PROMESSES
En 1519, se tînt la dispute de Leipzig, dispute qui marquera les principales différences entre les doctrines protestantes et catholiques et qui aura pour principaux sujets le pouvoir du pape et l’autorité de l’Église en matière de doctrine, le libre-arbitre de l’homme face à la grâce divine et les indulgences. Luther, à l’issue de cette dispute, rédigea en 1520 son traité sur « la liberté chrétienne ».
1. Les œuvres, la foi et la Parole
Luther introduit son traité par l’affirmation que la foi chrétienne est cette source d’eau vive dont parle Jésus-Christ et qui jaillit jusque dans l’éternité. Cette déclaration est une idée révolutionnaire pour le clergé en ce début de XVIe siècle. Comment la comprendre ? Luther va exposer, expliquer et argumenter cette vérité tout au long de son écrit. Il commence en formulant deux propositions relatives à la liberté et la servitude spirituelles : « Le chrétien est un homme libre, maître de toutes choses ; il n’est soumis à personne. Le chrétien est un serviteur plein d’obéissance, il se soumet à tous » et argumente en faisant appel aux versets de 1 Cor 9.19 et Rom 13.8. Il fixe d’emblée le cadre de la dualité de ces deux propositions : l’amour. L’amour ne cherche qu’à servir et à se soumettre à l’objet aimé. Luther fait ici un parallèle avec Jésus-Christ en déclarant que Christ, bien que Seigneur et Maître, a accepté de se soumettre en se plaçant sous la loi comme serviteur. Pourquoi une telle attitude ?
De par sa nature, l’homme régénéré est à la fois un être spirituel ¬— la nouvelle créature — et un être charnel — l’ancienne créature. Luther définit l’âme comme étant l’homme intérieur et le corps comme étant l’homme extérieur. Il a compris que c’est l’âme qui réclame le salut et la justice, non le corps. Le corps se dégrade, l’âme se renouvelle de jour en jour (2 Cor 4.16). Le corps charnel, par ses œuvres, ne saurait produire la justice et la liberté. Ce ne sont ni les passions ni les privations qui rendent l’âme libre quant au salut. Les œuvres ne peuvent sauver sinon la Parole serait inutile. Or la Parole amène l’âme à la vie et à la justice (Mat 4.4) mais c’est la foi qui justifie.
« L’âme ne trouve sa vie, sa liberté et sa justice, que dans la sainte Parole de Dieu, dans l’Évangile de Christ ». Luther mentionne un détail intéressant concernant la Parole : lorsque Dieu veut exprimer sa colère envers les hommes, il leur retire sa Parole, mais lorsqu’il veut leur faire grâce, il la leur donne (Amos 8.11-12 ; Ps 107.20). Dès lors que Dieu donne sa Parole, elle amène l’homme à croire en l’œuvre rédemptrice de Jésus en sa faveur (Rom 1.17 ; 10.4, 9-11,17). Aller jusqu’à considérer que la justification peut se trouver simultanément dans la foi et les œuvres, ne saurait se légitimer ; c’est la pensée des adorateurs de Baal, c.-à-d. ceux qui idolâtrent d’autres moyens d’accéder à la grâce que la foi qui, seule, justifie. L’impact de la foi permet à l’homme de se rendre compte de son état de pécheur et de sa misère. Il comprend dès lors la nécessité de la venue de Christ et de son sacrifice expiatoire pour obtenir la rémission des péchés (Rom 3.10-12,23).
Luther va encore un pas plus loin en affirmant d’une part que les œuvres extérieures, de quelque ordre qu’elles soient, n’ont aucune puissance pour affranchir et sauver l’homme, et d’autre part que le péché extérieur, à savoir les actions visibles, n’a pas davantage la capacité de rendre l’âme coupable, de l’asservir et de la condamner. Seules l’impiété et l’incrédulité du cœur condamnent et asservissent l’âme. Certes, c’est l’incrédulité qui empêche l’homme d’être justifié, mais n’oublions pas que les mauvaises œuvres le jugent. Les idées de Luther étaient révolutionnaires dans une société qui enseignait que les œuvres avaient la capacité et la puissance de sauver et que l’achat d’indulgences était assez puissant pour écourter le séjour dans un hypothétique purgatoire. Le clergé s’était égaré dans ses traditions, plaçant les œuvres au-dessus de la foi. Luther ne fait que revenir aux Saintes Écritures en affirmant que la foi seule justifie. Cette idée traverse tout le traité, il la rappelle à maintes reprises.
Arrêtons-nous un instant sur l’incrédulité. L’incrédulité est l’antonyme de la foi. Si la foi justifie, l’incrédulité condamne. Nous voyons déjà qu’au sein du peuple d’Israël dans le désert, Dieu n’a pas fait entrer dans son repos, c.-à-d. entrer en terre promise, ceux qui étaient incrédules (Héb 3.17-19). Paul dira aussi dans l’épître aux Romains 11.20 : « Cela est vrai ; elles [les branches c.-à-d. une partie du peuple juif] ont été retranchées pour cause d’incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi. » L’incrédulité condamne (voir Jean 3.18), les mauvaises œuvres n’ont point cette capacité, elles en sont la conséquence et la démonstration.
Au lieu de s’appuyer sur les œuvres qui n’ont aucune efficacité, il convient de croître dans la foi et dans la connaissance en Jésus-Christ, non dans la connaissance du mérite des chrétiens. Luther souligne à ce sujet le texte de Jean 6.28-29 en indiquant que la seule œuvre à accomplir est de croire en Jésus-Christ. La foi est l’entièreté et l’accomplissement de la loi, qui inonde le croyant de sa justice en sorte qu’il n’a plus besoin d’autre chose (Rom 10.10). Luther interroge donc le lecteur : si la foi octroie la justification à l’âme, alors pourquoi pratiquer tant d’œuvres, de cérémonies et de lois ?
2. Les préceptes et les promesses
Luther associe les préceptes à l’Ancien Testament, et les promesses au Nouveau Testament. Les préceptes enseignent ce qui est bien, ce qu’il faut faire mais ils ne donnent ni la capacité ni le pouvoir à l’homme de faire ce bien, révélant ainsi l’homme à lui-même. Les promesses sont la manifestation de la gloire de Dieu, par Jésus-Christ, or si nous croyons en lui, la grâce, la justice, la paix et la liberté nous sont offertes . Pourquoi faut-il le précepte alors que ce serait bien plus facile de bénéficier immédiatement de la promesse ? Les deux vont de pair et Luther en montre la nécessité : « Il faut donc prêcher aux âmes la Parole de Dieu dans sa plénitude, l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, la loi et la grâce : la loi pour effrayer le pécheur, lui donner la connaissance de son iniquité, l’amener à la pénitence, à l’amendement de sa vie. Mais en rester là, c’est blesser et ne point panser la blessure, c’est frapper et ne pas guérir, c’est tuer et ne pas rendre la vie, c’est conduire en enfer et n’en point retirer, c’est abaisser et ne pas relever. C’est ici que doit intervenir la prédication de la grâce et des promesses de Dieu. Sans elle, c’est vainement qu’on enseigne la loi, la contrition, la pénitence et les œuvres satisfactoires. » En résumé, la promesse donne ce que le précepte réclame. L’homme est donc justifié par la foi car il prend conscience de son état de condamné et se repent en croyant de tout cœur qu’il ne peut, par ses œuvres, être justifié, encore moins sauvé. Seule la grâce de Dieu peut empêcher la condamnation, s’il veut bien y croire.
3. L’amour, les œuvres bonnes et le prochain
C’est en comprenant qu’il est l’objet de la grâce de Dieu que l’homme se sait alors aimé de Dieu. Cet amour, pénétrant au plus profond de lui, le transforme et lui donne le désir d’accomplir des œuvres bonnes. Luther écrit : « L’âme sanctifiée par la foi et pleine de l’amour de Dieu veut aussi sanctifier son corps et le purifier de ses convoitises mauvaises. […] elle accomplit dans cette intention toutes sortes de bonnes œuvres, mais l’amour de Dieu est l’unique mobile de son activité ». Le produit de l’amour est une âme libre, heureuse et dévouée, insouciante de la gratitude et de l’ingratitude des hommes. Luther prend plusieurs exemples pour illustrer cette idée. Je ne retiens ici que l’exemple d’Adam et d’Ève qui, alors qu’ils étaient encore dans le jardin d’Éden, avaient pour tâche de cultiver le jardin. Cette activité avait d’une part pour motif l’obéissance à l’ordre divin, donc d’aimer Dieu, et d’autre part que l’homme ne reste point oisif. Adam et Ève n’avaient pas péché, ils étaient donc sans autre, reconnus pour justes devant Dieu. L’œuvre de cultiver le jardin n’avait pas pour impératif le salut de leur âme. Le chrétien justifié par la foi accomplit les œuvres bonnes de manière similaire à Adam et Ève avant la chute. Comme pour eux, les œuvres bonnes ne procurent au chrétien aucune justice, mais lui donnent une activité qui démontre son attachement et son amour pour Dieu.
Ces œuvres bonnes ont plusieurs utilités, toutes très concrètes. Premièrement, elles servent à éteindre les mauvaises convoitises. Deuxièmement, elles servent à ce que les hommes, les voyant, glorifient Dieu (Mat 5.16 ; 1 Pi 2.12). Troisièmement, si les œuvres n’étaient tournées que vers soi-même, elles ne serviraient à rien ; mais Dieu veut qu’elles servent au bien commun entre les hommes (Phil 2.1-4). Luther l’exprime ainsi : « que le membre robuste assiste le membre faible, que pleins de sollicitude réciproque nous portions les fardeaux les uns des autres, et qu’enfants de Dieu, nous accomplissions ainsi la loi du Christ. » Il dit aussi : « Plus il aime, plus il cherche à être utile » et reprend l’exemple laissé par le Christ qui « a revêtu une nature humaine, pour agir comme homme au milieu des hommes ».
4. La liberté
Le chrétien est justifié par la foi, Dieu lui fait grâce. Il est donc libre et affranchi vis-à-vis de la perdition éternelle. Le chrétien, de par l’amour que lui témoigne Dieu, ne vit plus sous la loi qui lui impose des rites et des cérémonies, mais vit avec une conscience libre ; il s’assujettit librement à son prochain comme Christ, par amour, s’est assujetti librement à toute l’humanité. Luther écrit : « Et tout en nous soumettant à nos frères, nous n’en sommes pas moins les maîtres du monde. » Si nous sommes donc les maîtres, nous ne sommes plus esclaves, si ce n’est esclaves de Christ. Luther prend plusieurs exemples dont celui de Tite à qui Paul n’imposa pas la circoncision contrairement à Timothée ; les circonstances étaient différentes. Dans le cas de Timothée, c’était afin de ne pas blesser et scandaliser les Juifs en raison de leur faiblesse (Act 16.3). Pour Tite, Paul n’avait pas requis la circoncision, bien que celui-ci ait été grec. Mais parce que des faux frères cherchaient en eux une raison de les accuser, Paul prit cette décision afin ne pas se laisser asservir et perdre ainsi leur liberté (Gal 2.1-5).
5. Enseignement pour aujourd’hui
Cinq siècles ont passé depuis la rédaction de ce traité, le problème de la liberté et comment y parvenir reste d’actualité. Dès lors que nous annonçons l’Évangile, il nous faut prendre garde de ne pas oublier le message de la croix au travers de méthodes d’évangélisation dites « light » (œuvres caritatives, concerts, ateliers divers et variés etc.). Ne recherchons pas de légitimation aux yeux du monde par de telles œuvres car nous risquerions de remplir les bancs de nos églises de faux convertis. Ayons le souci des âmes en expliquant aux perdus la raison pour laquelle ils n’ont aucune part à la félicité éternelle. Les perdus ne peuvent comprendre pourquoi ils sont perdus et que leur destinée est l’enfer si nous, en tant qu’ambassadeurs du Christ, ne les éclairons pas. Demandez aux personnes autour de vous si elles se considèrent comme bonnes, la réponse que vous obtiendrez sera affirmative. Les perdus croient qu’ils font de bonnes œuvres et qu’au jour du jugement, Dieu les agréera car il est amour, si du moins ils consentent encore à croire qu’il existe. Ils se sentent libres de faire ce qu’ils veulent et jugent leurs œuvres recevables. Ils ne cherchent pas à connaître le point de vue de Dieu sur leur vie. Il est donc impératif de les confronter à la jauge divine (les dix commandements) en leur expliquant qu’ils sont coupables et condamnés. Si leurs yeux s’ouvrent et qu’ils se rendent compte de leur incapacité à se justifier au travers de leurs œuvres, ils comprendront d’autant mieux la raison pour laquelle seule la foi justifie et la grâce infinie et imméritée de Dieu les sauve. Ils sauront qu’ils sont aimés de Dieu, et se sentiront libérés du poids de leurs péchés. Ils s’assujettiront à leur prochain en vue d’œuvres bonnes parce qu’un tel fardeau leur sera léger. Ainsi ils seront libres, car ils se placeront volontairement au service de leur prochain. Voilà ce qu’est la liberté chrétienne, voilà ce que Luther a jugé bon de revisiter en faveur de ses contemporains en écrivant ce traité, voilà l’une des raisons qui lui a valu d’être excommunié parce que l’Église avait, pendant tant d’années, fait fausse route, enseignant tristement que les œuvres pouvaient justifier et accorder le salut ; elle ne pouvait pas accepter la vérité que l’incrédulité condamne, seule la foi justifie.
A lors que depuis quelques mois des dizaines de milliers de réfugiés, issus de pays musulmans, tentent au péril de leur vie de venir en Europe, arrêtons-nous un instant pour réfléchir à la réalité de notre mission.
Jésus avait donné cet ordre aux disciples : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (Matt 28.19-20a)
Quelques jours plus tard, à la Pentecôte, des Juifs et des prosélytes de diverses nations se sont retrouvés à Jérusalem pour célébrer la fête des moissons. C’est ce jour que le Seigneur a choisi pour envoyer son Esprit comme il l’avait promis (Jean 14.15-17). Ce même jour, Pierre, dans son discours, les encouragea à se repentir et à se faire baptiser. Le nombre des disciples augmenta en ce jour d’environ 3 000 personnes.
Aujourd’hui la mission s’est, pour ainsi dire, professionnalisée, mais qu’en dit la Bible ? Sommes-nous encore des ambassadeurs du Christ, avec une mission, témoignant du Christ aux perdus, là où nous sommes ? Alors que nous avons perdu du zèle à cette tâche et n’osons plus nous engager au péril de notre vie, des peuples nous arrivent en masse. Sommes-nous dès lors prêts à relever le défi que le Seigneur nous propose : nous envoyer dans sa moisson ? Les églises sont-elles prêtes à répondre à l’appel de cette mission ? Rappelons cette phrase attribuée à James Hudson Taylor : « Dieu ne regarde pas à des personnes ayant une grande foi, mais à des individus prêts à le suivre.
Lorsque Jésus enseigne sur la montagne dans Matthieu 5 à 7, il enseigne aussi à prier. Il propose une prière, appelée le « Notre Père », dans laquelle nous trouvons cette demande : « Que ton règne vienne. » (Mat 6.10) À quoi fait référence cette requête ? Un peu plus loin, Jésus nous exhorte : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu. » (Mat 6.33) Lorsque la Bible parle de règne, elle évoque la réalité du roi et/ou du royaume. Dans certains de nos milieux évangéliques, nos discours insistent trop souvent sur le plan rédempteur de Dieu, aspect certes très important, mais qui ne devrait pas voiler la réalité du royaume et de ses implications pour notre foi. Si Jésus mentionne le « règne » dans le « Notre Père », c’est qu’il s’agit d’un point essentiel, tant dans le cadre de nos prières que dans notre vie.
La rédemption est une nécessité pour le salut d’une humanité perdue, la recherche du royaume de Dieu est une priorité pour le chrétien. À trois reprises, nous pouvons lire dans l’Évangile selon Matthieu : « Le royaume des cieux est proche. » Par la venue de Jésus sur terre, par sa mort sur la croix et par l’envoi du Saint-Esprit, Dieu inaugure une nouvelle ère pour l’humanité. L’apôtre Paul écrira aux Romains : « Le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. » (Rom 14.17) Aujourd’hui, le royaume de Dieu n’est pas matériel ou politique, mais il est spirituel, il répond aux besoins de notre âme (justice, paix et joie).
Fait remarquable : la littérature chrétienne qui aborde précisément le thème du royaume est bien maigre au vu de l’importance de celui-ci au cœur du message biblique. Au travers de ce numéro, nous allons humblement tenter de mettre en lumière cette dimension délaissée de notre sphère d’existence.
Qui n’a jamais été contacté par un télévendeur ? Qui n’a jamais été importuné par un vendeur indélicat dans un magasin ? Ce métier souffre d’une mauvaise réputation en raison des pratiques qui, souvent, l’accompagnent. Il peut exposer le chrétien à de nombreuses tentations au travers des différentes situations professionnelles, parfois complexes, et d’agissements iniques et immoraux. Il peut également être une école de vie chrétienne au même titre que d’autres professions.
1. Un métier qui appelle à la vigilance
Dans le cadre des activités commerciales, le vendeur est confronté à lui-même et à ses déficiences. Le mal couche à sa porte, et bien souvent il cède aux sirènes qui le dupent en le poussant à prendre des risques insensés. Mais la Bible nous appelle à demeurer fermes dans la foi afin de ne pas succomber aux appels insatiables de la tentation et du péché (Éph 6.11 ; 1 Pi 5.9).
1.1. L’amour de l’argent
Beaucoup de commerciaux dans le monde croient que l’argent les préservera de la misère. Ils se confient en leur force de persuasion pour convaincre le client potentiel, ceci afin d’atteindre les objectifs fixés et d’empocher la prime promise. Le chrétien est appelé à se confier en Dieu pour plusieurs raisons : – L’amour de l’argent est la racine de toutes sortes de maux (1 Tim 6.10).
– L’argent, bien plus qu’à l’époque de Jésus, est par exemple sujet aux variations des taux de change. La valeur des biens est donc sujette à fluctuation. Untel riche un jour peut se retrouver pauvre le lendemain. La richesse est donc incertaine. – On peut être riche un jour et mort le lendemain (cf. Luc 12.16-21, parabole de l’homme insensé ; Luc 16.19-31, parabole du riche et du pauvre Lazare). Le riche n’est pas certain de pouvoir jouir de ses richesses.
– L’homme qui se confie en ses richesses passe beaucoup de temps à les gérer. Il n’accordera que peu de temps au Seigneur. Il se prive ainsi de trésors qui eux sont assurés et fixes quant à leur valeur dans les cieux (Mat 6.19-20).
Lorsque Jésus aborde la question de l’argent, il l’aborde en lien avec la fidélité (Luc 16.10). Celui qui est fidèle dans les petites choses le sera aussi dans les grandes. Le chrétien doit être fidèle avec ses clients dès le départ, lorsque ceux-ci lui confient peu d’affaires. Par la suite, étant fidèle dans les petites affaires, il se verra chargé d’affaires plus importantes au travers de la confiance qu’il aura su développer (voir aussi la parabole des talents en Mat 25.14-30).
1.2. Le mensonge
Dans la vente, la tentation de mentir est réelle lorsqu’on ne veut pas porter la responsabilité d’une faute. Souvent, le mensonge est subtilement associé à l’art du discours afin de l’enrober et de mieux faire passer « la pilule ». Mais le mensonge n’est guère recommandable dans ce métier, car on sait bien que l’on construit un château de cartes susceptible de s’écrouler à tout instant et de créer un désastre pire que si l’on avait joué franc jeu. On sape son travail en écornant la confiance dont on bénéficiait, confiance souvent construite sur le long terme. Lorsque j’ai démarré dans le secteur de la vente, mon patron m’a mis au courant d’une pratique bien plus subtile : le mensonge par omission. La Bible condamne la pratique du mensonge (Ex 20.16), mais l’homme recherche constamment son intérêt de manière noble à ses yeux. En ne disant pas de manière consciente toute la vérité, il ne dit pas de mensonge. Certes, il n’y a pas de mensonge, mais il y a tout de même tromperie. Cette pratique est condamnée par la Parole (Lév 19.11). Malgré les risques de ne pas aboutir dans les affaires, une attitude saine à l’encontre du mensonge sous toutes ses formes est un gage que le Seigneur fera valoir le moment venu. Nous devons rester fidèles aux commandements de Dieu et persévérer. C’est une condition sine qua non de l’approbation du Seigneur sur notre travail.
1.3. L’irritation et la convoitise
Comme nous l’avons déjà abordé en ce qui concerne l’argent, l’amour de l’argent est la source de tous les maux. L’irritation et la convoitise sont des conséquences de l’amour de l’argent. Dans certaines entreprises, il est de coutume de mettre les personnes en concurrence en attribuant des promotions aux employés et en honorant les meilleurs commerciaux. Cette pratique éveille bien souvent l’animosité, l’irritation et la convoitise. La Bible nous apprend plusieurs choses au sujet de l’irritation et de la convoitise :
– L’irritation est le pain des insensés et des rebelles (Ecc 7.9 ; Rom 2.8) ; – La convoitise est autodestructrice : c’est une carie pour les os (Pr 14.30) ;
– La convoitise enfante le péché et produit la mort (Jac 1.15).
Avant une embauche, le bon choix de l’entreprise et une analyse de sa culture sont une précaution judicieuse pour se prémunir contre l’irritation ou la convoitise des biens d’autrui. Dans une entreprise, les rivalités internes sont les prémices de faillites à venir, la coopération constructive de chacun est le gage de sa survie. Relevons également que les petites sociétés ont bien souvent des moyens moins rémunérateurs que les grandes. Cela limitera aussi la convoitise sur le plan salarial entre collègues.
1.4. L’adultère
Il n’est pas rare d’être confronté à l’adultère dans le métier de la vente. Lorsque les affaires représentent des montants plus importants, certains utilisent des techniques que l’on appelle également les « passe-droits ». Parmi ces pratiques figurent les soirées dans des lieux de volupté. Le chrétien honnête est donc appelé à se mettre à l’abri de telles pratiques. Le meilleur moyen est encore de faire connaître sa foi à ses collègues ou à ses clients. Nous avons là un bouclier efficace qui évitera d’être embarqué de manière insidieuse dans une situation infâme (Éph 6.16).
1.5. L’orgueil et le culte de la personne
Le culte de la personne est une pratique assez répandue qui glorifie le plus méritant. Celui à qui les affaires réussissent se sent pousser des ailes, car il est de mois en mois toujours en haut de l’affiche. À force de figurer toujours à la meilleure place, le commercial développe de l’orgueil, il peut être tenté de se croire invincible. Il oublie alors très facilement que sa réussite est le fruit d’un travail parfois long et minutieux que d’autres personnes ont fourni dans l’ombre. La parole de Dieu nous apprend que l’orgueil de l’homme l’abaisse (Pr 29.23) et précède sa chute (Pr 16.18).
En s’efforçant de garder une attitude humble, on se protège du péché d’orgueil. Cette attitude est plus facile à tenir lorsqu’on ne se laisse pas tenter par la course au chiffre d’affaires, ceci par un travail constant et régulier, se limitant le plus possible au temps de travail imparti. Un profil bas, néanmoins joyeux, devant les clients et devant les collègues, accompagné de l’amour du prochain est un autre gage de réussite sur le plan professionnel et dans une optique chrétienne (1 Cor 13.4).
2. Un métier qui appelle au développement d’aptitudes saines
Ce métier qui semble a priori être un enchevêtrement de pièges est également une formidable école de vie. Les aspects relationnels, la rudesse du travail et les situations difficiles peuvent être les outils dont Dieu peut se servir pour former le chrétien impliqué dans un tel travail.
2.1. Le développement de l’amour du prochain
Le vendeur est en premier lieu l’interface entre l’entreprise et le client. À ce titre, il est le premier interlocuteur que le client rencontre. Le chrétien impliqué dans ce travail est appelé à témoigner de son amour pour son prochain, le client. Même si le client potentiel est contrariant, le chrétien, de par l’action du Saint-Esprit en lui, aura une ressource cachée qui lui permettra de maintenir le contact parfois même dans des situations avilissantes. D’autres fois, il doit s’occuper de factures impayées et trouver le tact adéquat pour réclamer les sommes dues sans blesser son interlocuteur. Il est appelé à être plein de douceur, pacifique et modéré, et à pratiquer le pardon, dans l’espoir de renouer les contacts avec de telles personnes (2 Tim 2.24-25 ; Phil 4.5).
2.2. Le développement de la persévérance
Le vendeur est souvent impliqué dans un travail solitaire. On l’apprécie autonome. Lorsqu’on lit les offres d’emplois relatives à un poste de vendeur, il est très rare de lire parmi les qualités recherchées le mot « persévérant ». Pourtant, c’est là une qualité toute particulière d’un bon vendeur. Lorsqu’il essuie un échec, il doit pouvoir rebondir dès le prochain contact. Un jour, un ami m’a rapporté un fait qui l’a marqué lors d’une formation de gestion à la vente. Le formateur expliquait qu’un bon vendeur est un homme qui après neuf échecs est encore en mesure de reprendre son bâton de pèlerin pour frapper à la porte d’un dixième client. On appelle cela « avoir de la persévérance ». Nous savons que l’affliction produit la persévérance et la persévérance, la victoire (Rom 5.3-4). Le chrétien peut donc s’exercer à la persévérance de manière très concrète au travers de ce travail.
2.3. Le développement du courage
Le courage est bien souvent une caractéristique essentielle du vendeur. Il doit affronter des situations difficiles. Dans les négociations, lorsque des acheteurs lui demandent continuellement de baisser les prix, le vendeur doit savoir jauger la situation pour ne pas se mettre en difficulté. D’autres fois, il doit se rendre chez un client afin de constater un défaut sur la marchandise livrée. Il doit donc manifester du courage et ne pas fuir l’adversité. Lorsque les douze espions furent revenus de leur mission dans le pays promis, seul Josué et Caleb manifestèrent du courage devant le peuple, car ils n’avaient pas oublié la promesse que Dieu avait faite lorsque le peuple d’Israël avait quitté l’Égypte (Nom 13.1-14.10). Dieu, qui les avait fait sortir de ce pays, leur demandait pourtant de combattre les peuples qui habitaient le pays promis avec son aide puissante. De même, le chrétien ne doit pas oublier que Dieu peut le précéder dans des situations ardues, s’il en fait la demande ; par exemple, dans le but de disposer favorablement le cœur de son client. Il doit toutefois aller à la rencontre de son interlocuteur.
Le vendeur devrait manifester les qualités suivantes :
– L’amour pour son prochain, sans quoi son travail est vain (2 Tim 1.7 ; Tite 3.1-2). – La persévérance, sans quoi il abandonnera rapidement (Luc 8.15 ; Luc 21.19).
– Le courage, sans quoi il n’ira pas affronter l’adversité (Jean 16.33 ; 2 Cor 4.1).
3. Un métier qui appelle à la dépendance en Dieu
Dans l’Évangile de Matthieu (6.19-34), Jésus aborde la question des richesses matérielles et des besoins physiologiques de l’homme. Il présente de manière très claire la relation qui existe entre les richesses matérielles, les besoins physiologiques et l’avenir céleste du chrétien. Rien ne sert de s’inquiéter pour son avenir, Dieu tient tout dans sa main : ce que nous allons manger, ce que nous boirons, ce que sera notre santé, de quoi nous serons vêtus, la durée de notre vie ici-bas, etc. Il nous demande, au contraire, de nous affectionner en premier aux choses célestes, à savoir le royaume et la justice de Dieu. En retour, Dieu pourvoira à nos besoins. À ce titre, le vendeur chrétien doit constamment se rappeler que Dieu est son gagne-pain, pas le client. Bien que sa fonction dans son entreprise contribue à faire vivre les personnes qui y travaillent et leurs familles, il ne doit pas oublier non plus qu’il n’exerce ce travail que pour un temps et qu’il ne jouira pas toujours des richesses matérielles que Dieu lui accorde. Le jour viendra où toutes les richesses matérielles lui seront retirées ; il ne lui restera, alors, que les richesses célestes : celles produites par la glorification de Jésus dans son travail.
« Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. » (Mat 6.34)
Science et « vérités »
On se fie généralement sans hésiter aux lois de la science comme celles d’Archimède, de Newton ou de Faraday. Dans les conditions d’expérimentation et d’application envisagées par leurs auteurs, ces lois se vérifient à coup sûr. Mais la science est tout de même perpétuellement obligée de revoir, de corriger et d’affiner ses conclusions dès lors que les instruments, les conditions d’expérimentation et les domaines d’application changent. Toutefois, il semblerait que certaines théories soient presque devenues sacrées (dans les médias en particulier) et qu’on les conserve (avec des ajustements bien sûr) comme si leurs bases étaient des évidences coulées dans le bronze. C’est sûrement le cas de la théorie de l’évolution rendue célèbre par le livre de Charles Darwin De l’Origine des Espèces, édité en 1859. Nous examinerons ci-après quelques-uns des aléas de cette théorie au cours de l’histoire récente.
I. Des croyances coriaces
Depuis la parution du livre de Charles Darwin, les découvertes se sont multipliées. Elles ont fait réfléchir plusieurs générations de scientifiques.
Ainsi Francis Crick, un des découvreurs de la structure de l’ADN et défenseur de la théorie de l’évolution, écrivit : « Les biologistes doivent constamment garder à l’esprit que ce qu’ils voient n’a pas été conçu [par un dieu, n.d.t.], mais a plutôt évolué. On pourrait penser, par conséquent, que les arguments évolutionnistes auraient dû jouer un grand rôle dans l’orientation de la recherche biologique, mais c’est loin d’être le cas. […] Comprendre exactement ce qui s’est passé dans l’évolution est une chose très difficile. Les arguments évolutionnistes peuvent être utilisés avec profit comme indices pour suggérer des axes de recherche possibles, mais il est très dangereux de s’y fier trop. Il est trop facile d’établir des inférences erronées à moins que le processus impliqué soit déjà très bien compris1. »
Ainsi donc, Francis Crick s’adresse aux biologistes en leur présentant son point de vue : les organismes vivants ont évolué. Il n’y a pas eu de création. Afin de nuancer sa pensée, il précise que la recherche n’a pourtant pas été influencée par la position évolutionniste. Ce propos laisse songeur lorsqu’on connaît par exemple l’ascendant de la théorie de la « récapitulation embryonnaire »2 sur les biologistes, théorie dénoncée en 1997 par Michael Keith Richardson. Notons également que, quelques lignes plus loin, Francis Crick penche pour l’exploitation de l’argumentaire évolutionniste comme axe de recherche, bien qu’avec une certaine prudence. N’y a-t-il pas là parti pris arbitraire en faveur de la position évolutionniste ?
De son côté, Richard Dawkins, biologiste et ethnologue britannique, bien connu pour ses positions athées et évolutionnistes, écrivit : « Les couches de roches géologiques datant du Cambrien, vieilles de quelques 600 millions d’années, sont les plus anciennes où l’on trouve la plupart des grands groupes d’invertébrés. Et nous trouvons beaucoup d’entre eux à un stade déjà avancé de l’évolution la première fois qu’ils apparaissent. C’est comme s’ils avaient juste été plantés là, sans aucune histoire évolutive. Inutile de dire que cette apparition soudaine de gisements a ravi les créationnistes3. »
Stephen J. Gould, professeur de géologie et d’histoire des sciences à l’Université de Harvard et vulgarisateur de la théorie de l’évolution, a déclaré : « L’extrême rareté de formes transitoires dans les registres fossiles persiste comme le secret de fabrication de la paléontologie. Les arbres de l’évolution qui illustrent nos manuels ne sont annotés qu’aux intersections et aux extrémités des branches, le reste est de l’inférence, toutefois raisonnable, mais il n’y a pas la preuve par les fossiles4. »
Au vude ces deux dernières affirmations, ne pouvons-nous pas aussi raisonnablement nous interroger sur les fondements de la théorie de l’évolution ? S’il n’y a pas de preuves, la théorie ne relève-t-elle pas de la supposition, voire de la croyance ?
Le célèbre biologiste et zoologiste Pierre-Paul Grassé a écrit : « Aujourd’hui, nous avons le devoir de détruire le mythe de l’évolution, phénomène simple, compris et expliqué, qui continue à se dérouler rapidement sous nos yeux. Il faut amener [les biologistes] à réfléchir sur la légèreté des interprétations et des extrapolations que les doctrinaires présentent ou imposent comme des vérités démontrées. La supercherie est parfois inconsciente, mais non toujours, car il en est qui, par sectarisme, ignorent volontairement le vrai et refusent de reconnaître les insuffisances et la fausseté de leur croyance5. »
Pierre-Paul Grassé associe l’évolution à un mythe qui souffre d’insuffisance sur le plan de sa méthode et de pertinence sur le plan de sa démonstration. Comment peut-on encore prétendre atteindre la vérité ? Il s’agit là de croyance, puisqu’aucune démonstration probante ne vient soutenir la démarche. L’évolution relève donc du mythe, et non d’une observation rigoureuse.
Henry Lipson, professeur en physique à l’Institut universitaire de science et de technologie de Manchester en Angleterre, et évolutionniste, écrivit en 1980 : « L’évolution est devenue en un sens une religion scientifique ; presque tous les scientifiques l’ont acceptée et beaucoup sont prêts à “tordre” leurs observations pour s’adapter à elle. […] Si la matière vivante n’est pas le résultat d’une interaction d’atomes, de forces naturelles et de rayonnements, alors comment est-elle apparue ? Il y a une autre théorie, qui n’a plus aujourd’hui la faveur des savants et qui est basée sur les idées de Lamarck : si un organisme a besoin d’une amélioration, il la développera et la transmettra à sa progéniture. Je pense cependant que nous devons aller plus loin et admettre que la seule explication acceptable est la création. Je sais que cela est un anathème pour les physiciens, comme elle l’est pour moi, mais il ne faut pas rejeter une théorie que nous n’aimons pas si la preuve expérimentale la soutient6. »
Henry Lipson va encore plus loin en constatant à son niveau que la théorie de l’évolution est une religion. À la fin de ce passage, il reconnaît avec honnêteté que l’origine de la vie par l’explication créationniste est une thèse entièrement recevable et mieux encore, qu’elle est fondée sur des preuves expérimentales.
II. Quelques suites du consensus évolutionniste
La base majeure qui permet de justifier la théorie de l’évolution aux yeux du monde occidental provient de l’enseignement scolaire dispensé au cours des dernières décennies. En effet, les gens croient que l’évolution est un fait parce que cela est écrit dans les livres scolaires. Parce que les livres scolaires la mentionnent, la chose est démontrée et il n’est plus question de la remettre en cause. Le paléontologue américain John R. Horner souligne fort bien que la paléontologie est une science historique, basée sur des preuves indirectes a posteriori et qu’il n’est pas possible d’en tirer des conclusions absolues. Il rajoute que l’immense majorité des étudiants en biologie n’est jamais informée que cette science est de l’ordre de la conjecture historique et qu’elle est, par dessus toute chose, de nature non conclusive7. Ainsi l’enseignement occidental impose sans gêne un dogme basé sur des affirmations invérifiables ! La paléontologie, comme nous venons de le voir, est une science qualifiée d’historique, et non expérimentale. Il est impossible d’en vérifier les hypothèses pour deux raisons. Premièrement, les sciences expérimentales sont basées sur l’observation de phénomènes : on répète une expérience un nombre considérable de fois et on aboutit toujours aux mêmes résultats (aux erreurs de mesure près). Or, une telle procédure est impossible pour la paléontologie. Deuxièmement, l’évolution du vivant n’est pas mesurable, car il faudrait des milliers, voire des millions d’années pour l’observer ; or, nous ne vivons que quelques décennies. Même en s’appuyant sur le passé et sur des organismes vivants dontl’existence est très courte en comparaison de la nôtre, nous aurions dû assisterà des évolutions significatives. Nous constatons au contraire un sérieux appauvrissement des espèces animales et végétales, mais curieusement pas d’apparitions de nouvelles espèces réellement différentes des espèces existantes.
Victimes d’un véritable lavage de cerveau, les jeunes adultes acquis aux nouveaux dogmes éducatifs sur l’origine de la vie ne se laissent pas même raisonner par les lois de la statistique et des probabilités. En effet, la probabilité d’une apparition de la vie dans l’univers par hasard est tellement insignifiante qu’elle ne peut se produire que par miracle. Ensuite l’idée d’une évolution vers un être intelligent relève d’un ordre de complexité bien supérieur ; il faudrait une cascade de miracles pour y parvenir. En d’autres termes, l’origine de la vie et son évolution « naturelle » sont inconcevables sans une grosse dose de croyance. La logique biblique est bien moins improbable. La création de l’univers et de tout ce qu’il renferme procède d’une cause qui réside en un Dieu créateur.
On pourrait également se pencher sur les conséquences de la théorie de l’évolution dans nombre d’autres domaines : les institutions, la politique, la sociologie, les comportements (morale sexuelle, manipulations génétiques etc.), et se demander si notre civilisation ne s’est pas radicalement sabordée en se donnant d’autres fondements que la foi au Dieu créateur et en la Révélation biblique.
III. Vraie et fausse science
Dans leur grande majorité, les partisans de la théorie de l’évolution ont édifié leur croyance sur le rejet de l’idée d’un Dieu créateur et l’ont baptisée « science ». Julian S. Huxley a dit, lors de la célébration du centenaire de la parution du livre de Charles Darwin : « Dans le système évolutionniste de la pensée, il n’est plus nécessaire et il n’y a plus de place pour le surnaturel. La terre n’a pas été créée ; elle a évolué. Cela concerne tous les animaux et toutes les plantes qui l’habitent, y compris nous les hommes, âme et esprit, tout comme le cerveau et le corps. Ainsi en est-il aussi de la religion. […] L’homme évolué ne peut plus échapper à sa solitude dans les bras d’une figure paternelle divinisée qu’il a lui-même créé. […] Notre nouvelle organisation de la pensée — système de croyances, cadre de valeurs, idéologie, appelez ça comme vous voulez — doit grandir et être mise au point à la lumière de notre nouvelle vision de l’évolution. Donc, en premier lieu, il faut, bien sûr, que cette vision soit elle-même évolutive. C’est-à-dire qu’elle doit nous aider à penser en termes d’un processus majeur de changement, de développement et d’amélioration éventuelle ; à avoir les yeux fixés sur l’avenir plutôt que sur le passé ; à trouver de l’aide dans la substance de nos connaissances, non pas dans un dogme fixe ou une ancienne autorité.
De même, bien sûr, les perspectives de l’évolution doivent être scientifiques, pas dans le sens qu’elles rejettent ou négligent d’autres activités humaines, mais dans la croyance en la valeur de la méthode scientifique pour susciter la connaissance à partir de l’ignorance, et la vérité à partir de l’erreur, en se basant sur le solide terrain des connaissances scientifiquement établies. Contrairement à la plupart des théologies, [les nouvelles perspectives] acceptent la fatalité et, en fait, l’opportunité du changement, et elles avancent en accueillant de nouvelles découvertes, même si celles-ci entrent en contradiction avec de vieilles façons de penser8. »
Or, comme nous venons de le voir plus haut, les partisans de la théorie de l’évolution sont eux-mêmes des hommes de croyance, ils croient en la « Science », en leurs propres capacités ; ils rejettent, dans leur majorité, toute idée de surnaturel ou de miraculeux. Leur ambition ne répond-t-elle pas dans une certaine mesure à la promesse du serpent dans le jardin d’Éden : « Vous serez comme des dieux » ? (Gen 3.15)
IV. Une profession de foi biblique
En parcourant la Bible, nous découvrons que la création de Dieu est une révélation de Dieu à l’homme, au même titre que les révélations qui nous ont été léguées par les patriarches, par les prophètes et tout particulièrement par la venue de Jésus. La création est un langage (ou un moyen de communication) que Dieu utilise pour se manifester à l’homme. La réflexion qui découle de ce message doit conduire à la reconnaissance du vrai Dieu et à la vraie science (Rom 1.18-23 ; Job 38-40 ; Ps 19.1-5). Découvrir Dieu dans sa création, puis dans sa Parole, c’est découvrir qu’il nous a connus alors que nous n’étions encore qu’une masse informe ; mieux, qu’il nous avait élus en Christ avant la fondation du monde (Ps 139.15-16 ; Jér 1.5 ; Luc 1.15,41 ; Éph 1.4). L’homme n’est pas le « commencement » de la science.
Instinctivement, et malgré le témoignage que Dieu laisse de lui-même et le salut qu’il offre à l’homme, ce dernier recherche l’omniscience et souhaite vivre comme un dieu, loin de sa conscience qui l’accuse. Mais la Bible indique une autre voie que celle de la révolte. D’abord, il faut admettre, comme le fit humblement le roi David : « Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée, elle est trop élevée pour que je puisse la saisir. » (Ps 139.6)
Alors que Job s’interroge sur sa situation, Dieu se révèle à lui dans la tempête en lui posant quelques 70 questions relatives à la création. Soulignons la seconde : « Où étais-tu quand j’ai fondé la terre ? Déclare-le, puisque tu es si intelligent ! » (Job 38.4) Cette question s’applique également à nous qui, par orgueil, prétendons souvent mieux connaître les choses que seul Dieu connaît. Le créateur invite les créatures que nous sommes à l’humilité, car nous ne sommes pas capables de dire comment les choses se sont faites.
Ainsi la seule « croyance » qui vaille aux yeux de Dieu est la foi en sa Parole (Héb 11.3). La création ne se démontre pas, elle est manifeste (Rom 1.20)etinvite à la foi. Elle est un sujet d’émerveillement pour ceux qui l’étudient, une raison de glorifier le Créateur, le Seigneur Jésus-Christ (Col 1.16 ;Héb 1.2 ; Apoc 4.11).
1 What Mad Pursuit – A Personal View of Scientific Discovery, Francis Crick, (Basic Book, 1988, p. 138, chap.« Conclusion »)
2 Théorie formulée par Ernst Haeckel (1834-1919), darwiniste et père de l’écologie.
3 The Blind Watchmaker, Richard Dawkins, (W.W. Norton & Company, 3ème edition, 1996, p. 229).
4 Natural History, v.86, mai 1977.
5 L’Évolution du vivant, Pierre-Paul Grassé, (Edition Albin Michel, 1973, p.25)
6 A Physicist looks at Evolution, H. S. Lipson (Physics Bulletin, 1980, Vol. 31, p. 138).
7 Dinosaur Lives: Unearthing an Evolutionary Saga, John R. Horner et Edwin Dobs, (HarperCollins, New-york, 1997, p.19).
8 Voir aussi : Julian Huxley, At random, avant-première télévisée de la célébration du centenaire de la théorie de Darwin, WBBM-TV, CBS, Chicago, 21 novembre 1959, source : http://archive.org/stream/evolutionafterda03taxs/evolutionafterda03taxs_djvu.txt : « La première chose avec la théorie de Darwin est qu’elle n’est plus une théorie mais un fait […] le darwinisme a atteint un âge pour que l’on puisse en parler ainsi. Nous ne sommes plus aujourd’hui à nous soucier de l’établissement du fait de l’évolution. » Voir également le chapitre 8 de l’article de Jean-Pierre Schneider publié dans notre numéro 139, Evolution ou création ? Examen à la lumière de la science et de la Bible (www.promesses.org/arts/139p22-27f.html)
« Ces crises qui nous harcèlent », tel était le titre de notre précédent numéro. L’histoire est jalonnée de crises. Parmi toutes celles-ci, arrêtons-nous sur une période sombre de l’histoire du peuple d’Israël.
Vers l’an 700 avant Jésus-Christ, le peuple d’Israël est divisé en deux royaumes. Au nord, le royaume d’Israël où les rois se sont succédés depuis le schisme et n’ont guère brillé par leur actes au regard de Dieu. Au sud, le royaume de Juda où une partie des rois ont honoré l’Éternel. Le résultat de cette période trouble de l’histoire fût la déportation du royaume du nord vers l’Assyrie. À ce moment, le royaume de Juda est gouverné par le roi Achaz. Face à la menace assyrienne au nord, le petit royaume de Juda est tenté de s’allier à l’autre grande puissance de l’époque, l’Égypte. Dans ce contexte, Dieu envoie son prophète Ésaïe pour porter son message au peuple de Juda. Malgré la déchéance rampante de ce royaume, Ésaïe, par le message qu’il transmet, dénonce le péché du peuple et laisse entrevoir une issue glorieuse à la crise et aux malheurs par lesquels passe le royaume. Un petit enfant naîtra quelques centaines d’années plus tard à Bethléhem. Il sera appelé « Admirable conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de paix ».
Le livre d’Ésaïe, ce monument de la Bible, est bien plus qu’un livre prophétique, c’est un évangile — on le nomme à bien juste raison « l’évangile de l’Ancien Testament ».
Bien des siècles et des crises sont passés ; ce livre nous est parvenu intact par la grâce divine. Son message poignant reste d’actualité. Il nous invite à réfléchir à la relation qui nous lie à Dieu dans un monde en proie à la détresse, à l’angoisse et aux incertitudes. Laissons-nous donc conduire et édifier par ce livre, message du Dieu créateur à une humanité en crise.
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