PROMESSES

1. Pour Jésus

Quarante jours après Pâques, le Christ enlevé au ciel du milieu de ses disciples, retourna vers son Père pour être glorifié à sa droite (Marc 16.19).

Après son humiliation, il est maintenant souverainement exalté (Phil 2.5-11).

Jésus a ainsi reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre (Mat 28.18).

2. Pour les croyants

L’Ascension est extraordinaire car là-haut Jésus nous prépare une place (Jean 14.2). Il est notre intercesseur et souverain sacrificateur devant Dieu le Père (Rom 8.34); Héb 7.25).

Il est notre avocat devant Dieu, toujours prêt à nous accueillir au trône de la grâce (I Jn 2.1).

3. Pour une mission à accomplir

Les apôtres insistent beaucoup dans le Nouveau Testament sur ce qui s’ est passé ce jour-là. Par ex.: Pierre, Actes 2.33-36; 3.21; IPi3.22; Paul, Eph 1.20-22; 2.6; 4.8- 10; etc… Jésus a dû partir pour nous donner son Saint-Esprit (Actes 2,33). « Une puissance survenant sur vous, et vous serez mes témoins » Act 1.8. Voilà votre mission…

Chers amis, sommes-nous aujourd’hui vraiment ses témoins sous l’autorité de la puissance du Saint-Esprit? N’avons-nous pas perdu un peu le sens profond de la signification de l’Ascension?

4. Pour la préparation de son retour

Si Jésus est parti pour un but précis, il reviendra de la même manière que nous l’avons yu aller au ciel (cf, Act 1.11).
     Il reviendra:
     personnellement (Jean 14.3)
     corporellement (Mat 24.30)
     visiblement (Apoc 1.7-8)
     avec une grande gloire soudainement (1 Thes 5.2-3)
     avec ses anges (Mat 16.27; 24.30)
     pour nous chercher (Apoc 22.17)

5. Pour détruire l’ennemi de Dieu

A l’époque des apôtres, comme aujourd’hui, beaucoup d’hommes se sont levés pour prétendre que l’histoire de l’ Ascension n’est qu’une légende…

N’est-ce pas le Père du mensonge qui sait qui lui reste encore peu de temps avant sa destruction totale (Apoc 19.11- 21; 20.10)?

Notre Seigneur est parti pour revenir en gloire. Et avec ses yeux comme des flammes de feu il jugera les nations, la bête et Satan.

6. Pour chercher l’Eglise, épouse du Christ

L’apôtre Paul développe l’image du mariage pour illustrer les rapports du Seigneur et des siens: comme le mari pour la femme, Christ est le chef de l’Eglise qui lui est soumise. Christ l’a aimée jusqu’à la mort, il la nourrit et en prend soin (Eph 5.22-23).

L’Apocalypse parle de l’Epouse de l’Agneau(19.7).En décrivant la Jérusalem céleste, Jean écrit: «Viens, je te montrerai l’Epouse, la femme de l’Agneau» (Apoc 21.9). La prière qui termine la Bible appelle avec ferveur le retour de l’Epoux: «Et l’Esprit et l’Epouse disent: Viens.» juge, un repos total même puisque le chiffre fourni est le double de celui donné» Oui, viens Jésus!

7. Pour nous encourager à supporter patiemment nos souffrances… (Jac 1.2-4)

«Vous êtes ressuscités avec le Christ cherchez les choses d’ en haut, ou le Christ est assis à la droite de Dieu» (Col 3.7). Même si nous sommes attaqués par l’ennemi de Dieu (individuellement ou en tant qu’Eglise), Christ est vainqueur car il a vaincu la mort!

Cher lecteur, Il a reçu tout pouvoir. .. Il est l’ Alpha et l’Oméga, le début et la fin ! Alors prions afin que nous puissions réaliser la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, qu’Il garde nos coeurs ét nos pensées non vers le monde mais en Jésus-Christ seul (Phi14.7).

Oui, c’est pourquoi «Tu es digne notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance» (Apoc 4.11).

Amen


Note liminaire

Cet article, le premier d’une série consacré aux Réveils, est le résumé d’une conférence que l’auteur a donnée en août 1991, à Champfleuri, près de Grenoble. Les lecteurs de Promesses auront ainsi le «privilège» de lire en avant-première quelques extraits de la Théologie du Réveil que Paul Ranc est en train de préparer.

Un des plus grands hommes de Réveil de tous les temps, et certainement le plus méconnu de tous, du moins dans nos pays francophones, est sans conteste l’Anglais George Whitefield.

Le Réveil du XVlIIe siècle, appelé aussi «Réveil méthodiste», le plus grand mouvement de renouveau spirituel après la Réforme, a pour chef de file George Whitefield, et non John Wesley (1). Certes, nous ne portons pas atteinte à Wesley, mais rendons à César ce qui est à César: Whitefield est le père de l’évangélisation des foules.

Sa jeunesse

George Whitefield est né le 16 décembre 1714 à Gloucester dans une famille d’humble condition. Durant un certain nombre d’années, il aida sa mère à tenir un hôtel, puis ce fut son frère qui assura la gestion de l’établissement.

A l’âge de 18 ans, il fut admis à l’Université d’Oxford, en qualité d’étudiant pauvre. Tout en étudiant, Whitefield devait servir ses condisciples plus fortunés. C’était une obligation. Il mena une vie solitaire, partagée entre l’étude et les austérités.

Il entra enfin en contact avec les frères Wesley(1) qui l’acceptèrent dans leur groupe de prière et de piété. Il en devint un des membres les plus zélés. Trop même, il les surpassa par ses excès! Il finit même par en tomber malade!

En 1735, il se convertit à Christ. Il fit une expérience spirituelle décisive qu’il appela «sentiment de réconciliation». Sur ce point, Whitefield, au contraire de Wesley, se montre très réservé. On ne sait qu’une seule chose: c’est que du jour au lendemain, son message devint percutant!

Il est consacré diacre de l’Eglise anglicane en 1736 et il prêcha son premier sermon dans la cathédrale de sa ville natale.

En 1738, il part aux Etats-Unis, en Georgie, pour évangéliser les Indiens, mais revient en 1739 en Angleterre pour une collecte. La même année, il fut consacré pasteur.

Un prédicateur de Réveil

Il se mit à prêcher le Réveil Pour la première fois, un pasteur de l’Eglise anglicane osa prêcher en plein air, sur un terril ! Aux mineurs de Kirigswood! Un acte de courage inouï: les mineurs étaient redoutés et redoutables. Ils étaient violents, voleurs, vindicatifs, etc. Bref, c’est un vrai «quart-monde», à la puissance 10!

Il prêcha aussi à Bristol à des foules énormes. Les gens de Bristol étaient, si l’on en croit les historiens, «une population grossière et à demi-sauvage»! Il obtient de grandes victoires spirituelles. Les mineurs, les gens les plus méprisés de l’époque, se convertirent par milliers. «Les coeurs étaient touchés» disait Whitefield, les larmes coulaient et les joues noires des mineurs étaient marquées de traces blanches. ..Dieu avait agit de façon souveraine pour l’éternité.

Les auditoires de plus de 20’000 personnes n’étaient pas rares! Sa voix avait une portée extraordinaire: 1 à 2 kilomètres! Le chant à près de 3 kilomètres! ! Plus de 30’000 personnes pouvaient entendre sa voix sans peine…

Un ministère itinérant

Conséquence logique des activités de Whitefield: toutes les portes de l’Eglise anglicane se fermèrent à lui. Le clergé voyait en lui un fanatique. Malgré cela, Whitefield fut magnifique de courage et de volonté. Bien qu’il fût de santé fragile (il fallait parfois le monter sur le cheval tant il était faible!), il continua son ministère itinérant. Très souvent, il parcourait 80 km pour prêcher. Il recommençait le lendemain… Durant 30 ans, il a exercé un ministère itinérant des plus féconds.

George Whitefield était doué d’une éloquence extraordinaire. Même ses adversaires l’admiraient. Très souvent, les larmes aux yeux, Whitefield exhortait les auditeurs à se convertir. Ses appels à la repentance étaient pathétiques et beaucoup de gens étaient saisis d’une profonde conviction de péché et se tournaient vers Christ.

Whitefield traversa six fois l’Atlantique, il créa un orphelinat en Georgie et visita toutes les stations où se trouvaient les Anglais. Partout, il y avait des foules énormes et des milliers de conversions extraordinaires.

En 1741, il se sépare de John Wesley à propos de la doctrine de la prédestination, mais les deux hommes continueront à entretenir des relations fraternelles. Par ailleurs, les Eglises fondées par Whitefield et Wesley poursuivront 1e même travail sous le même nom: «Eglise méthodiste» !

Whitefield meurt en 1770 d’une crise d’asthme, près de Boston laissant derrière lui une oeuvre immense. Son service funèbre fut suivi par une foule en larmes. La veille encore, il avait prêché fort tard et des âmes avaient été sauvées.

L’esprit méthodiste calviniste subsiste encore de nos jours dans le Pays de Galles. ll y a encore des «églises méthodistes calvinistes».

La théologie de Whitefield

George Whitefield, premier prédicateur méthodiste, était un calviniste! C’est sans doute Jonathan Edwards(2) qui l’influença à cette façon de penser. Sa vie comme sa prédication furent empreintes du thème central de l’élection: A ce propos, Whitefield écrivit ces lignes qui résument toute sa doctrine:

«Je bénis Dieu qui, par son Esprit, m’a convaincu de notre élection éternelle par le Père et par le moyen du Fils, de notre libre justification par le moyen de la foi en son sang, de notre sanctification comme en étant la conséquence, et enfin de notre persévérance et notre glorification finales, qui sont le résultat de tout cela. Je suis persuadé que Dieu a soudé tous ces points; ni les hommes, ni les anges ne pourront les disjoindre»(3).

Ainsi donc, la théologie de Whitefield, comme le seront plus tard celles de Félix Neff, César Malan ou Adolphe Monod, est celle de la souveraineté de Dieu. La conversion, la justification, la sanctification et la glorification découlent de la grâce imméritée de Dieu, source de l’élection. On peut donc affirmer sans crainte que Whitefield a été le prédicateur de la Grâce.

La passion des âmes de Whitefield

Whitefield était un homme hors du commun. Sa foi et son rayonnement étaient extraordinaires et manifestaient au sens propre du terme l’enthousiasme. La vue des foules immenses faisait vibrer en lui les cordes de l’émotion et lui inspiraient les accents les plus poignants. Il avait véritablement l’amour pour les âmes perdues, un sentiment que nous aurions tendance à ignorer de nos jours..

Whitefield n’était pas un théologien, ni un organisateur. Il n’avait ni une grande intelligence ni une grande culture. C’était avant tout le prédicateur du Réveil. Mais ses prédications étaient fouillées et surtout profondes. Il savait trouver le mot juste pour convaincre et amener les âmes à la repentance. Dieu avait choisi un homme faible pour en faire un des plus grands prédicateurs de l’histoire de 1’Eglise.

Ce qui manque à notre Eglise aujourd’hui, c’est un Whitefield! Un homme rempli de la connaissance de Dieu, saisi par la passion des âmes qui se perdent et revêtu d’un esprit de sagesse et de force. Prions ardemment pour que Dieu nous envoie un homme de cette trempe! Alors le Réveil sera peut être une réalité…

Notes
(1) Le Réveil méthodiste de John et Charles Wesley fera l’objet d’un article dans Promesses.
(2) Le Réveil de la Nouvelle Angleterre de Jonathan Edwards sera traité dans un prochain numéro de Promesses.
(3) G. Whitefield, Letters, vol. I, 1771, réimpr. The Banner of Truth Trust, 1976, 9. 129.


Philia est un amour spontané, alors qu’agapé est un amour commandé.

1 L’amour philia n’est pas un amour que l’on peut commander ou forcer. Il est absolument imprévisible. Il est comme le coup de foudre: il peut te tomber dessus et t’embraser ou ne pas venir du tout. Tu ne peux pas le prévoir ni le commander. Même si tu le désires de tout ton coeur, tu n’en es pas le maître.

2. L’agapé est un amour qui est commandé formellement plus de vingt-cinq fois dans le Nouveau Testament. Vingt-cinq fois, Dieu dit: Aime ton prochain; aime ton frère. L’agapé est un amour qui peut être commandé parce qu’il n’engage pas les sentiments. Dieu ne peut pas exiger que tu aies des sentiments de tendresse pour une personne dont même la vue t’exaspère. Mais il peut exiger de toi que tu décides, sans tenir compte de tes sentiments, de combler ses différents besoins.

Philia est un amour fluctuant, alors qu’agapé est un amour constant.

1. L’amour philia est un amour qui vient et qui va. Il est très instable. Aussitôt arrivé, aussitôt parti. Il nous envahit soudainement et nous quitte sans avertir.

C’est souvent le seul amour qui existe dans les couples d’aujourd’hui, à part 1’éros. Telle personne éprouve une attirance pour telle autre personne du sexe opposé; les deux s’amourachent et conviennent de vivre ensemble. C’est pour un temps l’amour à son meilleur. Puis peu à peu la lune de miel fait place au train-train quotidien, la griserie du début à la routine, et voilà nos deux tourtereaux désemparés.

Que se passe-t-il? Nous nous aimions tant?.. On conclut vitement qu’il n’y a rien à faire, on passe l’éponge et on repart en quête d’une nouvelle aventure. Mais tant que l’on mise tout sur philia, l’amour sentimental, toutes nos aventures se soldent par un échec les unes après les autres.

L’amour philia est un amour fluctuant, semblable aux vagues de la mer.

2. L’ordre que le Seigneur nous donne d’aimer est pour aujourd’hui, demain et pour l’éternité. Il ne s’agit pas d’aimer une fois par semaine ou de temps en temps quand les besoins des autres nous émeuvent. Mais il s’agit de répondre aux besoins des autres jour après jour. Il se peut que je me lève un certain matin du mauvais pied, que je sois d’humeur maussade, mais ce n’est pas une raison pour négliger les besoins des autres. L’agapé ne dépend aucunement de mon humeur, mais de ma décision quotidiennement renouvelée de travailler au bonheur de ceux qui m’entourent.

L’agapé est un amour constant. Ce n’est pas parce que mes enfants m’écorchent les oreilles un certain après-midi que je les prive de souper ou de l’affection dont ils ont tant besoin. Alors que je deviens de plus en plus irrité à cause de leur turbulence, je réclame la force du Seigneur et renouvelle ma décision de les aimer.

Philia est un amour égocentrique, alors qu’agapé est un amour altruiste.

1. L’amour philia est une relation de plaisir et de satisfaction personnelle. Je me tiens avec telle personne parce que j,ai du plaisir en sa compagnie. On ne fait pas d’efforts pour s’entendre; notre relation est harmonieuse et agréable. Cette personne a les mêmes goûts que moi, les mêmes idées, les mêmes façons de voir ou d’agir: c’est moi en peinture. En réalité, c’est moi que j’aime. J’aime l’autre dans la mesure où il me ressemble. Il est dit dans Jean 15.19 que le monde aime ce qui est à lui: ce qui lui ressemble.

2. L’amour agapé est un amour altruiste. C’est un amour qui ne cherche pas son plaisir, mais qui a pour devise de mettre ses intérêts volontairement de côté pour le bien des autres. Dieu n’a pas aimé le monde, selon Jean 3.16, en ce sens qu’il a éprouvé une grande sympathie pour nous. Au contraire, nous lui étions parfaitement antipathiques à cause de notre conduite égoïste et orgueilleuse. Dieu a aimé le monde en ce sens qu’il a mis de côté ses sentiments négatifs envers nous et a envoyé son Fils bien-aimé pour nous faire du bien.

Il ne faudrait pas non plus croire que Jésus soit allé à la croix de bon coeur. Il y est allé à contrecoeur et si ce n’avait été de son agapé, il n’y serait pas allé du tout. Le récit de ses luttes dans le jardin de Gethsémané nous en convainc facilement. (Mat 26.30-46).

Philia est un amour sélectif, alors qu’agapé est un amour universel.

1. Nous n’éprouvons de philia que pour quelques-uns et cela est tout à fait normal. Avant même de vraiment connaître les gens, nous sommes attirés par certains plutôt que par d’autres. Jésus avait ses préférés. Jésus aimait Marthe, Lazare et Marie. Nous savons qu’il allait souvent chez eux. Lorsque Lazare meurt, on voit Jésus attristé qui pleure et les juifs qui disent: Voyez comme il l’aimait (Jean 11.35). Et il y avait aussi cet autre disciple, nous dit la Bible, que Jésus aimait. Il y avait en effet parmi les douze un disciple, l’apôtre Jean, pour lequel Jésus éprouvait plus d’amour et de tendresse que pour les autres (Jean 20.2;21.20). On ne peut pas éprouver d’amour philia pour tous: c’est un amour sélectif.

2. Tu aimeras les uns et les autres sans distinction. Il n’ est pas question de faire du bien à quelques-uns que nous aurions sélectionnés selon nos critères et de mettre les autres de côté. « Tu aimeras tout le monde et particulièrement ceux qui se trouvent sur ta route ».

Cet amour universel est commandé pour les frères, le prochain et l’ennemi. L’agapé est le seul amour qu’on peut avoir pour un ennemi. On ne peut pas éprouver de sentiments favorables pour un ennemi, mais on peut lui faire du bien.

Quand l’amour agapé règne dans une église, il n’y a plus de gens mis de côté et négligés. Même ceux qui ont le moins d’attrait ou d’atouts pour plaire reçoivent l’attention et les bons soins des autres.

Philia est un amour humain, alors qu’agapé est un amour divin.

1. L’amour philia est une forme d’amour non seulement désirable, mais nécessaire à la vie. Toutefois, cet amour n’est pas suffisant. ll ne constitue pas une base solide sur laquelle quelqu’un puisse bâtir des relations profondes et durables avec les autres. Il s’agit d’un amour humain que croyants et incroyants expérimentent également.

2. L’agapé est une facette du fruit de l’Esprit. On ne peut pas le vivre sans être résolument déterminé à le vivre ( Gal 5.16- 22). C’est par l’agapé que nous témoignons les uns aux autres que les incroyants sauront que Dieu asa place au milieu de nous (Jean 13.34,35).

L’expérience de l’apôtre Pierre va de l’amour philia à l’amour agapé.

Prétentions excessives

Un peu avant sa mort, Jésus annonce à ses disciples qu’ils l’abandonneront et refuserons tous d’être identifiés à lui par peur des juifs. Mais Pierre, convaincu d’aimer le Seigneur d’un amour «agapé», s’empresse de protester et de l’assurer que même si les autres disciples l’abandonnaient, lui, Pierre, serait prêt, non seulement à être identifié à lui, mais même à souffrir pour lui jusqu’à la mort (Mat 26.30-35), Pierre était tellement sûr de son amour pour le Seigneur que dans son enthousiasme, il entraîna tous les autres disciples à lui promettre parfaite fidélité (Mat 26.35).

Amour limité

Quelques instants après, Jésus se rend avec ses disciples à Gethsémané, prend Pierre, Jacques et Jean avec lui et s’éloigne pour prier (Mat 26.36-37). Eprouvant une grande tristesse et de grandes angoisses, il demande alors à ses trois amis de l’aider à traverser ces moments excessivement difficiles et de veiller avec lui (Mat 26;38-39).

Mais après avoir prié seul quelques instants, Jésus revient vers ses disciples qu’il trouve endormis. Il s’adresse alors à Pierre et lui reproche amicalement de n’avoir pas même pu veiller une heure avec lui (Mat 26.40). A trois reprises, Jésus s’éloigne pour prier et retrouve Pierre et les deux autres endormis. Pourtant, Pierre était convaincu d’aimer le Seigneur d’un amour agapé, alors qu’il ne l’aimait en réalité que d’un amour philia, d’un amour émotif et fluctuant.

Un peu plus tard, Judas arrive accompagné d’une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons, et voilà que tous les disciples, y compris Pierre, prennent la fuite (Mat 26.47-56).

Peu après, on retrouve Pierre suivant Jésus de loin pour être sûr de ne pas être identifié à lui (Mat 26.58). Alors qu’il est assis dans la cour du sacrificateur avec les serviteurs et les servantes, on lui demande à trois reprises s’il n’est pas un des disciples de Jésus, ce que Pierre nie avec force, prétendant même ne pas connaître Jésus. Le coq chante alors trois fois, comme Jésus l’avait annoncé et Pierre se rend douloureusement compte qu’il n’aime pas le Seigneur d’un amour constant et altruiste comme il l’avait prétendu. Pierre prend conscience qu’il n’a pour le Seigneur qu’un attachement émotif, rien de plus (Mat 26.69- 75).

Amour qui grandit

Après sa résurrection, Jésus apparaît plusieurs fois aux disciples. Une certaine fois, il se montre à eux sur les bords de la mer de Tibériade. Après avoir mangé, il prend Pierre à part et lui demande: Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci? Jésus pose à Pierre cette même question trois fois.

Cette question directe, force Pierre à se rappeler qu’il avait prétendu aimer Jésus plus que tous les autres disciples (Mat 26.33), mais aussi qu’il avait lamentablement échoué en le reniant à trois reprises. Jésus était prêt à rétablir Pierre dans ses fonctions de leader spirituel, comme nous l’indiquent ses paroles: Pais mes brebis (Jean 21.15-17). Mais Jésus savait qu’il était vital pour Pierre de ne plus entretenir d’illusions sur lui-même pour accomplir fidèlement son travail d’apôtre (1 Cor 10.12).

Pierre avait certainement pour le Seigneur un amour philia sincère, mais il avait besoin, comme plusieurs d’entre nous, d’apprendre à aimer le Seigneur d’un amour agapé. Mais y arriverait-il jamais?

Le Seigneur, dans le but de l’encourager, lui fait voir qu’un jour il en serait capable. En effet, Jésus lui dit au verset 18 de Jean 21, en faisant allusion au type de mort qui l’attendait: En vérité, en vérité, je te le dis quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudras pas.

Jusque-là Pierre avait fait ce qu’il lui plaisait. Mais Jésus lui annonce qu’un jour il aurait grandi en maturité et en amour, au point d’être même prêt à souffrir et à mourir pour lui (v.19): L’histoire nous rapporte que lorsqu’il fut avancé en âge, Pierre souffrit et mourut sur une croix à cause de sa foi au Seigneur.

Il se peut que notre amour pour le Seigneur et pour les autres soit encore bien superficiel Mais tout comme l’apôtre Pierre asu grandir dans l’amour au fil des années, nous devons, par la grâce de Dieu, viser à grandir dans ce merveilleux amour qu’est l’amour agapé.


Titre: Je ne fais aucun cas de ma vie (120 pages)
Auteur: Paul Ranc
Editeur: Editions Contrastes: Collection Témoins No 3

Cette autobiographie de lecture facile, que nous vous recommandons sans réserve, est l’histoire d’un homme poussé par l’ambition d’arriver; quand Dieu donne à cette ambition une dimension spirituelle; elle se transforme en ardeur de servir le Maître. Paul Ranc trace son cheminement d’athée convaincu vers la foi en Dieu qui sauve par Jésus-Christ. Il parle sans fard des réalités de la vie et ne cache pas que «l’existence humaine est un mystère… Pourquoi les souffrances et les épreuves? A vues humaines, c’est un problème insoluble» (p.9). Tout au long du livre, deux thèmes se recoupent: le mystère de la souffrance et la providence du Dieu souverain à l’égard des hommes.

Paul Ranc est né à Paris en 1945. Il a deux frères; les parents sont militants du parti communiste français. A 11 ans, il est victime d’un grave accident et perd l’ouïe, ce qui le marqueta pour toute la vie. Le doute existentiel l’envahit; à l’âge de 14 ans déjà, il aboutit à un athéisme philosophique. A 17 ans, la mort de sa mère, (cancer) le frappe terriblement. Il reçoit une Bible et la lit – d’un bout à l’autre; il se convertit seul dans sa chambre en lisant Jean 3.16. Retraçons en bref les étapes principales de cette vie où l’épreuve est toujours présente:
-Institut biblique de Nogent-sur-Marne;
-appel à un ministère de réveil;
-mariage avec Jacqueline Secretan, étudiante à l’Institut biblique Emmaüs et rencontrée dans un camp de jeunes en France;
-naissance d’un fils frappé d’une méningite qui fait de lui un handicapé que Dieu ne guérit pas malgré toutes les prières;
-diacre à l’Eglise réformée Vaudoise;
-perte totale de l’ouïe partiellement retrouvée;
-acceptation de cette situation comme venant de la part du Dieu souverain, qui restitue ensuite son ouïe partiellement. La souffrance physique et morale se révèle l’instrument par lequel Dieu façonne son serviteur; l’auteur se sent de plus en plus proche de Job. Le cliché devenu courant «Convertis-toi et tu seras heureux et prospère» – s’avère illusoire. Si le Christ a appris …l’obéissance par ce qu’il a souffert (Héb 5.8, à combien plus forte raison nous, ses disciples !

Lüscher-Schneider


Rendez grâce au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière; Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1.12,13).

Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles (2 Cor 5.17).

N’est-il pas vrai que ce sont des versets qui nous transportent de joie et nous rendent infiniment reconnaissants envers l’Auteur de notre salut? Nous nous trouvons placés sur un plan nouveau, où toutes choses sont nouvelles, tournés vers un avenir glorieux. Il semble qu’à partir de ce moment de découverte, bien des chrétiens désirent marcher de l’avant en voulant tout ignorer du passé. Ils savent que leur passé peu honorable, ténébreux,… en un mot sans Dieu, est un problème réglé grâce à l’oeuvre de Christ; mais à cause d’un amalgame souvent inconscient, ils se détachent avec autant de vigueur de leur propre passé que du passé tout court. La vie avec le Seigneur leur apparaît comme une aventure où chaque pas dorénavant leur sera inspiré, et les leçons de I ‘Histoire leur semblent inutiles, ou tout au plus, une curiosité que l’on pardonnera à ceux qui s’y penchent!

Les encouragements dans ce sens semblent même ne pas manquer: Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière, n’est pas bon pour le royaume de Dieu (Luc 9.62). Echappe-toi…, ne regarde pas derrière toi…, de peur que tu ne succombes… La femme de Lot regarda en arrière et devint une statue de sel (Gen 19. 17,26).

Que dire de plus quand on sait que la Bible est à l’origine de ma vie chrétienne et que le royaume de Dieu en sera la conclusion ? Dans ce petit espace-temps, il y a ma propre histoire où je vis par la foi. Celle-ci est sans relation directe avec le monde, et comme «nous ne sommes pas du monde»…

Le rôle de l’histoire

Le problème du rôle de l’Histoire commence à émerger dès l’instant où nous nous posons cette question: «Qu’est-ce que notre foi devrait induire dans nos comportements? Comment traduire en pensées, en paroles et en actes le fait que je suis chrétien?»

Il y a d’abord une réalité. Nous sommes héritiers d’une Histoire faite de culture et de mentalité qui ont modelé les générations qui nous ont précédés. Nous ne pouvons pas faire l’économie de 20 siècles de chrétienté qui ont martelé nos façons de penser. C’est tellement vrai que ceux qui sont extérieurs au christianisme d’Europe ne peuvent connaître ces réalités qu’intellectuellement et non de coeur!

Et pour nous, qu’en est-il? Même si nous n’avons jamais lu les philosophes et côtoyé les penseurs, nous sommes influencés collectivement par ce qui a été transmis à leur époque par des Descartes, Rousseau, Voltaire, Kant, Nietzsche, etc…; nous récoltons bien involontairement ce qu’ils ont semé!

Le chrétien aussi est héritier d’une histoire, mais plus riche encore. Son histoire remonte à l’éternité. Dieu prouve son amour envers nous, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous (Rom 5.8). Il nous a sauvés… à cause de son propre dessein, et de la grâce qui nous a été donnée en Christ-Jésus avant les temps éternels. (2 Tim 1.9). L’histoire du chrétien passe par Christ, et nos racines sont mêlées avec celles de l’Eglise.

A cet égard, il est utile de relever que l’oeuvre de Christ – dans laquelle nous sommes partie prenante – apparaît trop souvent aujourd’hui davantage comme un acte théologique, qui règle le problème du péché et de sa domination, que comme un fait historique, voulu et géré par Dieu. Il n’y a pas de choix: les deux aspects sont à admettre avec autant de force!

De plus, notre nouvelle naissance ne doit pas être un prétexte à nous faire sortir de l’Histoire des hommes, et plus particulièrement de celle de l’Eglise, sous prétexte que nous entrerons dans le royaume de Dieu.

La valeur de l’histoire

S’il est vrai que connaître Dieu par l’écoute de sa Parole est fondamental pour notre vie, il serait impensable de négliger l’Histoire, tout simplement parce qu’elle est le cadre des oeuvres de Dieu. Ainsi la Bible ne nous enseigne pas seulement de saisir tout son fondement par la foi, mais aussi de savoir reconnaître la valeur de l’Histoire. D’ailleurs, le chrétien est un maillon de cette longue chaîne qui a débuté dans la Genèse et traverse les siècles. Il fait partie de cette nuée de témoins – connus ou non – qui jalonnent les Ecritures, puis l’histoire de l’Eglise.

Le danger est de croire que, même inconsciemment, l’aboutissement de cette chaîne, c’est soi-même! Nous nous inscrivons aussi dans l’Histoire, et nous devons être reconnaissants de l’héritage évangélique dont nous bénéficions et qui est chaque jour plus fort. Les lumières successives apportées dans l’Histoire par les hommes de Dieu nous ont rendu le message biblique de plus en plus accessible de ce fait, nos pensées et nos activités en sont chaque jour davantage imprégnées »

Le Seigneur a suscité les réformateurs et bien d’autres hommes pour que le flambeau dont ils étaient porteurs éclaire leur époque. Ils ont oeuvré pour l’avancement de l’Eglise, parce qu’ils parlaient au nom de Dieu. Leur message inspiré ne fait- il pas partie de l’arsenal d’édification dont nous disposons?

L’Eglise est faite de tous ceux qui ont Christ pour Chef, mais sachons aussi qu’elle est riche de tous les témoignages de ceux qui nous ont précédés.


CHRONIQUE DE LIVRES
Titre: Satan vaincu et chassé (126 pages)
Auteur: Frédéric Leahy
Editeur: Europresses. B.P. 505 F-71322 Chalon-sur-Saone

Le but de l’auteur est de donner un enseignement sur le diable et les puissances démoniaques, mais aussi sur la victoire totale que le Seigneur a remportée à la croix. Il parle d’abord des anges, bons ou mauvais, et affirme l’existence et la personnalité de Satan. Mais le diable a été vaincu à la croix, ce qu’il faut voir et affirmer. Cependant, les explications données sur Apocalypse 20 sont peu convaincantes (p. 20-22,43).

La stratégie de l’ennemi est très bien décrite, ainsi que la tentation de Christ (p.25- 34). Le diable conserve une certaine possiblité d’agir permise par Dieu; mais il sera finalement éliminé (p.35-48). L’auteur décrit ensuite l’activité des démons dans l’Ancien Testament et souligne la puissance de l’occultisme. Puis il parle des possessions démoniaques dans le Nouveau Testament, de façons générale, et en citant des cas de l’Evangile. Il précise aussi que le chrétien ne peut pas être possédé (p.67-68). Il montre alors l’autorité de Christ sur les démons qui lui sont totalement assujettis. Cependant, l’explication de l’exorcisme et des démons chassés pas Satan lui-même n’est pas claire (p.73).

Ensuite, il est question de l’activité démoniaque après le N :T ., avec des références aux pères de l’Eglise, à Luther, à Calvin, à Wesley, etc. L’auteur indique encore les signes caractéristiques de la possession démoniaque (p.89). Puis il dénonce les fausses conceptions de la théologie libérale qui rejette l’existence des démons et du diable (p.90).

Il met en garde contre les dangers de la pratique de l’occultisme. Il faut la plénitude de l’Esprit Pour discerner les ruses du diable et témoigner efficacement.

Ouvrage fort intéressant, bien fondé bibliquement et qui comprend beaucoup de bonnes choses. On peut regretter l’absolu titre, alors que l’auteur termine par une sérieuse mise en garde en soulignant les dangers de l’occultisme (p.110-111). La victoire de Christ est en effet totale, mais il faut bien le voir et l’affirmer par la foi, en toute humilité, pour être vraiment libéré et protégé. En outre, la position amillénariste de l’auteur le conduit à recourir au symbolisme pour expliquer certains textes, dont Apocalypse 20, plutôt que de se fonder sur les affirmations mêmes de l’Ecriture.


CHRONIQUE DE LIVRES
Titre: Le gouvernement de Dieu (102 pages)
Auteur: Hamilton Smith
Editeur: Bibles et Traités Chrétiens, rue du Nord 4, 1800 Vevey (CH)

Dans un texte de moins de cent pages, l’auteur a réussi le tour de force de présenter les deux épitres de Pierre dans une sorte de lecture commentée!

Pour la première épître, l’auteur suit une trame qu’il intitule: le gouvernement de Dieu envers sa maison. Quatre sujets sont développés qui recouvrent le contenu des cinq chapitres de l’épître:
1. la position et la part du croyant en contraste avec son état antérieur ( chap. 1:1-13).
2. la conduite propre aux relations chrétiennes telle qu’elle découle de notre position (chap. 1:14-2-17).
3. la conduite conforme aux relations individuelles du chrétien (les domestiques avec les maîtres; les femmes avec leur mari, les maris avec leur femme). Les versets 8-17 du chap.3 montrent d’abord comment il faut se comporter entre chrétiens avant de prescrire l’attitude qu’il s’agit d’adopter envers ceux qui nous demandent « raison de l’espérance qui est en nous » (chap. 2:18- 3:17).
4. le problème de la souffrance du croyant à la lumière des souffrances de Christ et en vue de la joie et de la gloire qui nous sont réservées (chap. 3:18- 5:14).

La trame de la deuxième épître est :le gouvernement de Dieu envers le monde. Voici comment l’auteur en résume le message: « Pierre nous avertit de la corruption qui caractérisera la chrétienté des jours de la fin et il place devant nous, pour nous encourager la vie de piété pratique par laquelle seule nous pourrons échapper à la corruption et obtenir une riche entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur Jésus-Christ.

Le chap. 1 nous indique les abondantes ressources que Dieu donne au croyant pour qu’il puisse mener une vie de piété avec devant lui l’assurance du royaume de gloire auquel cette vie conduit.

Le chap. 2 nous met en garde contre les faux docteurs qui s’élèveront dans le cercle chrétien, enseignant des doctrines hérétiques pour saper le christianisme et introduisant l’iniquité et la mondanité qui ont caractérisé la chrétienté au cours des siècles.

Le chap. 3 nous met en garde contre les moqueurs qui surgiront dans les derniers jours de la chrétienté et qui nieront, par le matérialisme le plus grossier, la venue de Christ. Le jugement de Dieu suivra ».


«J’aimerais vous remercier pour la qualité et la fidélité à la Bible de vos articles».
D. Sch., France

«PROMESSES» m’exhorte et m’édifie chaque fois que je lis les divers sujets d’études et de réflexion. Je vous remercie de votre amour fraternel et de votre dévouement si généreux».
Cl. B., France

«Les articles de votre revue sont toujours pour moi une source d’enrichissement et d’édification. Merci au Seigneur de vous avoir confié ce ministère».
D. L., France

«Merci beaucoup pour votre revue que je lis chaque fois avec intérêt. Pas toujours d’accord avec tout ce que vous écrivez, surtout relativement au mouvement de Pentecôte, mais heureux de la base d’union qu’est la prédication de la nouvelle naissance et de la conversion».
A. G., Belgique

«Je ne sais comment m’adresser à vous, je veux vous dire combien vos rubriques me réjouissent et me réconfortent… Heureusement nous avons votre revue qui nous donne de la joie, car nous partageons vos points de vue. Nous attendons le retour de Christ, car nous savons que jamais les homme n’établiront le royaume de Dieu. ..cela va de mal en pis mais ne doit pas nous attrister Jésus ne nous avait rien dit d’autre (à ce sujet). Nous gardons notre foi intacte et vous remercions pour ces études de la Parole qui chaque fois sont un bonheur».
J. T., France


I. Vue d’ensemble du livre

1. Auteur

Malachie (1.1) nous est connu seulement par ce livre. Son nom signifie «mon messager». S’agit-il d’un pseudonyme pour mettre en évidence le message lui-même, et non son porteur? Etait-ce un sacrificateur ? (voir Mal. 2.7).

2. Style

20 fois l’Eternel des armées dit! C’est Dieu qui parle dans ce livre; son porte-parole s’efface. Selon Genèse 2.1, les cieux et leur armée correspondent à l’ensemble de la création et des créatures célestes. L’Eternel des armées n’est donc pas le Dieu de la guerre, mais le créateur souverain de tout; c’est la plus haute autorité. Ce qu’il dit doit être pris au sérieux.

3. Destinataires

Israël (1.1), fils de Jacob (3;6) = le peuple de Dieu
Sacrificateurs (1.6; 2.1) = ses conducteurs
Ceux qui craignent l’Eternel (3.16; 4.2) = les fidèles

4. Date

Environ 450 ans avant Jésus-Christ. Dernier mot de Dieu à son peuple, dans l’ancienne alliance.

5. Circonstances

Rentré de l’exil à Babylone, en partie dès 536av .J.-C. Le peuple d’Israël a retrouvé son pays, son indépendance nationale, sa vie politique (non plus sous un roi, mais un gouverneur, 1.8) et religieuse (sacrificateurs, 2.1).

Mais une mentalité nouvelle a remplacé l’enthousiasme des pionniers du retour de la captivité (comme Israël aujourd’hui). L’élan du coeur n’y est plus. La médiocrité s’est installée dans les moeurs.

6. Verset-c1é: 1.2

L’amour de Dieu demeure la base de ses relations avec son peuple, même lorsqu’il l’ avertit et le reprend. Dieu ne nous abandonne pas aux conséquences de nos fantaisies et de péchés. La patience de notre Seigneur est votre salut (2 Pi. 3.15). Souvenons- nous en avec reconnaissance et humilité!

II. La misère du peuple de Dieu

1. Sa manifestation

A chaque page du livre apparaît le tableau d’un peuple malheureux, sans joie, subissant les routines de la vie.

1.13: quelle fatigue!. L’ennui.
2.9: favoritisme dans l’application de la loi.
  13: larmes et gémissements, quel culte!
  14: divorce, répudiation, traîtrise.
3.5: magiciens, adultères, parjures, exploiteurs, injustes, sans respect de Dieu ( cp. 2 Tim. 3.1-5).
  11: récoltes ravagées, disette.
  15: la morale à l’envers.
Lassitude et mépris de tout engendrent la dépression et mènent au désespoir sans issue, comme dans notre société moderne.

2. Sa cause

A 7 reprises, et dans 7 domaines, apparaît la contestation de la Parole de Dieu. Mais Dieu accepte d’entrer en discussion avec son peuple contredisant; avec patience, son amour plaide le salut du pécheur (Es 1.18).

a) La contestation (dans le peuple de Dieu!)
1.2 : l’amour de Dieu méconnu
1.6 : le nom de Dieu méprisé
1.7, 12: la table du Seigneur profanée
2.17 : la justice de Dieu niée
3.7 : l’intimité de Dieu abandonnée
3.8 : les dons de Dieu oubliés
3.13 : l’honneur de Dieu calomnié
   Dans l’Eglise aussi se trouve ce climat, hélas!
   L’amour de Dieu est pourtant prouvé (Rom 5.8), même lorsqu’il discipline et corrige les siens, en vue de leur bien (Héb 12.6-11).
   Le nom de Dieu doit être confessé dignement par ceux qui se réclament de lui (1 Pi 4.14-16).
   La table du Seigneur impose une discipline sérieuse (1 Cor 11.23-32) pour tout participant au repas du souvenir dans l’espérance.
   La justice de Dieu et ses conséquences éclatent à la croix (Rom 3.26), sans égard à l’injustice des hommes.
   L’intimité de Dieu est offerte, précisément, à l’église qui a mis le Seigneur à la porte (Apoc 3.20) !
   Les dons de Dieu invitent à reconnaître que tout vient de lui, afin qu’on lui rende ce qui lui revient, c’est-à-dire toute la personne du croyant, comme le seul culte logique (Rom 12.1).
   L’honneur de Dieu devrait être le souci constant du racheté qui lui doit tout, quelles que soient les circonstances et la manière (Phil1.20)

b) Le vrai problème

Ce profond désaccord entre Dieu et son peuple révèle une réalité douloureuse:
a) l’éloignement de Dieu; il a été évacué de la vie, malgré des pratiques maintenues selon la tradition.
b) Un coeur tiède et partagé n’entraîne pas le rejet, mais la désapprobation de Dieu (Apoc 3.16).
c) Un échec dans la vie du peuple de Dieu, puisqu’il y veut et produira en son temps:
    -une offrande agréable (3.4)
    -une bénédiction abondante (3.10)
    -un bonheur mondialement reconnu pour le pays d’Israël (3.12)
    -une expansion et prospérité (4.2)

3. Son remède

Il ne peut consister qu’en la suppression des causes profondes du mal; Dieu seul est le remède.
a) La supplication de repentance, après avoir compris et confessé le péché: 1.7.
b) Le retour à Dieu, de coeur, et non dans la forme de la piété seulement: 3.7.
c) La reconnaissance en actes (3.10) conduira à la bénédiction (2 Cor. 9.6- 7).

III. La ressource du peuple de Dieu

1. Dans le peuple

Lassitude et mépris de Dieu mènent à la décadence sans espoir un peuple qui croit encore être le sien. Il subsiste pourtant un reste de fidèles: 3.16-18; un glorieux avenir lui est promis.

Ceux qui craignent l’Eternel ont conservé le saint respect dont il est digne. Ils se reconnaissent dans l’échange de leur préoccupation entre eux; même sans parler à Dieu, ils ont été reconnus et entendus. Le souvenir de leur échange est écrit devant Dieu.

La crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse (Job 28.28).

2. En Dieu

Dieu reste le seul véritable espoir pour son peuple, à cause de ce qu’ il est et de ce qu’il a fait.

2.1 Sa nature

a) Dieu est grand dans le monde (et non seulement dans son peuple) :
    -1.5 annonce déjà l’expansion mondiale de l’évangile
    -l.11 l’offrande annoncée est le culte en Esprit et en vérité de l’Eglise, en tous lieux, où l’Agneau de Dieu est au centre des louanges;
    -1.141e jugement des nations est en vue.
b) Dieu est fidèle
    -à son alliance avec Lévi, pour la sacrificature: 2.4-6; 3.4 (Jean-Baptiste, fils du sacrificateur, était Lévite)
    -à lui-même: 3.6 (pour le maintien de son peuple); c’est aussi vrai pour l’Eglise (2 Pi 3.15)

2.2 Son action

a) Dieu choisit Jacob (méprisé) plutôt qu’Esaie (1.3), dont les descendants (Edom) s’opposèrent au passage d’Israël vers Canaan (Nom 20.18-21).
C’est l’effet de sa miséricorde (Rom 9.13-16). Dieu choisit les humbles (I Cor 1.27-29).
b) Dieu envoie un précurseur (3.1; 4.5), avant de venir lui-même dans son Fils (3.1).
c) Dieu confie son peuple à un guide, laloi (4.4). Elle sera un conducteur vers Christ (GaI. 3.23-26), qui seul peut l’accomplir pour nous.
L’Eglise aussi est gardée par la foi, en vue du salut (I Pi 1.5; Tite 2.12-14), dans l’attente du retour du Seigneur (Jean 14.3; Act 1.10-11; I Cor 15.51-52; I Thes 4.16-18).


FONDEMENTS

Remarques préliminaires

Ce sujet a été traité en 1988 («Promesses» No 85), sous trois aspects: A. une définition de: l’Eglise, B. «la discipline dans l’Eglise» et C. «l’Eglise et l’Etat».

Voici un très bref résumé des éléments qui seront absents de l’article présent:

A. Le mot «église», dérivé de «ekklesia» (=assemblée), désigne l’ensemble de tous les chrétiens nés de l’Esprit, qu’il y ait eu baptême d’eau ou non (conversion peu avant la mort). Le seul Chef auquel elle doit se soumettre est Jésus-Christ (un «vicaire» terrestre n’a jamais été prévu) .Seuls deux sacrements furent institués par Christ: le baptême d’une personne convertie à Christ et la Cène, prise en souvenir de la mort expiatoire de Christ (le pain restant pain et le vin restant vin). Seul 1’enseignement de Christ et des apôtres est normatif pour l’Eglise; la communion fraternelle et la prière communautaire y sont pratiquées. (Sur le baptême et la Cène, consulter «Promesses» No 86.)

B. La réprimande (Mat 18.15-17) et l’exclusion pour persistance dans un péché grave (lire 1 Cor 5) ou pour déviation doctrinale; ces mesures ont pour but la repentance et ta réintégration dans la communion fraternelle.

C. Rom 13.1-7 évoque certains principes: toute autorité gouvernementale est déléguée par Dieu, seul Souverain absolu; L’Etat manie l’épée (exécution de meurtriers); le chrétien doit se soumettre à l’Etat, sauf quand il est en contradiction avec les exigences de Dieu; il doit payer ses impôts et servir sa patrie (aussi en tant que soldat, que Paul cite comme exemple du chrétien combattant pour Christ). L’Etat a droit de regard sur les actes des citoyens, non sur leurs convictions.

L’article qui suit considère l’Eglise sous l’aspect:

Unité et diversité

Unité

Voici qu’il est bon, qu’il est agréable pour des frères d’habiter unis ensemble! – C’est comme l’huile la meilleure qui, (répandue) sur la tête, descend sur la barbe d’Aaron,… sur le bord de ses vêtements. – C’est comme la rosée d’Hermon qui descend sur les montagnes de Sion; car c’est là que l’Eternel donne la bénédiction, la vie pour l’éternité (Ps 133).

Cette louange célèbre la bonne entente dans le peuple de Dieu. Les deux allégories en illustrent deux aspects:
   1. Lors de l’onction d’Aaron, l’huile imbibait sa barbe et son vêtement sacerdotal, signes de sa consécration et de sa sanctification pour le service. De même, l ‘unité harmonieuse dans l’Esprit sanctifie toute la communauté.
2. La rosée abondante d’Hermon fertiliserait aussi le Mont Sion. De même, l’amour fraternel rend une église fertile.

Sur cette unité dans l’amour, le Seigneur met sa bénédiction: la vie pour l’éternité!

Ce bref psaume de David est ainsi une image de l’Eglise née 1000 ans plus tard; elle est caractérisée par la vie éternelle de chacun de ses membres. Dans sa prière sacerdotale, Jésus commence par le don de la vie éternelle qu’il a reçu le pouvoir de communiquer: La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ (Jean 17.3).

«Connaître» implique ici «reconnaître»: reconnaître en Christ le Fils de Dieu, le croire, l’aimer, Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole (Jean 14.23). L’amour pour le Seigneur comprend l’obéissance, sans quoi il est vide de sens: L’amour consiste à marcher selon ses commandements (2 Jean 6).

L’unité de tous ceux qui croient en Christ est si totale qu’ils forment ensemble le corps de Christ. Le fondement indispensable de ce corps, l’Eglise, est Jésus-Christ mort et ressuscité, monté au ciel et intercédant pour les siens. Aucune instance ecclésiastique (registre d’église ), aucune canonisation (papale ou autre), aucun sacrement (ou autre cérémonie) n’est nécessaire pour devenir un saint, membre de ce corps, à savoir l’Eglise universelle. Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ (I Cor 3.11).

Or, dans Jean 17, Jésus priait particulièrement pour I ‘Eglise, ceux qui croient en moi par leur parole ( «leur» = celle des apôtres). Cette parole est, pour nous aujourd’hui, toute la Bible, mais plus spécialement le Nouveau Testament, non seulement les faits historiques relatés par les Evangiles et les Actes, mais aussi leur signification plus profonde exposée dans les lettres apostoliques.

Par la Parole, tout être humain peut faire la connaissance personnelle de Jésus-Christ. Sanctifie-les par la vérité: ta parole est la vérité (Jean 17.17).Jésus s’identifie avec la Parole; n’est-il pas la parole faite chair?

C’est donc là le fondement de la foi authentique: Christ et la Parole. Il faut recevoir les deux pour être sauvé: une foi qui les sépare n’ est pas valable. Il en est de même pour le corps de Christ, qui forme un tout inséparable. Ses membres n’écoutent que la voix du bon Berger: mes brebis entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger (Jean 10.16). Cela sous-entend que les membres authentiques de l’Eglise ne se laisseront pas dérouter par d’autres, fausses voix et n’entendront pas les faux bergers.

Diversité

L’unité de l’Eglise se compose d’une diversité de membres: Comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ… Mais nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée: si c’est la prophétie, (que ce soit) en accord avec la foi; si c’est le diaconat, que ce soit dans (un esprit) de service; que celui qui enseigne (s’attache) à l’enseignement; celui qui exhorte, à l’exhortation; que celui qui donne (le fasse) avec simplicité; celui qui préside, avec empressement; celui qui exerce la miséricorde, avec joie (Rom 12.4-8).

On ne peut comparer le petit doigt avec l’oreille; mais le même sang les vivifie, alors que leurs fonctions diffèrent. Le corps a besoin de chacun de ses membres. Selon le texte cité, l’Eglise a besoin de:
-ceux qui prophétisent, d’après la définition donnée dans 1 Cor 14.3: Celui qui prophétise… parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console; à une condition: que ce soit selon l’analogie de la foi (c’est-à-dire en accord avec la Bible); puis il faut
-ceux qui exercent un service (le mot grec utilisé a donné «diacre» et «diaconesse» ); ce service est d’ordre plutôt pratique; ensuite, il faut
-ceux qui enseignent; ils expliquent ce que la parole biblique contient (les théologiens en font partie); puis
-ceux qui donnent de leurs biens, en toute simplicité et avec générosité; et enfin
-ceux qui président, avec dévouement et de bonne humeur.

Note: Dans cette épître écrite vers l’an 57, ainsi que dans celles écrites plus tard, certains dons ( «charismes» = dons de grâce) ne sont plus mentionnés, C’est significatif.

Chaque membre qui a reçu un des dons énumérés doit l’exercer sans se sentir ni supérieur ni inférieur à l’un des autres. Comme cela ne va pas de soi, Paul écrit (Eph 4.1- 7): Je vous exhorte… à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres avec amour, en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, …une seule espérance, … un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous… Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ.

Ici la question se pose: Est-ce que chaque membre d’une église peut exercer chacun de ces dons ? Plus exactement: les femmes peuvent-elles exercer tous ces dons?

Depuis un siècle, le féminisme («la libération de la femme») se bat pour l’égalité entre hommes et femmes. En ce faisant, on a dévalué le travail de la femme à la maison; le terme «ménagère» est devenu péjoratif, parce qu’on a confondu la fonction de la femme dans la société avec sa valeur.

Qu’en est-il dans l’Eglise? Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ Jésus: vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ Jésus (GaI 3.26-28). En tant que personne, libre ou esclave, homme ou femme, chaque croyant en Christ est un fils de Dieu (je remarque en passant que les femmes sont aussi nommées «fils», jamais «filles de Dieu»).

Par contre, dans la société, chaque personne remplit la fonction qui est la sienne: l’esclave reste esclave, le libre reste libre, l’homme reste homme et la femme reste femme. Du moment où l’on gomme la distinction entre les fonctions différentes qui caractérisent 1’homme et la femme, on s’élève contre l’ordre de Dieu établi dès la création (I Cor 11.8-9).

Dans l’Eglise, cet ordre est clairement défini. Dans les épîtres, il est spécifié que c’est à l’homme qu’incombe la responsabilité, tant comme chef de la famille

que comme ancien, diacre ou pasteur. Cela n’a rien à voir avec la valeur de l’homme par rapport à la femme! Paul (inspiré du Saint-Esprit) ordonne sans ambages: Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme ( 1 Tim 2.12). Quand cet ordre est ignoré dans une église, la bénédiction est enlevée de cette église. Comment Dieu peut-il bénir ce qui est si évidemment contraire à sa sainte volonté?

Il est à relever que cela n’a rien à voir avec la capacité de la femme; bien des femmes seraient plus capables que certains hommes qui enseignent, Mais il ne s’agit pas de cela; il s’agit de se soumettre à la hiérarchie instituée par Dieu. Je veux… que vous sachiez: Christ est le chef de tout homme, l’homme est le chef de la femme et Dieu est le chef de Christ (1 Cor 11.3). Du haut en bas: Dieu le Père – Dieu le Fils – l’homme – la femme et les enfants. Cette hiérarchie selon Dieu est valable pour toute la société, non seulement pour l’Eglise.

Par contre, la femme peut prier ou prophétiser (comme défini plus haut) dans l’Eglise, car 1 Cor 11.5 instruit la femme de prier ou de prophétiser la tête couverte. Le verset 10 indique que cela ne dépend pas du contexte culturel: à cause des anges; or les anges sont les mêmes qu’il y a 2000 ans… Le texte spécifie que la femme doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend (sous-entendu: de l’homme, v.11).

Réduit à l’essentiel, cela signifie que la femme doit porter un signe de sa soumission à l’homme, lui-même soumis au Christ. n se peut qu’ elle puisse indiquer sa soumission par son habillement discret, ou par quelque autre signe extérieur. personnellement, je ne vois pas où est la difficulté; mais je soupçonne que l’objection de se couvrir la tête d’une manière ou d’une autre est due à tout autre chose qu’à une difficulté d’ordre pratique…

La prière et la prophétie sont des dons que les femmes peuvent donc exercer dans l’Eglise. Voyons alors la signification de l’injonction de Paul dans 1 Cor 14.34: que les femmes se taisent dans l’assemblée. L’apôtre se contredit-il? Guère. Cela doit être compris dans le contexte, qui traite du «parler en d’autres langues», ce que Paul interdit aux femmes de faire. Combien il a raison se voit dans les églises du genre pentecôtiste, où ce sont le plus souvent les femmes qui parlent «en langues»; cette pratique sème plutôt la confusion qu’autre chose.

Résumons

Nous constatons que certains principes doivent être observés dans toute église qui se veut fidèle à la Bible:
1. Fondement: la Bible est la seule autorité déterminante.
2. Chef suprême: il n’y en a qu’un seul, le Seigneur Jésus-Christ; sa volonté est précisée dans la Bible; le Saint-Esprit donne la bonne compréhension de la Parole.
3. Les hommes (frères) sont responsables de la bonne marche de l’Eglise, en particulier les anciens (à ce sujet, lisez l Tim 3.1- 7 et Tite 1.5-9).
4. Les femmes (soeurs) sont libres de prier ou de prophétiser (édifier , exhorter ou consoler) lors du culte, de la réunion de prière et de l’étude biblique; mais elles ne doivent pas exercer un ministère d’ancien ou de pasteur, ni d’enseignement (ce dernier peut leur être délégué dans des réunions de femmes).
5. Malgré la diversité de ses membres, l’unité du corps de Christ doit s’exprimer par l’amour mutuel (entraide, harmonie, pardon toujours accordé, absence de querelles et de jalousie, entre autres).

Une église qui fonctionne selon ces principes est par elle-même une évangélisation vivante, car la société ambiante en est bien plus impressionnée que par des «campagnes d’évangélisation» .Celles-ci sont cependant possibles quand le témoignage de l’église correspond aux critères énumérés. Alors seulement, le monde pourra être persuadé de la validité du message de l’Evangile.

En guise de conclusion, jetons un regard sur le but principal que Dieu a en vue pour son Eglise:

1. Ici et maintenant

En relisant Eph 4.11-16, l’on constate qu’il s’agit d’abord du perfectionnement des saints, de leur édification, leur croissance et leur mûrissement, tout cela en restant dans la vérité avec amour.

2. Dans l’avenir

Selon Eph 1.18-23, l’Eglise est intégrée dans la plénitude du Fils de Dieu glorifié. Le but final de l’Eglise est de servir à la glorification de Christ en régnant avec lui sur le royaume de Dieu en tant qu’épouse sans tache ni défaut. C’est à cause de cette destinée sublime que Paul enjoint à l’église de Corinthe de se pardonner au lieu de se quereller: Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde… et les anges ?.. à plus forte raison les affaires de cette vie (I Cor 6.2-3). L’église qui est consciente de cette vocation prodigieuse vivra harmonieusement son unité dans la diversité.