PROMESSES
Les chapitres 8 et 9 de la seconde épître de Paul aux Corinthiens forment clairement un tout. Ils concernent principalement la promesse des chrétiens de Corinthe d’effectuer une collecte en faveur des saints de Jérusalem.
Il y avait beaucoup de pauvres dans cette église de la Judée et Paul s’était fait un devoir de leur apporter son aide, particulièrement au moyen de collectes organisées dans des églises locales qui se trouvaient sur son champ missionnaire (Gal 2.10 ; Rom 15.25-28).
Plusieurs croyants à Corinthe s’étaient déjà engagés verbalement à y participer. Paul profite alors de cette occasion pour enseigner une vérité fondamentale en lien avec le caractère et la conduite des chrétiens : ils doivent être des gens de parole, c’est-à-dire qu’ils doivent agir de manière conséquente à ce qu’ils disent ou promettent. Il est donc question d’intégrité et de fiabilité. Ce sont ces qualités que Paul espérait trouver chez les Corinthiens.
L’exemple des chrétiens de la Macédoine
La Grèce, à cette époque, était divisée en deux grandes provinces romaines : la Macédoine au nord, et l’Achaïe au sud. Dieu, dans sa grâce, avait déjà touché le cœur des croyants de la Macédoine et les avait incités à contribuer aux besoins des pauvres de la Judée. Mais ce qui est remarquable avec les chrétiens de Philippes, Thessalonique et Bérée (les églises locales de la Macédoine), c’est qu’ils avaient décidé de participer à cette offrande malgré le fait qu’ils vivaient eux-mêmes des temps très difficiles d’épreuves et de persécutions (8.1-5).
Une seule chose peut expliquer une telle attitude : c’est parce que ces chrétiens « se sont d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur » avant de se donner aux autres (8.5). Autrement dit, d’une manière probablement autant individuelle que collective, ils se sont placés devant le Seigneur dans la prière et ils ont compris ce que Christ attendait d’eux.
C’est d’ailleurs pour cela qu’ils considéraient leur participation à cette œuvre comme une « grâce » du Seigneur (8.4)
Passer de la parole aux actes
Maintenant, il semble bien que les chrétiens de l’Achaïe, c’est-à-dire les frères et sœurs de Corinthe, avaient fait savoir qu’ils désiraient, eux aussi, prendre part à ce service et que c’est Tite qui avait été mandaté pour l’organisation et la gestion de la collecte (8.6).
Aussi, afin de les encourager et de leur donner un modèle d’offrande par excellence, Paul a rappelé aux Corinthiens de quelle manière le Seigneur Jésus lui-même s’était fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté les Corinthiens soient enrichis (8.9).
Puis vient l’exhortation principale, qui est probablement le cœur des chapitres 8 et 9 : « Achevez donc maintenant d’agir, afin que l’accomplissement selon vos moyens réponde à l’empressement que vous avez mis à vouloir. La bonne volonté, quand elle existe, est agréable en raison de ce qu’elle peut avoir à sa disposition, et non de ce qu’elle n’a pas » (8.11,12).
Ces versets nous disent qu’il faut être des gens de parole. Nous pouvons avoir l’air d’être bien gentils, bien généreux et bien serviables lorsque nous disons que nous allons faire quelque chose, mais faisons-le !
Sinon c’est le contraire qui va se produire, et nous serons connus comme des gens qui n’ont pas de parole, qui n’ont pas d’honneur. Réfléchissons bien à ceci : les gens peuvent-ils compter sur nous ?
Au chapitre 9, nous voyons à quel point Paul était préoccupé par cette nécessité que les chrétiens soient des gens de parole.
Paul jugeait qu’il n’était pas nécessaire de revenir sur le besoin lui-même des pauvres de Jérusalem et de l’expliquer à nouveau parce que les Corinthiens étaient déjà bien au fait de la situation et ils avaient déjà manifesté leur intention de participer à la collecte (9.1). C’est la « bonne volonté » dont il parle au verset suivant et dont il était si fier, au point même de dire aux chrétiens de la Macédoine : « Hé ! Vous savez quoi ? Les chrétiens du sud veulent aussi participer ! Ils en parlent même depuis l’année dernière ! »
Les paroles en l’air font perdre la face
À la fin du verset 2 du chapitre 9, Paul va même souligner que le zèle des Corinthiens a été un moteur pour motiver un très grand nombre de croyants à faire de même. Pouvez-vous vous imaginer ce qui va arriver si les Corinthiens ne tiennent pas parole ? La motivation des autres pourrait en être grandement affectée et, finalement, ce sont les pauvres de Jérusalem qui en subiraient toutes les conséquences.
Car lorsqu’une personne n’honore pas sa parole, des gens sont lésés.
Les Corinthiens ne seraient pas les seuls à perdre la face, mais ils la feraient perdre aussi à d’autres.
C’est précisément ce que Paul redoute, comme nous pouvons le voir dans les trois versets suivants (9.3-5).
Pour s’assurer que les Corinthiens n’allaient pas mettre Paul et tous les autres dans l’embarras, il leur envoie Tite et deux autres frères anonymes (8.18,22-24) en éclaireurs. Si jamais les Corinthiens ne tiennent pas parole, il vaut mieux que ce soit devant ces trois ouvriers habitués à en voir de toutes les couleurs, que devant des frères et sœurs de Macédoine qui pourraient être découragés par la situation. Quand Paul parle de « confusion », il parle de honte, voire même d’humiliation. Celui qui ne tient pas parole a toutes les raisons d’être rouge de honte, mais il met aussi les autres dans l’embarras. Paul a donc raison d’évaluer cette situation comme étant potentiellement néfaste pour bien des gens et c’est ce qui le pousse à prendre des précautions. Il exhorte alors Tite et ses deux compagnons d’œuvre à se rendre à Corinthe afin de vérifier l’état de la situation.
Tenir parole pour les bonnes raisons
Remarquez bien ce qui est dit en lien avec la participation des Corinthiens à l’offrande destinée aux saints de Jérusalem, en (9.5) : les Corinthiens avaient déjà promis une libéralité, c’est-à-dire qu’ils avaient non seulement promis de participer, mais aussi d’être très généreux. C’est ce qu’on appelle créer des attentes chez les gens.
Non seulement Paul espère qu’ils seront effectivement généreux, mais aussi qu’ils le feront pour les bonnes raisons. Permettez-moi de paraphraser ce que Paul veut probablement suggérer aux Corinthiens : « Vous avez dit d’avance que vous alliez donner généreusement ; eh bien, j’espère que vous donnerez généreusement et pas à contre-cœur, dans l’espoir de recevoir quelque chose en retour. »
C’est le sens du mot « avarice » à la fin du verset 5. Il parle de « cupidité ».
Ainsi, non seulement Paul craint que les Corinthiens ne tiennent pas parole, mais il craint aussi que, même s’ils tiennent parole, ils ne le fassent pas pour les bonnes raisons. Certaines personnes, quand elles se sentent prises au piège par leurs propres paroles, vont finir par agir, mais souvent pour de mauvaises raisons, et cela va clairement paraître dans leur attitude.
Tenir parole pour la gloire de Dieu
Celui qui tient parole, qui fait simplement ce qu’il a dit, pour de bonnes raisons, va bien vite prendre conscience que Dieu prend soin de lui, quelle que soit sa situation. C’est ce que Paul va souligner ensuite en (9.6-10). Ces versets sont la promesse que celui qui tiendra parole en verra tôt ou tard du fruit, et le fruit en particulier dont Paul parle en (9.11-15), c’est la reconnaissance à Dieu. Quand les croyants tiennent parole dans ce qu’ils promettent aux autres, Dieu en récolte les remerciements, la louange et la gloire.
Il y a beaucoup de gens dans le monde qui ne connaissent pas le Seigneur et qui sont pourtant intègres et fiables. Raison de plus pour que ce soit le cas de tous ceux qui ont connu le don si merveilleux de Dieu, incarné dans la personne de notre Seigneur Jésus Christ. C’est lui notre parfait modèle d’intégrité et de fiabilité. Tout ce que Jésus a dit et a promis, il l’a fait. Alors, si vous dites que vous appartenez à Jésus, vous ne pouvez pas ne pas tenir parole. Que le Seigneur nous aide à être des gens de parole, intègres et fiables.
Dans les milieux théologiques, on a l’habitude de répondre à cette question de deux manières diamétralement opposées :
1) ceux qui sont « cessationistes » affirment que les miracles ont cessé peu de temps après la fondation de l’Église, la disparition des apôtres et la formation du canon des Écritures ;
2) les « non-cessationistes » (ou « continuationistes »), quant à eux, disent que les miracles existent encore de nos jours.
Les deux camps s’efforcent alors de présenter des arguments bibliques, doctrinaux et historiques pour justifier leur position, et le débat génère souvent des querelles.
Laissant donc de côté la discussion entre ces deux points de vue, arrêtons-nous plutôt sur la question elle-même qui est posée ici : les miracles sont-ils toujours possibles aujourd’hui ? Plus précisément, sur ce qui peut motiver une telle question. Mais avant d’aller plus loin, il est important de définir ce qu’est un « vrai » miracle : c’est une intervention surnaturelle de la part de Dieu (Gal 3.5) ou du diable (2 Thes 2.9), pour le bénéfice ou le préjudice des hommes. Ainsi, tant Dieu que le diable peuvent opérer des miracles, ce dernier toutefois avec la permission souveraine du Créateur (Apoc 17.17). Cette réalité justifie d’être prudent vis-à-vis des miracles et souligne l’importance du discernement.
On a parfois l’impression que certains croyants espèrent voir des miracles se produire devant leurs yeux afin d’avoir une « preuve » que Dieu est bien présent dans leur vie et que leur foi n’est pas vaine.
Cependant, Dieu lui-même affirme que la foi vient de sa Parole et que le Saint-Esprit témoigne à notre esprit que nous lui appartenons (voir Rom 10.17 ; 8.16). C’est pourquoi le temps de qualité passé dans la lecture et l’étude des Écritures, de même que dans la prière sous la direction du Saint-Esprit vont certainement contribuer plus que toute autre chose à l’affermissement de notre foi (2 Tim 3.16,17 ; Jac 5.16).
D’ailleurs, les récits bibliques démontrent clairement que même les plus grands miracles de Dieu n’ont pas un impact aussi durable dans la vie des croyants que l’enracinement dans sa Parole et la communion avec lui dans la prière. Le peuple d’Israël (et nous ne sommes pas meilleurs qu’eux) a bien vite oublié les signes au Sinaï, les plaies en Égypte et les prodiges accomplis par Élie et Élisée (Ps 106.21,22).
Même le Seigneur Jésus a démontré que « croire en son nom en voyant les miracles qu’il faisait » ne garantissait pas une foi authentique et solide (Jean 2.23-25). Tandis que le mauvais riche croyait que la résurrection miraculeuse de Lazare amènerait ses frères à « croire » en Dieu, Abraham lui répond plutôt : « Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent ». Ou pour le dire autrement : « Ils ont la Parole de Dieu entre les mains ; qu’ils la lisent ! » (cf Luc 16.27-31)
Dieu, parce qu’il est tout-puissant, souverain et immuable, peut et fait certainement beaucoup de miracles encore à notre époque. Par exemple, chaque fois que nous prions pour la conversion d’un pécheur ou pour la guérison d’une personne, c’est un miracle que nous demandons à Dieu (Rom 10.1). C’est vrai que nous sommes en droit de nous interroger sur les prétendus « dons miraculeux » dont certains abusent, et souvent pour des « gains honteux ». Mais il ne fait aucun doute que Dieu peut sauver, délivrer et guérir lui-même sans aucun intermédiaire. Dieu est le Dieu des miracles et nous avons le privilège de nous adresser humblement à lui par la foi dans la prière (2 Cor 1.9-11). Réjouissons-nous, car il est le Sauveur, le libérateur et le divin médecin (1 Pi 5.7).
Le nom hébreu Satan apparaît 27 fois dans l’Ancien Testament.
Fondamentalement, il signifie simplement « adversaire » et peut désigner un être humain dans plusieurs circonstances différentes.
À 18 reprises, cependant, le nom sātān se réfère à un être angélique mauvais qui se manifeste dans un contexte d’adversité spirituelle.
14 de ces occurrences apparaissent dans la description d’une scène céleste qui se déroule à travers les deux premiers chapitres de Job.
Dans chacun de ces cas, le texte en hébreu comporte un article devant le nom (hasātān, c’est-à-dire « le satan »).
Cet article démontre clairement qu’il s’agit d’un « adversaire » en particulier.
Dans 1 Chroniques 21.1, nous avons la seule occurrence où le nom sātān est utilisé comme nom propre en hébreu. L’équivalent grec satanas, quant à lui, apparaît 36 fois dans le Nouveau Testament.
L’origine de Satan remonte à la création des anges dans le ciel, appelés parfois collectivement les « fils de Dieu » (voir Ps 89.7 ; Job 38.7).
Dans les livres des prophètes Ésaïe et Ézéchiel, on trouve deux passages qui s’adressent respectivement aux rois de Babylone et de Tyr.
Cependant, ces textes poétiques semblent également évoquer un personnage plus grand que ces deux rois eux-mêmes, c’est-à-dire un être spirituel qui les anime. Il s’agit alors sans aucun doute de Satan. Ésaïe 14.12-14 parle de l’astre brillant, le fils de l’aurore1 , « tombé du ciel », une expression utilisée par le Seigneur Jésus dans Luc 10.18 et appliquée à Satan : « Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair ». C’est principalement le péché d’orgueil qui a causé la chute de Satan (remarquez les cinq prétentions dans les versets 13 et 14 d’Ésaïe 14).
Le passage d’Ézéchiel 28.13-16 présente un cas semblable.
La « chute » de Satan dans ce contexte est une manière de décrire sa rébellion contre Dieu dans le ciel. Dans une représentation hautement symbolique mais parfaitement claire, Apocalypse 12.3,7 démontre que Satan a entraîné le tiers des anges dans sa révolte.
Malgré cela, Dieu a laissé à Satan et à ses anges déchus la permission de se présenter devant lui dans le ciel. C’est ce dont nous parlent les deux premiers chapitres du livre de Job. Il faut se rappeler que l’histoire de Job se passe au temps des patriarches.
Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Satan et ses anges ont-ils toujours accès au ciel, à la présence de Dieu ? Le passage d’Éphésiens 6.12, qui parle du combat spirituel du chrétien, répond sans détour à cette question : « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes »2.
Ce passage, qui met particulièrement l’accent sur l’importance de tenir ferme contre le diable, démontre que Dieu tolère encore sa présence et celle de ses anges déchus dans le ciel. La raison précise ne nous est pas donnée. Par contre, nous savons exactement pourquoi Satan, lui, s’y présente : c’est pour accuser les croyants. Cela apparaît clairement dans la vision de la purification du sacrificateur Josué : « Il me fit voir Josué, le souverain sacrificateur, debout devant l’ange de l’Éternel, et Satan qui se tenait à sa droite pour l’accuser » (Jos 3.1). Mais tout comme pour Josué, nous avons aussi un défenseur auprès de Dieu, qui se trouve être le même 3 : le Seigneur Jésus-Christ, par qui « nous avons vaincu le malin » (1 Jean 2.14).
Il y a deux autres vérités extrêmement importantes que nous devons comprendre en lien avec la présence de Satan dans les lieux célestes.
Bien qu’il soit là pour accuser les saints, Satan doit cependant toujours obtenir la permission de Dieu avant de les éprouver, et uniquement dans les limites permises par le Seigneur. C’est ce que le livre de Job nous révèle : « Et Satan répondit à l’Éternel : Peau pour peau ! tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie. Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu’il te maudit en face. L’Éternel dit à Satan : Voici, je te le livre : seulement, épargne sa vie. » (Job 2.4-6) La même vérité revient dans la bouche du Seigneur Jésus : « [Le Seigneur dit :] Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point. » (Luc 22.31-32)
La seconde vérité en lien avec la présence de Satan dans le ciel, c’est qu’un jour il en sera définitivement chassé. En effet, Apocalypse 12.7-10 déclare : « Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant le salut est arrivé, ainsi que la puissance, le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit 4» .
En résumé, Satan et ses anges ont réellement accès à la présence de Dieu dans le ciel. C’est d’ailleurs là que le diable accuse les saints, qui sont cependant défendus par Jésus-Christ le juste (Rom 8.33 ; 1 Jean 2.1). De plus, Satan et ses anges ne peuvent rien faire sans la permission de Dieu (voir Luc 8.32), et un jour ils seront chassés du ciel pour toujours (Apoc 12.8).
Tiré et adapté de A. G. Fruchtenbaum, The Eight Covenants of the Bible, dans « The Messianic Bible Study Collection », p. 21-23
D’après le Juif espagnol du XXIIe siècle Moïse Maïmonides, l’alliance du Sinaï comprend 613 lois et commandements, incluant le « Décalogue » (littéralement, les « dix paroles »). On appelle l’ensemble de ces lois « la loi mosaïque » (ou la loi de Moïse). L’interprétation littérale des Écritures nous amène à discerner au moins six buts de l’alliance de la loi :
1. Révéler à Israël la sainteté de Dieu et les standards de justice qu’il exige pour s’approcher de lui (Lév 19-20).
2. Donner un code de conduite aux Israélites croyants de l’Ancien Testament (Lév 20.7,8). Les croyants juifs devaient apprendre à prendre plaisir dans la loi, les commandements et les ordonnances de la loi (voir Ps 119).
3. Donner à Israël des occasions pour célébrer des cultes d’adoration en communauté. C’était le but précis des 7 fêtes de l’Éternel dans Lévitique 23.
4. Faire d’Israël un peuple distinct à travers des lois spécifiques comme celles touchant la tenue vestimentaire, le régime alimentaire, et beaucoup d’autres. Par conséquent, la loi servait également de mur de séparation entre Juifs et païens (Deut 7.6 ; 14.1,2).
5. Révéler le péché tel qu’il est (Rom 3.19,20 ; 5.20 ; 7.7) et l’incapacité de l’homme à garder la loi.
6. Conduire à Christ et à la foi en lui (Gal 3.23-26).
L’alliance de la loi est demeurée en vigueur pour Israël à travers tout l’Ancien Testament, depuis Exode 20 jusqu’à la fin des Évangiles. En effet, il ne faut pas oublier que les Évangiles, bien qu’ils se trouvent dans le Nouveau Testament, apparaissent cependant dans le contexte de l’Ancien Testa
Cet événement soulève alors une question fondamentale en lien avec la théologie biblique de la monarchie en Israël : la monarchie était-elle voulue ou non par Dieu ? Très souvent, surtout en raison des circonstances mauvaises entourant la demande d’un roi, on y répond en affirmant fermement que la monarchie n’était pas voulue par Dieu, mais qu’elle a été permise pour différentes raisons, dont celle d’apprendre à son peuple ce qu’il en coûte de le rejeter.
Cependant, il est important de toujours vérifier le développement de toute doctrine biblique à travers la révélation progressive de Dieu avant d’en tirer des conclusions. Dans ce qui suit, il sera démontré que la monarchie en Israël était non seulement permise mais voulue par Dieu, en accord avec ses plans parfaits à l’égard d’Israël et du monde.
Une monarchie annoncée
Treize ans après la naissance d’Ismaël, Dieu promet pour la quatrième fois à Abraham une postérité très nombreuse et qui aura en partage le pays de Canaan. Cependant, au fur et à mesure que Dieu réitère sa promesse, il y apporte toujours plus de précision. Ainsi, l’Éternel révèle maintenant à Abraham que des rois sortiront de lui. Avec cette promesse, nous avons déjà une connaissance partielle d’une monarchie qui sera établie à travers la lignée d’Abraham.
« Dieu lui dit : Je suis le Dieu Tout-Puissant. Sois fécond, et multiplie ; une nation et une multitude de nations naîtront de toi, et des rois sortiront de tes reins » (Gen 35.11).
Dieu refait la même promesse à Jacob. Cette répétition démontre clairement que la monarchie était voulue et prévue par Dieu.
« Voici les rois qui ont régné dans le pays d’Édom, avant qu’un roi règne sur les enfants d’Israël » (Gen 36.31).
Certains commentateurs pensent que ce verset a été ajouté plus tard par des scribes. Selon eux, il ne peut venir de Moïse, qui a écrit le livre de la Genèse environ 400 ans avant le début de la monarchie en Israël.
Cependant, en tenant compte des deux autres passages de la Genèse mentionnés ci-haut (17.6 et 35.11), il semble évident que le rédacteur de la Genèse reçut la révélation précise d’une future monarchie en Israël.
« Le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne le Schilo[a], et que les peuples lui obéissent» (Gen 49.10).
Dans Genèse 49, Jacob prononce des paroles prophétiques sur chacun de ses fils. A-t-il une pleine conscience ou connaissance de ce qu’il dit, ou annonce-t-il simplement des choses prophétiques qu’il ne saisit pas lui-même ? Difficile de répondre à cette question. Cependant, rappelons-nous que Dieu avait promis à Jacob que des rois sortiraient de lui (Gen 35.11). Quoiqu’il en soit, que Jacob en soit pleinement conscient ou non, il annonce clairement que Juda sera la tribu royale. Le mot « Shilo », qui semble être ici une personnification du Roi-Messie, signifie « ce qui lui appartient », c’est-à-dire que le roi appartient à la tribu de Juda, ou il signifie « celui qui le possède », c’est-à-dire que le roi possèdera le sceptre.
Cette prophétie de Jacob précise la promesse faite à Abraham en Genèse 17.6 et à Jacob lui-même en Genèse 35.11.
« Son roi s’élève au-dessus d’Agag, et son royaume devient puissant » (Nom 24.7).
Cette prophétie de Balaam met l’accent sur la grandeur du futur roi d’Israël et de son royaume.
« Un astre sort de Jacob, Un sceptre s’élève d’Israël. Il perce les flancs de Moab, Et il abat tous les enfants de Seth. Il se rend maître d’Edom, il se rend maître de Séir, ses ennemis. Israël manifeste sa force. Celui qui sort de Jacob règne en souverain, Il fait périr ceux qui s’échappent des villes » (Nom 24.17-19).
Dans cette prophétie, Balaam voit à l’avance un roi qui sortira d’Israël (le mot « sceptre » ici apparaît clairement comme une personnification d’un roi qui règne en souverain). L’histoire subséquente d’Israël démontre comment le roi David s’est emparé de Moab et d’Édom (2 Sam 8.2,14). Ainsi, David a parfaitement accompli ce que Balaam avait prédit dans ces versets.
Certains pensent que ce texte de Nombres 24 se rapporte plutôt au Messie. Quoiqu’il en soit, cela n’affecte en rien la vérité d’une monarchie en Israël, car le Messie est également le Roi davidique.
« Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, lorsque tu le posséderas, que tu y auras établi ta demeure, et que tu diras : Je veux mettre un roi sur moi, comme toutes les nations qui m’entourent, tu mettras sur toi le roi que choisira l’Éternel, ton Dieu, tu prendras un roi du milieu de tes frères, tu ne pourras pas te donner un étranger, qui ne soit pas ton frère » (Deut 17.14-15).
Dieu, dans sa prescience, annonce à l’avance les circonstances et les temps des débuts de la monarchie en Israël, ainsi que les exigences de la loi envers le futur roi (lisez jusqu’au verset 20). Ce passage vient donc confirmer toutes les prophéties que nous avons déjà considérées.
« L’Éternel te fera marcher, toi et ton roi que tu auras établi sur toi, vers une nation que tu n’auras point connue, ni toi ni tes pères. Et là, tu serviras d’autres dieux, du bois et de la pierre » (Deut 28.36).
Ici, le texte regarde encore plus loin, soit la fin de la période de monarchie en Israël, lorsque le peuple de Juda sera exilé à Babylone. Encore une fois, il est clair que Moïse a reçu cette connaissance par révélation.
Voici donc comment se résume le développement de la théologie biblique de la monarchie jusqu’à ce point dans la révélation progressive de Dieu : Dieu est le grand Roi d’Israël. Cependant, Dieu a aussi prévu une monarchie humaine en Israël, à travers laquelle viendrait un roi puissant et souverain, le Shilo. Cette monarchie humaine devait être soumise à Dieu et elle devait être instituée selon son plan, à travers la tribu choisie, soit celle de Juda.
« Les hommes d’Israël dirent à Gédéon : Domine sur nous, et toi, et ton fils, et le fils de ton fils, car tu nous as délivrés de la main de Madian. Gédéon leur dit : Je ne dominerai point sur vous, et mes fils ne domineront point sur vous ; c’est l’Éternel qui dominera sur vous » (Jug 8.22-23).
Cette demande des hommes d’Israël laisse supposer une prédisposition à accepter une monarchie humaine, mais pas dans une optique de soumission à la royauté de Dieu. Cela ressemble davantage à un premier pas vers le rejet du règne de Dieu sur son peuple. Cependant, pour Gédéon, un seul doit régner et dominer sur Israël : Dieu lui-même.
« Tous les habitants de Sichem et toute la maison de Millo se rassemblèrent ; ils vinrent, et proclamèrent roi Abimélec, près du chêne planté dans Sichem.» (Jug 9.6).
Ce règne d’Abimélec a été limité à un petit territoire et à une durée de trois années seulement. Il est devenu roi par ruse et avec manigance, après avoir assassiné presque tous les fils de Jérubaal (Gédéon). Jotham, le seul fils de Gédéon ayant échappé à ce massacre, a prophétisé la chute d’Abimélec au moyen d’une parabole avec des arbres.
L’enseignement principal de cette parabole est que les arbres, même s’ils jouent un rôle utile (comme Gédéon l’avait fait), ont autre chose à faire que de devenir roi. Ce mépris pour la monarchie humaine démontre bien qu’elle n’avait pas encore toute la place dans le cœur de tous les Israélites.
Les Juifs en général semblent cependant prêts à vouloir un roi humain, mais au détriment de la royauté de Dieu. Cet épisode se passe environ 100 ans avant la demande des fils d’Israël pour un roi humain « comme » les autres nations.
« En ce temps-là, il n’y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon » (Jug 17.6).
« En ce temps-là il n’y avait point de roi en Israël.» (Jug 18.1).
« Dans ce temps où il n’y avait point de roi en Israël… » (Jug 19.1).
« En ce temps-là, il n’y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon. (Jug 21.25).
Ces quatre passages indiquent qu’il n’y avait pas encore eu de roi bien établi en Israël, selon le plan de Dieu, à l’époque des Juges. De plus, ils semblent démontrer que l’absence de monarchie, autant humaine que divine, était la cause de l’anarchie. Dans le livre des Juges, si Dieu est rejeté comme roi par son peuple, l’anarchie prépare l’arrivée de la monarchie en Israël.
Ainsi, une lecture attentive du texte biblique jusqu’à ce point dans la révélation progressive de Dieu nous prépare clairement à ce qui vient dans le premier livre de Samuel.
Une monarchie instaurée
Anne avait-elle connaissance des promesses faites aux patriarches et des prophéties à propos de la monarchie à venir en Israël ? Consciente ou non de ses propres paroles, elle prononce clairement une prophétie à ce sujet. La juxtaposition des mots « roi » et « oint » dans son cantique démontre probablement qu’ils sont synonymes. L’oint ici est donc le roi choisi et soutenu par Dieu.
Dans une période où quelques juges sont encore actifs, mais pendant laquelle l’anarchie règne, nous sommes préparés prophétiquement à la mise en place d’une monarchie humaine en Israël.
« Maintenant, établis sur nous un roi pour nous juger, comme il y en a chez toutes les nations. Samuel vit avec déplaisir qu’ils disaient : Donne-nous un roi pour nous juger. Et Samuel pria l’Éternel. L’Éternel dit à Samuel : Écoute la voix du peuple dans tout ce qu’il te dira ; car ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux » (1 Sam 8.5-7).
Ce passage décrit les circonstances mêmes conduisant à l’établissement d’une monarchie en Israël. Évidemment, la demande était erronée parce qu’elle était fondée sur le rejet du règne de Dieu. Cependant, Dieu a utilisé cette situation pour établir son propre plan de monarchie en Israël. Lorsque nous nous rappelons les circonstances dans lesquelles Dieu a accompli son grand plan de rédemption, c’est-à-dire à travers le rejet de Christ et sa crucifixion, faut-il vraiment s’étonner qu’il ait pu établir son plan de monarchie à travers le rejet de son propre règne par le peuple d’Israël ?
Dieu a répondu à cette demande des anciens du peuple premièrement en leur donnant Saül, un homme correspondant parfaitement aux désirs des enfants d’Israël. Il était un « homme d’élite et beau et […] plus grand que tout le peuple » (1 Sam 9.2, Darby). Saül était donc le choix de Dieu selon le critère des hommes. Mais Saül ne pouvait pas être le roi à la tête de la monarchie établie par Dieu puisqu’il était de la tribu de Benjamin et non de la tribu royale de Juda. Par contre, David, le fils d’Isaï, de la tribu de Juda, allait être le premier véritable roi d’Israël choisi par Dieu selon ses propres critères et sa souveraineté (1 Sam 16.1).
Dans 2 Samuel 7, Dieu confirmera son programme de monarchie en Israël par une alliance irrévocable, inconditionnelle et éternelle, l’alliance davidique. Cette alliance plonge ses racines directement dans l’alliance abrahamique. Il s’agit en fait d’une amplification des promesses faites à Abraham et aux patriarches que des rois sortiront d’eux.
Toutefois, il est important de noter que les promesses de l’alliance davidique ne concernent pas directement David lui-même — bien que les promesses lui soient données — mais son fils qui viendra après lui, c’est-à-dire Salomon. Encore plus, l’alliance davidique concerne un autre fils de David, Jésus-Christ, le Messie promis. Le commentateur juif A. G. Fruchtenbaum écrit : « Dieu a promis quatre choses éternelles à David : une maison ou une dynastie éternelle, un trône éternel, un royaume éternel et un descendant éternel. Le caractère éternel de la maison, du trône et du royaume est garanti parce que le descendant de David culmine en celui qui est lui-même éternel : le Messie Homme-Dieu. »
Ainsi, la monarchie en Israël était voulue par Dieu et absolument nécessaire pour l’accomplissement de ses promesses en lien avec la venue du Roi des rois et l’établissement de son propre royaume.
Cette année 2017 marquera le 500e anniversaire d’un mouvement extraordinaire qui a créé un tournant majeur dans l’histoire de l’Église : la Réforme. On ne manquera certainement pas de souligner l’apport particulier de l’Allemand Martin Luther (1483-1546). Le soir du 31 octobre 1517, ce moine augustin récemment converti afficha courageusement et hardiment 95 déclarations doctrinales sur les portes de la cathédrale du château de Wittenberg. Luther voulait surtout dénoncer les erreurs fondamentales de la doctrine catholique romaine du salut. La Réforme s’est également développée à travers la prédication et l’enseignement de Jean Calvin en France, de Guillaume Farel et d’Ulrich Zwingli en Suisse, de John Knox en Écosse, et de plusieurs autres encore.
Mais il sera important de souligner que le retour aux vérités bibliques lors de la Réforme est avant tout une œuvre du Seigneur lui-même, par le Saint-Esprit, dans le cœur de ceux qui en ont été les instruments. Évidemment, tout ce qui est issu de la Réforme ne peut pas être nécessairement reçu sans aucune réflexion. Après tout, la Réforme a son propre contexte historique et aucun de ses artisans ne possédait pleinement la vérité sur tous les aspects de la doctrine et de la conduite. Cependant, tout croyant fidèle à Dieu et à sa Parole peut sans aucun doute se réjouir du retour aux vérités essentielles de la foi chrétienne et prononcer son amen sur les cinq points qui résument ce qui a alors été redécouvert. Ce sont les cinq « Solae » (du latin, seulement) de la Réforme : Sola Scriptura, Solus Christus, Sola Gratia, Sola Fide et Soli Deo Gloria.
1.Sola Scriptura
Sola Scriptura signifie « l’Écriture seule ». Cela souligne que seule la Bible fait autorité en matière de foi et de conduite. Nous avons beaucoup à apprendre de l’histoire et de l’expérience vécus par l’Église, par exemple. Mais seule la Bible peut lier la conscience du croyant de manière absolue. D’un point de vue pratique, Sola Scriptura devrait nous rappeler le privilège que nous avons d’avoir la révélation progressive de Dieu entre nos mains et la responsabilité qui s’y rattache de la lire et d’y obéir.
2.Solus Christus
Solus Christus signifie « Christ seul ». Comme l’apôtre Paul le dit lui-même, le Seigneur Jésus-Christ est « le seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tim 2.5). Christ est notre seul roi, sacrificateur et prophète. Il est le seul Sauveur, le seul Seigneur et le Maître souverain. Il est aussi le seul chef suprême de l’Église, la tête du corps. Nous sommes donc liés à lui. Voilà pourquoi l’Église doit être « christocentrique ». Même le Saint-Esprit est christocentrique, comme le Seigneur Jésus lui-même l’a affirmé : « il ne parlera pas de lui-même… il me glorifiera » (Jean 16.13,14). Tous les croyants doivent proclamer Christ et tous les prédicateurs doivent prêcher Christ.
3.Sola Gratia
Sola Gratia signifie « la grâce seule ». Cela souligne que le croyant est racheté par la grâce de Dieu seulement. La grâce ne vient pas de nous, elle est le don du Dieu souverain (Éph 2.8). C’est cette même grâce qui nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre « dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement », dans l’attente « de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ » (Tite 2.12,13, Darby). La grâce de Dieu nous pousse à l’humilité, au service et à la reconnaissance.
4.Sola Fide
Sola Fide signifie « la foi seule ». Cela signifie que le salut et la justification donnés par grâce ne peuvent être reçus qu’au moyen de la foi. C’est, en quelque sorte, la main qui saisit la grâce. Mais la foi est également un don de Dieu (Éph 2.8), et cette foi est toujours accompagnée par les œuvres de la foi. Ce sont les œuvres dont Jacques nous parle à travers son épître. Dans le Nouveau Testament, les mots « foi » et « fidèle » sont la traduction d’un seul et même mot grec. Alors, Sola Fide devrait aussi nous rappeler que la fidélité au Seigneur n’est pas facultative, mais la seule norme pour la vie du croyant.
5.>Soli Deo Gloria
Finalement, Soli Deo Gloria signifie « à Dieu seul la gloire ». Dieu seul peut être adoré par les croyants, autant le Père que le Fils (Jean 5.23). Toutefois, rien dans l’Écriture n’indique une adoration dirigée vers le Saint-Esprit, bien qu’il soit pleinement Dieu. Aussi, trop souvent, le concept de rendre gloire à Dieu se limite à un contexte de culte d’adoration. Cependant, l’apôtre Paul commande aux croyants de tout faire, même les choses élémentaires du quotidien comme manger et boire, pour la gloire de Dieu (1 Cor 10.31).
L’Écriture, la seule autorité du croyant, présente Christ comme étant le seul Sauveur et Seigneur. Elle révèle la grâce qui seule nous sauve et qui ne peut être saisie que par la foi seule. C’est pourquoi nous proclamons : « À Dieu seul soit la gloire ! »
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