PROMESSES

Le 7 juin 1891, Charles Spurgeon donne son dernier sermon au Tabernacle de Londres. Il est très atteint dans sa santé depuis quelques mois et prêche assis en raison de son grand état de fatigue.

Il avait choisi pour texte 1 Samuel 30.21-25, et voici les dernières phrases de ce sermon :

« Si vous vous enrôlez sous la bannière du Christ, vous découvrirez en lui un chef si doux, si humble de cœur, que vous trouverez le repos de vos âmes. Il est le plus magnanime des capitaines. Parmi les plus excellents princes, personne ne peut lui être comparé. Il est toujours au plus fort de la mêlée. Si un vent glacial souffle, il prend toujours le côté de la colline le plus exposé. C’est toujours l’extrémité la plus lourde de la croix qui pèse sur ses épaules. S’il nous ordonne de porter un fardeau, il le porte avec nous. S’il y a quoi que ce soit de bienveillant, de généreux, de tendre, d’aimable, quelque surabondance d’amour, c’est toujours en lui que vous le trouverez. Le servir, c’est la vie, la paix, la joie. Ah ! Puissiez-vous le servir dès maintenant. Que Dieu vous aide à vous enrôler sous la bannière de Jésus-Christ. »

D’après Mme Geroges Brunel, Spurgeon, sa vie et son œuvre, Éditions Impact, Trois-Rivières, 2013, p.230-231


Ce texte est un extrait d’un message donné au Metropolitan Tabernacle à Newington. Le titre de la prédiction s’intitule : « Une dette envers Dieu et l’homme ».

« Puis ils se dirent l’un à l’autre : Nous n’agissons pas bien ! Cette journée est une journée de bonne nouvelle ; si nous gardons le silence et si nous attendons jusqu’à la lumière du matin, le châtiment nous atteindra. Venez maintenant, et allons in-former la maison du roi. » (2 Rois 7.9)

[…] À ma connaissance, il y a des districts de Londres, particulièrement dans les faubourgs, où lorsqu’un homme frappe aux portes et commence à parler de Christ, les habitants lui rétorquent : « Personne ne nous rend jamais visite pour nous faire du bien. Nous sommes abandonnés à notre sort. » Il est honteux qu’il en soit ainsi, mais c’est le cas. Dans cette nation chrétienne, des hommes vivent et meurent aussi ignorants du message de l’Évangile que s’ils avaient vécu dans de lointaines forêts équatoriales. Mais si ces mêmes hommes vivaient là-bas, nous nous enga-gerions tous à leur envoyer un missionnaire pour leur parler de Jésus et de son amour. Au risque de voir le missionnaire mourir de fièvre, nous le leur enverrions. Et pourtant, ceux qui demeurent tout près de chez nous, qui sont même à notre service, sont laissés dans l’ignorance du salut. Notre femme de ménage, le ba-layeur de rue peuvent ne pas connaître Christ mieux que des peuples indigènes, et cependant nous ne leur disons rien de Christ.

Cela n’est-il pas choquant ? Nous sommes rassasiés mais tolérons que d’autres meurent de faim ! S’il m’était possible d’entraîner l’un des frères ou des sœurs ici présents – un qui a goûté à la grâce de Dieu – à secouer sa léthargie coupable, je n’aurais pas perdu mon temps.

Chers amis, fuyons l’indifférence et mettons-nous au travail pour le Seigneur. Il ne me suffit pas de prêcher l’Évangile ; je voudrais tous vous envoyer le proclamer. Oh, si les milliers d’auditeurs réunis ici pouvaient parcourir Londres en proclamant Christ ! Seule l’éternité serait suffisante pour révéler les fruits d’une telle croisade ! […]


« Et ils reconnaîtront que moi, l’Éternel, leur Dieu, je suis avec eux, et qu’ils sont mon peuple, eux, la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel. » Ézéchiel 34.30

Appartenir au peuple particulier de Dieu est une bénédiction éminente, et savoir que nous sommes de ce peuple est un immense sujet de joie. Une chose est d’espérer que Dieu soit avec nous, une autre de savoir qu’il l’est. Si la foi nous sauve, l’assurance nous donne la paix. Nous prenons Dieu pour notre Dieu quand nous croyons en lui, mais nous n’en avons de la joie qu’une fois que nous sommes assurés qu’il est à nous et nous à lui. Ne nous contentons pas d’espérer seulement, mais demandons au Seigneur qu’il nous donne cette parfaite assurance, qui fait que des sujets d’espérance deviennent des sujets de certitude.

Il faut être entré en possession de ces grâces, afin de pouvoir contempler le Seigneur comme cette « plantation de renom » dont il est parlé plus haut (v. 29), pour parvenir à une claire connaissance de la faveur de Dieu envers nous. Tournons donc continuellement nos yeux dans la direction de cette libre grâce. L’assurance de la foi ne peut pas s’acquérir par les œuvres de la loi : c’est là l’Évangile qui nous est enseigné. Ne regardons pas à nous, mais au Seigneur uniquement. En voyant Jésus, nous verrons notre salut.

Seigneur, envoie-nous un tel flot de ton amour que nous en soyons soulevés au-dessus de la vase du doute et de la crainte !

 

Tiré des Trésors de la Foi, méditation du 9 novembre


Cet article est extrait d’un livre de Spurgeon, Tout par grâce, chapitre 11 (BLF, 2006). Il commente ici Jean 3.

C’est Dieu qui opère la nouvelle naissance en tous ceux qui croient en Jésus, et leur foi est une preuve évidente qu’ils sont nés de nouveau. Tout changement du cœur est l’œuvre du Saint-Esprit ; mystérieuse et cachée, elle ne se manifeste que par ses effets (Jean 3  : 8). Ce mystère ne doit cependant pas être pour nous un motif de refuser de croire. Si on commandait à un homme d’ensemencer un champ, pourrait-il excuser sa paresse en disant qu’il est inutile de semer aussi longtemps que Dieu ne fait pas croître ? Il ne serait pas juste qu’il néglige de travailler la terre sous prétexte que seul le pouvoir mystérieux de Dieu peut faire lever une moisson. « Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain. » Il est absolument certain que quiconque croit en Jésus ne verra jamais le Saint-Esprit refuser de travailler en lui : en fait, sa foi est déjà une preuve que l’Esprit est à l’œuvre dans son cœur.

Dieu agit providentiellement, mais les hommes ne restent pas inactifs pour autant. Il leur est impossible de se mouvoir sans la puissance divine qui leur donne vie et force, et cependant ils agissent sans même y penser. Nous nous repentons et nous croyons, bien que, sans le secours de Dieu, nous soyons incapables de repentance et de foi. Nous abandonnons le péché et nous nous confions en Jésus, puis nous reconnaissons par la suite que Dieu a opéré en nous la volonté de l’exécution selon son bon plaisir.

Il est des vérités qui, difficiles en théorie, s’expliquent sans difficulté dans la pratique. Il n’y a aucune contradiction entre le fait que le pécheur croit et que sa foi est suscitée par le Saint-Esprit.

C’est folie pour les hommes que de s’arrêter à des choses pourtant très claires alors qu’ils sont en danger de mort, spirituellement parlant. Il n’est personne qui refuserait de monter dans un bateau de sauvetage sous prétexte qu’il ne connaît pas la densité des corps.

Aucun homme affamé ne refuserait de manger tant qu’il n’a pas parfaitement compris le processus de la digestion.

Si donc vous refusez de croire tant que vous n’avez pas compris tous les mystères, vous ne serez jamais sauvé. Et si vous vous permettez d’inventer des difficultés pour échapper à l’obligation d’accepter le pardon de votre Seigneur et Sauveur, vous périrez par une condamnation justement méritée. Ne vous suicidez pas moralement pour le plaisir de discuter de subtilités métaphysiques.


PSAUME 133

Charles Spurgeon

L’article qui suit est traduit du Treasury of David, de Charles Spurgeon. Spurgeon est un pasteur baptiste anglais du xixe siècle qui est resté dans l’histoire comme un des prédicateurs les plus puissants de tous les temps. Écrivain prolifique, il rédigea un commentaire de tous Psaumes qui parut dans le périodique The Sword and the Trowel, pendant une vingtaine d’années. L’épouse de Spurgeon dit que ce commentaire était l’œuvre littéraire à retenir parmi les milliers de pages écrites par son mari. Nous avons conservé le style typique des prédications du xixe siècle, un peu désuet, mais dont la saveur demeure.

« Voici, oh ! qu’il est bon et qu’il est agréable… » 

« Voici, oh ! » : C’est une merveille qu’on ne voit pas souvent ; aussi faites-y attention ! Elle peut être vue, car elle est la caractéristique des vrais saints ; aussi ne manquez pas de la voir de près ! Elle est digne d’admiration : arrêtez-vous et observez-là ! Elle vous conduira à l’imiter ; aussi notez-la bien. Dieu la voit favorablement ; aussi considérez-la avec attention.

Personne ne peut dire à quel point cette condition est excellente ; aussi le psalmiste s’exclame-t-il deux fois : « Qu’il est bon, qu’il est agréable ! » Il ne cherche pas à mesurer à quel point c’est bon ou agréable, mais il nous invite à l’admirer pour nous-mêmes. La combinaison des deux adjectifs « bon » et « agréable » est plus remarquable que la conjonction de deux étoiles de première grandeur : être agréable est bien ; mais être bon également est mieux. Tous les hommes aiment ce qui est agréable et cependant il arrive fréquemment que ce qui est agréable soit mauvais ; mais ici l’état évoqué est aussi bon qu’il est agréable, aussi agréable qu’il est bon.

« … pour des frères de demeurer ensemble ! »

Pour des frères selon la chair, habiter ensemble n’est pas toujours sage, car l’expérience montre qu’il vaut mieux qu’ils soient chacun un peu de leur côté et il est honteux pour eux d’habiter ensemble dans la désunion. Il vaudrait bien mieux pour eux être en paix comme Abraham et Lot qu’habiter ensemble dans la jalousie comme les frères de Joseph. Quand des frères peuvent et habitent réellement ensemble dans l’unité, alors leur communion vaut la peine qu’on l’admire et qu’on la chante dans une sainte psalmodie. De telles visions devraient être vues parmi ceux qui sont proches parents, car ils sont frères et donc unis de cœur et de but ; ils habitent ensemble et c’est pour leur bien-être mutuel qu’il ne doit pas y avoir de conflit ; et cependant combien de familles sont déchirées par de virulentes dissensions et montrent un spectacle qui n’est ni bon ni agréable !

Quant aux frères dans la foi, ils devraient habiter ensemble dans la communion ecclésiastique et un élément essentiel de cette communion est l’unité. Nous pouvons nous dispenser de l’uniformité si nous avons l’unité : unité de vie, de vérité et de conduite ; unité en Jésus Christ ; unité d’objet et de pensée — c’est cela que nous devons avoir, ou bien nos assemblées seront des synagogues de dispute plutôt que des églises du Christ. Plus l’unité est étroite, mieux c’est, car meilleur et plus agréable ce sera. Comme nous sommes des êtres imparfaits, un peu de mal et de désagrément viendra sûrement s’introduire ; mais cela sera rapidement neutralisé et facilement ôté par l’amour vrai entre saints, s’il existe vraiment. L’unité chrétienne est « bonne » en elle-même, bonne pour nous-mêmes, bonne pour les frères, bonne pour nos nouveaux convertis, bonne pour le monde extérieur. Et certainement elle est « agréable », car un cœur aimant doit trouver son plaisir et donner du plaisir en étant associé avec d’autres de la même nature. Une église unie depuis des années dans le service actif pour le Seigneur est un puits de bienfait et de joie pour tous ceux qui demeurent autour d’elle.

« C’est comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête… »

De façon à ce que nous puissions mieux contempler l’unité entre frères, David nous donne une image, afin que, comme dans un miroir, nous puissions percevoir ses bienfaits. Cette unité dégage un doux parfum, comparable à l’huile précieuse avec laquelle le grand souverain sacrificateur était oint lors de son ordination. Cette unité est sainte, comme l’était l’huile de consécration qui était réservée au seul service du Seigneur. Cette unité est communicative : répandue sur la tête d’Aaron, l’huile odorante coulait le long de ses vêtements jusqu’à ce qu’ils soient tous oints. De même, l’amour fraternel étend son influence bénéfique et bénit tous ceux qui sont sous son influence. L’union des cœurs amène une bénédiction sur tous ceux qui sont concernés ; sa bonté et son agrément sont partagés par les membres les plus humbles de la maison ; même les serviteurs sont plus heureux à cause de l’unité des membres de la famille. Cette huile était réservée à un usage spécial : en étant ainsi oint, Aaron était mis à part pour le service particulier de l’Éternel ; de même ceux qui demeurent dans l’amour sont les mieux à même de glorifier Dieu dans son Église. Il est peu probable que le Seigneur utilise pour sa gloire ceux qui sont dépourvus d’amour ; il leur manque l’onction nécessaire pour faire d’eux des sacrificateurs pour le Seigneur.

« … descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements.… »

C’est le point clef de la comparaison : l’huile ne reste pas confinée à la place où elle était répandue initialement, mais elle s’écoule sur la chevelure du grand prêtre et inonde sa barbe, tout comme l’amour fraternel, descendant de la tête, distille en coulant un parfum sur tout ce qu’il illumine. L’huile allait jusqu’au bas de ses vêtements. Une fois répandue, cette huile ne cessait de couler.

Ainsi l’amour fraternel non seulement coule des cœurs sur ceux sur qui il a été premièrement répandu, mais il se répand là où il n’était pas recherché, ne demandant ni autorisation ni permission pour frayer son chemin. L’affection chrétienne ne connaît aucune limite, ni de paroisse, ni de nation, ni d’âge. Cet homme est-il un croyant en Christ ? Alors il appartient au seul corps et je dois lui apporter un amour continuel. Est-il un des moins spirituels, un des moins aimables ? Alors il est comme au « bord des vêtements » et mon amour doit se répandre même sur lui. L’amour fraternel vient de la tête mais va jusqu’aux pieds. Il se dirige vers le bas : l’amour pour les frères s’abaisse jusqu’aux personnes du rang le plus humble ; il n’est pas orgueilleux, mais doux et humble. Ce n’est pas la moindre de ses excellences : de même que l’huile n’oindrait pas si elle ne coulait pas, l’amour ne diffuserait pas ses bénédictions s’il ne descendait pas.

« C’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion »

Vue des plus hauts sommets, la rosée semble s’écouler vers les collines moins élevées : la rosée de l’Hermon descend sur Sion. Les sommets du Liban pourvoient aux besoins de la petite éminence de la cité de David. De même l’amour fraternel descend du plus haut vers le plus bas, rafraîchissant et vivifiant sur son passage. Une sainte harmonie est comme la rosée ; elle bénit mystérieusement ; elle apporte vie et croissance à tous les plants de la grâce. Elle amène tant de bénédictions qu’il ne s’agit pas d’une rosée banale, mais elle est comme celle de l’Hermon, qui est spécialement abondante et qui vient de loin.

« Car c’est là que l’Éternel envoie la bénédiction, la vie, pour l’éternité. »

Là, en Sion, mieux encore, à l’endroit où l’amour fraternel abonde. Là où l’amour règne, Dieu règne. Là où l’amour veut bénir, là Dieu commande la bénédiction. Dieu n’a qu’à commander et c’est fait. Il est tellement heureux de voir ses bien-aimés enfants trouver leur bonheur dans l’autre qu’il ne peut pas manquer de les rendre heureux en lui-même. Il donne spécialement la plus grande bénédiction, la vie éternelle, car l’amour est la vie. En demeurant ensemble dans l’amour, nous avons commencé à goûter les joies de l’éternité et cela ne nous sera pas retiré. Aimons-nous pour l’éternité et nous vivrons pour l’éternité. C’est ce qui rend la communion chrétienne si bonne et si agréable ; sur elle repose la bénédiction de Jéhovah et rien ne peut être plus sacré que « l’huile précieuse » ni plus céleste que « la rosée de l’Hermon ».

Oh ! qu’il y ait davantage de cette vertu rare ! Non l’amour qui va et qui vient, mais celui qui demeure. Non cet esprit qui sépare et isole, mais celui qui fait demeurer ensemble. Non cette pensée qui ne conduit qu’au débat et à la différence, mais celle qui fait habiter ensemble dans l’unité. Jamais nous ne connaîtrons toute la puissance de cette onction jusqu’à ce que nous soyons d’un cœur et d’une âme. Jamais la rosée sacrée de l’Esprit ne descendra dans sa plénitude jusqu’à ce que nous soyons parfaitement unis ensemble dans le même esprit. Jamais les bénédictions de l’alliance que Dieu a commandées ne viendront du Seigneur notre Dieu jusqu’à ce que nous ayons encore « un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. »

Seigneur, conduis-nous dans cette si précieuse unité spirituelle, au nom de ton Fils. Amen.


Cette méditation est extraite du recueil « Courants d’eau pour mon âme », avec l’aimable autorisation des éditeurs (Éditions Europresse, BP 505 – 71322 Chalon-sur-Saône Cedex – France, 2003). Elle figure en date du 7 octobre.

« Mes frères, si quelqu’un parmi vous s’est égaré loin de la vérité, et qu’un autre l’y ramène, qu’il sache que celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s’était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés. » (Jac 5.19,20)

Le pauvre rétrograde tombe souvent dans l’oubli.
Un membre de l’église a terni sa profession de foi ; l’église l’a excommunié et il est désormais compté « comme un païen et un publicain ». Je connais des hommes puissants dans le ministère de l’Évangile qui sont tombés dans le péché il y a une dizaine d’années. Et aujourd’hui encore, dès que nous en parlons, on répond : « Mais voilà ce qu’ils ont fait il y a dix ans. »

Les chrétiens devraient avoir honte de garder rancœur pendant si longtemps. Oui, faisons preuve de plus de précaution dans nos contacts, mais garder l’opprobre sur un frère pour la faute qu’il a commise il y a si longtemps est contraire à l’esprit de l’apôtre Jean qui accompagnait Pierre trois jours après que celui-ci eut renié son Maître avec force jurons et imprécations.

Il est de bon ton aujourd’hui, si quelqu’un chute dans le péché, de dire : « C’est un homme mauvais, laissons-le de côté1 . » Mais n’est-ce pas précisément une raison pour aller d’autant plus à sa recherche ? Imaginons que le pauvre homme n’ait jamais été enfant de Dieu, qu’il n’ait jamais vraiment connu la vérité ? N’y a-t-il pas davantage de raisons de le rechercher ? Je ne comprends pas cet excès d’orgueil qui empêche d’aller à la recherche du pire des pécheurs. Plus le cas est désespéré, plus nous avons de raisons de le faire.

Mais supposons que l’homme soit enfant de Dieu et que vous l’ayez rejeté. Souvenez-vous qu’il est votre frère. Il appartient à Christ tout autant que vous. Il est justifié et possède la même justice que vous. Si, après qu’il a péché, vous le méprisez, vous méprisez en fait votre propre Maître. Prenez garde. Vous aussi pouvez être tenté et chuter un jour !

1 Il est évident que l’attitude inverse, consistant à tolérer dans l’église des propos ou des comportements contraires à l’enseignement de la Parole de Dieu, n’est pas acceptable non plus. De nos jours, elle est malheureusement aussi répandue que la dure absence de miséricorde. (NDLR)


Chronique de livre

de Charles H. Spurgeon

Éditeur : BLF Europe, réédition 2006. 144 pages • Réf. 2072 • 8,50 €. Dans toute librairie chrétienne ou chez l’éditeur à www.blfeurope.com.

Alors que l’homme s’attache à ses performances, ce livre nous ramène à une réalité spirituelle incontournable pour le chrétien : la grâce de Dieu. Sa lecture vous donne l’impression de la toucher d’un peu plus près. Ce n’est pas pour rien que Charles H. Spurgeon fut surnommé le « prince des prédicateurs ». Il nous décrit la grâce de Dieu avec toute la passion et la vitalité qui le caractérisent.

Ce livre est un classique du XIXe siècle. Il ne possède pas toujours la facilité et la fluidité de lecture à laquelle nous sommes habitués par nos livres contemporains. Cependant, le travail éditorial de cette réédition en a considérablement rafraîchi le style tout en tentant de rester fidèle à l’esprit de l’auteur.

Le sujet est loin d’être dépassé. Tout par grâce énonce des vérités bibliques qui s’appliquent encore parfaitement aujourd’hui. La paix et la joie qui découlent de la grâce devraient vous inonder à la fin de cette lecture, comme si vous vous étiez approchés un peu plus de Dieu et de Jésus.

La grâce est indispensable au pécheur qui vient à Jésus-Christ. Ce livre répond bien à ceux qui s’interrogent, à ceux pour qui la foi et la grâce sont du domaine de l’abstrait, à ceux pour qui il semble inutile de parler de Dieu.

Mais n’oublions pas que la grâce ouvre tout autant dans la vie du croyant. Chaque chrétien peut le lire et découvrir d’une manière rafraîchissante la profondeur de l’amour et de la miséricorde de Dieu à son égard. Revenez à Dieu et laissez-le transformer votre vie.

Extraits du chapitre 9

« Le seul point sur lequel le pauvre pécheur impuissant doit fixer son esprit est cette affirmation divine : « Christ est mort pour des pécheurs » ; c’est son unique espoir de délivrance. »

« Dites-vous bien ceci : l’homme qui se repent sincèrement n’est jamais satisfait de sa repentance. »

« Se repentir, c’est changer d’attitude à l’égard du péché, à l’égard de Christ et à l’égard de toutes les choses de Dieu. Cela implique certainement de la tristesse, mais le point important, c’est de détourner son cour ????Aê????C¨?? du péché pour le tourner vers Christ. »

« Ce n’est pas en vous repentant que vous verrez Christ, mais c’est la vue de Christ qui vous donnera la repentance. Avec toute votre repentance, vous ne pouvez pas créer un Sauveur, mais le Sauveur fera naître en vous la repentance. »

« Ce qui sauve, ce n’est pas une grande foi, mais c’est une foi vraie, et ce n’est pas de la foi que dépend le salut, mais de Christ en qui la foi se confie. Une foi pas plus grosse qu’un grain de semence de moutarde est suffisante pour le salut. »