Pardonner est un remède nécessaire
On s’entend généralement pour dire que les deux besoins fondamentaux de l’être humain sont d’aimer les autres et d’être aimé par les autres. Et par les autres, on entend particulièrement les proches. Notre bonheur dans la vie dépend en grande partie du type de relation que nous entretenons avec nos proches. Un bris dans la relation avec des compagnons de travail ou de sport nous affectera certainement, mais pas aussi gravement qu’un bris dans la relation avec nos proches. Et comme nos proches, conjoints, enfants, amis intimes et frères et sours dans le Seigneur, sont ceux que nous avons tendance à blesser le plus souvent, pardonner devient un remède nécessaire.
Pardonner est un remède nécessaire, mais comme dans le cas de tout remède, il ne faut pas en abuser …
Certains pensent que de pardonner est chose facile. Mais tous ceux qui ont été un jour ou l’autre profondément blessés savent qu’il n’en est rien. Pardonner est extrêmement difficile, et particulièrement quand l’offense est grave. Il faut veiller à éviter toute offense. D’une part, il faut éviter d’offenser les autres par des paroles blessantes ou des gestes impulsifs. Jacques exhorte ses lecteurs à être lents à parler, lents à la colère. D’autre part, il faut éviter de se sentir constamment offensé, ce qui dénote une attitude plutôt égocentrique. Voici trois suggestions pratiques pour éviter de se sentir trop facilement offensé.
Premièrement, il ne faut pas vivre avec la pensée que tout nous est dû. Par exemple, si je me joins à une certaine église avec l’idée que le pasteur, les anciens et les chrétiens de cette église doivent me porter une attention toute particulière et répondre à tous mes besoins, je risque fort de devenir très vite offusqué et blessé par leur manque d’égards.
Une deuxième façon de ne pas se trouver dans la situation d’être blessé trop souvent est de ne pas s’offusquer à la moindre critique lancée contre nous. Comme le pasteur Jacques Alexanian le dit si justement: «Si tu ne fais rien, les gens vont te critiquer pour ton manque de consécration et ta paresse. Si tu te mets à l’ouvre et t’engages dans un ministère, les gens vont également critiquer ta façon de servir. Pourquoi donc prêter tant d’attention aux critiques ? Quoi que tu fasses, les gens vont te critiquer. Fais donc ce que le Seigneur te demande de faire.»
Une troisième façon de ne pas être trop facilement blessé est de savoir passer par-dessus une foule de petites offenses selon ce que l’apôtre Pierre déclare dans sa première lettre au chapitre 4, verset 8: l’amour couvre une multitude de péchés.
Il devrait y avoir en chacun de nous suffisamment d’amour pour que les moindres petites offenses contre nous n’occasionnent pas une multitude de guerres froides avec ceux et celles de notre entourage. Dans 90 % des cas, les gens qui nous offensent le font sans le vouloir, par un manque involontaire de tact, de délicatesse ou de sensibilité. Lorsqu’on se donne la peine d’aller vers eux et de leur exposer le problème, on les trouve tout surpris, désolés de nous avoir offensés malgré eux et prêts à nous faire mille excuses.
Il arrive toutefois que quelqu’un nous blesse gravement, intentionnellement ou non, et que la dose d’amour dont il est question dans 1 Pi 4.8 ne suffise pas pour régler le problème. Il faut alors recourir au pardon. Nous verrons dans la suite de cette réflexion ce que signifie pardonner, pourquoi pardonner et comment pardonner.
Que signifie pardonner?
Pardonner veut essentiellement dire de ne pas traiter l’autre selon le mal qu’il nous a fait. Il est dit de Dieu dans Ps 103.10-11 qu’il ne nous traite pas selon nos péchés, et qu’il ne nous punit pas selon nos iniquités. De même que Dieu ne nous traite pas selon nos péchés, nous sommes invités à ne pas traiter l’offenseur selon le mal qu’il nous a fait. Concrètement, cela veut dire que nous devons abandonner toute idée de vengeance. Il est très tentant de détruire, aux yeux des autres, celui ou celle qui nous a offensé par des paroles de médisance ou de calomnie. Il est aussi très tentant de lui rendre la pareille aussitôt que l’occasion s’en présente. Mais notre Dieu est miséricordieux et compatissant et il nous invite plutôt à pardonner.
Il existe deux fausses conceptions du pardon que j’aimerais examiner brièvement:
1. Certains croient que pardonner est synonyme d’oublier l’offense. Cette pensée est loin d’être exacte. Plus une personne offensée s’efforce d’oublier l’offense, plus elle s’en souvient. Pardonner, ce n’est pas oublier l’offense, mais c’est d’agir envers la personne qui nous a blessé comme si nous avions oublié l’offense. Lorsque nous lisons dans Héb 8.12 au sujet de Dieu qu’il pardonnera les iniquités d’Israël et qu’il ne se souviendra plus de leurs offenses, il n’est pas question que Dieu oubliera littéralement leurs offenses. Mais il est plutôt question que Dieu a résolu de les traiter comme s’il allait oublier leurs offenses. L’omniscience de Dieu et l’infaillibilité de sa mémoire ne sont pas ici mises en question.
Pour illustrer ce qui vient d’être dit, imaginons un homme qui se lève un certain matin avec l’idée fixe d’acheter une nouvelle voiture malgré ses revenus modestes et un budget très serré. Il fait part de son projet à son épouse, mais celle-ci ne montre pas l’enthousiasme qu’il aurait espéré. Il se met à invectiver sa compagne, à la traiter de tous les noms, claque la porte et s’esquive. Un peu plus tard dans la journée, ce mari impulsif revient à la maison, embrasse son épouse et fait comme si rien ne s’était passé. Son épouse décide de ne pas le repousser et de ne pas se venger malgré l’offense du matin. A-t-elle oublié l’offense? Bien sûr que non. Les paroles méchantes de son conjoint résonnent encore dans sa tête. Elle n’a pas oublié l’offense, mais elle a décidé de pardonner, c’est-à-dire d’agir comme si elle avait oublié l’offense.
2. Une autre fausse conception du pardon est de penser que pardonner, c’est ignorer l’offense et de jouer aux «super spirituels jamais blessés». Faire semblant que nous sommes des durs que rien ni personne ne peut blesser, est tout simplement de l’orgueil mal placé. Personne, ni les incroyants les plus endurcis, ni les chrétiens les plus spirituels, n’est à l’abri des offenses et des blessures. Nier que les mauvaises paroles ou mauvais traitements des autres contre notre personne nous laissent totalement indifférents n’est pas une preuve de courage, mais plutôt un signe de lâcheté. Au début de ma vie chrétienne, il m’est arrivé d’être blessé par un de mes oncles qui, hostile à l’Evangile, s’est empressé de jeter une douche froide sur mon zèle de jeune converti et de m’affubler de tous les noms. Mais j’étais bien trop «spirituel» à ce moment-là pour reconnaître que cet accueil plutôt glacial m’avait froissé. Pourtant cet accueil m’avait en réalité profondément blessé. Durant les dix années qui ont suivi, je n’ai manqué aucune occasion de critiquer publiquement cet oncle et n’ai pas pensé une seule fois à lui rendre visite…
Pourquoi pardonner?
Une première bonne raison pour choisir de pardonner est qu’en le faisant, nous évitons que notre communion spirituelle avec le Seigneur soit brisée selon ce qui est dit dans Mat 6.12-15. Nous lisons dans les versets 14 et 15: Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.
En choisissant de pardonner, nous nous assurons la faveur du Père, mais en refusant de pardonner, nous résistons à sa volonté et nous attirons sa défaveur. Il n’ est bien sûr pas question ici de perte de salut. Le fait que Jésus s’adresse dans le contexte à ses disciples et que le mot «Père» revient plus de trois fois dans les versets 7 à 15 nous l’ attestent. Mais il est question de perte de communion d’intimité avec le Seigneur, qui entraîne inévitablement une dégringolade spirituelle.
Une deuxième bonne raison pour choisir de pardonner est que nous sommes appelés à ressembler de plus en plus à notre Dieu qui aime pardonner. Lorsque l’Eternel alla à la rencontre de Moïse sur la montagne pour lui donner ses commandements et les écrire sur de nouvelles tables de pierre, il se présenta ainsi: L’Eternel, l’Eternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité (Ex 34.6). Il est significatif de noter que la première chose que Dieu dit de lui-même est qu’il est un Dieu miséricordieux, c’est-à-dire un Dieu qui pardonne facilement. Puisque nous sommes appelés en tant que chrétiens à ressembler chaque jour davantage à notre Dieu (2 Cor 3.18; 1 Jean 3.2), il est essentiel que nous en arrivions à pardonner facilement. Nous, chrétiens, devons être reconnus pour des gens qui aiment pardonner et qui le font même si cela est parfois très difficile.
Une troisième et dernière bonne raison pour choisir de pardonner est qu’en le faisant, nous travaillons à conserver notre santé mentale. Garder de la rancune et de l’amertume dans son cour contre les autres est la meilleure façon de tomber en dépression. Deux psychiatres chrétiens de Dallas, Paul D. Meier et Frank B. Minirth, expliquent dans leur ouvrage: «Introduction to Psychology and Counseling», comment le refus de pardonner et le désir de vengeance peuvent affecter le fonctionnement physiologique d’un individu et le plonger dans un état dépressif chronique.
Ces trois raisons devraient suffire à nous convaincre qu’il est plus qu’important de choisir de pardonner .
Comment pardonner?
Comment concrètement en arriver à pardonner?
D’abord admettre que nous avons été blessés. Ne pas chercher à nier ou à ignorer l’offense, comme nous l’avons dit précédemment, mais se la mettre plutôt devant les yeux. De même qu’un alcoolique ne peut régler son problème tant qu’il s’obstine à en nier l’existence, une personne offensée ne pourra pas jouir de la paix intérieure tant et aussi longtemps qu’elle refusera d’admettre qu’elle a été offensée.
La deuxième étape pour en arriver à pardonner est d’aller trouver l’offenseur- comme il est dit dans Luc 17.3-4 et de lui dire simplement qu’il nous a offensé. Cela n’est évidemment pas toujours facile et peut même s’avérer humiliant. Personne n’aime faire connaître aux autres sa sensibilité et sa fragilité. Pourtant, simplement dire à l’offenseur qu’il nous a blessés procure en soi un grand soulagement.
Si l’offenseur se repent, toujours selon Luc 17.3-4, nous sommes invités par le Seigneur à lui pardonner et à rétablir pleinement la relation avec lui par la force du Seigneur. Je dis bien par la force du Seigneur, car cela est parfois très difficile, voire même impossible, par nos propres forces.
Mais que faire si l’offenseur refuse de reconnaître le mal qu’ il nous a fait et de se repentir?
Dans un tel cas, il nous faut simplement nous en remettre à Dieu comme il est dit dans Rom 12.17-21, sans chercher à nous venger d’aucune façon. Au verset 18, Paul adresse aux chrétiens l’invitation suivante: S’il est possible, autant que cela dépend de VOUS, soyez en paix avec tous les hommes.
B.G.
Quelques réflexions sur le pardon
Pardonner est un remède nécessaire
On s’entend généralement pour dire que les deux besoins fondamentaux de l’être humain sont d’aimer les autres et d’être aimé par les autres. Et par les autres, on entend particulièrement les proches. Notre bonheur dans la vie dépend en grande partie du type de relation que nous entretenons avec nos proches. Un bris dans la relation avec des compagnons de travail ou de sport nous affectera certainement, mais pas aussi gravement qu’un bris dans la relation avec nos proches. Et comme nos proches, conjoints, enfants, amis intimes et frères et sours dans le Seigneur, sont ceux que nous avons tendance à blesser le plus souvent, pardonner devient un remède nécessaire.
Pardonner est un remède nécessaire, mais comme dans le cas de tout remède, il ne faut pas en abuser …
Certains pensent que de pardonner est chose facile. Mais tous ceux qui ont été un jour ou l’autre profondément blessés savent qu’il n’en est rien. Pardonner est extrêmement difficile, et particulièrement quand l’offense est grave. Il faut veiller à éviter toute offense. D’une part, il faut éviter d’offenser les autres par des paroles blessantes ou des gestes impulsifs. Jacques exhorte ses lecteurs à être lents à parler, lents à la colère. D’autre part, il faut éviter de se sentir constamment offensé, ce qui dénote une attitude plutôt égocentrique. Voici trois suggestions pratiques pour éviter de se sentir trop facilement offensé.
Premièrement, il ne faut pas vivre avec la pensée que tout nous est dû. Par exemple, si je me joins à une certaine église avec l’idée que le pasteur, les anciens et les chrétiens de cette église doivent me porter une attention toute particulière et répondre à tous mes besoins, je risque fort de devenir très vite offusqué et blessé par leur manque d’égards.
Une deuxième façon de ne pas se trouver dans la situation d’être blessé trop souvent est de ne pas s’offusquer à la moindre critique lancée contre nous. Comme le pasteur Jacques Alexanian le dit si justement: «Si tu ne fais rien, les gens vont te critiquer pour ton manque de consécration et ta paresse. Si tu te mets à l’ouvre et t’engages dans un ministère, les gens vont également critiquer ta façon de servir. Pourquoi donc prêter tant d’attention aux critiques ? Quoi que tu fasses, les gens vont te critiquer. Fais donc ce que le Seigneur te demande de faire.»
Une troisième façon de ne pas être trop facilement blessé est de savoir passer par-dessus une foule de petites offenses selon ce que l’apôtre Pierre déclare dans sa première lettre au chapitre 4, verset 8: l’amour couvre une multitude de péchés.
Il devrait y avoir en chacun de nous suffisamment d’amour pour que les moindres petites offenses contre nous n’occasionnent pas une multitude de guerres froides avec ceux et celles de notre entourage. Dans 90 % des cas, les gens qui nous offensent le font sans le vouloir, par un manque involontaire de tact, de délicatesse ou de sensibilité. Lorsqu’on se donne la peine d’aller vers eux et de leur exposer le problème, on les trouve tout surpris, désolés de nous avoir offensés malgré eux et prêts à nous faire mille excuses.
Il arrive toutefois que quelqu’un nous blesse gravement, intentionnellement ou non, et que la dose d’amour dont il est question dans 1 Pi 4.8 ne suffise pas pour régler le problème. Il faut alors recourir au pardon. Nous verrons dans la suite de cette réflexion ce que signifie pardonner, pourquoi pardonner et comment pardonner.
Que signifie pardonner?
Pardonner veut essentiellement dire de ne pas traiter l’autre selon le mal qu’il nous a fait. Il est dit de Dieu dans Ps 103.10-11 qu’il ne nous traite pas selon nos péchés, et qu’il ne nous punit pas selon nos iniquités. De même que Dieu ne nous traite pas selon nos péchés, nous sommes invités à ne pas traiter l’offenseur selon le mal qu’il nous a fait. Concrètement, cela veut dire que nous devons abandonner toute idée de vengeance. Il est très tentant de détruire, aux yeux des autres, celui ou celle qui nous a offensé par des paroles de médisance ou de calomnie. Il est aussi très tentant de lui rendre la pareille aussitôt que l’occasion s’en présente. Mais notre Dieu est miséricordieux et compatissant et il nous invite plutôt à pardonner.
Il existe deux fausses conceptions du pardon que j’aimerais examiner brièvement:
1. Certains croient que pardonner est synonyme d’oublier l’offense. Cette pensée est loin d’être exacte. Plus une personne offensée s’efforce d’oublier l’offense, plus elle s’en souvient. Pardonner, ce n’est pas oublier l’offense, mais c’est d’agir envers la personne qui nous a blessé comme si nous avions oublié l’offense. Lorsque nous lisons dans Héb 8.12 au sujet de Dieu qu’il pardonnera les iniquités d’Israël et qu’il ne se souviendra plus de leurs offenses, il n’est pas question que Dieu oubliera littéralement leurs offenses. Mais il est plutôt question que Dieu a résolu de les traiter comme s’il allait oublier leurs offenses. L’omniscience de Dieu et l’infaillibilité de sa mémoire ne sont pas ici mises en question.
Pour illustrer ce qui vient d’être dit, imaginons un homme qui se lève un certain matin avec l’idée fixe d’acheter une nouvelle voiture malgré ses revenus modestes et un budget très serré. Il fait part de son projet à son épouse, mais celle-ci ne montre pas l’enthousiasme qu’il aurait espéré. Il se met à invectiver sa compagne, à la traiter de tous les noms, claque la porte et s’esquive. Un peu plus tard dans la journée, ce mari impulsif revient à la maison, embrasse son épouse et fait comme si rien ne s’était passé. Son épouse décide de ne pas le repousser et de ne pas se venger malgré l’offense du matin. A-t-elle oublié l’offense? Bien sûr que non. Les paroles méchantes de son conjoint résonnent encore dans sa tête. Elle n’a pas oublié l’offense, mais elle a décidé de pardonner, c’est-à-dire d’agir comme si elle avait oublié l’offense.
2. Une autre fausse conception du pardon est de penser que pardonner, c’est ignorer l’offense et de jouer aux «super spirituels jamais blessés». Faire semblant que nous sommes des durs que rien ni personne ne peut blesser, est tout simplement de l’orgueil mal placé. Personne, ni les incroyants les plus endurcis, ni les chrétiens les plus spirituels, n’est à l’abri des offenses et des blessures. Nier que les mauvaises paroles ou mauvais traitements des autres contre notre personne nous laissent totalement indifférents n’est pas une preuve de courage, mais plutôt un signe de lâcheté. Au début de ma vie chrétienne, il m’est arrivé d’être blessé par un de mes oncles qui, hostile à l’Evangile, s’est empressé de jeter une douche froide sur mon zèle de jeune converti et de m’affubler de tous les noms. Mais j’étais bien trop «spirituel» à ce moment-là pour reconnaître que cet accueil plutôt glacial m’avait froissé. Pourtant cet accueil m’avait en réalité profondément blessé. Durant les dix années qui ont suivi, je n’ai manqué aucune occasion de critiquer publiquement cet oncle et n’ai pas pensé une seule fois à lui rendre visite…
Pourquoi pardonner?
Une première bonne raison pour choisir de pardonner est qu’en le faisant, nous évitons que notre communion spirituelle avec le Seigneur soit brisée selon ce qui est dit dans Mat 6.12-15. Nous lisons dans les versets 14 et 15: Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.
En choisissant de pardonner, nous nous assurons la faveur du Père, mais en refusant de pardonner, nous résistons à sa volonté et nous attirons sa défaveur. Il n’ est bien sûr pas question ici de perte de salut. Le fait que Jésus s’adresse dans le contexte à ses disciples et que le mot «Père» revient plus de trois fois dans les versets 7 à 15 nous l’ attestent. Mais il est question de perte de communion d’intimité avec le Seigneur, qui entraîne inévitablement une dégringolade spirituelle.
Une deuxième bonne raison pour choisir de pardonner est que nous sommes appelés à ressembler de plus en plus à notre Dieu qui aime pardonner. Lorsque l’Eternel alla à la rencontre de Moïse sur la montagne pour lui donner ses commandements et les écrire sur de nouvelles tables de pierre, il se présenta ainsi: L’Eternel, l’Eternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité (Ex 34.6). Il est significatif de noter que la première chose que Dieu dit de lui-même est qu’il est un Dieu miséricordieux, c’est-à-dire un Dieu qui pardonne facilement. Puisque nous sommes appelés en tant que chrétiens à ressembler chaque jour davantage à notre Dieu (2 Cor 3.18; 1 Jean 3.2), il est essentiel que nous en arrivions à pardonner facilement. Nous, chrétiens, devons être reconnus pour des gens qui aiment pardonner et qui le font même si cela est parfois très difficile.
Une troisième et dernière bonne raison pour choisir de pardonner est qu’en le faisant, nous travaillons à conserver notre santé mentale. Garder de la rancune et de l’amertume dans son cour contre les autres est la meilleure façon de tomber en dépression. Deux psychiatres chrétiens de Dallas, Paul D. Meier et Frank B. Minirth, expliquent dans leur ouvrage: «Introduction to Psychology and Counseling», comment le refus de pardonner et le désir de vengeance peuvent affecter le fonctionnement physiologique d’un individu et le plonger dans un état dépressif chronique.
Ces trois raisons devraient suffire à nous convaincre qu’il est plus qu’important de choisir de pardonner .
Comment pardonner?
Comment concrètement en arriver à pardonner?
D’abord admettre que nous avons été blessés. Ne pas chercher à nier ou à ignorer l’offense, comme nous l’avons dit précédemment, mais se la mettre plutôt devant les yeux. De même qu’un alcoolique ne peut régler son problème tant qu’il s’obstine à en nier l’existence, une personne offensée ne pourra pas jouir de la paix intérieure tant et aussi longtemps qu’elle refusera d’admettre qu’elle a été offensée.
La deuxième étape pour en arriver à pardonner est d’aller trouver l’offenseur- comme il est dit dans Luc 17.3-4 et de lui dire simplement qu’il nous a offensé. Cela n’est évidemment pas toujours facile et peut même s’avérer humiliant. Personne n’aime faire connaître aux autres sa sensibilité et sa fragilité. Pourtant, simplement dire à l’offenseur qu’il nous a blessés procure en soi un grand soulagement.
Si l’offenseur se repent, toujours selon Luc 17.3-4, nous sommes invités par le Seigneur à lui pardonner et à rétablir pleinement la relation avec lui par la force du Seigneur. Je dis bien par la force du Seigneur, car cela est parfois très difficile, voire même impossible, par nos propres forces.
Mais que faire si l’offenseur refuse de reconnaître le mal qu’ il nous a fait et de se repentir?
Dans un tel cas, il nous faut simplement nous en remettre à Dieu comme il est dit dans Rom 12.17-21, sans chercher à nous venger d’aucune façon. Au verset 18, Paul adresse aux chrétiens l’invitation suivante: S’il est possible, autant que cela dépend de VOUS, soyez en paix avec tous les hommes.