PROMESSES

Ps. 105.8-9

Notre foi est basée sur la Parole de Dieu, la Bible; plus encore que notre foi: notre conviction. «Notre espérance est comme une ancre de l’âme, ferme et solide; elle pénètre au delà du voile. ..où Jésus est entré pour nous» (Hébr. 6.19).
Précieuses sont Ses promesses. Déjà maintenant, nous les possédons nous les serrons dans nos mains. Encore obscurément, «comme au travers du voile», nous voyons!

AUJOURD’HUI

«Aujourd’hui, disait Jésus à l’un des malfaiteurs sur la croix, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis» {Luc. 23). Qu’avait fait cet homme pour entendre une telle parole, une telle promesse? Rien! Ou si: il avait réfléchi. Après avoir injurié Jésus {Marc. 15), une pensée raisonnable avait envahi son coeur: «Notre condamnation est juste; nous recevons ce que nos actions ont mérité.» C’est là le point précis où un Dieu saint veut amener l’homme. Car aucun n’est pur, sans tache, quelle que soit d’ailleurs la gravité de ses fautes. L’homme, par son choix, s’est éloigné de son Créateur; il est condamné à la mort éternelle, à une juste condamnation, à cause de ses péchés. Mais dans sa sollicitude pour sa créature, Dieu a déterminé un chemin, il a prouvé son amour en livrant son Fils à notre place, son Fils, Celui «qui n’avait fait aucun mal»!

TU SERAS AVEC MOI

A l’instar du péager du ch. 18 de Luc, il se serait bien frappé la poitrine, mais il ne le pouvait plus! Il était cloué au bois, subissant la peine infligée par le tribunal des hommes.
Mais à quand le tribunal de Dieu? Dans quelques heures, le jugement des hommes sera consommé. «Un autre me jugera-t-il? Celui qui est à mes côtés, serait-il …le Juste? Le Messie?» La pensée va vite, la réflexion, la foi peut-être? :
«Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne.» Dans ton règne! Là où tu règnes, là où tu juges! Or, est-il écrit, le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion. Il pardonne à celui qui constate sa misère et se repent. Aussi Jésus répond-il au brigand: «Je te le déclare, aujourd’hui tu seras avec moi.»

DANS LE PARADIS

Promesse en l’air? Fiche de consolation? Non. Certitude du croyant, de celui qui est, dès ici-bas, scellé par l’Esprit (Eph. 1. 13), gage de ce pardon. Bonheur de celui qui met sa confiance en un Dieu qui s’annonce comme un Père, à la condition de passer par un intermédiaire, selon ce qul est écrit: «Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui- même.»


Les disciples de Jésus sont terrassés par les mauvaises nouvelles qu’ils viennent d’apprendre – trahison de Judas, départ du Seigneur, reniement de Pierre – et les questions angoissantes se multiplient dans leur esprit. Cependant Jésus… n’est pas encore prêt à leur parler à coeur ouvert; Il doit préparer le terrain d’une autre manière.

TRIPLE PRÉPARATION

Jésus lave les pieds de ses disciples, non pas uniquement par souci de respecter les coutumes juives, mais aussi et surtout pour purifier leur coeur, pour en extirper toute ambition, tout égoïsme, tout orgueil, en les conduisant à s’humilier lorsqu’Il assume à leur place, Lui le Seigneur, le rôle de serviteur.
Ensuite doit s’en aller celui qui, entre les mains du diable, s’est déjà éloigné au delà de tout espoir de récupération, et n’est plus à même d’écouter, de recevoir ou de comprendre les paroles de Jésus. Le Seigneur veut être seul avec ceux que le Père lui a donnés. Judas Iscariot doit sortir dans la nuit.
En troisième lieu, Jésus, avant d’ouvrir son coeur, institue la Sainte-Cène, ce repas si simple et pourtant si profond et si solennel, qui nous rappelle par les signes du pain et de la coupe, ses souffrances, son corps brisé, son sang versé.

SUJETS DE CONSOLATION

C’est ainsi que Jésus aborde le discours que nous trouvons dans les ch. 14 à 16 de l’Evangile de Jean, et qui sera suivi par la prière sacerdotale du ch. 17. Une partie sera prononcée dans la chambre haute, le reste le long du chemin qui contourne les murailles de Jérusalem pour remonter le torrent du Kidron et conduire au jardin de Gethsémané. Troublé en son propre esprit plus que nous ne pourrions l’imaginer, Jésus met le comble à son amour pour les siens: Il pense à leur tristesse. ..
Au ch. 14, Jésus affirme d’abord qu’Il est lui-même un sujet de consolation et de joie pour les disciples. «C’est moi qui suis le Chemin, la Vérité et la Vie! Nul ne vient au Père que par moi» (v. 6). S’Il s’en va, c’est pour aller auprès du Père et leur préparer une place. Son absence ne sera pas définitive, car Il reviendra quand Il aura achevé ce travail de préparation, et prendra les siens pour qu’ils soient désormais et pour toujours avec lui. Jésus est le Sauveur qui suffit à tous égards!
Quoi que ses disciples demandent en son nom au Père, Jésus le fera. Ainsi le Seigneur se présente lui-même aux disciples comme le sujet de consolation par excellence.
Mais sont-ils pleinement rassurés pour autant? Ne se disent-ils pas: « Tout cela est bien réconfortant. Pourtant tu viens de dire que tu vas nous quitter, et que nous ne pourrons te suivre. A quoi bon, alors, trouver notre consolation en toi, si tu n’es plus à notre côté, là où nous pourrions te voir, te toucher, t’entendre, te demander conseil?» Et c’est là, dans ce contexte, que Jésus commence à parler du Saint- Esprit: la promesse de l’Esprit constitue le second grand sujet de consolation du ch. 14, et sera aussi le thème principal de tout le discours.

UNE PROMESSE RÉJOUISSANTE

«Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet. ..» (v.16). Une première question se pose aussitôt: Qui donne ou envoie le Saint- Esprit? (Nous ne voulons pas évoquer ici la grande controverse qui dresse, depuis des siècles, une barrière dogmatique entre les églises catholique romaine et orthodoxe, et qui tourne autour de la légitimité du mot latin Filioque.) Que dit le Seigneur? Dans deux textes, Il déclare que c’est le Père qui donnera l’Esprit, en exauçant la prière du Fils (14: 16, 26). Cependant, deux autres textes, tout aussi clairs, semblent dire le contraire: c’est Jésus qui l’enverra de la part du Père (15: 26; 16: 7)!
Si, comme nous le croyons, Jésus ne se contredit pas, ces affirmations se complètent harmonieusement. Ce qui est clair, alors, c’est que le jour de Pentecôte, agissant ensemble et d’un commun accord, le Père et le Fils ont envoyé l’Esprit qui avait été promis. Toutefois – et c’est cela qui est important -, pour que ces promesses s’accomplissent, il a fallu que Jésus s’en aille comme Il l’avait dit, remonte au ciel et prenne sa place à la droite du Père.
Quelle en est la portée en ce qui nous concerne? Tout simplement ceci: l’événement du jour de Pentecôte, la descente du Saint-Esprit sur l’Eglise, n’est rien moins qu’une démonstration éclatante et définitive que Jésus avait dit vrai: Il est le Fils unique et éternel venu du Père, Il est bel et bien ressuscité d’entre les morts, ayant accompli une oeuvre de rédemption parfaite et agréée par le Père, Il est rentré auprès du Père. Le jour de Pentecôte est avant tout une manifestation de la victoire, de l’autorité suprême, et de la gloire de notre Seigneur Jésus- Christ; il confirme le bien-fondé de notre foi, et doit nous pousser à éclater en louanges et actions de grâces.

QUELQU’UN D’AUTRE

«Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet» (Jean 14 : 16).
Que signifie ce petit mot autre? Deux mots grecs peuvent être traduits par autre: d’abord hétéros, qui signifie d’une catégorie ou d’un genre différent, c’est-à-dire d’une différence qualitative (d’où les mots français hétérogène et hétéroclite, par exemple). Cependant, Jésus utilise non pas ce mot-là, mais l’adjectif: allon: «Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet (allon parakléton).» Ce petit mot allon veut dire autre, mais du même genre, de la même essence. Par conséquent, ce Paraclet (1) que promet Jésus sera quelqu’un qui lui ressemble, dans une ressemblance qui est d’autant plus totale que le même titre de Paraclet est attribué par l’Apôtre Jean à Jésus (1 Jean 2 : 1) !
Voici donc un nouveau sujet de réconfort pour les disciples: Si Jésus s’en va pour être leur Paraclet auprès du Père, ils seront consolés dans la perspective de l’avènement d’un «nouveau» Paraclet. ..voire, ils ne perdront pas au change, bien au contraire, car Celui qui prendra la relève ressemble à Jésus, et Il continuera l’oeuvre que Jésus a commencé d’accomplir. C’est pour cela que le Seigneur peut continuer en substance: «Je ne vous abandonnerai pas – je ne vous laisserai pas orphelins – vous ne serez pas laissés seuls pour vous débrouiller sans mon secours» (v. 18).
Mais Jésus va plus loin encore: «II vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai» (16: 7). Non seulement les disciples ne perdront pas au change, parce que Jésus s’en va et le Saint-Esprit vient, mais cela leur sera avantageux! N’est-ce pas surprenant? Que peut apporter l’Esprit de plus que ce que Jésus a apporté? Que peut-il faire de plus que ce que Jésus a fait? En quoi peut-il être plus précieux – supposer que cette question soit légitime? – En quoi consiste l’avantage?

(à suivre)
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(1) Nous utilisons à dessein Paraclet, car Consolateur n’en donne qu’un sens entre plusieurs.


Jean 3:16
Car Dieu l’Auteur de TON salut
a tellement la grandeur de TON salut
aimé le monde le bénéficiaire du salut
qu’Il a donné le moyen de TON salut
son Fils unique le don pour TON salut
afin que quiconque l’universalité du salut
croit en Lui la condition de TON salut
ne périsse point la conséquence de TON salut
mais qu’il ait l’actualité de TON salut
la vie le but de TON salut
éternelle l’indestructibilité de TON salut



LE CHEMIN

Le christianisme affirme un fait sensationnel: il présente l’homme comme un pécheur, voué à la mort à cause de son péché. Il prétend aussi que l’être humain peut recevoir ici-bas le pardon éternel. Aucune autre religion ne prétend une chose semblable; aucune n’annonce un pardon, un salut dont l’intéressé est absolument certain dès ici-bas.
Quelle est donc cette nouvelle? Quel est ce salut?
Dans le livre de Dieu, la Bible, nous prendrons quelques citations, tirées de l’épître aux Romains. Nous laissons au lecteur le soin de les découvrir.

QU’EST-CE QUE L’HOMME ?

Tout d’abord, nous devons constater la condition de l’homme. L’être humain se présente, d’une manière générale, sous un double aspect. Il est véridique et rnenteur; bon et mauvais; juste et injuste; aimant son ami et le haïssant, ainsi que son prochain. Il a des sentiments de compassion et il ferme son coeur à toute misère. Aucun n’est absolument juste. Conclusion, tous sont pécheurs. Est-ce que l’homme est responsable de son état? Il est ce qu’ont été avant lui ses parents; il en a subi l’influence, ainsi que celle de ses voisins, de ses compatriotes, qu’il ait vécu en brousse ou dans une ville.
«II n’y a point de juste, pas même un seul. Tous les hommes ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. Le salaire du péché, c’est la mort.» C’est ce que dit la Bible; c’est ce que dit Dieu, le Créateur. Qui osera dire le contraire? Nous avons, dans notre langue française, un proverbe qui en dit long: «L’homme est un loup pour l’homme.» Le loup est toujours en guerre contre l’homme. Il est plus acharné que le tigre et la panthère.

OU VA L’HOMME ?

Le résultat de l’injustice, de la méchanceté, du mensonge, c’est la mort éternelle: sort terrible, redoutable. L’homme qui reste dans cette attitude opposée à un Dieu saint, juste, droit, est déjà maintenant condamné. Ainsi le dit la Bible.

NOIR OU BLANC ?

Cependant, Dieu, Créateur de l’être humain, aime sa créature, alors même qu’elle s’est éloignée de Lui. Il présente un chemin pour le salut. Quel est-il? Il a offert une victime pour payer tous les péchés, toutes les injustices, tous les meurtres. Il a donné son Fils unique et bien-aimé comme victime, comme offrande pour tous, petits ou grands, pauvres ou riches, noirs ou blancs; il a donné, dis-je, son Fils pour payer .toute la dette qui nous séparait de LUI.

GRATUITEMENT

Sur la base de ce sacrifice, sur la Croix, un Dieu juste offre le salut à ceux qui, à juste titre, devaient mourir pour leurs fautes. Offre gratuite. Il y a une condition, même deux. Tout d’abord, il faut avoir le profond désir d’être sauvé. On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif! Voici la première condition: il faut se repentir de ses péchés, les confesser devant Dieu, avec le vif désir de ne pas les renouveler.
«Dieu a fait éclater son amour pour nous en ceci: quand nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. Dieu a manifesté sa justice dans le temps présent, faisant voir qu’Il est juste et qu’Il justifie celui qui croit en Jésus.» Voilà ce qui nous amène à la deuxième condition: la foi en Jésus-Christ, la foi au Fils de Dieu, en son sacrifice à notre place; offre généreuse, sans argent, par pure grâce.

SINCÉRITE

A celui qui accepte sincèrement ces conditions, Dieu accorde l’assurance présente de la vie éternelle. Il accorde à l’homme la satisfaction de se savoir pardonné. ..
Expliquer cela? Non, c’est un acte de Dieu. Il faut se soumettre à ce que Dieu demande. Voici ce que dit la Bible:
«Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ.»
Dieu donne la paix dans le coeur de celui qui se repent et croit.




L’opinion d’un philosophe sur la Bible

«C’est le livre qui a séché le plus de larmes,
éclairé le plus de consciences,
apaisé le plus de remords
régénéré le plus de caractères»
Charles Secrétan




Un chrétien ayant à coeur le salut des pécheurs, consacrait ses vacances à répandre l’Evangile en distribuant des traités. Dans ce but, il avait choisi comme champ d’activité, un bateau faisant le service de la rivière Clyde, en Ecosse. Comme il tendait une brochure à l’un des voyageurs, ce dernier lui fit observer que ses efforts n’avaient que fort peu de succès en perspective. «Je ne méprise nullement ce genre de travail», ajouta-t-il, «j’en ai fait autant dans ma jeunesse étant moi-même un croyant, mais je n’ai jamais récolté le moindre fruit.» Le colporteur fut un peu interloqué de cette remarque, mais le souvenir de sa propre conversion dissipa bien vite cette impression. Elle était due, en effet:, à la lecture d’un traité reçu dans la rue, lorsqu’il avait douze ans. Par une froide soirée d’hiver, le jeune garçon passait devant une salle de mission, lorsqu’un inconnu l’arrêta et lui tendit un traité tout en l’invitant à entrer pour écouter l’Evangile. Il accepta et entendit là des paroles qui réveillèrent sa conscience, l’amenant à penser à l’éternité et à son état de péché devant Dieu. Rentré chez lui, dans un grand travail d’âme, il lut le traité et trouva la paix.

Le colporteur raconta ces détails au voyageur qui témoigna un vif intérêt à l’ouïe de ce récit. «Puis-je vous demander où cet émouvant épisode s’est passé?» Lorsqu’il connut le nom de la rue, la maison et la date précise, ses yeux se remplirent de larmes et s’emparant de la main de son interlocuteur, il lui dit avec une profonde émotion: «Je me souviens parfaitement du jeune garçon aux yeux brillants, que j’engageai à entrer, ce soir-là, dans la salle des missions; car c’est à moi qu’avait été confiée, pendant plusieurs soirées, la tâche d’inviter les passants et de leur remettre des traités. J’étais alors tout jeune converti et, comme je ne voyais aucun fruit de mon service, je finis par l’abandonner. Il y a vingt ans de cela, et Dieu me montra, et Dieu me montre aujourd’hui que mon service pour Lui n’a pas été vain. S’Il me conserve en vie jusqu’à mon retour en ville, je reprendrai, avec son aide, le travail qu’Il m’avait confié, travail que par infidélité et manque de foi, je n’avais pas jugé digne d’être accompli.»

L’intervalle de vingt ans était perdu pour toujours. Bientôt l’occasion de servir le Seigneur prendra fin pour nous aussi. «Ne nous laissons pas en faisant le bien, car, au temps propre, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas.» (Gal 6.9)

Extrait du livre «Jusqu’à Lui» avec la permission du Dépôt de livres et de traités chrétiens, Vevey.


Il s’agit d’un sujet de la plus grande importance, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, nous souffrons de la pauvreté spirituelle de l’Eglise de Jésus-Christ en général, et de nos assemblées et communautés locales en particulier; nous savons que nous sommes bien en deçà des possibilités que nous réserve le Seigneur, et nous désirons connaître une vie chrétienne plus authentique, victorieuse et fructueuse pour sa gloire.

Puis, conscients de ces lacunes, bon nombre de chrétiens prient pour un réveil. Que cherchent-ils, en fait? Certains de nos frères nous encouragent à demander des signes spectaculaires – un «baptême» du ou dans le Saint-Esprit, le parler en langues. – Ont-ils raison? Est-ce à cet endroit que la Parole de Dieu met le poids de son enseignement? Que dit, en particulier, le Seigneur Jésus lui-même à ce propos? Car Il a parlé, en effet, de l’Esprit-Saint, en y attachant une grande importance. Par exemple, la promesse de l’Esprit constitue le thème principal du discours de la chambre haute, prononcé par le Seigneur quelques heures avant sa mort. Sur le point de quitter les siens, Jésus ne parlera pas à la légère, mais s’attachera aux choses les plus importantes.

Enfin, ne devons-nous pas commencer notre enquête en nous mettant à l’écoute du Seigneur? Car c’est Jésus qui parle, lui qui est LA VÉRITÉ, cette Vérité d’origine céleste, unique, absolue, éternelle. Par conséquent, lorsqu’Il parle, ses affirmations doivent être prises pour normatives, déterminantes. Ce qu’Il souligne doit être considéré comme important; ce à quoi Il fait une allusion passagère ou qu’Il passe sous silence le sera moins. C’est donc là point de départ logique d’une étude sur le Saint-Esprit, quitte à examiner ensuite l’enseignement définitif des épîtres, pour enfin chercher à comprendre le sens et la portée des incidents qui nous sont racontés dans le Livre des Actes. Celui qui essaie d’ériger une doctrine du Saint-Esprit à partir du seul Livre des Actes, sans tenir compte d’abord de l’enseignement du Seigneur et des Apôtres. s’en va à l’aventure. ..

PLAN DE TRAVAIL

Lire attentivement Jean ch. 13 à 17, et en particulier 14, 16-26; 15, 26- 27; 16, 5-15.

Sans pouvoir épuiser la richesse de ces textes, nous procéderons, dans la mesure du possible, par groupes de trois: les trois chocs terribles du ch. 13; la triple préparation entreprise par le Seigneur avant qu’Il puisse ouvrir son coeur aux disciples; les trois prépositions de 14, 16-17; et en particulier les trois noms que Jésus donne à l’Esprit promis -Paraclet, Esprit de la Vérité, Esprit-Saint.

LES TROIS CHOCS

Essayons de nous mettre dans la peau des douze disciples, et de vivre avec eux les instants dramatiques de cette nuit qui commence dans la chambre haute. La victoire et le royaume ne sont-ils pas à portée de main? Ils sont à Jérusalem et jouent déjà des coudes pour s’assurer la place privilégiée que chacun croit mériter. Manifestement, ils ne partagent pas les préoccupations du Maître, ne sont pas disposés à l’écouter, à comprendre ou à assimiler les termes du testament qu’Il est sur le point de leur laisser. C’est pour cela que Jésus doit appliquer d’abord un «traitement de choc».

Quel moment d’angoissante désillusion pour eux! Sur son appel, ils ont tout quitté pour suivre ce jeune rabbin, Jésus; ils ont découvert, éclairés par le Saint-Esprit, qu’Il est infiniment plus qu’un simple homme, Il est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Ils ont lié leur sort au sien pour le meilleur ou le pire. ..et dans cette chambre haute, ils découvrent que c’est apparemment pour le pire! Jésus leur fait des annonces pour le moins inattendues.

En premier lieu, Il dévoile la présence d’un traître parmi eux (13, 21- 30). Et les disciples de se regarder les uns les autres, effarés, en se demandant lequel d’entre eux saurait descendre assez bas pour livrer leur Maître bien-aimé!

Puis Jésus leur fait une déclaration encore plus bouleversante: Il annonce son départ (13, 33). Non seulement Il s’en va, mais eux ne pourront le suivre. En un instant, leurs espoirs s’écroulent comme un château de cartes: ils ont tout quitté pour le suivre, et voilà que le Maître les abandonne – du moins le croient-ils.

Simon-Pierre proteste, lui, le plus fort, le plus zélé, le plus fidèle, chef et porte-parole des disciples: Il ira jusqu’à la mort avec le Seigneur. Et Jésus de répondre: «En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois» (13, 38). N’y a-t-il pas là l’intimation d’un désastre très proche? Pour que Pierre renie son Maître, il faut que l’épreuve soit de taille, qu’il soit placé dans une situation inextricable. Et qu’en sera-t-il, alors, des autres disciples?

Pourquoi le Seigneur use-t-il d’une si brutale franchise, sinon précisément pour que tombe toute illusion de devant leurs yeux? Les disciples doivent sombrer dans le désespoir, perdre toute confiance en eux- mêmes, être délivrés de leur ambition charnelle et égoïste, avant que le Seigneur ne puisse leur ouvrir son coeur et partager avec eux des vérités précieuses jusqu’alors cachées.

A la lumière de ces chocs, il nous est plus facile de comprendre ou de deviner les questions que posent les disciples, soit ouvertement, soit dans le secret de leur coeur: «Seigneur, où vas-tu? Pourquoi t’en vas- tu? Est-ce pour un moment, ou pour de bon? Quand reviendras-tu? Pourquoi ne pourrons-nous te suivre?» Et puis, la question sans doute la plus angoissante: «Que deviendrons-nous pendant ton absence? Qu’allons-nous faire?» Ayant senti le désespoir qui tenaille le coeur des disciples, et ayant compris les raisons de leur perplexité, nous saurons mieux apprécier les trésors inestimables de ce merveilleux discours de la chambre haute, de ces paroles de consolation que le Sauveur a prononcées devant les siens juste avant de mourir.


(à suivre)