PROMESSES
1. Notre appel
Nous savons ce que le Seigneur nous a appelés à faire : « Allez… faites des disciples » (Mat 28.19). Son commandement était clair. Nous savons ce que nous devrions faire. Le problème est que peu le font… Nous avons nos réunions d’église, nos études bibliques, nos petits groupes… Mais qui est la personne que je veux accompagner intentionnellement ? Qui est la personne (plus jeune) pour laquelle je vais investir ma sagesse, mon temps et mon énergie, afin qu’elle grandisse dans la foi ?
« Philippe accourut, et entendit l’Éthiopien qui lisait le prophète Ésaïe. Il lui dit : Comprends-tu ce que tu lis ? Il répondit : Comment le pourrais-je, si quelqu’un ne me guide ? Et il invita Philippe à monter et à s’asseoir avec lui. » (Act 8.30-31)
2. La valeur du mentorat
Bien que l’église soit le lieu donné par Dieu pour la communion et l’instruction des croyants, il est aussi nécessaire d’envisager un accompagnement plus personnel et plus intentionnel afin de permettre une plus grande croissance. C’est là qu’intervient le mentor spirituel. Le mentorat a pour but de faire grandir une personne à la ressemblance du Christ et à atteindre son plein potentiel à long terme. La dévotion n’est pas une chose instantanée. Il s’agit de créer un environnement permettant de développer une faim et une passion pour le Christ.
Aujourd’hui, le besoin majeur consiste à redécouvrir ce que signifie faire des disciples. En bref, une relation de mentorat spirituel est une relation dans laquelle un jeune croyant est accompagné par un croyant plus mûr, pendant une saison de sa vie, afin de devenir plus fort dans la foi et d’être équipé pour le ministère.
3. Qu’est-ce qui caractérise une relation mentor-disciple ?
a. C’est un investissement constant
Paul a dit à Timothée de rechercher des personnes fiables et qualifiées (2 Tim 2.2). Les mentors devraient investir de manière cohérente leur temps et leur énergie dans des personnes fidèles et fructueuses. Ils devraient les aimer, les encourager et les affermir dans leur foi. Challenger, corriger, réprimander et exhorter font aussi partie de la formation. Les mentors devraient dépenser leur temps et leur argent pour construire des relations profondes.
Paul a dit dans 1 Cor 11.1 : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ. » Derrière lui, il y avait Timothée, Tite, Silas et une foule d’autres personnes. Ils le suivaient parce qu’il avait investi en eux. Il leur avait appris à vivre, à fonder des églises, à faire des disciples et à accomplir l’œuvre du Seigneur. Paul les a exhortés à mettre en pratique tout ce qu’ils avaient vu et entendu de lui. Ils l’admiraient et voulaient un modèle pour les aider à comprendre à quoi ressemble le fait de suivre Jésus. Cela implique tout, des tâches ménagères à la gestion des finances et des relations, en passant par la prédication et les entretiens pastoraux. S’épanouir en suivant, en apprenant et en servant toute sa vie est une source d’inspiration pour les autres.
Un bon mentor donne l’exemple de sa propre vie et partage sa sagesse afin que son disciple puisse faire face aux défis actuels et répondre correctement à la question « Comment pour-rions-nous (ou devrions-nous donc) vivre ? » (Éz 33.10).
b. C’est un processus intentionnel et à long terme
Notre société devient de plus en plus instantanée, avide de succès et de connaissances immédiates. En revanche, le discipulat est un processus intentionnel et à plus long terme.
Suivre, apprendre et servir exigent un travail soutenu, continu et progressif pour nous faire « mûrir en Christ ». Non seulement la société pousse à l’instantanéité, mais elle peut aussi nous amener à confondre la vie de disciple avec la simple acquisition d’informations (via notre intellect uniquement). On suppose à tort qu’une acquisition accrue d’informations équivaut à la maturité des personnes, ce qui, si cela était vrai, rendrait le processus de formation de disciples largement obsolète. Le véritable discipulat chrétien n’est pas instantané. C’est un processus au long cours.
c. C’est une approche holistique
La formation de disciple concerne tous les aspects de notre vie. Lorsque nous cherchons à encadrer un jeune croyant, il est important d’aborder l’individu dans son ensemble. Cela signifie que la formation de disciple doit se concentrer sur l’esprit, le cœur et la volonté. Pour façonner en nous une vision biblique du monde, notre esprit doit être renouvelé par la vérité de Dieu. En plus d’acquérir sagesse et perspicacité à travers les Écritures, les affections de notre cœur doivent également être transformées, afin que nous grandissions dans l’amour du Seigneur et de notre prochain. Paul disait à Timothée que le but de son instruction était l’amour (1 Tim 1.5). Un disciple est également appelé à prendre les bonnes décisions face aux multiples questions de la vie. En faisant des choix qui honorent Dieu, il approfondira sa relation avec Lui. En suivant son chemin avec une conscience pure devant Dieu et devant les hommes (Act 24.16), il se réjouira de la paix par laquelle Dieu confirme sa direction.
4. Construire une relation durable
Un mentorat efficace nécessite l’entretien d’une relation toujours plus profonde. Le mentor aide à façonner l’individu à la lumière des responsabilités et des opportunités auxquelles il est confronté dans les domaines de la vie et des relations. Le mentor prend l’initiative d’établir des moments réguliers (notamment de discussion) avec celui pour lequel il s’investit, se familiarisant avec sa routine et ses relations habituelles.
Comme nous l’avons dit plus haut, le contenu d’une rencontre mentor-disciple ne doit pas se concentrer uniquement sur la transmission d’informations. Lorsque Jésus a choisi les 12, il ne les a pas invités dans une salle de classe, une conférence ou un séminaire. Au contraire, Jésus a établi une relation avec eux. Marc 3.14 nous dit que Jésus les avait appelés « pour être avec lui ». Jésus est allé chez eux (cf. Marc 1.29), il s’est rendu là où ils travaillaient (cf. Luc 5.1-11) ; il a assisté aux dîners qu’ils organisaient avec leurs amis (cf. Mat 9:10). Il a initié des moments privés avec eux, en se mettant à l’écart des lieux publics, pour des retraites et des conversations sérieuses (cf. Marc 9.28-35).
Le discipulat biblique est une formation sur le tas. Elle concerne tous les domaines de la vie et envisage la transformation en Christ par des rencontres régulières qui changent la vie. Si nous voulons aller en profondeur dans une relation de disciple, nous devons devenir de vrais amis. La relation devient comme une famille. Cela signifie passer beaucoup de temps ensemble, se détendre, jouer et travailler.
5. Créer un environnement sûr
Le mentor doit s’efforcer de faire de la rencontre avec le disciple un environnement sûr où tous deux peuvent partager leur vie de chrétiens. Il est important qu’ils restent connectés l’un à l’autre dans une relation authentique où la vérité est dite avec grâce et amour. Une telle relation doit permettre de confesser leurs péchés l’un à l’autre (Jac 5.16), et garantir que la restauration puisse avoir lieu.
L’objectif d’une rencontre devrait être d’avoir une forme de dialogue, où l’on est ouvert à la discussion de points de vue différents sur un sujet. Il doit y avoir de l’espace pour pratiquer de nouvelles compétences (y compris la prise de risque) et apprendre de ses erreurs. L’échec n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Il peut donner des indications précieuses qui sont nécessaires pour les étapes futures. En particulier pour les jeunes qui sont encadrés, un endroit sûr leur permet de partager librement lorsqu’ils ont échoué, que ce soit dans une tâche liée au ministère ou bien sur le plan personnel.
6. Quelques recommandations
a. Préparez la rencontre.
Dans la relation mentor-disciple, gardez le contact aussi hors des moments de rencontres (téléphone, SMS, etc.). Commencez les sessions en face à face par la prière, puis concentrez-vous sur la personne, en lui demandant comment elle va et comment elle fait face aux défis. Cela sera normalement suivi d’une révision des devoirs avant d’aborder d’autres sujets. Une relation de mentorat ne consiste pas simplement à se réunir « selon que le Seigneur dirige ». Que vous conceviez un programme très basique ou sophistiqué, l’important est d’avoir quelque chose de prévu pour chaque réunion.
b. Posez des questions.
Le Seigneur Jésus enseignait souvent en posant des questions. Un bon mentor ne fait pas la morale, mais pose des questions ouvertes qui aident le disciple à réfléchir sur un sujet pour trouver lui-même les réponses à ses questions et pour découvrir la voie à suivre.
c. La fin du mentorat.
Dans le mentorat, il doit y avoir une clôture. Le mentorat dure une saison, après laquelle une évaluation a lieu. Quels ont été les obstacles qui ont empêché le disciple de faire des pas en avant ou de rester engagé ? Les devoirs ont-ils été utiles ? Dans quel domaine de la vie le disciple a-t-il connu la plus grande transformation ? La décision peut alors être prise de prolonger les rencontres ou de les clore. Il y a un risque de développer une dépendance envers le mentor si la relation se prolonge trop longtemps. Si la clôture est obtenue, profitez de la dernière session pour jeter les bases du début de la chaîne de mentorat en mettant le disciple au défi de trouver quelqu’un qu’il pourra à son tour guider.
7. Comment identifier un bon mentor ?
Premièrement, il faut être un disciple avant de pouvoir faire un disciple. On apprend le plus des croyants matures dont la foi a résisté à l’épreuve du temps. Ils ont marché avec le Seigneur pendant des années et sont marqués par la constance et la sagesse. Lorsque l’on considère les qualités à rechercher chez un mentor, Tite 2.2-3 fournit un aperçu utile :
« Dis que les vieillards doivent être sobres, honnêtes, modérés, sains dans la foi, dans l’amour, dans la patience. Dis que les femmes âgées doivent aussi avoir l’extérieur qui convient à la sainteté, n’être ni médisantes, ni adonnés aux excès du vin ; qu’elles doivent donner de bonnes instructions ».
On pourrait considérer ces quatre questions pour identifier un bon mentor :
a. Comment la personne vit-elle ?
Paul exhorte les croyants plus âgés à être dignes, maîtres d’eux-mêmes et respectueux dans leur comportement.
Leur conduite est un exemple de leur caractère. Observez leur vie et réfléchissez : Sa vie reflète-t-elle sa foi ? Est-ce qu’il sert avec humilité ? Ses habitudes quotidiennes reflètent-elles une obéissance fidèle à la parole de Dieu ? Un bon mentor réfléchit attentivement à sa manière de servir les autres.
b. Que dit la personne ?
Paul encourage la sobriété d’esprit, ainsi que le bon usage de la langue. Écoutez ce que la personne dit et demandez-vous : Fait-elle preuve de sagesse dans ses paroles ? Fait-elle des commérages sur les autres ou parle-t-elle avec méchanceté de son mari ou de ses amis ? Se plaint-il souvent ? Nos mots ont de l’importance, ils reflètent les attitudes et les inclinaisons de nos cœurs. Un bon mentor est prompt à écouter et lent à parler. Ses paroles sont encourageantes, pleines de reconnaissance et honorent Dieu.
c. Qu’est-ce qui gouverne le cœur et les affections de la personne ?
Paul précise que les croyants plus âgés doivent être aimants, constants, et ne pas être alcooliques (esclaves du vin). Cherchez un mentor qui recherche son plaisir en Dieu et qui se réjouit avec le psalmiste : « Il y a d’abondantes joies devant ta face » (Ps 16.11). Réfléchissez à ces questions : Possède-t-il une discipline intérieure concernant les plaisirs du monde ? Fait-il de plus en plus confiance à Dieu pour sa joie et son contentement ? Typiquement, les croyants matures débordent de chaleur et de bonté qui proviennent d’années passées en présence de Dieu.
d. Qu’est-ce qui gouverne l’esprit de la personne ?
Paul déclare que les hommes doivent être sobres d’esprit et que les femmes doivent enseigner ce qui est bon. Un bon mentor est une personne qui passe régulièrement du temps à lire sa Bible. Au fur et à mesure que la Parole transforme son esprit, il parlera avec sagesse et l’instruction fidèle sera sur sa langue. Il ne s’agira pas nécessairement d’un enseignement formel sur une estrade, mais la Parole débordera naturellement dans ses conversations. Personne ne remplit toutes ces caractéristiques tout le temps. Tout croyant mature lutte contre le péché. Il ne faut pas chercher un disciple parfait, mais un croyant mûr qui désire progresser continuellement dans sa foi. Sa vie, ses paroles et ses affections sont de plus en plus marquées par un amour et une dévotion pour Jésus.
8. Comment identifier le disciple ?
Le mentorat, comme nous l’avons vu, concerne les relations. Les relations de mentorat intentionnelles sont généralement initiées par le mentor. Bien qu’il n’y ait pas de règle absolue à ce sujet, l’exemple biblique de Jésus prenant l’initiative avec ses disciples a du poids à nos yeux. Le mentor, en tant que personne plus expérimentée, identifie le disciple, ce qui déclenche souvent la relation parce que cela transmet confiance et affirmation. Comment identifier un disciple ? Voici quatre éléments fondamentaux à rechercher :
a. Engagement et potentiel.
Les personnalités fortes et directes ne sont pas toujours celles qui ont le plus de potentiel ni qui sont les plus engagées.
b. Compatibilité.
Il doit y avoir un sentiment d’adéquation entre les deux personnes, car c’est ce qui permet d’établir la confiance et l’engagement qui sont essentiels à une relation honnête. Une trop grande différence d’âge n’est pas recommandée. Les points qui aident à cimenter la relation sont des choses comme les intérêts, les talents, les dons.
c. Adéquation.
Le mentor a-t-il ce dont le disciple a besoin en termes de compétences et d’expérience ? Cette question doit être abordée honnêtement sans être trop spiritualisée. Ne supposez jamais que nous avons toutes les connaissances sur tous les sujets.
d. La disponibilité.
Le danger numéro un de la relation de mentorat, comme dans toute relation, est le manque de temps. Le mentorat exige un engagement de temps, mais implique aussi de se rendre accessible. La « phase de jumelage » exige une réflexion, accompagnée par la prière, avant qu’il y ait un engagement établi pour faire avancer la relation de mentorat. Il est également tout à fait acceptable de s’éloigner à ce stade et de reconnaître éventuellement qu’il n’y a pas de compatibilité. Le mentorat exige une décision et un engagement mutuels de la part du mentor et du disciple.
9. Conclusion
Le mentorat a le potentiel de transformer des individus pour la vie, mais cela n’a pas de prix. Pour vous, le mentor, il vous faudra investir du temps et de l’énergie pour vous préparer, planifier les réunions et vous rencontrer. Mais il s’agit probablement de l’investissement le plus important qu’une personne puisse faire dans sa vie, car si elle est menée selon le modèle du Christ, une relation de mentorat a le potentiel de transformer des dizaines de vies. La relation de mentorat se mesure aux heures et aux jours qui lui sont consacrés, mais son impact se mesure sur toute une vie, jusque dans l’éternité.
Quelques questions pour conclure : Qui est vraiment votre modèle dans la vie ? Dans quoi et pour qui investissez-vous votre énergie ?
Ressources utiles
- David E. Bjork, Every Believer a Disciple. Joining in God‘s mission, Carlisle, Cumbria (UK), Langham Partnership, 2015.
- LeRoy Eims, The Lost Art of Disciplemaking, Colorado Springs, Navpress, 1981.
- Allen Hadidian, Helping other Christians Grow, Chicago, Moody Press, 1987.
- Walter Henrichsen, Disciples are Made not Born, Carol Stream, Navpress, 1974.
- Martin Sanders & Alain Stamp, Multiplier les Leaders. Le Mentorat. L’art de l’accompagnement, Marpent, BLF Europe, 2012
- David L Watson & Paul D. Watson, Contagious Disciple Making, Nashville, Thomas Nelson, 2014.
- South African Handbook on Mentoring, Africa Ministry Resources, https://cpa-sa.org/resources.
- Melissa B. Kruger, What to Look for in a Spiritual Mentor, https://www.crossway.org/articles/ what-to-look-for-in-a-spiritual-men-tor/
- G’Joe Joseph, 6 Needed Shifts for Reaching the Next Generation https://www.thegospelcoalition.org/ article/6-shifts-reaching-next-genera-tion/
- Mike Betts, Creating a discipleship culture, https://www.europeanmission. redcliffe.ac.uk/latest-articles/creating-a-discipleship-culture-and-why-it-is-so-important-for-mission-in-europe-today
Frederic Walraven a été missionnaire au Cameroun pendant de nombreuses années. Il vit actuellement aux Pays-Bas, son pays d’origine, où il continue à servir le Seigneur comme ancien dans son église locale et dans un ministère d’enseignement en Europe. Il est marié et père de trois enfants adultes.
1. La mission dans l’Ancien Testament
Le terme « mission » désigne le service que Dieu confie à son peuple en l’envoyant dans le monde. Notre Dieu est un Dieu missionnaire. Au travers du peuple d’Israël, Dieu voulait exécuter son plan de rédemption. Il voulait que toutes les nations le servent : « Il dit : C’est peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et pour ramener les restes d’Israël, je t’établis pour être la lumière des nations, pour porter mon salut jusqu’aux extrémités de la terre. » (És 49.6)[1]
Dieu envoya d’abord Abraham, lui ordonnant de quitter son pays et sa famille pour aller vers l’inconnu, avec la promesse de le bénir et de bénir le monde au travers de son obéissance (Gen 12.1-3). Puis il envoya Joseph en Égypte, allant jusqu’à utiliser la méchanceté de ses frères pour préserver un reste qui lui appartienne sur la terre pendant la famine (Gen 45.7-8). Il envoya ensuite Moïse vers son peuple opprimé en Égypte, lui confiant la bonne nouvelle de la liberté.
Après l’Exode et l’établissement des Israélites dans leur nouveau pays, Dieu envoya des prophètes, les uns après les autres, chargés de transmettre à son peuple ses avertissements et ses promesses : « Depuis le jour où vos pères sont sortis du pays d’Égypte, jusqu’à ce jour, je vous ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes, je les ai envoyés chaque jour, dès le matin. Mais ils ne m’ont point écouté. » (Jér 7.25-26)
Après leur captivité à Babylone, Dieu ramena avec bienveillance les Israélites dans leur pays, en envoyant encore avec eux des messagers afin de les aider à rebâtir le temple et la ville, et à reconstruire leur vie nationale. Finalement, « lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin qu’il rachète ceux qui étaient sous la loi » (Gal 4.4-5). En dernier lieu, le Père et le Fils envoyèrent le Saint-Esprit au jour de la Pentecôte.
Tous ces éléments constituent le fondement biblique indispensable à toute compréhension de la mission. La mission est d’abord celle de Dieu ; c’est en effet lui qui envoie ses prophètes, son Fils et son Esprit.
2.La mission à l’image de Christ
La mission du Fils est la mission centrale, car elle est l’aboutissement du ministère prophétique, et elle englobe l’envoi de l’Esprit qui en est le point culminant. Dès lors, le Fils envoie des hommes, comme il a lui-même été envoyé. Pendant son ministère public déjà, il envoya en mission les douze apôtres, puis les soixante-dix disciples ; c’était une sorte d’extension de son propre ministère de prédication, d’enseignement et de guérison. Après sa mort et sa résurrection, il étendit la portée de la mission pour y inclure tous ceux qui l’appellent Seigneur et se disent ses disciples : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » (Jean 20.21)
2.1 L’incarnation de Christ : le modèle de la mission
Le Fils de l’homme fut envoyé dans le monde. Il est réellement devenu l’un de nous. Il a fait l’expérience de notre fragilité, de nos souffrances et de nos tentations. Il est venu et s’est donné lui-même en service désintéressé pour les autres, et son service prit une grande variété de formes selon les besoins des hommes. Il a servi en action autant qu’en paroles. Aujourd’hui, Christ nous envoie, comme le Père l’a envoyé. C’est pourquoi notre mission, comme la sienne est une mission de service : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ : existant en forme de Dieu, il n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et il a paru comme un vrai homme. » (Phil 2.5-7) Toute mission véritable est une mission d’incarnation. Elle exige une identification sans perte d’identité. Cela veut dire entrer dans le monde des gens, comme le Christ est entré dans le nôtre, sans pour autant que nous renoncions à nos convictions chrétiennes, à nos valeurs et à nos principes.
Il nous est plus naturel de crier l’Évangile aux gens à distance que de nous impliquer nous-mêmes profondément dans leurs vies, de nous plonger dans leur culture et leurs problèmes et de souffrir avec eux dans leurs peines. C’est ainsi que l’exprime l’apôtre Paul : « Car, bien que je sois libre à l’égard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre. Avec les Juifs, j’ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi (quoique je ne sois pas moi-même sous la loi), afin de gagner ceux qui sont sous la loi; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi (quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi. J’ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns. » (1 Cor 9.19-22)
2.2 La croix de Christ : le prix de la mission
De nos jours, l’un des aspects les plus négligés de la mission au sens biblique est la place indispensable que la souffrance, voire la mort, y occupe. Pourtant, l’Écriture l’enseigne clairement. Il nous est présenté dans le serviteur souffrant d’Ésaïe (És 53.3). Jésus lui-même a enseigné ce principe, l’a mis en pratique dans sa vie et l’a imposé à ses disciples : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. » (Jean 12.24-25)[2] L’apôtre Paul s’est appliqué ce principe : « Aussi je vous demande de ne pas perdre courage à cause des afflictions que j’endure pour vous : elles sont votre gloire. » (Éph 3.13)[3]
Tôt ou tard, la mission aboutit à la passion. Dans la conception biblique, le serviteur doit souffrir ; c’est ce qui rend la mission efficace. Toute forme de mission conduit à la croix. Ce n’est pas un hasard si, en grec, « témoin » se dit « martyr ». On dit que l’Église a été construite sur le sang des missionnaires. L’histoire de l’Église est remplie de récits de persécutions. Les souffrances sont parfois physiques ; à d’autres moments, les souffrances endurées ont été davantage morales que physiques.
La fille du général Booth (fondateur de l’Armée du Salut) écrivit de sa prison : « Jésus a été crucifié […] Depuis ce jour, les hommes ont toujours cherché une voie plus facile, mais les voies les plus faciles ne mènent nulle part. Si vous voulez gagner des milliers d’hommes et de femmes qui sont sans Dieu, soyez prêt à être crucifié, vous et vos projets, vos idées, vos préférences et vos désirs. Vous dites que les choses ont changé et que nous vivons sous un régime de liberté. Vraiment ? Sortez et vivez comme le Christ a vécu, parlez comme il a parlé, enseignez ce qu’il a enseigné, dénoncez le péché partout où vous le constatez, et vous verrez si l’ennemi ne s’élancera pas contre vous avec toute la furie de l’enfer ! »
Il existe également une souffrance sociale. Le missionnaire est essentiellement un martyr social, coupé de ses racines, de sa famille, de son sang, de son pays, de son arrière-plan, de sa culture… Il doit se dévêtir volontairement de sa culture pour devenir l’instrument nu de l’Évangile pour les cultures du monde.
L’Évangile d’un Christ crucifié demeure une folie pour le monde. Sommes-nous prêts à supporter la souffrance, prêts à mourir au confort et au succès, à notre sentiment inné de supériorité personnelle et culturelle, à notre ambition de richesse, de gloire et de puissance ? Seule la graine qui meurt se multiplie. Sommes-nous prêts à suivre le Seigneur à n’importe quel prix ?
En 1850, David Livingstone, l’intrépide pionnier missionnaire en Afrique, écrivit : « Je n’ai jamais fait un sacrifice […] Que jamais nous ne considérions l’obéissance à l’ordre du Roi des rois comme un sacrifice, alors que les hommes du monde considèrent l’obéissance aux ordres de leurs gouvernements comme un honneur […] Je suis missionnaire au plus profond de mon cœur et de mon âme. Dieu n’avait qu’un Fils unique, et il fut missionnaire et médecin. Je ne suis qu’un bien pâle reflet de ce qu’il fut. […] C’est à cette tâche que je veux consacrer ma vie ; c’est en l’accomplissant que je souhaite mourir. »
2.3 La résurrection de Christ : le mandat de la mission
Il est de la plus haute importance de se rappeler que la résurrection a précédé l’ordre missionnaire. C’est le Seigneur ressuscité qui a ordonné aux siens d’aller et de faire des disciples de toutes les nations : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. » (Marc 16.15) « Que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes témoins de ces choses. » (Luc 24.47-48) « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie […] Recevez le Saint-Esprit. » (Jean 20.21-22) « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Act 1.8) Il ne pouvait pas leur confier cette mission plus tôt, avant d’être ressuscité d’entre les morts et d’être investi de l’autorité suprême : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mat 28.19-20)
La mission est l’annonce de la Seigneurie de Christ. La résurrection est la clé des deux mouvements:
– C’est le Seigneur ressuscité qui nous envoie dans le monde (effet centrifuge).
– C’est encore lui qui rassemble les gens dans son Église (effet centripète).
2.4 La glorification de Christ : le zèle de la mission
Il ne suffit pas que nous sachions ce que nous devons faire, mais également pourquoi le faire. Lorsque notre motivation est mal fondée, nous perdons rapidement courage. La glorification de Jésus-Christ à la droite du Père, autrement dit à la position d’honneur suprême, constitue la plus forte des incitations missionnaires : « le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui peut être nommé, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds. » (Éph 1.20-22)[4]
Sans aucune gêne ni honte, nous devons dire que les chrétiens devraient proclamer la supériorité de Christ. Dieu veut que tout homme, sans exception, s’incline devant son Fils. Si Dieu a conféré cet honneur suprême à Jésus, et s’il désire que tout être lui rende hommage, le peuple de Dieu devrait partager le même désir. L’Écriture appelle cette attitude « zèle » ou « jalousie » : « Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. » (2 Cor 11.2) « J’ai déployé mon zèle pour l’Éternel, le Dieu des armées. » (1 Rois 19.10)
Qu’est-ce qui motive à la mission ? C’est la recherche de la gloire de Dieu et l’honneur dû à son nom : « Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. » (Jean 15.8)[5]
2.5 Le don de l’Esprit par Christ : la puissance nécessaire pour la mission
Pendant son ministère public, Jésus avait attiré l’attention sur la nature et le dessein missionnaire du Saint-Esprit : « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. » (Jean 7.38-39) Personne ne peut être habité par le Saint-Esprit et le conserver pour lui tout seul. Là où est l’Esprit, il coule ; s’il ne coule pas, c’est qu’il n’est pas là.
Les Écritures déclarent que Dieu est lui-même le plus grand évangéliste. Car l’Esprit de Dieu est l’Esprit de vérité, d’amour, de sainteté et de puissance ; l’évangélisation est impossible sans le Saint-Esprit. C’est lui qui oint les messagers, confirme leur parole, prépare l’auditeur, convainc le pécheur, éclaire l’aveugle, suscite la repentance et la foi, donne la vie au mort spirituel, ajoute au corps du Christ, communique l’assurance de l’adoption, modèle l’être humain à la ressemblance du Christ et le pousse à accomplir le même service, et l’envoie à son tour pour être témoin de Christ. Dans tout cela, le but essentiel du Saint-Esprit est de glorifier Jésus-Christ en nous le révélant et en le faisant grandir en nous.
2.6 Le retour de Christ : l’urgence de la mission
Sur le mont des Oliviers, les yeux tournés vers le ciel, les disciples avaient reçu l’ordre d’aller jusqu’aux extrémités de la terre. Il leur fut promis que ce Jésus qui venait juste de partir, reviendrait en son temps (Act 1.8-12). Après l’ascension, les anges ont donné à peu près ce message aux disciples : « Vous l’avez vu partir. Vous le verrez revenir. Mais entre son départ et son retour, vous devrez compter sur quelqu’un d’autre. L’Esprit doit venir, et vous, vous devrez aller dans le monde pour le gagner au Christ ».
Jésus a dit que la fin ne viendrait pas avant que la Bonne Nouvelle du Royaume ne soit prêchée à toutes les nations : « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. » (Mat 24.14)[6]
Nous avons besoin de retrouver la ferveur qui caractérisait l’attente eschatologique des premiers chrétiens, et en même temps le sens de l’urgence qu’elle leur communiquait : « Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes; […] Car l’amour de Christ nous presse, […] nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor 5.11, 14, 20)[7]
[1] Voir aussi Ps 2.8, Ps 71.11, És 2.2
[2] Voir aussi Mat 16.24
[3] Voir aussi 2 Tim 2.10, 2 Cor 4.12
[4] Voir aussi Phil 2.9-10
[5] Voir aussi 1 Pi 4.11
[6] Voir aussi Marc 13.10
[7] Voir aussi 2 Tim 4.1-2, 2 Pi 3.9-12
Jésus indique clairement qui entre dans le royaume de Dieu et comment cette entrée se fait. Cet article vise simplement à rassembler divers textes qui donnent les conditions pour faire partie de ce royaume et les obstacles qui empêchent d’y parvenir.
1. Les conditions pour entrer et vivre dans le royaume
a. La repentance et la foi
Dès le début de son ministère, Jésus prêche le royaume de Dieu : « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle. » (Marc 1.15) Le message de la grâce est proclamé : reconnaître son péché et croire à l’évangile (cette bonne nouvelle du salut de Dieu par pure grâce) est la porte d’entrée dans le royaume de Dieu.
b. La nouvelle naissance
Jésus annonce à Nicodème comment « entrer » et comment « voir » le royaume : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas que je t’ai dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. » (Jean 3.3-7) Contrairement à ce que pouvait penser Nicodème, pour qui tout bon juif avait sa place dans le royaume, on n’y entre pas automatiquement. Pour être sauvé, avoir la vie éternelle et ainsi entrer dans ce royaume, il faut une opération surnaturelle de l’Esprit de Dieu qui convainc qu’on est perdu et que Dieu a donné son Fils.
Pour cela, le statut terrestre, qu’il soit social ou religieux, n’a pas d’importance. Jésus dit aux sacrificateurs et aux anciens qui avaient rejeté l’appel de Jean-Baptiste à se repentir : « Les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu. Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n’avez pas cru en lui. Mais les publicains et les prostituées ont cru en lui ; et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis pour croire en lui. » (Mat 21.31-32) C’est pourquoi le royaume de Dieu a été enlevé aux Juifs pour être donné à d’autres qui se repentent, d’où qu’ils viennent (Mat 21.43)1.
c. L’humilité et la simplicité d’un enfant
L’homme doit mettre de côté ses prétentions et reconnaître ses besoins, sa pauvreté spirituelle pour entrer dans le royaume : « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! » (Mat 5.3). Plus tard, quand les disciples se demandaient qui était le plus grand dans le royaume des cieux, Jésus prend l’exemple d’un enfant : « Ayant appelé un petit enfant, il le plaça au milieu d’eux, et dit : Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. » (Mat 18.1-3)
Un peu plus tard, à ses disciples qui écartaient de lui des enfants, « Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point. » (Marc 10.14-15) La caractéristique d’un petit enfant, c’est de croire ce qu’on lui dit. Entrer dans le royaume implique d’abandonner ses raisonnements et de se confier humblement en Jésus.
d. L’obéissance à la volonté de Dieu
Jésus avertit : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Mat 7.21) Écouter seulement la parole de Dieu sans la mettre en pratique, c’est s’exclure du royaume.
Cette volonté s’exprime par les commandements de Dieu et en particulier par les deux principaux selon Jésus : aimer Dieu et son prochain. C’est pourquoi Jésus dit au scribe qui lui avait demandé quel est le plus grand commandement et qui avait répondu avec intelligence : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » (Marc 12.28-34)
Jacques parle de la « loi royale » (la « loi du royaume ») : « Si vous accomplissez la loi royale, selon l’Écriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien. » (Jac 2.8)
Dans une parabole du royaume des cieux, tous sont invités aux noces que le roi a préparées pour son fils, à condition d’avoir revêtu le bon vêtement, comme le Roi l’a prescrit (Mat 22.2-14) ; sinon on est jeté dans les ténèbres, hors du royaume.
Il faut une justice meilleure qu’une simple obéissance religieuse extérieure : « Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. » (Mat 5.20) La seule justice qui permette d’y entrer n’a rien à voir avec des œuvres religieuses ; elle est celle que Dieu nous donne par l’œuvre de Jésus à la croix (2 Cor 5.21). Ensuite, une fois entré, le fils du royaume se garde de pécher, non parce que la loi lui dit de ne pas le faire, mais parce qu’il a le désir de plaire à Dieu par amour pour lui.
e. L’amour pour Dieu
Jacques reprend les mêmes thèmes que Jésus et affirme : « Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu’ils soient riches en la foi, et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? » (Jac 2.5) L’amour pour Dieu dans un monde où les fidèles peuvent être pauvres aura sa contrepartie dans le royaume futur où Dieu récompensera leur foi.
f. La sanctification
Le thème du royaume est lié de près aux récompenses que Dieu donnera dans le futur à ceux qui auront été fidèles et auront recherché la sanctification. Si on s’y applique, « l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ [nous] sera largement accordée » (2 Pi 1.11). Paul exhortait, consolait, conjurait « de marcher d’une manière digne de Dieu, qui vous appelle à son royaume et à sa gloire » (1 Thes 2.12).
Si la place dans le royaume sous sa forme glorieuse future dépend de la fidélité ici-bas (cf. les paraboles des talents et des mines, Mat 25.14-30 ; Luc 19.11-27), n’oublions pas que l’entrée dans le royaume n’est que le résultat de la grâce de Dieu. C’est ce qu’indique la parabole du royaume dite « des ouvriers de la 11e heure », où, par la bonté du maître, même les derniers reçoivent une récompense identique aux premiers (Mat 20.1-16).
g. La souffrance aujourd’hui
Pour entrer dans le royaume, il faut être prêt à souffrir ensuite pour Jésus. Ce thème revient dans les 4 grandes parties du N.T. :
– dans les Évangiles : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! » (Mat 5.10)
– dans les Actes : Paul et Barnabas fortifiaient « l’esprit des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. » (Act 14.22)
– dans les Épîtres : « Toutes vos persécutions [… sont] une preuve du juste jugement de Dieu, pour que vous soyez jugés dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous souffrez. » (2 Thes 1.5)
– dans l’Apocalypse : « Moi Jean, votre frère, qui ai part avec vous à la tribulation, au royaume et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. » (Apoc 1.9)
Tant que le Roi est rejeté, les disciples du royaume doivent accepter de partager son rejet. Une fois que le Roi aura établi son royaume visible, ceux qui souffrent aujourd’hui avec lui règneront avec lui (2 Tim 2.12).
h. L’effort
Jésus ne sous-estime pas les obstacles qui se posent devant celui qui veut entrer dans le royaume : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas. » (Luc 13.24) Lorsque le royaume glorieux sera établi, certains s’apercevront trop tard qu’ils n’y entreront pas parce qu’ils ont refusé la voie plus difficile qui mène à la vie éternelle. D’où des regrets éternels : « C’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. Il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi ; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu. Et voici, il y en a des derniers qui seront les premiers, et des premiers qui seront les derniers. » (Luc 13.28-30)
Actuellement, il faut se faire violence pour entrer, pour lutter contre la pente naturelle de la facilité, de l’amour des richesses terrestres ou de la propre justice. « La loi et les prophètes ont subsisté jusqu’à Jean ; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer. » (Luc 16.16)
2. Les obstacles pour entrer dans le royaume
Jésus n’a pas caché qu’il y avait des obstacles qui peuvent empêcher quelqu’un d’entrer dans le royaume de Dieu.
a. Les richesses
« Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : Qu’il sera difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! […] Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » (Marc 10.23,25)
Les disciples sont très étonnés par ces affirmations de Jésus : pour eux, la richesse était au contraire un signe de la faveur de Dieu. Mais entrer dans le royaume coûte quelque chose. Pierre avait tout abandonné pour suivre son Maître.
Ailleurs, Jésus indique que le royaume est pour les pauvres : « Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit : Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous ! » (Luc 6.20)
b. L’immoralité
Paul aussi met en avant l’amour des richesses (la « cupidité ») comme un obstacle pour obtenir l’héritage dans le royaume : « Sachez-le bien, aucun débauché, ou impur, ou cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu. » (Éph 5.5) Il y ajoute l’immoralité : la débauche ou l’impureté.
C’était le cas autrefois des Corinthiens, mais l’Esprit de Dieu avait agi pour les détourner de leur conduite immorale précédente : « Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu. » (1 Cor 6.9-11)
c. Le péché
Jésus avertit : « Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne. » (Marc 9.47)
Paul confirme, à la fin de la liste des œuvres de la chair : « Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu. » (Gal 5.21)
Persévérer volontairement dans le péché sans prendre les mesures pour le combattre montre qu’on n’a pas compris l’enjeu du royaume et, à la fin, empêchera d’y entrer.
d. L’hypocrisie
Les scribes et les pharisiens se contentaient de l’apparence et leur hypocrisie était contagieuse, comme Jésus le leur reproche très sévèrement : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. » (Mat 23.13)
e. Les mauvaises priorités
Jésus ne cache pas l’exigence du royaume et le prix à payer, même par rapport à des devoirs qu’on peut considérer comme légitimes : « Pendant qu’ils étaient en chemin, Jésus dit à un autre : Suis-moi. Et il répondit : Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père. Mais Jésus lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; et toi, va annoncer le royaume de Dieu. Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison. Jésus lui répondit : Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu. » (Luc 9.57-62)
f. Le manque de pardon
Jésus y consacre une des paraboles du royaume des cieux (Mat 18.23-35) : l’esclave n’a pas été sensible à l’immensité du pardon que le roi lui avait accordé. « Alors le maître fit appeler ce serviteur, et lui dit : Méchant serviteur, je t’avais remis en entier ta dette, parce que tu m’en avais supplié ; ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j’ai eu pitié de toi ? Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il ait payé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son cœur. » (Mat 18.33-35) Refuser de pardonner éloigne inexorablement du royaume du Dieu qui pardonne.
Conclusion
Dans le N.T., l’entrée dans le royaume est à la fois présente et future. Comme à Nicodème autrefois, Jésus offre encore aujourd’hui la nouvelle naissance à toute personne qui croit en lui. Ce salut est reçu par pure grâce, sans aucun effort ; il marque l’entrée dans la sphère actuelle du royaume. Cette sphère, c’est les cœurs de ceux qui ont cru dans l’amour du Sauveur à la croix.
Mais le chrétien, purifié de ses anciens péchés, doit s’appliquer d’autant plus « à affermir [sa] vocation et [son] élection » (2 Pi 1.10). Il montre qu’il est vraiment entré dans le royaume en recherchant ce qui lui donnera une large entrée dans le royaume futur, éternel, du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ (2 Pi 1.11). Il se soumet à la royauté du Seigneur dans sa vie en faisant « tous [ses] efforts » pour croître dans la foi (2 Pi 1.5), dans la grâce et dans la connaissance de Jésus (2 Pi 3.18). Sa place future sera alors à la hauteur de sa fidélité présente.
1 Cette référence, confirmée par le verdict de l’apôtre Paul à la fin du livre des Actes (28.25-28), ne signifie pas un écartement définitif du peuple juif en tant que peuple élu. Comme Paul l’affirme clairement en Rom 9-11, il s’agit d’un rejet provisoire (11.1-2a) dont le terme coïncide avec l’achèvement du plan de Dieu envers les nations païennes. Lorsque le nombre des rachetés d’entre celles-ci sera complet (11.25), alors Israël sera conduit vers son relèvement (11.12), vers sa réinté-gration (11.15) par sa conversion au Messie, son libérateur (11.26). (NDLR)
1. Définition d’un don
Un don de grâce, ou « charisme », est une capacité spirituelle donnée d’en haut. C’est plus qu’une aptitude naturelle, bien que le Saint-Esprit remette des talents à chacun selon sa propre capacité (Mat 25.15), de sorte que le Seigneur tient compte des aptitudes naturelles quand il distribue souverainement des dons et des talents pour le service (Éph 4.8) ; mais l’aptitude naturelle seule ne fait pas le don. Il faut absolument qu’il soit conféré par le Saint-Esprit.
En 1 Corinthiens 12, les divers dons sont décrits comme manifestations de l’Esprit. Ils sont vus comme s’exerçant par le Saint-Esprit : « Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. » (1 Cor 12.11) Le Seigneur est le donateur ; mais ici, l’Esprit de Dieu est celui par qui le don est transmis, et celui qui le rend efficace — la puissance par laquelle le Seigneur agit.
Un ministère est l’exercice d’un don spirituel, un service accompli avec une responsabilité envers Christ.
Les fonctions d’anciens et de diacres sont des charges qui sont généralement distinctes des dons, avec un aspect local plus marqué. Toutefois, il faut se garder de trop distinguer les dons des charges : dans la liste des dons en Romains 12, le mot « service » désigne ailleurs la charge du diacre (1 Tim 3.8) ; le mot « présider », « gouverner » en Romains 12.8 est le devoir du surveillant, de « l’évêque » (1 Tim 3.4-5 ; 5.17) ; enfin, être pasteur est un don spirituel (Éph 4.11), mais paître le troupeau est la fonction des anciens (Act 20.27 ; 1 Pi 5.1).
L’important est de ne pas négliger le don que Dieu a donné à « chacun » :
– « Ne néglige pas le don qui est en toi. » (1 Tim 4.14) ;
– « Je t’exhorte à ranimer la flamme du don de Dieu que tu as reçu. » (2 Tim 1.6)
2. Les différents dons
2.1. Les dons fondamentaux
Le N.T. fournit au moins quatre listes de dons. Celle d’Éphésiens 4 est particulièrement importante, car elle mentionne les dons principaux qui édifient l’assemblée : « Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs. » (Éph 4.11)
• Les apôtres
Les douze apôtres ont eu, dans l’établissement de l’Église, une place unique qui ne pouvait être transmise à d’autres. Ils étaient des témoins particuliers de la résurrection du Seigneur (Act 1.22 ; 1 Cor 9.1 ; 15.5-8). Dans ce sens, il ne peut donc y avoir de « succession apostolique » après le fondement qu’ils ont établi (Éph 2.20).
En dehors des Douze, la Bible mentionne d’autres apôtres (1 Cor 9.5-6) : Paul (Rom 1.1), Barnabas (Act 14.14), Andronique et Junias (Rom 16.7), Jacques, le frère du Seigneur (Gal 1.19), Silas et Timothée (1 Thes 2.6).
Aujourd’hui, certains missionnaires partis pour implanter de nouvelles églises font un travail qui s’apparente à celui des apôtres.
• Les prophètes
Les prophètes du N.T. étaient des messagers directs de la révélation divine (ex : Act 21.10). Maintenant que le canon des Écritures est complet, le prophète remet en lumière la vérité et, par l’action puissante de l’Esprit sur les âmes, applique cette vérité aux circonstances actuelles. Ce don est très utile et Paul encourage vivement son exercice (1 Cor 14.1,3,31-32).
• Les évangélistes
L’évangéliste est l’instrument que Dieu emploie habituellement pour amener des âmes à Christ. Tous les croyants ne sont pas évangélistes ; tous pourtant devraient avoir l’amour des âmes et être prêts à diriger un pécheur vers Christ (2 Tim 4.5). Mais ceux qui ont reçu le don d’évangéliste ont une vraie passion pour les âmes ; ils ont appris à présenter l’Évangile, à amener les âmes à la conversion, à distinguer entre détresse vraie et sentiments superficiels, entre réalité et simple profession (voir Act 8 et 21.8).
• Les pasteurs
Le mot grec désigne un berger, c’est-à-dire quelqu’un qui procure nourriture et soins aux brebis du troupeau. Le pasteur prend soin du peuple de Dieu ; il veille à ce que les brebis ne s’égarent pas, et il s’emploie à les ramener si elles s’écartent dans l’indifférence ou la mondanité. Il a un cœur compatissant, il apporte la consolation à ceux qui sont dans l’affliction. Il entre dans leurs épreuves et dans leurs problèmes ; il cherche à les ranimer et à les fortifier, donnant conseils, encouragements, répréhensions, en appliquant la Parole selon les besoins de chaque cas1.
• Les docteurs
Le docteur a reçu le don de comprendre et de saisir les vérités de la Parole de Dieu et de discerner les divers aspects de la vérité et les nuances de sens. Par la puissance du Saint-Esprit, il est capable d’exposer la vérité et de la communiquer à d’autres de façon claire et convaincante, si bien que l’intelligence et les affections des croyants en sont touchées, et qu’elle opère avec puissance dans leur âme (2 Tim 2.15).
C’est le docteur qui fait face aux enseignements erronés, qui démasque les doctrines fausses et perverses, et qui sauvegarde et délivre ainsi les âmes.
Dans Éphésiens 4, les dons de pasteurs et de docteurs sont liés : tous deux contribuent aux soins du peuple de Dieu.
2.2. Les autres dons
Tous les membres du corps ont reçu par l’Esprit un don pour l’édification du corps de Christ. Chacun a sa place et son service : « Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu. » (1 Pi 4.10)
Voici une liste des dons énumérés dans l’ordre dans lequel ils apparaissent dans le texte :
– Rom 12.6-8 : la prophétie, le service, l’enseignement, l’exhortation, la libéralité, la présidence, la miséricorde ;
– 1 Cor 12.8-10 : une parole de sagesse, une parole de connaissance, la foi, les guérisons, les miracles, la prophétie, le discernement des esprits, les langues, l’interprétation des langues ;
– 1 Cor 12.28-30 : les apôtres, les prophètes, les docteurs, les miracles, les guérisons, les secours, le gouvernement, les langues ;
– Éph 4.11 : les apôtres, les prophètes, les évangélistes, les pasteurs, les docteurs.
– 1 Pi 4.11 : parler, servir ;
Il existe des recoupements entre ces listes : les dons de prophétie, d’enseignement, d’exhortation, de direction (Rom 12), la parole de sagesse et la parole de la connaissance (1 Cor 12), pourraient sans aucun doute être compris dans les dons de prophète, de docteur et de pasteur d’Éphésiens 4.
Les « dons les meilleurs » sont ceux par lesquels nous pouvons démontrer le mieux notre amour pour les autres et ceux qui édifient tout le corps de Christ. Désirons-les ardemment (1 Cor 12.31 ; 14.12).
2.3 Les dons miraculeux
Plusieurs dons mentionnés en 1 Corinthiens 12, tels que les dons de guérison, l’opération des miracles, et diverses sortes de langues et interprétations des langues, ont accompagné la venue du Saint-Esprit sur la terre, le commencement de la prédication de l’évangile et la naissance de l’Église. Ils ne figurent pas dans la liste des dons d’Éphésiens 4 qui seront donnés jusqu’à ce que l’Église parvienne à « la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éph 4.11-13).
On pourrait penser, d’après l’utilisation de verbes différents en 1 Corinthiens 13.8 pour les prophéties et la connaissance, d’une part, et pour les langues, d’autre part, que ces dernières « cesseront ». Dans la seconde partie du N.T., il est de moins en moins parlé de miracles2. Ainsi, ces opérations de miracles étaient surtout des dons temporaires faits à l’Église à son début pour confirmer la Parole annoncée : « Le salut annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. » (Héb 2.3-4)
Diverses personnes prétendent posséder aujourd’hui de tels dons, mais s’il y manque les vraies caractéristiques de l’œuvre de l’Esprit, nous ne pouvons les accepter comme authentiques3. Plus encore, Jésus et les apôtres ont averti que les derniers temps seront caractérisés par une recrudescence de signes et de miracles. Les croyants sont appelés à veiller afin de ne pas être séduits (Mat 24.24 ; 2 Thes 2.9-10 ; Apoc 13.13-14 ; 16.14 ; 19.20). Sans être trop catégorique, nous concluons que les miracles opérés par l’homme n’arrivent plus avec la même intensité qu’aux jours de l’Église primitive.
S’attendre aux miracles afin que Dieu confirme l’authenticité de sa Parole, pour aider ceux qui sont dans les détresses, pour enlever les obstacles à l’Évangile et pour glorifier Dieu est toujours légitime. Dieu est souverain, et s’il lui plaît d’accorder aujourd’hui les mêmes signes ou les mêmes dons que précédemment, il en est le seul juge. Mais c’est une chose de s’attendre aujourd’hui aux miracles, c’en est une autre chose de les chercher sans cesse.
Des signes peuvent se reproduire sur le champ missionnaire où le témoignage chrétien n’est pas encore établi. Mais là où le témoignage est établi, la nécessité de confirmer la Parole n’a plus la même urgence. De toute façon, les signes et les miracles ne produisent pas la foi (cf. Luc 16.29-31) ; seule la Parole le fait (Rom 10.17).
2.4 Remarques générales
Pour terminer, remarquons que :
– tous les dons ne se manifestent pas à chaque endroit ;
– Dieu se sert aussi de nos dons naturels et de nos désirs et nos aspirations (1 Cor 14.1) ;
– le mot charisma (don de grâce) est lié au mot chara (joie) : l’exercice de nos dons spirituels nous donne généralement une grande satisfaction ;
– la valeur d’un don se mesure à son utilité dans le corps ;
– recevoir un don implique une responsabilité et une disponibilité pour l’exercer, qui ne va pas sans sacrifices.
3. Les ministères
Un don de grâce (charisma) est une aptitude reçue par l’Esprit de Dieu qui doit être reconnue et développée. Le « ministère » est sa mise en œuvre au service du Seigneur et des autres (1 Cor 12.5). Nous pouvons posséder un don sans en exercer le ministère correspondant ou, au contraire, mal assumer un service par méconnaissance des exigences de la Parole.
3.1. Le but des ministères
Les ministères principaux d’Éphésiens 4.11 sont « pour le perfectionnement des saints, en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ » (Éph 4.12). Ils équipent, préparent, rendent aptes au service (katartismos) les autres chrétiens afin qu’ils soient capables d’accomplir leur ministère dans le corps. Ils sont donc essentiellement des formateurs. Ainsi tout le corps croîtra « par l’activité qui convient à chaque partie » (Éph 4.16). La condition est que chaque organe remplisse son office suivant la fonction qui lui a été assignée et selon les forces et capacités qui lui ont été données.
Le corps est vivant au moment où les dons sont mis en action et au moment où les croyants sont mis en relation. La Bible insiste beaucoup plus sur l’importance pour les chrétiens d’acquérir de la maturité en Christ, aussi bien individuellement que collectivement, que sur la recherche des dons. Si quelqu’un accomplit fidèlement les tâches qui se présentent, Dieu peut lui révéler le don qu’il lui a accordé. Le Seigneur rendra son ministère efficace par son Saint-Esprit qui le remplira d’une puissance divine (1 Pi 4.10-11 ; 1 Cor 2.4-5).
3.2. Chaque croyant est appelé à un ministère
En principe, un croyant ne peut pas entrer dans un ministère sans avoir reçu un don, parce que le ministère est un don en exercice. Mais, dans la pratique, nous découvrons souvent notre don au travers d’un service pour le Seigneur. Pour qu’un don devienne un ministère, il faut une volonté de service, c’est-à-dire, une disponibilité.
– Chaque croyant est créé pour un ministère : « Nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. » (Éph 2.10)
– Chaque croyant a reçu au moins un don pour un ministère : « Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu. » (1 Pi 4.10)
– Chaque ministre est dépendant de l’autre : « L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds: Je n’ai pas besoin de vous. Mais bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être les plus faibles sont nécessaires. » (1 Cor 12.21-22)
– Chaque ministère est nécessaire pour l’édification du corps : « C’est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans l’amour. » (Éph 4.16)
– Chaque croyant doit rendre compte de son ministère et sera récompensé : « Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l’héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur. » (Col 3.23)
1Signalons que tout pasteur n’est pas nécessairement ancien et que tout ancien n’a pas nécessaire-ment le don de pasteur. L’ancien peut avoir le don de pasteur (1 Pi 5.1-2), d’enseignant (1 Tim 5.17) ou le don de gouvernement (Rom 12.8). Cependant « pasteur » et « ancien » sont souvent rapprochés (Act 20.17,28).
2Dans l’A.T., les miracles n’ont jamais été permanents ; c’étaient des événements exceptionnels ayant lieu au début d’une nouvelle œuvre de Dieu : essentiellement lors de la sortie d’Égypte et de la traversée du désert ; ensuite du temps d’Élie et d’Élisée.<br>
3 Par exemple, les miracles opérés par les apôtres dans le N.T. étaient instantanés, complets, irréfu-tables : le boiteux de naissance marchait (Act 3.7-8 ; 4.16,22) ; le paralytique depuis 8 ans se levait aussitôt (Act 9.33-34) ; la morte ressuscitait (Act 9.41) ; il suffisait de l’ombre d’un apôtre passant sur le lit d’un malade pour que ce dernier soit guéri (Act 5.15), etc. C’est cela, le vrai don de guérison néotestamentaire.
Partout, dans la Bible, le croyant est invité à s’approcher de Dieu. Méditer la Parole de Dieu, chanter, prier ou jeûner, sont toutes des expressions d’une consécration à Dieu. Concentrons-nous sur la méditation personnelle.
Un temps de méditation quotidienne avec le Seigneur est une expérience indispensable pour grandir dans la connaissance de Dieu et dans la foi personnelle. Ces moments sont importants pour la vie spirituelle. « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Matt 4.4)
POURQUOI EST-IL UTILE D’AVOIR UN TEMPS DE MEDITATION ?
La Parole nous donne plusieurs raisons :
1. Pour mieux connaître quelqu’un, il faut passer du temps avec lui.
Nous avons besoin de la communion avec Dieu pour mieux le connaître et pour mieux l’adorer. La vie éternelle se trouve dans une relation vivante avec Dieu et son Fils Jésus Christ : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus–Christ. » (Jean 17.3)
2. C’est un moment pour se rappeler de ce que Dieu fait dans notre vie.
« Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits ! » (Ps 103.2) Nous risquons facilement d’oublier les bienfaits de Dieu. Le temps de méditation nous invite à réfléchir sur la fidélité et la bonté de Dieu.
3. La méditation est indispensable pour la croissance spirituelle.
L’apôtre Pierre dit que les croyants doivent désirer la nourriture spirituelle comme un bébé désire le lait maternel. (1 Pi 2.2) Le bébé dans la foi a besoin du lait. Le croyant mature a besoin de la nourriture solide : « La nourriture solide est pour les hommes faits, qui, par le fait de l’habitude, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal. » (Héb 5.14) La méditation de la Parole nous apprend à discerner la volonté de Dieu pour notre vie.
4. La méditation de la Parole nous garde sur le bon chemin.
De notre temps avec le Seigneur nous recevons direction pour notre marche. « Éternel ! fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers. Conduis-moi dans ta vérité, et instruis-moi. » (Ps 25.4-5) « Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se dirigeant d’après ta parole. Je te cherche de tout mon cœur : ne me laisse pas m’égarer loin de tes commandements ! Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi. » (Ps 119.9-11)
Parfois, en plus d’une direction nous recevons une correction : « Heureux l’homme que tu châties, ô Éternel ! et que tu instruis par ta loi. » (Ps 94.12)
5. La Parole est aussi une source de consolation.
Les Thessaloniciens étaient dans l’inquiétude quant à leurs frères décédés. Paul les console par des éclaircissements sur ce sujet (1 Thes 4.17-18).
6. Ce temps quotidien avec le Seigneur nous rafraîchit comme le bain de chaque jour.
Il nous lave et nous garde en santé spirituelle : c’est la purification par le lavage d’eau de la Parole (Éph 5.25-26). Par cette Parole, qui est la vérité, nous sommes sanctifiés jour après jour (Jean 17.17).
COMMENT POUVONS-NOUS VIVRE CE TEMPS AVEC LE SEIGNEUR ?
a. Commençons par adopter la bonne attitude
1. Attendons quelque chose de lui
Il est nécessaire d’avoir un esprit d’attente afin de recevoir quelque chose de Dieu. Si nous n’attendons rien, nous ne recevrons probablement rien.
– David avait cette attente : « Ô Dieu ! tu es mon Dieu, je te cherche ; mon âme a soif de toi, mon corps soupire après toi, dans une terre aride, desséchée, sans eau. Ainsi je te contemple dans le sanctuaire, pour voir ta puissance et ta gloire. » (Ps 63.1-2)
– Moïse aussi : « Rassasie–nous chaque matin de ta bonté, et nous serons toute notre vie dans la joie et l’allégresse. » (Ps 90.14)
2. Venons avec sincérité et respect
Notre Seigneur est celui dont les séraphins disent : « Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! » (És 6.1-3). Aussi « montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte. » (Héb 12.28) Nous prions alors : « Dispose mon cœur à la crainte de ton nom. » (Ps 86.11)
3. Soyons réveillé
C’est déjà à prendre au sens littéral ! Être réveillé veut dire adopter une bonne hygiène de vie. Pour être clair le matin, il faut se coucher à l’heure la veille au soir… En nous réveillant, lavons-nous le visage ; faisons quelques exercices corporels. Lisons et prions à haute voix. Prenons des notes lors de notre lecture. Disciplinons-nous !
David avait cette discipline : « Éternel ! le matin tu entends ma voix ; le matin je me tourne vers toi, et je regarde. » (Ps 5.3) « Mon cœur est affermi, ô Dieu ! mon cœur est affermi ; je chanterai, je ferai retentir mes instruments. Réveille-toi, mon âme ! réveillez-vous, mon luth et ma harpe ! Je réveillerai l’aurore. » (Ps 57.7-8)
4. Obéissons à la Parole
Prenons garde à ne pas être des hommes insensés qui construisent leur maison sur le sable en entendant les paroles de Dieu sans les mettre en pratique (Matt 7.26). Job disait : « Je n’ai pas abandonné les commandements de ses lèvres ; j’ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche. » (Job 23.12)
La Parole de Dieu doit être mise en pratique. Partout dans la Parole, nous voyons que le Seigneur préfère la réalité intérieure plutôt que la forme extérieure (1 Sam 15.22). Nous devons faire attention à ne pas tomber dans le formalisme. Faire de son temps de méditation un devoir n’est pas selon les pensées de Dieu. Notre cœur doit être là et dirigé vers Dieu. Le Seigneur Jésus disait : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé. » (Jean 4.34)
b. Choisissons un temps spécifique
Jésus sortait quand il faisait encore nuit (Marc 1.35). Choisissons le meilleur moment du jour.
La Bible donne des exemples des hommes de Dieu qui avaient plusieurs moments par jour avec le Seigneur :
– David : « Le soir, le matin, et à midi, je soupire et je gémis, et il entendra ma voix. » (Ps 55.17)
– Daniel : « Trois fois par jour il se mettait à genoux, il priait, et il louait son Dieu, comme il le faisait auparavant. » (Dan 6.10)
Combien de temps faut-il passer avec le Seigneur ? C’est difficile de répondre à cette question… 15 minutes par jour correspondent à 1 % du temps entier d’une journée. Est-ce un sacrifice trop grand à offrir à notre Sauveur ?
Ne regardons pas notre montre pendant que nous lisons et prions. Mettons plutôt l’accent sur la qualité et non sur la quantité des minutes.
Courrons-nous après le temps ? C’est avant tout une question de priorité. Nous avons tous 168 heures par semaine ! Il faut créer du temps pour les choses importantes. Si nous n’avons pas de temps pour Dieu, c’est que nous sommes trop occupés.
c. Choisissons un endroit spécifique
C’était le cas :
– d’Abraham : « Il se leva de bon matin, pour aller au lieu où il s’était tenu en présence de l’Éternel. » (Gn 19.27)
– de Jésus : « Après être sorti, il alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers. Ses disciples le suivirent. » (Luc 22.39)
Ce doit être un endroit où nous pouvons être seul, sans être dérangé par les enfants, de la musique, etc. Un endroit où nous pouvons prier à haute voix sans déranger les autres ; où nous avons une bonne lumière et un siège agréable. Ce doit être une place spéciale et consacrée à ce but.
d. Suivons un plan simple
Il est utile d’avoir un plan pour le temps de méditation, mais faisons attention à ne pas devenir esclave de notre plan. Soyons créatifs ! Pour ne pas tomber dans une routine ennuyeuse, changeons les manières de faire.
En dehors de notre Bible, munissons-nous aussi d’un cahier et d’un stylo pour prendre des notes, ainsi que d’un recueil de chants. Enlevons toute source de distraction. Notons les pensées errantes sur un bout de papier afin de les considérer plus tard.
Incluons les points suivants :
– 1. Repos
Attendons d’abord une minute et restons tranquille pour nous confier à Dieu : « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. » (Ps 46.10) « C’est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c’est dans le calme et la confiance que sera votre force. » (És 30.15)
– 2. Requête
Ce n’est pas un temps d’intercession mais de préparation. Voici quelques prières qui peuvent servir d’exemple :
– « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » (Ps 139.23-24)
– « Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi ! » (Ps 119.18)
– 3. Lecture de la Parole
Lisons un passage dans la Bible lentement, sans nous arrêter. Lisons le passage plusieurs fois. Lisons le passage à haute voix. Lisons selon un plan systématique (livre par livre).
– 4. Méditation
Réfléchissons sur le texte que nous avons lu. Posons-nous des questions comme : Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Pourquoi ?
– 5. Mémorisation
Apprenons par cœur un verset qui nous a parlé particulièrement.
– 6. Notes
Écrivons ce que Dieu nous a montré : une promesse, un péché à confesser, une faiblesse à surmonter, quelque chose que nous devrions faire, un trait de caractère à désirer.
– 7. Chants
Prenons du temps pour chanter quelques cantiques avec l’esprit et avec l’intelligence (1 Cor 14.15).
« Que mon cœur te chante et ne soit pas muet. Éternel, mon Dieu ! je te louerai toujours. » (Ps 30.12)
– 8. Prière
Ce temps de prière comprend plusieurs aspects :
– Louange et adoration (voir par exemple Ps 50.23 ; 1 Chr 29.10-13) : Trouvons chaque jour au moins cinq sujets pour lesquels nous pouvons remercier le Seigneur !
– Confession : « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde. » (Prov 28.13)
– Pétition et intercession : Faisons des prières pour nous-mêmes et pour d’autres. « Loin de moi aussi de pécher contre l’Éternel, de cesser de prier pour vous ! » (1 Sam 12.23) « Je ne cesse de rendre grâces pour vous, faisant mention de vous dans mes prières. » (Éph 1.16) Soyons spécifique. Faisons une liste avec des sujets pour mieux formuler les besoins. Notons aussi dans le cahier quand la prière a été exaucée. Prions pour notre famille, l’église, les voisins, les collègues de travail, les gens que nous croisons en route, notre pays et les autorités. En plus, prions pour l’œuvre missionnaire, la propagation de l’Évangile, les occasions de témoigner (1 Tim 2.1-3).
– Consécration : Consacrons-nous à Dieu pour la journée qui se présente devant nous. « Mais en toi je me confie, ô Éternel ! Je dis : Tu es mon Dieu ! Mes destinées sont dans ta main. » (Ps 31.14,15) « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » (Rom 12.1) « Me voici, Seigneur ! » (Act 9.10) « Que dois-je faire, Seigneur ? » (Act 22.10)
CONCLUSION
Souvent les gens ont de la bonne volonté, mais ils ne sont pas capables de mettre à part un moment quotidien avec le Seigneur. Commençons aujourd’hui et non demain. Faisons une alliance avec Dieu : Seigneur, je consacre chaque jour un temps de qualité avec toi. Je me confie en toi pour que tu me donnes la force pour sa réalisation.
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