PROMESSES
Quand un croyant meurt 1 , son entourage devrait-il pleurer ou se réjouir ? La réponse biblique intègre les deux sentiments, qui peuvent même s’exprimer de façon simultanée.
J’ai pu observer cela dans la Parole, alors que j’étais en train de mémoriser la lettre de Paul aux Philippiens. Je n’avais jamais remarqué auparavant le contraste des émotions entre Philippiens 2.17-18 et 2.27.
Une invitation à la joie
Paul entrevoit sa propre mort : il la décrit comme une « libation pour le sacrifice et pour le service de votre foi » (Phil 2.17-18). Il est prêt à mourir au service de l’affermissement des croyants de Philippes.
Puis il ajoute, toujours en parlant à sa propre mort : « Je m’en réjouis et je me réjouis avec vous tous. Vous aussi réjouissez-vous de même et réjouissez-vous avec moi. » (v.18). Non seulement il se réjouit à l’idée de son départ, mais il leur demande de se réjouir avec lui !
Il leur a déjà dit pourquoi la perspective de sa propre mort le réjouit : « j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur » (Phil 1.23). Il pense qu’ils devraient aussi se réjouir, pour la même raison. Ils aiment Paul. Ainsi, ils sont convaincus que lorsque Paul sera « avec Christ », ce sera « de beaucoup le meilleur » pour lui.
Vivre une douleur intense
Mais ce n’est pas tout. Dix versets plus loin, Paul loue Épaphrodite, car « c’est pour l’œuvre de Christ qu’il a été près de la mort » (2. 29,30).
Mais il n’est pas mort. Et Paul en est heureux. Voici ce qu’il dit : « Il a été malade, en effet, et tout près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n’aie pas tristesse sur tristesse. » (v.27).
Dieu a eu pitié de Paul, de peur qu’il n’ait tristesse sur tristesse. En d’autres termes, il n’a pas laissé mourir Épaphrodite, notamment afin que Paul n’ait pas à endurer cette douleur en plus de tous ses autres fardeaux.
Ainsi, lorsque Paul dit : « Réjouissez-vous avec moi » (Phil 2.18) en évoquant sa propre mort, cela ne décrivait pas la totalité de son ressenti émotionnel.
Paul aurait connu « douleur sur douleur » si Épaphrodite était mort.
Une harmonie complexe
Que devrions-nous conclure de cela ?
Nous devrions en conclure que nos tristesses lors de la mort d’un croyant sont des chagrins joyeux, et que notre joie lors de la mort d’un croyant est une joie empreinte de tristesse. Il n’y a pas de désespoir dans la tristesse. Et il n’y a pas de désinvolture dans la joie.
Dans ce contexte, la joie apporte une bénédiction, et la tristesse est adoucie par une espérance invincible.
C’est pourquoi l’un des mots d’ordre les plus courants de la vie chrétienne est « triste mais toujours joyeux » (2 Cor 6.10). La tristesse et la joie peuvent être simultanées. Ce n’est pas de la schizophrénie émotionnelle, mais l’harmonie complexe de l’âme du chrétien.
Ainsi, lorsqu’un chrétien meurt, ne rejetez pas la tristesse. Et ne méprisez pas non plus la joie dans les yeux de celui qui aimait le défunt.
Source : Décès : devrions-nous pleurer ou nous réjouir ? – Évangile 21
(thegospelcoalition.org)
L’autorisation de publication de cet article a été aimablement donnée par John Piper.
© 2015 Desiring God Foundation (www.desiringGod.org).
https://www.reveniralevangile.com/job-etait-il-un-homme-ou-un-mythe-john-piper/
Le livre de Job est une œuvre profonde sur la souffrance humaine, digne d’une vie d’étude et de réflexion. Mais Job lui-même était-il un personnage réel et historique, ou Job est-il une légende mythique ? Et est-ce vraiment important de savoir ce qu’il était au final, fait ou folklore ?
Y a-t-il de bonnes raisons de prendre le livre de Job comme un récit précis d’événements qui se sont réellement produits, ou est-ce qu’on se contente de dire : « Eh bien, peu importe, on ne sait pas » ? J’ai lu des commentateurs qui m’ont dit : « C’est juste un match nul. On ne sait pas si c’est une parabole ou si c’est une histoire vraie. Cela n’a pas d’importance. » Permettez-moi de donner trois raisons de considérer ce récit comme une véritable histoire plutôt qu’une parabole de bonnes mœurs et d’une bonne théologie.
1. Un livre historique
D’abord, prenez la façon dont le livre débute : « Il y avait dans le pays d’Uts un homme qui s’appelait Job. » (1.1)
Maintenant, comparez cela avec le début de Juges 17.1, qui commence une histoire : « Il y avait un homme de la région montagneuse d’Éphraïm, nommé Mica. » Ou comparez-le au début de 1 Samuel : « Il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, de la montagne d’Éphraïm, nommé Elkana. » (1 Sam 1.1)
Or, l’une des façons d’évaluer si une œuvre littéraire relève de l’histoire ou de la fiction est de comparer la façon dont les livres sont écrits. Le fait que le livre de Job commence de la même manière que ces chapitres, qui ne sont pas présentés comme une parabole ou une fiction, est au moins un indice de la façon dont les lecteurs l’auraient pris lorsqu’ils ont commencé à lire ce livre. Ils l’auraient lu de la même façon qu’ils ont lu Juges ou 1 Samuel — comme un récit de ce qui s’est réellement passé.
2. Le témoignage d’Ézéchiel
Dans Ézéchiel 14.12-20, le prophète montre à quel point Jérusalem est impuissante devant le jugement de Dieu à cause de l’immoralité qu’il y a dans le pays : « La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots : Fils de l’homme, si un pays péchait contre moi en se livrant à l’infidélité, et si j’étendais ma main sur lui, si je brisais pour lui le bâton du pain, si je lui envoyais la famine, si j’en exterminais les hommes et les bêtes, et qu’il y ait au milieu de lui ces trois hommes, Noé, Daniel et Job, ils sauveraient leur âme par leur justice, dit le Seigneur, l’Éternel. […] Ou si j’envoyais la peste dans ce pays, si je répandais contre lui ma fureur par la mortalité, pour en exterminer les hommes et les bêtes, et qu’il y ait au milieu de lui Noé, Daniel et Job, je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, mais ils sauveraient leur âme par leur justice. »
Des chercheurs plus ou moins conservateurs disent que ces noms — Noé, Daniel et Job — sont mentionnés ici non pas parce qu’ils sont historiques, mais parce qu’ils sont tous éminemment justes dans les livres qui racontent leur histoire. Néanmoins, le cas de Jérusalem est si mauvais que cet écrivain, Ézéchiel, choisit trois personnes, dont deux sont manifestement historiques, et l’autre, nous le supposons, aussi.
Remarquons deux choses :
– Noé et Daniel sont indubitablement historiques. La Bible ne les traite pas comme de la fiction, et Job est énuméré avec eux sans signe de distinction. Ce serait vraiment étrange si Job n’était pas aussi historique qu’eux.
– Ézéchiel émet l’hypothèse que Noé, Daniel et Job soient « dans ce pays ». Ce serait vraiment tiré par les cheveux que de penser que Noé et Daniel, des personnages historiques, sont peut-être « dans le pays » en tant que personnes réelles, mais que Job doit être considéré comme « dans le pays » d’une manière totalement différente.
En d’autres termes, il me semble qu’il nous faudrait avoir de très bonnes raisons de penser que Job est fictif si nous prenons Ézéchiel 14.14 et 19 d’une manière aussi peu naturelle. Deux personnages historiques et un personnage fictif agissant de la même façon ? J’en doute fort.
3. Le témoignage de Jacques
Jacques dit : « Mes frères et sœurs, prenez pour modèles de patience dans la souffrance les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Nous disons heureux ceux qui persévèrent. Vous avez entendu parler de la persévérance de Job et vous avez vu la fin que le Seigneur lui a accordée, car le Seigneur est plein de tendresse et de compassion. » (Jac 5.10-11)
Encore une fois, certains disent : « Cela ne prouve rien sur la réalité historique de Job. Il est juste utilisé comme un personnage fictif comme on pourrait utiliser Hamlet de Shakespeare comme un exemple d’indécision tragique. » Job, disent-ils, est utilisé comme un exemple de persévérance.
Vraiment ? Jacques dit : « Prenez pour modèles de patience dans la souffrance les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Nous disons heureux ceux qui persévèrent. Vous avez entendu parler de la persévérance de Job. » Il ne parle pas de Job dans le vide. Il traite Job comme l’un des prophètes. Il le place dans cette catégorie avec d’autres qui, dans l’histoire, ont persévéré.
Pourquoi est-ce important ?
Je dirais que nous avons au moins ces trois éléments de preuve que Job est historique : (1) la similitude interne avec d’autres œuvres historiques, (2) la mention de Job dans Ézéchiel, et (3) la mention de Job dans Jacques.
Est-ce important ? Bien sûr, la fiction peut enseigner la vraie vérité. Les paraboles de Jésus le font. Ce n’est pas mal d’écrire de la fiction pour communiquer la vérité. Ce n’est donc pas comme si la théologie de Job devait être sacrifiée si le livre était une fiction inspirée.
Mais je dirais que c’est important pour d’autres raisons. Étant donné la façon dont Ézéchiel et Jacques traitent le livre et la personne de Job, la volonté de traiter le livre et l’homme comme une fiction dénote un état d’esprit, une sorte d’inclination de l’âme, qui penche plus facilement vers des tendances critiques que je ne le pense sain.
Une question de Michael : « Pasteur John, comment puis-je parler de l’enfer à mon fils de six ans ? Quand un être cher, qui a aussi été chrétien, meurt, je lui dis qu’il est allé au paradis. Mais si quelqu’un meurt, quelqu’un qui n’est pas un chrétien, je ne veux pas lui mentir en prétendant qu’il est aussi au paradis, mais j’ignore comment lui expliquer les choses qui ont trait à l’enfer. Il exprime une forte angoisse au sujet de la mort et j’ai peur qu’en lui parlant de l’enfer, cela le rende encore plus anxieux. Souvent lorsqu’il fait une bêtise ou quand je dois le corriger, il se contrarie. S’il désobéit, je ne veux pas qu’il s’inquiète en croyant qu’il sera envoyé en enfer. Comment puis-je lui apprendre cela ? »
Permettez-moi d’abord d’intervertir les rôles et de vous dire : nous devrions être cent fois plus préoccupés par un enfant de six ans qui n’a pas peur de la mort et de l’enfer que par un enfant qui les craint. Une des raisons pour laquelle nous n’éprouvons aucune inquiétude, trouve son origine dans le fait de croire que tout va bien. C’est un petit garçon tellement joyeux ou une petite fille si heureuse. Quand un enfant a des angoisses, des cauchemars ou des peurs, notre esprit et notre instinct parental s’activent parce que nous voulons leur venir en aide. Nous ne réalisons pas qu’un enfant qui ne manifeste aucune peur, a besoin de plus d’aide de la part de ses parents qu’un enfant qui en manifeste beaucoup.
Je veux vous encourager, Michael, car la question que vous vous posez est très bonne. Si votre fils ne s’en préoccupait pas, il y aurait davantage à se soucier de la situation. Comment pouvons-nous aider un enfant de six ans à faire face à ces réalités terrifiantes que sont l’enfer et la mort ? L’essentiel est de réaliser que Dieu a voulu que notre réelle peur de l’enfer soit un moyen d’ancrer cinq grandes certitudes, cinq grandes vérités dans notre cœur. Dieu n’a pas l’intention d’envoyer ses enfants en enfer, mais de les éprouver en les avertissant de ce que représente l’enfer, afin d’enraciner ces vérités. Que ce soit pour un enfant de 6 ans ou pour un adulte de 60 ans, la réalité est la même. Considérez cette occasion, Michael, dans la vie de votre enfant comme une occasion de lui apprendre beaucoup de choses merveilleuses. L’enfer est simplement l’arrière-plan par lequel ces choses vont devenir réellement glorieuses.
1. Le Dieu grand, merveilleux et vrai
La peur de l’enfer est une occasion extraordinaire pour qualifier Dieu de grand, de merveilleux et de tout à fait réel. Il est difficile pour les êtres humains, qui sont pécheurs, de ressentir la réalité de Dieu. Mais si Dieu est celui qui a créé l’enfer et dont la majesté rend l’enfer juste et compréhensible, alors c’est une occasion en or. Dieu est si grand que le mépris à son égard est autrement mauvais ; cette punition terrible est donc le seul mérite que peut recevoir ce mépris. C’est la raison pour laquelle l’enfer est si terrifiant.
En d’autres termes, l’horreur de l’enfer est un panneau indicateur relatif à la valeur infinie, la préciosité, la beauté, la bonté et la justice de Dieu. Si Dieu était petit, l’enfer serait tiède. Mais parce qu’il est grand, mépriser Dieu est une chose affreuse. C’est donc une occasion immense d’apprendre à un enfant à quel point Dieu est réel et grand.
2. La nature mauvaise du péché
La peur de l’enfer est une occasion extraordinaire pour comprendre la nature et l’extrême gravité du péché. L’enfer est l’aboutissement d’une vie imprégnée du péché, un enfant a donc besoin de comprendre ce qu’est le péché. Le péché revient à sous-estimer la gloire de Dieu, c’est-à-dire ne pas voir Dieu comme merveilleux, ne pas l’honorer, ne pas le remercier pour sa gloire, ne pas le suivre, ne pas le louer et le glorifier. Nous devons nous assurer que nos enfants voient le lien direct qui existe entre l’enfer et le péché.
Une vie sans peur de l’enfer est une grande tragédie car les enfants ne pourront pas discerner le péché comme une chose sérieuse. Parce qu’ils n’ont pas été instruits sur le châtiment induit par le péché, à savoir l’enfer, ils n’arriveront pas à comprendre un jour que le péché est honteux et scandaleux ; de ce fait, ils ne le comprendront pas comme une offense profonde et affreuse envers Dieu. La peur de l’enfer est une occasion immense pour éclairer nos enfants à propos de l’effroyable obscurité du péché.
3. La justice de Dieu
La peur de l’enfer est une occasion extraordinaire pour amener l’enfant à prendre conscience de la réalité et de l’équité du jugement final de Dieu. Hébreux 9.27 dit : « Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement ». Un enseignement majeur et central de la Bible est que tous les êtres humains se tiendront un jour devant Dieu pour lui rendre compte de leur vie.
Cela donnera du sérieux à sa vie. Les parents s’inquiètent bien trop souvent, craignant que leurs enfants ne soient malheureux à la pensée de la crainte du jugement. Ils devraient plutôt se réjouir de ce que leurs enfants seront plus heureux de ne plus craindre ce jugement. L’enfer est donc une occasion immense pour éclairer les enfants sur la réalité du jugement final de Dieu.
4. La croix et l’œuvre de Christ
C’est la clé absolue de toute chose. La peur de l’enfer est une occasion extraordinaire de magnifier la croix du Christ, la grandeur du Christ, de son sacrifice, de son amour, de sa miséricorde, de sa patience, de sa compassion, de sa proximité, de sa tendresse envers les enfants, de son amitié, de son pouvoir et de son autorité sur la mort et l’enfer. Quelle circonstance favorable pour les enfants de rencontrer et d’apprendre à connaître le Christ vivant, et de découvrir l’excellence de son œuvre à la croix. Le remède à la peur de nos enfants n’est pas d’occulter l’enfer, mais de révéler le Christ et la croix. Nous devrions être prêts à peindre l’œuvre de la croix avec des couleurs d’autant plus somptueuses qu’elles surpassent les angoisses de l’enfer.
Saisir la grandeur de l’œuvre de Christ est l’un des objectifs majeurs de l’avertissement que représente l’enfer pour nous, chrétiens ; elle nous libère de cette peur. Tous les soirs – j’ai personnellement agi ainsi – tous les soirs, quand vous rentrez dans la chambre de votre enfant à cause d’un cauchemar sur la mort, le jugement ou l’enfer, la solution ne consiste pas à lui dire que l’enfer est irréel ou à minimiser la peur qu’il inspire. Le remède est de lui chanter le triomphe de Jésus à la croix sur ce grand ennemi. Il entendra la confiance de papa. Vous lui caresserez le dos en lui fredonnant un chant proclamant la victoire de Jésus à la croix, pour qu’il s’endorme dans la paix de l’Évangile.
Illustrons-le d’une autre manière : si une grande armée venait contre votre localité, que votre enfant le savait et qu’il en était terrifié, comment le consoleriez-vous ? Lui mentiriez-vous en disant : « Eh bien, ces canons ne sont que des pétards » ? Balivernes ! vous ne feriez pas ça. Vous le conduiriez vers un lieu réellement sûr, où il serait en sécurité. C’est précisément ce que Christ a accompli parfaitement pour tous ceux qui lui font confiance.
La peur de l’enfer est une occasion immense pour comprendre l’immensité de l’œuvre du Christ mort pour nous, afin que nous ne subissions pas la colère. Dites à vos enfants les paroles de 1 Thes 5.9-10 en les regardant dans les yeux : « Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère » – ou à l’enfer – « mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui. »
5. Une vie de foi intrépide
La peur de l’enfer est une occasion extraordinaire d’amener votre enfant vers l’expérience d’une vie de foi sans peur. Si vous apprenez à votre enfant à avoir confiance face à l’enfer, sur la base de la mort et de la résurrection de Jésus, vous lui aurez donné les bases d’une grande bravoure dans sa vie. Faites de lui un combattant, et d’elle une combattante, car ils n’auront jamais rien de plus grand à affronter que le péché, la mort et l’enfer.
S’ils savent vaincre ces choses par le Christ, alors ils pourront aussi faire face à n’importe quelle situation. Ils seront intrépides dans la vie ; et que feront-ils par la suite ? Quelles grandes œuvres accompliront-ils quand ils auront à affronter avec bravoure, toutes sortes d’ennemis, parce qu’ils ont appris de vous, alors qu’ils n’avaient que six ans, que rien ne peut les précipiter en enfer, même si par-dessus tout, l’enfer est un ennemi effrayant ?
Ne ratez pas cette occasion immense d’utiliser la peur de l’enfer comme un moyen d’établir et d’enraciner les vérités suivantes :
– la grandeur et la gloire de Dieu ;
– la nature mauvaise du péché ;
– la réalité et la justice du jugement futur ;
– la grandeur de la croix du Christ nous sauvant de l’enfer ;
– la gloire d’une vie de foi confiante, courageuse et de bravoure.
« Que votre privilège ne soit pas un sujet de calomnie. Car le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes. Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. »
Romains 14.16-19
Le but principal de Romains 14 est d’appeler les forts à aimer les faibles… et aussi l’inverse ! Le v. 3 illustre ces devoirs réciproques : « Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l’a accueilli. » Ainsi, à la fois ceux à qui leur conscience permet de manger et ceux à qui elle ne le permet pas doivent apprendre à s’aimer l’un l’autre, et à ne pas se juger ou se mépriser l’un l’autre.
Des exhortations aux forts
Toutefois ce chapitre est surtout adressé aux forts qui sont en danger d’afficher leur liberté, faisant ainsi trébucher les faibles. Les exhortations aux forts ponctuent tout le chapitre :
– « Pensez plutôt à ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d’achoppement ou une occasion de chute. » (v. 13)
– « Ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. » (v. 15)
– « Pour un aliment, ne détruis pas l’œuvre de Dieu. » (v. 20)
– « Il est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, et de s’abstenir de ce qui peut être pour ton frère une occasion de chute, de scandale ou de faiblesse. » (v. 21)
– « Cette foi que tu as, garde-la pour toi devant Dieu. » (v. 22)
Les raisons pour lesquelles il faut obéir à ces exhortations
Outre ces exhortations à aimer et à ne pas détruire, adressées principalement aux forts, Paul donne tout au long de ce chapitre des raisons pour les mettre en pratique :
– Christ est mort pour être le Seigneur à la fois des morts et des vivants, d’autant plus des forts et des faibles (v. 9) !
– Nous ne devons pas juger notre frère, car Dieu l’a accueilli (v. 3b).
– Nous ne devons pas juger, car nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu (v. 10).
– Nous ne devons ni juger notre frère, ni mépriser notre frère, parce que l’on peut glorifier Dieu en mangeant tout comme en s’abstenant (v. 6b) : « Celui qui mange, c’est pour le Seigneur qu’il mange, car il rend grâces à Dieu; celui qui ne mange pas, c’est pour le Seigneur qu’il ne mange pas, et il rend grâces à Dieu. »
Dans les v. 16 à 19 que nous étudions, Paul donne une raison supplémentaire pour laquelle le fort ne devrait pas afficher sa liberté, mettant ainsi des pierres d’achoppement sur le chemin des faibles :
– sous un angle négatif : « Que votre privilège ne soit pas un sujet de calomnie. » (v. 16) – sous un angle positif : « Recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. » (v. 19)
Entre ces deux exhortations, Paul donne au verset 17 une raison qu’il n’a pas encore citée dans ce chapitre, mais qui s’enracine profondément dans son développement des chapitres 1 à 8 de l’Épître aux Romains : la manifestation de l’Esprit dans la vie chrétienne. Paul affirme que le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice, paix et joie dans l’Esprit Saint. Puis au verset 18, il confirme que servir Christ ainsi est effectivement une manifestation du royaume de Dieu parce que cela plaît à Dieu et remporte l’adhésion des hommes.
Quand le bien peut devenir mal (v. 16)
Paul vient de dire : « Si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l’amour : ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. » (v. 15) Puis il ajoute : « Que votre privilège ne soit pas un sujet de calomnie. » (v. 16) En d’autres termes, si vous prenez votre bonne foi, votre bonne liberté et votre bonne et saine nourriture, et que vous les utilisiez d’une manière telle qu’un frère en soit peiné, et peut-être même détruit, alors votre « bonne » foi, votre « bonne » liberté et votre « bonne » et saine nourriture ne seront pas louées. On en dira du mal. En fait, elles seront devenues mauvaises : vous ne marchez plus selon l’amour (v. 15). Et le manque d’amour doit être traité comme un mal.
Paul nous donne au verset 17 une raison supplémentaire pour laquelle cette conduite ne rime à rien. Comment pourriez-vous penser que votre liberté de manger et de boire est tellement importante, au point de blesser votre frère ? Ne savez-vous pas que le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit ?
N’accordez pas autant d’importance à la nourriture et à la boisson. Ce n’est pas primordial. Pourquoi ? Parce que le règne de Dieu en salut, en rédemption, en sanctification — son « royaume » — est apparu dans ce monde en Jésus-Christ, le Messie-Roi et la preuve de ce règne dans vos vies n’est pas manger et boire. Vous pouvez penser qu’avoir la liberté de manger de tout est un effet du royaume de Dieu. Mais cela n’est pas tout à fait vrai. Ce que produit le royaume est plus profond, plus grand et gouverne la manière dont vous utilisez votre liberté pour manger de tout.
Justice, paix et joie par le Saint-Esprit (v. 17)
Que veut dire l’apôtre lorsqu’il écrit que le royaume de Dieu est « la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit » ? La pensée de Paul n’est pas évidente, car il utilise au moins deux de ces termes dans plus d’un sens.
La « justice » peut signifier celle que Dieu nous impute lorsqu’il nous déclare justifiés par la foi, alors même que nous sommes des pécheurs coupables (Rom 4.5). Elle peut également désigner la justice qui, sur ce fondement, commence à œuvrer en nous (Romains 6.13,16,18-20).
La « paix » peut s’appliquer à celle que nous avons avec Dieu (Rom 5.1) ou celle que nous avons les uns avec les autres (2 Cor 13.11).
Je suis enclin à penser que Paul avait à l’esprit la seconde forme de justice et de paix, c’est-à-dire celles que Dieu opère en nous et dans nos relations les uns envers les autres. Mais peut-être désire-t-il que nous pensions aux deux et que nous nous souvenions qu’en pratique, notre justice et notre paix les uns envers les autres sont fondées sur la justice parfaite que Dieu nous impute sur la base de la foi seule, et sur la paix dont nous jouissons avec lui.
Cette succession justice — paix — joie rappelle remarquablement le fil conducteur de Romains 5.1-2 : « Ainsi, nous avons été rendus justes devant Dieu à cause de notre foi et nous sommes maintenant en paix avec lui par notre Seigneur Jésus-Christ. Par Jésus nous avons pu, par la foi, avoir accès à la grâce de Dieu en laquelle nous demeurons fermement. Et ce qui nous réjouit, c’est l’espoir d’avoir part à la gloire de Dieu. » (BFC) Paul veut probablement que nous ayons ce texte à l’esprit, comme base de son exhortation en 14.17.
Ce qui me fait penser que Paul fait probablement allusion à notre justice et à notre paix expérimentées et mises en pratique avec nos prochains, est l’expression : « par le Saint-Esprit ». L’Esprit saint opère maintenant en nous, afin de nous rendre plus justes, plus paisibles et plus joyeux. Il s’agit du fruit actuel de l’Esprit, pas d’un acte déclaratif remontant au début de notre vie chrétienne.
Voilà, écrit Paul, ce qu’est le royaume de Dieu. En d’autres termes, le travail du Saint-Esprit et l’avancement du royaume de Dieu sont la même chose. Jésus fait le même rapprochement entre l’Esprit et le royaume : « Si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous. » (Mat 12.28) Le travail de l’Esprit témoigne de la présence du royaume de Dieu, ou, en d’autres termes, le règne de Dieu s’exerce au moyen de son Esprit.
Alors, lorsque l’Esprit dirige et vainc notre égoïsme et notre orgueil pour le remplacer par un comportement juste, paisible et joyeux — semblable à celui de Christ — il crée son royaume et produit la justice, la paix et la joie. Et lorsque nous les manifestons, nous n’affligeons ni ne détruisons un frère plus faible pour de simples questions matérielles.
Servir ainsi Jésus-Christ plaît à Dieu (v. 18)
Au verset 18, Paul explique que ce qu’il vient d’exposer est ce qui plaît à Dieu et remporte la pleine adhésion des autres.
Il existe une manière de servir Dieu qui ne l’honore pas. Par exemple, ne pensons pas que Dieu ait besoin de nous ou qu’il dépende de nous : « Il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses », déclare Paul (Act 17.25). C’est nous qui dépendons totalement de lui, pour la vie, le salut et tout le reste ! Nous plaisons à Dieu lorsque nous montrons dans notre service pour lui qu’il est, lui, le donateur.
Celui qui dépend de l’Esprit saint pour le guider, sert avec la conviction profonde et heureuse que Dieu nous sert lorsque nous le servons (cf. Marc 10.45). Il est toujours celui qui donne, toujours !
Pierre exhorte chacun de nous à servir comme par la force que Dieu fournit, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ (1 Pi 4.11). Nous servons parce qu’il nous donne la force pour le faire et pour qu’il en reçoive toute la gloire. Voulons-nous que notre ministère soit l’expression de son royaume, ou de notre propre puissance ? Dieu opère en nous ce qui lui est agréable, et son travail en nous fait partie de ce qui lui plaît (Héb 13.20-21). Lorsque notre ministère est un fruit de l’Esprit saint, il plaît à Dieu, et entraîne l’approbation des autres.
Alors, ainsi que nous y invite le verset 19, « recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. » Ce verset est une exhortation positive qui résume l’ensemble du passage. N’affichons pas notre liberté. Aimons nos frères et nos sœurs. Et ne le faisons pas avec nos forces, mais par le Saint-Esprit. C’est ainsi que nous vivrons au quotidien le royaume de Dieu, son règne au milieu de nous.
Qu’est-ce que l’occultisme ?
Le terme « occultisme » désigne selon moi tout ce qui implique une mise en relation avec le monde des esprits ou les forces paranormales, en dehors de ce qui est orienté vers Jésus tel qu’il est révélé dans la Bible. Par cette définition, je présuppose la réalité d’un monde des esprits et l’existence de forces mystérieuses, paranormales. Je pense que l’Église commet une grave erreur quand elle dit que les phénomènes paranormaux appartiennent à une époque révolue ou que seules les personnes pieuses peuvent opérer des miracles. Une telle erreur laisse la porte ouverte à la puissance du mal, précisément parce que l’Église refuse de reconnaître la présence d’une telle puissance.
Cette définition est aussi volontairement très large. J’y inclus tout, depuis les cultes les plus clairement sataniques jusqu’à l’usage si communément admis des horoscopes. Par exemple, mentionnons les séances spirites, la nécromancie, toute forme de communication avec les morts, la parapsychologie et toute forme de phénomène psychique paranormal, la magie véritable (en contraste avec les tours de passe-passe, autrement dit la prestidigitation), les diseuses de bonne aventure, les jetés de sorts, le port d’amulettes, l’utilisation des tablettes de Ouija1, l’astrologie, etc.
Mon propos est de montrer : 1° que l’Écriture défend au peuple de Dieu d’être impliqué dans de telles pratiques ; 2° pourquoi il en est ainsi ; 3° quelle peut être l’alternative positive pour nous.
1. L’Écriture condamne l’occultisme
1.1. Deutéronome 18
Tout d’abord, laissez-moi vous présenter dans la Parole de Dieu ce qui bannit clairement l’occultisme de la vie de son peuple. Deutéronome 18.9-12 est un passage qui rassemble plus de termes concernant l’occultisme que tout autre texte biblique. Moïse s’adresse au peuple juste avant qu’il traverse le Jourdain pour entrer dans le pays promis et en chasser les nations païennes :
« Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel ; et c’est à cause de ces abominations que l’Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. »
Moïse mentionne huit « promoteurs » de la cause occulte : le devin, l’astrologue, l’augure, le magicien, l’enchanteur, l’évocateur d’esprits, le diseur de bonne aventure, le nécromancien. Leurs domaines d’activité ne sont pas clairement distincts : ils se recouvrent et sont parfois interchangeables. Ce qu’ils ont en commun, c’est qu’ils impliquent tous des efforts pour acquérir de la connaissance sur ce qui est ordinairement caché, à travers des relations avec le monde des esprits ou avec de mystérieuses forces paranormales.
Leurs huit activités ont aussi autre chose en commun. La connaissance qui est recherchée n’est pas de la pure curiosité, mais vient d’un désir d’exercer un certain pouvoir sur des gens ou sur des événements. C’est très clair à travers le terme « enchanteur » au v. 11 ; ce mot signifie « celui qui lie un charme » et correspond à l’utilisation de forces psychiques ou spirituelles pour contrôler une autre personne ou le cours des événements. C’est également le but, plus ou moins, de toutes les autres activités.
Par exemple, quand le roi de Moab envoya à Balaam de l’argent pour qu’il use de divination, comme cela est rapporté en Nom 22.7, son objectif n’était pas simplement de savoir si Israël allait conquérir son territoire, mais plutôt que Balaam prononce une malédiction sur Israël par ses enchantements. Mais Balaam doit dire, finalement : « L’enchantement ne peut rien contre Jacob, ni la divination contre Israël. » (Nom 23.23) La divination a pour but de prendre pouvoir sur le destin et d’orienter gens et événements vers votre désir. Mais Dieu déjoue cela quand c’est dirigé contre son peuple.
Que dit Moïse à propos de ces huit pratiques ?
– 1. Il les appelle des « abominations » (v. 9). Cela signifie que Dieu les regarde comme détestables, odieuses, exécrables. C’est un mot très fort. Nous ferions bien de nous demander s’il n’y a pas quelque innocente activité dans laquelle nous pourrions être engagés qui pourrait être une abomination aux yeux de Dieu.
– 2. Selon le v. 12, les personnes qui pratiquent de telles choses sont en abomination au Seigneur. Pas seulement l’activité mais aussi les personnes deviennent abominables aux yeux de Dieu. Mû par un sentiment sans fondement biblique, on dit : « Dieu hait seulement le péché, jamais le pécheur. » Quand une personne s’adonne volontairement, prend son plaisir et suit ces pratiques abominables, elle se rend elle-même abominable aux yeux de Dieu. Bien sûr, cela ne place pas pour autant cette personne hors d’atteinte de l’amour de Dieu. La gloire de l’amour divin est qu’il atteint précisément ceux que Dieu abomine à cause de leur péché, pour les justifier et les sanctifier.
– 3. Selon le v. 10, les activités occultes sont aussi graves que l’infanticide, la crémation de ses enfants. Ce péché particulier est probablement mentionné dans ce contexte parce que nous ressentons tous instinctivement que cet acte est exécrable. La question est alors : considérons-nous l’horoscope, la bonne aventure, la magie, etc. tout aussi exécrables ?
– 4. Selon le v. 12, le Seigneur dépossède et détruit ceux qui pratiquent de telles choses. C’est-à-dire qu’ils tomberont finalement sous son jugement, comme les nations qui furent dépossédées par Israël à cause de ces abominations.
– 5. Selon le v. 9, il s’ensuit que Dieu ordonne : « Tu n’apprendras point à imiter ces abominations. » C’est très fort. Non seulement : « ne le fais pas », mais aussi « n’apprends même pas à le faire ». Ne t’outille pas, ne te prépare d’aucune façon pour y participer, n’en fais pas la moindre expérience. Quand l’action est mauvaise, toute inclination vers cette action est mauvaise.
– 6. Selon le v. 10, aucune personne qui pratique ces activités n’est autorisée à rester parmi le peuple de Dieu. Tant pour le peuple de Dieu dans l’A.T. que pour l’Église dans le N.T., des dispositions sont prévues pour exclure de la communion les personnes qui continuent volontairement dans ces pratiques abominables.
1.2. D’autres textes de l’A.T.
Il est donc clair, d’après Deutéronome 18, qu’il est contraire à la volonté de Dieu que son peuple s’engage dans une quelconque activité occulte. Mais nous pourrons renforcer cette recommandation si nous démontrons que cet enseignement a une base scripturaire qui va au-delà de Deutéronome 18. Le mot « Deutéronome » signifie « deuxième loi ». C’est une réitération et un développement de ce qui a été déjà posé par Dieu au Mont Sinaï. Aussi n’est-il pas surprenant de trouver dans le Lévitique des commandements comme celui-ci : « Vous n’observerez ni les serpents ni les nuages pour en tirer des pronostics. » (19.26) « Ne vous tournez point vers ceux qui évoquent les esprits, ni vers les devins ; ne les recherchez point, de peur de vous souiller avec eux. Je suis l’Éternel, votre Dieu. » (19.31) « Si quelqu’un s’adresse aux morts et aux esprits, pour se prostituer à eux, je tournerai ma face contre cet homme, je le retrancherai du milieu de son peuple. » (20.6)
Plus tard dans l’histoire d’Israël, parmi les péchés qui ont conduit au jugement de Dieu se trouve l’occultisme. Par exemple, 2 Rois 17.16-17 dit que Juda et Israël « abandonnèrent tous les commandements de l’Éternel, leur Dieu. Ils firent passer par le feu leurs fils et leurs filles, ils se livrèrent à la divination et aux enchantements. » Les mauvaises actions de Juda atteignirent probablement leur point culminant sous le roi Manassé. 2 Rois 21.6 rapporte : « Il fit passer son fils par le feu ; il observait les nuages et les serpents pour en tirer des pronostics, et il établit des gens qui invoquaient les esprits et qui prédisaient l’avenir. Il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, afin de l’irriter. »
Ésaïe fut un des prophètes que Dieu envoya vers Juda pour avertir la nation du jugement qui l’atteindrait s’il ne se détournait pas de son péché. « Ainsi parle l’Éternel, ton rédempteur, celui qui t’a formé dès ta naissance : moi, l’Éternel, j’ai fait toutes choses, seul j’ai déployé les cieux, seul j’ai étendu la terre. Je brise les signes des prophètes de mensonge, et je proclame insensés les devins. […] Je confirme la parole de mon serviteur, et j’accomplis ce que prédisent mes envoyés. » (És 44.24-26) Ésaïe use aussi d’une ironie cinglante pour mettre en évidence qu’il est insensé de rechercher de l’aide dans l’occultisme : « Reste donc au milieu de tes enchantements et de la multitude de tes sortilèges, auxquels tu as consacré ton travail dès ta jeunesse ; peut-être pourras-tu en tirer profit, peut-être deviendras-tu redoutable. Tu t’es fatiguée à force de consulter : Qu’ils se lèvent donc et qu’ils te sauvent, ceux qui connaissent le ciel, qui observent les astres, qui annoncent, d’après les nouvelles lunes, ce qui doit t’arriver ! » (És 47.12-13) Malheur donc à ceux qui bricolent avec l’astrologie, qui cherchent la direction dans leur horoscope et s’efforcent de savoir ce que demain va amener. Le jugement de Dieu va tomber sur de telles personnes (cf. És 2.6).
1.3. Des textes du N.T.
Si nous nous tournons vers le N.T., nous ne trouvons rien qui modifie ce rejet divin de l’occultisme. Au contraire, ce rejet est confirmé. Par exemple, en Actes 19.18-20, les résultats des efforts d’évangélisation de Paul sont décrits ainsi : « Plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu’ils avaient fait. Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde : on en estima la valeur à cinquante mille pièces d’argent. C’est ainsi que la parole du Seigneur croissait en puissance et en force. » Quand la parole du Seigneur s’empare de l’esprit et du cœur d’une personne, toute implication dans la magie s’en va. Il y a opposition, et donc incompatibilité, entre Jésus et l’occultisme ; vous ne pouvez avoir les deux.
Au-delà de cette illustration des Actes, Galates 5.20 répertorie la « magie » comme une des œuvres de la chair et Apocalypse 21.8 liste, parmi ceux qui seront condamnés, les « magiciens » au même titre que les meurtriers (tout comme Deut 18.10), les débauchés et les idolâtres.
Ainsi il me semble que l’enseignement de l’Écriture est clair : le peuple de Dieu ne devrait pas être impliqué dans quelque pratique occulte que ce soit.
2. Rabaisser Dieu et exalter l’homme
Pourquoi Dieu est-il si hostile à toute participation dans l’occultisme ? Parce que cela rabaisse Dieu et exalte l’homme. Ou, pour le dire différemment, l’occultisme est simplement la suite de l’antique tromperie satanique de Genèse 3.5 : « Allez au-delà de ce que Dieu a fixé, et vous serez comme Dieu. » Toutes les formes d’occultisme se présentent avec une tentation similaire : agirons-nous comme d’humbles enfants du Père céleste et nous soumettrons-nous à la sagesse de Dieu en limitant notre savoir et notre pouvoir, ou bien, comme Adam et Ève, convoiterons-nous le fruit qui peut nous rendre « sage » et le pouvoir qui appartient à Dieu ? Rabaisserons-nous Dieu et nous exalterons-nous, ou bien nous humilierons-nous et exalterons-nous Dieu en étant satisfaits par sa révélation et l’action de son pouvoir en notre faveur ?
Revenons à notre texte de Deutéronome 18. Dans les versets qui suivent (15 à 19), Dieu promet de susciter un prophète comme Moïse parmi le peuple. Les apôtres ont vu l’accomplissement final et décisif de cette prophétie en Jésus-Christ (Act 3.22-23). Il était le grand prophète ultime annoncé par Moïse. Le point de cette prophétie en Deutéronome 18 est que Dieu a établi un « Révélateur » de sa volonté et aucun autre médium de révélation ne doit être recherché. Au v. 14, Moïse dit : « Ces nations que tu chasseras écoutent les astrologues et les devins. » Puis, au v. 15, il donne l’alternative divine : « L’Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez ! » Puis il ajoute au v. 19 : « Si quelqu’un n’écoute pas mes paroles qu’il dira en mon nom, c’est moi qui lui en demanderai compte. » Dieu a établi pour lui-même un « Révélateur » de ce qu’il désire faire connaître et quand nous nous détournons de lui ou allons au-delà de ce « Révélateur » et consultons d’autres médiums, nous rabaissons Dieu et nous nous exaltons. Nous dévalorisons la révélation de Jésus-Christ et nous nous arrogeons les prérogatives de la divinité. Aucune personne qui aime Jésus-Christ et qui oriente toute sa vie en fonction de sa révélation ne peut se tourner vers l’occultisme pour recevoir connaissance ou pouvoir.
Ésaïe nous montre à quel point il est incongru, pour un peuple qui se targue de compter sur Dieu, de rechercher la sagesse dans l’occultisme. « Si l’on vous dit : Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir, qui poussent des sifflements et des soupirs, répondez : Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ? » (És 8.19) Il est impensable pour le prophète Ésaïe que quelqu’un qui connaît Dieu et possède sa loi et son témoignage (v. 20) dans l’Écriture puisse consulter des médiums.
Mais quelqu’un dira : « Dieu n’en a pas dit assez. Dieu est silencieux là où j’ai besoin de savoir. » Ainsi en fut-il du roi Saül en 1 Samuel 28. L’Éternel ne disait plus rien à Saül et ne lui répondait pas à propos de l’attaque des Philistins. Alors, au lieu de s’humilier pour ses désobéissances précédentes et d’attendre patiemment le Seigneur, Saül est allé vers la sorcière d’Endor et lui a demandé ce qu’il savait être illicite — invoquer l’esprit de Samuel d’entre les morts pour lui dire ce qu’il devait faire. Quand la mort de Saül est relatée plus tard en 1 Chroniques 10.13-14, c’est ce péché qui est mentionné : « Saül mourut, parce qu’il se rendit coupable d’infidélité envers l’Éternel, dont il n’observa point la parole, et parce qu’il interrogea et consulta ceux qui évoquent les morts. Il ne consulta point l’Éternel ; alors l’Éternel le fit mourir, et transféra la royauté à David, fils d’Isaï. »
La consultation des médiums, l’observation du marc de café et des gâteaux de la chance, la lecture des horoscopes et des boules de cristal, ou la recherche d’oracles indépendants de la Parole de Dieu sont des œuvres mauvaises parce qu’elles rabaissent Dieu comme un « révélateur » inadéquat de mystères. Cela revient à dire que Dieu soit est incapable, soit ne veut pas me dire ce qui est bon à connaître pour moi. Donc il manque de pouvoir ou de bonté pour m’aider et c’est pourquoi je dois me prendre en mains. En contraste, les gens qui aiment vraiment Dieu, croient en sa bonté et dépendent de son pouvoir souverain évitent toutes les pratiques occultes.
Plus tôt dans sa vie, Saül avait désobéi au commandement de Dieu dans une autre situation. Dieu lui avait commandé de détruire les Amalékites et leur butin. Mais Saül avait pris les meilleurs animaux pour les offrir en sacrifice à l’Éternel. Samuel s’approcha de Saül avec un reproche de la part de Dieu et lui dit : « L’Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l’obéissance à la voix de l’Éternel ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. Car la désobéissance est aussi coupable que la divination. » (1 Sam 15.22-23) La rébellion est comme le péché de divination. Ce n’est pas une comparaison anodine. La divination implique de se mettre en relation avec des esprits paranormaux ou des forces pour recevoir connaissance et puissance. Et Samuel dit que c’est comme se rebeller contre Dieu. L’homme impliqué dans l’occultisme est un homme en rébellion. Qu’il s’en rende compte clairement ou non, il est impliqué dans un effort séditieux pour rejeter l’absolu du joug de la souveraineté de Dieu et pour se placer lui-même à un plus haut degré dans le gouvernement de l’univers.
Tout le domaine de l’occultisme est le berceau satanique de l’orgueil. Chaque activité occulte semble offrir à l’homme la possibilité de rejeter sa finitude et de s’attribuer la sagesse et le pouvoir qui appartiennent à Dieu. « Mange ce fruit et tu deviendras comme Dieu. » Peu importe que les pratiques occultes paraissent innocentes de prime abord ; elles portent toutes la marque de la rébellion originelle qui se perpétue depuis le jardin d’Éden : l’objectif est d’éviter à tout prix d’être soumis aux limites et aux ressources d’un Dieu souverain et d’acquérir à la place une puissance digne d’être appelée « grande » (cf. Act 8.10). L’homme dans l’occultisme est un homme en rébellion.
3. Prostitution spirituelle ou fidélité à Jésus-Christ
Un autre moyen de révéler le mal lié à toute implication dans l’occultisme est de dire que l’homme qui pratique l’occultisme est un homme qui se prostitue. Lévitique 20.6 dit : « Si quelqu’un s’adresse aux morts et aux esprits, pour se prostituer à eux, je tournerai ma face contre cet homme, je le retrancherai du milieu de son peuple. » Consulter les médiums est comme commettre un adultère contre Dieu. Jésus-Christ est le mari de l’Église. Il est la pleine révélation de Dieu. Tout ce que nous avons besoin de connaître et toute la puissance qu’il est bon pour nous de posséder vient de lui et de sa Parole. Quand nous allons après d’autres oracles secrets et d’autres puissances psychiques, nous disons en fait que notre mari est insatisfaisant et que nous devons chercher des amants ailleurs. Quand un chrétien jette un coup d’œil à son horoscope, il est en train de traiter Jésus de la même manière qu’un mari traite sa femme quand il surfe sur un site pornographique pour se procurer l’excitation qu’il n’éprouve plus avec elle. S’impliquer dans l’occultisme est mauvais parce que c’est un adultère spirituel, c’est une rébellion contre la souveraineté de Dieu et c’est rabaisser sa révélation en exaltant l’orgueil humain.
En conclusion, quelle est l’alternative chrétienne positive à l’occultisme ? La réponse est toujours la même partout dans le N.T. : « La victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi. » (1 Jean 5.4) Face à toutes les séductions de l’occultisme se tient Jésus-Christ, l’incarnation de la révélation de Dieu. La foi tient ferme en faveur de la pleine suffisance de cette révélation et ne cherche aucune autre connaissance secrète. La foi reste ouverte à la puissance de Dieu à travers Jésus-Christ seul et ne cherche aucune autre puissance psychique ou spirituelle. La foi s’attache à Jésus, aime Jésus, adore Jésus, croit Jésus, exalte la toute-suffisance de Jésus et évite, sous tous ses nombreux atours, la séductrice occulte.
1 NDLR : Supports divinatoires sur lesquels figurent les mots « oui » et « non ».
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