PROMESSES

Le Covid est une plaie sanitaire qui recouvre en fait un ensemble de plaies :
– Tout d’abord, nous sommes touchés par une épidémie mondiale qui cause de nombreux morts et beaucoup de malades.
– Deuxièmement, nous sommes tous affectés parce que notre liberté est entravée. Nous ne pouvons plus rendre visite à nos proches âgés, voyager, nous réunir.
– Troisièmement, nous vivons une énorme crise économique : les classes moyennes risquent de s’effondrer et cela pourrait permettre à certaines idéologies de s’imposer.
Or ces plaies ne concernent pas seulement le monde, les incroyants, mais également les rachetés. Dans l’Exode, dix plaies ont atteint l’Égypte : les trois premières ont touché de manière explicite à la fois le peuple d’Israël et les Égyptiens. À partir de la quatrième, une séparation a lieu : le peuple d’Israël est épargné et le jugement tombe uniquement sur les Égyptiens.
Le tableau ci-dessous récapitule les dix plaies.

PlaieRéférenceDéclencheurAvertissementRéaction
Cycle 1
1Eau du Nil en sang7.14-24Le bâton d’AaronLe matin / NilRefus
2Grenouilles7.26-8.11Au palaisSi les grenouilles partent
3Poux8.12-15AucunRefus
Cycle 2
4Mouches8.16-28AucunLe matin / NilSi sacrifices en Égypte
5Peste9.1-7Au palaisRefus
6Ulcères9.8-12AucunRefus
Cycle 3
7Grêle9.13-35Le bâton / la main de MoïseLe matinSi la grêle cesse
8Sauterelles10.1-20Au palaisSi seuls les hommes adorent
9Ténèbres10.21-29AucunSans les animaux de sacrifice
Cycle 4
10Mort des premiers-nés12.1-51Chassés

En lisant le texte biblique avec attention, nous remarquons que ces dix plaies sont réparties en quatre cycles : 3 + 3 + 3 + 1. Le premier cycle touche aussi Israël. Cette période était celle où les magiciens, Jannès et Jambrès, ont pu opérer. Les trois premières plaies sont déclenchées par le bâton d’Aaron ; pour la deuxième série il n’y a pas de déclencheur ; la troisième série est déclenchée par Moïse, sa main et son bâton ; pour la dixième plaie, Dieu vient lui-même en Égypte en tant que juge.
Les premières plaies de chaque série sont annoncées le matin ; les deuxièmes dans le palais et les troisièmes arrivent sans avertissement.

I. Les trois plaies du 1er cycle

1. L’eau du Nil devient du sang

Dans l’Égypte antique, le Nil était considéré comme la source de la vie. Sans le Nil, l’Égypte ne peut pas vivre : il y pleut très peu et le désert occupe la plus grande partie du pays. Mais il est possible de vivre le long du fleuve, car le Nil est dispensateur de vie. Ainsi ce qui permettait la vie naturelle était devenu imbuvable en raison du sang.
Réfléchissons à tous les bienfaits dont nous comble le Créateur, et qui sont source de joies naturelles : la santé, le mariage, la famille, le travail, etc.
Mais nous vivons une époque où ce qui devrait être une source particulière de joie devient pour beaucoup une chose totalement imbuvable, comme l’eau changée en sang. Pensons à tous les couples qui se déchirent, aux relations de familles perturbées, aux emplois qui n’apportent aucune satisfaction… Et ces situations touchent aussi les croyants : c’est une plaie du temps de la fin !

2. Les grenouilles envahissent le pays

La grenouille était en Égypte une représentation de Héket, la déesse de l’amour. La grenouille est un animal impur selon les lois du Lévitique.
Les grenouilles envahirent tout le pays d’Égypte, jusque dans les maisons, les chambres à coucher, les lits, et aussi les ustensiles du quotidien, fours et huches à pain.
On peut rapprocher la plaie des grenouilles de la sexualisation de notre époque. Depuis la révolution sexuelle des années 60, toutes les barrières morales sont tombées et toutes les nations ont été atteintes par la vague de la pornographie. Cela se manifeste dans la vie de tous les jours : la publicité est devenue agressive et saturée de symboles sexuels. Personne n’y échappe. En tant que chrétiens, il nous faut veiller et prendre clairement position sur ces sujets.
Quand les médias ont fêté le cinquantenaire du mouvement de Mai 68, certains ont reconnu que tout n’était pas bon dans l’idéal prôné alors. Avec le recul, on peut constater que ces « grenouilles » ont tellement corrompu la société qu’elles ont détruit les mariages, ruiné la capacité à aimer et à tisser des liens. Mais aucune émission sur le jubilé de Mai 68 n’a évoqué la possibilité de revenir en arrière ; personne n’a reconnu que c’était une erreur. Au contraire, depuis, tout s’est encore aggravé ! La théorie du genre n’est rien d’autre qu’une escalade excessive jusqu’à l’absurde qui atteint et transforme les enfants dès la crèche ; ils sont souillés par les grenouilles !
C’est également ce qui s’est passé jadis. Les grenouilles sont arrivées et qu’ont fait les devins ? Comme pour le sang : ne pouvant éliminer le miracle, ils l’ont imité ; les grenouilles se sont encore multipliées et la situation a empiré !

3. La poussière devient des poux

Les poux se nourrissent du sang des humains. Lévitique 17.11 relie le sang et l’âme. D’un point de vue symbolique, les poux qui se nourrissent de sang évoquent le fait que notre âme est attaquée. Par exemple, la dépression est, depuis des décennies, une maladie endémique dans les pays occidentaux.
Il est faux de penser que nous, chrétiens, ne sommes pas touchés parce que l’Épître aux Philippiens nous exhorte à nous réjouir toujours. Malgré les encouragements bibliques, nous pouvons être atteints. Dans sa souveraineté, Dieu permet ces plaies, mais le croyant a Dieu comme sa ressource : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse » (Ps 46.2).
On pourrait dire qu’il faudrait appeler toute la chrétienté à prier et supplier instamment Dieu pour qu’il enlève toutes ces plaies. Ce genre d’appel a été fait afin que Dieu mette fin à la crise sanitaire, au confinement et à la crise économique. Mais est-ce juste ? Dieu a quelque chose à dire à travers ces plaies, et tant que nous, les êtres humains, n’avons pas compris ce que Dieu veut nous dire, le temps de la discipline n’est pas terminé… Dieu veut nous secouer ; c’est pourquoi nous devrions bien davantage prier pour que son message soit entendu par le plus grand nombre possible de personnes et qu’elles se l’approprient. Prions pour que nous nous humiliions, que nous revenions vers le Seigneur et ainsi recevions son pardon (cf. 2 Chr 7.14).

II. Les trois plaies du 2e cycle

À partir de la 4e plaie, il se produisit un changement : Dieu distingua son peuple : « Mais, en ce jour-là, je distinguerai le pays de Goshen où habite mon peuple, et là il n’y aura point de mouches, afin que tu saches que moi, l’Éternel, je suis au milieu de ce pays. J’établirai une distinction entre mon peuple et ton peuple. Ce signe sera pour demain. L’Éternel fit ainsi » (Ex 8.18-20). Le peuple de Dieu était sauvé .

4. Les mouches venimeuses

Le mot hébreu pour « mouches » désigne quelque chose qui est mélangé. Tout le pays fut envahi par un assortiment de toutes sortes de mouches venimeuses. Cette plaie fait penser aux divers miracles, signes, prodiges mensongers, tromperies qui accompagneront la venue de l’Antichrist (2 Thes 2.9-12).

5. La peste bovine

Parmi les terribles jugements de la fin se trouve la « peste » (Apoc 6.8). Cela désigne des épidémies dévastatrices. Le mot hébreu pour « mort » est celui qui désigne les pestes ou les épidémies. Le quart de la terre sera touché et tué — ce qui représenterait environ 2 milliards de morts. Ce que nous vivons aujourd’hui avec l’épidémie du coronavirus n’est pas comparable avec ce qui va se produire. Le pire est à venir, avec les jugements apocalyptiques !

6. Les ulcères

Ces ulcères firent irruption sur les hommes, y compris les devins (Ex 9.11). Ils furent eux-mêmes atteints : leur stupidité a été évidente pour tous (2 Tim 3.9). Les dirigeants les plus opposés à l’Évangile seront eux-mêmes atteints par les jugements à venir dont ils n’auront pu éviter l’arrivée.

III. Les trois plaies du 3e cycle

Au cours du troisième cycle, les plaies s’intensifièrent à un point tel qu’on n’avait jamais vu cela avant : « Il n’y avait jamais eu et qu’il n’y aura jamais rien de semblable » (Ex 10.14 ; cf. 11.6). La période précédant immédiatement le retour du Seigneur sera une « détresse […] si grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais » (Mat 24.21).

7. La grêle

La très grosse grêle est évoquée plusieurs fois dans l’Apocalypse (8.7 ; 11.19 ; 16.21). Les jugements apocalyptiques seront si sévères qu’ils dévasteront la terre.

8. Les sauterelles

Le prophète Joël rapproche les sauterelles de l’invasion qui déclenchera le dernier conflit mondial, le pire de tous. L’incroyable plaie de sauterelles qui a ravagé Israël à son époque est une description symbolique de l’attaque venant du nord et de la venue du jour de l’Éternel (Joël 2.1-11). Ce jour de l’Éternel désigne la grande tribulation à la fin de laquelle le Seigneur Jésus viendra lui-même.
Après qu’un quart de l’humanité aura déjà été détruite par les épidémies et la famine (Apoc 6.8), un tiers le sera par la guerre (Apoc 9.15). Tout cela n’est pas comparable avec ce que nous vivons actuellement et qui déclenche déjà une belle panique.

9. Les ténèbres

On pourrait penser que cette plaie n’est pas si terrible. Mais elle symbolise l’obscurité spirituelle du monde. Bientôt l’humanité sera dans une complète obscurité spirituelle, sans aucune orientation possible (Luc 21.25-26). Ces ténèbres entraîneront un immense désespoir : « Il y aura de l’angoisse chez les nations […] les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre. »

VI. Le 4e cycle

10. La mort des premiers-nés

Finalement, Dieu lui-même passa au travers de l’Égypte : « Au milieu de la nuit, l’Éternel frappa tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu’au premier-né du captif dans sa prison, et jusqu’à tous les premiers-nés des animaux » (Ex 12.29). C’est ce qui va arriver pour le monde entier : « Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire » (Luc 21.27).
Mais le verset qui suit est un grand encouragement pour les chrétiens dans un moment difficile : « Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche. » (Luc 21.28). Lorsque les premiers signes du temps de la fin arrivent, ils ne doivent pas nous anéantir mais nous encourager mutuellement : le Seigneur vient bientôt ! Nous ne pouvons pas calculer le moment de son retour, mais nous devons attendre le Seigneur chaque jour avec joie en regardant en haut. Et utilisons à fond le temps qui nous reste pour avertir les hommes qui sont aujourd’hui déjà tellement en détresse alors même que cette plaie est minime par rapport à ce qui se produira d’ici quelques temps :  Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut » (2 Cor 6.2). «Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb 3.7).

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I. Le texte source de l’Ancien Testament

Pour l’A.T., nous disposons de milliers de manuscrits en hébreu datant du Moyen Âge, ce que l’on appelle les écrits massorétiques. Ces textes ont été copiés par des docteurs juifs avec une précision extrême : chaque caractère, chaque mot, chaque liaison de mots, étaient comptés. Et toutes les copies faisaient l’objet d’un recomptage complet. Ainsi, le texte a été transmis avec une précision qui évoque l’ère informatique, l’ordinateur d’aujourd’hui contrôlant également les textes en comptant les signes utilisés. Par le passé, des critiques de la Bible ont toutefois objecté qu’il ne s’agissait que de manuscrits du Moyen Âge, et qu’il n’existait pratiquement pas de manuscrits d’époques antérieures. Comment peut-on réellement savoir que les copies faites durant les siècles précédant le Moyen Âge étaient aussi exactes ?

Les découvertes de Qumran

Entre 1947 et 1956, on découvrit des rouleaux de parchemin dans onze cavernes situées à Qumran, à proximité de la mer Morte, et dont la majeure partie était antérieure à l’ère chrétienne. On fit par la suite d’autres découvertes à Wadi Murabba’ât, à la forteresse de Massada, etc. Les recherches effectuées à Qumran ont permis de constater que rien ne valait le texte massorétique (TM). L’orthographe du TM est de manière générale plus archaïque que celle utilisée dans la plupart des manuscrits de Qumran, car elle correspond à celle utilisée entre le viie et le ve siècle avant Jésus-Christ. En comparaison avec celle du TM, l’orthographe utilisée dans la plupart des manuscrits de Qumran est pour ainsi dire « moderne ». L’ensemble des rouleaux d’Ésaïe, datés de l’an 100 avant Jésus-Christ, présente une orthographe clairement postérieure. En revanche, le TM, bien que de 1000 ans plus jeune, utilise une orthographe nettement plus ancienne.

Outre le TM, il existe le texte des Samaritains, et ceux des anciennes traductions, comme le texte de la Septante1. Les recherches menées à Qumran au cours du siècle dernier ont toutefois démontré que le TM surpasse largement en qualité tous les autres types de textes, et, en cas de doutes, il est maintenant d’usage chez les experts libéraux de consulter le TM, qu’ils considèrent comme le texte le plus fiable. Les recherches faites dans le désert de Judée n’ont pas seulement permis d’exhumer des manuscrits modernes. De nombreux textes découverts à Qumran correspondent au TM. On nomme ce type de textes « textes pré-massorétiques ». La preuve de la qualité du TM, établie par les recherches, a une conséquence évidente pour la traduction de la Bible : les traducteurs de la Bible doivent aujourd’hui s’appuyer sur le TM et ne s’en écarter que dans des cas bien justifiés.

Le texte central du Temple de Jérusalem

Mais comment est-il possible qu’un texte moyenâgeux puisse surpasser des manuscrits jusqu’à 1000 ans plus anciens ?

Les rabbins du Moyen Âge ont copié le texte de l’A.T. en appliquant la méthode de comptage mentionnée ci-dessus. Cette méthode permet une copie pratiquement parfaite. De plus, les Massorètes (litt. « ceux qui transmettent ») avaient accès à une tradition textuelle issue du judaïsme « officiel », qui se caractérisait par une très grande pureté. En Aggée 2.5, le Dieu d’Israël dit, au moment de la construction du deuxième Temple de Jérusalem : « La Parole, selon laquelle j’ai fait alliance avec vous, lorsque vous sortîtes d’Égypte, et mon Esprit, demeurent au milieu de vous : ne craignez pas. »

Les traducteurs de la Septante travaillaient quant à eux en Égypte, ce qui signifie qu’ils étaient relativement éloignés des rouleaux de parchemins officiels conservés à Jérusalem. Leur travail se basait sur les manuscrits qui étaient à leur disposition.

Les Esséniens de Qumran, qui s’étaient écartés du Temple de Jérusalem et donc du judaïsme officiel au iie siècle avant Jésus-Christ, se voyaient interdire l’accès aux meilleurs manuscrits, ceux-ci étant entre autres conservés dans le Temple. Les Esséniens emportèrent à l’époque de leur schisme les textes auxquels ils avaient accès. Ils rassemblèrent également d’autres manuscrits. C’est pour cette raison que la kyrielle de textes découverts dans les cavernes de Qumran était de types différents (du type de la Septante, de type pré-massorétique, de type massorétique avec orthographe modernisée, de type samaritain). La même remarque peut être faite à propos des sources utilisées lors des différentes traductions anciennes. Aussi faut-il chercher ailleurs le texte « le plus pur ».

À ce sujet, je voudrais évoquer une découverte archéologique phénoménale, pratiquement inconnue du grand public : celle des rouleaux de parchemin de Wadi Murabba’ât, au sud de Qumran. Ils datent de la seconde révolte des Juifs contre les Romains (132-135 de notre ère). Aux côtés d’un rouleau des 12 prophètes, on y a trouvé une série de fragments de la Torah (le Pentateuque). La technologie moderne a permis de les dater : ils proviennent d’une époque antérieure à 66 après Jésus-Christ. « Ces fragments correspondent en tout aux textes massorétiques moyenâgeux. Il n’y a aucune exception »2 ! Comment est-ce possible ? Ces textes sont ceux du judaïsme officiel, et dépendent donc du texte central du Temple. Et c’est précisément cette tradition que les Massorètes du Moyen Âge nous ont transmise. On peut qualifier ce phénomène de véritable miracle.

En conclusion, avec le TM, nous disposons donc aujourd’hui d’un texte hébreu de l’A.T. extrêmement fiable.

II. Le texte source du Nouveau Testament

Trois sources différentes

Aujourd’hui, la traduction du N.T. soulève une vive controverse. Quel texte source utiliser : le Textus Receptus (TR), le texte majoritaire (MT) ou le texte de Nestle-Aland (NA) ?

Textus Receptus signifie le « texte reçu ». Ce terme désigne les manuscrits grecs dont on disposait à l’époque de la Réforme. Les réformateurs voulaient en effet revenir au texte source et ne plus se référer à la Vulgate, traduction de référence en latin de l’Église catholique.

Au xixe siècle, on partit à la recherche de manuscrits plus anciens encore. C’est dans ce but que Constantin von Tischendorf se rendit au Sinaï, où il trouva dans un monastère le Codex Sinaïticus, un manuscrit de la Bible daté du ive siècle (environ 350 après Jésus-Christ). Cette découverte fit à l’époque sensation dans le sérail de l’étude du N.T.

Cependant, les recherches se poursuivirent. Au xxe siècle, on découvrit le manuscrit de papyrus P46 en Égypte, que l’on put dater du iie siècle après Jésus-Christ. Ce manuscrit, découvert dans les années 30, contient presque toutes les Épîtres de Paul. 80 % du texte original sont encore conservés.

L’idée selon laquelle le N.T. fit l’objet d’une refonte complète est répandue parmi les censeurs de la Bible. Selon eux, au ive siècle, lorsque le christianisme devint une Église d’État, on aurait procédé à une exégèse. À cette occasion, tout ce qui n’aurait pas plu à l’Église aurait été supprimé. Aujourd’hui, toutefois, le manuscrit en papyrus P46, entre autres, démontre que l’Église n’a jamais modifié le texte du N.T.

Se basant sur les travaux de von Tischendorf, les spécialistes ont affirmé que le Textus Receptus (TR) était un texte relativement tardif et, par conséquent, ne pouvait constituer une base fiable. Il était préférable selon eux de s’appuyer sur les manuscrits les plus anciens possibles. La conséquence de cette évolution est la haute estime dont jouissent actuellement en Europe les textes de Nestle-Aland (NA) qui intègrent de manière sélective des anciens manuscrits. Ces dernières années toutefois, des objections ont été émises contre le NA, principalement par des théologiens américains fidèles à la Bible. Ces scientifiques sont convaincus que le TR représente beaucoup mieux le texte original.

Le nombre de manuscrits trouvés n’a cessé de s’accroître avec le temps. Nous disposons aujourd’hui d’environ 5 800 manuscrits grecs du N.T. C’est un nombre surprenant, si l’on considère que l’on doit se satisfaire d’une douzaine de manuscrits par œuvre pour les textes d’auteurs classiques latins et grecs comme Platon, Cicéron et César. Comme la majeure partie des manuscrits bibliques témoignaient d’une similitude appréciable, on les a appelés texte majoritaire, ou majority text (MT). Le MT et le TR sont très similaires (environ 98 % de correspondance). Le choix se fait donc entre deux textes : le MT ou le NA.

Il est toutefois très important de souligner que plus de 90 % du texte du N.T. ne prête pas à discussion : seul 10 % du texte diffère entre le MT et le NA ; le reste est strictement identique.

Des arguments en faveur du texte majoritaire

Ces dernières années, des arguments puissants ont plaidé en faveur du MT et contre le NA. En voici quelques exemples :

Le NA s’appuie principalement sur des manuscrits très anciens, mais peu nombreux, qui, de plus, proviennent d’un espace géographiquement très limité. Il est clair qu’un écrit se rapproche d’autant plus du texte original qu’il est ancien. Mais dans ce cas, les manuscrits d’une part sont très peu nombreux, et d’autre part proviennent principalement d’Égypte. Or, si un manuscrit d’Égypte s’écarte d’autres documents provenant d’Italie, de Grèce ou de Turquie, qui sont eux tous semblables, il faut bien se demander si cet écart ne fait pas que souligner une singularité locale. Pour les partisans du NA, il s’agit d’un écueil important, l’étude textuelle reconnaissant un principe éprouvé : un texte est d’autant plus important qu’il est ancien et répandu (géographiquement). Au regard de la répartition géographique, le NA est très faible.

Toutefois, pourquoi ne trouvons-nous pas de manuscrits aussi anciens dans d’autres pays ? Pour une raison climatique. En Égypte, pays sec, les manuscrits se conservent bien, ce qui n’est pas le cas dans les régions plus humides comme l’Italie et la Grèce.

L’hypothèse de l’exégèse byzantine du N.T. (i.e. la refonte du N.T. au ive siècle, voir ci-dessus) n’a jamais pu être prouvée dans l’histoire de l’Église. Au contraire, on a même pu déceler des versions du MT dans des manuscrits très anciens provenant d’Égypte, des manuscrits largement antérieurs à la prétendue exégèse du ive siècle.

Le MT n’est donc pas un assemblage hétéroclite de fragments que l’on pourrait ramener à une seule tradition textuelle locale, bien qu’on l’ait affirmé à tort par le passé. Au-delà de ses nombreuses correspondances internes étonnantes, il renferme suffisamment de différences pour prouver qu’il provient d’une multitude de sources originales différentes.

Les différences entre les textes égyptiens et le MT s’expliquent par la forte influence en Égypte de doctrines erronées (par exemple de la gnose). Prenons, par exemple, le texte égyptien de Jean 1.18 : « Personne n’a jamais vu Dieu, Dieu unique l’a fait connaître », à la place du « Fils unique ». On a tout simplement remplacé le mot grec hyos (fils) par theos (Dieu). La doctrine blasphématoire selon laquelle Jésus-Christ n’est pas le Dieu éternel, mais une créature qui s’est élevée au rang de Dieu, était largement répandue en Égypte. Ainsi, en écrivant « Dieu unique », on soutient la théorie selon laquelle le Christ est devenu Dieu à la suite d’un processus de procréation. On trouve le même phénomène dans d’autres textes comme, par exemple, dans 1 Timothée 3.16 : à la place de « Dieu a été manifesté en chair », on trouve dans deux manuscrits égyptiens importants « celui qui a été manifesté en chair ». Un petit changement de theos en hos (il, celui) produit cette différence fondamentale. Voilà comment les doctrines erronées ont laissé leurs traces.

Le MT s’appuie sur les manuscrits les plus nombreux et les plus répandus au niveau géographique, et ce, pour plus de 90 % des manuscrits (environ 5800). Ce fait lui confère un poids énorme.

Le NA est une sélection et une compilation artificielle de versions qui n’apparaissent sous cette forme dans aucun manuscrit. Il s’agit d’un assemblage disparate que l’on ne peut retrouver dans aucun manuscrit qui nous soit parvenu. On saute ainsi d’une version à l’autre sans veiller à la continuité entre les versions. Dans le MT, il en va tout à fait différemment. Il s’agit ici d’un texte réel qui n’a pas été compilé artificiellement par quelques personnes.

Reste un dernier élément, issu d’une autre spécialité, l’hellénistique (l’étude de la langue et de la littérature de la Grèce antique). Les spécialistes d’Homère se sont penchés de façon minutieuse sur les poèmes épiques de l’Iliade et de l’Odyssée. Cela a produit une discipline scientifique propre et on a rassemblé autant de manuscrits que possible. On a constaté qu’il existe trois types de textes : une version résumée, une version moyenne et une version allongée. De manière générale, les hellénistes ne se sont pas intéressés au N.T. et à l’étude des manuscrits du N.T., mais, dans leur domaine de recherche limité, ils ont établi que le texte moyen devait être l’original, car il existait une tendance académique à raccourcir les textes et une tendance populaire à les allonger.

Adapter cette découverte au N.T. permet de tirer une conclusion époustouflante : dans la transmission du N.T., il existe en effet également un texte raccourci, un texte moyen et un texte allongé :

– Le texte raccourci est représenté par le NA.

– Le texte allongé est appelé le « texte occidental » ; quasiment personne ne s’y intéresse (cf. par exemple le Codex D).

– Le texte moyen se trouve être le MT. La comparaison avec l’étude d’Homère nous permet d’inférer que le MT constitue le plus probablement le texte biblique original.

D’un point de vue scientifique, le MT est donc la meilleure source pour la traduction du N.T. En conséquence, on peut en dire avec une grande certitude : ce texte est la Parole de Dieu.

1 La plus ancienne traduction grecque de l’A.T., effectuée en Égypte vers le IIIe siècle av. J.-C.
2 Benoit, Milik, De Vaux, Les grottes de Murabba‘ât, DJD, Vol. II, Oxford 1961, p. 75

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Cet article a pour objet de dénoncer quelques fausses idées que les médias véhiculent sur la situation géopolitique au Moyen-Orient et en Palestine, avant de conclure sur ce qu’annonce la Bible.

Fausse idée n° 1 : Le « printemps arabe » est favorable à la paix au Moyen-Orient

Début 2011, alors que des troubles politiques se répandaient en Tunisie, en Égypte, en Libye, en Syrie, etc., les médias ont parlé de « printemps arabe ». Mais si l’on connaît un peu l’histoire d’Israël et celle de l’islam, on réalise vite qu’il ne s’agit pas d’un « printemps ».

Les raisons de ces troubles sont bien connues : oppression politique par des gouvernements dictatoriaux, injustice sociale, chômage, corruption, inflation élevée, absence de liberté d’expression… Une partie de la population de ces pays arabes aspire à la démocratie, à plus de liberté.

Mais, dès le début de ces protestations, on aurait dû remarquer l’absence frappante de revendication de liberté dans l’islam et l’absence de toute critique vis-à-vis de l’antisémitisme et de la persécution des chrétiens dans le monde islamique. Pourquoi, sauf très rares exceptions, ces sujets n’étaient-ils pas évoqués ?

Il faut remonter en arrière, à la révolution iranienne de 1979, qui a conduit à la destitution du Shah. Très tôt, elle a été vue comme une révolution exemplaire : tous les gouvernements dans les pays islamiques devraient être renversés et remplacés par des gouvernements qui appliquent le droit islamique, la charia, à 100 %. Les gouvernements en place n’étaient pas considérés comme « vraiment » musulmans. On aurait donc dû s’attendre dès le début des années 1980 à des révolutions dans les autres pays islamiques. Il est surprenant que ces mouvements n’aient pas commencé avant 2010.

L’Iran est en lien avec la bande de Gaza par le Hamas, avec le Liban par le Hezbollah et avec la Syrie au travers du régime de El-Hassad. La révolution en Iran a ouvert la voie à une prise de pouvoir islamiste. Différentes forces sont en présence et, en premier lieu, les Frères musulmans, en Égypte, qui rayonnent au Soudan et dans d’autres pays. Le Hamas est issu des Frères musulmans ;Al-Qaida est idéologiquement issu des Frères musulmans.

La démocratie, dans la bande de Gaza, sert de tremplin à la radicalisation. En 2006, le Hamas obtient le pouvoir par la démocratie et son objectif est la destruction d’Israël par un terrorisme constant.

Fausse idée n° 2 : Israël est responsable du terrorisme musulman

Les médias diffusent constamment l’idée suivante : il y a bien du terrorisme issu des pays musulmans, mais au fond c’est Israël qui est la cause de ce terrorisme. Mais est-ce si vrai ?

Quand j’amène des groupes de visiteurs occidentaux en Israël, en général j’essaie d’aller avec eux sur les hauteurs du plateau du Golan. Le Golan est occupé par Israël depuis 1967 (la guerre des Six Jours). C’est un territoire de toute beauté. On peut y voir des arabes qui cultivent des pommiers. Les colons juifs qui se sont installés après 1967 cultivent la vigne. Pas de barrière, pas de mur, pas de check point, pas de terrorisme. Tout est paisible. Pourquoi donc ? Simplement parce que les Arabes du Golan ne sont pas musulmans. Même si leur langue est bien l’arabe, ils sont Druzes. Ils ont une religion en dehors de l’islam qui prône la loyauté envers les autorités sous lesquelles on vit. Et la cohabitation fonctionne.

Le problème au Moyen-Orient n’est pas une question de race ou de langue, mais une question de religion.

Fausse idée n° 3 : L’islam peut être modéré

Pour comprendre les événements actuels, il faut connaître l’histoire de l’islam et le lien entre l’islam et la dictature militaire. Mahomet (570-632) a fondé la religion appelée l’islam et il est considéré comme le modèle parfait pour tous les musulmans. Tout ce qu’on peut imiter de la vie de Mahomet est bon. Pourquoi les musulmans les plus zélés portent-ils la barbe ? Parce que Mahomet était barbu. Mahomet tenait une dictature militaire et il est donc devenu un modèle de dictateur. D’où la dictature comme modèle de gouvernement dans le monde musulman.

À partir de 624, l’expansion de l’islam s’est faite par l’épée et de nombreux juifs vivant alors dans la péninsule arabique ont été mis à mort. Juste après la mort de Mahomet (632), ses disciples ont continué et ont finalement conquis un très grand territoire jusqu’en Espagne. Cet impérialisme trouvait sa source dans le Coran qui dit (sourate 2-193) :« Combattez-les [les non-musulmans] jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’association et que la religion soit entièrement à Allah seul. »Le but est de soumettre non seulement la péninsule arabique au pouvoir de l’islam, mais le monde entier. Juste après la mort de Mahomet, les Arabes sont entrés à Jérusalem (638) puis ont érigé le dôme du Rocher (682) sur l’esplanade du temple, à l’endroit même où était le temple juif détruit par les Romains en 70, pour montrer que l’islam domine sur le judaïsme. La coupole du dôme du Rocher est plus haute que le sommet de l’église du Saint-Sépulcre pour montrer que l’islam est au-dessus du christianisme.

Chaque jour, dans tout le monde musulman, on prononce la phrase « Allah akbhar ». Contrairement à ce qu’on croit souvent, elle ne signifie pas « Allah est grand », mais « Allah est plus grand »(« akbhar » est le comparatif de « kabhir »).

Fausse idée n° 4 : Juifs et Arabes pourraient cohabiter en Palestine

Une doctrine fondamentale de l’islam orthodoxe est la partition du monde en deux parties :dar-al-islam(la maison de l’islam) et dar-al-harb(la maison de l’épée). Tout territoire qui a été un jour sous la domination de l’islam ne doit plus jamais être dominé par les chrétiens, les Juifs ou les païens. Il est devenu dar-al-islam. Les autres pays (comme la France) font partie de la « maison de l’épée », des zones qui doivent être conquises par le djihad, la guerre sainte, le zèle saint pour apporter l’islam.

Le pays d’Israël est devenu « la maison de l’islam » au VIIe siècle. Selon la doctrine islamique, il est donc impossible de faire un compromis avec les Juifs. Il ne peut pas y avoir un État juif sur un territoire islamique. La question n’est pas de savoir si l’on rétrocède la bande de Gaza, la Cisjordanie ou d’autres parties de la Palestine… En fait, tout appartient à l’islam.

La présence juive dans le pays de la promesse a commencé à décliner à partir de la guerre remportée par les Romains en 70 qui a conduit à la destruction du temple et à l’expulsion de très nombreux Juifs du pays d’Israël. En 638, les musulmans arrivent de la péninsule arabique et continuent à chasser les Juifs de leur terre. Le point bas a été atteint vers 1800, où seuls 5 000 Juifs habitaient encore dans le pays d’Israël. Mais, au travers des siècles, une présence juive s’y est toujours maintenue.

La Bible annonçait le retour des Juifs sur leur terre après une longue période d’absence et de dispersion. Par exemple, en Ézéchiel 36.24, dans une prophétie écrite plus de 600 ans avant la destruction du temple, Dieu annonce :« Je vous retirerai d’entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays. »

Le Messie, autrefois rejeté par son peuple comme Messie souffrant, va revenir comme Messie régnant et, avant son retour, les Juifs vont revenir du monde entier. Le « temps de la fin » est maintenant une réalité, car depuis 1882 les Juifs reviennent en masse au pays de leurs ancêtres. Ce « temps de la fin » n’est pas la fin du monde, mais la fin de cette longue période entre la première et la deuxième venue du Seigneur Jésus.

Alors y a-t-il un droit de retour pour les Juifs sur leur terre ?

Tout dépend du point de vue. Pour l’islam, c’est non.

Nous sommes aujourd’hui témoins oculaires du retour de 3 millions de Juifs de 130 pays différents, des cinq continents. Plus de 6 millions de Juifs vivent désormais en Israël. Un autre argument est le manque de place. Or le monde arabe est 113 fois plus grand qu’Israël. Une grande partie est désertique, objecte-t-on. Mais les Juifs ont montré qu’il était possible de transformer le désert en une oasis verdoyante et ils sont prêts à partager leur savoir avec les Arabes, comme ils le font en Afrique noire.

Ce qu’annonce la Bible

La Bible parle :

– du retour des Juifs du monde entier (cf. Éz 36.24 cité plus haut) ;

– de la refondation de leur État (És 66.8 :« Qui a jamais entendu pareille chose ? Qui a jamais vu rien de semblable ? Un pays peut-il naître en un jour ? Une nation est-elle enfantée d’un seul coup ? A peine en travail, Sion a enfanté ses fils ! ») :en un seul jour, le 15 mai 1948, l’État moderne d’Israël a été créé ;

– du fait que le désert refleurit (Éz 36.34-35 :« La terre dévastée sera cultivée, tandis qu’elle était déserte aux yeux de tous les passants ; et l’on dira : Cette terre dévastée est devenue comme un jardin d’Éden »)1 : les Juifs ont planté 240 millions d’arbres et ont mis au point une agriculture performante ;

– de la volonté des peuples aux alentours de se liguer pour anéantir Israël (le Psaume 83 l’annonce très clairement :« Voici, tes ennemis s’agitent, ceux qui te haïssent lèvent la tête. Ils forment contre ton peuple des projets pleins de ruse, et ils délibèrent contre ceux que tu protèges. Venez, disent-ils, exterminons-les du milieu des nations, et qu’on ne se souvienne plus du nom d’Israël ! Ils se concertent tous d’un même cœur, ils font une alliance contre toi ; les tentes d’Édom et les Ismaélites, Moab et les Hagaréniens, Guebal, Ammon, Amalek, les Philistins avec les habitants de Tyr ;l’Assyrie aussi se joint à eux, elle prête son bras aux enfants de Lot. »2 )

 

* * *

 

Ne nous laissons pas influencer par les médias, souvent opposés à Israël. Nous voyons la Parole de Dieu s’accomplir sous nos yeux. Plus de 175 prophéties se sont déjà réalisées ! D’autres prophéties restent encore à accomplir, en particulier la grande tribulation et le réveil d’une partie du peuple d’Israël qui reconnaîtra enfin Jésus comme leur Messie (Zach 12.10 ; 13.8-9). Et enfin le Messie reviendra et établira son règne de justice et de paix.

1Les destructions romaines lors de la guerre contre les Juifs et du siège de Jérusalem ont perturbé l’écologie de la région, autrefois un pays « ruisselant de lait et de miel ».
2 La Bible utilise le vocabulaire de l’Antiquité, mais il est très facile de faire le parallèle entre les noms d’autrefois et ceux d’aujourd’hui : par exemple, Ammon, Moab et Édom forment la Jordanie actuelle ; la Philistie correspond à la bande de Gaza ; les Hagaréniens colonisaient le territoire de la Syrie actuelle  ; les Amalécites étaient dans la péninsule égyptienne du Sinaï ; Guébal et Tyr sont des villes du Liban ; les Ismaélites vivaient dans la péninsule arabique ; l’Assyrie recouvre une partie de l’Irak actuel.

 

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La majeure partie du livre des Proverbes est écrite en vers. Or l’art poétique des Hébreux est bien éloigné de la versification française classique ! Alors que notre poésie est basée sur le nombre de syllabes et sur la rime, la poésie hébraïque se caractérise premièrement par le parallélisme du sens : le second vers est lié au premier par la signification même des mots. Cette poésie, plus liée au fond qu’à la forme, est plus facile à traduire ; de ce fait, même dans nos traductions françaises, nous pouvons en saisir une grande partie !

Sans rentrer dans tous les détails d’une étude de la poésie hébraïque, voici quelques indications qui permettront de mieux comprendre les Proverbes.

1. Le parallélisme synonymique

Les vers parallèles expriment la même pensée par des mots équivalents, mais différents :

« La sagesse ne crie-t-elle pas ?
L’intelligence n’élève-t-elle pas sa voix ? » (Prov 8.1)

Le parallélisme est évident entre :

– la sagesse // l’intelligence
– crie // élève sa voix.

2. Le parallélisme antithétique

Le second vers exprime l’idée opposée à celle exprimée dans le premier vers :
« Celui qui cache ses transgression ne prospérera point.

Mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde. » (Prov 28.13)

C’est ce type de parallélisme qui est le plus répandu dans les Proverbes, où le « juste » est souvent opposé au « sot ».

3. Le parallélisme complémentaire

Pour ce type de parallélisme, la pensée du premier vers est complétée par celle du second :

« Mais le sentier des justes est comme la lumière resplendissante

Qui va croissant jusqu’à ce que le plein jour soit établi. » (Prov 4 .18)

Comprendre et détecter ces divers types de parallélisme est d’une grande aide pour la compréhension du sens de certains proverbes, qui, autrement, nous resteraient bien obscurs.

4. La structure rythmique

En hébreu ancien, seul compte pour marquer le rythme le nombre des syllabes accentuées ; le nombre des syllabes non-accentuées n’a pas d’importance. Une conséquence majeure de cette règle est la grande liberté d’expression qu’elle donne au poète.

Dans le livre des Proverbes, c’est le mètre1 (3 + 3) qui est le plus fréquent ; il est caractéristique du style didactique. Par contre, le mètre (2 + 2) marque le style lyrique du Cantique des cantiques et le mètre (3 + 2) l’émotion, comme dans les Lamentations de Jérémie.

5. L’acrostiche

Plusieurs passages de l’AT sont composés sous forme d’acrostiche. C’est par exemple le cas pour la fin de Proverbes 31 : chacun des 22 versets commence par une lettre différente de l’alphabet hébraïque : du v. 10, qui commence par la première lettre de l’alphabet, la lettre “aleph”, jusqu’au v. 31 qui commence par la lettre “taw”, vingt-deuxième et dernière lettre de l’alphabet. Le Ps 119 est aussi un acrostiche par groupe de 8 versets.2

1Le mètre signifie ici l’élément de mesure des vers, selon le nombre, le rythme et la succession des syllabes accentuées.
2Ce rapide aperçu de la poésie hébraïque est adapté d’une brochure de Roger Liebi, La poésie hébraïque, Cahiers des REBS, où ce sujet est traité plus largement.

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