrices soient neutralisées. Ainsi nous pouvons communiquer l’espérance et la confiance, chez les plus jeunes surtout, en leur faisant comprendre que leur vulnérabilité va disparaître au bout de quelques années. Si bien des adolescents ont connu ces crises de désarroi entre 15 et 25 ans, ils les ont vues s’espacer puis complètement cesser. Il est très encourageant de savoir que ceux qui ont connu les pires tempêtes naviguent en eaux calmes aujourd’hui. Mais je ne cache pas que plusieurs auront à combattre avec opiniâtreté tout retour de manivelle jusqu’à ce que les passages scabreux s’éloignent. Il y aurait beaucoup à dire sur le contrôle des pensées qui nous rongent. Plus nous localisons le point faible, plus nous sommes en mesure de combler le vide intérieur et de combattre la torpeur.

Relativiser la dépression

Il est utile de signaler aux dépressifs que leur condition n’a rien d’exceptionnel et que leur maladie atteint des chrétiens consacrés aussi bien que des personnes notoires de ce monde. Un grand nombre de serviteurs de Dieu ont connu ce déferlement de souffrances et parmi eux on trouve des hommes éminents comme Luther, Calvin, Richard Baxter, Whitefield et Spurgeon pour ne nommer que ceux-là. Plusieurs compositeurs de cantiques ont aussi leur place parmi les mélancoliques, dont deux hommes sévèrement touchés, William Cowper et James Montgomery. De nombreux poètes chrétiens ont présenté cette même tendance à la tristesse.

Par contre, et c’est très encourageant de le savoir, les Réformateurs et les instruments du réveil qui ont souffert de dépression étaient parfaitement conscients de la puissance de Dieu en dépit de leurs afflictions émotionnelles. Il y a donc moyen de contenir et maîtriser la dépression et d’affirmer que rien n’empêche Dieu de bénir et de faire éclater sa gloire au moment voulu.

C.H. Spurgeon a laissé plusieurs descriptions de moments d’anxiété et d’émotion soudains et violents qui le paralysaient, particulièrement à l’âge de 45 ans. Il eut fréquemment à combattre des crises de découragement, spécialement le dimanche soir. Alors sa femme, Mrs Susannah Spurgeon, lui lisait des poésies, ou quelques pages du livre de Bayter «Le pasteur réformé»; elle percevait la peine de son mari, le fortifiait, l’encourageait et compatissait jusqu’à ce que la paix soit revenue. Quelquefois le grand prédicateur était en proie à un accablement tel qu’il se rendait dans un chalet loué dans les «South Downs» avec son ami et confident William Upton afin de surmonter les pires moments. Pouvons-nous en déduire que l’Esprit de Dieu abandonnait Spurgeon et le privait de capacité spirituelle? Bien sûr que non, car les eaux profondes de la mélancolie n’indiquent pas nécessairement une vie de péché ou un abandon du Seigneur. Les dépressifs sont souvent rassurés lorsqu’ils découvrent que l’abattement a été le lot de plusieurs hommes de Dieu.

Passer à travers la dépression

Dans notre lutte contre la dépression, nous établissons une ligne de conduite au sujet des médicaments que les croyants souffrants vont devoir absorber. Nous les encourageons à venir à bout de leur crise sans le recours systématique à la chimie. Bien entendu, je ne suis pas contre les médicaments lorsqu’il s’agit de cas graves, de souffrances intolérables, de pensées suicidaires ou de chute dans l’irrationnel, mais la grande majorité des déprimés ne vont pas jusque-là et peuvent affronter cette étape difficile sans le support des remèdes. En vérité, il est largement reconnu parmi les pasteurs, et les médecins aussi, que l’usage abusif et précoce des antidépresseurs place les patients sur la pente glissante de la dépendance quasi permanente des drogues. Les médicaments détruisent et affaiblissent inévitablement la capacité individuelle à composer avec la dépression. Dans la plupart des cas, l’esprit et l’émotions ressemblent à un membre sévèrement endolori , rudement meurtri, mais pas complètement brisé, et la médication joue le rôle de plâtre sur ce membre au point de l’insensibiliser; lorsqu’il émerge quelques semaines plus tard, ses muscles sont affaiblis, diminués et plus incapables que jamais de résister, de gagner la bataille. La «béquille» antidépressive utilisée trop vite provoque des résultats spectaculaires au début, c’est vrai, mais le prix en est trop élevé. Non seulement les drogues amoindrissent la capacité de lutte, mais elles changent et dégradent tragiquement la personnalité. Une personne aux idées précises devient vague et terne, une autre intelligente et énergique ne se concentre plus et s’épuise en permanence, enfin quelqu’un de vif et entreprenant se déconsidère sans cesse par des promesses non tenues.

L’auteur souligne que beaucoup de dépressifs sont parvenus à un état d’indécision tel après quelques années de traitement, qu’il ne leur est plus possible de réagir et de combattre leur épuisement moral. Il faut savoir qu’un psychiatre qui déclenche un peu trop vite la spirale abominable des tranquillisants d’abord, puis des puissants antidépresseurs, oblige les pasteurs à remonter des sujets qui ignorent que les remèdes sont parfois pires que le mal! Il y a 30 ans environ, j’ai rencontré un jeune homme hospitalisé depuis des mois, à tel point ébranlé par une série d’électrochocs qu’il en était venu à l’idée du suicide. A la suite de cette expérience, il n’était plus que l’ombre de lui-même, assailli de craintes et complètement dépendant des drogues. Ceux qui l’ont connu avant sont persuadés qu’il a été détruit par les traitements psychiatriques. Heureusement pour la société, beaucoup de psychiatres réagissent contre ces traitements, mais il reste encore, hélas, quelques praticiens ultra-rationalistes. Les pasteurs se doivent de faire barrage à l’assistance chimique facile et abusive.

Affronter sa dépression

Le grand avantage de la victoire non-chimique sur la dépression consiste dans la part active que la personne prend dans sa guérison: elle observe sa remontée. La diminution de la souffrance et l’espacement des crises qui ne se réduisent bientôt plus qu’à des malaises exceptionnels encouragent et motivent sérieusement. Le principe biblique de 1 Cor 10,13: Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter, s’applique particulièrement au croyant qui porte en lui le penchant à l’amour de soi, aux doutes, aux ressentiments et aux assauts de toutes sortes. Il ne faut rien de moins que toutes les promesses de Dieu pour sortir du mal-être qui sape la vie intérieure. Des textes vitaux seront mentionnés et il est primordial d’offrir un solide fondement biblique pour chasser les pensées folles. Grâce à une telle approche, l’emprise émotionnelle va se déserrer et pourra être maîtrisée, ainsi que tout le cortège des pensées négatives. La possibilité de baser ses progrès sur les promesses de la Parole de Dieu encourage vivement les dépressifs, même s’ils ne goûtent pas immédiatement une entière délivrance; une telle démarche est difficilement envisageable chez des sujets abrutis par les médicaments et sans réactions depuis plusieurs années.

Définir le rapport avec la dépression

On épaissit l’angoisse en voulant établir à tout prix la cause d’une dépression. Malgré les respectables exceptions que je nommerai plus loin, les prétextes au désespoir n’ont pas une signification très profonde. Je m’explique: une difficulté rencontrée dans le traitement de la dépression réside dans le fait que chacun semble avoir assimilé une manière freudienne de voir les choses et s’imagine qu’elle aidera à surmonter la maladie. Est-ce un traumatisme de l’enfance? Un choc? Un rejet? Est-ce un péché inavoué, retenu, oublié? Qui ne serait tenté de disséquer son passé pour mettre en lumière «la» cause secrète de son tourment? Il n’est en tout cas pas surprenant que des patients à l’imagination fertile, supposant qu’ils ont enfin découvert l’origine de ce qui les tenaille, avec l’aide d’un guérisseur charismatique vaniteux, ressentent un soulagement immédiat. Malheureusement, l’amélioration ne sera ni profonde ni durable.

En vérité, et nous l’avons déjà observé précédemment, celui qui est affecté par le syndrome de la dépression a accumulé déception, fatigue, ressentiments, désunion avec autrui et dégoût de soi au point de craquer un jour, sans raison clairement apparente. Il nous incombe donc d’instruire celui que nous voulons aider et de le convaincre que la «cause» de sa dépression n’est pas l’élément déterminant d’une solution. Il ne faut jamais perdre de vue que la thérapie biblique a pour objectif d’apprendre à sortir de la dépression et non de perdre du temps à chercher ce qui la provoque. Pour la plupart des gens, la dépression ressemble à un rapace qui plane en rond dans le ciel pour fondre brutalement sur sa proie, qui s’écroule sous un poids jusque là ignoré.

Bien des malades décèlent, à l’origine de leur état un péché ignoble, qui les discrédite et les place sous le jugement de Dieu. Ces pensées sont renforcées par le freudisme latent de la société; il doit y avoir une bonne raison, et s’il y en a une, c’est le jugement de Dieu… Dans de tels cas, une liste interminable de vieux péchés se fait jour. Nous avons pour tâche de répéter inlassablement que Dieu est fidèle et juste pour pardonner tous nos péchés (cf l Jean 1.9) et souligner que la souffrance actuelle n’a rien à voir avec le passé.

Traquer la dépression

Au point où nous sommes parvenus, je veux citer quelques pièges qui peuvent nous entraîner dans l’uni vers de la dépression.
– Le premier de ces pièges est un état de révolte permanent contre le Seigneur, une désobéissance volontaire et persistante à sa loi; Un croyant obstiné dans son opposition va tôt ou tard au-devant de l’abattement ( cf Héb 12.5) et s’il s’entête sur une voie de non-sanctification, s’il refuse de faire mourir ce qui est terrestre (Col 3.5), il est un candidat à l’angoisse et aux tourments. Comment faire la différence entre l’affolement d’une conscience qui perd le nord et un dérèglement délibéré? Voici la réponse: si après un sincère repentir et une consécration entière au Seigneur l’abattement demeure, il faut en déduire que cet état n’est pas d’ordre spirituel.
– Un autre piège est celui de l’énervement et de la colère. Attention, nous n’avons pas ici l’explication complète de la dépression comme plusieurs aimeraient l’entendre; ces sentiments ne sont jamais la seule cause! La colère et l’amertume se donnent la main (cf Eph 4.31) et nombreux sont les jeunes gens déprimés par des ressentiments. Qui n’a jamais été désavantagé? Qui ne connaît pas la déception suscitée par la façon dont les autres estiment notre travail? L’incompréhension et la frustration sont certainement les composantes de la dépression chez les adolescents. L’amertume conduit à la haine de l’autre et à l’amour de soi, elle met les nerfs à vif et conduit à un comportement tel que les meilleurs amis en sont surpris. La forme de dépression engendrée par l’agacement et la contrariété n’aboutit qu’à l’égoïsme et il est vital de savoir que le ferment de haine sape les capacités morales. Le travail pastoral s’exerce alors par la mention et l’application quotidienne de textes bibliques appropriés.
– On peut aussi mentionner le piège du blocage secret causé par la rupture d’une promesse faite à Dieu. Il convient au spécialiste en relation d’aide de découvrir dans quelles circonstances la promesse a été faite et d’amener la personne à comprendre que Dieu ne demandait pas un tel engagement. On aidera ensuite la personne à se dégager du poids de cette promesse, spécialement dans le domaine intime et privé du célibat. Le désengagement d’une promesse à ce sujet conduit un hypersensible à des conflits et il se sent dévalorisé.
– Enfin, il faut encore déjouer le piège de l’autodépréciation, qui menace des gens enclins à manipuler un entourage réceptif. Ce type de dépression commence par la frustration, l’amour de soi poussé à l’extrême. A l’origine, le sujet est contrarié parce que les choses ne se déroulent pas comme il le souhaiterait. Il découvre alors que sa condition de malade psychique lui assure une plus grande attention de la part des autres. La maladie devient un instrument de chantage pour en exiger davantage. Si, en tant que pasteur, ou aide, vous percevez que quelqu’un essaye de vous amener à faire ce qu’il veut en jouant de sa prétendue dépression, il vous appartient d’être très ferme et de lui montrer que ses manoeuvres et ses intrigues sont purement charnelles, et qu’elles caractérisent même une tendance à la convoitise antérieure à la conversion. La cause directe de l’autodépréciation est l’entretien volontaire de griefs, de problèmes personnels liés à l’amour de soi. Lorsque nous sommes sûrs que nous sommes en face de ce type de de dépression, nous devons citer les passages de l’Ecriture qui aident à prendre conscience du problème et conduisent à la guérison.

P.M.

Dans le prochain numéro de Promesses, pour la troisième et dernière partie, le pasteur Peter Masters encouragera les dépressifs à exercer leur foi malgré l’épreuve.


Au seuil d’une nouvelle année, nous aimerions exprimer toute notre reconnaissance à nos fidèles lecteurs pour leur soutien spirituel et matériel. Une fois de plus, votre générosité nous a permis de maintenir la revue, voire même de la développer en qualité et en nombre d’abonnés.

Nous sommes particulièrement réjouis de voir un intérêt grandissant pour PROMESSES en France.

Vos lettres d’encouragement sont un moyen insoupçonné de stimulation dans notre recherche d’améliorer constamment la qualité de la revue.

L’Afrique continue à être desservie dans la mesure de vos dons. De grands besoins spirituels seraient à combler. En effet, ce continent souffre aujourd’hui de troubles politiques et sociaux grandissants; L’islam est parti à la conquête de ce continent et ne recule devant rien. Les pays francophones ont besoin de nos prières, afin que Satan, prince de ce monde, batte en retraite. Chaque exemplaire de PROMESSES est lu par plusieurs lecteurs africains. Voulez-vous être missionnaires avec nous? Intercédez pour nos frères et que le Seigneur mette sur votre coeur de nous aider par des dons afin d’augmenter le nombre d’exemplaires à destination de l’Afrique.

C’est aussi une joie de vous communiquer que l’équipe rédactionnelle de la revue a été renforcée par la relève de jeunes frères qualifiés, composée de Cl.-A. Pfenniger, rédacteur responsable (Suisse), D. Arnold (Suisse) et J.-B. De Mooy (Suisse). Nous aimerions exprimer toute notre reconnaissance à J.-P. Schneider qui pendant de nombreuses années avait assumé la tâche de rédacteur responsable. Nous lui souhaitons une retraite méritée avec son épouse Lydia. Notre frère continuera à écrire pour la revue.

Nous avons également constitué un Comité de soutien et sommes heureux que MM. M. Decker (France), G. Dagon (France) et Paul Ranc (Suisse) bien connus dans le monde évangélique francophone, aient accepté de le rejoindre. Les autres frères sont déjà connus de nos lecteurs.

Un grand merci aussi à nos responsables de l’administration et de la diffusion: J.-M. Labeau (Belgique), B.etD. Cousyn (France) et B. Guy (Canada), auxquels nous devons une diffusion sans problèmes.

Continuez à nous adresser vos remarques et suggestions qui nous permettront d’améliorer la qualité de notre revue.

Continuez à diffuser PROMESSES dans votre Eglise et parmi vos amis. N’hésitez pas à nous demander des exemplaires à distribuer ou à mettre sur l’étalage de la librairie de votre église. Et merci d’avance de régler votre abonnement pour 1994.

Avec nos voeux sincères de bénédiction de la part du Seigneur.

Pour l’équipe de PROMESSES.

H. Lüscher