PROMESSES

L’exceptionnel vécu de certains hommes de Dieu ajoute à leur souvenir plus d’une leçon encore actuelle. Genèse 32 fait revivre intensément le moment vraiment crucial de la vie de Jacob, l’ancêtre du peuple d’Israël.

Jacob avait fui la maison familiale devant la fureur d’Esaü, son frère, dépouillé de son droit d’aînesse par la ruse de son cadet. Chez Laban, à son tour, Jacob fut trompé, exploité même, pendant bien des années; mais il s’est aussi copieusement enrichi, par ruse encore. Environ 50 ans plus tard, le voilà sur le chemin du retour au pays de la promesse, avec sa nombreuse famille et de grands biens. Pourtant, si longtemps après, sa conscience le tourmente encore. Il craint toujours la vengeance d’Esaü qui vient justement à sa rencontre avec 400 hommes (v. 6). Alors Jacob juge prudent de se faire précéder par un somptueux cadeau (v. 14-15). Mais la nuit dramatique ne fait que commencer pour lui (v. 22-32). Elle se déroulera en 4 actes.

I. La solitude de Jacob (v. 24)

Ni le Dieu créateur du premier couple, ni le Christ des 12 apôtres, n’ont voulu l’homme isolé. C’est un être appelé à vivre en société. Il n’est pas bon que l’homme soit seul (Gen 2.18). Il n’est pas bon non plus qu’il ne soit jamais seul. Dieu voudrait un tête-à- tête fréquent avec chacun, un de ces moments intimes, à l’écart, où les cours s’ouvrent sans crainte. Mais l’homme moderne le fuit. Il s’étourdit dans le bruit, souvent pour ne plus penser. Ou bien il se passionne pour toutes sortes de choses, bonnes ou mauvaises, sans jamais pourtant étancher sa soif de vrai bonheur durable.

Aujourd’hui, la solitude est devenue soit un luxe (le riche propriétaire, seul maître sur ses terres), soit une punition (le prisonnier sous haute surveillance dans sa cellule). Mais il peut arriver à la solitude de déboucher sur une rencontre bénie et libératrice avec Dieu. C’est ce que va vivre Jacob.

II. La lutte de Jacob (v. 24-25 )

Très effrayé et saisi d’angoisse (v.7), Jacob toujours ingénieux a partagé ses gens en deux camps et se dit que si Esaü vient contre l’un des deux camps et le bat, le camp qui restera pourra se sauver (v. 9). Mais le vieillard, alors presque centenaire, ignore qu’il ne pourra pas échapper, lui, à l’assaut d’un redoutable inconnu, dans le mystère obscur d’une nuit mémorable. Ce sera un singulier tête-à-tête que cet implacable corps à corps, où nul ne veut céder.

Pour fléchir enfin l’opiniâtre lutteur, l’inconnu le frappa à l’emboîture de la hanche; et l’emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu’il luttait avec lui (v. 25). Même ainsi diminué, Jacob ne lâche pas prise. Il sent qu’il vit un moment décisif, unique sans doute. Son adversaire le met à genoux; il ne le met pas à mort. Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se repente et qu’il vive. Jacob a trouvé plus fort que lui; c’est pourquoi il ne peut lâcher celui dont il sent qu’il a besoin et qui a une bénédiction en réserve après cette terrible épreuve. Apparemment vaincu, Jacob tiendra ferme, accroché à cet homme puissant. Il sera même déclaré vainqueur!

C’est encore à genoux que se remportent les plus grandes victoires.

III. Le dialogue de Jacob (v. 26-30)

La nuit de lutte s’achève. A Moïse, bien plus tard, l’Eternel dira: tu ne pourras pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre (Ex 33.20). L’inconnu doit partir pour préserver son anonymat. Il ne doit pas être vu. Mais Jacob ne l’entend pas ainsi. Il veut la bénédiction. Longtemps après, sur la montagne de la transfiguration, Pierre voudra installer trois tentes, pour prolonger un moment de bonheur exceptionnel. Mais, ici-bas, ils seront toujours trop courts.

A l’appel de son nom, Jacob dévoile son identité et sa nature profonde de supplanteur et trompeur, car tel est le cour humain. C’est seulement après cet aveu qu’il recevra son nouveau nom d’Israël, vainqueur de Dieu, lui, le vaincu de la nuit et qui dut mettre genou à terre. De même ne devient enfant de Dieu que celui qui s’avoue pécheur et perdu, dans une authentique confession suivie de repentance et de foi en Christ.

A son tour, Jacob prie l’inconnu de lui déclarer son nom. Pourquoi demandes-tu mon nom? (v. 29). Le mystère demeurera jusqu’à la prophétie d’Osée (12.4-5). C’était bien l’ange de l’Eternel, souvent apparu sous forme humaine dans l’AT. Occasionnellement, le Fils de Dieu a pu ainsi visiter la terre, avant de s’y manifester dans la personne de Jésus-Christ, Dieu manifesté en chair (1 Tim 3.16).

En réponse à sa persévérance dans la lutte de la foi, Jacob fut béni sur place. Il a reconnu ainsi qu’il avait eu à faire à Dieu lui-même dans l’inconnu. C’est pourquoi il appela le lieu Peniel (la face de Dieu), car, dit-il j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée (ou J‘ai eu la vie sauve, v. 30). Ainsi le tête-à-tête devenu corps à corps apparaît après coup comme un face à face libérateur pour la vie.

C’est bien aussi face à la croix qu’une nouvelle vie s’ouvre au croyant: désormais il ne sera plus jamais seul.

IV. L’avenir de Jacob (v.31)

Après cette nuit tragique, le soleil se lève enfin; mais il va désormais éclairer la route du vieillard boiteux qui ne pourra plus courir pour fuir devant Esaü. Ce ne sera pas nécessaire d’ailleurs. Quand l’Eternel approuve les voies d’un homme, il dispose favorablement à son égard même ses ennemis (Prov 16.7). Esaü courut à sa rencontre; il l’embrassa, se jeta à son cou, et le baisa; et ils pleurèrent (Gen 33.4). Quel matin lumineux après la sombre nuit de lutte!

Au cours d’un voyage antérieur, une nuit mémorable elle aussi avait valu un rêve à Jacob qui appela le lieu Béthel, maison de Dieu (Gen 28.12-19). A Peniel ce fut la face de Dieu. C’est seulement là qu’une nouvelle vie a commencé pour Jacob-Israël. Il y reçut à la fois un nouveau nom et une nouvelle marche. Chaque pas devait rappeler au boiteux sa rencontre décisive avec le Dieu qui avait réorienté sa vie vers la terre promise.

Chacune de nos journées est comme un pas vers l’éternité. Si nous connaissons l’église, maison de Dieu, nous sommes en route aussi. Mais il y a plus. Si nous avons vraiment et personnellement rencontré le Seigneur, montrons-le en marchant en nouveauté de vie (Rom 6.4).

Celui qui dit qu’il demeure en lui doit marcher aussi comme lui a marché (1 Jean 2.6).

J. C.

L’importance de la vérité

"Certains chrétiens ont été imprégnés par les formes de pensée du XXe siècle. Dans la conversion chrétienne, la vérité a la priorité. La formule "accepter Christ comme Sauveur" peut vouloir dire n’importe quoi. Aussi devons- nous expliquer très clairement que la vérité du christianisme est une vérité objective, et qu’en conséquence "accepter Christ comme Sauveur" n’est pas simplement une sorte de "saut dans l’irrationnel".

Francis Schaeffer
(« Dieu: illusion ou réalité », Revue Réformée,
n° 161/162, novembre 1989, page 125)

Écrit par


Le livre des Psaumes est non seulement le plus long, mais sans doute aussi le plus riche de l’Ecriture. Tous les états d’âme s’y trouvent dépeints, vécus même, dans l’intensité du texte. L’être humain s’y dévoile en pleine lumière de la vérité, face à l’ épreuve tout autant que dans la joie et la reconnaissance. Un mot résume les Psaumes: LOUANGE.

C’est bien ce qui se dégage des expériences et enseignements dispersés dans 150 chapitres, inégaux mais tous nécessaires et complémentaires. On comprend mieux alors l’invitation de Paul aux Ephésiens (5.19): Entretenez-vous par des psaumes.

De certains psaumes émane un message spécifique évident: le repos de la foi (Ps 23), le bonheur du pardon (Ps 32), la solitude du dépressif (Ps 42), le chemin de la repentance (Ps 51), la misère de l’ abandonné (Ps 88), la prière de fin d’ année (Ps 90), le chant des rescapés (Ps 107), l’hymne à la Parole de Dieu (Ps 119), la sécurité du pèlerin (Ps 121), la communion fraternelle (Ps 133), etc. Bien que rien ne le mette en évidence dans le texte, le Ps 103 pourrait bien, lui, exprimer la reconnaissance du convalescent! Envisagé comme tel, il peut aider le malade à rejoindre le monde des vivants d’une manière nouvelle. Chaque jour à vivre y devient une grâce de Dieu ajoutée à tant d’autres. Entre une introduction (v. 1-2) et une conclusion (v, 19-22), toutes deux formées d’invitations diverses à bénir l’Eternel, le Ps 103 développe trois thèmes d’actualité lors du retour à la santé.

1. Introduction (v. 1-2)

Tout mon être est appelé à bénir l’Eternel.

Cette louange est inspirée par son nom et ses bienfaits: Elle est donc orientée et fondée.

Le nom du père apparaîtra au v. 13. Rare dans l’Ancien Testament, il sera de règle dans le Nouveau pour désigner Dieu (111 fois dans le seul évangile de Jean). Le père donne la vie; c’est aussi lui qui la rend au malade proche de la mort.

L’invitation au rappel des bienfaits de Dieu est à sa place, tant les chrétiens ont la mémoire courte. Tout leur semble dû. La santé n’est jamais si appréciée que lorsqu’on la retrouve!

2. v. 3-5: 1er thème: Salut de Dieu et santé de l’homme

Dans ces versets, l’Eternel fait 3 choses qui se correspondent, une fois sur le plan spirituel, dans le salut, et une fois sur le plan matériel, dans la santé.

v. 3: Il pardonne – Il guérit

Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée; car nuit et jour ta main s’appesantissait sur moi, ma vigueur n’était plus que sécheresse, comme celle de l’été.
 Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité; j’ai dit: j’avouerai mes transgressions à l’Eternel. Et tu as effacé la peine de mon péché »
(Ps 32. 3-5).

Le refus d’avouer emprisonne et ronge toujours plus le pécheur dans une souffrance destructrice. La confession le libère. Le pardon de Dieu mène à la guérison spirituelle et, parfois même, physique. Le salut par grâce rend la santé à l’homme.

v. 4: Il délivre – Il couronne

Le péché mène à la mort. Chaque guérison en délivre. C’est un acte de Dieu à contre-courant, une sorte d’anticipation de la résurrection, une victoire de la bonté et de la miséricorde divine, qui se traduit par une couronne (signe de victoire) sur le front du malade guéri.

v.5: Il rassasie – Il fait rajeunir

C’est dans l’âge avancé que le compte des bienfaits de Dieu s’ avère le plus long, tant il en a semé dans une vie. La retraite offre enfin le temps de s’en souvenir, mais bien des oublis demeurent!

Loin de se figer dans une attitude, l’aigle renouvelle son plumage chaque année. Sa longévité est proverbiale. Le sentier des justes ne connaît pas de déclin; il ne cesse d’avancer vers la plénitude (Prov 4.18).

Voilà ce que l’Éternel fait: salut et santé. (1)

3. v. 6-12: 2ème thème: Justice de Dieu et vie de l’homme

A la croix la justice de Dieu a conduit Christ à la mort et l’homme à la vie (2 Cor 5.21). Le rappel historique de la sortie de l’esclavage de l’Egypte et de la patiente école d’Israël à travers le désert, montre comment un Dieu juste éduque l’homme patiemment, souvent par l’épreuve, mais sans cesser de l’assister.

Ce 2ème thème révèle ce que l’Eternel est (v .8): miséricordieux, compatissant, lent à la colère, riche en bonté. Il le prouve en renonçant à nous faire des reproches sans fin, à garder sa colère pour toujours, à tenir un compte rigoureux de nos péchés et à nous punir en conséquence.

Les v. 11-12 donnent les dimensions de sa bonté:

1) à la verticale: les cieux (atmosphère, espace interplanétaire, présence de Dieu ou 3ème ciel, 2 Cor 12.2). Espace sans limite connue;

2) à l’horizontale: l’orient comme l’occident sont deux destinations inaccessibles. Comment ne pas voir ici l’image anticipée de la croix de Jésus-Christ, descendu de la présence même de Dieu (Phil 2.5-9), pour étendre ses bras vers tous les horizons et en appeler les hommes au salut?

4. v.13-18: 3ème thème: Fragilité de l’homme et bonté de Dieu

Au v. 13 le caractère spécifique du père est la compassion; elle le porte à sentir et à soulager notre misère notamment la fragilité évoquée aux v. 14-16. Le premier homme, tiré de la poussière, est terrestre (1 Cor 15.47). Tout a été fait de la poussière, et tout retourne à la poussière (Ecc 3.20). Qu’est l’homme le plus célèbre au fond d’un lit d’hôpital?

La comparaison de l’homme avec l’herbe est particulièrement éloquente et appropriée. Quelle fraîcheur dans l’ingénuité de la fleur des champs (on pense plutôt à une jeune fille)! Mais il suffit d’un vent violent pour qu’elle perde tout, disparaisse et tombe dans l’oubli. Parmi les hommes on est vite oublié!

A cette fragilité de l’homme, à son être éphémère vient s’opposer la bonté de Dieu (v. 17-18). Elle n’a ni début ni fin, comme lui; pour ceux qui le révèrent, c’est une permanence de chaque jour et de chaque âge de la vie. Il est fidèle aux cheveux blancs (Es 46.4).

Cette fidélité de Dieu à travers les générations s’entend pour ceux qui gardent son alliance et se souviennent de ses commandements afin de les accomplir (v. 18). Une alliance dans la vitrine d’un bijoutier peut avoir belle allure. Mais elle ne trouve son sens et ne prend, aux yeux de tous, sa véritable et pleine signification que lorsqu’on la passe au doigt. De même, c’est à chacun personnellement d’entrer, comme le doigt, dans l’alliance de Dieu pour qu’elle prenne toute sa valeur et assure une relation vivante et permanente avec lui. C’est aux parents qu’incombe le soin d’en instruire leurs enfants par l’exemple; ainsi la bénédiction divine peut passer de génération en génération.

5. Conclusion (v. 19-22)

Souverain dominateur de tout, l’Eternel apparaît, en conclusion, non plus dans sa relation personnelle, bienveillante, envers chacun, dans les circonstances diverses de la vie, mais comme infiniment digne de la louange universelle émanant de:
ses anges, à son service sur une simple parole;
ses armées, l’ensemble des intelligences célestes;
ses oeuvres, sa création toute entière, si harmonieuse, belle et diverse en tous domaines;
mon âme, enfin, soit tout mon être modeste, fragile et insignifiant.

Quelle que soit ma pauvre estime de moi-même, je compte aux yeux de Dieu. N’y a-t-il pas là une ultime raison de lui dire un merci bien senti, tant qu’il me laisse encore en vie?

J. C.

Notes:
(1) Nous n’entérinons pas la conception charismatique de la santé ou du "don de guérison". Toutefois, nous ne voulons pas perdre de vue que, dans l’économie de notre vie terrestre, une guérison, un mieux-être physique ou moral sont, pour le chrétien, une démonstration de la puissance et de la grâce de Dieu.
Si Dieu souhaite conduire son enfant par un autre chemin que celui de la pleine santé, il saura avec la même autorité manifester sa puissance et sa grâce (cf. 2 Cor 12.6-10) (note de la rédaction).

« Que le Dieu de paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irréprochable, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelé est fidèle, et c’est lui qui le fera ! » (1 Thes. 5.23-24)

Écrit par


La prière est propre à 1’homme. Elle le distingue de l’animal, même le plus proche de lui. Cette relation privilégiée avec Dieu constitue un lien vivant et agissant dans la personne du croyant. La Bible mentionne bien des sortes de prières. Les Psaumes en fournissent un recueil pour toutes sortes de situations et d’états d’âme. La prière peut être individuelle ou collective. De ce dernier type l’église du début nous a laissé un modèle remarquablement instructif, dans le livre des Actes. Née le jour mémorable de la Pentecôte, l’église de Jésus-Christ connut d’emblée l’hostilité des autorités religieuses juives, qui étaient déjà , dressées contre le Fils de Dieu et avaient obtenu sa mise à mort. Le puissant témoignage rendu à sa résurrection par les apôtres valut à Pierre et Jean l’arrestation et les menaces, avant leur mise en liberté, par crainte du peuple uniquement. C’est dans ce climat tendu qu’intervint la prière de l’église rapportée en Actes 4.23- 31.

Chacun de ces éléments peut inspirer, aujourd’hui encore, d’utiles directives à l’intercession en faveur de l’avancement de l’oeuvre de Dieu.

1. La communion fraternelle

Après avoir été relâchés, ils allèrent vers les leurs (Act. 4.23).

Sitôt libérés, Pierre et Jean s’empressent d’abord de rejoindre le groupe des disciples, eux aussi appelés à résister à l’emprise du sanhédrin, autorité religieuse suprême de la nation juive.

Unis, les premiers disciples l’étaient :
 -au même Seigneur,
 -par une même foi,
 -d’un même zèle,
 -pour une même mission: rendre témoignage à la Résurrection de Jésus Christ. Nulle faille entre eux ni compromis mondain n’affaiblissaient encore cette communion fraternelle. Exempte de toute réticence ou réserve, elle fut et reste une condition de base de la prière collective efficace.

2. L’information

…et racontèrent tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit (Act. 4.23).

Véridique, objectif et complet, le compte-rendu fidèle des interdictions et menaces des autorités présente un double avantage en l’occurrence:
1) il ne cache rien des risques encourus et à courir;
2) il omet les aspects pénibles de la prison et de l’interrogatoire. Moins il met en avant les apôtres eux-mêmes, plus leur rapport concentre l’attention sur l’enjeu et prépare à prendre un engagement en pleine connaissance de cause. L’information fidèle, claire et sobre est indispensable à une prière efficace, à la manière d’ une rampe de lancement, sûre et bien orientée pour que la fusée atteigne la cible.

3. L’unité

Lorsqu’ils l’eurent entendu, ils élevèrent à Dieu la voix tous ensemble (Act. 4.24). Unanime et apparemment spontanée, la réponse à l’information des apôtres ne semble avoir été inspirée que par leur seul exposé des faits. Une même vie spirituelle, intense et profonde, dans le premier amour pour le Seigneur, a conduit vers la seule bonne attitude en pareilles circonstances: tout placer devant Dieu en priorité. Ce faisant, l’unité de foi, de pensée, d’action et de témoignage devenait évidente à tout Jérusalem. L’église du début était une, face au monde. Elle ne s’était pas encore défigurée par les divisions, rivalités et alliances douteuses, qui n’ont cessé de freiner l’expansion et la crédibilité de l’évangile. Faudra-t-il de nouvelles persécutions pour que l’église de Christ retourne à l’essentiel commun à toutes ses fractions et dénominations?

4. L’invocation

Seigneur.. .(Act4.24-26).

L’invocation est certainement le pivot de la prière. D’elle dépend tout le reste, exaucement compris. Aussi est-il capital de bien savoir d’emblée à qui l’on s’adresse. Dans la chrétienté, il arrive qu’on prie les saints, pour obtenir leur faveur ou pour bénéficier de leur appui pour relayer la prière jusqu’à Dieu. Mais interroger les morts était déjà strictement interdit en Israël, comme une abomination (Deut. 18.10-12). Le roi Saül connut une fin tragique après avoir consulté une magicienne qui évoquait les morts (1 Sam. 28). Pire encore est la prière adressée directement à Satan, le chef des démons, auquel se livrent ainsi sans défense plus de gens qu’on ne pense, particulièrement dans les pays christianisés, ou dits tels !

Il y a un seul Dieu et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus Christ homme (1 Tim 2.5). Telle est la seule voie légitime de la prière à Dieu par Jésus Christ. Les premiers disciples l’avaient bien compris. Voilà une poignée de marginaux pourchassés qui ne craignent pas d’ en appeler en direct au «Souverain» de l’univers! Quand elle s’appuie sur le bon fondement, la foi peut vraiment s’autoriser toutes les hardiesses.

Moins apparente peut-être, mais tout aussi remarquable que la hardiesse de l’invocation, est son opportunité. Quelques personnes sans défense et sans moyens en appellent au «souverain», celui qui possède précisément tous les moyens à sa disposition pour leur sauvegarde. C’est aussi sous le signe de l’opportunité que Daniel sut placer son admirable plaidoyer en faveur de son peuple (Dan.9.4-19). Israël avait rompu l’ alliance. Comment donc prier Dieu pour son peuple infidèle? Tout simplement en faisant appel au Dieu qui, lui, garde son alliance et fait miséricorde à ceux qui l’aiment et observent ses commandements (Dan.9.4). Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle(2Tim.2.13). C’est bien là ce qui fait, encore aujourd’hui, la vraie sécurité de l’église, comme aussi la porte ouverte à la prière. Ainsi les premiers disciples nous montrent comment «plaider» gagnant devant Dieu par une prière qui prend appui sur ses propres promesses, mais toujours en vue de son plan et non pour satisfaire nos fantaisies! Après le rappel de ce que Dieu est, vient ce que Dieu a fait, puis ce que Dieu a dit (Act.4.25- 26). Les premiers disciples croyaient aussi bien à la création de Dieu qu’à l’inspiration divine des Ecritures de l’Ancien Testament. Ils citent le Ps.2.1-2.

5. L’accomplissement

Admirables les premiers disciples! Non seulement ils connaissaient les Ecritures et les citaient à bon escient, mais ils constataient qu’ elles s’accomplissaient sous leurs yeux. En effet, et contre toute attente, Pilate et Hérode devinrent amis, d’ennemis qu ‘ils étaient auparavant (Luc 23.12). Avec eux les nations, représentées par le gouverneur romain Pilate, et les peuples représentés par Hérode, se liguèrent contre Dieu et son saint serviteur Jésus qui avait été choisi comme le Messie annoncé par les prophètes, selon Act. 4.27.

Par leur association contre le Christ, Hérode et Ponce Pilate confirment que l’union contre est souvent plus forte que celle pour. Un adversaire commun regroupe les anciens ennemis, comme on le voit aujourd’hui en Europe.

Le verbe «liguer», traduit aussi par «amasser», «moissonner», est également employé pour les rassemblements des groupes puissants déterminés à mettre Jésus à mort: les pharisiens (Jean 11.47), les chefs religieux (Mat.26.3,57) et la cohorte des soldats (Mat. 27.27). Enfin il est aussi employé pour le rassemblement des rois de la terre, sous l’influence malfaisante des démons à la fin du «mauvais siècle présent» annoncé par l’ Apocalypse (ch. 16).

Face au monde à la dérive, certains textes bibliques relatifs aux moeurs prennent l’allure du billet d’actualité. De même des passages concernant les temps de la fin imposent, de plus en plus clairement, que la prophétie devient histoire sous nos yeux. Il faut donc moins de foi qu’auparavant pour y croire. Et pourtant, l’aveuglement et l’endurcissement des masses ne font que s’accroître. Jésus a dit : Quand le fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? (Luc18.8).

Le désarroi aurait pu s’emparer des disciples. Mais tout avait été annoncé d’avance, permis et même arrêté selon le plan de Dieu, lit-on au verset 27. S’il faut que tant de malheurs arrivent encore sur terre, ce sera pour amener l’homme à prouver sa totale incapacité de réaliser le plan de Dieu par sa propre sagesse. Il a fallu, et il faudra encore l’intervention du Fils de Dieu pour parvenir à ce rétablissement de toutes choses annoncé par les prophètes, après le gâchis universel propagé dans le monde par le péché. Informés par l’Ecriture, nous pouvons bien être attristés, surpris jamais.

6. La requête

Les versets 29 et 30 exposent enfin l’objet de la requête. Et maintenant, Seigneur… marque le passage de la réflexion préalable à la présentation de la demande, Dans certains cas d’urgence ou de détresse, l’appel au secours de Dieu jaillit sans préambule. Mais ici il s’agit d’une stratégie conquérante et raisonnée, qui ne s’accommoderait pas d’une spontanéité irréfléchie.

Bien conscients des menaces qui demeurent, les disciples se veulent uniquement serviteurs du plan de Dieu. Aussi, sans égard aux dangers encourus, ne demandent-ils rien pour eux, même pas une protection ou une garantie quelconque. Pour eux ne comptent que:
1) l’annonce de la Parole de Dieu, avec assurance
2) la preuve que c’est Dieu qui agit, par le surnaturel
3) la mise en avant exclusive du nom de Jésus, le saint serviteur de Dieu.

Un irrésistible élan d’amour et de totale consécration transforme cette poignée de gens modestes en un vrai commando de choc pour le Seigneur.

7. L’exaucement

A une telle prière, la réponse de Dieu ne tarde pas, exactement conforme à la demande
1) Dieu se manifeste par un signe surnaturel, la terre tremble au lieu même
2) l’Esprit Saint, qui est l’Esprit de Jésus, remplit tous les disciples
3) ils annoncent la Parole de Dieu avec assurance.

Cet exaucement, comme d’autres aspects attachants de l’église du début, ont suscité et suscitent encore souvent nostalgie et envie chez bien des enfants de Dieu. Assurément Dieu reste tout-puissant et souverain pour se manifester par des réveils, ici et là, comme en témoignent l’histoire des missions et celle de l’église. Mais il est aussi souverain pour donner la réponse de son choix aux prières, parfois contradictoires, qui en appellent à son intervention. Toutefois, gardons-nous d’idéaliser l’«église primitive». L’état d’esprit des premiers chrétiens, et leurs expériences avec Dieu, n’ont pas toujours présenté un tableau édifiant. Les épîtres renseignent sur les nombreuses causes de l’affaiblissement du témoignage. Très vite les problèmes internes de l’église ont accaparé temps et forces, au détriment de l’expansion de l’Evangile. Rivalités et divisions à Corinthe, où pourtant ne manquait aucun don de grâce (charisma)… Contrefaçons de l’Evangile en Galatie… Tendance gnostiques à Colosses, etc.

Après ce bref regard sur la prière édifiante des débuts de l’église, on peut se demander quelle devrait être celle de l’église des temps de la fin où nous sommes parvenus. L’Ecriture, elle encore, elle toujours, nous l’indique sans hésitation: AMEN! VIENS, SEIGNEUR JESUS (Apoc. 22.20).

Dans cette attente active et vigilante de serviteurs fidèles, que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous (Apoc. 22.21).

J.C.

Écrit par


Assurément Pâques est la plus significative des fêtes chrétiennes. La résurrection corporelle de notre Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, vainqueur de la mort, ne fut-elle pas le moteur de l’expansion fulgurante de la bonne nouvelle au temps des apôtres? Elle demeure au centre du conseil de Dieu, aussi bien pour le jugement des impies que pour la rédemption des croyants.

Vus déjà comme ressuscités avec Christ (Eph 2.6), les siens sont invités à chercher les choses qui sont d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu (Col 3.1), afin de vivre dès maintenant, non plus selon les désirs humains, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui reste à vivre dans la chair (1 Pi 4.2). Avant sa propre résurrection, le Fils de Dieu s’était déjà révélé comme tel, en ramenant à la vie 3 personnes:
-une fillette de 12 ans: la fille de Jaïrus (Marc 5.38-43),
-un jeune homme: le fils de la veuve de Naïn (Luc 7.11-15),
-un adulte: son ami Lazare (Jean 11).

De ces trois cas émanent 4 aspects de la vie nouvelle communiquée au chrétien «né de nouveau», Ils peuvent, non seulement rafraichir nos souvenirs, mais ranimer notre vie et réactiver notre témoignage.

1. Marcher (Marc 5.42)

Marcher, c’est faire des pas, se déplacer. C’est prouver qu’on vit. «La vie est dans le mouvement», a dit Aristote, qui fut le précepteur d’ Alexandre le Grand, et qui élabora un système basé sur une conception rigoureuse de l’univers. On rapporte que des philosophes grecs, réunis pour s’interroger gravement au sujet du mouvement, trouvèrent la réponse lorsque l’un d’eux se mit à marcher! En marchant, la fillette ne pouvait donner meilleure preuve de son retour à la vie.

Le croyant est passé de la mort à la vie (Jean 5.24 ). Comme Christ est ressuscité d’entre les morts, écrira Paul aux Romains (6.4), il faut que nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. Une vraie conversion à Jésus-Christ entraîne un changement complet de mentalité, d’attitude envers Dieu et de comportement, visible dans tous les domaines de la vie. Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles (2 Cor5.17).

Mais la marche chrétienne est bien plus qu’un simple départ, même enthousiaste, à prendre avec Jésus-Christ! Celui qui déclare demeurer en lui, doit marcher aussi comme lui (le Seigneur) a marché (1 Jean 2.6). La vie de Jésus ici-bas fut une longue et douloureuse marche, résolue et obéissante, jusqu’à la mort sur la croix (Phil 2.8). Chaque jour sa compassion rejoignait les souffrances et les misères des hommes, jusqu’à ce don volontaire ultime de sa vie à la croix, en sacrifice pour le péché, en rançon des offenses des hommes. Il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux (2 Cor 5.15). Comme autrefois à Pierre, il dit à chacun des siens: Toi, suis-moi (Jean 21.19): La résolution inflexible de Jésus dans sa marche lui venait sans doute du but qu’il n’a cessé de voir se dresser toujours plus devant lui: la croix, avec ses conséquences rédemptrices (Héb 12.2). C’est dans cette même attitude, lucide et inflexible, que les enfants de Dieu sont invités à marcher d’une manière digne de Dieu qui vous appelle à son royaume et à sa gloire (1 Thes 2.12).

Dès lors, pourquoi tant de chrétiens semblent-ils tourner en rond, comme dans un giratoire, sans jamais prendre la bonne sortie, ou même, pire encore, faire du surplace? La vie de Dieu en eux a-t-elle pris fin? Est-elle étouffée par les soucis de la vie? Seraient-ils devenus eux-mêmes le but de leur brève existence? Vous couriez bien: qui vous a arrêtés ? demandait Paul aux Galates (5.7), lui qui courait vers le but pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Christ Jésus (Phi13.14). L’illustre exemple de l’apôtre est-il encore capable d’inspirer un élan retrouvé dans leur marche chrétienne à des croyants tellement occupés aujourd’hui?

2. Manger (Marc 5.43)

C’est bien connu: la marche ouvre l’appétit. L’effort épuise les forces; il faut les réparer. Aussi, quels soins ne donne-t-on pas à la nourriture des athlètes! Pour mieux réussir, chacun profite des progrès de la diététique. Mais, à l’inverse, les nourritures de l’âme et de l’esprit sont livrées au gré de chacun. Celles offertes de nos jours s’éloignent de plus en plus de ce qui est vrai, honorable, juste, pur, aimable, digne d’approbation, vertueux et digne de louange, selon la recommandation aux Philippiens ( 4.8). Que de mélanges indigestes, voire empoisonnés, ne sont-ils pas proposés, même aux enfants sans défense ni discernement, par une publicité sans scrupule ni retenue !

Instruits par la loi de Dieu, Daniel et ses compagnons refusèrent courageusement les mets délicats du roi Néboukadnetsar (Dan 1). Tout aussi catégoriquement, le chrétien doit refuser le menu du prince de ce monde. il s’en portera mieux à tous égards. A ses disciples Jésus déclara: Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son oeuvre (Jean 4.34). il leur a laissé un double exemple:
-pour les soins que les siens se doivent les uns aux autres, à la suite du Maître qui s’est abaissé pour leur laver les pieds (Jean 13.15);
-face aux souffrances à endurer en suivant ses traces (1 Pi 3.21).

Obéir pour servir, c’est de cela que Jésus s’est nourri. C’est ce qui forma sa personnalité. L’imiter dans ce choix sera le moyen de lui ressembler et de le rendre visible. Tes paroles se sont trouvées devant moi, et je les ai dévorées; tes paroles ont fait l’agrément et la joie de mon coeur (Jér 15.16).

3. Parler (Luc 7.15)

Comme le mouvement, la parole est un signe de vie. Les morts ne parlent plus, sinon par l’exemple de leur vie. A cet égard, l’Ecriture ne rapporte aucune parole d’Abel; et pourtant il est le seul témoin de la foi dont il est dit qu’il parle encore (Héb 11.4 ). Revenu à la vie, le jeune homme se mit à parler. Mais la Bible ne rapporte aucune parole de personnes dans ce cas, sauf celles de Christ ressuscité. Même Paul ne fut pas en mesure de rapporter des paroles entendues au troisième ciel, ineffables qu’il n’est par permis à un homme d’exprimer (2, Cor 12.4). On peut donc, à bon droit, se montrer extrêmement réservé face aux témoignages de certaines expériences de «vie après la vie» .

La parole véhicule un message d’une personne à l’autre. Dieu a parlé aux hommes par la création (Rom 1 ), la conscience (Rom 2) et l’Ecriture (Rom 3); mais, plus encore que tout autre moyen, par Jésus-Christ, appelé «la Parole» (Jean 1,1-18, Héb 1.1-2). Parler est le propre du croyant: J’ai cru, c’est pourquoi j’ ai parlé! (2 Cor 4.13). Les apôtres en ont payé le prix (Act 4.20). Ils ont vécu et démontré que c’est de l’abondance du coeur que la bouche parle (Luc 6.45).

Le Fils a fait connaître le nom du Père aux hommes qui furent ses disciples (Jean 17,26). Ces derniers, à leur tour, ont à faire connaître le Christ à leurs contemporains, par le témoignage, oral ou écrit, mais confirmé par leur vie. Le salut est à ce prix: Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé (Rom 10.9). C’est encore par la parole de leur témoignage courageux jusqu’à la mort, que les enfants de Dieu vaincront l’accusateur de nos frères (Apoc 12.10).

Il ne coûte pas de parler d’une personne qu’on aime. Alors, laissons-nous remplir de l’amour de Dieu répandu dans nos coeurs par le Saint- Esprit (Rom 5.5), pour dire, comme de fidèles témoins, que le Seigneur est réellement ressuscité (Luc 24.34). A parler de Christ comme l’Ecriture en parle.. nous ne perdrons ni notre temps ni notre récompense.

4. Etre avec lui (Jean 12.2)

Les avoir avec lui (Marc 3.14 ) fut le premier désir du Seigneur, lors du choix de ses 12 disciples, avant même de les envoyer en mission. Voilà bien de quoi nous rappeler les priorités divines: «être» d’abord «faire» ensuite. Dans les milieux évangéliques, eux aussi gagnés par le stress, souvenons-nous d’être d’abord à l’écoute de la parole de Dieu, avant l’action qu’elle inspire et oriente. L’autre extrémité de la trajectoire du chrétien, ne serait-ce pas de quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur (2 Cor 5.8)?

Entre l’appel à le suivre sur terre et l’appel à le rejoindre au ciel, pour être toujours avec le Seigneur (1 Thes 4.17), se situe toute la traversée de la vie, avec l’appui de la dernière promesse aux siens, avant de les quitter: Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde (Mat 28.20). Ainsi donc, chaque jour, bon ou mauvais, peut être vécu dans la foi en son secours et sa direction toujours fidèle. Pour fortifier leur marche, nourrir la foi et inspirer leur témoignage, le Seigneur n’a-t-il pas pourvu les siens de rencontres privilégiées à sa table? Chaque occasion d’être ainsi son invité à un repas avec lui constitue, pour le racheté de Jésus-Christ, un avant-goût du ciel. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi (Apoc 3.20). Au-delà de toute mesure, le Seigneur donne une preuve émouvante de son amour, à l’Eglise qui l’a mis à la porte. Sans se lasser, il frappe encore, pour offrir le réconfort de son intimité retrouvée à celui qui lui ouvrira… enfin! Quel authentique enfant de Dieu voudra rester enfermé en lui-même, et priver son Seigneur et Sauveur d’une rencontre à sa table à la prochaine occasion ?

Oui, la résurrection de Jésus Christ rappelle puissamment aux siens l’attente placée en eux pour:
1. une vie nouvelle visible, rappelant la sienne;
2. une nourriture nouvelle puisée dans sa Parole de vérité;
3. un langage nouveau: le témoignage chrétien;
4. une union réconfortante avec lui, prélude de l’éternité.

Ce programme condensé de la vie chrétienne normale est offert à tous, par celui qui a été livré pour nos offenses, et ressuscité pour notre justification (Rom 4.25). Sans Christ ressuscité nous serions sans esperance et sans Dieu dans le monde (Eph 2.12).

Avec la parole de Dieu, ne cessons donc pas d’affirmer notre foi dans la résurrection corporelle de Jésus-Christ, installé désormais comme intermédiaire unique et suffisant entre Dieu et les hommes non par la loi d’une ordonnance charnelle, mais par la puissance d’une vie impérissable (Héb 7.16). C’est pour cela aussi qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur (Héb 7.25).

J.C.

Écrit par


Besoin profond et recherche constante de l’humanité (Act 17;27), cette secrète préoccupation de 1’homme constitue pour lui un rêve irréalisable par ses propres moyens (1 Tim 6.16). Dieu ne peut être connu que si, et dans la mesure où, il se révèle.

Il le fait de 3 manières, selon le Psaume 19:
   1. par la création (v. 1-6; Rom 1.20),
   2. par les Ecritures (v. 7-11; 2 Tim 3.16),
   3. par la conscience (v. 12-14; Rom 2.15).

L’idée la plus courante de Dieu fait de lui «Le Tout-Puissant». Assurément, il l’est. Toutefois, l’Ecriture souligne 4 caractères essentiels de Dieu, en mentionnant 4 actions qu’il s’interdit!

1. Dieu ne peut mentir (Tite 1.2; Nom 23.19) = Vérité

Au premier contact avec autrui, il est capital de savoir s’il est véridique (futur conjoint, partenaire professionnel ou social, etc.). C’est encore plus fondamental lorsqu’il s’agit de Dieu qui nous interpelle. Sa Parole est la Vérité (Jean 17.17); Jésus lui-même aussi (Jean 14.6). Jamais il ne put être confondu, même par de faux témoins. Il est, comme l’Ecriture, entièrement digne de foi.

Tite 1.2 rapporte sans doute la plus ancienne promesse formulée, antérieure aux âges successifs de l’humanité (à l’existence du temps lui-même ?).A ce point, Dieu ne put que se prendre à témoin lui-même en s’engageant, envers lui-même, à procurer la vie éternelle aux hommes, bien avant leur existence ! Ce serment rappelle Héb. 6.13- 18.

2. Dieu ne peut être tenté par le mal (Jac 1.13: Hab 1.13) = Sainteté

Loin d’ être l’apanage de quelques illustres croyants ( «canonisés» ou non), la sainteté se caractérise par une séparation absolue de tout contact avec le mal, sous quelque forme que ce soit.

Le Dieu trois fois saint (Es 6.3) ne veut rien de moins que cette position et cet état pour le racheté, ainsi «mis à part» pour Dieu.

Le croyant, au contraire, connaît en lui-même la lutte constante de la chair et de l’esprit (GaI 5.17).

Sur terre, Jésus fut Le Saint de Dieu (Jean 6.69), le saint et le juste rejetés (Act 3.14). Au ciel maintenant, il est le souverain sacrificateur saint (Héb 7.26), c’est-à-dire séparé des pécheurs et du péché lui-même.

3. Dieu ne peut tenir le coupable pour innocent (Ex 34.7; Nom. 14.18; Nahum 1.3) = Justice

Un Dieu qui ne serait pas juste choquerait profondément la conscience. Sa loi est sainte, juste, bonne (Rom 7.12), mais aussi, comme telle, implacable contre le pécheur.

C’est pourquoi il fallut que l’innocent prenne la place du coupable, sur la croix, pour que le pécheur soit justifié (Rom 3.26) et, même, devienne l’expression accomplie de la justice de Dieu (2 Cor 5.21) !

4. Dieu ne peut se renier lui- même (2 Tim 2.13) = Fidélité

Jésus-Christ est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement (Héb 13.8). Il correspond ainsi à l’Eternel (Es 46.4).

Tandis que nous changeons constamment (2 Cor 4.16), il est précieux de s’appuyer, par la foi, sur le Rocher des siècles, pour le temps et l’éternité.

Dans tous les domaines de la vie présente, Dieu affirme sa fidélité envers les siens; c’est peut-être dans l’épreuve qu’on y recourt le plus (1 Cor 10.13).

Privilège du croyant, la connaissance de Dieu comporte aussi une responsabilité, parfois mal comprise, dénoncée et sanctionnée par la parole de Dieu (1 Cor 15.34).

C’est dans la vie de piété constante et progressive que s’approfondit la connaissance de Dieu (2 Pi 1.3-9).

A cet effet, l’enfant de Dieu a reçu une intelligence spirituelle, selon 1 Jean 5.20. N’est-il pas frappant, dans ce passage, d’une part, de découvrir le Père et le Fils si semblables qu’ils se confondent et d’autre part de retrouver, en conclusion, la vie éternelle et le Véritable en étroit rapport réciproque, comme dans la promesse de Tite 1.2, dont les effets se prolongent jusqu’à nous et au-delà ?


J.C.

Écrit par


I. Vue d’ensemble du livre

1. Auteur

Malachie (1.1) nous est connu seulement par ce livre. Son nom signifie «mon messager». S’agit-il d’un pseudonyme pour mettre en évidence le message lui-même, et non son porteur? Etait-ce un sacrificateur ? (voir Mal. 2.7).

2. Style

20 fois l’Eternel des armées dit! C’est Dieu qui parle dans ce livre; son porte-parole s’efface. Selon Genèse 2.1, les cieux et leur armée correspondent à l’ensemble de la création et des créatures célestes. L’Eternel des armées n’est donc pas le Dieu de la guerre, mais le créateur souverain de tout; c’est la plus haute autorité. Ce qu’il dit doit être pris au sérieux.

3. Destinataires

Israël (1.1), fils de Jacob (3;6) = le peuple de Dieu
Sacrificateurs (1.6; 2.1) = ses conducteurs
Ceux qui craignent l’Eternel (3.16; 4.2) = les fidèles

4. Date

Environ 450 ans avant Jésus-Christ. Dernier mot de Dieu à son peuple, dans l’ancienne alliance.

5. Circonstances

Rentré de l’exil à Babylone, en partie dès 536av .J.-C. Le peuple d’Israël a retrouvé son pays, son indépendance nationale, sa vie politique (non plus sous un roi, mais un gouverneur, 1.8) et religieuse (sacrificateurs, 2.1).

Mais une mentalité nouvelle a remplacé l’enthousiasme des pionniers du retour de la captivité (comme Israël aujourd’hui). L’élan du coeur n’y est plus. La médiocrité s’est installée dans les moeurs.

6. Verset-c1é: 1.2

L’amour de Dieu demeure la base de ses relations avec son peuple, même lorsqu’il l’ avertit et le reprend. Dieu ne nous abandonne pas aux conséquences de nos fantaisies et de péchés. La patience de notre Seigneur est votre salut (2 Pi. 3.15). Souvenons- nous en avec reconnaissance et humilité!

II. La misère du peuple de Dieu

1. Sa manifestation

A chaque page du livre apparaît le tableau d’un peuple malheureux, sans joie, subissant les routines de la vie.

1.13: quelle fatigue!. L’ennui.
2.9: favoritisme dans l’application de la loi.
  13: larmes et gémissements, quel culte!
  14: divorce, répudiation, traîtrise.
3.5: magiciens, adultères, parjures, exploiteurs, injustes, sans respect de Dieu ( cp. 2 Tim. 3.1-5).
  11: récoltes ravagées, disette.
  15: la morale à l’envers.
Lassitude et mépris de tout engendrent la dépression et mènent au désespoir sans issue, comme dans notre société moderne.

2. Sa cause

A 7 reprises, et dans 7 domaines, apparaît la contestation de la Parole de Dieu. Mais Dieu accepte d’entrer en discussion avec son peuple contredisant; avec patience, son amour plaide le salut du pécheur (Es 1.18).

a) La contestation (dans le peuple de Dieu!)
1.2 : l’amour de Dieu méconnu
1.6 : le nom de Dieu méprisé
1.7, 12: la table du Seigneur profanée
2.17 : la justice de Dieu niée
3.7 : l’intimité de Dieu abandonnée
3.8 : les dons de Dieu oubliés
3.13 : l’honneur de Dieu calomnié
   Dans l’Eglise aussi se trouve ce climat, hélas!
   L’amour de Dieu est pourtant prouvé (Rom 5.8), même lorsqu’il discipline et corrige les siens, en vue de leur bien (Héb 12.6-11).
   Le nom de Dieu doit être confessé dignement par ceux qui se réclament de lui (1 Pi 4.14-16).
   La table du Seigneur impose une discipline sérieuse (1 Cor 11.23-32) pour tout participant au repas du souvenir dans l’espérance.
   La justice de Dieu et ses conséquences éclatent à la croix (Rom 3.26), sans égard à l’injustice des hommes.
   L’intimité de Dieu est offerte, précisément, à l’église qui a mis le Seigneur à la porte (Apoc 3.20) !
   Les dons de Dieu invitent à reconnaître que tout vient de lui, afin qu’on lui rende ce qui lui revient, c’est-à-dire toute la personne du croyant, comme le seul culte logique (Rom 12.1).
   L’honneur de Dieu devrait être le souci constant du racheté qui lui doit tout, quelles que soient les circonstances et la manière (Phil1.20)

b) Le vrai problème

Ce profond désaccord entre Dieu et son peuple révèle une réalité douloureuse:
a) l’éloignement de Dieu; il a été évacué de la vie, malgré des pratiques maintenues selon la tradition.
b) Un coeur tiède et partagé n’entraîne pas le rejet, mais la désapprobation de Dieu (Apoc 3.16).
c) Un échec dans la vie du peuple de Dieu, puisqu’il y veut et produira en son temps:
    -une offrande agréable (3.4)
    -une bénédiction abondante (3.10)
    -un bonheur mondialement reconnu pour le pays d’Israël (3.12)
    -une expansion et prospérité (4.2)

3. Son remède

Il ne peut consister qu’en la suppression des causes profondes du mal; Dieu seul est le remède.
a) La supplication de repentance, après avoir compris et confessé le péché: 1.7.
b) Le retour à Dieu, de coeur, et non dans la forme de la piété seulement: 3.7.
c) La reconnaissance en actes (3.10) conduira à la bénédiction (2 Cor. 9.6- 7).

III. La ressource du peuple de Dieu

1. Dans le peuple

Lassitude et mépris de Dieu mènent à la décadence sans espoir un peuple qui croit encore être le sien. Il subsiste pourtant un reste de fidèles: 3.16-18; un glorieux avenir lui est promis.

Ceux qui craignent l’Eternel ont conservé le saint respect dont il est digne. Ils se reconnaissent dans l’échange de leur préoccupation entre eux; même sans parler à Dieu, ils ont été reconnus et entendus. Le souvenir de leur échange est écrit devant Dieu.

La crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse (Job 28.28).

2. En Dieu

Dieu reste le seul véritable espoir pour son peuple, à cause de ce qu’ il est et de ce qu’il a fait.

2.1 Sa nature

a) Dieu est grand dans le monde (et non seulement dans son peuple) :
    -1.5 annonce déjà l’expansion mondiale de l’évangile
    -l.11 l’offrande annoncée est le culte en Esprit et en vérité de l’Eglise, en tous lieux, où l’Agneau de Dieu est au centre des louanges;
    -1.141e jugement des nations est en vue.
b) Dieu est fidèle
    -à son alliance avec Lévi, pour la sacrificature: 2.4-6; 3.4 (Jean-Baptiste, fils du sacrificateur, était Lévite)
    -à lui-même: 3.6 (pour le maintien de son peuple); c’est aussi vrai pour l’Eglise (2 Pi 3.15)

2.2 Son action

a) Dieu choisit Jacob (méprisé) plutôt qu’Esaie (1.3), dont les descendants (Edom) s’opposèrent au passage d’Israël vers Canaan (Nom 20.18-21).
C’est l’effet de sa miséricorde (Rom 9.13-16). Dieu choisit les humbles (I Cor 1.27-29).
b) Dieu envoie un précurseur (3.1; 4.5), avant de venir lui-même dans son Fils (3.1).
c) Dieu confie son peuple à un guide, laloi (4.4). Elle sera un conducteur vers Christ (GaI. 3.23-26), qui seul peut l’accomplir pour nous.
L’Eglise aussi est gardée par la foi, en vue du salut (I Pi 1.5; Tite 2.12-14), dans l’attente du retour du Seigneur (Jean 14.3; Act 1.10-11; I Cor 15.51-52; I Thes 4.16-18).

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Le Nouveau Testament présente 7 fois Jésus au milieu de la scène; pas seulement parmi d’autres personnes, mais bien en évidence, comme centre d’intérêt qui capte l’attentIon.

1. Luc 2.46-47: au milieu des docteurs dans le temple = enfant prodige.
A 12 ans déjà, Jésus étonne par son attention, ses questions et ses réponses.

2. Jean 1.26: au milieu du peuple = homme méconnu.
Il n’a pas poursuivi de brillantes études pour accéder à l’élite intellectuelle dirigeante. Simple travailleur manuel, dans une famille modeste, il est vraiment accessible aux plus humbles du peuple.(Ailleurs aussi le reproche est adressé à d’autres de ne pas le connaître: I Cor 2.8; 2 Cor 4.4; même aux membres d’églises : I Thes4.5; 1 Cor 15.34!).

3. Luc 22.27 : au milieu de ses disciples = leur serviteur.
A celui qui cherche comment ressembler au Maître répond Gal 5.13.

4. Jean 19.18: au milieu des brigands = homme méprisé.
Homme de douleurs, mis au rang des malfaiteurs (Es 53.3, 12), il fait converger sur lui les injures des suppliciés et les regards de la foule. Pourtant, dans ces dernières heures de ministère terrestre, Jésus sauve encore celui des 2 autres condamnés qui a dirigé vers lui le regard de la foi, comme autrefois l’Israélite vers le serpent d’airain (Nom 21.8-9).

5. Mat 18.20: au milieu de l’église locale = centre du rassemblement.
C’est lui qui invite le croyant au rassemblement (Héb 10.25), par la promesse de sa présence à toutes les rencontres de l’église, spécialement au culte. Il est aussi l’autorité de cette église qui dépend de lui.

6. Apoc 1.13 : au milieu des différentes églises = leur trait d’union.
La communion entre les églises locales, comme celle entre les croyants individuels, s’établit par le Seigneur et se manifeste, ensuite seulement, par l’unité d’action dans le monde. Les épîtres de Paul passaient d’une église à l’autre, comme source d’une autorité divine unique pour toutes les églises de tous les temps.
C’est au Seigneur seul d’inspecter chaque église et d’y donner son diagnostic (Apoc 2-3).

7. Apoc 5.6 : au milieu du trône, des 4 animaux, des anciens:
a) Le trône est symbole de gouvernement (plus de 40 fois dans l’Apocalypse) : Jésus occupe la place centrale du gouvernement de l’univers, dans le plan de Dieu; «toutes les créatures» (v. 13), y compris Satan et ses anges, devront un jour le reconnaître et le confesser.
b) Les 4 animaux (vus déjà en Apoc 4.7) expriment sans doute (par leur ressemblance) les 4 révélations de Jésus propres à chacun des 4 Evangiles.
Jésus est au centre des manifestations du St-Esprit qui prend plaisir à parler, non de lui-même, mais de Jésus-Christ (Jean 16.14).
c) Les anciens symbolisent l’humanité rachetée qui se tient en présence de Dieu. Jésus est au centre des adorateurs.
Jésus n’est-il pas digne d’être aussi au centre de ma vie et de la vie de mon église?

Condensé du message du 16.8.1981

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 Les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse nous ont conservé 7 lettres particulières adressées par le seul Chef de l’Eglise à 7 églises locales d’Asie mineure des temps apostoliques. A chacune d’el1es, il se présente sous l’aspect correspondant aux circonstances qu’elle traverse ou à son état spirituel. Il la prépare ainsi à recevoir le message qu’il lui destine, avec ses approbations et ses reproches, mais toujours aussi un appel encourageant.

 On a vu, dans ces 7 églises, autant de types des différentes églises dans le monde au cours des siècles. Leur succession a suggéré, en outre, une grande fresque historique, depuis Ephèse, l’Eglise apostolique bien fondée des débuts du christianisme jusqu’à Laodicée, aveuglée par sa suffisance, et qui a évacué le Christ frappant à la porte!

 Mais, à travers ces 7 lettres circule La trame de certaines pensées communes, telles que l’attitude d’abandon et la nécessité de la repentance (aux 5 églises réprimandées). Ci-après sera retenue seulement l’idée de la venue du Seigneur, qui fut la constante espérance et reste l’attente confiante de la vraie Eglise, étrangère dans ce monde.

 A Ephèse (Apoc 2.5) la venue de Christ est évoquée comme simple éventualité. Aucune allusion à Smyrne, église qui connaîtra le martyre auparavant (2.10). A Pergame (2.16), la venue du Seigneur est annoncée comme prompte. Pour Thyatire (2.25), c’est devenue une certitude à attendre dans la fermeté. Sardes (3.4) pourrait bien être surprise, comme par un voleur qu’on n’attend pas. Philadelphie reçoit l’assurance d’une venue certaine et rapide (3.11). Enfin, à Laodicée (3.20), la progression est achevée. De la simple éventualité (Ephèse), on est arrivé à l’accomplissement; le Seigneur est là, à la porte!

 Cette esquisse rappelle le solennel avertissement de Paul aux Romains (13.11-12). A la pensée de la venue du Seigneur pour son Eglise sont étroitement associées ses promesses.

 A Ephèse (2.7), il est promis l’arbre de vie. Disparu totalement de l’Ecriture depuis les 3 mentions de la Genèse (2.9; 3.22,24), il ne reparaîtra qu’au terme de la révélation (Apoc 22.2,14 et 19), aussi 3 fois! Entre le voeu du Créateur de donner à l’homme accès à la vie véritable et la glorieuse réalisation finale de son plan, l’entrée du péché dans le monde a tout gâché. Il a fallu la croix et la mort du Fils de Dieu pour conduire le plan d’amour divin vers le rétablissement de toutes choses. Ephèse reçoit ici le gage de cette glorieuse destinée de l’Eglise de Dieu, de tous les temps et de toutes les nations.

 Smyrne, une des 2 seules églises sans reproche, connaîtra pourtant le martyre et la mort; c’est pourquoi lui est promise la couronne de vie. A Pergame (2.17), il est parlé de la manne cachée (nourriture réservée au peuple de Dieu), du caillou blanc (marque de l’approbation divine) et du nouveau nom (rappel du changement de filiation des enfants de Dieu). A Thyatire (2.26,27), la fausse doctrine d’origine étrangère (Jézabel) usurpe l’autorité divine dans l’église et entraîne à l’immoralité qui conduit au jugement de Dieu. Celui qui s’en préserve recevra: l’autorité sur les nations, le gouvernement par la force et, plus personnellement pour lui-même, l’étoile du matin, annonciatrice du soleil de justice, dans le jugement du grand jour de l’Eternel. Quoique faible (3.8), Philadelphie a gardé la parole du Seigneur, celui qui l’a aimée. C’est elle qui reçoit le plus de promesses (3.12): une colonne permanente dans le temple, le nom de Dieu, celui de la cité céleste et le nouveau nom, propre au rôle futur de Christ dans le plan de Dieu. Que dire enfin de Laodicée, l’église renégate qui a «évacué» le Seigneur? C’est pourtant à cette église qu’il fait peut-être la plus précieuse promesse, celle de son intimité, réconfortante comme un repas partagé et surtout immédiate, alors que toutes les autres sont futures (3.20). La grâce surabondante de Dieu peut seule offrir une telle réponse au mépris de l’homme tellement sûr de soi.

 Remarquons encore:
 1. les promesses du Seigneur sont personnelles à chacun;
 2. elles concernent «celui qui vaincra».

 La venue du Seigneur est encore liée à sa récompense, en conclusion du livre (22.12). Ce terme de récompense doit être bien compris. A celui qui fait une oeuvre, le salaire est compté, non comme une grâce, mais comme un dû (Rom 4.4). Le salaire du péché, c’est la mort; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle (Rom 6.23). Oui, nous le savons, le péché paie bien, très bien même: la mort physique au terme d’une vie de souffrances et d’infirmités diverses, puis la séparation éternelle d’avec Dieu (seconde mort = salaire double). Mais les récompenses du Seigneur aux siens n’ont rien d’une rétribution salariale de nos oeuvres. Ses serviteurs confessent qu’ils ne sont que des instruments dans son plan; c’est lui qui opère par son Esprit. A de telles «récompenses» s’attache le caractère de dons de la grâce. Parce que Dieu aime, il donne.

 Cette dernière fois que l’Ecriture parle de récompense (Apoc 22.12) ramène curieusement à la première (Gen 15.1), où l’Eternel déclare à Abram: Je suis moi-même ton bouclier et ta récompense sera trés grande. Outre ce que le Seigneur promet à celui qui vaincra, ne sera-ce finalement pas LUI la très grande récompense, par grâce, pour tous ceux qui l’aiment et veulent le servir en l’attendant?

 Quand il sera manifesté, nous serons semblables à 1u4 parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui est pur (1 Jean 3.2-3).

Jean Chopard

Écrit par


Les enseignements de l’Ancien Testament (19)

Introduction

Dans le livre de Daniel, l’attachante figure du prophète apparaît sous différents éclairages, qui mettent chacun en valeur un aspect particulier de sa riche personnali­té. Jeune déporté juif à Babylone, avec le peuple d’Israël, Daniel demeura fidèle à son Dieu, même au travers de circonstances parfois dramatiques, et jusque dans les périlleuses fonctions de premier ministre du plus grand empire de l’époque, sous plusieurs rois successifs.

Il fut un homme de cour, sans aucun compromis, dans un monde corrompu. Seule sa relation permanente avec Dieu permit cette performance exceptionnelle. Comme homme de foi, Daniel a montré les possibilités insoupçonnées offertes à quiconque prend au sérieux la parole de Dieu et s’y conforme. La foi chrétienne reste une puissance victorieuse du monde moderne, pourtant si fier de ses étonnantes réalisa­tions. Il nous reste à envisager Daniel comme homme bien-aimé de Dieu.

Ainsi sont mises en évidence:
– par l’homme de cour: la protection de- Dieu sur les siens dans le monde:
– par l’homme de foi: la souveraineté de Dieu sur un monde impie;
– par l’homme bien-aimé: l’approbation de Dieu sur une vie qui lui est consacrée chaque jour.

I. Daniel, homme bien-aimé

C’est dans deux circonstances distinctes qu’un envoyé de Dieu a délivré à Daniel l’enviable certificat d’homme bien-aimé de Dieu (Dan 9 et 10).

1. Daniel 9

 A juste titre, ce chapitre est considéré comme la clé de la prophétie biblique, avec la révélation des 70 «semaines» (v. 24-27). Mais il est instructif aussi par l’état d’âme du prophète.

a) Le royaume de Babylone s’est effondré sous l’invasion médo-perse (v. 1). On peut tout redouter de ce changement. Mais, face à ce monde dont la figure passe (1 Cor 731), Daniel n’est ni inquiet ni ébranlé. Il se plonge d’autant plus dans les Ecritures et s’attend à l’accomplissement de la promesse de Dieu de sauver son peuple de la captivité (Jér 25.11).

b) Il recherche Dieu, prie, jeûne et s’humilie publiquement (v. 3).

c) Il en appelle au Dieu qui tient ses promesses, même quand son peuple s’est détourné de lui (cp. 2 Tim 2.13). Il plaide la fidélité de Dieu, pour l’amener à tenir parole (v. 4). Prendre Dieu au mot, quelle tactique efficace! C’est la foi.

d) Lui-même irréprochable, Daniel s’identifie pourtant à son peuple, coupable d’abandon. Il confesse en détail les péchés d’Israël (v. 5-6), comme si c’était les siens!

e) Son appel à la compassion de Dieu (v. 9) prouve qu’il connaît bien son Dieu, le Dieu miséricordieux qui pardonne, tout en restant le Dieu juste et sain mis en évidence par la loi de Moïse.

f) Le verset 15 marque le tournant de la prière. Après la confession des péchés et l’appel au secours, le «et maintenant» ouvre la voie à l’action divine (cp. Act 4.29).

g) L’admirable conclusion des versets 17 à 19 ne pouvait rester sans effet. Les vrais mobiles du prophète y apparaissent. Que cherche-t-il par sa prière? La gloire de Dieu et l’honneur dû à son nom, ce nom invoqué sur sa ville de Jérusalem et sur son peuple d’Israël.

2. Daniel 10

Plus tard, très âgé, Daniel reçoit encore une autre révélation de la part de Dieu.

a) Les 70 «semaines» révélées n’ont pas épuisé sa soif du mystérieux plan de Dieu pour Israël. Il va donc continuer à prier. A cause du dominateur impie du royaume de Perse, qui empêche le passage de l’information divine pendant 21 jours (v. 13), Daniel en tombe malade ces trois semaines (v. 2-3). Il prolonge son jeûne! Enfin, par une vision glorieuse, le Seigneur rejoint le coeur de celui qui l’a appelé.

b) Daniel perd le peu de forces qui lui restaient (v. 8-9, 16-17).

c) Au seuil de l’épuisement complet, à deux reprises (v. 11, 19), il retrouve son assise après s’être entendu appelé «homme bien-aimé». Sans cette parole de Dieu, il n’aurait pu nous laisser l’admirable chapitre il sur l’avenir d’Israël, et dont la fin conduit à la grande tribulation annoncée en Mat 24.15-22.

II. Jésus, fils bien-aimé

C’est aussi dans deux circonstances marquantes que Jésus a reçu du ciel une déclaration inoubliable. Toutefois, à Daniel, c’est un envoyé de Dieu, sous forme humaine, qui s’adresse à un homme. A Jésus, c’est la voix du Père lui-même, qui honore le Fils, dont la parole fera autorité, non seulement pour Israël, mais pour toutes les nations.

1. Le baptême (Mat 3 13-17, Marc 1.9-11; Luc 3.21-22)

Surpris de voir venir Jésus, Jean-Baptiste refuse d’abord d’admettre, à son baptême de repentance, l’homme sans péché, qui n’en avait pas besoin. Comme autrefois Daniel dans sa prière, Jésus s’identifiait à son peuple coupable, qui avait tant besoin de repentance.

Par ce baptême en public, Jésus s’humilie, en se mettant au rang des pécheurs. Mais aussitôt le Père honore le Fils par une déclaration publique qui lui confère l’autorité souveraine de Dieu, celle qui n’émane pas des hommes.

2. La transfiguration (Mat 17.l-8: Marc 9.2-8; Luc 9.28-36)

Contrairement au baptême pratiqué en public, la transfiguration fut réservée à trois disciples seulement, à l’écart, sur une montagne. Ils gardèrent longtemps la vision de leur Maître glorifié, resplendissant de lumière (Jean 1.14; 2 Pi 1.17-18). Moïse (la loi) et Elie (les prophètes) s’entretenant avec Jésus de sa mort, c’est déjà tout l’Ancien Testament porteur de l’annonce du salut, rendu possible par la croix seulement.

A Daniel fut révélée la délivrance future du peuple d’Israël, à la fin des temps. A la transfiguration, c’est le salut de toute l’humanité qui est en vue. C’est en Jésus que s’accomplit tout le plan de Dieu, pour Israël, pour l’Eglise et pour le monde. Tout devait se jouer à la croix. Sur l’horreur du Calvaire, le soleil a refusé de briller pendant trois heures. La puissance des ténèbres aurait le dessus. Le prince de la vie est entré dans la mort; il a même connu «la seconde mort», la séparation d’avec Dieu (Mat 27.46; Marc 15.34)! Mais, au matin de Pâques, déjà dans la lumière du «jour d’éternité» (2 Pi 3.18), Jésus est apparu rayonnant, «dans la puissance d’une vie impérissable» (Héb 7.16). Quel aperçu déjà sur la montagne de la transfiguration!

III. Chrétien, homme bien-aimé

Chaque authentique enfant de Dieu, né de nouveau par «la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ» (Act 20.21), se trouve, lui aussi, reconnu comme un bien-aimé de Dieu, et cela également sur deux plans distincts.

1. Sa position devant Dieu

Dès qu’il accepte le salut par grâce, offert en Jésus-Christ, «livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification» (Rom 4.25), le croyant n’est plus sous le juge­ment de Dieu. Christ l’a subi à sa place sur la croix, une fois pour toutes. Désormais le chrétien est vu «en Christ», non avec sa propre justice, résultant d’oeuvres ac­complies selon une loi, mais couvert par la justice de Dieu, celle qui s’obtient moyen­nant la foi (Phil 3.9). Ainsi Dieu «nous a rendus agréables dans le Bien-aimé» (Eph 1.6). Ce terme de «bien-aimé» de Dieu, propre à chacun de ses enfants, revient souvent dans les épîtres, en relation avec cette position initiale du racheté de Jésus-Christ (Rom 1.7; Col 3.12: 1 Tim 6.2; Jude 1). N’oublions jamais le prix payé par Dieu pour nous acquérir cette position « à la louange de la gloire de sa grâce» (Eph 1.6).

2. Sa marche dans le monde

Mais ce terme de «bien-aimé de Dieu» ne doit pas faire illusion; il n’épargne pas au croyant les dangers de ce monde. Ni Daniel ni Jésus n’en furent épargnés. C’est même à bout de forces que Daniel fut appelé bien-aimé. Les chrétiens du 20e siècle ne doivent pas s’attendre à mieux que leurs devanciers (1 Pi 4.12). Etant des bien-aimés de Dieu, les disciples ont à marcher dans cette vie, «comme lui a marché» (1 Jean 2.6). C’est pourquoi ils ne doivent pas se venger eux-mêmes (Rom 12.19), ni se laisser gagner par l’idolâtrie (1 Cor 10.14), mais au contraire être fermes (1 Cor 15.58), se purifier de toute souillure (2 Cor 7.1), accepter les Ecritures pour leur édification (2 Cor 12.19), devenir imitateurs de Dieu (Eph 5.1) et continuer à s’édi­fier eux-mêmes (Jude 20).

Les destinataires des épîtres sont des bien-aimés de Dieu, mais aussi les bien-aimés des auteurs de ces lettres (I Thes 2.9!). La valeur du racheté de Christ est prioritaire; c’est un frère «pour lequel Christ est mort» (Rom 14.15; 1 Cor 8.11). L’amour fraternel met l’Eglise en paix!

Conclusion

Pour séduire Eve en Eden, le diable jeta le doute sur l’amour de Dieu, puisqu’il leur interdisait de manger le fruit d’un seul arbre! Aujourd’hui encore, face à des silences de Dieu, parfois on s’interroge. Certes, les voies de Dieu peuvent nous surprendre, et nos projets échouer, mais Dieu a prouvé son amour à la croix, lorsque nous étions encore des pécheurs (Rom 5.8). Jamais nous ne connaîtrons l’abandon de Dieu que connut le «Fils bien-aimé»!

Non, ne doutons jamais de l’amour de Dieu, «car Dieu est amour» (1 Jean 4.8,16).

Jean Chopard

Écrit par


Les enseignements de L’ANCIEN TESTAMENT (18)

Préambule

Connu surtout par son livre contenant, entre autres, la révélation du plan de Dieu pour les nations en rapport avec Israël, le prophète Daniel fut longtemps premier ministre à Babylone, capitale de l’immense empire qui dominait le monde au 6ème siècle avant Jésus-Christ. Sa vie à la cour offre un exemple de croyant appelé, non seulement à vivre dans un monde hostile à Dieu, mais à s’y acquitter de lourdes responsabilités pleines de risques. S’il fut constant et sans reproche, devant Dieu et devant les hommes, durant sa longue existence, c’est en raison d’une relation permanente et prioritaire avec son Dieu, par le moyen de la foi.

Daniel, homme de cour, était face au monde. Daniel, homme de foi, est face à Dieu. Il a montré comment la foi personnelle du croyant peut maintenir et développer une relation avec Dieu, conduisant à une vie exemplaire et à un service irréprochable. Quel chrétien, aujourd’hui, n’aspirerait pas à découvrir le secret d’une telle réussite?

1. Origine de la foi

Héb 11.1 définit la foi chrétienne comme une ferme conviction et une démonstration intérieure de réalités inaccessibles autrement. Elle est donc comme un sixième sens, tout à la fois individuel pour chaque chrétien véritable, et collectif pour l’Eglise de Jésus-Christ, où sont réunis en un corps les enfants de Dieu dispersés (Jean 11.52).

Une telle foi n’a rien à voir avec le « ma foi « du langage courant, qui n ajoute rien en fait à ce qu’on dit. Si la même foi s’est trouvée dans des temps, circonstances et individus si divers que ceux d’Hébreux 11, c’est bien qu’elle a une origine unique, indépendante des hommes. En effet, la foi vient de ce qu’on entend par la parole de Dieu (Rom 10:17). La Bible met l’accent sur l’écoute et non sur la vue, comme moyen de communication divin. La disparition progressive de la foi qu’envisageait Jésus (Luc 18.8) s’accentue dans notre monde toujours moins « audio » et davantage « visuel».

Sitôt après la sortie d’Egypte, Ex 13.8 prescrivait déjà aux pères de famille d’en parler à leurs enfants. Cette forte tradition orale a subsisté. Dan 1.4 atteste, chez les jeunes Hébreux déportés, la présence du solide fondement de Dieu. On n’insistera jamais assez sur la valeur durable de l’enseignement des Saintes Ecritures dès l’enfance (2 Tim 3.15). C’est une semence de vie divine; elle germera un jour. peut-être après le décès des semeurs…

2. Premiers signes de la foi

Dan 1.8 mentionne le choix d’un coeur résolu et la demande hardie et courageuse d’une foi authentique. En Rom 10.9-10 aussi, la foi du coeur et la confession de la bouche vont de pair. C’est en actes que se manifeste l’obéissance de la foi, mentionnée au début et à la fin de l’exposé magistral de la doctrine du salut que constitue l’épître aux Romains (1.5; 15.18).

3. Hardiesse de la foi

La démarche périlleuse de Daniel auprès du dictateur universel de l’époque (Dan 2.16) traduit une hardiesse comparable à celle de David face à Goliath, ou encore celle d’une poignée de faibles disciples pourchassés (Act 4.29-31).

C’est par des témoins vaillants que Dieu a voulu se faire connaître (Dan 2.28), comme le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs par Jésus-christ (1 Tim 6.15). Il faut que ce message passe!

4. Vie de foi

Chez Daniel, elle s’exprime et s’accomplit dans la prière (Dan 6.10-11).
– C’est une pratique quotidienne.
– Même la défense du roi n’y change rien.
– Elle requiert un lieu et un temps mis à part (cp Mat 6. 5-6).
– Les fenêtres ouvertes parlent de communication établie avec Dieu et non de vase clos en soi-même.
– Elle est orientée vers Jérusalem, habitation et plaisir de Dieu sur terre (1 Rois 9.3). Aujourd’hui, dans tous les lieux, les chrétiens ont rendez-vous avec Dieu au trône de la grâce (Héb 4.16).
– La vie de la foi reste une vie cachée avec le Christ en Dieu (Col 3.3). Mais elle se manifeste aussi comme une lettre lue et connue de tous les hommes (2 Cor 3.2), comme ce fut le cas pour Daniel (Dan 6.11).
– Aucun mal (Dan 6.22), fut la réponse de Dieu.

5. Intelligence de la foi

Foi et intelligence ne s’excluent nullement (Dan 8.15-17). Par la foi nous comprenons que les mondes ont été formés par la parole de Dieu (Héb 11.2). Jésus a promis son Esprit à ses disciples, pour qu’ils comprennent au fur et à mesure (Jean 16.12). Gabriel fut envoyé pour faire comprendre à Daniel (Dan 9.21-22), comme plus tard à Marie (Luc 1.19-26), avec le même but.

Seules les Ecritures en sa possession (Dan 9.2) ont instruit Daniel de l’heure qu’il était, pour le monde et pour Israël, dans le plan de Dieu. De plus en plus, à la une de nos journaux, la prophétie biblique devient histoire!

6. Epreuve de la foi

Dan 10.1-3 et 8 relatent sans complaisance l’épreuve de la foi, dans une vie qui a pris au sérieux la parole de Dieu. Tous les hommes de Dieu l’ont subie (Héb 11), de diverses manières, mais toujours avec le sens d’un test et comme un enjeu pour confondre l’ennemi qui accuse les croyants devant Dieu jour et nuit, comme il le fit déjà pour Job.

Pourquoi fallut-il trois semaines pour obtenir la réponse de Dieu? Indifférence, oubli, retard (Dan 10.12-14)? Assurément non. Mais la résistance du prince de ce monde qui domine les royaumes. Il n’a nul intérêt à ce que soit connue sa fin lamentable sous le jugement de Dieu.

Lam 3.26 suggère la bonne attitude; mais, dans notre siècle de presse-bouton, qui sait encore attendre? Louis XIV déjà n’a-t-il pas assommé son personnel, par son célèbre « j’ai failli attendre »?

C’est seulement après cette douloureuse et interminable attente que Daniel a pu savourer le bienfait du dialogue renoué et de la communion fortifiante retrouvée dans.., l’écoute de la parole de Dieu transmise par l’ange (Dan 10.19). Mais alors, que de forces nouvelles! C’est dans de tels moments que le peuple de Dieu a pu tenir le langage rapporté en Lam 4.43-45. Mais depuis que Christ a déchiré les cieux, l’entrée est libre en tout temps, pour tous les siens (Héb 10.19-22), par le sang de Jésus.

L’épreuve de la foi a un but lointain: louange, gloire et honneur à la venue de Jésus-Christ (1 Pi 1.7). Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles (1 Thes 4.18).

7. Récompense de la foi

Délivrance et compréhension de Dieu pour son enfant dans l’épreuve sont déjà des récompenses de la foi. Mais pour Daniel (Dan 12.13), il y a en outre une promesse qui fait encore appel à la foi: l’annonce de la résurrection. Ainsi, avec l’espérance et l’amour (1 Cor 13.13), la foi reste au nombre des choses qui demeurent.

Sur cette terre, l’enfant de Dieu n’attend rien de durable. Il ne fait que passer, dans un monde qui passe. Son attente est ailleurs, tout entière dans la venue du Seigneur, promise et certaine (1 Pi 1.8-9; Apoc 22.12).

Oui, je viens bientôt. Amen: viens, Seigneur Jésus (Apoc 22.20)!

Jean CHOPARD

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