PROMESSES

Le doute est un sentiment d’incertitude qui remet en question l’existence ou la vérité même des choses. Il se manifeste dans tous les domaines et de différentes manières. Il est commun à tous les êtres humains, c’est un sentiment naturel. Il est souvent présent dans la pensée de ceux qui croient en Dieu. C’est l’arme privilégiée du diable qu’il a utilisée dès le commencement lors de la tentation dans le jardin d’Éden. Déguisé en serpent, il suggéra à Ève qu’elle avait mal compris l’ordre de Dieu et que ce dernier avait menti. Il lui dit : « Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Gen 3.4) Ainsi le doute s’oppose à la foi qui est une ferme assurance.

Doute ou incrédulité ?

Il ne faut cependant pas confondre doute et incrédulité. L’incrédulité est le refus délibéré de croire, tandis que le doute est une forme d’hésitation, de flux et de reflux, comme le définit l’apôtre Jacques : « Celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d’autre, il est irrésolu, inconstant dans tout ce qu’il entreprend. » (Jac 1.6,8)
L’incrédulité n’a pas son origine dans l’impossibilité de résoudre des problèmes intellectuels, mais elle est d’ordre sentimental et spirituel. L’orgueil incite l’incrédule à demeurer délibérément indépendant de Dieu ; il refuse de se soumettre à sa volonté afin de décider seul pour sa vie.
Le doute, quant à lui (traduction, entre autres, des mots grecs dipsuchos : l’état d’un homme chroniquement partagé entre deux opinions, irrésolu ;  oudiakrinô : séparer, porter un jugement, faire une distinction), est une remise en question, une hésitation, un acte de la raison. Il s’exprime par cette question « Est-ce bien vrai ? ». Cette remise en question est nécessaire et positive dans le domaine des connaissances et de la recherche scientifique, pour inciter à approfondir toutes les preuves qui rendront les découvertes sûres. Elle est également utile dans le domaine subjectif donc dans celui de la foi où l’on a besoin de confirmations, mais ce n’est pas cet aspect que je souhaite traiter ici. Le doute devient nocif dans le domaine objectif, en particulier dans le rapport avec la parole de Dieu, donnée autrefois soit directement à la personne soit par le moyen des prophètes et aujourd’hui parla Bible. Il trouve sa source dans la suspicion, la méfiance, l’incompréhension, mais surtout dans les « croyances limitantes » qui résultent de l’éducation, de nos blessures, de certains échecs, de ce que nous avons vu et entendu au cours de notre vie. Ces croyances 1 s’ancrent dans nos pensées et construisent nos raisonnements. Nos choix de vie résultent de nos croyances. Une croyance devient certaine lorsqu’on a trouvé plusieurs faits qui convergent pour la rendre crédible. La difficulté est que le diable a toujours menti et sait utiliser soit des personnes que nous côtoyons soit nos faiblesses pour influencer nos pensées, et par là nous tromper. Mais le chrétien a le Saint Esprit pour renouveler ses pensées.
Expliquons cela. Les événements de la vie sont des choses réelles que nos yeux voient, que nos oreilles entendent, qui mettent en éveil nos cinq sens. Et pourtant deux personnes confrontées à une même réalité vont opter pour des attitudes et des choix différents.
Prenons deux exemples, celui des douze espions envoyés par Moïse et celui du combat des Philistins contre Israël (Goliath / David).

L’exemple des douze espions: le doute a gagné tout le peuple d’Israël (Nom 13-14)

L’événement et ses deux perceptions

Douze explorateurs, choisis parmi les chefs de tribu, sont envoyés par Moïse pour évaluer le pays promis. Ils ont quarante jours pour explorer les différents lieux. Leur rapport est surprenant : ils ont tous vu la même chose mais dix ont une perception commune de leur visite alors que les deux autres en ont une totalement différente. Ils proposent donc deux plans d’action opposés.
L’événement : ils découvrent tous un pays riche (lait, miel, fruits), un peuple fort parmi lesquels certains sont des géants, des villes fortifiées. Tout cela est vrai, réel.
La perception des dix : « Oui, c’est vraiment un pays ruisselant de lait et de miel ; et en voici les fruits ». Seulement les hommes sont « terriblement forts », les forteresses sont « immenses » (13.28). La perception de ce qu’ils ont vu, passée par le filtre de ce qu’ils croient (même avec Dieu on ne pourra pas les vaincre), les amènent à surévaluer la puissance de l’ennemi, et ainsi à ne pas comprendre le vrai rapport de force.
La perception de Caleb et de Josué : rien dans le texte ne permet de penser qu’ils remettent en cause les observations factuelles des dix.
Sentiments des dix : ils prennent une attitude de vaincus en dénigrant devant les fils d’Israël le pays choisi par Dieu et ajoutent : « Nous ne sommes pas capables de monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous[…] à côté d’eux, nous avons l’impression d‘être comme des sauterelles, et c’est bien l’effet que nous leur faisons ; c’est un peuple de cannibales « qui dévore ses habitants », nos enfants et nos petits-enfants deviendront la proie de l’ennemi » (13.32,33 ; 14.3). Le doute s’installe ; la perception de la situation met en évidence leurs croyances : « Dieu veut notre malheur, il veut nous faire tous mourir, y compris les femmes et les enfants, il est contre nous ». Ces croyances sont fausses et pourtant elles semblent bien étayées par les faits.
Sentiments de Caleb et Josué : ils montrent une attitude de confiance et d’assurance, ils affirment « Nous en sommes vraiment capables ».Leurs croyances sont alimentées par la foi dans la Parole et la puissance de Dieu. Ils ont appris à connaître Dieu par des victoires passées, par sa fidélité lorsqu’il renouvelait les promesses faites à l’ancêtre Abraham au moment où le peuple méritait le jugement et l’abandon. Ils sont intimes de Dieu qui manifeste sa gloire par la libération du pouvoir du Pharaon et la traversée de la mer Rouge, par ses soins au quotidien avec la manne et l’eau du rocher. Pour ces deux chefs, pas d’inquiétude : « Si l’Éternel prend plaisir en nous, il nous fera entrer[…]Ne craignez pas le peuple du pays, nous n’en ferons qu’une bouchée, leur protection s’est retirée de dessus eux. L’Éternel est avec nous » (14.8,9).

L’action et ses conséquences

Les dix sont centrés sur eux-mêmes. Leur doute, fondé sur ce qu’ils pensent d’eux-mêmes, est hélas contagieux. Les Israélites veulent retourner dans le pays où ils avaient été esclaves. « Toute l’assemblée se souleva… ». Ils décident de choisir un autre guide, ils préparent un complot pour lapider Moïse et Aaron. Ainsi, ceux qui avaient besoin d’encouragement et d’espérance pour poursuivre le chemin sont entraînés par ces dix chefs dans le dénigrement et la révolte. Ensemble, ils méprisent Dieu. Quand Caleb et Josué s’opposent à eux et déclarent qui est vraiment Dieu, ils persistent dans leurs fausses croyances, leur doute fait place à l’incrédulité. C’est pour cela que Dieu exprime sa colère ; la mort atteint toute une génération : « Jusqu’à quand ce peuple me méprisera-t-il, ne me croira-t-il pas ? » (14.11) ; « Je vous traiterai selon les plaintes que vous avez exprimées : vos cadavres tomberont dans le désert » (14.28,29).
Caleb et Josué sont centrés sur les promesses de Dieu : le pays est un très bon pays, nous ne ferons qu’une bouchée des Cananéens, leur protection s’est éloignée d’eux, l’Éternel est avec nous, montons et prenons possession. Leurs croyances, leur foi, leur fait voir, au-delà de la réalité, le but ultime de Dieu : offrir le pays promis à son peuple choisi pour qu’il ait tout en abondance, pour habiter au milieu de lui, pour être son Dieu. Caleb et Josué n’ont pas confondu la réalité avec la vérité (la réalité invisible Héb.11.1) qui est contenue dans la Parole de Dieu. « Caleb a été animé d’un autre esprit et il m’a pleinement suivi » dit l’Éternel (14.24).La marche par la foi est le chemin de la maturité où le doute fait place à la ferme assurance.
La récompense : de cette génération, seuls Caleb et Josué entreront dans le pays. « Mais vos enfants, dont vous avez dit qu’ils deviendraient une proie de l’ennemi, je les y conduirai et ils connaîtront le pays que vous avez méprisé » (14.31). La bonne nouvelle est que la promesse de Dieu n’est pas annulée, mais différée ; ainsi Caleb, animé par sa foi, réclame pour héritage une montagne dont il prendra réellement possession quarante ans plus tard (Jos 14.12,13).

Exemple du combat de Goliath contre le peuple d’Israël : le doute a perdu (1 Sam 17)

L’événement

Le géant Goliath, champion des Philistins, méprise le peuple de Dieu et en même temps Dieu lui-même. Conscient de sa force et sûr de lui, il a en face de lui un peuple terrorisé et en plein doute, puis David, inconnu de tous, mais bien connu de Dieu. Il méprise ce jeune homme au teint rosé qui n’a aucune envergure : « Suis-je un chien, moi pour que tu viennes à moi avec des bâtons ? » (1 Sam. 17.43) Même Saül pose la question à son chef d’armée Abner : « De qui ce jeune homme est-il fils ? »(17.55) Pourtant David s’est illustré par une confiance indéfectible en Dieu. Pour nous, les « Goliath » ne sont pas des formateurs, mais des révélateurs de ce que nous sommes déjà, révélateurs de nos croyances.

La perception du peuple et de Saül

Toute l’armée est en train de prendre position pour le combat, on pousse bien le cri de guerre, mais « à la vue de cet homme[…] chacun disait : l’avez-vous vu avancer contre nous ? »(v.25) Autrement dit, c’est perdu d’avance, au minimum nous serons faits prisonniers et serviteurs pour toujours. Ils essaient de se motiver mutuellement pour aller au combat en parlant entre eux de la récompense que le roi a promise au vainqueur, sans succès. Le roi Saül a également perdu tout espoir, « il est effrayé » (v.11), et lorsque David se présente, il lui fait comprendre qu’il est un gamin inexpérimenté alors que la situation désespérée nécessite les compétences d’un combattant exceptionnel.

Perception de David

Avant d’être en première ligne devant ce géant, il a déjà connu des situations qui le dépassaient. Il a vécu des victoires extraordinaires dans le secret de ses journées de travail : « Ton serviteur a frappé le lion et l’ours ; et ce Philistin, cet incirconcis, sera comme l’un d’eux, car il a insulté l’armée du Dieu vivant. » (v.36)

Sentiments de Saül et du peuple

Une attitude de vaincus les anime : « démoralisés et une grande peur » ; « Goliath, champion des Philistins sortit de leurs rangs, et lança son défi habituel. David l’entendit. À la vue de cet homme, tous les soldats d’Israël s’enfuirent terrorisés. »(v.11,23) Saül dit à David : « tu n’es pas capable » (v.33). Leurs pensées sont déformées par les fausses croyances qu’ils se sont forgées en prenant l’habitude de vivre sans se placer sous la protection de leur Dieu.

Sentiments de David

Il prend l’attitude de vainqueur car c’est un habitué des victoires : « L’Éternel m’a délivré des griffes du lion et de l’ours, lui me délivrera de la main de ce Philistin » (v.37). David dit au Philistin : « Tu marches contre moi avec l’épée, la lance et le javelot ; moi, je marche contre toi au nom de l’Éternel, le maître de l’univers, au nom du Dieu de l’armée d’Israël que tu as insulté. Aujourd’hui l’Éternel va te livrer entre mes mains. Je t’abattrai et je te couperai la tête. Aujourd’hui je vais donner les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages. Toute la terre saura alors qu’Israël a un Dieu » (v.45,46). Ses croyances sont établies sur la connaissance du Dieu victorieux. La Parole de Dieu est l’arme efficace contre le doute, car elle pénètre l’âme et l’esprit et juge les sentiments et les pensées du cœur. (Héb 4.12)

L’action et ses conséquences

David décide d’aller au combat : « ton serviteur ira et combattra avec ce Philistin » (v.32). Mais il doit faire face à plusieurs obstacles qui sont susceptibles de le faire douter :
1. Le mépris et les critiques de son frère qui le traite d’orgueilleux (v.28). L’assurance des humbles paraît toujours de l’orgueil pour les orgueilleux. David ferme ses oreilles à la critique et passe son chemin pour aller à l’essentiel.
2. L’ampleur du défi. David ne craint pas les défis, la marche n’est pas trop haute car il a l’habitude de vivre des victoires au quotidien. Depuis son enfance, son activité de berger lui a donné l’occasion de connaître celui qui donne la victoire.
3. Être quelqu’un d’autre. Quand Saül lui propose son armure qui lui permettrait d’apparaître devant l’ennemi comme un grand combattant, il refuse : « Je ne peux pas marcher avec cette armure, je n’y suis pas habitué »(v.39). Il est impossible de vivre avec la foi (la croyance) d’un autre. Cela est également créateur de doute (lui, il y arrive, moi pas).
4. Voir la réalité avec ses yeux en perdant de vue le but suprême du combat :la mise en évidence de la gloire de Dieu par la victoire : « la bataille est à l’Éternel » (v.47). Le but n’est pas la victoire, mais d’entrer dans le projet de Dieu, de le considérer comme le seul Dieu qui voit tous les géants comme des nains.

La récompense

David ne vacille pas et reste ferme dans sa décision :« David avec une fronde et une pierre fut plus fort que le Philistin, et frappa le Philistin et le tua » (v.50). David aura la fille du roi pour femme, selon la promesse de Saül au vainqueur. Le peuple est associé à la victoire, le doute fait place à l’assurance. L’armée reprend vie, se lève, pousse des cris, poursuit l’ennemi et l’écrase.

Conclusion

Les fils d’Anak rencontrés par les explorateurs de Moïse, ou Goliath contre lequel David a lutté, qui sont-ils aujourd’hui ? Ils prennent la forme de défis dont la puissance et l’enjeu nous dépassent. Nous font-ils douter et paniquer ou au contraire nous donnent-ils l’occasion de laisser Dieu briller à travers nous ? Ils mettent en évidence les croyances qui orientent nos choix. Comme dit le proverbe : «Comme il a pensé dans son âme, tel il est. » (23.7)Ces géants ont divers noms. Ils peuvent s’appeler alcool, drogue, pornographie, jeu, smartphone ; ce sont les addictions. Mais il y a beaucoup plus subtil : la moquerie, les fausses accusations, le paraître qui nous fait revêtir des tenues (armure) que nous n’arrivons pas à porter, le complexe d’infériorité qui nous fait répéter au fil des jours que nous ne sommes pas capables mais nuls, la jalousie, la colère, etc. L’enjeu est de taille, comme l’exprime l’apôtre Paul :« Le Christ nous a rendus libres pour que nous connaissions la vraie liberté. C’est pourquoi tenez bon et ne vous laissez pas réduire à nouveau (par le doute) en esclavage » (Gal5.1).
Soit nous vivons en croyant que les délivrances sont pour les autres et jamais pour nous, soit nous décidons de croire que nous ne pouvons pas perdre la liberté que Dieu nous a donnée d’être victorieux dans nos défis. Ne doutons jamais de la bonté de Dieu qui accomplit ses promesses. Rappelons-nous que lorsqu’un géant tombe, notre destinée, c’est-à-dire la raison pour laquelle Dieu nous a fait naître, est pleinement vécue.

Les citations sont extraites de la version Darby

 

  1. Les croyances : tout ce que je considère vrai, peu importe l’origine de ces convictions. La foi :tout ce que j’accepte car Dieu l’a dit. (NDLR)

L’auteur

Simon Pierre était le fils de Jonas et le frère d’André. Il faisait partie, avec Jacques et Jean, du cercle intime de Jésus.

  • Un homme de la classe moyenne ? Originaire de Bethsaïda (Jean 1.45), il possédait une maison à Capernaüm (Mat 8.14). Pierre était marié et était à la tête d’une petite entreprise familiale de pêche. Quand Pierre dit au Seigneur qu’il a tout quitté pour le suivre (Marc 10.28), c’est une réalité. Il a payé le prix fort.
  • Un serviteur en formation continue, pleinement engagé : Jésus a changé son nom : « Tu es Simon, fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre) » (Jean 1.42). Pierre est une pierre détachée, un morceau de rocher, une pierre vivante, une parcelle de Christ, membre du corps. Pierre doit être transformé, car avec ce nouveau nom, le Seigneur dévoile la mission qu’il veut lui confier (cf. Mat 16 ; 1 Pi 2.5). Au fur et à mesure, dans le quotidien, Pierre apprend à connaître le Seigneur, il apprend à se connaître, et passe par un travail de sanctification ; sa vie de disciple est jalonnée par de belles déclarations : « Nous avons tout quitté et nous t’avons suivi » (Luc 18.28), « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mat 16.16), « Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6.68).

 

  • Le premier des apôtres : Dans chaque liste des apôtres, il est cité en premier. Serait-ce pour souligner sa vivacité et ses capacités de leader ? On voit en Pierre un homme passionné, courageux, énergique, impulsif, vigoureux, fort. Mais ce tableau brillant doit être complété par quelques ombres. Cette passion de Pierre l’a parfois rendu présomptueux. Ainsi il affirme qu’il est prêt à aller en prison et à mourir pour le Seigneur (Luc 22.33), une affirmation cruellement démentie lorsqu’il renie Jésus peu après. Pierre a compris sa faute et la confesse. Le Seigneur le sonde pour le purifier encore (Jean 21) avant de lui confier le service pastoral annoncé en Luc 22 : « fortifier ses frères ». Pierre a compris le message et, dans ses Épîtres, le mot « affermir » est fréquent.
  • Un ancien et un témoin : Pierre se présente comme « co-ancien ». Il ne se place pas « au-dessus », mais « au milieu » des anciens auxquels il s’adresse. Son autorité spirituelle s’enracine dans une vie de disciple, de « témoin » des souffrances de Christ (Act 1.21-22 ; 1 Pi 5.1 ; 2 Pi 1.16).
  • Un martyr : Selon la tradition, l’apôtre serait mort à Rome en 67 sous Néron, à l’âge de 75 ans, crucifié la tête en bas, car il se jugeait indigne de mourir comme son maître.

Les destinataires des lettres

Pierre adresse sa Première Épître à des chrétiens du nord et du centre de la Turquie actuelle, pour beaucoup des païens convertis, et pour un certain nombre sans doute des « prosélytes » — c’est-à-dire des Gentils imprégnés de la culture de l’A.T., d’où les nombreuses citations. D’autres indices de leur origine païenne : ils étaient autrefois « dans l’ignorance » (1.14) ; ils avaient hérité de leurs pères « une vaine manière de vivre » (1.18) ; ils avaient « dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans le dérèglement » (4.3) ; autrefois, ils n’étaient pas le peuple de Dieu (2.10) ; les sœurs sont devenues les filles de Sara (3.6).

Leur statut social ne paraît pas reluisant : les termes de « forains et étrangers » désignent à cette époque ceux qui n’ont pas le statut de citoyen romain. Ils étaient de fait assujettis à de lourdes taxes et à une justice plus sévère en cas de condamnation. Devant la pression de la société environnante, certains sont tentés de retomber dans l’immoralité ou de renoncer à la foi. Pierre leur montre « la véritable grâce de Dieu » et les appelle à s’y attacher (5.12). Elle est le reflet de la nature divine (5.10), elle s’exprime par une œuvre salvatrice prédite par les prophètes qui se réalisera pleinement lors de la révélation du Christ. Ces « sans abri » étaient accueillis dans une nouvelle maison : l’Église, la famille de Dieu, où les barrières sociales ont disparu.

Les églises auxquelles Pierre s’adresse se situent dans un espace géographique où, de façon non officielle, se développent des persécutions sous le règne de Néron. La lettre mentionne : la calomnie (2.12 ; 3.16), l’injure (3.9 ; 4.14), la violence physique (2.20), le rejet social (4.4). Plus tard, dans ces mêmes régions, sous le proconsulat de Pline le Jeune, vers 111/112, la persécution devient officielle.

La Seconde Épître, écrite peu de temps après la première, semble destinée au même public (2 Pi 3.1).

Le but de 1 et 2 Pierre

1 Pierre

Pierre donne le but de sa première lettre : « C’est par Silvain, qui est à mes yeux un frère fidèle, que je vous écris ce peu de mots, pour vous exhorter et pour vous attester que la grâce de Dieu à laquelle vous êtes attachés est la véritable. » (5.12) Les persécutions ont commencé, la foi des destinataires est mise à mal, le doute s’installe parmi eux : est-ce en vain que nous avons cru ? L’apôtre leur rappelle :
– que leur véritable identité en Christ est indéfectible,
– que les persécutions ne sont qu’une épreuve temporaire en attendant la gloire,
– que le chemin qu’a connu et parcouru Christ devient un modèle pour le croyant.
La victoire dans la souffrance est illustrée dans la vie de Jésus. Si le chrétien est assuré de la protection divine présente, il est tout aussi assuré d’atteindre le but, « le salut des âmes » futur. Cela permet de vivre en sérénité.

Pierre s’adresse au troupeau de Dieu pour l’encourager en répondant à différentes questions liées aux circonstances vécues :
– quelle est notre vocation en tant que chrétien ?
– quel héritage Dieu nous a-t-il réservé ?
– pourquoi Dieu permet-il la souffrance, comment tenir et triompher ?
– comment vivre seul ou avec d’autres chrétiens en tant qu’étranger dans le monde, en glorifiant le Seigneur au quotidien ?

2 Pierre

La conclusion de la lettre en donne le thème : « Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, tenez-vous sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté. Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » (2 Pi 3.17-18).

Pierre répond à de nouvelles questions :
– comment garder la foi dans un monde caractérisé par la fausseté ?
– comment discerner les faux docteurs, quelle est leur stratégie (en parallèle avec le thème de l’Épître de Jude) ?
– comment ne pas se laisser désarçonner par les moqueurs qui mettent en doute la venue du Seigneur ?

Deux lettres complémentaires

1 Pierre est une Épître d’encouragement, paisible et profondément « humaine ». L’apôtre accomplit pleinement la mission que le Seigneur lui avait confiée en Luc 22.32 d’affermir ses frères et en Jean 21 de paître le troupeau du Seigneur. Pierre insiste sur la grâce de Dieu (le terme charis s’y trouve 10 fois).

2 Pierre, plus polémique, est construite selon le canevas d’un sermon qui dénonce les pratiques des faux docteurs. Elle a le caractère solennel de passage de témoin d’une génération à l’autre. Pierre met l’accent sur la « connaissance de Dieu ». Pour autant, elle peut être classée parmi les lettres pastorales, comme en témoigne le ton chaleureux de l’apôtre.

1 Pierre pourrait s’intituler : « Vivre dans un environnement hostile » et 2 Pierre : « Vivre dans un environnement perverti », ce qui en fait deux Épîtres très actuelles dans notre monde d’aujourd’hui…

Plan de 1 Pierre : Vivre dans un monde hostile

La structure de 1 Pierre est simple : les deux interpellations « Bien-aimés » (2.11 ; 4.12) sont chacune l’indice d’un changement de sujet.

Par ailleurs, beaucoup ont remarqué le changement de ton à partir de 4.12. Le sujet de la souffrance injuste reste le même, mais la pression devient plus forte. Les croyants se trouvent comme pris dans une « fournaise » (4.12). L’apôtre insiste sur les responsabilités des anciens pour maintenir la cohésion de la communauté soumise aux attaques du diable qui « rôde comme un lion rugissant cherchant qui il dévorera ». Toutes ces images peuvent faire penser à une recrudescence de la persécution en 64, qui, après l’incendie de Rome, s’est propagée dans l’Empire. On a l’impression que l’apôtre a rédigé sa lettre jusqu’au chapitre 4 v. 11 où il la termine par une doxologie. Il restait à ajouter quelques salutations. Mais les choses se seraient gâtées. Alors, avant de donner la lettre à Silvain, Pierre aurait ajouté quelques versets d’encouragement pour la communauté menacée d’éclatement. Cette hypothèse apparaît plausible.

Introduction : adresse et souhait1.1-2
A. Le salut, identité des chrétiens au milieu des souffrances1.3-2.10
La certitude du salut1.3-12
Assuré par la puissance de Dieu1.3-5
Authentifié par les épreuves venant de Dieu1.6-9
Annoncé par les prophètes de Dieu1.10-12
Les conséquences du salut1.13-2.10
La priorité de la sainteté1.13-2.3
La prêtrise des croyants2.4-10
B. La conduite personnelle des chrétiens malgré les souffrances2.11-4.11
Introduction : la mission du chrétien dans le monde2.11-12
La vie dans la société : la soumission malgré la souffrance2.13-3.7
La soumission aux autorités2.13-17
La soumission dans le cadre du travail2.18-25
La soumission dans le foyer3.1-7
La vie parmi les chrétiens : la recherche du bien et de la paix3.8-12
La vie dans la société : le témoignage de l’espérance au milieu de la
souffrance
3.13-4.7
Le principe de la souffrance pour la justice : témoignage et bonne conscience3.13-17
L’exemple de la souffrance pour la justice : Christ mort et ressuscité3.18-22
La victoire au milieu de la souffrance face à l’inconduite dans la société4.1-6
La vie parmi les chrétiens : la recherche de l’amour et de
l’édification
4.7-11a
Doxologie4.11b
C. L’attente collective des chrétiens au milieu des souffrances4.12-5.11
Les souffrances des chrétiens en attendant la gloire4.12-19
La conduite dans l’église en attendant la gloire5.1-5
Les anciens5.1-4
Les jeunes gens5.5a
Tous5.5b
La résistance dans l’épreuve en attendant la gloire5.6-9
Doxologie5.10-11
Conclusion : salutations et souhait final5.12-14

Plan de 2 Pierre : Vivre dans un monde perverti

2 Pierre (tout comme Jude) est une Épître polémique. Parvenu au crépuscule de sa vie, l’apôtre souhaite que les croyants dont il a la charge puissent s’opposer à l’erreur des faux docteurs et résister aux attaques extérieures d’un monde hostile. Comment contrecarrer ces dérives, une fois que sa voix se sera tue (1.15) ? Par la vraie connaissance, celle de Dieu au travers des Écritures, de son salut et de l’avenir qu’il nous réserve.

Introduction : adresse et souhait1.1-2
A. Connaître le salut pour avancer vers la maturité1.3-11
La base du salut : la position du croyant1.3-4
La mise en œuvre du salut : les 7 vertus chrétiennes de la croissance1.5-9
La finalité du salut : l’entrée dans le royaume éternel1.10-11
B. Connaître la vérité des Écritures pour bien les comprendre1.12-21
Le rappel de la vérité : le but de la lettre1.12-15
L’attestation de la vérité : le témoignage apostolique1.16-18
L’illumination de la vérité : la parole prophétique communiquée par l’Esprit1.19-21
C. Reconnaître les faux docteurs pour rejeter leur enseignement 2.1-22
La condamnation des faux docteurs : leur destruction et la délivrance des hommes pieux2.1-10
La conduite des faux docteurs : injures, plaisirs, cupidité2.11-16
La prédication des faux docteurs : la fausse liberté2.17-22
D. Connaître la fin des temps pour attendre la venue du Seigneur3.1-18
La certitude de la venue du Seigneur : le rappel de la réalité du déluge passé3.1-7
Le délai de
la venue du Seigneur : la  patience de Dieu en salut
3.8-13
Les conséquences de la venue du Seigneur : la pureté et la parole3.14-16
Conclusion : résumé et doxologie3.17-18

1 Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard.
2 Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux ; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent.
3 Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu’il dit : Je jurai dans ma colère : Ils n’entreront pas dans mon repos ! Il dit cela, quoique ses œuvres aient été achevées depuis la création du monde.
4 Car il a parlé quelque part ainsi du septième jour : Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres le septième jour.
5 Et ici encore : Ils n’entreront pas dans mon repos !
6 Or, puisqu’il est encore réservé à quelques-uns d’y entrer, et que ceux à qui d’abord la promesse a été faite n’y sont pas entrés à cause de leur désobéissance,
7 Dieu fixe de nouveau un jour — aujourd’hui — en disant dans David bien longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs.
8 Car, si Josué leur avait donné le repos, Dieu ne parlerait pas après cela d’un autre jour.
9 Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu.
10 Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes.11 Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance.

Cette portion de l’Épître aux Hébreux nous présente le repos sous divers aspects et nous indique comment y entrer. Ce texte est complexe ; aussi traiterons-nous ces « repos » de façon thématique, sans suivre l’ordre précis des versets.

1. Le repos initial de Dieu

Dieu s’est reposé lorsqu’il a constaté la perfection de la création (4.3,10). Après avoir achevé son œuvre, le septième jour de la création, Dieu, pleinement satisfait, s’est reposé. Ainsi, dès le début, il a montré qu’il avait un repos à lui : « mon repos ». Non un repos solitaire, mais un contentement qu’il désirait partager avec l’homme, en pleine communion avec sa créature. Or, très rapidement, le péché d’Adam a troublé ce projet. Le contexte montre que la séduction du péché (3.13), l’incrédulité (4.2) et la désobéissance (4.6), barrent l’accès au repos de Dieu.

Après l’intrusion du péché, Dieu résolut d’entreprendre de nouvelles œuvres afin d’établir un nouveau repos pour les habitants de la terre. Sans remettre en cause le repos lié à la perfection initiale de la première création, Dieu œuvre donc pour susciter une nouvelle création : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille. » (Jean 5.17, Darby) Il le fait jusqu’à ce qu’il puisse inaugurer un repos sabbatique définitif.

2. Le repos historique pour Israël en Canaan

Dieu avait délivré son peuple de l’esclavage de l’Égypte, mais malgré les bons conducteurs choisis pour l’amener dans le repos, les Israélites furent nombreux à tomber dans le désert à cause de leur incrédulité, comme le prouvent ces paroles répétées : « Ils n’entreront pas dans mon repos ! »

Moïse, représentant de la loi, n’avait pu faire entrer le peuple en Canaan. Josué, au contraire, représentant de la grâce, l’y introduisit. Le pays promis offrait au peuple d’Israël une forme de repos, mais ce repos était incomplet (4.6) : les Israélites adultes sortis d’Égypte étaient tous morts dans le désert et seuls Caleb et Josué, hommes de foi, avaient pu entrer dans le pays promis. Ce repos était aussi imparfait (4.8) : la conquête du pays promis n’ayant pas été complète, de nombreux ennemis y subsistaient (Jug 1 ; 2). Au cours de son histoire, Israël a toujours dû batailler contre ses ennemis et s’est maintes fois détourné de Dieu. C’est ainsi que le repos d’Israël en Canaan n’offrit jamais qu’une pâle image du repos définitif de Dieu.

C’est pourquoi l’auteur de l’Épître aux Hébreux cite le Psaume 95, écrit par David environ 500 ans après l’introduction du peuple en Canaan sous Josué. Le « aujourd’hui » prononcé sous David prouve que le repos sous Josué n’a pas été définitif (4.7) et que Dieu a encore « aujourd’hui » un repos en réserve.

3. Le repos actuel et futur pour le croyant

Cet « aujourd’hui » sous David se prolonge jusqu’à maintenant : Dieu a déterminé un nouveau « jour », où les croyants peuvent et pourront entrer dans le repos. Ce dernier prend plusieurs formes.

a. Le repos de la conscience

Le repos de la conscience est obtenu par le sang de Christ à la croix. Ce sang délivre de la malédiction de la loi, du poids du péché et procure la paix avec Dieu. « Nous qui avons cru, nous entrons dans le repos » (4.3), ce repos qui découle de la foi en l’œuvre de Jésus à la croix. Mais ce n’est pas le seul repos dont il est question pour nous dans ce chapitre.

b. Le repos du cœur

Le repos du cœur est donné à ceux qui marchent dans la soumission à la volonté de Dieu, comme l’indique Jésus lui-même : « Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » (Mat 11.29-30) La paix de Dieu est liée à la foi que l’auteur de l’Épître nous invite à mettre en œuvre tout au long de notre chemin vers le ciel. Mais il y a encore un autre repos.

c. Le repos sabbatique futur

Ce « repos de sabbat » est le repos futur, éternel, dans la gloire à venir. L’auteur le rapproche du repos du septième jour de la création, mais il ne sera pleinement acquis que dans une période future, celle de l’aboutissement du plan de Dieu pour l’homme qui pourra enfin goûter « son » repos — c’est-à-dire le repos définitif de Dieu, dans la joie de son plan parfaitement accompli et la mise à l’écart de ses ennemis définitivement vaincus. Nous, les croyants, allons y entrer pour nous reposer de toutes nos luttes, de toutes nos tentations, de toutes nos douleurs (4.10). Ce repos sera l’aboutissement de notre chemin.

d. Entrons dans le repos !

Le repos dont il est question dans ce chapitre est donc à la fois un repos acquis et un repos à poursuivre. Nous y entrons (4.3 — verbe à l’indicatif), et nous sommes exhortés à y entrer plus avant : « Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos » (4.11 — verbe à l’impératif). Le repos est déjà notre part, mais pas encore pleinement nôtre.

Nous y sommes d’autant plus exhortés que l’exemple des désobéissants d’autrefois montre que tous ne l’atteignent pas (4.11b).

Pour entrer dans ce repos de Dieu, il faut marcher dans le chemin du Seigneur en accomplissant la volonté de Dieu, ce qui demande la mise de côté du « moi », le brisement de la propre volonté insoumise à Dieu. Cela demande aussi l’énergie fournie par l’espérance vivante d’être avec Christ dans le ciel. La foi s’empare des promesses de Dieu. Notre confiance est en Jésus, que nous n’avons qu’à suivre pour arriver à bon port, comme autrefois Israël devait suivre Josué. « Empressons-nous » de nous attacher à lui. Imitons ceux qui, par leur persévérance, ont hérité les promesses (6.12). Ne nous laissons pas décourager par ceux qui perdent espoir au milieu des difficultés, faute de foi (4.2). Alors nous pourrons déjà jouir, sans attendre le ciel, de la paix intérieure, prémices de ce repos.

4. Les trois ressources pour un vrai repos

Pour nous aider à entrer dans le repos, l’auteur place devant nous trois grandes ressources indispensables à notre voyage sur terre :

1. La parole de Dieu (4.12-13) : Elle nous aide à faire le point sur ce qui nous encombre et nous empêche d’avancer joyeusement vers le repos promis. Se placer dans la pleine lumière divine est une sécurité et un apaisement pour le croyant.

2. Le souverain sacrificateur (4.14-15) : La prêtrise de Christ nous aide à surmonter les difficultés de la vie sur terre que redoute notre faiblesse naturelle, et à offrir une louange digne de Dieu. Pour nous comprendre, Christ a pris part expérimentalement aux épreuves liées à la condition humaine sur terre. Ces tentations1 sont de deux ordres : les unes proviennent de nos limites physiques face aux obstacles placés sur notre route ; les autres sont liées aux sollicitations de Satan qui voudrait nous empêcher d’avancer vers le repos de la foi et nous faire douter de la fidélité de Dieu. Jésus a connu les unes et les autres (sans jamais pécher) et nous aide à les traverser.

3. Le trône de la grâce (4.16) : En nous approchant de ce trône, nous apprenons à connaître le cœur compatissant de Jésus. Nous y venons pour apporter à Dieu par lui nos chagrins, nos soucis, nos inquiétudes et attendons paisiblement le secours qu’il nous donnera, selon sa sagesse parfaite et son amour. Ainsi notre cœur entre dans le repos dès lors que nous lui remettons tout ce qui nous pèse.

1 Le même mot peut être traduit par « épreuve » ou par « tentation ».