PROMESSES
III. Exemples de promesses faites spécifiquement à Israël partiellement ou non encore réalisées
Note: Les citations en caractères gras doivent encore s’accomplir. Les passages indiqués sont cités partiellement; il est recommandé de les lire en entier.
I. Le rassemblement d’Israël
Je cite d’Ez 39.25-29: ...je ramènerai les captifs de Jacob… Alors ils oublieront leur opprobre… Ils habiteront en sécurité sur leur territoire, … quand je les ramènerai d’entre les peuples… je serai sanctifié par eux aux yeux de beaucoup de nations. On reconnaîtra que je suis l’Eternel, leur Dieu, qui les avait déportés chez les nations et qui les réunit sur leur territoire. Je ne laisserai là-bas aucun d’entre eux. Je répandrai mon Esprit sur la maison d’Israël.
Jér 23.7-8: …voici que les jours viennent… où l’on ne dira plus: l’Eternel est vivant, lui qui a fait monter du pays d’Egypte les Israélites! Mais on dira: l’Eternel est vivant, lui qui a ramené la descendance de la maison d’Israël du pays du nordet de tous les pays où je les avais chassés! Et ils habiteront sur leur territoire (actuellement seulement partiellement accompli).
Mich 2.12: Assurément, je te rassemblerai tout entier, ô Jacob!
2. Israël pardonné
Jér 50.20: En ces jours-là, …on cherchera la faute d’Israël et elle n’existera plus, le péché de Juda, et il ne se trouvera plus; car je pardonnerai au reste que j’aurai laissé (dont écrit Paul aux Romains, déjà cité; Israël et Juda ne peuvent être l’Eglise).
Es45.17: Quant à Israël, c’est par l’Eternel qu’il obtient le salut, un salut Eternel. Vous ne serez ni honteux ni confus jusque dans l’ éternité (il s’agit du peuple entier).
Zach 8.13: De même que vous avez été malédiction parmi les nations, mai son de Juda et maison d’Israël, de même je vous sauverai, et vous serez bénédiction (spécifiquement «maison» d’Israël et de Juda; ne peut s’appliquer à l’Eglise).
Zach 12.10: Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont transpercé. Ils porteront son deuil comme on porte le deuil d’un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui</B>. (La citation dans Jean 19.37 n’a pas à ce moment eu les suites prédites par Zacharie). Le «alors» du texte se réfère au retour de Christ, dont Zacharie dit: Ses pieds se placeront en ce jour-là sur le mont des Oliviers, qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l’ orient; le mont des Oliviers se fendra par le milieu, vers l’est et vers l’ouest, en une très grande vallée… L’Eternel, mon Dieu, viendra, et tous ses saints seront avec lui… Ce sera un jour unique. Il n’y pas moyen de spiritualiser ces indications géographiques si exactes.
Hébr 12.26 cite Aggée 2.6: Encore une fois, je ferai trembler non seulement la terre, mais aussi le ciel, en accord avec Pierre dans son discours de la Pentecôte, où il cite Joël 3.1-5 en rapport avec le jour du Seigneur (Act 2.19-21).
Apoc 1.7 parle du même événement: Voici qu’il vient avec les nuées. Tout homme le verra, même ceux qui l’ont percé (Israël est nommé à part); et toutes les tribus de la terre se lamenteront à son sujet.
3. L’alliance avec Israël jamais abrogée
Ps IO5.8-10:L’Eternel se souvient à toujours de son alliance… conclue avec Abraham et de son serment à Isaac; il l’ a établi comme une prescription pour Jacob, pour Israël une alliance éternelle, disant: Je te donnerai le pays de Canaan comme héritage qui vous est échu.
Jér 33.23-26: A ceux qui disent que Dieu a rejeté Israël, l’Eternel rappelle que son alliance avec Israël est aussi stable que les lois de la nature. Il répète: J’aurai compassion d’eux.
Jér31.35-36: L’Eternel qui a établi le soleil, la lune et les étoiles sur leurs orbites dit: Si ces lois viennent à cesser devant moi, la descendance d’Israël aussi cessera pour toujours d’être une nation devant moi. 33.20-21: Si vous pouvez rompre mon alliance avec le jour et mon alliance avec la nuit…, alors elle sera rompue aussi, mon alliance avec David, mon serviteur, en sorte qu’il n’ait pas de fils régnant sur sont trône. Jér 31,1-4: En ce temps-là,… je serai Dieu pour toutes les familles d’Israël, et ils seront mon peuple… Je t’aime d’un amour éternel; c’est pourquoi je te conserve ma bienveillance. Je te rebâtirai, et tu seras rebâtie, vierge d’Israël!
Jér 31.31-34: Voici que les jours viennent… où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle… Je mettrai ma loi au- dedans d’eux, je l’écrirai sur leur cour,. je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Celui-ci n’enseignera plus son prochain… en disant: Connaissez l’Eternel! Car tous me connaîtront… Car je pardonnerai leur faute et je ne me sou- viendrai plus de leur péché. (Ce pardon est aujourd’hui pour tout homme qui met sa foi en Christ; mais alors, quand les jours seront venus, au retour de Christ, le peuple d’Israël entier entrera dans la nouvelle alliance lors de sa conversion décrite par Zacharie; Paul le confirme dans Rom 11.26, où il dit qu’après que tous les païens prédestinés à former le Corps de Christ y seront entrés, tout Israël sera sauvé. )
4. L’occupation définitive du pays promis
Abd v.17-21: …la maison de Jacob reprendra ses possessions. La maison de Jacob sera un/eu et la maison de Joseph (représentant le royaume du nord) une flamme; mais la maison d’Esaü (les Edomites, ennemis d’Israël) sera du chaume… et il n ‘y aura aucun survivant pour la maison d’Esaü, car l’Eternel a parlé… Les déportés, cette armée d’Israélites, posséderont le pays de Canaan jusqu’à Sarepta (entre Tyr et Sidon, au nord), et les déportés de Jérusalem… posséderont les villes du Négueb (au sud). Des libérateurs monteront sur la montagne de Sion, pour juger la montagne d’Esaü; et à l’Eternel appartiendra le règne. -Es 26.15: Tu as augmenté la nation, ô Eternel!… tu as reculé toutes les limites du pays. -Toute la Palestine appartiendra à Israël.
Amos 9.14-15: Je ramènerai les captifs de mon peuple d’Israël; ils rebâtiront les villes dévastées et les habiteront;… Je les planterai sur leur terre, et ils ne seront plus arrachés de leur terre, celle que je leur ai donnée dit l’Eternel, ton Dieu.
Ez 11,17 : Ainsi parle le Seigneur, [‘Eternel: Je vous rassemblerai du milieu des peuples, je vous recueillerai des peuples où vous êtes disséminés, et je vous donnerai le territoire d’Israël.
Jér 34.16-17: Consultez le livre de l’Eternel et lisez!… sa main leur a partagé cette terre au cordeau, ils la posséderont toujours, ils l’habiteront d’âge en âge.5. Israël, témoignage de la puissance et de la gloire de Dieu
Soph 3.20: En ce temps-Ià, je vous ferai revenir, ce sera le temps où je vous rassemblerai, car je ferai de vous un sujet de renommée et de louange parmi tous les peuples de la terre…
Ez 36.36: Les nations qui resteront autour de vous reconnaîtront que moi, l’Eternel, j’ai rebâti ce qui était abattu et planté ce qui était désolé. Moi, l’Eternel, j’ai parlé et j’agirai.
Es 51.3: Ainsi l’Eternel console Sion… Il rendra son désert semblable à l’Eden… Et je ferai jaillir mon jugement pour être la lumière des peuples. 41.19: Je mettrai dans le désert le cèdre, l’acacia, le myrte et l’olivier; je placerai dans la steppe le cyprès, l’orme et le buis, tous ensemble; afin qu’ils voient, qu’ils reconnaissent, qu’ils observent et comprennent que la main de l’Eternel a fait ces choses, que le Saint d’Israël les a créées. -En 40 ans, 70 millions d’arbres ont été plantés en Israël; mais le monde ne comprend pas encore que c’est l’ouvre de Dieu.
Zach 8.23: En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un juif… et diront: Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous .6. Jérusalem, capitale du royaume du Christ-Roi sur la terre
Dan 3.4-5: Les Israélites resteront longtemps sans roi, sans .chef.. Après cela, les Israélites reviendront, ils chercheront l’Eternel, leur Dieu, et David, leur roi; et ils trembleront en s’approchant de l’Eternel et de sa bonté, dans la suite des temps.
Zach 14.16-18 dit que Jérusalem sera le centre d’une bénédiction mondiale: Alors tous ceux qui subsisteront de toutes les nations venues contre Jérusalem (cf. 12.3: toutes les nations de la terre) monteront chaque année pour se prosterner devant le roi, l’Eternel des armées, pour célébrer la fête des huttes. – La fête des Huttes (Tabernacles, Tentes ) est la seule qui n’a pas encore trouvé son accomplissement: le rassemblement final d’Israël et l’entrée des nations dans le millénium. La Pâque juive a trouvé son accomplissement dans la croix et la ré- surrection de Christ, et la fête des Moissons ou Pentecôte dans l’effusion du St- Esprit selon Actes 2; elles ne seront donc plus célébrées au millénium.
Zach 8.20-22: ...beaucoup de peuples et de puissantes nations viendront chercher l’Eternel des armées à Jérusalem et implorer l’Eternel.
Jér 3.17: En ce temps-là, on appellera Jérusalem le trône de l’Eternel; toutes les nations se dirigeront vers elle, au nom de l’Eternel, vers Jérusalem, et elles ne suivront plus obstinément leur cour mauvais. Cette dernière affirmation trouve sa raison en Apoc 20.2-3, qui dit que Satan sera lié pour mille ans (ce qui n’est manifestement pas le cas à présent)…jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis.
Jér 33.9: Cette ville (Jérusalem) sera pour moi… une parure parmi toutes les nations de la terre.7. Le millénium, une réalité à venir
Les textes cités concernant le rétablissement d’Israël et l’instauration de Jérusalem comme capitale du royaume millénaire sont d’une clarté convaincante. Le règne de Christ en tant que Roi sur la terre est attesté par trop de textes pour qu’il puisse être mis en doute. Les conditions qui prévaudront pendant ce règne qu’ Apoc 20 dit 6 fois millénaire sont décrites dans de nombreux textes dont voici quelques-uns:
-Es 2.2-4; 9.5-6: ce sera un règne de paix;
-Es 11.1-9: la justice y régnera;
-Es 65.18-25: longévité et prospérité; -Es 65.20; Ps 101.8: le pécheur invétéré devra mourir;
-Es 66.18-20: Israël évangélisera la terre entière;
-Luc 1.32-33: Jésus occupera le trône de David;
-Ps 68.30: Jérusalem sera le siège du gouvernement de Christ;
-Ps 46.10; Mich 4.3: absence totale de guerres.
Il est question de «terre», de «nations» (et de leur obédience au Christ- Roi), de «la maison de Jacob ou d’Israël», du «trône de David», de l’absence de guerres: il est incontestable que l’utilisation de ces termes exclut leur application à des conditions célestes et, partant, à l’Eglise.
Es 11.6-8 fait comprendre que la création sera rétablie dans son état primitif d’avant le déluge; pas moyen de spiritualiser ces descriptions! D’ailleurs, le NT confirme ces prophéties: Rom 8.21-22 prédit que la création sera libérée de la servitude de la corruption</I>, tout comme les fils de Dieu qui sont sauvés en espérance.
Dan 2.44: ...le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit… qui subsistera éternellement. Apoc 20 & 21 montrent qu’après le royaume de mille ans, Satan sera jeté en enfer, où aboutiront aussi les méchants après le jugement dernier, après quoi il y aura un nouveau ciel et une nouvelle terre. Ainsi le millénium débouchera sur le royaume dont le millénium aura été le stade inaugural; cela explique pourquoi ce dernier est déjà qualifié d’éternel.
Conclusion
La citation finale de cet exposé fait bien ressortir qu’une partie des prophéties s’est accomplie en et par Christ lors de sa première venue, alors qu’une autre partie s’accomplira en et par Christ lors de sa deuxième venue, que nous attendons encore:
Dieu a de la sorte accompli ce qu’il avait annoncé d’avance par la bouche de tous les prophètes, c’est-à- dire les souffrances de son Christ. Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que les temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, le Christ Jésus. C’est lui que le ciel doit recevoir jusqu’au temps du rétablisse- ment de tout ce dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes d’autrefois(Act 3.18-22).- Edité par Schneider Jean-Pierre
Pour connaître la pensée de Dieu, Israël devait interroger les urim et les thummim (Ex 28.30; Nom 27.21 ; 1 Sam 28.6).
Qu’étaient les urim et les thummim?Tout chrétien étudiant la Bible répondra: «Les lumières et les perfections». La réponse est juste, mais qu’était-ce vraiment? Nous croyons qu’en réalité, personne ne le sait. Ce qu’il est important de comprendre, c’est que l’Eternel, par les urim et les thummim, donnait un moyen pour consulter sa pensée et, quoi qu’ils aient été, de quelque façon que les réponses aient été données, la lumière et la perfection de la parole de Dieu étaient sur le pectoral du souverain sacrificateur.
Les lumières et les perfections étaient placées sur la poitrine du souverain sacrificateur, de sorte que l’Israélite qui voulait connaître la pensée de Dieu avait à s’approcher du cour du sacrificateur. La vraie connaissance n’est-elle pas toujours le fruit de l’amour? C’est cet amour divin qui nous garde d’utiliser de fausses balances dans nos jugements. La mesure de sanctuaire ne peut être que l’expression de l’amour. Quelqu’un dit que même «la discipline est une prérogative de l’amour».
Selon Ex 28.17-30, les urim, les thummim et les douze pierres formaient un tout indivisible. Par ailleurs, les douze pierres sur lesquelles étaient posées les «lumières et les perfections» témoignaient de l’égalité de toutes les tribus d’Israël. En outre, nul ne pouvait s’arroger le droit de déplacer les pierres; Même en un jour de ruine, l’Israélite qui s’approchait des urim et des thummim était placé devant la beauté et l’unité du peuple de Dieu. Toutes les pierres précieuses l’instruisaient quant à la valeur spirituelle de ses frères.
Ne sommes-nous pas en présence d’un type remarquable de la beauté et de l’unité de l’Eglise? Cette beauté et cette unité constituent la spécificité du temps de l’Eglise qui devrait être vue là où les chrétiens se réunissent selon le principe de l’unité du Corps de Christ. Les grains de blé broyés qui ont donné la farine du «seul pain» (1 Cor 10.17) n’expriment-ils pas l’égalité et l’unité intrinsèques de tous ceux qui forment le Corps de Christ?
A la lumière d’Ex 28, nous comprenons que la pensée de Dieu était donnée en fonction du lien qui unissait les lumières et les perfections aux pierres précieuses. Cette pensée peut être résumée par un passage de l’épître de Paul aux Ephésiens: Enracinés et fondés dans l’amour (le pectoral), afin que nous soyons capables de comprendre (les lumières) avec tous les saints (les pierres précieuses) quelle est la largeur et la longueur et la profondeur et la hauteur de l’amour de Christ (les perfections) (Eph 3.18-19).- Edité par Filipczak Thomas
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L’ouvrage se compose de deux parties:
Tolérance ou consensus mou ? (Paul Wells)
Actuellement l’idée de tolérance, dans son acceptation classique, est largement débordée: Nous sommes entrés dans «l’ère du vide» où tout est acceptable. Cette confusion doctrinale se fait sentir au niveau éthique, sans susciter de réelles réactions dans bien des milieux chrétiens. Le nouveau consensus admet du bien partout, et c’est pourquoi de nombreux chrétiens sont désormais implicitement universalistes: «La tolérance est la vertu de ceux qui ne croient en rien parce qu’ils croient en tout» (p.16).
Le principe de survie du peuple de Dieu est celui de la ségrégation (en dépit de la connotation négative de ce mot) qui, dans le Nouveau Testament est théologique, spirituelle et morale: Sans une distinction nette entre le bien et le mal, dans la doctrine et dans la vie, aucune obéissance réelle à Dieu n’est possible (p.18).
Mais le chrétien se souvient que l’ouvre du salut a comme point de départ l’amour de Dieu. Impossible donc d’être intolérant si on a compris que, sans la grâce de Dieu, on serait perdu comme n’importe quel pécheur. Le chrétien doit être aussi patient que son Maître. C’est un programme qui est loin d’être facile en oeuvre, mais Christ met en lui le vouloir et le faire.
Tolérance et vérité (Daniel Bergèse)
La vérité de Dieu tranche et sépare. Elle juge de tout et dénonce l’intolérable, ce qui en fin de compte ne peut pas être toléré, et ce qui ne sera pas toléré dans l’éternité! Au contraire du relativisme humaniste, la Parole de Dieu proclame des absolus qui ne peuvent pas être relativisés. Mais lorsqu’on parle de la tolérance de Dieu, il s’agit de l’expression de sa patience qui a pour but le salut du pécheur. Cette vérité, le chrétien la professe dans la charité infinie des personnes et des consciences.
Ce petit livre qui a l’avantage d’être court et précis sera beaucoup apprécié. Il ne laisse aucun doute sur la signification de la tolérance chrétienne dont on abuse si souvent.
- Edité par Promesses
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Souvent, le culte de famille est synonyme de moments ennuyeux et routiniers ou de prière bâclée avant le coucher.
E. Mühlan reconsidère ce sujet et affirme que le culte en famille est toujours d’une importance primordiale. Seule la forme mériterait quelques révisions.
Nous devrions pouvoir nous entretenir de Dieu à n’importe quel moment de la journée et saisir chaque occasion pour instruire l’enfant tout naturellement sur la vie chrétienne (p. 12,14).
Le culte de famille vise trois domaines: les problèmes quotidiens, les fausses doctrines, la mise en pratique des connaissances bibliques (p. 52 à 54).
Les bases étant posées, l’auteur s’arrête sur différents sujets:
-l’enseignement des tout-petits (de la naissance à 2 ans)
-âge pré-scolaire (2 à 4 ans)
-âge scolaire
-apprendre des versets par cœur
-la célébration des fêtes
-réjouir le cœur de Dieu
-les miracles dans la famille
-comment servir Dieu en famille
Dans cet ouvrage, l’auteur sait bien allier connaissance théorique et expérience concrète, le tout fondé en tous points sur la parole de Dieu. Facile à lire, le livre rapporte les exemples vécus par différentes familles et fourmille d’idées intéressantes (p. 41 et 42, etc).
II a l’avantage de donner une idée du culte de famille qui captive autant les enfants que les parents.
Une série de dessins humoristiques illustrent et renforcent le texte.
Excellent livre, précieux pour les familles mais aussi pour les moniteurs de clubs d’enfants.
- Edité par Promesses
1 Jean 5.14
-Mais je t’assure, on peut savoir que l’on est sauvé! Jésus-Christ est venu pour cela, et quand Dieu fait quelque chose, ce n’est jamais à moitié.
-Ce serait formidable, pensais-je sans répondre, mais ce serait trop beau pour être vrai.
A 19 ans, c’étaient les premières paroles objectives jamais entendues sur le salut. Catholique d’éducation, j’étais inquiet pour mon avenir éternel. Le catéchisme, dont je connaissais par cour les réponses aux questions, était ma seule bible: la possession et la lecture de la Bible elle-même m’avait été interdites à 12 ans par l’aumônier qui aurait pu me la procurer. J’étais convaincu que le sacrifice du Seigneur était la seule rançon possible pour moi; encore me fallait-il «réussir», passer de vie à trépas au moment le plus opportun, l’assurance du salut étant un péché, donc une cause de perdition. Fallait-il toute ma vie (que j’espérais longue) me contenter d’un espoir imprécis pour une question aussi vitale? Telles étaient mes pensées sur un avenir éternel menaçant.
A mon insu, l’interlocuteur précité fréquentait des «réunions d’évangélisation». de là cette «grande connaissance» trop floue qui me donnait espoir sans me convaincre. Un an après, il se convertit et m’ écrivit une grande lettre à moitié incompréhensible: nouvelle naissance, vie éternelle, certitudes, amour de Dieu, un vrai Sauveur… C’était peut-être une solution à un problème spirituel jamais confessé, ou un danger, car changer de religion incluait une trahison, un reniement. Que faire, à qui en parler? Il me fallait un conseiller neutre, sans parti pris.
Chose inhabituelle à mon genre de religion, je ne trouvais pas d’autre conseiller que Dieu lui-même. N’était-ce pas un peu cavalier? Un soir cependant (on avait «quartier libre» à la caserne), je me rendis à la cathédrale de la ville. Elle était déserte, silencieuse; j’y trouvais un Dieu attentif et accueillant. M’étant agenouillé, et alors que je n’avais jamais prié autrement que par des récitations, devant le besoin j’ai parlé simplement à Dieu: «… vous voyez mon incertitude. Je ne sais pas où est votre volonté, dois-je changer de religion? Je sais que vous êtes tout-puissant, s’il vous plaît guidez-moi pour que ma réponse soit votre volonté et rien d’autre».
Après cela, j’ai remercié Dieu toujours aussi simplement, et subitement une grande paix est entrée en moi. J’étais sûr qu’il m’avait entendu de cette façon et dans ce lieu, et même qu’il avait déjà choisi ma voie. C’est ce qu’il a fait. Au travers de circonstances inhabituelles et dramatiques, le lendemain soir j’étais sauvé et délivré de toute incertitude. Je vous laisse penser la joie de mon évangéliste amateur et du petit groupe de chrétiens qui priait pour moi (à mon insu). Un évangéliste, un vrai, m’a fait un petit sermon tout à fait à côté de mes préoccupations, et il m’a fait répéter une prière (répéter, j’en avais l’habitude). Mais après il m’a fait signer un engagement devant Dieu, sur une minuscule petite carte, alors qu’un papier timbré aurait été très justifié. Mais j’ ai pensé que Dieu était indulgent et ma signature fut ma décision.
Ensuite l’évangéliste m’a embrassé comme un frère, il m’a donné un Nouveau Testament annoté (par Fd Faivre) qui devait me faire gagner du temps, et je suis reparti dans la nuit avec une immense joie dans le cour .J’étais désormais sauvé et je marchais avec Jésus. Je ne savais pas trop où il allait me conduire, ni ce qui m’attendrait demain; mais quelle importance? Partout, il serait toujours là.
- Edité par Anonyme
Notre époque imprégnée par l’humanisme dans nos pays occidentaux rend le chrétien, soucieux de rester soumis à la Parole, parfois perplexe. Nous vivons dans un contexte social et moral de grandes contradictions. On parle de vérité en la relativisant et de tolérance en pratiquant le contraire. Les mêmes termes n’ont pas la même signification pour les uns et pour les autres. «Agir dans la vérité» et «rester tolérants», voilà deux phrases qui semblent s’exclure mutuellement. Il serait souhaitable que l’on s’attelle à une réflexion plus approfondie à ce sujet, car il est nécessaire de redéfinir la position du chrétien à l’heure d’une «Europe unie» où des difficultés de toutes sortes ‘pourront surgir, notamment des persécutions.
Vérité et tolérance, par rapport à quoi? Comment concilier ces deux choses? Vu sous l’angle de l’humanisme – qui place l’homme au centre -, notre société renonce aux dogmes et prône la liberté individuelle. Chacun doit trouver «Dieu» à sa façon. Déjà Gotthold Lessing, écrivain allemand, appela à la tolérance dans son célèbre drame philosophique «Nathan le sage» (1779), en mettant les 3 religions monothéistes, le christianisme, le judaïsme et l’islam sur un même niveau d’égalité; il estimait que toutes les trois permettaient de parvenir à Dieu. L’humanisme ne fait que reprendre ce syncrétisme en ne cessant de marteler ses 3 thèses dans les cerveaux:
1. le bien est reconnaissable par la raison;
2. le bien s’apprend et s’inculque;
3.le chemin qui mène à Dieu consiste en la recherche de la perfection morale et spirituelle.
Mais, la vérité révélée dans la Parole est diamétralement opposée à ces thèses, car elle se mesure à une personne: Jésus-Christ, le chemin, la vérité et la vie (Jean 14.6). Ici, la vérité est absolue et ne tolère aucune relativisation, aucun pluralisme. Par rapport aux trois thèses ci-dessus, nous devons opposer trois vérités fondamentales:
I. L’homme est totalement corrompu, corps, âme et esprit. Le concept de culpabilité dans la psychologie humaniste ne tient aucun compte de la corruption de l’homme; la notion du péché est ainsi évacuée. L’autonomie de l’homme n’est pas la liberté individuelle. Elle mène à l’esclavage du péché, des passions, et il est faux d’irresponsabiliser ainsi l’homme quant au péché.
2. La Parole enseigne clairement, et l’expérience quotidienne le démontre, que le bien n’est pas inné en l’homme. Jamais le cour humain ne s’améliorera ou ne changera par l’éducation. Si c’était le cas, nous n’aurions pas les problèmes de la drogue, du sexe, de la criminalité, etc. Sans la puissance de Dieu, aucune libération.
3. On ne peut atteindre à Dieu ni par la raison, ni par une haute morale ou par les traditions d’une religion. En vérité, tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu (Rom 3.23). Nous avons tous besoin de connaître le chemin de la vérité et de la vie, c.-à-d. Jésus-Christ. Il n’y a pas d’autre vérité, pas d’autre chemin, par d’autre vie. Une certaine forme de tolérance peut provenir d’un cour généreux et se manifester par une philanthropie qui se concrétise par des dons matériels au tiers monde, p. ex. Mais cela ne libère pas de l’esclavage du péché. Parfois la tolérance de la société moderne prend des formes d’intolérance envers des minorités ethniques, culturelles, sociales ou religieuses.
En résumé, la vérité par rapport au Dieu de la Bible reste absolue et se mesure en Jésus-Christ venu pour sauver les pécheurs. Aucune contre-vérité est tolérable. L’homme a besoin de se repentir devant Dieu, de saisir le salut par la foi et d’être régénéré par’ l’Esprit- Saint. Dès ce moment, la mise en pratique de l’amour de Dieu en Jésus-Christ prime dans sa vie. Comme sel de la terre, la responsabilité du chrétien est maintenant de témoigner de sa foi en Jésus-Christ et de la vivre selon les normes de la Bible. Il peut coûter cher d’aimer son prochain tout en lui disant la vérité. Ne pouvant pas partager l’éthique d’une société humaniste, le chrétien n’imposera pourtant pas la sienne, mais la communiquera avec conviction et la vivra selon les normes évoquées dans l’Ecriture.
Dans l’Eglise, nous ne pouvons tolérer d’autre Evangile que celui du Christ crucifié et ressuscité. Paul Wells écrit avec pertinence: «Dans l’Eglise, le pluralisme sans limites est un principe contre nature qui ne peut conduire qu’au nivellement par le bas des convictions communes. La formulation objective de la vérité y est capitale. C’est dire que l’indifférence doctrinale est inimaginable chez les chrétiens» (1).
D’autre part, sachons aussi distinguer entre indifférence doctrinale et une tolérance concernant des points d’interprétation des Ecritures qui ne touchent pas l’essentiel de la foi. Sachons aussi refuser certains extrémismes qui sont à l’origine de trop de blocages dans nos églises, L’intransigeance des personnalités et le manque d’écoute et de compassion sont une forme d’intolérance que l’Ecriture n’approuve pas. Nous avons à veiller à ne pas juger nos frères selon nos critères personnels. Que votre douceur soit connue de tous les hommes (Phil 4;5). Restons fermes dans la foi. Exerçons-nous dans le support les uns des autres en nous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix (Eph4.1-3).
L ‘humilité, la patience, la douceur et la fermeté dans la foi sont les caractéristiques d’un chrétien spirituel. Manifestées dans une église, elles correspondent à l’exhortation du Seigneur de nous aimer les uns les autres, afin que ceux qui nous entourent connaissent que nous sommes ses disciples (Jean 13.34-35). La pratique de l’amour dans la vérité est la manifestation de la vérité dans l’amour (2).
(2)Le fil conducteur des 3 thèses et de leurs réponses a été tiré de l’excellent Ouvrage«Wo ist die Wahrheit»de Bodo VolkmanncHiinssler- Verlag (75 p.).
- Edité par Lüscher Henri
Juges (6.33-40)
Peut-on demander des signes à Dieu? Et dans l’affirmative, faut-il être aussi précis que Gédéon lorsqu’il a réclamé les signes de la toison? Périodiquement ces questions se posent aux croyants soucieux de plaire à leur Seigneur. Comment connaître la volonté divine là où la Bible reste muette? Gédéon est-il le type du fidèle à suivre ou de l’incrédule qui exaspère l’Eternel?
Gédéon incrédule?
Une lecture trop rapide du texte engendre souvent une attitude critique à l’égard de Gédéon. Pour beaucoup le si tu veux sauver Israël par ma main comme tu l’as dit marque l’incrédulité. Gédéon n’a-t-il pas demandé un signe pour confirmer la parole de Dieu? Mais le témoignage de l’Eternel n’est-il pas toujours digne de confiance? De plus, observe-t- on, Gédéon a eu mauvaise conscience à demander ces signes. Que ta colère ne s’enflamme pas contre moi reflète un cour culpabilisé. Ainsi, les paroles du leader et les affirmations sur la primauté de la foi semblent condamner la démarche du juge. Mais attention aux apparences. Avant de tirer une conclusion hâtive, il faut examiner l’ensemble du texte.
Gédéon, homme de Dieu
Plusieurs éléments mettent en garde contre une attitude trop critique. En premier lieu, il faut relever la réponse divine aux requêtes du juge: aucun reproche, mais au contraire un double exaucement, et même à la lettre. Difficile de ne pas y voir une approbation divine.
En deuxième lieu, les trois chapitres consacrés au fils de Joas nous présentent un homme d’une foi exemplaire. Dès la rencontre avec l’ange de l’ Eternel sous le térébinthe d’Ophra, Gédéon s’engage. (Le signe demandé lors de son appel était des plus légitimes puisqu’il lui fallait s’assurer de l’origine divine de son interlocuteur: 6.17). Une fois convaincu de l’identité du messager, il obéit à Dieu au péril de sa vie. L’autel de Baal érigé par son père et le poteau d’Achéra sont démolis sans tarder. Quatre tribus sont convoquées et 32000 hommes sont mobilisés pour repousser les envahisseurs. Sans un murmure, il accepte de réduire son armée à 10000, puis à 300 quand Dieu le lui demande. Enfin mû par une foi sans limite, il engage les hostilités avec cette poignée de combattants contre une force innombrable. Gédéon est un héros de la foi. Telle est d’ailleurs aussi l’évaluation du Nouveau Testament qui place notre juge parmi les champions de la foi (Héb 11.32).
Un troisième indice vient de l’onction divine du juge mentionnée seulement deux versets avant la demande de signes. Comme indiqué lors de notre première étude (Othniel: Portrait d’un juge négligé, Promesses 1992/1), tous les juges étaient des leaders spirituels oints de l’Esprit divin. Les sept mentions de l’Esprit de 1’Eternel sont minutieusement choisies. A l’exception de la première référence, celle se rapportant au juge-type Othniel, les six autres ont pour but d’aider le lecteur à interpréter favorablement l’action d’un juge qui, à première vue, semble discutable. Ainsi, la demande de Gédéon ne reflète pas l’hésitation d’un cour chancelant, mais au contraire témoigne de l’assurance d’une âme ancrée dans la foi. Gédéon a demandé les deux signes à cause de sa foi. Cette affirmation peut surprendre. Pour la comprendre, il est nécessaire de rappeler le contexte dans lequel ces signes ont été demandés.
Un peuple à convaincre
Lorsque Gédéon demande les signes de la toison, il n’est pas seul. Il vient, en effet, de convoquer quatre tribus afin de repousser l’ennemi (6.33-35).32000 hommes ont répondu à l’appel. La tâche du juge est des plus difficiles. Non seulement ses effectifs sont en infériorité numérique (même les chameaux des Madianites – lisez «leur cavalerie» – étaient innombrables comme le sable qui est surie bord de la mer 7.12), mais encore ses troupes sont composées d’une majorité d’hommes craintifs. (Même après les encouragements apportés par les signes de la toison, la peur domine encore le 70% des cours). Comment mener cette troupe hésitante à la victoire? Le peuple a besoin d’assurance. Comme Gédéon dans un passé proche, eux aussi ont besoin maintenant de recevoir une parole claire de la part de l’Eternel, une parole qui les assure que Dieu est totalement de leur côté et que Gédéon est son envoyé. Celui-ci demande les signes de la toison, non pour lui-même, mais pour le peuple. Le juge sait que Dieu accordera la victoire; eux en doutent. Voilà le point crucial à saisir: Gédéon demande à Dieu de confirmer au peuple l’appel qu’il a reçu en privé.
Certains objecteront l’absence de toute référence au peuple dans les paroles adressées à Dieu. Concernant l’accomplissement du signe, le juge ne dit-il pas: alors je reconnaîtrai que tu sauveras Israël par ma main comme tu l’ as dit (6.37)? L ‘argument est de poids. Mais est-il incontournable? Gédéon s’identifie peut-être tellement au peuple qu’il prend leur demande (et leur incrédulité) à son compte. Moïse avait désiré mourir avec ses contemporains si un de leurs péchés n’était pas pardonné (Ex 32.32); l’apôtre Paul souhaitait être anathème et séparé de Christ pour ses frères selon la chair (Rom 9.3); quant à Daniel, le juste, il intercédait pour les péchés de son peuple en utilisant la première personne du pluriel (nous avons péché, nous avons commis des fautes, nous avons été méchants et rebelles, nous… Da 9.5); enfin, le Messie lui-même a porté les péchés du monde. Par amour pour leur peuple, les hommes de Dieu n’ont-ils pas souvent porté ses faiblesses? Gédéon semble s’inscrire dans cette ligne. Il prend sur lui d’approcher Dieu pour demander la confirmation de la parole divine. Sa demande de recevoir un signe est pleine d’amour et de sagesse. Elle est aussi marquée par le respect et la foi envers Dieu, comme nous allons le voir.
Un profond respect de Dieu
Comment persuader le peuple? Gédéon aurait pu demander à Dieu d’envoyer son ange pour convaincre les soldats. L’ange de l’Eternel était venu une première fois pour lui-même; il aurait pu revenir une seconde fois pour tous les hommes. Gédéon choisit pourtant un autre moyen. Deux raisons peuvent avoir motivé notre juge.
Premièrement, la préoccupation de garder une certaine distance entre Dieu et le peuple. Sachant que l’homme pécheur ne s’approche pas impunément du Dieu trois fois saint, Gédéon craint de faire appel à l’ange de l’Eternel. Comme ce dernier représente Dieu en personne, il partage aussi sa sainteté. Gédéon n’était-il pas encore marqué par cette rencontre avec l’ange, où il avait suffit que l’extrémité du bâton tenu par l’ange touche l’offrande pour que celle-ci soit immédiatement consumée par le feu? Gédéon avait alors craint pour sa vie, mais dans sa grâce Dieu l’avait épargné. Toutefois, comme on ne joue pas avec la grâce; Gédéon préfère garder une saine distance entre le Dieu saint et ce peuple encore incrédule. Un objet profane (la toison) sera un intermédiaire suffisant entre l’Eternel et son peuple.
La deuxième raison ayant pu pousser Gédéon à recourir à une toison comme porte-parole de Dieu, est sa crainte de troubler l’Eternel. Comme le centenier qui avait voulu déranger Jésus le moins possible lorsque son serviteur était malade, se sentant lui-même indigne d’une visite du Messie dans sa demeure (Mat 8.5-13; Luc 7.2-10), ainsi Gédéon ne veut pas importuner Dieu plus que nécessaire. Un mot de la part de Jésus avait suffi au centenier; une toison engorgée d’eau est tout ce que Gédéon demande. Ni un chef païen ni le peuple craintif et incrédule conduit par Gédéon ne mérite une visite personnelle de l’Eternel. Gédéon, comme le centenier, manifeste un respect profond pour le Dieu rédempteur. La foi de l’un comme de l’autre sont dignes d’ admiration.
Le respect de Gédéon pour Dieu se manifeste aussi par son hésitation à demander un deuxième signe. (Notons en passant qu’aucune hésitation ne marque la première demande, celle-ci étant entièrement légitime), Pourquoi demander un deuxième signe ou pourquoi hésiter à en demander un? Nous l’avons dit : Gédéon craint d’importuner Dieu, Un signe pourrait être suffisant, mais Gédéon préfère apporter au peuple un double témoignage (dans la loi juive, un double témoignage n’était-il pas toujours nécessaire?). Certes Dieu dit toujours la vérité, et une seule parole divine en vaut mille autres, Néanmoins, sans être indispensable, un double témoignage serait quand même le bienvenu. Gédéon sent qu’il est à la limite de ce qu’il peut demander au Seigneur: que ta colère ne s’enflamme pas contre moi, et je ne parlerai plus que cette fois (6.39). Le deuxième signe complétera donc le témoignage du premier, et nous verrons plus loin en quoi son message confirme le premier. Mais pour l’instant, revenons au premier des deux signes.
Le symbolisme du premier signe
L’intermédiaire entre Dieu et les hommes sera donc un objet. Mais pourquoi une toison, ou plus exactement pourquoi la toison, l’aire et la rosée?
Les deux premiers éléments représentent deux peuples: la toison, Israël; l’aire, les Madianites. Chaque élément typifie la nation représentée dans trois domaines: le monde matériel, l’activité des hommes et la relation avec Dieu. Ainsi sur le plan de la géographie physique (cf le monde matériel), si l’ampleur et la douceur d’une toison rappelle la prospérité du pays d’Israël (terre où coulent «le lait et le miel» ), la surface dénudée sur laquelle on bat le blé (l’aire) symbolise ces régions désertiques d’où sont venus les Madianites. Sur le plan social (cf l’activité des hommes), si la toison formée de la peau et des poils d’un animal (probablement un mouton) identifie un peuple formé d’un grand nombre de bergers (Israël), l’aire qui recueille les récoltes symbolise les dévastateurs (les Madianites) qui ramassent tout le produit des moissons israéliennes (6.4-5). Finalement, la douceur de la toison et la dureté du sol illustrent respectivement l’ouverture et l’endurcissement à Dieu des deux peuples. Israël une fois repenti prête une oreille attentive au Seigneur, alors que les Madianites restent idolâtres. (La dureté de l’aire pourrait aussi illustrer l’oppression des ennemis).
Quant à la rosée, elle représente la bénédiction divine. Rosée et bénédictions ne viennent-elles pas d’en haut (de l’air et du ciel) et ne renouvellent-elles pas la vie jour après jour en se posant sur la terre?
Ainsi le premier signe demandé par Gédéon doit annoncer la venue de la bénédiction divine sur Israël et non sur les Madianites. Ces derniers ne seront donc plus vainqueurs comme par le passé. L’accomplissement du signe est significatif: l’abondance de la rosée (la toison pressée remplit toute une coupe d’eau) annonce une victoire totale sur l’ennemi.
Avant de passer au deuxième signe, notons encore que le premier signe se rapproche passablement de l’ordre naturel. En effet, il est dans l’ordre des choses que la rosée s’attache mieux à un objet laineux (la toison) qu’à une surface dénudée (l’aire). Comment interpréter cela? Gédéon aurait-il été trop incrédule pour demander un miracle plus grand, un miracle anti-naturel? Cette interprétation cadre mal avec le portrait de notre héros. Mieux vaut voir ici un autre aspect symbolique: puisque il est dans l’ordre des choses que la bénédiction divine s’attache au peuple élu plutôt qu’à des Madianites idolâtres et meurtriers, Gédéon demande un signe «nature1». Ainsi, la demande de notre juge est en rapport non seulement avec les peuples concernés, mais aussi avec les desseins divins.
Le symbolisme du deuxième signe
Le premier signe accordé, Gédéon en demande un deuxième: cette fois la rosée doit s’attacher à l’aire et non à la toison. Pour comprendre ce signe, il faut se rappeler que Gédéon cherche un deuxième témoignage pour confirmer le premier, et non pour le contredire. En demandant que la rosée se pose sur l’aire et non sur la toison, notre juge ne souhaite pas que la bénédiction s’attache maintenant aux ennemis! Il cherche au contraire un signe qui confirme l’an- nonce de la victoire d’Israël sur les ennemis.
Mieux qu’une confirmation, ce signe marquera la victoire sur tous les ennemis, car Gédéon réalise bien que le danger n’est pas seulement d’ordre militaire, mais aussi idéologique. En fait, l’ennemi le plus difficile à vaincre est l’idolâtrie qui s’est infiltrée en Israël. Baal en était la divinité principale. Supposé apporter la pluie (et au travers d’elle la fertilité et la prospérité), il était en sorte le dieu de la nature. En conséquence, Gédéon demande à l’Eternel un signe anti-naturel pour montrer au peuple que le Dieu d’Israël peut et veut donner la victoire sur le prétendu dieu de la nature.Comme l’adversaire spirituel est le plus coriace des ennemis, le signe témoin de sa défaite sera plus miraculeux que le premier. Ainsi, si le premier signe était relativement facile à accomplir (la rosée sur la toison), le second l’est beaucoup moins (la rosée sur l’aire). Dieu accomplira cependant les deux signes, car il est capable de donner la victoire non seulement sur les hommes (les Madianites), mais aussi sur toutes les divinités (Baal). Le double témoignage d’une double victoire est clair. Dieu sauvera Israël par la main de Gédéon. Le peuple assuré de l’engagement et du choix divin est prêt maintenant à marcher à la suite de son juge.
Un homme à suivre plutôt qu’une méthode!
Gédéon a été l’homme de Dieu pour Israël. Mais l’est-il aussi pour les chrétiens, et dans l’affirmative, de quelle manière? Peut-on ou doit-on demander des signes à Dieu à l’instar du fils de Joas? Répondre directement à cette question exige une étude plus étendue. L’ensemble de l’Ecriture devrait être consulté, mais l’extrême rareté (pour ne pas dire l’absence) de demandes de signes aussi précis que ceux de la toison devrait nous rendre prudents. Gédéon est un cas particulier, comme l’a été Abraham lorsque Dieu lui a demandé d’offrir son fils en sacrifice (Gen 22). Faut-il en conclure que la demande de signe ou l’offrande d’Isaac ne présentent aucune leçon pour les autres fidèles? Nullement.
Dans les deux cas, le lecteur doit s’attacher au caractère des hommes et non à des actes très particuliers. Ainsi, les signes de la toison nous révèlent un homme plein de sagesse, de foi et de respect pour Dieu. Gédéon a su discerner les besoins légitimes du peuple, il a cru que son Dieu n’était limité en aucune manière, il a abordé le Créateur avec la crainte de celui qui a compris la sainteté du Rédempteur. Ce sont ces qualités de Gédéon qui doivent nous servir de guidé, plutôt que les signes par lesquels çes qualités se sont exprimées. Ici comme ailleurs, l’ esprit domine sur la lettre.
- Edité par Arnold Daniel
N’abandonnez donc pas votre assurance qui comporte une grande récompense! (Héb 10.35; cf 2 Tim 3.14- 15; Héb 2.3-4).
Toutes les religions sauf le christianisme enseignent que l’homme doit mériter son salut. Or combien grande fut la révélation de Dieu manifestée aux réformateurs, alors qu’ils lisaient et étudiaient la Bible, que le juste vivrait par la foi (Rom 1.17; Ga13.11).
1. La foi: le moteur
Pour parvenir à l’assurance du salut, l’enfant de Dieu a besoin d’apprendre à vivre par la foi.
J.M. Nicole écrit: «Si la grâce de Dieu en Jésus-Christ est la seule base de notre justification, la foi est la seule condition que nous devrions remplir pour la recevoir». Croire, mais comment, et par quel moyen? Quand nous parlons de la foi il y a deux aspects;
a) L’aspect divin: la Bible nous enseigne que même la foi est un don de Dieu (Eph 2.8-9).
b) L’aspect humain: la Bible nous apprend que la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’ on entend vient de la parole de Christ. (Rom 10.17; cf. Héb 11.6;Es55.11).
Jésus nous apprend que seul celui qui écoute la parole et qui croit en celui qui l’a envoyé a la vie éternelle (Jean 5.24).
La prédication de cette parole, dès les origines de l’église primitive, a suscité la foi qui aboutissait toujours au salut par la repentance (cf. Act 2.38; 4.4, etc).
En résumé nous pouvons dire que, d’une part, la foi s’oppose à la vue: Heureux celui qui a cru sans m’avoir vu (Jean 20.29 cf. 2 Cor 5.7); d’autre part, elle ne s’oppose pas du tout à la connaissance, ni à la réflexion de notre raisonnement intellectuel. Car Dieu se sert aussi de ces éléments pour faire grandir notre foi (çf. Luc 24.45).
2. Le Saint-Esprit: le révélateur
La foi est due à l’intervention du Saint-Esprit dans le cour de l’être humain. C’est lui qui convainc de péché, de justice et de jugement (Jean 16.8-10).
Sans l’intervention du Saint-Esprit, l’homme serait incapable de prendre une décision en vue de son salut.
Calvin écrit: «Si le Saint-Esprit ne prend pas possession de nos pensées, Jésus-Christ ne nous sert de rien, nous n’aurions qu’une connaissance extérieure de lui et non une connaissance intérieure, celle du cour»(cf. Rom8.9, 16).
3. La repentance: une réorientation
Nous lisons dans 2 Cor 7.10: En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance qui mène au salut et que l’on ne regrette pas, tandis que la tristesse du monde produit la mort.
La repentance est l’action provoquée par le Saint-Esprit qui convainc de péché. Elle est accompagnée d’une profonde tristesse d’avoir offensé Dieu (Act 2.37-38). C’est une réorientation, une conversion de notre vie pour aller vers Dieu et suivre la voie qu’il nous montre. Elle est inspirée par une crainte sincère et profonde de la sainteté de Dieu. Elle découle d’une prise de conscience de notre incapacité de plaire à Dieu et d’entrer en communion avec lui tels que nous sommes.
4. La justification: le développement
Suite à notre repentance, Dieu se détourne de sa colère envers nous, Ce changement de position vient de ce que l’homme est justifié parla foi (Rom 5. 1), par le sang de Christ versé pour le pardon de ses péchés (Rom 5.9).
La garantie de la justification repose sur la déclaration de Pieu que celui qui croit en son Fils Jésus-Christ est désormais justifié. Par la mort expiatoire de Jésus-Christ, l’homme, bien qu’il soit pécheur (Rom 6.1-2), peut toutefois entrer dans une juste relation avec Dieu (cf. Jean 2.2; 2 Cor 5.21; Rom 3.24; 5.18; etc). Dans ce sens, nous devrions toujours chercher la justification en dehors de nous-mêmes. Comme le dit Calvin: «La justice de la foi est tellement différente de la justice des oeuvres; on ne peut pas établir l’une sans renverser l’autre».
5. La régénération: l’aboutissement
Par la régénération, Dieu nous a accueillis comme ses enfants adoptifs qui, en Jésus-Christ, ont passé des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie (cf. 2 Cor 5.17; Jean 2.15-21; etc). Tout en gardant sa nature humaine, l’homme peut, lorsque Dieu le reprend à lui; entrer dans le royaume de Dieu.
On pourrait définir la régénération comme la communication de la vie divine à notre âme (cf. Jean 3.5; 10.10,28; 1 Jean 5.11-12). C’est la production d’une nouvelle création (2 Cor 5.17); cette nouvelle vie spirituelle affecte notre mentalité, notre intellect et notre volonté (cf. 1 Cor 2.14); Eph 1.18; Col 3.10; PhiI2.13;Héb 13.21).
Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu, dit Jésus à Nicodème. Tout ce plan de salut était la volonté de Dieu. L’apôtre Jean écrit: nous sommes nés de la volonté de Dieu (Jean 3,3; 1.13). 6. Conclusion
Comment reconnaître celui qui est né de Dieu? Je répondrai par une citation du même apôtre (1 Jean 2.3) : A ceci nous reconnaissons que nous l’avons connu: si nous gardons ses commandements. … Car ses commandements ne son! pas pénibles (1 Jean 5.3 b).
- Edité par De Mooy Jan-Bert
Tiré avec autorisation de « The Banner of Truth »
Traduction de Philippe Favre
Le plus mauvais coup porté à la religion chrétienne dans les siècles passés des Eglises de l’occident a été de la vulgariser. Ce travers a toujours été présent dans l’Eglise de chaque âge. Mais dans les époques d’autrefois il y avait des facteurs restrictifs qui ont progressivement disparu aujourd’hui. Nous pouvons supposer qu’il était difficile pour l’Eglise primitive de vulgariser l’Evangile parce que ses membres avaient connu le siècle de Jésus-Christ lui-même et des apôtres. En outre, ils avaient souvent à faire face aux dures réalités du martyre. Dans une telle situation ils ne pouvaient s’empêcher de croire l’Evangile dans sa grandeur et son mystère, même s’il a été souvent mal énoncé sur le plan théologique.
Le Moyen Age fut une période pendant laquelle les notions de miracle, de mystère et de péché étaient étroitement mêlées à la réflexion quotidienne. L’erreur, dans cet âge-là fut d’exagérer le miraculeux et de revêtir les bâtiments, les reliques, les martyrs et les saints d’une aura de mystère d’une manière injustifiable, poussant à lasuperstition. Ce fut leur erreur et leur péché et ce fut une grande faute à laquelle le monde moderne peut être reconnaissant d’échapper maintenant par son incrédulité. Mais, il y a au moins quelque chose de bien qui peut être dit en faveur de la perspective médiévale, c’est qu’elle n’a pas, de façon générale, fait disparaître tout le mystère de la foi et ne l’a pas réduit à la «lumière d’un jour ordinaire». Ce sont les réformateurs protestants du 16ème siècle qui ont exorcisé l’esprit de superstition de l’Eglise de leur temps sans détruire une juste appréciation du surnaturel. Ceci est à mettre à leur crédit et les honore beaucoup. Les réformateurs étaient tout d’abord des hommes marqués par la piété. C’est-à-dire qu’ils n’étaient pas premièrement des érudits ou des experts techniques dans la lettre de l’Ecriture. Ils n’étaient même pas premièrement des théologiens académiques. Ils avaient toutes ces capacités et encore plus! Mais, ils étaient suprêmement les hommes qu’ils étaient parce qu’ils étaient des hommes de Dieu et des ministres de Christ. Leurs écrits témoignent de ce fait. Un livre comme «L’Institution de la religion chrétienne» de Calvin -qui est plus un livre sur la foi évangélique qu’un ma- nuel de théologie -en est la démonstration. Les pages des écrits de Calvin sont remplies du sens de la grandeur ineffable de Dieu et du sens de notre obligation à l’ aimer, le servir, lui obéir et le posséder. Calvin ne se contente pas d’apporter des informations à l’esprit. Il lance un défi à la conscience et réchauffe le coeur . Son mobile puissant est de sauver ses auditeurs et pas seulement de les éduquer.
Un sentiment élevé du mystère de la foi fut maintenu et entretenu par les grands théologiens des 17e et 18e siècles. Mais, dans le siècle passé, un changement survint. A part quelques régions plus privilégiées – spécialement celles qui furent favorisées par des réveils – la tendance des chrétiens des cent dernières années en Occident a été de perdre le sens du mystère de la foi. Conséquence inévitable: l’Evangile a été abaissé au niveau de l’homme. Sa profondeur n’a plus été appréciée. Sa sublimité n’ a plus été estimée par la mentalité chrétienne moderne. Sa plénitude n’a plus été saisie par notre âge suroccupé. Et par conséquent, notre caractère, en tant que chrétiens, a reflété de moins en moins «cet esprit d’un autre monde» qui fut jadis la marque du chrétien et que les générations d’autrefois s’ attendaient toujours à trouver chez des hommes professant être convertis. Il est à craindre que la génération future, quand elle jettera un regard sur notre christianisme, devra dresser un terrible constat à notre sujet: nous sommes un âge de nature superficielle dans les choses de Dieu. Je ne nie pas que nous ayons atteint un degré acceptable de rectitude dans la lettre de la compréhension doctrinale en tant que chrétiens évangéliques, mais notre âge est tristement déficient en ce qui peut être défini comme «la grandeur spirituelle». A la racine de ceci, nous trouvons la maladie moderne de la superficialité. Nous sommes beaucoup trop impatients pour méditer sur la foi que nous professons. Nous ne pouvons pas dire «O profondeur» !
Les chrétiens modernes se lassent rapidement quand ils se trouvent confrontés au sérieux de l’Evangile. Mais les hommes se trompent s’ils s’imaginent qu’ils peuvent voltiger comme un papillon d’un engouement religieux à un autre et s’ils considèrent qu’ils ont accompli leur devoir envers Dieu sans jamais faire une pause pour s’émerveiller des hauteurs et des profondeurs de la grâce de Dieu. Ce n’est pas l’écumage rapide de livres religieux ou la précipitation négligente dans l’accomplissement des devoirs dominicaux qui produisent une foi chrétienne forte. C’ est plutôt une méditation sans hâte des vérités de l’Evangile et l’ouverture de nos esprits à ces vérités qui donnent le fruit d’un caractère sanctifié.
Voici trois domaines où il serait profitable pour les chrétiens de cette fin de siècle de retrouver plus de «profondeur» dans la compréhension de l’Evangile.
1. Un sens plus profond de l’horreur du péché
Nous abordons là un sujet où, aujourd’hui, nous avons faussé compagnie aux anciens évangéliques. Le christianisme moderne ne supporte pas ce qui dépasse une confession de péché formelle. Il est généralement accepté qu’un croyant est en droit de vivre pendant des heures et des jours, vaquant à ses occupations et défendant ses intérêts, avec une petite pause pour la prière privée ou l’ adoration publique. Beaucoup de chrétiens de cette classe sont contents d’ articuler un joyeux «Père, pardonne-moi» et poursuivent leur chemin comme avant. Mais une telle pratique prouve une santé spirituelle déficiente.
Est-ce qu’un croyant ne devrait pas répondre régulièrement de ses péchés dans la présence de Dieu? Ne devrait-il pas fréquemment réfléchir sur le caractère odieux du péché à la vue de Dieu? Est-ce que Christ n’a pas été «fait malédiction» et n’est pas mort à cause du péché? Le chrétien ne doit-il pas se rappeler, à l’occasion, que chaque péché commis mérite la colère et la malédiction de Dieu dans cette vie et celle qui est à venir? Il y a un moment, dans la vie d’un vrai chrétien, pour se prendre en dégoût à cause de son péché (cf Ez 36.31). Il y a un moment pour ressentir son impureté et pour la confesser (cf Es 6.5). Si nos théologiens protestants d’autrefois pouvaient parler de leur péché comme ayant le caractère «d’infinité sur infinité» et «d’infinité multipliée par l’infinité» que ne devraient pas dire: les croyants du leur aujourd’hui?
C’est le péché mignon de notre âge de banaliser le péché. Le remède consiste à méditer sur la sainteté et la justice de Dieu lui-même, sur la rigueur et la perfection de ses lois, sur la fin des damnés en enfer, et, par-dessus tout sur les souffrances de notre bien-aimé Rédempteur sur la croix du Calvaire. Le chrétien cesse de faire des progrès spirituels dès qu’il cesse de se repentir. La façon moderne consiste à chuchoter quelques formules de confession comme si le péché n’était pas plus sérieux, aux yeux de Dieu, qu’un manquement à l’étiquette ou une infraction aux bonnes manières à table.
Rappelons-nous que le péché est la contradiction de Dieu. Les grands hommes de Dieu d’autrefois ont regardé leurs propres cours comme un abîme de corruption. Ils avaient raison. C’est quelque chose que nous devrions apprendre de nouveau. Nous pourrions dire de nos péchés «O profondeur».
2. Un comportement plus respectueux dans l’adoration
Il est dit de l’Eglise primitive que son attitude envers Dieu était caractérisée par «la crainte» (Act 2.43) et quelquefois par «une grande crainte» (Act 5.5 et Il). L’apôtre Paul instruit les chrétiens de son temps à se comporter de telle façon dans leurs services publics que si un non-croyant entre, les secrets de son cour sont dévoilés (1 Cor 14.24- 25). Le sentiment de la présence de Dieu le pousse alors à tomber sur sa face en confessant: Dieu est réellement au milieux de vous (v .25). L’ enseignement apostolique met l’accent sur un culte rendu «avec piété et avec crainte» (Héb 12.28). Ailleurs, nous sommes exhortés à mettre en oeuvre notre salut avec crainte et tremblement (Phil 2.12).
Malheureusement cette crainte empreinte de respect a été largement perdue dans les services d’ adoration contemporains. Ceci est dû, en partie, à l’esprit de notre temps qui secrète la superficialité. L’homme moderne se précipite sur un chemin «où les anges craignent de poser le pied». II s’approche de Dieu hardiment et en coup de vent, avec des pensées, des paroles et des émotions sans préparation de cour. En fait, l’ancienne pratique qui consistait à se préparer pour l’adoration à la maison de Dieu en passant premièrement du temps dans la prière est généralement considérée comme désuète et comme une addition pénible à l’agenda religieux du jour.
II est déplorable que beaucoup de services dans les églises évangéliques ne soient pas marqués par «la crainte respectueuse» (Héb Il.7).
Quel dommage que la gravité soit presque partout un souvenir du passé ! Une ignorance coupable est tapie derrière le remue-ménage des cultes modernes. Mais la plus grande faute demeure notre manque de perception de la gloire, de la grandeur et de la majesté du Dieu que nous venons adorer. La règle, dans la maison de Dieu, avant un service, devrait être le silence respectueux qui évite la dispersion et les conversations relatives aux affaires courantes. Toute notre attention doit être mobilisée parla solennité de l’heure pour louer le Tout-Puissant avec nos cours et nos voix et pour écouter sa parole.
Notre entendement doit être rééduqué pour comprendre cette vaste perspective de Dieu, ce qui inspirera notre attitude envers le pasteur et les anciens (Héb 13.7; 1 Thes 5.12,13). Lorsque nous prions notre Dieu, courbons-nous dans sa présence et concentrons nos pensées sur sa grandeur infinie. C’est ainsi que nos cours seront réchauffés et réjouis parce que Dieu «fait grâce aux humbles» (Jac4.6). Mais les indifférents et les irrespectueux s’en iront insatisfaits parce qu’ils n’auront pas «sanctifié le Seigneur dans leurs cours» (I Pi 3.15).
Nous devons faire attention à ce que nous chantons et répandre nos cours devant Dieu avec grâce et non dans un torrent de sons. En écoutant la prédication, nous devons prêter attention à la doctrine et ses applications à nos vies; ne nous permettons pas d’être distraits par une infirmité supposée dans la voix, le style ou la délivrance du sermon. Si nous recevons peu du message, augmentons-en le poids en nous réunissant plus tard avec des amis chrétiens pour discuter les points principaux. En rassemblant les miettes après le service, nous pouvons grandement accroître ce que nous avons reçu à l’Eglise. Nous avons besoin de nous souvenir que lorsque nous venons au culte, nous venons à quelque chose d’excellent et de céleste. De la vraie adoration, nous pourrions dire «O profondeur» !
3. Une vision plus élevée de l’intention de Dieu de bénir le monde
Il est tout à fait évident que l’ apôtre Paul avait ce sujet à l’esprit quand il a rédigé les paroles qui forment le titre de cet article. L’étendue du regard de Paul embrasse le cours complet de l’histoire humaine. Dans l’Ancien Testament, Dieu confinait sa bénédiction à Israël. Dans le présent âge du Nouveau Testament, il confine largement sa bénédiction aux païens. Dans un jour à venir, avant la fin, Israël sera spirituellement vivifié. Il y aura une «plénitude» de salut pour Israël et pour le monde entier.
C’ est une déclaration foudroyante que Paul fait ici, alors qu’ il contemple le plan de Dieu et le voit se concrétiser dans l’histoire: Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous (Rom 11.32). Cela ne signifie pas, bien sûr, que tous les hommes seront sauvés, mais que tous les croyants seront sauvés. Ils viendront à Christ du sein de toutes les nations et ils attribueront tous leur délivrance de l’ in- crédulité à la seule miséricorde et grâce de Dieu.
Une nouvelle humanité, rachetée et élue selon le dessein divin, est appelée hors des profondeurs du péché. Aucune force sur la terre ne les empêchera d’entendre l’Evangile, d’y croire et de persévérer jusqu’à la fin. Ils seront appelés au pied de la croix en dépit des préjugés de leur éducation et des inconvénients de leurs circonstances personnelles. La grâce ne les conduira pas seulement à céder au Sauveur. Elle créera en eux la volonté, la joie et l’amour pour le faire.
Le fanatique d’une fausse religion sera amené par la grâce à plier le genou devant Jésus-Christ, et l’ancien matérialiste sera changé en un adorateur du seul vrai Dieu.
Toutes les barrières qui séparaient autrefois les hommes seront abolies. Aucune considération de race, de credo ou de rang altérera l’unité en Christ dont les rachetés jouiront enfin. Voilà la destinée qui attend le véritable peuple de Dieu, dont la justice vient entièrement de lui.
Il n’est pas étonnant qu’avec de telles pensées agitant son âme, Paul peut s’écrier «O la profondeur»! Notre Dieu est le seul Dieu. Son dessein unique s’accomplira et triomphera sur terre. Tous ses adversaires et ses ennemis seront réduits à néant. Tous ceux qui l’aiment et le servent hériteront la gloire et l’immortalité. Dieu a encore beaucoup d’élus à appeler par l’Evangile. Notre travail n’est pas vain dans le Seigneur. Que le courage caractérise notre témoignage pour Jésus; prions pour recevoir une vision plus élevée du plan de Dieu. Si nous suivons cette voie, nos Eglises modernes se détacheront enfin de la superficialité de notre temps.
- Edité par Roberts Maurice
Dieu est le maître du temps (Dan 2.21) Dieu est le créateur de toutes choses (Gen3.9). Tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’ elles existent et qu’elles furent créées (Apoc 4.11). C‘est par le Christ que Dieu a tout créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible (Col 1.16).
Tout ce qu’il a fait est beau en son temps, et même il a mis dans le cour la pensée de l’éternité, bien que l’homme ne puisse pas saisir l’ouvre que Dieu a faite du commencement jusqu’à fa fin (Ecc 3.11).
Origines
Dieu seul existe depuis toujours, avant les choses, les lois et les êtres, qui ont eu un commencement et ont été créés par lui. l’homme, quoique limité, est un être privilégié, créé à l’image de Dieu. Il est doté d’un sentiment de l’éternité, cependant il a de la difficulté à concevoir parfaitement l’absence de commencement de Dieu, ainsi que l’infini sans limite. D’autres privilèges constituent sa liberté de choix, sa volonté, sa capacité d’inventer et de créer. Ils lui permettent d’imaginer l’existence de pouvoirs semblables mais plus grands, d’où la conscience d’un créateur éternel, souverain et tout puissant. De ces vérités, il résulte que Dieu a créé des lois que nous qualifions de spirituelles, morales, physiques; parmi elles, il a créé les temps ou le temps (Pr 18.22-23). Il est plausible qu’un temps ait été créé à notre intention: en réglant les mouvements du soleil et de la lune (Gen 1.14), Dieu nous a permis une mesure facile du temps de notre planète. En même temps, parmi tous ses dons, il nous a donné la notion d’un temps qui s’écoule, et notre vie est formée d’instants qui se succèdent, toujours dans le même sens, du passé vers le futur, comme un fleuve qui nous entraîne. Cela nous paraît une loi physique nécessaire à l’intelligence reçue et à la mission de gestionnaires de la terre. Dieu utilise aussi un temps dont la valeur précise nous échappe pour expliciter notre création, et la jalonner dans un ordre que les savants acceptent aujourd’hui en fonction de leurs dernières connaissances (Gen 1).
Notre esclavage du temps
Nous ne saurions nous passer du temps, qui est indispensable à notre vie sociale. Cependant nous en sommes esclaves, car il ne revient jamais vers le passé. Nous sommes esclaves de la minute qui vient de s’écouler de la même façon que nous le sommes d’un secret que nous avons trahi: nous ne pouvons pas revenir en arrière et corriger la faute commise. Nous pouvons quelquefois lui apporter un palliatif, mais son historique subsistera dans notre mémoire. Etre esclave d’une action, c’est être esclave du temps passé dans lequel elle a été enregistrée.
Dans un autre sens, nous sommes aussi esclaves du temps futur, car il ne nous appartient pas et nous ne le connaissons pas. Où serons-nous dans un an? Demain, il sera peut-être trop tard pour se repentir. Vous ne savez pas ce que sera votre vie demain (lac 4.14). Si nous avons peur de la minute prochaine qui nous inquiète, cette peur ne permet pas de la retarder. Et si nous vivons une minute heureuse, nous ne pouvons pas la retenir: elle s’écoule, elle s’échappe, et quand elle est passée, elle n’est plus qu’un souvenir. Mais le souvenir lui-même s’estompera avec le temps.
La liberté du créateur
L’homme, petit créateur, peut être esclave de ce qu’il a créé, tandis que Dieu n’est esclave de rien, et n’est assujetti à aucune création: il est souverain sur elle, elle le sert, il peut lui donner des ordres, la modifier ou la supprimer selon son bon plaisir. C’est le cas pour le temps: il peut le modifier, effacer notre mauvaise action qu’il a pardonnée, comme si elle n’avait pas eu lieu, et il peut même l’oublier, ce qui est un élément de la perfection du salut: Je suis tel que, par égard pour moi, J’efface tes révoltes et ne garde pas tes fautes en mémoire (Es 43.25 Tob). Donc, malgré sa mémoire parfaite, Dieu est capable d’oublier nos fautes, comme si elles n’avaient pas eu lieu. Il est parfaitement libre par rapport au temps. Il vit hors du temps, mais il utilise le nôtre pour communiquer avec nous dans un langage accessible, Il montre aussi sa maîtrise sur notre temps: il a arrêté le cours du soleil et de la lune pour permettre à Josué de terminer la bataille de Gabaon dans la même journée; c’était vraiment le jour le plus long (Jos 10.12-14). Et pour rassurer le roi Ezéchias, il a fait reculer le soleil dans sa course (2 Rois 20.8-11).
Les théologiens furent les premiers a suggérer que toutes choses ne sont pas dans le temps. Des philosophes leur ont emprunté cette idée, et actuellement des savants font de même. Einstein a découvert que le temps est relatif dans l’univers, et la Bible dit que pour Dieu un jour est aussi long que 1000 ans, et 1000 ans aussi courts qu’un jour (Ps 90.4; 2 Pi 3.8). Cela nous rend sa patience plus accessible.
Lorsque le Seigneur Jésus est venu accomplir l’ouvre de rédemption, il y était prêt «de toute éternité»; c’est-à- dire que depuis toujours, avant toute création, cette oeuvre était dans son plan pour notre salut éternel. A 1’heure terrestre voulue, il est «descendu» dans sa création et il y a vécu les jours et les années nécessaires à sa justice. Pour nous remplacer, il s’est laissé contraindre, notamment par notre temps. Mais il nous devient évident que Dieu ne vit pas au 20è siècle du calendrier grégorien, malgré sa liberté de le faire. Il n’y a pour lui ni passé, ni présent, ni futur obligatoires: il peut utiliser tous nos temps simultanément, sans qu’ils ne s’usent ou ne lui échappent. il n’a pas besoin d’écrire un livre de souvenirs, ni de faire des photos: il peut voir et entendre ce qui se passe depuis toujours jusqu’à toujours. Ralph Shallis traduisait cela en disant que «Dieu vit un éternel présent» (Le miracle de l’Esprit).
Quelques conséquences sur nos vies de croyants
Si nous acceptons cette logique sur Dieu et le temps, nous acceptons aussi que toute la création obéisse à Dieu au même titre que le temps. Nous voyons différemment le déluge, le poisson de Jonas, les miracles qui fourmillent dans la Bible, car nous avons une idée plus précise de la souveraineté de Dieu. Nous comprenons mieux la nature des livres qui seront ouverts lors des jugements à venir. Ces livres ne sont pas des parchemins antiques, des reliures, des films cinéma ou vidéo, mais on pourra tout voir et tout entendre sans barrière de temps. Rien ne s’effacera, sauf si Dieu décide de l’effacer.
Parallèlement, nous comprenons que lorsque Dieu considère ce qui arrivera demain, il ne le prévoit pas à la manière d’un prophète qui a une révélation de l’avenir: il le voit de ses yeux, il le vit, et il l’entend de ses oreilles. Et pour le présent, sa souveraineté sur le temps lui permet de s’ occuper de tous les siens en même temps.
Il est attentif à chacun de nous: il ne s’occupe pas de nous en bloc. Chacun de nous peut être seul avec lui et profiter de toute son attention. A l’heure de la croix, Christ a expié les péchés de tous, c’est vrai; mais plus encore, il savait exactement pour qui il donnait sa vie et pour quelle action déplaisante le Père déchaînait sa colère; il en connaissait exactement le poids et la nature pour chacun de nous, nom par nom.
Nous pourrions être tentés de penser que la vie humaine du Seigneur sur la terre, les créations, le temps passé à l’éducation d’Adam et des autres, les événements célestes, sont des épisodes de l’histoire de Dieu. Mais «Dieu n’a pas d’histoire», a dit C.S. Lewis (Etre ou ne pas être). Avoir une histoire signifie en avoir terminé avec une période passée et commencer la période suivante; mais la création seule a une histoire. Comme dit plus haut, quand on a une histoire, on n’est maître que de l’instant présent; et encore s’envole-t-il dès qu’il a commencé. Le créateur de temps ne peut donc être vu comme ayant une histoire.
Ainsi, lorsque les prérogatives du créateur (notamment sur le temps) sont reconnues, de nombreux textes de la Bible s’éclairent; on comprend mieux la souveraineté de Dieu et certaines de ses vertus, on est éclairé sur des vérités spirituelles importantes dont on ne parle pas, et on grandit dans la connaissance du Seigneur (2 Pi 1.3-8; 3.18).
- Edité par Larçon Henri
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