PROMESSES

1. Un caractère façonné par la foi

La foi authentique façonne le caractère et marque la personnalité du chrétien. Dans l’évangélisation, cela se remarque. Ceux à qui vous témoignez de votre foi vont voir si votre conviction est réelle ou non. Quels aspects de notre caractère va-t-elle développer?

1.1 L’enthousiasme  

Dans une telle oeuvre, il nous faut beaucoup d’enthousiasme. Et la foi rend enthousiaste. Si l’enthousiasme est très important dans le monde des affaires, il ne l’est pas moins dans le travail pour Dieu. Nous avons le droit d’être enthousiastes, car l’Evangile est le plus beau message que nous puissions prêcher! Il apporte la délivrance, la réconciliation, le salut… Le livre des Actes nous montre que les disciples étaient remplis de joie. Les gens ont rarement vu quelqu’un de passionné pour Dieu. Cela les interpelle. Soyons enthousiastes dans notre témoignage!

L’enthousiasme est nécessaire pour l’oeuvre à laquelle le Seigneur nous appelle. Certains chrétiens vont m’avouer qu’ils n’ont pas le caractère d’une personne enthousiaste. Que faire ? Comment l’être?
 a) Confesser que nous ne le sommes pas, et nous éloigner de toute forme de péché (le péché attriste le Saint-Esprit qui est en nous).
 b) Marcher selon l’Esprit. Paul écrit: Puisque l’Esprit est la source de notre vie, laissons-nous aussi conduire par lui, suivons ses indications et agissons comme il le désire, c’est-à-dire que notre vie, elle aussi, soit spirituelle (Ga15 .25, trad. Kuen). Si le chrétien peut être enthousiaste, c’est grâce à l’Esprit Saint qui l’habite. Le mot «enthousiasme» est dérivé de deux mots grecs: «en» et «theos» ( «dans, avec» et «Dieu» ); il exprime l’idée d’un transport divin. Celui qui est en Dieu, est naturellement de tempérament enthousiaste.
 c) C’est tout notre être qui doit être gagné par l’enthousiasme. Nos émotions certes, mais notre esprit aussi. Nos capacités intellectuelles devraient être stimulées par cet enthousiasme. Si elles ne le sont pas, alors il nous faut revoir toute notre foi et nous pénétrer de sa réalité, de sa vérité. Par exemple, une liste de choses ou de faits qui prouveraient l’existence de Dieu; et parallèlement, une autre liste de choses qui sembleraient la nier. Et tirons-en la conclusion. Certaines personnes prétendent ne pas être douées d’enthousiasme; mais observez-les lorsqu’elles assistent à un match de foot à la TV: on les croirait sur le terrain, au milieu des supporters. Ainsi donc, la foi rend enthousiaste.

1.2 L’audace

Nous avons besoin d’audace. Il en faut pour aller chez les gens, sans craindre de les déranger. Il en faut aussi pour évangéliser des gens d’une autre classe sociale que la nôtre, d’une autre culture. Il faut de l’audace pour témoigner à des gens qui ont des idées radicalement opposées aux nôtres… Mais nous n’avons pas de raison pour craindre. Il fallait à David de l’audace pour aller combattre Goliath le géant. Et pourtant, malgré sa petitesse et son peu de moyens, il est parti au combat au nom de l’Eternel. La foi rend audacieux.

1.3 La persévérance

La persévérance nous est indispensable. Déjà dans notre vie d’Eglise, le Seigneur nous exhorte à persévérer dans de multiples domaines comme celui de la prière, de la communion, de l’amour fraternel, de la foi. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrira: vous avez besoin de persévérance (Héb 10.36). Nous en avons besoin, non seulement pour notre vie communautaire, mais encore pour porter l’Evangile à l’extérieur. On a signalé que les mormons passent 40 heures par semaine à frapper aux portes de France. Ils reviennent voir un contact jusqu’à. 45 fois. Les témoins de Jéhovah sont prêts à poursuivre une étude biblique à domicile pendant 2 ans. Nous avons besoin de persévérance pour aller vers les incroyants, et y retourner jusqu’à ce que la porte se ferme. Mais ai-je le droit d’importuner les gens? Oui, le Seigneur me donne ce droit, car il s’agit de leur salut éternel (2 Tim 4.2). Persévérer dans le témoignage, le dur labeur, c’est l’un des secrets du succès. Pour gagner, il faut s’engager…

N’oublions pas que nous sommes dans le travail de Dieu. Combien de temps avons-nous passé dans l’évangélisation ce mois-ci? Lors de la dernière guerre mondiale, Winston Churchill déclarait, en pensant à la victoire: «Je n’ai rien d’autre à vous offrir que le sang, la sueur et les larmes.» On ne peut persévérer qu’en acceptant de payer le prix pour la victoire. L’apôtre Paul écrira: Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve (Rom 5.3-4, Segond, 1975).

Persévérance dans la lutte et volonté de vaincre. Le rôle du chrétien, c’est de prendre du terrain à l’adversaire et d’y implanter la foi. Pour cela, il faut un esprit de conquête et une volonté de fer, une patience à toute épreuve. Celui qui fait preuve de persévérance dans ces qualités ne manquera pas de voir du fruit naître de son labeur. Nous avons besoin de persévérance pour assurer la victoire du royaume de Dieu sur les possessions du prince des ténèbres. La foi dans les promesses de Dieu rend persévérant.

1.4 L’amour

L’homme a été créé pour aimer et pour être aimé. un homme qui n’aime pas, ou qui refuse d’être aimé, est un homme malade. Il a besoin de guérison. C’est l’amour pour les gens qui doit nous pousser à les voir, à retourner chez eux, et à revenir encore à nouveau. Ils doivent ressentir que nous les aimons, même s’il nous arrive de les attaquer avec des propos durs à entendre. Nous pouvons nous permettre d’être très directs avec eux, à condition de le faire par amour. Notre attitude doit être comme celle du prophète Esaïe, qu’il décrit lui-même par ces belles paroles: Pour l’amour de Sion je ne me tairai point, pour l’amour de Jérusalem je ne prendrai point de repos, jusqu’à ce que son salut paraisse, comme l’aurore, et sa délivrance, comme un flambeau qui s’allume (Es 62.1, Segond 1975). Nous voulons le salut des gens, avant tout parce que nous les aimons. Le Nouveau Testament nous montre que la foi authentique engendre l’amour pour notre prochain. Dans la communion avec Jésus-Christ, seule compte la foi, une foi qui débouche sur l’amour et se traduit par des actes.

2. Une formation permanente

Quand Jésus a demandé à Pierre et André de le suivre, il leur a dit qu’il ferait d’eux des pêcheurs d’hommes (Mat 4.18-19). Cela signifie qu’il ferait d’eux des spécialistes de l’évangélisation, et qu’il leur faudrait connaître certains principes d’approche et de contact (tout comme le pêcheur qui connaît la température de l’eau, la nature du poisson, le temps, etc ). Tout d’abord, le pêcheur doit bien connaître le matériel qu’il utilise. Ce n’est pas au moment où le poisson approche qu’il va lire le manuel d’utilisation de son équipement. De même, le chrétien doit suffisamment connaître sa Bible pour être prêt quand telle personne s’approche de lui par curiosité. Et pour connaître sa Bible, il faut prendre le temps de la lire et de l’étudier.

Ensuite, le pêcheur doit bien connaître le type de poisson qu’il va attraper et la technique à utiliser. On n’attrape pas un gros poisson avec une ligne à sardine. De même, le chrétien doit pouvoir définir le type de personne qui est en face de lui pour sélectionner et adapter sa technique de travail. «C’est en forgeant qu’on devient forgeron», dit le proverbe populaire. L’une des manières d’apprendre; c’est de se mettre à l’oeuvre et de tirer les bonnes conclusions de chaque situation. En cas de succès, faisons l’effort de rechercher les raisons de ce succès, pour savoir en tirer profit dans d’autres occasions. En cas d’échec, soyons honnêtes avec nous-mêmes, et ayons l’humilité, devant le Seigneur, d’examiner les causes de cet échec. Demandons-lui de nous enseigner ce qu’il conviendrait de dire ou de faire si telle situation devait se renouveler. Faisons confiance à la Révélation de Dieu et ne négligeons pas de réfléchir sur les réussites ou les faillites du passé. Il y a beaucoup à apprendre d’elles.

3. Conclusion

Le Seigneur nous a choisis pour être ses témoins et participer à la construction de son Eglise. Pour la réussite de ce plan, il assure la qualification nécessaire à tous ceux qui sont fidèles à cet appel. Cette qualification pour le témoignage passe avant tout par la qualité de notre relation avec le Seigneur . Cette relation débouche sur une juste vision de son plan, sur un caractère forgé par la foi, et sur une volonté de se perfectionner dans le domaine de l’évangélisation. C’est alors que nous verrons du fruit après le labeur. Et nous sommes en droit d’en attendre. Paul écrit à ce sujet: C’est à cause de nous qu’il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l’espérance d’y avoir part (I Cor 9.10).

D.Av.


1. Introduction

Certains chrétiens ont marqué l’histoire de l’Eglise par leur témoignage. Citons l’exemple d’un Hudson Taylor, au siècle dernier, qui a grandement contribué à la fondation dé l’Eglise chinoise.

Un frère dans l’oeuvre pionnière en Suisse écrivait il y a quelques années: «Tout chrétien suisse aime lire et relire la vie de Farel. Sous l’action de son ministère, un village après l’autre se détachait du catholicisme, mais à quel prix? Farel fut frappé, griffé, presque noyé, meurtri, lapidé et était souvent en danger de mort. On peut encore aujourd’hui suivre sa trace, la carte confessionnelle de la Suisse romande d’aujourd’hui a été tracée par Farel. Les villes que Farel n’a pu évangéliser sont restées catholiques jusqu’à aujourd’hui, et pourtant il vécut au début du 16 ème siècle» (A. Rentmeister).

De tels hommes ont vu la conversion de nombreuses personnes grâce à la fidélité de leur témoignage. En lisant leur biographie, nous voyons toutefois que les choses ont rarement été faciles pour eux. Aujourd’hui encore, de tels hommes sont à l’oeuvre sur tel champ de mission. Cette étude s’inspire aussi de leurs expériences et de leur témoignage. Certains principes de vie sont communs à tous ces hommes-là. Quels sont donc ces principes qui font la réussite d’une évangélisation? Qu’est -ce que la Sainte Bible nous révèle à ce sujet?

2. Notre relation avec Dieu

Avant sa mort, le roi David a donné quelques recommandations à son fils Salomon, notamment pour la construction du Temple. Que lit-on dans 1 Chr 28.9-10?Et toi, Salomon, mon fils, connais le Dieu de ton père, et sers-le d’un coeur dévoué et d’une âme bien disposée, car l’Eternel sonde tous les coeurs et pénètre tous les desseins et toutes les pensées. Si tu le cherches, il se laissera trouver par toi; mais si tu l’abandonnes, il te rejettera pour toujours, Considère maintenant que l’Eternel t’a choisi, afin que tu bâtisses une maison qui serve de sanctuaire. Fortifie-toi et agis. Ce passage nous montre quelle doit être l’attitude de l’homme de Dieu à qui Dieu confie des responsabilités. Et nous, chrétiens, nous faisons partie de ceux à qui Dieu a confié des responsabilités, tout particulièrement celle de la construction de l’Eglise du Seigneur .Le contenu de ce passage nous concerne aussi.

David exhorte son fils à:
    -connaître Dieu
    -servir Dieu
    -chercher Dieu.

Ces trois impératifs se rapportent à la relation avec Dieu. Il ne s’agit pas avant tout de connaître son métier, ou de servir l’ Eglise, ni de chercher la plus large approbation. Il s’agit de notre relation avec Dieu. Le Saint- Esprit nous montre que notre relation avec Dieu est prioritaire. Et elle doit l’être en tout temps. Priorité donc à notre relation avec le Seigneur. Pour-quoi ? Parce que, dans l’évangélisation, c’est le Seigneur qui fait le travail en profondeur. C’est le rninistère du Saint-Esprit de convaincre les gens à qui nous annonçons l’Evangile (cf. Jean 16.8-11). Il est à même d’ouvrir les yeux de ceux qui nous observent.

Il nous faut donc connaître Dieu. Il nous faut avoir une connaissance intime de la personne de Dieu. Par delà la connaissance livresque, il nous faut avoir expérimenté la réalité de sa présence dans notre vie. Connaître soi-même Dieu (sa présence, son caractère, sa volonté…), c’est important si nous voulons amener les autres à le découvrir.

Servir Dieu. Quelle que soit notre place dans la société ou dans l’Eglise, il nous faut nous souvenir que nous sommes serviteurs. Tout chrétien est un serviteur au service de Dieu. Cela signifie que le chrétien n’est pas une autorité au-dessus de lui. En tout temps, il peut faire appel à cette Autorité. Nous ne sommes pas simplement au service des hommes, ou de l’Eglise; nous sommes au service de Dieu, auprès des hommes et de l’Eglise.

Souvenons-nous en dans l’évangélisation.

Chercher Dieu. Pourquoi le chercher quand on le connaît déjà? C’est la volonté de Dieu et la direction de Dieu que nous sommes appelés à chercher. Et c’est en entretenant cette relation avec Dieu que nous allons découvrir, au fil des situations, la direction du Seigneur. Paul était un homme de prière. Nous sommes appelés à devenir des hommes et des femmes de prière. Du début à la fin, c’est dans la prière que doit baigner toute l’oeuvre d’évangélisation. Il nous faut perpétuellement chercher la face du Seigneur pour recevoir la révélation nécessaire pour un service efficace.

Connaître Dieu, servir Dieu, et chercher sa face, tout cela nous montre que la construction de l’Eglise passe d’abord parle maintien d’une relation intime avec le Seigneur, Quel est l’état de notre relation avec le Seigneur? Sommes-nous en communion avec lui ?

3. La vision

Chaque chrétien devrait avoir une vision précise de ce que doit être l’Eglise et le champ de travail. Il est très important que nous sachions comment l’Eglise est constituée et de connaître le style de vie qu’elle doit adopter. On peut illustrer ce principe en observant le fonctionnement des cellules du corps humain. Chaque cellule du corps «sait» comment le corps est constitué. Et bien que des groupes de cellules se soient spécialisés dans un domaine d’activité donné (cellules dites hépatiques, cérébrales, globules, etc…), il n’empêche que chacune d’elles possède en «mémoire» tout le programme de construction de l’ensemble du corps. Dès la conception, les cellules se multiplient en se conformant strictement aux indications du schéma du corps qu’elles possèdent en «mémoire».

Lorsque Dieu a ordonné à Moïse de construire le tabernacle, il lui a recommandé ce qui suit: Aie soin, lui fut-il dit, de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne (Héb 8.5). C’est Dieu qui a «tracé» les plans du tabernacle. Il demande à Moïse de faire une reproduction fidèle du modèle qu’il a vu. Interdiction lui est faite de construire un tabernacle à ses goûts et selon ses idées. Ce que Dieu attend de Moïse, c’ est la fidélité dans la tâche qui lui est confiée. Nous l’avons déjà dit, chaque chrétien a pour vocation de participer au travail de construction de l’Eglise. En énumérant une liste de dons spirituels, l’apôtre Paul ajoute qu’ils sont accordés: …pour le perfectionnement des saints en vue de l’oeuvre du ministère et de l’édification du Corps de Christ… (Eph 4.12). Nous participons à une grande oeuvre… C’est pourquoi nous devons oeuvrer en ayant la vision biblique de ce qu’est l’Eglise. Sans cette vision; comment pourrions- nous édifier une Eglise selon le «modèle» divin?

Lorsqu’une cellule se multiplie en ne se conformant plus au programme qu’elle a en «mémoire», elle donne naissance à ce que l’on appelle un cancer qui va menacer la vie du corps tout entier. De la même façon, lorsqu’un croyant oeuvre de façon anarchique dans la construction de l’Eglise (par ignorance ou par intérêt personnel), sans s’attacher scrupuleusement aux directives du Nouveau Testament, il devient un danger pour la vie de l’Eglise. Devant une telle situation, la seule réponse au problème est un traitement médical ou chirurgical. Dieu ne change pas. Il est toujours le même, nous dit l’Ecriture. Donc, son plan initial de construction de l’Eglise, tel qu’il nous est dévoilé dans le Nouveau Testament, n’a pas changé non plus. Il est donc impératif de nous soumettre aux directives des Ecritures.

Tout comme David a demandé à son fils Salomon de considérer que Dieu l’avait choisi pour construire la maison de l’Eternel, chacun d’entre nous doit considérer le fait qu’il est choisi pour oeuvrer à la construction de l’Eglise. Lorsque nous regardons le champ de travail, nous pouvons être impressionnés par les obstacles qui se dressent devant nous et par la puissance de l’ennemi des âmes. Mais là encore, tout est question de vision. Dans 2 Rois 6.8-23, nous lisons le récit du roi de Syrie qui envoie son armée contre une ville d’Israël pour capturer Elisée le prophète. Lorsqu’au petit matin le serviteur d’Elisée se lève, il découvre une armée ennemie qui assiège la ville. Et le récit continue ainsi: Voici, une troupe entourait la ville, avec des chevaux et des chars. Et le serviteur dit à l’ homme de Dieu: Ah! mon Seigneur, comment ferons- nous ? Il répondit: Ne crains point, car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux. Elisée pria et dit: Eternel, ouvre ses yeux pour qu’il voie. Et l’Eternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Elisée.

Le serviteur d’Elisée avait les regards fixés uniquement sur l’ennemi, et en avait oublié la puissance de Dieu. Elisée avait les regards sur l’Eternel des armées, sur la puissance de Dieu. Tout est question de vision! A nous de regarder vers le Seigneur Jésus qui détient tout pouvoir (Mat 28.18).

Résumons-nous. Lorsque vous attaquez le montage d’un puzzle, vous le faites à partir d’un modèle que vous avez (ou avez eu) sous les yeux. Faute de modèle, c’est «la croix et la bannière» pour arriver à quelque chose de cohérent. La vision du modèle vous permet d’arriver bien plus rapidement et sûrement à vos fins. Ainsi, pour travailler efficacement dans l’évangélisation, il nous faut avoir eu sous les yeux le modèle biblique de l’Eglise (vision de l’Eglise) et une juste vision de la puissance de Dieu.

D.A.


Ainsi parle l’Eternel des années: Ce peuple dit. Le temps n ‘est pas venu, le temps où la Maison de i’Eternel doit être rebâtie. Alors la parole de l’Eternel leur fut adressée par l’intermédiaire du prophète Aggée, en ces mots:

Est-ce le temps pour vous d’habiter vos demeures lambrissées, quand cette Maison est en ruines?

Ainsi parle maintenant l’Eternel des armées: Réfléchissez à votre conduite! Vous avez beaucoup semé et vous rapportez peu, vous mangez sans être rassasiés, vous buvez, mais pas à votre soûl vous êtes vêtus sans avoir chaud; le salarié reçoit son salaire dans un sac perce.

Ainsi parle l’Eternel des armées. Réfléchissez à votre conduite!   (Agg 1.2-7)

Le prophète Aggée s’adresse à des juifs revenus d’un long exil en Babylonie. Il leur a fallu restaurer, voir rebâtir une ville de Jérusalem qui était en ruine. A force de ténacité, de courage et de travail, ils étaient parvenus à la reconstruire. Seul point noir dans cette oeuvre: les travaux du chantier de reconstruction du Temple étaient constamment repoussés.

Pour ces juifs, ce n’était pas encore le moment de reconstruire le Temple de l’Eternel. Les conditions favorables n’étaient pas encore toutes réunies pour commencer le chantier. Par l’envoi de son prophète, l’Eternel va leur montrer que son point de vue est différent. De plus, Dieu leur fait savoir que si la bénédiction de l’Eternel n’est pas au rendez-vous, c’est parce qu’ils ne sont pas préoccupés par l’état de la maison de Dieu. Beaucoup d’efforts dans leurs entreprises personnelles, mais peu de résultats.

Il y a là une bonne description de la cause évangélique aujourd’hui. Nous disposons de moyens (écoles bibliques, radios, véhicules, littérature…) pour bâtir la maison de Dieu.., et nous ne voyons que peu de fruits. Pourquoi? Ne serait-ce pas parce que nous sommes peu préoccupés de l’état de la maison de Dieu dans notre pays? Et si nous ne sommes pas bénis dans nos entreprises et dans notre vie personnelle, n’est-ce pas parce que nous négligeons la construction de l’Eglise du Seigneur?

Dieu nous appelle à considérer attentivement nos voies. Arrêtons-nous et faisons le bilan de ce que nous avons entrepris durant l’année écoulée. Y voyons-nous la riche bénédiction de Dieu sur nos travaux? Si tel n’est pas le cas, n’est-ce pas parce que Dieu cherche à nous interpeller?

De multiples obstacles se sont dressés devant ces juifs, au point de les décourager et de les démobiliser. Que d’entraves, d’oppositions, d’obstacles se sont présentés sur votre route et ont fini par avoir raison de votre ardeur… Vous êtes découragés. Le projet qui est colossal vous paraît maintenant impossible â mener à terme. Votre sentiment est celui de ces Israélites découragés face à la perspective de combattre des géants pour entrer en possession de la terre promise. Et vous baissez les bras, pour la plus grande satisfaction de l’ennemi des âmes.

Les Saintes Ecritures ne nous cachent pas que souvent les victoires sont le fait d’un dur et pénible labeur. Que faut-il faire dans une situation de découragement? Considérez attentivement vos voies, nous dit le Seigneur. Arrêtez-vous un moment et faites le bilan de ces temps passés à vous occuper à d’autres tâches que la construction de l’Eglise du Seigneur. Saisissez aussi l’occasion pour examiner les causes qui ont eu raison de votre persévérance. Ayez le courage de reconnaître vos faiblesses, si vous les découvrez, et avec la grâce de Dieu vous trouverez un remède certain.

Mon propos va se limiter à l’examen des obstacles rencontrés dans l’évangélisation. Il va même se restreindre à ne considérer que la personne du chrétien face à l’évangélisation. Car c’est généralement là que se découvrent les causes qui empêchent une évangélisation fructueuse.

Ce propos s’adresse essentiellement au jeune chrétien dans la foi ou au chrétien n’ayant qu’une expérience limitée dans l’évangélisation. Ce n’est donc pas au spécialiste que je m’adresse, car il n’y a là rien qu’il puisse ignorer.

Quels sont donc les aspects de la démarche du chrétien qui peuvent nuire à ses efforts d’évangélisation?

1. Vivre dans le péché

Le péché nous coupe de la bénédiction de Dieu. Les exemples ne manquent pas dans la Bible pour nous le prouver. Celui qui s’engage dans un travail d’évangélisation doit être purifié de tout péché. C’est ce que le Saint-Esprit nous ordonne: Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu’il se détourne de l’injustice. (2 Tim 2.19)

Si nous avons péché, confessons ce péché sur le champ et abandonnons-le. Croyons que le Christ nous a purifié, et ce sera avec une conscience libérée que nous irons vers notre prochain pour lui annoncer l’Evangile.

2. Manquer de conviction

Le dictionnaire Larousse définit la conviction comme une «ferme adhésion de l’esprit, fondée sur des sentiments personnels». Si nous n’adhérons pas fermement à ce que nous disons et faisons, comment les autres peuvent-ils y adhérer, et partager nos idées? Agir sans conviction, c’est mal agir. C’est ce que l’apôtre Paul écrit à Timothée: Si nous agissons sans avoir la conviction d’être approuvé de Dieu, nous péchons. (Rom 4.23, Kuen)

Prenons le temps de réfléchir avant de nous engager dans le témoignage, si nous ne sommes pas convaincus de ce qu’il faut dire et faire. Examinons les éléments de notre témoignage pour lesquels nous n’avons pas de conviction, et à l’aide des Saintes Ecritures cherchons à développer de véritables convictions.

Lorsque nous parlons de l’Evangile, ne restons pas sur la défensive. Il est important d’être persuadé que ce que nous avons à offrir est unique et qu’il n’y a rien de meilleur que l’Evangile. Avec une telle conviction nous serons offensifs et l’on verra Dieu répondre à notre foi (voir Mat 8.13).

3. Un esprit de défaitisme

C’est à cause d’un esprit défaitiste que les Israélites sortis d’Egypte n’ont pas pu entrer dans la terre promise. Leurs yeux se sont arrêtés sur la difficulté. Et quelle difficulté! Des douze espions, envoyés par Moïse en reconnaissance du terrain, seuls Caleb et Josué ont porté leurs yeux sur l’Eternel. Pour eux, la victoire était une évidence: Caleb dit: Montons, et nous prendrons possession du pays; car nous en serons vainqueurs! (Nom 13.30)

(Josué et Caleb dirent:) L’Eternel est avec nous, ne les craignez pas. (Nom 14.9)

Il y a un certain esprit de défaitisme dans nos églises. Nous savons que le monde entier est un terrain difficile, car nous sommes en territoire ennemi. Mais déjà maintenant, nous pouvons être assurés que le prince de ce monde, Satan, ne gagnera pas la guerre. Nous n’avons pas à craindre, car l’Eternel est avec nous. Lui nous apprendra l’art du combat spirituel (Ps 144.1).

Un frère pionnier dans l’oeuvre disait que la moitié du travail d’évangélisation, c’est la vision qu’on en a. Si l’on peut abandonner cet esprit défaitiste, alors Dieu peut commençer à travailler à travers nous. Réclamons à Dieu la vision nécessaire pour nous stimuler à l’action. Sommes-nous persuadés que le Seigneur a un peuple dans notre région? (voir Act 18.9-11)

4. La peur du contact personnel

C’est la peur de l’autre; la peur d’être à court d’idées; la peur de déplaire; la peur de déranger l’autre; la peur de ne pas être à la hauteur de la situation… Ce problème est commun et fréquent. Moïse avait peur d’aller voir Pharaon:

Moïse dit à Dieu. Qui suis-je, pour aller vers le Pharaon et pour faire sortir d’Egypte les israélites? Dieu dit. Je serai avec toi. (Ex 3.11-12)

Il est important d’apprendre à vaincre cette peur de l’autre, car le contact personnel est une des clés de la croissance de l’Eglise.

En allant vers notre prochain, il nous faut garder en mémoire le fait que nous remplissons les fonctions d’ambassadeurs de Dieu, de ceux qui détiennent l’autorité suprême. Nous ne volons donc pas le temps de ceux qui nous écoutent, lorsque nous annonçons l’Evangile. Le temps des gens appartient à Dieu. Il peut mettre un terme à leur vie quand il veut. De ce fait, en leur parlant au nom du Seigneur, nous utilisons leur temps à bon escient.

Lorsque Dieu envoie Moïse vers Pharaon, il le rassure en déclarant qu’il sera à ses côtés pendant sa mission. Jésus n’est-il pas à nos côtés, lorsque nous annonçons la Bonne Nouvelle? N’a-t-il pas dit qu’il est avec nous tous les jours? Si Dieu est avec nous, qu’avons-nous à craindre? Ayons confiance en Dieu! Nous ne sommes pas seuls.

5. Le refus de faire équipe

Le travail en équipe n’est pas sans importance, puisqu’une équipe peut réunir plus de compétences que ne le fait un homme à lui seul. Les gens qui travaillent dans la santé, et au service des urgences en particulier, en sont convaincus. Si Dieu a donné des dons spirituels divers à l’Eglise, c’est pour que les membres qui la composent apprennent à travailler ensemble harmonieusement, en fonction de leurs dons (d’où l’importance de «repérer» les qualifications de chacun – dons naturels ou spirituels -pour faire du travail compétent dans une situation donnée).

Le chrétien qui refuse de servir Dieu en compagnie et avec l’aide de ses frères n’est pas à sa place. La Bible nous montre l’exemple d’équipes unies pour une même mission. Citons le cas de Daniel et ses amis, de Jésus et ses douze disciples, de Pierre et Jean, de Paul et Silas, d’Aquilas et Priscille, etc.

Quand on parle d’évangéliser, on indique à un degré ou à un autre un engagement de tous les membres de l’église. Quelqu’un a dit que «la croissance d’une église dépend de sa capacité et de son succès à mobiliser tous ses fidèles pour propager l’Evangile». Nous sommes appelés à travailler en équipe, à demeurer soudés les uns aux autres, à maintenir en permanence la cohésion nécessaire pour gagner.

6. Un message non conforme

Parfois, malgré les efforts entrepris, le témoignage demeure stérile. Interrogeons-nous alors sur la conformité du message que nous prêchons. L’Evangile prêché est-il trop simplifié? Superficiel? Bon marché? Facile? En somme, est-il conforme à celui des Saintes Ecritures?

Quelle serait l’utilité d’un médecin qui vous recommanderait de prendre des médicaments sans préciser lesquels? Pour être efficace, il lui faut un diagnostic sûr, il lui faut établir une ordonnance précise, faute de quoi sa visite n’apportera guère plus qu’un éventuel réconfort moral.

La prédication d’un Evangile conforme aux Ecritures est capitale. Pour l’apôtre Paul, le salut dépend de la conformité du message annoncé et reçu:

Je vous rappelle, frères, l’Evangile que je vous ai annoncé, . .et par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain. (1 Cor 15.1-2)

Nous avons un message précis à annoncer. Croire en un message qui n’est pas conforme aux Ecritures, c’est croire en vain. C’est vivre avec l’illusion d’être sauvé.

Cet aspect de la prédication est si important que l’apôtre Paul prononce la malédiction sur quiconque prêche consciemment un évangile corrompu, non conforme aux Ecritures:

Si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème (maudit)! Nous l’avons dit précédemment et je le répète maintenant. si quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème! (Gal 1.8-9)

Il est donc vital que chaque membre de l’église ait une saine compréhension du message de l’Evangile. C’est la meilleure manière de commencer, pour être en mesure d’annoncer un message clair et compréhensible à ceux qui nous écoutent.

7. Des méthodes de travail inadaptées

L’Eglise devrait être mieux gérée que tout autre corps constitué dans ce monde. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas; c’est même rarement le cas sur le territoire de France.

La difficulté vient de ce que chacun fait comme il l’entend. Nous n’avons qu’une idée limitée du travail en équipe, de l’engagement personnel, etc. Certains sont même opposés à une véritable organisation de la vie de l’église. Cela n’est pas spirituel! disent-ils. Pourtant, l’organisation de la nature entière ne révèle-telle pas que Dieu est un Dieu d’ordre et d’organisation?

L’organisation est nécessaire. Elle permet d’obtenir et de maintenir des conditions favorables au développement de la vie de l’église.

Une bonne organisation ne peut se réaliser qu’en fonction de l’objectif que l’on veut atteindre, et de la stratégie élaborée pour y parvenir. Quel est l’objectif de votre église? Avez-vous défini une stratégie avant de vous lancer dans l’action? La stratégie envisagée permet-elle d’atteindre l’objectif? Votre organisation gravite-t-elle bien autour de cet objectif?

Illustrons le problème, en essayant d’imaginer une entreprise aux objectifs très vagues, à la stratégie inexistante, et dont le personnel ne se mettrait au travail que sur la conviction du moment, ou lorsque son emploi du temps le lui permet. Quel avenir pour cette entreprise?

Et quel avenir pour telle église aux objectifs vagues et à la stratégie quasi-inexistante? Quel avenir pour une église dont les membres n’ont pas la conviction que c’est leur responsabilité de prêcher l’Evangile à tout être humain? Il ne lui reste plus que l’attente du grand jour où tout sera mis en lumière, du jour du Seigneur!

Mais, au juste, n’est-ce pas le travail du pasteur de s’occuper de toutes ces choses? La Bible montre que l’annonce de l’Evangile relève de la responsabilité de chaque chrétien. Le rôle des responsables, c’est de définir les objectifs à atteindre et de tracer les grandes lignes à suivre pour y parvenir.

Comment doit-on s’y prendre? Dans le texte biblique qui va de i Chr 28.11 à29.9, vous découvrez que le Temple de l’Eternel a été construit à partir d’un plan tracé par Dieu. Le roi David a transmis ce plan à son fils Salomon. Mais il a aussi rassemblé les matériaux nécessaires à la construction. Il y a cu en énorme travail de préparation.

Le travail d’évangélisation, cela se prépare. Pour construire une église, il faut s’organiser. Toute l’organisation doit être mise sur pied en tenant compte, avant tout, du plan de construction de l’Eglise, tel qu’il nous est révélé dans le Nouveau Testament. Il ne suffit pas de travailler de façon anarchique ou de reproduire automatiquement ce qui existe déjà. Il nous faut apprendre de Dieu, des Saintes Ecritures, comment oeuvrer. Plus nous nous efforcerons de suivre les indications de la Bible, plus notre travail recevra la bénédiction de Dieu. L’histoire des réveils de l’Eglise nous apprend que chaque réveil est dû à un retour à la parole de Dieu.

Conclusion

Nous venons de voir à quel point une certaine conduite peut nuire à nos efforts d’évangélisation. Il resterait à voir à quel point une démarche appropriée peut être efficace dans l’évangélisation.

Après le massacre des quatre cents prophètes de Baal, et après la fuite du prophète Flic au désert devant la menace d’une mort certaine promise par la reine Jézabel, l’Eternel s’adresse à un Elie découragé et déprimé en ces mots:

Que fais-tu ici, Elie? (1 Rois 19.13)

Ce n’était pas sa place. C’est après cette rencontre avec l’Eternel que la vision d’Elie est renouvelée et qu’il se remet à l’ouvre. N’entendons-nous pas la voix du Seigneur nous dire: «Que fais-tu ici, mon ami?». La moisson est grande et il n’y a plus de temps à perdre. Reconsidère ton attitude, et engage-toi tout entier dans l’ouvre à laquelle tu es appelé. Et l’Eternel te bénira.

Daniel Avogadro