PROMESSES

Eric DenimalAuteur

Bonjour Éric. Pourriez-vous en quelques mots nous résumer votre parcours, spirituel et professionnel ?

J’ai grandi dans le nord de la France, dans une famille ouvrière non chrétienne. Ma mère, protestante, a souhaité que ses enfants reçoivent une instruction religieuse. Cependant, personne n’allait au culte chez nous. Le pasteur qui nous instruisait à « l’école du jeudi » (oups que cela semble loin !) et qui était un conteur remarquable, m’a impressionné à vie. J’ai eu envie de l’entendre plus et je suis allé seul au culte dès que j’ai osé chercher des gens pour m’y conduire. Proche du fils du pasteur, nous nous sommes engagés ensemble dans le scoutisme unioniste, mais sans que les valeurs chrétiennes y soient rappelées (nous n’étions pas loin de mai 68).

Lorsque mes parents ont divorcé, je me suis retrouvé soutien de famille à 19 ans, obligé de quitter mes études pour entrer dans la vie professionnelle. Sans diplôme, j’ai travaillé dans une menuiserie d’aluminium. Lors d’un déplacement sur un chantier à Mulhouse, j’ai découvert de la publicité pour des réunions d’évangélisation. De culture réformée, je ne savais pas ce que cela voulait dire et j’ai décidé d’aller écouter ce qui se disait dans ce type de rencontres. L’évangéliste, Yves Perrier, m’a semblé être un extra-terrestre et, au moment de l’appel, je me suis demandé comment on pouvait embrigader les gens ainsi. Mais curieux, je suis revenu le lendemain, et le surlendemain, jusqu’au dernier soir où c’est moi qui me suis avancé dès l’appel !

Deux ans plus tard, après une nouvelle expérience forte dans un camp de jeunes, j’ai quitté mon travail, passant le relais à mon frère cadet pour subvenir au besoin de la famille, et, sans un sou, j’ai repris des études en région parisienne. À chaque période de vacances scolaires, je retournais en Alsace, dans l’atelier de menuiserie d’aluminium où le contremaître, comprenant ma démarche, me réengageait à chaque fois. C’est ainsi que j’ai pu payer une partie de mes études. Diplômé en théologie, j’ai fait mes premières armes dans la programmation de Radio-Évangile à Monaco (RMC) avant de changer totalement d’horizon pour travailler dans une œuvre sociale chrétienne auprès des SDF à Dunkerque. En studio, je manquais de contacts humains, à Dunkerque, j’ai été servi ! J’ai ensuite exercé un ministère pastoral dans les Cévennes puis dans le Pas-de-Calais avant d’être appelé par l’Alliance Évangélique Française pour développer sa communication. J’y ai peaufiné ma fibre journalistique quelques années, notamment en m’occupant des contacts médias au moment de la campagne d’évangélisation avec Billy Graham à Bercy, puis je suis devenu rédacteur en chef de l’hebdomadaire protestant « Le Christianisme au xxe siècle ».

Dix ans plus tard, on m’a proposé la responsabilité des Éditions LLB à Valence. J’y suis resté une nouvelle décennie. J’ai alors décidé de reprendre un ministère pastoral à la demande de la commission synodale des Églises Évangéliques Libres pour venir au secours d’une église en crise. Mission accomplie au bout de 7 ans, je suis revenu vivre à Valence pour me consacrer à l’écriture, me mettant aussi à la disposition des églises pour des conférences, séminaires et autres. J’aime à dire que, depuis ma conversion, j’ai souvent changé de métier, mais jamais de patron !

Vous êtes l’auteur d’un best-seller : le livre La Bible pour les nuls, paru aux éditions First dans la fameuse collection « Pour les nuls ». Comment se fait-il que ce soit un auteur évangélique qui ait été retenu ?

Peut-être parce que c’est moi qui ai eu l’idée de proposer ce projet à la maison d’édition ! De fait, j’avais depuis longtemps la conviction qu’un livre d’initiation à la Bible pour le grand public manquait cruellement, et que nous ne pourrions jamais atteindre ce public sans un vrai livre d’introduction à la Bible publié par une grande maison d’édition qui se spécialise dans l’ouvrage pédagogique et pratique.

C’est ainsi que j’ai contacté les Éditions First avec ce projet. J’ai été invité à aller expliquer mon « rêve » et après plusieurs rencontres et une proposition de synopsis de tout ce que je pensais utile dans un tel ouvrage, je suis parvenu à convaincre l’éditeur. Ce qui a été déterminant pour que le projet me soit définitivement confié, c’est que j’avais à la fois une formation théologique et une expérience journalistique. Pouvoir apporter des éléments précis et sérieux dans un langage populaire, tel était le défi. Le contrat était clair : ne pas faire de prosélytisme, mais présenter la Bible telle une œuvre littéraire remarquable.

Toujours dans ce livre, comment avez-vous choisi de faire passer le message de l’Évangile ?

En tant que chrétien, je sais et je connais la puissance de la Parole. Je n’avais donc pas grand-chose à y ajouter… J’ai décidé de lui faire confiance. Certes, je ne pouvais pas dire que la Bible était la Parole de Dieu, mais je pouvais la citer et ainsi montrer ce qu’elle contient et les vérités qu’elle développe. Par exemple, en présentant chacun des livres bibliques, j’ai décidé de proposer une citation afin que le lecteur puisse découvrir la richesse des styles et la profondeur des textes. Mes choix de citations ont aussi été conduits par la volonté de présenter, simplement, le projet de Dieu pour l’homme. Jamais je ne devais proposer une interprétation biblique puisqu’il n’était pas question de faire de la théologie, même pour les nuls, mais j’ai maintenu, tout au long de ma rédaction, le fait que la Bible était un livre fiable. Ce qui était déjà une prise de position que certains réformés ont d’ailleurs critiquée.

Ce que j’ai souhaité, de page en page, c’est donner au lecteur l’envie d’en savoir toujours plus et de susciter assez sa curiosité pour qu’il aille, par lui-même, découvrir ce que le texte biblique disait. Or, j’ai reçu plusieurs témoignages de personnes qui ont commencé leurs découvertes avec La Bible pour les Nuls pour ensuite acquérir une Bible. J’ai même rencontré, dans une église évangélique où j’étais invité pour des conférences, un couple qui avait lu mon livre, puis la Bible et s’était approché d’une église pour apprendre à la mieux lire. Ce couple était depuis peu devenu membre de cette église. De faire leur connaissance, j’étais très ému ; certes, en écrivant La Bible pour les Nuls, c’est ce que je visais, mais de rencontrer pareilles personnes demeure une merveilleuse surprise.

On parle souvent de Jésus dans les médias, mais en en faisant une présentation biaisée. Vous avez écrit récemment Le Christ selon Jésus. Quel était votre but et comment avez-vous cherché à présenter Jésus à notre génération qui le reconnaît, au mieux, comme un sage ?

Lorsqu’en 2005 je me suis retrouvé pasteur d’une église locale qui venait de traverser une crise grave et que mon mandat était de restaurer cette communauté, j’ai pensé qu’il était indispensable de revenir à l’essentiel, à ce qui devait cimenter les chrétiens et l’église locale, Jésus. L’apôtre Paul avait dit avec force : « Je ne veux savoir autre chose que Jésus-Christ. » (1 Cor 2.2) J’ai alors décidé de prêcher plusieurs dimanches sur la personne et les propos de notre Seigneur, en n’utilisant que l’Évangile selon Marc. Le travail en amont des prédications m’a passionné et bouleversé. Je pensais pourtant connaître assez l’Évangile pour ne pas avoir à trop labourer ce terrain-là, et finalement, j’ai fait des découvertes extraordinaires qui ont changé même ma vision du Christ. Et cela m’a conduit à plus de 50 messages. Ébloui par ce que j’avais discerné et découvert, j’en ai parlé à un ami éditeur qui m’a donné carte blanche pour retravailler tout ce matériau et en faire un livre pour le grand public. Nouvelle gageure parce qu’il faut alors raconter, expliquer, et mettre en scène.

Étrangement, la personne de Jésus suscite toujours beaucoup d’intérêt de la part de nos contemporains et, chaque année, plusieurs livres paraissent sur lui dans l’édition profane. Il y a des choses bonnes, mais surtout beaucoup de choses très mauvaises. J’ai cherché à montrer, pour ma part, à quel point Jésus impose un Messie qui est à la fois totalement celui que les prophètes ont annoncé, et, en même temps, je voulais montrer à quel point Jésus bouscule les idées reçues et construites à partir des prophéties et des fantasmes nés d’interprétations parfois fantaisistes. C’est ainsi que je suis arrivé à découvrir le Christ selon Jésus lui-même. J’ai notamment compris, de façon nouvelle, pourquoi, dès le début de l’Évangile selon Marc, Jésus était l’homme que les religieux voulaient abattre. J’ai alors écrit mon livre comme un thriller.

Vous avez également écrit Dire Dieu. Quels conseils pourriez-vous donner à un chrétien qui voudrait témoigner de manière « naturelle » au quotidien ?

La réponse est dans votre question. Témoigner de façon naturelle au quotidien. Mais je suppose que vous voudriez que j’en dise plus ! La première des choses à rappeler, c’est que le témoignage, autrement dit l’évangélisation personnelle, n’est pas une option. C’est un ordre, un devoir, une responsabilité. Dieu, en qui nous devons avoir foi, a assez de foi en nous pour nous confier sa représentativité. Vu sous cet angle, les perspectives changent beaucoup.

Une autre chose me semble importante : nous devons parler de Dieu, dire Dieu, avec nos mots, même s’ils sont maladroits ou imprécis. Au delà des mots que nous utilisons, et même avant les mots, notre interlocuteur entend notre accent. L’authenticité de ce que nous disons est dans la façon de dire, et l’accent de vérité se perçoit mieux que les meilleures définitions théologiques. Si je dis comment je perçois Dieu, comment il intervient simplement ou extraordinairement dans ma vie, j’évoque mon vécu, lequel est moins contestable qu’un article académique sur la foi.

Si ma mission est de présenter Dieu aussi bien que possible, elle n’est pas de convaincre. J’ai appris, par expérience, que celui qui cherche à convaincre est plus souvent un mini-gourou qu’un frère en la foi. Je me souviens aussi que c’est le Saint-Esprit qui convainc. J’ai suffisamment à faire pour ne pas me charger du travail du Saint-Esprit, qui, toujours, est nettement meilleur que moi. Pour ma part, je préfère raconter Dieu que le prêcher.

Enfin, même fortement attaché à Dieu, il me reste des interrogations, des questions, des révoltes, des peurs même. Plutôt que prétendre avoir tout résolu en me tournant vers Dieu, j’ose dire mes questions, des angoisses, mes perplexités, et du coup, je reste au niveau de mon prochain qui, lui aussi, se débat avec ses inquiétudes. Certes, nous pouvons être frères en église, mais hors de l’église, nous sommes, avec tous, frères en humanité. C’est un rôle que nous avons à remplir, forts de nos convictions et fragiles dans nos certitudes.

En quoi l’église locale peut-elle également jouer un rôle dans l’évangélisation ? Avez-vous quelques expériences en ce domaine à nous rapporter ?

L’Église a un rôle à jouer dans la société, et lorsqu’elle joue ce rôle, elle fait, indirectement mais efficacement, de l’évangélisation. Si l’Église est crédible, tout son message sera reçu et apprécié. Bien sûr, nous pouvons faire de l’évangélisation en organisant des rencontres spéciales, avec un orateur pertinent et explicite (je n’ose dire convaincant), et j’aime remplir cette mission. Mais je crois aussi que dans un monde où la parole n’a plus de sens, où les promesses sont caduques dans le quart d’heure après qu’elles ont été faites, où la désespérance est aliénante, où les lois deviennent iniques, il est important d’entrer dans une espèce de résistance pour dire où est le sens, le bon sens et l’essentiel.

Dans l’histoire, les chrétiens ont été des témoins efficaces lorsqu’ils ont osé entreprendre des actions dans la société, avec l’objectif de la changer, d’améliorer la condition humaine, de protéger les individus et de dénoncer les machinations politiques qui broient les dignités. Ce sont des combats titanesques, mais lorsque nous nous levons ainsi, au nom du Christ, nous sommes de vrais évangélistes. La faillite des paroles humaines d’aujourd’hui vient de ce que le discours n’est pas cohérent avec l’action, que les porte-paroles ont perdu toute crédibilité à cause de leur propre comportement. Il ne faut pas que la parole des chrétiens soit mise dans le même lot, parce qu’elles sont en écho de la Parole de Dieu.

 

 

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L’Apocalypse est le livre qui clôt la révélation divine. Son message principal est admirablement résumé par Apocalypse 19.10 : « Le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie. » Comme le dit un auteur évangélique : « Tout le but de la prophétie est de nous révéler Jésus. D’un bout à l’autre du livre, Jésus nous montre qu’il est plus puissant, plus glorieux, que tout ce que l’Église aurait pu imaginer. C’est le message d’espérance et d’encouragement dont l’Église de la fin du 1er siècle avait besoin et dont elle a besoin jusqu’à ce jour.

L’Apocalypse élargit notre vision de Christ. Dans les Évangiles, sa divinité et sa gloire éternelle sont cachées par son humanité à tel point qu’il nous est facile de les oublier et de ne plus voir en Jésus que « l’homme de douleur », un personnage tragique, victime des injustices de la vie. Or l’Apocalypse le révèle tel qu’il est aujourd’hui : le Roi des rois et Seigneur des seigneurs, le grand Créateur et le Juge. Il est toujours l’Agneau immolé, mais il est en même temps le Lion de la tribu de Juda, celui qui vient en puissance et en gloire.

De plus, l’Apocalypse n’est pas un livre qui doit nous faire peur. Certes, il décrit des événements terribles qui bouleverseront le monde entier. Mais au-delà, il nous dépeint notre Seigneur et Sauveur comme celui qui reste toujours Maître de chaque situation et qui prend soin des siens dans ces événements. Nous pouvons compter sur lui, quoi qu’il arrive ! »

Ce numéro veut nous aider à découvrir quelques-unes des richesses de ce livre : qu’il contribue à fortifier notre foi dans les plans de Dieu qui iront immanquablement à leur terme, notre espérance dans l’avenir radieux qui est réservé à tous les croyants de tous les temps et notre amour pour notre Seigneur, le centre glorieux de toute Révélation !

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Proposer un plan pour un livre biblique est tâche délicate, car souvent plusieurs options peuvent se justifier. L’infinie Parole de Dieu n’est jamais réductible à nos schémas intellectuels ! Le plan ci-dessous est une proposition complémentaire à l’approche développée dans l’article « Ésaïe à grands traits » du présent numéro. Il vise simplement à donner de façon synthétique une vue en 7 « livres » du contenu d’Ésaïe, en cherchant en particulier à mettre en évidence les parallélismes et les chiasmes généraux de structure.

I. Le livre d’Emmanuel 1-12

1. Le procès de l’Éternel contre son peuple 1

2. La montagne de l’Éternel aujourd’hui et demain 2.1-4.6

3. Le chant sur la vigne stérile 5

4. La vision et l’appel d’Ésaïe 6

5. Le livret d’Emmanuel 7.1-9.7

6. Le jugement d’Israël et de l’Assyrie 9.8-10.34

7. La gloire future du Messie dans son royaume 11-12

II. Le livre des oracles 13-27

A. Les oracles clairs 13-20

1. L’oracle sur Babylone 13.1-14.27

2. L’oracle sur la Philistie 14.28-32

3. L’oracle sur Moab 15-16

4. L’oracle sur Damas 17-18

5. L’oracle sur l’Égypte 19-20

B. Les oracles énigmatiques 21-23

6. L’oracle sur le désert de la mer 21.1-10

7. L’oracle sur Duma 21.11-12

8. L’oracle sur l’Arabie 21.13-17

9. L’oracle sur la vallée de la vision 22

10. L’oracle sur Tyr 23

C. L’apocalypse d’Ésaïe 24-27

1. Le jugement de la terre 24

2. Le cantique du festin de Dieu 25

3. Le cantique après la détresse 26.1-27.1

4. Le cantique sur la vigne du Seigneur 27.2-13

III. Le livre des malheurs 28-35

A. Les six malheurs 28-33

1. Malheur aux ivrognes orgueilleux 28

2. Malheur aux religieux de façade (Ariel, la cité de David) 29.1-14

3. Malheur aux mauvais conseillers 29.15-24

4. Malheur aux fils rebelles 30

5. Malheur à ceux qui cherchent de mauvaises alliances 31

Intermède : Le roi de justice et son gouvernement 32

6. Malheur au destructeur perfide 33

B. Vengeance et bénédiction 34-35

1. Vengeance : le jugement des nations par l’Eternel 34

2. Bénédiction : le chemin de joie du peuple de Dieu 35

IV. Le livre d’Ézéchias 36-39

1. L’épreuve du siège des Assyriens 36-37

2. L’épreuve de la maladie 38

3. L’épreuve de la flatterie 39

V. Le livre du Dieu incomparable 40-48

1. Le Dieu qui console 40.1-11

2. Le Dieu créateur incomparable 40.12-31

3. Le Dieu qui agit 41.1-20

4. Le Dieu qui soutient (avec le 1er chant du serviteur) 41.21-42.17

5. Le Dieu qui libère 42.18-43.21

6. Le Dieu qui pardonne 43.22-44.23

7. Le Dieu souverain 44.24-45.25

8. Le Dieu capable 46

9. Le Dieu qui juge 47

10. Le Dieu qui parle 48

VI. Le livre du Serviteur 49-57

1. 2e chant : les sentiments du Serviteur 49.1-13

2. Conséquence : 1 portrait : la femme aux enfants perdus 49.14-26

3. 3e chant : le secret du Serviteur 50

4. Conséquence : 7 portraits avec appels 51.1-52.12

5. 4e chant : le sacrifice du Serviteur 52.13-53.12

6. Conséquence : 5 portraits de sauvés 54.1-56.8

7. Ceux qui s’excluent du salut 56.9-57.21

VII. Le livre de la gloire à venir 58-66

1. La situation religieuse du peuple 58

2. La situation de péché du peuple 59.1-15a

3. Le divin libérateur 59.15b-21

4. La gloire future de la cité de Dieu 60

5. L’Oint de l’Eternel et son œuvre 61

6. Le rétablissement du peuple de Dieu 62

7. Le divin vendangeur 63.1-6

8. La confession des péchés du peuple 63.7-64.12

9. La nouvelle création 65-66

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Gérard Dagon est décédé à son domicile de Gandrange (Moselle), le dimanche 22 mai 2011, à l’âge de 75 ans. Il était membre du comité de soutien de Promesses. Il a marqué le mouvement évangélique français de ces dernières décennies : il fut un des fondateurs de la FEF (Fédération Évangélique Française) en 1969, dont il fut aussi le président. Gérard Dagon était également impliqué dans la dénonciation des mouvements sectaires : il fut un des fondateurs de Vigi-Sectes en 1998. Il rédigea de nombreux ouvrages : Les sectes en France, Petites églises et grandes sectes, Panorama de la France évangélique, Les sectes à visage découvert… Il était réputé pour ses convictions évangéliques affirmées et pour sa mémoire hors du commun. Promesses adresse toute sa sympathie à sa famille et à ses amis.

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Tiré de Plaire au Seigneur

« Le point capital de ce qui vient d’être dit, c’est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux. » (Hébreux 8.1)

« Je n’ai personne qui vienne m’aider », pense cette dame âgée et isolée. « Je n’ai personne qui puisse comprendre mon chagrin », se dit cette jeune femme après une déception amoureuse. « Je n’ai personne avec qui partager », déplore cet homme, muté pour son travail dans une ville éloignée. « Je n’ai personne » : qu’elle soit formulée ou enfouie, cette plainte trahit malheureusement la réalité de beaucoup dans un monde de plus en plus individualiste et égoïste.

Quel contraste avec l’affirmation triomphante de l’auteur de l’Épître aux Hébreux ! Dans les sept premiers chapitres de sa lettre, il a développé les gloires d’une Personne, une Personne unique, à la fois Dieu et homme. Avant de mettre en évidence la gloire de l’œuvre accomplie par cette merveilleuse Personne à la croix, l’auteur s’interrompt, comme pour alerter son lecteur : le point le plus important de son développement, « c’est que nous avons un tel souverain sacrificateur » :

– Quelqu’un d’apte à nous comprendre : Cette Personne glorieuse, Dieu le Fils, est devenu homme précisément pour pouvoir maintenant nous comprendre : les épreuves qu’il a connues sur terre lui permettent d’entrer dans celles que nous connaissons (2.18 ; 4.15).

– Quelqu’un de parfait : Les gens qui nous sont proches nous déçoivent parfois ; ils sont (trop souvent, pensons-nous) défaillants à notre égard. Mais lui est ce « souverain sacrificateur » qui nous « convenait », car il est saint, innocent, sans tache (7.26).

– Quelqu’un de puissant : Sa place actuelle, « à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux » en témoigne : peut-on imaginer une place plus élevée dans l’univers ?

– Quelqu’un proche de nous : Certes, Jésus est au ciel, mais la foi nous le rend présent et proche ; et l’accès vers lui est toujours ouvert.

– Quelqu’un qui prie pour nous : C’est un de ses rôles principaux en tant que « souverain sacrificateur ».

Alors, nous qui connaissons un « tel » Jésus, ne disons, ni ne pensons jamais : « Je n’ai personne » ; remercions plutôt en pensant : « J’ai une Personne »… et quelle Personne !

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L’Épître aux Hébreux se classe parmi les portions difficiles du Nouveau Testament. L’aide d’un commentaire pour en comprendre la portée, les images et la pertinence actuelle sera souvent la bienvenue. Voici quelques propositions pour éclairer la lecture de cette lettre et en approfondir sa compréhension.

Warren Wiersbe, Soyez confiant, ELB

Un extrait de ce commentaire figure dans ce numéro de Promesses. Warren Wiersbe est un auteur évangélique américain, reconnu pour ses qualités de vulgarisateur. Ses commentaires sont fondés sur une exégèse solide, mais comprennent des applications directes qui font parfois défaut à d’autres livres. Il a un don particulier pour mettre en évidence des plans faciles à mémoriser. Le texte biblique est donné avant le commentaire, ce qui rend cette série facile à transporter. Ce commentaire sur Hébreux est sans doute un des plus abordables.

Collectif, Hébreux, Sondez les Écritures, vol. 12, BPC

Le commentaire sur Hébreux de la série Sondez les Écritures partage les caractéristiques de cette série : des méditations quotidiennes de trois ou quatre pages sur une partie de chapitre. Il y a des références assez nombreuses à des textes parallèles et un réel souci de dégager le plan et les principales idées, sans oublier quelques applications.

Samuel Bénétreau, L’Épître aux Hébreux, CEB, Édifac (2 vol.)

C’est de loin le commentaire évangélique le plus complet et le plus approfondi actuellement disponible en français. Samuel Bénétreau, professeur à la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine, interagit avec plusieurs autres commentateurs, français ou étrangers, de diverses obédiences chrétiennes, avec une grande érudition. Après avoir passé en revue les diverses opinions sur un passage, il n’hésite cependant pas à donner prudemment son option préférée. L’approche est délibérément plus exégétique que pratique.

John MacArthur, Hébreux, Impact

Ce long commentaire (625 pages) est à l’instar des autres livres de cet auteur renommé, aux convictions vigoureuses : il expose avec clarté et détail le contenu de l’Épître, en mettant en évidence les erreurs auxquelles peut conduire une mauvaise compréhension des passages difficiles.

Andrew Murray, Le voile déchiré, Éditions Emmanuel

Ce théologien sud-africain de la fin du xixe siècle a laissé un commentaire magistral sur Hébreux, dans un style un peu daté, mais puissant. L’auteur vise principalement à susciter chez son lecteur un élan de sanctification et de ferveur envers Celui que le voile déchiré nous révèle.

John Gilford Bellett, Les cieux ouverts, BPC

Cet ouvrage est davantage une méditation qu’un commentaire. J.G. Bellett fait part de son émerveillement devant les gloires de Jésus, grand sacrificateur, que présente cette Épître. Il faut pouvoir entrer dans le style romantique de l’auteur, mais il vaut la peine de le suivre dans sa contemplation.

* * *

Outre ces commentaires, on peut mentionner les portions relatives à Hébreux dans des commentaires en un volume (comme par exemple le Commentaire biblique du disciple de William MacDonald) ou dans l’Encyclopédie des difficultés bibliques, vol. 7, d’Alfred Kuen.

Enfin, ceux qui ont le privilège de lire l’anglais facilement disposeront d’une richesse incomparable de commentaires de tout niveau et de tout type d’orientation théologique. Parmi tous ces commentaires, signalons-en deux, qui ont reçu un excellent accueil :

William Lane, dans la série Word Biblical Commentary (WBC), avec un niveau plutôt élevé d’érudition,

George Guthrie, dans la série New International Version Application Commentary (NIVAC), qui comporte systématiquement des sections d’application pratique très pertinentes.

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L’habitude de lire la Bible en famille tend à se perdre. Peut-être parce que les parents ont des souvenirs pénibles des lectures qu’ils ont « subies » quand ils étaient jeunes (pour ceux qui ont eu le privilège d’être élevés dans une famille chrétienne). Ou bien parce que la vie trépidante rend difficile de trouver un temps ensemble devant Dieu. Or la lecture en famille peut se faire et même être enthousiasmante !

Nous sommes allés interroger sur leur perception du « culte familial » une famille de cinq enfants, établie dans le sud de la France. Marie a 16 ans, Nathanaël 15, Mathilde 12, Cédriane 10 et Clément 5. Nous avons volontairement gardé le style oral de l’interview et modifié aussi peu que possible les réponses spontanées des enfants.

Quand lisez-vous la Bible en famille ?

Marie : – On fait en général la lecture après le repas du soir.

Mathilde : – Et on ne la loupe jamais !

Nathanaël : – Le jeudi, comme mon cours de plongée est tard le soir, Papa rentre plus tôt et on fait la lecture avant le repas.

Comment faites-vous la lecture ?

Cédriane : – Avant, on faisait la lecture en deux groupes, les deux « grands » et les deux « moyennes ». Depuis quelques semaines, nous la faisons tous les quatre. Il n’y a que Clément qui la fait à part, parce qu’il est trop petit et qu’il ne faut pas que ce soit trop long.

Marie : – Il faut un message adapté à lui.

Quel sujet de lecture prenez-vous ?

Nathanaël : – On lit un livre de la Bible puis un livre d’histoires chrétiennes, comme une biographie. Comme ça, ça change. Par exemple, on a lu l’histoire du Sadhou Sundar Singh.

Mathilde : – Quand c’est un livre d’histoires, c’est les parents qui choisissent ; quand c’est un livre biblique, c’est les enfants.

Cédriane : – On vient de finir l’Évangile de Luc.

Marie : – On lit aussi dans l’Ancien Testament. Quand on faisait la lecture qu’entre « grands », on a lu le prophète Ésaïe.

Nathanaël : – Quand on prend un livre de la Bible, on lit en général un chapitre chaque fois.

Marie : – En fait, cela dépend du passage : il y en a qui sont denses et on ne lit que quelques versets.

Comment cela se passe-t-il plus précisément ?

Marie : – Tout d’abord, Papa commence par prier pour demander à Dieu qu’on puisse tirer quelque chose du passage par son Esprit et que ce soit utile pour nous. L’un de nous lit le passage de la Bible. Ensuite on a un moment de méditation : Papa pose des questions, on essaie de répondre. Ou bien c’est nous qui posons des questions. Ce n’est pas comme à l’église : on participe activement. On termine par un moment de prières.

Mathilde : – Il n’y a pas d’obligation, mais c’est mieux quand chacun prie. On ne chante pas, parce que, en général, Clément dort déjà. Parfois, on fait des soirées chant : le dimanche soir, par exemple, quand on a déjà eu des réunions à l’église, on remplace la lecture par un moment de chant. Chacun peut participer et on finit par un moment de prières.

Dans quelle Bible lisez-vous ?

Cédriane : – On a une Bible chacun, pour pouvoir suivre.

Marie : – On lit dans la « Bible de l’Aventure », en français courant. C’est plus facile à comprendre, surtout dans l’Ancien Testament.

Est-ce que ce temps de lecture est pour vous un bon moment ou bien une obligation un peu barbante ?

Cédriane : – Ça dépend des fois : certains jours, on est heureux de passer un moment avec Dieu. D’autres jours, on était occupés à faire quelque chose et il faut s’interrompre, alors qu’on aurait envie de continuer.

Mathilde : – Quand on lit un livre d’histoires, on a souvent envie de connaître la suite. Quand on lit un livre biblique, comme on connaît déjà l’histoire, c’est moins palpitant, mais on aime quand même bien l’écouter.

Marie : – On en retire toujours quelque chose ; ce n’est jamais inutile. C’est déjà un super moment de qualité à passer avec la famille et puis cela permet de garder le contact avec Dieu quotidiennement. Ce moment familiarise avec la méditation de la Bible et on en retire toujours quelque chose pour notre vie courante.

Quand vous êtes invités chez des copains chrétiens, y a-t-il une lecture aussi ? Cela se passe-t-il comme chez vous ?

Marie : – Il y a pas mal de familles où il n’y a pas de lecture le soir… C’est dommage parce que c’est très important d’avoir un moment avec Dieu.

Mathilde : – Ça faire un peu drôle de ne pas avoir de lecture quand on y est habituée.

En plus de la lecture en famille du soir, est-ce que vous lisez la Bible le matin ?

Mathilde : – Oui, mais séparément. Chacun lit pour soi, avec des guides. Moi, je lis avec L’Explorateur.

Marie : – Moi, il faut vraiment que je fasse des efforts… C’est dur le matin, parce que je ne suis pas trop réveillée. J’essaie avant le petit-déjeuner, mais j’ai de la peine à me concentrer, surtout actuellement où je lis l’Épître aux Romains : c’est un texte difficile.

Cédriane : – Moi j’ai l’habitude de me réveiller tôt, alors ce n’est pas un problème.

Nathanaël : – Moi je lis dans la journée.

Marie : – La façon dont Papa aborde la lecture le soir m’aide beaucoup dans ma lecture personnelle, quand je me trouve face à un passage pour savoir par où commencer. La lecture en famille me donne un modèle, un exemple.

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Martin Luther n’a pas seulement remis en lumière le salut par grâce. Il fut aussi un fervent partisan du chant. Les allusions à la musique et aux cantiques sont fréquentes sous sa plume :

« La musique est un splendide don de Dieu, tout proche de la théologie. Je ne voudrais pas renoncer, même pour un grand prix, au peu de musique que je sais. »

Il composa une quarantaine de chants pour amener le peuple à Dieu : « J’ai l’intention, à l’exemple des prophètes et des anciens pères de l’Église, de créer des psaumes en allemand pour le peuple, c’est-à-dire des cantiques spirituels, afin que la Parole de Dieu demeure parmi eux grâce au chant. Les paroles doivent être aussi simples et aussi usuelles que possible, en même temps que pures et convenables. » Qui ne connaît C’est un rempart que notre Dieu, sans doute le plus célèbre de ses chants ?

Pour les mélodies, Luther n’hésitait pas à prendre des airs populaires de son temps, bien connus par les gens simples : il substituait aux paroles parfois grivoises ses textes spirituels.

Même s’il n’aimait pas beaucoup l’accompagnement musical (qui lui rappelait sans doute trop son passé catholique), il savait l’utiliser comme moyen et il a lui-même composé quelques airs.

C’est grâce à l’héritage du premier des Réformateurs que le chant a acquis la place qu’il a dans le culte protestant, tant individuel que collectif. Aujourd’hui plus qu’à tout autre période de l’histoire de l’Église, nous disposons de moyens exceptionnels pour nous aider à chanter : lecteurs mp3 ou autres smartphones nous permettent à tout moment d’accéder à un choix presque infini de chants chrétiens.

Alors, pour alimenter notre louange quotidienne — notre « jubilation du cœur » comme le disait Luther — chantons des cantiques, écoutons des cantiques et, pourquoi pas, composons des cantiques !

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Les trois réflexions qui suivent ont été réunies grâce à l’aimable collaboration de « Famille, je t’aime », une association de service née du besoin de répondre efficacement aux problèmes de la famille d’aujourd’hui. Elle se veut partenaire des églises pour œuvrer auprès des familles. Plus d’informations : www.famillejetaime.com

Grands-parents : vous êtes importants

Ginette GAASCH

Être grand-parent, quel privilège ! Par la valeur de votre exemple, vous transmettez un message important, à nous et à nos enfants.

Votre rôle est bienfaisant à cause de la richesse de votre vécu. Vous avez été confrontés aux épreuves de la vie, vous les avez traversées avec courage, mais parfois dans la souffrance : le chômage, la maladie, les difficultés familiales. Vous pouvez apporter à la jeune génération soutien et encouragement. Par la valeur de votre exemple, vous transmettez à vos enfants et petits enfants un message vital : celui de la persévérance et de l’espérance. C’est une vraie richesse! Grands-parents, ne vous croyez pas inutiles, votre famille a besoin de vous.

Aujourd’hui, il arrive que les grands-parents habitent loin de leurs petits enfants. Les distances ne doivent pas empêcher de garder le contact. A vous de le créer et de le maintenir en envoyant des courriers ou en téléphonant (même sur « Skype », et à l’aide d’une « webcam » si vous avez découvert ces nouveautés) pour leur montrer votre intérêt pour ce qui les concerne : sport, loisirs, musique, école.

Votre accueil ou vos visites pendant les vacances, en prévoyant un programme adapté, leur fera sentir combien ils ont de la valeur pour vous.

Alors profitez de ce que vous pouvez jouer pleinement votre rôle de grands-parents. Votre amour sans condition va marquer durablement chacun de vos petits enfants ! Ils en ont tellement besoin ! Ces occasions de transmettre votre amour, un vrai un cadeau de Dieu pour eux !

Être un exemple

Walter STUART

A Noël, nous étions tous réunis autour de la table : enfants et leurs conjoints, et tous les petits enfants. Nous étions 21 personnes. À un moment donné, alors que nous étions entourés de rires et parfois de pleurs, mon épouse Patricia me dit : « Tout cela à cause de nous ! ». J’ai répondu : « Oui, et même si c’est loin d’être parfait, c’est formidable ! Aujourd’hui il y a dans notre société 19 disciples de Jésus-Christ en plus, et je sais que ce n’est pas encore fini.»

Cela m’a rappelé ce que l’apôtre Paul a dit un jour aux chrétiens de Corinthe : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ. » (1 Cor 11.1) Même si je n’ai jamais exprimé ces paroles devant mes enfants ou mes petits enfants, je prie que mon coeur, mon attitude, mes actions et mes paroles les expriment tous les jours de ma vie et leur donnent envie de devenir disciples du Christ !

Quel défi et quelle motivation Dieu nous donne de vivre chaque jour que nous passons sur terre : susciter autour de nous des disciples de Jésus-Christ afin que l’Évangile soit semé jusqu’aux extrémités de la terre… en commençant par notre propre famille !

Arrête de râler

Alain

Le dimanche, il prêchait souvent. Il parlait d’un Dieu fidèle, qui prend soin de ses enfants, qui agit avec sagesse et ne se trompe jamais. Mais au quotidien, son fils le voyait se rebiffer au moindre contretemps et se battre rageusement pour faire plier les circonstances à ce qu’il voulait. Pour son fils, il était difficile, dans ces conditions, de laisser la direction de sa vie à un Dieu qui s’ « amuse » ainsi à mettre des bâtons dans les roues. C’est en voyant ultérieurement vivre d’autres hommes qu’il changea sa vision de Dieu et se décida à lui faire confiance.

S’il est un domaine où nos enfants remarquent aisément notre incohérence, c’est bien celui de la confiance en Dieu. Ils oseront lui faire confiance dans la mesure où nous lui ferons confiance. La confiance en Dieu n’est pas une option. Elle est le fondement de notre vie, et donc de notre vocation.

J’ai toujours été frappé par l’apparente dureté des paroles de Jésus lorsque, au beau milieu d’une tempête, il s’adresse à ses douze compagnons costauds, expérimentés, en train de hurler de peur à ses côtés : « Pourquoi avez-vous si peur ? Votre foi est bien petite ! » (Matt 8.26) Non, ils n’avaient pas raison d’avoir peur ! Jésus était là !

Je crois que la confiance s’apprend et se vit avant tout dans le détail de notre quotidien si imprévisible et bousculé. S’engager à accepter les contretemps montrera à nos enfants que Dieu a vraiment autorité sur nos vies.

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Expiation : mot traduit également par « propitiation » dans certaines versions. Le terme original est de la même racine que « propitiatoire » et signifie « couvrir ». Théologiquement, certains distinguent, dans l’acte sacrificiel, l’expiation (qui efface les péchés du pécheur) et la propitiation (qui rend Dieu favorable au pécheur). Quoi qu’il en soit, les deux notions sont proches.

Holocauste (litt. « brûlé tout entier ») : sacrifice volontaire, dont la caractéristique était d’être brûlé tout entier sur l’autel (à l’exception de la peau de l’animal).

Propitiation : acte par lequel le péché est couvert aux yeux de Dieu, qui accueille favorablement toute personne qui s’approche de lui sur cette base.

Propitiatoire : couvercle de l’arche de l’alliance (Ex 25.17-22). Le mot hébreu signifie litt. « couverture ». Il est traduit en Héb 9.5 par un mot grec qui signifie litt. « qui apaise ». Le sang déposé sur ce couvercle rendait Dieu favorable (« propice ») envers son peuple et lui permettait de « couvrir » les péchés des Israélites. La traduction anglaise est intéressante : mercy-seat, litt. « siège de miséricorde ».

Pur : état normal de tout objet ou être créé par Dieu. L’inverse est l’état « impur », qui peut affecter une personne, un animal ou un objet de façon temporaire (Lév 12) ou permanente (Lév 11).

Retranché : « être retranché de son peuple » était un jugement encouru lors de certaines infractions à la loi. Cette expression semble avoir recouvert une variété de peines, allant de l’exclusion temporaire du culte communautaire à la mort.

Sacrifice d’expiation : mieux traduit par « sacrifice pour le péché ».

Saint : objet, personne ou acte dédié au service de Dieu. En soi-même, ce terme n’a pas de connotation morale. Il en acquiert souvent une, cependant, car ce qui est mis à part pour Dieu doit correspondre à la nature morale de Dieu (Lév 19.2). L’inverse de « saint » est « souillé ».

Substitution : acte par lequel quelqu’un porte la peine d’un autre ou est sacrifié à sa place. C’était ce qui se passait lorsqu’un Israélite coupable d’un péché apportait une victime pour l’égorger à sa place. L’identification entre le coupable et la victime se marquait par l’imposition des mains sur la tête de la bête. Théologiquement, on peut distinguer la substitution (par laquelle Christ, en mourant à leur place, a porté les péchés de ceux qui allaient croire en lui) de la propitiation (qui permet la disposition favorable de Dieu envers tous ceux qui veulent s’approcher de lui par la foi en Christ). Dit autrement, Jésus s’est offert à Dieu pour tous (propitiation, 1 Jean 2.2), mais ne peut effectivement servir de victime substitutive que pour ceux qui croient en lui (substitution, Héb 9.28).

Tabernacle : temple portatif provisoire. Il comportait trois parties : – le parvis, avec l’autel des holocaustes (ou autel d’airain) et la cuve d’airain, – la tente proprement dite, divisée en : – « lieu saint » (où les sacrificateurs pouvaient entrer), où se trouvaient le chandelier, la table des pains et l’autel d’or (ou autel des parfums), – « lieu très saint » (où seul le grand sacrificateur entrait une fois par an) , où se trouvait l’arche de l’alliance. Le tabernacle subsista jusqu’à l’édification du temple de Salomon (2 Sam 7.6 ; 1 Chr 21.29).

Tente d’assignation ou tente de la rencontre : initialement, elle désignait la tente que Moïse dressa à l’extérieur du camp, après l’épisode du veau d’or, pour symboliser sa séparation d’un peuple coupable (Ex 33.7). Dans cette tente, Dieu descendait pour parler à Moïse (Ex 33. 9-11). Après l’érection du tabernacle, la tente d’assignation s’identifia au tabernacle (Ex 40.2) et il n’est plus question de la tente initiale d’Ex 33. Sur le tabernacle-tente d’assignation, la gloire de Dieu descendit également (Ex 40.34).

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