PROMESSES
Il n’est pas facile de prêcher sur la cupidité. Nous sommes tous prompts à juger la cupidité des autres mais peu d’entre nous admettent : « J’ai un problème de cupidité. »
Nous avons tendance à ignorer notre cupidité en nous comparant à ceux qui sont plus riches que nous et en pensant que la cupidité est leur problème. « Je m’en inquiéterai quand je serais multimillionnaire. » Pourtant, Paul a écrit à des chrétiens de classe moyenne dans une église d’une petite ville moyenne : « Faites mourir ce qui, dans vos membres, est terrestre : […] la cupidité, qui est une idolâtrie. » (Col 3.5) Si la cupidité était un problème pour eux dans leur culture, alors elle l’est certainement pour nous qui vivons dans une nation prospère.
Mais ce n’est pas un sujet facile. Sommes-nous cupides parce que nous vivons dans une maison spacieuse avec le confort moderne, alors que des millions de personnes dans le monde vivent dans des cabanes sans sanitaires ? Parce que nous avons une belle voiture ? Où tracer la ligne? Comment empêcher l’avidité de devenir notre dieu ?
Qu’est-ce que la cupidité ?
La cupidité est le désir insatiable d’avoir plus d’argent ou de biens pour son autosatisfaction, tout en ignorant Dieu et l’éternité.
Le dictionnaire définit la cupidité comme le « désir démesuré de richesse ou de posséder ce qu’a autrui ». Le problème est que ces termes sont subjectifs : la plupart d’entre nous diront : « Je n’ai pas de désirs démesurés ! J’aimerais juste un peu plus… »
Le terme grec signifie littéralement « avoir plus ». En Marc 7.21-22, Jésus mentionne une longue liste de péchés, y compris « les cupidités », qui, selon lui, viennent de nos cœurs. La cupidité ne tient donc pas principalement au montant, mais plutôt à l’attitude et aux motifs. Les pauvres peuvent être aussi cupides que les riches.
L’homme de la parabole que raconte Jésus n’était pas content, même s’il avait beaucoup (Luc 12.13-21). Il voulait plus. Il ne pensait pas au royaume de Dieu, ni aux besoins des autres. C’est cela, la cupidité.
La cupidité donne une fausse valeur aux choses temporelles qu’elle traite comme si elles – et nous – vivions éternellement sur terre. Mais nous pourrions mourir aujourd’hui ou toutes nos possessions pourraient nous être enlevées instantanément. La sécurité financière n’existe pas dans ce monde. Demandons-nous donc : « À la lumière de l’éternité et de la brièveté et de l’incertitude de cette vie, est-ce que je gère ce que Dieu m’a confié afin d’être riche pour Dieu ? »
Comment les chrétiens devraient-ils considérer la cupidité et la richesse ?
La cupidité est un grand péché à éviter ; la richesse est une grande responsabilité de faire le bien.
Paul dit que la cupidité équivaut à l’idolâtrie et amène la colère de Dieu (Col 3.6). Ailleurs (1 Cor 6.9-10 ; Éph 5.5), il avertit que les cupides n’hériteront pas du royaume de Dieu. Il veut dire que ceux dont la vie est caractérisée par la cupidité ne sont pas de vrais croyants et ils iront en enfer. Il avertit : « Mais ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et un piège et de nombreux désirs stupides et nuisibles qui plongent les hommes dans la ruine et la destruction. Car l’amour de l’argent est une racine de toutes sortes de maux, et certains en le désirant se sont éloignés de la foi et se sont percés de nombreuses douleurs. » (1 Tim 6.9-10)
Dans presque toutes les listes de péchés où la cupidité est mentionnée, elle est associée à l’immoralité sexuelle. Si les chrétiens considéraient la cupidité comme égale à l’idolâtrie et aussi grave que l’immoralité sexuelle, comment tolèreraient-ils même une seconde les flamboyants télévangélistes qui affichent une richesse extravagante et disent effrontément à tout le monde que la prospérité financière est leur droit divin ? Pierre dénonce de tels faux enseignants en les comparant à Balaam et en disant que leur cœur est « exercé à la cupidité » (2 Pi 2.14-15). La cupidité est un grave péché qu’il nous faut éviter !
Cela signifie-t-il alors que nous devions faire vœu de pauvreté et nous débarrasser de tous nos biens ? Comment devrions-nous considérer la richesse ?
La Bible considère la richesse comme une responsabilité sérieuse de faire le bien. Toute richesse vient de Dieu comme un don qui nous est confié pour l’utiliser correctement pour lui. Nous sommes libres de jouir sans culpabilité des richesses que Dieu nous confie, mais nous en sommes également les gardiens. Le conseil de Paul s’applique à nous (1 Tim 6.17-18) : « Instruisez ceux qui sont riches dans ce monde actuel [nous sommes riches par rapport à la plupart des hommes] à ne pas être vaniteux ou à fixer leur espoir sur l’incertitude des richesses, mais sur Dieu, qui nous fournit abondamment tout ce dont nous pouvons jouir. Demandez-leur de faire le bien, d’être riches en bonnes œuvres, d’être généreux et prêts à partager. »
Alors que le travail diligent est le moyen normal que Dieu utilise pour conférer des richesses, ne pensons jamais que nous sommes la cause de notre propre succès ou que Dieu nous le doit. Moïse a averti Israël avant de pénétrer dans Canaan (Deut 8.18) : « Tu te souviendras du Seigneur ton Dieu, car c’est Lui qui te donne le pouvoir de faire des richesses, afin qu’il puisse confirmer son alliance qu’il a jurée à tes pères. ». Cette alliance était la promesse de Dieu de bénir Israël afin qu’il puisse bénir les autres (Gen 12.1-3).La Bible considère la richesse comme bonne, mais dangereuse. Si nous sommes de bons intendants des richesses que Dieu nous donne, en les utilisant pour promouvoir ses desseins, c’est bien. Mais si nous sommes trompés par nos richesses (Mat 13.22), de sorte que notre confiance passe du Seigneur à nos richesses, ou si nous les gaspillons dans une vie égoïste sans égard pour les desseins de Dieu, nous risquons la ruine spirituelle.
Comment savoir si je suis cupide ?
Il existe de nombreux signes de cupidité
Avant de les examiner, permettez-moi de vous avertir que nous devons faire attention à nous juger nous-mêmes et pas les autres (Mat 7.1-5). Si vous pensez qu’un autre chrétien est aveuglé par la cupidité, votre responsabilité est de chercher doucement à le redresser (Gal 6.1). Mais nous devons tous nous tenir un jour devant Dieu ; aussi affrontons ces questions personnellement et honnêtement à cœur ouvert devant lui.
Ces questions sont difficiles et la bataille constante ! Devons-nous changer notre vieille voiture contre une plus récente ? Et si oui, combien devons-nous dépenser ? Allons-nous passer des vacances à l’hôtel ou camper ? Dois-je épargner pour ma retraite ou donner maintenant pour l’œuvre du Seigneur ? Le problème est que, bien que des principes bibliques puissent nous guider, il n’y a pas de règles strictes et toutes faites pour chaque situation. Voici quelques questions pour aider à prendre le pouls spirituel en matière de cupidité :
1. Est-ce que je considère mon argent et mes biens comme les miens ou ceux de Dieu ? C’est la question fondamentale. Bien que la Bible reconnaisse les droits de la propriété privée, fondamentalement Dieu possède tout ce que j’ai. Je le gère pour lui, et au jugement, je lui en rendrai compte (Mat 25.14-30 ; Rom 14.10,12).
2. Si je savais que je mourrais dans un an, est-ce que je gérerais différemment les ressources que Dieu me donne ? A la fin du film La Liste de Schindler, ce riche industriel qu’est M. Schindler, qui a dépensé toute sa fortune personnelle pour soudoyer des fonctionnaires allemands afin de sauver des Juifs des chambres de la mort, montre sa belle voiture et dit : « J’aurais pu la vendre et sauver quelques vies de plus. » Schindler ne sauvait pas des âmes pour l’éternité. Mais quand nous pensons à la mission donnée par notre Sauveur, de prêcher l’Évangile à chaque créature, nous devons tous nous demander : « À la lumière de la brièveté de la vie et de l’éternité à venir, pourrais-je faire plus ? »
3. Pourquoi est-ce que je veux plus d’argent ? Autrement dit : quels sont mes motifs ? Pour mieux pourvoir aux besoins de ma famille? Cela peut être légitime. Mais si c’est juste pour acheter des choses dont je n’ai vraiment pas besoin, je vais peut-être dériver vers la cupidité.
4. Suis-je plus soucieux de gagner de l’argent que je ne le suis de ma destinée éternelle ? Jésus soulève cette question à travers la parabole de l’homme aux greniers. Il accumulait des trésors pour lui-même sur terre, mais il n’était pas « riche pour Dieu ». Il n’y a rien de mal à travailler dur pour réussir sa carrière. Mais si tous mes moments conscients sont occupés par ma réussite financière et si je pense rarement à la façon dont je peux rechercher d’abord le royaume de Dieu et sa justice, je suis probablement gagné par la cupidité.
5. Quelle est la source de ma sécurité : l’argent ou Dieu ? Nous connaissons tous la « bonne » réponse à cette question. Mais si tout – tous mes biens, tous mes comptes bancaires – m’avait été enlevé, comme cela est arrivé à beaucoup de nos frères et sœurs au Moyen-Orient aurais-je fait confiance à Dieu ?
6. Dois-je pleurer une perte d’argent ou de biens ? Ou, si je projette d’acheter quelque chose, à quel point serait-il difficile pour moi d’y renoncer plus tard ? Mon niveau de chagrin est directement proportionnel à mon attachement émotionnel. C’est normal de regretter d’avoir perdu quelque chose de valeur. Mais si nous faisons confiance au Seigneur et reconnaissons que tout ce que nous avons lui appartient, nous ne devrions pas en être dévastés. Si nous le sommes, il est bien possible que nous soyons cupides.
7. Est-ce que je m’accroche à mes affaires ou suis-je généreux et prêt à partager ?
8. Dois-je compromettre mes valeurs chrétiennes ou mes priorités pour gagner de l’argent ? Certaines choses devraient compter beaucoup plus que gagner de l’argent : la façon dont j’honore Dieu par mon témoignage, ma relation avec Jésus-Christ, une conscience pure, ma relation avec ma femme, mes enfants et d’autres personnes. Si je triche, mens ou vole parfois pour gagner plus ou éviter de perdre, je suis cupide. Si je romps des relations ou en cultive d’autres pour un gain financier, je suis cupide.
9. Suis-je enclin à devenir riche rapidement ? Si je me sens attiré par un moyen facile et rapide de faire fortune, j’ai probablement un problème de cupidité. Si je rêve de gagner au loto ou au casino, je devrais me poser la question : pourquoi ? Est-ce vraiment pour en consacrer la majeure partie à l’œuvre du Seigneur dans le monde ? Si la vraie réponse est : « Pour devenir riche », je suis sans doute cupide.
10. Suis-je esclave du crédit ? Certains sont endettés à cause du chômage ou de difficultés inévitables ; c’est un autre sujet. Mais beaucoup de personnes surendettées ont un problème de dépenses excessives, influencées par la publicité qui dit que vous avez besoin de davantage pour être heureux. C’est un signe de cupidité !
Vous pourriez probablement ajouter d’autres questions. Si vous avez découvert quelques racines de cupidité, alors considérez la dernière question.
Comment puis-je régler mon problème de cupidité ?
Je dois me séparer radicalement de toute avidité, en commençant au niveau de la pensée.
« Faire mourir » ma cupidité signifie prendre des mesures radicales pour la couper de ma vie, en commençant par mes pensées. Lorsque Paul dit de « faire mourir », il veut dire : « Séparez-vous radicalement de ces péchés, en commençant au niveau de la pensée », à la lumière de votre nouvelle identité en Christ (cf. Col 3.1-4) et avec la puissance du Saint-Esprit (Rom 8.13). Mais, nous sommes responsables de le faire ! Considérez les « richesses insondables du Christ » (Éph 3.8) comme plus précieuses que toutes les richesses que ce monde offre. Il est le trésor ; il est la perle de grand prix (Mat 13.44-46). En ayant Christ et en trouvant la joie et le contentement en lui, je reconnais que Dieu est le propriétaire de tout ce que j’ai et je me vois comme un gestionnaire qui doit lui rendre compte. J’adopte les priorités du Propriétaire : les objectifs de son royaume. Je me demande si j’ai besoin de cette nouvelle chose. Je résiste à la pression des soldes. Je prie pour les achats importants avant de les faire. Je me débarrasse de toutes les choses inutiles. Je cherche à vivre plus simplement. Je fais un budget et je le suis. J’apprends à marcher dans l’Esprit afin que son fruit, la maîtrise de soi, gouverne mes impulsions.
Pour me débarrasser de la cupidité, je m’engage aussi par la foi à donner généreusement à l’œuvre du Seigneur.
Donner est le « bouchon de vidange » de la cupidité. Je fais confiance à Dieu en donnant dès la paie reçue et pas seulement s’il reste quelque chose à la fin du mois. Je donne de manière planifiée dans la prière, plutôt que sous pression. Je donne quand ça fait un peu mal, quand je sacrifie joyeusement quelque chose que je pourrais acheter, pour pouvoir contribuer à l’œuvre du Seigneur. Pour beaucoup d’entre nous, donner généreusement signifie donner bien plus de 10 %.
Si je me dis : « Si je gagne un peu plus, je donnerais plus », je me berne probablement. Pourquoi ne pas faire confiance à Dieu et augmenter le pourcentage que je donne maintenant ? Lorsque vous obtenez une augmentation, demandez à Dieu ce qu’il veut que vous en fassiez, plutôt que de le dépenser automatiquement.
Conclusion
Le meilleur sermon que j’ai jamais lu sur la cupidité vient d’un non-chrétien ! Dans The Pearl, John Steinbeck raconte l’histoire d’un plongeur de perles heureux, mais pauvre, qui rêve de trouver la perle parfaite. Un jour, il la trouve, mais plutôt que de lui apporter le bonheur espéré, elle lui cause un problème après l’autre, car tout le monde est à la recherche de sa perle. Il risque de perdre sa vie ; son fils est tué ; sa femme et lui se disputent. Sa vie, autrefois tranquille, est totalement bouleversée parce qu’il s’accroche à cette perle. Finalement, il se tient sur le rivage et lance la perle maudite aussi loin que possible dans la mer. C’est ce que nous devons faire de notre cupidité ! Nous en séparer radicalement ! La mettre à mort !
- Edité par Cole Steven. J.
Il y a quelque temps, j’ai assisté à l’enterrement d’un missionnaire de 42 ans, décédé subitement. Le moment le plus touchant de cette émouvante cérémonie fut le témoignage des hommes et des femmes que Dieu avait touchés par le biais de son ministère et qui seront au ciel avec lui un jour. Matériellement, il ne laisse pas grand chose mais spirituellement il a accumulé l’une des fortunes les plus précieuses qui attendent les hommes et les femmes ayant eu le sens de leur responsabilité.
L’intensité de notre consécration se démontre par ce que nous aimons, désirons ou servons. Quel est notre trésor ? Jésus nous pose la question dans ces versets du Sermon sur la montagne.
Quel est ton trésor ?
19 Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent.
« Amasser » a donné en français « thésauriser ». C’est comme si Jésus disait : « Ce que vous êtes en train de faire révèle un sens erroné des priorités. »
Le problème que Christ relève est de retenir des richesses à des fins égoïstes, ou de voir dans l’accumulation de richesses un but en soi, un moyen d’afficher sa valeur personnelle.
A cette époque, les trésors étaient difficiles à préserver. Beaucoup de riches investissaient leur argent dans des vêtements de qualité. Malheureusement, les mites les dévoraient et pouvaient facilement ruiner une toilette coûteuse. Les maisons étaient construites avec une sorte de pisé qu’il était facile de percer. Un voleur pouvait facilement creuser le mur et retirer un coffret contenant de l’argent ou des bijoux.
Ce passage ne condamne pas la constitution d’une épargne légitime. Les fourmis ont raison d’amasser l’été ce dont elles auront besoin l’hiver (Prov 6.6-8). Il est sage de se préparer, quand c’est possible, un coussin financier pour les « saisons de la vie ».
Mais, comme le dit le proverbe populaire, « l’argent est un bon serviteur et un mauvais maître ». Les richesses sont, comme notre temps et nos compétences, une ressource formidable. Le problème des trésors c’est que parfois, on y prend goût et qu’on se laisse dominer par eux. Le problème c’est d’aimer les richesses de ce siècle et de vivre pour elles, par elles (cf. 1 Tim. 6.9-10).
L’amour des richesses conduit certains à ne pas prendre soin des leurs, ce qui est pire que le comportement des infidèles (1 Tim. 5.8). Il conduit même des soi-disant leaders d’église à exploiter financièrement les personnes crédules qui suivront leurs enseignements corrompus (2 Pi 2.3). Méfiez-vous de ceux qui appellent vos dons sans votre réflexion et votre consentement. L’amour de l’argent touche aussi les pasteurs et autres responsables religieux…
Le jeune homme riche était remarquable dans ses relations à autrui. Il respectait à merveille la seconde partie des 10 commandements. Mais Jésus le conduit avec tact à réaliser combien il avait piétiné les premiers : son amour de l’argent était une idolâtrie qui le condamnait tout autant à l’enfer (Mat 19.16- 26). Quelle folie !
L’interpellation de Jésus doit nous conduire à examiner nos « trésors » : sensualité, richesse, désir d’influence – les options sont hélas fort nombreuses.
» 20 Mais amassez des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne détruisent et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. «
Les richesses terrestres sont très volatiles (cf. Prov 23.4-5). Christ nous propose de ne pas miser sur cette terre comme si nous allions y rester, mais d’investir différemment, sur le long terme. Le rendement est généreux il n’apparaît qu’au seuil de l’éternité. Au tribunal du Christ, nous ne ferons que récupérer ce que nous avons placé. 2 Cor 5.10 affirme qu’il nous sera « rendu », une notion bancaire, selon ce que nous avons déposé par notre consécration.
Tous les réveils authentiques que l’Écriture nous relate, ont eu un effet spectaculaire sur les offrandes (Ex 35.21 ; 1 Chr 29.2-9 ; Néh 8.5-8). Comme si une vision spirituelle claire montrait la futilité de nos poursuites terrestres. Lorsque je donne à un frère en difficulté, lorsque je participe à l’offrande de l’Église et pour la mission, j’épargne en fait dans les caisses célestes.
Dieu veut que nous nous servions des richesses, pas que nous les aimions pour elles-mêmes. Que nous les utilisions pour jouir de la vie (1 Tim. 6.17), pour contribuer à l’œuvre de Dieu (Éph 4.18), pour être généreux (Luc 6.38).
Il y a eu des moments dans l’histoire où certains sont allés jusqu’à tout sacrifier pour Dieu (cf. Marc 14.5 ou le début des Actes). Il ne me semble pas toutefois que cela soit forcément à imiter. À situation exceptionnelle, solution exceptionnelle. Il se peut qu’en cas de réveil spirituel, en cas de guerre et d’énormes besoins de solidarité, certains se sentent conduits à voler au secours d’autrui par de tels sacrifices. Mais cela n’est pas sans conséquences terrestres. Quelques années plus tard, la famine a frappé la région de Jérusalem. Paul demande aux autres régions, qui avaient tant bénéficié de l’aide des chrétiens de Jérusalem, d’aider ceux qui vraisemblablement, n’avaient alors plus de champs…
21 Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
Finalement, la véritable question est le contrôle qu’exerce un trésor. Qu’est-ce qui vous passionne, vous fait vibrer, vous fait choisir comment vous passez votre temps, votre énergie ? Nos passions révèlent ce que nous sommes — la couleur de notre cœur. Elles orientent nos vies.
Quand on fait du deltaplane, le seul moyen de contrôler la direction, c’est de faire basculer son corps dans un sens ou dans un autre. Le centre de gravité se déplace et l’aile volante s’oriente dans la direction voulue. Il en va de même de nos trésors. Par une décision consciente, nous devons déplacer nos centres d’intérêts, pour que nos trésors ne mobilisent pas toute notre énergie.
Un objet (aussi petit qu’un ordinateur ou aussi grand qu’une maison), ou un plaisir (aussi légitime qu’un plat de lasagnes ou aussi indigeste qu’un excès de table) peuvent ôter à Dieu la place du maître.
Ces mêmes idées sont ensuite rappelées par deux fois d’une manière différente.
Quel est ton désir ?
22 L’œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé ; 23 mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres !
Le corps ne perçoit les obstacles devant lui que grâce à l’œil. Si l’œil ne fonctionne pas bien, il est difficile de retrouver un chemin ou de bouger son corps comme il le faudrait. L’œil c’est aussi l’appréhension des désirs et des éléments qui nous entourent. Beaucoup des informations qui orientent ma vie passent par les yeux.
Dans le jardin d’Éden, Ève « vit » que « l’arbre était bon à manger et agréable à la vue » (Gen 3.6) et elle en prit. Acan « vit » un manteau d’une rare beauté et un gros lingot d’or parmi les objets interdits du butin (Jos 7.1,21). David « vit » Bath-Schéba avant de réaliser son plan (2 Sam 11.2).
L’apôtre Jean avertit : « Tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. » (1 Jean 2.16) C’est comme si la chair était dans un état de manque continuel et cherchait l’appui des yeux pour la nourrir, et pour susciter « l’orgueil de la vie ».
Jésus parle d’un œil en « bon état ». Le terme grec évoque la simplicité, la franchise, le caractère sans détour, la sincérité, l’honnêteté. Il peut se traduire par « non artificiel », « non mélangé », mais « direct ».
Notre œil va entraîner notre corps, et si notre œil n’est pas honnête, il va générer des désirs, orienter le corps, conduire notre vie, contrôler notre être.
Un œil intègre, franc, centré sur Dieu fera des merveilles dans une vie. Et pour ceci nous avons besoin que Dieu éclaire nos yeux (Ps 13.4 ; Éph 1.18).
L’œil peut aussi être en « mauvais état ». Ce qui désigne ici un état moralement mauvais, des yeux avides de trouver de quoi nourrir sa passion, son cœur.
Chacun d’entre nous, je suppose, avons parfois des aspirations moralement mauvaises. Nos yeux se portent fort naturellement sur ce qui alimente ces aspirations. Celui qui laisse ses yeux désirer et chercher la satisfaction, la satiété, ne trouvera qu’un puits sans fond. Il se retrouvera de plus en plus lié.
Qui est ton maître ?
24 Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.
En personnifiant la richesse par Mammon, Jésus pense à ce qui nous contrôle, qui nous motive, qui nous satisfait, qui nous rassure, qui nous donne le sens des valeurs. Bref, le dieu que nous servons !
Les directives de deux maîtres feront en sorte qu’un jour où l’autre, ils s’opposeront. L’écartèlement n’est jamais très agréable. Le choix devient alors obligatoire. Qui est votre maître ?
Lorsqu’on cherche à placer ses yeux sur deux objets à la fois, on louche bizarrement et on ne voit plus rien clairement. Tout devient confus et on n’arrive plus à prendre de bonnes décisions.
Jésus appelle à une consécration absolue — volontaire, aimante, confiante — à sa personne. Dès lors, vous ne pourrez plus placer vos trésors uniquement sur cette terre, car vous n’emporterez rien. Dès lors, vous ne pourrez plus désirer n’importe quoi, car en chemin vers Dieu vous visez la sanctification, jusqu’à ce qu’elle soit accomplie, au moment de son retour. Dès lors, vous resterez détaché de tout ce qui pourrait vous dominer, pour mieux être disponible pour le Dieu qui vous a racheté !
Conclusion
Le respect de la seigneurie du Christ est un mouvement perpétuel de mort à soi-même — et de résurrection en lui. En fait, comme le dit l’apôtre Pierre, « chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui » (2 Pi 2.19).
Qui est notre maître ? Qui nous domine ? Comme le souligne Timothy Keller, « Nous savons tous qu’il est possible de faire de l’argent un dieu. Nous savons aussi qu’il est possible de faire des relations sexuelles un dieu. En fait, tout peut devenir une idole, une alternative au vrai Dieu, une contrefaçon […] Un faux dieu est tout ce qui devient tellement central et essentiel à votre cœur que sa perte vous ferait perdre le goût de la vie. Une idole contrôle votre cœur d’une façon telle que vous pouvez lui consacrer la plus grande part de votre passion et votre énergie, de vos ressources financières et émotionnelles, sans y réfléchir à deux fois. »[note]Timothy Keller, Les idoles du cœur, Éditions CLE, 2008. [/note]
Comment ôter ces idoles de nos cœurs ? En faisant de Jésus-Christ l’objet de notre admiration, de notre satisfaction, de notre dévouement. On ne peut brûler ses idoles sans les substituer à un amour plus grand. L’apôtre Jean termine sa première lettre sur ces mots :
« Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est sous la puissance du malin. Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître le Véritable; et nous sommes dans le Véritable en son Fils Jésus-Christ. C’est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles. » (1 Jean 5.19-21)
Amassons un capital dans le ciel. Faisons-le par toutes les œuvres bonnes, par tous les investissements financiers pour le royaume de Dieu, par tous les actes discrets de piété, par le pardon que nous offrons, par l’amour que nous vivons — en un mot, par le règne de Christ en nous.
- Edité par Varak Florent
Aborder le sujet de la richesse et de la pauvreté matérielles nous place d’abord devant notre propre situation financière. « Ne me donne ni pauvreté ni richesse » demandait le sage Agur à Dieu (Prov 30.8). Il avertissait les riches : vous devriez connaître les dangers qui vous guettent… ne plus se confier en Dieu pour son quotidien, aimer les richesses, voire devenir cupide et vivre pour elles, ou, plus sournoisement, y trouver sa valeur personnelle.
Ce numéro de Promesses nous rappelle bien entendu ces dangers, en nous remémorant que nos biens matériels ne sont pas à nous mais à Dieu et en nous encourageant à nous amasser un capital dans le ciel.
Il essaye aussi de varier les points de vue sur ce sujet : comment considérons-nous les plus pauvres que nous ? sommes-nous à leur écoute ? que penser des inégalités sur le plan mondial ou au sein de notre pays ? etc.
Il tente également de donner quelques pistes pratiques et actuelles : comment répondre aux défenseurs de l’évangile de la prospérité ? quelle est notre responsabilité, individuelle et collective, devant la grande pauvreté ? que penser de la dîme ? et de la dot ?
Alors, écoutons encore une fois la parole de Dieu : « Que le frère ou la sœur pauvre soit fier de ce que Dieu l’élève, et le riche de ce que Dieu l’abaisse. En effet, il passera comme la fleur des champs. » (Jac 1.9-10)
Et, pauvres ou riches, souvenons-nous que, en tant que rachetés de Christ, nous possédons tous les immenses richesses de la grâce et de la gloire de Dieu !
- Edité par Prohin Anne
En temps de crise, on cherche toujours un coupable. Lors de la pandémie du COVID-19, on a commencé par pointer du doigt les Chinois qui mangent tout et n’importe quoi. Puis, on a critiqué le système sanitaire des Italiens. Les dirigeants occidentaux ont été accusés tour à tour d’attentisme, puis d’interventionnisme. On a critiqué le voisin pour ses légèretés à l’égard des mesures de confinement, tout en cherchant soi-même à contourner ces mesures lorsqu’elles nous dérangeaient. Certains ont accusé Satan ou les démons.
Mais faut-il vraiment chercher un seul coupable quand il y a mille suspects, voire mille coupables ? Certains ont même accusé Dieu, le seul qui est parfait et juste.
Le livre de Job nous apprend qu’une explication aux malheurs n’est pas toujours possible et qu’elle n’allège en rien les souffrances. Parfois le juste souffre. C’est difficile à accepter et à vivre, mais c’est comme ça. Le livre de Job nous appelle non pas à la critique d’autrui, mais à la réflexion. Job a tout eu : la richesse, la santé, une famille nombreuse, des amis et la considération de tous. Puis il a tout perdu. Les plaintes de Job nous emmènent sur le parcours du souffrant, de la victime innocente dont les interrogations débordent de partout. A la fin du livre, Job retrouve la sérénité lorsqu’il accepte ses limites à tout comprendre et s’en remet à Dieu, qui seul, est juste, bon et tout-puissant. « Je reconnais que tu peux tout, et que rien ne s’oppose à tes pensées. » (Job 42.2). C’est dans la confiance à ce Dieu que vient la paix intérieure dans les temps d’adversité.
L’évangile nous permet d’aller encore plus loin que Job, car à la croix, c’est l’amour illimité de Dieu qui s’est exprimé. Jésus pardonne à ceux qui le crucifient et il offre le salut au brigand qui l’implore à son côté. Dans la souffrance, nous n’avons pas besoin de chercher un coupable, mais de trouver le sauveur.
- Edité par Arnold Daniel
« Je sais que mon rédempteur est vivant et qu’il se lèvera le dernier sur la terre » (Job 19.25).
Le livre de Job n’est certainement pas le livre que nous lisons le plus souvent. Il se trouve au cœur même de la Bible, parmi les écrits de la sagesse. Ce livre est tout sauf un livre de consolations faciles… Bien au contraire, il a plutôt pour fonction de souligner l’expérience de la douleur extrême et balaie au passage toutes nos explications logiques ou même théologiques sur la souffrance. Face à l’affliction, face au malheur, il est légitime d’essayer d’expliquer et de trouver des causes ou même des coupables.
Dans le récit, nous trouvons un Job dans une immense souffrance et placé face au silence de Dieu. Mais lui ne reste pas dans le silence ! Il argumente, il crie, il exprime sa confusion et sa colère, il dit son grand malheur à Dieu. De plus, il se bat contre les paroles vaines de ses amis, les bien-portants.
La vie nous réserve à tous des revers, des épreuves qui nous placent parfois face au « Silence de Dieu », des temps où Dieu semble très éloigné, où sa puissance ne semble plus agir, des temps où nos prières intenses ne semblent plus être exaucées… et c’est dans ces moments si sombres, qu’à la suite de Job, nous sommes encouragés à creuser par nos cris, par nos interrogations ou même nos colères pour découvrir que Dieu pleure avec nous, qu’il ne se réjouit pas du malheur. Découvrir, non seulement un Dieu tout puissant, mais un Dieu si proche de ceux qui ont le cœur broyé par la douleur. Que toute souffrance soit transformée en chemin de confiance et de lumière.
- Edité par Ochipinti Salvina
https://www.reveniralevangile.com/job-etait-il-un-homme-ou-un-mythe-john-piper/
Le livre de Job est une œuvre profonde sur la souffrance humaine, digne d’une vie d’étude et de réflexion. Mais Job lui-même était-il un personnage réel et historique, ou Job est-il une légende mythique ? Et est-ce vraiment important de savoir ce qu’il était au final, fait ou folklore ?
Y a-t-il de bonnes raisons de prendre le livre de Job comme un récit précis d’événements qui se sont réellement produits, ou est-ce qu’on se contente de dire : « Eh bien, peu importe, on ne sait pas » ? J’ai lu des commentateurs qui m’ont dit : « C’est juste un match nul. On ne sait pas si c’est une parabole ou si c’est une histoire vraie. Cela n’a pas d’importance. » Permettez-moi de donner trois raisons de considérer ce récit comme une véritable histoire plutôt qu’une parabole de bonnes mœurs et d’une bonne théologie.
1. Un livre historique
D’abord, prenez la façon dont le livre débute : « Il y avait dans le pays d’Uts un homme qui s’appelait Job. » (1.1)
Maintenant, comparez cela avec le début de Juges 17.1, qui commence une histoire : « Il y avait un homme de la région montagneuse d’Éphraïm, nommé Mica. » Ou comparez-le au début de 1 Samuel : « Il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, de la montagne d’Éphraïm, nommé Elkana. » (1 Sam 1.1)
Or, l’une des façons d’évaluer si une œuvre littéraire relève de l’histoire ou de la fiction est de comparer la façon dont les livres sont écrits. Le fait que le livre de Job commence de la même manière que ces chapitres, qui ne sont pas présentés comme une parabole ou une fiction, est au moins un indice de la façon dont les lecteurs l’auraient pris lorsqu’ils ont commencé à lire ce livre. Ils l’auraient lu de la même façon qu’ils ont lu Juges ou 1 Samuel — comme un récit de ce qui s’est réellement passé.
2. Le témoignage d’Ézéchiel
Dans Ézéchiel 14.12-20, le prophète montre à quel point Jérusalem est impuissante devant le jugement de Dieu à cause de l’immoralité qu’il y a dans le pays : « La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots : Fils de l’homme, si un pays péchait contre moi en se livrant à l’infidélité, et si j’étendais ma main sur lui, si je brisais pour lui le bâton du pain, si je lui envoyais la famine, si j’en exterminais les hommes et les bêtes, et qu’il y ait au milieu de lui ces trois hommes, Noé, Daniel et Job, ils sauveraient leur âme par leur justice, dit le Seigneur, l’Éternel. […] Ou si j’envoyais la peste dans ce pays, si je répandais contre lui ma fureur par la mortalité, pour en exterminer les hommes et les bêtes, et qu’il y ait au milieu de lui Noé, Daniel et Job, je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, mais ils sauveraient leur âme par leur justice. »
Des chercheurs plus ou moins conservateurs disent que ces noms — Noé, Daniel et Job — sont mentionnés ici non pas parce qu’ils sont historiques, mais parce qu’ils sont tous éminemment justes dans les livres qui racontent leur histoire. Néanmoins, le cas de Jérusalem est si mauvais que cet écrivain, Ézéchiel, choisit trois personnes, dont deux sont manifestement historiques, et l’autre, nous le supposons, aussi.
Remarquons deux choses :
– Noé et Daniel sont indubitablement historiques. La Bible ne les traite pas comme de la fiction, et Job est énuméré avec eux sans signe de distinction. Ce serait vraiment étrange si Job n’était pas aussi historique qu’eux.
– Ézéchiel émet l’hypothèse que Noé, Daniel et Job soient « dans ce pays ». Ce serait vraiment tiré par les cheveux que de penser que Noé et Daniel, des personnages historiques, sont peut-être « dans le pays » en tant que personnes réelles, mais que Job doit être considéré comme « dans le pays » d’une manière totalement différente.
En d’autres termes, il me semble qu’il nous faudrait avoir de très bonnes raisons de penser que Job est fictif si nous prenons Ézéchiel 14.14 et 19 d’une manière aussi peu naturelle. Deux personnages historiques et un personnage fictif agissant de la même façon ? J’en doute fort.
3. Le témoignage de Jacques
Jacques dit : « Mes frères et sœurs, prenez pour modèles de patience dans la souffrance les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Nous disons heureux ceux qui persévèrent. Vous avez entendu parler de la persévérance de Job et vous avez vu la fin que le Seigneur lui a accordée, car le Seigneur est plein de tendresse et de compassion. » (Jac 5.10-11)
Encore une fois, certains disent : « Cela ne prouve rien sur la réalité historique de Job. Il est juste utilisé comme un personnage fictif comme on pourrait utiliser Hamlet de Shakespeare comme un exemple d’indécision tragique. » Job, disent-ils, est utilisé comme un exemple de persévérance.
Vraiment ? Jacques dit : « Prenez pour modèles de patience dans la souffrance les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Nous disons heureux ceux qui persévèrent. Vous avez entendu parler de la persévérance de Job. » Il ne parle pas de Job dans le vide. Il traite Job comme l’un des prophètes. Il le place dans cette catégorie avec d’autres qui, dans l’histoire, ont persévéré.
Pourquoi est-ce important ?
Je dirais que nous avons au moins ces trois éléments de preuve que Job est historique : (1) la similitude interne avec d’autres œuvres historiques, (2) la mention de Job dans Ézéchiel, et (3) la mention de Job dans Jacques.
Est-ce important ? Bien sûr, la fiction peut enseigner la vraie vérité. Les paraboles de Jésus le font. Ce n’est pas mal d’écrire de la fiction pour communiquer la vérité. Ce n’est donc pas comme si la théologie de Job devait être sacrifiée si le livre était une fiction inspirée.
Mais je dirais que c’est important pour d’autres raisons. Étant donné la façon dont Ézéchiel et Jacques traitent le livre et la personne de Job, la volonté de traiter le livre et l’homme comme une fiction dénote un état d’esprit, une sorte d’inclination de l’âme, qui penche plus facilement vers des tendances critiques que je ne le pense sain.
- Edité par Piper John
Cet article est issu du site internet : https://www.compellingtruth.org/retribution-theology.html. Il est publié avec l’aimable autorisation de Gwen S.
La théologie de la rétribution soutient que les gens sont traités par Dieu en fonction de leur comportement. Si vous avez le cancer, c’est à cause de la punition de Dieu pour vos méfaits. Si vous devenez riche, c’est parce que vous faites plaisir à Dieu. Cette interprétation simpliste de notre relation avec Dieu n’est pas basée sur la vérité de la Bible.
Jésus a abordé cette idée erronée à plusieurs reprises. Dans Jean 9, ses disciples ont demandé qui a péché pour qu’un homme naisse aveugle. Jésus leur a répondu que ce n’était pas à cause du péché de cet homme ou de ses parents, mais à dessein : Dieu devait glorifier son Fils.
À un autre moment, Jésus a fait référence à la mort tragique de plus d’une douzaine de personnes pour souligner que les circonstances ne sont pas une bonne indication de la punition de Dieu. « Ou bien, ces dix-huit personnes sur qui est tombée la tour de Siloé et qu’elle a tuées, croyez-vous qu’elles aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. » (Luc 13.4-5)
Au travers de la vie de Job et de Paul, nous voyons des hommes souffrant beaucoup, qui ont plu à Dieu. Nous voyons aussi dans l’Écriture que les méchants échappent au châtiment immédiat, comme l’ignoble roi Achab de Samarie. Il a régné dans le luxe pendant 22 ans tout en faisant expressément le mal (1 Rois 16.29-34). Le psalmiste dit : « Jusqu’à quand les méchants, ô Éternel ! Jusqu’à quand les méchants triompheront- ils ? » (Ps 94.3)
Avec nos sentiments liés au bien, au mal et à notre désir de justice immédiate, nous voulons que Dieu remédie immédiatement à la situation. Cependant, Romains 3.23 nous enseigne que chaque personne a péché et mérite la mort. Nous pouvons être reconnaissants que nos propres actions ne reçoivent pas une justice rapide.
La Bible enseigne une justice à terme, et Dieu s’adressera aux personnes et aux peuples méchants avec rigueur (Mich 5.15 ; Mat 3.7 ; Jean 5.21-29). Il y aura formellement un jugement final ayant pour conséquence un châtiment (És 1.24 ; Apoc 20.11-15).
Certains voient dans les bénédictions et les malédictions décrites dans les Proverbes la preuve de la théologie du châtiment. « La malédiction de l’Éternel est dans la maison des méchants, mais il bénit la demeure des justes. » (Prov 3.33) « Le juste mange et satisfait son appétit, mais le ventre des méchants éprouve la disette. » (Prov 13.25) Cependant, les Proverbes nous donnent une sagesse générale sur la façon de vivre la vie, plutôt que des promesses sur les résultats de nos actions. C’est là que réside une différence importante. Le bon sens pratique sous-tend la vie pieuse et se traduira, parfois, par de bons rendements. Bien sûr, nous voyons dans nos propres vies, et dans les vies de certaines personnes dans la Bible comme Daniel et Jérémie, que la vie vertueuse entraîne parfois des circonstances terribles. Qu’a fait Joseph pour mériter l’esclavage et l’emprisonnement ?
Dans la loi mosaïque, il y a beaucoup de malédictions et de bénédictions attachées au comportement que Dieu attendait de son peuple. Par exemple, Deutéronome 30.16-18 dit : « Car je te prescris aujourd’hui d’aimer l’Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, et d’observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies, et que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays dont tu vas entrer en possession. Mais si ton cœur se détourne, si tu n’obéis point, et si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres dieux et à les servir, je vous déclare aujourd’hui que vous périrez, que vous ne prolongerez point vos jours dans le pays dont vous allez prendre possession, après avoir passé le Jourdain. » Ce système, ou alliance, a été établi par Dieu pour la théocratie d’Israël et quand le peuple était désobéissant, il était puni. Parfois la punition est venue tout de suite (Nom 11.33) et parfois plus tard (Ps 35.17). […]
Quant à Job, son ami Éliphaz lui reproche de souffrir à cause d’un péché pour lequel il a été puni (Job 4.7-9). Les autres amis de Job, Bildad et Zophar, concluent de même (Job 8.6 et Job 20.27-29). Cependant, dans Job 42.7, la vérité sur Dieu et Job est révélée. « Après que l’Éternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Éliphaz de Théman : Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n’avez pas parlé de moi avec droiture comme l’a fait mon serviteur Job. »
Actes 28.4 nous montre qu’à l’époque de Paul, certaines personnes croyaient aussi en la théologie de la rétribution lorsqu’elles supposaient que Paul avait été mordu par un serpent à cause d’une sorte de justice cosmique. Quelques instants plus tard, lorsque Paul ne mourut pas de la morsure comme prévu, ils voulurent l’adorer comme une sorte de dieu.
Dieu n’est pas perché à l’encoignure du ciel, recherchant des occasions pour punir et récompenser ceux qui agissent de façon méchante ou juste, mais soyez-en certains, son caractère inclut la justice ; le châtiment aura donc bien lieu (Apoc 22.12). Faites-lui confiance pour faire toujours ce qui est juste (Gen 18.25).
- Edité par Anonyme
L’Épître de Jacques contient la seule mention de Job dans tout le Nouveau Testament, dans une péricope où la patience de Job est éprouvée, et sa persévérance mise en évidence (Jac 5.7-11) [note]Persévérer signifiant ici « endurer, supporter », « rester ferme sous la provocation ».[/note] . Or, l’on sait, à la lecture du livre, ce que le patriarche a dû endurer et supporter de provocations, de la part :
• de son principal accusateur, Satan (Job 1.6-12),
• de sa femme (2.9),
• de ses trois « amis » (2.11 à 25.6),
• enfin d’Élihu, surgissant sur la fin (Job 32 à 37).
Dans une certaine mesure, Job doit aussi faire face à lui-même, à ses réactions passionnées qui le dévorent exagérément devant les fadaises de ses intervenants, dont les mots tournent en boucle, de chapitre en chapitre. « Alors même qu’il y a trois personnes, on n’entend qu’une seule voix. À l’image de la classe des sages qui entoure le pouvoir royal pour mieux le flatter, ces trois hommes ne sont que les porte-paroles d’un discours qu’ils ne font que ressasser sans le travailler eux-mêmes. Ils sont trois, mais ne parlent que d’une seule voix » [note]Frédéric de Coninck, Sur les routes d’une sagesse nouvelle, le livre de Job, Emmaüs, 1999, p. 19.[/note]
Élihu, le quatrième « ami », est jeune et s’entoure des précautions oratoires nécessaires. Cependant, et c’est ce qui le distingue de ces trois prédécesseurs, il accepte les protestations d’innocence de Job attribuant à sa souffrance une valeur éducative[note]« Dieu utilise parfois la souffrance pour avertir quelqu’un en danger de commettre une faute, ou pour attirer son attention sur une faute commise (sans doute inconsciemment). Job est donc invité à rechercher ce que Dieu veut lui enseigner. » Bible du Semeur, Introduction au Livre de Job, Excelsis, 2000.[/note] .
Pour Jacques, Job est un réel exemple de fermeté
Son endurance jusqu’à la fin et sa capacité à supporter la souffrance sans qu’elles ne le séparent de Dieu comme s’il avait péché, en font un cas « à part », au même titre que les prophètes de l’A.T. qui ont parlé de la part du Seigneur (Jac 5.10).
Ce recours aux prophètes est conforme à la tradition juive qui faisait d’eux des martyrs (Act 7.52 ; Rom 11.3 ; Héb 11.36-38). Selon Jacques, Job serait-il à « ranger » parmi les prophètes pour leur exemple de loyauté et de constance ?Il est d’ailleurs assez curieux que Jacques cite Job plutôt que Jésus comme modèle d’endurance néotestamentaire (Héb 12.1-3), d’autant plus qu’il n’y a pas d’autre mention du patriarche dans tout le N.T. Cette référence s’explique notamment par le fait que ce personnage emblématique est un exemple connu dans tout le judaïsme, l’Épître de Jacques s’adressant justement à des chrétiens d’origine juive « hors de Palestine » (Jac 1.1).
« Prenez donc patience » est le premier conseil de cette unité littéraire comprenant cinq versets traitant ultimement du courage dans l’épreuve. En approfondissant le texte, il sera sans doute utile de se souvenir que sa perspective est principalement eschatologique [note]Eschatologique : qui a trait à la fin des temps.[/note].
Notons que cette dernière portion de l’Épître arrive juste avant que Jacques n’entame la conclusion de sa lettre (les versets 12 à 20), rappelant à ses lecteurs quelques principes fondamentaux qui l’ont encouragé à leur écrire, leur recommandant encore la patience, la prière persévérante et l’entraide spirituelle.
« Prenez donc patience » et « restez fidèle », sont deux manières par lesquelles Jacques commence sa lettre aussitôt les salutations formulées (Jac 1.2-3). « Heureux l’homme qui endure l’épreuve » ou « qui tient bon dans l’épreuve » (Jac 1.12a), est en effet la meilleure réponse évangélique à la persécution venant du dehors, l’objectif n’étant pas de répondre aux coups par des coups, mais en toutes choses de rester fidèle à Dieu, une précieuse récompense étant attachée à celui, à celle, qui aura fait ses preuves en supportant patiemment l’épreuve (Jac 1.12b).
La vie du disciple est exigeante. Elle n’est ni dans le compromis ni dans l’affrontement. Une vie à laquelle le Seigneur Jésus lui-même ne s’est volontairement jamais soustrait… Non par masochisme, mais par soumission et loyauté à son Père et au but assigné d’un commun accord,dès le commencement (cf. Éph 1.1-14).
Mais jusqu’à quand doit durer la patience ?
Jusqu’à la manifestation, l’avènement du Seigneur, selon le verset 8. C’est à la fois vrai pour le temps présent, et pour celui à venir.
Car le chrétien fait constamment confiance à Dieu en lui exposant avec foi chacune de ses situations. Et il croit au fait que Dieu interviendra dans son cas. Mais sa réelle espérance est au-delà des limites du monde visible.
Ce qui ne doit pas le priver de faire tous ses efforts pour améliorer les conditions auxquelles il se trouve confronté, momentanément. Par exemple, il peut user des compétences de médecins et de traitements adéquats pour recouvrer ou maintenir sa santé. Cependant, son espérance ultime est dans la parousie, la seconde venue du Seigneur : c’est l’expérience de Job ! Il aspire de tout son cœur de toute sa force, de toute son âme au mieux-être (à son rétablissement), ignorant, contrairement au lecteur, le malheureux enjeu de sa situation présente (Job 1.1-12). Mais il supporte (non sans se plaindre) et surtout, il espère (Job 19.25-29) ! La patience n’est jamais facile, d’autant plus et particulièrement quand l’on souffre ou lorsque quelqu’un de notre entourage souffre.
Pour soutenir l’espérance de ses lecteurs, Jacques se sert du laboureur même si l’analogie est limitée et bien imparfaite (Jacques l’abandonne assez vite). Donc, tout comme « le laboureur attend le précieux fruit de la terre », nous devons, nous aussi, prendre patience, être courageux et affermir notre cœur (v. 8). Le chrétien doit être patient tout comme le fermier qui mise sa survie sur le résultat d’une (parfois très) longue attente des pluies d’automne et « d’arrière-saison ».
Mais en attendant, évitons de nous plaindre les uns des autres. « Ne vous répandez pas en plaintes ! » signale Jacques. « Ne grognez pas les uns contre les autres ! » ; « Ne gémissez pas ! » disent certaines versions.
Et bien qu’une plainte, un soupir, peuvent parfois être une réponse à la souffrance (Marc 7.34), il s’agit là, dans le texte, de plaintes ou de reproches formulés de la part des uns contre les autres, c’est-à-dire contre un membre de l’église ou de la communauté, ce qui porte toujours préjudice à la solidité, la stabilité et la solidarité de l’ensemble.
De plus, Jacques ajoute : « Le juge vient. Il est déjà là, devant la porte, prêt à entrer. » (v. 9) L’image est assez semblable à celui qui se tient à la porte, la main sur le loquet, prêt à ouvrir et surprendre les hôtes de la maisonnée…L’exemple du professeur entrant dans une classe en train de chahuter est à ce propos très éloquent. Autrement dit, ce n’est pas le moment d’être pris en flagrant délit de se critiquer les uns les autres. L’avènement du Seigneur est proche. Sa manifestation prévient et encourage à la fois…
Dans leur attente de la fin des temps, les chrétiens sont soumis à diverses souffrances et persécutions. C’est un fait, Jacques insiste sur cette attente en la comparant à la persévérance des prophètes (v. 10). Ils ont parlé au nom du Seigneur : c’est pourquoi cela leur a valu de l’hostilité ! Cette souffrance les a-t-elle calmés dans leur zèle à vouloir proclamer fidèlement la Parole de Dieu ? La réponse est NON !
Au contraire, ils ont supporté patiemment la souffrance et les mauvais traitements. Leur vertu essentielle étant de supporter leur supplice, tel Amos, Élie ou Jérémie. À ce point, la réflexion sur les prophètes présente deux aspects essentiels : 1° le lot d’un serviteur de Dieu implique parfois la souffrance ; 2° l’on peut endurer la souffrance et rester fidèle.
Heureux ceux qui souffrent à cause de leurs bonnes œuvres
Jésus, à l’inverse de l’évaluation du monde, déclare heureux ceux qui souffrent à cause de leurs bonnes œuvres (Mat 5.11-12).
Jacques, dans le même esprit avec en arrière-plan cette béatitude, le formule de la façon suivante : « Nous disons bienheureux ceux qui ont tenu ferme », laissant entendre que ce même bonheur peut être le nôtre, puisque celui des prophètes provenait de ce qu’ils persévéraient, la persévérance étant d’ailleurs réclamée de chaque chrétien. Jésus aussi l’avait déjà dit : « Celui qui tiendra bon jusqu’au bout, celui-là sera sauvé ! » (Mat. 10.22)
Et puis, pour interpeller son lecteur et citer un exemple concret, Jacques prend Job, non pour l’interroger mais pour affirmer au verset 11 : « Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda. » Dans les cercles juifs, l’histoire de Job était leur préférée, déjà citée dans le livre du prophète Ézéchiel (14.14) elle soulignait la justice du patriarche. Mais pour Jacques, le point important est qu’autant Job s’est plaint, autant il a refusé d’abandonner sa confiance et de désobéir à Dieu : « En toute cette infortune, Job ne pécha point en paroles. » (Job 2.10)Jacques de souligner : « Et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion. » Cette perspective aussi est importante, car à la fin il ne restera pas que la justice, mais la compassion, la bonté et la miséricorde de Dieu l’accompagneront.
* * *
En conclusion, l’insistance de Jacques sur le retour du Seigneur et donc la fin des temps, ne doit pas seulement façonner notre manière actuelle de vivre, mais influencer notre façon générale de vivre. C’est sans doute ce qui vaut à Job l’approbation divine. Car plus que tous les discours, les remarques et les plaintes que le patriarche a fait de son état, les accusations, les préjugés et les maladresses de son entourage, c’est l’attitude de Job, persévérant et irréprochable dans l’épreuve, qui lui vaut les adjectifs d’homme intègre et droit.
- Edité par Nuti Claude-Amain
Le lac Léman contient environ 89 milliards de m³ d’eau et la terre possède une réserve d’eau d’environ 1,4 milliard de km³. Ces chiffres sont tellement grands que nous ne pouvons nous représenter ces volumes. Mais Dieu a fixé la mesure des eaux (Job 28.25). Par là, nous voyons un aspect de sa grandeur.
Dieu est aussi celui qui nous aime et il souhaite nous accompagner dans notre vie. Il n’est pas ce Dieu qui a tout créé et qui ne s’intéresse plus à sa création, il est ce Dieu qui vient à nous, motivé par l’amour. Dieu a pourvu à notre rébellion en offrant son fils en sacrifice. Par ce moyen, il offre le moyen pour que nous puissions de nouveau être réconciliés avec lui, cet immense Dieu. Jésus a dit lui-même qu’il nous appelait, non pas ses serviteurs, mais ses amis, parce qu’il nous a révélé ses plans (Jean 15.15). Cette affirmation de Jésus est réellement surprenante face à l’immensité de Dieu.
Dans la Bible, l’histoire de Job nous présente à la fois la relation entre Dieu et Job, la révélation extraordinaire de Dieu à Job, et l’immensité de Dieu. Elle nous éclaire également sur le questionnement de Job sur Dieu, sur la justice de Dieu et sur l’incapacité apparente de Dieu à gérer le monde.
Quelle justice face à la souffrance ?
Job est appelé fils éminent de l’Orient (1.3). Pourtant son histoire nous montre qu’il va subir une série de catastrophes ; il va même être affecté d’une douloureuse maladie de peau au point qu’il utilise un morceau de poterie pour se gratter. Lorsque ses amis arrivent, ils ne le reconnaissent pas (2.12).
Un long débat s’engage entre Job et ses amis, du chapitre 4 jusqu’au chapitre 37. La conclusion en sera : soit Dieu ne dirige pas ce monde avec justice, soit, pire, Dieu est tout simplement injuste.
Les trois amis de Job soutiennent que Dieu est juste, et que c’est avec justice qu’il dirige le monde. Ils défendent la position suivante : si Job souffre, c’est qu’il a péché. Par ce principe, les trois amis de Job sont dans le champ [note]NDLR : « être dans le champ », expression canadienne signifiant « être perdu »[/note]. Dieu dira à la fin du livre qu’ils ont mal parlé de lui (42.7).
Le quatrième ami, Élihu, soutient aussi que Dieu est juste et qu’il agit avec justice, mais ses propos sont plus nuancés. Les souffrances ne sont pas forcément un châtiment, mais elles sont un moyen que Dieu utilise pour nous éduquer en forgeant notre caractère. Dieu nous prépare au travers de la souffrance à ne pas pécher.
La réponse de Dieu
Dieu laisse d’abord Job et ses amis débattre et épuiser leurs arguments au cours des 34 chapitres du plaidoyer, avant d’intervenir. Puis il va répondre à Job au travers de l’univers et de sa création.
Dieu commence par interroger Job sur la création et lui demande d’expliquer les principes qui régissent la nature (38). Job serait-il plus grand que Dieu pour gérer l’univers, donner un nom à chaque étoile, expliquer d’où vient la lumière ? En d’autres mots, Dieu interroge Job sur sa capacité à connaître la souffrance de ce dernier, pour en obscurcir ses desseins.
Dieu continue à répondre à Job au travers du règne animal (39) : la lionne, le corbeau, la chèvre sauvage, la biche, l’onagre, le buffle, la cigogne, l’autruche, le cheval. Le but de Dieu est de vouloir faire lever le regard de Job sur l’entièreté de sa création. Dieu montre que l’univers est vaste et complexe et qu’il en connaît les moindres recoins et détails. Celui qui a formé l’univers, sait également comment le corbeau vit, et comment la chèvre met ses petits au monde. Job ne perçoit qu’un petit rayon de la création parce que sa vision est étroite, il ne voit le monde et la création que par sa seule vision, tandis que Dieu lui parle de l’infinie grandeur de sa création. Dieu décentre Job de son malheur pour le placer devant l’immensité de ce que lui gère.
Dans sa seconde intervention, Dieu va proposer à Job quelque chose de surprenant : prendre sa place. Il va lui poser une série de questions (40.1-9). Il propose à Job de gérer le monde selon sa justice. Dieu explique à Job par ce biais que, s’il jugeait le monde selon sa justice, personne ne tiendrait debout : « Répands les flots de ta colère, et d’un regard abaisse les hautains ! d’un regard humilie les hautains, écrase sur place les méchants. » (40.6-7) En d’autres mots, Dieu dit à Job d’être le juge parce qu’il s’est lamenté sur son sort.
En dernier lieu, Dieu va parler à Job du léviathan[note]NDLR : les traductions modernes emploient souvent le mot « crocodile » alors que la description qui en est faite semble davantage penser à un dragon.[/note] et du béhémoth[note]NDLR : les traductions modernes emploient souvent le mot « hippopotame » alors que la description qui en est faite semble davantage penser à un diplodocus.[/note] . Ces deux créatures représentaient du temps de Job le désordre et le danger. Qui s’amuserait avec le léviathan et l’attraperait avec un hameçon ? Celui-ci vit et mange, et personne ne lui donne d’ordre. Le béhémoth mange de l’herbe, il est sous l’eau, mais qui va aller l’attaquer lorsqu’il a les yeux ouverts ? Dieu a créé ces deux bêtes et il en est fier.
La repentance de Job
Pourquoi Job se repent-il lorsque Dieu lui parle de ces deux animaux ? Le monde est bon et magnifique, mais il n’est pas parfait, et n’est pas à l’abri du danger. Le monde est bien organisé et beau — c’est ce que Dieu rappelle avec la création de ces animaux — mais il peut s’avérer tout aussi sauvage que les deux animaux qui sont cités à la fin du livre. La réponse de Dieu renvoie à la question que Job a posé au début : « Pourquoi doit-on souffrir dans un monde créé par Dieu, que ce soit par les tremblements de terre, par les bêtes sauvages ou par les humains ? » Dieu n’a pas maintenu un monde calme et parfait après la chute. Dieu montre à Job que le monde est dangereux, difficile à vivre, plein de rebondissements. Il ne répond jamais à la question de Job sur sa souffrance. Dieu renvoie simplement à Job son doute sur la justice et la capacité divines à gérer l’univers ; Job n’est pas en mesure de dire ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Au même titre que Job n’est pas en mesure de comprendre Dieu dans sa création, de contrôler l’éclair, Job n’a pas la capacité de dire ce qui bien et ce qui est mal. Dieu demande à Job d’avoir foi en sa sagesse.
Job n’a pas été puni pour son attitude parce qu’il s’est repenti de son manque d’intelligence. Ce qui était honorable dans son attitude, ce sont les prières qu’il adressait à Dieu dans son tourment, par une relation honnête et de cœur-à-cœur avec Dieu. Lorsqu’il reproche à Dieu cette injustice, il sait pertinemment que Dieu est bon et juste, il aime son Dieu. Il ne répète pas mécaniquement : « si tu pèches, tu payes ». Job ne cultive pas une représentation manichéenne du monde comme ses trois amis qui mettent Dieu en colère par leur discours.
Dieu va expliquer à Job qu’il n’a pas la capacité, ni le pouvoir de définir ce qui juste. Si Job en avait eu le pouvoir, ce serait un drame à cause d’une justice arbitraire. La grâce n’existerait pas.
L’enseignement de l’histoire de Job
Comme Job, nous sommes poussés à avoir confiance en Dieu. Il sait ce qu’il fait, il est proche de nous, il entend nos prières et nos supplications. Dieu a entendu Job crier et ne l’a pas puni car il a vu l’honnêteté dans le cœur de Job. Les amis de Job donnaient des explications au nom de Dieu alors que Job demandait des explications à Dieu. Lorsque nous lisons les Psaumes, nous sommes dans cette même confrontation que celle de David s’adressant à Dieu en lui demandant : « Où étais-tu ? » (Ps 55 ; 70 ; 71, …).
Dans l’Épître aux Romains, Paul parle de la création et évoque l’universalité du message de la création adressé aux humains (Rom 1.19-20). Dieu utilise ce message pour se révéler à Job. C’est au travers de ce discours que Job prend conscience de la grandeur et de la sagesse de Dieu dans tout ce qu’il fait (42.1-5). Au départ, Job avait une connaissance de Dieu pour vivre une bonne vie. Dans son luxe, Job n’avait pas encore tout compris. Il est simple d’aimer, de louer, de glorifier et d’obéir à Dieu lorsque tout va bien. Job qui pensait voir Dieu au jour de sa mort (19.26), découvre au travers de cette expérience un Dieu qui lui est favorable, même dans les pires épreuves. Même son épouse est une pierre d’achoppement pour lui quand elle lui dit : « Maudis Dieu, et meurs ! » (2.9) Face à Dieu, Job apprend le contentement, chose qu’il a refusé pendant près de 40 chapitres. Job avait limité Dieu, mais bien qu’il n’eût encore rien reçu en retour en dehors de cette révélation, il reconnut la grandeur de Dieu lorsqu’il dit : « Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant mon œil t’a vu. » (42.5)
Combien connaissons-nous d’histoires d’hommes et de femmes qui ont traversé des difficultés et vivent dans la souffrance, et qui, au travers de celles-ci, se sont approchés de Dieu par la prière et ont grandi dans leur foi ? Leur humilité et leur admiration de Dieu les ont soutenus. Malheureusement d’autres ne vivent pas les choses de cette manière lorsqu’ils traversent de telles épreuves. Ces derniers pensent que Dieu est injuste et qu’il est incapable de gérer le monde. Job a compris que Dieu était totalement capable de gérer le monde lorsqu’il a accepté son sort. La bonne nouvelle de l’histoire de Job est qu’il a tout reçu a posteriori. De notre côté, nous avons déjà tout en Christ.
Dieu peut guérir (il y a de vraies guérisons !), mais il y a aussi des mensonges. Il y a aussi des gens qui obscurcissent les projets de Dieu lorsqu’ils veulent conseiller des personnes dans la souffrance. Mais lorsque nous souffrons, plaçons-nous devant Dieu, considérons la nature et l’immensité de l’univers, puis interrogeons-nous si nous sommes capables de gérer le monde comme Dieu le fait. Posons-nous la question si, dans ce monde, Dieu ne nous a pas oubliés, parce que nous vivons quelque chose de compliqué. Au final, Dieu ne peut pas nous oublier, mais Dieu a un plan bien plus grand et vaste que nous ne pouvons pas voir, limité par notre petite sphère mais inclus dans la sphère de Dieu. Dieu n’a pas fait du mal à Job, Dieu était content d’avoir un Job qui le questionne mais il y a un moment où il faut cesser les « pourquoi », car trop de « pourquoi » diminuent la souveraineté de Dieu. C’est de cette manière que Dieu a agi avec Job et a pu le calmer.
- Edité par Taylor Ken
D’après la transcription d’un message donné par Dany Hameau au Berghaus à Isenfluh
Le dictionnaire définit le désespoir comme étant la perte de toute espérance ou l’état d’une personne sans espérance, qui a baissé les bras. L’espérance, au contraire, est le sentiment qui fait entrevoir comme étant probable la réalisation de ce que l’on désire, c’est une confiance en l’avenir.
Dans les chapitres précédents, les pensées de Job ne sont pas une suite chronologique d’étapes mais un va-et-vient entre différents états. Cela reflète notre cheminement qui est souvent fait de contradictions et qui n’est pas toujours très linéaire.
L’espérance consiste à croire que Dieu va faire justice un jour ; elle est bonne pour notre moral, car elle fait sens. Le projet de Dieu dans cet univers s’accomplira envers et contre tout. Cet aspect du jugement dernier, où un libérateur va prendre en main le dossier de Job pour lui faire justice, va être littéralement sa bouée de sauvetage dans le cheminement contradictoire qui est le sien.
Bildad versus Job
Au chapitre 18 de Job, Bildad expose que le méchant connaît épreuve sur épreuve. Job lui répond au chapitre suivant : « Je suis abandonné de mes proches, je suis oublié de mes intimes » (19.14) mais il veut croire, contre vents et marées, que Dieu aura le mot de la fin.
Job répond à Bildad et à ses deux autres « amis » : « Voilà dix fois que vous m’outragez ; n’avez-vous pas honte de m’étourdir ainsi ? si réellement j’ai péché, seul j’en suis responsable. » (19.3-4) Il poursuit : « Sachez alors que c’est Dieu qui me poursuit, et qui m’enveloppe de son filet. Voici, je crie à la violence, et nul ne répond ; j’implore justice, et point de justice ! Il m’a fermé toute issue, et je ne puis passer. » (19.6-8) Job se voit pris pour cible par Dieu qui serait son ennemi. Il croit que Dieu le traite comme un coupable. Même si la souffrance de Job est humainement injuste, incompréhensible et inexplicable, il n’en demeure pas moins que Job a tort de rendre Dieu coupable de l’injustice qu’il subit. Lorsque nous n’arrivons pas à expliquer ce qui nous arrive, nous sommes souvent enclins à chercher un coupable.
Le silence de Dieu
Job déplore le silence de Dieu. Le silence peut être redoutable, continu et frustrant. Lorsqu’on traverse un tunnel, on est souvent amené à poser des questions à Dieu, mais celui-ci demeure silencieux. De son point de vue, il n’a pas jugé nécessaire de répondre aux questions de Job. Au final, la réponse de Dieu n’a pas pour thème la cause et la raison de la souffrance de Job, mais elle a cependant atteint son objectif (cf. 38.1-42.6).
David fait également référence au silence de Dieu face à l’adversité (Ps 22.2-3). À propos des héros de la foi listés en Hébreux 11, il est dit : « Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis. » (Héb 11.39) Ce texte nous apprend que :
– Dieu ne répond pas à toutes nos prières,
– même si Dieu n’a pas répondu, Dieu reste Dieu, et la foi placée en lui n’est pas vaine.
Nous avons une vision partielle alors que Dieu a une vision panoramique. Vouloir dès lors imposer à Dieu notre point de vue, c’est faire preuve de présomption, d’arrogance, voire de manipulation ; c’est comme aller chez le médecin afin de ressortir avec l’ordonnance telle que nous l’aurions désirée. Il y a aussi des prières auxquelles Dieu répondra plus tard et dont nous ne verrons pas l’accomplissement.
La non-réponse de Dieu à nos supplications devrait faire partie de notre théologie de la prière (cf. Lam 3.8). La véritable spiritualité intègre la non-réponse de Dieu. Dans certains cercles chrétiens, on abuse de la parole de foi (Mat 21.22) en prétextant qu’elle a un pouvoir créateur. Il suffirait alors de demander une chose pour l’obtenir. Cette attitude relève de l’arrogance et non de la véritable spiritualité. Nous devons éviter à tout prix les écueils de la présomption et de l’arrogance où nous obligeons Dieu à nous donner ce que nous lui réclamons. Car si Dieu nous donnait tout ce que nous voulons, alors Dieu ne serait plus Dieu.
Un domaine particulièrement sensible est celui de la prière de guérison. Je crois que Dieu peut guérir mais je ne peux pas affirmer sans hésiter que Dieu va guérir tout le temps et tout le monde. Dans ce domaine, soyons nuancés et posés, et manifestons de l’humilité en admettant que si Dieu ne répond pas dans les termes et les délais que nous souhaitons, Dieu reste Dieu.
L’Écriture nous donne l’exemple d’autres hommes honnêtes, comme les psalmistes ou Jérémie, qui prient et répandent leur plainte devant Dieu mais qui ont l’impression d’avoir en face d’eux un mur : ils se heurtent au silence de Dieu ou à sa non-réponse. Dieu sait et voit, mais pour les raisons qui sont les siennes, parce qu’il a cette vue panoramique, il agit comme bon lui semble. Il n’a pas de compte à nous rendre.
La déchéance de Job
Job craint de disparaître, il a l’impression que Dieu lui a retiré tout espoir, à l’image d’un arbre que l’on déracine (19.10). Dieu s’est ligué contre lui (19.11). Il est abandonné de tous (19.13-16), qui le méprisent et l’ont en horreur (19.18-19). Son état physique est répugnant (19.17,20). On a vraiment le sentiment d’être en face d’une personne qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. Job s’analyse et constate avec lucidité son état de décrépitude, il décrypte les messages d’indifférence et d’insolence que son entourage lui renvoie. Les enfants se raillent de lui, alors qu’en Orient, on honore les cheveux gris.
Au-delà de Job, on peut lire dans ce texte en filigrane le mépris dont Jésus fut l’objet, lui, la lumière qui est venue chez les siens et qui a été rejetée (Jean 1.11). La prophétie messianique d’Ésaïe 53 évoque le serviteur abandonné, méprisé, blessé, frappé, brisé, maltraité, opprimé. Job était devenu méconnaissable et l’ombre de lui-même. Au travers de la souffrance de Job, nous pouvons voir la souffrance de Jésus.
Le réveil de Job
L’espoir de la réhabilitation
Au verset 23, nous constatons le début d’un renversement de situation. Job aspire à ce que ses paroles soient consignées dans un livre, gravées au burin dans le roc, que son plaidoyer subsiste au-delà de sa mort. Nous connaissons bien cet adage : « Les paroles s’envolent, les écrits restent. » Job espère être réhabilité, quitte à ce que ce soit à titre posthume. À ce stade, nous avons l’impression que Job est déjà au fond de la tombe.
Deux chapitres plus haut, Job fait déjà appel à Dieu lui-même pour le défendre (17.3). Ici, au verset 25 de notre chapitre, jaillit de la bouche de Job un cri du cœur, une conviction inébranlable. Lui, que personne n’écoute, fait appel à son libérateur, à son rédempteur, à celui qui va plaider sa cause. Judiciairement parlant, Job réclame avec une étonnante clairvoyance la réhabilitation de sa personne, tel un condamné par erreur qui souhaite être lavé de l’accusation à son encontre. Il fait appel à ce témoin qu’il a déjà évoqué (Job 16.19), il entrevoit une lueur : Dieu va plaider son cas et se porter garant contre lui-même, et Dieu ne sera plus un étranger pour Job [note]« Et il ne sera plus un étranger pour moi », Job 19.27, Bible du Semeur.[/note].
Job a certes fait preuve d’arrogance en accusant Dieu de son malheur, en parlant de choses qui le dépassaient, mais Job n’a jamais franchi la ligne jaune car il n’a pas blasphémé et n’a pas parlé de Dieu de manière indue. Job était écartelé entre deux conceptions opposées de Dieu : d’un côté la foi et de l’autre le doute, tantôt Dieu est son adversaire, tantôt il est son défenseur.
Job se met ici à marcher par la foi et non plus par la vue. Toutefois Il convient de nuancer quelque peu, car, si Job aspire à sa réhabilitation, il semble ne plus la voir dans cette vie-ci. De la situation présente, il attend la mort et ne peut s’y résoudre. La non-réponse de Dieu le rend amer. Cela l’amène à miser toute son espérance sur l’au-delà.
Une conviction forte
Job affirme : « Mais je sais… » (19.25) Lorsqu’on passe par de grandes épreuves, la seule branche à laquelle on peut encore se raccrocher est celle des convictions certaines sur lesquelles repose notre foi chrétienne ; nous trouvons notre secours en Dieu. La foi ne consiste pas à fermer les yeux et à faire un grand saut dans le vide ; elle repose sur des certitudes (cf. Jean 8.14 ; 11.24 ; 2 Tim 1.12). Certaines personnes disent qu’on ne peut être certain de la vie éternelle et que nous sommes présomptueux d’affirmer l’avoir. Mais notre assurance est objective car elle est écrite dans sa Parole. S’y ajoute l’assurance subjective que nous donne l’Esprit (Rom 8.16).
Job a des certitudes :
– Dieu est son défenseur et son libérateur (19.25) ;
– Dieu plaidera sa cause et le réhabilitera [note]1 Jean 2.1 confirme ce que Job savait : « Nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. »[/note];
– il pourra contempler Dieu dans l’au-delà (19.26-27).
La résurrection
Job affirme : « Quand ma peau sera détruite, il se lèvera ; après que ma peau aura été détruite, moi-même je contemplerai Dieu. » (19.26) Cette parole est révolutionnaire. Job croit qu’au-delà de sa mort, il va ressusciter. Dans l’A.T., deux autres textes qui parlent de la résurrection physique et corporelle des hommes de manière très claire :
– Le Psaume 16.10 parle de la résurrection. Ce Psaume messianique évoque la résurrection de Jésus-Christ.
– Daniel 12.2 parle de la résurrection des morts et la complète par la différentiation du sort qui leur est réservé : les uns ressusciteront pour le ciel, les autres pour l’enfer.
Dieu a ainsi révélé progressivement la réalité de la résurrection dans l’A.T.
Aujourd’hui, bien des chrétiens pensent que la vie éternelle commence dans l’au-delà. « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » (Jean 17.3) La vie éternelle commence au moment où Dieu ressuscite l’âme qui était spirituellement morte, c.-à-d. à la nouvelle naissance, lorsqu’on a compris qu’on est pécheur, que Christ a tout accompli à la croix et où on décide de mettre sa vie à disposition de Dieu. Dès cet instant, on entre dans la vie éternelle.
Job, qui imaginait pouvoir enfin bénéficier de l’approbation divine dans l’au-delà, sera bien pris de court, car sa réhabilitation aura lieu beaucoup plus tôt que prévu… Quel privilège pour nous, de savoir qu’en vertu de l’œuvre salvatrice de Jésus-Christ, dès aujourd’hui, nous pouvons jouir non seulement du regard approbateur du Seigneur, mais d’une communion intime avec lui qui ira éternellement crescendo !
- Edité par Hameau Dany
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