PROMESSES

Maurice Prohin habite Nîmes, dans le sud de la France. Il est retraité et s’occupe de l’édition et de la mise en page de plusieurs revues chrétiennes. Il est également actif dans son église locale.

Évoquer la notion de délai dans le processus difficile du pardon peut sembler secondaire. Il n’en est rien comme nous allons le voir à la lumière de la parole de Dieu. Nous allons voir combien il est important de distinguer entre le pardon proprement dit et l’octroi du pardon.

Comment la question est-elle réglée par Dieu ? Déjà dans l’A.T., Dieu est appelé « un Dieu de pardons » (Néh 9.17). Dès le début de l’histoire de l’homme, l’Éternel, par la mort d’animaux dont la peau recouvre Adam et Ève, montre sa volonté de pardonner le péché et cela, sans aucun délai. Par contre, le bénéfice de cette disposition divine n’est acquis qu’à ceux qui se reconnaissent coupables devant Lui.

David l’avait parfaitement compris lorsqu’il dit : « Je t’ai fait connaître mon péché et je n’ai pas couvert mon iniquité ; j’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel ; et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché » (Ps 32.5).

Le cycle divin est donc :

– « provision de pardon »
– offense
– confession
– pardon reçu.

Dieu, pour ainsi dire, a si peu mis de délai à son pardon que nous trouvons la provision disponible à l’instant qui suit notre faute !

Le chrétien est invité à imiter Dieu (Éph 5.1). À l’image de son Père, il est exhorté à pardonner comme Dieu en Christ l’a pardonné (Éph 4.32). Jésus, dans les Évangiles, ne semble pas supposer un délai entre la faute d’autrui et le pardon accordé dans le cœur.

Comment réaliser un tel programme ? C’est bien là la pierre de touche de notre état spirituel : plus nous vivrons dans la communion avec Jésus, plus nous serons à même de « vivre » ce pardon intérieur et cela, dès l’offense ressentie.

Même s’il s’agit d’un cas exceptionnel, l’exemple d’Étienne nous aide à comprendre cette attitude. C’est au moment même où ses détracteurs pleins de haine le mettaient à mort, qu’il implore Dieu de ne pas leur imputer ce péché.

Soyons cependant persuadés que seule la grâce divine peut nous aider, selon notre mesure de foi, à mettre en pratique l’enseignement biblique : pardonner sans délai !


Josée et Odon Mubilanzila sont déjà connus de nos lecteurs. Un article de leur part a paru dans le no 144 sur le « bonheur de vivre en harmonie ». Ils sont mariés depuis 24 ans et ont 3 enfants. Ils sont, entre autres, conseillers conjugaux et animent des séminaires et des conférences destinés à des couples mariés et fiancés. Plusieurs ouvrages sont dus à leur plume.

Demander pardon ou pardonner est un acte d’humilité de portée significative qui caractérise la relation humaine et particulièrement l’amour ; c’est un privilège de la race humaine.

Dans un couple en difficulté ou en conflit, la réconciliation est bien sûr recommandée ; mais elle est inconcevable en dehors du pardon, qui seul est capable de faire découvrir le mystère de l’amour de Dieu aux conjoints tout comme sa grandeur.

En effet, lorsque nous pardonnons, réalisant l’immensité incommensurable de l’amour et de la miséricorde divines, nous pouvons prétendre aimer réellement comme Dieu nous aime. Ainsi, aimer c’est aussi pardonner. La Bible ne nous dit-elle pas dans 1 Cor 13.7 que « l’amour pardonne tout », « supporte tout » ?

Le fondement biblique du pardon dans la relation humaine et, partant, dans le couple, repose sur :

– le besoin de réconciliation et d’unité (Mat 5.23-24 ; 12.25) ;
– le besoin d’harmonie (Amos 3.3) ;
– la communion fraternelle (Ps 133) ;
– la compassion pour les autres (Rom 15.1).

Le pardon entre époux est inconditionnel, à l’exemple de Jésus-Christ qui a pardonné à ceux qui l’ont offensé, injurié, battu et mis à mort. C’est ainsi que chaque fois que nous demandons pardon à Dieu, il nous pardonne et oublie. C’est la même attitude qu’il nous recommande d’adopter envers notre conjoint. Réfléchissons à ce que veut dire dans une relation de couple ces deux déclarations du Seigneur : « Pardonne nos offenses comme nous aussi pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Mat 6.12) ; et « Si donc tu présentes ton offrande à l’autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel et va d’abord te réconcilier avec ton frère, puis viens présenter ton offrande » (Mat 5.23-24).

Appelés à se pardonner réellement1, chaque époux se conformera à la recommandation de Jésus-Christ : « Si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes » (Mat 6.15).

Ceci explique, si besoin en était, pourquoi le pardon est indissociable de l’amour et de l’harmonie. Expression de l’amour, le pardon dans la relation humaine ou conjugale est important parce qu’il libère de l’amertume, de la haine, de la tension — bref de tous sentiments contraires à l’amour.

Cet exercice est rendu souvent plus difficile entre époux lorsqu’ils ont une maturité spirituelle différente ou encore lorsque l’un des deux se place très haut sur son piédestal, se croyant sans défaut et considérant l’autre comme pécheur ou charnel. Le pardon appelle l’humilité qui, elle, place les deux conjoints sur un pied d’égalité. Jacques 4.6 ne nous met-il pas en garde judicieusement : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » ? Demander ou accorder le pardon est une expression de la crainte de Dieu et une attitude d’humilité de la part de l’homme qui démontre qu’il s’engage à ne plus revenir sur la même faute. Ainsi, le conjoint fautif, demandant pardon, ne cherchera pas à s’expliquer pour avoir raison. Son attitude et son engagement positif, conjugués à la grâce divine, l’aideront à tout mettre en œuvre pour ne pas récidiver.

Voilà pourquoi le pardon consécutif à une faute sans cesse répétée peut se vider de son sens et semer le doute auprès de l’offensé quant à la sincérité de l’offenseur.

Le manque de pardon entraîne beaucoup de conséquences, tant dans la relation humaine que conjugale au nombre desquelles : les blessures intérieures, le mépris, le manque de considération pour l’autre etc. Votre conjoint étant votre alter ego, il y a lieu de le considérer à sa juste valeur et de lui rendre toute la considération qu’il mérite pour le mettre véritablement à sa place. Autrement, des conséquences fâcheuses risquent d’altérer la relation conjugale au point de rendre les conjoints méfiants.

Et pourtant, le couple est appelé à vivre dans la confiance et dans la transparence totale comme deux vases communicants afin d’éliminer toute zone d’ombre.

Pardonner sans restriction ne peut être qu’un don divin, conséquence d’une attitude de crainte de Dieu. Autrement, des fautes considérées graves, dépassant nos limites humaines, resteraient impardonnées. Point n’est besoin de dire qu’il est important de demander ce don à Dieu pour une vie de couple harmonieuse.

L’amour qui pardonne et supporte tout, a comme dynamique le pardon. Le pardon passe par la vérité et la vérité, c’est Jésus-Christ (Jean 14.6), parce que c’est lui qui donne la vie et la joie au couple même lorsque le vin vient à manquer, comme ce fut le cas aux noces de Cana.

Pour réussir à se pardonner pleinement, il nous faut renoncer à l’aveuglement, à l’orgueil, au manque d’humilité, au refus de voir ses propres faiblesses qui constituent un poison pour le couple et une dénégation de l’amour. Plaise au Seigneur de nous accorder cette grâce. Que le Seigneur vous bénisse et exauce le désir de votre cœur !

1Il faut parfois au contraire régler le point avant que le pardon soit vraiment effectif (n.d.l.r.)


Mon enfance

Je m’appelle Jean-François et je viens du Jura suisse. J’ai reçu une éducation catholique et j’étais un enfant plutôt difficile et très vif. J’aimais les bagarres et la boxe. Mes parents, qui avaient un commerce, ont perdu des clients à cause de moi. Mon village était, pour la région et même pour les grandes villes, une plaque tournante de la drogue. A treize ans déjà, j’ai touché au joint et à l’alcool. A quatorze ans, j’ai été exclu du catéchisme par l’abbé qui, suite à une remarque pointue de ma part sur son cours sur la sexualité où il était sensé ne rien connaître puisqu’il avait fait vœu de chasteté, m’a envoyé son poing dans la figure. Un « uppercut » en retour l’a envoyé au tapis. Ayant des dispositions pour la guitare et la trompette, j’ai fait partie d’un groupe rock où la drogue et l’alcool étaient au rendez-vous des copains.

A seize ans, j’ai quitté la maison pour faire, en ville, un apprentissage de facteur des postes. Là, j’ai consommé toujours plus de drogue dite douce, et j’ai même touché aux drogues dures. J’avais besoin d’argent pour ma consommation personnelle et je suis devenu un dealer.

J’ai été envoyé pour mon travail à Genève où j’ai étendu mes activités en ravitaillant jusqu’aux prostituées. Le milieu m’avait repéré à son profit et me couvrait contre la dénonciation et la police-police que néanmoins j’ai eu aux trousses plus d’une fois, notamment sur le pont du Mont-Blanc.

Face à la mort

Je suis descendu à Nîmes et à Marseille, mais là, les choses ont mal tourné. J’ai vu un autre dealer se faire poignarder devant moi et tomber mort à mes côtés. « On va te faire la peau », m’a-t-on crié. Les couteaux sont sortis, et dans la bagarre un coup m’a été porté sans trop de gravité. Mais, suite à cette affaire, je me suis retrouvé en prison. Jamais je n’oublierai ce moment où la porte de la cellule s’est fermée derrière moi. Je peux dire que face à la mort, on a fini de crâner. J’ai dit intérieurement : « Dieu, si tu existes, tu peux me sauver ». La nuit, je faisais des cauchemars ; je voyais toujours un couteau levé sur moi et je me réveillais en criant : « Dieu, si tu existes, tu peux me sauver ».

Un livre percutant

Ma vie ne changeait pas pour autant. Un collègue de travail m’avait donné un évangile de Jean et, moi, qui ne lisais que des bandes dessinées, me mis à le lire dans le train.

C’était comme un miroir dans lequel je me voyais tel que j’étais. J’étais tellement captivé que le contrôleur a dû m’arracher à ma lecture pour me faire changer de train. Mais ce que je venais surtout d’apprendre, c’est que je devais changer mon train de vie !

Un jour j’ai ouvert une Bible qu’on m’avait donnée. Je l’ai ouverte au hasard et suis tombé sur un texte qui m’a bouleversé : « Il faut que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme » (1 Tim 3.2). Un évêque marié ! Mon éducation catholique ne pouvait pas supporter cela. Je me suis dit : « On m’a refilé une fausse Bible ». Je suis allé directement à la Maison de la Bible pour contrôler toutes les bibles dont ils disposaient. J’ai pu constater que toutes les bibles, fussent-elles catholiques, disaient la même chose.

Remise en question

J’en ai conclu qu’on m’avait trompé et que je devais tout remettre en question : ma vie, et ce que mon église m’avait caché ou mal enseigné. C’est en lisant la Bible que j’ai compris ce que Jésus-Christ avait fait pour moi à la croix . J’ai éprouvé du dégoût pour moi-même. J’ai compris tout le mal que j’avais fait, je me suis repenti de mes péchés, et j’ai cru à Celui qui, par amour pour moi, s’était laissé condamner à ma place.

Un choix difficile

Ce même soir, je devais amener du hasch à une psychologue et à son mari. Je leur ai témoigné de ma repentance, de ma délivrance de la drogue, car j’y croyais, et je venais de m’en débarrasser en la jetant dans les égouts. Ils m’ont dit : « Mais tu deviens complètement fou ! » Mais maintenant, c’est cette femme qui me parle de ses problèmes, et c’est moi qui suis devenu son psychologue. Le jour même où j’ai été traité de fou, j’ai téléphoné à ma fiancée pour lui dire ce que je venais de vivre avec Dieu. Elle m’a dit au bout du fil : « Tu choisis Dieu ou moi ». Ce fut une lutte terrible ; j’ai eu la force de lui répondre que Dieu serait toujours avant elle, mais que c’était lui, Dieu, qui me donnerait l’amour pour l’aimer comme elle devrait l’être. Et Dieu fait si bien les choses qu’elle aussi s’est repentie et s’est convertie au Seigneur quelque temps après.

Epilogue

Aujourd’hui, Mylène est mon épouse et nous sommes les heureux parents d’un petit Marc. Il faut savoir que la plus grande drogue, c’est le « milieu » de la drogue, qui relance tous ceux qui veulent en sortir.

Par notre témoignage, d’autres toxicomanes et mauvais compagnons d’autrefois se sont tournés vers le Sauveur et ont été arrachés à cet enfer par la puissance du Dieu de la Bible.


« Ainsi donc, frères, nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus, accès que Jésus a inauguré pour nous comme un chemin nouveau et vivant au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair ; et (nous avons) un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu. Approchons-nous donc d’un coeur sincère, avec une foi pleine et entière, le coeur purifié d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’une eau pure. » Héb 10.19-22

L’auteur de l’épître aux Hébreux utilise beaucoup d’images et de faits de la vie du peuple d’Israël afin de nous montrer combien plus excellente est la réalité dans laquelle la mort du Seigneur nous introduit.

Dans cette lettre, le peuple de Dieu est vu comme un peuple de voyageurs délivré de la main de l’ennemi et en route pour la patrie céleste. Néanmoins, sur ce chemin, nous sommes invités à nous approcher.

En tant que croyants, nous sommes invités à entrer avec pleine liberté dans le sanctuaire de Dieu, dans sa maison. Il ne s’agit pas dans ces versets du temple, mais bien du tabernacle dans le désert.

Cette entrée est possible premièrement à cause du sang du Seigneur Jésus qui a coulé à la croix. Deuxièmement, cet accès est ouvert, car il a déjà été parcouru par Celui qui conduit son peuple au travers du désert. Ce n’est pas quelqu’un qui nous indique seulement le chemin… mais une personne qui a inauguré ce chemin nouveau (qui n’existait pas auparavant) et vivant (car tous ceux qui le parcourent ont la vie pour l’éternité). Troisièmement, cette voie passe au travers du voile du tabernacle, qui nous parle de l’humanité de Jésus, lui qui a été la manifestation parfaite de Dieu. Et quatrièmement, le Seigneur Jésus nous est un souverain sacrificateur dans la présence de Dieu. Il sait ce qui lui convient et il nous aide à nous comporter de la bonne manière et à présenter un service digne de la personne de notre Dieu et Père.

Ayant donc considéré ces quatre raisons, n’avons-nous pas hâte d’entrer avec pleine liberté ? Lorsque nous arrivons dans sa présence, notre Dieu et Père nous accueille ; il a de la joie de nous avoir autour de lui. Alors nous lui racontons toutes les merveilles que les yeux de notre foi ont discernées dans la vie et la mort de notre Seigneur, le bien-aimé du Père et notre bien-aimé. Ainsi la joie est parfaite et nous nous sentons vraiment à la maison.


Jésus et son temps

Les Juifs du temps de Jésus croyaient que Dieu existait et affichaient un respect très ostensible de la Loi de Moïse, que ce soit dans la distinction soigneuse du pur et de l’impur, du permis et du blâmable ou dans les rites prescrits tels que les fêtes ou les sacrifices offerts au Temple. Les parents de Jésus ont respecté scrupuleusement les divers préceptes de leur religion. Les Juifs étaient prêts à passer pour des gens bizarre dans l’Antiquité gréco-romaine, par fidélité envers leur Dieu, selon les instructions de leurs docteurs de la Loi et par solidarité envers leur peuple, leur famille et leur village. Cette attitude noble et courageuse, nous la retrouvons souvent aujourd’hui chez les musulmans, qui acceptent d’être montrés du doigt ou jugés par des Occidentaux égoïstes et irréligieux, dans la crainte d’un Dieu qui est plus grand que Voltaire ou que Marx.

Mais les Juifs du temps de Jésus avaient aussi besoin du salut, du pardon de Dieu et de la Bonne Nouvelle de la justification par la foi. Même les plus pieux d’entre eux ont dû accepter de "naître de nouveau" selon les paroles de Jésus à Nicodème. Ils ont dû reconnaître que les bonnes oeuvres de leur religion n’étaient pas suffisantes pour satisfaire la Sainteté de Dieu. Ils ont dû faire confiance à Jésus de Nazareth qui disait des choses nouvelles, qui réclamait une reconnaissance exclusive, qui les obligeait à remettre en cause toutes leurs certitudes, leurs espérances et leur conception du monde et de Dieu. Rude tâche pour les Apôtres, qui devaient lutter contre leur propre éducation pour prêcher au nom du Fils de Dieu un Evangile que leurs glorieux aïeux n’avaient pas connu, qui devaient convaincre des hommes plus savants et plus pieux qu’eux de vérités qu’ils n’avaient pas apprises à l’écoute de l’Ancien Testament et qui devaient promettre un salut gratuit dans un monde où tout se méritait! Sans compter le scandale de la Croix, cet échec apparent de la mission du Roi des Juifs, cette preuve que l’élite du peuple n’avait pas suivi Jésus, cette menace de persécutions et de souffrances pour tous ceux qui embrasseraient la nouvelle foi.

Passé et présent : mêmes réactions à l’égard de l’Evangile

De même tous ceux qui ont essayé de parler de Jésus et de la grâce à des musulmans pourront vous dire que les résistances sont nombreuses, que beaucoup de personnes intéressées finissent par se décourager et que chaque nouveau chrétien et chaque nouvelle Eglise sont un miracle de Dieu! On vous dira aussi que les musulmans tendent à confondre foi et citoyenneté dans les états où ils sont majoritaires et à empêcher la propagation de l’Evangile en expulsant les missionnaires et en harcelant les nouveaux chrétiens. Ceux qui connaissent un peu l’histoire de la France qui se disait fille aînée de l’Eglise, le nombre et l’horreur des exactions commises contre les adeptes de la « Religion Prétendue Réformée » ou les pressions que l’Europe contemporaine exerce sur les minorités chrétiennes, ne trouveront là rien d’anormal et comprendront que le message libérateur du pardon de Dieu n’est jamais le bienvenu dans un monde soumis à l’influence de Satan. La partie musulmane de ce monde n’est ni plus ni moins hostile à l’Evangile que le monde où Jésus a donné sa vie pour faire éclater son amour.

L’Evangile annoncé hier

Depuis que l’islam a submergé le sud et l’est du bassin méditerranéen, des hommes ont accepté de donner leur vie à leur tour pour faire éclater l’amour du Christ. L’un des plus remarquables fut Ramon Lull, qui fit traduire le Coran en latin avant de mourir des suites d’une lapidation en Algérie. Sa passion : discuter avec les savants musulmans un peu comme l’apôtre Paul à l’Aréopage. D’autres ont manifesté l’amour en rachetant les captifs des pirates barbaresques. Mais c’est au lendemain de la conquête de l’Algérie par la France que l’Evangile pourra pénétrer réellement à l’intérieur du Maghreb, puis sortir de la torpeur au Proche-Orient. Parmi d’autres missionnaires, les pionniers évangéliques de la North Africa Mission (aujourd’hui Arab World Ministries) inaugurent vers 1880 en Kabylie, à l’est d’Alger, un ministère fécond dont on peut voir depuis 1982 – soit après un siècle de semailles – des fruits étonnants: des églises nombreuses, vivantes, glorifiant le Seigneur en langue berbère sans craindre les attaques de la presse, la menace des islamistes ou l’hostilité du gouvernement. Dans l’intervalle, des stations missionnaires ont été ouvertes de l’Egypte à la Mauritanie, avec des moyens si faibles que l’on doit en attribuer le rayonnement à la grâce de Dieu. Les gouvernements coloniaux n’ont jamais cessé d’entraver l’oeuvre missionnaire, les remous indépendantistes ont entraîné des expulsions, des réquisitions d’hôpitaux, des interdictions administratives… mais à chaque époque l’Esprit de Dieu a manifesté son pouvoir pour ouvrir les portes, pour conduire les captifs vers la liberté et pour fortifier les persécutés.

L’Évangile annoncé aujourd’hui

Aujourd’hui, il ne reste pratiquement plus de dispensaires, on peut difficilement parler de stations missionnaires dans ces pays, mais le monde a changé. Au lendemain de l’Indépendance algérienne, les premières équipes de ce qui allait devenir Opération Mobilisation ont distribué dans tout le Maghreb des invitations à suivre des cours bibliques par correspondance et les missionnaires ont pu pendant quelques années tenir des stands de livres lors des Foires internationales de Tunis et d’Alger. Aujourd’hui, la radio et la télévision par satellite font pénétrer l’Evangile dans tous les foyers et la communication par le courrier électronique et les sites Internet rapprochent les évangélistes de leurs auditoires avec des possibilités d’adapter le message et de répondre aux questions qui, auparavant, auraient nécessité le concours de milliers de missionnaires. Bien sûr, les mêmes médias donnent aussi de l’Occident supposé "chrétien" une image pitoyable qui constitue un nouvel obstacle que l’Esprit de Dieu doit vaincre dans les coeurs. D’autre part, le témoignage des chrétiens indigènes dans chaque pays, chaque région, chaque ethnie complète efficacement les moyens venant de l’étranger. Il ne s’agit pas d’opposer les uns aux autres, Dieu dans Sa sagesse a voulu utiliser les uns et les autres pour faire éclater l’amour de Jésus.

Mais ce n’est là qu’une facette de la victoire de l’Esprit! Les migrations de travailleurs et de réfugiés ont éparpillé les musulmans dans le monde entier. Certains considèrent ces immigrés comme des menaces d’islamisation, mais la grâce de Dieu a permis que des millions de musulmans se retrouvent ainsi dans des pays où la liberté individuelle est plus grande, l’habitude d’échanger les idées et de lire plus généralisée et la solidarité familiale – qui peut s’apparenter à une tutelle – plus lâche, même pour les femmes ou les jeunes filles. Là où l’Eglise brûle de servir son Maître, l’Esprit de Dieu sauve des âmes, appelle d’anciens musulmans à prêcher l’Evangile et travaille à fortifier l’unité authentique entre croyants, celle qui découle de la foi personnelle en Jésus-Christ .

Quelques pistes pour annoncer Christ aux musulmans

– Les respecter comme Jésus et les Apôtres ont respecté leurs contemporains, en acceptant qu’ils puissent être pieux et profondément honnêtes tout en étant très différents de nous ; cesser de considérer l’islam comme une barrière infranchissable.
– Ne pas leur parler de Jésus comme si nous étions seuls en face d’un ennemi: le Saint Esprit est à nos côtés pour interpeller ceux que Dieu aime et veut sauver!
– Exprimer dans la prière notre dépendance et notre espérance avant toute parole, utiliser des mots simples pour exprimer ce que Dieu a fait.
– Témoigner par notre attitude et notre ton que nous sommes convaincus d’être des pécheurs pardonnés.
– Manifester avec nos faibles moyens l’immense compassion de Jésus à l’égard de ceux qui souffrent ou sont victimes d’injustices.
– Montrer par nos paroles et par nos actes que nous croyons à la Parole de Dieu, que nous y trouvons les promesses de Dieu et la nourriture de notre foi. Présenter dès que possible – mais en toute sagesse – notre église à ce croyant dont les rites sont en général publics et collectifs.

Voilà quelques pistes pour approcher ces hommes et ces femmes qui comptent pour Dieu! C’est Lui qui veut les gagner, et Il veut les gagner pour leur salut et pour sa gloire: nous ne sommes que des serviteurs, des facilitateurs, des frères en humanité avant de devenir des frères en l’amour du Christ.

A la rencontre des musulmans

Il existe encore aujourd’hui des musulmans qui n’ont jamais entendu parler de Jésus. Les obstacles sont souvent l’éloignement ou les difficultés d’accès, la langue et les préjugés de part et d’autre, parmi lesquels la politique et la religion jouent un grand rôle. Il y a des immigrés isolés ou reclus dans nos pays, il y a des pays très hostiles au christianisme comme l’Arabie Saoudite… et il y a tous ces pays au nord de l’Iran, l’Asie Centrale musulmane où il y a peu de chrétiens et beaucoup de réflexes identitaires. Les oeuvres chrétiennes n’ont pas assez d’hommes ni assez d’argent pour atteindre tous ces groupes, mais Dieu est riche et illimité. Il y a aussi les millions de musulmans d’Asie, de la Chine à l’Australie, qui ne parlent pas l’arabe, ne vont pas librement sur Internet et n’ont que peu de chances de rencontrer un jour un témoin du Christ!

Prions le Maître d’envoyer des ouvriers dans sa moisson et osons présenter ce défi à nos Eglises pour l’amour de Jésus en leur parlant du monde sans Dieu qui se meurt, comme à l’époque des premières missions… sans oublier ce que nous pouvons faire nous-mêmes ici et maintenant!


Mehdi et Malika

« Portez les regards sur le rocher d’où vous avez été taillés,
sur le creux de la fosse d’où vous avez été tirés »

(Esaïe 51.1)

Après 36 ans de vie chrétienne pour l’un et 30 ans pour l’autre, Mehdi et Malika reconnaissent et témoignent de la grâce et de la fidélité de Dieu à leur égard.

Tous deux sont originaires de familles algériennes et musulmanes. Ils vivent en France depuis de nombreuses années et sont parents de quatre enfants.

Tous deux vivaient dans des familles unies et sans histoires et pratiquaient sincèrement et sérieusement la religion de leurs parents. Ils n’avaient aucune raison de rechercher autre chose, encore moins le christianisme dont ils n’avaient qu’une connaissance très floue à travers la religion catholique (ainsi la Trinité se résumait à Dieu, Marie et le petit Jésus).

C’est donc dans ce confort familial que Dieu est venu bouleverser leur existence.

Une invitation à une réunion de jeunes conduisit Mehdi à une étude biblique. Après la surprise, la curiosité prit le dessus. Voulant en savoir davantage, Mehdi participa à ces réunions pendant six mois. Durant cette période la curiosité naturelle fit place à un intérêt réel pour la Parole de Dieu. Il découvrit ainsi le Dieu de la Bible et son amour à travers l’étude de l’Evangile de Jean.

C’est curieusement après avoir ouvert son coeur au Seigneur et reçu son pardon que les difficultés de toutes sortes ont surgi. Sa conversion a été ressentie par les siens comme une trahison, un reniement de ses racines, de sa culture, de sa religion et une honte pour sa famille. Le contexte familial s’est dégradé à un point tel que Mehdi a été dans l’obligation de quitter le domicile familial. Cette séparation a été douloureuse aussi bien pour Mehdi que pour ses parents. Une déchirure pour Mehdi qui jamais n’aurait imaginé se séparer des siens de cette manière!

Mais Dieu est bon avec ceux qui l’honorent et à son tour, Il honore la foi de son enfant.

Béni soit Dieu, qui a gardé, fortifié, instruit et formé Mehdi pour la suite de sa marche chrétienne, à travers le ministère fidèle et courageux d’un couple de missionnaires.

C’est dans ce contexte tumultueux que Mehdi fit la connaissance d’une jeune fille dans l’entreprise où ils travaillaient tous deux. Après lui avoir rendu témoignage, il la met en contact avec ses amis missionnaires, puis il part en formation dans une école biblique, car il est convaincu que Dieu l’appelle à un ministère à plein temps. C’est pendant son absence que Malika donne sa vie au Seigneur. Au retour de Mehdi, ils se marient et repartent pour l’école biblique, cette fois à deux.

Le mariage de Mehdi avec une jeune Algérienne, puis la naissance de leurs enfants, permettent le rétablissement des relations avec leurs familles. Mehdi et Malika n’ont jamais renoncé à aimer leurs familles et à prier pour elles. Avec le temps, leur position ferme de témoins et de parents chrétiens a été reconnue et non seulement acceptée, mais respectée.

En 1977, Dieu concrétise son appel au ministère. Mehdi et Malika sont engagés par l’oeuvre missionnaire pour renforcer l’équipe en place. Ils s’occupent des enfants et visitent leurs familles. Ils reçoivent aussi des adolescents et de jeunes adultes dont certains doivent s’éloigner de leurs foyers pour vivre leur foi .

Après le décès du responsable de l’équipe en 1979, ils assumeront la pleine responsabilité du travail d’évangélisation des familles nord-africaines pendant 13 ans. Actuellement Mehdi et Malika ont retrouvé leurs professions séculières, mais sont bien engagés dans l’oeuvre de Dieu à travers leur église locale et la mission MENA, poursuivant inlassablement leur témoignage en faveur des musulmans en France. Celui qui les a appelés est fidèle, c’est lui qui l’a fait. A lui soit toute la gloire!


Des voisins "français" venaient d’emménager au-dessus de chez nous – le Soleil vient d’en haut ! Malgré la bagarre qui nous avait fait mauvaise réputation, ils ont osé venir chez nous pour proposer à mon père de garder mon petit frère et ma jeune soeur. Des "Français" chez nous, c’était étrange et incroyable, mais nous avons accepté.

Ces voisins étaient chrétiens et ils ont témoigné à ma soeur de leur foi. Un jour, ma soeur est rentrée à la maison en déclarant qu’elle était désormais chrétienne.

Quel choc terrible, quelle déchirure, quelle trahison! Ce fut très dur pour nous, terriblement difficile à comprendre et impossible à accepter. L’orgueil religieux était tellement ancré en nous-mêmes que nous avons réagi avec violence, la Bible de ma soeur a été déchirée, mais il était impossible de déchirer la foi qu’elle avait en Jésus. D’ailleurs elle avait une paix, une assurance déconcertante qui nous a déstabilisés dans nos certitudes.

Ma mère m’a demandé de l’espionner et de la suivre dans l’église où elle se rendait. Mais dans cette église, j’ai pu toucher à la réalité d’une foi authentique, de l’amour vécu et de la vérité: j’en ai été saisi d’une crainte respectueuse. La question cruciale pour moi était de savoir si les chrétiens avaient raison! Jamais le doute dans la pratique de l’islam ne m’avait saisi autant qu’à ce moment-là. «Si nous avons tort et s’ils ont raison, me disais-je, je peux passer toute ma vie à côté de l’essentiel». Dans mon coeur se livrait une véritable bataille… et j’avais peur! J’ai comparé les deux religions avec attention, j’ai observé les chrétiens, j’ai sondé la Bible de la Genèse à l’Apocalypse, mais le Saint-Esprit a attesté à mon esprit que je pouvais devenir enfant de DIEU par la foi. C’était quelque chose de bouleversant pour moi.

Ayant bâti ma vie sur des lois, je pensais que je devais devenir meilleur, accomplir des oeuvres qui me rachetaient chaque fois que je commettais un péché! Et voici que Dieu a décidé de me sauver sans tenir compte de mes qualités ou de mes défauts : Il m’accepte indépendamment de ce que je peux faire, de mes origines. C’est la Grâce, des choses qui ne se méritent pas, qui ne s’achètent pas. Face à cet homme qui a été cloué sur la Croix, à ce Juste qui s’est rendu injuste pour moi, j’étais profondément ému, mais en abdiquant devant Son amour, j’ai vécu le plus beau jour de ma vie.

Ce qui m’a poussé à tenter cette expérience, c’était le besoin d’une vraie relation avec Dieu, que j’éprouvais tout en pratiquant ma religion. Et aujourd’hui, cette vraie relation avec Dieu me donne de vraies relations avec les hommes. J’avais besoin de certitudes, j’ai puisé ces certitudes dans la Bible, je suis vraiment convaincu de l’autorité du message biblique. J’avais besoin de savoir où j’allais me trouver après la mort; aujourd’hui j’ai une conviction inébranlable quant à mon salut.

La religion blanchit la surface mais l’Evangile transforme les coeurs. La religion donne la mesure des insuffisances de l’homme et le laisse tel qu’il est. Mais l’Esprit nous transforme pour nous faire ressembler à Christ!


Vie chrétienne

Le cœur est un « organe musculaire creux, contenu dans la poitrine, qui provoque et règle la circulation du sang » (Quillet). Si le cœur cesse de battre, l’homme meurt. La science médicale a réussi des transplantations.

Au figuré, il est considéré comme le siège des sentiments, des affections, des pensées, de l’esprit. On parle « d’un homme sans cœur », « d’un homme de cœur », « avoir du cœur à l’ouvrage », « avoir quelque chose sur le cœur », « avoir quelque chose à cœur », « aimer quelqu’un de tout son cœur », « avoir un élan du cœur », « n’avoir point de cœur », ou encore « avoir un double cœur ». On peut aussi « ouvrir son cœur ».

Nous connaissons tous les deux célèbres aphorismes: « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas » (Pascal, 1623-1662), et « Les grandes pensées viennent du cœur » (Marquis de Vauvenargues, moraliste français, 1715-1745).

Que dit la Bible sur le cœur?

Dieu, qui a fait l’homme a son image, possède lui-même un cœur qui bat pour nous. Il a un cœur de père. Il peut souffrir dans son cœur. Mais comme il est justice, sainteté, amour, il ne peut avoir un cœur mauvais. Son cœur de Père ne projette que des choses « qui concourent au bien de ceux qui l’aiment » (Rom 8.28).

« L’Eternel sonde tous les cœurs » (1 Chron 28.9). « Il éprouve les reins et les cœurs » (Jér 11.20). « Moi, l’Eternel, je sonde le cœur » (Jér 17.10). « Et Sa Parole sonde les pensées et les intentions du cœur » (Héb 4.12). Rien ne lui échappe, aucune pensée, aucune parole, aucun acte de notre part.

Qu’en est-il de l’homme?

« Le cœur est tortueux par dessus tout, et il est incurable » (Jér 17.9). « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est très éloigné de moi » (Mat 15.8). « C’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, meurtres, adultères, prostitutions, vols, faux témoignages, blasphèmes. » (Mat 15.19) Depuis que le péché est entré dans le monde par un seul homme, tous les hommes sont devenus pécheurs. Quelqu’un a dit: "Le plus grand ennemi, c’est le moi", le cœur non régénéré.

« C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle. » (Mat 12.34) La bouche de l’homme trahit ce qu’il a dans le cœur. Et c’est par le cœur que le travail de Dieu commence. Il y produit la tristesse, mais aussi le repentir, si je suis prêt à lui confesser mes péchés, mes défaillances, mes faiblesses. Pourquoi le fait-il ? Parce qu’il nous aime et désire nous accorder son pardon. Il y a pourvu totalement: le Seigneur est mort sur la croix pour porter mes péchés et pour me donner un cœur nouveau. Un cœur transplanté: « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair » (Ez 36.26). Un cœur nouveau, voilà par quoi Dieu commence.

Bien plus encore, « Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs » (Gal 4.6). Avec des cœurs renouvelés et habités par Dieu, nous sommes rendus capables de suivre Celui qui « est humble et doux de cœur » (Mat 11.29). « Christ habite maintenant par la foi dans nos cœurs » (Eph 3.17). Quelle merveilleuse réalité.

Avec le Seigneur « notre cœur bouillonne d’une bonne parole. » (Ps 45.1) Les premiers chrétiens persévéraient dans la marche avec le Seigneur « avec joie et simplicité de cœur. » (Act 2.46) Anne pouvait dire: « Mon cœur s’égaie en l’Eternel. » (1 Sam 2.1) Dieu avait répondu à ses cris de détresse. Le Psalmiste aussi pouvait dire: « Tu as mis la joie dans mon cœur » (Ps 4.7); « Mon cœur s’est réjoui dans ton salut.» (Ps 13.5) Posséder Christ dans nos cœurs ne relève pas de la fiction, mais c’est l’ancre la plus sûre d’une vie humaine.

Un des buts du rassemblement des chrétiens est de rendre un culte à Dieu, donc de l’adorer, de le magnifier et de le louer pour ce qu’il est et pour ce qu’il a fait pour nous, en nous et ce qu’il va faire encore. Ainsi Paul fait-il cette recommandation aux Colossiens: « Que la paix règne dans vos cœurs… chantant de vos cœurs à Dieu » (Col 3.15-16).

Les disciples, après avoir partagé quelques heures avec Jésus sur le chemin d’Emmaüs, étaient puissamment encouragés, stimulés, motivés: « Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures?» (Luc 24.32) Quelle rencontre marquante, quand nous laissons parler Jésus à travers l’Ecriture. C’est du direct, du cœur à cœur.

C’est ce qui pousse l’auteur de l’épître aux Hébreux à nous exhorter : « Il est bon que le cœur soit affermi par la grâce » (13.9) pour « offrir sans cesse à Dieu, par Jésus, le fruit de lèvres qui confessent son nom » (13.15). Voilà la confession d’une église: prier et chanter Dieu. C’est aussi le lieu où « notre coeur se réjouira en Dieu.» (Ps 33.21)

Dieu regarde au cœur, et non aux paroles ou à notre parure extérieure. Chantons lui notre amour et notre admiration, et exprimons-lui toute notre affection profonde de cœur, car il est dit: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. » (Mat 22.38) Nous ferons alors l’exprérience que « de l’abondance du coeur, la bouche parle. »

Acceptons l’invitation de Jésus: « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi .» Une invitation personnelle de Jésus à chacun d’entre nous à lui ouvrir la porte de notre cœur (Apoc 3.19-20).

Avoir le Seigneur dans nos cœurs est le don le plus prestigieux.

Notre monde postmoderne en pleine dérive émotionnelle a besoin de voir des hommes et des femmes aux cœurs transformés par le Christ.


La situation

Lors d’une fête juive, Jésus monte à Jérusalem et passe près d’un réservoir d’eau (Jean 5). Là, se trouve un homme infirme depuis 38 ans. Il attend que l’eau soit agitée pour s’y précipiter car il sait que la personne qui s’y jette la première reçoit la guérison, quelle que soit sa maladie. Mais cet homme est malheureux : étant handicapé, il ne peut se jeter à l’eau lui-même. Il a besoin d’une aide. Jésus lui demande alors : veux-tu être guéri ?

Une question fondamentale

Aujourd’hui, 2000 ans plus tard, Jésus me pose la même question. Il désire avant tout que je sois guéri du péché, de moi-même, de mes faiblesses, de mon caractère… C’est une question de volonté : ai-je le désir d’être guéri du péché en lui demandant pardon pour tous mes actes manqués ? Ai-je le désir d’être guéri de mes accès de colère, de mes médisances, de mes jalousies, de mes querelles, de déviances, de l’estime exagérée que j’ai de moi-même, etc ? Je n’y parviens pas par moi-même.

La guérison de l’âme

La guérison du péché est offerte à tous ceux qui la demandent et à n’importe quel moment : nul besoin d’être le premier, d’attendre la prochaine occasion, ou l’aide d’un tiers ! Ici et maintenant, je peux m’adresser directement à Dieu : "Guéris-moi… et je serai guéri, sauve-moi, et je serai sauvé" (Jér 17.14).

La guérison du corps

"Veux-tu être guéri", c’est aussi une demande que je puis adresser à Dieu alors que la souffrance physique, la maladie fait son oeuvre. Je sais qu’Il est puissant et qu’Il peut agir miraculeusement, où Il veut et quand Il le veut. Mais toujours, ma demande exprimée avec foi, comme celle du Seigneur peu avant la Croix, contiendra cette phrase qui me remet à ma juste place, mais qui autorise Dieu à agir "toutefois que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui soit faite" (Luc 22.42).

Il n’y avait personne…

Dans la réponse de l’infirme se trouve aussi un constat qui me fait trembler "je n’ai personne" (Jean 5.7). Combien souhaitent la guérison du péché mais n’ont personne pour leur montrer le chemin ? Combien souhaitent la guérison physique mais ne sont entourés que "de gens de petite foi" qui les découragent de prier dans ce sens ? Le groupe des anciens interpellé pour venir prier au chevet d’un malade se déplacera-t-il ? (Jac 5.14). "Il n’y a personne", c’est aussi le constat qu’aucun homme avant Jésus-Christ n’avait pu accéder à cette demande de guérison. Il n’en est pas autrement aujourd’hui, seul Jésus-Christ peut nous sauver et nous guérir : en êtes-vous convaincu ? Je l’espère ! Ainsi, lorsque vous rencontrerez quelqu’un qui vous dira "je n’ai personne", vous pourrez le mettre en communication avec Celui qui guérit.


«Le soleil s’obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. Jésus s’écria d’une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira.»
Luc 23.45-46

Chaque Évangile nous relate un aspect différent de l’œuvre et du sacrifice de notre Seigneur.

Pour Luc, médecin non-juif, la pensée de la grâce offerte à tous les hommes et de la miséricorde envers les misérables, les pauvres et les malades, était capitale. Dans son Évangile, nous trouvons les termes « grâce » et miséricorde » plus souvent que dans les autres

Cela est bien illustré dans l’histoire du fils prodigue (Luc 15). Combien l’attente du père est touchante, alors que son fils est encore éloigné ! Son cœur vibre pour son enfant et, avant que le fils puisse formuler sa repentance, le père, ému de compassion, court se jeter à son cou et l’embrasse. Telle est l’attitude de notre Dieu, alors que nous sommes encore loin de lui ;non qu’il cherche à nous détourner de la repentance, mais il se plaît à faire le premier pas de la réconciliation, à déverser sa grâce et sa miséricorde, pour nous attirer fortement à lui.

Dans notre passage aussi (à la différence de Matthieu et Marc), Dieu n’attend pas, pour ainsi dire, l’expiation de Jésus sur la croix pour déchirer le voile par le milieu et pour nous inviter ainsi à venir dans sa présence. Dieu est un Dieu de paix et de communion dans cet Évangile. Le sacrifice de Jésus s’y trouve présenté comme un accomplissement du sacrifice de paix de l’Ancien Alliance (Lévitique 3). Dieu désire manger avec ceux qui s’approchent de lui, dans une attitude de repentance, se réjouir avec eux, bref être en communion avec eux. Et quel est le centre de cette communion ? N’est-ce pas la beauté et la perfection du Sauveur qu’il nous a donné ?