PROMESSES

La fin justifie-t-elle les moyens ? L’essentiel est-il d’annoncer le message de l’Évangile, même si les méthodes sont discutables, puisque l’enjeu est éternel ?
Peut-on ainsi profiter d’un auditoire captif dans une rame de métro pour l’obliger à entendre, même contre son gré, notre prédication de l’Évangile ?
Quelles limites mettre aux méthodes employées pour annoncer l’Évangile ?

Dans sa seconde Épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul, sans doute accusé par ses adversaires, doit défendre, non seulement son ministère apostolique, mais aussi sa manière de témoigner de l’Évangile. Après avoir montré le caractère spécifique de son ministère d’apôtre, il donne quelques repères pour une juste éthique du témoignage chrétien.
Cet article ne cherche pas à entrer dans le détail des controverses opposant Paul et ses détracteurs, mais plutôt à souligner les fondements du ministère de Paul afin de les appliquer à notre propre vie. Nous nous limiterons aux premiers versets du quatrième chapitre.

1. L’encouragement de la grâce (4.1)

Au sein de ses difficultés et malgré les accusations des Corinthiens, Paul se laisse encourager par la grâce de Dieu qui a fait de lui son témoin.
Il sait qu’il ne mérite rien. Il rappelle plusieurs fois dans ses lettres son indignité devant Dieu, lui, l’ancien persécuteur des chrétiens 1 .
Paul sait que l’Esprit qui agit en lui (3.18) est aussi à l’œuvre dans le cœur de ses auditeurs. Il est donc doublement encouragé. Malgré son passé et ses limites, Dieu a fait de lui son instrument pour annoncer l’Évangile. De plus, Paul peut avoir confiance dans la puissance du Saint-Esprit pour transformer des vies.
Aujourd’hui encore, Dieu continue de se faire connaître par le témoignage de personnes imparfaites. La mission de faire des disciples, premièrement confiée aux apôtres (Mat 28.18-20), est toujours d’actualité. Dieu accorde le privilège à tous ses enfants d’être des moyens pour que des personnes passent de la mort à la vie.
Tous les enfants de Dieu peuvent aussi se laisser encourager par les mêmes promesses divines, même lorsque le témoignage est difficile. Comme Paul, ils doivent parfois affronter une opposition forte et des accusations injustes. Ils peuvent compter sur la grâce du Dieu qui les envoie et sur l’action puissante de son Esprit pour que le message atteigne son but.

2. L’intégrité du messager (4.2a)

Paul refuse toute « fourberie », tout ce qui cacherait ses véritables intentions. Il se justifiera encore dans la troisième partie de la lettre (12.16), probablement en réponse à de nouvelles accusations.
Dans le livre des Actes, nous voyons Paul changer la manière d’aborder les personnes, selon leur origine – juive (Act 13.16-41) ou païenne (Act 17.22-31). Mais le message reste le même. Paul proclame l’Évangile de Christ.
Paul refuse donc d’utiliser des moyens qui ne font pas honneur au Dieu de vérité. Il refuse de compter sur des procédés purement humains pour accomplir sa mission.
Cette attitude est exemplaire pour le témoignage chrétien. Il est parfois nécessaire d’être prudent (Mat 10.16), en refusant par exemple de se laisser entraîner dans des discussions sans fin sur des sujets annexes et controversés. Comme Paul, il est souvent utile de soigner la manière d’annoncer le message en adaptant notre approche au public.
Nous devons cependant éviter que le témoignage soit trompeur. Si la prudence est nécessaire dans les pays qui interdisent le christianisme, il n’est pas légitime de cacher notre foi dans les autres pays. Organiser un faux sondage dans le but de tromper pour attirer des personnes ne reflète pas le caractère du Dieu de vérité. De même la mise en place d’un soutien scolaire dans le but de manifester l’amour de Christ autour de nous est excellent mais si ce n’est qu’un prétexte pour garnir les rangs de notre assemblée, nous nous écartons des justes motivations du témoin de l’Évangile.
Le témoin de l’Évangile soigne la présentation de son message. Mais il ne peut en aucun cas être un vendeur qui utilise des techniques trompeuses pour « placer son produit ». Paul encourage ainsi un témoignage intègre et invite les enfants de Dieu à examiner premièrement leurs motivations pour des pratiques honnêtes. De plus, il est probable que des personnes piégées une fois seront beaucoup moins réceptives à l’annonce de l’Évangile.

3. L’intégrité du message (4.2b-4)

Paul cherche à « manifester la vérité ». Il est le témoin de celui qui se présente comme « la vérité » (Jean 14.6). Il présente donc l’Évangile de la manière la plus exacte possible, sans ajouts ou omissions pour une meilleure acceptation du message.
L’Évangile est parfois refusé mais ce n’est pas à cause de sa complexité. Paul montre bien la responsabilité des auditeurs lorsqu’il les déclare incrédules, c’est-à-dire qu’ils refusent de faire confiance à Dieu.
Il rappelle aussi l’action du diable qui pousse à refuser la bonne nouvelle du salut. Comme dans la parabole du semeur (Marc 4.14-20), le diable et l’endurcissement des auditeurs sont responsables du refus de l’Évangile. Le message lui-même n’est pas en cause.
Paul manifeste ainsi toute confiance dans la clarté et la simplicité du message de l’Évangile. Il sait que la vérité n’est pas toujours bien accueillie mais il ne cherche pas à adapter le cœur de sa prédication pour éviter de heurter ses auditeurs. Il reste fidèle au sens des Écritures et ne change pas le contenu de l’Évangile. L’Évangile est glorieux, il n’est pas possible de l’améliorer !
Aujourd’hui encore, les questions de jugement, de péché, de justice de Dieu, d’enfer et même de bien et de mal peuvent heurter nos contemporains. Sans aller jusqu’aux excès de l’Évangile de la prospérité, il est possible, en Occident, de prêcher un Évangile du bien-être qui place l’être humain au centre. Paul met donc en garde contre la tentation d’adapter certains éléments de l’Évangile pour le rendre culturellement acceptable.
Jésus a appelé à prendre sa croix (Luc 9.23).
L’Évangile ne vient pas calmer la peur de la mort ou la peur de l’enfer. Il demande de renoncer à sa propre vie pour se laisser transformer par Dieu et renoncer aux désirs naturels contraires à sa volonté (Rom 8.12-14).
L’Évangile est aussi la proclamation de la grâce de Dieu qui commence par une mauvaise nouvelle, mais qui continue par l’amour et la grâce du Dieu qui s’est fait homme. Il annonce la gloire à venir, la victoire de Dieu et la défaite du mal. Ce message doit être fidèlement annoncé ; il est glorieux !

4. Christ au centre (4.5-6)

La fidélité dans la proclamation de l’Évangile revient à annoncer Christ mort et ressuscité. Dans sa première lettre aux Corinthiens, Paul avait déjà rappelé cette vérité fondamentale :
« Nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens. » (1 Cor 1.23)« Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. » (1 Cor 2.2)
Dans sa définition de l’Évangile, Paul rappelle aussi la place centrale de l’incarnation, de la mort et de la résurrection du Fils (1 Cor 15.1-4).
Paul ne cherche pas à se mettre lui-même en avant. Il ne promeut aucune philosophie particulière ni une éthique de vie déconnectée de Jésus. Il rappelle le cœur de l’Évangile, le cœur de la prédication chrétienne et celui qui est annoncé dans toutes les Écritures (Luc 24.27).
Il annonce Jésus comme Messie, oint de Dieu, spécialement choisi pour sa mission de salut. Il prêche Christ Seigneur, maître de la création et qui doit être reconnu comme tel. Christ est enfin celui qui révèle la gloire du Père. Le Dieu qui s’est incarné est la révélation particulière de Dieu donnée aux hommes (Jean 1.14,18).
L’exemple de Paul est précieux pour les témoins de tous les temps. Il rappelle l’essentiel de ce qui doit être transmis et montre que l’attitude du messager doit aussi refléter le message.
Il n’y a pas de témoignage chrétien sans Christ, sans sa mort sur la croix, sans résurrection et sans une juste compréhension du sens de ces éléments. La nécessité d’un sacrifice parfait pour le pardon des péchés et la résurrection qui montre que l’expiation a bien été réalisée et que Christ est vainqueur sont des éléments constitutifs de l’Évangile.
Paul ne décrit pas Jésus comme un simple sauveur : il est le Seigneur, celui qui doit être reconnu comme Maître par tous ceux qui veulent le suivre (Rom 10.9). Le salut est gratuit car Jésus a tout accompli, tout payé. La grâce est une réalité qui conduit à ce que des pécheurs soient déclarés justes. Le salut implique aussi un changement radical de vie : la confiance (foi) totale accordée à Jésus-Christ conduit à désirer lui obéir en tout point.
Paul est donc un modèle dans son enseignement en rappelant le contenu de l’Évangile. Il est également prêt à servir son Maître. Son attitude est donc au service du message puisqu’elle reflète la position de Jésus, seul Maître et Sauveur.
Il rappelle la nécessité d’un message centré sur la personne de Jésus-Christ et d’un comportement en adéquation avec l’enseignement. La vraie lumière, la véritable richesse et la joie authentique et profonde de l’enfant de Dieu proviennent de Jésus-Christ, le Seigneur.

5. Gloire de Christ et humilité du messager (4.6-7)

Alors que le dieu de ce siècle aveugle les pensées des incrédules (v. 4), Christ brille au sein même des ténèbres. La lumière a vaincu les ténèbres. Tout le mérite en revient donc à Dieu et non aux hommes.
Paul utilise ainsi l’image du vase de terre qui porte un trésor pour que l’attention se porte, non sur le messager, mais bien sur le contenu du message, le glorieux Évangile de Jésus-Christ.
Le vase de terre ne doit pas être interprété comme un rejet du corps considéré comme mauvais. Paul cite une image de l’Ancien Testament qui distingue le créateur de la créature 2 .
Paul nous donne encore un enseignement essentiel concernant le témoignage de l’Évangile. Le témoin est appelé à s’effacer derrière le message. Il est parfois utile de raconter son propre témoignage de conversion, de donner les éléments qui nous ont conduits à reconnaître Jésus comme Sauveur et Seigneur. Il est alors nécessaire que Christ soit au centre, que son œuvre soit magnifiée et que nous ne cherchions pas à raconter une histoire dont nous serions le personnage principal.
Le vase de terre est façonné par le potier. Il n’est pas sans valeur, surtout si le potier est doué. Mais le mérite en revient entièrement au potier. Le vase qui transporte un trésor a une utilité réelle. Mais la vraie richesse réside dans le trésor transporté.
Paul ne nous invite pas à nous dévaloriser. Mais il rappelle la grandeur de Dieu, l’excellence du message de l’Évangile, la puissance du Saint-Esprit qui transforme des vies. Les messagers sont imparfaits, limités. Mais l’Évangile de grâce est glorieux ; c’est pourquoi il doit être mis en valeur.
Le témoin attire donc l’attention sur le véritable trésor. Les chrétiens de tous les temps ont montré des limites, des faiblesses, et ils ont commis des erreurs. Mais Dieu est venu chercher des pécheurs imparfaits et il leur accorde un plein pardon, les reconnaît justes, les appelle ses enfants et les destine à la gloire éternelle dans sa présence. Tout l’honneur revient donc au Dieu éternel et souverain.

Conclusion

Paul souligne donc à la fois la grandeur de l’Évangile et l’attitude humble du messager. Il appelle à rester fidèle à l’Évangile et à faire confiance à la puissance divine et à la beauté de l’Évangile.
Le témoin de l’Évangile est ainsi appelé à l’humilité et à la fidélité. Il est un serviteur qui désire communiquer le plus fidèlement possible le message, dans une attitude humble, droite et confiante.
Paul savait s’adapter à son public, citant les Écritures aux Juifs (Act 13.22) et un poète grec à Athènes (Act 17.28). Mais il insiste particulièrement sur l’attitude du messager et la fidélité à l’Évangile.
Il encourage ainsi à privilégier une attitude de service et un message fidèle en contraste avec des approches qui tiennent davantage du marketing que de l’Évangile. Certaines actions de témoignage ou d’évangélisation cherchent tellement à adapter le contenu de la proclamation que l’on peut se demander si nous considérons encore l’Évangile, tel qu’il a été transmis, comme un trésor… ou s’il ne doit pas être adapté aux attentes de la société pour plaire à l’auditoire.
Ce texte incite non seulement à prier pour que l’Évangile continue d’être reçu et que Christ continue d’être reconnu comme Seigneur dans toutes les nations, mais il conduit aussi le chrétien à demander à Dieu de le transformer afin qu’il devienne un témoin fidèle, dans ses paroles, son attitude, son amour et sa dépendance de Dieu.

  1. 1 Cor 15.9 ; Gal 1.13 ; Phil 3.6 ; 1 Tim 1.13
  2. És 45.9 ; Jér 18.6. L’image est reprise en Rom 9.20-21

Peut-on se faire incinérer ?

La Bible ne traite pas du sujet de l’incinération de la même manière qu’elle traite de la vie éternelle ou de la certitude de la résurrection qui sont clairement enseignées par la Bible. Nous n’avons que quelques indices.
La Bible enseigne que le corps est le Temple du Saint-Esprit, invitant à considérer le nôtre d’une autre manière qu’une simple enveloppe charnelle. Il est vrai que le nouveau corps de l’enfant de Dieu ne sera pas fait de chair et de sang, mais plusieurs textes bibliques montrent que le corps des défunts est traité avec respect (Gen 50.7 ; 2 Sam 2.4-5 ; 21.12-14 ; Act 8.2). Moïse lui-même est enterré par l’Éternel Dieu (Deut 34.6).
Plusieurs exemples de la Bible montrent que les funérailles d’un proche ont été prises au sérieux et faites dans une grande dignité (Sara, Abraham, Jacob, Joseph, Saül, Jonathan, Jean-Baptiste et Étienne, par exemple). Pour autant, il n’y a aucune directive claire à ce sujet, les exemples tirés des textes narratifs de l’Écriture ne pouvant être considérés a priori comme des normes à suivre absolument.

On entend parfois les objections suivantes :

1. Le Nouveau Testament mentionne des « sépulcres » et des « tombeaux » (Jean 5.28-29 ; Mat 24.28). Ces textes n’évoquent pas des cendres mais bien des tombes avec des corps enterrés. Pourtant, Jésus savait bien qu’au cours des siècles, les cadavres ne restent pas tous dans les sépulcres et les tombeaux. De plus, certains chrétiens périssent brûlés. Jésus, en mentionnant les tombeaux et les sépulcres, utilisait une image pour évoquer ceux qui sont morts sans mentionner seulement ceux qui sont physiquement et réellement dans des tombeaux. Il ne donnait pas d’indication quant au style de sépulture.

2. La destruction du corps par le feu est mentionnée dans l’Ancien Testament en lien avec un jugement (Lév 20.14 ; 21.9 ; Jos 7.25 ; 1 Sam 31.12 13).
On peut nuancer en remarquant que l’incinération n’est pas proscrite. De la même manière, il n’est pas commandé de placer les corps dans des grottes, comme Abraham par exemple (Gen 25.9).

3. Les pratiques bibliques évoquent largement l’inhumation, mais il n’y a pas de directive qui exige de faire la même chose. Dans le Nouveau Testament, nous trouvons aussi la pratique d’embaumer les corps, ce que nous ne faisons pas, et qui n’est d’ailleurs pas commandé.

4. Jusqu’au début du XX e  siècle, de nombreuses incinérations concernaient des personnes opposées à Dieu, qui lançaient ainsi un défi à ceux qui enseignaient un jugement après la mort. L’Église catholique a longtemps condamné cette pratique. En réalité, l’incinération ne peut empêcher le Souverain Juge d’exercer son jugement. De même, certaines personnes pensent que l’incinération permet une certaine purification par le feu, ce que n’enseigne pas la Bible ; au contraire, la purification n’est possible que par le sang de Christ (1 Jean 1.7).

Que penser ?

Nous ne trouvons aucune interdiction claire de l’incinération, aucun ordre demandant d’enterrer les morts. S’il est important de s’occuper dignement des corps, le choix d’enterrer ou d’incinérer n’a pas de conséquence sur le devenir éternel des personnes.
Il faut aussi rappeler que le corps ressuscité étant un corps spirituel (1 Cor 15.35-54), la continuité entre le corps physique actuel et le corps de résurrection n’est pas physique ; la destruction des molécules du corps par le feu n’a aucune incidence sur la résurrection. De même, le corps ne reste pas intact sous la terre et il ne reste généralement pas dans le tombeau. Après un certain nombre d’années, les ossements sont mis dans un ossuaire commun et parfois traités avec de la chaux vive ou brûlés (en France en tout cas).
Il existe diverses sensibilités concernant l’incinération (ou crémation). Il convient de respecter les différentes manières de penser tant qu’elles ne s’opposent pas à l’enseignement explicite de l’Écriture. Affirmer que l’incinération ne permet pas la résurrection ou aura des conséquences néfastes sur le nouveau corps est un enseignement dangereux qui nie l’œuvre de Christ à la croix et ses conséquences. Les conseils de l’apôtre Paul en Romains 14 nous aident aussi pour les aspects pratiques de cette question :

1. Puisqu’il n’y a pas de directive claire dans l’Écriture, il n’est ni juste ni bon de critiquer un frère ou une sœur qui choisit de se faire incinérer ou qui refuse absolument la crémation.

2. Certaines personnes, membres de la famille ou proches, pourraient être choquées par une incinération ou mal vivre leur deuil faute de tombe. Dans ce cas, un enterrement traditionnel peut être préféré, par respect pour les vivants, tout en précisant que la personne n’est pas dans la tombe et que son avenir éternel ne dépend pas du traitement de son corps après son décès.

3. On peut préférer l’incinération, parfois moins coûteuse et qui peut éviter l’entretien d’une tombe, notamment lorsque la famille habite loin du lieu de l’inhumation. D’autres mettent en garde contre la pollution entraînée par l’incinération de personnes qui ont des amalgames dentaires contenant du mercure.

Pour conclure

Il est important que chacun soit convaincu de ses choix (Rom 14.5). Mais il n’y a pas d’argument théologique clair et décisif en faveur d’un choix. Les motivations sont importantes et le choix d’une méthode ne doit pas être dirigé par des considérations faisant intervenir de fausses doctrines (comme la purification par le feu, ou la croyance que le corps physique doit être préservé). Enfin, il convient de veiller à ne pas choquer inutilement nos proches.

Source : Un chrétien peut-il être incinéré ?
https://evangile21.thegospelcoalition.org/article/evangile-21-repond-un-chretien-peut-il-etre-incinere/


Les questions soulevées par l’épidémie actuelle soulignent encore la fragilité humaine…
La Bible n’a pas attendu ce virus pour l’affirmer !
Heureusement aussi, les réponses données dans la Parole de Dieu sont valables à toutes les époques.

Lorsqu’Ésaïe écrit, le peuple est encore dans son pays.
Mais comme il ne respecte pas l’alliance passée avec Dieu à l’époque de Moïse, les sanctions prévues dans l’alliance vont s’appliquer. L’Ancien Testament présente en effet une alliance des œuvres entre Dieu et son peuple, c’est-à-dire  que les bénédictions terrestres sont en lien avec l’obéissance.
La grâce est promise, présente même, mais pas de la même manière que dans l’alliance du Nouveau Testament. Ésaïe annonce déjà que le peuple sera envoyé en exil, déporté loin de son pays. Il anticipe les questions :
Que fait Dieu ? Peut-il vraiment nous aider ? Avons-nous des raisons de nous confier en lui ?

Nous aussi, nous rencontrons ces questions tout au long de notre vie chrétienne, le plus souvent lors d’épreuves, de difficultés ou de crises. Que fait Dieu ? Peut-il vraiment m’aider, nous aider ? Avons-nous des raisons de nous confier en lui, est-il digne de confiance ?
Ésaïe, inspiré par Dieu, nous répond. Après avoir prédit l’exil, Ésaïe a annoncé que le peuple allait revenir dans son pays, guidé par Dieu comme lors du retour d’Égypte. Est-ce possible ? Dieu va-t-il le faire ? Dieu peut-il le faire ?
Ésaïe 40 v. 12 à 31 a une structure spéciale qui fait ressortir une idée centrale. Lorsque j’envoie un courrier électronique pour un rendez-vous, et qu’il y a un changement d’horaire, j’écris en gras le nouvel horaire pour faire ressortir le changement. Mais à l’époque d’Ésaïe, ces possibilités typographiques (et toutes les autres que nous avons) n’existaient pas. Il fallait donc trouver autre chose.

Les Juifs avaient l’habitude de textes avec une structure concentrique et ils plaçaient le plus  important au centre. Un exemple connu se trouve dans le Nouveau Testament. Les chapitres 12 à 14 de 1 Corinthiens évoquent les dons spirituels. Mais le chapitre 13 ne parle que d’amour. Pourquoi ? Parce que c’est l’élément le plus important que Paul fait ressortir : les dons se vivent dans l’amour. Ésaïe structure son texte de la même manière. Il décrit le Dieu créateur (v. 12-14), puis le Dieu souverain (v. 15-17), puis il en vient au cœur, le Dieu incomparable (v. 18-20), puis il décrit encore le Dieu souverain (v. 21-24) et enfin, de nouveau, le Dieu créateur (v. 25-26).

1. Le portrait de Dieu (És 40.12-26)

Nous allons donc suivre le texte selon cet arrangement et examiner Dieu comme créateur, puis comme souverain sur ce monde et enfin le cœur du texte, le Dieu incomparable. Le but est
de respecter l’intention de l’auteur et de donner de l’importance à ce qui est important.

a. Le Dieu créateur (És 40.12-14,25-26)

Comment décrire l’indescriptible ? Comment décrire un voyage en avion  à une mouche ou un trajet en train à une fourmi ? Le prophète utilise des images pour nous donner une idée de
la grandeur de Dieu.
Puisque nous ne pouvons pas décrire Dieu avec nos mots, la Bible utilise régulièrement des images humaines pour décrire Dieu. « Le bras de Dieu n’est pas devenu trop court pour sauver  »3 signifie que Dieu n’est pas limité pour nous porter secours. Il ne faudrait pas en déduire que Dieu a de grands bras !
Pour Dieu, l’océan est comme une petite quantité d’eau que l’on tient dans sa main, le ciel comme la largeur de sa main, toute la poussière de la terre facilement mesurable (comme des miettes ramassées sur la table), les montagnes et les collines comme des légumes achetés au marché et pesés sur une balance.
Dieu s’est révélé de la même manière à Job : « Où étais-tu quand je fondais la terre ? Dis-le, si tu as de l’intelligence. Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu ? Ou qui a étendu sur elle le cordeau ? » (Job 38.4-5)
Et comme dans le cas de Job, les questions posées par le texte ont pour but de nous montrer que Dieu est totalement différent de nous, bien au-delà de ce que nous pouvons même imaginer.
Les versets 13-14 soulignent que Dieu n’a pas eu besoin d’être aidé et conseillé pour créer et acquérir sa sagesse. Il n’a eu ni professeur, ni consultant, ni aîné dans la foi pour le guider. Dieu
est auto-suffisant. Il n’a pas besoin de nous, ni pour accomplir sa volonté ni même pour aimer (l’amour au sein de la Trinité est suffisant).
Les versets 25-26 posent aussi la question : à qui comparer Dieu ? Sous-entendu, à personne. Ésaïe souligne que notre Dieu n’a pas d’équivalent.
Ces éléments nourrissent notre louange :
1. Dieu est… grand. Mais pas seulement grand. Il dépasse nos limites. Il tient toute la création dans sa main. Dieu n’est pas seulement puissant, il est le Créateur de tout ce qui nous paraît humainement grand et puissant, créateur des espaces presque infinis ; il dirige même les étoiles et
les galaxies qui sont pourtant inaccessibles à notre technologie.
Nous devons donc voir Dieu comme bien plus que « grand » et « puissant ». Il existe des œuvres humaines grandes et puissantes… mais Dieu les dépasse. Dieu est plus grand que la chose la plus grande que notre esprit puisse concevoir : avec cette phrase, nous nous approchons de la réalité.

2. L’autosuffisance de Dieu est aussi remarquable. Qui sommes-nous pour contester ces plans ? Voudrions-nous être ses conseillers ? Nos critiques sont bien ridicules !
Au contraire, l’autosuffisance de Dieu rappelle qu’il n’a pas eu besoin de nous créer, qu’il n’était pas
obligé de remplir l’univers pour ne pas se sentir seul, qu’il n’était pas en train d’attendre enfin notre
louange pour se sentir mieux.
Dieu nous a créés par pur amour. Il n’aurait rien eu de moins sans nous créer. Il a malgré tout choisi de nous créer et il a choisi de nous aimer.
Cette pensée, qui peut donner le vertige, nous fait un peu plus prendre conscience de la réalité de l’amour de Dieu pour nous.
On peut parler d’un amour « pur », totalement désintéressé… et d’un amour que l’on ne peut connaître dans nos relations humaines.
Avant même d’évoquer le salut, nous pouvons nous émerveiller de l’amour de notre Dieu, de son choix de donner la vie et réaliser que nous ne vivons pas par hasard, mais parce que Dieu l’a vraiment voulu.
Avec David, nous pouvons dire : « Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui ? » (Ps 8.5)
Dieu aime chacun de ses enfants de toute éternité.

3. Le Dieu incomparable et créateur est aussi le Dieu saint (v. 25). La sainteté est liée au culte et à la pureté. Le Dieu saint est le Dieu qui est digne de recevoir toute adoration et qui est pur de tout mal.
La relation avec un tel Dieu est donc humble ; reconnaissons notre place et la sienne !

b. Le Dieu souverain (És 40.15-17,21-24)

Cette partie ressemble à la précédente avec des comparaisons qui utilisent des termes que nous pouvons comprendre et des questions qui ne sont là que pour montrer la grandeur de Dieu.
Si je porte difficilement un seau plein d’eau, je ne vais pas sentir de différence de poids parce qu’une goutte est tombée. Lorsque je pèse des fruits au marché, le minuscule grain de pollen qui se dépose sur le plateau ne va pas complètement fausser la balance et faire s’envoler le prix.
Les nations sont tellement petites devant Dieu. Elles ne peuvent rien pour lui… même le fait d’offrir en sacrifice tous les animaux du Liban en faisant brûler toutes les forêts ne suffirait pas à lui rendre un culte acceptable.
Le but du texte est clairement de montrer que même lorsque les êtres humains s’assemblent et s’organisent, ils restent tout petits devant Dieu. Même les nations les plus puissantes ne peuvent rivaliser avec Dieu.
Donc lorsqu’il est dit que les nations ne sont que néant (v. 17) et ressemblent à des sauterelles (v. 22), le texte n’affirme pas que Dieu ne tient pas compte des humains ou qu’ils n’ont pas de valeur
devant lui. Toute la Bible affirme au contraire la grande valeur donnée à toute vie humaine. Le texte souligne simplement que la force des nations est ridiculement faible face à Dieu.
Par conséquent, Dieu n’est pas dépassé par la puissance des nations.
Ésaïe écrit par avance pour un peuple déporté en promettant leur retour. Il rappelle la grandeur du Dieu qui dirige les nations et même les rois. Salomon l’avait écrit deux siècles plus tôt : « Le cœur du roi est [comme] un courant d’eau dans la main de l’Éternel ; il l’incline partout, où il veut » (Prov 21.1).
Le plus grand roi de l’empire babylonien, Nebucadnetsar, a aussi dû douloureusement le reconnaître : « Moi, Nebucadnetsar, je levai les yeux vers le ciel, et la raison me revint. J’ai béni le
Très-Haut, j’ai loué et glorifié celui qui vit éternellement, celui dont la domination est une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération. Tous les habitants de
la terre ne sont à ses yeux que néant ; il agit comme il lui plaît avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise : Que fais-tu ? »
(Dan 4.34-35)
J’en tire trois conséquences :
1. Si Dieu veut faire revenir son peuple d’exil, aucune armée, aucune force, aucun roi ne pourra s’y opposer. Il donnera d’ailleurs au roi Cyrus l’idée de faire rentrer le peuple d’Israël dans son pays.
2. Les grands oppresseurs du peuple de Dieu à travers l’histoire ont disparu. L’empire babylonien et l’empire romain n’existent plus. Tous ceux qui voulaient faire disparaître la foi et ruiner les promesses de Dieu ont échoué. Dieu a même accompli son plan grâce à la méchanceté des
Romains et des Juifs qui ont mis à mort le Messie !
3. À l’échelle de l’histoire humaine, les grands empires ont une vie brève, mais le temps passe lentement pour celui qui souffre… Il serait cruel et totalement faux de minimiser la souffrance
de nos frères et sœurs persécutés. Continuons à prier pour eux et reconnaissons la valeur de
leur foi dans un tel environnement.
La souveraineté de Dieu sur les nations rappelle néanmoins que rien n’arrive sans la volonté de Dieu. Les oppresseurs sont responsables de leurs actes et devront en répondre. Mais rien n’échappe à Dieu qui intervient comme il le veut quand il le veut.
C’est ce qui doit aujourd’hui nous rassurer face à la montée des persécutions. Nous continuons à prier, à nous indigner, à secourir lorsque c’est possible. Mais nous ne perdons pas confiance en Dieu, comme Ésaïe invitait un peuple déporté à des milliers de kilomètres de chez lui, prisonnier de la plus grande puissance de l’époque, à ne pas perdre courage car Dieu tient ses promesses. Et ce sera le cas !

c. Le Dieu incomparable (És 40.18-20)

Nous arrivons au cœur de ce passage.
Dieu est le Dieu incomparable. Audessus de toutes les idoles, de toutes les représentations humaines, de tous nos calculs et de tous les systèmes de pensée.
Il est le Dieu transcendant. Il dépasse la création. Il est le Tout-Autre, le Dieu incomparable dont le règne est absolu. Même l’univers ne peut l’enfermer.
Même le temps lui est soumis.
Les idoles ne sont que des créations : les astres sont créés par Dieu (ils étaient largement adorés à l’époque) ; les statues sont des créations humaines ; les divinités païennes sont des créations d’êtres eux-mêmes créés !
Les êtres humains que nous craignons ne sont eux-mêmes que des êtres créés. Nous mettons aus
si parfois des priorités démesurées dans des loisirs qui appartiennent à un monde provisoire, condamné et bien limité pour nous combler.

2. La confiance en un tel Dieu (És 40.27-31)

Dieu peut-il m’aider dans ma situation ? Ésaïe répond tout d’abord par ce rappel concernant la personne de Dieu. Il en vient maintenant aux conséquences dans la suite du texte (v. 27-31).
Par son prophète Ésaïe, Dieu s’adresse au peuple d’Israël qui sera bientôt en exil. Un peuple déraciné qui pense peut-être : nous ne reviendrons plus jamais, Dieu nous a oubliés, les divinités babyloniennes sont plus fortes, mon sort n’intéresse personne, les promesses de Dieu ne s’appliquent plus ou sont oubliées.
Dieu n’est pas seulement le Dieu transcendant (celui qui est au-dessus de tout, le Tout-Autre). Il est aussi le Dieu immanent : il est proche, concerné par  ce qui se passe dans la création et il peut intervenir au sein de cette dernière.
Dieu est suffisamment proche pour agir dans ce monde comme il le veut et suffisamment puissant pour le faire. Dieu est suffisamment grand pour dominer tout l’univers mais il est aussi le Dieu d’amour qui n’abandonne aucun des siens.
Dieu n’a pas oublié son peuple, et il ne l’oubliera pas. Même dans les situations terribles, Dieu n’est pas absent, lointain, désintéressé. Le renouvellement vient de lui.
La traduction « jeunes gens » et « robustes gaillards » (version Semeur) semble faire mieux justice au texte que « adolescents » qui peut avoir une connotation négative (un âge où on est parfois apathique). Le texte dit que même les humains qui sont au moment où les forces physiques sont
au plus haut finissent par se fatiguer.
Mais Dieu ne se fatigue jamais. Ceux qui viennent vers Dieu retrouvent une nouvelle motivation, de nouvelles forces intérieures.
Dieu redonnera la vie à son peuple.
Un tel Dieu ne peut être mis en échec, même par l’exil du peuple, même par les soldats babyloniens (qui se fatiguent et se lassent). Dieu accomplira ses promesses comme il le veut.

3. Quelques applications

a. L’incapacité des faux dieux

Toutes les constructions humaines sont totalement inefficaces pour remplir notre vie. Elles proviennent d’êtres humains faibles, faillibles, imparfaits et limités. Comment une grande théorie humaine pourrait-elle répondre parfaitement à nos aspirations, comment des humains si faibles et limités pourraient-ils créer une société idéale, déterminer de la bonne manière le bien
et le mal, trouver et mettre en place ce qui est le meilleur pour l’humanité ?
La question est importante. Toutes les grandes idéologies
— capitalisme, marxisme, socialisme, etc;
— tout ce qui promet le bonheur;
— les idées actuelles sur la sexualité et le genre, la recherche personnelle du bonheur à travers des ouvrages de psychologie, de développement personnel, de sagesse humaine millénaire ou de découvertes récentes; — les promesses de la science ou des sociétés traditionnelles, sont toutes forcément très limitées.
Il peut y avoir des principes sages et bons, des choses à examiner, dans ces disciplines, bien sûr.
Simplement, laissons-les à leur place, soumises à l’Écriture.
Je ne sais pas ce qui est bon hors de l’Écriture bien comprise, éclairée par l’Esprit de Dieu et par l’enseignement de ceux que Dieu a équipés par son Esprit pour instruire les chrétiens de tous les
temps. Par conséquent, mes principes et mes idées doivent être soumis à l’Écriture.

b. Le virus actuel a réveillé certaines inquiétudes

Il ne faut pourtant pas confondre le fait de s’attendre à des difficultés et des inquiétudes sans fondement.
Ésaïe écrit à un peuple qui connaîtra l’exil. Dans la première partie du livre (chapitres 1-39), il annonce de grandes épreuves.
Dans notre humanité, dans un corps qui n’est pas encore régénéré, nous affrontons des souffrances : santé, âge qui avance, épreuves. Il est normal d’être attristé, d’exprimer sa tristesse, sa souffrance. Il est normal de tenir compte de notre faiblesse (précaution face aux maladies en général, médicaments antidouleurs, assurances pour nous protéger en cas de coup dur…).
Dieu veut que nous soyons responsables de ce qui est à notre portée.
Mais je remarque qu’en général, dans ma vie, mes questions, mes doutes, mes inquiétudes proviennent de l’oubli de la personne de Dieu.
Dieu peut-il m’aider ?
Les réponses de Dieu sont-elles adaptées à ma situation, à notre époque, à ce que je vis moi ? Même si longtemps après la rédaction de la Bible ?
Dieu peut-il garantir que ma vie va encore avoir un sens après telle ou telle épreuve ?
Dieu peut-il protéger le témoignage évangélique dans un monde qui semble le rejeter chaque jour un peu plus ? Dieu peut-il encore sauver dans ce monde matérialiste, athée et opposé aux chrétiens ?
Dieu peut-il garantir ma résurrection et que la vie dans sa présence sera vraiment celle que je désire vivre tout au fond de moi ?
Dieu peut-il vraiment me donner les moyens de vivre cette difficulté à sa gloire ?
Dieu peut-il agir non seulement dans ma vie, mais aussi en moi, pour la transformation de mon caractère, de ma manière de penser, d’agir, de réagir ?
Toutes ces questions (et bien d’autres du même style) trouvent leur réponse dans Ésaïe 40.12-26, dans la description du Dieu saint, créateur et souverain.
Nourrissons notre foi de tels textes.
Apprenons à méditer, pas seulement sur nos difficultés mais aussi sur la personne de Dieu, sur ce que nous pouvons en connaître.

c. Dieu renouvelle nos forces

« C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. […] Nous savons, en effet, que si cette tente où nous
habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme.
Aussi gémissons-nous dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste » (2 Cor 4.16 ; 5.1-2).
Je n’ai pas beaucoup d’illusions sur nos forces physiques. Le texte d’Ésaïe 40 montre les limites humaines, même des plus forts. Mais nous savons que nous pouvons reprendre courage et espérance dans notre Dieu qui nous relève et nous soutient, qui renouvelle notre joie et notre force.
Nous savons aussi que notre ultime espérance est une vie avec un corps nouveau qui ne sera plus soumis à la fatigue, à la douleur, au vieillissement et à la mort.

d. La transcendance et l’immanence de Dieu se rencontrent en Jésus-Christ

Nous pouvons nous approcher de Christ qui est notre réconfort et notre soutien, lui qui a partagé
notre condition humaine et qui reste homme pour l’éternité.
Christ est aussi celui qui envoie son Esprit pour nous transformer.
Enfin, il est celui qui garantit notre pardon et une vie dans sa présence, lui qui nous y prépare une place. Dieu, créateur, souverain et saint, est seul digne de toute notre confiance. ■

  1. És 59.1,21

Introduction

Le livre de Job présente le thème délicat de « la souffrance du juste »4 , qui nous conduit à nous interroger sur la compatibilité entre de telles épreuves et l’existence d’un Dieu souverain et bon. Dans « L’Autre Dieu »5 , Marion Muller-Collard décrit comment le livre de Job l’a aidée dans un temps particulièrement difficile. Elle dépeint notamment un Dieu qui « ne se porte pas garant de sa sécurité » 6, un Dieu qui n’est pas « le Gardien »7 de l’enclos dans lequel nous vivons.
Pour résoudre la tension entre la bonté, la souveraineté de Dieu et certaines souffrances incompréhensibles, Marion Muller-Collard reconnaît un Dieu créateur mais pas souverain. Son explication répond à ses questions et donne une explication à la réalité du mal dans le monde, mais est-elle fidèle au Dieu révélé dans les Écritures ?
Comme nous allons le voir dans cet article, sa compréhension de Dieu est erronée. Nous nous proposons donc d’examiner les domaines où s’exercent la souveraineté de Dieu et les limites de cette dernière pour expliquer la réalité de la souffrance dans ce monde. Nous terminerons par quelques implications pour la vie du chrétien, souffrant ou non.
Nous considérons le texte biblique comme pleinement inspiré de Dieu. Il nous faut cependant réfléchir aux paroles des trois amis de Job : Éliphaz, Bildad et Tsophar. Leurs propos sont condamnés par Dieu (42.7)8 , même s’ils ont pu exprimer des vérités conformes à l’Écriture. Un manque d’équilibre dans leurs affirmations et une mauvaise application de ce qu’ils énoncent ne doit pas tout nous faire rejeter mais nous conduit à une certaine prudence dans l’utilisation de leurs affirmations9 . Élihu n’est pas concerné, aucun jugement n’étant émis à son encontre.

Les domaines de la souveraineté divine

1. La sagesse

« En Dieu résident la sagesse et la puissance. À lui le conseil et l’intelligence. » 10(12.13)
Dieu est le Dieu sage pour qui aucune réflexion n’est trop élevée ou trop complexe (42.2). La sagesse ne peut être séparée de Dieu, qui peut « souverainement en disposer en vue de la réalisation de ses desseins »11 . C’est lui qui montre la voie de la sagesse aux hommes (28.27-28) et qui la refuse à qui il veut, comme le montre l’exemple de l’autruche dépourvue d’intelligence selon la volonté de son créateur (39.20). Élihu souligne avec insistance que la sagesse ne peut venir que de Dieu (32.8 ; 35.11 ; 38.36). Personne ne peut lutter avec Dieu dans ce domaine ni prétendre lui donner des conseils (36.22-23).
Éliphaz reconnaît aussi que les ruses des hommes, même des plus sages, ne peuvent rivaliser avec l’intelligence divine (Job 5.12-13). L’apôtre Paul cite l’ami de Job pour souligner l’abîme qui sépare la sagesse des hommes, la sagesse « selon ce monde » (1 Cor 3.19), et celle qui vient de Dieu et ne se trouve qu’en Dieu.
La comparaison entre l’intelligence humaine et les capacités divines est essentielle dans la compréhension du livre. Frappé par le malheur, Job désire plaider sa cause devant l’Éternel (13.3 ; 23.3-7). Les deux interventions divines conduiront Job à réviser sa position et reconnaître son incapacité à discuter avec Dieu (39.36-38 ; 42.2-3).

2. La création tout entière

La sagesse de Dieu s’exprime dans l’harmonie de sa création (39.29-30). Les chapitres 38 et 39 montrent que Dieu a tout créé : le ciel, les étoiles, la mer, ainsi que tout être vivant. Il a donné vie aux animaux d’une très grande force, ce qui révèle l’étendue de sa puissance (40.10-28). L’Éternel donne également la vie aux hommes (3.20 ; 10.8-12 ; 33.4).
La souveraineté divine sur la création était déjà connue de Job, mais les interpellations divines lui ont permis de réaliser plus profondément cette vérité : par exemple dans la limite imposée aux flots de la mer (26.12 ; 38.10-11) et la direction du mouvement des astres (9.7-9 ; 38.32-33). Dieu dirige aussi tous les phénomènes météorologiques (37.10-12) qui ne sont que des instruments entre ses mains.
La souveraineté divine s’étend aux créatures angéliques. Les « fils de Dieu » 12se présentent devant Dieu comme on le fait habituellement devant un roi (1.6). De même, Satan doit solliciter l’autorisation de toucher à Job et il ne peut aller au-delà de ce que l’Éternel permet (1.11-12 ; 2.5-7).
Dieu est enfin souverain sur les êtres humains : personne ne peut s’opposer à lui (9.12), même les nations et leurs chefs lui sont soumis (12.23-25). Rien ne s’oppose à son pouvoir.
Job reconnaît ainsi que ses malheurs lui viennent de Dieu (6.4). Il confesse implicitement que les Sabéens, les Chaldéens, la tempête et même la maladie qui l’ont frappé, proviennent de Dieu (7.20 ; 9.17 ; 19.8-12 ; 30.19). Celui qui le protégeait (29.4-5) est désormais celui qui lui envoie ses malheurs.
Job ne peut blâmer Satan puisque Dieu ne lui a pas révélé l’enjeu céleste des épreuves qui lui arrivent. Toutefois, il reconnaît la souveraineté de Dieu en n’accusant ni les peuples ennemis, ni les éléments, ni même le hasard ou la malchance. C’est justement parce qu’il reconnaît la souveraineté totale de Dieu qu’il désire plaider sa cause devant lui.

3. Dieu maintient toute vie

Dieu n’est pas seulement un Dieu créateur qui aurait ensuite délaissé sa création, comme l’horloger qui conçoit un mécanisme puis le laisse continuer, selon l’image popularisée par Voltaire. Dieu exerce activement sa souveraineté sur l’ensemble de sa création. Job reconnaît que nos circonstances favorables et défavorables nous viennent de Dieu (2.10).
Dieu ne crée pas seulement la vie ; il la maintient activement par son action (12.10 ; 27.3) et prolonge ou abrège la vie de qui il veut (24.22 ; 34.14-15). Nous sommes donc bien loin de la vision d’un Dieu lointain qui se serait retiré de sa création et n’interagirait pas avec elle. Le livre de Job affirme déjà que toute vie dépend à chaque instant de la volonté divine, comme le soulignent les auteurs néotestamentaires (Col 1.17 ; Héb 1.3).

4. Dieu, juge souverain de sa création

Le Dieu sage, créateur et souverain est aussi celui qui peut légitimement exercer la justice sur sa création, comme Tsophar et Élihu le reconnaissent (20.29 ; 36.6). Alors que Job l’accuse d’avoir « violé son droit » (19.6), Dieu souligne avec force qu’il est à la fois le Dieu juste et celui qui a la puissance d’exercer sa justice sur tous les méchants (40.3-9). Il agit parfois par des phénomènes météorologiques qui accomplissent ses desseins (36.27-33). Nos connaissances actuelles nous instruisent sur la manière dont ces événements arrivent, mais nous en ignorons encore la raison. Le livre de Job nous montre que Dieu s’en sert pour accomplir sa volonté, qui inclut le fait de juger ses créatures .13

5. Dieu, souverain sur la mort

Par ses questions, Dieu laisse entendre que si les portes de la mort sont inaccessibles à Job, elles ne le sont pas pour lui (38.17), sinon son argument n’a aucune pertinence. Job l’a reconnu par ailleurs (26.6) et il semble envisager la possibilité d’une vie après la mort (14.13-15). La communion avec Dieu n’est ainsi pas arrêtée par la mort (19.25-27)14 . Même si les affirmations sont moins fortes que dans le Nouveau Testament, il apparaît que Dieu qui donne la vie et la retire (14.19 ; 27.8) étend sa souveraineté au-delà de la mort.

Conséquences de l’étendue de cette souveraineté

Ce bref survol montre que rien n’échappe à Dieu. Avec Job, nous devons reconnaître son absolue souveraineté :
« Mais lui, s’il prend une décision, qui pourra l’en faire revenir ?
Ce que lui-même désire, il l’exécute. » (23.13)
Il serait erroné d’affirmer qu’un Dieu souverain peut tout. Le Dieu des Écritures ne peut pécher car c’est contraire à sa nature. La définition proposée par A. Pink, il y a près d’un siècle, garde toute sa pertinence et correspond à la proclamation de Job :
« Proclamer un Dieu souverain revient à déclarer qu’il est réellement Dieu, à reconnaître le Très-Haut et sa capacité d’accomplir tous ses desseins à l’égard de l’armée des cieux et des habitants de la terre, sans que nul ne résiste à sa main… »15 .

1. Le problème de la souffrance

Le livre de Job n’a de sens que si Dieu est réellement et pleinement souverain. C’est précisément pour cette raison que Job s’adresse à Dieu. Les questions suscitées par la souffrance dans ce monde sont exacerbées par une juste compréhension de la souveraineté de Dieu.
Les derniers chapitres (38-42) ne donnent pas de solution mais conduisent le lecteur à reconnaître la grandeur du Dieu Tout-Puissant. Dans son désir de comprendre, l’être humain minimise la bonté ou la puissance de son créateur qui ne sont, à ses yeux, pas compatibles avec la réalité du mal.
Les multiples questions divines nous rappellent que notre désir de comprendre se heurte à nos limites humaines. La proclamation de l’absolue souveraineté de Dieu nous amène à renoncer à tout rationalisme pour reconnaître notre incapacité à comprendre les plans divins. Pour le dire d’une autre manière, rien, même nos souffrances, n’échappe à la pleine souveraineté de Dieu, mais la relation entre ces deux réalités échappe totalement à l’être humain.16

2. La relation de la créature à son créateur

Les interpellations ironiques de l’Éternel qui reprend celui qui veut débattre avec lui (38.3 ; 39.35 ; 42.4) conduisent la créature à l’humilité face à son créateur. Dieu s’est révélé à Job comme le créateur et le maître de toute sa création, sans lui donner d’autres explications. Job passe de la connaissance théorique du début du livre selon laquelle tout vient de Dieu (1.21 ; 2.10) à la pleine acceptation existentielle de sa condition de créature face au Dieu souverain et infini (39.36-38 ; 42.2-6).
Job, le croyant pieux et intègre (1.8), a eu besoin de la révélation de son créateur pour vraiment réaliser sa position devant Dieu, ainsi que les limites de ses questions et revendications. Sa situation illustre la condition du croyant qui est appelé à rester humble devant le Dieu souverain, mais qui même pour cette attitude a besoin que Dieu se révèle à lui et lui donne l’intelligence nécessaire pour une véritable connaissance (1 Jean 5.20). Le croyant ne peut se reposer sur sa piété, mais il est appelé à dépendre entièrement du Dieu souverain et de sa révélation. Toutefois, le croyant n’est pas passif. Comme Job, il est appelé à une acceptation humble mais active de sa condition devant Dieu (42.6) en attendant que Dieu le relève (1 Pi 5.6).

Conclusion

L’expérience de Job dépasse le cadre de notre compréhension malgré les explications des deux premiers chapitres. La souveraineté de Dieu n’annule pas la réalité de la souffrance et ses effets douloureux, tant dans le corps que dans l’entendement. Aucune théologie ne peut contrecarrer les effets de nos afflictions.
Pourtant, si reconnaître la pleine souveraineté de Dieu entraîne d’innombrables questions sans réponse, cette attitude donne aussi un réel réconfort au croyant. Il sait qu’il n’est pas le jouet de circonstances aléatoires ou d’un hasard aveugle. Toutes ses expériences, si douloureuses soient-elles, n’échappent pas à la pleine souveraineté de Dieu.
Enfin, la souveraineté de Dieu sur la mort même change notre perspective sur la souffrance. Les écrivains bibliques soulignent ainsi l’apparente injustice des justes qui souffrent et des méchants qui prospèrent (21.30-31 ; Ecc 8.14). Toutefois, la certitude de la résurrection entrevue par Job et pleinement révélée dans le Nouveau Testament rappelle que la souveraineté divine n’est limitée ni par le temps ni par la mort. Dieu accomplira pleinement son dessein parfait en jugeant le mal et en accordant une joie parfaite aux siens (Apoc 21.3-8). La fin du livre de Job (42.10-15) est ainsi une préfiguration de l’œuvre eschatologique de Dieu qui manifestera son plein pouvoir sur toutes choses.

 

  1. Jules-Marcel NICOLE, Le livre de Job, tome 1, Edifac, CEB, 1986, p. 31.
  2. Marion MULLER-COLLARD, L’Autre Dieu. La plainte, la menace et la grâce, Albin Michel, 2017. Voir à ce sujet Gérard PELLA, Yvon KULL, L’autre Dieu ? Recension critique à deux voix, Hokhma 115 (2019), Chroniques de livres, p. 107-115.
  3. Ibid., p. 112.
  4. Ibid., p. 86.
  5. NDLR : Dans l’ensemble du numéro, lorsqu’une référence ne comporte pas le nom du livre, elle est tirée du livre de Job.
  6. J.-M. NICOLE, op. cit., p. 71-72.
  7. Toutes les citations sont tirées de la Bible, Nouvelle version Segond révisée, dite à La Colombe, Alliance Biblique universelle, 1978. Cet article suit aussi l’orthographe de cette version.
  8. J.-M. NICOLE, Le livre de Job, tome 2, Edifac, CEB, 1987, p. 99.
  9. J.-M. NICOLE, Le Livre de Job, tome 1, op. cit., p. 42, indique que cette appellation décrit habituellement les êtres célestes, les anges.
  10. J.-M. NICOLE, Le Livre de Job, tome 2, op. cit., p. 190-191.
  11. J.-M. NICOLE, Le Livre de Job, tome 1, op. cit., p. 250, signale que ce passage est « l’un des plus difficiles à comprendre de tout le livre », d’où notre prudence.
  12. Arthur PINK, La souveraineté de Dieu, Europresse, Chalon-sur-Saône, 2009, p. 25-26.
  13. Donald CARSON, Jusques à quand. Réflexions sur le mal et la souffrance, Excelsis, 2005, développe ce sujet du compatibilisme et l’étend à l’Écriture toute entière dans le chapitre 11, « le mystère de la providence ».

L’épître aux Galates établit clairement la justification par la foi seule et non par l’observation de la loi mosaïque17. Pourtant, Paul enseigne aussi que la loi est sainte (Rom 7.12), spirituelle (Rom 7.14), bonne (1 Tim 1.8). Alors comment comprendre la loi aujourd’hui ? L’épître aux Galates donne trois réponses.

Au chapitre 3, Paul a souligné que la promesse faite à Abraham à propos de sa descendance (il s’agit de Christ) n’est pas annulée par la loi. Abraham a été déclaré juste sans la loi ; cette dernière n’est donc pas nécessaire pour être justifié.

Paul pose ainsi la question : pourquoi la loi ? Il répond : « A cause des transgressions » (Gal 3.19). Cette réponse peut être comprise de deux manières complémentaires.

1. La loi condamne le péché

La loi fait ressortir le péché. Le texte de Romains 7 développe ce sujet ainsi : il fallait que les erreurs, les péchés des hommes soient manifestés et apparaissent clairement en tant que péchés dans toute leur horreur. La loi fait ressortir le péché pour que le péché augmente ! L’homme ne peut que reconnaître qu’il est pécheur.

Les étoiles sont toujours dans le ciel, mais invisibles en journée. Lorsque vient la nuit, elles apparaissent alors très nettement, leur faible lueur contrastant avec la nuit. De la même manière, la loi fait ressortir le péché. C’est une de ses fonctions, très importante dans l’histoire du salut.

Paul développe cette idée en Galates 3.19-25 : « Pourquoi donc la loi ? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu’à ce que vienne la descendance à qui la promesse avait été faite ; elle a été promulguée par des anges, au moyen d’un médiateur. Or, le médiateur n’est pas médiateur d’un seul, tandis que Dieu est un seul. La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Loin de là ! S’il avait été donné une loi qui puisse procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. Mais l’Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis soit donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient. Avant que la foi vienne, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été comme un précepteur pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce précepteur. »

En résumé, ce passage nous apprend que :

– Verset 21 : aucune justice n’est possible par la loi.

– Verset 22 : tout est enfermé sous le péché. Toute l’humanité est déclarée en état de péché. « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom 3.23). Les trois premiers chapitres de l’épître aux Romains visent d’ailleurs à établir ce verdict de culpabilité universelle.

– Verset 23 : nous sommes enfermés. La loi agit comme un surveillant de prison. Nous sommes enfermés, esclaves du péché et de notre culpabilité. Le rôle de la loi est de nous faire rester dans la prison et nous enlever tout espoir d’en sortir par nous-mêmes.

– Verset 24 : la loi est comme un précepteur ou un gardien. On traduit aussi parfois « pédagogue », mais la traduction est sujette à incompréhension car ce pédagogue n’a aucune pédagogie. À l’époque, le pédagogue (surveillant) était un esclave qui était chargé de conduire les jeunes garçons à l’école et de faire respecter les règles de la maison. Il disciplinait souvent les enfants sous sa garde. La loi punit nos transgressions et nous fait prendre conscience que nous sommes des transgresseurs de la loi, des pécheurs.

Est-ce que Dieu serait trop dur ? Non, car la loi nous conduit à Christ, à la grâce. Paul l’écrit ainsi : « Quant à la loi, elle est intervenue pour que le péché prolifère. Mais là où le péché a proliféré, la grâce a surabondé. » (Rom 5.20, Semeur)

La loi permet que le péché soit encore plus grand, plus net… pour que nous courrions dans les bras de Christ. La loi nous révèle notre incapacité totale de plaire à Dieu par nous-mêmes.

Le réformateur Luther écrivait à ce sujet : « Le but principal (…) de la loi (…) ne consiste pas à rendre les hommes meilleurs mais pires ; c’est-à-dire, qu’elle leur révèle leur péché, afin qu’en en devenant conscients, ils soient humiliés, terrifiés et brisés, et qu’ainsi ils puissent être poussés à chercher la grâce à venir à la Postérité bénie (au Christ). »

Cette prise de conscience est valable non seulement au début de la vie chrétienne, mais aussi par la suite. Nous recevons tout par grâce et nous ne pouvons rien faire valoir devant Dieu ; nous n’avons aucun mérite particulier.

Nous pouvons tirer quelques applications de cette vérité.

1) Chaque fois que je pense mériter quelque chose de la part de Dieu, je me trompe. Nous prononçons parfois de telles phrases : « Qu’ai-je fait pour mériter cela ? » ou : « Qu’ai-je fait à Dieu pour que telle catastrophe me touche ? » Nous insinuons que, si le malheur nous touche, c’est que nous avons dû faire quelque chose de mal ou de faux.

Bien sûr, Dieu peut parfois envoyer telle ou telle épreuve pour nous parler et même nous ramener à lui. Bien sûr, si je méprise toutes les lois de Dieu et que je me mets dans des situations périlleuses à cause de ma mauvaise conduite, il m’arrivera probablement des ennuis.

Mais il n’y a rien d’automatique. Le premier principe avec Dieu est celui de la grâce. Je ne peux pas entrer dans un « donnant-donnant » : je vais au culte tous les dimanches et tu exauces mes prières ! C’est du marchandage, ce n’est plus la foi chrétienne.

2) Nous pourrions croire que notre conduite peut nous faire mériter telle ou telle bénédiction de Dieu. Or, la réalité et la gravité de notre péché nous conduit à rejeter une telle conception de la vie chrétienne.

« C’est parce que je suis fidèle que Dieu me bénit » : voilà une pensée typique de l’évangile de la prospérité ! Si tu es fidèle et que tu donnes de l’argent à l’offrande, Dieu fera prospérer tes biens. Plus subtile encore : « si tu pries bien et si tu pries assez, Dieu exaucera. » De telles pensées mettent l’accent sur l’homme et lui attribuent une partie de la gloire qui revient à Dieu.

Prions, sans nous lasser ; persévérons dans la prière, que ce soit pour louer, nous décharger de nos soucis ou pour supplier Dieu d’agir. Mais ne nous permettons jamais de croire que l’exaucement est dû, même en partie, à notre action. Ce qui ne signifie pas que nos prières soient inutiles. Dieu accomplit parfois sa volonté à travers nos prières et se plaît à exaucer nos demandes conformes à sa volonté.

3) Certaines actions, pensées et paroles sont condamnables. Mais si nous jugeons les autres personnes, nous leur refusons la grâce qui est au cœur de l’Écriture.

En jugeant les autres, nous oublions notre propre besoin de grâce et de pardon. Lorsque nous reconnaissons premièrement notre péché, nos faiblesses et notre besoin de pardon, nous apprenons concrètement ce que signifie la grâce de Dieu.

Le premier sens de la loi est de nous condamner pour que le péché ressorte et que nous recevions pleinement la grâce de Dieu. Nous courons vers Christ pour qu’il nous pardonne, nous purifie pleinement, nous restaure, nous relève. Sans retour à la loi et à nos œuvres pour mériter le salut, même après coup !

2. La loi limite le péché

« (La loi) a été donnée (…) à cause des transgressions. » (Gal 3.19)

La loi a aussi été donnée pour encadrer le mal, pour limiter les pratiques mauvaises. La loi fait ressortir le péché et elle introduit l’idée de sacrifice pour couvrir la faute (expiation).

La loi est aussi donnée à un peuple d’esclaves qui n’a jamais connu la liberté et qui se trouve brusquement livré à lui-même. Ceux qui sont sortis d’Egypte sont non seulement le peuple d’Israël, mais aussi d’autres personnes étrangères au peuple qui en ont profité pour partir (Ex 12.37-38).

La loi permet donc au peuple de s’organiser et de réprimer le mal, de dire ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Les aspects civils de la loi mosaïque (notamment tout ce qui concerne les condamnations judiciaires de comportements éthiques contraires à la volonté divine) ne sont plus applicables pour l’Église. Les chrétiens ne sont pas rassemblés dans un État et les règles de discipline d’église sont différentes de celles d’une nation.

Nous pouvons pourtant être attentifs à une application de ce passage. Cette loi vient de Dieu. Seul Dieu peut dire ce qui est bien ou mal. On peut toujours discuter sur l’un ou l’autre aspect de la loi et peut-être ne pas comprendre comment l’appliquer aujourd’hui. Mais l’origine divine de la loi rappelle que seul Dieu peut dire ce qui est juste et ce qui ne l’est pas.

3. La loi conduit à obéir par amour (Gal 5.1,1-13)

Notre obéissance ne peut participer à notre justification devant Dieu. Je ne viens pas au culte, je ne pratique pas telle ou telle action, je ne passe pas du temps dans la prière pour que Dieu me favorise dans la vie, dans mes circonstances. Il s’agirait alors d’une religion païenne : j’apporte un sacrifice à la divinité et « les dieux » me seront favorables.

Mais je ne suis pourtant pas « sans loi », même en tant que chrétien. La loi de Dieu garde toute sa pertinence, comme l’écrivait le prophète Jérémie : « Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit l’Éternel : je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » (Jér 31.33, texte repris en Héb 8.10).

Le Nouveau Testament confirme l’importance de la loi de Dieu. C’est par le Saint-Esprit présent en chaque enfant de Dieu que la loi peut être mise en pratique.

Jésus annonce que la loi ne passera pas. Il n’est pas venu l’abolir, mais l’accomplir (Mat 5.17-20). Jacques demande aussi d’obéir à la loi (Jac 1.25 ; 2.8-13).

Alors que la loi seule conduit à une obéissance extérieure, le Saint-Esprit transforme le cœur, ce que la loi ne peut pas faire. Dans le « Sermon sur la Montagne », Jésus a d’ailleurs montré le véritable sens de la loi de Dieu et la manière, exigeante, dont le chrétien est appelé à la vivre (Mat 5.21-48).

Je reconnais que si je laisse libre cours à mes passions charnelles, ma convoitise, mon désir de posséder, ma rébellion, toutes ces choses qui font partie de la nature de l’homme non régénéré par le Saint-Esprit (Gal 5.19-21), je retombe en esclavage.

Les nombreuses dépendances qui touchent les êtres humains nous mettent en garde contre une recherche du sens de notre vie ailleurs qu’en Dieu. Quelques exemples :

– La dépendance à la pornographie concerne des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes, des non-chrétiens et des chrétiens.

– La dépendance au jeu, au sport, au travail, etc.

– La cupidité qui conduit à un esclavage de vouloir toujours posséder plus de choses matérielles ou d’argent sans jamais trouver la paix.

– La recherche du sens de notre vie dans les loisirs et le regard tourné vers soi. On devient esclave de soi, esclave du regard des autres.

Il y a souvent une bonne chose à l’origine… mais pervertie par notre adversaire, le diable, qui tire profit des faiblesses de notre chair pour donner à ces choses une trop grande place.

4. Conclusion

Pour conclure, soulignons deux usages (ou offices) de la loi de l’Ancien Testament, que le réformateur Jean Calvin mentionnait :

1) L’usage pédagogique : la loi révèle le péché, montre notre incapacité à faire le bien et nous pousse vers Christ.

2) L’usage moral : la loi nous révèle comment progresser dans la sainteté et accomplir ce qui plaît à Dieu. Il ne s’agit pas de punir ou de brimer, mais de reconnaître que la loi de Dieu est bonne. Cette loi de liberté nous permet de vivre pleinement notre vocation d’enfant de Dieu en accomplissant la volonté de Dieu qui est bonne, agréable et parfaite.

La loi morale apparaît donc comme le guide qui permet aux enfants de Dieu de ne pas retomber dans l’esclavage des passions humaines.

  1. Gal 2.16,21 ; 3.2,11,18 ; 5.4 ; etc.

Marc 4.35-41

 La souffrance pour le chrétien reste une énigme. Comment un Dieu si puissant peut-il permettre que son enfant soit atteint par le mal ? Si Dieu protège les siens, il ne leur épargne pas pour autant toute difficulté. Le chrétien le plus fidèle peut être atteint par l’épreuve, malgré une vie exemplaire.

à partir de Marc 4.35, nous trouvons une série de textes qui montrent que Jésus est plus fort que des éléments qui nous dépassent. Il est plus fort que la tempête, plus fort que les démons, plus fort que la maladie et la mort. Nous pourrions en tirer comme conséquence qu’il va nous délivrer de tous ces maux, sur cette terre, dans cette vie. Mais l’enseignement biblique est autre.

Le premier de ces textes est celui de la tempête apaisée (Marc 4.35-41). Il invite à la confiance en Dieu en toutes circonstances.

Suivre Jésus, c’est risquer la tempête

Le lac de Galilée, appelé aussi mer de Galilée, n’est pas très grand. La traversée ne fait que 6 ou 7 km. Les disciples sont des pêcheurs professionnels, au moins pour 4 d’entre eux. Ce n’est donc pas une difficulté insurmontable. Jésus demande à des marins professionnels de le conduire de l’autre côté d’un lac, ce qui est tout à fait leur domaine de compétences.

Le lac de Galilée est connu pour ses fortes tempêtes qui déboulent du Mont Hermon, au nord. Les 4 disciples pêcheurs professionnels connaissent bien ces phénomènes météorologiques, puisque c’est précisément sur ce lac qu’ils exercent leur métier. Ils sont pourtant surpris. La tempête arrive soudainement. Les disciples sont dépassés et la barque se remplit d’eau.

Que fait Jésus pendant ce temps ? Il profite d’un moment de répit pour se reposer et dormir. On le voit pleinement homme, avec les limites et les besoins des hommes.

Les disciples le réveillent. « Jésus, tu ne te soucies pas que nous périssons ! » C’est plus qu’une question. C’est un reproche. Jésus dort pendant que les disciples sont en danger !

Les disciples se retrouvent en pleine tempête, alors que les foules qui s’étaient assemblées seulement pour écouter Jésus, sans faire l’effort de le suivre, se trouvent en sécurité sur le rivage. Elles sont probablement à l’abri, dans leur maison, avec une vue remarquable sur la tempête qui s’abat sur le lac.

Le Seigneur rappelle que le suivre n’est pas la voie la plus facile. Les disciples l’expérimentent. Nous l’expérimentons aussi. Suivre Jésus, ce n’est pas l’assurance que tout va aller pour le mieux. Paul a prévenu Timothée : « Tous ceux qui veulent mener une vie fidèle à Dieu dans leur union avec Jésus-Christ seront persécutés. » (2 Tim 3.12, Bible en français courant).

Les disciples sont fidèles à Jésus. Ce sont les seuls qui le suivent. Ils embarquent sur son ordre. Ils lui obéissent. Ils rament pendant que Jésus dort. ils doivent pourtant affronter une tempête. Pourquoi Dieu permet-il cela ? Pourquoi Dieu autorise-t-il un tel danger ?

Dieu a un autre but en vue. Il veut que la puissance de Christ soit manifestée. Il veut surtout que les disciples prennent conscience d’un enseignement capital : le but de Dieu n’est pas le confort de ses enfants mais leur croissance et notamment l’apprentissage de la confiance en Jésus.

Il est difficile aujourd’hui de s’afficher comme chrétien, dans le monde du travail ou à l’école : suivre Jésus, c’est risquer la tempête. Les autres risquent de se moquer de nous, de ne pas nous comprendre. ou de mépriser notre foi.

Il est difficile de ne pas tricher aux examens. On perd une chance d’avoir une meilleure note parce qu’on est honnête : suivre Jésus, c’est risquer la tempête.

Il est difficile d’être intègre. On ne fait pas « ce que tout le monde fait » et on risque de perdre de l’argent en restant dans la légalité : suivre Jésus, c’est risquer la tempête.

Il est difficile de témoigner, de prendre position, par exemple, contre l’homosexualité (tout en aimant les homosexuels et en étant prêt à les aider) en affirmant que ce n’est pas la manière voulue par Dieu de vivre sa sexualité. On sera traité de rétrograde ou d’arriéré : suivre Jésus, c’est risquer la tempête.

Il est difficile de demander pardon, de reconnaître ses torts, ses faiblesses. Les autres risquent d’en profiter : suivre Jésus, c’est risquer la tempête.

Jésus n’a jamais promis une vie tranquille à sa suite. Il a fini exécuté comme un criminel. Ne nous attendons donc pas à un accueil triomphal lorsque nous annonçons et vivons l’évangile.

Jésus rappelle, à la fin du sermon sur la montagne, que la tempête touche tout le monde (Mat 7.24-27). Si le sage et le fou sont tous deux atteints par la tempête, il y a pourtant une grande différence : la manière de vivre l’épreuve. Dieu ne nous promet ni confort ni tranquillité, même si, dans sa grâce, il ne les exclut pas. Par contre, il nous a promis sa présence à nos côtés. C’est le second enseignement de ce passage :

Suivre Jésus, c’est reconnaître sa puissance

Depuis 2000 ans, la médecine a progressé dans quantité de domaines. Des maladies autrefois incurables et mortelles sont maintenant guéries ou évitées, par exemple par la vaccination. Malgré cela l’homme reste impuissant face à la nature. Les catastrophes climatiques ne peuvent être évitées. Le tsunami de décembre 2004 a encore une fois montré les limites humaines.

Dans le texte de Marc, Jésus parle. Les vents s’arrêtent. La mer se calme (v. 39). Le psaume 107 montre Dieu arrêtant la tempête par sa puissance (Ps 107.23-31). Le prophète Nahum présente aussi l’Eternel comme Celui qui menace la mer (Nah 1.4). Jésus est plus qu’un homme aux pouvoirs extraordinaires. Il fait les ouvres que seul Dieu a le pouvoir de réaliser.

Jésus critique le manque de foi des disciples. Ils le côtoient depuis un bon moment. Ils l’ont déjà vu à l’ouvre, mais ils doutent encore. Cet épisode conduit à faire deux remarques :

1) Personne n’est épargné par le doute

En tant que chrétiens, nous ne sommes pas seuls à passer par des périodes difficiles. Dans ces moments, le doute n’est pas exceptionnel. Ce n’est pas pour autant la preuve que nous sommes des chrétiens de  moins grande valeur que les autres ou moins aimés par Dieu. La Bible donne bon nombre d’exemples d’hommes de Dieu en proie au doute :

– Moïse demande à Dieu de lui reprendre la vie parce que la conduite du peuple d’Israël est devenue trop lourde (Nom 11.15) ;

– Josué, lors de l’échec de la prise d’Aï, pense qu’il aurait dû rester de l’autre côté du Jourdain (Jos 7.7) ;

élie demande la mort, alors qu’il vient de voir Dieu puissamment à l’ouvre (1 Rois 19.4) ;

– Jérémie s’exclame : « Maudit soit le jour où je suis né ! » (Jér 20.14) ;

– Jean-Baptiste en prison demande à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir  ? » (Mat 11.3).

Ces exemples bibliques sont précieux pour ceux qui passent par des difficultés. Le découragement de ces moments fait perdre la conscience de la présence et de la majesté de Dieu. D’autres croyants ont connu cette faiblesse alors qu’ils ont montré leur foi en de nombreuses circonstances. Leurs doutes montrent bien qu’on ne s’habitue pas à la tempête.

2) Gardons confiance en Dieu

Les moments difficiles ne doivent pas nous faire perdre confiance dans le plan de Dieu et sa capacité de faire comme il le veut. Jésus reproche à ses disciples d’avoir cru que Dieu se laissait surprendre par une tempête. Un peu de vent et des vagues sur un lac pourraient-ils anéantir le plan de Dieu ? Ce « Dieu » serait alors bien petit.

Nous doutons lorsque nous pensons que nos circonstances sont trop dures pour nous, que Dieu nous envoie l’insupportable. Nous doutons lorsque nous croyons qu’elles sont trop dures pour Christ.

Dieu nous envoie parfois des tempêtes et des difficultés, le diable aussi. Le diable ne peut rien faire sans l’accord de Dieu. Il nous envoie des épreuves pour nous faire chuter, pour pouvoir nous accuser, pour nous diminuer, pour nous rendre inefficaces. Au contraire, Dieu envoie des épreuves pour que nous les surmontions, pour que notre foi puisse s’exercer et grandir.

Dieu n’a pas en vue notre confort, mais notre croissance spirituelle. Comme pour les disciples, il doit parfois nous faire passer par la tempête pour que nous progressions et que nous le découvrions pleinement suffisant en toutes circonstances.

Le thème central de ce passage est celui de la foi, malgré les circonstances défavorables. Qu’est ce que la foi en Dieu ? Sur quoi repose-t-elle ? Est-ce un saut dans le vide ?

Nous savons que c’est faux. Nous avons foi en une personne. Et c’est ce que nous connaissons de cette personne qui va nourrir notre foi.

Comme des alpinistes expérimentés s’assurent soigneusement avant une escalade, nous ne nous lançons pas sans savoir qui nous assure. Nous nous basons sur Dieu et sur sa puissance. Il a notamment révélé sa grandeur dans la création. Jésus, Dieu fait homme, a montré son pouvoir sur cette création.

Nous avons aussi le témoignage de ceux qui ont vu Jésus mort et ressuscité. Jésus est plus fort que la mort. Il a montré son amour à la croix. Nous ne nous lançons pas dans le vide. Dieu nous a montré qu’il était digne de toute notre confiance.

La foi en Dieu nécessite donc de connaître Dieu. C’est un encouragement à sans cesse approfondir notre relation avec lui. Nous apprenons à mieux le connaître par sa Parole. Nous progressons aussi en nous engageant pour lui, parce que nous avons l’occasion de le voir à l’ouvre à nos côtés. C’est un grand privilège !

La foi en Dieu nécessite également de savoir quelles sont les promesses de Dieu. Il serait faux de s’attendre à éviter les épreuves. Dieu ne nous a jamais promis une vie facile et confortable. au contraire !

Les écrivains bibliques rappellent quelques unes des promesses de Dieu :

1) la couronne de vie, la vie éternelle, le salut, le repos (Act 13.23  ; Tite 1.2  ; Jac 1.12 ; 1 Jean 2.25 ; 2 Tim 1.1 ; Héb 4.1) ;

2) un héritage, un royaume, le règne avec lui (éph 1.13-14 ; Jac 2.5 ; Héb 9.15) ;

3) le Saint-Esprit assurant au croyant la présence de Dieu même lors de circonstances difficiles (Luc 24.49 ; Act 1.4 ; 2.33 ; Gal 3.14 ; éph 1.13) ;

4) le retour de Christ (Héb 12.26 ; 2 Pi 3.4,9).

La foi en Dieu est une qualité indispensable pour être disciple de Christ. Dieu nous demande de lui faire confiance, de continuer à croire qu’il a tout entre ses mains. Notre foi se base aussi sur ce que Dieu nous promet dans sa Parole : il met l’accent sur notre engagement à ses côtés, sur notre progression spirituelle et sur l’importance de le connaître, plutôt que sur le confort personnel. Il nous promet également la vie éternelle dans sa présence, source de joie et de consolation dans nos épreuves.

Dieu est digne de confiance

La question est posée à chacun : « Qui est cet homme ? » (v. 41) Elle est capitale. La réponse nous dira si Jésus est totalement digne de confiance. Est-ce que je peux m’appuyer sur lui quoi qu’il m’arrive ?

Parfois Dieu calme la tempête qui atteint le croyant, parfois il laisse la tempête se déchaîner et il calme son enfant. La délivrance n’est pas automatique. Notre confiance doit s’exercer, que Dieu nous délivre ou non.

Comment faire ? Dieu nous demande d’apprendre à le connaître, d’accepter de prendre des risques en s’engageant pour lui, dans l’église, dans le témoignage, lorsque tout va bien. C’est dans ces moments où tout est calme que nous pourrons fortifier notre confiance, notre foi. Nous serons alors mieux armés pour résister dans les moments difficiles. Nous pourrons alors nous souvenir que Dieu a toujours été fidèle, qu’il le restera et qu’il est digne de toute notre confiance.