PROMESSES

Le pasteur Dieudonné Sita Luemba a un ministère à multiples facettes. Il est évangéliste, théologien et pasteur. Il est marié à Césarine Tsimba-Kikhela et a 4 enfants. Il est né en 1952 dans la province du Bas Congo (à l’ouest de la RDC). En 1975, il a accepté Jésus-Christ comme son Sauveur et Seigneur.

Il a obtenu une maîtrise en chimie de l’Université de Kinshasa. Il a suivi des études en théologie en Hollande, puis en Belgique. Avec sa famille, il est revenu dans son pays pour participer à sa reconstruction par la proclamation de l’Évangile. Il assume là divers ministères, comme formateur, doyen du Centre Universitaire de Missiologie (CUM). Il a exercé le ministère pastoral au sein de la paroisse protestante de l’Université de Kinshasa pendant 11 ans. Depuis mai 2003, il est l’évangéliste national de l’ECC (Église du Christ du Congo).

L’Afrique a souffert de l’esclavagisme qui a causé la perte de plusieurs de ses filles et de ses fils. Elle a souffert du colonialisme qui lui a fait perdre une bonne partie de ses richesses matérielles. Actuellement, elle souffre du néocolonialisme, du sida, du paludisme, de viols et violences sexuelles, de la prostitution, des injustices sociales, de l’exploitation des pauvres par les nantis, de la famine, de maladies de toutes sortes, de guerres fratricides, etc.

Ces multiples souffrances font dire aux dirigeants de certaines religions traditionnelles africaines que si l’Afrique a souffert et continue de souffrir, c’est parce qu’elle a abandonné les dieux de ses ancêtres et s’est attachée au Dieu des blancs : Jésus-Christ. C’est la thèse proclamée, dans mon pays, la République Démocratique du Congo, par des religions telles que Bundu dia Kongo, Vuvamu, l’Eglise des noirs en Afrique… Elles prétendent que la souffrance cesserait si l’Afrique abandonnait Jésus-Christ, le Dieu des blancs, pour adorer ses propres dieux.

Mais déjà à ce niveau, quelques questions peuvent être posées aux propagateurs de cette thèse : comment alors expliquer que les Africains qui ne croient pas en Jésus et qui sont membres de ces religions traditionnelles souffrent ? La souffrance n’est-elle pas universelle ? Jésus-Christ n’est-il que le Dieu des blancs ? Qui appelle-t-on blancs ? D’où les défenseurs des religions traditionnelles reçoivent-ils leurs certitudes ? Ont-ils pris le temps d’écouter sérieusement la Bible ?

Dans cet article, je donne 7 raisons, parmi tant d’autres, pour lesquelles je crois fortement que Dieu aime l’Afrique.

Première raison

Dieu a donné à l’Afrique, qui est un des cinq continents du monde, avec une superficie de 30 224 000 km2 et une population estimée à près de 700 millions d’habitants, plusieurs types de richesses (arts, langues, richesses du sous-sol, diversité de cultures,…), de grands fleuves, parmi les plus puissants du monde (Nil, Congo, Niger, Zambèze, etc.). Sous l’angle de ses richesses naturelles, mon pays est reconnu parmi les plus riches du monde.

Deuxième raison

Dans l’histoire biblique, Dieu a fait de l’Afrique un continent hospitalier et de refuge pour de grands noms tels qu’Abraham (Gen 12.10-20), Joseph (Gen 37-50), Jacob et sa famille (Gen 46), Moïse (Ex 2), Jérémie (Jér 43.5-7).

Troisième raison

Dieu a commencé à former la nation d’Israël sur le sol d’Afrique. Pensons à la manière dont Jacob a émigré en Egypte avec sa famille. Cette famille s’est multipliée sur le sol africain jusqu’à devenir un grand peuple qui a été conduit par Moïse de là vers la terre promise (Ex 12).

Quatrième raison

Dieu a fait de l’Afrique une terre d’accueil et de refuge pour l’enfant Jésus quand Hérode cherchait à le massacrer (Mat 2.13-15). A part l’Asie, l’Afrique est le seul continent à avoir été visité par Jésus-Christ, quoiqu’il fût encore bébé à ce moment-là !

Cinquième raison

Dieu, dans sa souveraineté, a permis que l’Afrique soit le deuxième continent, après l’Asie, à recevoir l’Evangile. Pensons à la conversion de l’intendant éthiopien (Act 8.26-40). La première personne à être convertie en Europe fut une femme du nom de Lydie (Act 16.14) et cette conversion eut lieu après l’histoire rapportée en Actes 8. N’oublions pas que, dès l’Antiquité et jusqu’au Moyen Âge, l’Afrique a donné à l’Église de grands théologiens tels que Tertullien, Cyprien, Augustin, pour ne citer que ces trois parmi tant d’autres.

Sixième raison

Beaucoup d’études missiologiques confirment que c’est en Afrique que le nombre de chrétiens connaît la croissance la plus spectaculaire. Au total, on parle de plus de 300 millions de chrétiens, toutes Eglises confondues. Cette croissance a fait dire à un penseur : « Si le christianisme est une chance pour l’Afrique, l’Afrique est aussi une chance pour le christianisme. »

Septième raison

La Bible confirme que Dieu a envoyé son Fils unique Jésus-Christ pour être le Sauveur non pas d’une race, mais de toutes les races, du monde entier. Dieu a dit à Abraham : « … et toutes les familles de la terre seront bénies en toi » (Gen 12.3). Toutes les familles d’Afrique sont aussi incluses dans le « toutes les familles de la terre ». Les Samaritains à qui la femme samaritaine avait parlé de Jésus lui ont déclaré, selon Jean 4.42 : « Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde. » Remarquez « Sauveur du monde » et non Sauveur d’une race ou d’une partie de l’humanité. Dans 1 Jean 2.1-2, l’apôtre Jean a écrit : « Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » Remarquez une fois de plus l’expression « monde entier ». Dans Apoc 7.9 nous lisons : « Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’Agneau, revêtus des robes blanches, et des palmes dans leurs mains. » Les gens décrits dans ce verset sont issus de tous les coins du monde, même de nations et de peuples d’Afrique.

Le christianisme ne se présente pas comme une religion parmi tant d’autres. Non. Le christianisme se présente comme la Bonne Nouvelle de Dieu pour le monde, Afrique incluse. Cette Bonne Nouvelle est que le Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est venu dans ce monde pour, entre autres raisons, nous révéler le cœur paternel du seul vrai Dieu, le Dieu révélé en Père, Fils et Saint-Esprit. Il est venu pour donner sa vie en sacrifice pour le pardon des péchés de quiconque, blanc et noir, se repent de sa vie de péché et se tourne vers lui en l’acceptant dans sa vie comme son Sauveur personnel. Dans Hébreux 10.43, il est écrit : « Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. »

La Bible confirme que Jésus-Christ est l’unique Sauveur, le seul Seigneur, le meilleur Maître, le Modèle par excellence, le juste Juge, le Roi qui revient bientôt. L’Afrique a besoin d’expérimenter l’amour et le pardon de Dieu. Cette expérience ne se fera pas à travers les religions traditionnelles africaines. Elle ne peut se faire que par Jésus-Christ, qui est le seul pont entre toute l’humanité et Dieu. Oui, Dieu aime l’Afrique. Pour que cet amour nous soit profitable dans notre vie de chaque jour, nous devons vouloir connaître et vivre la Parole de Dieu, car elle démasque et combat toutes les anti-valeurs qui détruisent nos sociétés, tant en Afrique que partout ailleurs dans le monde.


Qui est cet « homme » qui se tient derrière Marie, tandis qu’elle pleure devant un tombeau vide ? Elle le prend pour le jardinier, et pourtant, c’est Jésus !

Qui est cet « étranger » qui rejoint les deux disciples sur la route d’Emmaüs ? Ils ne l’ont pas reconnu, et pourtant, c’est Jésus !

Quelle est cette apparition mystérieuse au milieu d’une chambre bien fermée par crainte des Juifs ? Des marques sont visibles dans ses mains et ses pieds ; peuvent-ils y croire ? Mais c’est Jésus.

Précédemment déjà, sur une mer démontée, les disciples avaient pris peur à la vue d’une forme humaine se tenant debout sur les eaux ; était-ce un fantôme ? Mais non, c’était Jésus !

En maintes circonstances, nous reconnaissons difficilement la présence de notre Sauveur ; sa proximité est réelle, mais nous ne le voyons pas.

Dans la solitude

Marie de Magdala est restée près du sépulcre vide et elle pleure. Les disciples Pierre et Jean sont bien venus jusque là, ils ont pu constater l’absence du corps de Jésus, mais ils s’en sont allés… Marie ne s’en va pas. Où irait-elle sans Jésus ? La présence même de deux anges dans le tombeau ne semble pas l’effrayer : son cœur est trop occupé de celui qu’elle aime et qui est absent. Peut-être que le jardinier saura la renseigner ; ne se tient-il pas justement derrière elle ? « Si toi tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis. » (Jean 20.15) Le monde entier ne compte pas pour elle. Elle doit retrouver son Seigneur, mort ou vivant. Un mot prononcé par ce « jardinier » lui ouvre aussitôt les yeux : « Marie ! » Le Berger appelle sa brebis par son nom et la brebis connaît cette voix pleine de douceur. Sans hésitation, Marie s’exclame : « Rabbouni, Maître ! »

Bien des fois, nous perdons contact avec notre Seigneur. Une défaillance, un simple doute, un écart de langage ou quelque pensée amère, et voilà notre communion perturbée. Jésus paraît absent, du moins sa proximité n’est plus sentie. Cette situation est permise par le Seigneur pour que nous réalisions combien son absence est douloureuse. Serions-nous comme les disciples qui s’en retournent simplement chez eux ? Nous accommoderions-nous de cette perte de communion en cherchant, peut-être, une compensation trompeuse ? Marie ne s’en accommode pas ; faisons comme elle !

Quand un vide se fait sentir dans notre cœur, nous cherchons souvent des causes secondes. Nous ne pouvons voir le Seigneur, car il n’est pas où nous le cherchons. Cessons de baisser les yeux vers la terre et regardons vers le ciel. Nous découvrirons alors notre glorieux Seigneur et Sauveur qui continue à s’occuper de nous, étant toujours vivant pour intercéder pour nous (Héb 7.25). Il connaît nos faiblesses et les limites de notre foi ; il a expérimenté la souffrance de la tentation, de sorte qu’il peut nous secourir lorsque nous sommes tentés (Héb 2.18). Pour restaurer nos âmes, il nous appellera aussi par notre nom et, à notre tour, nous lui dirons : « Maître ! » et nous lui rendrons hommage. Qui sait s’il n’y aura pas pour nous aussi, comme pour Marie, un témoignage particulier à transmettre à nos frères et sœurs ? Nous dirons alors : « Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, et je raconterai ce qu’il a fait pour mon âme. » (Ps 66.16)

Dans la tristesse

Une voix intérieure nous dit tout bas : « Pourquoi es-tu triste ? » Comment répondre à une telle question quand tout est contraire à nos plus chers projets ? D’amères déceptions nous ont plongés dans le désarroi. Peut-être aussi de chers amis nous ont-ils délaissés, nous ont-ils blessés ou calomniés. Nous avons pourtant pardonné, mais la plaie reste ouverte. Notre cœur est abattu. La prière semble ne pas pouvoir s’élever jusqu’à Dieu et la lecture de la Parole n’a plus d’impact sur notre esprit. Il n’y a, dans notre cœur, que tristesse et chagrin. Comment comprendre alors cette voix qui répète « Ne pleure pas » ?

« Jésus lui-même, s’étant approché, se mit à marcher avec eux. » (Luc 24.15) Il n’a pas changé depuis qu’il est apparu aux siens après sa résurrection, mais souvent nous ne le reconnaissons pas. Uniquement fixés sur notre chagrin, il nous est impossible de reconnaître Celui qui se plaît à nous accompagner à travers nos peines et nos soucis. Avouons que si le Seigneur résolvait aussitôt nos difficultés, il nous serait plus facile de le reconnaître, car nous ne doutons pas de sa puissance. Mais pourquoi, si c’est vraiment lui, ne nous libère-t-il pas dès que nous l’invoquons ? N’a-t-il pas dit : « Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras » (Ps 50.15) ?

Certes, le Seigneur veut que nous ne doutions pas de sa puissance ou de son amour. Ce qu’il veut produire avant tout, c’est une connaissance plus approfondie de lui-même. Il se fera donc connaître à nos cœurs comme il l’a fait sur le chemin d’Emmaüs, en ouvrant les Écritures. Nous y découvrirons un Sauveur dans la souffrance, dans l’accablement jusqu’à l’angoisse. Nous y trouverons aussi « Jésus, le chef et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix » (Héb 12.2). Il est le modèle sur lequel notre regard doit se fixer pour que, comme lui, nous considérions le but que Dieu s’est proposé, c’est-à-dire notre entière bénédiction.

Nos cœurs seront réchauffés et nos yeux ouverts pour reconnaître notre cher Sauveur. Il demeure le Berger fidèle prenant soin de chacune de ses brebis. Notre tristesse sera alors changée en joie et nous pourrons poursuivre notre chemin indépendamment des circonstances. Nous dirons comme David : « Tu as changé mon deuil en allégresse… tu m’as ceint de joie ; afin que mon âme te loue par des cantiques et ne se taise point. » (Ps 30.11-12)

Dans la tempête

Les tempêtes et les ouragans sont fréquents dans la vie des croyants. Même la jeunesse n’en est pas épargnée. Parmi les causes multiples, il y a le travail, ou l’absence de travail, les problèmes de santé qui peuvent survenir à tout âge, le domaine affectif et les luttes morales dans le cadre chrétien. Satan est habile à déchaîner des vents contraires au progrès spirituel. Alors nous nous débattons avec vigueur sans pouvoir venir à bout d’une lutte qui paraît sans merci. Nous croyons être seuls, et pourtant le Seigneur, du haut du ciel, prend connaissance de nos circonstances. Il prie pour nous, il intercède en notre faveur, toujours prêt à intervenir pour nous apporter son secours au moment opportun. Comment devons-nous interpréter les éléments qui nous troublent et qui surviennent inopinément ? En reconnaissant la main de notre Sauveur qui cherche à nous bénir. Tandis que Jésus s’approche, nous verrons dans les éléments déchaînés, non les aléas de l’existence ou de fâcheux concours de circonstances, mais le Seigneur qui, prêt à démontrer sa souveraine puissance, veut nous accompagner dans ce dur passage et nous faire expérimenter la parfaite sympathie de son cœur : « C’est moi, n’ayez point de peur », dit Jésus à ses disciples épouvantés ; il nous le dit aussi, car c’est toujours lui qui arrête la tempête et qui apaise les flots.

Dans le rassemblement des croyants

Dans nos pays, ce n’est pas la peur de nos concitoyens qui oblige à fermer les portes. Être à l’abri des bruits du dehors est une nécessité. Mais si, parfois, nous sommes « dérangés » par une visite que nous estimons inopportune, quelle est notre réaction ? Pourtant, le Seigneur nous a montré par son exemple une parfaite disponibilité vis-à-vis des plus misérables, et il nous dit : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l’avez fait à moi. » (Mat 25.40)

L’apôtre Paul envisage la possibilité qu’un incrédule ou un homme non instruit entre parmi les rachetés rassemblés. Si ceux-ci ont le cœur rempli du Seigneur et qu’ils en démontrent la réalité, cet homme rendra hommage à Dieu, publiant que Dieu est vraiment parmi eux (1 Cor 14.24-25). Ce témoignage est à la gloire du Seigneur. C’est Jésus lui-même qui est reçu par cet accueil : une âme lui a été amenée. Reconnaître Jésus à travers notre prochain, c’est faire pour lui ce que nous ferions à notre Sauveur lui-même s’il venait nous visiter comme autrefois dans les bourgades de la Galilée.

Reconnaissons-nous toujours la présence bénie de notre Seigneur au milieu de ceux qui sont assemblés en son nom ? Là où règne l’harmonie, là où l’Esprit Saint peut agir librement et où la Parole a toute son autorité, il ne manquera pas à sa promesse. Nos cœurs, hélas, ne sont pas toujours dans l’état souhaitable pour le voir et nous en déduisons qu’il n’est pas là. L’état moral et spirituel de l’assemblée conditionne la présence du Seigneur, mais la jouissance personnelle de cette présence est fonction de l’état personnel de chacun.

Conclusion

Demandons au Seigneur qu’il nous permette de toujours le reconnaître au travers de toutes les circonstances de notre vie. Sa présence est le bien suprême, dans notre vie privée déjà, dans notre foyer ou dans le rassemblement des croyants. Il n’y a pas de situations telles que le Seigneur ne puisse pas nous faire goûter sa proximité, à moins que nous ne soyons, de propos délibéré, dans un endroit où, au lieu de nous faire sentir sa présence, l’Esprit Saint nous fera sentir sa réprobation. Amenés ensuite à une pleine confession de notre désobéissance, nous verrons le Seigneur produire une totale restauration de notre communion avec lui. Nos cœurs seront alors remplis de joie et notre témoignage en aura l’empreinte indélébile.


A.W. Tozer (1919-1963) a exercé un fructueux ministère de pasteur, de prédicateur et d’écrivain aux États-Unis. Bien que l’article qui suit ait été rédigé il y a bientôt un demi siècle, il n’a rien perdu de sa pertinence ni de son actualité.

Sans avertir et presque inaperçue, une nouvelle croix s’est introduite dans les milieux évangéliques populaires de notre époque.

Elle ressemble à l’ancienne, mais elle est différente : les similitudes sont superficielles, les différences fondamentales.

De cette nouvelle croix a germé une nouvelle philosophie de la vie chrétienne, et de cette philosophie une nouvelle technique évangélique : un nouveau style de réunion et un nouveau genre de prédication.

Cette nouvelle évangélisation emploie le même langage que l’ancienne, mais son contenu n’est pas le même et sa puissance n’est plus comme auparavant.
La vieille croix n’avait aucun rapport avec le monde. Pour la chair orgueilleuse d’Adam, elle signifiait la mort. Elle mettait à exécution la sentence imposée par la loi du Sinaï.

La nouvelle croix, elle, n’est pas opposée à la race humaine ; elle en est, au contraire, une partenaire amicale et, si je comprends bien, elle alimente un flot d’amusements légitimes et bons, et d’innocentes réjouissances.

Elle laisse Adam vivre sans entraves, avec une motivation inchangée ; il peut continuer à vivre pour son plaisir et, maintenant, au lieu de se réjouir à chanter des chansons douteuses en buvant des boissons fortes, il se réjouit à chanter des cantiques et à regarder des films religieux. L’accent reste toujours sur la jouissance qui se tient sur un plan plus élevé !

La nouvelle croix encourage, dans l’évangélisation, une approche toute nouvelle et entièrement différente. L’évangéliste ne réclame plus le renoncement à l’ancienne vie pour que la vie nouvelle puisse s’installer. Il ne prêche pas des contrastes, mais des similitudes. Il cherche à se mettre au diapason de l’intérêt général en montrant que le christianisme n’a pas d’exigences désagréables, mais qu’au contraire il offre tout ce que le monde offre, mais à un niveau supérieur.

Tout ce après quoi le monde, corrompu par le péché, aspire de nos jours est très habilement présenté comme étant justement ce qu’apporte l’Évangile, le produit religieux étant, bien entendu, meilleur.

La nouvelle croix ne met pas le pécheur à mort, elle le réoriente. Elle le renvoie dans une autre direction, dans un mode de vie plus sain et plus heureux, tout en sauvegardant son amour-propre. A celui qui est autoritaire, elle dit : « Viens et affirme-toi pour Christ ! » A celui qui est imbu de lui-même, elle dit : « Viens et glorifie-toi dans le Seigneur ! » A celui qui est avide d’émotions, elle dit : « Viens et repais-toi de communion fraternelle. »

Le message de l’Évangile est dévié, biaisé, dans le sens du courant en vogue, pour être accepté du public. La philosophie qui se tient derrière est sans doute sincère, mais sa sincérité ne l’empêche pas d’être fausse. Elle est fausse parce qu’elle est aveugle. Elle passe complètement à côté de la signification fondamentale de la croix.

La vieille croix est un symbole de mort. Elle représente la fin soudaine et brutale d’une vie humaine. Du temps des Romains, celui qui se chargeait de sa croix et qui s’engageait sur le sentier de la mort avait déjà dit adieu à ses amis. Il savait qu’il ne reviendrait pas. Il partait pour toujours. La croix ne faisait aucun compromis, elle ne modifiait rien, elle n’améliorait rien, elle n’épargnait rien ; elle immolait tout en l’homme, complètement et définitivement. Elle n’essayait pas de rester en bons termes avec sa victime. Elle frappait dur et cruellement, et quand elle avait achevé son œuvre, il ne restait rien de l’homme, il n’existait plus.

La race d’Adam est sous la sentence de mort. Il ne peut y avoir aucune commutation de peine, aucun échappatoire. Dieu ne peut approuver aucun des fruits du péché, aussi innocents ou agréables qu’ils puissent paraître aux yeux des hommes. Dieu doit mettre l’homme « à sac » et le « liquider » totalement, avant de pouvoir le relever en nouveauté de vie.

Cette prédication d’évangélisation qui établit des parallèles conciliants entre les voies de Dieu et celles des hommes est traîtresse envers la Bible et cruelle pour l’âme des auditeurs. La foi en Christ ne marche pas en parallèle avec le monde, au contraire, elle s’en coupe.

En venant à Christ, nous ne haussons pas notre vieille nature à un niveau supérieur, nous l’abandonnons à la croix. Le grain de blé doit tomber dans le sol et mourir. Nous qui prêchons l’Évangile, nous ne devons pas nous considérer comme des agents de relations publiques, envoyés pour établir de bons rapports entre Christ et le monde. Nous ne devons pas nous imaginer chargés de mission pour rendre Christ acceptable auprès du grand commerce, de la presse, du monde du sport, ou de l’enseignement moderne. Nous ne sommes pas des diplomates, mais des prophètes, et notre message n’est pas un compromis, mais un ultimatum.

Dieu offre la vie, mais pas la vie ancienne améliorée. La vie qu’il offre est une vie qui renaît de la mort. Elle se tient toujours à côté de la croix. Celui qui veut la posséder doit passer « sous la toise » : il doit renoncer à lui-même et approuver la juste sentence de Dieu envers lui.

Qu’est-ce que cela signifie, pour celui qui se trouve face à Jésus-Christ ? Comment cette théologie peut-elle se traduire en vie ? Il doit simplement se repentir et croire. Il doit renoncer à ses péchés et aller plus loin en renonçant à lui-même. Qu’il ne cache rien, n’excuse rien, ne justifie rien. Qu’il n’essaye pas d’argumenter avec Dieu, mais qu’il courbe la tête sous le choc de l’austère déplaisir de Dieu, et se reconnaisse lui-même digne de mort.

Après cela, qu’il porte le regard, avec une foi simple, sur le Sauveur ressuscité, de qui descendra la vie, la nouvelle naissance, la purification et la puissance. La croix, qui a mis fin à la vie terrestre de Jésus, mettra aussi fin à celle du pécheur ; et la puissance qui a relevé Christ d’entre les morts ramènera aussi le pécheur à une vie nouvelle avec Christ.

A celui qui voudrait objecter à ceci, ou y voir une conception étriquée et personnelle de la vérité, je dirai que Dieu a mis le sceau de son approbation sur ce message, depuis le temps de Paul jusqu’à nos jours.

Que les termes aient été exactement les mêmes ou non, tel fut, tout au long des siècles, le contenu de la prédication qui a communiqué la vie et la puissance dans le monde.

C’est là-dessus que les hommes de Dieu du passé, les réformateurs, les revivalistes1, ont mis l’accent ; et des signes, des merveilles et des opérations puissantes de l’Esprit-Saint ont témoigné de l’approbation de Dieu sur leur message.

Oserions-nous, en tant qu’héritiers légaux d’une telle puissance, falsifier la vérité ? Oserions-nous, de la pointe émoussée de nos crayons, retoucher le tracé « du plan de l’architecte », ou altérer le modèle révélé pour nous sur le mont du Calvaire ? Dieu nous en garde !

Prêchons la vieille croix et nous connaîtrons la vieille puissance.

Avec l’autorisation de Diffusion de la Bible, www.bethanie-be.com, Sébastien Théret

1 NDLR : Un revivaliste est un chrétien à l’origine d’un mouvement de réveil.


Jean-Bert de Mooy est marié et père de deux enfants. Il est pasteur d’une église évangélique à Bulle, en Suisse romande et conférencier bien connu. Il a fait ses études à l’Institut Biblique « Emmaüs », à Saint-Légier, en Suisse romande, et a suivi des cours dans les facultés de Vaux-sur-Seine et d’Aix-en-Provence, en France. Il travaille aussi avec les jeunes et a élaboré un cours de formation biblique dans le cadre du CyFoJe (Cycle Formation Jeunesse). Il est l’auteur d’un cours sur Les Dix Commandements, disponible comme module du logiciel Bible Workshop Pro vendu par la Maison de la Bible (2004).

1. Mort et ressuscité, selon les Écritures

« Il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les Psaumes. Alors il leur ouvrit l’intelligence pour comprendre les Ecritures. Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour et que la repentance en vue du pardon des péchés serait prêchée en son nom à toutes les nations à commencer par Jérusalem. Vous en êtes témoins. » (Luc 24.44-48)

Jésus est mort selon les Ecritures. Il ne fut pas la victime accidentelle de qui que ce soit, ni de quoi que ce soit. Ni de Pilate, ni des Juifs, ni de ses disciples, ni de personne… Jésus-Christ est venu dans le monde dans le but de mourir sur la Croix pour expier nos péchés, selon les Ecritures (Luc 19.10 ; 1 Pi 3.18). Sa crucifixion fut la manifestation frappante de son obéissance aux Ecritures. La mort de Jésus fut le point culminant de toute l’histoire de la rédemption.

Qui donc a tué Jésus ? Il est certain que Judas, les chefs religieux juifs et Pilate sont coupables. Il est vrai aussi qu’il y eut trahison, lâcheté, et de fausses accusations contre Jésus. Nous savons que des hommes ont bafoué les principes de la justice humaine pour satisfaire et apaiser une foule manipulée et furieuse contre celui qui n’avait pourtant fait que du bien. Finalement, toute la foule se rendit responsable du meurtre d’un homme innocent. Cependant, l’Evangile de Luc souligne avec force : « Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour. » (Luc 24.7,44)

N’oublions jamais que Jésus ne fut pas la victime de Judas, ni de Rome, ou du sanhédrin. L’apôtre Pierre dit dans son discours du jour de la Pentecôte : « Ce Jésus fut livré selon le dessein arrêté, selon la prescience de Dieu » (Act 2.23). De toute éternité la mort de Jésus sur la Croix avait été prévue par Dieu le Père. Même s’il est incontestable que les chefs religieux juifs et romains qui le crucifièrent portent la responsabilité de leur crime, Dieu lui-même, dans sa prescience, avait arrêté le dessein de la mort de Jésus.

Poussons ce raisonnement encore un pas plus loin en disant haut et fort : Jésus lui-même a gardé le contrôle absolu des évènements jusqu’au bout de son procès et de son ministère terrestre, car il cria juste avant d’expirer : « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » (Luc 24.46) Peu de temps avant sa mort, Jésus avait prévenu ses disciples en leur disant : « Personne ne me l’ôte [la vie], mais je la donne moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père. » (Jean 10.17-18 ; cf. 19.11)

Un à un, tous les détails des prophéties de l’A.T. furent accomplis, et particulièrement les détails précis concernant sa mort décrits dans le Ps 22 et Ésaïe 53. Chacun de ces détails a été écrit des centaines d’années avant sa naissance. Tout fut accompli exactement comme prédit.

2. Une resurrection historique

« Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour… » (Luc 24.46) La résurrection a rendu possible notre salut. Comme dit l’apôtre Paul aux Corinthiens (1 Cor 15.16-18) : « Si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés et ceux qui sont morts en Christ sont perdus. »

Le juge et journaliste Lee Strobel a écrit un livre sur Jésus-Christ en utilisant sa formation de juriste et de journaliste pour argumenter sur les faits historiques de la résurrection de Jésus-Christ et la proclamation de la bonne nouvelle au premier siècle. Ce livre est passionnant. En effet, l’auteur conclut que les biographies de Jésus résistent à un examen poussé et il souligne leur crédibilité historique.

Alister McGrath écrit : « Tout au long de l’histoire, le christianisme a considéré la résurrection et l’incarnation comme des éléments essentiels à sa propre compréhension historique ; toute tentative d’éliminer ou de modifier radicalement ces doctrines aboutirait à une forme de christianisme en rupture de continuité avec les formes historiques qui ont accompagné son développement. »1

L’ancien professeur de littérature, C.S. Lewis, qui avait enseigné le Moyen Âge et la Renaissance à l’Université de Cambridge, expliquait, alors qu’il racontait sa conversion, qu’avant ses recherches, il pensait que les chrétiens « se trompaient ». Après avoir évalué les bases et les preuves du christianisme, Lewis conclut « qu’aucune autre religion ne présentait un tel caractère d’historicité. »2 Sa connaissance de la littérature l’obligeait à traiter les Evangiles comme étant dignes de foi.

L’Eglise naissante n’aurait jamais pu prendre racine et n’aurait jamais pu s’épanouir en plein Jérusalem si elle avait répandu des histoires fausses sur Jésus. Le juge Bruce Metzger écrit qu’en comparaison d’autres documents de l’Antiquité, les manuscrits du N.T. sont de loin les plus nombreux de tous les récits historiques de l’époque. Rien que cela est déjà un très grand miracle en soi.

La documentation historique que nous possédons sur Jésus est bien meilleure qu’à propos de n’importe quel autre fondateur de religion antique. Des sources extra-bibliques confirment que beaucoup de gens ont rapporté les guérisons opérées par Jésus, qu’il était le Messie et qu’il a été crucifié. Pourquoi Christ reste-t-il, malgré la déchristianisation de nos sociétés, au cœur de notre culture, près de deux mille ans après sa mort ? La réponse traditionnelle et biblique veut que la raison profonde de son rayonnement réside dans le fait qu’il a été Dieu incarné, autrement dit que dans son existence historique spécifique, Dieu a assumé la nature humaine. « Un christianisme qui rejette l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ n’est pas en mesure de placer de façon convaincante la personne de Jésus-Christ au centre de la foi chrétienne. »3

Souvenons-nous des disciples. Ils avaient vécu avec Jésus et avaient nourri de grands espoirs en l’avenir. Mais à l’heure de la crucifixion, tous leurs espoirs de voir Jésus devenir Roi s’écroulaient. Ils regardaient déjà la croix comme la fin de leurs rêves utopiques…. C’est seulement après la résurrection qu’un monde nouveau s’ouvrit devant eux ! Il était réellement ressuscité.

C’est en s’appuyant sur cette réalité que le message de l’Evangile, la bonne nouvelle, sera prêché dans le monde entier : « La foi en la résurrection et en l’incarnation a favorisé le développement et l’expansion du christianisme, et continue de le faire. La vitalité, la profondeur et l’enthousiasme de la foi chrétienne dépendent finalement de ces doctrines. »4 Car quelle serait la crédibilité d’une « nouvelle naissance » qui exclurait l’incarnation du Fils de Dieu mort pour nos péchés ?

Aujourd’hui, les théologiens libéraux sont bien embarrassés par le mouvement du « Nouvel Age », car ils ont plongé l’Eglise dans le chaos en la dépouillant de ses doctrines essentielles. Mais vis-à-vis de nos contemporains assoiffés d’expériences spirituelles, la résurrection du Christ doit rester la clé d’un témoignage puissant. Seul le christianisme confessant, qui a gardé la foi des ses origines, possède les ressources apologétiques et spirituelles nécessaires pour regagner le terrain perdu en Occident.

3. Des temoins dignes de confiance

« Vous en êtes témoins. » (Luc 24.48) Oui, les disciples furent les témoins de ces évènements extraordinaires. Transformés par la foi en Jésus-Christ, ils ne se laissaient pas arrêter dans leur tâche, ayant été les témoins oculaires de la résurrection.

N’oublions pas que les disciples risquaient la condamnation à mort en proclamant la résurrection de Jésus-Christ ! Or, personne d’entre nous n’accepterait de mourir pour un mensonge (cf. Act 4.5-20). Le N.T, on le sait, contient un certain nombre de récits extraordinaires racontant les apparitions de Jésus après sa résurrection. Jésus se montre au moins neuf fois à ceux que Pierre appelle des « témoins choisis d’avance par Dieu » (Act 10.41). Il apparut :
• à Marie de Magdala (Jean 20.11-18),
• à Pierre (Luc 24.34),
• à deux de ses disciples sur le chemin d’Emmaüs (Luc 24.13-35),
• aux dix disciples réunis dans la chambre haute (Thomas n’y était pas, Luc 24.36-42),
• aux onze, Thomas étant présent (Jean 20 :24-29),
• à plus de 500 frères à la fois (1 Cor 15.6),
• à Jacques (1 Cor 15.7),
• à quelques disciples parmi lesquels se trouvaient Pierre, Thomas, Nathanaël, Jacques et Jean au bord du lac de Galilée (Jean 21.1-23),
• à plusieurs sur le mont des Oliviers près de Béthanie, au moment de son ascension (Luc 24.50-53 ; Act 1.6-12),
• enfin, à Saul de Tarse, futur apôtre Paul, sur le chemin de Damas (1 Cor 15.8).

Après sa résurrection Jésus s’est montré à eux pendant quarante jours (Act 1.3). Il y a certainement eu d’autres apparitions qui ne sont pas rapportées dans la Bible. Mais de toute évidence, on ne peut pas écarter un tel nombre de témoins sans chercher une explication. Un tel événement ne peut être une invention humaine, ni le produit d’hallucinations.

Une étude minutieuse des apparitions de Jésus révèle une très grande variété de circonstances, de personnes, de lieux et d’états d’esprit. Ces témoins se trouvent dans le jardin du tombeau vide, sur le chemin d’Emmaüs, sur une montage en Galilée, sur les bords d’un lac, dans les environs de Béthanie. Et les réactions de ces témoins furent également très différentes : Marie de Magdala pleurait, les femmes étonnées avaient peur ; Pierre était plein de remords et Thomas fut incrédule ; les disciples d’Emmaüs étaient troublés par les événements de la semaine écoulée, et les disciples en Galilée étaient absorbés par leur pêche.

Cependant, le Seigneur lui-même eut raison de leurs doutes et de leurs frayeurs, de leur incrédulité et de leurs préoccupations. Il surmonta le scepticisme des futurs témoins. La mort de Christ avait laissé les disciples tremblants, abattus. Et quelques semaines plus tard, selon le récit des Actes des Apôtres, ces mêmes hommes risqueront leur vie pour le nom du Seigneur, et bouleverseront le monde entier par leur témoignage (Act 15.26 ; 17.6). D’où viennent cette foi et cette puissance, cette joie débordante et cet amour extraordinaire pour leur Sauveur et leur Seigneur ? C’est de la puissance de la résurrection, qui fait dire à Paul aux Corinthiens : « Or si l’on prêche que Christ est ressuscité d’entre les morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine, et votre foi aussi est vaine. Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l’égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu’il a ressuscité le Christ, tandis qu’il ne l’aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés et ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. » (1 Cor 15.12-19)

4. Un salut fermement établi

De nos jours l’Eglise doit anticiper sur les difficultés que les chrétiens vont inévitablement rencontrer en parlant avec leurs semblables autour d’eux. La meilleure défense de la foi chrétienne, dont la résurrection est la pierre de touche, réside dans une bonne explication de ses doctrines essentielles. Le prédicateur doit enseigner la fiabilité historique des Evangiles, la réalité historique de la mort et de la résurrection de Christ. Il peut le faire, car il possède une source solide et fiable : la Parole immuable de Dieu. Le sermon doit expliquer les doctrines fondamentales, à l’exemple du témoignage des apôtres, pour qu’un grand nombre de personnes parviennent à une connaissance plus profonde et plus juste du plan de la rédemption (Col 1.9-23).

1 A. McGrath, Jeter des ponts, Collection Sentier, La Clairière, Canada, 1999, p 164.
2 Cité par J. McDowell, La résurrection, Éditeurs de Littérature biblique, Belgique, 1987, p 22.
3 A. McGrath, ibid., p 169.
4 A. McGrath, ibid., p 170.


Il ne se passe guère de mois sans qu’un magazine ou un hebdomadaire ne sorte un numéro « Spécial Jésus ». En général, le sous-titre annonce que l’on va enfin connaître le « vrai » Jésus, le Jésus « historique », débarrassé des mythes, des traditions, des gangues dans lesquels les églises officielles l’ont enfermé. A l’appui de la thèse, on fait valoir les « dernières avancées » des sciences historiques, archéologiques ou linguistiques. Mais, bien souvent, pour ne pas dire toujours, le dossier se révèle au mieux creux, au pire blasphématoire.

Non, pour connaître le « vrai » Jésus, rien ne vaut ma vieille Bible. En parcourant les Evangiles, j’y trouve un Jésus profondément humain, proche de moi, mais aussi étrangement différent, divin. En lisant les Epîtres, je comprends mieux qui est mon Sauveur et mon Seigneur. En découvrant l’Apocalypse, j’y vois un Jésus qui va revenir glorieux juge et vainqueur. En revenant à l’Ancien Testament, je discerne des images qui l’annoncent par avance.

C’est basé sur la Bible que ce dossier vous invite à (re-)découvrir le vrai Jésus. Mais pour qu’il soit véritablement vivant pour nous, il faut plus encore : que cette lecture nous amène à une communion plus profonde avec lui, à une adoration plus nourrie, à une imitation plus fidèle. Soyons sûrs que la contemplation de Christ ne peut manquer de nous transformer toujours davantage en vrais chrétiens (2 Cor 3.18).

Joël Prohin


Chronique de livre
Auteur : Florent Varak1

En mai sortira le film tiré du best-seller de Dan Brown, Le Da Vinci code. L’histoire raconte que « Jésus était marié à Marie-Madeleine, avec qui il eut une fille dont la descendance s’est unie à la dynastie mérovingienne. » Pour garantir sa domination, l’Église tenterait d’étouffer l’affaire en rejetant des évangiles trop explicites, en avilissant l’image de Marie-Madeleine, etc. Néanmoins, des indices seraient disséminés ici et là, comme dans le dernier repas du Christ représenté par Léonard de Vinci.

Dan Brown possède sans conteste des qualités d’écrivain : sa finesse créative et son style romanesque ont séduit des milliers de lecteurs. Ce succès a suscité la publication de plusieurs livres, plus ou moins critiques. Au-delà de l’aspect artistique, F. Varak nous propose de réfléchir sereinement sur les questions que semblent soulever ce roman. Son écriture est épurée et facile à lire. Avec des mots simples, des illustrations pertinentes et des références fiables, l’auteur parvient à confronter les thèses de D. Brown à l’histoire. En cinq chapitres non dénués d’humour, le lecteur se forgera de solides opinions sur le mariage de Jésus ; il comprendra pourquoi quatre évangiles sur quatre-vingts sont admis dans le canon biblique et quelles sont les caractéristiques des apocryphes gnostiques. Il saura s’il y a vraiment complot de l’ église. Il découvrira aussi la véritable épouse de Christ et l’invitation qui lui est faite de participer aux noces !

1. Des faits avérés ?

D. Brown joue sur l’ambiguïté. Malgré la forme romanesque de son récit, il prétend s’appuyer sur des faits avérés. Méfions-nous de vouloir réécrire l’histoire. Comme il est séduisant de clamer : « On vous a trompés sur Jésus » ! L’une de ses principales sources d’informations, le Prieuré de Sion, est une « imposture » créée de toutes pièces par Pierre Plantard en 1956 à Annemasse. De plus, la lecture que fait D. Brown d’un tableau peint quinze siècles après la vie de Jésus n’est pas crédible.

En confrontant les thèses du romancier à ce qu’en disent les spécialistes, F. Varak montre que ses recherches « laissent à désirer » : « De telles erreurs sur des sujets simples et récents jettent le discrédit sur le reste. » Et l’enjeu est de taille : ce que l’on croit de Jésus a des conséquences éternelles. Luc commence son Évangile en revendiquant l’historicité des faits qu’il raconte (Luc 1.1-4) et « Jean donne à ces faits un sens » (Jean 20.31). Qui croirez-vous : la Bible ou le Da Vinci code ?

2. Qui est Marie-Madeleine ?

Dans le Da Vinci code, la figure de Marie-Madeleine est centrale. F. Varak montre que nous savons peu de choses d’elle, si ce n’est sa délivrance des démons par Jésus et sa dévotion. Il nous apprend qu’au vii e siècle, le pape Grégoire le Grand, pour des raisons politiques et religieuses, a associé deux textes bibliques (Luc 7.36-50 et 8.1-3) pour faire de cette femme la figure de la prostituée repentante. à partir de ce moment, des légendes la mentionnent, elle devient « une semi-divinité ».

Jésus pouvait légitimement se marier et engendrer… Seulement, c’est historiquement erroné. Contrairement aux dires de D. Brown, le mariage des trentenaires juifs n’est pas imposé : « Il n’existe pas le moindre indice historique en faveur de cette hypothèse. » Le célibat est envisageable, comme le prouve l’existence de la communauté juive des Esséniens, contemporaine de Jésus.

3. Philippe les a-t-il vus s’embrasser ?

D. Brown affirme que l’empereur Constantin a trafiqué la Bible au concile de Nicée (325). « C’est très mal connaître l’histoire ! », répond F. Varak : ce concile n’a pas touché au canon biblique qui faisait déjà l’objet d’un consensus. Prenons les évangiles : quatre suffisent à raconter la vie et l’enseignement de Jésus. Les autres sont soit de pâles copies (ils n’offrent aucune information complémentaire ou pertinente), soit inexacts ou loufoques (ils dénotent une mauvaise compréhension du monde juif), soit trop tardifs (ils n’existent que pour mieux promouvoir la mouvance gnostique du iii e s.). L’un d’eux, L’évangile selon Philippe, témoigne que Jésus et Marie-Madeleine s’embrassaient souvent ; c’est une « preuve irréfutable » selon D. Brown. Qu’en penser ?

a) Les experts savent bien que ce livre, « comme beaucoup de textes apocryphes, porte le nom d’un apôtre pour lui conférer une certaine crédibilité ». Un faux, écrit « quelque deux cents ans après la vie de Christ, est-ce là la preuve irréfutable ? »

b) Pour les gnostiques, qui dénigrent la matérialité de notre monde, un baiser ne peut avoir qu’un sens spirituel (celui d’une initiation) : « Il est impensable d’y voir les traces d’un mariage, ni même d’une intimité charnelle. » D’ailleurs, dans ce même écrit, le mariage est condamné.

F. Varak ajoute que l’ église n’a jamais tenté de cacher ces évangiles apocryphes. D’ailleurs, nombre de nos traditions et légendes s’y réfèrent, preuve qu’ils étaient lus parfois. Cependant, personne ne serait tombé dans le piège de les sacraliser : à cause de leur écriture tardive, de leurs effets dramatiques peu crédibles et parce qu’ils professent une vision du monde aux antipodes de l’enseignement biblique (en effet, ils « décrient la vie terrestre, dévalorisent les femmes, renient Jésus, etc. »).

4. Jésus élu Dieu en 325 ?

Comme les témoins de Jéhovah, D. Brown renie la divinité de Christ : Jésus aurait été élu Dieu au concile de Nicée parce que ses adeptes auraient mal interprété son enseignement. F. Varak invente une petite histoire désopilante et originale pour nous expliquer ensuite pourquoi cette thèse contredit l’enseignement de l’Ancien et du Nouveau Testaments, celui de Jésus lui-même, ainsi que celui de l’ église des premiers siècles. Il faudrait renier aussi sa résurrection. Or, cet événement « est la signature authentifiant la véracité du christianisme ».

5. Les noces de Jésus

Dans son dernier chapitre, F. Varak rappelle que la Bible décrit le véritable mariage de Jésus (Apoc 19.5-9). L’épouse existe : c’est l’Église ! En choisissant cette image, Dieu nous invite notamment à vivre une relation personnelle et bénie avec Christ, en nous engageant exclusivement pour lui. C’est pourquoi il est si important de discerner le vrai du faux : notre compréhension de la personne de Christ a une portée éternelle.

N’oubliez pas : en mai, tout le monde parlera du Da Vinci code. Pour la sérénité du débat, pour l’intelligence de nos réponses, et pour l’opportunité d’annoncer le véritable Évangile qui sauve, ce livre original, facile à lire, bien documenté et pertinent est essentiel.

Frédéric Mondin

Pour se procurer ce livre, s’adresser à toute librairie évangélique ou aux éditions Clé, 2 impasse Morel, 69003 Lyon, France ; site www.editionscle.com ; tél : + 33 (0)4 37 56 25 00.

1 Florent Varak a grandi dans une famille passionnée de spiritualité orientale. En 1984, il se convertit au christianisme. Marié et père de trois enfants, il est titulaire d’une maîtrise de théologie et pasteur depuis plus de 10 ans.


La demeure de Christ dans nos cœurs est une réalité pour les chrétiens, et nous pouvons affronter les épreuves avec sérénité en sachant qu’il est toujours là :

– Nous lui appartenons parce qu’il nous a rachetés par son sang, sa vie : « Je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main » (Jean 10.28).

– Nous avons cette merveilleuse certitude que Dieu demeure en nous : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14.23).

– Désormais, dans toutes les circonstances de la vie, nous avons un appui en Christ qui demeure en permanence dans nos cœurs :

  • Sa face nous procure la LUMI èRE: « Fais lever sur nous la lumière de ta face, ô éternel » (Ps 4.7). Dans la lumière du Seigneur nous voyons notre chemin s’éclairer pour y marcher.
  • Sa face nous procure de la JOIE : « Il y a abondance de joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite » (Ps 16.11). Rien ne peut ôter cette joie du cœur — à part le péché. Le Seigneur est notre joie, même dans la tristesse. C’est un état de cœur, mais aussi une attitude provenant de cet état de bonheur.
  • Sa face est un lieu caché dans la persécution : « Tu les caches [les croyants] sous l’abri de ta face » (Ps 31.21). Dans toutes les afflictions de ce genre, « Dieu est pour nous » qui alors sera contre nous ? « Rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ (Rom 8.37-39).
  • Sa face est une CONSOLATION en des temps de découragement : « Quand irais-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit. Pendant qu’on me dit tout le temps : où est-ton Dieu ? Voici pourtant ce dont je me souviens avec effusion de cœur : … pourquoi t’abats-tu mon âme et gémis-tu sur moi ? Attends-toi à Dieu, car je le célèbrerai encore : sa face est mon salut» (Ps 42.1-6).
  • Sa face est un ENCOURAGEMENT pour le croyant  « L’ éternel juste aime la justice ; sa face regarde l’homme droit » (Ps 11.7). Les yeux de l’ éternel scrutent les hommes et sa face se tourne vers les justes. Nous avons été déclarés justes en vertu de l’œuvre rédemptrice de Christ.

Conclusion  : « Nous contemplons à face découverte la gloire du Seigneur et nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire » (2 Cor 3.18). « Christ en vous, l’espérance de la gloire » (Col 1.27). La face de Dieu en la Personne bénie du Seigneur Jésus-Christ est un don de grâce et nous incite à l’adorer en tout lieu, en tout temps, en toutes les circonstances.


Marc 8.22-26

La guérison d’un aveugle dans Marc 8.22-26 m’a longtemps laissé perplexe. Pourquoi le malade n’est-il guéri que partiellement après la première intervention de Jésus ? « Je vois des hommes, mais comme des arbres, et ils marchent », dit-il. Étrange. De la part du Christ, on était habitué à autre chose. Pourquoi cet échec apparent qui nécessite une deuxième intervention ?

Solutions proposées

Comme c’est souvent le cas pour un texte difficile à comprendre, les solutions proposées par les commentateurs et les prédicateurs sont aussi nombreuses que diverses. En voici quelques-unes :

1. L’échec relatif provient du manque de foi du malade ou de ses amis (H.A. Ironside, Mark, p.125). Chrysostome soulignait déjà que cet homme n’était pas venu de lui-même. Il n’aurait pas non plus appelé à l’aide, contrairement, par exemple, à Bartimée, l’aveugle de Jéricho. Pour lui, la limitation ne doit pas être placée du côté divin, mais du côté humain.

2. La guérison graduelle pourrait correspondre au progrès de la foi dans l’infirme (Joseph Huby, Évangile selon St Marc, p.205).

3. Certains discernent une amélioration graduelle de l’aveugle qui pourrait être assimilée à une guérison naturelle. Jésus aurait ainsi montré l’importance d’un processus trop souvent sous-estimé (G.G. Chadwick, The Gospel according to St Mark, p.214).

4. Les paroles de l’aveugle sont celles d’un homme qui aurait eu de la peine à s’exprimer. « Pour les enfants et pour les sauvages, ‘arbre’ est une des formules les plus fréquemment employées pour désigner un homme » (Gunther Dehn, Le Fils de Dieu, p.152).

5. Ce récit illustre la variété des méthodes du Seigneur dans ses guérisons et nous montre avec quelle liberté et quelle souplesse Jésus usait de sa puissance (J.A. Alexander, The Gospel according to Mark, p.217).

6. Ce miracle enseigne la manière dont l’Esprit agit dans l’illumination de l’âme (J.J. Jones, The Gospel according to St Mark, Vol. 2, p.151).

7. L’événement symbolise la marche des disciples vers la lumière (M.J. Lagrange, évangile selon St Marc, p.213).

Enfin, quelques-uns concluent de manière défaitiste.

8. Le contexte immédiat étant trop limité, il est impossible de donner une réponse valable (William L. Lane, The Gospel of Mark, p.285).

9. L’échec de Jésus est incompréhensible. Il nous enseigne, néanmoins, que le Seigneur ne s’est pas relâché dans son action jusqu’à ce que l’homme soit complètement guéri (R.A. Cole, Mark, p.133).

Quelle solution faut-il préférer ? Comme le relève Lane, le contexte immédiat (verset 22-26) est maigre. Si nous interdisons d’emblée à notre imagination de déformer le texte (solutions 3 et 4), il nous reste la possibilité d’appliquer un principe général (solutions 5, 6 et 7) – mais lequel ? -, de ramener ce texte à d’autres récits de guérisons (solutions 1 et 2) – mais lesquels ? – ou d’avouer simplement notre perplexité (solutions 8 et 9).

Le contexte général du récit

Une étude du cadre global de cet événement, nous guide, je crois, vers la bonne interprétation. Les dix premiers chapitres de l’évangile selon Marc, qui décrivent le ministère de Jésus depuis ses débuts jusqu’à son entrée à Jérusalem, sont séparés en deux parties par la confession de Pierre (Marc 8.27-33), véritable plaque tournante de ces chapitres.

Avant ces paroles de l’apôtre, l’accent est mis sur la démonstration de la puissance de Jésus. Quatorze miracles sont relatés, et à trois reprises, l’auteur indique que de nombreuses personnes furent guéries (1.34 ; 3.10 ; 7.56).

Après cette confession-clé, la situation est toute différente. Jésus enseigne en privé, à ses disciples, le message de la croix. « Il [Jésus] commença à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite trois jours après » (8.31). Les miracles, dans cette section, sont réduits à deux (9.14-29 et 10.46-53). Jésus annonce à plusieurs reprises ses souffrances et sa mort (8.31 ; 9.31 ; 10.33-34) et son corollaire, le chemin de la croix pour les disciples (8.34-38 ; 9.35 ; 10.39,41-45). L’annonce de ce message de souffrance et d’humiliation rencontre l’opposition de Pierre (8.32-33) et l’incompréhension des disciples (9.32 ; 10.32). Le comble de leur aveuglement est illustré par leurs discussions au sujet des premières places, discussions qui suivent à chaque fois l’annonce du calvaire du Christ (9.33-34 ; 10.35-37). Que Jésus soit le Messie tout-puissant, cela Pierre l’avait pleinement compris, cru et confessé (8.29) ; qu’il soit le Messie souffrant, cela il ne l’a compris, cru et confessé qu’après la résurrection.

La confession de Pierre joue donc un rôle capital : elle fait office de charnière pour les dix premiers chapitres de cet Évangile. Est-ce surprenant puisque la tradition affirme que Marc n’était que l’interprète de Pierre ?

Sens du miracle

Revenons à notre récit pour constater qu’il se situe juste avant cette confession cruciale, juste avant la nouvelle orientation du ministère de Jésus. En fait, la guérison de l’aveugle annonce et prépare ce deuxième élément fondamental du message messianique. Tout en manifestant sa compassion pour l’aveugle, Jésus enseigne ses disciples. La manière dont la cécité physique a été guérie, illustre comment la cécité spirituelle sera vaincue. De même que l’aveugle n’a discerné « tout distinctement » (8.25) qu’à la suite d’une deuxième intervention de Jésus – la première ne lui ayant donné qu’une vue trouble -, de même les disciples ont besoin d’un complément d’information – le message de la croix – afin de pouvoir tout comprendre. La confession de Pierre (8.29) n’est que la première étape, elle n’indique encore qu’une compréhension partielle de l’ouvre du Messie, celle qui reconnaît la toute-puissance de Jésus. La perception totale, elle, confesse aussi le ministère de souffrance du Christ.

Comme ce miracle avait pour but d’enseigner les disciples, Jésus prend soin de le réaliser « hors du village » (8.23), à l’écart d’une foule qui n’était pas prête pour ce nouvel enseignement. Notons aussi que la guérison s’est produite dans les environs de Béthsaïda, le village natal de Pierre (Jean 1.44). Qui sait si le Seigneur n’a pas opéré ce signe révélateur près de l’ancien domicile de l’apôtre afin que ce dernier s’en souvienne mieux ?

Pour terminer, relevons que cet événement n’est relaté que dans le deuxième évangile : situation exceptionnelle, puisque tous les autres miracles relatés par Marc – mis à part la guérison du sourd-muet (Marc 7.31-37) – sont « repris » par Matthieu et Luc. Cette guérison progressive, enseignant une vérité particulièrement bien développée dans l’Évangile selon Marc, semble n’avoir eu sa place que dans ce livre.

Et nous ?

En conclusion, il nous reste à méditer sur la leçon de ce récit. L’enseignement du ministère de souffrance s’est heurté à l’incrédulité des disciples. Qu’en est-il aujourd’hui ? Lorsque nous cherchons la puissance de Jésus par dessus tout, n’avons-nous pas, nous aussi, une vue trouble et partielle de l’Évangile ? Aujourd’hui, bien souvent, le message de la « vie abondante » me semble reléguer le message de la « croix » dans l’ombre. Le « plein Évangile » n’est pas fait que de victoires, de guérisons divines et de promesses saisies par la foi, mais aussi d’abnégation, de persévérance, de souffrances et de larmes. Ne l’oublions pas !


(Marc 1.21-28)

Quand Jésus prend la parole, la foule s’étonne, un démon s’alarme, les religieux s’effacent, les légalistes s’agacent (11.18) : c’est le royaume qui avance ! Nos interventions reflètent-elles sa puissance ? Selon Marc, c’est une question d’autorité. En effet, parler c’est prendre autorité sur son auditoire pour l’influencer (2 Cor 10.8) : si le but ne sert pas Christ, il le dessert.

L’enseignant est d’autant plus responsable qu’il a reçu plus d’autorité pour influer sur l’action, la pensée, ou la conviction de son auditoire (Jac 3.1). Mais nous sommes tous appelés à discerner au nom de quelle autorité nous témoignons à un non-converti ou encourageons un frère. N’en déplaise au relativisme ambiant, Dieu seul rend notre parole efficace (1 Cor 2.4). Comment évaluer sa puissance spirituelle ? Tirons des éléments de réponse de Marc 1.21-28.

I. Observation

Dans cet évangile, Jésus parle peu, mais ses paroles en disent long. Ce passage traite moins de la doctrine de Jésus (évoquée en 1.15) que de sa pédagogie et de son influence.

1. L’intervention du démon

Le démon reconnaît leur entière séparation d’intérêt : « Qu’y a-t-il entre nous et toi ? » Il sait que Jésus vient détruire le règne de Satan. Il clame devant tous une messianité qu’il oppose à son humble origine. espérant peut-être une réaction hostile de la foule. Jésus dérange par sa présence, son message inhabituel, son autorité qui remue les foules. Il est le Messie : celui dont la parole libère du péché et de toute autorité rivale (chair, monde, malin).

2. La réaction de la foule

La foule a noté l’autorité du prédicateur : sa parole « frappe » littéralement (grec : ekplessô). L’intervention du démon défie un instant cette autorité, mais son échec la confirme et l’amplifie. La foule constate alors, presque « terrifiée » (grec : thambeô), l’autorité du guérisseur : sa parole possède une redoutable efficacité aussi dans le monde spirituel !

II. Interprétation

1. L’importance d’une bonne pédagogie

Marc relève deux oppositions à Jésus : celle des scribes et celle des démons. Que peuvent-ils  bien avoir de commun ? Ils agissent au nom d’une autre autorité que celle de Jésus. Les démons nuisent au royaume de Dieu, et les scribes ne le soutiennent pas. Aucun ne sert Dieu.

Après l’exil, les scribes étaient chargés de garder la loi pour l’enseigner et la faire appliquer. Esdras a rempli à merveille son noble rôle (Esd 7.10). Mais ses successeurs, au lieu de servir Dieu et son peuple, servent leurs intérêts. Aveugles à leur belle vocation, aveuglant aussi le peuple pour son plus grand malheur (Mat 15.14). Au lieu de le préparer à reconnaître Jésus, ils l’incitent à le calomnier (3.22), et se rendront complices de sa crucifixion (15.1,11-14).

On comprend mieux la présence d’un démoniaque dans une synagogue ! Certainement que l’enseignement traditionnel ne le gêne pas outre mesure. Il se réjouirait même ! Car les scribes, qui monopolisent souvent la parole, endorment plutôt le peuple au lieu de le préparer à la venue de son Messie. C’est tout le drame d’une mauvaise utilisation de l’autorité déléguée par Dieu. Le terrible contre-exemple des scribes avertit : « Ceux qui conduisent ce peuple l’égarent, et ceux qui se laissent conduire se perdent [ou : sont engloutis] » (És 9.16).

2. Deux autorités en question

Comparons les caractéristiques de la parole de Jésus et de celle des scribes, comme nous y invite Marc. A son époque, le rapprochement entre Jésus et les scribes est limpide. Pour le comprendre, lisez Marc 7.3-13, qui rapporte l’affrontement célèbre entre Jésus et les conducteurs religieux du peuple (scribes et pharisiens). Parmi les traits dénoncés par Jésus, deux nous intéressent particulièrement.

Autorité de Jésus dans Marc 1

Autorité des scribes éclairée par Marc 7

La Parole vivante

Convergent vers Jésus et attestent son autorité, la Loi et la prophétie (représentées par Moïse et Élie en 9.4) – et non seulement le témoignage des prophètes (1.3,7), mais aussi celui de Dieu lui-même, l’Esprit (1.10) et le Père (1.13). Comme l’a prédit Moïse (Deut 18.18), Dieu parle directement en chair et en os. Jésus est vraiment la Parole de Dieu.

Mieux, Jésus est le salut qu’il professe (Jean 5.39) ! Par lui, tout devient clair ; sans lui, tout demeure incompréhensible, comme voilé.

Leur tradition (méprise la Parole de Dieu)

Leur enseignement n’est pas le fruit d’une méditation personnelle, mais une synthèse érudite d’opinions souvent contradictoires !

D’ailleurs, Jésus confondra leur connaissance de paille (12.35-37).

En exaltant leur tradition1, les scribes relèguent au second plan l’autorité de la Parole de Dieu : « Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes » (7.8).

La parole en action

Jésus n’enseigne pas seulement, mais sa parole agit conséquemment. Parler avec autorité, selon Marc, c’est parler preuves à l’appui. Son évangile va certifier à 19 reprises l’autorité du Maître en illustrant sa puissance sur la maladie, la nature, les démons, sur la mort, voire le pardon du péché (2.5) !

A messager divin, message exceptionnel, signes éclatants ! Bien que l’Évangile selon Marc dépeigne un Jésus tout en actions, celles-ci ne sont pas gratuites : elles interprètent ce qu’il enseigne, tout comme son enseignement interprète ses actions (ex. : 2.10).

Leurs théories (abolissent l’obéissance à Dieu)

Les scribes se complaisent dans des systèmes spéculatifs leur évitant d’obéir au véritable commandement de Dieu (12.28-31). Leur méthode déroute : une telle quantité d’opinions discordantes neutralise le but pratique pour lequel la Parole est révélée. Ils n’incitent pas le peuple à obéir à Dieu, mais à leurs rituels. Mortel troc !

D’ailleurs, leur piété de surface n’est aux yeux de Dieu que du vent (7.7), simple apparence (12.40).

En exaltant leur tradition, ils anéantissent l’autorité de la Parole, sa puissance de vie : « annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie » (7.13).

En conséquence, Israël a perdu sa dignité de peuple élu, le ministère (ou sacerdoce) confié par Dieu pour guider les nations (Ex 19.6). A cause de ses responsables, le peuple est mort spirituellement et moralement, préférant ses penchants naturels à l’alliance de vie : « Mon peuple est détruit, parce qu’il lui manque la connaissance. Puisque tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai, et tu seras dépouillé de mon sacerdoce » (Os 4.6).

III. Application

1. Attention danger !

a. La leçon des scribes

Les scribes devaient réveiller le peuple, ils l’ont décimé. « Malheur au pasteur de néant, qui abandonne ses brebis ! » (Zach 11.17a). Malgré l’habit religieux, scribes et « responsables spirituels » semblent aussi coupables que ce démon (cf. 1 Cor 2.8). Leur contre-exemple nous interroge : risquons-nous un tel danger ? Comme le craint un prédicateur, pourrions-nous répondre un jour à un envoyé de la grâce : « Qu’avons-nous à voir avec toi ! » ?

La Bible parle d’un jugement qui commencera par la maison de Dieu, pour qui aura porté son autorité en vain. Jésus nous avertit du constant besoin d’être réveillés de notre torpeur (14.38). Dans sa grâce, il envoie des hommes « marteler » la vérité (Jér 23.29)2. Eux-mêmes sont appelés à se juger pour ne pas être jugés : quand je prêche, entend-on le héraut de Christ ou un fonctionnaire de la Bible ? Mes ouvres montrent-elles la lumière de Dieu (Mat 5.16) comme Israël voyait Moïse rayonner la gloire divine (Ex 34.34s) ? Ces avertissements effrayants sont en réalité une belle chance pour nous de réagir pendant le temps qui reste.

b. Une responsabilité partagée

C’est que l’enjeu est de taille : sans Christ, une réunion d’église a-t-elle encore du sens ? Quand ses responsables délégués guident un peuple éveillé vers Christ, c’est l’Évangile qui avance. Combien d’hommes de Dieu, à travers les siècles et aujourd’hui encore, par leur peine, leur douleur et leur persévérance ont témoigné leur amour du Seigneur et leur souci pour les brebis qu’il leur a confiées ! Hélas, combien s’épuisent, ou se font piéger par la tradition, ou par le confort de leur position. Ne sont-ils pas souvent injustement chargés de tâches qui les éloignent de leur vocation (Act 6.4) ? Un serviteur de Christ saura les décharger (Gal 6.2,6) ; ne le sommes-nous pas tous ? Sachons les encourager à nous encourager !

2. Que faire ?

a. Agir en Christ

Contre le pouvoir anesthésiant d’une tradition sans Esprit, seul Christ transcende notre parole (Col 2.8). Jésus est notre autorité. En lui, nous ne possédons pas l’autorité apostolique pour ajouter à l’Évangile3, mais celle qui donne le droit de le proclamer et de le faire respecter. Dieu a appuyé la prédication des Réformateurs car ils savaient de qui ils parlaient, quand d’autres répétaient machinalement des paroles qu’ils ne comprenaient plus (Mat 6.7 ; 2 Cor 3.14). Comment bénéficier de cette autorité et de cette puissance ?

En demeurant dans la Parole vivante de Dieu. Notamment par l’immersion dans sa Parole écrite (Héb 4.12). Centre de la révélation, Jésus l’éclaire. Sans Christ, la Bible a-t-elle encore du sens ? Interprète par excellence de la Parole de Dieu, il est cette Parole. L’efficacité d’un témoignage, d’un encouragement, ou d’une prédication repose en Jésus (cf. 1 Thes 2.13), sur la base d’une étude systématique sérieuse, personnellement méditée (1 Tim 4.13-16 ; Jos 1.8 ; Ps 1.2 ; 119.99 ; etc.). Sola scriptura : la Bible suffit, qui enseigne une vie en règle avec Dieu et les hommes. En cela, son autorité vaut toutes les lettres de créance4.

b. Agir en conséquence

Contre la facilité illusoire d’une doctrine sans chair, seule compte une parole suivie d’actes conséquents d’amour (1 Jean 3.18 ; Gal 5.6). Je suis le premier acteur de mon enseignement.

Certaines contradictions sont dévastatrices, surtout au service de Dieu (Tite 1.16). Combien de chrétiens abandonnent leur assemblée à cause d’un décalage accablant entre les mots et les actes ! Il n’est pas aisé pour le chrétien, prédicateur ou non, d’espérer écoute et obéissance sans montrer l’exemple. Pire, si ses actes « parlent plus fort que ses paroles », selon l’adage.

Conclusion

Autre chose oppose Jésus et les scribes : son infaillible compassion (3.20 ; 6.34) et leur indéniable égoïsme, hypocrite au point de subordonner la sagesse divine à leur gloire personnelle, la vérité éternelle à l’opinion populaire : c’est particulièrement frappant lorsque la question de l’autorité est explicitement posée en Marc 11.27-33.

Contre la norme ambiante (Rom 12.2a), Jésus enseigne une autorité dans l’humilité du service mutuel (10.42-45). Héritiers avec Christ, nous sommes d’autant plus serviteurs que nous avons toute légitimité d’annoncer la meilleure nouvelle de tous les temps. Prendre la parole ne donne pas droit à l’autorité, mais notre autorité en Christ donne le devoir de parler. Celui qui voit guide l’aveugle, et sert selon son degré de connaissance (Rom 12.3ss ; 1 Cor 15.10).

Face à ce triple choix – tradition ou Écriture, théorie ou obéissance, égocentrisme ou compassion – résumons ainsi : s’il veut que sa parole soit puissante, que celui qui parle fonde son autorité sur le modèle d’humilité de Jésus en sachant de quoi et de qui il parle et en le prouvant dans ses actes, développant un amour sincère pour son interlocuteur.

Que notre présence dans ce monde à l’agonie transmette ainsi la vie de Christ qui fait croître son corps en quantité – dans la justification – et en qualité – dans la sanctification.

Soli Deo gloria !

1 La tradition biblique (2 Tim 2.1-2 ; Tite 2.1) est bonne, mais le danger survient quand les ajouts ecclésiastiques tentent de la dominer. Cf. F. Horton, « Les sources de notre connaissance », Promesses, 126, 1998/4, p. 11-23.
2 Sans confondre exhortation constructive et reproche acerbe ! La douceur enseigne aussi bien (Phil 4.5 ; Mat 21.5 ; 1 Cor 4.21 ; Gal 5.23 ; 6.1 ; 1 Pi 3.16 ; etc.) ! Elle frappe d’autant plus que ce monde n’y est pas habitué !
3 Nous ne sommes pas Jésus, et un homme ou une église ne sauraient se prévaloir d’une succession apostolique pour imposer sa propre autorité. L’autorité de la Bible, seule tradition apostolique fiable de l’enseignement de Jésus, est notre référence supérieure. Dans ce sens, Jésus n’est pas un modèle à imiter, comme le diable qui cherche à le singer.
4 Luther, fort de l’autorité apostolique à laquelle il se référait, a pu ainsi avertir sa haute autorité ecclésiastique. Encore aujourd’hui, avec l’autorité de la Parole, nous avons le privilège d’amener à la repentance nos « scribes » ou « papes évangéliques ».


Marc 8.27-9.1

Traduit de « For The Love Of God », avec la permission de l’auteur.

Interrogés par Jésus, les disciples confessent qui il est (Marc 8.27-30). « Christ » est la forme grecque de « Messie », et a un arrière-plan hébreu. Cette confession déclenche un flot de révélations nouvelles de la part du Seigneur Jésus (8.31-38). Dès lors, il leur apprend qu’il faut que le Fils de l’homme « souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite trois jours après » (8.31). Comme Marc le relève, Jésus « disait ces paroles ouvertement » (8.32). Apparemment, ses commentaires sur le sujet avaient été, jusque-là, nettement plus voilés.

Pour nous qui vivons de ce côté de la croix, il est facile d’être un peu condescendant vis-à-vis de la réaction de Pierre et de son reproche au Maître (8.32). Dans l’optique de Pierre, Jésus se trompait tout simplement. Après tout, les messies ne sont pas mis à mort : ils triomphent. Et comment un Messie, oint par Dieu et faiseur de miracles comme Jésus, pourrait-il perdre ? Bien sûr, Pierre se trompait, il se trompait profondément. Car même les disciples n’avaient pas encore saisi que Jésus le Messie était à la fois roi conquérant et serviteur souffrant.

Mais il y avait plus : non seulement Jésus a insisté sur le fait qu’il allait lui-même souffrir, mourir et ressusciter, mais aussi sur le fait que chacun de ses disciples doit renoncer à lui-même, charger sa croix et suivre Jésus (8.34). À l’oreille d’un homme du 1e siècle, un tel langage était choquant. « Prendre sa croix » ne signifiait pas s’accommoder d’un mal de dent, de la perte d’un emploi ou d’une infirmité. La crucifixion était universellement considérée comme la plus barbare des exécutions romaines, à ne pas même mentionner en société. Le criminel condamné « se chargeait de sa croix », c’est-à-dire prenait le bois de la croix et le portait à l’endroit de l’exécution. Si c’était à vous de vous charger de votre croix, vous n’aviez plus aucun espoir. Il n’y avait plus qu’une mort honteuse et atroce.

Pourtant ce sont les mots que Jésus utilise. Car ce que tous ses disciples doivent apprendre c’est que suivre Jésus implique une renonciation douloureuse à son propre intérêt et une conversion de la personne entière aux intérêts de Jésus. Pourtant le langage rude de Jésus n’est pas une invitation au « masochisme » spirituel, mais à la vie et à l’abondance. Car, selon une loi infaillible du royaume, l’égocentrisme conduit à la mort, alors que « quiconque perdra sa vie à cause de moi et de l’évangile la sauvera » (8.35). Pour quelques-uns seulement, cet engagement implique la perte de la vie physique ; pour nous tous, elle signifie la mort à soi, devenir disciple de Jésus. Et cela implique confesser Jésus avec joie et refuser d’avoir honte de lui et de ses paroles au milieu de « cette génération adultère et pécheresse » (8.38).