PROMESSES
Sortir le no 100 de notre revue de réflexion biblique est un privilège pour nous, car sans la fidélité du Seigneur et la collaboration spirituelle et matérielle d’amis dévoués, cela n’ aurait pas été possible. Vous aurez aussi remarqué la nouvelle présentation qui, nous l’espérons, aura votre approbation.
Ceci dit, une préoccupation m’assaillit et me tient, c’est cette période des grands chambardements à tous les niveaux. Actuellement, notre planète compte quelque 5 milliards d’individus et d’ici l’an 2000, ce chiffre se montera de 6 à 8 milliards d’humains. Les interprétations des statistiques concernant les énormes problèmes face à cet accroissement varient considérablement. Cependant une chose n’échappe pas à l’observateur avisé: l’heure des grands chambardements. La Suisse, par exemple, îlot apparemment de paix et de calme jusqu’à présent, s’engouffre dans la dépression économique, le chômage, la désécurisation dans le travail. Face à une union européenne dont les premières pierres de fondement viennent d’être posées à Maastricht, les conséquences d’une politique monétaire commune, d’un élargissement des compétences communautaires dans les secteurs économiques et sociaux et d’une politique communautaire globale sont incalculables.
L’URSS vient d’être dissolue au profit d’une nouvelle réunification d’états souverains avec une armée communautaire. En revanche, tous ces états se trouvent dans une situation économique chaotique.
L’Afrique – oubliée par les mass-médias – sombre de plus en plus dans le chaos politique et dans la pauvreté. La cupidité des potentats ruine des populations entières. L’islam, lui, avance à grands pas et promet de l’argent ou profère des menaces. Ailleurs, on assiste à des déplacements de populations entières à cause de guerres et de tensions politiques.
Au niveau de la religion, c’est la nouvelle dynamique du catholicisme moderne qui gagne du terrain, parce qu’il a l’habileté de s’adapter à toute situation. Ainsi, par exemple, le Vatican a nommé un évêque à Moscou pour la première fois dans l’Histoire. L’ocuménisme de son côté suit les pas du Nouvel Age avec son syncrétisme et son charme séducteur militant pour la paix mondiale.
En revanche, nous assistons à un essoufflement des milieux évangéliques, des églises et mouvements qui, faute de moyens spirituels et financiers, s’éparpillent et s’affaiblissent en laissant l’avantage à l’ennemi, Satan, qui se sert de sectes et de mouvements malsains pour séduire.
Comment comprendre tout cela, quelle leçon en tirer?
1. La société moderne a jeté par dessus bord tout respect de Dieu. Elle admet difficilement l’existence d’un Dieu personnel et infini. Tout est devenu relatif. Avec Hegel, mort en 1831, les idées contradictoires (thèse et antithèse) ne sont plus inséparables, mais s’unissent dans la synthèse. Cette philosophie a, entre autres, donné naissance à l’évolutionnisme, théorie fausse et démunie de toute preuve scientifique sérieuse. Les mass-médias, en particulier la télévision, ont énormément contribué à populariser ces fausses conceptions, et l’homme moderne n’a plus qu’une vague notion d’un Dieu lointain. C’est l’éthique de l’humanisme, où l’homme est au centre et Dieu à la périphérie.
2. La chrétienté est en partie responsable de cet état de choses, parce que le témoignage de beaucoup d’églises n’a pas été à la gloire de Dieu.
3. Nous pressentons le moment des grands chambardements arrivé. Dieu est en train de livrer les hommes à leurs propres passions {Rom 1.21-32). En lisant le prophète Osée, vous rencontrez beaucoup de ressemblance avec notre époque: L’Eternel a un procès avec les habitants du pays, parce qu’il n’y a point de fidélité, point de loyauté, point de connaissance de Dieu dans le pays. Il n’y a que parjures et tromperies, assassinats, vols et adultères. On use de violence… (4.1-2). Le peuple qui ne comprend rien court à sa perte ( 4.14). Puisqu’ils ont semé du vent, ils moissonneront la tempête; ils n’auront pas une tige de blé, ce qui poussera ne donnera pas de farine et s’il y en avait, des étrangers l’engloutiraient (8.7).
Le refus continuel d’écouter Dieu par sa Parole entraînera nos pays dans l’endettement (y compris la Suisse) et dans d’énormes conflits économiques et sociaux. Dieu livre les hommes à leurs propres passions de plus en plus démesurées. La déchéance morale de notre société aurait-elle atteint son comble? (Gen 15;16). Dieu, juge de toute la terre, n’agira-t-il pas selon le droit ? (Gen 18.25).
Rappelons-nous que les chrétiens n’échapperont pas aux conséquences de ces grands bouleversements, car notre paix dépendra de celle de notre pays (Jér 28.7). Oh, si nous nous laissions chambarder dans nos églises, nous qui sommes si confortablement installés!!. Il est encore temps de suivre l’exhortation de Jérémie: Réformez vos voies et vos agissements, écoutez la voix de l’Eternel votre Dieu, et l’Eternel regrettera le mal qu’il a prononcé contre vous (26.13).
Remettons nos pendules à l’heure. Soyons réalistes. Repentons-nous devant le Seigneur. Serrons les rangs entre ceux qui sont prêts à payer le prix de disciple de Jésus-Christ. Beaucoup d’églises veulent encore suivre fidèlement le Seigneur. Ne nous éparpillons pas. Ne gaspillons plus nos forces et notre argent. Mettons en commun certaines choses pour le bénéfice de ceux qui suivent la même ligne. Le monde s’organise pour son dernier round, le règne de l’Antichrist. Et nous, qu’allons-nous offrir au monde en tant que sel de la terre et lumière du monde? (Mat 5.13-16).
Nous attendons volontiers vos réactions, vos remarques ou vos suggestions pour l’édification du corps de Christ.
- Edité par Lüscher Henri
Dans les Saintes Ecritures, le «premier-né» est le titre de l’héritier. Dieu appelle le peuple d’Israël son fils premier-né (Ex 4.22), parce qu’il est l’héritier des promesses faites à Abraham, Isaac et Jacob.
Aux temps bibliques, le premier-né n’est pas nécessairement celui qui est né le premier. Par exemple, Ismaël a cédé la place à Isaac, Esaü à Jacob, Manassé à Ephraïm.
De même, le premier homme, Adam, est mis de côté, pour faire place au «dernier Adam», Christ, appelé le premier-né. Adam (et toute sa race) est indigne de recevoir l’autorité sur la nouvelle création. Le Seigneur Jésus-Christ est le seul digne de prendre en main le gouvernement du monde à venir.
Dans le Psaume 89, qui rappelle l’alliance de Dieu avec David et sa promesse d’établir un de ses descendants éternellement sur son trône, nous lisons ces paroles qui s’appliquent au divin Fils de David: Je ferai de lui le premier-né, le plus haut placé des rois de la terre (v .28).
Dans l’Evangile selon Luc, qui présente le côté humain du Seigneur Jésus, il est dit que Marie enfanta son fils premier-né (2.7). Il est la postérité de la femme, promise dans Genèse 3.15.
Notez la précision de la parole de Dieu. Un enfant nous est né, un fils nous est donné (Es 9.5). La Bible ne dit jamais que le Fils de Dieu est né. Dieu a donné son Fils. A part le texte de Luc 2, que nous venons de citer, et qui se rapporte à l’humanité du Seigneur, les autres passages du Nouveau Testament où il est appelé «le premier- né» ont le sens d’une primauté, et non pas d’une origine. Cela ne veut pas dire qu’il a été créé, car ce serait contraire à d’autres déclarations formelles de l’Ecriture.
Le Seigneur Jésus est le premier-né, non pas dans un sens chronologique, mais hiérarchique. Ce titre souligne sa dignité, sa suprématie, ses droits, sa prééminence, son excellence.
Il y a 4 aspects, dans le Nouveau Testament, en relation avec lesquels le Seigneur Jésus-Christ est appelé «le premier-né»:
-Le premier-né de toute la création, parce qu’il est le créateur et l’origine de l’univers. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et tout subsiste en lui (Col 1.16-17; voyez aussi Jean 1.3; Héb 1.10-13; Apoc 4.11).
-Le premier-né d’entre les morts, parce qu’il est le vainqueur de la mort (Col 1.18; Apoc 1.5) Il est les prémices de ceux qui sont morts ( 1 Cor 15.20).
-Le premier-né en relation avec sa position prééminente au milieu de ses rachetés, l’assemblée des premiers-nés, dans le ciel. Il est, si l’on peut dire, le premier-né des premiers-nés (Héb 12.23; Rom 8.29).
-Le premier-né en relation avec son apparition en gloire, avec les anges, pour établir son règne (Héb 1.6, cp. Mat 16.27).
En conclusion, prenons garde de ne pas utiliser cette expression, comme le font certains, pour rabaisser la personne du Fils de Dieu au rang de créature, alors qu’elle souligne la gloire de Créateur qui lui est Propre et unique.
- Edité par Berney Jean-Paul
Ne vous inquiétez pas… pour votre corps de quoi vous serez vêtus… Cherchez plutôt le royaume de Dieu; et cela vous sera donné par surcroît (Luc 12.22,31).
Ce matin-là, penché sur ma Bible, je méditais ces belles paroles de Jésus. Le téléphone sonne: c’est pour moi! Au bout du fil, un ami qui suit fidèlement les conférences données dans un des grands temple de Tananarive. « Pierre Cardin » de Madagascar , c’est ce qu’on m’a dit, son atelier de Haute-couture masculine s’ouvre sur une des rues les plus animées de la capitale. Mon coeur bondit lorsqu’il m’annonce avec simplicité: « Ce matin, le Seigneur nous a mis à coeur de vous confectionner un costume. » Reconnaissant, je lui fais aussitôt part du sujet de ma méditation: Luc 12.22!
Une heure plus tard, une fois le tissu choisi et pendant qu’il prend mes mesures, une réflexion du célèbre humoriste américain Mark Twain me revient à l’esprit: « De tous les hommes que je connais, le seul intelligent, est mon tailleur. Chaque fois que je vais chez lui, il reprend mes mesures; quant aux autres, ils m’ont mesuré une fois pour toutes et se figurent que leur jugement est toujours à ma taille. »
Dans la soirée, nouveau coup de téléphone: c’est mon ami le tailleur, catastrophé ! « Le tissu est coupé, prêt pour l’assemblage, mais nous venons de découvrir deux petits trous faits par des mites, et au mauvais endroit, c’est irrécupérable… ! Revenez choisir un autre tissu. » Je passe sur les méandres savoureux de la suite de l’histoire, mais le dénouement en est intéressant: Je me suis finalement retrouvé deux costumes neufs, l’un fait avec le tissu sans trou, question d’honneur pour un artiste tailleur, et l’autre avec le fameux tissu troué par les mites. Mon cher tailleur venait même de réaliser un prototype, transformant un échec en succès et créant du même coup un nouveau style de veste, ma foi très réussi!
J’ai donc ramené de Madagascar deux beaux costumes assortis d’utiles réflexions que je vous livre maintenant. Dieu sait illustrer Sa parole vivante de manière percutante afin que Son enseignement se grave en lettres de feu dans la mémoire de nos coeurs.
Ces versets ne sont pas une incitation à la paresse. Dieu ne nous invite nulle part à cultiver une folle insouciance comme la cigale d’une célèbre fable. La Bible nous exhorte au contraire à travailler consciencieusement (Eph 4.28) en comptant à fond sur le Seigneur et en étant préoccupés de faire Sa volonté avant tout (1 Cor 10.31 ). Par contre, Dieu nous ordonne de refuser l’inquiétude corrosive et les soucis rongeurs «qui sont comme une chaise à bascule: ils nous gardent occupés mais ils ne nous font pas avancer». Mark Twain a conseillé d’agir ainsi: «Expulsez tous les soucis de vos pensées. Tirez-les par les oreilles, par les talons ou de n’importe quelle autre façon. C’est ce qu’un organisme peut faire de plus sain.» Je propose de joindre à cette attitude volontaire et énergique une vie de prière régulière nourrie des nombreuses promesses de Dieu contenues dans Sa Parole, et assaisonnée d’abondantes actions de grâces (Phil 4.6).
Jésus-Christ me presse aussi de ne pas bâtir ma vie sur l’éphémère. La teigne, la rouille et les mites détruisent le tissu et des choses plus précieuses encore. Elles rongent le coeur de celui qui met sa confiance dans des richesses incertaines. Si le cupide est celui qui n’a jamais assez, l’inquiet a peur de n’avoir pas assez. Pourtant à l’heure de la mort, ils n’emporteront rien dans l’au-delà. A-t-on déjà vu un coffre-fort suivre un corbillard? Malheureux est celui qui ne pense qu’aux choses de la terre! Mais nous, nous sommes citoyens des cieux et nous nous affectionnons aux choses d’en haut (Phil 3.20-21 ; Col 3.1- 4). Nous avons dans les cieux le «Pierre Cardin» par excellence! En échange de nos vêtements de violence et de méchanceté, Il ne nous offre pas un complet troué car il n’y a pas de mites là-haut, donc pas le moindre petit trou dans la garde-robe de notre Dieu. Il y choisit le vêtement de justice parfaite de Son fils dont Il nous revêt avec amour lorsque nous abandonnons nos lambeaux usés et nos vieux haillons au pied de la Croix où le Christ est mort pour nous. Chez lui point de stoppage ni de raccommodage! Rien que du garanti neuf qui dure pour l’éternité! Je me réjouirai pleinement en l’Eternel, mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu,. car Il m’a revêtu des vêtements du salut, Il m’a couvert du manteau de la justice (Es 61.10) ALLELUIA!- Edité par Decker Maurice
Evaluation
Le titre est-il bien choisi ? Un commando qui utilise ruse et tromperie pour tuer un adversaire sans lombre d une hésitation, peut-il servir dexemple moral ? Un meurtrier na pas bonne presse. Mais attention aux confusions, gare à ces raccourcis qui gomment les frontières. Un guerrier nest pas nécessairement un criminel! Ehud est un libérateur, un sauveur suscité par Dieu pour mettre fin à la tyrannie dun roi étranger.
Si un lecteur veut comprendre Ehud sans étudier les chapitres précédents, il doit veiller, à linstar du voyageur qui prend un train en marche, à ne pas manquer Othniel, ce marchepied qui donne accès au convoi des Juges. Objet de notre première étude, le portrait-robot dOthniel léclaireur avait fixé le cadre de justice, de foi et de courage dans lequel sexerçait le ministère des juges. Précédé immédiatement par ce panneau indicateur, linterprète dEhud est orienté dans sa lecture. Le deuxième juge marchera dans les traces du premier.
Soucieux de clarté, lauteurdes Juges fournira une aide supplémentaire pour la compréhension de son message. A la fin du récit dEhud,la mention et le pays fut tranquille pendant quatre-vingt ans (Jug 3.30) permet de contrôler lanalyse. Le pays est en repos à lissue du ministère du juge, un repos total même puisque le chiffre fourni est le double de celui donné pour Othniel, le juge type (80 au lieu de 40: Jug 3.11,30). Qui dit repos dans le contexte de la justice divine, dit approbation divine. Si le lecteur a développé des réserves sur le comportement de ce juge, la bénédiction finale linvite à reprendre son étude: retour à la case départ pour rectifier linterprétation du texte.
Comme des projecteurs qui illuminent une scène aux deux extrémités, comme deux phares qui marquent lentrée dun chenal, le portrait dOthniel et la mention du repos éclairent linterprète et lui évitent de faire naufrage : Ehud est fidèle, il est doublement fidèle.
Sa récompense deux fois supérieure à celle dOthniel (et à dautres juges comme Débora et Gédéon: Jug 5.31; 8.28) peut sexpliquer de deux manières. Ehud peut avoir reçu la part dhéritage de laîné (une portion double des autres: Dt 21.17) pour sa grande fidélité. Parfait en tous points, il est lexemple à suivre, le leader par excellence. Dautre part, la récompense double peut marquer une double fidélité: celle du juge et celle du peuple. Sans devoir trancher entre ces deux explications, nous relèverons la fidélité générale de cette génération, en commençant par celle du peuple pour continuer par celle du juge. L engagement du peuple
La période des juges est marquée par une succession de révoltes du peuple contre Dieu; révoltes qui engendrent la colère divine; colère qui suscite des oppresseurs; oppresseurs qui amènent le peuple au brisement et à la repentance; humiliation qui touche le coeur sensible de Dieu. Celui-ci envoie alors un libérateur pour aider le peuple à chasser lennemi. A la génération suivante, loin davoir appris la leçon, le peuple senfonce une nouvelle fois et plus profondément dans lapostasie. Le cycle est vicieux, car à chaque ronde, on avance davantage dans les ténèbres. Lécart entre Dieu et le peuple se mesure à la distance séparant le juge du peuple. Plus ce dernier séloigne de lEternel, plus il conteste le messager divin. Au début de la période des juges, le peuple, après avoir confessé son péché, se place à lunisson derrière Ehud; avec Débora, les premiers signes de dissension apparaissent (Jug 5.15b-17, 23); Gédéon reçoit des reproches des gens dEphraïm (Jug 8.1), qui les transforment en menaces de mort pour Jephthé (Jug 12.1); quant à Samson, il se voit livré à lennemi par Juda, la tribu qui aurait dû montrer lexemple (Jug 15.11- 13)!
Ehud en vedette
Si lon revient à la génération dEhud et à lengagement du peuple derrière son juge, il faut noter que le mérite de la libération en revient surtout au juge. Sans omettre entièrement le peuple, lauteur montre par la place quil consacre au deuxième juge, que celui-ci tient le rôle clé de cette rédemption. Ehud est lacteur principal. Sil nest plus seul en piste comme Othniel, il continue à monopoliser lattention du lecteur. Le récit arrangé en forme de chiasme concentre toute laction autour du combat solitaire du juge à Jéricho.
Ehud rappelle Josué et préfigure David. Dans un premier temps, il explore le territoire ennemi. Ensuite, il y retourne pour pénétrer dans Jéricho et affronter seul le colosse ennemi (si Goliath dominera par sa stature, Eglon impressionnait par sa corpulence). Après avoir défait le chef, Ehud sonne du cor, se met à la tête du peuple et leur dit: suivez-moi, car lEternel a livré entre vos mains les Moabites, vos ennemis (Jug 3.27-28). En vrai chef, il précède ses troupes au combat. Il est présent du début à la fin de la libération.
Ethique de la guerre
La stratégie suivie pour vaincre lennemi est relevé avec soin par lauteur. Elle débute par la ruse et la tromper culmine par la mort du tyran et sachève par lannihilation des troupes ennemi. Avant de reprendre ces trois aspects, un mot sur léthique divine simpose.
Le respect du prochain tel quil est énoncé dans les dix commandements nexclut ni lusgae de la force ni le recours à la ruse. Certes, le prochain doit être traité avec équité. LAncien comme le Nouveau Testament demandent à lindividu de ne pas répondre à la haine la haine. Lamour divin commande même daccepter des contrariétés, des injustices et des humiliations. Si lindividu doit tendre lautre joue, autre est lattitude de la société. Le ministère des autorités consiste à faire respecter la justice, ou du moins à restreindre les injustices. Linnocent doit être protégé contre les menaces les plus graves. La police et larmée doivent sopposer au méchant, au besoin par la force. La justice doit, si le délit est prouvé, condamner le coupable et, pour les offenses les plus graves, demander la peine capitale. Juste après avoir donné les dix commandements à son peuple (Ex 20), Dieu ordonne de tuer les meurtriers (Ex 21.12) .Ainsi, la peine capitale ne contredit pas le sixième commandement, mais léclaire. Le respect de la vie innocente exige la mort de celui qui na pas ce respect. Dautre part, si le meurtrier perd le droit à la vie, il perd aussi le droit au respect, en particulier le droit à la vérité. Pour tuer le meurtrier, on peut le tromper si nécessaire. Eglon est ce meurtrier, et Ehud en le tuant et en le trompant pour le tuer nenfreint nullement la justice divine telle que Dieu la révélée. LEternel lui-même nenvoie-t-il pas parfois un esprit dégarement pour tromper celui qui doit mourir (endurcissement de Pharaon, aveuglement dAchab:Ex 14.17; 1 Rois 22.19- 23) ?
Stratagème de guerre
La ruse dEhud comporte trois volets. En premier lieu, il cherche à endormir la méfiance de lennemi: un présent est offert au roi de Moab. Comme plusieurs hommes sont nécessaires pour son transport, le don est dimportance. Etait-ce un tribut exigé par l ennemi ou un cadeau spontané ? Peu importe. Labondance des biens matériels et le calme dans lequel lopération de déroule semblent témoigner de la soumission et du bon vouloir des sujets. Eglon sapplaudit de sa puissance et de sa domination. Lefficacité du soporifique est rapide et agit dès le départ du groupe dIsraélites. Lorsque Ehud revient, la vigilance est déjà relâchée.
Le deuxième aspect du stratagème ressort de larme dEhud. Le juge est un Benjamite (littéralement un fils de ma main droite) qui ne se servait pas de la main droite (Jug 3.15). Etait-il gaucher ou plus vraisemblablement ambidextre comme semble lindiquer Jug 20.16 ? Dans tous les cas, il fixe son épée sur le côté droit pour mieux passer les contrôles «anti-terroristes» : les gardes ne cherchaient-ils pas surtout les épées sur le côté gauche? Dautre part, lépée est privée de garde (puisque le manche même senfoncera dans 1a chair du roi: Jug 3.22) afin de mieux épouser le profil de la jambe (une épée plate dune coudée se colle aisément contre la cuisse). .
Finalement, Ehud misera sur le despotisme de son adversaire pour lisoler de ses gardes. O roi! Jai un message secret pour toi (Jug 3.19). Eglon qui rêve comme tout tyran dasseoir encore davantage sa domination, «discerne» en Ehud un traître prêt à se vendre à lui. Le roi dit: Silence! Et tous ceux qui étaient auprès de lui sortirent (Jug 3.19). A linstant, lentretien particulier désiré est accordé. Prenant Ehud pour un traître, Eglon linvite sans se douter que le Benjamite cherche justement à le tromper. Au côté du roi ne se trouve pas un fils de ma droite qui aurait passé à gauche (changé de camp), mais un homme qui sans se servir de la main droite a placé à sa droite lépée de la justice! Le méchant qui veut écraser les fidèles par la parole dun traître reçoit la parole de Dieu (Jug 3.20), celle de la justice divine qui le transperce (l épée du juge). Lironie est à son comble; le renversement est total. Le méchant tombe par sa méchanceté.
Une victoire totale
La mort dEglon est fondamentale. Général en chef de ses troupes et artisan qui tire toutes les ficelles, le roi de Moab est le centre névralgique de la force ennemie. Cest lui qui doit être abattu en premier. Pour se défaire dune tyrannie, il faut lui trancher la tête. Déstabilisé, désorienté, désemparé même, lennemi sera ensuite détrôné et détruit. A la décapitation suivra le démembrement.
Pour marquer et annoncer la défaite totale de loppresseur, Eglon est transpercé de part en part (1épée sortant même par derrière: Jug 3.22). Larme est laissée dans le corps pour souligner laspect irrévocable de la défaite. Si ce symbole est marquant pour le lecteur, il lest encore plus pour lennemi. Après avoir frappé Eglon, lépée d Ehud sape le moral du peuple à commencer par celui des plus proches collaborateurs du tyran. Les deux tranchants de lépée reflètent bien le coup double porté à lennemi; ils annoncent aussi la débâcle complète de loppresseur.
Une fois le chef tué, leffort militaire se porte sur les troupes. Ehud rassemble ses compatriotes pour les mener au combat. Il ne se contente pas de chasser ladversaire. Il veut le détruire. En contrôlant les gués du Jourdain, il lui coupe toute voie de retraite (Jug 3.29). lls battirent dans ce temps-là environ dix mille hommes de Moab, tous robustes, tous hommes vaillants, et pas un néchappa (Jug 3.29). La défaite des oppresseurs est complète.
Lengagement total du juge peut étonner. Lannihilation de lennemi nest-elle pas la marque dun coeur dépourvu de compassion ? Il nen est rien. La vraie compassion cherche à lutter contre les forces du mal. Un ennemi mort est toujours un ennemi inoffensif, comme en témoigne la longue période de paix qui suivra. De plus, Ehud, le libérateur divin, est aussi le justicier de lEternel. Non seulement le chef des meurtriers (Eglon) doit être puni de mort, mais encore tous ceux qui se sont associés à ses barbaries (ses troupes). Unis dans le péché, ils doivent être unis dans le jugement.
Le courage du héros
La sympathie de lauteur inspiré face au combat mené par Ehud peut étonner plus dun esprit aujourdhui. Le pacifisme moderne toujours disponible pour lever une armada de boucliers face à tout usage de la force, est prêt à jeter la pierre à notre héros. La parole de Dieu est plus nécessaire que jamais. Engagé, dévoué pour son peuple, courageux à lextrême, assez lucide pour ne pas être berné par un utopisme périlleux, Ehud saisit le mal par les cornes et le détruit. Il est lexemple même du héros dont une nation peut être fière. Avec lui, la fidélité est au zénith.
- Edité par Arnold Daniel
1. Pour Jésus
Quarante jours après Pâques, le Christ enlevé au ciel du milieu de ses disciples, retourna vers son Père pour être glorifié à sa droite (Marc 16.19).
Après son humiliation, il est maintenant souverainement exalté (Phil 2.5-11).
Jésus a ainsi reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre (Mat 28.18).
2. Pour les croyants
L’Ascension est extraordinaire car là-haut Jésus nous prépare une place (Jean 14.2). Il est notre intercesseur et souverain sacrificateur devant Dieu le Père (Rom 8.34); Héb 7.25).
Il est notre avocat devant Dieu, toujours prêt à nous accueillir au trône de la grâce (I Jn 2.1).
3. Pour une mission à accomplir
Les apôtres insistent beaucoup dans le Nouveau Testament sur ce qui s’ est passé ce jour-là. Par ex.: Pierre, Actes 2.33-36; 3.21; IPi3.22; Paul, Eph 1.20-22; 2.6; 4.8- 10; etc… Jésus a dû partir pour nous donner son Saint-Esprit (Actes 2,33). « Une puissance survenant sur vous, et vous serez mes témoins » Act 1.8. Voilà votre mission…
Chers amis, sommes-nous aujourd’hui vraiment ses témoins sous l’autorité de la puissance du Saint-Esprit? N’avons-nous pas perdu un peu le sens profond de la signification de l’Ascension?
4. Pour la préparation de son retour
Si Jésus est parti pour un but précis, il reviendra de la même manière que nous l’avons yu aller au ciel (cf, Act 1.11).
Il reviendra:
personnellement (Jean 14.3)
corporellement (Mat 24.30)
visiblement (Apoc 1.7-8)
avec une grande gloire soudainement (1 Thes 5.2-3)
avec ses anges (Mat 16.27; 24.30)
pour nous chercher (Apoc 22.17)
5. Pour détruire l’ennemi de Dieu
A l’époque des apôtres, comme aujourd’hui, beaucoup d’hommes se sont levés pour prétendre que l’histoire de l’ Ascension n’est qu’une légende…
N’est-ce pas le Père du mensonge qui sait qui lui reste encore peu de temps avant sa destruction totale (Apoc 19.11- 21; 20.10)?
Notre Seigneur est parti pour revenir en gloire. Et avec ses yeux comme des flammes de feu il jugera les nations, la bête et Satan.
6. Pour chercher l’Eglise, épouse du Christ
L’apôtre Paul développe l’image du mariage pour illustrer les rapports du Seigneur et des siens: comme le mari pour la femme, Christ est le chef de l’Eglise qui lui est soumise. Christ l’a aimée jusqu’à la mort, il la nourrit et en prend soin (Eph 5.22-23).
L’Apocalypse parle de l’Epouse de l’Agneau(19.7).En décrivant la Jérusalem céleste, Jean écrit: «Viens, je te montrerai l’Epouse, la femme de l’Agneau» (Apoc 21.9). La prière qui termine la Bible appelle avec ferveur le retour de l’Epoux: «Et l’Esprit et l’Epouse disent: Viens.» juge, un repos total même puisque le chiffre fourni est le double de celui donné» Oui, viens Jésus!
7. Pour nous encourager à supporter patiemment nos souffrances… (Jac 1.2-4)
«Vous êtes ressuscités avec le Christ cherchez les choses d’ en haut, ou le Christ est assis à la droite de Dieu» (Col 3.7). Même si nous sommes attaqués par l’ennemi de Dieu (individuellement ou en tant qu’Eglise), Christ est vainqueur car il a vaincu la mort!
Cher lecteur, Il a reçu tout pouvoir. .. Il est l’ Alpha et l’Oméga, le début et la fin ! Alors prions afin que nous puissions réaliser la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, qu’Il garde nos coeurs ét nos pensées non vers le monde mais en Jésus-Christ seul (Phi14.7).
Oui, c’est pourquoi «Tu es digne notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance» (Apoc 4.11).
Amen
- Edité par De Mooy Jan-Bert
Note liminaire
Cet article, le premier d’une série consacré aux Réveils, est le résumé d’une conférence que l’auteur a donnée en août 1991, à Champfleuri, près de Grenoble. Les lecteurs de Promesses auront ainsi le «privilège» de lire en avant-première quelques extraits de la Théologie du Réveil que Paul Ranc est en train de préparer.
Un des plus grands hommes de Réveil de tous les temps, et certainement le plus méconnu de tous, du moins dans nos pays francophones, est sans conteste l’Anglais George Whitefield.
Le Réveil du XVlIIe siècle, appelé aussi «Réveil méthodiste», le plus grand mouvement de renouveau spirituel après la Réforme, a pour chef de file George Whitefield, et non John Wesley (1). Certes, nous ne portons pas atteinte à Wesley, mais rendons à César ce qui est à César: Whitefield est le père de l’évangélisation des foules.
Sa jeunesse
George Whitefield est né le 16 décembre 1714 à Gloucester dans une famille d’humble condition. Durant un certain nombre d’années, il aida sa mère à tenir un hôtel, puis ce fut son frère qui assura la gestion de l’établissement.
A l’âge de 18 ans, il fut admis à l’Université d’Oxford, en qualité d’étudiant pauvre. Tout en étudiant, Whitefield devait servir ses condisciples plus fortunés. C’était une obligation. Il mena une vie solitaire, partagée entre l’étude et les austérités.
Il entra enfin en contact avec les frères Wesley(1) qui l’acceptèrent dans leur groupe de prière et de piété. Il en devint un des membres les plus zélés. Trop même, il les surpassa par ses excès! Il finit même par en tomber malade!
En 1735, il se convertit à Christ. Il fit une expérience spirituelle décisive qu’il appela «sentiment de réconciliation». Sur ce point, Whitefield, au contraire de Wesley, se montre très réservé. On ne sait qu’une seule chose: c’est que du jour au lendemain, son message devint percutant!
Il est consacré diacre de l’Eglise anglicane en 1736 et il prêcha son premier sermon dans la cathédrale de sa ville natale.
En 1738, il part aux Etats-Unis, en Georgie, pour évangéliser les Indiens, mais revient en 1739 en Angleterre pour une collecte. La même année, il fut consacré pasteur.
Un prédicateur de Réveil
Il se mit à prêcher le Réveil Pour la première fois, un pasteur de l’Eglise anglicane osa prêcher en plein air, sur un terril ! Aux mineurs de Kirigswood! Un acte de courage inouï: les mineurs étaient redoutés et redoutables. Ils étaient violents, voleurs, vindicatifs, etc. Bref, c’est un vrai «quart-monde», à la puissance 10!
Il prêcha aussi à Bristol à des foules énormes. Les gens de Bristol étaient, si l’on en croit les historiens, «une population grossière et à demi-sauvage»! Il obtient de grandes victoires spirituelles. Les mineurs, les gens les plus méprisés de l’époque, se convertirent par milliers. «Les coeurs étaient touchés» disait Whitefield, les larmes coulaient et les joues noires des mineurs étaient marquées de traces blanches. ..Dieu avait agit de façon souveraine pour l’éternité.
Les auditoires de plus de 20’000 personnes n’étaient pas rares! Sa voix avait une portée extraordinaire: 1 à 2 kilomètres! Le chant à près de 3 kilomètres! ! Plus de 30’000 personnes pouvaient entendre sa voix sans peine…
Un ministère itinérant
Conséquence logique des activités de Whitefield: toutes les portes de l’Eglise anglicane se fermèrent à lui. Le clergé voyait en lui un fanatique. Malgré cela, Whitefield fut magnifique de courage et de volonté. Bien qu’il fût de santé fragile (il fallait parfois le monter sur le cheval tant il était faible!), il continua son ministère itinérant. Très souvent, il parcourait 80 km pour prêcher. Il recommençait le lendemain… Durant 30 ans, il a exercé un ministère itinérant des plus féconds.
George Whitefield était doué d’une éloquence extraordinaire. Même ses adversaires l’admiraient. Très souvent, les larmes aux yeux, Whitefield exhortait les auditeurs à se convertir. Ses appels à la repentance étaient pathétiques et beaucoup de gens étaient saisis d’une profonde conviction de péché et se tournaient vers Christ.
Whitefield traversa six fois l’Atlantique, il créa un orphelinat en Georgie et visita toutes les stations où se trouvaient les Anglais. Partout, il y avait des foules énormes et des milliers de conversions extraordinaires.
En 1741, il se sépare de John Wesley à propos de la doctrine de la prédestination, mais les deux hommes continueront à entretenir des relations fraternelles. Par ailleurs, les Eglises fondées par Whitefield et Wesley poursuivront 1e même travail sous le même nom: «Eglise méthodiste» !
Whitefield meurt en 1770 d’une crise d’asthme, près de Boston laissant derrière lui une oeuvre immense. Son service funèbre fut suivi par une foule en larmes. La veille encore, il avait prêché fort tard et des âmes avaient été sauvées.
L’esprit méthodiste calviniste subsiste encore de nos jours dans le Pays de Galles. ll y a encore des «églises méthodistes calvinistes».
La théologie de Whitefield
George Whitefield, premier prédicateur méthodiste, était un calviniste! C’est sans doute Jonathan Edwards(2) qui l’influença à cette façon de penser. Sa vie comme sa prédication furent empreintes du thème central de l’élection: A ce propos, Whitefield écrivit ces lignes qui résument toute sa doctrine:
«Je bénis Dieu qui, par son Esprit, m’a convaincu de notre élection éternelle par le Père et par le moyen du Fils, de notre libre justification par le moyen de la foi en son sang, de notre sanctification comme en étant la conséquence, et enfin de notre persévérance et notre glorification finales, qui sont le résultat de tout cela. Je suis persuadé que Dieu a soudé tous ces points; ni les hommes, ni les anges ne pourront les disjoindre»(3).
Ainsi donc, la théologie de Whitefield, comme le seront plus tard celles de Félix Neff, César Malan ou Adolphe Monod, est celle de la souveraineté de Dieu. La conversion, la justification, la sanctification et la glorification découlent de la grâce imméritée de Dieu, source de l’élection. On peut donc affirmer sans crainte que Whitefield a été le prédicateur de la Grâce.
La passion des âmes de Whitefield
Whitefield était un homme hors du commun. Sa foi et son rayonnement étaient extraordinaires et manifestaient au sens propre du terme l’enthousiasme. La vue des foules immenses faisait vibrer en lui les cordes de l’émotion et lui inspiraient les accents les plus poignants. Il avait véritablement l’amour pour les âmes perdues, un sentiment que nous aurions tendance à ignorer de nos jours..
Whitefield n’était pas un théologien, ni un organisateur. Il n’avait ni une grande intelligence ni une grande culture. C’était avant tout le prédicateur du Réveil. Mais ses prédications étaient fouillées et surtout profondes. Il savait trouver le mot juste pour convaincre et amener les âmes à la repentance. Dieu avait choisi un homme faible pour en faire un des plus grands prédicateurs de l’histoire de 1’Eglise.
Ce qui manque à notre Eglise aujourd’hui, c’est un Whitefield! Un homme rempli de la connaissance de Dieu, saisi par la passion des âmes qui se perdent et revêtu d’un esprit de sagesse et de force. Prions ardemment pour que Dieu nous envoie un homme de cette trempe! Alors le Réveil sera peut être une réalité…
Notes
(1) Le Réveil méthodiste de John et Charles Wesley fera l’objet d’un article dans Promesses.
(2) Le Réveil de la Nouvelle Angleterre de Jonathan Edwards sera traité dans un prochain numéro de Promesses.
(3) G. Whitefield, Letters, vol. I, 1771, réimpr. The Banner of Truth Trust, 1976, 9. 129.
- Edité par Ranc Paul
Philia est un amour spontané, alors qu’agapé est un amour commandé.
1 L’amour philia n’est pas un amour que l’on peut commander ou forcer. Il est absolument imprévisible. Il est comme le coup de foudre: il peut te tomber dessus et t’embraser ou ne pas venir du tout. Tu ne peux pas le prévoir ni le commander. Même si tu le désires de tout ton coeur, tu n’en es pas le maître.
2. L’agapé est un amour qui est commandé formellement plus de vingt-cinq fois dans le Nouveau Testament. Vingt-cinq fois, Dieu dit: Aime ton prochain; aime ton frère. L’agapé est un amour qui peut être commandé parce qu’il n’engage pas les sentiments. Dieu ne peut pas exiger que tu aies des sentiments de tendresse pour une personne dont même la vue t’exaspère. Mais il peut exiger de toi que tu décides, sans tenir compte de tes sentiments, de combler ses différents besoins.
Philia est un amour fluctuant, alors qu’agapé est un amour constant.
1. L’amour philia est un amour qui vient et qui va. Il est très instable. Aussitôt arrivé, aussitôt parti. Il nous envahit soudainement et nous quitte sans avertir.
C’est souvent le seul amour qui existe dans les couples d’aujourd’hui, à part 1’éros. Telle personne éprouve une attirance pour telle autre personne du sexe opposé; les deux s’amourachent et conviennent de vivre ensemble. C’est pour un temps l’amour à son meilleur. Puis peu à peu la lune de miel fait place au train-train quotidien, la griserie du début à la routine, et voilà nos deux tourtereaux désemparés.
Que se passe-t-il? Nous nous aimions tant?.. On conclut vitement qu’il n’y a rien à faire, on passe l’éponge et on repart en quête d’une nouvelle aventure. Mais tant que l’on mise tout sur philia, l’amour sentimental, toutes nos aventures se soldent par un échec les unes après les autres.
L’amour philia est un amour fluctuant, semblable aux vagues de la mer.
2. L’ordre que le Seigneur nous donne d’aimer est pour aujourd’hui, demain et pour l’éternité. Il ne s’agit pas d’aimer une fois par semaine ou de temps en temps quand les besoins des autres nous émeuvent. Mais il s’agit de répondre aux besoins des autres jour après jour. Il se peut que je me lève un certain matin du mauvais pied, que je sois d’humeur maussade, mais ce n’est pas une raison pour négliger les besoins des autres. L’agapé ne dépend aucunement de mon humeur, mais de ma décision quotidiennement renouvelée de travailler au bonheur de ceux qui m’entourent.
L’agapé est un amour constant. Ce n’est pas parce que mes enfants m’écorchent les oreilles un certain après-midi que je les prive de souper ou de l’affection dont ils ont tant besoin. Alors que je deviens de plus en plus irrité à cause de leur turbulence, je réclame la force du Seigneur et renouvelle ma décision de les aimer.
Philia est un amour égocentrique, alors qu’agapé est un amour altruiste.
1. L’amour philia est une relation de plaisir et de satisfaction personnelle. Je me tiens avec telle personne parce que j,ai du plaisir en sa compagnie. On ne fait pas d’efforts pour s’entendre; notre relation est harmonieuse et agréable. Cette personne a les mêmes goûts que moi, les mêmes idées, les mêmes façons de voir ou d’agir: c’est moi en peinture. En réalité, c’est moi que j’aime. J’aime l’autre dans la mesure où il me ressemble. Il est dit dans Jean 15.19 que le monde aime ce qui est à lui: ce qui lui ressemble.
2. L’amour agapé est un amour altruiste. C’est un amour qui ne cherche pas son plaisir, mais qui a pour devise de mettre ses intérêts volontairement de côté pour le bien des autres. Dieu n’a pas aimé le monde, selon Jean 3.16, en ce sens qu’il a éprouvé une grande sympathie pour nous. Au contraire, nous lui étions parfaitement antipathiques à cause de notre conduite égoïste et orgueilleuse. Dieu a aimé le monde en ce sens qu’il a mis de côté ses sentiments négatifs envers nous et a envoyé son Fils bien-aimé pour nous faire du bien.
Il ne faudrait pas non plus croire que Jésus soit allé à la croix de bon coeur. Il y est allé à contrecoeur et si ce n’avait été de son agapé, il n’y serait pas allé du tout. Le récit de ses luttes dans le jardin de Gethsémané nous en convainc facilement. (Mat 26.30-46).
Philia est un amour sélectif, alors qu’agapé est un amour universel.
1. Nous n’éprouvons de philia que pour quelques-uns et cela est tout à fait normal. Avant même de vraiment connaître les gens, nous sommes attirés par certains plutôt que par d’autres. Jésus avait ses préférés. Jésus aimait Marthe, Lazare et Marie. Nous savons qu’il allait souvent chez eux. Lorsque Lazare meurt, on voit Jésus attristé qui pleure et les juifs qui disent: Voyez comme il l’aimait (Jean 11.35). Et il y avait aussi cet autre disciple, nous dit la Bible, que Jésus aimait. Il y avait en effet parmi les douze un disciple, l’apôtre Jean, pour lequel Jésus éprouvait plus d’amour et de tendresse que pour les autres (Jean 20.2;21.20). On ne peut pas éprouver d’amour philia pour tous: c’est un amour sélectif.
2. Tu aimeras les uns et les autres sans distinction. Il n’ est pas question de faire du bien à quelques-uns que nous aurions sélectionnés selon nos critères et de mettre les autres de côté. « Tu aimeras tout le monde et particulièrement ceux qui se trouvent sur ta route ».
Cet amour universel est commandé pour les frères, le prochain et l’ennemi. L’agapé est le seul amour qu’on peut avoir pour un ennemi. On ne peut pas éprouver de sentiments favorables pour un ennemi, mais on peut lui faire du bien.
Quand l’amour agapé règne dans une église, il n’y a plus de gens mis de côté et négligés. Même ceux qui ont le moins d’attrait ou d’atouts pour plaire reçoivent l’attention et les bons soins des autres.
Philia est un amour humain, alors qu’agapé est un amour divin.
1. L’amour philia est une forme d’amour non seulement désirable, mais nécessaire à la vie. Toutefois, cet amour n’est pas suffisant. ll ne constitue pas une base solide sur laquelle quelqu’un puisse bâtir des relations profondes et durables avec les autres. Il s’agit d’un amour humain que croyants et incroyants expérimentent également.
2. L’agapé est une facette du fruit de l’Esprit. On ne peut pas le vivre sans être résolument déterminé à le vivre ( Gal 5.16- 22). C’est par l’agapé que nous témoignons les uns aux autres que les incroyants sauront que Dieu asa place au milieu de nous (Jean 13.34,35).
L’expérience de l’apôtre Pierre va de l’amour philia à l’amour agapé.
Prétentions excessives
Un peu avant sa mort, Jésus annonce à ses disciples qu’ils l’abandonneront et refuserons tous d’être identifiés à lui par peur des juifs. Mais Pierre, convaincu d’aimer le Seigneur d’un amour «agapé», s’empresse de protester et de l’assurer que même si les autres disciples l’abandonnaient, lui, Pierre, serait prêt, non seulement à être identifié à lui, mais même à souffrir pour lui jusqu’à la mort (Mat 26.30-35), Pierre était tellement sûr de son amour pour le Seigneur que dans son enthousiasme, il entraîna tous les autres disciples à lui promettre parfaite fidélité (Mat 26.35).
Amour limité
Quelques instants après, Jésus se rend avec ses disciples à Gethsémané, prend Pierre, Jacques et Jean avec lui et s’éloigne pour prier (Mat 26.36-37). Eprouvant une grande tristesse et de grandes angoisses, il demande alors à ses trois amis de l’aider à traverser ces moments excessivement difficiles et de veiller avec lui (Mat 26;38-39).
Mais après avoir prié seul quelques instants, Jésus revient vers ses disciples qu’il trouve endormis. Il s’adresse alors à Pierre et lui reproche amicalement de n’avoir pas même pu veiller une heure avec lui (Mat 26.40). A trois reprises, Jésus s’éloigne pour prier et retrouve Pierre et les deux autres endormis. Pourtant, Pierre était convaincu d’aimer le Seigneur d’un amour agapé, alors qu’il ne l’aimait en réalité que d’un amour philia, d’un amour émotif et fluctuant.
Un peu plus tard, Judas arrive accompagné d’une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons, et voilà que tous les disciples, y compris Pierre, prennent la fuite (Mat 26.47-56).
Peu après, on retrouve Pierre suivant Jésus de loin pour être sûr de ne pas être identifié à lui (Mat 26.58). Alors qu’il est assis dans la cour du sacrificateur avec les serviteurs et les servantes, on lui demande à trois reprises s’il n’est pas un des disciples de Jésus, ce que Pierre nie avec force, prétendant même ne pas connaître Jésus. Le coq chante alors trois fois, comme Jésus l’avait annoncé et Pierre se rend douloureusement compte qu’il n’aime pas le Seigneur d’un amour constant et altruiste comme il l’avait prétendu. Pierre prend conscience qu’il n’a pour le Seigneur qu’un attachement émotif, rien de plus (Mat 26.69- 75).
Amour qui grandit
Après sa résurrection, Jésus apparaît plusieurs fois aux disciples. Une certaine fois, il se montre à eux sur les bords de la mer de Tibériade. Après avoir mangé, il prend Pierre à part et lui demande: Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci? Jésus pose à Pierre cette même question trois fois.
Cette question directe, force Pierre à se rappeler qu’il avait prétendu aimer Jésus plus que tous les autres disciples (Mat 26.33), mais aussi qu’il avait lamentablement échoué en le reniant à trois reprises. Jésus était prêt à rétablir Pierre dans ses fonctions de leader spirituel, comme nous l’indiquent ses paroles: Pais mes brebis (Jean 21.15-17). Mais Jésus savait qu’il était vital pour Pierre de ne plus entretenir d’illusions sur lui-même pour accomplir fidèlement son travail d’apôtre (1 Cor 10.12).
Pierre avait certainement pour le Seigneur un amour philia sincère, mais il avait besoin, comme plusieurs d’entre nous, d’apprendre à aimer le Seigneur d’un amour agapé. Mais y arriverait-il jamais?
Le Seigneur, dans le but de l’encourager, lui fait voir qu’un jour il en serait capable. En effet, Jésus lui dit au verset 18 de Jean 21, en faisant allusion au type de mort qui l’attendait: En vérité, en vérité, je te le dis quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudras pas.
Jusque-là Pierre avait fait ce qu’il lui plaisait. Mais Jésus lui annonce qu’un jour il aurait grandi en maturité et en amour, au point d’être même prêt à souffrir et à mourir pour lui (v.19): L’histoire nous rapporte que lorsqu’il fut avancé en âge, Pierre souffrit et mourut sur une croix à cause de sa foi au Seigneur.
Il se peut que notre amour pour le Seigneur et pour les autres soit encore bien superficiel Mais tout comme l’apôtre Pierre asu grandir dans l’amour au fil des années, nous devons, par la grâce de Dieu, viser à grandir dans ce merveilleux amour qu’est l’amour agapé.
- Edité par Guy Bernard
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Cette autobiographie de lecture facile, que nous vous recommandons sans réserve, est l’histoire d’un homme poussé par l’ambition d’arriver; quand Dieu donne à cette ambition une dimension spirituelle; elle se transforme en ardeur de servir le Maître. Paul Ranc trace son cheminement d’athée convaincu vers la foi en Dieu qui sauve par Jésus-Christ. Il parle sans fard des réalités de la vie et ne cache pas que «l’existence humaine est un mystère… Pourquoi les souffrances et les épreuves? A vues humaines, c’est un problème insoluble» (p.9). Tout au long du livre, deux thèmes se recoupent: le mystère de la souffrance et la providence du Dieu souverain à l’égard des hommes.
Paul Ranc est né à Paris en 1945. Il a deux frères; les parents sont militants du parti communiste français. A 11 ans, il est victime d’un grave accident et perd l’ouïe, ce qui le marqueta pour toute la vie. Le doute existentiel l’envahit; à l’âge de 14 ans déjà, il aboutit à un athéisme philosophique. A 17 ans, la mort de sa mère, (cancer) le frappe terriblement. Il reçoit une Bible et la lit – d’un bout à l’autre; il se convertit seul dans sa chambre en lisant Jean 3.16. Retraçons en bref les étapes principales de cette vie où l’épreuve est toujours présente:
-Institut biblique de Nogent-sur-Marne;
-appel à un ministère de réveil;
-mariage avec Jacqueline Secretan, étudiante à l’Institut biblique Emmaüs et rencontrée dans un camp de jeunes en France;
-naissance d’un fils frappé d’une méningite qui fait de lui un handicapé que Dieu ne guérit pas malgré toutes les prières;
-diacre à l’Eglise réformée Vaudoise;
-perte totale de l’ouïe partiellement retrouvée;
-acceptation de cette situation comme venant de la part du Dieu souverain, qui restitue ensuite son ouïe partiellement. La souffrance physique et morale se révèle l’instrument par lequel Dieu façonne son serviteur; l’auteur se sent de plus en plus proche de Job. Le cliché devenu courant «Convertis-toi et tu seras heureux et prospère» – s’avère illusoire. Si le Christ a appris …l’obéissance par ce qu’il a souffert (Héb 5.8, à combien plus forte raison nous, ses disciples !
- Edité par Lüscher-Schneider
Rendez grâce au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière; Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1.12,13).
Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles (2 Cor 5.17).
N’est-il pas vrai que ce sont des versets qui nous transportent de joie et nous rendent infiniment reconnaissants envers l’Auteur de notre salut? Nous nous trouvons placés sur un plan nouveau, où toutes choses sont nouvelles, tournés vers un avenir glorieux. Il semble qu’à partir de ce moment de découverte, bien des chrétiens désirent marcher de l’avant en voulant tout ignorer du passé. Ils savent que leur passé peu honorable, ténébreux,… en un mot sans Dieu, est un problème réglé grâce à l’oeuvre de Christ; mais à cause d’un amalgame souvent inconscient, ils se détachent avec autant de vigueur de leur propre passé que du passé tout court. La vie avec le Seigneur leur apparaît comme une aventure où chaque pas dorénavant leur sera inspiré, et les leçons de I ‘Histoire leur semblent inutiles, ou tout au plus, une curiosité que l’on pardonnera à ceux qui s’y penchent!
Les encouragements dans ce sens semblent même ne pas manquer: Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière, n’est pas bon pour le royaume de Dieu (Luc 9.62). Echappe-toi…, ne regarde pas derrière toi…, de peur que tu ne succombes… La femme de Lot regarda en arrière et devint une statue de sel (Gen 19. 17,26).
Que dire de plus quand on sait que la Bible est à l’origine de ma vie chrétienne et que le royaume de Dieu en sera la conclusion ? Dans ce petit espace-temps, il y a ma propre histoire où je vis par la foi. Celle-ci est sans relation directe avec le monde, et comme «nous ne sommes pas du monde»…
Le rôle de l’histoire
Le problème du rôle de l’Histoire commence à émerger dès l’instant où nous nous posons cette question: «Qu’est-ce que notre foi devrait induire dans nos comportements? Comment traduire en pensées, en paroles et en actes le fait que je suis chrétien?»
Il y a d’abord une réalité. Nous sommes héritiers d’une Histoire faite de culture et de mentalité qui ont modelé les générations qui nous ont précédés. Nous ne pouvons pas faire l’économie de 20 siècles de chrétienté qui ont martelé nos façons de penser. C’est tellement vrai que ceux qui sont extérieurs au christianisme d’Europe ne peuvent connaître ces réalités qu’intellectuellement et non de coeur!
Et pour nous, qu’en est-il? Même si nous n’avons jamais lu les philosophes et côtoyé les penseurs, nous sommes influencés collectivement par ce qui a été transmis à leur époque par des Descartes, Rousseau, Voltaire, Kant, Nietzsche, etc…; nous récoltons bien involontairement ce qu’ils ont semé!
Le chrétien aussi est héritier d’une histoire, mais plus riche encore. Son histoire remonte à l’éternité. Dieu prouve son amour envers nous, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous (Rom 5.8). Il nous a sauvés… à cause de son propre dessein, et de la grâce qui nous a été donnée en Christ-Jésus avant les temps éternels. (2 Tim 1.9). L’histoire du chrétien passe par Christ, et nos racines sont mêlées avec celles de l’Eglise.
A cet égard, il est utile de relever que l’oeuvre de Christ – dans laquelle nous sommes partie prenante – apparaît trop souvent aujourd’hui davantage comme un acte théologique, qui règle le problème du péché et de sa domination, que comme un fait historique, voulu et géré par Dieu. Il n’y a pas de choix: les deux aspects sont à admettre avec autant de force!
De plus, notre nouvelle naissance ne doit pas être un prétexte à nous faire sortir de l’Histoire des hommes, et plus particulièrement de celle de l’Eglise, sous prétexte que nous entrerons dans le royaume de Dieu.
La valeur de l’histoire
S’il est vrai que connaître Dieu par l’écoute de sa Parole est fondamental pour notre vie, il serait impensable de négliger l’Histoire, tout simplement parce qu’elle est le cadre des oeuvres de Dieu. Ainsi la Bible ne nous enseigne pas seulement de saisir tout son fondement par la foi, mais aussi de savoir reconnaître la valeur de l’Histoire. D’ailleurs, le chrétien est un maillon de cette longue chaîne qui a débuté dans la Genèse et traverse les siècles. Il fait partie de cette nuée de témoins – connus ou non – qui jalonnent les Ecritures, puis l’histoire de l’Eglise.
Le danger est de croire que, même inconsciemment, l’aboutissement de cette chaîne, c’est soi-même! Nous nous inscrivons aussi dans l’Histoire, et nous devons être reconnaissants de l’héritage évangélique dont nous bénéficions et qui est chaque jour plus fort. Les lumières successives apportées dans l’Histoire par les hommes de Dieu nous ont rendu le message biblique de plus en plus accessible de ce fait, nos pensées et nos activités en sont chaque jour davantage imprégnées »
Le Seigneur a suscité les réformateurs et bien d’autres hommes pour que le flambeau dont ils étaient porteurs éclaire leur époque. Ils ont oeuvré pour l’avancement de l’Eglise, parce qu’ils parlaient au nom de Dieu. Leur message inspiré ne fait- il pas partie de l’arsenal d’édification dont nous disposons?
L’Eglise est faite de tous ceux qui ont Christ pour Chef, mais sachons aussi qu’elle est riche de tous les témoignages de ceux qui nous ont précédés.
- Edité par Cousyn Bernard
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Le but de l’auteur est de donner un enseignement sur le diable et les puissances démoniaques, mais aussi sur la victoire totale que le Seigneur a remportée à la croix. Il parle d’abord des anges, bons ou mauvais, et affirme l’existence et la personnalité de Satan. Mais le diable a été vaincu à la croix, ce qu’il faut voir et affirmer. Cependant, les explications données sur Apocalypse 20 sont peu convaincantes (p. 20-22,43).
La stratégie de l’ennemi est très bien décrite, ainsi que la tentation de Christ (p.25- 34). Le diable conserve une certaine possiblité d’agir permise par Dieu; mais il sera finalement éliminé (p.35-48). L’auteur décrit ensuite l’activité des démons dans l’Ancien Testament et souligne la puissance de l’occultisme. Puis il parle des possessions démoniaques dans le Nouveau Testament, de façons générale, et en citant des cas de l’Evangile. Il précise aussi que le chrétien ne peut pas être possédé (p.67-68). Il montre alors l’autorité de Christ sur les démons qui lui sont totalement assujettis. Cependant, l’explication de l’exorcisme et des démons chassés pas Satan lui-même n’est pas claire (p.73).
Ensuite, il est question de l’activité démoniaque après le N :T ., avec des références aux pères de l’Eglise, à Luther, à Calvin, à Wesley, etc. L’auteur indique encore les signes caractéristiques de la possession démoniaque (p.89). Puis il dénonce les fausses conceptions de la théologie libérale qui rejette l’existence des démons et du diable (p.90).
Il met en garde contre les dangers de la pratique de l’occultisme. Il faut la plénitude de l’Esprit Pour discerner les ruses du diable et témoigner efficacement.
Ouvrage fort intéressant, bien fondé bibliquement et qui comprend beaucoup de bonnes choses. On peut regretter l’absolu titre, alors que l’auteur termine par une sérieuse mise en garde en soulignant les dangers de l’occultisme (p.110-111). La victoire de Christ est en effet totale, mais il faut bien le voir et l’affirmer par la foi, en toute humilité, pour être vraiment libéré et protégé. En outre, la position amillénariste de l’auteur le conduit à recourir au symbolisme pour expliquer certains textes, dont Apocalypse 20, plutôt que de se fonder sur les affirmations mêmes de l’Ecriture.
- Edité par Lüscher-Schneider
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