PROMESSES

Le texte que nous publions est un condensé du commentaire de John MacArthur sur l’épître aux Galates avec l’aimable autorisation des Éditions Impact à Trois-Rivières, Québec

Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. Si donc vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi. » (Gal 5.16-18)

Tout comme Jésus-Christ est le personnage principal de la justification, le Saint-Esprit est celui de la sanctification. Un croyant ne peut pas plus se sanctifier lui-même qu’il n’aurait pu se sauver lui-même. Il ne peut pas plus vivre la vie chrétienne à partir de ses propres ressources qu’il n’aurait pu se sauver au moyen de ces ressources.

Dans sa définition la plus profonde, et pourtant la plus simple, la vie chrétienne fidèle est une vie vécue sous la direction et dans la puissance du Saint-Esprit. C’est là le thème de Galates 5.16-26, où Paul dit aux croyants : « marchez selon l’Esprit » (v. 16,25), et : « [soyez] conduits par l’Esprit » (v. 18). Le premier paragraphe (v. 16-18) de cette section ouvre le sujet en donnant l’ordre de marcher selon l’Esprit, et en définissant le combat de la vie remplie de l’Esprit.

1. L’ordre (5.16)

Les deux sujets opposés de l’épître aux Galates sont la loi et la grâce, qui, comme Paul le montre à plusieurs reprises, sont incompatibles, que ce soit comme moyens de salut ou comme moyens de sanctification. On ne peut pas aller à Dieu par l’observation de la loi et on ne peut pas non plus entretenir une vie à la gloire de Dieu de cette façon, même s’il s’agit de la loi que Dieu a donnée à Moïse et qui était au centre de l’Ancienne Alliance. Puisque personne ne peut y obéir parfaitement, la loi n’a jamais été, et ne devait jamais être un moyen de salut. Dieu l’a donnée pour révéler ses saintes normes et pour amener les hommes à désespérer de lui plaire par leurs efforts humains, et les conduire à Jésus-Christ, qui seul, et par grâce, peut les rendre acceptables devant le Père. Par la loi, « l’Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis soit donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient » (Gal 3.22). La loi n’a jamais été donnée comme sauveur, mais uniquement comme précepteur pour conduire les hommes au Sauveur (Gal 3.24).

La loi n’a aucune utilité pour le salut du croyant, parce que par Christ celui-ci est déjà sauvé et a été adopté comme enfant dans la famille céleste de Dieu (Gal 3.26). Elle n’a pas non plus d’utilité pour la direction de sa vie nouvelle, parce que le croyant a l’Esprit de Dieu résidant en lui pour le guider de façon permanente.

Bien que l’Écriture encourage l’étude biblique, la prière, l’adoration, le témoignage et certaines normes de conduite qui sont essentielles à une vie chrétienne fidèle, la spiritualité ne peut pas être mesurée à la fréquence ou à l’intensité avec laquelle le croyant s’y engage. Prendre ces choses comme des mesures de spiritualité, c’est tomber dans le légalisme, qui ne s’attache qu’aux choses extérieures et visibles, humainement appréciables. Vivre uniquement selon un ensemble de règles, c’est vivre par la chair dans le contentement de soi et l’hypocrisie, en méprisant l’Esprit, qui seul est capable de travailler intérieurement pour produire des œuvres de véritable justice. La vie sainte ne résulte pas de ce que nous faisons pour Dieu, mais de ce que lui fait en nous par son propre Esprit. Vivre saintement, c’est être « puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur » (Éph 3.16), et c’est être « remplis de l’Esprit » (Gal 5.18).

Tout ce dont un croyant a besoin pour vivre une vie en accord avec la volonté de Dieu est le Saint-Esprit, qui lui a été donné au moment où il a cru (Rom 8.9). Même le croyant le plus nouveau et le plus ignorant est habité par l’Esprit de Dieu qui l’enseigne et le soutient. Bien que l’Esprit utilise l’Écriture pour aider les croyants à croître en vérité et en sainteté, il est lui-même la source suprême de ces vertus (voir Col 3.16).

Le fait que le verbe peripateô (marchez) soit ici conjugué au temps présent indique que Paul parle d’une action continue et régulière, en d’autres mots : d’une façon habituelle de vivre. Et le fait que le verbe soit aussi au mode impératif indique qu’il ne fait pas une suggestion aux croyants, mais leur donne un ordre.

Quand un croyant se soumet au contrôle de l’Esprit, il avance dans sa vie spirituelle. L’Esprit le fait avancer pas à pas d’où il est vers où Dieu veut qu’il soit. Ainsi, bien que ce soit l’Esprit qui soit la source de toute vie sainte, c’est le croyant qui reçoit l’ordre de marcher. C’est là la combinaison apparemment paradoxale du divin et de l’humain dans le salut (Jean 6.35-40), dans l’inspiration de l’Écriture (voir 1 Jean 1.1-3 et 2 Pi 1.19-21), dans la sécurité éternelle (voir Rom 8.31-39 et Col 1.21-23) et même dans le ministère (Col 1.28,29).

En insistant sur l’œuvre primordiale du Saint-Esprit dans la vie du croyant, certains chrétiens ont perdu l’équilibre qui existe entre l’humain et le divin, et ont enseigné l’idée exprimée par des expressions populaires du genre de : « Abandonnez-vous à Dieu »1 et « la vie d’abandon »2. Bien utilisées, de telles expressions sont utiles. Si elles signifient qu’il faut arrêter de compter sur ses propres ressources et son indépendance, et se soumettre à la vérité et à la puissance de Dieu, elles sont scripturaires. Mais si, comme c’est souvent le cas, on les utilise pour enseigner que la vie chrétienne est tout simplement une soumission passive à Dieu, elles sont contraires à tous les termes actifs et à tous les ordres de faire plus d’efforts et d’être plus engagés qu’on trouve dans tout le Nouveau Testament (voir p. ex. : 1 Cor 9.24-27 ; Héb 12.1-3).

Si la volonté et les actes de l’homme ne jouaient pas un rôle direct et actif dans la vie chrétienne, le Nouveau Testament ne contiendrait que cette seule instruction pour les croyants : « Marchez selon l’Esprit ». Tout autre ordre serait superflu.

La puissance nécessaire dans la vie chrétienne vient entièrement du Saint-Esprit, tout comme la puissance du salut vient entièrement de Jésus-Christ. Mais l’homme est appelé à exercer sa volonté et à s’engager, aussi bien dans l’œuvre de justification de Christ que dans l’œuvre de sanctification du Saint-Esprit.

Il n’est pas question pour le chrétien de simplement s’asseoir en coulisses et de regarder le Saint-Esprit se battre pour lui. Paul dit aux croyants de Rome : « Regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants en Jésus-Christ. […] Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d’iniquité ; mais […] offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice » (Rom 6.11,13).

Le croyant qui est conduit par le Saint-Esprit doit être prêt à aller là où celui-ci le conduit et à faire ce que celui-ci le conduit à faire. Prétendre être soumis au Saint-Esprit sans être personnellement engagé dans l’œuvre de Dieu, c’est appeler Jésus « Seigneur, Seigneur ! » et ne pas faire ce qu’il demande (Luc 6.46).

Dire : « Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair », c’est énoncer le même principe qu’en disant : « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Rom 13.14). Marcher selon l’Esprit, c’est marcher « honnêtement comme en plein jour » alors que les désirs de la chair, sont des choses telles que « des orgies et de l’ivrognerie, de la luxure et de la débauche, des querelles et des jalousies » (v. 13). Les deux comportements s’excluent mutuellement, de telle façon qu’à tout moment de notre vie chrétienne, soit nous marchons par l’Esprit, soit nous fonctionnons selon les désirs de la chair. Nous ne pouvons pas faire les deux en même temps.

Vivre par l’Esprit, c’est vivre comme Christ a vécu, les pensées saturées de sa vérité, de son amour et de sa gloire, et du désir d’être en tout semblable à lui. C’est vivre dans la conscience permanente de sa présence et de sa volonté, en laissant « la parole de Christ » demeurer en soi « dans toute sa richesse » (Col 3.16). Vivre par l’Esprit, c’est vivre selon l’enseignement et l’exemple du Seigneur Jésus-Christ. C’est vivre avec un désir suprême et permanent « d’être trouvé en lui, non avec [sa propre] justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi », et avec le désir aussi de connaître « Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances (Phil 3.9,10). Ce n’est certes pas différent d’être « remplis de l’Esprit » (Éph 5.18), une expression qui décrit la puissance de contrôle exercée par l’Esprit sur un chrétien qui la veut.

2. Le combat (5.17,18)

Comme beaucoup d’autres dans le Nouveau Testament, ces deux versets montrent clairement que marcher selon l’Esprit, ce n’est pas simplement s’abandonner passivement à celui-ci. La vie dirigée par l’Esprit est une vie de combat, de combat constant contre les vieilles habitudes de la chair qui continuent à tenter et à séduire le croyant. La chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair.

Il vaut la peine de remarquer que Paul utilise souvent le terme « la chair » pour désigner ces restes du « vieil homme » qui subsistent après la conversion. Il s’agit de l’humanité non régénérée, cette partie du croyant qui attend la rédemption à venir au moment de la glorification (Rom 8.23). Jusque-là, le croyant possède une personnalité régénérée (voir Gal 2.20), qui vit dans une humanité non régénérée, et cela crée un fort état de conflit.

Paul lui-même, comme tous les croyants, est constamment aux prises avec la chair, comme il le confesse aux Romains : « Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair ; j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. […] Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres » (Rom 7.18,19,21-23).

Dans le présent texte et dans d’autres, la chair désigne également la faiblesse et l’incapacité morales et spirituelles de la nature humaine qui s’accroche aux âmes rachetées, comme Paul en fait état dans le passage de Romains 7, déjà cité (voir Rom 6.19). La chair des chrétiens est leur propension à pécher, leur humanité déchue qui attend la rédemption, et dans laquelle la nouvelle et sainte créature habite (voir Gal 2.20 ; 2 Cor 5.17).

La chair est cette partie du croyant qui fonctionne sans l’Esprit et contrairement à lui. Elle s’oppose à l’œuvre de l’Esprit dans le cœur du croyant. Celui qui n’est pas né de nouveau regrette souvent les péchés qu’il commet, à cause d’un sentiment de culpabilité ou de conséquences pénibles, mais il ne se déroule pas de combat spirituel en lui, parce qu’il ne possède que la nature charnelle et ne possède pas l’Esprit. Les péchés qu’il commet, même s’ils le désappointent et le dégoûtent parfois, sont néanmoins en accord avec sa nature fondamentale d’ennemi de Dieu (Rom 5.10) et d’enfant de la colère (Éph 2.3). Il n’y a donc pas de conflit réel en lui, à part celui que peut causer le peu de conscience qui lui reste dans son état de perdition.

Ce n’est que dans la vie des croyants, que l’Esprit peut combattre la chair, parce que l’Esprit ne réside que dans le croyant. Seul un croyant peut vraiment affirmer : « Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres » (Rom 7.22,23). Ce n’est que dans les croyants que la chair non régénérée et l’Esprit qui vit dans l’être régénéré sont opposés entre eux, afin que les croyants ne fassent point ce qu’ils voudraient. Les croyants ne font pas toujours ce qu’ils voudraient faire. Il y a des moments dans la vie de chaque croyant où il veut mais ne peut pas. L’Esprit met souvent le holà aux désirs de notre chair, et la chair passe souvent par-dessus la volonté exprimée par l’Esprit. Il n’est pas surprenant que ce frustrant conflit amène Paul à s’exclamer : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Rom 7.24.)

Bien que la vie chrétienne soit un combat, c’est un combat dans lequel la victoire est toujours possible. Dans sa prière sacerdotale, Jésus a parlé de l’autorité que son Père lui a donnée « sur toute chair » (sarx – Jean 17.2). Tout croyant a en lui la puissance de l’Esprit de Dieu lui-même qui combat sa chair faible et pécheresse, afin qu’il ne fasse point ce que sa chair voudrait. Paul écrit : « la loi de l’Esprit […] m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » (Rom 8.2). En d’autres mots, c’est une tierce personne qui a la clé du combat entre la nouvelle création et la chair : le Saint-Esprit. C’est lui qui donne à l’homme intérieur l’énergie nécessaire pour remporter la victoire sur la chair.

La meilleure façon pour un chrétien de s’opposer aux désirs et aux œuvres de la chair, c’est de ne pas satisfaire ses convoitises : « n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Rom 13.14). La façon la plus certaine de tomber dans le péché est de se permettre d’être dans des situations où il y a danger de tentation. Et la façon la plus certaine d’éviter le péché est d’éviter les situations où la tentation existe. Paul dit aux croyants : « Faites donc mourir ce qui dans vos membres est terrestre, la débauche, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie » (Col 3.5).

Les croyants qui ne résistent pas activement au mal et ne se consacrent pas au bien ne sont évidemment pas conduits par l’Esprit, peu importe à quel point ils pensent s’être « abandonnés ». Un croyant ne peut rien accomplir pour le Seigneur par sa propre force. Mais, par contre, l’Esprit peut accomplir très peu avec un chrétien qui n’est ni soumis ni engagé. Le piétisme, une position dans laquelle le croyant essaie de façon légaliste de faire par sa propre force tout ce que le Seigneur lui commande, insiste trop sur la discipline, la diligence et les efforts personnels.

Dans sa deuxième épître, Pierre explique très bien l’équilibre qui doit exister dans la vie chrétienne. Selon « sa divine puissance [Dieu] nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu ; celles-ci nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise » (2 Pi 1.3,4). C’est là l’engagement de Dieu grâce à la puissance duquel le croyant devrait faire tous ses efforts pour joindre à sa foi la vertu, la connaissance, la maîtrise de soi, la patience et la piété (v. 5,6). Ce n’est pas que Dieu fasse tout et que nous ne fassions rien, comme certains le croient, ni que nous fassions tout et qu’il ne fasse rien. C’est l’équilibre entre notre soumission et notre engagement d’un côté et la direction et la puissance de l’Esprit de l’autre. Paul dit : « Mettez en œuvre votre salut avec crainte et tremblement, […] car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Phil 2.12,13). On ne peut pas pleinement expliquer ou comprendre le mystère de cet équilibre parfait et paradoxal, mais on peut en faire la pleine expérience.

Être conduits par l’Esprit, c’est la même chose que marcher par lui (Gal 5. 16,25), mais l’expression insiste un peu plus sur son autorité. Nous ne marchons pas à côté de lui comme des égaux, mais nous le suivons comme on suit un guide souverain et divin. Paul dit : « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Rom 8.14). La réciproque est également vraie. Ceux qui sont fils de Dieu sont conduits par l’Esprit de Dieu.

  1. En anglais : « Let go and let God ! »
  2. En anglais : « the surrendered life »

Écrit par


Le texte que nous publions est un condensé du chapitre 6 de son livre Sauvé sans aucun doute ! avec l’aimable autorisation de Publications Chrétiennes à Trois-Rivières, Québec.

Une des raisons pour lesquelles les gens n’ont pas l’assurance de leur salut, c’est que beaucoup d’entre eux ne sont pas sauvés. Ils n’ont rien de scripturaire sur quoi fonder leur assurance. Un des motifs qui a poussé l’apôtre Jean à rédiger sa Première Épître, c’est qu’il souhaitait aider les gens confrontés à ce dilemme à en prendre conscience et à redresser la situation. Allons maintenant au-delà de cette question. Pourquoi l’assurance fait-elle défaut à tant de chrétiens ? Qu’en est-il des milliers qui sont en proie au cafard spirituel ? Il y a plusieurs raisons principales à cela.

1. La culpabilité

Certains chrétiens n’ont pas une pleine assurance parce qu’ils ont du mal à accepter le concept du pardon. Ils se font souvent tyranniser par leurs émotions et se sentent souvent trop mauvais pour être pardonnés. Il en est ainsi pour plusieurs raisons. Premièrement, la conscience parle contre le pardon. La seule chose que votre conscience connaisse, c’est la culpabilité et la condamnation. Elle ignore tout de la grâce et de la miséricorde. La sainteté et la justice parlent aussi contre le pardon. Elles sont axées sur le péché et ignorent tout de la possibilité d’être délivré.

Prenez garde : Satan est l’accusateur des frères. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour obscurcir l’amour et la grâce de Dieu.

Si vous permettez à Satan de vous écraser la tête par les saintes exigences de Dieu dépouillées de l’amour de Dieu, vous n’échapperez pas au doute. Voici ce que William Bridge a écrit à ce sujet : « Celui qui manque d’assurance quant à l’amour de Dieu discute trop avec Satan. Il se dit : le diable est tout le temps en train de me talonner et de me tenter, pour m’amener à douter de l’amour de Dieu, il s’y prend de manière à imposer ses pensées à mon esprit. Il sait pertinemment que, plus je douterais de l’amour de Christ, plus je m’abandonnerais à l’amour de Satan. »1

Pour sa part, Thomas Brooks nous ramène à l’Écriture : « L’apôtre [Paul] te parle de monstrueux scélérats qui étaient impies, fornicateurs, idolâtres, adultères, efféminés, délibérément abusifs envers l’humanité, voleurs, avides, ivrognes, injurieux, extorqueurs ; et pourtant, par son infinie bonté et sa grâce miséricordieuse, Dieu a délivré ces monstres de l’humanité de la souillure et de la culpabilité de leurs péchés, la justice de Christ les a justifiés, l’Esprit de Christ les a sanctifiés, et Christ les a revêtus de ses précieuses grâces. »2

2. L’ignorance

Beaucoup de gens manquent d’assurance parce qu’ils ne saisissent pas que le salut est une œuvre suprêmement divine et parfaitement souveraine. L’assurance repose sur la réalité historique de ce que Jésus-Christ a accompli. Il ne s’agit pas d’un sentiment dénué de raison, et vous n’éprouverez jamais le sentiment subjectif de l’assurance tant que vous ne comprendrez pas la vérité objective de l’Évangile.

Vous devez réaliser que Dieu savait que vous étiez pécheur, ce qui explique qu’il ait envoyé son Fils Jésus-Christ dans le monde pour payer en entier le prix de tous vos péchés — passés, présents et futurs. Par sa toute-puissance, Dieu nous a garanti pour toujours le salut que Jésus nous a offert.

La chose est irréversible, comme les paroles de Paul en témoignent : « Car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables. » (Rom 11.29)

« Venez et plaidons ! […] Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine » (És 1.18), nous dit le Seigneur de manière engageante. En effet, quand Dieu vous pardonne, il le fait intégralement, comme il l’a dit lui-même : « C’est moi, moi qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés. » (És 43.25) Est-ce là une bonne nouvelle à votre avis ? Ce que vous ne pouvez oublier, Dieu peut ne plus s’en souvenir !

II y a maintenant un élément de la vérité de l’Évangile que je tiens à mentionner avec précision, en raison du rôle majeur qu’il joue dans la question de l’assurance : la résurrection de Jésus-Christ. Elle prouve que l’œuvre que le Seigneur a accomplie sur la croix a engendré un salut éternellement sûr. II n’aurait pu y avoir meilleure attestation de la véracité de ses déclarations. Jésus a dit être Dieu, et il est ressuscité des morts pour le prouver. Il a dit être venu pour accomplir l’œuvre du salut, et Dieu l’a ressuscité des morts pour montrer qu’il y est parvenu.

L’assurance fait partie intégrante de la foi salvatrice. Comme l’a dit l’apôtre Jean : « Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. » (1 Jean 5.13) La foi du chrétien est une foi sûre.

3. L’incertitude

Certains chrétiens n’ont pas l’assurance de leur salut parce qu’ils ignorent l’instant exact de leur conversion. Ils n’arrivent pas à se rappeler le moment où ils ont cru. D’autres ne peuvent pas même se rappeler n’avoir jamais cru. Comme ils ne peuvent pas en identifier le moment bien précis, ils doutent que leur conversion ait réellement eu lieu. Mais si vous ignoriez votre date de naissance, vous ne vous demanderiez pas pour autant si vous êtes vivant ! On fait bien trop de cas de l’identification de cet instant par une formule quelconque, faire une prière, signer une fiche, lever la main, s’avancer, etc.

Nombre de chrétiens, surtout ceux qui ont grandi dans un milieu chrétien, sont incapables d’identifier l’instant précis où ils ont été sauvés. Je ne le peux pas moi-même. J’ignore quand je suis passé de la mort à la vie, mais je sais que ce passage a eu lieu. Il m’est arrivé, enfant, de faire des prières particulières. Je me rappelle précisément avoir prié avec mon père sur les marches d’une église de l’Indiana, où il tenait une réunion de réveil. Son sermon m’avait convaincu de péché parce que j’avais mal agi à quelques reprises la semaine même — comme saccager la salle de classe de l’église. Je me souviens, qu’âgé de 14 ans, je me suis avancé lors d’une rencontre en plein air pour jeter une pomme de pin dans le feu, les larmes aux yeux et voulant mettre ma vie en ordre avec Dieu. Je me rappelle le grave accident de voiture dans lequel j’ai été impliqué lors de ma première année d’université et qui m’a fait comprendre de manière frappante l’appel de Dieu pour ma vie, mais je ne saurais dire avec certitude si je me suis converti à cette occasion.

Je ne recherche pas un événement passé susceptible de rendre mon salut réel à mes yeux. J’examine ma marche spirituelle actuelle. II y a des gens qui possèdent une fausse assurance, du fait qu’ils se rappellent un événement passé, sans pour autant vivre dans la justice de Dieu. Alors, ne vous inquiétez pas si vous ne pouvez pas faire le rapprochement entre un moment ou un événement bien précis et celui de votre conversion. Concentrez-vous plutôt sur votre marche quotidienne et sur vos attitudes.

4. La tentation

Une autre raison pour laquelle de nombreux chrétiens manquent d’assurance, c’est qu’ils sentent le tiraillement de leur chair non rachetée et se demandent s’ils possèdent réellement une nouvelle nature. En tant que chrétiens habitant ce monde déchu, nous sommes de nouvelles créations confinées dans un corps charnel non racheté. En fait, « nous soupirons en nous-mêmes, en attendant […] la rédemption de notre corps », prévue pour le retour du Seigneur, qui « [l’affranchira] de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rom 8.23,21).

Mais jusqu’à ce que vienne ce jour de délivrance, il nous arrivera de temps à autre d’être entraînés dans le combat de Romains 7 qui se livre entre la chair et l’esprit, faisant ce que nous ne voulons pas faire et ne faisant pas ce que nous voulons faire. Si le péché a raison de vous à un moment donné, vous manquerez d’assurance. Vous vous interrogerez ainsi : « Me suis-je suffisamment repenti ? Est-ce que je regrette suffisamment mes péchés ? Ai-je suffisamment de foi ? »

Il est facile de lire Romains 7 de manière déséquilibrée. En effet, si vous vous concentrez uniquement sur les passages, où il est écrit : « Ce qui est bon […] n’habite pas en moi » et : « Misérable que je suis ! », vous sombrerez dans les profondeurs de l’introspection. Si vous vous concentrez sur la chair, votre perception des choses s’embrouillera et vous amènera à juger trop négativement votre état spirituel. Toutefois, si vous vous concentrez trop sur les passages où il est dit d’une certaine manière : « Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur » et : « Je trouve donc en moi cette loi [qui me fait aspirer au bien] », la réalité de la chair vous échappera.

Discernez-vous les incitations que votre nouvelle nature produit dans votre vie ? C’est un indice de salut. Si la volonté de Dieu fait votre plus grande joie, et la soumission à sa seigneurie, votre plus grand délice, vous êtes bel et bien un enfant de Dieu – quelle que soit la force de l’attrait du péché.

5. Les épreuves

II existe des chrétiens qui deviennent spirituellement instables parce qu’ils ne peuvent voir la main de Dieu dans toutes leurs épreuves. Ils disent des choses comme : « Comment Dieu peut-il m’aimer et permettre que je me retrouve dans pareille situation ? Comment a-t-il pu me prendre mon mari — ou ma femme ou mon enfant ? Comment peut-il entendre ma prière sans me délivrer ? Où est Dieu quand j’ai besoin de lui ? » Or, ceux qui pensent ainsi non seulement se condamnent à douter, mais encore passent complètement à côté de la plus grande source d’assurance possible : la foi éprouvée.

Rappelez-vous Romains 5 : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, […], et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point. » (v. 1-5a) Nous devons nous réjouir de nos épreuves, car elles nous procurent l’espérance et l’assurance.

Au lieu de vous amener à douter, les épreuves de la vie servent de manifestations divines de l’amour et de la puissance de Dieu en votre faveur puisqu’il vous aide à toutes les surmonter. Dans tout ce que vous devez traverser dans la vie, n’oubliez pas ceci : « Car Dieu n’est pas injuste pour oublier votre travail et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints. Nous désirons [donc] que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance, en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses. » (Héb 6.10-12) Composez avec les difficultés en faisant preuve de diligence et de patience, car vous obtiendrez pour récompense une pleine espérance.

Les épreuves sont le creuset dans lequel l’assurance se forme. Vous souvenez-vous de la grande déclaration que Paul a faite, selon laquelle rien ne saurait nous séparer de l’amour de Dieu ? Remarquez le contexte de cette assurance : « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? selon qu’il est écrit : C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. » (Rom 8.35-36) Paul a vécu tout cela, et plus encore — un de ces jours, étudiez son autobiographie dans 2 Corinthiens 11 —, ce qui ne l’a toutefois pas amené à douter de sa relation avec Dieu. Qu’est-ce qui vous convainc de votre salut ? J’espère que c’est la Parole de Dieu et votre foi éprouvée.

6. La chair

Une des œuvres les plus importantes que le Saint-Esprit accomplit dans les croyants, c’est celle qui consiste à leur procurer l’assurance de leur salut. Or le croyant qui ne vit pas par la puissance de l’Esprit se prive de cette œuvre importante. Revenons à Romains 8.15 : « Et vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! » (équivalent araméen pour « papa »). Dieu nous a adoptés et accueillis au sein de sa famille, et nous jouissons d’une grande intimité avec lui. Comment savons-nous que c’est le cas ? Parce que « l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ. »  (v. 16,17a)

Comment le Saint-Esprit rend-il témoignage que vous êtes enfant de Dieu ? Premièrement, en éclairant l’Écriture, afin que vous puissiez la comprendre. À ce sujet, Paul a dit : « Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. Dieu nous les a révélées par l’Esprit. » (1 Cor 2.9-10a) Tandis que vous étudiez la Parole de Dieu concernant ces promesses, l’Esprit les rendra réelles à votre esprit.

La deuxième manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est par le salut. L’apôtre Jean a écrit : « Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu’il demeure en nous, parce qu’il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. Celui qui déclarera publiquement que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. » (1 Jean 4.13-15)

Une autre manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est en vous amenant à communier avec Dieu, comme les paroles de Paul l’attestent : « Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! » (Gal 4.6) L’Esprit produit la prière, la louange et l’adoration — qui vous poussent à crier à Dieu, en tant que votre Père céleste.

Il y a encore une autre manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est par le fruit spirituel qu’il produit en vous : « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. » (Gal 5.22-23) La chair ne produit certainement pas ces choses. Elle connaît la convoitise, mais non le véritable amour. Elle connaît un bonheur passager, mais pas la joie durable. Elle connaît un moment de calme, mais pas la paix intérieure profonde. Le fruit de l’Esprit en vous prouve que vous appartenez à Dieu. Ainsi en est-il de l’œuvre extérieure que sa toute-puissance accomplit en vous par l’évangélisation et d’autres ministères chrétiens (voir Act 1.8).

7. La désobéissance

II se peut que la raison la plus évidente qui nous amène à manquer d’assurance soit la désobéissance, puisque l’assurance est la récompense de l’obéissance. L’auteur de l’Épître aux Hébreux établit d’ailleurs ce rapport étroit lorsqu’il dit que nous devons nous approcher « avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure » (Héb 10.22). On a raison de dire que ceux qui persistent dans une obéissance médiocre ne peuvent jouir d’une grande assurance. En effet, vivre dans le péché amène à vivre dans le doute.

Voici une façon pratique pour triompher du péché : Éliminez un péché majeur dans votre vie, et le reste suivra. Lorsque le général est tué, les troupes s’éparpillent. Réfléchissez à ce qui s’est produit lorsque David a tué Goliath. Au moyen de la grâce qui vous est offerte en tant que croyant, tuez les péchés que vous trouvez les plus irrésistibles et les plus familiers — vos péchés mignons —, et les autres ne tarderont pas à disparaître. Et lorsque vous succombez au péché, entreprenez rapidement de vaincre ce péché et n’oubliez pas que Satan tentera de vous faire douter de votre salut. Appuyez-vous sur la grâce bienveillante de Dieu, et elle vous donnera la force de combattre.

1 William Bridge, A Lifting Up for the Downcast, The Banner of Truth Trust, Édimbourg, 1984, p. 129-130
2 Thomas Brook, Heaven on earth : A treatise on Christian Assurance, The Banner of Truth Trust, Édimbourg, 1982, p. 93-94

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« Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ pour passer à un autre évangile, non pas qu’il y ait un autre évangile. » (Gal 1.7)

Qu’est-ce que l’Évangile ? Que diriez-vous à quelqu’un qui désirerait devenir chrétien ? Quelles vérités essentielles faut-il croire pour être sauvé ? Le paradoxe est que ces questions, élémentaires au demeurant, font l’objet de larges débats au sein de l’Église.

Je crains que, dans bien des milieux, un tout autre message ait remplacé la bonne nouvelle du salut. Une organisation traditionnelle a produit un film pour aider les chrétiens à conduire une personne à Christ. Franchement, la vision erronée qu’il présente de l’Évangile est effrayante.

En trente minutes de film, aucune mention de la résurrection. Il est question de pardon sans définir le péché ; il invite à faire confiance à Christ, sans expliquer la foi. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le film conseille aux croyants de ne jamais parler à un non chrétien de la seigneurie de Christ, de la soumission à sa personne, de l’abandon de notre volonté, du renoncement au péché, ou de l’obéissance à Dieu. Ces vérités n’auraient pas leur place dans la prédication de l’Évangile, mais devraient être réservées pour une phase ultérieure, après que la personne se soit convertie au christianisme !

L’intention est louable : préserver l’Évangile de la grâce seule, sans les ouvres humaines. Il faut expliquer cette vérité biblique : le salut ne peut en aucune façon se gagner ou s’obtenir par les efforts de l’homme. Cependant, par crainte d’enseigner la justice personnelle, sont gommés du vocabulaire évangélique les termes bibliques de repentance, d’obéissance et de soumission.

La foi n’est plus que l’adhésion intellectuelle à quelques vérités fondamentales sur Christ. On peut croire sans obéir. La foi est dépouillée de sa connotation morale, la marche chrétienne selon la justice devient une option. Même la manière dont nous invitons les gens à se tourner vers Christ reflète cette déviation : « Prenez une décision pour Christ ! » Quand pour la dernière fois avez-vous entendu une prédication évangélique exhortant les pécheurs à se repentir et à suivre Christ ? Cependant, n’est-ce pas là le langage que Jésus lui-même a tenu (Mat 4.17 ; Marc 8.34) ?

Cette question peut susciter la controverse. Cependant, tout le monde s’accorde sur ce point : la plus importante question à laquelle soit confrontée l’Église, aujourd’hui, est celle d’une redéfinition de l’Évangile. L’Évangile que nous présentons a des conséquences éternelles. S’il est l’Évangile véritable, il peut conduire des hommes et des femmes dans le royaume éternel. Si le message est corrompu, il peut donner de faux espoirs à des personnes non encore sauvées, tout en les maintenant dans un état de condamnation éternelle. Ce n’est pas une subtilité de théologiens. C’est une question que tout croyant doit comprendre et assimiler parfaitement.

Voici quelques-unes des manières dont on peut aborder la question :

1. Reçoit-on Jésus comme Seigneur et Sauveur, ou comme Sauveur seulement ?

Certains disent qu’on peut refuser d’obéir à Christ tout en le recevant comme Sauveur : le don de la vie éternelle est accordé en gage de la foi même à ceux qui rejettent les exigences morales et spirituelles de Christ. Pour eux, la soumission accompagnant la foi salvatrice est une idée nouvelle.

Or, il n’y a encore pas si longtemps, nul n’aurait osé suggérer que l’on puisse être sauvé tout en s’obstinant à refuser de s’incliner devant l’autorité de Christ. Presque tous les passages bibliques majeurs traitant de la foi qui sauve soulignent la seigneurie de Jésus (Act 2.21,36 ; Rom 10.9-10).

2. La repentance est-elle essentielle au salut ?

Certains disent que le fait de se détourner du péché est une ouvre humaine qui, comme telle, ne saurait être associée au salut. Pour faire correspondre l’appel biblique à la repentance avec leur manière de voir, ils redéfinissent la repentance en la réduisant à un simple changement d’opinion quant à l’identité de Jésus.

Cependant, si l’on s’en tient à l’enseignement biblique, la repentance est une volte-face complète par rapport au péché et à soi-même, pour se tourner vers Dieu (1 Thes 1.9). Pas plus que la foi elle-même, la repentance n’est le résultat d’efforts humains. Elle n’est pas davantage un travail de préparation exigé en vue d’amener le pécheur au salut. La vraie repentance est inséparable de la foi, et comme elle, elle est l’ouvre de Dieu qui agit dans le cour de l’homme. Elle est la réaction inévitable que Dieu produit dans le cour de la personne qu’il est en train de racheter.

3. Qu’est-ce que la foi ?

Certains disent que la foi n’est que la croyance en certains faits. Un théologien en vogue affirme que la foi n’est rien de plus que l’assurance en l’offre divine de la vie éternelle.

Or, selon la Bible, l’objet de la foi n’est pas l’offre divine ; c’est la personne de Jésus-Christ. C’est la foi en lui, qui sauve et non le simple fait d’accepter ses promesses ou ce que la Bible dit de lui. La foi qui sauve dépasse la seule acceptation de certains faits. Les démons eux-mêmes ont cette sorte de foi (Jac 2.19).

Croire en Jésus signifie le recevoir entièrement, tel qu’il est (Jean 1.12). Cela implique deux choses : le confesser en tant que Sauveur et se soumettre à lui en tant que Seigneur. En fait, l’Écriture utilise parfois le mot « obéissance » comme synonyme de foi (Héb 5.9).

4. Qu’est-ce qu’un disciple?

Depuis une centaine d’années environ, un disciple est une sorte de chrétien supérieur. Selon cette nouveauté, on devient croyant à la conversion, et plus tard disciple, quand on passe de la foi à l’obéissance.

Cette conception permet d’obéir aux exigences redoutables de Jésus seulement bien après la conversion. Lorsque Jésus exhorte chaque être humain à renoncer à lui-même, à se charger de sa croix et à le suivre (Marc 8.34) ; lorsqu’il exige de tout laisser (Luc 14.33) et de quitter père et mère (Mat 19.29), il demanderait simplement aux croyants d’accéder au niveau supérieur et de devenir des disciples.

Mais les propres paroles de Jésus contredisent cela : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (Mat 9.13). Tout son ministère repose sur la prédication de l’Évangile, et ces redoutables exigences en sont une composante essentielle. Tout croyant est disciple et vice versa. Dans les Actes, le terme « disciple » signifie « chrétien », dès les premiers jours de l’Église (Act 6.1-2,7 ; 11.26 ; 14.20 ; 15.10).

5. Quelle est la preuve du salut ?

Dans leur zèle à éliminer les ouvres comme condition du salut, certains sont allés jusqu’à prétendre que les ouvres elles-mêmes ne sont pas une confirmation valable de la conversion. Ils enseignent qu’on peut être authentiquement sauvé et cependant ne jamais manifester le fruit du salut, à savoir une vie transformée.

Quelques-uns ont même avancé l’idée absurde qu’une personne née de nouveau pouvait à la longue se détourner de Christ, renier Dieu et sombrer dans l’athéisme, et cependant toujours posséder la vie éternelle. Un auteur a inventé une formule pour désigner de telles personnes : « des croyants incroyants » !

L’Écriture affirme clairement qu’une personne sauvée ne pourra jamais perdre son salut. Il en ressort tout aussi clairement qu’un chrétien authentique ne sombrera jamais dans l’incroyance totale. Ce genre d’apostasie est la preuve que la personne n’est jamais passée par une nouvelle naissance réelle (1 Jean 2.19).

Une personne sauvée voit sa vie transformée en mieux (2 Cor 5.17). Elle est sauvée « pour de bonnes ouvres » (Éph 2.10), et il lui est impossible de ne pas manifester au moins quelques-uns des fruits qui sont la marque du racheté (Mat 7.17). Ses désirs changent ; elle commence à haïr le péché et à aimer la justice. Elle ne sera pas sans péché, mais la tendance générale de sa vie ira dans le sens d’une diminution du péché et d’une justice accrue.

Il est essentiel que vous repassiez ces questions cruciales dans votre cour. Étudiez l’Évangile que présente l’Écriture. Usez de discernement lorsque vous écouterez un orateur. Passez toutes choses au filtre de la Parole de Dieu. Et par-dessus tout, assurez-vous que le message que vous communiquez aux incroyants est l’Évangile authentique de Christ.

John MacArthur, « Pour un évangile authentique », repris de Promesses, 97, 1991/3, p. 14. Texte original paru dans Evangelicals Now, juin 1990, sous le titre « Getting the Gospel Right », traduit par Dominique Mallol, avec la permission de Word of Grace Europe (Tony Ruston, Dit).

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Titre: La bénédiction de Toronto
Auteur:
John Mc Arthur
Editions: La Maison de la Bible, Trési, l028 Préverenges

Après avoir fait remarquer qu’au cours des vingt dernières années, le message évangélique n’a cessé de s’appauvrir au profit de l’expérience – la sensation remplaçant désormais la saine réflexion théologique – John Mc Arthur nous montre comment cette tendance se manifeste dans le cadre du mouvement de Toronto.

En étudiant l’origine de ce dernier, fauteur nous rappelle qu’un des principaux canaux de cette «bénédiction», Randy Clark, a été amené à recevoir «une nouvelle onction du St-Esprit» au prix de concessions doctrinales considérables. Est-ce normal?

Mc Arthur répond ensuite à la question: est-il vrai que ceux qui mettent en doute le mouvement de Toronto contribuent à attrister, ou même à éteindre le St-Esprit?

A l’instar d’un certain William De Arteaga qui, dans son livre «Quenching the Spirit» (Eteindre l’Esprit), accuse ceux qui refusent de voir dans la nouvelle vague du «Rire dans l’Esprit» une oeuvre de Dieu, beaucoup de partisans de ce mouvement taxent les chrétiens réticents de pharisaïsme ou de légalisme. Ils font valoir fréquemment que le Grand Réveil du XVIII ème siècle aux Etats-Unis comporte nombre d’analogies avec «leur» réveil. Mc Arthur s’attache ici à dévoiler ce qu’un tel rapprochement peut avoir de fallacieux. Il montre à l’évidence que ce sont probablement les excès émotionnels et les manifestations d’enthousiasme charnel qui finirent par éteindre le Grand Réveil.

Toutefois, Mc Arthur admet, comme le fit autrefois l’instrument no 1 du Grand Réveil, Jonathan Edwards, que la prédication authentique de la Parole de Dieu doit toucher l’être humain dans sa totalité: intelligence, sentiments et volonté. Il y a certains «débordements émotionnels» légitimes.

Par le biais de plusieurs exemples concrets et par un vibrant plaidoyer en faveur d’une foi intelligente, l’auteur termine son commentaire en rappelant ce que signifiait, aux yeux d’Edwards, une émotion spirituelle authentique. Il ne faut pas la confondre avec une passion irrationnelle et désordonnée.

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Qu’est-ce que l’Evangile? Que diriez-vous à quelqu’un qui désirerait devenir chrétien? Quelles sont les vérités essentielles qu’il faut savoir et croire pour être sauvé? Le paradoxe est que ces questions, élémentaires au demeurant, font l’objet de larges débats au sein de la communauté évangélique.

Je suis stupéfait de ce qu’on a pu dire ou écrire sur l’Evangile, ces dernières années. Je crains que dans bien des milieux, un message tout autre ait remplacé la bonne nouvelle du salut. Je ne parle pas des attaques de la théologie libérale ou de celle des sectes à l’encontre de l’Evangile, mais d’un message faussé qui a germé au coeur du monde évangélique traditionnel.

J’ai la copie d’un film pédagogique aujourd’hui utilisé dans le monde entier et destiné à enseigner aux chrétiens ce qu’il faut dire et ne pas dire lorsqu’on veut conduire une personne à Christ. Une organisation traditionnelle bien connue a produit ce film, mais franchement, la vision erronée qu’il présente de l’Evangile est effrayante.

Durant les 30 minutes que dure le film, il n’est pas fait une seule fois mention de la résurrection. Il est question de pardon sans définir le péché; il invite à faire confiance à Christ, sans expliquer ce qu’est la foi. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le film conseille aux croyants de ne jamais parler à un non-chrétien de la seigneurie de Christ, de la soumission à sa personne, de l’abandon de notre volonté, du renoncement au péché, ou de l’obéissance à Dieu. A en croire le film, ces vérités n’ont pas leur place dans la prédication de l’Evangile, mais devraient être réservées pour une phase ultérieure, après que la personne se soit convertie au christianisme.

Cette opinion reflète un courant de pensée de plus en plus répandu dans les milieux évangéliques. Une poignée de conférenciers en vogue s’appliquent à la propager. A leur décharge, il faut souligner que la plupart de ces hommes sont animés d’un ardent désir de préserver l’Evangile de la grâce divine de l’influence des oeuvres humaines. Leur volonté, j’en suis sûr, est de faire comprendre cette vérité biblique que le salut ne peut en aucune façon se gagner ou s’obtenir par les efforts de l’homme.

Cependant, leur approche revient à éliminer de la prédication de l’Evangile tout ce qui pourrait rappeler une oeuvre de justice personnelle, pour ne garder que les données objectives. Ils ont gommé du vocabulaire évangélique les termes bibliques de repentance, d’obéissance et de soumission.

De tels enseignements sont lourds de conséquences. La foi n’est plus qu’un exercice intellectuel. Au lieu d’inviter les hommes et les femmes à s’abandonner à Christ, l’évangélisation moderne se limite à leur demander l’adhésion à quelques vérités fondamentales concernant Christ. Il est possible de croire sans obéir. Cette foi est dépouillée de toute connotation morale et la marche chrétienne selon la justice devient une option.

Même la manière dont nous invitons les gens à se tourner vers Christ reflète cette déviation. «Prenez une décision pour Christ», avons-nous coutume de dire. Quand pour la dernière fois avez-vous entendu une prédication évangélique exhortant les pécheurs à se repentir et à suivre Christ? Cependant, n’est-ce pas là le langage que Jésus lui-même a tenu (Mat 4.17; Marc 8.34)?

J’ai beaucoup réfléchi à ces questions ces cinq dernières années. Durant tout ce temps, j’ai travaillé à un livre que j’intitule «L’Evangile selon Jésus». Je me suis attaché à étudier la prédication de Jésus aux non-croyants.

Je savais dès le début que ce livre allait susciter la controverse, mais je ne m’attendais absolument pas à une telle avalanche de réponses. Un flot de réactions, tant positives que négatives, n’a pas cessé d’arriver bien avant la parution de l’ouvrage. Le point sur lequel tout le monde s’accorde est que la plus importante question à laquelle soit confrontée l’Eglise, aujourd’hui, est celle d’une redéfinition de l’Evangile.

Que cette question soit au coeur des débats, cela ne fait aucun doute. Aucune autre question n’a autant d’importance. L’Evangile que nous présentons a des conséquences éternelles. S’il est l’Evangile véritable, il peut conduire des hommes et des femmes dans le royaume éternel. Si le message est corrompu, il peut donner de faux espoirs à des personnes non encore sauvées, tout en les maintenant dans un état de condamnation éternelle. Ce n’est pas une de ces subtilités dont débattent les théologiens. C’est une question que tout croyant doit comprendre et assimiler parfaitement.

Voici quelques-unes des manières dont on peut aborder la question:

1. Recevons-nous Jésus comme Seigneur et Sauveur, ou comme Sauveur seulement?

Certains disent qu’ont peut refuser d’obéir à Christ et cependant le recevoir comme Sauveur. Ils enseignent que le don de la vie éternelle est accordé en gage de leur foi même à ceux qui rejettent les exigences morales et spirituelles de Christ. Ils accusent les autres d’enseigner «un salut de la seigneurie», sous-entendant par là que la soumission accompagnant la foi salvatrice est une idée nouvelle.

Or, il n’y a encore pas si longtemps, nul n’aurait osé suggérer que l’on puisse être sauvé tout en s’obstinant à refuser de s’incliner devant l’autorité de Christ. Presque tous les passages bibliques majeurs traitant de la foi qui sauve soulignent la seigneurie de Jésus (cf. Act 2.21,36; Rom 10.9-10).

2. La repentance est-elle essentielle au salut?

Certains disent que le fait de se détourner du péché est une oeuvre humaine qui, comme telle, ne saurait être associée au salut. Pour faire correspondre l’appel biblique à la repentance avec leur manière de voir, ils redéfinissent la repentance en la réduisant à un simple changement d’opinion quant à l’identité de Jésus.

Cependant, si l’on s’en tient à l’enseignement biblique, la repentance est un volte-face complet par rapport au péché et à soi-même, pour se tourner vers Dieu (cf. 1 Thes 1.9). Pas plus que la foi elle-même, la repentance n’est le résultat d’efforts humains. Elle n’est pas davantage un travail de préparation exigé en vue d’amener le pécheur au salut. La vraie repentance est inséparable de la foi, et comme elle, elle est l’oeuvre de Dieu qui agit dans le coeur de l’homme. Elle est la réaction inévitable que Dieu produit dans le coeur de la personne qu’il est en train de racheter.

3. Qu’est-ce que la foi?

Certains disent que la foi n’est que la croyance en certains faits. Un professeur de théologie biblique en vogue affirme que la foi n’est rien de plus que l’assurance en l’offre divine de la vie éternelle.

Or, selon la Bible, l’objet de la foi n’est pas l’offre divine; c’est la personne de Jésus-Christ. C’est la foi en lui, qui sauve et non le simple fait d’accepter ses promesses ou ce que la Bible dit de lui. La foi qui sauve va bien au-delà de la seule acceptation de certains faits. Les démons eux-mêmes ont cette sorte de foi (Jac 2.19).

Croire en Jésus signifie le recevoir entièrement, tel qu’il est (Jean 1.12). Cela implique deux choses: le confesser en tant que Sauveur et se soumettre à lui en tant que Seigneur. En fait, l’Ecriture utilise parfois le mot «obéissance» comme synonyme de foi (cf. Héb 5.9).

4. Qu’est-ce qu’un disciple?

Depuis une centaine d’années environ, il est devenu courant de parler de disciple pour désigner un niveau plus élevé de l’expérience chrétienne. Selon cette nouvelle terminologie, on devient croyant à la conversion, et plus tard disciple, lorsqu’on passe de la foi à l’obéissance.

Une telle conception permet de se conformer aux exigences redoutables de Jésus seulement bien après la conversion. Cette conception affirme que lorsque Jésus exhorta chaque être humain à renoncer à lui-même, à se charger de sa croix et à le suivre (Marc 8.34); lorsqu’il exigea de tout laisser (Lue 14.33) et de quitter père et mère (Mat 19.29), il aurait simplement demandé aux croyants d’accéder au niveau supérieur et de devenir des disciples.

Mais comment concilier cela avec les propres paroles de Jésus: Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs (Mat 9.13)? Tout son ministère était centré sur la prédication de l’Evangile, et ces redoutables exigences en sont une composante essentielle.

Tout croyant est disciple et vice-versa. Une lecture attentive du livre des Actes montre que le terme «disciple» est synonyme de «chrétien», dès les premiers jours de l’Eglise (Act 6.1-2,7; 11.26; 14.20; 15.10).

5. Quelle est la preuve du salut?

Dans leur zèle à éliminer les oeuvres comme condition du salut, certains sont allés jusqu’à prétendre que les oeuvres elles-mêmes ne sont pas une confirmation valable de la conversion. Ils enseignent qu’on peut être authentiquement sauvé et cependant ne jamais manifester le fruit du salut, à savoir une vie transformée.

Quelques-uns ont même avancé l’idée absurde qu’une personne née de nouveau pouvait à la longue se détourner de Christ, renier Dieu et sombrer dans l’athéisme, et cependant toujours posséder la vie éternelle. Un auteur a inventé une formule pour désigner de telles personnes: «des croyants incroyants»!

L’Ecriture affirme clairement qu’une personne sauvée ne pourra jamais perdre son salut. Il en ressort tout aussi clairement qu’un chrétien authentique ne sombrera jamais dans l’incroyance totale. Ce genre d’apostasie est la preuve que la personne n’est jamais passée par une nouvelle naissance réelle (1 Jean 2.19).

De plus, si Une personne est vraiment sauvée, sa vie sera transformée en mieux (2 Cor 5.17). Elle est sauvée «pour de bonnes oeuvres» (Eph 2.10), et il lui est impossible de ne pas manifester au moins quelques-uns des fruits qui sont la marque du racheté (cf Mat 7.17). Ses désirs changent; elle commence à haïr le péché et à aimer la justice. Elle ne sera pas sans péché, mais la tendance générale de sa vie ira dans le sens d’une diminution du péché et d’une justice accrue.

Il est essentiel que vous repassiez ces questions cruciales dans votre coeur. Etudiez l’Evangile que présente l’Ecriture. Usez de discernement lorsque vous écouterez un orateur. Passez toutes choses au filtre de la parole de Dieu. Et par-dessus tout, assurez-vous que le message que vous communiquez aux incroyants est l’Evangile authentique de Christ.

Texte paru dans «Evangelicals Now», juin 1990, sous le titre «Getting the Gospel Right », traduit par Dominique Mallol. avec la permission de «Word of Grace Europe» (Tony Ruston, Dir.).

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