PROMESSES
Lorsque Thomas rencontra les autres disciples, il dit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’y mets pas mon doigt et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. » (Jean 20.25, S21) Est-ce que votre foi a aussi besoin de raisons ou de preuves ? J’ai remarqué que pour certaines personnes, la foi vient facilement. D’autres, par contre, doivent y trouver une logique avant d’accepter de croire. La foi doit s’inscrire d’une manière ou d’une autre dans leur vision du monde.
Normalement, je crois fermement en l’existence d’un Dieu bon, créateur et personnel. Mais parfois je passe par des situations qui me font douter, par exemple lorsque Dieu fait ou permet certaines choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord. Lorsque je doute, et même lorsque je ne doute pas, je trouve que certains arguments fortifient ma foi.
Que pouvons-nous prouver au sujet de Dieu ? Que recherchons-nous ?
Que pouvons-nous nous attendre à trouver ? Je vois dans ce monde physique et dans la nature les traces d’un être extérieur puissant et ntelligent.
1. La cause
Dans l’univers connu, tout a une cause. L’univers lui-même a donc aussi besoin d’une cause. Même le Big Bang, s’il a effectivement eu lieu, doit avoir eu une cause. Nous pouvons choisir d’appeler cette cause initiale « Dieu ».
2. La complexité
Notre corps est une machine très complexe ! Il est fascinant de réaliser combien notre monde est complexe. Il y a tellement de détails nécessaires à son fonctionnement. La complexité que je trouve dans la nature me remplit d’admiration et me pousse à croire en l’existence d’un concepteur intelligent. Nous pouvons choisir d’appeler ce concepteur « Dieu ».
3. Le bien et le mal
Qu’est-ce qui est bon ? Qu’est-ce qui est mal, faux ou mauvais ? L’éthique peut-elle être simplement le produit de l’évolution de l’opinion publique ? Le fait que la plupart des gens, si ce n’est tous, sont conscients du bien et du mal suggère que l’éthique et la moralité vont au-delà du comportement socialement acquis. Une certaine sorte de code moral semble gravé sur chaque « disque dur » humain, ce qui suggère l’existence d’un législateur moral. Nous pouvons choisir d’appeler ce législateur « Dieu ».
Il me semble donc raisonnable de croire en l’existence d’une cause initiale puissante, d’un concepteur intelligent et d’un législateur universel. Vous pouvez appeler cette « grande entité » Dieu ou lui donner un autre nom. Que pouvons-nous découvrir d’autre sur cette « grande entité » ? Est-il susceptible d’être une chose, comme l’énergie, ou une personne, comme vous et moi ?
4. La logique
Une personne me semble supérieure à la matière et à l’énergie. Je remarque aussi que c’est le plus grand qui crée le plus petit. Par exemple, une personne crée un ordinateur, un oiseau construit un nid, mais jamais l’inverse. Qui ou quoi pourrait créer des gens comme vous et moi ? Notre créateur doit également avoir une « personnalité » égale ou d’une certaine façon supérieure à la nôtre.
5. La beauté
Pourquoi voyons-nous et profitons-nous de tellement de couleurs différentes ? Pourquoi un coucher de soleil peut-il être si beau ? Pourquoi notre planète possède-t-elle une telle diversité de fleurs ? Pourquoi y a-t-il tant de saveurs et d’arômes attrayants ? Pourquoi la musique existe-t-elle ? Tout ce qui se trouve dans notre univers n’est pas indispensable. Puisque la beauté fait partie de cette création, elle doit également être appréciée d’une manière ou d’une autre par son concepteur. L’appréciation de la beauté est un trait de la « personnalité ». Le fait que la beauté existe me suggère que Dieu est une personne, qui peut aussi l’apprécier et en profiter.
6. Les vertus
Le processus que nous appelons l’évolution est un processus sans valeurs intrinsèques. Un univers simplement mécanique ne laisse pas de place aux vertus, il n’a pas besoin de la morale. Mais quelque chose en nous sait que les vertus telles que l’amour, l’humilité, l’empathie, le don de soi, la générosité et le pardon sont réelles. Leur existence nous montre quelque chose du Créateur. L’éthique et les vertus sont des choses appréciées par des personnes. Le fait que des vertus existent suggère que Dieu est une personne qui les apprécie également.
Une caractéristique importante des « personnes » est qu’elles ont un désir profond de communiquer avec les autres. Si Dieu est une personne, il ne devrait pas sembler étrange qu’il veuille communiquer avec nous. En fait, nous devrions même nous y attendre. Les chrétiens croient que Dieu a communiqué à plusieurs reprises avec les humains et que sa révélation suprême est venue en la personne de Jésus-Christ. Comment Jésus nous aide-t-il à croire en Dieu ?
7. Jésus
Une personne appelée Jésus a-t-elle vraiment existé ?
Était-il un mythe ? La plupart des historiens croient en un Jésus historique tout autant qu’en un Aristote ou un Constantin. L’Église a-t-elle rendu Jésus divin ? Jésus était lui-même au clair concernant sa propre identité. Il est venu sur cette terre avec une mission. Les disciples de Jésus ont été petit à petit convaincus que Jésus était Dieu sous une forme humaine : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. […] Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous. » (Jean 1.1,14). Voilà pourquoi les ennemis de Jésus l’ont accusé de blasphème et ont voulu le tuer. La vie de Jésus et ses paroles m’aident à croire en Dieu.
8. La résurrection de Jésus
Les amis et les ennemis de Jésus étaient d’accord pour dire que son tombeau était vide. Comment a-t-il pu le devenir ? Les évangélistes disent que Jésus est ressuscité d’entre les morts. Les autres explications sont peu convaincantes. En outre, après la résurrection, beaucoup de gens ont vu Jésus vivant (1 Cor. 15.6-7). La résurrection physique de Jésus-Christ est la meilleure explication des faits, et elle me permet de croire que Jésus était la véritable révélation de Dieu.
9. Les changements positifs
À Jérusalem, la ville où Jésus a été crucifié, 3000 personnes ont cru au message chrétien quelques semaines seulement après la résurrection. Cette explosion du christianisme et le témoignage de millions de vies transformées encore aujourd’hui ne peuvent pas être expliqués sans la résurrection physique et réelle de Jésus-Christ. De plus, je constate parfois des réponses extrêmement improbables à la prière, inexplicables autrement. Le Dieu de la Bible continue à être actif aujourd’hui.
Pour croire, Thomas voulait des preuves. Jésus ressuscité lui apparut et lui dit : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance aussi ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois pas incrédule, mais crois ! » Cela était-il une preuve que Jésus était Dieu ?
Non, mais cela y a contribué. « Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20.27-28, S21)
Cette certitude quant à la résurrection a aidé Thomas à croire que Jésus était Dieu. Comme Thomas, nous n’avons aucune preuve formelle que Dieu existe, mais l’évidence et le raisonnement nous aident. La foi est une décision, pour ou contre Dieu (cf. Héb 11.6).
10. Le sens de la vie
La foi chrétienne est une foi raisonnable. Elle n’est pas une marche aveugle dans l’obscurité. Elle est sensée. Elle est digne de confiance. De plus, le christianisme authentique fonctionne et il satisfait le besoin fondamental de l’être humain : il m‘apporte l’espoir face à ce monde brisé, il donne un sens et une direction à ma vie, et je suis convaincu qu’il fait de moi un homme meilleur. Lorsque Jésus a affirmé : « Moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance » (Jean 10.10), il disait la vérité.
Pour aller plus loin, consulter l’e-book gratuit de Philip Nunn, Les raisons de croire : http://philipnunn.com/fr/2015/11/02/reasons-to-believe/
De nos jours, il est assez « normal » pour les couples non mariés de partager le même lit.
Peu de gens donneraient l’étiquette de « mal » à cette situation.
De nombreuses églises marient des couples qui cohabitent sans même discuter du problème. L’attitude envers la cohabitation et le mariage évolue rapidement, et même parmi les chrétiens.
Tous les couples vivant ensemble avant le mariage n’ont pas les mêmes motivations. Beaucoup ont de nobles motifs et des raisons mûrement réfléchies de vivre ensemble. Étudions et évaluons-en quelques-uns.
1. « Il nous faut être réalistes et prudents »
Argument : Le mariage est un contrat qui dure toute la vie. La cohabitation peut aider à prendre cette décision importante.
Réponse : Nous vivons dans une culture qui craint l’engagement. La cohabitation offre la possibilité de « tester » une relation avant de s’engager formellement. C’est comme une « audition de mariage ». L’autre peut, ou pas, savoir qu’il ou elle est en cours de test. C’est un peu comme essayer une voiture avant de l’acheter. Si cette voiture ne répond pas à vos attentes, vous êtes libre de la rapporter au garage, et de vous en aller. La grande différence est que nous les humains, nous avons des sentiments. L’analogie peut fonctionner si vous vous voyez comme l’acheteur. Mais elle semble injuste, et même révoltante, si vous vous sentez à la place de la voiture testée.
2. « Nous voulons savoir si nous sommes compatibles »
Argument : Le mariage est un engagement à vie. La cohabitation vous aide à découvrir si vous êtes sexuellement et émotionnellement compatibles.
Réponse : Le mariage est toujours un acte de foi. Vous ne connaîtrez jamais quelqu’un totalement avant de l’épouser. En faisant la connaissance des amis et de la famille de l’autre, en trouvant des moyens de servir ensemble Dieu et nos semblables, vous allez découvrir une grande partie des priorités, du caractère et de la manière de vivre de l’autre personne.
Selon les sexologues, il faudrait des raisons médicales très fortes pour qu’un couple ne puisse pas s’accorder sexuellement. L’amour, la grâce et l’engagement à vie fournissent le contexte approprié pour le perfectionnement de la compatibilité.
3.« La cohabitation est l’option qui nous convient le mieux »
Argument : Cohabiter est la meilleure solution pratique ou financière pour le moment.
Réponse : Suivre Jésus n’est pas toujours financièrement intéressant ni le plus opportun sur le plan pratique (cf. Luc 9.23). Décidez de construire votre vie sur des décisions fondées sur les principes bibliques plutôt que sur vos idées personnelles.
Dieu est fidèle et il ouvrira une porte pour vous à un moment donné. Cela peut vous revenir plus cher, cela peut demander davantage de temps et d’énergie, cela peut être compliqué et peu pratique, mais vous ferez en cela l’expérience de la paix et de la bénédiction de Dieu.
4. « Nous avons la ferme intention de nous marier »
Argument : Nous nous sommes engagés l’un envers l’autre et avons fixé une date pour notre mariage. Cohabiter lorsque notre intention de nous marier est sérieuse ne peut pas être mal.
Réponse : De bonnes intentions ne sont pas suffisantes. Le principe de base, c’est : d’abord la propriété, et ensuite les privilèges et responsabilités de la propriété.
Si vous êtes chrétien, vous partagez désormais la propriété de votre corps avec Dieu et en êtes le seul administrateur (1 Cor 6.19-20). Ce que vous en faites désormais lui importe. Ensuite, lorsqu’un homme et une femme se marient, ils deviennent copropriétaires mutuels de leurs corps (1 Cor 7.3-5). Le « lieu sécurisé » conçu par Dieu pour l’intimité sexuelle ne devient tel qu’à partir du moment, où vous entrez dans la relation d’alliance du mariage — et pas avant. C’est très bien d’avoir choisi une date pour votre mariage, mais fixer cette date ne légitime pas la cohabitation.
5. « Nous pensons que la cohabitation temporaire n’est pas idéale, mais que ce n’est pas un péché »
Argument : Nous cohabitons, parce que nous nous aimons et que nous nous sommes engagés l’un à l’autre. Nous avons librement décidé de cohabiter. Nous ne faisons de tort à personne et personne n’est blessé. La cohabitation avant le mariage n’est pas aussi bien que le mariage lui-même, mais ne doit pas être considérée comme mauvaise, péché, mal, ou perverse.
Réponse : Qui définit ce qui est bien et ce qui est mal ? Les chrétiens ont toujours cru que la moralité n’est pas simplement un consensus social. Dieu et sa révélation sont le fondement de la moralité.
Selon la Bible, cependant, toutes les offenses ne sont pas égales (cf. Mat 10.15 ; Luc 12.47-48). Commettre un adultère physiquement est plus grave que de le faire en esprit (aucun tiers n’est alors impliqué). De la même manière, le sexe consenti avant le mariage est une faute moins grave que le viol. Cohabiter en ayant l’intention ferme de se marier est une faute moins grave que d’avoir des relations sexuelles multiples. Les fautes mineures ne deviennent pas justes ou acceptables quand on les compare avec d’autres plus importantes. La cohabitation, de ce fait, n’est pas simplement « pas idéale », c’est mal.
6. « Nous voulons être en adéquation avec notre culture »
Argument : La Bible a été écrite il y a longtemps et dans un environnement culturel très différent du nôtre. Les chrétiens ne devraient-ils pas reconnaître qu’aujourd’hui, la cohabitation est un choix acceptable
de style de vie ?
Réponse : La Bible reconnaît les diversités culturelles et la nécessité de s’y s’adapter (1 Cor 9.20-23). Mais le péché demeure le péché. L’institution du mariage n’est pas une construction sociale ou culturelle. C’est Dieu qui l’a inventée et qui continue à « unir » l’homme et la femme dans le mariage (Mat 19.6). Le mariage n’est pas du tout démodé. La Bible laisse à chaque culture la latitude de développer son modèle de cérémonie ou de protocole pour formaliser le mariage. Mais lorsqu’une société tente de dégrader le lien unique et durable du mariage ou de changer sa définition, les chrétiens sont appelés à être différents. Le
« lieu sécurisé » du mariage est conçu par Dieu pour notre profit. Ce n’est pas un rabat-joie, mais un exhausteur et un protecteur de joie.
7. « Il nous semble que la cohabitation est actuellement le plan de Dieu pour nous »
Argument : Nous vivons actuellement ensemble et faisons l’expérience de la paix de Dieu dans notre relation.
Réponse : Notre ressenti au sujet de nos différentes activités dépend de notre éducation, de ce que les autres font autour de nous, de nos opinions et de celle de personnes que nous respectons. Nos sentiments répondent à notre conscience. Si notre conscience est en harmonie avec la Parole de Dieu, elle nous enverra le bon signal (Rom 9.1 ; 1 Cor 4.4). Notre responsabilité est d’éduquer notre conscience avec la Parole de Dieu (Héb 4.12) qui confirme, si une pensée, un sentiment ou une impression vient de lui ou non et qui détermine ce qui est bien ou mal. Même lorsque la cohabitation peut sembler juste, même quand je peux penser avoir reçu une vision, un rêve ou un message spécial de Dieu pour l’approuver, la cohabitation sexuelle demeure un style de vie pécheur1.
8. « Nous vivons ensemble sans coucher ensemble »
Argument : Ce qui fait que la cohabitation est un péché, est qu’elle implique une intimité sexuelle en dehors du mariage. Notre situation est différente. Nous avons prévu de nous marier et dans l’intervalle, nous vivons simplement ensemble sans avoir de relations sexuelles.
Réponse : Il est possible qu’un couple s’aimant profondément puisse vivre ensemble sans avoir d’intimité sexuelle, comme frère et sœur. Étant donné que je ne trouve aucun passage des Écritures qui l’interdise, j’en déduis qu’il n’y a pas de fornication. Et pourtant, j’aimerais vous déconseiller de le faire (1 Cor 10.23). Selon moi, cet arrangement est peu sage — car il envoie le mauvais message au monde qui vous entoure —, malsain — parce que vous devez supprimer vos désirs sexuels qui sont bons, forts et naturels —, et dangereux — parce que vous permettez au péché de coucher à votre porte (Gen 4.7).
« Lorsque vous entrez dans l’alliance du mariage, vous deux devenez une « nouvelle entité ». À partir de ce jour-là, vous partagez « tout » ensemble. Le sexe est une partie de ce « tout ». Choisir de partager ce « tout » ensemble (sauf le sexe) avant le mariage n’est pas seulement dangereux, mais également plutôt artificiel. Pourquoi ne pas choisir le jour de votre mariage comme le début du changement de votre vie ? Choisissez de conserver une bonne partie de ce « tout » pour après votre mariage. »
* * *
Le mariage est une grande étape heureuse et mémorable de votre vie, de celle de votre conjoint et de la vie de vos deux familles. Si vous êtes chrétien, utilisez le jour de votre mariage pour exprimer publiquement et clairement votre engagement et le fait que vous soutenez l’institution du mariage. Vivez visiblement et publiquement séparés jusqu’au jour des noces, et ensuite, vivez visiblement et publiquement ensemble ! Non parce que c’est une loi, mais parce que vous désirez être prudents et sages, parce que vous voulez montrer l’exemple à ceux qui vous suivent, et parce que tous les deux, vous voulez montrer publiquement et clairement que vous validez et honorez l’institution du mariage. En vivant séparés avant votre mariage, vous envoyez un message positif, vous aidez à l’avancement des valeurs du royaume de Dieu.
L’histoire s’est passée à Jérusalem il y a environ 2600 ans. L’armée des Chaldéens campait au pied des murs de la ville. Le prophète Jérémie parcourait la ville en en prédisant la chute imminente et en encourageant le roi Sédécias, les princes et le peuple à se rendre. La peur régnait, ainsi que les maladies et la famine. Il était clair que la fin était proche, mais la classe dirigeante n’avait pas encore saisi cette réalité nouvelle. Elle était plus préoccupée de se sentir aux commandes que de se soumettre à la voix de Dieu révélée par l’intermédiaire de Jérémie. « Et les princes dirent au roi : Qu’on fasse donc mourir cet homme ! car pourquoi rend-il lâches les mains des hommes de guerre qui sont de reste dans cette ville, et les mains de tout le peuple, en leur parlant selon ces paroles ? car cet homme ne cherche point la prospérité de ce peuple, mais le mal. » Dans ces jours de tension qui menaient à la chute de Jérusalem, un esclave éthiopien nommé Ebed-Mélec servait dans le palais royal (38.4-7). Peu de temps avant l’invasion des Chaldéens, le Seigneur Tout Puissant a envoyé un message à ce païen de la classe ouvrière « car certainement je te sauverai, et tu ne tomberas pas par l’épée ; et tu auras ta vie pour butin » (39.18). Qu’est-ce qui rendait Ebed-Mélec différent des autres habitants de Jérusalem ?
Ebed-Mélec — un homme compatissant
Le mot hébreu pour Ebed signifie « serviteur », et Melec « roi ». Le nom de cet eunuque éthiopien est mentionné six fois dans l’Écriture, et tout ce que nous savons à son sujet se trouve dans les chapitres 38 et 39 de Jérémie. La première fois, il nous est dit qu’il venait d’entendre que les princes du roi « avaient mis Jérémie dans la fosse » (38.7). Étant donnée l’impopularité du message de Jérémie et la crise à Jérusalem, il est tout à fait plausible que les dirigeants aient voulu le réduire au silence. Pourquoi Ebed-Mélec aurait-il tenu à s’impliquer ? Il est certain que ce qui était arrivé à Jérémie n’était pas de sa responsabilité.
Lorsque nous rechignons à agir, beaucoup de bonnes raisons font surface dans notre esprit pour justifier notre passivité. N’est-ce pas le travail du Seigneur que de défendre ses serviteurs ? Peut-être que le Seigneur est en train de polir le caractère de Jérémie par la souffrance ? Jérémie doit mourir un jour, pourquoi pas cette semaine ? Après tout, personne n’est indispensable dans le travail pour le Seigneur ! Mais Ebed-Mélec avait cultivé la compassion dans son cœur. Ce cœur sensible ne lui permettait pas de rester indifférent. Combien il est aisé d’être absorbé dans l’affairement sans fin de notre petit monde : mes études, ma famille, ma maison, mon travail, mon église locale, mon confort, mon avenir. S’il nous faut être utile au Seigneur dans une sphère plus étendue, nous avons besoin de cultiver la compassion dans notre cœur, un cœur qui nous poussera à écouter, à voir et à sentir au delà de nos responsabilités habituelles.
Ebed-Mélec — un homme vertueux en harmonie avec Dieu
La fosse était profonde. Jérémie avait du mal à y bouger et à y trouver du repos, englué dans une boue épaisse. Il était transi, fatigué et affamé. Que font les prophètes dans de telles circonstances ? Vous êtes-vous déjà retrouvé désespérément réduit à l’impuissance ? Dans le livre des Lamentations, Jérémie décrit cela, ou une situation critique très similaire, dans un langage poétique : « J’ai invoqué ton nom, ô Éternel, du fond de la fosse. […] Au jour où je t’ai invoqué, tu t’es approché, tu as dit : Ne crains pas ! » (Lam 3.55,57) Après une telle douce proximité, le Seigneur lui-même vient délivrer son serviteur. S’il a permis à Pierre de marcher sur les eaux, il aurait pu permettre à Jérémie de marcher sur de la boue ! Si Élie a été enlevé dans les airs, alors le Seigneur aurait pu facilement tirer Jérémie hors de la fosse. Mais, comme il le fait habituellement, le Seigneur préfère agir par l’intermédiaire d’agents humains de bonne volonté. Qui à Jérusalem était toujours sensible à sa voix ? Qui le Seigneur pouvait-il utiliser ?
Sédécias, le roi de Juda, aurait pu être l’instrument idéal de Dieu. Il avait 32 ans, et régnait depuis 12 ans. Il était dans la meilleure situation pour intervenir. Mais moralement, c’était un homme faible. Son sens du bien et du mal avait été émoussé par des années de compromis politique. C’était en vue de son propre avantage qu’il satisfaisait ses princes (38.4-5). Ce danger nous guette également. Il arrive parfois que les responsables d’églises soient davantage enclins à se conformer à l’humeur de leurs amis ou de leur congrégation qu’à discerner la pensée de Christ. Dans l’affaire de Jérémie, n’y avait-il donc aucun auditeur en harmonie avec Dieu ? Ebed-Mélec possédait des convictions morales claires : il avait écouté Jérémie et il considérait que ce qui avait été fait à Jérémie était « mal » ou « méchant ». Par conséquent, il préparait son cœur à y porter remède. Que faisons-nous quand nous sentons que quelque chose est mauvais ? Nous détournons nos yeux si facilement. « Il faudrait vraiment faire quelque chose… », avons-nous tendance à dire. « Peut-être n’est-ce pas si mal que ça ? », commençons-nous à penser. La maturité morale est le fruit d’un exercice régulier : « … la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux qui, par l’usage, ont le sens exercé au discernement du bien et du mal. » (Héb 5.14). Même aujourd’hui, le Seigneur recherche des hommes et des femmes pieux pour porter remède au mal. Le Seigneur peut-il nous utiliser ?
Ebed-Mélec — un homme audacieux qui a rompu le silence
Ebed-Mélec a quitté le palais, est allé trouver le roi et a dit : « Ô roi, mon seigneur, ces hommes ont mal agi en traitant de la sorte Jérémie, le prophète. » (38.8-9) Ce sont des paroles hardies de la part d’un serviteur devant son maître. Les rois, habituellement, n’aiment pas être repris, en particulier sur les sujets moraux. Et pourtant, en son for intérieur, le roi Sédécias savait qu’Ebed-Mélec avait raison. Il a tout de suite fourni à Ebed-Mélec 30 hommes pour faire « monter Jérémie le prophète hors de la fosse, avant qu’il meure » (38.10). Il y avait peut-être d’autres personnes à Jérusalem qui savaient ce qu’on avait fait à Jérémie et se sentaient mal à l’aise, mais elles ont choisi de garder le silence. Quand vous faites part de votre souci, vous vous impliquez dans le problème. Peut-être qu’on vous fera subir le même sort qu’à celui que vous défendez. Votre loyauté vis-à-vis de la cause du peuple peut être remise en question. Il faut de l’audace pour rompre le silence. Il faut de la conviction pour tenir ferme face au courant. Vous avez peut-être remarqué quelque chose qui a besoin d’être corrigé : de la mondanité qui entre insidieusement chez vous, une attitude morale incorrecte qui devient normale sur votre lieu de travail, une décision ou une pratique en conflit avec l’Écriture qui est acceptée par les chrétiens avec lesquels vous êtes en communion. Il est à remarquer qu’Ebed-Mélec n’a pas déclenché une campagne pour destituer le roi et ses princes. Il a utilisé les moyens appropriés. Il a été l’instrument qui a fait changer l’avis du roi à ce sujet. Il a calmement expliqué avant d’agir. De mauvaises façons d’agir ont gravement porté préjudice à beaucoup de bonnes causes, nobles et morales. Nous sommes appelés à faire le travail de Dieu, mais à la manière de Dieu.
Ebed-Mélec — un homme conséquent, qui a pesé de tout son poids
Vous avez besoin d’avoir les yeux ouverts et les oreilles attentives pour détecter un problème. Vous avez besoin d’un cœur compatissant pour vous identifier avec un malheureux. Vous avez besoin de hardiesse pour faire connaître votre sentiment. Et pourtant, Ebed-Mélec ne s’est pas contenté d’idées, de mots et de négociations. Il a pris des hommes, des chiffons, des cordes, « et ils tirèrent Jérémie dehors avec les cordes, et le firent monter hors de la fosse. » (38.11-13) Il s’est sali les mains et a mis tout son poids dans la balance.
Lorsque le Seigneur nous met un souci brûlant au cœur, il veut nous voir agir d’une manière ou d’une autre. Penser et parler, ce n’est pas assez. Si le Seigneur vous met à cœur la condition spirituelle d’un ami ou d’un parent, le fardeau ne s’allègera que lorsque vous commencerez à agir. Priez. Écrivez-lui un email ou une carte. Envoyez-lui un CD de musique ou un livre. Invitez-le à un évènement chrétien. Recherchez activement des opportunités. Le Seigneur a accordé à ses disciples de voir les besoins dans le champ de la moisson, et ensuite il leur a demandé de prier : « Suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson. » Un peu plus tard, Jésus envoie ces douze pour travailler dans ce champ de la moisson (Matthieu 9.35 à 10.16). Chez Ebed-Mélec, nous voyons l’heureuse concordance entre le cœur et les mains, entre le souci et l’implication pratique, entre les paroles et l’action …
Ebed-Mélec — un homme calme qui a choisi de faire confiance à Dieu
Jérémie tiré de la fosse, l’attention s’est de nouveau portée sur la crise globale : l’invasion imminente. Le roi Sédécias et Ebed-Mélec étaient tous deux effrayés par l’armée brutale qui assiégeait la ville. Peut-être Ebed-Mélec était-il aussi effrayé à l’idée de ce que lui réservaient les princes du roi en représailles pour avoir aidé Jérémie. Le roi Sédécias a fait appeler Jérémie secrètement, et lui a demandé un message de la part du Seigneur. Le message de Jérémie n’avait pas changé : « Si tu sors franchement vers les princes du roi de Babylone, ton âme vivra et cette ville ne sera point brûlée par le feu » (38.17) Rien qu’à l’idée d’obéir à cet ordre, Sédécias était paralysé de peur. Qui craignait-il ? « Je crains les Juifs qui sont passés aux Chaldéens. » (38.19) Pourquoi les craignait-il ? Parce que Sédécias et ses princes avaient maltraité ceux qui essayaient de se rendre. Ils les avaient appelés déserteurs et traîtres. Ceux-ci avaient été arrêtés et battus (37.13-15). Sédécias savait qu’il était dans une position difficile : pour se rendre aux Babyloniens, il aurait dû faire ce qu’il avait précédemment condamné. Vous êtes-vous déjà retrouvé dans une situation similaire ? Avez-vous été capable de reconnaître et d’admettre avoir mal agi ? Les erreurs publiques exigent une confession publique.
Jérusalem est tombée. Les Babyloniens ont incendié la ville. Les enfants de Sédécias ont été tués devant lui. Il a été enchaîné, ses yeux ont été crevés, et il est mort à petit feu en exil. Sédécias a payé le prix fort pour avoir résisté à la direction du Seigneur. Nous pouvons voir ici une image vivante des tristes effets du manque d’humilité dans la conduite chrétienne, que ce soit à la maison ou dans l’assemblée. Si nous ne sommes pas disposés à écouter sa voix et à ajuster notre comportement en conséquence, nous perdrons nos « yeux » — notre aptitude à percevoir la direction à venir. Nous resterons enchaînés et limités par des schémas et des traditions malsains. Nous cesserons d’être des modèles pour nos enfants — nous perdrons la génération qui vient. Nous serons source de douleur pour les autres. Et finalement, nous mourrons, mais très loin de là où le Seigneur aurait voulu nous bénir. Et au sujet d’Ebed-Mélec ? Il a vécu en paix : « En ce jour je te délivrerai, dit l’Éternel, et tu ne seras pas livré entre les mains des hommes que tu crains. Je te sauverai […] parce que tu as eu confiance en moi. » (39.17-18) Libre et comblé de bénédictions, avec la joie et la légèreté de cœur qui viennent par l’obéissance, Ebed-Mélec est calmement retourné dans l’ombre.
Conclusion
Vous n’êtes peut-être pas un conducteur. Ebed-Mélec non plus. Vous avez peut-être choisi de vous installer dans une vie chrétienne passive à cause de votre nationalité, de votre race, de votre manque de force virile, de votre âge ou de votre position sociale. Ebed-Mélec était désavantagé sur de nombreux plans, mais aujourd’hui, plus de deux millénaires et demi après sa mort, ses actions nous servent toujours de modèle ! Dans les mains du Dieu Tout-puissant, vous et moi pouvons aussi changer le cours des choses.
Il est toujours puissant et il est toujours la Bonne Nouvelle !
Les rédacteurs du N.T. utilisent souvent ce mot « Évangile » en se référant à des informations encourageantes (1 Thes 3.6), mais ce mot est habituellement utilisé en relation avec les faits historiques et la signification du message chrétien. Le mot « Évangile » est utilisé environ 100 fois dans le N.T., principalement par l’apôtre Paul. Matthieu, Marc et Luc s’en servent à l’occasion. De manière surprenante, Jean ne l’utilise pas dans son Évangile ni dans aucune de ses trois Épîtres.
Pierre expliquait que c’est la volonté de Dieu que les gens « entendent la parole de l’Évangile et […] croient » (Act 15.7), ou, autrement dit, après avoir entendu, compris et accepté l’Évangile, il s’attendait à ce qu’ils « obéissent […] à l’Évangile de Dieu » (1 Pi 4.17). Pour que cela arrive, Pierre savait que le message de l’Évangile devait être donné par la puissance du « Saint-Esprit envoyé du ciel » (1 Pi 1.12).
L’apôtre Paul était un éminent professeur et fondateur d’églises, et l’Évangile était le centre de tout ce qu’il faisait. Il se voyait lui-même comme « mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu » (Ro 1.1) et décrivait le travail de sa vie comme « annoncer la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu » (Act 20.24). Paul expliquait ainsi que « notre Sauveur Jésus-Christ a réduit la mort à l’impuissance et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Tim 1.10). Cet apôtre plein d’énergie croyait de tout son cœur que l’Évangile de Dieu était véritablement « la Bonne Nouvelle ». Il écrit avec passion : « Je n’ai pas honte de l’Évangile, c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » (Rom 1.16)
Paul décrit avec joie et émerveillement ce qu’il voit : « Cet Évangile, qui est parvenu jusqu’à vous comme aussi dans le monde entier, porte du fruit et s’accroît, comme aussi parmi vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu en vérité. » (Col 1.6) Il considérait comme un honneur et un privilège d’être un porteur et un promoteur de l’Évangile.
L’Évangile de Dieu n’a pas changé, il est toujours la Bonne Nouvelle. Dieu continue à apporter une vie nouvelle et l’immortalité par le moyen de son Évangile, qui travaille toujours dans les cœurs avec puissance lorsqu’ils entendent son message. Dieu utilise encore des chrétiens ordinaires, disponibles, comme vous et moi, pour transmettre cet Évangile. Vous sentez-vous également privilégié et honoré d’être appelé à participer à cette noble tâche ? Avez-vous eu récemment l’opportunité d’annoncer l’Évangile de Dieu à quelqu’un ? Des outils comme la radio, la télévision, les vidéos, les sites web et tout ce qui est imprimé peuvent nous aider dans notre travail, mais rien ne peut remplacer les relations personnelles. Notre vie parlera aux autres si nous nous conduisons « d’une manière digne de l’Évangile du Christ » (Phil 1.27). Le Saint-Esprit désire travailler en nous utilisant, en vous utilisant. Rendons-nous disponibles. Notre manière de vivre et nos paroles sont toujours les principaux outils de communication les plus efficaces pour montrer et annoncer la Bonne Nouvelle.
Le chapitre 6 du livre d’Ésaïe raconte une expérience remarquable qui a changé la vie du prophète. Cette rencontre bouleversante avec Dieu a eu lieu « l’année de la mort du roi Ozias » (6.1). Ce détail nous aide à situer cet épisode extraordinaire de la vie d’Ésaïe au cours de l’année 740 avant notre ère, mais plus que cela, il nous aide à en comprendre le contexte. Quelle est la signification de la mort du roi Ozias ?
La vie du roi Ozias est retracée en 2 Chroniques 26. Il « était âgé de seize ans lorsqu’il commença de régner ; et il régna cinquante-deux ans à Jérusalem ; […] Et il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel […] Et il rechercha Dieu pendant les jours de Zacharie, qui avait l’intelligence des visions de Dieu1 ; et pendant les jours où il rechercha l’Éternel, Dieu le fit prospérer » (26.3-5). La nation toute entière profita de ses succès, jouissant de la paix, d’une bonne renommée vis-à-vis du monde, et de prospérité matérielle. Il était particulièrement admiré à cause de sa puissance militaire : « Ozias avait une armée pour faire la guerre […] Et il fit à Jérusalem des machines, inventées par des ingénieurs, pour être placées sur les tours et sur le haut des remparts, pour lancer des flèches et de grosses pierres. Et son renom s’étendit au loin ; car il fut merveilleusement aidé. » (26.11-15)
Essayez de vous représenter ce que furent ces 52 années de paix, de stabilité et de prospérité. Dans le royaume de Juda, il n’y avait personne de moins de 55 ans qui savait ce qu’avait été la vie avant le roi Ozias. Mais ces années de normalité se sont achevées. Le roi Ozias a péché, il a été frappé de lèpre, et puis il est mort. Nous pouvons presque sentir la tension qui régnait : que va-t-il se passer maintenant ? Qui va conduire le peuple ? Les ennemis vont-ils nous envahir ? C’était une année de crise nationale. Et dans cette période de crise, « l’année de la mort du roi Ozias », le Seigneur Dieu a choisi d’appeler, de purifier et d’envoyer le prophète Ésaïe.
Nous sommes également confrontés à des situations de crise. Ce peut être une crise familiale du fait d’un problème de santé, d’un divorce ou d’un décès. Des crises nationales ou globales peuvent également nous affecter personnellement, qu’elles aient trait au terrorisme, au chômage, ou aux marchés financiers instables. Nous pouvons traverser des crises quant à notre foi, lorsque nous nous bagarrons contre de nouveaux doutes, lorsque nous pensons à nos prières restées sans réponse ou lorsque nous affrontons un conflit dans notre église locale. Une période de calme relatif vient de s’achever, et l’avenir nous semble si incertain. La manière dont Dieu a agi envers Ésaïe nous enseigne qu’il peut utiliser ces moments douloureux et difficiles. Dans la main de Dieu, les périodes de crise sont une opportunité de croissance personnelle.
1. En période de crise, recherchez le Seigneur
Lorsque survient la crise, certaines personnes sont comme paralysées, que ce soit de crainte ou du fait du choc. D’autres, cependant, deviennent hyperactifs, recherchant une solution rapide en courant d’un point à un autre. Qu’a fait Ésaïe ? Il aurait pu se joindre à une délégation se rendant dans un pays voisin pour signer un accord de paix. Il aurait pu entamer des discussions avec l’armée puissante. Il aurait pu essayer de monter son propre parti politique « religieux ». Dans ce premier verset, nous ne trouvons Ésaïe ni dans le palais ni sur la place du marché, mais dans le temple. En période de crise, il a recherché le Seigneur.
Le Seigneur est heureux de l’y voir, et le récompense en lui donnant une vision très importante. Ce n’est pas la vision d’un avenir millénaire paisible. Ce n’est pas la vision de la destruction des ennemis. Non ! Dieu sait exactement qu’Ésaïe a besoin de la vision de Dieu lui-même : « Je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. » (6.1) Le Seigneur ne s’agitait pas. La crise ne l’avait pas pris par surprise. Il ne courait pas d’un point à un autre. Le Seigneur était calme. Il était assis. Ésaïe avait besoin de constater cela. Et nous aussi. Le Seigneur était assis sur un trône, qui parle de son autorité, un trône haut et élevé. Au fur et à mesure qu’Ésaïe saisissait ce qu’il voyait, son esprit trouvait le repos. La crise ouvrait la porte sur un avenir incertain pour Juda. Mais pour Ésaïe, le fait de voir Dieu l’a rempli d’une confiance paisible. Sachant que l’avenir est dans les mains de Dieu, il a pu ensuite écrire : « Voilà la résolution prise contre toute la terre, voilà la main étendue sur toutes les nations. L’Éternel des armées a pris cette résolution : qui s’y opposera ? Sa main est étendue : qui la détournera ? » (És 14.26-27, Segond) Pour rester calme dans les moments de crises, et confiants dans l’avenir, nous avons également besoin d’une vision réaliste et renouvelée de Dieu.
2. En période de crise, regardez-vous en face
En dirigeant les yeux vers le Seigneur, Ésaïe a vu deux séraphins qui volaient au-dessus de son trône. Il les entendait s’interpeller l’un l’autre : « Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ; toute la terre est pleine de sa gloire ! » (6.3) Et pour compléter cette expérience impressionnante, « les fondements des seuils étaient ébranlés (…), et la maison était remplie de fumée. » (6.4) Dieu a de nombreux attributs merveilleux. Il est amour. Il est fidèle. Il est tout puissant. Mais le seul de ses attributs qui soit répété trois fois est celui-ci : il est saint. La répétition est utilisée pour l’emphase. Ésaïe a compris le message. Ses yeux ont quitté le Seigneur pour se tourner vers lui-même. Le contraste était douloureusement évident. « Malheur à moi ! car je suis perdu ; car moi, je suis un homme aux lèvres impures (…) » (6.5). Une crise nous procure l’occasion de nous rapprocher du Seigneur. Et en le faisant, nous nous rendons douloureusement compte de notre propre insuffisance.
Avant la crise, nous disons avec joie que notre avenir est dans les mains de Dieu. Mais lorsqu’elle nous frappe, lorsque nos économies s’envolent, lorsque nous perdons notre emploi, lorsque nous avons des ennuis de santé… notre avenir ne nous semble plus du tout rassurant. Il est peut-être plus facile de faire confiance au Seigneur lorsque nous nous sentons en confiance, en sûreté et aux commandes de notre vie. La crise brise notre sécurité factice. Il était important pour le Seigneur qu’Ésaïe ressente sa propre petitesse, afin de lui révéler sa grandeur. Il était important pour le Seigneur qu’Ésaïe ressente sa nature pécheresse, afin de lui révéler sa sainteté.
La crise que vous traversez est également une invitation à vous approcher du Seigneur, puis à vous regarder de manière réaliste. Une crise est dans les mains du Seigneur un outil pour nous réveiller d’une routine religieuse confortable, pour révéler le mensonge de notre manière de penser, pour nous aider à discerner nos priorités mondaines. Au lieu d’essayer de rejeter le blâme sur les autres du fait de leur implication dans la crise que vous traversez, regardez en vous-même dans la présence de Dieu. Peut-être y a-t-il quelque chose à corriger. Peut-être avez-vous vous aussi des « lèvres impures » !
3. En période de crise, essayez d’écouter
« Et l’un des séraphins vola vers moi ; et il avait en sa main un charbon ardent qu’il avait pris de dessus l’autel avec des pincettes ; et il en toucha ma bouche, et dit : Voici, ceci a touché tes lèvres ; et ton iniquité est ôtée, et propitiation est faite pour ton péché. » (6.6-7) C’était là une action symbolique. L’autel représente probablement l’œuvre de Christ, puisque le pardon et la purification sont habituellement associés à la mort en sacrifice de notre Seigneur Jésus-Christ. « Christ (…) s’est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs. » (Héb 9.28) Pouvez-vous vous représenter l’effet de charbons ardents touchant vos lèvres sensibles ? Je suis certain qu’Ésaïe n’a jamais oublié ce moment douloureux. Les cicatrices et les souvenirs étaient là afin qu’il n’oublie jamais cette réalité passée : des lèvres impures. Nous avons également besoin de nous souvenir d’où nous venons. Sans le rappel de notre propre insuffisance et de sa suffisance, nous manquerons de grâce dans nos rapports avec les autres. Le Seigneur veut utiliser les lèvres d’Ésaïe, alors il commence par les brûler.
Ésaïe est maintenant purifié et attentif, en présence du Seigneur. Il est désormais prêt à écouter. « Et j’entendis la voix du Seigneur qui disait : Qui enverrai-je, et qui ira pour nous ? » (6.8) C’est tellement facile d’avoir nos propres idées, nos propres plans, nos propres opinions, nos propres solutions. Et lorsque notre esprit est occupé de nos propres idées, opinions et solutions, c’est tellement difficile d’écouter le Seigneur : sa douce voix est étouffée dans notre chaos intérieur. Mais si nous voulons tirer profit de cette crise, si nous voulons grandir en la traversant, nous devons remettre toutes nos initiatives au Seigneur et essayer d’écouter sa voix. Ésaïe appliqua plus tard ce principe au peuple tout entier : « Malheur aux fils qui se rebellent […] pour former des desseins, mais non de par moi, et pour établir des alliances, mais non par mon Esprit, afin d’ajouter péché sur péché ! » (30.1) « Cependant l’Eternel désire vous faire grâce, et il se lèvera pour vous faire miséricorde ; car l’Eternel est un Dieu juste : heureux tous ceux qui espèrent en lui ! […] Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira : Voici le chemin, marchez-y ! » (30.18,21, Segond) Le Seigneur peut choisir de parler par l’intermédiaire de conseils d’amis, par sa Parole, par les circonstances, par un rêve, le Seigneur tout puissant choisit le moyen. De notre côté, soyons comme Ésaïe et Samuel, prêts à entendre : « Parle, Éternel, car ton serviteur écoute ! » (1 Sam 3.9)
4. En période de crise, soyez ouvert au changement
Lorsque Ésaïe a répondu au Seigneur « me voici, envoie-moi » (6.8), je me demande à quoi il s’attendait de la part du Seigneur. Pensait-il que le Seigneur allait l’envoyer pour oindre un nouveau roi, comme Samuel le fit avec David presque 300 ans auparavant ? A-t-il flirté avec la possibilité que le Seigneur le nomme en tant que nouveau roi ?
Imaginait-il que le Seigneur allait l’utiliser, comme Moïse, pour sortir le peuple de Dieu de cette crise et le mener dans un nouveau pays quelconque ? Le Seigneur n’a pas demandé à Ésaïe : « Qu’as-tu envie de faire ? » Il lui a dit au contraire : « Va, et dis à ce peuple : En entendant vous entendrez et vous ne comprendrez pas, et en voyant vous verrez et vous ne connaîtrez pas. » (6.9) Le Seigneur savait ce qu’il fallait faire. Nous pouvons avoir nos préférences, mais lorsque nous disons au Seigneur : « Je suis à toi. Me voici, utilise-moi », nous devons être ouverts à sa réponse. Avant la crise, les amitiés, la famille, l’église, les études, le travail, la santé et les finances s’inscrivaient dans un cadre « satisfaisant ». Un changement radical ne semblait pas nécessaire. Vous pensiez peut-être qu’il n’y avait besoin que de réajustements mineurs. Comprenez que les périodes de crises peuvent aussi être des périodes de changement. La vie d’Ésaïe a changé et n’est plus jamais la même.
Il est important de remarquer que ce n’est pas la crise elle-même qui a changé Ésaïe. La crise nous donne une opportunité de stopper ce qui semble normal, de nous rapprocher du Seigneur, de nous purifier, d’écouter. Et lorsque nous faisons cela, nous pouvons sentir le Seigneur nous appeler à changer. Il peut nous conduire dans la poursuite fidèle de nos travaux. Ou comme Archippe, nous avons mélangé les priorités, et nous sommes désormais appelés à prendre garde au service que nous avons reçus du Seigneur, afin de l’accomplir (Col 4.17). Mais le Seigneur peut également ouvrir une fenêtre pour nous montrer une nouvelle direction, un nouveau service, un nouvel appel. Ésaïe a reçu un ministère prophétique difficile. Le peuple auquel il devait s’adresser était endurci. S’il avait regardé au « succès » et aux résultats visibles, il n’aurait pas tenu longtemps. Ce ne sont pas les crises et les difficultés en elles-mêmes qui doivent nous dire quand nous arrêter. Lorsqu’il a été envoyé, Ésaïe a demandé : « Jusques à quand, Seigneur ? Et il dit : Jusqu’à ce que les villes soient dévastées, de sorte qu’il n’y ait pas d’habitants (…), que l’Éternel en ait éloigné les hommes, et que la solitude soit grande au milieu du pays. » (6.11-12) Chaque activité sous le soleil est temporaire, y compris les activités chrétiennes telles que les écoles, les hôpitaux, les orphelinats, les organisations missionnaires, les orchestres, les magazines chrétiens… et mêmes les églises locales. Comme Ésaïe, nous devons également demander : « Jusques à quand, Seigneur ? » C’est à lui de déterminer le commencement et la fin. Poursuivre lorsqu’il a dit d’arrêter n’est pas de la fidélité. C’est de la désobéissance. S’arrêter lorsqu’il dit d’avancer, c’est aussi de la désobéissance. Une crise peut suggérer un changement, mais ne commencez, ne terminez ou ne changez rien sans certitude que le Seigneur vous parle.
Des crises qui font croître
Votre vie a peut-être pris un virage étrange et difficile récemment. Vous vous demandez parfois pourquoi le Seigneur utilise un outil aussi émoussé et douloureux. Dieu se sert des périodes de tourmentes intérieures pour nous encourager à nous rapprocher de lui, pour nous purifier, pour parler à notre cœur. Considérez la crise que vous traversez comme une opportunité de grandir. Le Seigneur est toujours assis sur son trône, haut et élevé. Il contrôle toujours toutes choses. Choisissez de vous rapprocher de lui, choisissez de vous purifier, choisissez d’écouter sa voix, choisissez de croître par le moyen de cette crise. Et bientôt, comme un témoignage, vous allez pouvoir chanter avec beaucoup d’autres : « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi. Confiez-vous en l’Éternel, à tout jamais ; car en Jah, Jéhovah, est le rocher des siècles. » (És 26.3-4)
1 La version anglaise NIV utilisée par Ph. Nunn dit : « qui l’instruisit dans la crainte de Dieu ». Dans l’article traduit en français, c’est la version Darby qui est utilisée, sauf mention contraire.
Le Seigneur Jésus-Christ a donné à ses disciples l’assurance qu’il leur enverrait l’Esprit saint : « Quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement. » Il a aussi expliqué que « l’Esprit de vérité […] [les] conduira dans toute la vérité […] Il [le] glorifiera » (Jean 16.8-14). Parmi ses dernières paroles, en leur confiant une importante mission, le Seigneur Jésus donne une garantie à ses disciples : « Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins […] jusqu’aux extrémités de la terre. » (Act 1.8) Du jour de la Pentecôte à aujourd’hui, le Saint-Esprit est intimement mêlé à la vie de chaque croyant et à l’édification de l’Église de Jésus-Christ. Travailler à l’œuvre du Seigneur sans la puissance de l’Esprit saint est aussi absurde que de vouloir coudre un vêtement sans fil. Même un travail conduit avec abnégation et esprit de sacrifice n’obtiendra, à la fin, aucun résultat durable. Aussi est-il primordial de savoir si nous avons vraiment l’Esprit et comment il peut agir pour nous remplir et nous guider.
L’Esprit saint vit-il en moi ?
Quand l’Esprit saint entre-t-il dans la vie d’une personne ? En qui demeure l’Esprit saint ? Comment puis-je savoir si j’ai l’Esprit saint ? Le livre des Actes rapporte le processus historique de transition entre le judaïsme et l’établissement de l’Église. Il s’y produisit différents événements uniques qui ne se répètent pas systématiquement. En contraste, les Épîtres sont didactiques et laissent des enseignements pour tous les âges. Dans les Actes, quatre passages relatent des événements au cours desquels des personnes reçoivent le Saint-Esprit :
Actes 2 : les croyants juifs le jour de la Pentecôte
Cet événement historique unique a marqué la naissance de l’Église. L’Esprit saint est descendu sur les croyants juifs rassemblés. Ils ont reçu de la puissance et ont parlé en langues de telle manière que les Juifs de différentes parties du monde, en visite à Jérusalem, entendaient le message, chacun dans sa propre langue.
Actes 8 : les Samaritains (moitié juifs, moitié païens)
Ils ont reçu le message par Philippe et plus tard, quand l’apôtre Pierre est arrivé, ils ont reçu l’Esprit saint. Notons que, lors de cet événement, rien n’est dit sur le parler en langues.
Actes 10 : les non-Juifs dans la maison de Corneille
Quand ils ont entendu l’Évangile de la bouche de l’apôtre Pierre, ils ont reçu le salut et l’Esprit saint. Ils ont reçu le don de parler en langues comme signe que Dieu a accepté également les non-Juifs pour faire partie de son Église (Actes 11.15-18).
Actes 19 : les disciples juifs de Jean-Baptiste, à Éphèse
L’apôtre Paul les interrogea : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru ? » (Act 19.2) Il faut noter que recevoir l’Esprit de Dieu au moment de la conversion était normal. Ces personnes n’étaient pas chrétiennes avant de rencontrer Paul. C’étaient des croyants comme ceux de l’Ancien Testament, comme une minorité résiduelle dans une période de transition.
L’apôtre Pierre a donc utilisé ses « clefs » du royaume, premièrement en Actes 2 en inaugurant l’Église parmi les Juifs, ensuite en Actes 8 en ajoutant les Samaritains à l’Église et, pour finir, en Actes 10, en ouvrant la porte du salut aux nations. Actes 2 est un commencement. Actes 8 et 10 sont une transition. Actes 19 présente un groupe de Juifs en dehors de l’actualité (ils n’avaient pas entendu parler de l’Esprit saint). En Actes 2 et 8, des personnes reçoivent le Saint-Esprit après leur conversion. En Actes 10 et 19, elles reçoivent le Saint-Esprit au moment de leur conversion. Ce dernier cas est le modèle pour les chrétiens aujourd’hui. C’est ce que confirment les Épîtres.
Quand une personne devient chrétienne en croyant ce que l’Écriture dit du Seigneur Jésus, elle reçoit également le Saint-Esprit : « après avoir entendu la parole de la vérité, […] en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit. » (Éph 1.13) La Bible n’envisage pas la possibilité qu’un chrétien n’ait pas l’Esprit saint ; voilà pourquoi l’apôtre Paul affirme : « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. » (Rom 8.9) Jésus-Christ lui-même enseigne que tout croyant a l’Esprit saint (Jean 7.38-39).
Quelques croyants à Corinthe ne savaient pas (ou avaient oublié) que l’Esprit saint vivait en eux ; c’est pourquoi l’apôtre Paul les interroge : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? » (1 Cor 6.19) Sans qu’ils l’aient demandé, même sans qu’ils le sachent, l’Esprit saint demeurait déjà en eux. Les écrits du N.T. prennent pour acquis que Dieu a donné son Esprit à tous les croyants1.
Le chrétien n’est pas exhorté/invité à demander l’Esprit saint. Dieu promet de donner son Esprit à celui qui croit. Si Dieu dit que l’Esprit saint habite dans chaque croyant, il suffit de le croire et d’accepter sa Parole avec foi.
Me manque-t-il le baptême du Saint-Esprit ?
Sept mentions du baptême du Saint-Esprit
Nous trouvons sept fois l’expression « baptême du Saint-Esprit » dans le Nouveau Testament. C’est en étudiant ces citations que nous comprendrons le sens de l’expression :
– Elle est utilisée quatre fois par Jean-Baptiste en référence au ministère de Jésus : Matthieu 3.11, Marc 1.8, Luc 3.16 et Jean 1.33 ;
– Elle est utilisée une fois par le Seigneur Jésus qui se réfère à la prophétie de Jean-Baptiste (Act 1.5-8). Il explique dans ce passage que l’événement « baptisés du Saint-Esprit », s’accomplira « dans peu de jours », c’est-à-dire lors de la fête de la Pentecôte rapportée en Actes 2 ;
– Elle est utilisée une fois par l’apôtre Pierre en Actes 11.15-16. Il cite ici les paroles du Seigneur Jésus en Actes 1.15 et montre que, désormais, les non-Juifs (la maison de Corneille) sont également bénéficiaires de l’événement inaugural du baptême de l’Esprit saint, comme les Juifs le jour de Pentecôte, « au commencement » de l’Église ;
– La septième et dernière référence est faite par l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 12.13 : « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul esprit. » L’église à Corinthe était formée de croyants matures et immatures, spirituels et charnels, et même ainsi l’apôtre affirme que tous avaient été baptisés.
En conclusion, le baptême du Saint-Esprit est l’événement initial accompli le jour de Pentecôte quand le divin Esprit a été répandu sur les croyants. Ce baptême a uni ce jour-là tous les croyants en un seul corps et a marqué le début de l’Église de Jésus-Christ.
Quand un pécheur se repent et se soumet à Christ, il devient aussitôt participant du baptême du Saint-Esprit — il reçoit en lui le Saint-Esprit — qui l’introduit dans l’Église, le corps de Christ. C’est pourquoi tout croyant peut affirmer avec certitude : « J’ai été baptisé de l’Esprit saint ! » Quand ? « Le jour de ma conversion. »
Baptême et plénitude
Il n’existe pas un seul cas où nous soyons exhortés à chercher ou à demander le baptême du Saint-Esprit. Par contre, nous devons chercher à être remplis de l’Esprit saint.
Vivre dans la plénitude de l’Esprit (en d’autres termes, « être rempli de l’Esprit ») est la même chose que « marcher selon l’Esprit » (Gal 5.16,25) et que « rendre culte par l’Esprit » (Phil 3.3). La conséquence d’être contrôlé par le Saint-Esprit, ou rempli de lui, ne se manifeste pas dans des attitudes curieuses, des sauts, des bruits ou par la réception subite de dons extraordinaires. La plénitude de l’Esprit saint se démontre par un caractère moral régénéré et par une vie de sainteté. Comment a-t-on su que les sept hommes en Actes 6 étaient remplis de l’Esprit ? Par la manifestation du fruit de l’Esprit dans leurs vies. Les caractéristiques d’une vie pleine de l’Esprit de Dieu sont énumérées en Galates 5.22-23. Personnellement, comment est-ce que je vis ? Est-ce que je cherche la direction de l’Esprit dans mes décisions et mes choix ? Est-ce que je lui laisse le contrôle de ma vie ?
L’exemple des croyants à Corinthe
Cette église était marquée par trois caractéristiques, vraies pour toute église :
– L’Esprit saint habitait dans tous les croyants (1 Cor 6.19) ;
– Tout croyant avait été baptisé par l’Esprit (1 Cor 12.13) ;
– Tout croyant avait reçu au moins un don (1 Cor 1.4-7 ; 12.7).
Toutefois, l’apôtre classait ces croyants en croyants charnels et croyants spirituels (1 Cor 3.1-3). Les uns et les autres avaient reçu l’Esprit, avaient été baptisés par l’Esprit. Le croyant charnel est celui qui ne se laisse pas conduire par l’Esprit, c’est-à-dire qui n’est pas rempli de l’Esprit.
Ce qui montre qu’un croyant est rempli de l’Esprit, ce ne sont pas ses dons (tout croyant possède au moins un don), mais sa manière d’être, son caractère transformé, la vie de Christ manifestée dans sa vie quotidienne.
Suis-je un chrétien spirituel ?
Toute personne née de nouveau est une nouvelle création (2 Cor 5.17). Notre position change devant Dieu. Nous devenons « saints » et commençons une vie « spirituelle » comme enfants de Dieu. Cependant, un chrétien qui ne serait pas attentif à sa vie devant Dieu deviendrait un chrétien charnel s’il recommençait à se comporter comme avant sa conversion. Comment reconnaît-on un chrétien spirituel ?
Être un chrétien spirituel ne réside pas dans le fait d’avoir eu une « expérience spirituelle ». C’est un processus, un changement continu dans sa manière de vivre. L’apôtre Paul disait : « Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection ; mais je cours […] je ne pense pas l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but. » (Phil 3.12-14) Un homme spirituel, une femme spirituelle, est une personne consciente de sa faiblesse et de son péché et qui désire de tout son cœur être comme Jésus-Christ. La seule méthode est : « Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. » (Gal 5.16) Jésus-Christ a enseigné que les fruits démontrent la réalité et la qualité de la vie : « Tout bon arbre produit de bons fruits. » (Mat 7.17) Comment sait-on qu’un croyant est spirituel ? Il montre le fruit de l’Esprit dans sa vie !
Comment suis-je guidé par l’Esprit ?
Jésus-Christ a dit à ses disciples : « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité. » (Jean 16.13) L’Esprit saint désire guider tout chrétien et pas seulement certains d’entre eux.
Être guidé par l’Esprit est un style de vie : nous devons rechercher la direction de l’Esprit saint, non seulement dans des moments particuliers, mais aussi dans toutes nos décisions, grandes ou petites, personnelles, familiales ou d’église : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit. » (Gal 5.25)
La direction de l’Esprit n’est pas automatique : nous avons le devoir de ne pas contrister le Saint-Esprit (Éph 4.30) et de ne pas l’éteindre (1 Thes 5.19) par une vie superficielle ou désordonnée. Nous avons l’ordre de « marcher selon l’Esprit » (Galates 5.16,25). Avec quel sérieux recherchons-nous la direction du Saint-Esprit ? Avant de prendre des décisions, avant de planifier des études, avant d’accepter un nouveau travail, avant de chercher une fiancée, avant de faire une visite, etc., demandons à Dieu qu’il nous dirige par son Esprit. Soyons des instruments purs, souples et utiles dans ses mains. Ainsi, Dieu pourra répandre sa bénédiction sur notre vie et notre ministère. Il n’y a aucun doute : le Saint-Esprit désire nous guider sans cesse.
De plus, le Saint-Esprit agit et guide toujours en harmonie avec la Parole de Dieu. Il est donc nécessaire d’étudier la Parole. Un but saint et biblique ne justifie pas qu’on cherche à l’atteindre en utilisant des activités ou des moyens en opposition avec la Parole de Dieu. Quand l’Esprit guide, l’objectif comme la réalisation sont en harmonie avec les Saintes Écritures.
1 Voir également 1 Thes 4.8 et 1 Jean 3.24 ; 4.13.
La Deuxième Lettre de Jean est la seule lettre apostolique adressée à une femme, « À la dame choisie, et à ses enfants » (v.1). Certains commentateurs suggèrent que Jean utilise un langage symbolique ; ainsi cette « dame et ses enfants » seraient une référence à une église locale, et lorsqu’il termine en disant : « les enfants de ta sœur élue te saluent », il se référerait à une autre église locale. Les instructions utiles et pratiques contenues dans cette lettre sont applicables à l’individu comme à l’église locale, mais il n’y a aucune raison de penser que cette lettre ne devrait pas être comprise comme des mots d’encouragement et d’avertissement à une famille, peut-être même à une famille monoparentale.
Trois mots sont répétés à 4 ou 5 reprises dans les 6 premiers versets de cette lettre ; ces mots sont « amour », « vérité » et « commandements ». On utilise les répétitions pour faire ressortir des idées importantes. Pour l’apôtre Jean, la vérité était importante, tout autant que l’amour. Un christianisme authentique a besoin des deux. Mais à quelle vérité l’apôtre pensait-il ? Dans son Évangile, Jean cite les paroles de notre Seigneur : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » (Jean 14.6) La vérité fait référence ici à une personne : Jésus. Mais Jean cite une autre parole de Jésus : « Sanctifie-les par la vérité ; ta Parole est la vérité. » (Jean 17.17). Ici la vérité fait référence à ce que Dieu dit. Peut-être Jean avait-il ces deux significations à l’esprit lorsqu’il écrivait : « la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous pour l’éternité » (v. 2).
1.Une famille en bonne santé connaît la vérité divine (v. 1-3)
Quel lien y a-t-il entre cette « dame élue et ses enfants » et la « vérité » ? Nous remarquons que l’apôtre Jean, cette famille et beaucoup d’autres avaient connaissance de la vérité (v. 1). Dans un monde où tout semble relatif, où la tolérance encourage chacun à se satisfaire de « sa propre vérité », il est bon qu’on nous rappelle que le Seigneur Jésus et la Parole de Dieu sont une vérité objective ; ils restent ce qu’ils sont, quelles que soient nos pensées et nos interprétations. Il est possible de connaître la vérité. Des familles en bonne santé encouragent ouvertement à mieux connaître Dieu et sa Parole. Il est bon et utile de lire les Écritures et de prier en famille, ensemble, en se mettant au niveau des enfants, et de manie`re qu’ils puissent comprendre. Nous remercions le Seigneur pour la consécration et la piété dont font preuve les moniteurs d’écoles du dimanche et les éducateurs chrétiens. Il est bon de bénéficier de leurs services, mais nous ne pouvons pas déléguer notre responsabilité de parents ; c’est à nous de guider notre famille dans la connaissance de la vérité de Dieu.
En tant que parents, il nous faut être créatifs pour trouver des moyens de mettre nos familles en contact avec la vérité de Dieu, de les encourager à participer à la vie de l’église locale, aux camps de jeunes chrétiens, aux conférences et séminaires bibliques, de partager avec eux musique, films et livres s’inspirant des Écritures. N’oublions pas que le courant de ce monde est fort, et qu’il n’est pas favorable aux familles chrétiennes ! Remarquons que, pour Jean, la connaissance de la vérité n’est pas quelque chose de sec et d’académique : elle conduit à l’amour (v. 1). La grâce, la compassion et la paix doivent être vécues dans le contexte de la vérité et de l’amour (v. 3). Lorsque nous apprenons à mieux connaître notre Seigneur Jésus, lorsque nous croissons dans notre compréhension de la Parole de Dieu, notre manie`re de voir les autres et de les traiter changera. La connaissance de la vérité ne conduit pas seulement à aimer, mais à pratiquer la grâce et la compassion, qui à leur tour contribuent à la paix. Une réelle connaissance de la vérité divine transforme nos relations.
2.Une famille en bonne santé vit la vérité divine (v. 4-6)
L’apôtre Jean était un vieillard quand il écrivit sa lettre. Il avait vécu les premières décennies de l’église chrétienne. Il avait été témoin de son expansion heureuse et passionnante, mais aussi de ses graves difficultés : tous ne suivaient pas le Seigneur d’un cœur sincère ; tous n’étaient pas prêts à payer le prix d’être des disciples authentiques ; tous ne vivaient pas la vérité qu’ils proclamaient croire. Au moment où Jean écrivait sa lettre, son expérience l’avait rendu réaliste. Qu’est-ce qui remplissait d’une « grande joie » le cœur de ce vieil homme ? La nouvelle que la fréquentation des réunions de l’église s’améliorait ? ou que les collectes pour les besoins en Judée produisaient davantage ? Non ! Jean dit ceci à la dame : « Je me suis beaucoup réjoui de trouver de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père. » (v. 4) Qu’est-ce qui vous rend heureux en regardant vos enfants ou les jeunes de votre église locale ? Sont-ils en train d’apprendre à obéir à la Parole de Dieu, à « marcher dans la vérité » ?
Beaucoup considèrent que l’amour et l’obéissance sont à l’opposé l’un de l’autre. Certains associent les ordres et l’autorité avec du légalisme, et préfèrent un christianisme plus souple et joyeux, caractérisé par l’amour, la spontanéité et la liberté, un christianisme dans lequel nous pouvons « être nous-mêmes », sans limite. Mais il n’y a aucune trace d’une pareille tension ou dichotomie dans les écrits de l’apôtre Jean. La soumission à l’autorité de Dieu, l’obéissance aux commandements divins et l’amour se mêlent avec bonheur et tout naturellement. De même que des règles de circulation intelligentes permettent de se déplacer avec sécurité et liberté, les règles données par Dieu fournissent le cadre dans lequel joie, spontanéité et liberté s’exprimeront. Paradoxalement, c’est quand nous nous soumettons à Dieu que nous pouvons « être nous-mêmes ». Notre amour pour Dieu, nous ne l’exprimons pas seulement par la prière et le chant, mais par notre obéissance à sa Parole : « Et l’amour consiste à vivre selon ses commandements. »
C’est peut-être à cause des abus d’autorité du passé que l’esprit moderne a été formé à ne pas aimer l’autorité, à la remettre en question, à la combattre et, partout où cela est possible, à s’en affranchir : « Personne n’a le droit de te dire ce que tu dois croire ou penser ». Mais, à la conversion, nous nous sommes donnés librement au Seigneur Jésus : il nous a rachetés ; nous lui appartenons désormais ; nous sommes sous son autorité — et heureux d’y être. Une fois que nous avons compris ce que veut le Seigneur, le prochain pas devrait tout naturellement être l’obéissance. Et le Seigneur attend cette obéissance des jeunes comme des vieux.
3.Une famille en bonne santé protège la vérité divine (v. 7-13)
Dans la seconde moitié de sa lettre, l’apôtre Jean voit des problèmes à l’horizon ; il souhaite avertir la dame et ses enfants d’être prudents, de garder les yeux ouverts sur la réalité, de protéger leur foyer. Leur foi, comme la nôtre aujourd’hui, est exposée à de graves dangers.
(a) Nous risquons de perdre des choses : « Prenez garde à vous-mêmes, afin de ne pas perdre le fruit de notre travail, mais de recevoir une pleine récompense. » (v. 8) Nous ne pouvons faire des œuvres pour être sauvés, le salut est un don de Dieu ; nous ne pouvons pas non plus perdre notre salut : il reste un don de Dieu. Mais, en tant que chrétiens, nous risquons de perdre beaucoup de choses : à cause de la médisance ou de l’amertume, nous risquons de perdre la confiance et de bonnes relations ; par négligence, une église locale peut perdre une bonne connaissance de la Bible et sa mise en pratique ; par mondanité et paresse, nous risquons de perdre toute efficacité dans notre ministère ; par notre désobéissance, nous risquons de perdre quelques-unes des bénédictions et des récompenses éternelles que Dieu a l’intention de nous donner.
(b) Nous risquons de franchir des limites : « Quiconque va plus loin… » (v.9). Ce n’est pas un danger couru par les paresseux mais par ceux qui sont curieux, actifs, qui cherchent le progrès, la créativité. Si nous ne sommes pas attentifs, notre enthousiasme peut nous amener à franchir les limites de la vérité révélée ; ceux qui les transgressent avancent dans la mauvaise direction. C’est un faux progrès puisque qu’il dévie de la Parole de Dieu.
(c) Nous risquons d’encourager le mal : « Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine1, ne le recevez pas dans votre maison et ne lui dites pas : Bienvenue ! Car celui qui lui souhaiterait la bienvenue se rendrait complice de ses œuvres mauvaises. » (v.10,11) L’apôtre Jean avertissait cette famille que le mal frapperait bientôt à leur porte. Ne laissez pas les portes ouvertes. Faites très attention. Apprenez à quel moment dire « non », poliment, mais fermement. Ne recevez que ce qui peut contribuer à la bonne santé spirituelle de votre famille. En accueillant ce qui est faux, nous favorisons la décadence. Qu’est-ce que nous accueillons dans nos foyers, et qui ? Sommes-nous conscients de la puissante influence que de mauvaises amitiés peuvent avoir sur notre vie spirituelle et sur celle de nos enfants ? Quels sont les programmes de TV, les vidéos, les musiques, les sites Internet, les jeux informatiques et les magazines que nous faisons entrer chez nous ? Y a-t-il quelque chose, une influence ou quelqu’un que vous ne devriez plus accueillir chez vous ? Y a-t-il quelque chose qui devrait être coupé, stoppé, rejeté ou ne plus être fait ? Si les foyers chrétiens veulent rayonner de la paix et de l’harmonie de Dieu, s’ils veulent continuer à rester en bonne santé, ils devront énergiquement protéger leurs portes.
Conclusion
Dieu aime les familles, il en prend soin. Si nous voulons que les familles chrétiennes soient des unités favorisant une croissance saine, elles doivent accueillir le Seigneur Jésus en leur sein et chercher, d’une manie`re créative, à encourager chacun de leurs membres à connaître la Parole de Dieu et à lui obéir. Y a-t-il quelque chose que vous pourriez entreprendre pour encourager votre famille à mieux connaître la vérité et à y marcher ? Sachant combien le courant de la société sans Dieu est puissant et va à l’opposé des saines valeurs chrétiennes, nous devrions être très prudents dans ce que nous laissons entrer chez nous. Parents et enfants, demandons au Seigneur la force d’être déterminés et fermes dans notre vie de famille, de sorte que le Seigneur Jésus se sente à l’aise dans nos loisirs et dans nos fêtes, comme dans notre vie quotidienne. Voilà ce qu’est une famille chrétienne en bonne santé !
1La doctrine de Jésus-Christ, le Fils de Dieu venu en chair (cf. v. 7,9).
Un Psaume particulier
Le Psaume 119 diffère de la plupart des Psaumes en ce qu’il n’est pas un chant spontané, mais plutôt un écrit soigneusement structuré et composé. C’est un psaume acrostiche, parce que chacune de ses 22 strophes commence par une lettre de l’alphabet hébreu. Les psaumes acrostiches, bien que beaucoup plus difficiles à écrire, étaient ainsi plus artistiques et aussi plus faciles à mémoriser. Le Psaume 119 est probablement le plus élégant des psaumes acrostiches, en ce que chacune de ses 22 strophes contient 8 versets et chacun de ces 8 versets commence par la même lettre de l’alphabet. Cela donne un total de 176 (= 22 x 8) versets artistiquement disposés.
« Tes statuts sont le sujet de mes cantiques. » (v. 54) Dans notre culture, il est difficile d’être ému en pensant au mot « loi ». Nous l’associons habituellement à des règles et des stipulations, comme le faisaient les Romains. Les Grecs, cependant, utilisaient le mot « loi » pour parler de coutumes ou de traditions. Les Juifs, comme l’auteur du Psaume 119, utilisaient le mot « loi » ou torah pour désigner l’ensemble de l’enseignement, de l’instruction ou de la révélation de Dieu — ce qui, bien sûr, inclut les lois ou règles formelles données de Dieu, mais beaucoup plus encore. Afin d’en saisir toute l’étendue, l’auteur de ce psaume fait usage de 8 mots différents : loi (singulier, torah), lois (pluriel), parole, statuts (ou témoignages), commandements, décrets, préceptes et promesse.
Pourquoi se tourmenter ?
Le psalmiste ne fait aucun secret des raisons qui l’attirent vers la Parole de Dieu. Dans son esprit, beaucoup de bienfaits sont réservés à ceux qui choisissent de méditer la Parole de Dieu.
1. La Parole de Dieu est vérité (v. 151)
Une vraie compréhension de la vérité conduit à la liberté. Il aime la Parole de Dieu parce que Dieu l’a utilisée pour élargir son cœur (v. 32), et son désir est de continuer à « marcher au large » (v. 45). En tant que chrétiens, nous pouvons également vivre sous le lien de pressions sociales ou religieuses visant à nous soumettre à des règles. Nous pouvons également être liés par nos propres attentes. C’est en comprenant correctement la vérité des Écritures que nous serons libérés et pourrons jouir de notre nouvelle vie en Christ.
2. La Parole de Dieu est parfaite (v. 96)
La technologie et les idées humaines ont toujours besoin de révision, de correction ou de mise à jour. Mais la Parole de Dieu est parfaite et ne peut pas être améliorée. « Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se dirigeant d’après ta parole. » (v. 9). Et pour les hommes plus âgés et les femmes, la recette est la même ! Bénis et heureux sont ceux qui choisissent de prendre la parfaite Parole de Dieu pour base de leur vie (v. 1). Ils ne peuvent pas se tromper !
3. La Parole de Dieu est éternelle (v. 160)
Les lois fiscales sont valables un certain temps. Puis elles changent. Les politiciens, comme les pop stars et les gourous économiques, font l’actualité pendant un temps. Et puis cela change. Notre foi repose sur la Parole éternelle et immuable de Dieu, une ancre sûre dans un monde temporaire qui évolue. « Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi. » (v. 165)
4. La parole de Dieu est la Parole de Dieu
Le psalmiste n’est pas d’abord un amoureux des livres et des écrits, mais quelqu’un qui aime passionnément son grand Dieu. Il est attiré non par l’amour des lois et des commandements, mais parce qu’elles sont « tes » lois et « tes » commandements. Il est en relation spéciale avec Dieu, il a appris à écouter sa voix au travers des Écritures, car c’est Dieu qui l’enseigne (v. 102). Les Écritures sont toujours le premier moyen que Dieu utilise pour communiquer avec son peuple. Voulez-vous que Dieu vous parle ? Lisez la Bible !
Tirer profit de la Parole de Dieu
On ne peut pas s’empêcher de remarquer l’enthousiasme de l’auteur au sujet de la révélation écrite de Dieu, et c’est contagieux.
– 1. Il est très positif à son sujet : « Je fais mes délices de tes statuts » (v. 16) ; « tes préceptes sont admirables » (v. 129) ; « je les aime beaucoup » (v. 167). Si seulement nous aimions et apprécions la Parole de Dieu comme le psalmiste !
– 2. Il est humble devant elle : « Je crains tes jugements » (v. 120) ; « mon cœur ne tremble qu’à tes paroles » (v. 161). Apprécions-nous de la même manière l’autorité de la Parole révélée de Dieu ? l’acceptons-nous humblement et avec révérence ? ou bien la discutons-nous et essayons-nous d’adapter sa claire signification à ce qui nous plaît ou ne nous plaît pas ?
– 3. Il s’attend à ce que Dieu lui parle à travers elle : J’aime l’expression physique d’anticipation de l’auteur lorsqu’il se prépare à lire et méditer la Parole de Dieu : « J’ouvre la bouche et je soupire, Car je suis avide de tes commandements » (v. 131) ; « Mon âme est brisée par le désir qui toujours la porte vers tes lois » (v. 20). Notre attitude au moment d’ouvrir la Parole de Dieu est-elle la même ?
– 4. Il est déterminé à lui obéir : « Je garderai ta loi constamment, à toujours et à perpétuité. » (v. 44) La conversion est marquée par la décision de se livrer soi-même à Christ. De la même manière, la croissance dans la vie chrétienne est fondée sur la décision ferme d’obéir à la Parole de Dieu, quoi qu’on y trouve. « Ma part, c’est de garder tes paroles. » (v. 57) Comme les vœux de mariage, « je jure, et je le tiendrai, d’observer les lois de ta justice » (v. 106).
– 5. Il cherche à la comprendre et à lui obéir : « Ouvre mes yeux pour que je contemple les merveilles de ta loi ! » (v. 18) ; « Enseigne-moi, Éternel, la voie de tes statuts. […] Donne-moi l’intelligence, pour que je garde ta loi et que je l’observe de tout mon cœur ! » (v. 33-34) Nous subissons tous dans notre vie différentes pressions sociales, et nous avons tous nos goûts et nos dégoûts… Nous avons besoin d’un cœur sincère et de l’aide de Dieu pour éviter de tirer de mauvaises conclusions des Écritures.
– 6. Il passe du temps avec elle : Pour l’auteur, la Parole de Dieu n’est pas juste de la nourriture pour événements spéciaux, ou pour le dimanche. Pendant la journée, son esprit y retourne : « Elle est tout le jour l’objet de ma méditation » (v. 97) ; « Je devance les veilles et j’ouvre les yeux, pour méditer ta parole. » (v. 148)
– 7. Il prend ses décisions à sa lumière : Il s’efforce d’appliquer les principes de la Parole de Dieu à sa vie de tous les jours : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier. » (v. 105). Laissez-vous la Parole de Dieu répandre sa lumière sur votre sentier ? dans quelle mesure influence-t-elle votre processus de décision ? fait-elle la différence dans votre vie de famille et dans votre vie professionnelle ?
– 8. Il admet qu’il en dévie : Nous, les évangéliques, avons du mal à admettre nos écarts personnels. Mais pas le psalmiste. Lorsqu’il regarde autour de lui, ses « yeux répandent des torrents d’eau, parce qu’on n’observe point ta loi » (v. 136). Et pourtant, il finit son chant en admettant avec chagrin : « Je suis errant comme une brebis perdue. » (v. 176) Il implore qu’aucune iniquité ne domine sur lui (v. 133). Ressentez-vous également le chagrin de vos propres écarts particuliers ? Lorsque nous essayons de conserver l’image artificielle du chrétien sans problème, il est difficile d’entendre le Seigneur nous parler. Mais le psalmiste a également trouvé que « tes compassions sont grandes, ô Éternel ! » (v. 156), et en conséquence, il s’abandonne dans ses bras pleins d’amour. Êtes-vous intègre ? essayez-vous de cacher quelque chose ? Tournez-vous vers le Seigneur et ouvrez-vous à lui. Sa grandeur et ses compassions sont toujours les mêmes aujourd’hui !
S’arrêter et réfléchir
L’un des arts perdus de notre société moderne, affairée et orientée vers les résultats, est celui de la contemplation ou de la méditation. Nous faisons tant, nous voyons tant — et nous nous arrêtons si peu pour peser la signification de ce que nous vivons. Notre culture est celle d’un peuple superficiel. Dans l’Écriture, cet homme de Dieu est appelé à réfléchir et considérer, à peser les choses. Dans ce psaume, son auteur s’arrête pour réfléchir sur au moins quatre sujets :
– 1. La Parole de Dieu : « Moi, je médite sur tes ordonnances. » (v. 78) Méditer veut dire tourner et retourner un verset dans nos pensées, en en soulignant les différents mots, tout en nous demandant : « Qu’est-ce que le Seigneur essaie de me dire ? » Si nous ne méditons pas les Écritures, nous n’aurons jamais de changement dans notre mode de vie, ni ne développerons de convictions.
– 2. Ses propres voies : « Je réfléchis à mes voies, et je dirige mes pieds vers tes préceptes. » (v. 59) Avez-vous réfléchi à la manière dont vous dépensez actuellement votre temps et votre argent ? avez-vous considéré la manière dont vous influencez l’atmosphère de votre foyer et de votre église locale ? À moins que vous n’en décidiez autrement, votre vie, comme une rivière, s’écoulera dans le sens de la résistance la plus faible. « Toutes mes voies sont devant toi » (v. 168), mais ai-je pris le temps de les connaître moi-même ?
– 3. Les œuvres de Dieu : « Je méditerai sur tes merveilles. » (v. 27) Nous sommes encouragés et enseignés lorsque nous relevons les œuvres de Dieu dans l’Écriture et dans l’histoire : la création, les miracles de l’A.T. et du N.T., les grands réveils, les biographies d’hommes de Dieu… Mais nous savons que Dieu agit toujours dans le monde d’aujourd’hui. Prenons-nous la peine de nous arrêter et de réfléchir sur ce que Dieu fait dans nos vies et autour de nous, dans les circonstances « normales » et exceptionnelles de notre quotidien ?
– 4. Les voies de Dieu : « Je médite tes ordonnances ; j’ai tes sentiers sous les yeux. » (v. 15) C’est en réfléchissant sur l’œuvre de Dieu au travers du temps que nous pourrons commencer à appréhender les voies (ou « sentiers ») de Dieu, ses itinéraires habituels. Nous ne pourrons jamais pleinement comprendre les voies de Dieu, mais nous pouvons y relever des principes. Par exemple, le psalmiste relève que l’une des raisons possibles à l’affliction est la désobéissance : « Avant d’avoir été humilié, je m’égarais. » (v. 67) Au lieu de se plaindre, il a prié : « C’est par fidélité que tu m’as humilié » (v. 75), et a alors conclu : « Il m’est bon d’être humilié, afin que j’apprenne tes statuts. » (v. 71) Voyons-nous de cette manière certaines de nos afflictions ? Lorsque je médite sur les voies de Dieu, l’une des choses qui me fascinent est l’amour de notre Seigneur pour la diversité et la surprise (alors que nous nous sentons habituellement plus à l’aise dans l’uniformité et la prédictibilité). Au fil des ans, nous devons inévitablement arriver à la même conclusion que celle du psalmiste : « Tu es bon et bienfaisant. » (v. 68) Alléluia !
La séquence correcte
La plupart des processus naturels se déroulent suivant un ordre ou une suite logique. Avant de moissonner, il faut semer. Avant d’enseigner, il faut apprendre. Nous trouvons aussi des éléments de progression dans ce psaume.
– 1. Apprendre : « Enseigne-moi » (v. 12) est la prière du psalmiste, car son désir est d’« apprendre les lois de ta justice » (v. 7). Avons-nous le désir de croître dans la connaissance des Écritures ? J’ai observé qu’habituellement, le jeune croyant est avide de creuser dans la Parole avec un cœur et un esprit ouverts. Mais au bout d’un ou deux ans, nous pensons en savoir assez au sujet de la Bible, nous croyons que nos arguments théologiques sont maintenant fermement en place, et nous nous arrêtons tout simplement de prier : « Enseigne-moi » !
– 2. Prendre à cœur : La prière du psalmiste est : « Incline mon cœur vers tes préceptes. » (v. 36) C’est une chose de connaître par notre esprit la Parole de Dieu, une autre de l’accepter dans notre cœur. Il a été dit que le voyage de 50 cm le plus lent est celui qui va de notre tête à notre cœur ! Mais jusqu’à ce que nous acceptions la vérité dans notre cœur, elle n’affectera pas notre échelle de valeurs et n’influencera donc pas notre conduite. « Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi. » (v. 11)
– 3. Obéir et se réjouir : La joie dans la vie chrétienne n’est pas la satisfaction mentale découlant de nombreuses assertions exactes dans notre esprit. Ce n’est pas non plus la satisfaction de savoir que vous avez raison et de prouver aux autres qu’ils ont tort. Non, la joie vient quand nous sentons le plaisir du Seigneur à nous voir vivre les vérités qui ont passé de notre tête dans notre cœur. « Je me hâte, je ne diffère point d’observer tes commandements. » (v. 60)
– 4. Enseigner : Ce n’est que lorsque la vérité de Dieu s’est installée avec bonheur dans notre cœur et a été éprouvée par notre obéissance personnelle que nous sommes en mesure de « parler de tes préceptes devant les rois » (v. 46). Ce n’est pas la connaissance qui attire les autres au Seigneur et à sa Parole, mais la connaissance vécue. Oui, les beautés et les grâces de la loi de Dieu ne sont pas réservées à quelques privilégiés. Nous avons la responsabilité de les partager, de les faire connaître autour de nous.
Une relation heureuse
Bien que le thème principal du Psaume 119 soit la Parole de Dieu, il ne serait pas correct de dire qu’il a pour sujet la Parole de Dieu. Nous avons vu que ce psaume est beaucoup plus riche, en montrant comment Dieu utilise sa Parole pour changer la vie et la destinée du croyant, et comment le croyant utilise la Parole de Dieu pour progresser dans sa vie et connaître son Seigneur. Les Écritures sont la clé d’une relation toujours plus étroite avec Dieu. Au sein des épreuves et des difficultés, le psalmiste a appris à ressentir la présence de son Seigneur : « Tu es proche » (v. 151) et à se reposer sur la certitude que « tu es mon asile et mon bouclier » (v. 114). Le Seigneur ne se révèle qu’à ceux qui choisissent de vraiment le rechercher. Aimez-vous être avec le Seigneur ? croissez-vous dans son intimité ? Cher frère, chère sœur, ne nous installons pas dans une profession chrétienne doctrinalement correcte, mais sans vie. Nous sommes maintenant des enfants de Dieu, apprenons à jouir de la communion avec notre Père. « Heureux ceux qui gardent ses préceptes, qui le cherchent de tout leur cœur. » (v. 2)
BARUC : LE SEIGNEUR ENCOURAGE UN SECRETAIRE DECOURAGE
![]() | Philip Nunn a travaillé de 1992 à 2007 en Colombie comme missionnaire. À ce titre, il a été très impliqué dans le travail d’évangélisation, d’enseignement de jeunes croyants et a participé à l’implantation de plusieurs nouvelles assemblées chrétiennes. Toujours en contact avec la Colombie, il vit aux Pays-Bas, à Eindhoven, où il est s’est établi. |
Le royaume de Juda était tombé dans l’idolâtrie et la décadence morale.
Pendant plus de 40 ans (de – 627 à – 586), Jérémie avertit les Juifs qu’à moins qu’ils ne se repentent, Dieu les punirait sévèrement.
Pendant tout ce temps, trois nations puissantes se disputaient la domination du monde : l’Assyrie, Babylone et l’Égypte.
Juda ne pouvait éviter le conflit, puisqu’il était situé géographiquement au centre de ces trois puissances.
Le cœur des hommes et des femmes de Juda s’était endurci contre le Seigneur, et la punition semblait inévitable. C’était une triste période. Jérémie se lamentait et pleurait souvent.
Or Dieu a porté une attention particulière à un homme très découragé, Baruc, le secrétaire et l’assistant personnel de Jérémie, le prophète. Il avait travaillé très dur, et s’attendait à ce que quelque chose de positif se produise, mais il se disait maintenant : « Malheur à moi ! car l’Éternel ajoute le chagrin à ma douleur ; je m’épuise en soupirant, et je ne trouve point de repos. » (Jér 45.3)
Les journaux et magazines s’intéressent tout particulièrement aux riches, aux puissants, aux stars… Notre Dieu, lui, manifeste un intérêt plein d’amour non seulement à l’égard de ses serviteurs bien connus et en vue, mais également pour chacun de ces nombreux serviteurs invisibles : ceux qui travaillent dans les coulisses, ceux qui prient, qui donnent, qui nettoient, qui préparent, qui soutiennent, qui servent, qui organisent, qui traduisent, qui aident, qui réparent, qui multiplient et diffusent le message que Dieu a donné à d’autres… Se rendant compte que Baruc était découragé, Dieu a donné à Jérémie une prophétie particulière pour Baruc : « Ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël, sur toi, Baruc… » (Jér 45.2)
Pourquoi Baruc était-il découragé ?
Vous êtes-vous déjà senti découragé ? Parfois, le découragement s’infiltre doucement lorsque les nouveaux défis deviennent répétitifs, que nos efforts se heurtent à l’apathie, ou que nous commençons à douter de la valeur de ce que nous faisons. Parfois encore, le découragement nous tombe dessus et s’installe profondément, lorsque nous nous trouvons face à des obstacles sérieux, des contretemps frustrants ou une forte opposition. Nous nous rendons compte que nos grandes espérances ne vont pas être réalisées, et ne le seront peut-être jamais ! Quels ont pu être les facteurs de découragement de Baruc ?
1. Le message
Du fait de la désobéissance entêtée de Juda, les prophéties que devait écrire Baruc parlaient principalement de jugement et de punition (voir, par ex., 32.5 36.8,29). C’est une joie de donner un message d’approbation et de bénédiction de la part de Dieu. Mais, parfois, si nous voulons être trouvés fidèles, nous avons besoin de transmettre la désapprobation ou le jugement de Dieu, et ce n’est pas là une tâche facile !
2. L’auditoire
L’auditoire rejetait Dieu, son message et ses messagers. Baruc, avec Jérémie, a été menacé de mort (Jér 36.26). Les motivations du messager sont parfois remises en question, il est accusé à tort (Jér 38.4).
3. Le type de travail
Le travail du scribe était difficile, lent et méticuleux. « Baruc écrivit dans un livre, sous la dictée de Jérémie, toutes les paroles que l’Éternel avait dites à Jérémie. » (Jér 36.4) Or, après des mois passés à écrire, Baruc lut ce message dans le temple ; quelqu’un porta le rouleau au roi, qui jeta au feu le précieux manuscrit ! (Jér 36.23) Baruc n’en avait conservé ni photocopies, ni sauvegarde d’ordinateur… Alors « Jérémie prit un autre livre, et le donna à Baruc… » (Jér 36.32) et ils ont tout recommencé. Quel découragement pour Baruc ! Le fruit de notre labeur ne produit pas toujours ce que nous attendons et peut sembler complètement inutile, mais pour autant, prenons garde au service que nous avons reçu (Col 4.17).
4. Le manque de reconnaissance
À l’époque, peu de gens savaient lire et écrire. Cela pouvait donc ouvrir les portes pour obtenir des situations lucratives et d’influence. Gemaria, Élishama ou Jehudi (Jér 36.12,20,21) avaient des postes officiels importants. Et Baruc ? Après toutes ces années d’études et de travail acharné, il n’était toujours que le secrétaire d’un prophète mélancolique et impopulaire ! Personne ne semblait le remercier ou exprimer de l’admiration pour son travail dévoué. Parfois, nous pouvons aussi oublier que « vous servez le Seigneur Christ » (Col 3.23-24, Darby). C’est cela seul qui donne sa signification et sa dignité au ministère chrétien.
5. L’avenir sombre
Baruc était un visionnaire qui servait Dieu mais il rêvait également de grandes choses pour lui-même (Jér 45.5). Aurait-il le glorieux avenir de Josué après Moïse ou d’Élisée après Élie ? Les prophéties de Jérémie décrivaient un avenir collectif triste et déprimant. Aucun travail important, respecté ou stable auquel Baruc pouvait aspirer ! Pourquoi l’avenir de Baruc était-il si sombre ? Le Seigneur a une tâche, un ministère ou un avenir différent pour chacun de ses serviteurs. « Que t’importe ? Toi, suis-moi », dit Jésus (Jean 21.21-22).
6. Le sacrifice
Le service de Baruc l’a conduit à accompagner Jérémie dans de nombreuses situations à la fois difficiles et douloureuses : tous deux étaient ensemble ridiculisés et rejetés, ils avaient ensemble faim et froid, ils étaient ensemble accusés à tort et menacés (Jér 36.26). Le sentier de l’obéissance a ses joies — et ses peines aussi. La souffrance injustifiée est particulièrement difficile à accepter, même s’il est dit que c’est « digne de louange » (1 Pi 2.19-20, Darby). Notre ministère peut parfois exiger que nous nous privions de bénédictions légitimes, comme Jérémie à qui le Seigneur avait demandé de ne pas se marier (Jér 16.2). Mais le Seigneur voit et récompense toujours un sacrifice généreux et fait de bon cœur (Matt 19.27-29).
7. Le silence de Dieu
Baruc se sentait totalement désespéré (Jér 45.3). C’est déjà assez de gémir, de se sentir épuisé, de se révolter. Mais le désespoir commence à agripper notre âme lorsque nous entretenons la pensée que notre Dieu est froid, détaché et passif. Et c’est pire si nous commençons à en conclure que Dieu ajoute réellement de la tristesse à notre peine, et que notre vie serait meilleure sans lui. De telles pensées sont d’origine démoniaque et ont pour but de nous faire douter de la puissance, de la sagesse et de la bonté de notre Père céleste. Si elles sont entretenues, la spirale dépressive descendante va sûrement s’accélérer. Lorsque nous sommes tristes ou fatigués, nos esprits sont affaiblis et plus vulnérables aux attaques de Satan. Il nous faut identifier l’origine de tels mensonges au sujet de Dieu, et les rejeter fermement au nom de Jésus. Il est tout à fait possible que nous ne comprenions pas le moment choisi par Dieu, ni pourquoi il permet, fait (ou ne fait pas) quelque chose. Mais que notre propre limitation ne jette aucun doute quant à la puissance, la sagesse ou la bonté du Seigneur (És 26.3).
La réponse de Dieu au découragement de Baruc
Notre Père céleste qui nous aime voit nos circonstances, nos actions et nos motivations. Il écoute nos paroles et nos pensées intérieures, il perçoit nos émotions. Il est très réconfortant de savoir que « tout est nu et découvert » à ses yeux (Héb 4.13) ; comme le chantait David : « Tu pénètres de loin ma pensée. » (Ps 139.2) La déprime et le découragement de Baruc trouvaient leur origine dans des pensées incorrectes. Par un message court, direct et personnel, le Seigneur encourage Baruc à croire la réalité telle qu’elle est vraiment : « Voici, ce que j’ai bâti, je le détruirai ; ce que j’ai planté, je l’arracherai, savoir tout ce pays. Et toi, rechercherais-tu de grandes choses ? Ne les recherche pas ! Car voici, je vais faire venir le malheur sur toute chair, dit l’Éternel ; et je te donnerai ta vie pour butin, dans tous les lieux où tu iras. » (Jér 45.4-5) Ce message est en trois parties.
1. Le Seigneur corrige la vision qu’a Baruc de la réalité
Les efforts et les sacrifices de Jérémie et de Baruc donnaient des résultats décevants ; ils ne changeaient tout simplement pas le monde autour d’eux. Leur travail en valait-il la peine ? Le Seigneur voit le désarroi intérieur de Baruc, son apitoiement sur lui-même, son combat intérieur et il commence à diriger la vision du scribe à l’extérieur de lui-même.
Le Seigneur peut bâtir et planter avec ou sans Baruc (notez la répétition du « je » divin). C’est un fait. C’est la réalité. Le Seigneur peut nous inviter à participer à une partie de son grand projet, mais cela reste son projet. Les hommes ne sont pas le centre de l’univers. Notre Père céleste nous aime, prend soin de nous et se réjouit en nous, mais « nous » et « nos efforts » ne sont pas au centre des plans de Dieu. Ce qui s’y trouve, c’est le Seigneur Jésus Christ, son œuvre, sa gloire (Col 1.16-18). Cher compagnon de service, prends du recul et regarde la réalité avec les yeux de Dieu ; comprends que toi, ton travail et tes sacrifices, n’êtes qu’une petite partie du plan éternel et global de Dieu. Au temps convenable, au moment choisi, Dieu réalisera ses desseins.
2. Le Seigneur corrige la vision qu’a Baruc de sa propre mission
La frustration de Baruc, du fait de l’absence de résultats visibles, l’a poussé à rêver de travaux plus significatifs, de manières plus efficaces d’obtenir reconnaissance et satisfaction. Le Seigneur a vu les intentions du cœur perturbé de Baruc et lui a demandé : « Et toi, rechercherais-tu de grandes choses ? » Parfois, le Seigneur appelle, prépare, et confie à des hommes et des femmes une grande tâche — « grande » du point de vue de Dieu. Mais lorsque, comme Baruc, nous regardons à nous-mêmes et nous cherchons de grandes choses pour nous, le message du Seigneur est clair : « Ne les recherche pas ». En tant que chrétiens, le Seigneur nous appelle à penser « grand » et à emmagasiner de « grands » trésors, mais à le faire au ciel (Matt 6.20-21).
Quels talents et quelles capacités vous ont été confiés ? quel est votre appel ? quelle est votre mission ? Une fois que vous savez ce que le Seigneur vous a donné à faire, tenez-vous-y. Jusqu’à ce que le Seigneur vous montre clairement que vous devez en changer, donnez-vous totalement à l’œuvre du Seigneur, parce que vous savez que « votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur » (1 Cor 15.58). Parfois, notre stratégie ou la méthode employée peut devoir être modifiée à la lumière des résultats obtenus, mais notre cœur n’est pas fixé sur les statistiques. Avant tout, nous désirons entendre notre Maître nous dire : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; […] entre dans la joie de ton maître. » (Matt 25.21) Est-ce là toujours le désir de votre cœur ?
3. le Seigneur corrige la vision qu’a Baruc de l’avenir
L’un des facteurs qui a contribué aux pensées dépressives de Baruc est qu’il n’a vu aucune espérance pour l’avenir. Les dirigeants de Juda continuaient à ignorer le message de Dieu, et Dieu allait bientôt utiliser l’armée babylonienne pour envahir, tuer, détruire et prendre le contrôle de Juda. Le Seigneur a partiellement confirmé le sombre point de vue de Baruc : « Voici, je fais faire venir le malheur sur toute chair. » (Jér. 45.5)
Le fait que Dieu décide d’arrêter un projet, d’interrompre un ministère ou même de discipliner son peuple ne signifie pas qu’il s’en est allé, ni que tout espoir s’est évanoui. En fait, les actes mêmes de renverser et d’arracher sont des indications claires que Dieu est toujours impliqué, actif, et aux commandes. Aussi longtemps que nous serons sur terre, de tels changements douloureux et de tels contretemps apparents ont un but. Et il est heureux qu’il y ait toujours un « mais » divin.
Le Seigneur a béni Baruc en lui donnant cette promesse personnelle : « Mais je te donnerai ta vie pour butin, dans tous les lieux où tu iras. » Cette promesse se situe historiquement au milieu des événements du ch. 36. Après que le roi a brûlé le rouleau et ordonné l’arrestation de Baruc et de Jérémie, survient un autre « mais » divin : « Mais l’Éternel les cacha. » (Jér 36.26) Baruc était en sécurité ; le Seigneur avait commencé à tenir sa promesse.
Craignez-vous l’avenir ? Votre vision est-elle obscurcie par de sombres pensées ? Le Seigneur ne nous a jamais promis sur cette terre que nous connaîtrions uniquement la croissance constante et le succès visible. Mais il nous a dit : « Allez. Et, voici, je suis avec vous tous les jours. » (Matt 28.19-20). Face à une attaque spirituelle, nous savons que les bonnes promesses de notre Seigneur s’étendent bien au-delà de notre court voyage sur terre, jusqu’à son retour pour nous prendre auprès de lui (Jean 14.1-3).
Après avoir reçu en promesse l’assurance qu’il aurait la vie sauve, Baruc a-t-il eu peur de se faire attraper et tuer ? Peut-être, mais il n’avait pas à le faire. Nous ne pouvons jouir des promesses de Dieu que si nous les connaissons et les croyons. Les croyons-nous réellement ?
Conclusion
Notre Père céleste voit ce qui se passe à l’intérieur de chacun de nous, que nous le servions au front ou aux bagages, et il s’en soucie. Comme Baruc, beaucoup d’entre nous se sont vus confier quelques petites tâches. Comme Baruc, nous pouvons aussi parfois nous sentir las et découragés. Nous ne voyons pas les résultats auxquels nous aspirons, et pouvons commencer à es-timer que notre travail ne sert à rien. À quoi le Seigneur regarde-t-il, chez tous ceux qui le servent ? Les deux seuls critères qu’il utilise pour évaluer la réalité de chaque vie sur terre sont l’obéissance et la fidélité. Alors continuons à écouter, à obéir et à avancer.
Pourquoi Jean-Baptiste est-il le plus grand ?
Nous voudrions croire que nous sommes des hommes et des femmes de caractère, que nous ne sommes pas influencés par les opinions, les tendances et les styles. Nous voudrions nous classer comme des personnes de principes, indifférentes à ce que d’autres pensent de nous. Pourquoi alors coupons-nous et peignons-nous nos cheveux d’une certaine façon ? Pourquoi avons-nous de grands miroirs ? Bien entendu, nous voudrions que nos voisins nous considèrent comme une famille « normale ». Bien entendu, nous voudrions que nos collègues de travail pensent que nous avons « bon goût » dans notre façon de nous habiller. Bien entendu, nous sommes profondément concernés par ce que d’autres chrétiens pensent de nous, particulièrement ceux que nous fréquentons régulièrement ! Sommes-nous vraiment insensibles à des expressions telles que « c’est un frère spirituel », « une soeur pieuse », « un croyant chaleureux », « un pilier dans l’assemblée », « un exemple de vie disciplinée », « quelle épouse irréprochable », etc ? Mais le Seigneur lui-même, que pense-t-il de nous ? Ce que nous sommes aux yeux de Dieu, c’est ce que nous sommes. Rien plus.
Jusqu’ici, le plus grand homme
Qu’est-ce qui rend grand un homme ou une femme dans les Saintes Écritures ? Sommes-nous sûrs que nous combattons le bon combat ? Regardons-nous la vie avec les « yeux de Dieu » ? Tôt ou tard nous aurons tous à rendre compte au Seigneur de ce dont nous avons rempli notre vie. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Il y a quelques années, j’ai été frappé par la façon dont Jésus a évalué la vie de Jean-Baptiste : « En vérité, je vous dis : Parmi ceux qui sont nés de femme, il n’en a été suscité aucun de plus grand que Jean le Baptiseur. » (Mat 11.11) Pourquoi une appréciation si élevée de Jean-Baptiste ? Plus grand qu’Abraham ? Plus grand que Moïse ? Plus grand que le roi David et le roi Salomon ? Plus grand que le prophète Ésaïe qui lui aussi a annoncé la venue du Seigneur ? Qu’est-ce que le Seigneur a vu en Jean-Baptiste pour faire preuve d’une telle estime à son égard ? Il est donc très intéressant d’étudier la vie de Jean le Baptiseur.
Une vie courte et peu commune
Que savons-nous de Jean-Baptiste ? C’était un parent de Jésus, de 6 mois son aîné (Luc 1.36), le fils unique d’un vieux couple, Elisabeth et Zacharie le sacrificateur, tous deux descendants d’Aaron, et qui sont décrits comme « justes aux yeux de Dieu » (Luc 1.5-7). Certains miracles ont entouré sa naissance, mais il n’en a jamais accompli lui-même (Jean 10.41). Il a été décapité dans la trentaine, alors qu’il était emprisonné (Mat 14.10). Qu’est-ce qui a rendu si spéciale cette très courte vie ?
Vous ne pouvez pas plaire à tout le monde !
Les Écritures n’essayent pas de cacher le fait que Jean-Baptiste était une personne un peu bizarre. Contrairement au statut de « sacrificateur » de son père, Jean avait un régime alimentaire excentrique et un style vestimentaire fruste (Mat 3.4). Comment ses parents (s’ils étaient encore vivants) et ses voisins considéraient-ils ce jeune homme anti-conformiste ? En raison des miracles bien connus entourant sa naissance, beaucoup d’entre ceux-ci s’étaient demandé : « Que sera donc cet enfant? » (Luc 1.66) Son style n’était pas orthodoxe. Son message n’était pas populaire au sein du clergé. En fait, il entraînait les personnes loin du temple et des sacrifices institués par Dieu. Le peuple, cependant, considérait Jean comme un prophète (Mat 14.5). Pour les autorités locales, le Baptiste demeurait une énigme. Le roi Hérode cherchait à protéger Jean parce qu’il était évident que ce dernier était « un homme juste et saint » (Marc 6.20). Mais, politiquement parlant, il n’était pas acceptable de laisser Jean dire ce qu’il pensait en public. Hérodias voyait en lui une menace à sa vie sensuelle « libre ». Elle le détestait et trouva le moyen de le faire décapiter (Mat 14.1-12). Évidemment, Jean ne se moulait confortablement dans aucune forme de religion organisée. Cependant, les paroles du Seigneur sont toujours valables : « Parmi ceux qui sont nés de femme, il n’y a aucun prophète plus grand que Jean le Baptiseur ». Rechercher l’approbation du Seigneur peut parfois entrer en conflit avec l’approbation sociale. Rechercher l’approbation de nos frères croyants peut nous empêcher de discerner les conditions nécessaires pour recevoir l’approbation du Seigneur lui-même. Soyons au clair sur une chose. Une vie pieuse ne satisfera pas tout le monde. Cela n’a jamais été le cas. Si nous cherchons sincèrement l’approbation du Seigneur, nous devons être disposés à faire face à la critique. Et si nous y avons déjà été confrontés, veillons à ne pas l’utiliser comme prétexte (ou comme excuse) à un comportement asocial ou à une vaine attitude de confrontation. L’apôtre Paul exhorte : « S’il est possible, autant que cela dépend de vous, [vivez] en paix avec tous les hommes. » (Rom 12.18)
Alors, qu’est-ce que le Seigneur a vu en Jean ? Au moins quatre qualités certaines :
1. Jean obéissait à sa mission divine
À la différence de l’appel de Moïse, l’appel de Jean n’allait pas le mener à une position éminente. Sa mission divine était de préparer le chemin pour un autre qui suivrait. Jean était heureux de ce rôle secondaire et a organisé sa vie en vue de cette mission. Chacun de nous a été créé pour un but. Vous et moi, nous avons également une mission divine. Nous brillerons mieux en faisant ce que nous avons été appelés à faire. Mais l’obéissance de Jean n’était pas facile. Il est douloureux de ne pas combler les espérances de ceux que nous aimons. À la différence de Moïse, Jean n’a fait aucun signe miraculeux pour augmenter sa popularité ou accréditer son ministère. Le Seigneur apprécie le travail accompli avec enthousiasme et persévérance jusqu’à l’achèvement de la tâche. Jim Elliot a écrit : « Un homme n’est immortel que jusqu’à ce que Dieu en ait fini avec lui. » Si vous êtes sûrs que votre mission vous est donnée de Dieu, persévérez. Achevez-la. N’abandonnez pas !
2. Jean a voulu que Christ croisse
« Il vient après moi, disait Jean, celui qui est plus puissant que moi, duquel je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie des sandales. » (Marc 1.7) Un jour est venu où ces mots prononcés avec humilité ont été mis à l’épreuve. Certains des fidèles disciples de Jean l’ont quitté pour suivre le Seigneur (Jean 1.35,36). En voyant cela, quelques disciples de Jean se sont sentis mal à l’aise et dans l’insécurité. Ils ont essayé de protéger le ministère de Jean (Jean 3.23-28). Mais Jean lui-même était heureux de la part qui lui était réservée. Son ambition n’était pas de créer une institution religieuse. Son but n’était pas de remplacer le sacerdoce juif qui s’affaiblissait. Sa satisfaction ne provenait pas du nombre de ses adeptes ou de sa popularité. Il a comparé ses sentiments de bonheur avec ceux d’un jeune homme dont le meilleur ami est sur le point de se marier. « Cette joie donc, qui est la mienne, est accomplie. Il faut que lui croisse, et que moi je diminue. » (Jean 3.29,30) Le Seigneur occupe-t-il une place toujours plus centrale dans notre vie ? Sa présence est-elle toujours plus évidente dans notre ministère et notre service ? Sommes-nous heureux quand des amis s’éloignent afin de suivre le Seigneur de plus de près ? Tôt ou tard le jour viendra où nous devrons « laisser faire », « passer la main », « descendre de scène ». Ne pas le faire gênerait le travail du Seigneur. Faisons-le joyeusement !
3. Jean rejetait le péché de manière active
Quand des compatriotes viennent rendre visite à des missionnaires, il leur arrive de réagir fortement à la saleté, à la pauvreté ambiante et au bruit. Mais après quelques semaines ou quelques mois, cela leur devient normal. La saleté, la pauvreté et le bruit sont toujours présents, mais ils s’y sont adaptés. De la même manière, nous pouvons nous habituer au péché. La première fois que nous l’avons commis, nous nous sommes sentis coupables. Nous savions que c’était mal. Mais maintenant, nous n’y réfléchissons pas à deux fois. Initialement, lorsque nous découvrons une pratique moralement étrange ou non scripturaire dans notre assemblée, nous n’en dormons plus. Mais ensuite nous nous y habituons. En fait, à partir d’un certain point, nous la tolérons. Jean Baptiste était différent. Il était connu pour être un homme « juste et saint » (Marc 6.20). Il détestait ce qui était mal, injuste, pervers. Ce n’était pas un homme qui « dissimulait les choses ». Il a vécu en étant convaincu que le péché était péché, indépendamment de la pratique courante ou de la personne qui l’avait commis. Il s’est consacré à amener des personnes à la repentance, la vraie repentance qui se révèle par un changement de comportement. C’est cette dénonciation de la mauvaise conduite de personnes influentes qui lui a coûté la vie. Si nous recherchons l’approbation de chefs séculiers ou religieux, nous sommes enclins à être aveugles à l’égard de leur péché. Restons-nous passifs face au péché ? Réagissons-nous quand nous devenons conscients du péché dans notre vie, dans notre famille, ou dans notre assemblée ? Le Seigneur a hautement apprécié que Jean rejette radicalement le péché moral. Et le Seigneur n’a pas changé.
4. Jean a brûlé pour le Seigneur avec passion
La conversation peut être quelque peu calme et insipide, jusqu’à ce que l’on tombe sur un sujet d’intérêt commun. Avez-vous remarqué comment certaines personnes se réveillent sur des sujets comme le football ou le cricket, l’éducation ou les droits de l’homme, les plantes ou les recettes de cuisine, les ordinateurs ou le dernier gadget électronique ? Je trouve étonnant et triste que même parmi des chrétiens établis, la personne du Seigneur semble n’évoquer que peu de passion. Nous semblons faire des efforts pour trouver que dire pendant que nous venons ensemble l’adorer. L’atmosphère change radicalement quand on en vient à nos doctrines favorites et à nos différences religieuses. Sur cela, nous pouvons discourir pendant des heures. Nous pouvons même devenir émotifs ! L’apôtre Paul pouvait dire « pour moi, vivre c’est Christ. » (Phil 1.21) Christ était également la passion de la vie de Jean. « Jean était la lampe qui brûle et qui luit, » disait Jésus à quelques Juifs et « vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière. » (Jean 5.35) Imaginez une de ces lampes romaines en train de brûler. La passion de Jean pour le Seigneur l’a consumé, et dans ce processus, il a dégagé lumière et chaleur. Une vie chrétienne vécue avec passion et remplie de l’Esprit est très attrayante. C’est contagieux. Est-ce que ceux qui vous connaissent vous qualifient de « passionné » pour décrire votre vie chrétienne ? Est-ce que nos conversations et notre style de vie enflamment d’autres personnes pour notre Seigneur ? Ces hommes privilégiés qui ont marché avec Jésus vers Emmaüs se sont exclamés : « Notre coeur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin, et lorsqu’il nous ouvrait les Écritures ? » (Luc 24.32) Seule la communion avec le Seigneur devrait nous enflammer. Que le Seigneur lui-même soit la passion brûlante de notre vie.
Êtes-vous bien vus ?
Qui pense du bien de vous ? Nous, des mortels, nous tendons à accorder trop de valeur à ce qui est temporel. Nous apprécions les applaudissements et les bons voeux de nos compagnons, mortels comme nous. L’approbation des hommes ne peut pas avoir plus de valeur que les hommes eux-mêmes. Et que valons-nous ? Notre vie « n’est qu’une vapeur paraissant pour un peu de temps et puis disparaissant. » (Jac 4.14) « L’Éternel ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde, car l’homme regarde à l’apparence extérieure, et l’Éternel regarde au coeur. » (1 Sam 16.7) Nos collègues de travail peuvent nous considérer comme des employés exemplaires. Nos voisins peuvent nous classer parmi les citoyens responsables. Ceux avec qui nous adorons peuvent nous décrire comme « doctrinalement purs et très spirituels ». Mais comment Christ nous voit-il ? Ce que nous sommes aux yeux de Dieu, c’est ce que nous sommes. Rien de plus.
Articles par sujet
abonnez vous ...
Recevez chaque trimestre l’édition imprimée de Promesses, revue de réflexion biblique trimestrielle qui paraît depuis 1967.