PROMESSES

1) Une famille de trois mots

Le mot « autorité » apparait une quarantaine de fois dans le Nouveau Testament NEG. Mais le mot original exousia apparaît deux fois plus souvent dans le texte original du N.T. Cette différence est due au fait que ce mot exousia est traduit en français par des mots très variés : autorité, mais aussi droit, pouvoir, puissance, possibilité, autorisation, juridiction, gouvernement.Pour mieux comprendre ce que le mot autorité représente dans le N.T., il est utile de repérer et étudier les versets qui contiennent ces différentes traductions du mot exousia (ce mot est référencé comme n°1849 dans la concordance « Strong »).Ce mot exousia n’est pas un solitaire ; il appartient à une famille de trois mots. Faisons connaissance avec cette fratrie.

2) Exesti

Le verbe impersonnel exesti signifie : il est permis, il est possible. Ce mot exprime :
• une permission générale, accordée ou non par une autorité (Jean 18.31) ;
• ou bien une permission personnelle spéciale (Act 2.29 ; 21.37 ; = permettez-moi de vous dire…) ;
• ou bien encore une permission qu’on se donne à soi-même (1 Cor 6.12).

3) Exousiazo

Le verbe exesti a fourni le nom exousia qui a fourni à son tour le verbe exousiazo, exercer une autorité, contrôler, maîtriser, dominer.Un texte prend un relief intéressant quand on y repère exesti et exousiazo :« …tout m’est permis (exesti), mais je ne me laisserai pas asservir (exousiazo) par quoi que ce soit » (1 Cor 6.12).Traduction libre : « …j’ai le pouvoir (= la permission, l’autorité) de tout faire mais je ne laisserai rien prendre le pouvoir (= le contrôle, l’autorité) sur moi ».

4) Exousia

Exousia indique d’abord la liberté d’action qui résulte d’une permission, cette liberté devient un droit (Jean 1.12 ; 1 Cor 9.5-6 ; 2 Thes 3.9) ou une autorisation. Paul avait ainsi la permission de la part des principaux sacrificateurs d’arrêter des chrétiens (Act 9.14). Cela lui a donné l’autorité légitime pour les persécuter. Puis il a reçu du Seigneur une permission / autorisation / autorité pour construire — et non démolir — l’Église (2 Cor 10.8 ; NBS) ; cela constituait son autorité d’apôtre.Le mot au pluriel désigne des personnages qui exercent l’autorité, comme en français « les autorités ». Il en existe sur la terre (les autorités civiles, Rom 13.1-2) et dans le domaine de Satan (les délégués de Satan, Col 1.13 ; 2.15).→ L’autorité au sens du N.T. insiste sur le statut ou le droit d’une personne, son domaine de compétence ou l’étendue géographique de sa compétence (juridiction, Luc 19.17 ; 23.7).

5) Conclusion

Un survol des textes du N.T. mentionnant l’autorité suggère les remarques suivantes :
• Les autorités spirituelles ont été dépouillées (Col 2.15) mais pas encore anéanties. Elles sont l’ancrage de la mauvaise autorité, mélange toxique de mensonge, de manipulation et d’orgueil ; cette autorité est nuisible, elle opprime, prive de liberté, appauvrit, vise la destruction et la mort (Jean 10.10).
• L’autorité du Seigneur a été renforcée par son œuvre parfaite ; elle est universelle et totale (Mat 28.18). Dieu a souverainement élevé son Fils Jésus-Christ ; il est digne de louange ! (Phil 2.9-11) Cette autorité est juste, bienveillante, bienfaisante, bénissante, stimulante, créatrice, créative, libératrice, progressiste. Elle donne un cadre où se développent la vie, la justice et l’amour. L’autorité divine est l’ancrage de l’autorité dans la famille chrétienne, dans l’Église, dans le Royaume de Dieu. Elle est le modèle pour l’enfant de Dieu.
• Le croyant reconnaît et reflète l’autorité divine. Il s’approprie les permissions que Dieu lui accorde et les mandats qu’il lui délègue. Sa capacité et son autorité viennent de Dieu (2 Cor 3.5 ; 10.8). Il reste humble comme le Seigneur (Phil 2.1-11) en attendant la récompense de Dieu (2 Tim 4.8).

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On admet généralement qu’une autorité est nécessaire pour organiser la vie d’une société ou d’un groupe. Cette autorité doit être légitime, c’est-à-dire investie par une autorité supérieure, qui doit elle-même être légitime, c’est-à-dire investie par une autorité encore supérieure. D’où l’inévitable question : Quelle est la source originelle de l’autorité légitime ?
Les chrétiens reconnaissent le Dieu créateur et souverain comme source unique de toute autorité. Mais il est raisonnable de s’interroger : existe-il une autre source d’autorité légitime et satisfaisante ?

Le rejet de l’autorité de Dieu

L’humanité dans son ensemble rejette clairement l’autorité bienveillante et généreuse de Dieu. Cette attitude n’est pas nouvelle : elle remonte au tout début de l’histoire humaine !
Cette autorité, Dieu la détient sur l’univers entier ; c’est lui qui, « au commencement, a créé les cieux et la terre ». Il en est le concepteur, le fabricant, le soutien, le propriétaire, le destinataire. Lui seul possède donc personnellement l’autorité. Il a notamment autorité sur l’homme car il l’a créé ; il l’a béni et installé dans un cadre merveilleux, le jardin d’Éden. Il l’a créé « à son image » et lui a délégué une partie de son autorité (Gen 1.26-28). L’homme devait rester lui-même sous l’autorité protectrice de son créateur (Gen 2.16-17).
Mais Satan a fait une proposition séduisante et même séductrice. Il a expliqué à Adam et Ève : respecter l’autorité de Dieu vous empêche de progresser en connaissance et en intelligence. Si vous voulez la liberté et le progrès, devenez indépendants de Dieu, dépassez la limite qu’il vous a fixée, ignorez son autorité. Ainsi « vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme Dieu » (Gen 3.5).
Adam et Ève avaient été investis de l’autorité de Dieu pour dominer la création. Ils étaient ainsi les premiers maillons d’une chaîne d’autorité ancrée en Dieu : une garantie de qualité absolue, destinée à être transmise ensuite à travers tous les maillons de cette chaîne. Mais ils ont délibérément rejeté cet ancrage. Depuis, l’humanité est à la recherche d’une solution de rechange pour trouver un ancrage, une source, une référence de l’autorité. Si Dieu n’est pas à l’étage supérieur de la hiérarchie, par qui ou par quoi le remplacer ? Qui peut ensuite déléguer cette autorité légitime à des personnes qui, à leur tour, vont la déléguer ou la transmettre ? Qui établit les normes et objectifs de leurs mandats ? Envers qui ces délégués seront-ils finalement redevables pour leur gestion de leur parcelle d’autorité ?

Comment remplacer l’autorité de Dieu ?

L’histoire relève plusieurs sources possibles d’autorité.

La tradition

Certaines sociétés ont des structures profondes : elles sont fondées sur des traditions, c’est-à-dire une histoire, une culture, des valeurs éthiques, un système d’autorité pyramidal fréquemment héréditaire. Tout cela est souvent non-écrit car bien intégré dans la culture. Une personne est en haut du système, elle reste légitime en respectant les traditions ; elle délègue et finalement transmet sa légitimité et son autorité. C’est un fonctionnement de type religieux car il est fondé sur la foi dans une mythologie sacrée ; il s’accompagne de rites de vénération envers des esprits ou des personnes qui incarnent l’autorité légitime.
Dans les pays qui ont des traditions anciennes fortes (monarchies se référant à un « droit divin », ethnies régies par un droit coutumier lié à une « spiritualité »), l’autorité est souvent assez bien acceptée.
Les dictatures du XXe siècle ont remplacé les mythologies fondatrices par des idéologies. Ces idéologies sont de véritables religions laïques ; leurs représentants se sentent investis d’une autorité supérieure pour remplir une mission : imposer et appliquer leur confession de foi idéologique, établir un système de croyances et de pratiques… une néo-tradition.
→ Une autorité fondée sur la tradition a l’avantage d’une certaine stabilité dans ses références et dans son fonctionnement. Mais le surnaturel, l’idéologie, le culte de la personnalité ou encore des accidents de l’histoire l’amènent tôt ou tard à la crise.

La compétence

Il parait assez logique de confier un leadership (une autorité) aux personnes les plus compétentes. C’est d’ailleurs le premier sens du mot aristocratie, « pouvoir des meilleurs » et non « classe sociale privilégiée ». Si un groupe fait face à une difficulté imprévue, la personne qui se montre capable de trouver une solution rapide sera facilement reconnue comme autorité naturelle ; par exemple : Sur un lieu d’accident, les témoins laisseront un passant gérer la situation et ils coopéreront avec lui s’ils savent qu’il est secouriste. On dit aussi qu’un lauréat de Prix Nobel fait autorité… dans sa spécialité.
→ Ce système est logique mais fragile : l’expert n’est pas expert en tout, il n’est pas le seul expert, il n’est pas nécessairement le meilleur expert durant toute sa vie ; il peut avoir des fragilités ou des lacunes qui sapent son autorité. La compétence ne suffit donc pas pour légitimer une autorité.

Le « charisme »

Dans ce cas la personne ne s’impose pas par sa compétence mais par sa personnalité. Elle gagne une emprise sur les autres, elle leur inspire confiance par son langage gestuel et verbal, par ses promesses. Elle rassure ou fascine. On n’est plus dans le rationnel mais dans l’émotionnel.
Un peu de charisme est utile pour qu’un chef parvienne à convaincre et motiver (son pays, ses troupes, son entreprise), s’il est accompagné de compétence. Mais des dictateurs se sont imposés, en utilisant d’abord leur capacité de séduire pour gagner le pouvoir.
→ Le « charisme » est rarement source d’une autorité satisfaisante.

La démocratie

« Le pouvoir du peuple pour le peuple par le peuple » : Le principe est largement reconnu. Le Droit reconnaît le « peuple souverain » comme détenteur de la légitimité fondamentale. Le peuple délègue son autorité à des responsables exécutifs et législatifs ; à leur tour ceux-ci délèguent leur autorité à des subalternes, selon une structure hiérarchique.
Ce mode d’organisation permet-il vraiment de prendre des décisions dans l’intérêt général du groupe à long terme ? Dans le domaine politique, le peuple peut-il échapper à l’influence de groupes qui n’ont pas d’autorité légitime mais détiennent un pouvoir important, comme le monde de la finance et de l’économie et le monde des médias ? Peut-il contrôler le progrès technologique ?
La législation sociétale des démocraties montre une évolution spectaculaire en quelques années. L’autorité encourage ce qu’elle condamnait hier, elle tend à effacer les traces de l’autorité de Dieu une par une. Le législateur n’a en effet plus guère de références morales et éthiques stables. La Loi évolue car elle suit l’évolution de la société, le peuple étant censé détenir l’autorité suprême.
→ Cette autorité n’a pas de conscience, pas de vision, pas de cohérence. Elle exprime l’opinion d’une majorité à un moment donné. Où nous mène-t-elle ?

La force

Dans ce cas, il ne s’agit pas vraiment d’autorité car l’usage (ou la menace) de la force exclut l’adhésion libre des soumis et la légitimité de ceux qui prennent le pouvoir. Le Seigneur a évoqué sévèrement cette méthode (Mat 20.25). L’usage de la force ne peut qu’augmenter lorsque le pouvoir suscite le rejet.
→ La violence ne génère pas une autorité respectée et appréciée, que ce soit dans la famille, l’entreprise, des services administratifs ou un pays.

Pas de bonne solution de rechange

Tradition, compétence, charisme, démocratie et force ne sont donc pas des ancrages pour une chaîne d’autorité légitime, vraiment stable, juste, efficace, prévoyante, bienfaisante, satisfaisante.

L’autorité en crise

Le refus de l’autorité de Dieu et l’absence de bonne solution de rechange ont des conséquences : la « crise de l’autorité ». La « toile » recense des milliers de publications sur les problèmes d’autorité à l’école, dans la famille, dans l’entreprise, dans la cité, dans l’État. Parmi les causes de cette crise, on cite l’humanisme et l’existentialisme qui font de l’individu son propre centre, Mai 68 qui a attaqué toute forme d’autorité, le post-modernisme qui remet en cause la modernité rationaliste prédominante du XXe siècle. On cite également des pages tragiques de l’histoire : Des leaders ont provoqué des catastrophes, en abusant de leur autorité ; leurs subordonnés se sont soumis à leur autorité et ont ainsi commis des atrocités. On cite encore des usages abusifs d’autorité par des personnes dépourvues de bienveillance, avec des conséquences catastrophiques dans des couples et familles, organisations, équipes sportives, entreprises et parfois dans des églises. Et même si l’autorité n’est pas toujours aussi malveillante, elle est suspecte car elle s’oppose à la liberté individuelle.
Cette crise multiplie les paradoxes : on se plaint du manque d’autorité mais on accuse d’autoritarisme ceux qui essaient d’agir. On veut une régulation internationale pour gérer la mondialisation (concurrence, climat, tensions), mais on se méfie de toute ingérence supranationale. On reconnaît la nécessité d’une autorité pour vivre en paix, mais on y reste allergique quand elle nous impose une contrainte ou une limite.

Conclusion

Les pédagogues, sociologues, psychologues, politologues, politiciens, journalistes et philosophes débattent toujours de la question : Comment définir le fondement et le cadre d’une saine autorité ?

Ce problème a-t-il une solution ?

NON, pour le monde, car l’humanité s’est montrée incapable de trouver un système d’autorité efficace et juste. Pourtant elle répète chaque jour l’erreur (péché) d’Adam et Ève : Refuser l’autorité légitime de Dieu, écouter l’influenceur Satan (le « prince de ce monde », Jean 16.11), préférer de fait le statut de « fils de rébellion » (Éph 2.2 ; 5.6). Elle persiste à creuser toujours plus profond un « vide en forme de Dieu » (expression de Pascal, écrivain du XVIIe siècle), un vide qui ne pourrait être rempli que par Dieu.
OUI, pour le disciple de Jésus Christ, car il reconnaît lui-même l’autorité bienveillante de son Seigneur ; il la prêche (Act 28.31), il la vit dans l’Église (Col 1.18). Cette autorité le rassure et le sécurise, comme l’autorité du berger rassure chacune de ses brebis. Quant à « faire des disciples », cela consiste à faire connaître celui qui a reçu toute autorité, c’est enseigner à garder tout ce qu’il commandé.
« Jésus s’approcha et leur dit : Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples, baptisez-les pour le nom du Père, du Fils et de l’Esprit saint, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mat 28.18-20, NBS).

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Cette nouvelle rubrique vous permet de poser une question à la rédaction de Promesses. Vous pouvez écrire vos questions à editeur@promesses.local.

La dot fait partie des cultures traditionnelles de nombreux pays d’Asie et d’Afrique. Le futur marié remet à la famille de la jeune fille la somme d’argent et les objets qui lui ont été demandés. Dans le passé, c’était parfois l’inverse : par exemple, en France, la famille de la mariée offrait un montant au nouveau couple.
Cette pratique traditionnelle est contestée par une forme de modernité, qui la voit comme un archaïsme tribal, un obstacle à la liberté individuelle, une complication angoissante, inutile, coûteuse en temps et en argent. Et les traditions s’affaiblissent : l’urbanisation coupe les personnes de leurs familles, divers écrans font miroiter d’autres façons de vivre.
Ces tensions se retrouvent parmi les chrétiens. Ils en débattent bien sûr avec des arguments « bibliques ». Certains invoquent la soumission aux autorités et l’honneur dû aux parents. D’autres insistent sur la liberté en Christ et la non-conformité aux habitudes du monde.

Intérêt et risques de la dot

  1. La dot a du sens

La dot traditionnelle établit une alliance entre les deux familles qui stabilise le couple ; elle impose un temps de réflexion avant le mariage ; elle exprime une appréciation du mari pour sa femme ; elle est un geste de reconnaissance pour la famille de l’épouse qui donne une partie d’elle-même, une force vive, un soutien pour la vieillesse. Quand son montant est raisonnable, la dot a du sens.
Il serait donc peu judicieux de balayer la dot comme une tradition dépassée.

  1. La dot comporte des risques

La dot fait intervenir les familles et leur permet ainsi de faciliter et stabiliser un mariage. Elle leur donne aussi un moyen de pression pour imposer un mariage ou au contraire s’y opposer, pas toujours pour de bonnes raisons.
Dans certains cas, les montants exigés sont inaccessibles pour des revenus modestes ; ou bien les procédures propres à la culture communautaire comprennent de nombreuses étapes, chacune impliquant de nouvelles négociations, de nouveaux coûts et un nouveau délai. Le jeune homme risque alors de se décourager et de renoncer au mariage ; ou bien il doit lutter pendant des années pour satisfaire les exigences ; ou bien il se dit qu’il n’a pas le choix : il se met en ménage avec la personne qu’il aime et respecte comme son épouse, espérant finaliser plus tard le mariage coutumier. Souvent le mariage civil est alors bloqué, faute de consentement unanime des familles.
Par ailleurs, la dot ne valorise pas toujours la femme ; dans certaines négociations, elle se sent comme un produit marchandé entre un vendeur et un acheteur. Parfois la dot est totalement dévoyée et tourne à l’escroquerie sordide.

La dot dans la Bible

La dot est-elle fondée sur des principes ou des exemples bibliques ?

  1. L’Ancien Testament n’établit pas la dot

  • Rachel (Gen 29) : Jacob a offert sept ans de service à Laban pour épouser sa deuxième fille Rachel. Laban le dupe et exige encore sept ans de service en plus. Rachel et sa sœur Léa se sont senties « vendues » par leur père (Gen. 31.15). Cette arnaque ne peut pas être qualifiée de dot !
  • Rebecca (Gen 24.53) : le serviteur d’Abraham distribue des cadeaux à son arrivée, notamment à Rebecca. Ce n’est pas une dot négociée avec sa famille.
  • Dina (Gen 33.17-34.8) : Sichem, un cananéen, enlève Dina, fille de Jacob, et couche avec elle. Le père de Sichem offre de payer une forte dot pour arranger la situation. C’est une coutume des Cananéens, pas des Hébreux.
  • La loi de Moïse (Ex 22.16-17) : une dot est exigée quand un homme séduit une vierge non fiancée, qu’il y ait ensuite mariage ou non.
  1. La dot n’apparaît pas dans le Nouveau Testament

Les textes qui parlent du mariage ne mentionnent pas de dot.
Jésus a payé un grand prix pour acquérir l’Église, son épouse, mais pas en argent ou en or : « Ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pi 1.18-19 ; cf. Éph 5.25).

  1. Quelques repères bibliques

La Bible ne justifie pas et n’interdit pas la dot. Voici donc quelques repères pour aider chacun(e) à trouver son chemin :

  • Être soumis aux autorités (Tite 3.1 ; 1 Pi 2.13), tant que cela n’est pas contraire à la volonté de Dieu (Act 5.27).
  • Vivre et transmettre l’amour, la bienveillance, la grâce et la justice de Dieu (Rom 14.17 ; Éph 4.2).
  • Protéger les « petits » (Mat 10.42 ; 18.6).
  • Ne pas être une occasion de chute (Rom 14.13).
  • Ne pas irriter (i.e. provoquer) les enfants (Éph 6.4 ; Col. 3.21) notamment par des demandes irréalistes, égoïstes, manipulatrices ou abusives.
  • Ne pas être cupide (Col 3.5).

Conclusion

La dot n’est ni biblique ni anti-biblique. Elle peut être acceptée dans son principe comme une marque de respect envers les familles et envers les autorités, comme un témoignage public d’amour et d’engagement.
Mais elle ne doit pas devenir une occasion de chute ou de découragement pour les jeunes. Au contraire, les parents chrétiens aiment leurs enfants, l’église aime ses jeunes ; ils se réjouissent de favoriser leur union !

Écrit par


La foi est l’assurance des choses qu’on espère, et la conviction de celles qu’on ne voit pas (Héb 11.1). La foi est l’assurance des choses qu’on espère, et la conviction de celles qu’on ne voit pas (Héb 11.1).
 Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure […] aujourd’hui je connais en partie (extrait de 1 Cor 13.12).

Le premier texte montre le côté absolu de la foi.Si je doute de Dieu et de sa révélation, mon espérance disparaît. Ce doute destructeur est un ennemi.Le deuxième texte met en évidence les limites de mes capacités actuelles : le Saint-Esprit est à l’œuvre pour me révéler Dieu, mais ma vision humaine reste incomplète et floue. Parfois je me laisse égarer par des illusions ou par des influences parasites. Ma perception de la vérité doit donc être vérifiée pour être enrichie, affinée, corrigée ou complétée. Cet examen régulier et volontaire est un doute sain, visant à me rapprocher de la vérité. Ce doute est un allié.
Parfois le doute me surprend : je ne comprends plus ce qui se passe ; je me demande si je me suis trompé ou si on m’a trompé. Cette interrogation plus ou moins anxieuse signifie-t-elle que je laisse le doute refouler ma foi ?Toute question exprime-t-elle un doute ?
Parfois je laisse le doute s’infiltrer dans ma vie alors que je maintiens un « credo » impeccable dans ma tête. Un exemple : si j’affirme « l’assurance des choses que j’espère et la conviction de celles que je ne vois pas » mais qu’en même temps j’organise ma vie uniquement autour d’espérances et de valeurs terrestres, suis-je dans la foi ou dans le doute ?

Exclure le doute

Le premier verset cité (Héb 11.1) pose un fondement absolu, illustré à travers les exemples cités dans le reste de ce chapitre 11 : les affirmations et promesses de Dieu sont sûres. Même si leur accomplissement tarde, il n’y a pas lieu d’en douter, en aucune manière, pour aucune raison, à aucun moment.
En Dieu nous avons les opposés du doute : la certitude, la stabilité et la vérité :
-Il est impossible que Dieu mente (Héb 6.18).
-Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation (Jac 1.17).
-Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et il nous a donné une intelligence afin que nous connaissions le Véritable, et nous sommes dans le Véritable, savoir dans son Fils Jésus Christ, lui est le Dieu véritable et la vie éternelle (1 Jean 5.20 ; cf. Jean 7.28,14.6).

Prévenir le doute

Quittons le domaine du divin pour celui de l’humain. Les limites de nos capacités et les conséquences du péché brouillent un peu la frontière entre certitude et doute.

Demeurer dans les choses apprises

Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises (2 Tim 3.14 ; cf. 2 Tim 2.14)

Paul indique deux caractéristiques de ces choses que Timothée a apprises et doit conserver soigneusement :

• Tu les as reconnues certaines / tu en as été pleinement convaincu : il ne s’agit pas d’un cours à mémoriser. Il s’agit d’une vraie conviction spirituelle. Peut-être Timothée avait-il vérifié ces enseignements en enquêtant dans les Écritures comme les Juifs de Bérée (Act 17.11) ?
• Tu les as apprises d’une source particulièrement fiable (Paul ? cf. Phil 4.9 ; 2 Tim 1.13 ; 2 Tim 2.2). Écoutons surtout des personnes qui ont une vraie autorité spirituelle !

Permettre à l’Esprit de nous communiquer la vérité

Nous n’avons plus Paul parmi nous, mais nous avons un guide infatigable et toujours fiable : le Saint-Esprit. Il nous rappelle ce que Jésus a dit, il nous maintient connectés au Véritable.

-Quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité […]. Le Consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses et vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites (Jean 16.13 ; 14.26).
-Nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. (lire 1 Cor 2.11-15).

La Parole est Vérité (Jean 17.17 ; Éph 1.13). L’Esprit conduit dans la vérité, convainc, rappelle les enseignements du Seigneur, fait connaître les choses que Dieu nous a données. Nous avons les moyens d’accéder directement à la vérité divine ; la conviction donnée par un Saint-Esprit libre d’agir est assez forte pour nous libérer des doutes profonds.
Reste à faire le ménage en moi pour m’assurer que l’Esprit n’est pas « attristé » (Éph 4.30) ou bloqué par des obstacles comme l’orgueil, le refus de pardon, le refus d’accepter toute la Parole de Dieu, la présence d’idoles dans mon cœur …

Être libéré des pièges du doute par la Vérité

Si je ne laisse pas agir le Saint-Esprit en moi, que se passe-t-il ? Je suis laissé à moi-même et je m’expose à d’autres influences spirituelles qui s’infiltrent, des contrefaçons inventées par le père du mensonge : faux-docteurs (2 Tim 4.3 ; 2 Pi 2.1), faux apôtres (2 Cor 11.13), faux frères (Gal 2.4), faux prophètes (1 Jean 4.1), faux ange de lumière (2 Cor 11.14), esprits séducteurs et doctrines de démons (1 Tim 4.1). Leur but est de m’amener à douter de la vérité pour m’égarer (2 Tim 3.13).
L’accusateur veut me faire douter de mon statut d’enfant de Dieu. Il cite peut-être des faits avérés… mais il reste un menteur : rien ne pourra me séparer de l’amour de Dieu (Rom 8.35-37), rien n’empêchera mon avocat auprès du Père de prouver qu’il a déjà porté toutes mes condamnations (1 Jean 2.1).

Fuir le piège du rationalisme, une idolâtrie

Les Européens ont une culture rationaliste. Ils aiment se présenter comme cartésiens, en référence au philosophe Descartes (17e siècle) et à son « doute méthodique » : soumettre toute opinion au filtre de la raison. Cette approche valorise l’intelligence logique et la mémoire. Une survalorisation de ces beaux outils est une idolâtrie car elle les met au-dessus de l’action de l’Esprit ; elle est aussi une fausse doctrine car elle enseigne un rôle du Saint-Esprit bien inférieur à celui qui est décrit dans les versets ci-dessus. Le christianisme rationnalisé produit au mieux du « rationnel », de la sagesse humaine, autrement dit une folie (1 Cor 1.20).L’idolâtrie existe aussi bien entendu sous d’autres formes.

Utiliser le (bon) doute, éviter l’assurance illusoire

Une absence de doute peut révéler une connaissance parfaite de la vérité ; seul Dieu détient cette connaissance parfaite. Elle peut aussi traduire une totale confiance en soi, une incapacité ou un refus de constater une erreur, d’admettre un échec, de reconnaître la précarité et les limites des raisonnements et intuitions. Dans ce cas, l’absence de doute révèle un mélange variable d’arrogance, d’orgueil, de légèreté, d’ignorance, d’inconscience, d’hypocrisie et de mauvaise foi.

L’examen de soi-même

Dieu m’encourage à m’examiner :

Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes (2 Cor 13.5).

Il ne s’agit pas d’une introspection permanente et soupçonneuse, d’un doute de soi qui paralyse et condamne. Je demande à Dieu de me montrer ce qu’il veut transformer :

Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve-moi, et connais mes pensées !  Regarde si je suis sur une mauvaise voie, Et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! (Ps 139.23-24).

C’est une mise en doute ponctuelle, dans une attitude générale d’humilité, de soumission et de confiance envers Dieu, notre Père. C’est un doute utile et bienfaisant qui tire vers le haut ; à l’opposé du doute de défiance qui tire vers le bas, vers l’incrédulité et la désobéissance.

La prudence dans la réflexion

La sincérité, les bonnes intentions et les bons sentiments ne mènent pas automatiquement à une conclusion et à une décision justes ! L’indignation légitime et la spontanéité énergique du jeune Moïse l’ont conduit au meurtre (Ex 2.11-12). Josué et le peuple d’Israël ont réagi avec compassion et solidarité avec un peuple errant…. en fait des Cananéens rusés (Jos 9.3-4,16). L’amitié sincère de Pierre lui a fait dire ce que le diable aurait voulu dire à Jésus pour essayer de le décourager (Mat 16.23)
Comme tous les humains, nous nous croyons capables de réfléchir de manière neutre et objective. En fait nous sommes encombrés de « biais cognitifs » . Il s’agit de mécanismes involontaires qui provoquent un filtrage de nos perceptions et une distorsion de nos raisonnements. Par exemple le biais culturel m’amène à privilégier ce qui correspond à la culture de mon groupe ethnique, de mon milieu professionnel, de mon église. De plus notre mémoire n’est pas une référence sûre pour nos réflexions : elle est assez malléable pour effacer, sélectionner, transformer et même inventer des souvenirs. Nous nous croyons rationnels et logiques. Mais nous sommes aussi façonnés par nos sentiments, émotions, préjugés, traditions, partis-pris et intérêts.
Notre difficulté à « produire du 100% pur vrai » nous incite à la prudence, à un doute raisonnable et salutaire.

Distinguer quelques formes de doute

La transition entre incrédulité et foi

Aussitôt le père de l’enfant s’écria : Je crois ! Viens au secours de mon incrédulité ! (Marc 9.24).

C’est la demande d’un « débutant » en foi, mais un disciple reste toujours en apprentissage, en progression (Luc 17.5 ; 2 Thes 1.3). Ce que la foi ne s’est pas encore approprié reste dans une « zone grise », marquée par du doute, de l’incertitude.

L’attente de confirmation pour une étape spéciale

[Gédéon] dit : Je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, donne-moi un signe que c’est toi qui parles avec moi (Jug 6.17).

Gédéon croit mais a besoin d’une confirmation pour être sûr d’avoir bien compris l’appel de Dieu. Et Dieu accepte, pour l’aider à franchir un seuil majeur dans l’expérience de sa foi.

La dépression

[Élie] alla dans le désert où, après une journée de marche, il s’assit sous un genêt, et demanda la mort, en disant : C’est assez ! Maintenant, Éternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères (1 Rois 19.4).

Élie se sent totalement indigne. Dieu l’a utilisé pour rappeler au peuple qu’il est le vrai Dieu (période sans pluie, démonstration de la puissance de Dieu face aux prophètes de Baal ; cf.1 Rois 18.22-40). Mais la reine Jézabel vient d’invoquer ses dieux en lui annonçant sa détermination à l’éliminer. Élie est démoralisé par un sentiment d’échec et par la menace de la reine. Il demande la mort ! C’est le signe d’une dépression profonde.
N.B. : La dépression spirituelle peut résulter d’un découragement, d’un éloignement spirituel mais aussi d’un mauvais fonctionnement de l’âme ou du corps. Soyons très prudents : cette forme de doute ne vient pas nécessairement d’une faiblesse spirituelle de la personne concernée.

La perplexité

La perplexité est le sentiment d’être dépassé par une situation difficile. On ne sait pas que penser et que faire. Pour désigner cet état d’esprit, le Nouveau Testament emploie le verbe aporein et le nom aporia (litt. absence de passage, d’où le mot français aporie, embarras du discours, impasse dans le raisonnement). Paul l’emploie à deux reprises, à son sujet et au sujet des Galates.

Étant dans la tribulation de toute manière, mais non pas réduits à l’étroit ; dans la perplexité mais non pas sans ressource (2 Cor 4.8 version Darby).

Il a été de fait dans une situation désespérée mais il a gardé sa confiance (foi) en Dieu :

Nous avons été excessivement accablés, au-delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie. Et nous regardions comme certain notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la placer en Dieu qui ressuscite les morts. (2 Cor 1.8-9).

Ce même sentiment de perplexité-confiance apparaît encore :

-Je suis en perplexité à votre sujet (Gal 4.20 version Darby).
-J’ai cette confiance en vous, dans le Seigneur (Gal 5.10).

La perplexité est la conscience que nous sommes au bout de nos ressources et de notre imagination ; elle n’est pas un manque de confiance en Dieu. Elle est bien de l’ordre de l’incertitude mais pas du doute envers Dieu.

L’hésitation, difficulté à choisir et décider

Mais celui qui a des doutes (Darby : hésite) au sujet de ce qu’il mange est condamné, parce qu’il n’agit pas par conviction (ou : principe de foi). Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché (Rom 14.23).

Certains croyants juifs ont été élevés dans le respect des prescriptions cérémonielles de la loi. Ils sont maintenant sous la grâce, libérés de ces prescriptions ; mais ils hésitent, ils sont encore en transition entre la loi et la grâce. Renoncer aux prescriptions alimentaires de la loi est une telle rupture avec leur vie de Juifs zélés que leur comportement ne s’est pas encore ajusté à leur foi. Il ne faut pas les forcer !
Jacques recommande qu’en cas de manque de sagesse on en demande à Dieu… mais sans douter (Jac 1.5-8). Autrement dit : si vous demandez quelque chose à Dieu, ne cherchez pas en même temps à trouver des solutions sans lui. Vous risquez de ne pas arriver à faire un choix stable pour l’une de ces solutions que vous allez successivement imaginer ou essayer. Le doute commence dans l’ambivalence entre compter sur Dieu et compter sur soi. Il devient confusion quand nos idées successives nous conduisent à l’indécision et à l’instabilité.

L’ambivalence

Matthieu utilise à deux reprises un mot qui désigne une ambivalence (dualité), deux pensées opposées présentes en même temps : dans les deux cas une foi intense coexiste avec un sentiment déstabilisant de précarité, de perplexité, d’incertitude.
Ce n’est pas une hésitation paralysante entre croire oune pas croire ; c’est un mélange de foi dynamique et d’incertitude.

-Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? (Mat 14.31).
-Quand ils le virent, ils l’adorèrent. Mais quelques-uns eurent des doutes (Mat 28.17).

Pierre a eu une foi extraordinaire en qualité mais limitée en quantité-durée ; le doute l’a rattrapé à mi-chemin entre la barque et Jésus. Pourtant il a reçu peu après les clés du royaume des cieux ! (Mat 16.19).
Les disciples ont obéi, ils se sont rendus de Jérusalem jusqu’en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée (Mat 28.7,16) ; ils se prosternent et l’adorent ; ils démontrent ainsi leur foi. Un certain flottement apparaît cependant : ils sont probablement très impressionnés par ce « nouveau Jésus » et perplexes sur la suite des événements. Jésus s’approche d’eux, leur parle, les rassure et aussitôt leur confie la grande mission de faire des disciples. Quelle grâce de sa part !

Le doute « chrétiennement correct »

Il existe une forme invisible et inaudible du doute ; le doute banal, normal, ordinaire, modeste et humble. Un doute qui s’encourage dans les amitiés de groupes homogènes, qui se justifie dans des échanges bien cadrés, qui se réjouit en se contemplant dans des miroirs rassurants ;un doute par abstention. C’est le doute de l’indifférence par rapport à une partie de la Parole de Dieu. Je sais par exemple que Dieu veut me donner une nouvelle identité, me transformer à l’image de son Fils, me libérer de tout lien. Je sais que le Saint-Esprit habite en moi (Rom 8.9,11 ; 1 Cor 3.16 ; 2 Tim 1.14) ; je sais que Dieu est mon Père. Dans la réalité, où est mon curseur entre la foi totale et le déni radical sur ces points ? Quelque part dans la zone grise conciliant étrangement l’acceptation virtuelle et le doute réel. Une vie de « bon chrétien » religieux ou charnel exprime beaucoup de doute sur l’œuvre de Christ, sur la sainteté et l’amour de Dieu. Commettre un péché « en cachette », c’est douter de la toute-connaissance de Dieu.
Ce doute non verbalisé est proche de l’incrédulité. Pourtant il est souvent excusé au nom de la « faiblesse ». C’est bien une faiblesse… de la foi. Or une petite foi est une foi qui recule devant le doute !

Conclusion

Le Seigneur n’a pas connu le doute ; mais il a connu pire : le trouble (Jean 12.27), l’angoisse du combat (agonie, Luc 22.44), l’abandon, la détresse, des souffrances physiques et morales intenses. Il peut donc nous encourager dans « l’aujourd’hui », nous aider à surmonter nos doutes. Et nous attendons le jour où disparaîtront les doutes des questions sans réponse. Reprenons le verset cité en introduction, mais cette fois complet :

Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu (1 Cor 13.12).

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Les secrets d’une victoire impossible

David est un jeune berger ; il garde les brebis de son père. Mais un jour, son père, le vieil Isaï, lui confie une autre tâche :« Prends pour tes frères cet épha de grain rôti et ces dix pains, et cours au camp vers tes frères ; porte aussi ces dix fromages au chef de leur millier. Tu verras si tes frères se portent bien, et tu m’en donneras des nouvelles sûres » (1 Sam 17.17-18). En arrivant sur place, David constate que les deux armées sont face à face, juste séparées par une étroite vallée. Chaque jour, un philistin géant, Goliath, insulte l’armée d’Israël et son Dieu, l’Éternel. L’armée d’Israël est terrifiée, paralysée. La situation s’enlise.
La Bible raconte comment David va finalement affronter Goliath, le vaincre et ainsi donner une grande victoire à son peuple. Le récit se trouve dans 1 Samuel 17. Quels sont les secrets de cette victoire ?

1. Quels obstacles David a-t-il dû surmonter ?

 Un ennemi redoutable : Goliath mesure près de trois mètres ; il est protégé par une armure impressionnante et il dispose d’une épée, d’un javelot et d’une lance ; sa voix porte comme le tonnerre. Quand il se dresse, même à distance face à l’armée d’Israël, celle-ci est effrayée et se disperse en désordre (v. 24) ;
 David n’a pas d’expérience militaire : s’il a une habileté pour combattre l’ours et le lion , il n’a pas à proprement parler d’expérience militaire. De plus, il est jeune, tout juste jugé par son frère Éliab capable de garder quelques brebis dans le désert (v. 28) ;
 David n’est pas mandaté par son père pour combattre ; Isaï lui a demandé de ravitailler ses frères et de ramener de leurs nouvelles (v. 17). Toutefois, Dieu a en vue quelque chose de plus grand que ce petit service ;
 David n’a même pas la confiance entière de son père pour remplir cette modeste mission : il doit lui rapporter des preuves pour l’assurer qu’il est bien allé voir ses frères (v. 18) ;
 Dès son arrivée, David est plongé dans une ambiance générale de désarroi, de frayeur, de panique, de désordre (v. 24) ;
 David se heurte à la colère et l’opposition de son frère aîné : celui-ci lui reproche d’avoir déserté son poste de berger et d’être venu pour le plaisir d’assister à un spectacle sanglant ; il le traite injustement, lui prête des intentions méchantes et le rejette ; il oublie de remercier David pour ce qu’il a apporté (v. 28) ;
 David entend des paroles décourageantes de la part du roi Saül :« Tu ne peux pas aller te battre avec ce Philistin, car tu es un enfant… » (v. 33). Puis Saül lui propose sa propre armure, prestigieuse, mais totalement inadaptée ; David l’essaie : il ne peut même plus marcher ! En réalité, cette « aide » proposée par le roi met David en danger de mort ! (v. 38-39) ;
 Au moment où David s’approche de Goliath, celui-ci lui promet de donner son cadavre aux animaux et le « maudit » par ses dieux. Ces terribles menaces, physiques et spirituelles, sont effrayantes ! (v. 43-44).
David avait donc toutes les raisons de s’en tenir à la mission que son père lui avait confiée et de vite rentrer au village pour rapporter des nouvelles. Personne ne le poussait à se sentir personnellement concerné et interpellé par le défi de Goliath, au contraire.

2. Alors qu’est-ce qui pousse David à s’impliquer personnellement ?

 Il n’accepte pas que son peuple soit outragé et humilié (v. 26) ;
 Surtout : il n’accepte pas que le nom de l’Éternel soit outragé (v. 45). David est très conscient de la gloire de Dieu, du respect et de l’honneur qu’on lui doit. Goliath insulte Dieu ; le roi et le peuple semblent avoir oublié Dieu. Pour David, ces deux attitudes sont intolérables. Dieu va faire taire définitivement celui qui l’outrage depuis 40 jours. David proclame :« Et toute la terre saura qu’Israël a un Dieu » (v. 46). Dieu va rappeler au peuple israélite qu’il est son Dieu. Il ajoute :« Et toute cette multitude saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que l’Éternel sauve. Car la victoire appartient à l’Éternel » (v. 47). Il en est tellement sûr qu’il est prêt à être l’homme que Dieu va utiliser pour affronter Goliath et offrir la victoire au peuple.
Chez David, pas d’orgueil, pas de prétention, pas d’inconscience folle. Mais il s’indigne en voyant un homme tellement sûr de sa force qu’il se permet d’insulter Dieu et son peuple. La préoccupation principale de David est claire : Dieu doit être connu, respecté et honoré.

3. Qu’est-ce qui permet à David de remporter une victoire rapide et totale ?

 Il ne se laisse pas arrêter par les obstacles : il remplit fidèlement la mission que son père lui a confiée, mais par la foi s’avance pour une mission plus grande ; il voit et entend Goliath, mais ne se laisse pas impressionner ; il constate la panique dans l’armée, mais reste calme et confiant ; il se heurte aux paroles dures de son frère aîné, mais ne se laisse pas abattre : il répond poliment, se détourne de lui et reprend ses questions aux soldats ; il écoute les paroles décourageantes du roi, mais réaffirme et explique sa foi ; il accepte d’essayer l’armure royale, mais n’hésite pas à la laisser ;
 Il a déjà expérimenté la puissance de Dieu personnellement : dans son modeste travail de berger, il a eu l’occasion d’affronter et de vaincre un ours et un lion. Il en conclut :« L’Éternel, qui m’a délivré de la griffe du lion et de la patte de l’ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin » (v. 37) ;
 Son modeste travail quotidien a été l’occasion de devenir très habile dans le maniement de son arme, la fronde ;
 Pour faire tomber ce géant, il utilise comme armes sa fronde de berger et les cailloux du torrent, puis pour tuer le gérant, il saisit l’épée de Goliath : David est préparé et saisit l’opportunité que Dieu place devant lui !
 Il est prudent et préparé : il prend cinq pierres, comme s’il prévoyait d’en avoir besoin ;
 Il s’attaque directement au vrai problème : Goliath, l’ennemi principal, car il a outragé Dieu ; il ne commence pas par s’en prendre au porteur de bouclier qui le précède ;
 Il prend le temps de parler, de se renseigner, de se préparer et d’expliquer.  Au moment de l’action, il prend l’initiative, s’approche, puis se dépêche et court (v. 48,51) pour garder l’avantage de la surprise. Rapide, mais sans précipitation ;
 Il prend conscience qu’il a été préparé et appelé par Dieu pour cette mission ; Dieu va donc aller lui donner la victoire.

Ainsi David a terrassé le géant !

4. Qui est « mon Goliath » ?

Il n’y a plus de soldat Goliath aujourd’hui. Mais il y a d’autres défis ! Des exemples : le défi de répondre à un appel de Dieu pour une tâche qui me semble au-dessus de mes capacités ; le défi de ne pas laisser le peuple de Dieu se morfondre dans l’une ou l’autre difficulté, le défi de ne pas laisser Dieu être déshonoré, mais plutôt l’ardent désir de le voir glorifié, etc. Le Dieu de David est aussi le mien ! S’il me voit fidèle et animé par la volonté de l’honorer, il me donne la victoire dans mes luttes.

 

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« Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas. » Cette phrase aurait été prononcée au XXe siècle par l’écrivain André Malraux. Selon certains, il n’aurait pas employé le mot « spirituel », mais « mystique » ou encore « religieux ». Cette « citation » est donc douteuse dans son origine et dans son contenu. Pourtant, elle est assez célèbre. Elle exprime probablement une réflexion largement partagée depuis: le maté-
rialisme, même en plein essor, ne suffit pas à combler les aspirations de l’homme. Il faut autre chose ! Mais quoi ? Le religieux fait toujours référence à une autorité supérieure ; le mystique est perçu comme trop
irrationnel. Spirituel est mieux accepté ; mais comment définir la spiritualité?
Pour le non-chrétien, une spiritualité est une recherche personnelle de « sa » vérité, du sens et du but de son existence. Il existe presque autant de spiritualités que de personnes !
Pour le chrétien, la spiritualité consiste à laisser son esprit s’imprégner de l’Esprit de Dieu, unique source de vérité et d’amour parfaits. Cela lui permet de « marcher par l’Esprit » (Gal 5.16), de se libérer de
l’influence néfaste du péché sur sa pensée et sur ses actes. Facile à dire…
Promesses vous propose quelques pistes !

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Le Seigneur l’a lui même déclaré : il est possible de faire beaucoup de miracles, de prononcer des « prophéties », de chasser des démons, d’invoquer le nom de Jésus, alors que le Seigneur Jésus ne nous connaît pas comme ses brebis. Donc les miracles, les prophéties, les expulsions de démons ne sont pas nécessairement les signes d’une vraie conversion. Tout cela peut être imité par les puissances des ténèbres ! La Bible indique des signes plus sûrs.

1. Une vraie repentance

C’est le premier signe clair d’une conversion :

– « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés. » (Act 3.19 ; cf. Act 17.30-31)

La repentance, c’est le sentiment d’avoir offensé Dieu. Une repentance sincère s’accompagne de tristesse, car justement on comprend qu’on a gravement offensé Dieu (2 Cor 7.9-10).

La repentance sincère se traduit par un changement dans nos pensées mais aussi dans nos actes :

– « Produisez donc du fruit digne de la repentance. » (Matt 3.8)

– « Chaque arbre se reconnaît à son fruit. » (Luc 6.44)

Si on est vraiment triste en comprenant que chaque péché commis est une offense envers Dieu, si on accepte le pardon avec joie, si on montre dans sa façon de vivre qu’on se détourne du mal et qu’on cherche à plaire à Dieu en lui obéissant, alors on peut parler de vraie repentance.

2. Le rejet total et définitif de ce qui est lié à Satan

L’idolâtrie, les fétiches, l’occultisme sont des abominations pour Dieu :

– « Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point. » (Ex 20.4-5)

– « Celui qui offre des sacrifices à d’autres dieux qu’à l’Éternel seul sera voué à l’extermination. » (Ex 22.20)

– « Tu n’introduiras donc pas dans ta maison une abomination, car tu te mettrais avec elle sous le coup de la malédiction. Tu la tiendras pour une chose réprouvée, tu l’auras en abomination, car elle est sous la malédiction. » (Deut 7.26)

Cela est confirmé dans le Nouveau Testament :

– « C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. » (1 Cor 10.14)

Une vraie repentance entraîne nécessairement une rupture, car il est impossible de se soumettre à Dieu et en même temps de continuer à pratiquer ce qu’il déteste. Il faut abandonner l’idolâtrie, totalement et définitivement :

– « Vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai. » (1 Thes 1.9)

– « Ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. » (Eph 5.11)

Dieu nous a délivrés du pouvoir de Satan et de ses agents. Il ne faut pas revenir en arrière !

– « Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé. » (Col 1.13)

– « Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » (1 Pi 2.9)

3. Un intérêt permanent et durable pour « les choses d’en haut »

Le vrai converti se détourne des ténèbres et son intérêt se porte vers tout ce qui concerne Dieu, il cherche à mieux le connaître à travers sa Parole, il cherche à mieux le servir : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Attachez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. » (Col 3.1-2)

4. Une transformation dans notre caractère

Le signe d’une vraie conversion, c’est aussi une transformation du caractère et de l’attitude envers les autres personnes : « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. » (Gal 5.22)

5. La sanctification dans la vie quotidienne

Un autre signe d’une conversion authentique, c’est la volonté de rester pur, séparé du mal ; pas seulement un vague désir de vivre dans la sainteté, mais laisser vivre, par la foi, cette nouvelle nature donnée par Dieu à notre nouvelle naissance, une nouvelle nature qui ressemble à la sienne :

– « Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur. » (1 Jean 3.3)

– « Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché ; mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le touche pas. » (1 Jean 5.18)

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