PROMESSES

La rédaction de Promesses a appris le départ pour la patrie céleste de Frank HORTON (1925-2021), membre du comité de soutien de Promesses.

Frank a été secrétaire général des GBU en France, puis directeur de l’Institut Biblique Emmaüs à St-Légier en Suisse (aujourd’hui HET-PRO).

Il n’a cessé d’enseigner et encourager les personnes qu’il cotoyait et a été rédacteur d’une trentaine d’articles dans Promesses.

Nous aimerions témoigner à sa famille notre vive sympathie et demander à Dieu de les consoler dans l’espérance de la résurrection.

 

Écrit par


La Bible emploie le terme « tentation » (massah en hébreu et peirasmos en grec) pour :

  • un test, une épreuve dans un but bénéfique, permise ou envoyée par Dieu1;
  • une épreuve ou tentation dirigée contre l’homme pour l’inciter au mal, au péché2;
  • une provocation, un défi, en voulant imposer à Dieu de ne pas agir selon sa volonté3.

Le chrétien subit donc une mise à l’épreuve, un test. Il entend simultanément deux appels qui le poussent, l’un à transgresser la loi de Dieu, donc sa volonté, et l’autre à faire ce qu’il sait être la volonté de Dieu.

1. Au commencement

L’homme, créé à l’image de Dieu, est un être moral. Nos premiers parents furent testés, tentés de pécher en désobéissant à Dieu et à sa Parole, à un ordre positif4.

  • Avant sa chute l’homme a été doté d’une raison, d’une compréhension, ce qui l’avait rendu capable de donner des noms aux animaux et de communiquer avec Ève, sa femme. Il est doté d’une faculté de parler et de communiquer.
  • Il était dans un état sans péché, « une sainteté passive » dans le sens d’une innocence du mal.
  • Sa responsabilité était d’assumer la gestion raisonnable de la terre (Gen 1.26-28) et de jouir des fruits du jardin d’Éden (Gen 2.16-17).
  • Dieu a encadré nos premiers parents d’une barrière de protection, en interdisant la consommation d’un fruit, au contraire de tous les autres. Il voulait que l’homme fasse son libre choix de le servir volontairement en lui obéissant. L’homme n’est ni un automate, ni un robot qui agit sur commande téléguidée.
  • Mais le « tentateur », le diable, Satan5 a voulu détruire l’œuvre créatrice de Dieu en incitant l’homme, à travers le serpent, à désobéir à Dieu. Il a semé le doute par une question insidieuse « Dieu aurait-il dit ? » (Gen 3.1-6) dans le cœur d’Ève et par le mensonge « Vous serez comme des dieux ». Ceci se manifesta sous une triple forme de tentations :
  1. L’aspect physique de la tentation : « la femme vit que l’arbre était bon à manger» (Gen 3.6). C’est la convoitise de la chair (1 Jean 2.16).
  2. L’aspect psychique de la tentation: « elle vit qu’il était agréable à la vue » (Gen 3.6). C’est la convoitise des yeux (1 Jean 2.16).
  3. L’aspect psycho-spirituel de la tentation : « propre à donner du discernement» (Gen 3.6). C’est l’orgueil de la vie (1 Jean 2.16).

2. Satan et la tentation

Le grand ennemi de Dieu, Satan, désire détruire l’œuvre de Dieu et mener l’homme à sa ruine. Il est « meurtrier dès le commencement », parce que « la vérité n’est pas en lui », et il est aussi « menteur et le père du mensonge » (Jean 8.44

Il est le « tentateur6 », et il incite les hommes à la désobéissance à Dieu et à sa Parole. Il insinue le doute dans nos cœurs. Il cherche à nous séduire par des mensonges enrobés de douceurs malignes qui portent toujours un goût amer du péché et mène à la destruction de l’homme et de sa personnalité et finalement à sa mort.

Il entraîne l’homme à douter de Dieu et de sa Parole pour faire l’opposé de la volonté de Dieu. Un exemple : Saül qui voulait suivre son propre chemin (1 Sam 13.8-14).

Quand Satan attaque, il pousse l’homme à la défaite (1 Pi 5.8). Mais il le fait aussi avec subtilité, étant « déguisé en ange de lumière » (2 Cor 11.14). Il est le Malin qui nous pousse à la rébellion, à la méchanceté et à la désobéissance, bref, au mal sous toutes ses formes qu’on nomme péché. Succomber à la tentation a comme résultat le péché. C’est la suite tragique de la chute de nos premiers parents7.

3. Dieu et la tentation

Dieu dans sa souveraineté contrôle tous les événements. Rien ne lui échappe, le diable ne peut éprouver et tenter que dans le cadre de la permission de Dieu8.

Quand Dieu permet la tentation, celle-ci se constitue alors en épreuve de foi pour nous enraciner en lui9. Mais il contrôle toujours l’épreuve et en mesure l’intensité10 pour que nous puissions en sortir victorieux11. Il ne nous épargne pas de la tentation car il veut nous aider à triompher avec son aide (Jean 17.15).

Jamais Dieu n’incite l’homme à commettre le mal ni ne lui tend de piège pour qu’il faillisse. Cela vient de notre cœur corrompu (Jac 1.13)

Le texte de Matthieu 6.13 « ne nous induis pas en en tentation » veut dire « ne nous introduis pas dans la tentation », « préserve-nous d’entrer dans les vues du tentateur », « ne nous emporte pas dans l’épreuve », « ne nous soumets pas à l’épreuve » ou « ne me fais pas entrer au pouvoir du péché ni au pouvoir de la tentation ». Le verbe eisphérô exprimant l’idée de « porter dans » (Héb 13.11) ou « d’introduire dans » (Luc 5.18-19). Le but de Satan est de nous soumettre à son pouvoir à travers l’épreuve, la tentation12. Or, conscients de notre faiblesse, nous demandons aide et protection à Dieu : « N’incline pas mon cœur au mal » (Ps. 141.4).

Ce même terme « tenter » veut dire « éprouver » quand il est utilisé en rapport avec Dieu. Par l’épreuve, Dieu veut, d’une part, faire ressortir ce qu’il y a dans le cœur de l’homme (Gen 22.1 ; Ex 16.4 ; Deut 8.2 ; Gal 4.13-14) dans le but, d’autre part, d’amener le croyant à une purification et le faire avancer dans le processus de la sanctification et de l’affermissement dans la foi (1 Pi 1.6-9).

Tenter Dieu

Tenter Dieu, c’est provoquer ou défier Dieu, lui demander d’agir de manière non conforme à sa volonté ou exiger son intervention comme s’il s’agissait d’un droit13. Tenter Dieu amène à l’agitation et au trouble, au contraire, lui faire confiance, c’est entrer dans son repos (Héb 3.7-11). Veillons donc à ne pas tenter Dieu : « vous ne tenterez pas l’Eternel, votre Dieu14 ».

4. L’homme et la tentation

Trois formes de convoitises

Satan, à travers le serpent rusé, a axé sa séduction sur trois aspects (Gen 3.1-6), et ces mêmes aspects nous sont présentés dans 1 Jean 2.15-16. Toutefois, toute tentation ne procède pas directement de Satan. Les textes cités plus haut sur la nature et les caractéristiques du péché, nous enseignent que c’est d’abord notre nature humaine, pécheresse et corrompue15 qui cause tous ces dégâts terrifiants. Tout cela, parce que l’homme a cédé à la convoitise.

Le texte de Jacques 1.13-14 est une excellente explication du processus de la tentation qui aboutit finalement au péché : « Que personne ne dise lorsqu’il est tenté : C’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort. » C’est un enchaînement perpétuel, un cercle vicieux : le péché – la convoitise – l’acte du péché – la mort.

La convoitise peut se définir comme le désir immodéré de posséder une chose. Elle est synonyme d’avidité, d’ardeur, d’appétence ou d’envie. Elle est donc provoquée par Satan, par la chair ou par le monde. Le 10e commandement met l’accent sur la vigilance contre la convoitise, contraire à l’amour de Dieu et du prochain. La convoitise renforce encore l’égoïsme16.

La convoitise de la chair

Toutes ces choses « bonnes à manger » (Gen 3.6) qui « font la guerre à l’âme » (1 Pi 2.11), ces désirs mauvais de la nature humaine en font partie17.

La convoitise est l’amour des objets de la création ou de soi-même plus que du Créateur. La convoitise de la chair est le désordre et l’exagération dans la satisfaction de pulsions naturellement bonnes. Le Saint-Esprit rend possible le renoncement aux convoitises (Gal 5.16).

La convoitise des yeux

C’est ce qui « est agréable à la vue » (Gen 3.6) pour la chair, le désir avide de posséder ce que l’on voit.

Acan, attiré par la convoitise de ses yeux, s’est approprié des biens, alors qu’il avait transgressé une interdiction formelle (Jos 7.19-21). Lot, jetant ses yeux sur la belle plaine fertile (Gen 13.10-11) a cédé à la convoitise d’être « bien dans sa peau » par un travail plus facile et un confort plus grand qu’à la montagne. David, en se promenant sur le toit, au lieu de combattre aux côtés de son armée, a été séduit par la convoitise de ses yeux et est tombé dans le péché de l’adultère puis dans un meurtre (2 Sam 11.2-4).

L’orgueil de la vie

Ce désir charnel « d’être comme des dieux pour connaître le bien et le mal » (Gen 3.6) est en tout homme, le « moi », qui ferait tout pour acquérir de la puissance, de la gloire, du succès, d’être quelqu’un. C’est aussi l’assurance de ses propres ressources, la sécurité placée dans les choses terrestres et la convoitise effrénée de « savoir ». Cette course à l’autonomie de l’homme qui s’appelle humanisme. L’homme devenu le centre de l’univers, a détrôné Dieu, son Créateur, pour l’écarter ensuite de son « savoir ».

Il existe donc un parallèle entre le processus de la tentation en Gen 3.1-6 et 1 Jean 2.16 qui donne les éléments dont est composé le monde. D’un côté nous avons ce qui est « bon à manger », « agréable à la vue » et « précieux pour ouvrir l’intelligence » et d’autre côté « la convoitise de la chair », « la convoitise des yeux » et « l’orgueil de la vie ».

Si le croyant a chuté, péché, subi une défaite, il y a rupture de communion entre Dieu et lui. Le Christ « livré pour nos offenses et ressuscité pour notre justification » (Rom 4.24-25) a pourvu à notre salut total par son œuvre rédemptrice. À travers la confession des péchés et la repentance, le Seigneur rétablit la communion afin qu’un nouveau départ puisse se faire (1 Jean 1.9 ; 2.1-2).

5. La victoire dans la tentation

Christ compatit à nos faiblesses, car il a lui-même été assailli par la tentation, à part le péché18. C’est pourquoi Christ peut nous secourir dans la tentation19.

Il nous aide à remporter des victoires si nous sommes en communion avec lui20, parce qu’il a triomphé publiquement de Satan et des puissances des ténèbres (Col 2.15), et il a « détruit les œuvres du diable (1 Jean 3.8). Si nous demeurons en Lui, nous pouvons vaincre dans la tentation. Pour cela il y a des consignes divines à suivre :

  • Nous sommes invités à résister au diable par une foi ferme et dans notre soumission à Dieu21. Notre volonté y est engagée en tant qu’êtres libres mais responsables de nos pensées et actes devant Dieu.
  • Nous sommes invités à nous servir des Écritures, arme redoutable à notre disposition contre l’ennemi. Le Seigneur ne se servait-il pas lui-même d’elles22?.
  • Nous sommes invités à cultiver une vie de prière en criant à Dieu lorsque la tentation nous assaille (Mat 26.41) Le Seigneur lui-même a prié avec intensité lors de sa grande épreuve d’accepter de boire la coupe amère de sa mort expiatoire (Luc 22.40-46). Il nous exhorte à prier spécialement lors de nos tentations.
  • Nous sommes invités à veiller quand nous subissons des tentations23. Veillons donc sur nous-mêmes et nous éviterons des tentations.
  • Nous sommes invités à nous éloigner, nous séparer de ce qui peut nous appâter, nous amener en tentation. Joseph a fui la tentation (Gen 39.12), Paul exhorte Timothée à fuir ces choses (1 Tim 6.11) et à fuir les convoitises de la jeunesses (2 Tim 2.22) sources de la tentation.

La foi et l’obéissance à Dieu, la Parole, la prière, la vigilance et la séparation d’avec ce qui peut favoriser la tentation sont cinq supports nous aidant à rester victorieux face au péché.

  1.  Luc 22.28 ; Act 20.19 ; Jac 1.2 ; 1 Pi 1.6 ; 4.12
  2. Luc 4.13 ; 8.13 ; 1 Tim 6.9
  3.  Ex 17.2,7 ; Héb 3.8
  4. Gen 3.1-6 ; 2 Cor 11.3 ; 1 Tim 2.14
  5. 1 Thes 3.5 ; Mat 4.3
  6. 1 Thes 3.5 ; Mat 4.3
  7. Gen 3.1-6 ; 2 Cor 11.3 ; 1 Tim 2.14
  8. Job 1.12 ; 2.6 ; Mat 4.1 ; Luc 22.31
  9. Jac 1.2-4,12 ; 1 Pi 1.6-7
  10. 1 Cor 10.13; 2 Thes 3.3
  11. 1 Cor 10.13 ; 2 Pi 2.9
  12. Mat 4.1-11 ; 1 Cor 7.5 ; 1 Thes 3.5 ; 1 Pi 5.9 ; Apoc 2.10
  13. Mat 4.5-7 ; Act 5.9 ; Ex 17.2,7 ; Ps 78.18-19,40-41 ; Nom 14.22,27,34
  14. 1 Cor 10.9 ; Deut 6.16
  15. És 1.5-6 ; Jér 17.9 ; Mat 15.19-20 ; Rom 3.9-18 ; 7.15-25
  16. Ex 20.27 ; 1 Jean 2.15-17
  17. Rom 7.21-23 ; Gal 5.16-17
  18. Héb 4.15 ; 1 Cor. 10.13
  19. Héb 2.18 ; Apoc 3.10
  20. 2 Cor 2.14 ; 1 Jean 5.4-5
  21. 1 Pi 5.9 ; Jac 4.7 ; Héb 11.24-26
  22. Mat 4.4,7,10 ; 1 Jean 2.14
  23. Mat 26.41 ; 1 Pi 5.8

Écrit par


Un des fidèles collaborateurs de notre revue, Pierre Bigler-Andres, a été appelé auprès du Seigneur le 6 janvier 2018 à l’âge de 96 ans. Devenu presque aveugle et très peu mobile, il a reçu des soins adéquats dans un établissement médico-social. Bien entouré par sa famille, il s’est endormi paisiblement.

Né en 1921, Pierre passa son enfance à Oulens, dans le Canton de Vaud en Suisse. Passant par une profonde conviction de péché, il se donne au Seigneur en 1937. Il fait ensuite un apprentissage de banque à Lucens. Pierre se marie en 1947 avec Maria Andres, intendante de l’Institut Biblique Emmaüs. Ils auront quatre enfants, deux fils et deux filles. Maria décédera en 1998.

À l’âge de vingt ans, à l’école de recrues, Pierre tombe gravement malade et est hospitalisé. Il vivra ensuite avec « une écharde dans la chair » pendant toute sa vie. Peu après son mariage, il récidive de sa maladie et subit une gastrectomie. Quelques années plus tard, de graves complications l’obligent à se faire à nouveau hospitaliser. En 1968, une grave complication digestive révéla un angiome de la grosseur du poing au centre de l’œsophage et nécessite une intervention chirurgicale.

Pierre Bigler était un frère droit, refusant tout compromis. Comptable dans diverses entreprises, également à l’Institut Biblique Emmaüs, il sera engagé par le Département des finances du canton de Vaud en qualité d’inspecteur fiscal en 1956. Tout au long de sa vie, une solide amitié le liera à Henri Lüscher et c’est bien naturellement qu’il le conseillera dans le développement de l’œuvre de Promesses. Membre du comité de soutien, il aidera Promesses pour toutes les démarches administratives nécessaires à la signature de l’acte constitutif de la Fondation en décembre 2004. Ses connaissances comptables, fiscales et administratives ont été d’un grand secours à l’équipe des responsables de Promesses tout comme sa grande générosité.

Nous présentons à toute la famille de Pierre Bigler-Andres notre pleine affection et notre reconnaissance à Dieu de nous l’avoir prêté.

Écrit par


 

Que d’événements et de changements en un demi-siècle ! Mais que la fidélité de Dieu est grande pour que l’œuvre modeste qu’il nous a confiée se poursuive pendant 50 ans !

« Il est bon de célébrer l’Éternel, et de chanter des cantiques à la gloire de ton nom, ô Très-haut, d’annoncer le matin ta bonté, et ta fidélité dans les nuits. » (Ps 92.1-2)

En janvier 1967 paraissait le premier numéro de Promesses dont les fondateurs, René Guignard et Henri Lüscher, étaient en même temps les éditeurs. Dès le no 38 en avril 1976, une équipe de plusieurs autres frères s’est jointe aux deux fondateurs du journal avec un « groupe d’appui spirituel ».

La première année, la diffusion comptait 32 000 exemplaires, dont 80% furent envoyés en Afrique. En 50 ans, nous avons pu diffuser quelque 1 440 000 exemplaires dont 1 150 000 en Afrique. Aujourd’hui, Promesses est envoyé dans 33 pays, dont 22 d’Afrique, 8 d’Europe et 3 des Amériques. Les frais de diffusion se sont montés à environ un million de francs suisses depuis le premier numéro en 1967.

En 2004, nous avons pu constituer une Fondation Promesses par acte authentique. Son but est de pure utilité publique. Des bibliothèques avec salles de lecture ont pu être établies en Afrique, notamment à Kinshasa (RDC), à Cotonou (Bénin), à Yaoundé (Cameroun). Ce ministère continue selon l’entrée des dons.

Le site www.promesses.org, mis en route il y a quelques années par M. John Dudeck et poursuivi par Jean Regard, contient quasiment tous les articles des 200 numéros, que l’on peut consulter gratuitement. Le site nous indique une moyenne de 2 400 accès par jour. Une refonte complète du site est en cours de réalisation.

Depuis 1984, la revue de réflexion biblique Promesses est devenue une revue par abonnement payant, et grâce aux dons réguliers et ponctuels, la revue peut continuer à être diffusée dans de nombreux pays d’Afrique.

Nous vivons dans un monde en pleins chambardements : changements climatiques, troubles sociaux et politiques, guerres, violences, dégradation des mœurs, etc. La « fin des temps » s’approche, mais Dieu nous fait encore la grâce d’annoncer clairement sa Parole.

Tout au long de ses 50 ans d’existence, notre revue a enseigné l’inspiration divine des Saintes Écritures, son infaillibilité et son inerrance ; elle s’est efforcée de publier des articles qui respectent ce fondement. Le comité de rédaction maintient une ligne créationniste et prémillénariste.

Quel honneur le Seigneur nous a fait d’être ses témoins à travers le ministère de Promesses. Il nous a ainsi permis d’apporter un enseignement biblique pour fortifier, encourager, exhorter les croyants à rester attachés au Seigneur et à sa Parole. Un grand merci à tous nos lecteurs qui nous soutiennent dans la prière et par des dons, nous permettant ainsi de continuer Promesses.

Que le Seigneur soit béni dès maintenant et à jamais !

Écrit par


Le terme « voici » est composé de « voi » (ancien impératif « voir ») et de « -ci » (venant de « ici ») : « Vois ici ». Il désigne ce qui est proche dans le temps ou dans l’espace (tandis que « voilà » désignera ce qui en est plus éloigné).

Ce terme en apparence anodin peut alimenter nos instants de prière et d’adoration. L’étymologie nous incite à le prendre comme un impératif : considérons donc attentivement trois passages qui présentent chacun un aspect de Christ.

Voici le passé

Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. (Jean 1.29)

Vois ici, tout près de ton cœur, que Christ est « l’Agneau de Dieu », l’agneau pascal offert en holocauste (Ex 12.12 ; cf. 1 Cor 5.7 et 1 Pi 1.19). Il a été brisé par la souffrance sans se plaindre (És 53.6-7,10). Voici : il a pris sur lui à la croix nos péchés, devenant « péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. » (2 Cor 5.21). Le chemin vers Dieu est ouvert. Celui qui saisit la main du Seigneur a trouvé le bonheur éternel, la joie en Christ, le repos et la paix qu’aucune circonstance ne pourra jamais lui enlever.

Voici le présent

Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. (Mat 28.20)

Vois ici, tout près de toi, qu’il est avec toi tous les jours : quoi de plus rassurant dans un monde hostile ? Quelle force, quel courage et quelle hardiesse cela nous donne, non seulement de résister, mais d’être « plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » !

Voici le futur

Voici, je viens bientôt. (Apoc 22.7)

Vois ici, tout près dans le temps, que Jésus vient bientôt. On ne parle plus beaucoup de la venue de Christ. Il faut nous recentrer sur son retour. C’est l’espérance de tous les chrétiens. Qu’est-ce que cela changerait dans nos vies ? Ce « voici » nous demande de nous poser la question sérieusement.

La vie continue, le combat continue, mais Jésus est vivant. Celui qui nous a garanti la justice et le salut, l’Agneau de Dieu, est le même : il est avec nous aujourd’hui et demain et tous les jours de notre vie. Il est aussi celui qui nous garantit un avenir glorieux, car il a dit : « Je viens bientôt ».

L’Esprit et l’épouse disent : Viens. Et que celui qui entend dise : Viens. Et que celui qui a soif vienne […] Amen ! Viens Seigneur Jésus ! (Apoc 22.17, 20)

Écrit par


Le contexte de Matthieu 13

L’Évangile selon Matthieu présente Jésus-Christ comme le Roi. Cet Évangile peut être divisé en deux parties principales :

– dans les chapitres 1 à 12, il présente le Roi et son offre du royaume,

– dans les chapitres 13 à 28, le Roi et le royaume sont rejetés.

L’offre du royaume de Jésus à son peuple devient réelle dès la fin du chapitre 12. Les chefs du peuple la repoussent catégoriquement. Bien plus, les pharisiens attribuent la puissance de Jésus à Satan et rejettent ainsi sa divinité, péché qui ne sera pas pardonné (12.24-32). Ils contestent en même temps la messianité de Jésus. Ainsi il ne leur sera plus donné de signe autre que celui de sa mort et de sa résurrection (12.38-42) et les nations qui ont entendu la Parole de Dieu condamneront cette génération d’Israël. Il n’y a plus de remède pour cette génération rebelle, et elle sera tourmentée par les esprits impurs (12.43-45).

Jésus s’adresse maintenant à tous ceux qui veulent le suivre pour faire la volonté du Père. Et ceux-là sont maintenant ses frères et sœurs (12.46-49).

Dès le chapitre 13, Jésus commence à parler en paraboles, ceci aussi en signe de jugement de la nation juive qui a rejeté les paroles des prophètes et de Jésus (13.10-15).

En revanche, celui qui veut suivre le Seigneur reçoit plus de lumière : « On donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance. » (13.12) Quelle bénédiction que cette promesse de Jésus !

Jésus introduit maintenant les paraboles « des mystères du royaume des cieux » (13.11). Cela veut dire simplement qu’il va révéler ce mystère caché dès la fondation du monde. Le royaume dans sa forme davidique (2 Sam 7.12-16) ayant été repoussé, le Seigneur parle maintenant d’une autre forme que prend son royaume en attendant son glorieux retour pour établir son règne terrestre de 1000 ans. On peut donc dire avec certitude que ces paraboles présentent l’état du royaume de Dieu pendant l’absence de son Roi.

Les 8 paraboles de Matthieu 13 et leur arrangement

L’agencement des paraboles

Nous trouvons 8 paraboles dans Matthieu 13 :

– 1. la parabole du semeur (13.1-9)

– 2. la parabole de l’ivraie (13.24-29)

– 3. la parabole du grain de moutarde (13.31-32)

– 4. la parabole du levain (13.33)

– 5. la parabole du trésor caché (13.44)

– 6. la parabole de la perle de grand prix (13.45-46)

– 7. la parabole du filet (13.47-50)

– 8 la parabole du maître de maison (13.52)

Ces 8 paraboles peuvent se regrouper de différentes manières.

Un premier groupe comprend les paraboles 1 puis 2, 3 et 4 (soit 1 + 3). Un second groupe comprend les paraboles 5, 6 et 7 puis 8 (soit 3 + 1). Ces deux groupes sont séparés par une explication de l’évangéliste sur la raison qui pousse Jésus à adopter ce nouveau mode de communication, appuyée par une citation de l’A.T. (13.34-35). Les paraboles 2 à 7 sont explicitement désignées comme des « paraboles du royaume » et sont introduites par l’expression : « le royaume des cieux est semblable ».

Dans les deux triplets centraux, les paraboles 3 et 4 s’enchaînent sans interruption, de même que les paraboles 5 et 6 ; elles sont aussi très courtes, alors que les paraboles 2 et 7 sont plus développées.

On peut aussi mettre en évidence une structure sous forme de chiasme :

– Les paraboles 1 et 8 vont ensemble : le semeur sème la parole du royaume et le maître de maison instruit au sujet de la parole du royaume.

– Les paraboles 2 et 7 se correspondent : tant dans le champ où poussent le bon grain et l’ivraie que dans le filet où se trouvent de bons et de mauvais poissons, il y a mélange, puis séparation à la fin.

– Les paraboles 3 et 6 mettent en évidence la grandeur du royaume à partir d’un petit élément : le grand arbre est issu d’une toute petite semence et la perle est de grand prix malgré sa toute petite taille.

– Enfin, les paraboles 4 et 5 présentent des éléments cachés : le levain d’un côté et le trésor dans le champ de l’autre.

La mise en évidence de ces structures aide à mieux comprendre et interpréter ces 8 paraboles.

Le but des paraboles

La première parabole est la clef de tout l’enseignement parabolique du Seigneur. Elle présente un tournant dans l’histoire d’Israël et un tournant dans la vie du Seigneur. La sphère du travail n’est plus seulement Israël, mais le monde (« le champ, c’est le monde » explique Jésus à ses disciples à propos de la 2e parabole).

Le but de ces paraboles est d’indiquer que, dans cette phase transitoire du rejet public du Roi, nous sommes sur le champ de bataille jusqu’au jour du retour de Christ et de sa victoire finale. La lutte avait commencé en Éden : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. » (Gen 3.15) C’est la bataille entre les deux descendances. Mais Satan est vaincu, et il est limité dans ses agissements. Dans ce temps intermédiaire, la parole ne porte pas toujours du fruit, l’ivraie se mélange au bon grain, le filet ne prend pas que des bons poissons, du levain se mêle à la pâte, etc.

Les principaux enseignements des 8 paraboles

1. Parabole du semeur : Pendant l’absence du Roi, la bonne semence sera répandue par la prédication de la Parole, mais les réponses à cette prédication seront dissemblables.

2. Parabole de l’ivraie et du bon grain : Pendant cette absence, il sera difficile de distinguer d’une façon absolue les sauvés des perdus. Tous les deux seront trouvés dans la chrétienté professante.

3. Parabole du grain de moutarde : À partir d’un petit commencement, le christianisme aura une croissance extensive, visible, hors normes ; il influencera les nations. Cette extension d’une chrétienté professante ira en grandissant.

4. Parabole du levain : Mais il y aura une subversion insidieuse à l’intérieur de cette chrétienté professante jusqu’à la corruption totale.1

5 et 6. Paraboles du trésor caché et de la perle de grande valeur : Pendant ce temps, il y aura des trésors cachés choyés par le Christ. Ce trésor, c’est l’Église, composée de juifs et de païens, ayant accepté Jésus comme leur Sauveur et Seigneur.

7. Parabole du filet : Cette période du royaume se terminera par la séparation des méchants d’avec les justes, lors du retour du Roi.

8. Parabole du scribe : Pendant tout ce temps, tout vrai disciple du Seigneur bénéficiera de la révélation et des promesses de toute la Bible, tant de l’A.T. (« des choses anciennes ») que du N.T. (« des choses nouvelles »).

Conclusion

Si Jésus commente en détail le sens de la première parabole à ses disciples, celle du semeur, il ne donne aucune explication sur la dernière. Mais elle constitue un grand encouragement pour les siens. Au-delà, il invite indirectement chacun de nous à devenir comme un « scribe instruit de ce qui regarde le royaume des cieux ». À nous donc de creuser le sens de ces paraboles, de réfléchir pour en dégager le sens. À nous de nous laisser sonder chaque fois pour y trouver une fraîcheur nouvelle, une application pertinente pour la situation présente — même si nous pensons (un peu présomptueusement) avoir déjà compris toutes ces choses (v. 51).

1L’interprétation de cette parabole est particulièrement débattue : certains commentateurs y voient une image positive du développement de l’Évangile. Cependant le sens toujours négatif donné au levain dans le N.T., tant dans cet Évangile (16.11) que dans les Épîtres de Paul, incline à retenir plutôt l’interprétation négative.

 

Écrit par


Dans ce numéro nous vous présentons les divers aspects du travail : labeur, chômage, vocation et revenu, témoignage à nos places de travail, relations dans le travail, congés et sécurité dans nos occupations.

Tout commence par Dieu lui-même, créateur de l’univers. Dieu est saint, juste et amour. Nous avons affaire au Dieu trinitaire : Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. Et ce Dieu merveilleux « créa au commencement les cieux et la terre » (Gen 1.1).

Oui, Dieu est au travail dès le commencement. Et tout au long de l’histoire, il a travaillé pour la bénédiction de l’homme. Il y travaille encore « à plein temps ». N’est-il pas venu s’incarner en la personne bénie de Jésus-Christ pour offrir le salut à quiconque croit en lui ? Quel travail extraordinaire tout au long de sa carrière terrestre (Jean 5.12-24) !

Notre grand adversaire, le diable, a fait tomber nos premiers parents au jardin d’Éden en leur faisant miroiter qu’ils « seraient comme Dieu » s’ils mangeaient du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gen 3.1-7).

Dieu avait ordonné à Adam et Ève de soumettre les animaux et de cultiver la terre (Gen 1.27-31), de « travailler le sol » (Gen 2.5). Le travail était alors une activité bénie. Hélas, dès leur chute, il est devenu pénible à tous égards (Gen 3.17-19).

La croix a changé les choses : Dieu nous a acquis le salut en son Fils Jésus-Christ. Maintenant, il travaille en nous pour faire de nous, entre autres choses, des travailleurs justes, honnêtes. L’Esprit de Dieu intercède « pour les saints selon Dieu » (Rom 8.26-27). Désormais, « […] toutes choses travaillent pour le bien de ceux qui aiment Dieu. » (Rom 8.28)

Oui, Dieu travaille, et nous travaillons pour l’honorer par notre témoignage. Il a aussi créé un jour de repos par semaine. Là, encore, c’est pour l’adorer, le célébrer et lui rendre gloire par notre rassemblement le premier jour de la semaine (Act 20.7 ; 1 Cor 11.23-28).

Quel merveilleux plan de travail et de repos que celui de notre grand Dieu pour nous. Qu’il soit béni et adoré !

__________________________________________________________________________

Écrit par


I. Le Livre des commencements

 

La Genèse constitue la clé d’entrée de la Bible. Enlevez la Genèse… et les 65 autres livres de l’Écriture deviennent incompréhensibles. La Genèse contient des informations vitales sur le commencement des choses. Sans cette révélation, le sens de notre vie et de l’univers resterait hors de notre portée.

« Genèse » veut dire « origine », « génération », selon le mot hébreu toledot (origines, sources, générations). Ceterme provient de Gen 2.4, « générations ». Le premier mot de ce livre est « au commencement » (bere’chit). La Genèse est le récit de l’origine de toutes les entités des « cieux et [de] la terre », de la vie et des réalités de l’univers. Elle offre une information précise, simple et authentique à ce sujet. Pour demeurer accessible à tout homme de toute époque, elle se doit d’offrir un compte-rendu suffisant de ces faits, indépendant du développement des cosmogonies païennes, des philosophies, des mentalités ou des théories scientifiques. Sinon, il faudrait supposer que la révélation écrite de Dieu est de portée très éphémère et que son interprète, le Saint-Esprit, sera vite muselé par la transformation des civilisations, des langues et des conceptions.

La Genèse nous informe donc sur le commencement des choses créées par le Dieu personnel, infini, et tout-puissant, selon une vision du monde incompatible avec les divers systèmes erronés que l’homme peut inventer. Pour simplifier, on distinguera deux approches inconciliables de la « cosmogonie » :

?  L’approche naturaliste : elle exclut le surnaturel, ou prône une forme de spiritualité immergée dans la matière ; elle explique les origines et tout ce qui suit selon un programme naturaliste, animaliste. Pas de Dieu. L’homme devient un objet, une machine, un « mammifère » qui apparaît et disparaît sans laisser de trace. Un programme pessimiste et menant au désespoir.

L’approche biblique : elle affirme l’existence et la manifestation d’un Créateur parfaitement bon, omnipotent, omniscient et saint. Son programme concernant notre passé, notre présent et notre avenir est complet, constamment contrôlé et se poursuit exactement selon ses desseins éternels. Ce programme est rassurant, plein d’espérance et parfaitement concret.

 

 II. Divers « commencements »

 

1. Origine de l’univers

La Genèse est le récit de la création spéciale du continuum de base : masse – espace – temps, qui constitue la charpente de l’univers physique. En cela, Gen 1.1 est unique dans la littérature, la science et la philosophie. Tout autre système cosmogonique fait appel soit aux mythes (religions antiques, ésotérisme), soit aux modèles scientifiques expliquant le surgissement de la matière (et sa transformation en une multiplicité d’états et d’organismes) comme une phase particulière d’un grand cycle éternel.

2. Origine de l’ordre et de la complexité

Ordre et complexité ne surgissent jamais spontanément ; ils sont le produit d’une cause qui leur est antérieure et supérieure. Voltaire aurait dit que la montre n’existe pas sans l’horloger… L’étude formelle des systèmes physiques et biologiques démontre que les choses ordonnées et complexes ont tendance à la dégénérescence ou au désordre.

3. Origine du système solaire

Selon la Genèse, le soleil, la lune, les planètes et les étoiles ont été appelés à l’existence par le Créateur, et la terre tient une place historique unique dans ce concert. Depuis que nous savons qu’il existe quantité d’exoplanètes (des planètes qui gravitent autour d’autres étoiles que la nôtre, le soleil, les cosmogonies matérialistes d’aujourd’hui cherchent à nous rassurer sur la « banalité » de notre terre et de son environnement en avançant que le miracle de la vie est sûrement possible ailleurs.

4. Origine de la vie

La Genèse parle de l’apparition de végétaux ou de la création spéciale d’« êtres vivants » selon leurs espèces. Les merveilles du processus reproductif, sa complexité infinie programmée dans les systèmes génétiques des plantes et des animaux ne peuvent s’expliquer en dehors de ces actes créateurs.

5. Origine de l’homme

Il est l’entité la plus hautement organisée et la plus complexe, car en plus de ses structures physico-chimiques nombreuses et compliquées, il possède par nature la capacité de saisir et de contempler (même imparfaitement) des entités abstraites comme la beauté, l’amour, la vérité. Il a donc la capacité intellectuelle et morale de réfléchir sur sa propre signification.

6. Origine du mariage

La Genèse rapporte aussi l’institution universelle et stable du mariage, du foyer et de la famille, sur la base d’une culture monogame et sociale. Le mariage est donc un ordre créationnel. Tous les autres systèmes et déviations sont ultérieurs à cette institution divine rapportée en Genèse 2, et sont une conséquence de la Chute de nos premiers parents (Gen 3).

7. Origine du mal

L’origine des maux physiques et moraux nous est expliquée dans la Genèse comme une intrusion temporaire dans le monde parfait de Dieu ; cette dernière est consécutive à l’exercice de la liberté octroyée à l’homme, liberté impliquant dès le départ la notion de responsabilité. Le mal étant désormais « dans la place », Dieu annonce son intention de se manifester lui-même comme Rédempteur tout autant que comme Créateur1.

8. Origine du langage

La Genèse nous rapporte l’origine du langage. Toute explication d’un prétendu processus évolutionniste entre la « jacasserie » des animaux et les systèmes de communication intelligents, abstraits et symboliques des hommes est tout simplement impossible. Il n’y a pas de commune mesure entre les deux.

9. Origine du gouvernement

La Genèse décrit la naissance de gouvernements humains organisés. L’homme n’est pas seulement l’auteur de ses propres actes, mais aussi de structures sociales réglées par des lois (assorties de punitions en cas d’infraction). Jusqu’à nos jours, l’institution des autorités politiques et juridiques contribue à préserver l’ordre et la sécurité dans un monde marqué par le péché.

10. Origine de la culture

La Genèse donne des informations sur les domaines constitutifs de toutes les civilisations tels que l’urbanisation, l’industrie (métallurgie, textiles), la musique, l’art, l’agriculture, l’élevage, l’écriture, l’éducation, la navigation, etc.

11. Origine des nations et des diverses langues

La Genèse nous explique pourquoi des nations parlant des langues distinctes sont apparues alors que la race humaine était une à l’origine, et que tous parlaient la même langue.

12. Origine de la religion

Il y a beaucoup de religions aujourd’hui, qui toutes témoignent de la conscience d’une vérité supérieure et d’une ultime réalisation de soi vers laquelle les hommes devraient tendre. Pourquoi cette préoccupation ? Parce que « Dieu a mis la pensée de l’éternité dans le cœur de l’homme » (Ecc 3.11). La Genèse décrit précisément l’origine de cette conscience ancrée en l’homme. Toutefois, elle dévoile aussi que ce ne sont pas les pratiques religieuses en tant que telles qui mènent au salut (voir l’histoire de Caïn et Abel).

13. Origine du peuple choisi

La Genèse consacre plus de 39 chapitres (sur 50) à l’histoire des origines du peuple d’Israël ! Elle pose les bases d’une juste compréhension de la mission du peuple terrestre de Dieu. Elle nous prépare aussi à comprendre l’articulation entre ce peuple et l’Église (dont le mystère restera longtemps caché). Les deux « peuples » sont issus d’Abraham, le premier biologiquement. Le second, par « adoption ». Le N.T. insiste sur le fait que, sous l’angle du salut individuel, les vrais fils d’Abraham sont ceux qui ont une foi de la même nature que la sienne, et qui, soit par anticipation, soit de manière rétrospective, croient en Jésus-Christ, à sa mort à la Croix, à sa résurrection et à sa glorification. En nos temps, Israël, nation unique et sans terre pendant 1900 ans, a renoué avec son destin particulier : il a réintégré son pays. Le peuple qui donna la Bible et la connaissance du vrai Dieu au monde, inscrit dans le calendrier de Dieu, y est donc resté même si, dans le temps actuel, la plupart de ses membres ne reconnaissent pas en Christ leur messie.

En conclusion, la Genèse est le fondement de toute l’histoire, de toute science et de toute philosophie vraies.

III. Auteur

Nous savons que « la prophétie n’est jamais venue par la volonté de l’homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit-Saint » (2 Pi 1.21). « Toute l’Écriture est inspirée de Dieu. » (2 Tim 3.16) Mais qui est l’auteur du Livre de la Genèse, divinement inspiré ? Trois suggestions principales sont présentées par les commentateurs. Le sujet est complexe, vaste et difficile, car de nombreuses considérations doivent être prises en compte.

1. Divers compositeurs postérieurs à Moïse : hypothèse documentaire

La majorité des théologiens libéraux ont épousé la « théorie des sources ». La voici : un certain nombre d’écrivains et d’éditeurs inconnus y ont travaillé depuis l’époque du roi Ézéchias jusqu’à Esdras, le scribe. Ils compilaient et éditaient diverses légendes et traditions antiques transmises verbalement par leurs propres ancêtres et par ceux des Egyptiens, des Babyloniens et d’autres peuples. Ces compilateurs et éditeurs faisaient ensuite circuler l’idée que ces documents provenaient de Moïse, afin d’investir de l’autorité nécessaire celui qui leur avait transmis la loi. Cette théorie est appelée « hypothèse documentaire », « hypothèse JEDP » ou « théorie des sources ». Sa méthode d’analyse littéraire est appliquée au Pentateuque, à Josué et, dans une moindre mesure, à d’autres livres de l’A.T. Cette théorie est le fruit de la « haute critique » (en vogue dès le XIXe siècle) dont le noyau dur est une dénégation systématique des réalités surnaturelles. Cette attitude découle du recours à la méthode historico-critique selon laquelle seul ce qui est rationnel est réel, tandis que ce qui est surnaturel, étant non-rationnel, n’est pas réel. La théorie JEDP a avancé l’hypothèse que le Pentateuque serait une compilation de documents de 4 sources différentes, d’époques comprises entre 850 av. J-C. et 500 av. J-C.

D’après la « haute critique »2, les 11 premiers chapitres de la Genèse seraient des reprises d’anciens mythes babyloniens. Mais d’éventuels rapprochements ou analogies entre la Bible et des mythes antiques ne peuvent suffire à accréditer une telle position. Voici le témoignage d’un érudit évolutionniste, Ralph Linton : «  Des écrits sont apparus presque simultanément il y a quelque 5000 ou 6000 ans en Égypte, en Mésopotamie et dans la vallée de l’Indus. »3 Il n’y a donc aucune raison de mettre en doute la possibilité d’écrits datant de 3500 ans avant J.-C. et témoignant de réalités culturelles de cette époque. Moïse a dû avoir avoir accès à certaines de ces sources anciennes (n’avait-il pas été instruit « dans toute la sagesse des Égyptiens » ?) . Pourquoi cette éducation aurait-elle empêché Moïse de traiter ce matériel, à une époque ultérieure de sa vie, selon les directives de l’Esprit de Dieu et d’y ajouter ce que le même Esprit était seul capable de révéler ? Quoi qu’il en soit, depuis que nous savons que la littérature existait déjà bien avant Moïse, on dispose aujourd’hui de matériel documentaire en abondance pour réfuter les supputations de la « haute critique ». Malheureusement, les articles pour grand public (sur Internet, par exemple, l’article Moïse de Wikipédia) reprennent habituellement sans autre les thèses de la « haute critique » comme s’il s’agissait de positions irréfutables. L’historicité du Moïse biblique est dès lors considérée comme invraisemblable, tout comme l’historicité de ce que nous lisons dans le Pentateuque et dans la plupart des textes bibliques. Il faut dénoncer de tels a priori.

2. Moïse comme auteur

L’Écriture attribue le Pentateuque à Moïse. Par exemple, dans le livre des Rois (2 Rois 13.23) : « À cause de son alliance avec Abraham, Isaac, et Jacob » : un récit central de la Genèse est ici reconnu dans son historicité. De même, 1 Chroniques 1 reprend les générations énumérées dans la Genèse.

Jésus lui-même disait : « Il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. […] Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » (Luc 24.44,27). La tradition constante des scribes juifs et des Pères de l’Église admettait sans aucune hésitation que Moïse était le rédacteur du Pentateuque. Les cinq livres faisaient partie de « la Loi de Moïse » (voir encart n° 1).

On peut néanmoins se poser la question : comment Moïse a-t-il reçu le message et comment l’a-t-il transcrit ? Envisageons trois possibilités :

1) Moïse a retranscrit la révélation directe (audible et/ou visuelle) venant de Dieu. Il aurait pu contempler les grands événements sous forme de visions inspirées et les auraient rapportés sous le contrôle de l’Esprit.

2) Moïse a reçu diverses informations par une tradition orale fidèlement transmise de père en fils. Il aurait collecté puis classé toutes ces informations pour les conserver par écrit sous la conduite et l’inspiration du Saint-Esprit.

3) Moïse a collectionné des écrits anciens et les a rassemblés sous une forme nouvelle, toujours sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu.

Chacun de ces trois « modes de composition » est en accord avec l’inspiration plénière et verbale, et envisagent Moïse comme auteur. La première possibilité semble peu probable en ce qui concerne l’entier de la rédaction de la Genèse, tandis que la révélation directe est clairement indiquée en rapport avec les Dix Commandements, la promulgation des lois et des ordonnances spécifiques de l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Par ailleurs, les visions concernent en général plutôt les choses futures (Daniel, Ézéchiel).

Il faut noter que la Genèse est presque entièrement une suite de narrations concernant des événements capitaux du début de l’histoire. Cette caractéristique la rapproche de livres comme les Rois, les Chroniques, Luc et les Actes, par exemple. La Genèse a peut-être été composée selon la même méthode que Luc employa bien plus tard : « Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le commencement en ont été les témoins oculaires et qui sont devenus serviteurs de la Parole. Il m’a semblé bon à moi aussi, après avoir tout recherché exactement depuis les origines, de te l’exposer » (Luc 1.1-4). Sous l’inspiration de l’Esprit, Moïse peut très bien avoir procédé de la même façon avec les documents qu’il avait à sa disposition.

Il est vrai que parmi les 200 références faites à la Genèse dans le N.T., aucune ne mentionne Moïse comme son auteur. De fait, le nom de Moïse est mentionné à peu près 80 fois dans le N.T. ; 25 passages font allusion à des sections attribuées à Moïse dans les quatre autres livres du Pentateuque. Mais si la Genèse a un auteur humain, quel autre personnage que Moïse pourrait-il, en respectant l’ensemble de la Bible, se porter meilleur candidat ?

Nous adhérons à la pensée d’Henry Morris que Moïse compilait des récits antérieurs transmis de père en fils à travers la lignée des patriarches, comme Adam, Noé, Sem, Térah, Ismaël, Isaac, Ésaü, Jacob et ses fils. Ces mémoires furent gardés sur des tablettes ou sur des pierres. Il est possible que les documents originaux puissent être détectés dans les phrases-clés : « voici les origines » ou « voici la postérité » ou « voici les générations », selon la traduction du mot hébreu « toledot ». Dans la Genèse, nous trouvons 11 divisions inaugurées par ces termes :

1.  « Voici les générations des cieux et de la terre » (2.4)

2.  « Voici le livre des générations d’Adam » (5.1)

3.  « Voici les générations de Noé » (6.9)

4.  « Voici les générations des fils de Noé : Sem, Cham et Japhet » (10.1)

5.  « Voici les générations de Sem » (11.10)

6.  « Voici les générations de Térakh » (11.27)

7.  « Voici les générations d’Ismaël, fils d’Abraham » (25.12)

8.  « Voici les générations d’Isaac, fils d’Abraham » (25.19)

9.  « Voici les générations d’Ésaü, qui est Édom » (36.1)

10.  « Voici les générations d’Ésaü, père d’Édom » (36.9)

11.  « Voici les générations de Jacob » (37.2)

Présumant que ces « livres » des « générations » représentent les documents originaux qui structurèrent la Genèse, ces titres constituent comme des charnières entre la division qui les précédait et celle qu’ils introduisaient (voir encart n° 2).

 

Encart n° 1

LA GENÈSE DANS LA BIBLE

Aucun autre livre n’a été plus souvent cité dans les autres livres de la Bible.

1. Adam est mentionné à 7 reprises dans 7 chapitres de 7 autres livres bibliques que la Genèse.
Noé et mentionné 6 fois : dans 1 Chroniques, Esaïe, Ezéchiel, Hébreux, 1 et 2 Pierre.
Abraham est mentionné dans 15 livres de l’A.T. et dans 11 du N.T.
Jacob est mentionné dans 20 livres de l’A.T. et dans 17 du N.T.
2. La Genèse est le troisième livre le plus cité dans le N.T. après les Psaumes et Esaïe.
3. Les 11 premiers chapitres de la Genèse ont eu la plus grande influence sur tout le N.T., où l’on trouve environ 100 citations ou références directes à Gen 1-11.
4. Des éléments de chacun des 11 premiers chapitres de la Genèse sont mentionnés dans le N.T.
5. Chacun des écrivains sacrés du N.T. a fait mention des 11 premiers chapitres de la Genèse. Jésus en a fait au moins 6.
6. Plus de la moitié des héros de la foi mentionnés par leur nom dans Hébreux 11 proviennent des pages de la Genèse.
7. Jésus se réfère directement aux passages suivants de la Genèse, sans jeter le moindre doute sur leur authenticité et sur leur historicité (liste non exhaustive) :
-la création de l’homme et de la femme, l’institution du mariage (Mat 19.4-6)
-le meurtre d’Abel (Luc 11.49-51)
-le déluge (Luc 17.26-27)
-Abraham, Isaac et Jacob (Mat 22.32 ; Jean 8.56)
-Lot et la destruction de Sodome (Luc 17.28-29)
-la circoncision des patriarches (Jean 7.21-23).

On pourrait répéter l’exercice en examinant les paroles d’Etienne, de Paul, de Jacques, de Jude, etc.

IV. Principes d’interprétation

1. Approche historique

C’est l’approche que nous privilégions, parce qu’en harmonie avec le reste des Écritures. Nous en avons parlé précédemment (voir le point III.2).

2. Approche mythique

La théologie libérale rejette l’historicité de la Genèse pour n’en retenir que des « valeurs théologiques », en se cantonnant dans une interprétation spiritualisante :

–  Adam n’est pas considéré comme une personne réelle, mais comme une représentation symbolique de tous les hommes.

La Chute n’est pas un acte réel de désobéissance de nos premiers parents, mais une expression figurative de l’expérience commune à tous les humains, etc.

Cette manière de tirer des leçons spirituelles à partir de textes réduits à de simples comptes-rendus humains d’expériences religieuses ou sociales, cette habitude de ne recevoir le texte biblique que comme un produit artistico-littéraire à la merci de notre subjectivité de lecteurs, n’est pas en adéquation avec la lecture qu’en ont faite les auteurs sacrés (cf. 2 Pi 1.19-21). La Genèse ne recourt pas aux mythes, ni même aux allégories. Les rêves que Joseph interprète finissent par se réaliser dans les faits. La prophétie de Genèse 49 annonce l’avenir réel des 12 tribus d’Israël. Il est vrai que l’apôtre Paul voit dans l’histoire d’Agar et de Sara une allégorie (Gal 4.24), mais il n’enlève pas pour autant à ces femmes leur statut de personnages historiques.

3. Interprétation typologique

Il y a une tendance, chez certains théologiens conservateurs qui acceptent l’historicité de la Genèse, à mettre l’accent bien plus sur l’interprétation typologique des événements que sur leur signification historique réelle. Les caractères et expériences de personnes comme Noé, Abraham, Isaac, Joseph, etc., sont pris comme des préfigurations d’expériences de la vie de Christ, d’Israël et de l’Église. Souvent, ces interprétations vont bien au delà du raisonnable.

Nous pouvons sans autre affirmer que la typologie a sa place. Bien des portions de la Genèse nous fournissent, parallèlement à la signification historique des événements, des types pour illustrer les grandes vérités du N.T.

Voici quelques exemples :
–  Adam est un type contrasté du second Adam, Christ (Rom 5.12-19 ; 1 Cor 15.21-22, 45-47).
–  Ève est un type de l’Église (Éph 5.29-33).
–  Abraham prêt à livrer son fils Isaac en sacrifice est un type du Père qui offre son Fils unique (Héb 11.17-19) ;
–  Joseph est un type de Christ. On peut considérer les divers épisodes de sa vie comme une illustration de la vie de Jésus et de son rejet par son propre peuple. Le Seigneur, comme Joseph, a subi l’humiliation et a été élevé à la gloire pour racheter finalement son propre peuple.
–  Nimrod pourrait être considéré comme un type de l’Antichrist.

Ce qui importe, c’est de donner à la Genèse toute sa signification historique et d’assimiler tout ce qu’elle établit quant au Dieu Créateur, à la Création, à la Chute, et bien sûr à la Rédemption à venir. Il s’agit de dégager soigneusement les grands principes divins à l’œuvre dans la trame des événements qu’elle rapporte. Par prudence, évitons d’ériger des doctrines typologiques qui ne trouveraient pas d’appui analogique dans d’autres textes bibliques. Et tirons profit des types qui peuvent être employés comme des illustrations ou des applications pratiques dans notre vie.

Encart n° 2

Plan simplifié de la Genèse

A. Les origines de la création et de l’homme 1.1-11.26
1. Introduction : les 7 jours de la création 1.1-2.3
2. Les générations des cieux et de la terre : l’histoire des premiers hommes 2.4-4.26
La création de l’homme de l’homme innocent en Éden 2.4-25
La chute et ses conséquences 3.1-24
Le meurtre de Caïn et ses conséquences 4.1-26
3. Les générations d’Adam 5.1-6.8
La généalogie d’Adam à Noé 5.1-32
L’état de corruption et de violence de l’humanité prédiluvienne 6.1-8
4. Les générations de Noé : l’histoire de Noé 6.9-9.29
La situation de Noé dans son temps 6.9-12
Noé sauvé du déluge 6.13-8.22
L’alliance de Dieu avec Noé 9.1-17
La déchéance de Noé 9.18-29
5. Les générations des fils de Noé : du déluge à Babel 10.1-11.9
La division de la terre entre les nations issues des fils de Noé 10.1-32
La tour de Babel et la division des langues 11.1-9
6. Les générations de Sem 11.10-26

B. L’histoire des patriarches 11.27-50.26
7. Les générations de Terakh : l’histoire d’Abraham 11.27-25.11
La généalogie de Terakh 11.27-32
L’appel d’Abraham 12.1-5
Le pays promis 12.6-14.24
L’attente de l’héritier promis 15.1-21.34
Les dispositions finales d’Abraham 22.1-25.11
8. Les générations d’Ismaël 25.12-18
9. Les générations d’Isaac : l’histoire de Jacob 25.19-35.29
Jacob en Canaan 25.19-28.9
Jacob en Charan 28.10-31.55
Jacob de retour en Canaan 32.1-35.29
10. Les générations d’Ésaü 36.1-8
11. Les générations d’Ésaü 36.9-37.1
12. Les générations de Jacob : l’histoire de Joseph 37.2-50.26
Joseph et ses frères en Canaan 37.1-38.30
Joseph en Égypte, de l’esclavage au trône 39.1-41.57
Joseph et ses frères en Égypte 42.1-47.12
Joseph dominateur de l’Égypte 47.12-27
La fin de Jacob et de Joseph 47.28-50.26

* * * * * * *

Que cette introduction à la Genèse puisse affermir notre enracinement dans la Parole des prophètes, de Christ et des apôtres, pour lesquels ce premier livre de la Bible était divinement inspiré.

1 Cf. Henry. M. Morris, The Genesis Record (Baker Book House, Grand Rapids, Michigan, 1976, p. 20). Le présent article doit beaucoup aux propos de ce scientifique chrétien. Ces réflexions ont été reprises et actualisées sur le site internet www.truthnet.org/Genesis/Genesis-Introduction. Pour ceux de nos lecteurs qui lisent l’anglais et qui veulent en savoir davantage, ce site contient par ailleurs beaucoup de développements, sur une base créationniste, concernant les grandes questions soulevées à propos de la Genèse.
2 À ne pas confondre avec la critique textuelle, dont la tâche est de déterminer avec minutie le texte original en le comparant aux différents manuscrits selon leurs dates supposées de rédaction.
3 The Tree of Culture, p. 110 ; New York, Édit. Alfred A. Knoph, 1955. En Égypte, les premiers cunéiformes datent de plus de 3000 ans av. J.-C. Moïse profitait donc d’une expertise de plus de mille ans !

 

Écrit par


Il est bienfaisant de partager ensemble nos expériences de la bonté du Seigneur au travers des épreuves de la vie, source de maturation en Christ pour ses rachetés. Ce verset contient cinq promesses :

« L’Éternel sera toujours ton guide » : Dans les circonstances les plus inextricables de la vie, il est celui qui la dirige. Dans son amour et sa souveraine grâce, notre Dieu juste gère parfaitement toute situation pour notre bien. Apprenons à lui faire confiance.

« Il rassasiera ton âme dans les lieux arides » : L’intimité avec lui ne s’apprend que quand je le laisse faire. Je m’y soumets pour me laisser modeler par lui. Parfois il est obligé de nous mettre « aux arrêts » pour nous apprendre à ne nous rassasier que de lui dans le désert de nos difficultés. Cela a toujours un prix, celui de la grâce, celui de mourir avec et en lui, afin que ce ne soit « plus moi, mais Christ qui vit en moi » (Gal 2.20). Quelle merveilleuse réalité : il nous comble par sa présence et son intimité, car il est avec nous dans les lieux arides.

« Il redonnera de la vigueur à tes membres » : Quelle expérience merveilleuse d’être revigoré en lui, même dans l’épreuve. Oui, il renouvelle la force de tous ceux qui s’attendent à lui.

« Tu seras comme un jardin arrosé » : Ainsi, le chrétien éprouvé devient lui-même une bénédiction pour les autres. Pourquoi ? Parce qu’il a goûté combien l’Éternel est bon et parce que sa vie a été transformée pour ressembler au divin modèle : le Seigneur Jésus-Christ.

« Comme une source dont les eaux ne tarissent pas » : Quelle belle image ! Devenons une telle source pour nos familles, notre entourage, notre église et que tous ces cercles où il nous a placés soient des lieux où les sources d’eau vive jaillissent continuellement pour la gloire de Dieu !

Écrit par


Les Psaumes 1 et 2 constituent une introduction générale aux Psaumes :
– Le Psaume 1 pose le principe éthique, moral et distingue deux classes d’humains : les justes et les méchants. Il traite de l’homme au singulier et commence par : « Heureux celui qui… »
– Le Psaume 2 pose le principe prophétique et politique concernant le peuple de Dieu et les nations. Il s’adresse aux hommes (au pluriel) et se termine par : « Heureux tous ceux qui se confient en lui. »

Le Psaume 1, que nous allons étudier, présente deux chemins avec deux issues : celui du juste ou du pécheur acceptant la grâce et celui du méchant ou du pécheur rejetant la grâce.

Le bonheur selon les humains

En regardant un peu ce qui s’écrit sur le bonheur, j’ai été surpris de voir à quel point les humains font la chasse au bonheur. Qu’est donc le vrai bonheur ?
Argent, sexe, maison, santé, réussite dans les divers domaines, respect des autres, réputation, honorabilité, longévité, famille aimante, intégrité, estime de soi, réalisation spirituelle, générosité, forme physique, etc. ?
Un dictionnaire donne 23 synonymes pour le mot bonheur, notamment : allégresse, béatitude, chance, euphorie, réussite, succès, extase, etc. Parmi de nombreuses citations, en voici trois d’auteurs désabusés par la poursuite du bonheur :
– Montaigne (philosophe français, 1533-1592) dans ses Essais écrivit : « Si l’on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce serait la salle d’attente. »
– Léo Ferré (compositeur et chanteur français, 1916-1993) dit dans une chanson : « Le bonheur ça vaut pas trois mailles. »
– Antoine Rivarol (écrivain français, 1753-1801) écrivit : « Nous avons tous assez de force en nous pour supporter le malheur des autres, mais nous n’en avons peut-être pas autant pour supporter leur bonheur. »

Le bonheur selon Dieu

Pour Dieu, le bonheur (l’état de celui qui est « heureux ») est d’abord christocentrique. Posséder Christ dans son cœur est ce qui rend l’homme objectivement « heureux ».
Déjà dans l’A.T., David disait : « Bienheureux l’homme dont la transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert. Bienheureux l’homme à qui l’Eternel ne compte pas l’iniquité et dans l’esprit duquel il n’y a pas de fraude. » (Ps 32.1-2) Le bonheur commence avec le pardon de ses péchés.
Le bonheur se décline ensuite :
– dans la séparation du mal et la méditation de la Bible (notre Ps 1), – dans l’aide apportée aux autres : « Bienheureux l’homme qui comprend le pauvre ! Au mauvais jour, l’Éternel le délivrera. » (Ps 41.1)1
Voilà ce qu’est le bonheur selon la Bible, bien différent de celui des hommes cités ci-dessus ; et il peut être vécu même dans la souffrance (voir Matt 5.5-11 et les paradoxes des béatitudes).

Le chemin du juste (v. 1-3)

1 Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, Et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs,
2 Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, Et qui la médite jour et nuit !
3 Il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, Qui donne son fruit en sa saison, Et dont le feuillage ne se flétrit point : Tout ce qu’il fait lui réussit.

Le chemin de la vie a deux faces :

La face négative — ce dont le juste s’abstient (v. 1)

– Il « ne marche pas dans le conseil des méchants ». Le « conseil », ici, c’est l’état d’esprit, la mentalité. Nous sommes plutôt appelés à « renverser les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, en amenant toute pensée captive à l’obéissance au Christ » (2 Cor 10.5). La séduction s’opère d’abord dans nos pensées. Elles ont besoin d’être renouvelées selon la pensée du Christ.
– Il « ne s’arrête pas dans le chemin des pécheurs ». Nos pensées influencent notre comportement, nos attitudes. Celui qui « s’arrête » est déjà séduit. Paul avertit les chrétiens galates : « Vous couriez si bien, qui vous a arrêtés ? » (Gal 5.1)
– Il « ne s’assied pas sur le banc des moqueurs ». Le pli des habitudes est pris pour celui qui « s’assied ». L’esprit critique vis-à-vis du monde qui se moque de Dieu est anesthésié. L’Esprit de Dieu est étouffé, attristé, éteint.
Il y a progression vers le mal pour celui qui ne court plus vers le but. Il marche d’abord, puis s’arrête et finalement s’assied à la table du monde. Le juste est appelé à se séparer moralement du monde (2 Cor 6.14-18), « tout en étant dans le monde ».

La face positive — ce que recherche le juste (v. 2)

Le juste trouve du plaisir dans la loi de l’Éternel. Pour nous, c’est toute la Parole, la révélation de Dieu, amplement suffisante pour la vie de tous les jours, dans toutes les situations.
Le juste la « médite » : sa pensée, son intelligence, son esprit sont engagés. Il « réfléchit », « se penche sur » le texte, pour le comprendre et s’y conformer.
Il la médite « jour et nuit ». Sa volonté intervient. Le secret d’une relation juste avec Dieu engage la raison, l’affection et la volonté du croyant. Est-ce à dire qu’il doit passer son temps à lire la Parole ? Ce n’est pas possible ni forcément souhaitable. Mais ses pensées et ses affections sont tournées vers Dieu en continu. Et son être entier se transforme ainsi progressivement.

Les caractéristiques du juste bienheureux — l’issue de la voie du juste (v. 3)

– « Il est comme un arbre planté près des ruisseaux d’eaux » : L’arbre est le symbole de la sécurité et de la solidité. Les cours d’eaux nous parlent du rafraîchissement donné par l’Esprit de Dieu (Jean 7.38 ; Éph 2.22 ; Tite 2.5-6).
– Il « porte du fruit en sa saison » : Chaque arbre porte des fruits selon son espèce et en sa propre saison. Les progrès du chrétien dans son chemin de sanctification diffèrent de l’un à l’autre. Ce qui compte, c’est de porter du fruit « en sa saison », en son temps. C’est l’affaire de Dieu. Notons encore que la croissance pour faire mûrir le fruit se fait sans bruit, tranquillement, mais il est aussi exposé aux tempêtes jusqu’à la récolte. « Je suis le cep ; vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, porte beaucoup de fruit, car, séparés de moi (sans moi), vous ne pouvez rien faire » (Jean 15.5)
– Son « feuillage ne flétrit point » : Cette image évoque la pérennité, la durabilité de la vie de foi.
– « Tout ce qu’il fait prospère » : Réussir sa vie ne signifie pas avoir du succès, mais avoir suivi la voie du Seigneur tracée pour chacun dans l’obéissance à sa Parole. Pour les uns, c’est plus palpable que pour d’autres : le fruit se voit dès maintenant. Pour d’autres, le fruit se révèlera après leur mort. Leur chemin de sanctification, fidèlement suivi avec méditation et prière, trouvera une merveilleuse issue : leurs œuvres ont été cachées devant les hommes, mais leurs prières auront été exaucés et ils verront les résultats dans la gloire. Engageons-nous résolument dans cette voie de la prospérité dans le Seigneur.

Le chemin des pécheurs non repentis (v. 4-5)

4 Il n’en est pas ainsi des méchants : Ils sont comme la paille que le vent dissipe.
5 C’est pourquoi les méchants ne résistent pas au jour du jugement,Ni les pécheurs dans l’assemblée des justes.

Dans un texte qui rappelle notre Psaume, le prophète Jérémie a donné une très belle comparaison entre les deux voies, celle du juste et celle du méchant : « Ainsi parle l’Éternel : Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, qui prend la chair pour son appui, et qui détourne son cœur de l’Éternel ! Il est comme un misérable dans le désert, et il ne voit point arriver le bonheur ; il habite les lieux brûlés du désert, une terre salée et sans habitants.
Béni soit l’homme qui se confie dans l’Éternel, et dont l’Éternel est l’espérance ! Il est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant ; il n’aperçoit point la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert. Dans l’année de la sécheresse, il n’a point de crainte, et il ne cesse de porter du fruit. » (Jér 17.5-8) « Les méchants » désignent les pécheurs : ce sont ceux qui ont rejeté Dieu, qui s’opposent à lui, qui se moquent de lui — en un mot, des pécheurs impénitents.

Les caractéristiques du pécheur impénitent

Il est « comme la balle ». La balle (ou la paille) est l’enveloppe des graines et des céréales. Plus légère que les graines, elle est emportée par le vent lorsque le vanneur lance en l’air le blé.
Les nations (És 17.13), le peuple de Dieu désobéissant (Os 13.3), le roi de Babylone, l’impie Belshatsar (Dan 4.22-27), sont comparés à la balle légère, qui n’a aucune valeur et qui va subir le jugement.

L’issue du pécheur impénitent

Le pécheur impénitent « ne subsistera pas au jour du jugement », pas plus que la balle ne peut résister au vent qui la chasse. Au jour du Seigneur, lors de l’établissement en puissance de son royaume de justice et de paix sur la terre, les pécheurs seront exclus de « l’assemblée des justes ». Jésus annonce le même jugement : « Retirez-vous maudits, allez dans le feu éternel préparé pour le diable et les anges. […] Ceux-ci iront dans le châtiment éternel et les justes dans la vie éternelle. » (Mat 25.41,46)
La voie des pécheurs mène à la « ruine », car « à la mort du méchant, son espoir périt, et l’attente des hommes iniques est anéantie. Le juste est délivré de la détresse et le méchant prend sa place. » (Prov 22.7-8)
Mais Dieu ne veut pas le jugement du pécheur. Il a donné son Fils unique pour que le pécheur ait la vie éternelle, s’il accepte de se repentir (Jean 3.16).

Le suprême juge à l’issue des deux chemins (v. 6)

6 Car l’Éternel connaît la voie des justes, Et la voie des pécheurs mène à la ruine

.

Dieu est omniscient (Ps 139.1-6). Le Seigneur connaît ses brebis ; il connaît ceux qui lui appartiennent (Jean 10.14 ; 2 Tim 2.19). Par contraste, il dit aux méchants : « Je ne vous ai jamais connus. » (Mat 7.23)
Cette connaissance de Dieu envers chacun d’entre nous inclut aussi sa sollicitude à notre égard : « Tu connais les angoisses de mon cœur. » (Ps 31.8)
Quel merveilleux jour pointe à l’horizon lorsqu’il reviendra ravir son Église et ressusciter les morts en Christ : « Alors nous connaîtrons comme nous avons été connus » (1 Cor 13.12) !
Quelle perspective extraordinaire — celle des pécheurs pardonnés. Quelle perspective terrible — celle des pécheurs qui ont refusé la grâce de Dieu. Il n’y a pas de troisième voie, de voie médiane.

1Ces versets sont les trois textes du 1er Livre des Psaumes qui commencent par « Heureux ». Au total, le mot « heureux » revient 26 fois dans tous les Psaumes : 1.1 ; 2.12 ; 32.1,2 ; 33.12 ; 34.9 ; 40.5 ; 41.2 ; 65.5 ; 84.5,6,13 ; 89.16 ; 94.12 ; 106.3 ; 112.1 ; 119.1,2 ; 127.5 ; 128.1,2 ; 137.8,9 ; 144.15 (2 x) ; 146.5.

Écrit par